2.3- Facteurs culturels
Le fait de boire des boissons alcoolisées est
lié à la culture des peuples. Il y a des cultures qui encouragent
la consommation d'alcool (sociétés viticoles, notamment la
France).
L'alcoolisation fait partie en France d'un code de politesse,
contraignant pour l'abstinent et d'un rite social global : relations
familiales, amicales et professionnelles.
Roland Barthes a écrit à ce
sujet : « Le vin est pour la nature française comme
un bien qui lui est propre, savoir boire est une technique nationale qui sert
à qualifier les français ».
Plus loin dans la revue d'intervention Bibeau et Corin
corroborent le point de vue de Suissa en expliquant que les rituels, les lois,
les valeurs de certains groupes culturels peuvent encourager un mauvais usage
des psychotropes. Pour eux, les usagers peuvent avoir les expériences
les plus diverses face à la même substance. Room (1984) a
constaté que le taux d'alcoolisme est plus élevé dans le
groupe social ou le fait de boire est évalué par la
société comme un acte marginal ou asocial.
En jetant un regard sur la société
haïtienne, on voit que la consommation d'alcool est enracinée dans
notre culture. Les associations traditionnelles (escouade, combite,
corvée) qui travaillent la terre ont utilisé le
« tafia » et ses produits dérivés (asosi,
lanni dous, bwa kochon). L'alcool se sert dans toutes les
cérémonies de la vie quotidienne (mariage, funérailles,
baptême).
2.4- Poids des publicités
Les publicités faites pour les boissons
alcoolisées : « Rhum barbancourt, kleren lakay,
guiness, prestige, wisky wattson » encouragent la consommation
d'alcool en faisant savoir que ces boissons peuvent chasser la fatigue et elles
sont bonnes pour les personnes déprimées. En Haïti la
publicité pour les psychotropes à travers les mass médias
n'est pas régentée par une loi. Les publicités donnent une
image très attrayante de la consommation d'alcool en
général et un caractère hédoniste
irrésistible à la vie. En ce sens boire de l'alcool en toute
circonstance devenait un leitmotiv. Ces publicités ne soulignent pas les
effets néfastes des boissons alcoolisées sur la vie des
consommateurs. Dans la lutte contre l'abus d'alcool, l'APAAC offre plusieurs
services aux consommateurs qui visent a les sensibiliser contre la surdose
d'alcool et sa nocivité. En ce sens l'association offre des services
diversifiés à son public cible :
a) Prévention
Elle consiste à informer, faire de la sensibilisation
pour les toxicomanes à travers des activités multiples : La
publication du livret « Réflexions sur l'alcool et les autres
drogues » et de sa version créole « yon ti koze sou
alkòl ak dwòg.» Des causeries-débats adressées
aux écoles, aux entreprises commerciales et industrielles et à
tous les groupements et associations intéressés, des
publicités passent sur les ondes de certaines stations de radios.
Recueil de poèmes, conception et distribution des matériels de
sensibilisation sur la problématique de la drogue.
b) Education
Eduquer et former des groupes spécifiques plus
restreints (écoles, parents, pairs), la formation des agents formateurs
en prévention et séminaire de formation sur la drogue.
c) Intervention
Intervention communautaire et création de
réseaux visant à améliorer le développement
d'alternatives pour une amélioration du milieu de vie dans la
perspective de limiter le recours aux substances psychotropes
d) Réhabilitation
Elle consiste à aider le client à se
réintégrer dans la société, à retrouver
considération, l'estime de soi et des autres.
En plus de ces services, l'association dispose d'un centre de
documentation et d'une vidéothèque spécialisée sur
la problématique de la drogue, où l'on peut consulter des
ouvrages, brochures, revues ou visionner des cassettes sur les divers aspects
du problème de la toxicomanie. En dépit de la sensibilisation
faite par l'association très peu de consommateurs sont touchés
par les messages contre l'abus des boissons alcoolisées.
|