2.1.2 Analyse micro économique de la confiance des
ménages en France.
Pour distinguer les comportements et attitudes des
différentes composantes de la population et mieux comprendre la
manière dont évolue le sentiment de confiance des ménages
francais dans le temps, le CREDOC a d'une part
évaluéles critères sociodémographiques qui
influencent le plus et d'autres part étudiécertaines autres
variables pouvant être liées au sentiment de confiance.
Les critères sociodémographiques qui jouent le
plus
Parmi tous les facteurs sociodémographiques, le CREDOC
a cherchéa` savoir lesquels étaient les plus explicatifs de la
confiance des ménages en France. Pour cela, une régression
logistique a étéréalisée a` partir de huit
descripteurs, pour la période récente 2007.
Sur les huit variables mobilisées, deux n'ont aucun effet
: il s'agit du diplôme et de la taille d'agglomération de
résidence.
Quatre ont une influence relativement modérée :
il s'agit de la situation d'emploi, de la catégorie
socioprofessionnelle, de l'âge et du sexe. La structure familiale joue de
manière plus significative. Mais c'est surtout la catégorie de
revenu qui impacte le plus. Plus explicitement, il ressort de cette
étude les résultats suivants :
? C'est après 70 ans qu'on déclare le plus avoir
confiance, toutes choses égales par ailleurs. Les 40-69 ans et les plus
jeunes ont 1,3 fois plus de risques de se restreindre
1c'est la proportion d'individus déclarant
devoir s'imposer des restriction sur leur budget (en pourcentage)
2Taux de chômage au sens du BIT (en
pourcentage)
3Taux de croissance annuel des salaires
déflatés de l'inflation (en pourcentage)
Th`eme : Mesures et déterminants de la confiance
des ménages sur la situation économique au Cameroun: Cas de la
yille de Yaoundé.
sur certains postes de leur budget. Mais c'est entre 25 et 39
ans que les privations se font le plus sentir (1,7 fois plus souvent que pour
une personne de plus de 70 ans).
? S'agissant de la situation professionnelle, les
chômeurs ont 1, 5 fois plus de risques de déclarer se restreindre
que les actifs occupés. La probabilitéque les employés,
les ouvriers et les professions intermédiaires déclarent des
restrictions est supérieure de 50% a` celle des cadres.
? Une femme a une probabilité1,3 fois plus
élevée qu'un homme de voir sa confiance se dégrader,
toutes choses égales par ailleurs. L'ayant dit plus haut, il y a donc
bien un effet propre au genre, indépendamment de la profession et des
revenus.
? La structure familiale a aussi une influence. Si on prend
comme référence un couple sans enfants, toutes les autres
configurations familiales présentent un risque accru de devoir se
priver. Les couples avec enfants et les personnes vivant seules ont 20% de
risques supplémentaires de devoir se restreindre (par rapport a` un
couple sans enfants, et toutes choses égales par ailleurs). Mais les
plus concernés sont les familles monoparentales, qui ont 2,3 fois plus
de risques de voir leur niveau de confiance se dégrader.
? Le niveau de vie, surtout, impacte fortement le sentiment de
confiance. Les hauts revenus sont, évidemment, les plus
épargnés. Les catégories aisées, pourtant assez
proches, ont déjà50% de risques supplémentaires de se
restreindre. Les classes moyennes supérieures voient cette
probabilitémultipliée par 2,6. La situation est plus critique
encore pour tous les autres groupes : classes moyennes inférieures,
catégories pauvres et modestes se voient attribuer un coefficient
multiplicateur de 4, 3, de loin le plus élevédans cette analyse.
L'écart est considérable.
Autres variables liées au sentiment de confiance des
ménages
Au-delàdes variables sociodémographiques
classiques, d'autres variables d'opinions se sont trouvées
corrélées avec le sentiment de confiance des ménages en
France. Se fondant
Th`eme : Mesures et déterminants de la confiance
des ménages sur la situation économique au Cameroun: Cas de la
yille de Yaoundé.
sur les observations de Patricia Croiitte et Georges
Hatchiiel4, dans une recherche sur les liens entre les souffrances
psychiques et les opinions, le CREDOC a montr'e qu'en France, les personnes qui
subissent des contraintes financieres fortes se d'eclarent par ailleurs plus
souvent en mauvaise sant'e : elles souffrent plus fr'equemment de maux de
tête, insomnies, nervosit'e, 'etat d'epressif, etc. La probabilit'e de
d'eclarer voir son sentiment de confiance se d'egrader est, en effet,
sup'erieure de 62% chez les personnes souffrant d'un 'etat d'epressif,
sup'erieure de 43% chez celles qui se disent nerveuses ou anxieuses et
sup'erieure de 32% chez celles qui souffrent d'insomnies. Ces calculs ont
r'esult'e d'estimations 'econom'etriques, dans lesquels les effets du sexe, de
l'âge, du niveau de diplôme, du revenu du foyer, de la profession
et du lieu de r'esidence sont neutralis'es.
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