La prise en charge psychosociale des alcooliques à l' Association pour la Prévention de l'Alcoolisme et des Accoutumances Chimiques (APAAC).( Télécharger le fichier original )par Angelo Barthold Université d'état d'Haà¯ti (UEH) - Licence en service social 2009 |
CHAPITRE IV : CONSOMMATION D'ALCOOL ET VIOLENCEDOMESTIQUE
La consommation immodérée des boissons alcoolisées par un membre de la famille est à l'origine de nombreuses violences observées dans le sous système familial. Ces violences sont le lot quotidien des foyers haïtiens. L'alcoolisation d'un membre du foyer le plus souvent le père qui après avoir pris une forte dose, frappe ou gifle sa conjointe, ses enfants. Ces derniers subissent de la violence domestique3(*)0. La violence domestique désigne toute atteinte à l'intégrité corporelle ou morale d'une personne infligée par une autre personne exploitant sa position dominante dans un rapport de force (Büchner 1998). Elle englobe toute une gamme de comportements violents (violence physique, sexuelle ou psychologique) exercés par un partenaire à l'encontre de l'autre pour le contrôler et maintenir cette emprise. Cette violence s'exerce au sein du foyer familial, les enfants et d'autres membres de la famille sont parfois également concernés. La violence domestique engendre la violence conjugale qui elle-même revêt plusieurs formes de violences : 4.1- Violence physique au foyer familialLa violence physique est la plus visible, car elle laisse souvent des traces. Le conjoint bat, donne des coups, gifle, étrangle, se sert d'objets, d'armes (couteaux, armes à feu et haches) pour assouvir sa violence. Ces actions peuvent souvent conduire au meurtre et provoquant souvent de graves lésions. Elle peut également s'exercer à l'égard des enfants du couple. En effet le conjoint violent peut faire subir des sévices aux enfants. 4.2- Alcool un corollaire à la violence sexuelleLa violence physique exercée par un partenaire inclut la violence sexuelle. Les agressions sexuelles : Tout acte de nature sexuelle subit sous la contrainte est une violence. Les attouchements ou autres approches devraient être considérés comme des délits si la personne n'est pas consentante. L'inceste : Le conjoint ou tout autre membre de la famille peut imposer des relations sexuelles aux enfants de la famille. 4.3- Violence psychologiqueCette violence au sein d'un couple est également intolérable pour la femme qui la subit. Malheureusement, c'est ce genre de violence qui est la plus occultée et, par conséquent la plus difficile à déceler. Les attaques verbales, les humiliations, les menaces, les harcèlements répétés, l'enfermement peut être plus douloureux que les atteintes physiques en ce sens qu'ils perturbent gravement l'équilibre psychologique. 4.4- Violence verbaleElle consiste à humilier la femme par des messages de mépris, d'intimidation et des propos racistes. En ce qui concerne les différentes formes de violences évoquées plus haut, le comportement violent affiché par le conjoint alcoolique entraîne souvent le dysfonctionnement familial. Il est relativement facile de déceler les problèmes liés à l'alcoolisme : la séparation, le divorce, la dispute, mauvais traitements des enfants etc. Les femmes sont les principales victimes de ces violences faites par leur conjoint alcoolique, ensuite viennent les enfants. Il y a un rapport étroit entre la consommation d'alcool et la violence conjugale. Les conséquences psychologiques de ce type de violence sont aussi très nombreuses. Plusieurs recherchent incluent entre autres la dépression, l'anxiété, la perte de l'estime de soi et la confiance en soi. Certaines femmes violentées en viennent à consommer de l'alcool, alors que d'autres ont des idées suicidaires. La violence est le principe originel de la société a-t-il dit Edgard Morin dans son livre « la Méthode, la vie de la vie. » Pour ce dernier il est impossible d'imaginer une société sans violence. Celle-ci est située au coeur même de la vie sociale, elle est « fondatrice », ce qui veut dire qu'elle n'est pas un aspect contingent de la société, un accident qui rendait la société mauvaise et dont pourrait la débarrasser dans un avenir indéterminé. Elle est inhérente de sorte qu'il n'y a de société que parce qu'il y a de violence. Elle préexiste à la surconsommation d'alcool. Si la consommation d'alcool est un facteur qui peut avoir une certaine influence sur le comportement violent des hommes, elle ne peut pas être considérée comme une cause majeure de la violence domestique. L'alcoolisme n'est jamais une excuse à la violence et de nombreux hommes qui boivent ne sont pas violents avec leur partenaire. En Haïti il est difficile de connaître l'ampleur du phénomène de la violence domestique en raison de la nature cachée du problème et de la proportion importante des cas non signalés. * 30- Commission saisie du rapport : commission sur l'égalité des chances des hommes et des femmes. Renvoi en commission : Doc 9081 et renvoi no 2608 du 22 mai 2001 |
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