INTRODUCTION
L?érosion hydrique est un processus naturel de
dégradation des terres, causé par les pluies, qui se traduit par
le déplacement des terres d?un point surélevé vers un
autre en contre bas.
A la base de ce phénomène l?on trouve bien
souvent une urbanisation incontrôlée des collines qui
déclenche un phénomène généralisé
d?érosion dont les manifestations varient avec la morphologie des sites
et prennent parfois l?allure de véritables catastrophes (CAILLE, 1983).
Il en résulte une destruction de l?environnement, des infrastructures et
ouvrages humains et la pollution des eaux et des sols au niveau du bassin
versant.
La ville de Kinshasa présente pour une large part une
urbanisation incontrôlée. Elle est par ailleurs
caractérisée par des précipitations d?une grande
intensité. En outre, les sols sont constitués d?un épais
manteau sableux d?altération. La conjonction de tous ces facteurs fait
de cette ville le siège d?érosions spectaculaires. Ainsi, le
problème de la perte des sols par ravinement est extrêmement aigu
(LUBUIMI, 2003).
Des multiples approches ont été
développées pour évaluer et quantifier les risques dus
à l?érosion du sol dans le cadre d?une gestion efficace des sols
et des eaux. Parmi ces approches figurent des modèles empiriques de
WISCHMEIER (USLE : Universal Soil Loss Equation) qui évaluent les pertes
en sols sur des parcelles expérimentales, et plus récemment sa
version révisée qui est basée sur le système
d?information géographique.
A titre exemplatif, MAKOKO et MANANGA (1986), dans une
étude préliminaire sur l?érosion dans la ville de Kinshasa
se sont servis du dispositif expérimental de WISCHMEIER pour marquer le
lien entre l?intensité pluvieuse et la quantité des terres
perdue.
RAKOTONDRAOMPIANA et al. (1997) dans le cadre du programme de
recherche sur la modélisation de l'érosion des sols et la
prédiction des risques géologiques associés, ont
utilisé des données de télédétection pour
effectuer des investigations sur la répartition spatiale des
différentes formes d?érosion des hautes terres de Madagascar.
L?évaluation de l?érosion fait donc partie
intégrante du processus de gestion intégrée des ressources
en sol et en eau.
13
1.PROBLEMATIQUE
L?extension de la ville de Kinshasa ne se fait pas selon les
normes urbanistiques, causant ainsi des problèmes d?aménagement.
L?occupation des bassins versants se fait généralement sous la
forme d?espaces nus non viabilisés, sans aucune forme d?assistance et
sans infrastructures d?accompagnements nécessaires. La présence
des désastres provoqués par l?occupation des sites à
risque : « Inondations, ensablement, pollution, érosions et les
glissements des terres » et l?insuffisance des ressources pour une
meilleure gestion urbaine sont fréquentes (ANONYME, 2006).
En effet, le bassin versant de la Funa n?échappe pas
à cette triste réalité. Par suite de la surpopulation,
toutes les terres marginales sont occupées, y compris des zones à
risques notamment des zones inondables et des zones sensibles à
l?érosion.
L?occupation des zones d?altitude sans assistance accroit leur
sensibilité à l?érosion hydrique occasionnant
l?ensablement des rivières et affectant sensiblement le débit de
la rivière Funa et des ses affluents. Par contre, l?occupation des zones
de basse altitude entraine notamment des problèmes d?inondation et de
pollutions fécales des eaux suite à la mauvaise gestion des
eaux.
Ainsi, le constat ressort qu?un aménagement
incontrôlé a des conséquences sur la stabilité des
versants, sur le régime hydrique et sur la qualité de l?eau de la
rivière Funa et des ses affluents (MAKOKO et al., 1986).
|