L'encadrement des ressortissants camerounais par l'ambassade du Cameroun à Bruxelles( Télécharger le fichier original )par Jean Cottin Gelin KOUMA Université de Yaoundé 2 - Master 1 2010 |
CHAPITRE IV :AMBACAM BRUXELLES ET RESSORTISSANTS CAMEROUNAIS : ENTRE EFFORT D'ACCOMPAGNEMENT ET DIFFICULTESLa vision renouvelée de l'Ambassade dans le cadre de l'encadrement de ses ressortissants est empreinte d'obstacles et de difficultés, lesquels, très souvent, créent des dysfonctionnements dans leurs rapports. Ainsi, bien que soient renforcés le service consulaire, notamment par un traitement expéditif et avec diligence des dossiers, une politique de présence, d'écoute et de dialogue instaurée par la Mission, les avis sont divergents au milieu des camerounais quant à ces nouvelles politiques définies par l'Ambassade en matière d'encadrement. De ce qui découle, il s'avère que, compte tenu de la complexité de la communauté camerounaise de Belgique (Section I), les efforts de l'Ambassade en matière d'encadrement doivent être renforcés (Section II). SECTION I : LA COMMUNAUTE CAMEROUNAISE DE BELGIQUE : UNE REALITE COMPLEXELes ressortissants camerounais de Belgique sont constitués des nationaux, ceux qui sont reconnus comme camerounais d'une part, et d'autre part des binationaux ayant à la fois les nationalités camerounaise et belge. Ces derniers sont placés sous la gestion des Autorités belges et revendiquent sans cesse leur droit d'appartenance au Cameroun. A ces deux catégories s'ajoutent les aventuriers qui sont en situation irrégulière et affectent parfois les relations bilatérales entre la Belgique et le Cameroun. Au regard de ce qui précède, l'Ambassade est de façon permanente confrontée à ces préoccupations, lesquelles, sont inhérentes à l'immigration clandestine (A) à laquelle se livrent certains camerounais. A cela s'ajoute la situation des camerounais ayant acquis une double nationalité (B). A- L'immigration non maitrisée : une entrave à l'encadrementLa complicité de faux qui implique certaines Autorités camerounaises dans l'immigration clandestine des Camerounais en Belgique, rend très difficile la mission qui est dévolue à Ambacam Bruxelles, à savoir protéger et encadrer ses ressortissants. Ce faisant, une proportion importante des camerounais viennent frauduleusement en Belgique et l'Ambassade se doit de les protéger. Ils vivent ainsi en situation irrégulière et leur quotidien est fait de multiples transactions pour essayer de se régulariser. L'Ambassade quant à elle, essaie toujours de s'acquitter de ses responsabilités pour faciliter la tâche de ces derniers en leur délivrant les documents dont ils ont besoin ou des conseils sur la façon dont ils devraient procéder pour changer leur situation. Ces camerounais en détresse sollicitent constamment l'assistance de l'Ambassade et parfois les contraintes budgétaires ne lui permettent pas de résoudre ces cas urgents. On note parmi ces camerounais, ceux qui détiennent une double identité et dont l'obtention du passeport ne peut connaitre une issu favorable à Yaoundé. A cela s'ajoutent, ceux des camerounais ne disposant même pas d'un acte de naissance. Ils manipulent presque tous leurs identités pour tenter d'obtenir des visas auprès des Autorités belges. Comme illustration à ce qui précède, le cas de deux familles qui se discutent un enfant dont les deux parents sont décédés et quelqu'un d'autre à récupérer l'enfant et demande de ce fait l'établissement de son passeport. Or, il s'avère aussi que la paternité de cet enfant à été attribuée à des personnes tierces, lesquelles demandent aussi à leur tour l'établissement d'un passeport à l'enfant. Ce qui fait que les autorités de l'Ambassade se trouvent devant un dilemme pour pouvoir établir un passeport à l'intéressé. Néanmoins, l'Ambassade ne cesse d'entreprendre des démarches pour faire rentrer ceux des camerounais qui ne disposent d'aucun document d'état civil, par l'établissement des laissez-passer. L'Ambassade agit aussi, de concert avec la cellule de l'office des étrangers, une direction du Ministère de l'Intérieur belge, laquelle facilite le rapatriement des intéressés. Cette initiative est aussi appuyée par l'OIM (Organisation Internationale pour les Migrations) qui assiste les départs volontaires, le rapatriement des immigrés dans leur pays d'origine. D'autres camerounais viennent en Belgique et affirment qu'ils sont persécutés, qu'il n y a pas des droits de l'homme au Cameroun, et s'engagent dans les procédures de demande d'asile. Telle est la démarche entreprise par le CODE pour favoriser l'immigration des membres des familles de ses adhérents. Cette association s'oppose à toute initiative prise par l'Ambassade et « organise des activités de contestation pompeusement amplifiées sur internet et devant l'Ambassade.. »11(*). Outre les problèmes inhérents à l'immigration, on constate une indifférence avérée de certains compatriotes qui, systématiquement ne se font pas enregistrer auprès des services consulaires de l''Ambassade. Cette dernière ne peut efficacement apporter son assistance et sa protection à ceux-ci que s'ils sont identifiés comme étant des citoyens camerounais. * 11 Rapport général d'activités des services de l'Ambassade du Cameroun à Bruxelles pour l'année 2009. |
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