5.1.2 Opinions et perceptions sur l'environnement.
Concernant le scénario contingent, rappelons que les
ménages font leur choix de façon séquentielle. Le choix 1
propose de garder la situation actuelle de gestion des déchets
ménagers, cette situation n?entraîne pas de coût financier
mais crée des nuisances aux riverains. Le choix 2 propose de participer
financièrement à un programme d?amélioration de la
qualité de gestion des déchets ménagers. Cette situation
entraîne un coût mais une amélioration du bien-être
des ménages.
Le taux de réponse au scénario est de 96,66%, 5
enquêtés n?ont pas répondu à cette question. Parmi
ceux qui ont répondu, il y a 67enquêtés, soit 44,66% qui
ont choisi la situation1. Cette proportion est relativement
élevée par rapport à d?autres évaluations
contingentes (20%, selon Mitchell et Carson, 1989). Donc la proportion des
ménages qui a fait l?option du choix 2 c'est-à-dire accepte le
programme est de 52%.Cette proportion est largement supérieure aux
résultats généralement obtenus dans d?autres études
(42% dans l?étude de Halvorsen, 1996). En effet lorsque les
répondants ne sont pas directement invités à
révéler leur CAP, la proportion des personnes qui accepte de
payer n?excède pas 50% (Rozan, 2000 ; Rabl, 1999). Ce résultat
doit être lié à la particularité des déchets
ménagers qui est un phénomène intimement lié au
cadre de vie des ménages.
Mais, l?avantage de la question préliminaire de notre
situation hypothétique est qu?elle permet d?identifier les personnes qui
ont un CAP nul et voir s?il s?agit de « Zéros » de
protestation ou non (Tableau7).
Tableau 7 : Les raisons du choix de non
participation au programme
Motif
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Pourcentage (%)
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Ne souhaite pas payer plus de taxe
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06,22
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N'a pas d'argent pour cela
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90,12
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Ne comprends rien de tout ceci
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01,94
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Ne sait pas décider
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00,46
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Ne veut pas payer pour les autres
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01,26
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Source : Auteur, 2011
L?analyse des motifs justifiant les refus de payer montrent
que la plupart des CAP nuls (90,12%+06,22% = 96,34%) correspondent à des
vraies valeurs nulles et non à des réponses de protestation. Car
ces derniers ont légitimé leur réponse par la saturation
de leur contrainte budgétaire : « Ne souhaite pas payer
plus de taxe » ou « N'a pas d'argent pour
cela ». Ainsi, en accord avec Ami et Desaigues (2000), nous
avons considéré ces montants nuls comme des vraies valeurs nulles
car les intéressés refusent de réallouer leur budget pour
faire face à ces nouvelles dépenses. Les résultats de ce
tableau montrent que le comportement de « passager clandestin
» est rarement observé. Contrairement à ce que
prédit la théorie économique, les ménages sont
prêts à contribuer à l?amélioration du
bien-être collectif et leur contribution ne dépend pas de la
décision des autres ménages.
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