3.4 Mise en oeuvre pratique de l'Indicateur Composite
de Confiance des Ménages (ICCM) a` Yaoundésur la situation
économique.
3.4.1 ACM préliminaire
L'ACM préliminaire nous renseigne de manière
très satisfaisante sur la confiance des ménages résidents
a` Yaoundéquant a` leur situation économique. En effet, il est
aiséde constater que sur le premier axe principal, toutes les variables
se repartissent suivant un ordre bien précis. Cet axe se positionne
comme un axe de confiance car non seulement les modalités des
indicateurs primaires sont bien représentées mais
également, elles contribuent assez a` sa construction3, mais
en plus la valeur propre correspondante a` cet axe est 0,3417 (supérieur
a` 8 1= 0, 125) qui lui confère un pouvoir explicatif très
acceptable (l'inertie expliquée est 17,08%). Ainsi, le premier axe
présente une bonne qualitéde discrimination par rapport aux
autres axes. Par la suite, nous visualisons de facon minutieuse
chacune des variables par rapport au premier axe factoriel en insistant sur la
propriétéde la COPA.
3sauf quelques modalités de type
"restéinchangé", voir figure en annexe C
Th`eme : Mesures et déterminants de la confiance
des ménages sur la situation économique au Cameroun: Cas de la
yille de Yaoundé.
Figure 5 : Premier plan factoriel de l'ACM préliminaire
Source : Sortie SPAD a` partir de ICMY, ISSEA 2010
Sur l'ensemble, on observe que toutes les 8 variables
possèdent la propriétéde la COPA (figure 5 ci-dessus). Par
la suite, nous retenons alors toutes ces variables et par conséquent,
une deuxième ACM (celle dite finale) ne s'impose plus. Par ailleurs, un
calcul simple a permis de vérifier que la coordonnée (score) de
chaque individu sur le premier axe factoriel représente la valeur de
l'indice ICCM comme présentéplus haut4( ICCM2 =
1 Pp Pm,
j,=1 Wk j,I? 2,i, ). Cet indicateur ordonne les
individus selon le niveau de confiance.
p k=1
Plus précisément, on observe que, plus un individu
est confiant, plus son score est négatif sur le premier axe
factoriel.
Maintenant, a` partir de l'ICCM des résidents majeurs
de la capitale politique camerounaise ainsi construit, nous allons identifier
les facteurs explicatifs la confiance des ménages sur la situation
économique. Mais avant, nous effectuons d'abords une analyse de sa
fidélitéet de sa validité.
3.4.2 Fidélitéet validitéde l'ICCM
Il est question maintenant que l'on s'assure que l'indice
obtenue mesure effectivement la confiance des résidents majeurs de la
ville de Yaoundésur la situation économique. En effet, le choix
des variables (indicateurs) a` prendre en compte peut avoir introduit des
biais
4voir chapitre 2
Th`eme : Mesures et déterminants de la confiance
des ménages sur la situation économique au Cameroun: Cas de la
yille de Yaoundé.
dans les résultats; surtout que les questions
posées tendaient a` recueillir les avis (subjectifs) des individus sur
les différents aspects de la situation économique. Cette
étape consiste a` chercher des méthodes qui vont nous assurer que
l'indice construit nous permet bien d'étudier la confiance des
ménages sur la situation économique. Il s'agit làdes
problèmes de fidélitéet de validité. Plus
précisément, il est question de comprendre, pour les
réduire, les erreurs éventuellement commises pendant la
construction de notre indice composite.
Fidélitéde l'ICCM
Pour mesurer la fidélitéde l'indice ICCM, nous
utilisons l'Alpha de Cronbach5. On fait l'hypothèse que tous
les énoncés sont corrélés entre eux de
facon positive et avec la mesure établie. Ensuite, il s'agit
principalement d'analyser la relation entre le score sur les huit (08)
énoncés et le vrai score que nous avons estimé.
Encadré: MESURE DE FID'ELITE : L'Alpha de
Cronbach
L'Alpha (a) de Cronbach mesure la fidélitéen
faisant recours aux variances/covariances. C'est l'indicateur
d'évaluation analytique de la fidélitéle plus
préconisé.
Sa formule est :
P ó2
a = k
k_1(1 - t )
i
o2
k = le nombre d'énoncés utilisés;
ó2 i = la variance de l'énoncéi;
ó2 t = la variance totale de l'indice (échelle);
Ce coefficient peut s'écrire sous la forme suivante :
P ó2
a = k
k_1(1 - P ó2 i +2 P P
ó2
i ij ) o`u ojj = la covariance entre
l'énoncéjet l'énoncéj.
Le coefficient de fidélitéest égal au
carrédu coefficient de corrélation ri entre le score produit par
l'échelle utilisée et le << vrai score >>. ri, =
vá
Source : Severin TCHOMTHE, Mémoire ISE, pp.39
|
5voir encadré
Th`eme : Mesures et déterminants de la confiance
des ménages sur la situation économique au Cameroun: Cas de la
yille de Yaoundé.
Le calcul de l'indicateur de
fidélitéprésentédans l'encadréci-dessus
donne le résultat suivant :
a = 8
8-1(1 - 0,12503676
0,34174844) = 0,72471578. D'o`u ri = 1J0,
72471578=0,8513=85,13%
Le calcul effectuéci-dessus montre que le coefficient
de fidélitévaut 0,7247, et donc un coefficient de
corrélation de 0,8513=85,13%. Ainsi, il ressort que l'indice construit
explique a` environ 85,13% du vrai indicateur6 de confiance des
résidents majeurs de la ville de Yaoundésur la situation
économique. Ceci traduit bien que l'echelle utilisée dans cette
étude permet de synthétiser bien plus de quatre cinquième
du sentiment de confiance des ménages de la capitale politique du
Cameroun vis-à-vis de la conjoncture économique. Par
conséquent elle peut être utilisée dans la
détermination des facteurs explicatifs de la confiance des
ménages de la ville de Yaoundésur la situation
économique.
Validitéde l'ICCM
Classification ascendante hiérarchique des
résidents majeurs de la ville de Yaoundé:
Au regard de l'histogramme de 16 premieres valeurs propres
(Figure 11 en annexe C), il ressort que les deux premieres valeurs propres se
démarquent clairement des autres, ainsi une Classification Ascendante
Hiérarchique (CAH) avec une partition de la population en deux classes
semble pertinente. La premiere classe représentant 56,48% de la
population totale est constituée des résidents ayant une tendance
a` être confiants sur la situation économique. En effet, 75,32%
des individus de cette classe estiment que leur situation financiere va
s'améliorer en 2010, 86,42% des résidents ayant estiméque
leur situation financiere va s'ameliorer en 2010 sont dans cette classe. Par
ailleurs, 72,66% des résidents de cette classe estiment que leur
situation d'épargne va s'améliorer en 2010 et 86,66% de ceux
estimant que leur situation d'épargne va s'améliorer en 2010 sont
dans cette classe. Des informations supplémentaires allant dans le
même sens peuvent s'observer sur le tableau
6celui qu'on aurait obtenu si les variables qui
entraient dans sa composition étaient exhaustives et exclusives
Th`eme : Mesures et déterminants de la confiance
des ménages sur la situation économique au Cameroun: Cas de la
yille de Yaoundé.
5.10 en annexe. Toutes ces informations permettent de conclure
que cette classe caractérise les ménages confiants sur la
question étudiée.
La deuxième classe quant a` elle représente
43,52% de la population totale. Elle est constituée des individus ayant
une tendance a` être non confiants. En réalité, dans cette
classe, entre autres, 47,19% (près de la moitié) des
résidents majeurs interrogés estiment qu'en 2010 leur situation
financière va se dégrader, 86,01% des résidents estimant
que leur situation financière va se dégrader en 2010 sont dans
cette classe. Aussi, on constate que cette classe est
caractérisée par le fait qu'un peu plus de la
moitié(51,31%) des individus de cette classe pressentent qu'en 2010
leurs niveau d'épargne restera inchangéet 64,32% des personnes
pressentant que leur niveau d'épargne restera inchangéen 2010
sont dans cette classe. Le tableau 4.5 en annexe C nous édifie encore
plus sur le fait que s'agissant de la situation économique, cette classe
caractérise les ménages non confiants.
Analyse de l'indice suivant les classes :
Dans chacune des classes précédentes, on a les
statistiques sommaires suivantes concernant l'ICCM pour les résidents
majeurs de la capitale politique camerounaise.
TAB. 3.4 - Récapitulatif sur l'indice composite de
confiance des ménages résidents a` Yaoundé
|
CONFIANTS
|
NON CONFIANTS
|
TOTAL
|
INDICE COMPOSITE DE CONFIANCE DES MENAGES
|
MINIMUM
|
-1,17
|
0,08
|
-1,17
|
MAXIMUM
|
0,08
|
1,32
|
1,32
|
MOYENNE
|
-0,4228
|
0,5487
|
0,0000
|
ECART-TYPE
|
0,31958
|
0,34579
|
0,58463
|
Poids
|
56,48%
|
43,52%
|
100%
|
Source : Nos calculs a` partir des données de ICMY 2010
L'écart type global (0, 58463) de l'ICCM est assez
élevépar rapport a` la moyenne (0,000). Ce qui montre une forte
dispersion de l'ICCM autour de la moyenne. Il confirme d'ailleurs l'existence
des classes de niveau de confiance.
La mesure de l'indice de confiance calculéici se doit
d'être raisonnable. Alors, au regard des positions des modalités
de nos indicateurs primaires sur le premier axe factoriel,
Th`eme : Mesures et déterminants de la confiance
des ménages sur la situation économique au Cameroun: Cas de la
yille de Yaoundé.
l'on s'attend a` voir l'indice d'ecroàýtre
progressivement de la classe des non confiants vers celle des confiants. Cette
d'ecroissance de l'indice peut 'egalement être percue a`
l'aide de ses valeurs moyennes dans les classes, allant de 0,5487 dans le
groupe des non confiants vers -0,4228 dans le groupe des confiants. Nous
utilisons par la suite une analyse de variance pour tester l'hypothèse
de diff'erence entre ces moyennes.
Les r'esultats issus de cette analyse de variance a` un facteur
montrent clairement
au vu de la probabilit'e critique (p-valeur=0,000) que ces
moyennes sont significativement diff'erentes au seuil de 1%7.
Ainsi, notre indicateur semble bien capter la confiance des
r'esidents majeurs de la ville de Yaound'e.
TAB. 3.5 Tableau d'ANOVA
|
Sum of Squares
|
df
|
Mean Square
|
F
|
sig.
|
Score*partition
|
Between Groups (Combined)
|
569,380
|
1
|
569,380
|
5189,383
|
0,000
|
Within Groups
|
269,034
|
2452
|
0,110
|
|
|
Total
|
838,413
|
2453
|
|
|
|
Source : Nos calculs a` partir des donn'ees de ICMY 2010
Par ailleurs, une observation des fr'equences des modalit'es
des variables caract'erisant la confiance des m'enages sur la situation
'economique (sp'ecialement leur 'evolution en fonction de l'ICCM) nous montre
la validit'e de l'indice. En r'ealit'e, en divisant la population en quartiles
de confiance, il ressort les informations suivantes illustr'ees par le tableau
en annexe C : Les fr'equences relatives des cat'egories augmentent ou diminuent
selon qu'on passe de la classe des confiants aux non confiants ou inversement.
Ainsi, de facon globale, pour ce qui est de la modalit'e
caract'erisant la non confiance (»d'egrad'e» ou "diminu'e"), on peut
remarquer que sur tous les indicateurs, plus le quartile est grand, plus la
fr'equence relative des non confiants s'accroàýt. Par exemple, on
remarque que pour la modalit'e "s'est d'egrad'e» de la variable
»situation financière en 2009», les fr'equences relatives
passent de 11,67% pour le premier quartile a` 72,02% pour le quatrième
quartile. Aussi, entre autre, en observant la modalit'e "vous vous êtes
endett'es"de la variable »situation d''epargne en 2009», on constate
que les fr'equences relatives passent de 6,65% pour le premier quartile a`
51,30%
7voir Tableau ANOVA ci-dessous
Th`eme : Mesures et déterminants de la confiance
des ménages sur la situation économique au Cameroun: Cas de la
yille de Yaoundé.
pour le quatrième quartile. Ce constat est g'en'eral
sur toutes les modalit'es caract'erisant la non confiance au niveau de chaque
indicateur. Par cons'equent, il ressort que plus le score de l'indice de
confiance augmente, plus le nombre d'individus non confiants augmente.
Egalement, par observation de l''evolution des fr'equences
relatives des individus pour les modalit'es caract'erisant la confiance
("am'elior'e" ou "augment'e") de tous les indicateurs primaires, il ressort du
même tableau en annexe C que plus le quartile est grand, plus les
fr'equences relatives sont faibles. En effet, en prenant par exemple la
variable coàut de la vie en 2010, on constate que les fr'equences
relatives passent de 39,22% pour le premier quartile a` 3,45% pour le
quatrième quartile. Cela traduit bien 'evidement le fait que plus le
score de l'indice de confiance s'accroàýt, moins les individus
sont confiants.
Ces observations faite sur le tableau en annexe C se trouve
être en conformit'e avec l'ACM que nous avons effectu'e. Par cons'equent,
nous avons de bonnes raisons d'affirmer que l'ICCM ainsi construit
reflète la confiance des r'esidents majeurs de la ville de Yaound'e.
Le problème qui reste a` r'esoudre maintenant est celui
de pouvoir classer directement tout r'esident majeur de la capitale politique
camerounaise en se basant uniquement sur son indice de confiance. Ce
problème est en r'ealit'e celui du seuil de confiance, c'est a` dire, la
valeur num'erique de l'indice de confiance en deçàde laquelle un
r'esident majeur est consid'er'e comme confiant quant a` sa situation
'economique. En effet, il n'est pas ais'e de faire recours a` la classification
chaque fois qu'il faudra 'evaluer la confiance d'un nouvel individu.
|