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La gestion du risque de crédit par la méthode RAROC : application à  Eco-Bank Cameroun

( Télécharger le fichier original )
par Moussa MAGADJI
Université catholique d'Afrique Centrale - Master II en comptabilité-finances 2010
  

Disponible en mode multipage

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UNIVERSITE CATHOLIQUE D'AFRIQUE CENTRALE
INSTITUT CATHOLIQUE DE YAOUNDE

FACULTE DE SCIENCES SOCIALES ET DE GESTION
FILIERE COMPTABILITE - FINANCES

Memoire presente en vue de l'obtention du Master II en Comptabilite -- Finances

Par :

MOUSSA

Titulaire d'une Maitrise en Comptabilite - Finances

Sous la direction de :

M. OLOA Florent
Enseignant associe a l'UCAC

Armee academique 2010 - 2011

II '1 I 13 --41.1 11 i ill IS 11 I 13 " TI 71 115'1171 I I'S " 741 11 15 .71 I It 11 5 i I 13
· 71 II 71 11 15 T 11'1 "A I 5
· 71 I I 11 5 71

SOMMAIRE

DEDICACE II

REMERCIEMENTS III

SIGLES ET ABREVIATIONS IV

LISTE DES TABLEAUX ET FIGURES VI

INTRODUCTION GENERALE 1

PREMIERE PARTIE : L'APPROCHE THEORIQUE DE LA GESTION DU

RISQUE DE CREDIT 7

CHAPITRE I : LE CADRE CONCEPTUEL DU RISQUE DE CREDIT 8

Section 1 : Les generalites sur la banque, ses metiers et ses activites 8

Section 2 : Le credit et les risques bancaires 10

Section 3 : Le risque du credit bancaire 18

CHAPITRE II : LES METHODES DE GESTION DU RISQUE DE CREDIT 25

Section 1 : La gestion du risque de contrepartie selon les normes reglementaires 26

Section 2 : La gestion du risque de contrepartie selon les techniques de la science de gestion 35

Section 3 : La methode RAROC « Risk Adjusted Return On Capital » 41

CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE 47

DEUXIEME PARTIE : L'APPROCHE PRATIQUE DE LA GESTION DU RISQUE

DE CREDIT PAR LA METHODE RAROC 48

CHAPITRE III : LA GESTION DU RISQUE DE CREDIT CHEZ ECO-BANK 49

Section 1 : La presentation de la maison mere Eco-Bank Transnational Incorporated 49

Section 2 : La presentation d'Eco-Bank Cameroun S.A 56

Section 3 : La gestion du risque de credit par Eco-Bank-Cameroun 61

CHAPITRE IV : L'ETUDE DE CAS : APPLICATION DE LA METHODE RAROC 72

Section 1 : Les differents parametres du RAROC 72

Section 2 : L'Application de la methode RAROC 80

Section 3 : L 'appreciation de la gestion du risque a Eco-Bank Cameroun et de la methode RAROC 86

CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE 90

CONCLUSION GENERALE 91

LISTE DES ANNEXES 94

BIBLIOGRAPHIE 95

TABLE DES MATIERES 97

ANNEXES 103

DEDICACE

Je dedie ce travail :

A mes parents,
Mohamadou MAGADJI et Balkissou OUMAROU
qui n'ont jamais menage leurs efforts
pour mon education et mon epanouissement.
A mon epouse et a mes freres,
pour leurs encouragements et leurs soutiens multiples.

REMERCIEMENTS

Avant tout, je remercie ALLAH LE TOUT PUISSANT de m'avoir donne la force et l'inspiration pour faire ce travail.

Ensuite mes remerciements vont a l'endroit de :

· Mon Directeur de memoire, Monsieur OLOA Florent, Enseignant associe a 1'UCAC, je tiens a lui exprimer toute ma reconnaissance pour ses conseils avises et sa disponibilite,

· Notre coordonateur de la filiere Master Comptabilite-Finances, Le Docteur NENTA Celestin, et a travers lui, a l'ensemble du corps enseignant de l'Universite Catholique d'Afrique Centrale (UCAC) pour toutes les connaissances transmises.

· La banque Eco-Bank Cameroun qui m'a offert l'environnement de l'etude et en particulier mon encadreur de stage, Monsieur Abdouraman HAMAN BELLO, Credit Analyst, sans qui ce travail aurait ete possible, et plus generalement, a toute l'equipe du service Corporate Banking.

Je tiens egalement a remercier tous ceux qui ont contribue a la reussite de ce travail, en particulier :

· Mes parents Mohamadou MAGADJI et Balkissou OUMAROU pour leurs soutiens indefectibles,

· Mon oncle Ibrahima GONI ABBASSI et sa famille qui m'ont soutenu et m'ont surtout aide a un moment important de ma vie,

· Mon epouse Fadimatou OUSMANOU pour son amour et ses conseils,

· Mes freres Abdoul Razak et Mohamadou Habib pour leurs soutiens multiples,

· Mes amis Docteur Mamoudou BOUBA KOFFA, Abdoul MALIK, Ibrahim ADAMOU et Ahmadou BOUBA pour leurs encouragements incessants,

· Mes camarades de promotion.

Enfin, Je remercie toutes les personnes que je n'ai pas pu citer nommement. Je voudrais que chacune d'elle trouve dans ce travail, l'expression manifeste de ma profonde gratitude.

SIDLES ET ABREVIATIONS

BCCC

BCD BEAC

BIAO

BICIC BRVM CAMAIR CAMBANK CAR

CBC CEDEAO CELLUCAM CEMAC COBAC

EAD EBC EDC EL

ETI EU

F CFA

FED FOGAPE FONADER HSBC

IAS

IBAC IRB ISO LGD ORR PD

RAPM RAROC RARORAC RNCF

ROE RORAC

SBC SFI

: Bank of Credit and Commerce of Cameroon

: Banque Camerounaise de Developpement

: Banque des Etats de l'Afrique Centrale

: Banque Internationale pour l'Afrique Occidentale

: Banque Internationale pour le Commerce et l'Industrie du Cameroun : Bourse Regionale des Valeurs Mobilieres

: Cameroon Airlines

: Cameroon Bank

: Critere d'Acceptation de Risque : Commercial Bank of Cameroon : Communaute Economique des Etats d'Afrique de l'Ouest

: Cellulose du Cameroun

: Communaute Economique des Etats de l'Afrique Centrale

: Commission Bancaire pour Afrique Centrale

: Exposure at Default

: Eco-Bank-Cameroun

: Eco-Bank Development Corporation : Expected Loss

: Eco-Bank Transnational Incorporated : Etats Unis

: Franc de la Communaute Financiere Africaine

: Federal Reserve

: Fonds de Garantie des Petites Entreprises Fonds National pour le Developpement Rural

Hong Kong & Shanghai Banking Corporation

International Accounting Standard International Bank of Africa-Cameroon Internal Rating Based approach

International organization for Standardization

Loss Given Default

Obligor Risk Rating

Probability of Default

Risk Adjusted Performance Measurement

Risk Adjusted Return On Capital

Risk Adjusted Return On Risk Adjusted Capital

Regie Nationale des Chemins de Fer Return On Equity

Return On Risk Adjusted Capital Societe Camerounaise des Banques Societe Financiere Internationale

SGBC SNEC SONEL SRC SRR UCAC UL

UMAC USD XAF

: Societe Generale de Banque au Cameroun : Societe Nationale des Eaux du Cameroun : Societe Nationale d'Electricite

: Societe de Recouvrement des Creances du Cameroun

: Sovereign Risk Rating

: Universite Catholique d'Afrique Centrale : Unexpected Loss

: Union Monetaire d'Afrique Centrale

: United States Dollar (US$), Code ISO 4217 du dollar americain

: Code ISO 4217 du franc CFA BEAC

TABLEAUX

Tableau N° 1 : Approche IRB (Internal Rating Based Approach) 31

Tableau N° 2 : Chiffres cies d'ETI 55

Tableau N° 3: Identification d'Eco-Bank Cameroun S.A 56

Tableau N° 4 : Actionnariat d'Eco-Bank Cameroun S.A 57

Tableau N° 5 : Historique des parts de marche des credits et depots des banques au Cameroun.. 60

Tableau N° 6 : Evolution des principaux chiffres d'Eco-Bank Cameroun S.A 61

Tableau N° 7 : Notation interne du Groupe et correspondance avec les notations externes 68

Tableau N° 8 : Calcul de la probabilite de defaut sur le porte feuille Corporate 75

Tableau N° 9 : Calcul de la perte en cas de defaut (LGD) 76

Tableau N° 10 : Revenus sur operation de credit 78

Tableau N° 11 : Revenus nets sur credit 79

Tableau N° 12 : Evolution du ROE d'Eco-Bank Cameroun S.A 80

Tableau N° 13 : Calcul du RAROC des dossiers de credit SOCIETE A et B 81

Tableau N° 14 : Simulation sur le montant du credit 82

Tableau N° 15 : Simulation sur le taux d'interet du credit 83

Tableau N° 16 : Simulation sur le taux de commission du credit 84

Tableau N° 17 : Simulation sur la valeur des garanties du credit 84

FIGURES

Figure N° 1 : Decomposition du risque de credit par la methode RAROC 42

Figure N° 2 : Decomposition de la perte attendue 43

INTRODUCTION GENERALE

CONTEXTE

Le systeme bancaire camerounais, tout comme celui des pays membres de la Communaute Economique des Etats de l'Afrique Centrale (CEMAC) a eta caracterise durant les annees 80 jusqu'au debut des annees 90 par le non respect de la reglementation prudentielle. Cette situation a eu de facheuses consequences, dont la plus importante est la faillite de plusieurs banques a l'instar de Cameroon Bank S.A, International Bank of Africa-Cameroon (IBAC), Societe Camerounaise des Banques (SBC), Banque Internationale pour l'Afrique Occidentale (BIAO), Banque Camerounaise de Developpement (BCD), etc. Il decoule de l'analyse faite de cette crise bancaire, qu'elle est le resultat de decisions peu judicieuses en matiere de credit et d'une gestion inappropriee de son risque. A la suite de cette crise bancaire, des reformes ont ete mises en oeuvre sur deux axes, l'une sur la restructuration des etablissements bancaires et l'autre sur la refonte du dispositif de surveillance bancaire avec l'avenement de la Commission Bancaire pour Afrique Centrale (COBAC). L'operation de restructuration visait essentiellement deux objectifs a savoir, d'une part, liquider les banques irremediablement compromises et d'autre part, restaurer durablement la solvabilite, la rentabilite et la liquidite des banques viables. Sur le plan financier, la restructuration du systeme bancaire s'est elevee a 490,4 milliards hors charges financieres, dont 185,1 milliards de F CFA pour les banques a liquider et 305,3 milliards de F CFA pour celles devant etre restaureesl. Notons au passage que les procedures de liquidation de plusieurs banques ne sont actuellement pas achevees.

La crise des « subprimes » qui s'est &clench& au deuxieme semestre 2006 avec le « lcrach » des prets hypothecaires a risque aux Etats-Unis est revel& au monde en fevrier 2007, notamment par l'annonce d'importantes provisions passees par la banque Hong Kong & Shanghai Banking Corporation (HSBC) ; elle s'est veritablement transform& en crise financiere mondiale partir de Pete 2007. La crise des credits « subprimes » a conduit a une defiance au niveau mondial envers les systemes bancaires et financiers susceptibles de detenir les credits immobiliers

1

TANGAKOU SOH R., Le systeme bancaire et financier du Cameroun, Douala, collection ROTAS, octobre 2007.

hypothecaires et les derives de credits immobiliers. Cette crise de confiance generale a entraine a son tour la chute des marches financiers et une crise de liquidite bancaire. Par crainte que la crise ne touche la sphere de Peconomie reelle, les Banques Centrales ont ate amenees a injecter des liquidites dans le marche interbancaire et a assouplir leur politique monetaire a l'exemple de la Federal Reserve (FED) aux Etats-Unis en septembre 2007.

A partir de Pete 2007, les banques du monde entier ont dil passer chaque trimestre dans leurs comptes, des depreciations de la valeur de leurs actifs liees aux « subprimes » ; de fete 2007 a Pete 2008, les banques du monde entier ont ainsi passé pour 500 milliards de dollars US de depreciations d'actifs, reduisant a due concurrence leurs capitaux propres. Ceci d'autant que le systeme de reassurance de ces produits s'est revele inefficient devant l'ampleur des risques a couvrir. Afin de pouvoir respecter les ratios de solvabilite du métier et poursuivre leur activite, elles ont du parallelement reconstituer leurs capitaux propres par augmentation de capital, pour un montant de 300 milliards US de dollars de la mi-2007 a la mi-2008. Plusieurs fonds souverains, notamment de pays asiatiques ont ainsi pris des participations significatives au capital des grandes banques americaines. En 2008, plusieurs grandes banques ont connu des destins varies :

· certaines ont dii etre rachetees afin de sauver leur activite (Bear Stearns et Merrill Lynch aux Etats-Unis),

· d'autres ont ete nationalisees (Northern Rock en Grande-Bretagne, Fannie Mac et Freddie Mac aux Etats-Unis, et egalement l'assureur AIG),

· enfin d'autres encore ont fait faillite (Lehman Brothers aux Etats-Unis).

La difficulte des banques a entraine un ralentissement des octrois de credits a travers le monde et donc a renforce le ralentissement economique en cours a travers le monde. Le secteur de l'assurance a egalement ete touché par la crise, dans une mesure moindre que le secteur bancaire a la mi-20082.

Selon plusieurs analystes financiers, la recente crise bancaire est la consequence d'une conduite imprudente des banques, poussees par la recherche effrenee de profits dans un environnement caracterise par une concurrence intense, exacerbee par la globalisation. Cette

2 Groupe les Echos, Les Echos N°21125, Paris, News letters, Decembre 2009.

nouvelle crise, comme les precedentes, a pour denominateur commun la defaillance des contreparties. L' activite traditionnelle de la banque fait peser sur cette derniere une probabilite de defaillance de contrepartie. En effet, l'intermediation bancaire qui consiste a garantir aux deposants la securite du depot et sa restitution, et a l'emprunteur qui beneficie momentanement du depot sous forme de pret jusqu'a &Mance convenue, quoi qu'il arrive a l'un ou a l'autre, fait courir a la banque un risque de credit en cas de defaillance de l'emprunteur. Malgre les crises que le risque de credit a engendrees et la menace qu'il represente pour la stabilite des systemes bancaires, ce n'est qu'au debut des annees quatre-vingt dix que la gestion des risques est devenue effective en zone CEMAC. A cette periode, les banques, en plus de leur tendance a renforcer leurs fonds propres conformement aux exigences edictees par l'accord de Bale de 1988, se sont lancees dans le developpement de nouvelles techniques de gestion des risques de credit afin de reduire, ou au mieux d'eviter les defauts de contrepartie que l'activite bancaire genere.

Quelques annees plus tard, le Comite de Bale, conscient des limites de son premier accord (Bale I), a exprime sa volonte de le remanier et d'instaurer un nouveau dispositif (Bale II) dont le principe fondateur est de recommander les meilleures pratiques en matiere de mesure et de gestion du risque de credit, et de permettre aux banques ayant fait un long parcours dans ce domaine d'utiliser leur propre savoir-faire et leur technologie pour evaluer leur risque. La notation interne etant l'une des mesures principales prises par le Comite de Bale dans son nouvel accord, a contribue significativement a la diffusion des innovations manageriales utilisant cette approche. Parmi ces innovations, on trouve la methode RAROC ou « Risk Adjusted Return On Capital », adoptee par de nombreuses banques a Pechelle internationale. Cette methode fondee sur les principes de la finance moderne visant l'optimisation du couple risque-rentabilite, a trouve une application non seulement en matiere de gestion du risque de credit, mais aussi comme outil de mesure de la performance.

Aujourd'hui, l'enjeu pour les banques, n'est plus d'evaluer les revenus des operations de prets a la clientele, mais de confronter les revenus aux risques inherents a ces transactions. Cela facilite la facturation du client au regard du risque encouru. Par ailleurs, detenir un engagement jusqu'a maturite n'est plus a l'ordre du jour, car dans la nouvelle vision de la finance, les banques peuvent se fixer des objectifs de maximisation comme sur les marches financiers notamment avec le developpement du marche des derives. En outre, la gestion dynamique du risque donne une bonne lisibilite des risques encourus et evalue les fonds propres economiques a mobiliser, afin de reduire les coins d'opportunite. Les differentes pratiques evoquees ci-dessus, ne sont pas encore developpees en Afrique, encore moins au Cameroun, mais elles seront amenees a Pete avec

l'internationalisation de la sphere bancaire et le developpement des places financieres. Notre ambition est que ce document contribue a la reflexion sur le developpement harmonieux des etablissements financiers au Cameroun voire sur le continent, notamment grace a une bonne maitrise des risques de credit.

PROBLEMATIQUE

Dans la zone CEMAC, le Cameroun est le pays dont le systeme bancaire est le plus etoffe en termes d'etablissements bancaires. La concurrence est rude sur certains segments d'activite tels que les credits aux entreprises. Les entreprises n'ont d'autres options de financement externe que le credit bancaire pour leurs activites, compte tenu de l' etat embryonnaire de la bourse de valeurs nationale et regionale. De ce fait, la marge d'intermediation constitue une composante non negligeable de la rentabilite des banques. Dans ces conditions, le determinant de la stabilite du systeme bancaire se ramane en derniere analyse a optimiser l'octroi de credit ; cette activite pourvoyeuse de ressources est par excellence source de risque. En effet, faire du credit genere des risques de contrepartie que les etablissements de credit doivent evaluer a leur juste valeur et les gerer afin d'atteindre leur objectif de rentabilite et d'assurer leur perennite. Les evolutions recentes en matiere de gestion du risque de contrepartie ont permis une nouvelle approche basee sur la tarification economique des credits, dont la methode RAROC, sa diffusion rapide et son application au sein de l'univers bancaire occidental sont deux elements parmi tant d'autres qui ont mis ce concept au cceur d'un long debat sur son utilite, son efficacite et ses limites. L'on peut ainsi s'interroger sur la pertinence de la methode RAROC dans la gestion du risque de contrepartie dans une institution de credit comme Eco-Bank-Cameroun ?

PROPOSITION

Dans le cadre de la gestion du risque de contrepartie, une methode de gestion axee sur le couple rentabilite-risque de type RAROC pourrait aboutir a une gestion plus fine du risque de credit.

OBJECTIF

L'objectif de ce travail consiste a proposer a un etablissement de credit, une methode de gestion du risque de credit objective basee sur l'optimisation du couple risque-rentabilite, en l'occurrence la methode RAROC. De maniere specifique, ce travail presentera la methode RAROC de fawn theorique et procedera a une application pratique sur des donnees reelles d'une banque.

INTERET

L'interet majeur de cette modeste contribution est d'experimenter la methode RAROC dans une banque de grande notoriete en Afrique et particulierement au Cameroun, comme outil de gestion du risque de credit alliant la rentabilite des operations de credit bancaire.

Outre ce qui precede, ce travail peut etre decline en un ensemble de visees sur divers plans :

Ø sur le plan scientifique, ce travail pourra permettre, en partant de l'exemple d'une des plus importantes banques du Cameroun et du continent, de faire une analyse de la gestion du risque de credit. Il pourrait, dans une certaine mesure, s'averer d'une utilite certaine pour les institutions de credit, particulierement pour celles qui voudront repenser leur approche de la gestion des risques de contrepartie,

Ø sur le plan academique, cet exercice intellectuel a ete l'occasion d'entreprendre des travaux de recherche au moyen d'une experience dans le milieu professionnel, couple d'une importante synthese de la revue de la litterature. Les etudiants et les chercheurs pourront y trouver notre modeste contribution,

> la structure qui a servi de cadre a cette analyse, en l'occurrence Eco-Bank, pourra sur cette base apprecier sa gestion de risque de credit, et eventuellement envisager des ajustements,

> enfin, d'un point de vue plus general que l'on qualifiera de culturel, les differents acteurs ou observateurs de la sphere bancaire pourront trouver dans ce travail des elements de documentation et d'information.

METHODOLOGIE

La posture retenue est de type constructiviste, it s'agira d'une appreciation qualitative appuyee sur une etude de cas. Une revue de la litterature, ainsi qu'une exploitation des publications et de la reglementation en matiere de risque de credit seront employees. A ceci s'ajouteront des discussions et explications aupres des acteurs de la gestion du risque, ainsi qu'une exploitation des documents internes de travail de la structure d'accueil.

PLAN DU TRAVAIL

L'orientation adopt& se decline autour d'une part, d'une approche theorique de la gestion du risque de credit, et d'autre part, d'une approche pratique de ce risque par la methode RAROC.

De ce fait, la premiere partie se proposera d'exposer les concepts du risque de credit et les differentes methodes de sa gestion.

La deuxieme partie quant a elle, tentera d'appliquer la methode RAROC de gestion du risque de credit sur des donnees d'Eco-Bank Cameroun S.A. Elle permettra egalement de presenter cette methode ainsi que la structure qui nous a accueilli. In fine, nous mettrons en application les contours de la methode RAROC a l'effet d'en tirer un meilleur parti comme outil de gestion du risque de credit et de rentabilite.

PREMIERE PARTIE :

L'APPROCHE TREORIQUE DE LA GESTION DU RISQUE DE

CREDIT

Le risque constitue la dimension la plus importante dans l'environnement bancaire. Pour une banque, it est l'essence de son activite et la source principale de son profit. Toutefois, la prise de risque excessive a souvent ete a l'origine des difficultes, voire de la faillite des etablissements bancaires. C'est justement dans le but de limiter les effets nefastes de la prise demesuree des risques et de maintenir la stabilite, et la securite du systeme bancaire que fussent instaurees les reglementations prudentielles et les techniques de gestion des risques bancaires.

La presente partie, qui s'articulera en deux chapitres presentera les notions de base liees a la banque et au risque de credit ainsi que ses methodes de gestion, d'une part, selon la reglementation prudentielle internationale et communautaire (CEMAC) et d'autre part, selon les techniques de la science de gestion.

CHAPITRE
LE CADRE CONCEPTUEL DU RISQUE DE CREDIT

Dans les economies modernes, les banques font partie integante du secteur des entreprises et precisement de celui des societes financieres. Elles sont des entreprises a part entiere qui assurent des services aux publics. Toutefois, elles ont une particularite par rapport aux autres entreprises, parce qu'elles remplissent un role economique original en forme de monopole (creation et reallocation monetaire) mais aussi parce que ce role induit des prestations de services baties autour de l'argent des clients. Cette activite qui est faite avec l'argent d'autrui, en diverses monnaies, selon un florilege d'echeances est source de risque. Par consequent, le métier du banquier est confronts plusieurs sortes de risque, dont le risque de credit pour l'octroi des credits bancaires, mais avant de definir le risque de credit, interessons nous d'abord aux notions de banque, de credit et de risque.

Section 1 : Les generalites sur la banque, ses métiers et ses activites

1.1 La definition de la banque

Au sens de l'ordonnance N"085/002 du 31 aofit 1985 complete par le decret N° 90/1469 du 09 novembre 1990, les etablissements de credit sous-entendue banque se definissent au Cameroun comme des personnes morales qui, dans le cadre de leur profession habituelle, effectuent a titre principal, une ou plusieurs operations dites de banque a savoir :

· la reception des fonds du public, les operations de credits ainsi que la mise a la disposition de la clientele des moyens de paiement ou leur gestion,

· les operations de changes,

· le placement, la souscription, l'achat, la gestion, la garde et la vente de valeur mobiliere et produit financiers,

· le conseil et l'assistance en matiere de gestion de patrimoine,

· le conseil et l'assistance en matiere de gestion financiere, l'ingenierie financiere et, d'une maniere generale tous services destines a faciliter la creation et le developpement

des entreprises, sous reserve des dispositions legislatives et reglementaires relatives a l'exercice de certains professions,

· les locations simples et avec options,

· la bancassurance qui consiste pour les banques a commercialiser les produits d'assurances.

La banque peut aussi etre define par ses activites, « est consider& comme telle, toute institution qui effectue l'une des activites suivantes :

1.1.1 L'intermediation bancaire

Elle se definit comme l'activite par laquelle une banque met en rapport offreurs et demandeurs de capitaux en intercalant son bilan entre eux. C'est le métier de base de la banque, elle collecte pour son propre compte des ressources aupres des offreurs de capitaux et prend le risque de les preter aux demandeurs. Ainsi, la banque est donc juridiquement et economiquement la seule contrepartie de ses clients.

1.1.2 Les prestations des services connexes

Elle englobe les operations de vente et de conseil ainsi que les locations. Les operations de vente concernent les actifs, les devises, metaux precieux, les contrats d'assurances. Quant aux operations de conseil, elles englobent les operations sur la fortune, les institutionnels, les entreprises mais aussi le conseil en ingenierie. La location concerne la mise a disposition des coffres.

1.1.3 Les prestations de services d'investissement

Elles regroupent les operations sur actifs financiers cotes, dediees aux emetteurs ou aux souscripteurs ainsi que pour le propre compte de la banque. La banque assure aux client-emetteurs l'emission des titres c'est-A-dire la garantie et le placement. Tandis qu'elle assure aux clientsouscripteurs le traitement des ordres et des titres c'est-A-dire la prise des ordres, la transmission, la negociation et la conservation des titres3.

3 CLAVET H, Etablissement de credit, Paris, Economica, 2007.

1.2 Les differents types de banques

L'evolution de l'economie, la concurrence et les exigences de la clientele ont pousse les banques a se specialiser dans differents métiers ; it fut un temps oil les banques faisaient toutes a peu pros les memes métiers. Depuis une vingtaine d'annees, les banques se sont hes largement diversifiees et les nouveaux marches sur lesquels elles operent sont tres differents les uns des autres en termes de risques et de rentabilite. Selon les métiers bancaires, nous pouvons distinguer :

· la banque de detail, qui offre les services financiers et non financiers aux particuliers, professionnels et les petites entreprises,

· la banque des entreprises, pour les moyennes et grandes entreprises,

· la banque privee, qui est dediee a la gestion de la fortune,

· la banque de financement et d'investissement, de capital-risque et capitaldeveloppement,

· la banque des affaires, pour les operations de fusions-acquisitions, introductions en bourse et marche primaire d' actions,

· la banque de gestion d'actifs, pour les activites des marches financiers sous forme de gestion d'actifs ou conservation des titres.

Section 2 : Le credit et les risques bancaires

2.1 Le credit bancaire

2.1.1 La definition du credit bancaire

Le mot credit vient du verbe latin « credere », qui signifie « croire ». En effet, celui qui consent un credit « croit » en celui qui le recoit. En d'autres termes, le creancier fait confiance a son debiteur. L'origine du mot suggere la confiance, notion que les divers sens du mot credit sousentendent toujours : reputation de solvabilite (avoir du credit), avance que l'on peut consentir a autrui (faire credit), delai qu'on peut accorder a autrui pour le remboursement (acheter a credit).

Un banquier appelle par consequent, un credit toute operation par laquelle, faisant confiance a son client, it accorde a celui-ci le concours de ses capitaux ou sa garantie. D'une facon generale, le credit resulte de la combinaison de trois elements : le temps ou le delai pendant lequel le beneficiaire dispose des fonds pretes, la confiance faite par le creancier au debiteur et la promesse de restitution des fonds pretes.

· La premiere caracteristique du credit est la notion de temps, c'est-a-dire l'incertitude. Ainsi, it est possible qu'une societe ne revele aucun risque de defaillance au moment de l'octroi d'un credit, mais ce dernier peut se reveler dans l'avenir,

· La deuxierne caracteristique du credit est la confiance entre creancier et debiteur. Cette notion est subjective et n'est pas exempt de risque. Un banquier peut ainsi accorder sa confiance et se tromper. Le credit incorpore des notions subjectives qui sont des risques pour la banque,

· Enfin, la troisieme caracteristique du credit est la promesse de restitution des fonds pretes. Les risques inherents a ce point decoulent des deux points precedents. Si une evolution &favorable se produit dans le temps ou que le debiteur ne respecte pas la confiance du creancier, le risque de non remboursement peut se realiser.

2.1.2 La typologie des credits bancaires

Les credits bancaires peuvent faire l'objet de plusieurs criteres de classement : selon la duree du credit, sa nature, le statut du beneficiaire ou selon les garanties bees au credit, etc. Nous allons adopter le critere de classement des credits le plus usite dans les banques, c'est-a-dire selon qu'ils sont decaissables (credits de tresorerie) ou non decaissables (credit par signature).

a- Les credits de tresorerie

· Le &convert : it est generalement le credit le plus sollicite par les clients car it permet de disposer le plus rapidement de la liquidite dans un compte afin de faire face aux difficultes de tresorerie. C'est une promesse de credit que la banque consent a son client et qui devient un credit lorsque le client utilise cette faculte de tresorerie en mettant son compte en position debitrice.

· La facilite de caisse : elle est accord& par la banque a son client qui exprime un besoin urgent de liquidite, elle permet generalement aux entreprises de faire face a des

Application a Eco-Bank Cameroun par MOUSSA Page 11

tensions de tresorerie de courte duree. C'est le moyen de financement par excellence de la partie fluctuante du besoin en fonds de roulement (couverture des charges du personnel ou reglement des fournisseurs). Aucune garantie n'est fournie en principe.

· L'escompte de papier commercial : elle est une operation par laquelle une banque (l'escompteur), en contrepartie de la cession d'une creance represent& par un titre cambiaire, consent a un client (le remettant) une avance de fonds remboursee grace au recouvrement de la creance. En realite, la banque rachete au client l'effet de commerce dont it est porteur (beneficiaire final) avant l'echeance moyennant le paiement d'agios qui representent la remuneration de l'acheteur, le cedant restant garant du paiement. II existe deux types de traites, a savoir la traite simple et la traite avalisee par une banque ou une personne credible. S'agissant de la derniere traite, l'avaliste se doit de payer la traite en cas de defaillance du tire a la date d'echeance.

· Le credit de campagne : c'est un credit sollicite par certains clients qui ont des activites saisonnieres se caracterisant par des periodes de besoin de tresorerie et des periodes d'excedant de tresorerie. Ces clients font recours a ce type de credit lors des periodes de besoin de tresorerie.

· Le credit spot : c'est un credit qui permet au client de faire face a un besoin de financement a tres court terme, generalement en termes de jours. Le principal avantage de ce credit est la suppression des commissions applicables aux autres credits, le taux d'interet etant le seul coat pour le client. Il est dans la pratique reserve aux grands clients de la banque, et est materialise par un papier financier appele billet a ordre.

· Les credits a terme : ces sont des prets amortissables selon des annuites indiquees dans le contrat de pret. II s'agit des credits a court terme (duree maximale de deux ans), credits a moyen terme (duree comprise dans l'intervalle de deux a sept ans) et credits long terme (duree excedant sept ans).

· Les avances pour l'execution de marche : it s'agit des avances de tresorerie accordees par la banque a ses clients executant des prestations de marche public ou prive.

· Les avances sur marchandises : ce type de credit permet a un client (entreprise) qui dispose d'un stock de marchandises, de le remettre en gage a son banquier afin

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d'obtenir une avance de tresorerie ; le stock de marchandises est entrepose dans un magasin general (entrep6t specialise sous le controle des pouvoirs publics). La convention de pret peut prevoir que le client est en charge de trouver un acheteur ou bien cette responsabilite peut incomber a la banque. Dans tous les cas, le produit de la vente servira au paiement du pret.

· L'escompte de warrants : c'est une autre forme d'avances sur marchandise, mail l'entreposage de la marchandise dans un magasin general se fait contre remise d'un document appele recepisse-warrant comportant deux volets. Le premier qui est le recepisse attestant du depot des marchandises, et le second qui est le warrant pouvant faire l'objet d'un escompte aupres d'un banquier. Ce mode de financement est utilise par les exportateurs des produits de base tels que le cacao, le café, le coton, etc.

· Le credit bail : c'est une technique de financement par laquelle une banque acquiert un bien pour le louer a son client pour une duree determinee, assortie d'une option d'achat a l'echeance du contrat. Le client n'est pas juridiquement proprietaire du bien mis a sa disposition pendant la duree du contrat. Le credit bail peut porter sur un bien mobilier ou immobilier.

· Le credit de restructuration : ce type de credit est sollicite par un client dont la structure du bilan est desequilibree en raison d'une insuffisance de capitaux permanents, soit pour des pertes cumulees, soit pour le developpement d'activite sans rapport avec ses fonds propres. Par ce credit, la banque soutient le redressement du desequilibre de la structure financiere de son client.

b- Les credits ou engagement par signature

Its sont delivres par une banque pour le compte d'un client au profit d'une tierce personne liee au client par un contrat. Dans ce type d'engagement, la banque ne procede pas a un clecaissement immediat de fonds. Elle est appelee a honorer la signature de son client en cas de defaillance de ce dernier.

· Les obligations cautionnees : c'est un titre souscrit au profit de l'administration ou a son ordre par un contribuable auquel un delai a ete consenti pour l'acquittement de ses obligations (fiscales par exemple), et garanti par une banque agrede par

l'administration. Dans cette categorie, on retrouve les cautions en douanes qui sont les plus courantes.

· Les cautions sur marches : c'est une garantie que la banque offre a son client soumissionnaire de marches publics ou prives. Le client de la banque qui est maitre d'ouvrage apporte par ce type de credit une garantie prouvant qu'il peut mener a bien les travaux ou commandes pour lesquels il s'est engage. On denombre quatre types de caution sur marches : la caution provisoire de soumission, la caution de bonne fin ou de bonne execution, la caution d'avance de demarrage et la caution de retenue de garantie.

· La caution pour sejour a Petranger : cette caution est emise par la banque au profit de son client qui sollicite l'obtention d'un visa pour certains pays. Cette caution bancaire est exigee par le pays d'accueil pour permettre la couverture des frais de sejour de la personne (client de la banque) qui souhaite s'y rendre.

· Les credits par acceptation : c'est un credit par lequel une banque accepte que son client tire sur elle une traite qui sera escomptee aupres d'une autre banque. Autrement dit, la banque s'oblige cambiairement a regler la traite au cas oii son client ne s'execute pas a &Mance

· Les cautions bancaires : c'est l'engagement d'une banque qui se porte garant d'un client pour lui permettre d'obtenir un credit aupres d'un tiers. Par ce contrat, la banque s' engage a payer la dette en cas de defaillance du debiteur principal.

· Les credits documentaires : c'est un engagement pris par une banque (banque emettrice) de payer ou d'accepter un effet sur presentation de certains documents. Cet engagement est remis au vendeur (beneficiaire) par une autre banque (banque notificatrice) conformement aux instructions fixees par l'acheteur (donneur d'ordre). Autrement dit, il s'agit d'un engagement pris par la banque de l'importateur de garantir a l'exportateur le paiement des marchandises (ou acceptation d'une traite) contre la remise des documents attestant de l'expedition et de la qualite des marchandises prevues dans le contrat de vente.

2.2 La notion du risque

Etymologiquement, le risque vient du mot latin « resecum » qui signifiait le risque encouru par une marchandise transportee par bateau. Le risque est le fait d'être face a un danger, comme par exemple le risque de se faire mal. Le risque a donc plusieurs connotations tant en litterature qu'en finance. La signification financiere est celle qui va le plus retenir notre attention. Dans cette optique, le risque peut donc etre defini comme « l'occurrence d'un fait imprevisible, ou a tout le moths certain, susceptible d'affecter les membres, le patrimoine, l'activite de l'entreprise et de modifier son patrimoine et ses resultats »4.

De cette definition, nous pouvons retenir deux elements essentiels qui caracterisent le risque dans le milieu bancaire :

· le caractere probable du fait generateur du risque ; ici, la probabilite joue un role essentiel, car c'est elle qui rend possible la gestion des risques financiers. Cette probabilite vient creer le fosse qui existera entre l'incertain et le risque en ce sens que pour le premier, on ne possede pas de probabilite,

· l'enjeu lie aux objectifs de la banque, c'est-a-dire son incidence sur les objectifs poursuivis par la banque qui se materialisera par une perte si le risque se realise.

2.3 Les risques bancaires

En banque, l'origine des risques est d'une part lice a la fonction d'entreprise (il s'agira alors d'evenements communs a toutes les entreprises) et, d'autre part aux activites specifiques (il s'agira de risques caracteristiques des entreprises bancaires ou tout au moths, prenant une importance particuliere dans le cadre de leurs activites). Ainsi, la cartographie des risques bancaires fera ressortir trois familles de risques majeurs5.

2.3.1 les risques bancaires

Ce premier ensemble regroupe les sources de risques propres aux entreprises bancaires, en relation avec leurs activites d'intermediation et d'activites connexes.

4 COHEN E., Analyse financiere, Paris, Economica, 1993.

5 Centre de Formation de la Profession Bancaire, L'entreprise banque, Paris, CFPB, 2010.

a- Le risque de liquidite (dit aussi d'illiquidite)

Il a pour origine une mauvaise configuration du bilan d'une banque, selon laquelle, a un moment donne, la banque ne presenterait pas un volume d'actifs mobilisables suffisants pour faire face a une demande de remboursement des ressources (retraits especes, solde de compensation, etc.). Ce risque est exacerbe par le manque de qualite des emplois et/ou la trop grande volatilite des ressources.

b- Le risque de contrepartie (de credit ou de signature) Ce risque fera l'objet d'un developpement dans la section suivante.

c- Le risque de marche (de prix)

Il est issu de revolution &favorable d'un prix d'actif sur lequel la banque &tient une position (longue ou courte). C'est-h-dire la banque possede a un moment donne sur un type d'actif donne, plus de creances que de dettes, elle compte alors sur une hausse du prix (on park de position longue) pour valoriser le solde afin de beneficier de la variation du prix. En la matiere, le risque est dans la baisse du prix. Ce risque englobe le risque de taux d'interet, de change et de produit derive.

d- Le risque economique

Il provient du cycle de production-consommation de chacun des secteurs d'activite auxquels sont rattaches les clients de la banque. Il est exacerbe du fait de la chaine economique car chaque client est lui-meme fournisseur d'un client, ainsi de suite, ce qui fait que tout l'amont de la chaine est masque au banquier.

e- Le risque pays

Il depend des aleas de nature politique et/ou catastrophique auquel est expos& chacune des zones d'activite avec lesquelles les clients travaillent, mais aussi dans lesquelles la banque s'est elle-meme implantee. Le risque pays resulterait donc de la situation economique ou politique du pays. II peut se realiser du fait d'un evenement dans un pays geographiquement voisin ou lie par des accords economiques et/ou politiques.

2.3.2 les risques operationnels

Cet ensemble regroupe des sources de risques communes a toutes les entreprises. Bien stir, certains prennent une importance particuliere dans le cadre des banques comme le respect des procedures ou le dysfonctionnement des systemes d'information, compte tenu de la place que ceuxci occupent au sein de 1' activite bancaire.

a- le risque operationnel

C' est une inadaptation ou une defaillance imputable a des procedures, au personnel bancaire, au systeme interne ou a des evenements exterieurs. La defaillance des prestataires auxquelles la banque confie ses activites externalisees rentre dans ce type de risque ainsi que le risque de non-conformite.

b- Le risque juridique

Il a pour source tout litige avec une contrepartie, resultant de toute imprecision, lacune ou insuffisance susceptible d'etre imputable a la banque au titre de ses operations. Il s'agit donc de risques delictuels ou contractuels (poursuites penales ou civiles a la cle).

2.3.3 Les risques de gouvernance

Ce dernier groupe de risques, comme le precedent est commun a toutes les entreprises ; ils sont relatifs a la politique de gestion de l'entreprise.

a- Le risque de management

Il decrit la defaillance dans le pilotage de l'entreprise pour cause de chocs externes (par exemple mauvaise anticipation de l'evolution economique) ou internes (par exemple degradation du climat social ou alteration des relais interne).

b- Le risque exterieur ou environnemental

On retrouve dans ce type de risque, tout changement dans l'environnement de la banque qui peut affecter ses interets et &passer largement les domaines habituellement « sous controle ». En particulier, les decisions hoes a la puissance publique.

Section 3 : Le risque du credit bancaire

Avant de definir le risque de credit et ses composants, it convient de passer en revue les &apes d'evolution historique du risque de credit au Cameroun.

3.1 L'histoire de revolution du risque de credit

L'evolution du risque de credit au Cameroun a connu trois grandes &apes qui correspondent a l'histoire du systeme bancaire dans le pays, a savoir : de la colonisation a rindependance, ensuite de Pindependance a la crise bancaire des annees 1980, et enfin, de la crise bancaire a nos jours.

3.1.1 La periode coloniale a rindependance

Pendant cette periode, it n'existait pas de banques commerciales mais plutot quelques comptoirs des banques francaises qui avaient pour mission d'assurer le transfert de fonds dans le cadre du commerce entre la metropole et la colonie. Par consequent, le risque de credit etait le souci des maisons meres situees en metropole. Toutefois, on peut souligner qu'en metropole, l'activite de credit avait ete marquee par les nationalisations des banques a la sortie de la deuxieme guerre mondiale. L'octroi des credits etait considers comme une mission de service public avec pour objectif de privilegier Faeces au credit a moindre mat possible (faible taux d'interet). Dans ce contexte, le risque de credit n'etait pas une preoccupation majeure des differents acteurs du systeme bancaire ; it en decoule qu'il etait peu couvert, hypothequant par ricochet la rentabilite des banques.

3.1.2 De rindependance a la crise bancaire des annees 1980

Des les premieres annees d'independance, plusieurs filiales de banques francaises se sont installees au Cameroun afin de financer les societes francaises (SCB, BICIC, SGBC et BIAO). Une decennie apres, le systeme bancaire national s'etoffe par l'arriyee de banques anglo-saxonnes, notamment la Chase Manathan Bank, la Boston Bank, la Bank of America et la Bank of Credit and Commerce Cameroon (BCCC). Comme les banques francaises, elles financent en priorite les multinationales etrangeres. Fort de ce constat, les pouvoirs publics avaient ete contraintes de creer des structures pour financer les secteurs de developpement prioritaires arretes par les plans quinquennaux, en l'occurrence la BCD, le FONADER, la CAMBANK, le FOGAPE, etc... Au debut de cette periode, les banques ont joue de maniere satisfaisante le role qui leur avait ete assigns. On a

pu observer la creation de plusieurs societes privees et publiques (SNEC, SONEL, CELLUCAM, CAMAIR, RNCF, etc.), qui ont ete le tremplin d'un &collage economique effectif.

Pourtant, vers le debut des annees 1980, l'euphorie economique et la concurrence entre les banques, ont pousse ces dernieres a relacher dans la gestion et a accepter les mauvais risques entre autres : le detournement des credits de leurs objets, l'octroi des prets complaisants, le refus de certains debiteurs d'honorer leurs engagements malge les recours judiciaires, la mauvaise politique d'adossement des credits aux ressources, etc....

Cette gestion de credit au mepris de son risque couple au retournement de la conjoncture internationale (baisse des ressources de l'Etat) et a l'inefficacite du dispositif de surveillance bancaire ont entraine le systeme bancaire national dans une profonde crise.

3.1.3 De la crise bancaire a nos jours

La crise bancaire a pousse les autorites monetaires a prendre deux decisions importantes :

· la restructuration des etablissements de credit,

· la refonte du dispositif de surveillance bancaire.

Le volet « restructuration des banques » a redefini une nouvelle carte bancaire, notamment en liquidant les etablissements de credit irremediablement compromis (mission confiee a la SRC) et en sauvegardant la solidite financiere des etablissements pouvant etre restaures. Le volet « surveillance bancaire » a vu l'avenement de la COBAC, qui a pour mission de controler activite des banques, afin de preserver non seulement leur perennite mail aussi les interets des epargnants.

Cette derniere periode ouvre une nouvelle ere dans la gestion du risque de credit. En effet, la liquidite et la solvabilite des banques etant au centre des preoccupations des autorites monetaires, le risque de credit a done pris une importance significative au sein de l'industrie bancaire. Les banques qui ont pu survivre a cette crise ont du mettre en place des politiques de gestion de risque bancaire avec le concours des autorites monetaires qui ont legifere plusieurs reglements pour encadrer activite bancaire. On note une certaine avance des filiales des banques etrangeres par rapport aux banques nationales dans le domaine de la gestion des risques de credit pour la simple raison qu'elles beneficient d'une assistance des maisons meres.

Depuis lors, it existe un dispositif de gestion des risques de credit dans l'ensemble des banques camerounaises bien que son degre de developpement soit fonction des ressources de chaque banque. Certes, la crise bancaire a eu d'autres origines que le risque de credit ; mais depuis cette crise, on observe une certaine frilosite des banques face a ce risque, au point oil les conditions d'octroi de credit vont etre durcies et depuis quelques annees, un debat ardent perdure autour de la surliquidite bancaire et le refus des banques a financer l'activite economique du pays. Nonobstant les lecons tirees de la crise bancaire, le risque de credit demeure d'actualite dans l'industrie bancaire nationale. En effet, les difficultes qu'ont connues la Commercial Bank of Cameroon (CBC) en 2009 et Amity Bank en 2008 le prouvent parfaitement.

3.2 La definition du risque de credit

Le risque de credit, appele aussi risque de contrepartie est le premier des risques auquel est confronts un etablissement de credit. Il occupe une place preponderante dans l'activite bancaire, d'une part, parce qu'il est dependant d'une relation basee sur la confiance avec le client, d'autre part, parce qu'il represente la source principale de provisionnement des banques. Le risque de credit ou contrepartie est, pour un etablissement de credit, le risque que ses debiteurs n'honorent pas totalement leurs engagements. Autrement dit, it est le risque de perte consecutive au defaut d'un emprunteur sur un engagement de remboursement des dettes (prets bancaires) qu'il a contractees. Le risque de credit peut aussi se definir comme etant le resultat entre :

· un preteur : la banque,

· un emprunteur : le client,

· un produit : un pret.

Avec le produit comme element cle de la relation entre le preteur et l'emprunteur, le produit vehicule le risque. Sans produit, it n y a pas de risque. De cette relation, le risque de contrepartie est une probabilite de l'incapacite de l'emprunteur a honorer l'engagement qu'il a vis-a-vis du preteur. Ce risque peut se materialiser aussi bien par une perte que par un manque a gagner qui ne trouvera pas obligatoirement sa traduction dans le resultat comptable. Le risque de credit se decline en deux variantes : le risque de non remboursement et le risque d'immobilisation.

3.2.1 Le risque de non remboursement

C'est le risque le plus redoute par les banquiers. Il apparait quand le client, en raison d'une degradation de sa situation financiere ou par mauvaise foi, n'est plus en mesure ou refuse tout simplement de rembourser les prets qui lui ont ete octroyes. Ce risque resulte donc de l'insolvabilite du debiteur. Il trouve ses origines, essentiellement dans le risque client (l'entreprise) c'est-A-dire le debiteur lui-meme, car ce risque est tributaire de la situation financiere, industrielle et commerciale du client.

Aussi, peut-il decouler d'une crise politique ou economique d'un pays. On dit que le risque de non remboursement est un risque transmis, car it prend naissance au niveau du client et, it est ensuite transfers a la banque en sa qualite de creancier.

3.2.2 Le risque d'immobilisation

Le risque d'immobilisation est un risque proprement bancaire. Un simple retard dans le remboursement d'une creance ou un decalage entre les ressources et les emplois peut etre prejudiciable a la banque. Si ce retard ou decalage venait a se generaliser a cause de la mauvaise gestion de la distribution des credits, it pourrait resulter une forte immobilisation de capitaux. Celleci traduirait par un grave desequilibre de la tresorerie et mettrait ainsi la banque en etat de cessation de paiement.

Par ailleurs, cette immobilisation de capitaux peut se traduire par l'incapacite de la banque A transformer son portefeuille de credit en liquidite, afin de pouvoir assurer les retraits de fonds des deposants et de poursuivre le financement de sa clientele. De ce fait, le risque d'immobilisation met le banquier dans l'incapacite de faire face aux multiples demandes de retraits et de credits emanant de sa clientele, mettant par la suite l'activite de la banque dans une situation de manque de liquidite.

3.3 Le risque dans la relation banque/client

Dans la relation banque-client, l'information est consider& comme un element fondamental permettant a la banque d'exercer sa mission d'intermediation financiere. En effet, la decision d'accorder un credit depend de la capacite de la banque a collecter et exploiter efficacement les informations disponibles afin d'evaluer correctement le risque credit. De sorte que, le facteur informationnel souleve la problematique d'asymetrie d'information dans la relation banque/client. Le premier type d'asymetrie est lie a l'incertitude qui existe avant l'octroi du credit et

qui conduira a une selection adverse. Le second type d'asymetrie est lie a l'incertitude qui existe apres l'octroi du credit et qui conduira au hasard moral, donc au risque de non execution partielle ou totale des engagements lies au contrat de credit.

3.3.1 La selection adverse

Les etudes de G. Akerlof (1970) sont parmi les premieres a mettre en evidence ce phenomene de selection adverse (information cachee), suite a son célèbre exemple du marche des voitures d'occasion, selon lequel l'incertitude sur la vraie qualite de produit cite la possibilite de fraudes. L'on note dans ce cas l'incapacite a obtenir une information correcte et exacte sur les caracteristiques des biens.

En ce qui concerne le secteur bancaire, l'anti selection ou la selection adverse est liee a l'impossibilite pour le principal (a savoir dans notre cas la banque) de distinguer les bons projets des projets risques parmi ceux proposes par les agents (dans notre cas les clients). La selection adverse apparait lorsque certaines informations pertinentes sur la situation du client ne sont pas connues par la banque. Ce type d'asymetrie d'information conduit a une allocation inefficace du credit, notamment a un phenomene de « surprime de risque »6.

La banque se trouvant face a des demandeurs de credit de qualite douteuse, elle peut etre tent& d'appliquer des taux d'interets eleves. Attitude qui penalisera les clients dont les projets sont moins risques. Selon Stiglitz et Weiss (1981), un taux d'interet eleve peut pousser les etablissements de credit a entreprendre les projets dont la probabilite de succes est faible et inciter les clients les moins risques a quitter le marche du credit. Par contre, un taux inferieur les attirera. Ce type d'information (ex-ante) est au centre de la genese du risque decoulant de l'octroi de credit.

3.3.2 L'alea moral

Appele aussi le risque de moralite (asymetrie ex-post), it est defini comme l'impossibilite pour le principal (la banque) d'obtenir des informations sur le comportement non observable de l'agent (client) susceptible de mettre en echec l'execution du contrat.

6 STIGLITZ J et WEISS A, Credit rationing in markets with imperfect information, Washington, The American Economic Review, 1981.

Dans le cadre de la relation banque/client, l'alea moral se pose a la suite de l'octroi de credit. La banque se trouve dans un cadre d'insuffisance d'information a propos des actions prises par le client et en particulier la situation exacte du projet. L'etablissement de credit peut se reserver le droit de controler Pactivite de son client afin de s'assurer que ce dernier ne cherchera pas a dissimuler les rendements reels decoulant du projet d'investissement qu'elle a finance et qui devraient rembourser le credit. Toutefois, les informations qu'elle pourrait obtenir de ce controle ex-post ne peuvent etre garanties comme fiables. Par consequent, la banque demeure expos& au risque de non-remboursement.

3.4 Les facteurs influencant le risque de credit

Le risque de defaut d'un client est tres difficile a apprehender en totalite, compte tenu du nombre eleve de parametres dont it depend. Ces facteurs peuvent etre endogenes au client (entreprise) comme ils peuvent lui etre exogenes.

3.4.1 Les facteurs endogenes au client

Ce sont les parametres propres au client, qui peuvent avoir une incidence sur la probabilite de defaillance de ce dernier. Plusieurs facteurs entrent alors en jeu :

· le mode de gestion du client,

· le profil des dirigeants (formation et experience),

· les procedes de fabrication utilises (la technologie),

· la qualite des produits et son positionnement sur le marche,

· la situation financiere du client,

· le pouvoir de negociation des fournisseurs et des clients ainsi que leur dispersion,

· la politique commerciale ainsi que le mambo cible,

· le degre de sous-traitance, etc.

3.4.2 Les facteurs exogenes au client

Ces parametres sont les plus difficiles a cerner et a prevoir ; ils sont lies a des facteurs externes au client et qui peuvent influencer negativement la bonne marche des activites du client. On peut citer de maniere non exhaustive :

· la permeabilite du secteur d'activite du client (les barrieres d'entree),

· Petat de la concurrence du secteur d'activite du client,

· la situation conjoncturelle en generale et du secteur d'activite du client en particulier,

· les perspectives d'evolution du marche cible par le client, etc.

A travers ce chapitre, nous avons pu cerner les notions de banque et de credit bancaire ainsi que les risques qui leur sont attaches. Pour les banques, l'activite d'intermediation est indissociable de la prise de risque de contrepartie, exacerbee par plusieurs facteurs inter-agissants. L'histoire des systemes bancaires, nous a enseigne que le risque de credit ne se traduit pas seulement par des pertes financieres ou des manques a gagner, mais it peut aussi menacer la survie d'un etablissement de credit, voire meme provoquer des reactions en chaine qui peuvent aboutir une crise de l'ensemble du systeme bancaire.

Par consequent, la maitrise et la gestion du risque de credit sont des imperatifs categoriques pour les acteurs du systeme bancaire. Ces imperatifs se justifient par l' existence de multiples interdictions et obligations (maintien de la liquidite, poids des clients-emprunteurs, limite d'exposition au risque, divers ratios de gestion...) instaurees par les regulateurs et tutelles des banques. Par ailleurs, les techniques de gestion de risque mises en place par les banques concourent a repondre a cette preoccupation.

CHAPITRE
LES METIIODES DE GESTION DU RISQUE DE CREDIT

 

L'incertitude est une dorm& intrinseque a la vie de toute organisation. Aussi, l'un des principaux dais pour l'organisation reside-t-il dans la determination du degre d'incertitude acceptable afin d'optimiser la creation de valeur, objectif considers comme le postulat de base dans le concept de gestion des risques. L'incertitude est source de risque et d'opportunite, susceptible de creer ou de detruire la valeur. La gestion des risques offre la possibilite d'apporter une reponse aux risques et opportunites associes aux incertitudes auxquelles l'organisation fait face, renforcant ainsi la capacite de creation de valeur de l'organisation. On peut donc definir la gestion du risque « comme un processus mis en oeuvre par une organisation qui tient compte de l'elaboration de sa strategie ainsi que de toutes ses activites afin de contenir les risques dans les limites de son appetence envers ce dernier. Elle vise a baliser le chemin permettant a l'organisation d'atteindre son objectif (creation de valeur) »7.

S'agissant du risque de credit, les acteurs du systeme bancaire ne sont pas restos insensibles a l'importance de la maitrise du risque de contrepartie. Its ont developpe des dispositifs de management de ce risque. En effet, ce souci est justifie dans la mesure ou l' activite bancaire repose sur la confiance du public, et qu'elle est au cceur de l'economie, puisque qu'elle a pour mission de lui fournir les capitaux necessaires a son developpement. A la suite de la definition de Pricewaterhouse et Coopers, nous pouvons dire que la gestion du risque de credit correspond a l'ensemble de dispositions reglementaires et organisationnelles, ainsi que les outils et techniques mis en oeuvre par la banque pour identifier, evaluer et surveiller le risque de credit afin de se premunir de ses consequences.

La finalite de la gestion du risque de credit est de permettre a la banque8, soit :

' Pricewaterhouse et Coopers, La gestion des risques, Douala, 2007.

8 BOUIDER L, Les outils de gestion du risque de credit : le cas de BNP Parisbas, Lyon, Universite de Lyon, Novembre 2008.

·

d'eviter le risque de credit,

· de transferer le risque de credit,

· d'encourir le risque de credit.

Les methodes de sa gestion peuvent etre regroupees selon deux approches, a savoir : les normes reglementaires et les techniques de la science de gestion.

Section 1 : La gestion du risque de contrepartie selon les normes reglementaires

Les banques sont tenues, dans des conditions definies par les autorites en charge du secteur, de respecter les normes reglementaires destinees a garantir leur liquidite et leur solvabilite a l'egard des deposants et, plus generalement, des tiers, ainsi que l' equilibre de leur structure financiere. Ces normes sont obligatoirement assumees par les banques dans leur gestion courante ; elles visent a prevenir et a traiter le risque de defaillance des banques. Ces mesures sont de deux ordres. D'une part, developper au niveau international, notamment les normes baloises ; d'autre part, celles instaurees au niveau de la sous-region, c'est-a-dire les normes CEMAC.

1.1 Les normes internationales ou du Comite de Bale

Le Comite de Bale a pour mission de definir les modalites d'une cooperation internationale visant a renforcer le controle prudentiel et a developper la qualite de la surveillance des banques. Ce Comite definit des accords qui sont constitues d'exigence en fonds propres et de normes prudentielles destinees a apprehender les risques bancaires, notamment les risques de contrepartie. Il convient de rappeler que le dispositif de Bale est constitue de 25 principes.

Le Comite de Bale ne dispose que d'une autorite « morale ». Il edicte des recommandations sur les pratiques de contrnle que les autorites nationales sont chargees de mettre en oeuvre. Il a ete cree en decembre 1974 par les gouverneurs de dix banques centrales (G10), a la suite de graves perturbations financieres bees a la faillite de la banque HERSTATT en Republique Federale d'Allemagne. Aujourd'hui, l'audience du Comite de Bale &passe le cadre des seuls etats membres du groupe des dix.

Les travaux qui ont precede la publication de l'accord de juillet 1988 sur les normes de fonds propres des banques internationales partaient d'un double constat. Tout d'abord, les

fluctuations observees sur les marches financiers internationaux ainsi que la manifestation a une echelle macro-economique du risque de credit avaient considerablement affecte la solvabilite des banques. Ensuite, les travaux avaient mis en evidence d'importantes divergences sur le calcul des fonds propres entre les banques des pays du Groupe de 10.

Ces reflexions ont abouti a la publication de l'accord de juillet 1988 relatif au ratio international de solvabilite. Ce ratio appele « Cooke », a pour objectif de couvrir le risque traditionnel de l'activite bancaire, a savoir le risque de contrepartie. Les qualites reconnues au ratio Cooke resident dans le fait qu'il a permis d'accroitre la solidite du systeme bancaire international grace au renforcement des fonds propres. Il a permis egalement de reequilibrer la concurrence entre banques actives sur le plan international.

L'accord de Bale de 1988 a etc adopte par plus de 100 pays dans le monde et s'est institue comme une norme internationale. La COBAC en a aussi fait une reference dans l' elaboration de la reglementation prudentielle applicable dans la CEMAC9.

Toutefois, malge les qualites qui lui ont etc reconnues, Bale I est apparu en retrait par rapport aux developpements enregistres dans le secteur financier au cours des dix dernieres annees. Les limites mises a jour, telles que l'estimation incomplete des risques (risque de marche et risque operationnel) et, les possibilites d' arbitrage de nature reglementaire ont amene le Comite de Bale a introduire un nouveau dispositif d'adequation des fonds propres. Ce dernier a etc adopte et public en juin 2004 et reconnu sous l'appellation de « Bale II » ou « Nouvel accord de Bale II ». Bien que les normes de Bale II, soient toujours en vigueur, la crise de 2007 a pousse le Comite a revoir les normes de Bale II et conduiront a des nouvelles normes applicables a partir de janvier 2012, et s'intituleront « normes de Bale III »

1.1.1 Les normes de Bale II

Le nouveau dispositif denomme Bale II, revient a substituer au ratio dit « Cooke », un nouveau ratio de solvabilite dit « Mc Donough » ; ce ratio a pour ambition de maintenir un taux plancher de 8% entre fonds propres et risques ponderes, tout en obtenant une adequation au plus juste des fonds propres adaptes au profil de risque reel de la banque. En effet, le ratio Cooke est

9 Commission Bancaire de 1'Afrique Centrale, Mise en oeuvre de Bale II dans la CEMAC, COBAC, Libreville, Juillet 2009.

critique parce qu'il est juge trop rigide et trop simplificateur en matiere de risque de credit. Il est egalement insuffisamment précis (ce qui nuit a la differenciation des banques) et presente une reconnaissance limite des techniques de reduction des risques. L'architecture du nouvel accord repose sur trois piliers qui se renforcent mutuellement.

a- Le pilier I : les exigences minimales de fonds propres

Le premier pilier couvre les exigences de fonds propres reglementaires au regard des risques que les banques encourent du fait de leur activite. La definition des fonds propres reglementaires reste inchangee par rapport a l'accord de 1988. Toutefois, les risques encourus par les banques integrent desormais les risques operationnels, en plus des risques de credit et des risques de march& La norme minimale demeure, toujours fixee a 8%.

Pour le calculer les exigences en fonds propres au titre de chaque type de risque, une serie d'options est propos& aux banques. Les fonds propres exigibles sont repartis entre les risques, hauteur de 85% pour le risque de credit, 10% pour le risque operationnel et 5% pour le risque de morello.

b- Le pilier II : processus de surveillance prudentielle

Le deuxieme pilier vise a identifier des que possible, toute erosion des fonds propres des banques de nature a les affaiblir, en developpant des techniques efficaces de gestion et de controle de l'ensemble des risques bancaires, et en invitant les autorites de controle a prescrire les textes ad hoc. II pose quatre (4) principes :

· l'appreciation par les banques des fonds propres qui leur sont necessaires (capital economique),

· la revision prudentielle (par les autorites de controle) de ces mecanismes internes d'appreciation du niveau des fonds propres,

· la possibilite, pour les autorites de controle, d'imposer des fonds propres superieurs au minimum reglementaire determine dans le pilier I, en fonction du profil de risque de chaque banque,

· l'intervention preventive des autorites de controle, en cas de besoin (prompt corrective action).

c- Le pilier III : discipline de marche

Ce troisieme volet du nouveau dispositif prevoit des exigences relatives a la publication d'informations quantitatives et qualitatives portant principalement sur :

· le perimetre d' application de l' accord,

· les fonds propres (niveau, structure et adequation),

· les risques (mesures et expositions ainsi que l'approche utilisee).

Les banques devraient mettre regulierement, a la disposition du public des informations claires sur toutes les caracteristiques essentielles des fonds propres detenus en vue de se premunir contre les pertes et les risques susceptibles de provoquer ces pertes (communication financiere et strategie en matiere d'allocations des fonds propres par types de risques).

Les piliers ci-dessus presentes sont complementaires et concourent a l'amelioration de la securite et la solidite du systeme bancaire, par le truchement des fonds propres qui est au centre du dispositif des accords de Bale. Ces fonds propres sont destines a couvrir le risque de credit a concurrence de 85% de sa valeur. l'importance accord& par le Comite de Bale au risque de credit.

1.1.2 Les methodes de calcul du risque de credit selon Bile II

Pour determiner les exigences en fonds propres au titre de chaque type de risque, une serie d'options est propos& aux etablissements de credit. En ce qui concerne le risque de credit, le nouvel accord de Bale propose, pour le calcul de la charge en fonds propres au titre du risque de credit, trois approches :

· l'approche standard,

· l'approche IRB fondation,

· l'approche IRB avancee.

Dans l'approche standard, les notations sont obligatoirement extemes. En revanche, dans les approches fondation et avancee (Internal Rating Based approach), on utilise les notations internes (leur process doit etre agree par le regulateur).

a- L'approche standard

L'approche standard est une version revisee de la methode instituee par l'accord de 1988, dans laquelle les actifs sont affectes de coefficients de ponderation en fonction du debiteur (la nouveaute est le coefficient de ponderation evalue sur la base de notation externe). La banque determine la position representant un risque en appliquant des facteurs de ponderation censes tenir compte du risque lie a cette position. Le capital exigible devrait representer ainsi 8% du total de cette position ponder& en fonction du risque.

b- L'approche IRB (Internal Rating Based)

Les approches IRB fondation et avancee sont des methodes de mesure interne du risque de credit, elles reposent sur l' appreciation par les banques, de leur propre risque de credit.

Ces approches prennent en compte quatre facteurs :

· la probabilite de defaut du debiteur « Probabiliy of Default » (PD),

· la perte probable en cas de defaut « Loss Given Default » (LGD),

· la position expos& a la perte ou montant a risque « Exposure at Default » (EAD),

· Pecheance « maturity » (M).

L'exigence de fonds propres est le resultat d'une combinaison des facteurs indiques cidessus et du facteur de ponderation appliqués a la position risquee.

Les deux approches IRB se distinguent par le nombre de facteurs determines en interne par les banques sur la base de leur modele d'une part, et le recours a l'approche avancee d'autre part, qui a pour effet, de diminuer les allocations de fonds propres par une exploitation plus fine et plus predictive des donnees historiques (profondeur d'exploitation 5 ans).

Tableau N° 1: Approche IRB (Internal Rating Based Approach)

Facteurs de risque

IRB Foundation

IRB Advanced

Probabiliy of Default (PD)

Calcule par la banque

Calcules par la banque

Loss Given Default (LGD)

Fixes par les autorites de controle

 
 
 

Source : Comite de Bale, Geneve-Suisse
1.1.3 Les normes a venir : Bale III

Selon le G20, la crise financiere de 2007 est la consequence d'un trop fort appetit pour le risque, insuffisamment encadre notamment pour celui qui concerne les activites de marche et de credit. Fort de ce constat, les futures normes de Bale III, qui entreront en vigueur debut 2012, agiront en priorite sur les fonds propres. A travers ces nouvelles normes, le Comite de Bale cherche a atteindre deux objectifs principaux :

· accroitre la solvabilite des banques en agissant sur le niveau et la composition des fonds propres des banques,

· ameliorer la liquidite des banques en agissant sur leur refinancement.

Le renforcement des fonds propres et l'amelioration de la liquidite constituent les deux points sur lesquels les Etats ont du intervenir pour sauver le systeme bancaire d'une crise systemique mondiale. D'oii le souci d'accroitre les fonds propres afin de constituer un coussin de fonds propres contracycliques par l'instauration d'un ratio de levier (rapportant la taille du bilan a celle des fonds propres) qui obligerait les banques a lever des fonds propres importants et a reduire la distribution du resultat. Concernant la liquidite, les obligations prudentielles des banques se verront enrichir de deux nouveaux ratios : l'un mesurant la capacite des banques a resister a une

crise de liquidite pendant un mois et le second pour une periode d'un an. L'instauration de ces deux nouveaux ratios de liquidite obligerait les banques a rallonger la duree de leur refinancement pour une meilleure adequation avec la duree des prets qu'elles accordent.

1.2 Les normes CEMAC

La reglementation bancaire applicable dans la CEMAC est definie a l'echelle regionale. Elle donne une competence limit& aux Etats dans ce domaine. Le Comite Ministeriel de l'UMAC, la COBAC et la BEAC sont les organes qui regissent, surveillent et participent a l'animation de l'activite bancaire. Deux conventions majeures regissent l'activite bancaire de la sous-region :

· la convention portant creation d'une Commission Bancaire de l'Afrique Centrale, sign& a Yaounde le 16 octobre 1990,

· la convention portant harmonisation de la reglementation bancaire dans les Etats de l'Afrique centrale, sign& a Douala le 17 janvier 1992.

Ces deux conventions ont eta' signees par les gouvernements des six Etats de la CEMAC et ratifiees par les parlements de chaque pays avant d'etre promulguees.

Dans la CEMAC, les faillites bancaires de la fin des annees 1980 ont interpelle les autorites publiques, quant a la necessite d'imposer de veritables obligations de securite aux banques. En effet, c'est sur celles-ci que pese, au premier chef, la responsabilite d'assurer la securite des depots de la clientele. C'est ainsi que des dispositions reglementaires regissant la gestion et la surveillance des risques sont imposees aux banques.

Les principales regles imperatives de gestion et de surveillance des risques ont ete etablies par le reglement COBAC R-2001/07 du 05 decembre 2001 relatif au controle interne dans les etablissements de credits. Ce texte cible specifiquement, apres les avoir &finis les risques de credit, de taux d'interet, d'illiquidite, de reglement, de change, de marche, operationnel et juridique. La gestion du risque de credit s'apprehende a travers les normes et regles prudentielles. Il s'agit principalement des regles d'equilibre financier, de solvabilite, de gestion et de liquidite des etablissements de credit.

1.2.1 La norme de solvabilite

En application du reglement COBAC R-2001/02 relatif a la couverture des risques des etablissements de credit, les banques sont tenues de maintenir en permanence un rapport egal au moins a 8% entre le montant des fonds propres prudentiels et celui de l'ensemble des risques de contrepartie assortis d'une ponderation que les etablissements de credit encourent du fait de leur operations. Cette norme est aussi appelee ratio de couverture des risques et constitue la principale norme de solvabilite car elle permet d'apprecier la capacite d'un etablissement a pouvoir honorer ses engagements (Annexe N° 1).

1.2.2 La norme d'equilibre financier

Elle permet d'apprecier la situation d'adequation des ressources avec les emplois. Le rapport de couverture des immobilisations, edicte par le reglement COBAC R-93/05 relatif a la couverture des immobilisations des etablissements de credit, commande que ceux-ci couvrent en permanence et en totalite leurs immobilisations par leurs ressources permanentes. Lorsque cette norme est honoree, l'on peut avoir l'assurance que les depots collectes ne servent pas au financement des immobilisations et, plus generalement, que des ressources courtes ne servent pas au financement d' emplois longs (Annexe N° 2).

1.2.3 La norme de gestion

Un principe de bon sens exige de ne pas mettre tous ses ceufs dans le meme panier. L'histoire de l'activite bancaire a montre combien une division peu convenable des risques de credit peut etre la source des pires difficultes d'un etablissement de credit. Pour la COBAC, l'application de ce principe a pris la forme du reglement COBAC R-2001/03 relatif a la division des risques des etablissements de credit. Deux normes ont ete etablies :

· un rapport maximum de 45% entre l'ensemble des risques encourus par une banque du
fait de ses operations sur un meme beneficiaire et le montant des fonds propres nets,

· un rapport maximum de 800% (dite regle de l'octuple) entre la somme des grands risques que la banque encourt et le montant de ses fonds propres nets.

Par « grands risques », on entend les risques encourus du fait des operations avec le meme beneficiaire lorsqu'ils excedent 15% des fonds propres nets de la banque (Annexe N° 3).

Certaines faillites bancaires ont mis en exergue le caractere nefaste des engagements en faveur des apparentes qui ont, entre autres, pour effet de provoquer un phenomene d'eviction au detriment d'une clientele plus solvable et pouvant mieux payer les services d'intermediation rendus. Par ailleurs, l'absence d'une limitation de grands engagements peut avoir pour autre consequence une concentration des risques sur les promoteurs dont la mauvaise fortune peut emporter la banque.

Les apparentes vises par la COBAC sont les actionnaires ou associes, les administrateurs, les dirigeants et le personnel. Les engagements consideres sont a la fois les credits par caisse et les garanties accordees par signature. Le reglement COBAC R-93/13 limite l'encours global des engagements portes directement ou indirectement par une banque sur les apparentes a 15% des fonds propres nets. Une penalite est prevue pour les engagements excedant 5% des fonds propres nets d'une banque en faveur d'un de ses actionnaires &tenant au moins 10% des droits de vote, d'un de ses administrateurs, dirigeants ou agents. Cette penalite consiste en la deduction des fonds propres nets de la totalite des engagements en faveur des apparentes concernes (Annexe N° 4).

1.2.4 La norme de liquidite

La notion de liquidite correspond au caractere de l'argent dont on peut disposer immediatement. Cette definition renvoie a la liquidite d'un actif qui correspond a sa capacite d'être mobilisable ou realise a vue. On en deduit que la liquidite est l'estimation, a un moment donne, du potentiel de tresorerie d'une entreprise. La tresorerie qui recouvre les encaisses, les avoirs chez les correspondants bancaires et les titres negociables, est donc une notion indispensable a l' appreciation de la liquidite d'une banque. Elle est la nature vers laquelle doit tendre l'actif net pour repondre a l'exigence de liquidite. Le reglement COBAC R-93/06 fixe a 100% le rapport minimum entre les actifs et les passifs a vue ou a echoir dans le mois, quelle que soit leur nature. Ce rapport traduit la capacite d'une banque a faire face a ses engagements a vue et a moins d'un mois a partir des ressources de meme terme (Annexe N° 5).

A la liquidite est directement liee la notion de transformation qui apparait dans toute activite d'intermediation bancaire. Le reglement COBAC R-93/07 etablit a 50% le rapport minimum entre les ressources stables et les emplois a plus de cinq ans. Il constitue un indicateur tant de la solvabilite que de la liquidite a long terme.

Section 2 : La gestion du risque de contrepartie selon les techniques de la science de gestion

Le risque de credit est le principal risque contenu dans le bilan d'une banque car it consomme en moyenne autour des trois quarts des fonds propres reglementaires. l'importance de sa gestion et de son suivi. Pour ce faire, les banques disposent de plusieurs outils et produits financiers pour gerer ce risque, qui peuvent etre regoupes en deux grandes families de techniques : les techniques « classiques » et les techniques « recentes ».

2.1 Les techniques classiques de la gestion du risque de credit

Les techniques classiques sont utilisees en amont de l'octroi de credit (avant la signature du contrat de credit) et ne permettent pas une gestion dynamique du risque de credit. Elle regroupe un ensemble de techniques de gestion a priori du risque de credit. Ces techniques sont primordiales pour la banque car elles peuvent lui permettre de limiter la prise de risque ou tout au moins de limiter ses consequences lors de sa survenance.

2.1.1 La selection des contreparties

A travers ces techniques, la banque a la possibilite de reduire son exposition au risque de credit en selectionnant les contreparties les moins risquees. On peut citer :

a- l'analyse fmanciere

Elle se rapporte a l'evaluation methodique de la situation financiere d'une entreprise, d'une personne ou d'un projet. Le but de cette analyse est de fournir, a partir d'informations chiffrees d'origines diverses, une vision synthetique qui fait ressortir la realite de la situation et qui doit aider le dirigeant, l'investisseur ou le preteur (banque) dans leur prise de decision au regard de la rentabilite et du risque. Les aspects les plus souvent audios sont la profitabilite, la solvabilite et la liquidite de Pactivite consideree.

b- la notation ou rating

C'est une appreciation du risque de solvabilite (remboursement) d'une contrepartie par attribution d'une note correspondant aux perspectives de remboursement de ses engagements envers ses creanciers. Cette notation peut etre interne a la banque notamment par la technique de scoring ou externe a la banque, grace aux agences de notation financiere.

2.1.2 La prise de garantie

Afin de limiter le risque de credit, la banque fait recours a la prise de garantie qui lui permettra de recuperer les fonds pretes en cas de defaillance temporaire (risque d'immobilisation) ou definitive (risque de non remboursement) de son client. Cette prise de garantie revet deux formes : les garanties personnelles et les garanties reeks.

· les garanties personnelles prennent generalement la forme d'un cautionnement ou d' avalisation d'un tiers au profit du client sollicitant le credit.

· les formes les plus connues des garanties reelles sont le nantissement et l'hypotheque. Elles sont fondees sur un bien reel au profit de la banque.

2.1.3 La diversification des engagements

La diversification des credits permet de reduire les risques associes au credit. En effet, le risque global d'un portefeuille est inferieur a la somme de ses risques individuels. Deux contreparties ont une probabilite de defaut simultane tres faible si leurs activites sont diversifiees. Dans le meme ordre d'idees, une gestion des lignes de credit permet de contenir le risque de contrepartie dans les lignes fixoes par des seuils.

2.1.4 L'assurance credit

Les contrats d'assurance credit sont emis par des societes et compagnies d'assurances specialisees. Dans son principe, it vise a proteger une entreprise des impayes de ses clients. Pour la banque, l'objectif du contrat d'assurance credit est de s'offrir une protection contre le defaut de ses clients. L'entreprise d'assurance percoit une prime contre la garantie qu'elle accorde a la banque d'assumer le paiement de la dette assuree dans le contrat.

Deux types de contrats d'assurance credit sont pratiques :

· l'assurance credit par encours permet a un assureur d'examiner l'ensemble du portefeuille de creances de son assure et de fixer des limites de couverture par debiteur ou nature de debiteur. Dans ce type de contrat, l'assureur offre, en amont de la transaction entre Passure et son client des conseils sur la solvabilite du client, et en aval des services de recouvrement. Toute perte lice a un fait generateur assure (insolvabilite

constatee ou presumee) sera indemnisee dans la limite de l'encours fixe sur le debiteur concerne, deduction faite de la franchise contractuelle,

· l'assurance credit en excedent ou « assurance credit catastrophe » permet a un assureur, apres avoir examine quelle est la politique de credit et de recouvrement de son assure, d'offrir une protection venant en excedent d'une franchise annuelle tous sinistres confondus. En base annuelle, la garantie joue des lors que ce montant de franchise en cumul de sinistres est atteint et dans la limite de la somme assuree. Dans ce type de contrat, l'assureur n'offre pas de services en amont ou en aval de la transaction entre Passure et son client, l'assureur s'etant convaincu de la capacite de l'assure a gerer ses risques.

2.13 Les techniques quantitatives

Ces techniques sont des modelisations du risque de credit qui utilisent les theories financieres, notamment celle de la gestion du portefeuille d' actif, combinee aux statistiques et aux mathematiques pour predire le risque de defaut des contreparties. Par ailleurs, ces modeles permettent de quantifier les fonds propres au regard de l'exposition globale du portefeuille. L'utilisation de ces techniques necessite des informations qualitatives et quantitatives sur les contreparties qui serviront d'input aux modeles d'evaluation. Deux modeles d'evaluation du risque de credit peuvent etre distingues : le modele structurel et le modele a forme reduite.

· le modele structurel est base sur le principe qu'une contrepartie (entreprise) est capable d'honorer ses engagements tant que la valeur de marche de son actif est suffisamment elevee. Autrement dit, le defaut d'une entreprise est declenche par le franchissement d'une barriere basse qui correspond au niveau de la dette suivant un processus baissier de la valeur de son actif,

· le modele a forme reduite fait un lien entre la valeur de l'actif de la contrepartie (entreprise) sur le marche et le defaut qui decoulerait d'un evenement imprevisible. A la difference du modele structurel, le risque de defaut n'est pas un processus progressif

KRUTZ D, L'analyse de la performance des banques au Pays-Bas, Amsterdam, Economic letters, 2004)

2.1.6 La syndication

Depuis longtemps, les banquiers ont cherche a constituer des « pools bancaires », appeles egalement « syndicats bancaires ». Ce sont des regroupements de banques avec un chef de file. Pour un pret sollicite par un client, la totalite du pret est donc accord& par l'ensemble des banques impliquees dans ce syndicat. L'interet de la technique de la syndication des prets est de repondre aux besoins de division des risques, car cela permet a chaque banque de detenir une fraction plus faible de la creance de l'entreprise et par ricochet une faible fraction du risque de credit.

2.2 Les techniques recentes de la gestion du risque de credit

Ces techniques regroupent une panoplie d'instruments qui ont ete developpes assez recemment par l'ingenierie financiere. L'interet des techniques recentes reside dans le fait qu'elles permettent a la banque de gerer le risque de maniere dynamique. Ainsi, le risque peut etre cede en cours de vie des contrats sans nuire a la relation commerciale.

2.2.1 La titrisation

La titrisation est une technique financiere qui consiste classiquement a transferer a des investisseurs des actifs financiers tels que des creances (par exemple des factures emises non soldees, ou des prets en cours), en transformant ces creances, par le passage a travers une societe ad hoc, en titres financiers emis sur le marche des capitaux. Elle s'opere en regroupant un portefeuille (c'est-h-dire un lot) de creances de nature similaire (prets immobiliers, prets a la consommation, factures monothematique, ...) que l'on cede alors a une structure ad hoc (societe, fonds ou trust) qui en finance le prix d'achat en placant des titres aupres d'investisseurs. Les titres (obligations, billets de tresorerie, ...) representent chacun une fraction du portefeuille de creances titrisees et donnent le droit aux investisseurs de recevoir les paiements des creances (par exemple quand les factures sont payees, ou quand les prets immobiliers versent des mensualites) sous forme d'interets et de remboursement de principal.

Pour les banques ayant le souci de gerer le risque de contrepartie, la titrisation, utilisee comme outil de transfert des risques, est donc particulierement interessante. En effet, le risque de perte sur le portefeuille est transfer& aux investisseurs, ce qui signifie que si le portefeuille se revele en definitive de mauvaise qualite et si les flux generes sont insuffisants, c'est l'investisseur qui subira, le cas echeant, une perte financiere. La titrisation peut egalement viser a ne transferer aux

investisseurs que le risque financier lie aux actifs concernes, auquel cas les actifs ne sont pas vendus, mais le risque ou partie du risque transfers grace a une titrisation synthetique.

2.2.2 La cession des credits

La cession de creances est une transaction de gre a gre dont l'objectif pour le cedant (dans notre cas la banque) peut etre motive pour un besoin, soit :

· strategique : recentrage sur un métier donne en cedant la partie du portefeuille sur lequel celui ci souhaite se &gager,

· la gestion de risque : transfert de risque de credit par exemple pour limiter la concentration sur un secteur d'activite donne ou sur un type de credit.

La cession se fait sur le marche secondaire au prix convenu entre le cedant et l'acquereur. Ce prix peut etre de 100% du pair pour les meilleurs risques ou avec une &cote pour les portefeuilles « difficiles » donc necessitant des frais de sorties eleves.

2.2.3 Les derives de credit

Les derives de credit sont apparus a la fin des annees 90 aux Etats-Unis. Il s'agit d'un contrat permettant a deux contreparties de transferer un risque de credit portant sur un tiers. Le porteur initial du risque de credit est appele acheteur de protection (dans notre cas la banque), et son cocontractant, vendeur de protection. Quanta l'agent a la base du risque de credit, it est defini comme Pentite de reference (dans notre cas le client). Ainsi, l'acheteur de protection, contre le paiement d'une prime, s'assure un versement de la part du vendeur de protection en cas de realisation d'un evenement de credit (faillite, defaut de paiement, restructuration) de l'entite de reference. Le but du derive de credit est de transferer les risques relatifs au credit, sans transferer l'actif

Les derives de credit ne sont pas utilises que par les preteurs. Les emprunteurs (emetteurs d'obligations par exemple) sont egalement amenes a s'en servir pour se couvrir contre d'eventuelles fluctuations des conditions de marche qui pourraient amener une degradation de leurs conditions de financement et alterer leurs capacites de remboursement.

2.2.4 La technique de tarification du risque de credit

Cette technique est aussi connue sous le nom de mesures de performances ajustees pour le risque (couramment appelees Risk Adjusted Performance Measurement ou RAPM) ; elle a ete developpee pour pouvoir determiner le emit du risque en fonction du profil des contreparties. En effet, les RAPM permettent de mettre en place un systeme de tarification differentielle de fawn a faire assumer individuellement a chaque contrepartie le coat du risque auquel la banque pourrait etre expos& en lui accordant un credit. Ainsi, les emprunteurs presentant un profil moins risque et rentable supporteront un coat moindre a ceux ayant un profil plus risque et moins rentable.

Une mesure de rentabilite ajustee pour le risque (RAPM) peut etre define comme le ratio entre le resultat obtenu (ou espere) sur une position et les capitaux qu'il faut mettre en reserve pour couvrir la plus grande majorite des pertes possibles (perte maximale). Plusieurs techniques de tarification du risque de credit ont vu le jour, et selon la methode d'ajustement utilisee, on peut citer trois ratios de type RAPM :

· RAROC (Risk Adjusted Return On Capital) : l'ajustement se fait en deduisant une prime de risque du resultat, et le rapporter aux fonds propres qui lui sont alloues. Le RAROC consiste done a moduler les marges, pour corriger la rentabilite requise en fonction du risque sans moduler le capital de reference,

· RORAC (Return On Risk Adjusted Capital) : un ajustement de type RORAC consiste a rapporter les resultats non-ajustes aux fonds propres corriges par le risque encouru (Fonds propres economiques),

· RARORAC (Risk Adjusted Return On Risk Adjusted Capital) : it tient compte des deux types d'ajustements, d'abord une prime de risque sera retranchee du resultat, puis ce resultat ajuste sera rapporte aux fonds propres corriges par le risque encouru.

Au plan conceptuel et d'analyse, le RARORAC est le meilleur ratio de reference. Pour la suite de notre travail, nous allons nous y interesser uniquement. Et, du point de vue de la terminologie, la designation RAROC sera adopt& tout au long de notre travail.

Section 3 : la methode RAROC o Risk Adjusted Return On Capital »

L'elaboration de la methode RAROC a commence vers la fin des annees 70, dans une periode oil la finance directe a pris le pas sur la finance indirecte, notamment apres la nouvelle theorie du portefeuille de Markowitz, basee sur la diversification et l'optimisation du couple Rentabilite/Risque. La methode RAROC a ete lancee aux Etats-Unis au sein de la Bankers Trust par son ingenieur financier Charles S. SANFORD. Lake originelle etait de mesurer le risque du portefeuille de credit bancaire, aussi bien que le montant de capitaux propres necessaires pour limiter l'exposition des deposants de la banque et autres creanciers a une probabilite specifiee de perte. Depuis lors, la methode RAROC a connu une large diffusion au sein de plusieurs banques. D'abord dans les pays anglo-saxons, puis rapidement, dans le reste du monde bancaire comme outil par excellence pour l'evaluation et la couverture du risque de credit.

3.1 La definition et la demarche de la methode RAROC

3.1.1 La definition de la methode RAROC

Le RAROC est un indicateur synthetique permettant de mettre en relief la rentabilite reelle d'une operation avec le risque qui lui est associe : c'est le ratio entre la marge nette previsionnelle apres deduction des pertes moyennes attendues (Expected Loss) et une mesure de la perte inattendue (Unexpected Loss). En termes de gestion des fonds propres, le RAROC peut etre defini comme etant un ratio qui exprime le taux de rendement des fonds propres economiques : c'est donc le rapport entre le resultat ajuste des provisions correspondant a la perte attendue, et les fonds propres destines a couvrir les pertes inattendues.

Figure N° 1 : Decomposition du risque de credit par la methode RAROC

Risque sous-jacent a une operation de credit bancaire

Risque attendu (estimable)
Expected Loss (EL)

 

Risque inattendu (exceptionnel)
Unexpected Loss

 
 
 

Estimation d'un taux
de defaut moyen

 

Estimation d un taux de
defaut maximum

 
 
 

 

Ce risque est couvert par une
prime de risque faisant partie
integrante de la tarification
de l'operation du credit

 
 

Ce risque est couvert par les
fonds propres dits :
fonds propres economiques

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Source : GODOWSKI Christophe, 2004

3.1.2 La &Marche de la methode RAROC

a- La perte attendue ou Expected Loss (EL)

La methodologie RAROC repose avant tout sur la necessite d'evaluer et de couvrir les pertes inherentes a l'activite bancaire. Bien qu'applicable initialement aux risques de marche, elle est utilisee aujourd'hui comme technique de gestion Actif/Passif pour l'activite de credit. Le principe de base est de distinguer la notion de « Perte moyenne attendue » de celle de « perte inattendue ». Cette methodologie peut etre utilisee «operation par operation », pour un credit, la banque devant evaluer une perte moyenne qui est statistiquement attendue. Elle a pour vocation d'être couverte ex-ante par les revenus generes par le credit. En d'autres termes, elle doit etre incluse dans la tarification du credit en question, afin que les flux provenant du remboursement permettent de couvrir cette perte. Elle est evaluee statistiquement, glee a l'utilisation de bases de donnees historiques qui doivent permettre de connaitre, par segment de clientele :


· la probabilite moyenne de defaillance d'un segment de clientele PD « Probabilite de defaut »,

·

le taux d'exposition, au moment du defaut, ou EAD « Exposure At Default »,

· le taux de perte en cas de defaut, ou LGD « Loss Given Default » qui evalue la fraction de la creance qui ne pourra etre recuperee en cas de defaut. Autrement dit, le complement du « taux de recouvrement ».

Ainsi, pour une unite monetaire de credit octroye, la perte moyenne «EL : Expected Loss » sera la resultante du produit des trois parametres &finis ci-dessus :

EL = PD x LGD x EAD

Figure N° 2 :, Decomposition de la perte attendue

Importance de la perte
attendue

1 : Quelle est la probabilite
de defaillance d'une
contrepartie ?

2 : Cornbien le client devra-
t-il a la banque en cas de
defaillance ?

3 : Quel pourcentage de
cette exposition la banque
perdra-t-elle ?

c=

EL

 
 
 
 

PD

 
 

X

 

EAD

X

Source : GODOWSKI Christophe, 2004

« Perte attendue

« Probabilite de
defaillance »

« Equivalence du
pret » (exposition au
risque de defaillance)

 

LGD

« Severite (pourcentage perte en cas de defaillance)

Cette perte moyenne peut etre exprimee en valeur ou traduite en « points de base» qui devront etre rajoutes au taux d'interet moyen auquel la banque se (re) finance et, aux frais d'exploitations et operationnels : couts de gestion (eux aussi traduits en points de base), afin de construire le taux minimal qui peut 'etre appliqué au credit. En d'autres termes, it convient de s' assurer que la marge (beneficiaire) degagee par le credit, corrige du « risque moyen » inherent a une telle operation, est au moins positive.

b- La perte inattendue ou unexpected Loss (UL)

Par opposition aux pertes attendues, ce sont les fonds propres economiques qui sont destines a couvrir les pertes inattendues deviant de la moyenne. Le role de la banque est alors d'evaluer la perte maximale susceptible de se produire sur ce type d'operation et d'affecter un montant de fonds propres en consequence, permettant soit de couvrir la perte inattendue en totalite (optique perte inattendue absolue), soit de couvrir la difference entre le montant de cette perte maximale et le montant de la perte moyenne (optique perte inattendue relative).

c- Le capital economique

Le capital d'une banque est la seule protection contre les pertes susceptibles de survenir. Ce principe est retenu par les autorites de tutelle qui imposent de respecter un niveau minimal de capital. Celui-ci est defini selon des normes simples et universelles ; it s'agit de forfaits appliqués aux encours de credits pour obtenir le capital reglementaire independamment de la nature de la contrepartie (non prise de la differenciation du risque de contrepartie). Cette limite est a l'origine de la mise en place de l'accord de Bale II. Tout le probleme est de passer des forfaits reglementaires a des mesures plus objectives. A ces mesures objectives, correspond une estimation « economique » du capital. Le « capital economique » est donc celui qui permet d'absorber des pertes potentielles mesurees objectivement. Si tel est le cas, it y a « adequation du capital aux risques encourus ». Sinon, it faut soit reduire les risques, soit accroitre le capital. Bien entendu, si ce capital peut etre defini, it doit etre remunere. Les principaux objectifs du capital economique sont de :

· mesurer les risques le mieux possible,

· permettre de definir les resultats requis en fonction des risques.

A defaut d'une telle mesure, un etablissement ne sait, ni si ses risques sont compatibles avec son niveau de capital, ni differencier sa facturation-client en fonction des risques encourus. Les fonds propres devant etre constitues apparaitront au denominateur de la mesure RAROC.

Compte tenu des elements &taffies ci-dessus, la mesure RAROC se traduit par le rapport

suivant :

Marge nette genet* par l'operation -- perte moyenne (EL)

RAROC --

Capital economique (UL)

Cette mesure donne une indication sur la rentabilite de l'operation de credit corrigee du risque ; le risque etant pris en compte par le biais de la « Perte moyenne » et par la quantite des fonds devant etre affect& a cette operation que la banque devra remunerer. En effet, si l'on suppose que les actionnaires sont les apporteurs de fonds propres, it est necessaire que le taux de la rentabilite de ces fonds propres soit conforme a leurs exigences. C' est ce qui justifie l' existence d'une norme RAROC minimale (generalement laissee a l'appreciation des dirigeants de la banque) en dessous de laquelle l'operation de credit ne pourrait etre consideree comme suffisamment creatrice de valeur, compte tenu du risque qui la caracterise et de 1' exigence de rentabilite des actionnaires.

3.2 Les differents types de RAROC

Selon la periode et les perimetres des calculs, nous pouvons distinguer quatre types de RAROC a savoir :

3.2.1 Le RAROC a l'origine

Il est calcule a l'octroi du credit sur la periode allant de la date d'octroi du concours jusqu'a sa date d'echeance ; it est souvent utilise comme une methode de tarification des credits a l'egard du risque et comme outil d'aide a la decision.

3.2.2 Le RAROC residuel

Son calcul se fait pendant la periode d'utilisation du credit, sur un horizon qui va de la date d'observation jusqu'a la date d'echeance. Le calcul prend immediatement les changements des caracteristiques des clients (notes), des credits (provisions) et des garanties. Cependant, sa forte dependance des differents evenements de vie du credit (commissions, frais de gestion,... etc.) le rend difficile a manier.

3.2.3 Le RAROC annuel

Solution intermediaire aux deux precedentes, elle peut correspondre a l'exercice budgetaire et donner la possibilite d'adopter une strategie, de fixer des objectifs et de pouvoir mesurer les resultats a la fin de la periode.

3.2.4 Le RAROC complet

Le calcul prend en compte a une date donne, tous les elements des engagements en cours, de la date d'origine a la date d'echeance de chaque concours. Sa stabilite et son exhaustivite le rend plus adequat pour l'adoption d'une strategie, soit au niveau d'un client ou d'un portefeuille.

Le choix parmi ces differents types de RAROC se fait principalement en fonction de l'utilisation finale et des attentes de l'utilisateur.

Ce deuxieme chapitre, nous a permis de passer en revue les differentes techniques de gestion du risque de credit ; ce risque bancaire dit traditionnel, reside dans l'essence meme de l'activite bancaire. Le souci de l'apprehender et de le gerer est une preoccupation permanente a la fois des autorites en charge du secteur bancaire et des principaux acteurs que sont les banquiers. Cette preoccupation s'est traduite par une mise en place d'une reglementation internationale (normes de Bale) et communautaire (normes CEMAC) d'une part, et de nouvelles techniques de gestion du risque de credit ont eta developpees ainsi que la dernarche RAROC en sus des techniques traditionnelles d'autre part.

CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE

Dans cette premiere partie de notre travail, nous avons dans un premier temps aborde de la banque, des credits et des risques bancaires, avec un accent sur le risque de credit, de son origine a ses consequences, en passant par ses evolutions historiques pour le monde bancaire. Dans un second temps, it a ete question de la maitrise du risque de credit par les differentes normes reglementaires existantes et, des techniques de gestion moderne et traditionnelle. Ce travail theorique sur la question du risque de credit ne peut etre valorise et justifie, s'il n'est pas confronts a une etude empirique. Notre passage a Eco-Bank, nous a offert la possibilite d'etudier de maniere pratique la gestion du risque de credit et d'appliquer la methode RAROC.

L'APPROCHE PRATIQUE DE LA eEST10141 DU

Le developpement des banques dans le monde n'a pas laisse l'Afrique en marge. A l'instar de leurs consceurs occidentales, la recherche de la competitivite et de la rentabilite sont de mises egalement pour les banques africaines. Ce developpement s'effectue dans un environnement de plus en plus complexe, rendant de ce fait la gestion du risque bancaire ardue. Conscient de cette difficulte, le Comite de Bale, dans son nouvel accord et a travers l'approche basee sur la notation interne, a incite les etablissements de credit a developper leurs propres outils d'appreciation du risque de credit. Cette incitation a pousse de nombreuses banques a adopter de nouvelles methodes utilisant la notation interne, plus particulierement celles fondees sur la tarification du risque, dont l'une des variantes est connue sous l'appellation RAROC ou Risk Adjusted Return On Capital.

La seconde partie de notre travail, nous permettra de nous confronter a la realite de la gestion du risque de credit dans une banque. Le premier chapitre de cette partie declinera la structure qui a servi de cadre a cette etude a savoir Eco-Bank, le second tentera d'implementer une nouvelle technique de gestion du risque credit au sein de cette entite, en l'occurrence la methode RAROC. Il s'achevera par quelques appreciations concernant cette methode.

Avant de nous appesantir sur l'approche utilisee par Eco-Bank face au risque de credit, nous allons au prealable proceder a la presentation de cette structure, a savoir la maison mere et sa filiale camerounaise.

Section 1 : La presentation de la maison mere : Eco-Bank Transnational Incorporated

1.1 L'historique de la creation d'Eco-Bank

Eco-Bank Transnational Incorporated (ETI) est une societe anonyme creee en 1985 comme holding bancaire sous les auspices d'une initiative de soutien au secteur prive menee par la Federation des Chambres de Commerce et d'Industrie d'Afrique de 1'Ouest, et la Communaute Economique des Etats d'Afrique de 1'Ouest (CEDEAO). Au debut des annees 1980, l'industrie bancaire en Afrique de 1'Ouest etait dominee par des banques etrangeres et d'Etats. II existait tits peu de banques commerciales ouest africaines detenues et gerees par le secteur prive africain. EcoBank a ete creee afin de combler ce vide. La Federation des Chambres de Commerce et d'Industrie d'Afrique de l'Ouest est donc a l'origine du projet de creation de cette institution bancaire regionale privee en Afrique de l'Ouest. En 1984, Eco Promotions S.A. est fond& et ses actionnaires fondateurs contribuent au capital de depart necessaire pour la realisation des etudes de faisabilite et aux actions de promotion qui ont permis la creation d'Eco-Bank.

En octobre 1985, ETI etait immatriculee comme holding bancaire, la premiere du genre en Afrique de l'Ouest, avec un capital social autorise de 100 millions de $ EU. Le capital initial souscrit et libere d'ETI d'un montant de 32 millions de $ EU fut leve aupres de plus de 1 500 investisseurs prives et institutionnels issus des pays d'Afrique de l'Ouest. Le plus important actionnaire etant le Fonds de la CEDEAO, la branche dediee au financement du developpement dans la sous region. Un Accord de Siege fut sign avec le gouvernement du Togo en 1985, conferant a Eco-Bank le statut d'organisation internationale jouissant des droits et privileges

necessaires pour lui permettre d'exercer en tant qu'institution financiere regionale, avec statut de non-resident.

1.2 L'implantation geographique d'Eco-Bank Transnational Incorporated

Eco-Bank debute ses activites avec sa premiere filiale au Togo en mars 1988. Aujourd'hui, le Groupe Eco-Bank est une banque commerciale regionale integree qui emploie plus de 11 000 personnes, compte plus de 746 agences et bureaux dans 29 Etats d'Afrique Occidentale, Centrale, Orientate et Australe, a savoir le Benin, le Burkina Faso, le Burundi, le Cap Vert, le Cameroun, la Republique Centrafricaine, le Congo (Brazzaville), la Republique Democratique du Congo, la Cote d'Ivoire, le Gabon, la Gambie, le Ghana, la Guinee, la Guinee-Bissau, le Kenya, le Liberia, le Malawi, le Mali, le Niger, le Nigeria, l'Ouganda, le Rwanda, Sao Tome et Principe, le Senegal, la Sierra Leone, la Tanzanie, le Tchad, le Togo et la Zambie. Eco-Bank dispose egalement d'un bureau de representation a Johannes bourg en Afrique du Sud et d'une filiale a Paris (France).

1.3 Le capital du groupe Eco-Bank Transnational Incorporated

Au debut de l'annee 2009, le capital autorise du groupe ETI etait de 1,25 milliard de dollars EU divise en 50 milliards d'actions ordinaires de 2,5 cents de dollars EU chacune. Le capital emis de la societe etait de 774 millions de dollars EU representant 8,7 milliards d'actions ordinaires de 2,5 cents de dollars EU chacune. La Societe Financiere Internationale (SFI) a exerce son option de convertir son pret de 100 millions de dollars EU en 1 181 055 863 actions ordinaires portant le capital social de la societe a la fin de 2009 a 868 millions de dollars EU representes par 9,9 milliards d'actions ordinaires de 2,5 cents chacune. Toutes les actions anises de la societe continuent d'être cotees et negociables sur les trois bourses des valeurs mobilieres de l'Afrique de l'Ouest, a savoir, la BRVM (Bourse Regionale des Valeurs Mobilieres) d'Abidjan, la Ghana Stock Exchange d'Accra et la Nigerian Stock Exchange de Lagos''

1.4 Les organes de decision du groupe Eco-Bank Transnational Incorporated

Le groupe ETI a a sa tete un Conseil d'Administration qui a pour responsabilite, ''analyse et l'adoption des etats financiers qui doivent donner une image fidele des affaires et des resultats de la societe. Les organes qui assurent la gestion du Groupe sont structures ainsi qu'il suit :

11 Groupe Eco-Bank, Rapport annuel 2009, Lome, ETI, 2010.

1.4.1 Le Conseil d'Administration

Le Conseil d'Administration de la Societe est elu par ses actionnaires a qui it rend compte de la bonne gestion et de l'administration du Groupe. Sa mission premiere est de veiller a la rentabilite a long terme de l'institution et a la protection des interets des actionnaires.

1.4.2 Le Comite de Gouvernance

Ce comite a pour mission entre autres de :

· formuler et planifier des politiques dont it veillera a la mise en oeuvre par toutes les entites du Groupe,

· veillera une bonne application du gouvernement d'entreprise dans tout le Groupe,

· gerer les relations entre la Societe, ses actionnaires et ses filiales y compris les relations avec les Conseils d'administration des filiales,

· formuler et reviser les politiques existantes au niveau du Groupe, dont la structure organisationnelle,

· entretenir des relations de travail cordiales avec les autorites chargees de la reglementation et avec les tiers,

· recommander la nomination d'administrateurs executifs et non executifs,

· reviser la strategie et les politiques des Ressources humaines du Groupe et la remuneration des cadres dirigeants.

1.4.3 Le Comite d'Audit et de Respect des Normes II a pour responsabilite de :

· examiner les controles internes effectues, y compris les controles financiers et operationnels,

· passer en revue la fonction d'audit interne et les missions d'audits du Groupe,

· faciliter le dialogue entre les auditeurs et la Direction concernant les resultats des audits,

· proposer la remuneration des commissaires aux comptes,

· passer en revue, avec les Commissaires aux comptes, les comptes annuels avant Parrete desdits comptes par le Conseil d'Administration,

· veiller au respect de toutes les lois, reglementations et normes operationnelles applicables.

1.4.4 Le Comite des Risques

Il est en charge des questions de risque et de ce fait, it a pour mission de :

· participer a la determination et a Pelaboration des politiques et procedures d'approbation de credits, la gestion des risques operationnels, de marche/prix et autres au sein du Groupe,

· definir les risques acceptables et les criteres d'acceptation de risques,

· determiner et reviser les limites d'approbation de credits octroyes a la Direction,

· revoir et ratifier les changements de politique operationnelle et de credit inities par la Direction,

· veiller au respect des politiques de credit de la banque et les exigences statutaires imposees par les autorites de reglementation et de supervision,

· examiner periodiquement les rapports sur le portefeuille de credits et evaluer les performances du portefeuille,

· examiner tous les autres risques y compris ceux lies a la technologie, au marche, l'assurance, a la reputation, aux reglementations, etc.

1.4.5 Le Conseil d'Administration des filiales

Dans les pays oa elles operent, les filiales du groupe Eco-Bank fonctionnent comme des structures autonomes locales. Le groupe ETI est actionnaire majoritaire dans toutes les filiales mais

les citoyens et les institutions des pays hetes en sont generalement des investisseurs. Chaque filiale a un Conseil d'Administration compose majoritairement d'administrateurs non- executifs. La Charte de Gouvernance du Groupe requiert que le Conseil d'Administration de chaque filiale soit guide par les memes principes que ceux applicables au Conseil d'Administration de la Societe mere. En regle generale, et sous reserve de la reglementation locale et du nombre d'administrateurs, les Conseils d'Administration des filiales disposent du merne nombre de comites que celui de la Societe. Le Conseil d'Administration de chaque filiale rend compte a ses actionnaires de la gestion correcte et efficace de la filiale, conformement aux directives et strategic generales du Groupe.

1.4.6 Le Comite Executif de Gestion du Groupe

Le Comite Executif de Gestion du Groupe rend compte au Conseil d'Administration de la Societe et joue un role preponderant en matiere de gouvernement d'entreprise au sein du Groupe. II gere la strategie globale et les grandes orientations du Groupe, les soumet, si necessaire, au Conseil d'Administration pour approbation et en supervise la mise en oeuvre. Le Comite dispose de pouvoirs de decisions specifiques dans des domaines précis de la gestion du Groupe.

1.4.7 Le Comite de Direction de la filiale

Le Comite Executif de Gestion de la filiale est compose du Directeur General de la filiale et des principaux cadres superieurs de la filiale. En plus de la gestion quotidienne de la filiale, ce Comite est egalement chargé des memes missions que celles devolues au comite executif et gestion au niveau du groupe ETI.

1.5 Les services et produits du groupe Eco-Bank Transnational Incorporated

La priorite du groupe ETI est de fournir des produits et services de qualite a l'ensemble de sa clientele composee de particuliers, de petites et moyennes entreprises, d'institutionnels, d'organisations etatiques, d'organisations non gouvernementales et de multinationales. Une plate-forme a la pointe de la technologie, une excellente qualite de service et un systeme de telecommunications fiable constituent repine dorsale de la strategie de fourniture de services du Groupe. Outre les produits et services traditionnels, le Groupe ETI propose des produits et services tels que la Banque par Internet, la Banque par telephone et differents types de cartes bancaires. L'objectif etant de toujours offrir a sa clientele, des services adaptes, stirs et de qualite. Dans cette optique, le Groupe ETI a mis en place le concept de « Banque Unique » qui tend a standardiser les processus et procedures du Groupe de fawn a transcender les barrieres geographiques et

linguistiques. De maniere non exhaustive, la gamme de produits et services bancaires destines a sa clientele comprend :

· les comptes courants,

· les comptes d' epargne,

· les comptes de depot,

· les operations de changes,

· la gestion de tresorerie,

· les cartes bancaires,

· les depots a terme,

· les credits multiformes,

· les transferts & reglements,

· la gestion de fond d'investissement,

· la gestion de patrimoine,

· les negociations financieres,

· le courtage en bourse,

· le conseil,

· l'ingenierie financiere. 1.6 La strategic du Groupe Eco-Bank Transnational Incorporated

Le plan strategique du Groupe inclut l'ouverture de nouvelles Hales et agences dans d'autres pays de l'Afrique Subsaharienne ainsi que des bureaux de representations et des agences sur les principales places financieres qui ont un niveau notable de transactions avec l'Afrique notamment Londres, Paris, Dubai et Beijing. Le groupe ETI a déjà ouvert une filiale a Paris (France), ainsi qu'un bureau de representation a Johannesburg (Afrique du Sud). Par ailleurs, it a obtenu les autorisations pour l'ouverture d'un autre bureau de representation a Dubai dans les Emirats Arabes Unis.

En outre, le groupe Eco-Bank a egalement deux filiales specialisees : Eco-Bank Development Corporation (EDC) et eProcess International (eProcess).

· EDC a ete creee avec pour mission de developper les activites de banque d'investissement et de marches des capitaux a travers les pays d'implantation du Groupe. EDC gere des societes de courtage sur les trois bourses d'Afrique de l'Ouest et a obtenu un agrement pour intervenir sur la Bourse de Douala et la Bourse de Libreville en Afrique Centrale.

· eProcess a pour mission l'harmonisation des systemes d'information et operations avec comme objectif ultime la centralisation des services operationnels du Groupe afin d'ameliorer l'efficacite des operations et reduire les coats.

1.7 Les performances du Groupe Eco-Bank Transnational Incorporated

Les resultats du groupe Eco-Bank pour Farm& 2009 sont mitiges. D'une part, it a augmente sa representativite dans les pays a 29 et le total bilan a &passe la barre des 9 milliards $ EU. Le reseau de distribution s'est aussi agrandi, passant a plus de 746 agences et bureaux et son produit net bancaire s'elevent a plus de 873 millions $ EU. D'autre part, le Groupe enregistre une baisse de ses resultats et un ralentissement de la croissance des revenus en raison fondamentalement, d'une forte degradation des conditions du marche au Nigeria, de la depreciation des principales monnaies de fonctionnement du Groupe, qui utilise environ 16 unites differentes et des coats de demarrage des nouvelles filiales d'Afrique de l'est et du sud.

TABLEAU N°2 : Chiffres des d'ETI (en millions US dollar)

En fm d'exercice :

 

2009

 

2008

 

2007

 

2006

 

2005

Total du Bilan

9

007

8

306

6

550

3

504

2

199

Depots de la clientele

6

472

5

799

4

714

2

500

1

532

Total des Capitaux Propres

1

236

1

158

 

652

 

482

 

304

Nombre agences et bureaux (en nombre)

 

746

 

610

 

450

 

305

 

162

Produit net bancaire

 

873

 

826

 

544

 

348

 

236

Resultat Avant Imp&

 

101

 

162

 

191

 

129

 

74

Resultat net consolide

 

65

 

111

 

139

 

86

 

51

Resultat net de base par action (cents)

 

0,58

 

1,39

 

1,56

 

1,11

 

1,01

 

Source : www.ecobank.com

Section 2 : La presentation d'Eco-Bank Cameroun S.A

Eco-Bank Cameroun S.A qui ouvre ses portes en juin 2001, est une societe anonyme au capital de 10 000 millions de F CFA (dix milliards) a fin decembre 2009. Elle est la douzieme filiale du groupe ETI et la premiere sur les cinq filiales du groupe dans la zone CEMAC. Eco-Bank Cameroun S.A est une societe de droit camerounais qui exerce les activites classiques d'une banque.

2.1 L'identification d'Eco-Bank Cameroun S.A

Le tableau suivant resume les elements d'identification d'Eco-Bank Cameroun. Tableau N° 3: Identification d'Eco-Bank Cameroun S.A

Raison sociale (nom de l'etablissement)

ECOBANK CAMEROUN

Sigle

EBC

Numero de l'agrement ministeriel

041/MC/CPSP/CAB/DGSG/DCl/SPCI

Date de l'agrement ministeriel

17/08/2000

Forme juridique

SOCIETE ANONYME

Capital

10 000 millions

Siege social

DOUALA

Nombre d'agence

25

Effectif employe

252

President du Conseil d'Administration

ANDRE FOTSO

Administrateur Directeur General

BABAHADY MAREGA

Commissaires aux comptes

Price Waterhouse & Coopers - ECA

Adresse postale

Boulevard de la liberte, B.P : 582 Douala Cameroun

Telephone 1

+237 33 43 82 50

Telephone 2

+237 33 43 82 51

Telephone 3

+237 33 43 84 89

Telecopie 1

+237 33 43 86 09

Telecopie 2

+237 33 43 84 87

Adresse electronique

ecobankcm@ecobank.com

SWIFT

ECOCCMCX

Site Internet (web)

www.ecobank.com

 

Source : Etat CERBER Eco-Bank Cameroun S.A

2.2 Le capital d'Eco-Bank Cameroun S.A

Eco-Bank Cameroun a ete creee avec un capital initial de 6 250 millions de F CFA reparti entre le groupe ETI et des actionnaires prives. Actuellement, le capital de la filiale camerounaise

qui s'eleve a 10 000 millions de F CFA suite a une augmentation de capital en septembre 2009, est &term a pres de 80% par la maison mere. Le capital est entierement libere et l'actionnariat actuel de la banque est structure comme l'indique le tableau N° 4.

Tableau N° 4 : L'actionnariat d'Eco-Bank Cameroun S.A

Compagnies d'assurance

Particuliers

Ecobank Transnational Incorporated

6,45

13,70

79,85

CAMEROUN

CAMEROUN

TOGO

Total

 

100 00

 

Source : Etat CERBER Eco-Bank Cameroun S.A

2.3 Les renseignements relatifs a Pactivite d'Eco-Bank Cameroun S.A

Conformement a ses statuts, Eco-Bank Cameroun a pour objet la prestation de services bancaires, economiques et financiers. Dans ce but, elle peut sans que cette enumeration soit limitative :

· accepter tout depot de quelque nature ou origine que se soit, traites ou lettre de change,

· consentir des prets de toute nature, cautions et avals,

· donner son aval ou sa caution,

· participer aux activites de marches financiers,

· participer au placement a l'emission et a la distribution d'actions et autres titres et valeurs de toute nature,

· executer toutes operations de nature a favoriser son developpement.

Dans le cadre de ses operations, Eco-Bank Cameroun S.A offre a sa clientele les produits et services qui sont courants dans toutes les banques ; toutefois, les filiales d'Eco-Bank offrent un certain nombres de produits et services qui les demarquent d'autres banques. Its sont structures de la maniere suivante :

2.3.1 Les produits phares d'Eco-Bank Cameroun Its se resument comme suit :

· les operations sur compte : en temps reel et sans frais (inter-agence a l'interieur du pays),

· le chequier unique : retrait dans n'importe lequel des guichets du groupe.

2.3.2 Les types de transferts rapides

Its s'articulent autour des operations suivantes :

· le transfert rapide signifiant envoi rapide des fonds a moindre coilt, pour les clients d'Eco-Bank et les non clients,

· de compte a compte,

· d'un compte en especes,

· d'especes en especes,

· d'especes en compte. 2.3.3 Les produits electroniques de la banque

Ce sont les produits suivants :

· les cartes bancaires,

· les guichets automatiques,

· les terminaux de paiement :

n la banque par interne : visualisation du compte, releve de comptes,

n e -Alert : message d'alerte par SMS ou mail pour toute operation dans votre compte,

n e-Staternent : releve bancaire electronique,

ARIEL : initiation des paiements a partir de votre bureau.

· la Carte Regionale Eco-Bank equivalent au retrait dans n'importe quel guichet du groupe Eco-Bank dans le monde,

· la carte Visa Electron, visa classique et visa Gold,

· la carte prepay& est le Paiement par carte dans des magasins et chez des partenaires agrees (avec ou sans compte bancaire).

2.4 L'organisation Interne d'Eco-Bank Cameroun S.A

L'organisation de la filiale du Cameroun a l'instar des autres filiales est structuree en fonction de revolution du personnel et de ses activites. L'objectif est de se rapprocher le plus possible du modele existant au niveau du siege. L'organisation d'ECO-BANK Cameroun est divisee en deux types de directions qui sont chapeautes par une direction generale, qui a son tour est placee sous la houlette d'un Conseil d'Administration.

2.4.1 Les directions fonctionnelles

Elles comportent cinq directions et un departement :

· la direction de l'audit et du controle interne,

· la direction du controle financier,

· la direction des ressources humaines,

· la direction des operations et de la technologie,

· la direction des risques,

· le departement juridique.

2.4.2 La Direction Commerciale

Elle comporte trois departements :

· le departement de la banque de gros ou « Whole Sale Banking »,

· le departement de la banque de detail ou « Retail Banking »,

· le departement de la Tresorerie et des relations avec les autres institutions financieres.

Avec un effectif de 236 employes au 30 septembre 2010, Eco-Bank Cameroun S.A a un reseau de 25 agences, soit une couverture quasi-nationale.

2.5 L'evolution recente d'Eco-Bank Cameroun S.A

Depuis le lancement de ses activites au Cameroun, Eco-Bank n' a pas arrete son expansion. Selon le classement des parts de marche du CNC a fin 2009, elle occupe le 6eme rang parmi les institutions bancaires les plus importantes du pays en termes de credits offerts et le Seine rang en termes de depots enregistres. Eco-Bank Cameroun, qui ambitionne de parvenir au 3eme rang de ce classement, compte aujourd'hui 25 agences, une couverture quasi nationale et un portefeuille de plus de 100 000 clients.

Tableau N° 5 : Historiques des parts de marche des credits et depots au Cameroun

 

CREDITS

DEPOTS

En fin d'exercice

2007

2008

2009

2007

2008

2009

BICEC

20,55%

21,24%

21,92%

19,82%

17,88%

18,83%

CA-SCB

12,90%

11,15%

11,36%

15,27%

14,86%

13,24%

SGBC

23,25%

18,42%

18,36%

20,04%

18,01%

17,10%

Standard Chartered Bank

4,19%

4,08%

4,08%

5,84%

6,67%

6,50%

AFRILAND FIRST Bank

13,71%

14,98%

17,57%

14,76%

15,81%

17,26%

AMITY Bank

2,73%

2,09%

0,00%

1,66%

1,40%

0,00%

CBC

9,47%

10,84%

8,83%

10,10%

9,44%

6,30%

CITI-Bank

2,82%

3,35%

2,29%

3,40%

2,49%

2,81%

ECO-Bank

6,66%

7,57%

7,30%

5,71%

7,69%

8,63%

U BC

2,81%

2,68%

2,77%

2,32%

2,59%

3,49%

NFC-Bank

0,90%

1,61%

2,66%

1,09%

1,31%

2,07%

UBA

0,00%

1,98%

1,51%

0,00%

1,87%

2,35%

BAC

0,00%

0,00%

1,35%

0,00%

0,00%

1,43%

TOTAL

100,00%

100,00%

100,00%

100,00%

100,00%

100,00%

 

Source : Conseil National du Credit, Decembre 2009

En depit d'une conjoncture &favorable, suite aux effets de la crise economique et financiere mondiale sur l'economie nationale, qui se sont traduits par une baisse des cours des matieres premieres et la suspension des grands projets de l'Etat, impactant par consequent le niveau des activites economiques, Eco-Bank Cameroun a realise des performances encourageantes dans

plusieurs domaines. Le total du bilan a progresse de pros de 20% entre 2008 et 2009 provenant de la forte collecte des depots (+34 109 millions de F CFA) et de l'augmentation des fonds propres de la banque de 6 026 millions de F CFA. L'expansion du reseau d'agences a egalement contribue a cette dynamique, qui s'est traduite par une croissance de 4 253 millions de F CFA de credit. Par contre, le resultat net a chute de 42,5 %, refletant la conjoncture evoquee plus haut et le coat eleve des nouvelles agences creees, qui ne sont pas encore rentables.

Tableau N°6 : Evolution des principaux chiffres d'Eco-Bank Cameroun S.A

(en millions de F CFA)

En fin d'exercice

2005

2006

2007

2008

2009

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

TOTAL BILAN

72

746

103

482

125

859

187

516

223

934

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

FONDS PROPRES

3

387

8

205

8

654

10

438

16

464

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

RESULTAT NET

 

928

 

954

1

101

2

158

 

917

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

DEPOTS DE LA CLIENTELE

51

356

86

978

100

867

151

032

185

141

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

CREDITS A LA CLIENTELE

39

471

60

356

70

035

96

825

101

078

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Source: CERBER Eco-Bank Cameroun S.A

A la lumiere du tableau N° 5 ci-dessus, it est observable qu'Eco-Bank Cameroun enregistre des performances remarquables au cours des cinq annees sous revue, avec un accroissement exponentiel du total du bilan, des depots de la clientele et des credits a la clientele respectivement de 3,07 fois, de 3,6 fois et 2,6 fois les valeurs de l'annee de base (2005). Par contre, le resultat net fluctue tandis que, les fonds propres en 2009 ont plus que quatriple par rapport a leurs niveaux de 2005.

Section 3 : La gestion du risque de credit par Eco-Bank-Cameroun

Le risque est inherent aux activites operationnelles d'Eco-Bank. Un cadre de gestion des risques et une structure de gouvernance ont donc ete developpes dans le but d'etablir un equilibre satisfaisant entre risque et rentabilite. Ce cadre de gestion des risques comprend un eventail exhaustif de politiques, normes, procedures, et processus concus pour identifier, mesurer, controler et attenuer les risques substantiels, dont le risque de credit.

3.1 Le risque de credit selon la terminologie d'Eco-Bank

Le Risque de Credit est le risque de perte due a l'incapacite d'un client ou d'une contrepartie a honorer ses obligations financieres. Cette situation peut survenir lorsque l'emprunteur ne veut pas honorer son engagement ou alors lorsque sa capacite de remboursement a ete alteree. Le risque de credit est qualifie de risque de credit direct lorsqu'il survient en rapport avec des facilites de credit, telles que les prets et avances, et de risque de credit indirect ou contingent (ou encore engagements par signature) lorsque le groupe a avalise des obligations contractuelles d'un client par r emission de lettres de credit et de garanties. Il y a egalement risque de credit lorsque le groupe et son client ont des obligations mutuelles d'echange (ou de mise a disposition) d'instruments financiers a une date ulterieure. Le risque de defaut avant paiement, egalement appele risque de prereglement, survient en cas de defaut ou de faillite de la contrepartie avant l'echeance du contrat et le groupe subit une perte financiere dans le processus du remplacement du contrat non execute. Lorsqu'il y a defaut du client au moment du paiement, le risque de reglement est converti en risque de credit direct.

3.2 Les structures de gestion du risque de credit

3.2.1 Le Conseil d'Administration

Le Conseil d'Administration a un droit de supervision sur la gestion des risques dans son ensemble et par l'intermediaire du Comite des Risques et du Comite d'Audit et du Respect des Normes. Le Conseil d'administration determine le type de risque de credit qu'Eco-Bank accepte d'assumer dans l'exercice normal de ses activites, c'est-a-dire l'appetit pour les risques, et fixe le profil general de risque du groupe.

· Le Comite des Risques propose les politiques de risques et la methodologie generale d'approche de la gestion des risques, et effectue le suivi de la qualite des controles, de la conformite aux politiques des risques et du profil de risque du groupe.

· Le Comite d'Audit et du Respect des Normes veille a ce que les activites financieres des unites operationnelles soient soumises a des revues et audits independants.

Le Groupe ETI Ore aussi le risque de credit a travers sa structure de gouvernance dont les responsabilites et les pouvoirs d'approbation des credits sont clairement &finis. Le Conseil d'Administration de ETI est la plus haute autorite d'approbation du credit. Il determine les lignes

d'approbation de credit a affecter a chaque filiale ainsi que le niveau d'approbation dedie a chaque responsable implique dans le processus d'octroi de credit.

3.2.2 La Direction des Risques

Cette direction est sous le controle et la supervision du Comite des Risques au niveau du groupe ETI. La Direction des Risques developpe la strategie, les principes, le cadre et les politiques de gestion des risques, et met en oeuvre des processus, methodologies et outils appropries de gestion des risques. Dans chaque filiale bancaire, la Direction des Risques du Groupe est represent& par un Departement de Gestion des Risques qui est completement independant de toutes les unites operationnelles. Le Departement de Gestion des Risques est gere par un directeur des risques qui, jusqu' a fin decembre 2009, etait place sous l'autorite administrative du Directeur General de la filiale, et sous la supervision technique (fonctionnelle) du Directeur des Risques du Groupe. Sous la nouvelle structure organisationnelle, cette fonction est dorenavant sous l'autorite du Directeur des Risques du Groupe.

3.3 La politique de gestion du risque de credit

La politique de gestion du risque de credit est basee sur « un portefeuille diversifie constitue de produits a risque limite, offerts a une clientele des marches-cibles bien &finis oil la banque a la competence necessaire pour assurer un rendement adequat des capitaux investis en tenant compte des criteres d'acceptation de risque »12

3.3.1 Un portefeuille diversifie

Il a pour but de mettre en place les limites de concentration de risque afin de les integer dans la prise de decision d'octroi de credit ; cette diversification se fait par le biais des :

· Produits,

· Industries,

· Zones geographiques,

· Profils des contreparties, etc.

iz Strategie de gestion des risques, groupe ETI, juin 2007

3.3.2 Un risque limite

Il a pour but de proposer des produits dont la banque maitrise les risques et exclut ceux

qualifies de hauts risques, notamment :

· les produits derives,

· le financement des acquisitions,

· le financement des holdings sans actifs operationnels suffisants,

· les credits sans objet valable ou peu approprie (societe de jeux, societe d'armement ou militaire, et homme politique ou parti politique).

3.3.3 Un marche cible (Target market) et critere d'acceptation de risque (CAR)

La recherche du profit maximum et la minimisation des pertes sont deux objectifs poursuivis par la banque et constituent le leitmotiv pour la mise en place de tout concours. Pour ce faire, Eco-Bank a retenu des criteres pour le marche cible et des criteres d'acceptation du Risque. C'est un document mis a jour chaque armee pour chaque filiale d'Eco-Bank ; it etudie l'environnement sociopolitique, economique et financier, ainsi que la concurrence pour identifier les secteurs d'activite moins risques et potentiellement rentables. Les principaux criteres du marche cible et d'acceptation du risque sont au nombre de douze (12), soit sept (07) pour le marche cible et cinq (05) pour l'acceptation de risques :

a- les criteres du Marche Cible Ces criteres sont les suivants :

· l'experience dans le secteur,

· les renseignements commerciaux (la reputation doit etre irreprochable, sans informations negatives (tits bonne)),

· la qualite de la gestion,

· la position sur le marche (clients, principaux animateurs du secteur a defaut d'être en position dominante),

· le chiffre d'affaires,

· un bilan audite,

· le niveau de classification (Pour les clients déjà existants dans le portefeuille, une note de 8 maximum est acceptable).

b- Les Criteres d'Acceptation des Risques (C.A.R.) Ces criteres sont les suivants :

· le taux de rentabilite minimum,

· le taux d'endettement maximum,

· le taux de liquidite minimum,

· les Fonds Propres positifs,

· le ratio de couverture des interets.

Les clients identifies par le marche cible et les criteres d'acceptation de risque sont subdivises en TIER I, TIER II et TIER III selon la taille de l'entreprise (Chiffre d'Affaires), le niveau des Fonds Propres et la rentabilite (Annexe N° 6).

3.4 L'identification du risque de credit

Eco-Bank s'expose au risque de credit a travers ses activites d'octroi de prets et avances, l'emission de garanties financieres et de bonne fin, et ses activites sur le marche financier. Dans le processus d'identification des risques au sein de chaque filiale bancaire, les analystes du risque de credit travaillent en partenariat avec les agents charges des fonctions de vente au niveau de la banque de grande clientele, de la banque de detail, de la tresorerie, des institutions financieres, ainsi que de la banque d'investissement. Les decisions relatives au credit sont basees sur une revue approfondie de la solvabilite du debiteur. Le Groupe utilise un systeme interne de notation des risques sur une echelle qui va de 1 a 10, applicable aux emprunteurs commerciaux et industriels, aux institutions financieres, etats souverains, ainsi qu'aux petites et moyennes entreprises dont les etats financiers sont fiables. Ainsi, la note d'evaluation « 1 » est attribuee aux emprunteurs qui presentent la qualite la plus haute, comparable a celle des institutions notees AAA sur l'echelle de

Standard & Poor's et la note « 10 » correspond aux emprunteurs ayant la plus basse qualite ou presentant les risques les plus eleves, de maniere identique a « D » sur rechelle de Standard & Poor's. Ces notes peuvent etre resumees ainsi qu'il suit :

· les notes de 1 a 6 sont considerees comme etant de « bonne signature »,

· les notes 7 et 8 sont des emprunteurs qui necessitent plus de precautions ou « emprunteurs en observation »,

· la note 9 est attribuee aux emprunteurs « sous surveillance »,

· la note 10 a ceux qui representent « un risque de perte totale ».

La notation des risques offre un moyen objectif de comparer des emprunteurs et des engagements dans un portefeuille donne, de mesurer et de gerer des risques de credit nonobstant les differences geographiques, des secteurs d' activite, des agents economiques et d'autres facteurs de risque pertinents en utilisant les memes normes. La note de contrepartie, aussi appelee "note de risque emetteur" est define comme le risque de defaut sur une creance a long terme non garantie, libellee en monnaie locale, sur les douze mois a venir. Elle est attribuee et approuvee lorsqu'une facilite de credit est accord& pour la premiere fois, et ensuite elle est revisee annuellement et l'occasion d'un evenement &favorable significatif. Le risque de defaut est deduit d'une analyse des etats financiers historiques et previsionnels de l'emprunteur, et de criteres qualitatifs tels que 1' evolution du secteur d' activite par rapport a l'ensemble de l' economie, la position concurrentielle de l'emprunteur dans son marche, la qualite de son Conseil d'Administration et de sa Direction, et sa capacite d'acces aux financements. La notation des emprunteurs se fait au moyen d'un outil informatique developpe par une filiale de Moody's Corporation.

3.5 La mesure du risque de credit

Dans la methodologie actuelle, le Groupe procede par attribution d'une note d'evaluation sur les emprunteurs constituant un portefeuille de credits. Ensuite, la probabilite de defaut issue de la notation de l' engagement donnee est multipliee par la norme de perte correspondante pour determiner la perte probable en cas de defaut sur l'engagement concern& Le taux moyen pondere de la perte probable fournit une mesure du profil du risque du portefeuille et de la note meme du portefeuille d' engagements.

3.6 Les techniques et outils de malitrise du risque de credit chez Eco-Bank

Le management du risque de credit chez Eco-Bank s'attache a le prevenir et au pire des cas, a le gerer sans qu'il ne puisse avoir une incidence trop importante sur son activite. une utilisation de plusieurs outils et techniques de traitement du risque de credit qui se completent afin d'assurer une couverture maximale face au risque de credit.

3.6.1 La diversification du portefeuille

Par cette technique, Eco-Bank s'assure qu'elle ne fait pas l'objet d'une concentration excessive des risques de credit par emprunteur ou groupe d'emprunteurs, par secteur d'activite ou par zone geographique.

· Concentration par emprunteur individuel : la limite d'exposition au risque de credit sur
un seul emprunteur ou groupe d'emprunteurs lies est de 7,5% des fonds propres nets,

· Diversification sectorielle : elle se base sur les secteurs identifies par le marche cible, sa limite est de 10% par secteur, a l'exception du secteur bancaire qui n'a pas de limite,

· Diversification geographique : hormis le marche local, la limite de la concentration est de 10% sur les autres pays.

3.6.2 La notation ou le rating

La notation ou Rating correspond a une note qu'Eco-Bank attribue a ses contreparties ou une operation de credit selon une methodologie interne a partir d'un logiciel appele « Moody's KMV Risk Advisor ». Son objectif est de mesurer la qualite du risque de defaut sur une creance en monnaie locale au dela des douze (12) prochains mois. Cette notation est effectuee en combinant des donnees quantitatives (bilan, compte de resultat, compte d' exploitation previsionnel, etc.) et qualitatives (type de management, certification des comptes, positionnement sur le marche, etc.). L'evaluation du risque de credit par le rating est dynamique, car elle peut evoluer en fonction de la disponibilite de nouvelles informations. Par ailleurs, le logiciel utilise pour le rating permet de comparer le niveau de risques de differentes contreparties et de determiner le niveau de pertes potentielles ainsi que le wilt du credit par rapport au risque.

Les differents types de rating a Eco-Bank sont :

· ORR (Obligor Risk Rating) : Evaluation du risque liee a l'emprunteur ou l'emetteur,

· SRR (Sovereign Risk Rating) : Evaluation du risque d'un Etat. Tableau N° 7 : Notation interne du Groupe et correspondance avec les notations externes

Notation du Groupe

Description de la notation

Correspondance avec les agences exterieures (Standard and Poors)

1 -- 6

Risque acceptable

AAA a B

7 -- 8

Risque en observation

CCC a C

9

Risque sous surveillance

C

10

Risque de perte totale

D

 

Source : Rapport d'activite 2009, Eco-Bank

3.6.3 Les garanties

Eco-Bank utilise une serie de pratiques pour attenuer le risque de credit. Le moyen traditionnel pour atteindre ce but est de demander des garanties pour toute avance de fonds, ce qui est une pratique courante dans la profession. La banque a mis en place des directives pour 1' acceptation de types specifiques de garanties ou des elements pouvant attenuer le risque de credit. Les principaux types de garanties pour les avances et prets sont :

· les hypotheques sur des maisons residentielles,

· le nantissement d'actifs (stocks, materiel, creance),

· le nantissement d'instruments financiers (titres et obligations).

Selon la Direction des Risques, les peas a long terme accordes a des grandes entreprises sont en principe moins risques ; par contre, le risque est plus eleve pour les credits aux particuliers ou les credits individuels. Par consequent, pour limiter plus le risque de pertes, la banque peut

demander des garanties supplementaires a une contrepartie des que les indicateurs de depreciation de l'encours sont mis a jour (Annexe N° 7).

3.6.4 Les engagements lies aux credits

Le premier objectif de ces instruments est de s'assurer que les fonds sont disponibles pour un client comme prev-u. Les garanties et les lettres de credit presentent le meme risque de credit que les prets. Les credits documentaires et les effets de commerce, qui representent l'engagement du Groupe pris pour le compte d'un client a autoriser un tiers a faire des tirages sur le Groupe jusqu'a un certain montant selon des termes et conditions specifiques, sont garantis par les expeditions des biens objets des credits documentaires et sont par consequent moins risques qu'un pret direct. L' engagement pour 1' extension du credit represente la part non utilisee des autorisations pour l'extension du credit sous la forme de prets, de garanties ou lettres de credit. En matiere de risque de credit, dans le cadre de l'engagement pour l'extension du credit, le Groupe est potentiellement exposé a des pertes pour un montant egal au montant total des engagements non utilises. Toutefois, le montant probable de la perte est inferieur au montant total des engagements non utilises du fait que les engagements pour l'extension du credit sont conditionnes par le respect des clients a des conditions specifiques. Le Groupe controle les echeances des engagements de credit parce que les engagements a long terme sont generalement plus risques que les engagements a court terme.

3.6.5 Le provisionnement

Les provisions pour depreciation sont prises en compte pour les besoins du reporting financier seulement dans le cas de pertes encourues a la date de cloture sur la base d'elements objectifs prouvant la perte de valeur. Du fait des differentes methodologies utilisees, le montant des pertes encourues enregistre dans les etats financiers est generalement inferieur par rapport au montant determine sur la base du modele de determination des pertes qui est utilise pour les besoins internes de gestion operationnelle et de respect des regles bancaires. La provision enregistree au bilan en fin d'exercice provient de faits objectifs de depreciation de l'actif financier en conformite avec la norme IAS 39 basee sur les criteres suivants &finis par le Groupe :

· le non-respect des echeances contractuelles en capital et en interets,

· les difficultes de l'emprunteur a generer des revenus de son investissement,

· la violation des conditions ou termes du contrat des prets,

· le debut des procedures judiciaires,

· la deterioration de la situation de l'emprunteur en termes de parts de marche,

· la deterioration de la valeur des garanties.

3.7 Le suivi et le reporting du risque de credit

Les engagements de credit des filiales font l'objet d'un suivi regulier tant au niveau des filiales elles-memes qu'a celui de la Direction des Risques du Groupe.

Au niveau des filiales, les unites d'administration du credit :

· suivent les performances des risques individuels sur une base quotidienne,

· veillent a la regularite des autorisations et des utilisations des credits,

· autorisent les decaissements des facilites de credit lorsque les conditions suspensives sont reunies,

· conduisent une revue periodique des garanties.

Ces unites sont egalement responsables de la preparation des rapports internes de gestion des risques a l'intention de leurs Directions Generales et de la Direction des Risques du Groupe. Des unites de gestion du contentieux suivent les creances compromises en vue de maximiser le recouvrement de ces creances.

Au niveau du groupe, la Direction du Portefeuille Credit surveille les engagements pris par les filiales sur des emprunteurs individuels et sur des groupements economiques, par le biais des rapports mensuels soumis par les directions des risques des filiales bancaires. Ces rapports comprennent des systemes d'alerte rapide (quick warning system) concus pour surveiller les creances compromises et les procedures de gestion des risques. Its incluent egalement des donnees detainees sur les risques de credit au portefeuille. Ces donnees permettent a la Direction des Risques du Groupe de se rendre compte du profil du risque de chaque filiale et de l'ensemble du Groupe par rapport aux emprunteurs individuels, aux poles de metier, aux secteurs d'activite, a la residence des emprunteurs, aux monnaies de financement et a la structure d'echeances des actifs. La Direction des Risques du Groupe determine l'orientation et le profil de risque du portefeuille.

Au terme de ce troisieme chapitre de notre travail, qui ouvre le quatrieme chapitre sur l'etude de cas, nous avons pu presenter la structure qui a servi de cadre a notre etude ainsi que les techniques de gestion du risque de credit utilisees et les entites en charge de cette gestion dans cette structure. Cette presentation s'est faite en deux volets, a savoir la maison-mere d'Eco-Bank et sa filiale Camerounaise. Au niveau de la gestion du risque de credit, it en decoule qu'Eco-Bank combine plusieurs techniques baties sur une politique de credit diversifiee a risque limite envers une clientele bien ciblee repondant a un canevas de risque defini par la Banque dit « criteres d'acceptation de risque ». Les developpements qui precedent constituent un ensemble d'inputs qui nous permettront d'initier l'etude de cas relative a l'application de la methode RAROC a Eco-Bank, objet de notre chapitre IV.

Dans ce chapitre, it sera question d'appliquer la technique RAROC sur les dossiers de credit mis a notre disposition. Pour ce faire, it convient de definir le perimetre de notre etude et de calculer les parametres du ratio RAROC notamment le risque inattendu dit capital economique et le risque attendu, ainsi que les revenus nets escomptes par les operations de credit, qui sont des &apes incontournables pour l'application de la methode RAROC. Il importe aussi de definir une norme minima (Ratio de base) qui servira de referentiel pour l'evaluation des opportunites que presente une operation de credit independamment des autres criteres commerciaux. Enfin, le chapitre sera cloture par quelques appreciations concernant tout a la fois les limites et les avantages d'implementer cette technique au sein d'Eco-Bank.

Avant d'entamer notre etude de cas, it nous semble important de presenter les dossiers de credits sur lesquels nous effectuerons nos travaux. En effet, lors de notre passage a Eco-Bank, nous avons eu le privilege de sojourner au sein du service corporate Banking, qui est en charge des dossiers des grandes entreprises de la sous-region CEMAC. L'on retiendra que ce service d'EcoBank Cameroun monte les dossiers de credit des entreprises localisees dans la zone CEMAC, remplissant les criteres TIER I du marche cible decrites dans l'annexe N° 6. Sur le portefeuille corporate Banking de l'annee 2009, nous avons eu l'accord d'exploiter deux dossiers dans le cadre de notre etude de cas. Par souci de confidentialite, certaines informations pouvant reveler l'identite des beneficiaires ont ete remplacees. Les annexes N° 8 et 9, qui sont des fiches d' approbation de credit resument l' ensemble des informations utiles a notre etude de cas.

Section 1 : Les differents parametres du RAROC

Les parametres necessaires a la methode RAROC peuvent etre classes en deux ensembles :

· les parametres de risque,

· les parametres financiers.

1.1 Les parametres de risque

Lorsqu'une banque prate de l'argent, elle court le risque de ne pas etre remboursee parce que l'emprunteur est devenu insolvable. Il y aura toujours une partie des credits accordes qui ne seront jamais rembourses, meme si elle s'avere souvent assez faible. Une fraction du taux d'interet sert a couvrir ces pertes. Si, par exemple, les pertes representent en moyenne 0,5 % de l'encours, la banque devra majorer de 0,5 % le taux facture aux emprunteurs. Pour ce faire, les modeles de quantification de risques de credit estiment d'abord un certain nombre de parametres (probabilite de defaut, perte en cas de defaut, l'encours en cas de defaut...). Puis, ils calculent les pertes dues au risque de credit : perte attendue et perte inattendue de chaque credit. L' agregation de ces pertes donne celui du niveau du portefeuille.

A cette fin, ils s'attachent a construire une distribution des pertes dues au risque de credit, afin d'en &duke une perte moyenne (attendue) et une perte maximale (inattendue) qui ne va etre &pass& que dans un petit nombre de cas (niveau de seuil de confiance).

Ainsi, le risque de credit dans le modele de quantification est mesure par deux parametres : la perte attendue et la perte inattendue. La perte attendue correspond a la perte moyenne attendue sur un portefeuille. Cette moyenne n' est evidemment pas la perte qui sera realisee effectivement. Elle represente une prevision economique qui decoule des pertes statistiques. Par consequent, les pertes realisees sur un credit auront peu de chance d'être identiques a cette esperance mathematique. Elles prennent des valeurs au-dessus et en dessous avec des probabilites non negligeables. Mais en moyenne elles se rapprochent de cette valeur. Les pertes attendues doivent en principe etre couvertes par les revenus generes par l'operation de credit et les pertes inattendues par les fonds propres de la banque.

1.1.1 La perte attendue (Expected Loss-EL)

La perte attendue est fonction de la probabilite de defaut (PD), de l'encours au moment du defaut (EAD) et de la perte en cas de defaut (LGD).

D'oil EL = PD X EAD X LGD

a- La probabilite de debut (PD)

La definition du defaut n'est pas uniforme entre pays, elle peut s'appliquer a un incident de paiement ou a une notion juridique l'on en convient que c'est ce qui peut fausser les comparaisons. Pour les besoins de quantification de risque, la definition du defaut doit etre constante et coherente avec celle propos& par le Comite de Bale : un defaut est considers comme realise par rapport a un debiteur particulier lorsqu'un ou plusieurs des evenements suivants est constate :

· le debiteur ne remboursera vraisemblablement pas en totalite ses dettes (principal, interests et commissions),

· la constatation d'une perte portant sur l'une quelconque de ses facilites : comptabilisation d'une perte, restructuration de detresse impliquant une reduction ou un reechelonnement du principal, des interests ou des commissions,

· un retard de plus de 90 jours sur l'une quelconque de ses obligations.

· le debiteur a introduit une procedure de faillite ou une procedure similaire pour le proteger de ses creanciers.

Nous assimilerons la constatation de l'impaye d'une anciennete de 90 jours au terme de l'echeance exigible comme evenement de defaut, conformement au reglement de la COBAC qui declasse ces impayes en creances en souffrance. Ainsi, la serie des defauts s'obtiennent par le recensement des debuts de la meme categorie de credit (portefeuille) sur une periode donnee. De ce fait, notre serie de (Wants sera le resultat d'observations empiriques du portefeuille corporate Banking. Dans les faits, it s'agit d'une analyse comportementale du portefeuille de prets aux grandes entreprises, approchee par une probabilite, c'est-A-dire, les observations defavorables rapportees a la totalite des observations et donnant lieu a une estimation de l'occurrence du defaut. Le principe suivi est la stabilite de la definition de reference du defaut gage de la coherence de la mesure.

Une extraction des donnees faite a partir de la base de donnees du portefeuille corporate Banking, nous a permis d'obtenir apres calcul la probabilite de defaut moyenne et sa volatilite. Ces donnees sont resumees dans le tableau N° 8.

Tableau N° 8 : Calcul de la probabilite de debut sur le portefeuille corporate

(
·en millions de F CFA)

Rating

Encours credit (Ci)*

Defauts (Di)*

Fi=DiaDi

Yi=Di/Ci

[1]

12 210

3

0,001

0,0002

[2]

14 534

12

0,005

0,0008

[3]

5 286

32

0,013

0,0061

[4]

4 580

275

0,114

0,0600

[5]

4 887

666

0,275

0,1363

[6]

9 697

956

0,395

0,0986

 

[7-9]

1 326

233

0,096

0,1757

[10]

1 073

244

0,101

0,2274

Total

53 593

2 421

 

Probabilite de defaut (PD)=1FiYi

0,123

Volatilite autour de PD (a)= V(1Fi(Yi-Yi)2)

0,049

Source : Auteur en se fondant sur EBC

b- La perte en cas de debut (LGD)

La perte encourue en cas de defaut ou LGD (Loss Given Default) est egale au montant de la creance moms les recouvrements estimes apres la defaillance. L' evaluation de la perte en cas de defaut tient compte a la fois des :

· Caracteristiques de l'emprunteur : situation financiere et defaut sur d'autres prets (principe de contagion),

· Caracteristiques du pret : presence ou non des garanties et valeur des garanties. Mathematiquement elle represente le complement du taux de recouvrement a l'unite. D'oii LGD = 1- Taux de recouvrement

Selon l'Accord Bale II de juin 2004, la definition des composantes du risque de credit d'un portefeuille peut se baser sur des donnees internes a l' etablissement pour certains parametres (PD notamment) et sur des estimations prudentielles pour d'autres (LGD et EAD selon l'approche IRB Foundation). Compte tenu de ce qui precede et que les donnees mises a notre disposition ne fournissent guere un historique complet, précis et coherent des taux de recouvrement, nous allons

nous appuyer sur cette possibilite qu'offre la reglementation. Dans le cadre de cette demarche prudentielle, les reducteurs de risque doivent aussi etre pris en ligne de compte, it s'agit dans les faits de corriger le niveau de perte en cas de defaut par des ponderations apres la prise en compte de la valeur des garanties en couverture du prat.

En se referant a l'article 4 du reglement COBAC R-2010/01 relatif a la couverture du risque de credit des etablissements de credit, les ponderations de 100% et 75% seront retenues respectivement pour la SOCIETE A et SOCIETE B. Le tableau N° 9, nous donne le niveau de perte en cas de defaut.

Tableau N° 9 : Calcul de la perte en cas de defaut (LGD)

(en millions de F CFA)

 

SOCIETE A

SOCIETE B

Valeur de la Garantie

1400

3260

Retenue de garantie

270

642

Total des garanties

1670

3902

Montant credit

2700

6420

Taux de recuperation

0,62

0,61

Taux de perte en cas de defaut

0,38

0,39

Ponderation reglementaire

100%

75%

LGD

0,38

0,29

 

Source : Auteur en se fondant sur EBC

c- L'encours lors du debut (EAD)

Le troisieme facteur de la perte attendue est l'encours au moment du defaut. Ce qui est exprime par l'encours ou l'exposition lors du defaut (Exposure At Default). Les encours au moment du defaut seront donc estimes par l'agregation des encours et des echeances non honorees a la date de constatation de la defaillance de la contrepartie. Notons que la demarche prudentielle demande la banque, pour le calcul de l'encours lors du defaut (EAD) sur une contrepartie defaillante sur un de ces engagements de prendre l' ensemble de ses engagements non echus.

S 'agissant des expositions pour notre cas d' etude, nous allons considerer les montants de credit accordes. Ceci revient a faire Phypothese que la defaillance de la contrepartie surviendra a la premiere echeance (RAROC a l'origine). Par ailleurs, les contreparties retenues dans notre etude

n' ont pas d'autres engagements. Ainsi, les encours lors du defaut sont a hauteur du credit accorde, soit :

· Societe A : 2 700 000 000 F CFA,

· Societe B : 6 420 000 000 F CFA. 1.1.2 La perte inattendue (Unexpected Loss-EL)

Le capital d'une banque est la seule protection contre les pertes susceptibles de survenir. Ce principe est retenu par les autorites de tutelle qui imposent de respecter un niveau minimal de capital. Celui-ci est defini selon des normes simples et universelles. Il s'agit de forfaits appliqués aux encours de credit pour obtenir le capital reglementaire. Cette approche n'integre pas les differents profils de risque des contreparties, d'ou la necessite de passer des forfaits reglementaires a des mesures plus objectives des risques.

A cette mesure objective, correspond une estimation economique du capital. Le « capital economique » est donc celui qui permet d'absorber des pertes potentielles d'un credit sur une base objective. Par definition, it est egal a ces pertes potentielles. Ce capital economique est destine a couvrir la perte inattendue (UL), &ant donne que la perte attendue est couverte par les revenus de l'operation de credit. La perte inattendue est evaluee a partir d'une distribution reelle (historique) des &faits constates, elle est consider& comme la volatilite deviant de la moyenne des ("abuts et cette volatilite est apprehend& a travers un quantile de la distribution des defauts. Ainsi, la perte inattendue est formulee par :

Perte inattendue (UL) = a X LGD X EAD Avec cy = &art type de la distribution de defaut (volatilite autour de PD)

Notons que les differents elements qui composent ce dernier parametre du risque, ont ete precedemment determines dans les tableaux N° 8 et 9.

1.2 Les parametres financiers

La formule du RAROC par operation de credit peut etre define comme suit :

Revenu de Poperation -- Cat de POperation -- Perte moyenne (EL)

RAROC --

Capital economique (UL)

Au regard de la formule precedente, les parametres financiers du RAROC sont le revenu et le cat de Poperation de credit.

1.2.1 Le revenu de Poperation

Le revenu de l'operation mesure le profit direct tire de Poperation de credit. Ce profit correspond a la difference entre la somme des interets et commissions percus du client et le montant des interets payes par la banque pour financer les ressources mises a la disposition de la clientele. La politique du Groupe Eco-Bank est de privilegier la cession des ressources intra-agence ou intrazone et le cas echeant, le recours au marche monetaire. Pour l'annee d' etude, ce prix de cession etait plafonne a 1,14 %. Ce taux sera donc utilise pour determiner le coat de financement des ressources.

L'exploitation des informations des annexes N° 8, 9, 10 et 11, nous permet de realiser le tableau N° 10.

Tableau N° 10 : Revenus sur operation de credit

(en millions de F CFA)

 

SOCIETE B

SOCIETE A

 
 
 

Interet recu

394,39

717,58

Commissions

20,25

30,82

CoCit financement

81,75

192,48

Revenu sur operation

332,89

555,92

 

Source : Auteur

1.2.2 Le coot de Poperation

Le coat de gestion represente une fraction de l'ensemble des charges d'exploitation engagees par la banque pour octroyer un credit. Au niveau global de l'activite d'octroi de credit, sa determination pose peu de difficultes particulieres. Tandis qu'au niveau d'une operation de credit,

son estimation s'avere fres delicate et exige des procedures complexes basees sur une bonne comptabilite analytique.

L'absence d'une comptabilite analytique au sein d'Eco-Bank Cameroun rend impossible la determination du wilt d'operation par credit. Pour contourner cette difficulte, nous allons utiliser les conventions internes de la banque relative a la gestion des charges. En effet, le Departement du Controle de Gestion du siege determine un coefficient representatif des charges d' exploitations titre indicatif, qui est utilise par les analystes de credit. Ce coefficient etait fixe a 58,48% du revenu genere par un dossier de credit (Impots sur les societes exclus).

En utilisant ce taux et les informations contenues dans le tableau N° 10, nous pouvons determiner le revenu net des cofits de chaque dossier de credit.

Tableau N° 11 : revenus nets sur credit

(en millions de F CFA)

 

SOCIETE B

SOCIETE A

 
 
 

Revenus sur operation

332,89

555,92

CoOts sur operation

194,68

325,10

Revenu sur operation

138,22

230,82

 

Source : Auteur

Apres avoir reuni tous les parametres constituant le RAROC, nous pouvons a present proceder a son application sur nos dossiers de credit, mais avant cela, it nous reste un dernier parametre financier a determiner. En effet, nous avons enonce plus haut que la methode RAROC est aussi un outil de mesure de performance et de decision, pour ce faire, une fois le RAROC calcule, it doit etre compare a un ratio-seuil ou une norme. Si le RAROC est superieur au ratio-seuil, on estime que le pret apporte de la valeur et devrait etre accorde.

Plusieurs indicateurs de rentabilite peuvent etre choisis comme reference pour l' evaluation de la rentabilite des operations de credit. Le choix du coefficient de rentabilite ROE (Return On Equity) comme norme semble plus indique, car it mesure la rentabilite de l'investisseur (les actionnaires).

1.3 Le coefficient de rentabilite ROE (Return On Equity)

C'est le rapport entre le resultat net et les capitaux propres. Il mesure pour les actionnaires le rendement de leur investissement. Le ROE est defini par le ratio suivant :

ROE = Resultat net / Capitaux propres

Les capitaux propres sont des fonds definitivement acquis aux actionnaires, dont la remuneration est assise sur le resultat net (capital social, primes liees au capital, reserves, report a nouveau). Cependant, le ROE peut s'averer etre un indicateur trompeur, notamment lorsque les capitaux propres ou le resultat sont tres volatiles, it serait plus judicieux de choisir un ROE moyen sur plusieurs exercices. En se referant au tableau N° 6, nous pouvons determiner les ROE successifs et moyen sur cinq annees, comme l'indique le tableau N° 12.

Tableau N° 12 : Evolution du ROE d'Eco-Bank Cameroun S.A

(en millions de F CFA)

En fin d'aercice

2005

2006

2007

2008

2009

Moyenne

 
 
 
 
 
 
 

FONDS PROPRES

3 387

8 205

8 654

10 438

16 464

9 430

 
 
 
 
 
 
 

RESULTAT NET

928

954

1 101

2 158

917

1 212

 
 
 
 
 
 
 

ROE (Return On Equity)

27,40%

11,63%

12,72%

20,67%

5,57%

15,60%

 
 
 
 
 
 
 
 

Source: CERBER Eco-Bank Cameroun S.A

Section 2 : L'Application de la methode RAROC

Les parametres financiers et de risque etant connus, nous allons proceder a l'application de la methode RAROC sur nos dossiers de credit, mais par souci de simplification de notre cas d'etude, l'aspect fiscal a ete elude.

2.1 Le Calcul des RAROC des dossiers de credit des Societes A et B

En utilisant les informations contenues dans les differents tableaux precedents et la formule du RAROC definie anterieurement, nous obtenons les resultats contenus dans le tableau N° 13.

Tableau N° 13 : Calcul du RAROC des dossiers de credit des Societes A et B

 

SOCIETE A

SOCIETE B

 
 
 

Montant credit

2700

6420

Revenus nets sur credit

138,22

230,82

Perte attendue (EL) = PD X LGD X EAD

126,85

232,58

Perte inattendue (UL) = a X LGD x EAD

50,18

92,00

 
 
 

RAROC

22,66%

-1,91%

 

Source : Auteur

Le premier constat qui se &gage de ce tableau N° 13, est que le RAROC de la societe A est positif et celui de la societe B est negatif. Ce qui signifie que le credit accorde a la societe A est createur de valeur pour la banque alors que celui de la societe B est destructeur de valeur. Une analyse plus approfondie du tableau, nous permet de constater que le revenu net &gage par le credit de la societe B ne couvre pas la perte attendue sur le portefeuille corporate (le risque moyen), ce qui explique son RAROC negatif.

Une comparaison de ces ratios RAROC avec le ROE de la banque, que nous considerons comme le rendement minimal (15,60%) pour un dossier de credit, nous enseigne que le rendement du credit de la societe A est Bien au-delh de ce taux, soit 7,06 points de plus. Par contre celui de la societe B accuse un gap de 17, 51 points. En terme de consommation de fonds propres economiques (UL), la methode RAROC necessite 50,18 millions de F CFA et 92 millions de F CFA respectivement pour le dossier de credit de la societe A et B.

Au regard du resultat obtenu, it est clair que le credit accorde a la societe B ne genere pas assez de revenus pour couvrir le risque de contrepartie et apporter de la richesse a la banque. Une revision des termes du contrat de credit doit etre envisagee ; a defaut de cette revision, le credit ne

devrait pas etre accord& S'agissant du credit a la societe A, it donne satisfaction tant au niveau de la couverture de risque, que de la rentabilite de l'operation.

La revision du terme du contrat de credit suppose la revue des parametres financiers, plus precisement le montant du credit, le taux d'interet, les commissions et les garanties. Ces variables auront un incident sur les parametres de risque, mais ces derniers ne pourront pas faire l'objet de reajustement etant donne qu'ils decoulent en grande partie de l'historique des defauts, qui sont des observations reelles de defaut du portefeuille corporate.

2.2 La simulation des parametres financiers du credit de la Societe B

Dans cette section, nous allons simuler les parametres financiers de l'operation de credit accord& a la societe pour obtenir un ratio RAROC equivalent au moins au ROE (rentabilite minimale). Pour realiser ce travail, nous avons cite un simulateur de la methode RAROC sur le progiciel EXCEL. Nous posons les hypotheses suivantes :

· un seul parametre financier est variable et les autres sont statiques,

· la distribution de defaut est statique.

2.2.1 La simulation sur le nominal du credit

En procedant A la simulation de la valeur nominale du credit, nous obtenons les resultats consignes dans le tableau N° 14 avec une comparaison de la situation initiale.

Tableau N° 14 : Simulation sur le montant du credit

 

Melia (a)

 

Simulee (b)

Ecart (b-a)

 
 
 
 
 
 
 

Montant credit

6 420

 

,
(7-,'

4
'

· ,

k ; ,--41

-308,09

Taux d'interet

4,25%

 
 
 

4,25%

0,00

Taux commission

0,48%

 
 
 

0,48%

0,00

Valeur garantie

3 902

 
 

3

871,19

-30,81

Revenus nets sur credit

230,82

 
 
 

219,74

-11,08

Perte attendue (EL) = PD X LGD X EAD

232,58

 
 
 

206,96

-25,62

Perte inattendue (UL) = a X LGD x EAD

92,00

 
 
 

81,87

-10,13

 
 
 
 
 
 
 

RAROC

-1,91%

a '

 
 
 

17,52%

 

Source : Auteur

Il ressort de cette simulation que le montant maximum que la banque peut accorder a la societe B pour etre en conformite avec sa rentabilite interne et couvrir son risque est de 6 111,91 millions de F CFA ; une variation du nominal influe sur les parametre de risque et la valeur de la garantie. Le nominal du credit vane en sens inverse du ratio RAROC. Cependant, le choix de la valeur du nominal est difficilement maitrisable par la banque du fait qu'il revient au client de le definir en fonction de son besoin.

2.2.2 La simulation sur le taux d'interet du credit

Le tableau N° 15, nous donne la situation resumee de la simulation sur le taux d'interet du credit de la societe B.

Tableau N° 15 : Simulation sur le taux d'interet du credit

 

!teeIle (a)

Simulee (b)

Ecart (b-a)

 
 
 
 

Montant credit

Taux d'interet

Taux commission

6 420

4,25%

0,48%

6 420

0,00

0,303%

0,00

 
 
 

3 902

3 902

0,00

Revenus nets sur credit

230,82

246,95

16,13

Perte attendue (EL) = PD X LGD X EAD

232,58

232,58

0,00

Perte inattendue (UL) = a X LGD x EAD

92,00

92,00

0,00

 
 
 
 

RAROC

-1,91%

 

17,53%

 

Source : Auteur

La variation du taux d'interet n'impacte que le parametre revenus nets, en Parneliorant. Le taux d'interet evolue dans le meme sens que le RAROC. Le taux minimal que la banque doit appliquer a ce dossier de credit afin de couvrir son risque et respecter son retour sur investissement est de 4,553%. Cet indicateur est un atout pertinent pour une negociation avec un client et sa definition est du domaine du banquier.

2.2.3 La simulation sur le taux de commission du credit

Comme les precedentes simulations, les resultats sont recapitules dans le tableau suivant ainsi que la comparaison avec la situation initiale.

Tableau N° 16 : Simulation sur le taux de commission du credit

 

!teeIle (a)

Simulee (b)

Ecart (b-a)

 
 
 
 

Montant credit

6 420

6 420

0,00

Taux d'interet

4,25%

4,25%

0,00

Taux commission

0,48%

 

0,605%

Valeur garantie

3 902

3 902

0,00

Revenus nets sur credit

230,82

246,93

16,11

Perte attendue (EL) = PD X LGD X EAD

232,58

232,58

0,00

Perte inattendue (UL) = a X LGD x EAD

92,00

92,00

0,00

 
 
 
 

RAROC

-1,91%

 

17,51%

 

Source : Auteur

Cette simulation est identique a celle du taux d'interet ; elle influe uniquement sur le revenu net et le niveau du taux de commission evolue dans le sens du RAROC. Un taux a 1,085% assure a la banque la couverture de son risque et un niveau identique de rentabilite a son ROE. Comme pour le taux d'interet, la maitrise de ce parametre est un atout de negociation pour la banque.

2.2.4 La simulation sur la valeur des garanties

Les resultats contenus dans le tableau N° 17, nous donne le niveau de garantie requis pour notre dossier de credit.

Tableau N° 17 : Simulation sur la valeur des garanties du credit

 

!leeIle (a)

Simulee (b)

Ecart (b-a)

 
 
 
 

Montant credit

6 420

6 420

0,00

Taux d'interet

4,25%

4,25%

0,00

Taux commission

0,48%

0,48%

0,00

Valeur garantie

3 902

-311614

230,82

164,30

Revenus nets sur credit

230,82

 

Perte attendue (EL) = PD X LGD X EAD

232,58

217,40

-15,18

Perte inattendue (UL) = a X LGD x EAD

92,00

86,00

-6,00

RAROC

-1,91%

 

17,52%

 
 

Source : Auteur

Une augmentation du niveau de garantie fait baisser le niveau de risque (EL et UL) et ameliore le ratio RAROC ; ainsi, la valeur des garanties fluctue dans le meme sens que le RAROC, mais elle vane en sens inverse des parametres du risque. Pour une couverture du risque de credit et un rendement au moins egal au ROE de la banque, la valeur des garanties doit etre de 4 066 millions de F CFA. Ceci est egalement un parametre sur lequel la banque peut s'appuyer pour une meilleure negociation avec son client.

2.3 La synthese des simulations

Ces differentes simulations nous ont enseigne que la banque peut correctement couvrir son risque de contrepartie et rechercher un niveau de rendement, qui soit au moins egal a son ROE, soit :

· en diminuant la valeur nominale du pret (maximum : 6 111,91 millions de F CFA),

· en augmentant le taux d'interet du pt.& (minimum : 4,553%),

· en augmentant le taux de commission du pret (minimum : 1,085%),

· en demandant plus de garantie (minimum : 4 066 millions de F CFA).

Rappelons que ces simulations ont ete faites, en faisant varier un parametre et en fixant les autres, mais pour une meilleure couverture des risques et la recherche d'un bon niveau de rendement du credit a accorder, une combinaison de ces differentes possibilites est souhaitable, car elle donnerait a la banque plus de marges de manoeuvre pour la negociation avec son client d'une part, et de situer son offre par rapport a celle de la concurrence d'autre part. En definitive, le travail qui a ete fait sur les simulations, pourrait constituer des balises pour orienter la banque.

A l'issue de notre etude de cas, it est evident qu'une gestion du risque de contrepartie axee sur le couple rentabilite/risque de type RAROC aboutit a une gestion plus fine du risque de credit. Les resultats obtenus par l'application de la methode RAROC sur nos dossiers de credit (notamment le dossier de la Societe B), en tenant compte des hypotheses de notre demarche, prouvent de maniere incontestable que la methode RAROC debouche sur une meilleure gestion du risque et de la rentabilite.

Section 3 : L 'appreciation de la gestion du risque a Eco-Bank Cameroun et de la methode RAROC

La distribution du credit implique une prise de risque, principalement le risque de defaillance de l'emprunteur, qui est inherent a cette activite. Son bon fonctionnement suppose non seulement que ce risque soit correctement maitrise et reduit par le jeu de garanties, mais aussi qu'il puisse etre couvert par des marges appropriees. Or, force est de constater que, pour differentes raisons, cette couverture n' est pas toujours correctement assuree par les banques. C' est le cas egalement pour Eco-Bank Cameroun.

3.1 Les critiques a 'regard de la gestion du risque de credit a Eco-Bank Cameroun

L'exacerbation de la concurrence dans le segment des grandes entreprises (corporate) a entraine une erosion des marges qui ne permet pas toujours a la banque de couvrir la totalite des charges et risques inherents au credit accorde (cas du credit accorde a la Societe B). C'est le constat qui se &gage de notre etude de cas, le risque de contrepartie sur certains dossiers de credit corporate est mal pris en compte et mal tarife a l'heure actuelle par la banque. Cet etat de fait tient a des causes internes et externes a l'etablissement de credit.

3.1.1 Les causes internes

S'agissant des causes internes, nous pouvons citer :

· l'inexistence d'une comptabilite analytique, qui ne permet pas de mesurer avec precision les composantes du coilt d'un credit et sa rentabilite,

· la pratique de perequations entre les segments d'activites, notamment les limites de concentration de credit (par produits, par industries, par zones geographiques et par profils des contreparties) fixees par le siege a ses filiales. Ces limites sont strictes et doivent etre respectees dans la prise de decision d'octroi de credit par les filiales. Le respect de cette exigence peut entrainer la prise des mauvais risques au detriment des bons.

· la demarche commerciale qui privilegie l'approche « relation avec le client » par rapport a une approche «risque/rentabilite », qui conduit a sacrifier les marges sur credit pour conserver la relation, supposee a priori globalement rentable avec le client, sans une etude serieuse.

3.1.2 Les causes externes

La principale cause est la concurrence qui est insuffisamment regulee par 1' exigence de rentabilite et de couverture de risque. La concurrence entre les etablissements de credit s'est accrue sur le segment des grandes entreprises. En effet, les banques estiment qu'il est moms risque que le segment des autres activites, notamment celui des PME-PMI. Cela s'illustre a travers le portefeuille corporate d'Eco-Bank Cameroun, pour l' annee 2009 ; it represente plus de 53% des credits accordes. Mais on peut egalement ajouter la force de negociation des grandes entreprises, qui maitrisent mieux les subtilites du monde bancaire.

3.2 L'apport de la methode RAROC a Eco-Bank Cameroun

L'application de la methode RAROC dans le cadre de la gestion du risque de credit peut s'effectuer dans plusieurs contextes et a plusieurs niveaux de la banque ; l'implementation d'une telle technique au sein d'une banque comme Eco-Bank Cameroun peut contribuer a pallier les insuffisances observees sur sa gestion du risque de credit et contribuer a une meilleure rentabilite de la banque. L'apport de la methode RAROC peut se resumer en trois ensembles.

3.2.1 L'apport sur le plan strategique

La gestion du risque et de la rentabilite sont indissociables. D'une part, les risques ont un incident sur le resultat, d'autre part, la prise de risques est la condition d'une meilleure rentabilite future. Faire confronter ces deux notions a pour vocation de donner une meilleure structure du portefeuille de credit de la banque. La methode RAROC peut etre un instrument de gestion du portefeuille de credit en comparant le couple Rentabilite/Risque a plusieurs niveaux (transaction, client, produit, portefeuille, etc.), en assurant a la banque le pilotage dynamique de ses operations.

· une vision interne sur les risques pris dans une perspective d'amelioration de la qualite du portefeuille de credit,

· une comparaison des portefeuilles et des activites tenant compte des risques encourus,

· un arbitrage entre activites a developper, a maintenir ou a abandonner.

3.2.2 L'apport sur le plan operationnel

Sur le plan operationnel son apport est multiple :

· une tarification qui permet d'optimiser la rentabilite des fonds propres par rapport aux risques, en appliquant une tarification differenciee des credits, qui consiste a calculer pour chaque credit des conditions de pret tenant compte de ses caracteristiques. Cette approche permet de facturer pour chaque client un prix refletant le cout reel du pret,

· un outil de decision, la methode RAROC permet au gestionnaire de prendre ses decisions en se fondant sur des bases objectives et justifiables,

· un outil de mediation entre le front et le back office ; le dialogue est souvent difficile entre le front et back office, la methode RAROC peut jouer le role de mediateur, en contribuant de ce fait a une comprehension reciproque. En effet, ladite methode permet d'eviter une reponse exclusive d'acceptation ou de refus d'octroi de credit. Elle donne ainsi au front office la possibilite de negocier les conditions du pret avec le client.

· un suivi des performances, la methode RAROC calcule le revenu genere et affecte le capital requis au credit en tant qu'element d'un processus pour determiner le taux de rendement ajuste au risque. L'objectif ici est de mesurer la contribution de chaque pret dans la rentabilite globale de la banque et le comparer a l'objectif recherché.

3.2.3 L'apport comme outil de risk management

Pour la fonction de management de risque, l'objectif primordial est la determination de la structure financiere optimale de la banque. Ce processus implique d'estimer dans quelle mesure le risque (EL et UL) relatif a chaque pret contribue au risque total de la banque. Par consequent, it faut rechercher le niveau optimal de revenus et de fonds propres qui couvrent le risque de chaque pret.

3.3 Les limites de la methode RAROC

En depit de se apports multiples, la methode RAROC presente un certain nombre de limites qu'il convient de souligner.

3.3.1 La forte sensibilite aux parametres de risque et financiers

La methode RAROC est tres sensible aux principes de calcul de ses parametres et aux hypotheses fixees. Ces derniers (parametres) comportent souvent des aspects subjectifs, ce qui peut affecter fortement la valeur du RAROC.

3.3.2 Le niveau d'expertise du personnel

L'utilisation de l'outil RAROC requiert une assimilation de plusieurs concepts, notamment financier, comptable, statistique, et de controle de gestion. Une mauvaise assimilation ou un manquement de ces notions induira de mauvaises interpretations des resultats par l'utilisateur, qui aboutiront sur la prise de mauvaises decisions.

3.3.3 La contrainte du marche

L'environnement dans lequel doit etre appliquee la methode RAROC a une importance indeniable, car une application sans discernement de cette methode pourrait se traduire par des pertes des parts de marche significatives sur un marche hautement concurrentiel.

3.3.4 La contrainte de edit

La mise en oeuvre de la methode RAROC necessite des investissements en termes financier et organisationnel, elle doit repondre a un besoin reel de l' etablissement de credit et de l' exigence du marche sur lequel opere la banque.

L' application de la methode RAROC sur deux dossiers du portefeuille corporate, nous a permis d'illustrer cette methode de maniere pratique. A travers cet exercice, nous avons pu voir qu'elle repond de maniere formelle a plusieurs besoins et apporte des solutions multiples aux preoccupations de la banque en matiere de gestion de la rentabilite assortie aux risques de credit. Cependant, son application au sein d'une banque est loin d'être aisee et requiert des prealables indispensables a une utilisation efficace comme moyen de gestion du risque de credit.

CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE

Au terme de cette deuxieme partie de notre travail, nous avons cherche a toucher du doigt la gestion du risque de credit au sein d'une banque. Premierement, nous avons presente cette banque ainsi que la maniere dont elle apprehende et gore le risque de contrepartie. En second lieu, nous avons applique la methode RAROC «Risk Adjusted Return On Capital» sur des dossiers de credit de cette banque, en definissant d'abord tous les parametres «inputs» necessaires a la methode RAROC et ensuite, en appliquant la methode. A l'issue de Petude, nous avons tire la conclusion selon laquelle, certains dossiers de credit n'etaient pas correctement couverts en termes de risque et que le rendement de ces dossiers est en deca du minimum de la rentabilite de la banque. Cette partie de notre travail s'est achevee par tine appreciation de la maniere dont le risque est Ore au sein d'Eco-Bank Cameroun et des perspectives d'utilisation de la methode RAROC.

CONCLUSION GENERALE

Le secteur bancaire Camerounais a connu de profondes mutations ces dernieres annees. Comme l'attestent notamment la restructuration de plusieurs banques, le desengagement de l'Etat, la forte implication des prives et la concurrence vive entre les banques, particulierement sur certains segments d' activite, comme le pret aux entreprises. Ces mutations sont source de preoccupation et exigent que les banques se dotent d'instruments de gestion fiables pouvant assurer l'atteinte de leur objectif et leur perermite. La gestion du risque de credit longtemps negligee fait partie aujourd'hui des preoccupations majeures des banques, car le metier du banquier a subi bien des mutations. Il s'agit aujourd'hui d'offrir des services de qualite et a forte valeur ajoutee, ce qui correspond a une nouvelle conception de l'intermediation financiere, ou le risque occupe une place de choix.

A cet effet, dans le cadre de notre etude, nous nous sommes pose la question de savoir : si dans le cadre de la gestion du risque de contrepartie, une methode de gestion axee sur le couple rentabilite/risque de type RAROC pourrait aboutir a une gestion plus fine du risque de credit ? Pour repondre a cette question, nous avons postule qu'une technique de couverture du risque de contrepartie basee sur une approche tarifee du risque pourrait mieux apprecier le risque de credit. Aussi, pour proposer cette solution de couverture du risque aux banques, avons-nous defini notre travail en deux parties composees chacune de deux sous-parties.

La premiere partie du travail visait l'aspect theorique de notre etude. Le chapitre I a servi decrire le corpus theorique dans le domaine du risque de credit, notamment les generalites sur la banque, ses activites, ses risques et de maniere plus specifique, les risques du credit bancaire et les problemes que souleve sa gestion. Des solutions de gestion du risque de credit ont ete fournies par le chapitre II qui s'est appesantie sur les differentes techniques de gestion du risque ainsi que sur la methode que nous proposons d'appliquer (RAROC). Cette solution a le merite d'integrer la notion de risque dans l'analyse de la rentabilito et d'assurer une gestion active du risque permettant de mieux allouer les fonds propres et mieux definir les revenus futurs du credit. Il se presente comme le rapport entre la marge nette previsionnelle apres deduction des pertes moyennes anticipees et les fonds propres economiques necessaires pour couvrir les pertes non anticipees. Le parametre du risque est introduit differemment a deux niveaux :

· d'abord, le revenu genere par le credit est corrige par la perte moyenne, dite egalement « perte attendue ou anticipee » a couvrir par 1' operation objet de cette perte, pour aboutir a un revenu ajuste au risque,

· ensuite, la perte inattendue ou non anticipee, appelee aussi capital economique, qui ne doit pas etre couverte par le revenu de la transaction mais bien plus par les fonds propres de la banque.

La deuxieme partie de notre travail constitue la partie pratique, la demarche adopt& qui est celle d'une etude de cas, nous a amene a appliquer la technique de gestion du risque par la methode RAROC a Eco-Bank Cameroun. Le chapitre III nous a donc permis de decrire cette banque (la maison mere et la filiale) dans son evolution historique, ses activites, son fonctionnement et ses pratiques de gestion du risque de contreparties. Fort de cette description analytique, l'application proprement dite de la methode RAROC a fait l'objet du chapitre IV. Ainsi, les resultats de notre exercice d'application et l'appreciation de la gestion du risque a Eco-Bank Cameroun d'une part, et de la methode RAROC d'autre part, nous ont permis de faire ressortir les apports et les limites de cette methode a Eco-Bank Cameroun.

L'application de la methode RAROC dans la gestion du risque de credit apporte de nombreuses solutions aux preoccupations du monde bancaire. Plusieurs banques de l'Occident l'ont adopte dans leur management en matiere de gestion du risque de credit mais aussi comme outil de mesure de performance. Dans le contexte de mutation inexorable du systeme bancaire Camerounais, Eco-Bank a interet a revoir sa gestion du risque de credit et de l'orienter vers une tarification du risque qui optimise le couple rentabilite/risque. La mise en place d'un outil comme RAROC assurera une couverture de risque sur des bases objectives. Par ailleurs, la methode RAROC utilise un modele interne de quantification du risque qui est conforme a l'accord de Bale II, dont l'adoption par les banques de la region CEMAC est imminente13. En outre, elle donnera a la banque un avantage evident sur la concurrence par rapport a la gestion strategique et operationnelle de l'activite.

Cependant, l'adoption de cette methode requiert des prealables incontournables et tres cofiteux a mettre en place. Elle exige que la banque soit consciente des limites qu'elle souleve et qui peuvent se traduire par des decisions erronees. Certes, certaines limites sont contournables, mais it

COBAC, mise en oeuvre de Bale II dans la CEMAC, Libreville, COBAC, 2009

serait utopique de croire que cette seule methode soit la reponse a toutes les questions que pose le risque de contrepartie. La methode RAROC doit etre consider& comme un outil supplementaire de gestion de l'activite bancaire. En definitive, son efficacite et la qualite de ses resultats dependent de la maniere dont la banque compte l'utiliser.

LISTE DES ANNEXES

Annexe N° 1 : Calcul du ratio de couverture des risques (Norme de solvabilite) Annexe N° 2 : Calcul du ratio de couverture des immobilisations

(norme d'equilibre financier)

Annexe N° 3 : Controle des normes de division des risques (norme de gestion) Annexe N°4 : Declaration des credits en faveur des actionnaires ou associes, des administrateurs, des dirigeants et du personnel (norme de gestion)

Annexe N° 5 : Calcul du rapport de liquidite (norme de liquidite) Annexe N° 6 : Tableau recapitulatif des criteres du Marche Cible (Target Market) et d'acceptation de risque (CAR) en fonction des TIERS Annexe N° 7 : Formes de garanties par types de credits

Annexe N° 8 : Fiche d'approbation de credit a la Societe A Annexe N° 9 : Fiche d'approbation de credit a la Societe B Annexe N° 10 : Tableau d'amortissement pr.& Societe A Annexe N° 11 : Tableau d'amortissement pret Societe B

OUVRAGES

· Centre de Formation de la Profession Bancaire, L'entreprise banque, Paris, CFPB, 2010.

· CLAVET H, Etablissement de credit, Paris, Economica, 2007.

· COHEN E., Analyse financiere, Paris, Economica, 1993.

· MARTINET A et SILEM A, Lexique de gestion, 5e edition, paris, Dalloz, 2000.

· NGANGA I, La reglementation bancaire en Afrique Centrale, Yaounde, COBAC, 2004.

· ROUVEYRAN J C, Le guide de la these et memoire, Paris, Maisonneuve et larosse, 1999.

· SOUSI-ROUBI B, Lexique de banque et de bourse, 3e edition, Paris, Dalloz, 1990.

· TANGAKOU SOH R., Le systeme bancaire et financier du Cameroun, Douala, collection ROTAS, octobre 2007.

ARTICLES, REVUES ET MEMOIRES

· BOUIDER L, Les outils de gestion du risque de credit : le cas de BNP Parisbas, Lyon, Universite de Lyon, Novembre 2008.

· DJOMINOVA A et KOSTARELOU J, Tarification economique des credits et l'approche RAROC, Paris, 21 fevrier 2001.

· EL YOUSFI I, RAKIB 0 et CHEMAL S., le cofit des credits et le RAROC, Casablanca, Institut superieur de Commerce et d'Administration des Entreprises, 2004-2005.

· FOX M, Mesure et modelisation du risque systematique d'un portefeuille de credits aux particuliers, Louvain, Universite Catholique de Louvain, 2008.

· GODOWSKI C, L'assimilation de la methode RAROC en milieu bancaire, Paris, Universite Francois RABELAIS, 2004

· Groupe les Echos, Les Echos N°21125, Paris, News letters, Decembre 2009.

· KRUTZ D, L'analyse de la performance des banques au Pays-Bas, Amsterdam, Economic letters, 2004)

· STIGLITZ J et WEISS A, Credit rationing in markets with imperfect information, Washington, The American Economic Review, 1981.

NOTES DE COURS

· AMBASSA Leonard, Methodologie de la recherche, Master CF II, Yaounde, UCAC, 20072008.

· NDOUMBE S, Controle de gestion dans les banques, MSTCF II, Yaounde, UCAC, 20062007.

DOCUMENTATIONS PROFESSIONNELLES

· Banque des Etats de l'Afrique Centrale, Direction des Etudes et de la Documentation, Organisation monetaire et bancaire des Etats de l'Afrique Centrale, 3e edition, Yaounde 1987.

· Commission Bancaire de l'Afrique Centrale, Mise en oeuvre de Bale II dans la CEMAC, COBAC, Libreville, Juillet 2009.

· Eco-Bank Cameroun, Risk rating methodology, Douala, EBC, juin 2007.

· Eco-Bank Cameroun, Target market and strategy 2007, Douala, EBC, 2007.

· Groupe Eco-Bank, les principles de credit, Lome, ETI, 2006.

· Groupe Eco-Bank, Rapport annuel 2008, Lome, ETI, 2009.

· Groupe Eco-Bank, Rapport annuel 2009, Lome, ETI, 2010.

· Groupe Eco-Bank, Strategie de gestion des risques, Douala, EBC, juin 2007.

· Pricewaterhouse et Coopers, La gestion des risques, Douala, 2007

· Secretariat general Conseil National du Credit, Recueil des textes relatifs a l'exercice de l'activite des etablissements de credit, Yaounde, Montparnasse, 31 juillet 1997.

SITES INTERNET

· www.bceao.int

· www.beac.int

· www.ecobank.com

· www.google.fr

· www.memoireonline.com

· www.wikipedia.org

SOMMAIRE

DEDICACE II

REMERCIEMENTS III

SIGLES ET ABREVIATIONS IV

LISTE DES TABLEAUX ET FIGURES VI

INTRODUCTION GENERALE 1

PREMIERE PARTIE : L'APPROCHE THEORIQUE DE LA GESTION DU

RISQUE DE CREDIT 7

8

CHAPITRE I : LE CADRE CONCEPTUEL DU RISQUE DE CREDIT
Section 1 : Les generalites sur la banque, ses métiers et ses activites

1.1 La definition de la banque 8

1.1.1 L 'intermediation bancaire 9

1.1.2 Les prestations des services connexes 9

1.1.3 Les prestations de services d'investissement 9

1.2 Les differents types de banques 9

Section 2 : Le credit et les risques bancaires 10

2.1 Le credit bancaire 10

2.1.1 La definition du credit bancaire 10

2.1.2 La typologie des credits bancaires 11

2.2 La notion du risque 14

2.3 Les risques bancaires 15

2.3.1 Les risques bancaires 15

2.3.2 Les risques operationnels 16

2.3.3 Les risques de gouvemance 17

Section 3 : Le risque du credit bancaire .. 17

3.1 L'histoire de l'evolution du risque de credit 17

3.1.1 La periode coloniale a l'independance 18

3.1.2 De l'independance A la crise bancaire des annees 1980 18

3.1.3 De la crise bancaire a nos jours 19

3.2 La definition du risque de credit 19

3.2.1 Le risque de non remboursement 20

3.2.2 Le risque d'immobilisation 20

3.3 Le risque dans la relation banque/client 21

3.3.1 La selection adverse 21

3.3.2 L'alea moral 22

3.4 Les facteurs influencant le risque de credit 22

3.4.1 Les facteurs endogenes au client 22

3.4.2 Les facteurs exogenes au client 23

CHAPITRE II : LES METHODES DE GESTION DU RISQUE DE CREDIT 25

Section 1 : La gestion du risque de contrepartie selon les normes reglementaires 26

1.1 Les normes internationales ou du Comite de Bale 26

1.1.1 Les normes de Bale II 27

1.1.2 Les methodes de calcul du risque de credit selon Bale II 29

1.1.3 Les normes a venir : Bale III 31

1.2 Les normes CEMAC 31

1.2.1 La norme de solvabilite 32

1.2.2 La norme d'equilibre financier 32

1.2.3 La norme de gestion 33

1.2.4 La norme de liquidite 33

Section 2 : La gestion du risque de contrepartie selon les techniques de la science de gestion 34

2.1 Les techniques classiques de la gestion du risque de credit 34

2.1.1 La selection des contreparties 34

2.1.2 La prise de garantie 35

2.1.3 La diversification des engagements 35

2.1.4 L'assurance credit 36

2.1.5 Les techniques quantitatives 36

2.1.6 La syndication 37

2.2 Les techniques recentes de la gestion du risque de credit 37

2.2.1 La titrisation 37

2.2.2 La cession des credits 38

2.2.3 Les derives de credit 38

2.2.4 La technique de tarification du risque de credit 39

Section 3 : la methode RAROC o Risk Adjusted Return On Capital » 40

3.1 La definition et la demarche de la methode RAROC 40

3.1.1 La definition de la methode RAROC 40

3.1.2 La demarche de la methode RAROC 41

3.2 Les differents types de RAROC 44

3.2.1 Le RAROC a l'origine 44

3.2.2 Le RAROC residuel 44

3.2.3 Le RAROC annuel 44

3.2.4 Le RAROC complet 45

CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE 46

DEUXIEME PARTIE : L'APPROCHE PRATIQUE DE LA GESTION DU RISQUE

DE CREDIT PAR LA METHODE RAROC 47

CHAPITRE III : LA GESTION DU RISQUE DE CREDIT CHEZ ECO-BANK 48

Section 1: La presentation de la maison mere : Eco-Bank Transnational Incorporated 48

1.1 L'historique de la creation d'Eco-Bank 48

1.2 L'implantation geographique d'Eco-Bank Transnational Incorporated 49

1.3 Le capital du groupe Eco-Bank Transnational Incorporated 49

1.4 Les organes de decision du groupe Eco-Bank Transnational Incorporated 49

1.4.1 Le Conseil d'Administration 50

1.4.2 Le Comite de Gouvernance 50

1.4.3 Le Comite d'Audit et de Respect des Normes 50

1.4.4 Le Comite des Risques 51

1.4.5 Le Conseil d'Administration des filiales 51

1.4.6 Le Comite Executif de Gestion du Groupe 52

1.4.7 Le Comite de Direction de la filiale 52

1.5 Les services et produits du groupe Eco-Bank Transnational Incorporated 52

1.6 La strategie du Groupe Eco-Bank Transnational Incorporated 53

1.7 Les performances du Groupe Eco-Bank Transnational Incorporated 54

Section 2 : la presentation d'Eco-Bank Cameroun S.A 55

2.1 L' identifi cation d' Eco-Bank Cameroun S.A 55

2.2 Le capital d'Eco-Bank Cameroun S.A 55

2.3 Les renseignements relatifs a l'activite d'Eco-Bank Cameroun S.A 56

2.3.1 Les produits phares d'Eco-Bank Cameroun 57

2.3.2 Les types de transferts rapides 57

2.3.3 Les produits electroniques de la banque 57

2.4 L'organisation Interne d'Eco-Bank Cameroun S.A 58

2.4.1 Les directions fonctionnelles 58

2.4.2 La Direction Commerciale 58

2.5 L'evolution recente d'Eco-Bank Cameroun S.A 59

Section 3 : La gestion du risque de credit par Eco-Bank-Cameroun 60

3.1 Le risque de credit selon la terminologie d'Eco-Bank 61

3.2 Les structures de gestion du risque de credit 61

3.2.1 Le Conseil d'Administration 61

3.2.2 La Direction des Risques 62

3.3 La politique de gestion du risque de credit 62

3.3.1 Un portefeuille diversifie 62

3.3.2 Un Risque limite 63

3.3.3 Un Marche cible (Target market) et critere d'acceptation de risque (CAR) 63

3.4 L'identification du risque de credit 64

3.5 La mesure du risque de credit 65

3.6 Les Techniques et outils de maitrise du risque de credit chez Eco-Bank 66

3.6.1 La diversification du portefeuille 66

3.6.2 La notation ou le rating 66

3.6.3 Les garanties 67

3.6.4 Les engagements lies aux credits 68

3.6.5 Le provisionnement 68

3.7 Le suivi et le reporting du risque de credit 69

CHAPITRE IV : L'ETUDE DE CAS : APPLICATION DE LA METHODE RAROC 72

Section 1: les differents parametres du RAROC 72

1.1 Les parametres de risque 73

1.1.1 La perte attendue (Expected Loss-EL) 73

1.1.2 La perte inattendue (Unexpected Loss-EL) 77

1.2 Les parametres financiers 77

1.2.1 Le revenu de l'operation 78

1.2.2 Le cofit de l'operation 78

1.3 Le coefficient de rentabilite ROE (Return On Equity) 80

Section 2 : l'Application de la mithode RAROC 80

2.1 Le Calcul des RAROC des dossiers de credit des Societes A et B 81

2.2 La simulation des parametres financiers du credit de la Societe B 82

2.2.1 La simulation sur le nominal du credit 82

2.2.2 La simulation sur le taux d'interet du credit 83

2.2.3 La simulation sur le taux de commission du credit 83

2.2.4 La simulation sur la valeur des garanties 84

2.3 La synthese des simulations 85

Section 3 : L'appreciation de la gestion du risque a Eco-Bank Cameroun 86

et de la methode RAROC

3.1 Les critiques a regard de la gestion du risque de credit a Eco-Bank Cameroun 86

3.1.1 Les causes internes 86

3.1.2 Les causes externes 87

3.2 L'apport de la methode RAROC a Eco-Bank Cameroun 87

3.2.1 L'apport sur le plan strategique 87

3.2.2 L'apport sur le plan operationnel 88

3.2.3 L'apport comme outil de risk management 88

3.3 Les limites de la methode RAROC 88

3.3.1 La forte sensibilite aux parametres de risque et financiers 89

3.3.2 Le niveau d'expertise du personnel 89

3.3.3 La contrainte du marche 89

3.3.4 La contrainte de coed 89

CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE 90

CONCLUSION GENERALE 91

LISTE DES ANNEXES 94

BILIOGRAPHIE 95

TABLE DES MATIERES 97

ANNEXES 103

ANNEXE N° 1

Calcul du ratio de couverture des risques (Norme de solvabilite)

Fonds propres nets corriges

X19

 

1,00

A

Credits a la clientele ponderes a 100%

COE8

 

1,00

 

Titres d'investissement

B659

 

1,00

 

Titres en souffrance

B669

 

1,00

 

Titres de placement et de transaction

El B9

 

1,00

 

Autres titres de participations

B639

 
 

1,00

Acceptations a payer

M219

 

1,00

 

Garanties de remboursement de credit

M259

 

1,00

 

Autres ouvertures de credit confirmes

M239

 

1,00

 

Credits directs aux Etats de la CEMAC ponderes a 100%

X888R

 

1,00

 

Creances sur les correspondants CEMAC en cote 4

X76BU

 

1,00

 

Creances sur les correspondents exterieurs en cote 4

X76BZ

 

1,00

 

Creances en souffrance

E8B9

 

1,00

 

Credits garantis par une hypotheque ferme de ler ou de 2nd rang

COE7

 

0,75

 

Credits directs aux Etats de la CEMAC ponderes a 75%

X88BS

 

0,75

 

Creances sur les correspondents CEMAC en cote 3

X76BT

 

0,75

 

Creances sur les correspondants exterieurs en cote 3

X76BY

 

0,75

 

Avances sur stocks

F9

 

0,50

 

Credits d'accompagnement

49

 

0,50

 

Escompte commercial

J9

 

0,50

 

Ouvertures de credits documentaires confirmes

M229

 

0,50

 

Confirmations de credit documentaires

L039

 

0,50

 

Encours financier des contrats de credit-bail en force

N4D9

 

0,50

 

Credits directs aux Etats de la CEMAC ponderes a 50%

X88BT

 

0,50

 

Creances sur les correspondents CEMAC en cote 2

X76BS

 
 

0,50

Creances sur les correspondents exterieurs en cote 2

X76BX

 

0,50

 

Creances sur les correspondants exterieurs assimiles a la cote 2

COB9

 

0,50

 

Affacturage

K9

 

0,20

 

Credits a ('exportation

G9

 

0,20

 

Credits directs aux Etats de la CEMAC ponderes a 20%

X88BU

 

0,20

 

Creances sur les correspondants CEMAC on cote 1

X76BR

 

0,20

 

Creances sur les correspondants exterieurs en cote 1

X76BW

 

0,20

 

Cautions et avals par actes separes

L029

 

0,20

 

Cautions et avals

M249

 
 

0,20

Autres garanties

M299

 

0,20

 

Risques ponderes brute

X23

 
 

B

Garanties deductibles des engagements ponderes a 100%

X04BS

 

1,00

 

Garanties deductibles des engagements ponderes a 75%

X04BT

 

0,75

 

Garanties deductibles des engagements ponderes a 50%

X04BU

 

0,50

 

Garanties deductibles des engagements ponder& a 20%

X04BV

 

0,20

 

Complement de provisions a constituer sur creances douteuses

X24

 

1,00

 

Total risques ponderes a 100% beneficiant d'un accord de classement de la BEAC

X91

 
 

0,50

Total risques ponder& a 75% beneficiant d'un accord de classement de la BEAC

X92

 

0,38

 

Total risques ponderes a 50% beneficiant d'un accord de classement de la BEAC

X93

 

0,25

 

Total risques ponder& a 20% beneficiant d'un accord de classement de la BEAC

X94

 

0,10

 

Provisions a constituer

X09

 

1,00

 

Montants deductibles des risques ponderes bruts

X25

 
 

C

Risques ponderes nets

X26

 
 

D=B-C

 

ANNEXE N° 2

Calcul du ratio de couverture des immobilisations (norme d'equilibre financier)

Immobilisations en ex
·loitation bancaire

BOB

 

Immobilisations en location simile

BOC

 

Immobilisations aci uises en realisation de
·aranties

BOE

 

Immobilisations non louees

BOU

 

Autres immobilisations

BOF

 

Immobilisations co
·orelles en cours

B30

 

Avances et acorn
·tes sur immobilisations

B40

 

De
·Ots et cautionnements

B50

 

' utres titres de
· artici
· ations

B63

 

Titres de l'activite du
·ortefeuille

B64

 

Titres d'investissement 'rives

B6E

 

Titres d'investissement
·ublics

B6F

 

Titres en souffrance

B66

 

Autres avances en com
·tes courants

B6H

 

Immobilisations cor
·orelles

X28

A

' utres em
· runts auires des corres
·
ondants

F8C

 

Pitts et com
·tes A terme des corres. indents

E4B

 

Excedent des em
·runts bancaires A
· lus de cin. ans sur les 'Olds de meme nature

X29

 

Autres ca
· itaux iermanents

X03

 

Fonds
· ro
· res nets corri . es

X19

 

Ressources
· ermanentes

X30

B

 

ANNEXE N° 3

X19

X68

X69

X70

A B= AX 15%

C = A X 45%
D= AX 800%

Fonds propres nets corrig6s

Seuil des wands risques

Engagements ponderas maximum sur un mime clabiteur dupes

B S C&D

IN1111111111111111111111111MIMMINIMMIIIIIIIIMIMINIIMIIIIIIMMIIMINEMIIIMINIME
ME11111111111111111111111111111
·111MIIIIIMININ1111111111111111111111111

Controle des normes de division des risques (norme de gestion)

ANNEXE N° 4

Declaration des credits en faveur des actionnaires ou associes, des administrateurs, des dirigeants
et du personnel (norme de gestion)

Fonds propres nets X16

Maximum engagements individuels sur actionnaires ou associes, administrateurs, dirigeants et X72 B=AX 5%

Maximum des engagements globaux sur actionnaires ou associes, administrateurs, dirigeants et X73 C = A X 15%

ANNEXE N° 5

Calcul du rapport de liquidite (norme de liquidite)

SoIde
· reteur de tresorerie a vue ou a moms d'un mois

X34

 

1,00

 

SoIde debiteur de recouvrement

X36

 

1,00

 

Excedent li
·nes interbancaires re ues

X44

 

1 00

 

Possibilites de refinancement BEAC inutilisees

Y10

 

1 00

 

Credits a lon
· terme

COC

 

0 75

 

Credits a mo en terme

C1B

 

0 75

 

Credits a court terme

B

 

0,75

 

Corn
·tes debiteurs de la clientele

C7B

 

0 10

 

· utres sommes dues
·ar la clientele

C86

 

0,10

 

Disponibilites a vue ou a moans d'un mois

X45

 
 

A

SoIde em
· runteur tresorerie a vue ou a moans d'un mois

X35

 

1,00

 

SoIde crediteur de recouvrement

X37

 

1,00

 

SoIde crediteur re
·ularisation

X38

 

1,00

 

SoIde crediteur des divers

X41

 

1,00

 

SoIde crediteur succursales et a
·ences locales

X42

 

1 00

 

Excedent li
· nes interbancaires donnees

X43

 

1 00

 

Bons de caisse

H51

 

0 50

 

Certificats de de
·ots

H52

 

0 50

 

·
· -./1a1WIIOLL.W.JPALI11
·121JukAill

H53

 

0,10

 

Plans d'e
·ar
·ne retraite

H54

 

0,10

 

· utres com
·te a re
·ime s
·ecial

H55

 

0 10

 

Corn
·tes de de klits a terme

H61

 

0 50

 

Corn
·tes courants crediteurs

H71

 

0 25

 

Corn
·tes de che
·ues crediteurs

H72

 

0 25

 

Corn
·tes sur livrets

H73

 

0 10

 

De
·ots de
·arantie re us de la clientele

H74

 

0,25

 

De
·ots de
·arantie de credit-bail

H77

 

0,25

 

· utres corn
·tes crediteurs

H8B

 

0,25

 

En
·a
·ements sur ordre de la clientele

M20

 

0,02

 

Exigibilltes a vue ou a moans d'un mois

t-Ftirkv ri ?

X46

 
 

B

 

ANNEXE N° 6

Tableau recaoitulatif des criteres du Marche Cible (Target Market) et d'acceptation de risque
(CAR) en fonction des TIERS

Criteres

Tier I

Tier II

Tier III - Non Target

-

 
 
 

Experience dans le secteur (annees)

Minimum 5

Minimum 3

Minimum 3

Renseignements commerciaux (Reputation)

Tres bonne

Tres bonne

Tres bonne

Quake de management

Tres bonne

Bonne

Assez bonne

Position sur le marche

Dominant ou 3
premiers acteurs

Parmi les

principaux concurrents

Bien connue sur le marche

C.A. minimum

Minimum 20

Milliards independamment

du secteur
d'activite

Superieur ou egal a

2,5 Milliards et

inferieur a 20

Milliards

N/D

Fiabilite des bilans

Audit&

Audit&

Inexistants ou non fiables

Niveau de classification du client (notation)

Inferieur ou egal a
6

6 a 9

6 a 9

Taux de rentabilite minimum

Superieur a I

En fonction du
secteur d'activite

N/D

Taux d'endettement

maximum

En fonction du
secteur d'activite

En fonction du
secteur d'activite

N/D

Taux de liquidite minimum

En fonction du
secteur d'activite

En fonction du
secteur d'activite

N/D

Fonds Propres minimum

Positif

positif

N/D

Ratio de couverture des

interets

Superieur ou egal a
2

En fonction du
secteur d'activite

N/D

 

Annexe N° 7

Les formes de garanties par types de credits

Types de cr lt

Tier

Tier 11

Tier ill - N n Ter

Decouvert et Escompte

Convention de credit, B/O, Garantie bancaire, Lettre de confort,

Hypotheque. Nantissement d'especes

Convention de credit, B/O,

Hypotheque, Nantissement d'especes

Credit de campagne sous forme de credit spot (surtout pour les societes cacaoyeres)

Convention de credit, B/O,

Contre garantie bancaire,

Nantissement de stocks, Hypotheque, Nantissement d'especes

Convention de credit, B/O, Contre garantie bancaire,

Nantissement de stocks, Hypotheque,

Nantissement d'especes

Credit Court terme a 2 ans Maximum

Convention de credit, B/O, Nantissement de materiel, Garantie bancaire, Lettre de confort, Hypotheque, Nantissement d'especes

Convention de credit, B/O, Nantissement de materiel

Hypotheque, Nantissement d'especes.

Credit Moyen terme a 5 ans Maximum

Convention de Credit, B/O, Nantissement de materiel, Garantie bancaire, Lettre de confort,

Nantissement d'especes.

Convention de credit, B/0, Nantissement de materiel

Hypotheque, Nantissement d'especes

Lettre de Credit

Cash Collateral, Assurance de
marchandises

Cash Collateral, hypotheque.

Assurance-vie et de marchandises

Caution sur marches

Cash Collateral, Nantissement de
marches, Garantie bancaire, Lettre de
confort

Cash Collateral, Nantissement de marches

Hypotheque, Assurance-vie

Caution en douane


·
Pas de Cash Collateral pour le

Tier I
Au cas par cas pour le Tier II

Cash Collateral a 100%

Caution de bonne fin de paiement

Cash collateral

Cash collateral

Cash Collateral.
Hypotheque.
Assurance-vie

 

ANNEXE N° 8

FICHE D'APPROBATION DE CREDIT : SOCIETE A

Emprunteur

 
 

No. ID du Client

FiBale Initiatrice

N° du Dossier

Page

SOCIETE A

 
 

000

ECOBANK CAMEROUN

ECM/ /2010

1

N° de la
Facilite

Finale pretense /
Finale
Approuvant

Type, Montants
& (Equivalent en USD)
en milliers

Nom du Client et Description du credit

000

EBC/EBC

AX/CC

XAF 2 700 000

(USD 5 590 M)

Encours au 12/02/2009

XAF 0

(USD 0)

Nom du Client : SOCIETE A

Notation ORR : 4

credit a moyen terme sous forme de credit spot

Montant : XAF 2 700 000 000 (Inchangee)

Notation FRR : 4

Classification: T I

Objet : Credit pour fmancement des besoins

d'investissement (extension du parc automobile).

Interet: 5,5 %p.a. + TVA

Commissions 0,75 % flat du montant de credit + TVA

Date de revue annuelle 28/02/2009.

Duree Credit : 5 ans (60 moil maximum)

Documentation :
·
Lettre de Notification de credit lue et

approuvee par la SOCIETE A.

· Convention de compte courant signee des personnes autorisees.

· Formulaire de demande de credit signe des personnes autorisees

· Promesse de vente entre la SOCIETE A et IMM S.A. (foumisseur d'equipement)

· Pro-forma Factures correspondant aux
differents engins a acheter

· Contrat d'Assurance du credit.

Garanties/Supports
·
Engagement notarie de nantir la moitie des

engins a financer, valeur estimee a 1 400 000 000 F CFA + 10% de retenue de garantie sur le credit

 

USD 1= XAF 483

ANNEXE N° 9

FICHE D'APPROBATION DE CREDIT : SOCIETE B

Emprunteur

No. ID du Client

Finale Initlatrice

N° du Dossier

Page

1

SOCIETE B

000

ECOBANK CAMEROUN

ECM/ /2010

 

Finale pretense /
Finale
Approuvant

Type, Montants
& (Equivalent en USD)
en milliers

Nom du Client et Description du credit

000

EBC/EBC

LX

XAF 6 420 000

(USD 13 075)

Encours au 12/02/2010

XAF 0

(USD 0)

Nom du Client : SOCIETE B

Notation ORR : 2

credit a moyen terme sous forme de credit spot

Montant : XAF 6 420 000 000

Notation FRR : 2

Classification: T I

Financement des travaux d'extension d'usine

Objet :

Interets : 4,25% p.a. + TVA

Commission 0,48% flat du montant du credit + TVA

Date de revue annuelle 12/01/2009.

Duree 5 ans (60 mensualites)

Conditions de
· La SOCIETE B devra notifier la banque d'un

decaissement potentiel tirage cinq jours ouvrables avant la date effective du tirage et les tranches seront de F CFA 1 500 000 000 (un Milliards Cinq Cent Millions de francs CFA),

Documentation :
· Lettre de notification de credit lue et

approuvee par la SOCIETE B,

· Convention de credit a moyen terme,

· Billet(s) a ordre correspondant a chaque tirage,

· Engagement de domicilier dans nos livres les fonds leves dans le cadre du fmancement a obtenir aupres des Institutions Financieres de Developpement a hauteur de nos engagements,

· Convention de compte courant signee des personnes autorisees,

· Formulaire de demande de credit signe des personnes autorisees,

· Contrat d'Assurance du credit,

· prucos verbal du conseil d'administration

dormant les pouvoirs d'emprunt aux signataires de la convention de credit et lettre de notification.

Garanties/Supports
· Caution hypoth6caire de I ' rang sur TF

N°...sise a Douala, Zone industrielle, d'une

superficie de 3 000 M2 et installations techniques, expertisee a 3 259 675 000 F CFA + 10% de retenue de garantie sur le credit.

 

USD1=XAF491

La gestion du risque de credit par la methode RAROC

ANNEXE N° 10

Tableau d'amortIssement orat SOCIETE A (en millions de F CFA)

amorassemsnt

period. du pnitt Capital retstant dO Intantt sup' capital capital annulta constants sofas restant dO

1 2 700,00 12,38 39,20 51,57 2 660,80

2 2 660,80 12,20 39,38 51,57 2 621,42

3 2 621,42 12,01 39,56 51,57 2 581,87

4 2 581,87 11,83 39,74 51,57 2 542,13

5 2 542,13 11,65 39,92 51,57 2 502,20

6 2 502,20 11,47 40,10 51,57 2 462,10

7 2 462,10 11,28 40,29 51,57 2 421,81

8 2 421,81 11,10 40,47 51,57 2 381,34

9 2 381,34 10,91 40,66 51,57 2 340,68

10 2 340,68 10,73 40,85 51,57 2 299,83

11 2 299,83 10,54 41,03 51,57 2 258,80

12 2 258,80 10,35 41,22 51,57 2 217,58

13 2 217,58 10,16 41,41 51,57 2 176,17

14 2 176,17 9,97 41,60 51,57 2 134,57

15 2 134,57 9,78 41,79 51,57 2 092,78

16 2 092,78 9,59 41,98 51,57 2 050,80

17 2 050,80 9,40 42,17 51,57 2 008,63

18 2 008,63 9,21 42,37 51,57 1 966,26

19 1 966,26 9,01 42,56 51,57 1923,70

20 1 923,70 8,82 42,76 51,57 1 880,94

21 1 880,94 8,62 42,95 51,57 1 837,99

22 1837,99 8,42 43,15 51,57 1 794,84

23 1794,84 8,23 43,35 51,57 1 751,50

24 1 751,50 8,03 43,55 51,57 1 707,95

25 1707,95 7,83 43,75 51,57 1 664,21

26 1664,21 7,63 43,95 51,57 1 620,26

27 1620,26 7,43 44,15 51,57 1 576,11

28 1576,11 7,22 44,35 51,57 1 531,76

29 1 531,76 7,02 44,55 51,57 1487,21

30 1487,21 6,82 44,76 51,57 1 442,46

31 1442,46 6,61 44,96 51,57 1 397,49

32 1397,49 6,41 45,17 51,57 1 352,33

33 1352,33 6,20 45,37 51,57 1 306,95

34 1 306,95 5,99 45,58 51,57 1 261,37

35 1261,37 5,78 45,79 51,57 1 215,58

36 1215,58 5,57 46,00 51,57 1169,57

37 1169,57 5,36 46,21 51,57 1123,36

38 1123,36 5,15 46,42 51,57 1076,94

39 1076,94 4,94 46,64 51,57 1 030,30

40 1030,30 4,72 46,85 51,57 983,45

41 983,45 4,51 47,07 51,57 936,38

42 936,38 4,29 47,28 51,57 889,10

43 889,10 4,08 47,50 51,57 841,60

44 841,60 3,86 47,72 51,57 793,89

45 793,89 3,64 47,93 51,57 745,95

46 745,95 3,42 48,15 51,57 697,80

47 697,80 3,20 48,37 51,57 649,42

48 649,42 2,98 48,60 51,57 600,83

49 600,83 2,75 48,82 51,57 552,01

50 552,01 2,53 49,04 51,57 502,97

51 502,97 2,31 49,27 51,57 453,70

52 453,70 2,08 49,49 51,57 404,20

53 404,20 1,85 49,72 51,57 354,48

54 354,48 1,62 49,95 51,57 304,53

55 304,53 1,40 50,18 51,57 254,36

56 254,36 1,17 50,41 51,57 203,95

57 203,95 0,93 50,64 51,57 153,31

58 153,31 0,70 50,87 51,57 102,44

59 102,44 0,47 51,10 51,57 51,34

60 51,34 0,24 51,34 51,57 0,00

Total 394,39 2 700,00

La gestion du risque de credit par la methode RAROC

ANNEXE N° 11

Tableau d'amortissement °slit SOCIETE B (en millions de F CFA)

arnortissoment

period, du /snit Capital retreat dO Inairet sur capitol capital annuli', constant, sole, restant dO

1 6 420,00 22,74 96,22 118,96 6 323,78

2 6 323,78 22,40 96,56 118,96 6 227,21

3 6 227,21 22,05 96,91 118,96 6 130,31

4 6 130,31 21,71 97,25 118,96 6 033,06

5 6 033,06 21,37 97,59 118,96 5 935,47

6 5 935,47 21,02 97,94 118,96 5 837,53

7 5 837,53 20,67 98,29 118,96 5 739,25

8 5 739,25 20,33 98,63 118,96 5 640,61

9 5 640,61 19,98 98,98 118,96 5 541,63

10 5 541,63 19,63 99,33 118,96 5 442,30

11 5 442,30 19,27 99,68 118,96 5 342,61

12 5 342,61 18,92 100,04 118,96 5 242,57

13 5 242,57 18,57 100,39 118,96 5 142,18

14 5 142,18 18,21 100,75 118,96 5 041,43

15 5 041,43 17,86 101,10 118,96 4 940,33

16 4 940,33 17,50 101,46 118,96 4 838,87

17 4 838,87 17,14 101,82 118,96 4 737,04

18 4 737,04 16,78 102,18 118,96 4 634,86

19 4 634,86 16,42 102,54 118,96 4 532,32

20 4 532,32 16,05 102,91 118,96 4 429,41

21 4 429,41 15,69 103,27 118,96 4 326,14

22 4 326,14 15,32 103,64 118,96 4 222,50

23 4 222,50 14,95 104,01 118,96 4 118,49

24 4 118,49 14,59 104,37 118,96 4 014,12

25 4 014,12 14,22 104,74 118,96 3 909,38

26 3 909,38 13,85 105,11 118,96 3 804,26

27 3 804,26 13,47 105,49 118,96 3 698,78

28 3 698,78 13,10 105,86 118,96 3 592,92

29 3 592,92 12,72 106,23 118,96 3 486,68

30 3 486,68 12,35 106,61 118,96 3 380,07

31 3 380,07 11,97 106,99 118,96 3 273,08

32 3 273,08 11,59 107,37 118,96 3 165,71

33 3 165,71 11,21 107,75 118,96 3 057,97

34 3 057,97 10,83 108,13 118,96 2 949,84

35 2 949,84 10,45 108,51 118,96 2 841,32

36 2 841,32 10,06 108,90 118,96 2 732,43

37 2 732,43 9,68 109,28 118,96 2 623,15

38 2 623,15 9,29 109,67 118,96 2 513,48

39 2 513,48 8,90 110,06 118,96 2 403,42

40 2 403,42 8,51 110,45 118,96 2 292,97

41 2 292,97 8,12 110,84 118,96 2 182,13

42 2 182,13 7,73 111,23 118,96 2 070,90

43 2 070,90 7,33 111,63 118,96 1 959,28

44 1 959,28 6,94 112,02 118,96 1 847,25

45 1 847,25 6,54 112,42 118,96 1 734,84

46 1 734,84 6,14 112,82 118,96 1 622,02

47 1 622,02 5,74 113,22 118,96 1 508,81

48 1 508,81 5,34 113,62 118,96 1 395,19

49 1 395,19 4,94 114,02 118,96 1 281,17

50 1 281,17 4,54 114,42 118,96 1 166,75

51 1 166,75 4,13 114,83 118,96 1 051,92

52 1 051,92 3,73 115,23 118,96 936,69

53 936,69 3,32 115,64 118,96 821,05

54 821,05 2,91 116,05 118,96 704,99

55 704,99 2,50 116,46 118,96 588,53

56 588,53 2,08 116,88 118,96 471,66

57 471,66 1,67 117,29 118,96 354,37

58 354,37 1,26 117,70 118,96 236,66

59 236,66 0,84 118,12 118,96 118,54

60 118,54 0,42 118,54 118,96 0,00

Total 717,58 6 420,00






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