Conclusion générale
Cette étude a consistéen une analyse de la
confiance des ménages résidents dans la ville de
Yaoundésur la situation économique. Notre approche a
étébasée d'une part sur une analyse multidimensionnelle
pour mesurer cette confiance et d'autre part sur une analyse
économétrique pour capter les facteurs explicatifs.
Pour commencer, nous sommes entrés dans la
littérature pour mieux appréhender le concept de confiance des
ménages et revisiter les résultats obtenus ailleurs par d'autres
études sur la question. Il s'est agit notamment de l'étude
menée par le CREDOC sur le sentiment de devoir s'imposer les
restrictions sur son budget par les ménages résidents en France.
Ensuite, en s'appuyant sur l'approche d'inertie, notamment l'ACM, nous avons
construit, un indicateur composite de confiance des ménages sur la
situation économique a` partir des indicateurs primaires disponibles et
respectant les considérations de l'INSEE. L'indicateur ainsi obtenu
s'est révélévalide et fidèle (fiable) a` 85,13% par
utilisation de l'approche du a de Cronbach. Une classification ascendante
hiérarchique s'est avérée pertinente et a permis de
définir le seuil de confiance des ménages de la ville de
Yaoundésur la situation économique égale a` 0,08. Enfin,
l'analyse des facteurs explicatifs de la confiance des résidents majeurs
de la ville de Yaoundésur la question a étéfaite par
application de la régression logistique.
L'étude a révéléque 56,48% des
résidents majeurs de la ville de Yaoundésont confiants sur la
situation économique, ceci traduit un certain positivisme de ces
derniers dans l'ap-
Th`eme : Mesures et déterminants de la confiance
des ménages sur la situation économique au Cameroun: Cas de la
yille de Yaoundé.
préciation faite sur la vie économique. En
réalité, par exemple, dans l'appréciation de la situation
financière, la situation d'épargne, l'opportunitéd'achats
des biens durables en 2010, on a dénombréen majoritéceux
optimistes. En effet, sur la situation financière en 2010, près
de 50% (49,23%) des résidents majeurs de la ville sont optimistes contre
seulement 23,88% pessimistes. Pour la situation d'épargne en 2010, on a
dénombré47,35% de confiants contre seulement 17,93% de
pessimistes et sur l'achat des biens durables en 2010, 47,35% des individus
interrogés se sont optimistes contre seulement 17,93% pessimistes.
L'étude a également permis de comparer les
résultats obtenus par le CREDOC en France et ceux de Yaoundé:
Premièrement, les résultats
révèlent que, plus un résident majeur de la ville prend de
l'âge, moins il a de chance d'être confiant sur la situation
économique. Ceci se trouve contraire au résultat établit
en France o`u le CREDOC a révéléque c'est a` partir de 70
ans qu'on déclare le plus avoir confiance.
Deuxièmement, conformément a` ce qui a
étéobtenu pour la France, cette étude nous
révèle que le revenu mensuel du résident majeur a un
impact très significatif sur sa probabilitéde confiance en la
situation économique. De facon plus spécifique, plus
le revenu mensuel d'un résident majeur de la ville de Yaoundéest
élevé, plus celui-ci a de chance d'être confiant sur la
situation économique.
Troisièmement, en considérant le niveau
d'instruction de l'individu comme un proxy de son diplôme, il ressort que
contrairement a` ce que le CREDOC a obtenu pour la France, le niveau
d'instruction du résident majeur de la ville de Yaoundéa une
influence significative sur la probabilitéque ce dernier soit confiant
sur la situation économique.
Enfin, comme établit en France, la situation
d'activitéinfluence significativement la probabilitéde confiance
des ménages dans la capitale politique camerounaise. En effet, un actif
au chômage a 0,35 fois moins de chance d'être confiant sur la
situation économique qu'un inactif.
Cette étude a également permis de confirmer les
hypothèses formulées; notamment, le statut matrimonial, la
réligion, le nombre d'années passées continuellement dans
la ville, le statut du résident majeur dans son ménage, la langue
officielle d'origine et le niveau d'ins-
Th`eme : Mesures et déterminants de la confiance
des ménages sur la situation économique au Cameroun: Cas de la
yille de Yaoundé.
truction ont une influence significative aux seuils
considérés sur la probabilitéde confiance des
résidents majeurs sur la situation économique.
Ainsi, dans la perspective d'une gouvernance qui
intègre les populations aux mutations de l'économie nationale,
nous pouvons pointer quelques directions vers lesquelles les politiques peuvent
agir pour renforcer la confiance des ménages de la ville de
Yaoundé. Entre autres, nous formulons les recommandations suivantes :
D'abords, partant du constat que la propension a` être
confiant sur la situation économique croit avec le revenu jusqu'au seuil
de 300 000 Fcfa, alors on voit làl'intérêt que les
politiques ont a` permettre un accroissement du revenu des ménages
(transferts par exemple) résidents dans la capitale politique
camerounaise tout en conservant ce dernier entre 225 000 et 300 000 Fcfa par
mois.
Dans la même perspective, les actifs au chômage
ayant moins de chance que les inactifs, d'être confiant sur la situation
économique, alors pour donner plus de chances aux résidents
majeurs de la ville a` être confiant du la question
étudiée, la lutte contre le chômage doit rester une
prioritépour les politiques.
Cependant, notre étude présente quelques
limites. La suppression des modalités "ne sait pas» entraine
très certainement a` la perte de quelques informations. Par ailleurs, le
modèle de régression logistique que nous avons
utilisépourrait s'améliorer par considération de nouvelles
variables explicatives. En effet, 0,6742 d'aire sous la courbe de ROC, bien que
n'étant pas mal, limite un peu le pouvoir prédictif du
modèle. Enfin, l'absence de certaines variables présentes dans la
littérature empirique ne facilite pas la comparaison complète des
études.
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