IN MEMORIUM
La mort est certaine, mais l'heure de la mort est incertaine.
C'est en sachant que nous sommes poussière et retournerons à la
poussière que notre coeur roule de rancoeur et des blessures
intérieures surtout que vous n'êtes plus. Sans doute, j'avoue que
tu me manques.
A ma très chère Grand-Mère MBOMBO Safi
qui a précipité au-delà par la mort. Qu'elle soit
immortalisée par ce travail et que ses empreintes restent à
jamais marquer dans les souvenirs de mes pensées.
Eustache Fiston Kilwa
DEDICACE
A toi ma très chère et tendre
mère pour ton affection que tu ne cesses de me témoigner ; ainsi
que les énormes sacrifices que tu t'es imposée en m'accordant ton
soutient tant moral, matériel que spirituel afin que je sois couvert de
la personne que je représente aujourd'hui
Eustache Fiston Kilwa
AVANT-PROPOS
Le présent mémoire est le fruit des efforts et
sacrifices consentis tout au long de deux cycles, celui de Graduat et celui de
Licence à l'Université de Lubumbashi. Il est en effet le symbole
de ma formation des cinq années d'études en Relations
Internationales.
Je profite de cette opportunité pour remercier tous
ceux qui, de près ou de loin, m'ont assisté dans la
réalisation de cette oeuvre.
Mes sentiments de gratitude s'adressent premièrement
à Dieu Tout Puissant qui est ma forteresse, qui m'a guidé et m'a
inspiré dans toute carrière estudiantine et qui est mon sauveur
et mon Bon Berger pour toujours.
Mes sincères et considérables remerciements au
Professeur, Kadony Nguway Kpalaingu qui a accepté de diriger ce travail.
C'est grâce à ses conseils techniques, ses suggestions et
connaissances qu'il m'a transmises que ce travail a pu être accompli. Il
est de par ses qualités intellectuelles, mon Maitre, ma
référence.
Je remercie aussi très sincèrement le Chef des
Travaux Kakez Kayeb Dieudonné qui a consenti son temps pour codiriger le
présent travail malgré ses diverses occupations
professionnelles.
Mes remerciements s'adressent également à tous
les Professeurs, Chefs des Travaux et Assistants de la Faculté des
Sciences Sociales, Politiques et Administratives en générales et
ceux du Département des Relations Internationales en particuliers, pour
la formation qu'ils m'ont accordée malgré les diverses conditions
de vie et de travail dégradantes. Grace à eux, la science
éclaire ma conscience.
Mes remerciements particuliers à ma très
chère mère Théano Mwange, mes très chers
oncles et tantes Sylvestre Lwamba, Valentin Pungu, Guylain Malumbi, Lady
Malumbi, Bénédicte Malumbi, André Lumbu, Grégoire
Mwenge, mon grand frère Adelain, mon père André Nyembo, ma
grande soeur Eliane Feza, à Papa Elie Miji, sans lesquels la
réalisation de ce mémoire ne serait pas effective.
Je dois humblement et sincèrement ma gratitude à
mes pères spirituels Hariton Mwamba et Philippe Mutombo pour leur
soutien spirituel dont j'ai été bénéficiaire.
Je pense à ma maman Joséphine Maganga, mes
cousins et cousines Maguy Kungwa, Christian Njanja, Fatuma Mujinga, Jomba
Maskoti, Fabrice Kyungu, Benoit Malumbi, Debaba Malumbi, Verda Mwewa,
Joëlle Mwewa, Giselle Kyungu pour leurs conseils et appuis.
A mes coéquipiers de la Compagnie Culturelle Rubil
Africa : le président et metteur en scène Yvon Kibawa,
Bibiche Mujinga, Didier Kayembe, Didier Samba, Freddy Kapimba, Patrick Mulembu,
Yannick Kiluba, Fabrice Dialungana, Mwiluka Nancy et Joé Kanam pour leur
esprit de collaboration.
Je pense à mes amis et compagnons de lutte Ben Kele,
Junior Busambu, Steve Kikunga, Alice Kambaja, Ebengo honoré et Gilbert
Luniasi pour leur esprit de collaboration et de franchise qu'ils ne cessent
jamais d'afficher à mon égard
Je remercie également mon dactylographe Eddy Akili
Nakabanda pour le travail bien fait.
Je ne puis terminer cette rubrique sans penser à ma
très chère Maguy Lukwesa et toute sa progéniture pour son
assistance dont j'ai été bénéficiaire.
A tous ceux qui m'ont aidé et concouru à
l'élaboration de ce travail. Qu'ils trouvent ici mes profonds sentiments
de gratitudes.
Eustache Fiston Kilwa
INTRODUCTION GENERALE
1. PROBLEMATIQUE ET HYPOTHESE
A. Problématique
Suite à
l'échec de la Société des Nations, conduisant à la
deuxième guerre mondiale qui a plongé les Etats dans le plus
grand désarroi, les Etats avaient résolu de mettre en place un
cadre institutionnel à vocation universelle plus efficace, à
l'intérieur duquel ils vont coopérer dans une atmosphère
d'entente.
L'Organisation des Nations Unies fut ainsi
créée par la charte de San Francisco du 26 juin 1945,
entrée en vigueur le 24 Octobre de la même année. A la
différence de la SDN, l'ONU pouvait recourir à la force des armes
et à d'autres mesures coercitives définies dans les chapitres VI,
VII et VIII de la charte, dans l'intérêt commun de toute
l'humanité. En cas de menace contre la paix, de rupture de la paix ou
d'acte d'agression, le monopole de l'action de l'Organisation fut
confié à un Conseil de Sécurité de 11 puis de
15 Membres1(*), dont cinq
permanents, toutes puissances victorieuses de la deuxième guerre
mondiale.
Ainsi, dès l'origine, l'ONU ne pouvait agir
efficacement pour atteindre ses buts que lorsqu'au niveau du Conseil de
Sécurité, les membres permanents pouvaient s'entendre. Mais
hélas, les politiques, les idéologies et les
intérêts de ces Etats étant souvent divergents, le Conseil
de Sécurité s'enfoncera très vite dans une certaine
inefficacité.
Bien plus, les raisons qui ont présidé jadis
à cette composition du conseil de sécurité à 15
membres dont 5 permanents, ne sont plus actuellement valables. Les membres de
l'ONU sont passés de 51 à 192 aujourd'hui. Les ennemis des
puissances alliées d'hier, l'Allemagne et le Japon sont devenus leurs
grands amis aujourd'hui. L'arme atomique, fleuron de la puissance militaire des
Etats-Unis d'Amérique d'abord, et par après des autres grandes
puissances, n'est plus aujourd'hui leur seul apanage. Beaucoup d'autres Etats
sont entrés ou sont sur le point d'entrer dans le club atomique.
Aussi, la vague de la décolonisation, la
progression démographique de l'Asie, de l'Afrique et de
l'Amérique latine, la stagnation parallèle de l'Union
Soviétique et son éclatement, la stagnation de la France et du
Royaume Uni, font aujourd'hui, même avec les 1,3 milliards de Chinois,
ces membres permanents ne représentent que plus ou moins 30% de la
population mondiale, dont 20% pour la seule Chine.2(*)
Cette réalité fait que beaucoup
d'Etats Membres de l'ONU contestent l'existence des Etats membres
permanents et même le choix de ces derniers, voire de non permanents.
C'est ainsi que des pays comme le Brésil, l'Afrique du Sud, l'Inde et
tant d'autres souhaitent devenir membres permanents.
La problématique d'acquisition du statut de membres
permanents au Conseil de Sécurité des Nations Unies par les Etats
qui n'y sont pas, notamment le Brésil est une question qui
intéresse tous les Etats auxquels bénéficierai enfin de
compte l'efficacité du Conseil de Sécurité. A cet effet,
beaucoup de recherches ont été menée et parmi celles-ci,
quelques unes nous ont paru intéressantes. La première et celle
menée par Maurice Bertrand qui a porté sur l'ONU.
Pour Maurice Bertrand, depuis 1992, l'idée que pour
améliorer l'efficacité de l'Organisation des Nations Unies, il
devenait nécessaire de reformer le Conseil de Sécurité et
donc de modifier la charte sur ce point a pris suffisamment de force pour que
l'Assemblée générale en examine la possibilité. Les
réalistes commençaient à penser qu'il devenait
indispensable de faire une place à l'Allemagne et au Japon, seules
grandes puissances à ne pas être membres permanents du Conseil.
Mais pour des raisons évidentes, ceci exigeait que l'on fasse place
aussi à quelques autres grands Etats du tiers-monde, comme par exemple
l'Inde et le Brésil. Il fallait aussi offrir une place à
l'Afrique et l'idée de choisir l'Etat le plus peuplé, le Nigeria,
a été avancé.3(*) Posées en ce termes, les chances d'aboutir de
cette tentative de reforme étaient nulles selon lui, la reforme de l'ONU
n'est pas un vrai problème et ne peut pas paralyser l'efficacité
des actions de l'ONU. Il considère que sa reforme est un objectif
irrationnel. Tous les gouvernements tiennent à conserver
leurs « droits acquis ».4(*) Par conséquent, ils ne voudront pas que le
Conseil de Sécurité soit réformé de peur de perdre
leurs droits acquis.
Ensuite, l'organisation mondiale n'est que le symbole, le
reflet de l'Etat actuel du consensus mondial, ou plutôt de l'absence du
consensus sur les problèmes fondamentaux. 5(*) Par là, nous comprenons que le grand
problème est d'établir un consensus mondial, c'est-à-dire
l'unification des points de vue et des analyses afin d'aboutir à un
accord sur une commune identification des problèmes mondiaux et sur la
manière de les résoudre c'est un degré de volonté
politique.
En définitive, Maurice Bertrand prétend qu'il
faut créer des possibilités de se mettre d'abord sur le type de
société que l'on souhaite instaurer au niveau planétaire.
L'Europe a joué en ce domaine un rôle majeur. Il semble lui
appartenir de poursuivre dans cette voie. C'est de sa capacité de
définir et de propager une philosophie sociale cohérente dont
dépend la possibilité de la mondialisation politique.6(*)
A cet effet, nous devons soulever que l'Europe a fourni
beaucoup d'efforts pour établir la paix en réunissant des Etats
jadis ennemis, mortels dans une même organisation, l'Union
Européenne (U.E. en Sigle). Pour consolider davantage la paix, l'U.E. a
atteint le niveau d'une Organisation supranationale. Cet exemple
démontre suffisamment que lorsque sur cette planète terre sera
établi le consensus mondial, la possibilité pour construire la
paix, pour éradiquer la pauvreté, l'ignorance et l'injustice,
pour faire respecter les droits de l'homme et la démocratie, pour
sauvegarder l'environnement sera envisageable.
Après les différentes critiques et suggestions
faites par Maurice Bertrand, nous n'apprécions pas le fait qu'il ignore
que les Etats sur la scène internationale sont des entités
égoïstes défendant avant tout leurs intérêts
nationaux. Leurs divergences sur les propositions de réforme du Conseil
de Sécurité des Nations Unies n'étonnent pas. Aussi, si le
consensus international mis en évidence par cet auteur était
privilégié par les Etats au détriment de leurs nationaux,
les Etats-Unis d'Amérique n'auraient pas envahi l'Irak. Ils
comprendraient pourquoi le reste du monde n'avait pas adhéré
systématiquement à leur vision de la sécurité
après le 11 Septembre 2011 et réaliseraient que la force
militaire brute telle qu'employée contre l'Irak, a seulement servi
à les couper de leurs alliés, en affaiblissant leur position dans
le monde. Tout ce que nous avons souhaité, comme l'a aussi
souhaité le professeur Kadony Nguway Kpalaingu dans son ouvrage
« Organisations Internationales », et que les cinq membres
permanents se rendent compte des responsabilités qui sont les leurs dans
le domaine du maintient de la paix que pour le bien des Nations.7(*) Par là, ils comprendront
que la reforme du conseil de sécurité est trop importante et
qu'ils doivent engager leurs efforts dans ce sens.
Nous avons aussi retenu le rapport sur le projet de
réforme de l'ONU connu sous le nom de « Dans une
liberté plus grande : vers le développement, la
sécurité et les droits de l'homme pour tous »
exposé le 21 mars 2005 par Kofi Annan devant l'Assemblée
générale de l'ONU, rapport trouvé sur le site officiel de
l'ONU (
www.un.org/apps/newsfr/story-
F.asp? News id=10183& cr=libert%9&G1=Annan)
Dans ce rapport, Kofi Annam reconnait que l'ONU a des
difficultés qui ne lui permettent pas d'accomplir comme il se doit sa
mission primordiale qui est le maintien de la paix et de la
sécurité internationales.
Selon le constat que Kofi Annan a fait, tous les Etats ont
décidé de redoubler d'efforts pour « reformer les
procédures du Conseil de Sécurité sous tous leurs
aspects ». C'est là l'expression d'un point de vue, longtemps
défendu par la majorité des Etats, selon lequel il est
nécessaire de modifier la composition du Conseil afin qu'il soit plus
largement représentatif de la communauté internationale dans son
ensemble.8(*) »
Dans ce rapport, l'ancien secrétaire
général proposait notamment l'élargissement du Conseil de
Sécurité à 24 membres contre 15 actuellement, l'adoption
d'un code définissant dans quelles conditions les Nations peuvent
légalement entrer en guerre, d'une définition universelle du
territoire et la création d'une commission d'édification de la
paix pour aider les pays sortant du conflit.9(*)
Mais nous devons aussi noter que le rapport « dans
une liberté plus grande : vers le développement, la
sécurité et les droits de l'homme pour tous » a
été tout de suite critiquer par la majorité des personnes
soucieuses de voir le Conseil de Sécurité plus efficace,
notamment l'Association Américaine de Juristes (A.A.J.) et Centre
Europe-Tiers-monde (C.E.T.I.M.).
Pour l'A.A.J. et le C.E.T.I.M., monsieur Kofi Annan ;
encore Secrétaire général de l'ONU, en rendant public son
rapport sur la réforme de l'ONU, il a jeté un pavé dans la
mare. En affirmant souhaiter promouvoir une réforme complète du
système des Nations Unies, il ne touche en rien aux problèmes
fondamentaux de l'ONU. Ses propositions sur l'élargissement du Conseil
de Sécurité relèvent de mesures cosmétiques et ne
permettront pas la démocratisation de cette instance.10(*)
L'AAJ et le CETIM ont renchéri en écrivant que
l'hégémonie des grandes puissances sorties victorieuses de la
deuxième guerre mondiale se reflète dans le fonctionnement du
Conseil de Sécurité, origine pensé pour un monde bipolaire
dans le contexte de la guerre froide. Kofi Annan, au lieu de formuler des
critiques envers le Conseil de Sécurité, il se montre
plutôt tendre alors que le bon fonctionnement démocratique du
Conseil de Sécurité est capital pour la paix et la
sécurité internationales. Il ne propose rien pour
démocratiser cette instance, car créer des nouveaux sièges
permanents ou non ne changera rien à la donne.11(*)
Kofi Annan, selon l'AJJ et le CETIM, évite
soigneusement de proposer la suppression du droit de veto au Conseil de
Sécurité. Alors que c'est par ce biais que les cinq membres
permanents continuent à bloquer des sujets qui les fâchent. Le
droit de veto accorde un statut spécial et privilégié
à ces cinq permanents et va à l'encontre d'un principe
fondamental qui figure aussi à l'article 2 de la charte, à savoir
l'égalité souveraine de tous les Etats Membres des Nations Unies.
Le Conseil de sécurité ne sera pas plus représentatif
qu'aujourd'hui tant que le droit de veto persistera et on ne peut
décemment pas parler de la démocratisation de l'ONU et de son bon
fonctionnement.12(*)
Face à cette réalité, l'AJJ et le CETIM
ont formulé des propositions selon lesquelles le Conseil de
Sécurité manque actuellement de légitimité et
fonctionne dans l'inégalité. pour cela, il faudrait donc le
reformer en profondeur en augmentant le nombre des membres à 24, six par
région (Afrique, Asie et le Pacifique, l'Europe et l'Amérique)
avec une équitable répartition sous-régionale et
établir la rotation périodique de tous les membres ;
supprimer le principe d'unanimité des cinq membres permanents au droit
de Veto ; abolir le système de membres permanents ; les
décisions devraient être approuvées à la double
majorité, notamment par le vote d'au moins 20 Etats membres,
réunissant au moins deux tiers de la population mondiale, afin d'assurer
la participation dans les décisions de toutes les régions e d'une
véritable majorité démocratique. En cas de blocage d'une
décision par manque des majorités requises, le Conseil de
Sécurité, par la simple majorité des voix, devrait pouvoir
décider de renvoyer la question à l'Assemble
générale, qui pourra décider à la double
majorité de deux tiers de voix des Etats membres réunissant au
moins deux tiers de la population mondiale.13(*)
De notre part, nous pensons que Kofi Annan voulait par cette
reforme laisser sa marque sur l'organisation. Il avait en lui une
volonté assez bonne de rendre l'ONU plus efficace qu'elle l'est. Mais
nous estimons que c'est un aveu d'échec. Si l'ONU veut être utile
à ces Etats membres, et aux peuples du monde, elle doit être
à la hauteur des besoins et des circonstances propres au 21e
Siècle. Le contenu de ce rapport n'est pas à la hauteur des
enjeux actuels.
Notons par ailleurs que toutes propositions de reforme qui ne
relève aucunement la reforme du droit de veto parait moins
intéressante et ne peut nullement pas mettre fin à
l'inefficacité de l'ONU. Certes, il est bien d'augmenter le nombre des
membres du Conseil de Sécurité. Mais tant que les cinq permanents
continueront à user de leurs droits de veto pour bloquer les questions
importantes contraires à leurs intérêts, l'ONU connaitra
toujours les mêmes problèmes.
Une autre étude qui nous a intéressés
est celle menée par Jimmy Wales14(*), dans son article « Conseil de
Sécurité des Nations Unies ». Dans cet article, il
soulève quelques problèmes et disfonctionnements du Conseil de
Sécurité. Selon lui, ce dernier a des problèmes de la non
représentativité. Ainsi, continue-t-il, la clause sur le vote
affirmatif de tous les membres permanents empêche la paix et la
sécurité internationales. Et ce blocage parce qu'un ou plusieurs
membres permanents désirent, pour des raisons diverses, que les
questions posées ne soient pas réglées au niveau du
Conseil de Sécurité, notamment quand ces résolutions
proposent des mécanismes coercitifs (embargos, blocus) ou des
interventions directes de forces sous mandat de l'ONU.15(*)Pour appuyer les idées,
Jimmy Wales a évoqué un cas illustratif, l'attaque d'Israël
sur le Liban en 2006. Dans ce cas, l'adoption d'une résolution
coercitive.16(*)
Un autre problème qui paralyse le Conseil de
Sécurité selon lui est celui de la représentativité
des membres permanents qui ne reflète plus la bascule
démographique et les changements géographiques observés
après le dernier amendement de la charte de décembre 1963 et qui
font que certaines régions sont
sous-représentées.17(*)
Par ailleurs, nous retiendrons aussi que Jimmy Wales a
étalé les différentes propositions de reforme du Conseil
de Sécurité, notamment la proposition de reforme de la
composition et celle du droit de veto qu'il faut restreindre aux questions de
recours à la force, et d'obliger à motiver sa mise en oeuvre pour
remédier à l'absolutisme.18(*)
Pour finir, il a relevé que des obstacles importants
demeurent pour une reforme en profondeur du Conseil de Sécurité.
La procédure de révision de la charte est en effet très
contraignante : elle est prévue par l'article 109 de la charte. Un
vote à la majorité de deux tiers de l'Assemblée
générale des Nations Unies est nécessaire afin de
réunir une conférence générale des Membres des
Nations Unies.19(*)
De notre part, nous estimons que les critiques de
Jimmy Wales sur le droit de veto sont menées d'une manière qui
n'est pas tellement réaliste. Selon lui, l'immobilisme du Conseil de
Sécurité ne peut être remédié que si le droit
de veto arrive à être restreint aux seules questions de recours
à la force ; et qu'il ne soit brandit qu'après l'avoir
motivé. Mais cela n'est pas réaliste. Dans tous les cas, les
Etats, étant toujours égoïstes, ils vont en abuser. La seule
option qui nous semble la bonne est celle d'annuler purement et simplement le
droit de veto car tant que ce dernier existera, le Conseil de
Sécurité continuera à être paralysé.
Après avoir examiné l'article publié par
Jimmy Wales sur le Conseil de Sécurité des Nations Unies, nous
nous rendons compte que la reforme de cet organe est devenue une
nécessité, voir indispensable. Faut-il dans ces conditions et
devant les réclamations de beaucoup d'Etats, à l'instar du
Brésil, pensé qu'il sera possible que le Brésil obtienne
le statut de membre permanent du Conseil de Sécurité ? Et
c'est en tentant de trouver la réponse à cette interrogation que
nous allons développer notre sujet, qui présente un
intérêt pas de moindre.
B. Hypothèses du travail
En effet, la question d'acquisition du statut de membre
permanent au Conseil de Sécurité est une problématique qui
ne laisse personne indifférente. Et le Brésil, pays
émergent, ne cesse de réclamer le statut de membre permanent dans
la future composition du Conseil de Sécurité. De notre part, la
reforme de cet organe s'avère très nécessaire en vue
d'améliorer son efficacité, d'autant plus que l'efficacité
de l'ONU toute entière dépend du bon fonctionnement de tous ses
organes, surtout du Conseil de Sécurité. Nous espérons par
cette reforme, si elle sera effective, voir le Brésil au Conseil de
Sécurité des Nations Unies comme membre permanent.
Nul n'ignore que le Conseil de Sécurité est
reproché d'être le reflet d'un monde qui n'existe plus; les cinq
membres permanents ne représentent aujourd'hui que 30% de la population
mondiale, dont 20% pour la seule Chine. Il ya un sérieux problème
de représentativité qui n'est pas respectée. La
progression démographique et la progression économique font que
beaucoup d'Etats, depuis les années 1970 surtout, contestent l'existence
des cinq membres permanents et d'autres encore souhaitent devenir membres
permanents du Conseil de Sécurité. Et le Brésil n'est pas
du reste.
Le Brésil est le plus grand pays de l'Amérique
Latine en termes de la population, du produit intérieur brut (PIB) et du
secteur de terre ; en plus d'avoir un des budgets les plus importants de
la défense (11e) et des forces armées (18e)
dans le monde.20(*) En
outre, avec l'Afrique et l'Océanie, l'Amérique Latine est l'un
des trois continents habilités sans représentation permanente au
Conseil de Sécurité des Nations Unies.
Le Brésil a été élu dix-huit fois
au Conseil de Sécurité de l'ONU et est le pays qui a servi la
plupart de nombre d'années en tant que membre élu. Il a
contribué avec ses troupes, aux efforts de maintien de la paix de l'ONU
dans le Moyen-Orient, l'ancien Congo-Belge, le Chypre, le Mozambique, l'Angola
et plus récemment Timor et Haïti.21(*) Le Brésil est l'un des contribuant principaux
au budget régulier de l'ONU.
La candidature du Brésil pour devenir membre permanent
du Conseil de Sécurité des Nations Unies est soutenue par
beaucoup de pays, notamment les membres permanents à l'instar du
Royaume-Uni et de la France. Brasilia a pensé qu'il pourrait recevoir
l'appui de la Chine et des Etats Unis. Mais en dépit des ses efforts,
les deux Etats n'ont montré aucun soutien officiel de son offre.
Mais nous devons souligner que le Brésil n'a pas
récolté les soutiens de certains Etats. D'autres s'opposent
à sa candidature. Les plus grands empêchements à sa
candidature. C'est notamment le Mexique, l'Argentine et la Colombie ; des
Etats de l'Amérique du Sud qui constituent des véritables
obstacles régionaux et qui n'acceptent pas que le Brésil
deviennent membre permanent du conseil de sécurité. En effet,
rappelons que l'ONU est un ensemble de pays qui se disputent le prestige en
permanence. Ces trois Etats souffrent qu'un voisin de la région puisse
devienne membre permanent du Conseil de Sécurité alors qu'eux ne
le sont. Même s'ils ne sont pas candidats, ils ne veulent pas qu'une
reforme bénéficie à leur voisin. Ils ont le sentiment
qu'ouvrir la porte à des nouveaux membres revient à créer
une nouvelle hiérarchie.
Cependant, nous devons noter que le rêve du
Brésil de bénéficier du statut de membre permanent du
Conseil Sécurité des Nations Unies ne peut être possible
que si sa reforme se réalise. Mais depuis la dernière reforme du
17 décembre 1963, adoptée par l'Assemblée
générale et entrée en vigueur le 31 Aout 1965, toutes les
tentatives de reformes qui ont vu le jour ont échoué.
2. CHOIX ET INTERET DU SUJET
Dans une étude scientifique, le choix du sujet
dépend en grande partie des intérêts personnels et des
motivations profondes qui hantent le chercheur sur un problème
précis et dont la tentative de solution constitue une des principales
ambitions.
Pour nous, en choisissant ce sujet, nous avons
été poussées par deux types d'intérêts :
l'intérêt scientifique et l'intérêt personnel.
A. Intérêt scientifique
Ce sujet intéresse tout internationaliste
appelé à proposer à la communauté internationale
l'Organisation la mieux adaptée et la plus efficace possible pour
garantir la paix et la sécurité internationales.
A travers ce sujet, nous pensons que nous pouvons apporter un
plus à la science des Relations Internationales et proposer à la
communauté internationale des solutions adéquates aux
problèmes de l'efficacité du Conseil de Sécurité
qui a des implications réelles sur la vie des Etats et sur le bien
être de chacun et de tout. Cet intérêt scientifique a
soulevé un deuxième qui est personnel.
B. Intérêt personnel
Notre intérêt personnel a
été celui de découvrir pourquoi le Conseil de
Sécurité des Nations Unies est inefficace dans l'accomplissement
de ses taches et qu'est-ce qui fait que certains Etats capables de jouer le
même rôle que les membres permanents actuels, à l'instar du
Brésil, ne bénéficient pas du statut de membre permanent.
Ceci étant, voyons maintenant l'objet de notre travail qui a
suscité tant d'intérêts.
3. OBJET D'ETUDE
En vue d'étaler nos connaissances
accumulées pendant cinq ans passés à l'université
et d'apporter un plus à la science des Relations Internationales, nous
avons orienté notre curiosité vers « La
problématique d'acquisition du statut de membre permanent au Conseil
Sécurité ; cas du Brésil ».
Dans la présente étude, la préoccupation
ultime consiste à recenser et analyser les facteurs qui mettent à
l'épreuve la candidature du Brésil au statut de membre permanent
du Conseil de Sécurité de l'ONU et évaluer les chances
brésiliennes. Cet objet nous a amené à adopter une
certaine méthodologie de recherche adaptée à notre objet
d'étude.
4. METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE
Toute recherche scientifique doit obéir à une
certaine méthodologie.
A. Méthode d'investigation
Une multitude de définition semble partager
les auteurs sur ce concept. Pour nous, nous retenons qu'au sens le plus
élevé du terme, la méthode est un chemin.
« Meta » signifie vers, au-delà. C'est l'ensemble de
règles ou de procédés pour atteindre dans les meilleures
conditions (temps, argent hommes,...) un objectif : vérité,
expérience, vérification, apprentissage.22(*)
La méthode au singulier est aussi définie comme
l'ensemble des règles et des principes qui organisent le mouvement
d'ensemble de la connaissance, c'est-à-dire les relations entre l'objet
de recherche et le chercheur, entre les informations concrètes
rassemblées à l'aide des techniques et le niveau de la
théorie et des concepts. Ces relations sont de type dialectique et non
mécanique entre les informations, matière première ou
produits semi-finis du procès de connaissance, et les théories et
concepts qui en sont le produit fini.23(*)
Pour mener à bien notre travail, nous avons
opté pour ma méthode structuro-fonctionnelle à laquelle
nous avons joins l'approche historique. La méthode
structuro-fonctionnaliste nous aidera à étudier d'une part la
structure organisationnelle interne du Conseil de Sécurité et
d'autre part, le fonctionnement dudit Conseil, le problème d'acquisition
du statut de membre permanent et les obstacles à la reforme du Conseil
ainsi que les attributions qu'il remplit. Et l'approche historique qui vient
compléter cette méthode nous permettra d'appréhender la
société internationale dans sa propre dynamique évolutive.
Il s'agira de se référer, dans l'analyse des faits, à
l'évolution, à la genèse, aux antécédents et
à l'évolution dans le temps du Conseil de
Sécurité.
La méthode, en principe, ne suffirait pas en
elle-même de nous permettre de bien mener nos recherches. C'est ainsi
qu'il est important de déterminer la technique de recherche.
B. Technique de recherche
La technique est définie comme un moyen pour
atteindre un but situé au niveau des faits, des étapes pratiques.
Elle implique l'utilisation d'outils, d'instruments de machines, de gestes ou
d'étapes comportant des procédés opératoires
rigoureux, définis, transmissibles, susceptibles d'être
appliqués à nouveau dans les mêmes conditions
adoptées au genre des problèmes et des phénomènes
en cause.24(*). »
Les techniques sont des instruments, des
procédés opératoires pour récolter les
données sur le terrain. Les techniques sont l'ensemble des moyens et des
procédés qui permettent à un chercheur de rassembler des
instruments originaires ou de seconde main sur un sujet donné. Ce sont
des instruments pour arriver à un résultat escompté en
sciences sociales.25(*)
Concernant cette recherche, la technique qui peut nous permettre de bien
utiliser notre méthode et notre approche afin d'arriver aux
résultats escomptés, c'est la technique documentaire, autrement
appelé technique non vivante parce qu'elle met en présence le
chercheur d'une part et l'autre part, les documents contenant les informations
recherchées.
5. DELIMITATION DU TRAVAIL
Il serait indispensable de délimiter notre recherche
dans le temps et dans l'espace pour mieux faciliter aux lecteurs une bonne
compréhension de notre mémoire. La délimitation
s'avère très importante pour tout travail scientifique.
A. Dans le temps
La délimitation de notre travail dans le temps
serait indispensable dans le sens de faciliter le bon déroulement de nos
recherches.
La présente étude se propose d'analyser le
fonctionnement du Conseil de Sécurité depuis sa création
en 1945 jusqu'en 2012. Cette délimitation dans le temps nous permettra
de dégager les causes probables de la reforme réclamée
ainsi que ses conséquences éventuelles de cette reforme sur
l'efficacité, la problématique d'acquisition du statut de membre
permanent par le Brésil, la représentativité ainsi que la
crédibilité de cet organe.
B. Dans l'espace
Etant donné qu'il est important de
délimiter notre travail dans l'espace pour ne pas égarer les
lecteurs dans leurs idées, cette analyse s'appuiera essentiellement sur
le Brésil et sur le Conseil de Sécurité des Nations
Unies.
Après avoir délimité notre recherche
dans le temps et dans l'espace, il nous sera logique d'étaler la
structure de notre travail. Celle-ci se présente de la manière
suivante.
6. SUBDIVISION DU TRAVAIL
Le présent travail est subdivisé en
quatre chapitres ayant chacun trois sections, outre l'introduction et la
conclusion générale.
Le premier Chapitre consacré aux
considérations théoriques généralement, s'efforcera
de présenter le Brésil sur tous les plans, notamment sur les
plans physique et humain, historique et culturel et enfin
politico-économique, à connaitre ensuite la position du
Brésil sur le plan international. Il sera aussi question dans ce
présent chapitre de s'atteler sur l'Organisation des Nations-Unies. Pour
bien mener notre débat, nous avons estimé qu'il est important de
passer en revu les considérations théoriques
générales sur cette Organisation Universelle dont le Conseil de
Sécurité en est l'un des organes principaux avant de chuter sur
le bilan de cette Organisation
Le second Chapitre portera sur le Conseil de
Sécurité des Nations Unies. A ce niveau, il sera vu les missions
de cet organe ainsi que son organisation structurelle et son fonctionnement
auxquels contrastent quelques problèmes de disfonctionnement. Il sera
également question de présenter les différentes
propositions de reforme de cet organe et voir s'il est nécessaire de le
reformer.
Le troisième Chapitre va s'atteler sur la
problématique d'acquisition du statut de membre permanent de l'ONU par
le Brésil. Ici, il sera question de voir quelle est la
nécessité de la permanence du Brésil au conseil de
sécurité, sa légitimité à demander le statut
de membre permanent pour afin comprendre si le Brésil est prêt
à devenir membre permanent. A ce niveau, il sera d'abord vu les
différents critères à remplir pour devenir membre
permanent.
Enfin le dernier Chapitre sera consacré aux
perspectives d'acquisition du statut de membre permanent par le Brésil.
Nous nous sommes rendu compte que le succès à acquérir le
statut de membre permanent est conditionné avant tout par le
succès de la reforme du Conseil de Sécurité. C'est ainsi
qu'il sera d'abord vu les perspectives de reforme du Conseil de
Sécurité afin de se rendre compte s'il est possible que ce
dernier subisse une reforme. A cet effet, une proposition personnelle sur la
reforme du Conseil de Sécurité est donnée. Etant
donné que les chances que la candidature du Brésil à
acquérir le statut de membre permanent sont conditionnées par les
soutiens des Etats membres de l'ONU et de tous, les cinq permanents, nous avons
estimé qu'il faut présenter les différentes parties qui
soutiennent la candidature du Brésil que les obstacles à
celle-ci.
La conclusion qui termine cette étude esquissera
l'option qui nous semble la meilleure pour la reforme du conseil de
sécurité de façon à le rendre plus efficace, plus
représentatif et plus crédible dans un monde où la paix et
la sécurité internationales devraient toujours être
préservées. Aussi permettre que d'autres Etats capables
d'accomplir le rôle que les cinq permanents, à l'instar du
Brésil, deviennent membres du conseil de sécurité afin
à l'efficacité de l'ONU et la rendre plus représentative
qu'elle ne l'est.CHAPITRE I : CONSIDERATIONS THEORIQUES
GENERALES
Le présent chapitre qui porte sur les
considérations théoriques générales constitue une
partie dans laquelle nous allons présenter le cadre d'étude de la
présente recherche. Et notre cadre d'étude est constitué
du Brésil et de l'Organisation des Nations Unies (ONU). De ce fait,
ce chapitre sera subdivisé en trois sections ayant chacune des
paragraphes. La première section va se consacrer à la
présentation du Brésil, la seconde section quant à elle va
nous présenter la stratification internationale du Brésil alors
que la dernière va porter sur l'ONU
Section 1 : Présentation du
Brésil
Le Brésil est un Etat fédéral, le plus
grand d'Amérique du Sud, étendu sur une superficie de 8.512.000
km2, avec une population de 191.791.000 habitants. Sa capitale est
Brasilia, et comme villes principales Rio de Janeiro et Sao Paulo. La langue
officielle est le Portugais. La monnaie est le real brésilien. La
religion officielle est le catholicisme qui cohabite avec des nombreux cultes
africains.26(*)
Pour bien procéder à la
présentation du Brésil, la présente section sera
subdivisée en trois paragraphes. Le premier paragraphe va porter sur les
cadres physique et humain de ce géant latino-américain. Le second
quant à lui va nous présenter sa situation
économico-politique. Enfin, le dernier portera sur les situations
culturelle et sportive du Brésil
§1. Cadres physique et humain
A. cadre physique
Le Brésil couvre presque la moitié
du continent Sud-Américain (47,3%). A l'exception de quelques Iles, le
Brésil est constitué d'une masse de terre continue. La ligne de
l'équateur passe au Nord du pays, à la hauteur de la ville de
Macapá et le tropique de capricorne au Sud, à la hauteur de Sao
Paulo. La plus grande distance Est-Ouest du Brésil, soit 4.319 Km, est
presque identique à sa plus grande distance Nord-Sud, soit 4.394 Km. Il
a des frontières communes avec dix pays : la France
(département de la Guyane Française), Surinam, le Guyane, le
Venezuela et la Colombie au Nord ; le Paraguay, la Bolivie et le
Pérou à l'Ouest ; l'Uruguay et l'Argentine au Sud.
L'Equateur et le Chili, sont les seuls pays d'Amérique du sud à
ne pas avoir de frontière avec le Brésil. La cote
brésilienne, qui borde l'océan atlantique s'étend sur 7369
Km.27(*)
Concernant les climats au Brésil, nous avons le climat
tempéré au Sud (Saison sèche d'Avril à novembre),
tropical en façade atlantique (saison sèche de Septembre à
Mars) très variable dans le Nordeste (alternance de sécheresse et
de fortes pluies), chaud et humide en Amazonie (saison sèche de juin
à octobre.28(*)
La forêt tropicale couvre plus d'un tiers de la
superficie du Brésil et contient d'immenses ressources naturelles. Le
bassin de l'Amazone, avec la plus grande forêt du globe, couvre presque
la moitié du Brésil. Il est bordé par deux
boucliers :
- Le plateau du Brésil au Sud, à la topographie
variée, se compose de collines et de vallées profondes,
bordées des vieilles montagnes riches en importants gisements miniers.
La région est drainée par trois grands fleuves : l'Amazone
et son millier d'affluents drainent le plus vaste bassin du monde (6.150.000
Km2) et déversent dans la mer un cinquième de l'eau douce
mondiale, le Paraguay (Paraná et le Sao Francisco ;
- le massif des Guyanes, au Nord. le long de la côte
est, un grand escarpement s'étire sur 2565 Km.29(*)
B. Cadre humain
Avec une population qui s'élève à
191.791.000 habitants, le Brésil est l'Etat le plus peuplé du
continent sud-américain. Mais la densité de la population du
Brésil est la moins forte de l'Amérique du Sud en raison des
vastes étendues inhabitées du bassin de l'amazone, ce qui cause
l'exode rural.
La population brésilienne dont la croissance s'est
ralentie (1,4% par an), est très composite, mêlant blancs, noirs,
indiens, asiatiques, le plus souvent métissés. Elle se concentre
pour plus des trois quarts dans les villes, dont une quinzaine dépassent
le million d'habitants. Dans les grandes villes où affluent les ruraux,
alors que sévit le sous-emploi, les bidonvilles se sont
multipliées. 30(*)
Depuis les années 70, le rythme de la croissance
démographique a progressivement diminué, en fonction du
déclin des niveaux de natalité et de fécondité.
Entre 1960 et 2000, le taux d'accroissement annuel de la population a
chuté de 2,5% à 1,6% ; aujourd'hui, le taux moyen annuel
d'accroissement de la population brésilienne se situerait à 1,3%,
le niveau de la mortalité est également en baisse,
l'espérance de vie moyenne étant aujourd'hui de 69 ans. Les
résultats du recensement national de l'an 2000 ont confirmé la
tendance du pays à l'urbanisation. Entre 1900 et 2000, la population
urbaine et passée de 76% à 81%31(*).
C'est aussi une population qui est plus dense sur le
littoral. L'intérieur (au Nord-Ouest, Amazonie forestière,
chaude et humide ; plus à l'Est et au Sud, plateaux souvent arides
et aux sols médiocres) est souvent vide, hors des sites minières
et des fronts de colonisation des routes transamazoniennes, à l'origine
de la déforestation progressive de l'Amazonie.32(*)
Le Brésil est aussi l'Etat de l'Amérique latine
qui subit une montée de la délinquance et de la violence
criminelle depuis le milieu des années 1990, notamment due aux effets de
trafic de drogue. Mais avec l'organisation de la coupe du monde de football en
2014 et des jeux olympiques en 2016 qui exige des conditions de
sécurité rassurantes, le gouvernement brésilien abat
beaucoup d'efforts afin d'éradiquer ce phénomène.
En ce qui concerne son organisation
politico-économique, relevons que le Brésil a une organisation
politique et une histoire intéressantes. Son organisation politique a
contribué énormément au boum économique que connait
cet Etat latino-américain. Le paragraphe qui suit nous en dira plus.
§2. Situations politico-économique
A. situation politique
Le Blason de la République portait, à
l'origine, le nom adopté par le pays après l'abolition de la
monarchie : Estados unidos do Brasil (Etats-Unis du Brésil). La
version actuelle, établie par la loi n°5700, du 1er
Septembre 1971, reflète le changement du nom officiel du pays devenu
Republica Federativo do Brasil (République Fédérative du
Brésil).33(*)
En effet, pour bien comprendre la situation politique
actuelle brésilienne, il nous semble important de présenter
d'abord le passé de cet Etat. Celui-ci sera subdivisé en deux
périodes : la période coloniale qui va de 1500 à 1822
et la période postcoloniale
1. La période coloniale (1500-1922)
Le Brésil a connu une civilisation portugaise.
Dès 1500, Pedro Alvares Cabral découvre le Brésil qui
devient possession portugaise. Revenant au Portugal, il annonce avoir
découvert de nouveaux territoires. Selon le traité de
Tordesillas, signé en 1494, sous l'égide du Pape Alexandre VI,
toutes les terres nouvellement découvertes situées à plus
de 370 lieues à l'Ouest du Cap vert allaient à l'Espagne, et les
autres étaient attribuées au Portugal. Ce qui constitue
aujourd'hui la moitié du Brésil revenait ainsi au
Portugal.34(*)
Des navigateurs retournèrent plus tard au Brésil
et en rapportèrent le bois du Brésil, bois de couleur Braise
qu'ils achetaient aux Indiens, et auquel le Brésil doit son nom actuel.
Toute fois, l'entreprise de colonisation ne débuta réellement que
dans les années 1530, sous le règne de Jean III. En 1533, le
Brésil fut divisé en quinze capitaineries, chacune dirigée
par un Donatario Heridaire. Seules les deux capitaineries
prospèrent : Sao Vicente et Pernambouc. C'est d'abord dans celle-ci
que fut introduite la canne à sucre, principale richesse commerciale du
Brésil jusqu'au début du XVIIIe siècle. Devant
le relatif échec de la colonisation, le Roi du Portugal plaça le
Brésil sous son autorité directe, et nomma un gouverneur
général qui chapeautait les quinze capitaineries. Il
s'établit à Bahia.35(*)
Le Brésil commença à se développer
économiquement, l'exploitation de la population indienne locale
n'étant plus suffisante pour la population sucrière, en 1550, les
premiers esclaves furent importés d'Afrique. La traite negrière
dura jusqu'au milieu du XIX eme siècle : le
Brésil est le pays qui a reçu le plus d'esclaves noirs, avec
environ 5,5 millions d'Africains (majoritairement de l'Afrique de l'Ouest)
déportés du XVI e siècle aux années
1850, soit 40 % du total. Les esclaves furent principalement importés
par des trafiquants britanniques et français.36(*)
2. Le période postcoloniale (1822)
En 1807, Napoléon envahit le Portugal et son
régent Jean VI s'embarqua pour le Brésil pour s'installer
à Rio. Lorsqu'il quitta l'Amérique en 1821 seulement, il y laissa
son fils Pierre Ier du Brésil (Don Pedro). Les cortes
cependant voulurent ramener le Brésil au rang de simple colonie et
rappelèrent Don Pedro au Portugal. Soutenu par la population
brésilienne, celui-ci refusa de retourner en Europe, proclama
l'indépendance du Brésil, et en fut déclaré
empereur en 1822. En 1825, le Portugal reconnut l'indépendance
brésilienne. En 1831 pourtant, Pierre Ier, très
contesté, dut abdiquer. Il transmit le pouvoir à son fils Pierre
II, alors âgé de six ans. Pierre II fut déclaré
Majeur en 1840. Sous le règne de Pierre II, le Brésil connu un
début de modernisation et d'industrialisation. L'esclavage fut aboli
mais plus tardivement supprimé seulement en 1888.37(*)
3. La période de la République (1889
à nos jours)
En 1889, l'armée renversa l'empereur
et la République fut proclamée. Le pays ne devint pas une
démocratie : il était dirigé par une oligarchie de
riches propriétaires et d'élus locaux, les Coronels,
jusqu'à la grande dépression de 1929. Le 04 Octobre 1930, Getulio
Vargas devint président après un coup d'Etat. En 1942, suite
à des attaques par des sous-marins allemands, le pays s'engagea dans la
seconde guerre mondiale au coté des alliés. En 1945, Vargas dut
démissionner et le Brésil connait alors une vingtaine
d'années de démocratie.38(*)
A partir de 1964, le Brésil connut, comme d'autres
pays d'Amérique latine, une dictature militaire de droite. Dans les
années 1970, le gouvernement brésilien participera à
l'opération Condor, vaste plan de coordination entre les dictatures
militaires latino-américaines, piloté par la CIA, avec comme but
de lutter dans tout le continent contre les opposants aux régimes. On
compte un grand nombre de groupes révolutionnaires qui, dès 1964,
ont organisé la résistance contre le pouvoir militaire. La
plupart d'entre eux ont pris forme dans les milieux d'étudiants, dont le
MR-8, plutôt basée à Sao Paulo.39(*)
En 1985, Tan credo Névés fut élu
à la présidence, mais décéda avant son
entrée en fonction. C'est alors José Sarney qui devint
président. La démocratie s'installa dans un contexte
économique et financier difficile. Le 27 octobre 2002, l'ancien
Syndicaliste Luiz Ignacio Lula da Silva remporta l'élection
présidentielle. Il fut réélu le 28 octobre 2006. Il est le
premier président Socialiste du Brésil. Dilma Rousseff,
première femme présidente du Brésil, élue le 31
octobre 2010, lui a succédé le 1er Janvier
2011.40(*)
Lula, malgré sa popularité (selon les sondages,
il a encore le soutien de 80% des brésiliens), n'a pas pu
malheureusement décrocher un troisième mandat, car la
constitution brésilienne prévoit qu'un président ne peut
remplir que deux mandats consécutifs. Mais, il pourra y revenir, s'il le
veut encore, un mandat après.
En effet, Lula da Sylva doit sa popularité à
ses diffèrent programmes sociaux qui ont permis à 30 millions de
brésiliens de sortir de la pauvreté. Sur le plan interne, Lula a
appliqué une politique économique capitaliste et a pu via les
partenariats public-privé et la privatisation d'entreprises d'Etat,
contribuer à la création de monopoles brésiliens tels que
Petrobas, Brasil Foods, Vale do Rio Doce, etc. Un important programme
d'investissement de 200 milliards de dollars a en outre permis à
l'économie brésilienne de connaitre une croissance de 7 % en
moyenne41(*). Mais Lula
est surtout connue pour sa politique étrangère nettement
progressive. Nous y reviendrons un peu plus tard.
Le Brésil est une République
fédérale présidentielle, composée des 26 Etats et
d'un district fédéral. Sa division administrative est la
suivante :
Tableau n°1 : Division administrative du
Brésil
Régions et Unités
fédérales
|
Superficie(en Km2)
|
Capitale
|
Nord
|
|
3857000
|
|
Acre
|
153000
|
Rio Branco
|
Amazonas
|
1564000
|
Manaus
|
Para
|
1250000
|
Belém
|
Rondônia
|
243000
|
Porto Velho
|
Tocantins
|
277000
|
Palmas
|
Anapa
|
140000
|
Macapa
|
Roraima
|
230000
|
Boa Vista
|
Nord-Est (Nordeste)
|
|
1549000
|
|
Alagoas
|
28000
|
Maceió
|
Bahia
|
561000
|
Salvador
|
Ceara
|
148000
|
Fortaleza
|
Maranhão
|
329000
|
Sao Luis
|
Paraíba
|
56000
|
Joao Pessoa
|
Pernambouc
|
98000
|
Ré Cife
|
Piauí
|
251000
|
Teresina
|
Rio Grande do Norte
|
53000
|
Natal
|
Sergipe
|
22000
|
Aracaju
|
Sud-Est
|
|
925000
|
|
Espirito
|
46000
|
Vitoria
|
Minas Gérais
|
587000
|
Belo Horizonte
|
Rio de Janeiro
|
44000
|
Rio de Janeiro
|
Sao Paulo
|
248000
|
Sao Paulo
|
Sud
|
|
578000
|
|
Paraná
|
200000
|
Curitiba
|
Rio Grande do Sul
|
282000
|
Porto Alegre
|
Santa Catarina
|
96000
|
Floriano polis
|
Centre-Ouest
|
|
1592000
|
|
Goiás
|
356000
|
Goiânia
|
Mato Grosso do Sul
|
350000
|
Campo Grande
|
Mato Grosso
|
880000
|
Cuiabá
|
|
District fédéral de la capitale
|
5814
|
Brasilia
|
Source : Grand Usuel Larousse 1997
La constitution brésilienne a été
adoptée en 1988. Le président est élu pour un mandat de
quatre ans, et peut être réélu une fois. La
présidente actuelle est Dilma Rousseff, née le 14 Décembre
1947, officiellement investie le 1 er Janvier 2011. Il s'agit de l'ancienne
chef le de cabinet du Président Lula, auxquelles a
succédé.42(*)
Le droit de vote est facultatif pour les citoyens
âgés de Seize à dix-huit ans, pour les plus de
soixante-cinq ans et pour les illettrés. Il est obligatoire pour ceux
qui ont entre dix-huit et soixante-cinq ans, vivant au pays. La très
grande majorité des indiens ont le statut de mineur
protégé, et à ce titre, ne bénéficient pas
des droits civiques.43(*)
Le pouvoir législatif est exercé par la chambre
des députés, composée de 513 sièges, et le
sénat qui compte 81 membres : 3 sénateurs par Etat, et en
plus, 3 sénateurs par district fédéral44(*). Les Eglises exercent une
forte influence dans la politique brésilienne. Elles interviennent dans
les débats des campagnes électorales. Plusieurs partis
politiques ont un nom qui évoque une religion : Partido Social
Cristao, Partido social democrata Cristao ou encore Partido trabalhista
Cristao. Au parlement brésilien, le groupe évangélique est
composé de 63 députés (sur 513) et 3 sénateurs (sur
81).45(*)
B. Situation économique
Le Brésil possède d'immenses ressources
naturelles, des minerais et des bois durs que l'on trouve au coeur de la
forêt tropicale dont les sols sont fertiles, grâce à une
pluviosité exceptionnelle et aux énormes quantités de
limon déposées par le réseau hydrographique de
l'Amazone.46(*)
L'agriculture emploie encore plus de 20% des actifs. Le
Brésil est le premier ou deuxième producteur mondial de
café, d'agrumes, de sucre, de soja. Les atouts ne manquent donc pas,
mais la croissance est freinée par une structure agraine archaïque
(Beaucoup de grandes propriétés sous-exploitées et une
masse de peuple sans terre), les irrégularités climatiques aussi,
la trop rapide augmentation de la population. Aux inégalités
sociales se superposent des contrastes régionaux de
développement, notamment entre le Nordeste, souvent misérable, et
les villes du Sud-Est plus dynamiques.47(*)
L'industrie bénéficie d'abondantes ressources
minérales : fer surtout (ayant permis l'essor de la
sidérurgie), bauxite, manganèse. Une part importante de
l'industrie de transformation (montage automobile, chimie électronique)
est sous contrôle étranger. Toute fois, la dette extérieure
longtemps énorme, s'est aujourd'hui résorbée. Et au niveau
énergétique, le potentiel hydroélectrique est
partiellement aménagé, l'exploitation pétrolière
croit, et le Brésil développe la production du
biocarburant.48(*) Mais
les richesses présentées ci-haut ne sont pas les seules au
Brésil. Dans ce pays, même le football et la culture constituent
des richesses nationales. Voyons comment le sport et la culture se portent au
Brésil dans le paragraphe qui suit.
§3. Situation Culturelle et Sportive
A. Situation Culturelle
La culture a aussi une place de choix au Brésil. La
ville de Brasilia, elle-même, qui est d'ailleurs le district
fédéral et la capitale du Brésil, est aujourd'hui
classée patrimoine culturel de l'humanité de l'UNESCO. La ville
est ultra moderne. C'est une ville fonctionnelle où le quotidien est
à la portée de soi. Brasilia est un monde à part, on ne
peut la comparer à aucune autre cité dans le monde. Tout se
passe à l'intérieur des édifices, des maisons ; on ne
voit rien de l'extérieur. C'est pour cela que Brasilia donne
l'impression d'être vide et sans âme, mais c'est une ville en
mutation, qui ne sera jamais complément terminée. Brasilia a
été conçue en quatre ans par les architectes Oscar
Niemeyer et Lucio Costa à 1200 Km de Rio, 1000m au-dessus du niveau de
la mer. Elle fut fondée le 27 avril 196049(*). Cela laisse facilement comprendre pourquoi le
Brésil a préféré Brasilia à Rio de Janeiro
comme capitale et district fédéral.
Une autre manifestation culturelle qui n'est pas de
moindre est le défilé des écoles de Samba de Rio de
Janeiro. Participer à ce défilé est une expérience
d'une émotion rare. La plus grande manifestation culturelle du
Brésil mélange la fête, le spectacle, l'art et le folklore.
Pauvres, riches, blancs, métis, brésiliens et étrangers
s'unissent pour défiler dans les écoles. Il parait difficile de
résister aux cadences de la samba brésilienne. 50(*)
Il faudra aussi ajouter dans ce domaine culturel le
carnaval qui se déroule au Brésil. Il débute à
minuit le vendredi précédent le mercredi des cendres et dure cinq
jours. Il est célébré dans tout le Brésil, mais les
touristes se concentrent pour voir celui de Rio.51(*)
Le Brésil offre d'immenses possibilités de
randonnées tant dans les parcs nationaux et d'Etat que sur la cote. Rio
de Janeiro est la capitale de l'escalade : on dénombre 350 sites
à moins de 40 minutes du centre-ville. Le Surf est très populaire
sur toute la côte et notamment sur toute la plage du Sud. L'Etat du Santa
Catarina possède les plus beaux sites où que vous vous alliez,
vous pourrez facilement louer une planche à voile, la voile, la
pêche et le deltaplane. Pour les amateurs de musique, leurs meilleurs
disquaires sont généralement installés à Sao Paulo,
dans les grands centres commerciaux.52(*)
B. Situation sportive
Le sport brésilien aujourd'hui est dominé par le
football, sport Roi. Il va être injuste de parler du
Brésil sans toute fois parler de la sélection brésilienne,
la Selecao (sélection) ou l'Auriverdes (verts et or), surnoms
employés pour designer cette équipe qui fait du Brésil la
nation du football.
Favorite à chaque édition de la coupe du monde,
elle est l'unique sélection à avoir disputé toutes les
phases finales53(*) et
à en avoir remportée cinq éditions en 1958, 1962, 1970,
1994 et 2002. La selecao est la seule détentrice du trophée
Jules-Riment, mis en jeux à partir de la coupe du monde de 1930 qu'elle
a définitivement conservé en 1970 après ses trois
premières victoires dans la compétition avec Pelé,
le joueur le plus emblématique de son histoire et de celle du football
mondial54(*)
L'équipe du Brésil a gagné la coupe du
monde sur quatre continents (l'Europe en 1958, Amérique du sud en 1962,
Amérique du nord en 1970 et 1994 et enfin en Asie en 2002). Et on dit
communément à son propos « les anglais ont
invité le football, les brésiliens l'ont
perfectionné ». Souvent porté au premier rang du
classement mondial de la FIFA, le Brésil est également vainqueur
à huit reprises de la Copa America, est considéré depuis
plus de 50 ans comme la plus forte Nation du football. Mais depuis 2007, le
Brésil a perdu sa position de leader au classement mondial de la FIFA. A
la date du 12 janvier 2011, le Brésil occupe la 4 e position au
classement mondial FIFA55(*)
A la coupe du monde de football 2010 organisée pour la
première fois sur la terre africaine en Afrique du Sud, le Brésil
n'était pas à la hauteur des attentes. Mais il est beaucoup plus
attendu en 2014 à la coupe du monde de football qu'il va lui-même
organiser et à laquelle il est d'office qualifié comme pays
organisateur.
L'organisation de cet événement
planétaire. Va amener un plus non seulement à l'économie
brésilienne, mais aussi à ses infrastructures qui doivent
être amélioré afin de répondre aux exigences de ce
rendez-vous planétaire. Au Brésil de saisir cette
opportunité pour améliorer sa position sur la scène
internationale.
Nous venons de présenter le Brésil dans
tous les domaines et nous nous sommes rendu compte que le Brésil a des
potentiels qu'il peut faire prévaloir. Voyons à présent
quelle est la place qu'il occupe sur la scène internationale aux
côtés d'autres Etats.
Section 2 : La stratification internationale du
Brésil
Nous voulons dans la présente section, par des
critères géopolitiques, économiques et
géostratégiques découvrir la place qu'occupe le
Brésil sur la scène internationale.
§1. Selon les critères géopolitiques
La géopolitique pourrait être
considérée comme une science humaine réaliste qui a pour
objet de déterminer, derrière les apparences, quels sont les
caractères objectifs de la géographie physique et humaine qui
conditionnent les choix stratégiques des acteurs internationaux de la
vie idéologique politique et économique mondiale. 56(*)
La géopolitique analyse les relations entre
l'homopotilicus et l'espace. Cette discipline s'interroge certes sur les poids
des facteurs spatiaux dans les choix et les rapports politiques et à
l'inverse sur l'impact de ces données politiques sur l'organisation, le
contrôle de l'espace.57(*)
Selon les critères géopolitiques, la place que
le Brésil occupe sur la scène internationale n'est pas de
moindre. De par sa superficie qui est de 8.512.000 Km2 (plus de 15
fois la France), le Brésil se situe à la cinquième
position mondiale, après la Russie, le Canada, la Chine et les
Etats-Unis. Il est le premier en Amérique du Sud et couvre presque la
moitié du continent sud-américain (47,3%). Sur cette vaste
étendue s'établit une population estimée à
191.791.000 habitants. Avec cette population, le Brésil occupe une fois
de plus la cinquième position après la chine, l'Inde, les
Etats-Unis et l'Indonésie.58(*)
En ce qui concerne la géopolitique de l'eau
évoquée comme l'or bleu, le Brésil occupe une fois de plus
une place intéressante. A l'heure où l'eau potable est de plus en
plus considérée comme une ressource rare de valeur
stratégique, le brésil possède, avec environ 12% des
réserves de la planète, un avantage considérable. Parler
de l'eau dans un pays comme le Brésil, c'est d'abord évoquer une
ressource à l'échelle d'un continent. S'étendant sur
8.512 .457 Km2, la surface en eaux est de 55.457
Km2, soit 10% de la superficie de la France.59(*)
Le Brésil possède également un des
systèmes fluviaux les plus étendus au monde, avec plusieurs
bassins hydrographiques ; outre celui de l'Amazone, les plus importants
sont ceux du Tocantins- Araguaia, du Paraná-Paraguay-Uruguay et du Sao
Francisco.60(*)
Il ne sera pas juste de terminer cette rubrique
consacrée à la géopolitique de l'eau sans évoquer
le fleuve Amazone qui traverse trois pays, notamment le Brésil, le
Pérou et la Colombie, avant de se jeter dans l'océan atlantique
au niveau de l'équateur.
Le fleuve amazone possède un débit de 209.000
m3 /S, le plus élevé que celui de tous les autres
fleuves de la planète : son débit est équivalent
à celui des six fleuves immédiatement en dessous de lui
réunis. Avec une longueur d'environ 6500 km, c'est le plus long fleuve
de terre avec le Nil. L'Amazone draine une superficie 6950.000 Km2 soit 40% de
l'Amérique du Sud, alors que sa superficie de son bassin atteint
seulement 3,8 millions de Km2. Et le Brésil en est le
grand bénéficiaire. En plus, l'Amazone est
à lui seul à l'origine de 18% du volume total d'eau douce
déversée dans les océans du monde.61(*)
Selon ces critères, le Brésil occupe une place
stratégique dans le monde. Et le gouvernement brésilien essaie
chaque fois de capitaliser ces avantages pour faire avancer le pays. Il doit
continuer sur la même lancée afin de quitter le statut de pays
émergents et rejoindre les pays développés. Après
ces critères géopolitiques, analysons-le de par les
critères économiques.
§2. Selon les critères économiques
Selon les critères économiques, le Brésil
est une fois de plus bien placé sur la scène internationale. Le
fait qu'il soit pays émergent signifie que le Brésil a comme PIB
par habitant inferieur certainement celui des pays développés,
mais vivant une croissance économique rapide, et dont le niveau de vie
ainsi que les structures économique convergent vers ceux des pays
développés. Les pays émergents dans leur ensemble
connaissent un accroissement de leur revenu par habitant et donc de
l'augmentation de leur part dans le revenu mondial. Ils se caractérisent
par leur intégration rapide à l'économie mondiale du point
de vue commercial (exportations et importations) et financier (ouverture des
marchés financiers aux capitaux extérieurs). Ainsi, ces pays
investissent de plus en plus à l'étranger.
L'acronyme BRIC, groupe formé par le Brésil, la
Russie, l'Inde et la Chine en tant qu'économies émergentes dans
le Sud, est appelée à jouer un rôle de premier plan dans
l'économie, mondiale. Ce bloc économique émergent veut
mettre un terme à la domination économique absolue des Etats-Unis
et de l'Union Européenne.
Le Brésil a connu un Boum économique avec Lula
Da Silva. Que nos lecteurs ne nous tiennent pas rigueur si nous revenons chaque
fois tout au long de notre présente étude sur cette
emblématique personne, sous prétexte qu'il n'est plus
président.
Le Brésil se classe aujourd'hui huitième grande
puissance économique, avec un produit intérieur brut (PIB) de
1600 milliards de dollars (à titre de comparaison, le PIB de la Belgique
est d'environ 470 milliards de dollars62(*).
Le Brésil est le producteur de sucre le plus
compétitif du monde, avec un cout de revient de l'ordre de 150 à
200 USD par tonne, grâce à des conditions de production de Canne
à sucre particulièrement privilégiées
(ensoleillement, pluviométrie, topographie) permettant des rendements et
de concentration en sucre élevés.63(*)
Grace au Mercosur (Marché commun de l'Amérique
du Sud, 17% des exportations brésiliennes) et au développement
d'une agriculture exportatrice (agrobusiness), le Brésil est aujourd'hui
un des leaders du commerce mondial de produits alimentaires (1e en
Café, Jus d'orange, sucre, 2e en Soja, 3e en
Bovin,...). Il échange avec l'Amérique du Nord et l'Europe
principalement. Le Boum économique du Brésil se confirme par
l'émergence de 4 grands ports dont les plus importants sont les ports de
Tubarao (33e au monde) et de l'Itaqui (34e au
monde)64(*).
Voyons à présent la stratification
internationale du Brésil selon les critères
géostratégiques.
§3. Selon les critères
géostratégiques
La géostratégique est
l'ensemble des comportements de défense aux plus vastes dimensions des
moyens d'action. Elle n'est pas une science particulière, distincte de
la stratégie. Elle insiste sur la dimension spatiale qui occupe
effectivement la première place dans la hiérarchie des facteurs
qui conditionnent la stratégie aussi bien avant que pendant le conflit.
La géostratégie est l'étude des relations de force entre
puissances, à partir de l'ensemble des données
géopolitiques.65(*)
La force nationale comprend les éléments
matériels que sont l'assiette territoriale, les ressources naturelles,
la démographie et le potentiel militaire. Concernant le Brésil,
tous ces éléments, sauf le potentiel militaire ont
déjà été analysés
précédemment. Analysons à présent le potentiel
militaire pour se rendre compte de la place qu'occupe le Brésil
géostratégique.
En ce qui concerne le potentiel militaire, il se
présente sous un aspect quantitatif et qualitatif. Les aspects
qualitatifs sont les caractères plus ou moins poussés de la
technologie, l'art du commandement, la stratégie des cerfs militaires,
la combativité, l'entrainement ou le loyalisme des troupes.
Comme nous l'avons soulevé dans notre introduction, le
Brésil a un des budgets les plus importants de la défense
(11e) et des forces armés (18e) dans le
monde.66(*) Le
Brésil fait de son mieux en puissance militaire pour être
à la hauteur du rôle qu'il veut désormais jouer sur la
scène internationale. Le Brésil s'est lancé dans
l'acquisition de technologies militaires de pointe, avec l'objectif d'obtenir
le savoir-faire pour développer sa propre industrie de
défense.
Au cours des huit dernières années, le
géant sud-américain a acquis une visibilité internationale
sans précédent, amplifiée par le charisme de son
président Lula da Silva. La transformation du Brésil en une
puissance militaire est un fait nouveau dans le pays, y compris pour les
militaires, a déclaré Nelson During. Pour cet expert en
défense, l'objectif du Brésil est de se renforcer comme une
puissance indépendante.67(*)
En dirigeant la force de paix de l'ONU à Haïti,
le Brésil a cherché à montrer sa capacité à
assurer un rôle international, avec en ligne de mire l`ambition
d'occuper un fauteuil permanent au Conseil de Sécurité de l'ONU.
L'experte en Relations internationales Sabrina Medeiros estime que le
Brésil doit consolider son pouvoir de dissuasion pour être
à la hauteur de son nouveau rôle international.68(*)
Aucune menace classique ou conventionnelle ne pèse sur
le Brésil qui n'a aucun contentieux frontalier avec ses dix voisins tout
au long de ses 17.000 Km de frontières terrestres. Cela exige la
définition d'une stratégie nouvelle. Il faudrait fonder les bases
d'une industrie de défense, avec la perspective de faire du
Brésil, un exportateur majeur de matériel de haute militaire. Le
processus de modernisation est symbolisé par la volonté du
Brésil d'acheter 36 avions de chasse de dernière
génération. Dans ce contrat, comme dans tous les autres en
matière de défense, le gouvernement met une condition
majeure : obtenir un transfert total de technologie.69(*)
Après avoir analysé le potentiel militaire
brésilien, nous nous rendons compte que le Brésil est une force
nationale toute faite. Cherchons maintenant à analyser si le
Brésil a le statut de grande puissance ou non. Ici, le concept de grande
puissance a le sens de la force qui ne peut être vaincu ou conquise que
par une coalition. Beaucoup d'autres éléments, à part la
puissance militaire entrent aussi en compte dans la définition de ce
concept.
Le concept « grande puissance » est
généralement attribué aux pays qui, au travers de leur
économie, leur politique étrangère et leur force
militaire, ont un rayonnement et une influence au niveau mondial. Les
décisions prises par les grandes puissances ont souvent un impact sur
les autres nations qui les prennent en compte pour leur propre politique,
décision militaire ou diplomatique. De manière
générale, les grandes puissances ont la capacité
d'intervenir tout autour du monde. Leur soft power, bien que moins rayonnant
que celui d'une superpuissance, reste suffisant pour briller au niveau
planétaire.70(*).
Avant le XXe siècle, les deux concepts
« grande puissance » et
« superpuissance » se confondait pour définir le
même statut. Mais au cours de ce siècle, l'avènement de
l'Union Soviétique et des Etats-Unis a redéfini l'ordre mondial,
reléguant les puissances européennes, comme la France, le
Royaume-Uni, l'Italie ou l'Allemagne, à de
« simples » grandes puissances. Ailleurs dans le monde,
d'autres nations peuvent prétendre à ce statut comme la Russie,
le Japon, l'Inde, la Chine ou encore le Brésil.71(*)
En 2011, le seul pays qui fait l'unanimité sur son
statut de superpuissance est les Etats-Unis, les autres pays ayant un rang plus
ou moins inférieur. Toutes fois, de plus en plus de personnes estiment
que les Etats-Unis ne sont plus désormais la seule superpuissance :
ainsi, parmi les prétendants, il ya l'Union Européenne, la Chine,
la Russie ou encore l'Inde. L'Union Européenne comprend
l'adhésion de grandes puissances, comme la France, le Royaume-Uni et
l'Allemagne, et que la somme des qualités des Etats membres pourrait
donner une superpuissance. Néanmoins, malgré sa superpuissance
économique et commerciale, il reste à unifier la politique des
Etats membres et à poursuivre le projet de défense commune afin
qu'on puisse la considérer indéniablement comme
superpuissance.72(*)
Par ailleurs, voici le classement des grandes
puissances en 2011:
Tableau N°2 : Classement
des grandes puissances pour l'an 2011
Pays
|
Part du PIB mondial (nominal) (%)
|
Part des dépenses militaires mondiales (%)
|
Part de la population mondiale (%)
|
Part de la superficie mondiale (%)
|
Pourcentage moyen
(%)
|
Etats-Unis
|
23,6
|
43,0
|
4,5
|
6,2
|
19,3
|
Chine
|
9,3
|
6,6
|
19,5
|
6,3
|
10,4
|
Inde
|
2,3
|
2,4
|
17,5
|
2,2
|
6,1
|
Russie
|
2,4
|
3,5
|
2,1
|
11,0
|
4,8
|
Japon
|
8,7
|
3,3
|
1,8
|
0,3
|
3,5
|
Brésil
|
3,3
|
1,7
|
2,8
|
5,7
|
3,4
|
Allemagne
|
5,3
|
3,0
|
1,2
|
0,3
|
2,5
|
France
|
4,1
|
4,2
|
0,9
|
0,4
|
2,4
|
Royaume-Uni
|
3,6
|
3,8
|
0,9
|
0,2
|
2,1
|
Source : http :
//fr.wikipedia.org/wiki/grande_puissance.html
Ce tableau ci-haut montre bien que le Brésil, en
combinant les critères qui concourent à la définition du
concept « grande puissance » occupe en 2011 la
sixième place après les Etats-Unis toujours au top, la Chine,
l'Inde, la Russie et le Japon. Le Brésil mérite bien cette
position dont les mérites reviennent au Président sortant Lula Da
Silva.
Enfin de compte, après les différents
critères géopolitiques, économiques et
géostratégiques, nous nous rendons compte que le Brésil
occupe une place stratégique. Il faudrait qu'il capitalise ses atouts
pour améliorer sa position afin de mériter le fauteuil de membre
permanent du Conseil de Sécurité de l'ONU qu'il convoite
tant.
Afin de lier l'utile à l'agréable, le premier
chapitre qui porte sur les considérations théoriques
générales va être ponctué par la dernière
section portant sur l'Organisation des Nations Unies. Ici, il sera question de
voir les origines de l'organisation, son organisation structurelle et enfin son
bilan.
Section 3 : l'Organisation des Nations Unies
(ONU)
L'Etat en tant qu'acteur des Relations Internationales joue un
rôle très important sur la scène internationale. Et pour,
se faire entendre plus, ce dernier coopère et mène la diplomatie
au sein des cadres institutionnels que sont les Organisations Internationales.
Et l'Organisation Internationale peut être à vocation
régionale, c'est-à-dire celle qui n'accepte en son sein que des
Etats présélectionnés sur base géographique ;
ou à vocation à rassembler tous les Etats. A ces jours, la seule
Organisation qui répond mieux à ces critères est l'
« ONU ». Celle-ci est une des expressions principales de la
structure des Relations Internationales au XXe siècle.
§1. Origines de l'ONU
L'ONU a été créée par la Charte
de San Francisco du 26 juin 1945, entrée en vigueur le 24 Octobre de la
même année. Bien avant l'ONU, il y eu une autre organisation
à vocation universelle, la Société des Nations(SDN),
fondée à la conférence de la paix le 28 avril 1919, sur
base de projets américains, par un traité dit de pacte de la SDN
faisant partie du traité de Versailles. La SDN, à la
différence de l'ONU, fut dominée par l'Europe. A cela vint
s'ajouter le retrait de la Société de nombreux Etats (Japon,
l'Allemagne devenue hitlérienne et l'Italie à partir de 1933).
Contrairement à sa vocation, la SDN ne fut jamais universelle, notamment
parce que les Etats-Unis n'en étaient pas membres (refus du sénat
américain de ratifier le pacte de la SDN.73(*) Ces différents
problèmes ont aussi contribué à la fragilité de la
SDN.
Bien plus, le mécanisme même prévu par le
pacte, ne permettait pas à la SDN de mener à bien les taches
amitieuses qui lui étaient assignées. La procédure de
résolution des conflits n'était pas complète,
l'armée internationale et l'organe d'inter nations n'existaient pas. Ces
différents handicaps vont concourir, à la disparition de la SDN
qui remonte à 1939, même si sa dissolution juridique fut accomplie
au cours d'une session de l'Assemblée tenue à Genève du 08
au 18 avril 1946, dont l'objectif principal était le transfert des biens
et avoirs de la SDN à l'ONU.74(*)
En ce qui concerne l'ONU, il faudra noter qu'au cours de la
seconde guerre mondiale, la création d'une nouvelle organisation du
genre de la SDN figura parmi les buts de guerre des Alliés. Ces Etats
avaient tous en tête le souci de bannir à jamais la guerre comme
mode de résolution des différends internationaux.
L'ONU trouve son origine dans la déclaration des
Nations Unies du 1 Janvier 1942, manifestation d'unité des puissances
combattantes contre l'axe. le projet en sera formulé dans la
déclaration de Moscou du 30 Octobre 1943, faite à l'issue d'une
réunion des Ministres des affaires étrangères ; des
Etats-Unis, du Royaume-Uni et de l'URSS, et qui affirme « la
nécessité d'établir, aussitôt que possible, une
Organisation Internationale fondée sur le principe d'une égale
souveraineté de tous le Etats pacifiques, Organisation dont pourront
être membres tous les Etats pacifiques, grands et petits, afin d'assurer
le maintien de la paix et de la sécurité internationales. Ce
texte, à lui seul, souligne déjà les traits
caractéristiques de la future organisation : la souveraineté
et l'égalité des Etats, le lien établi avec les
circonstances de la guerre (Etats pacifiques), l'accent mis sur les questions
de la paix et la sécurité internationales.75(*)
Un examen plus détaillé des bases de la future
Organisation fut effectué à la conférence quadripartite de
Dumbarton Oaks, d'Août à octobre 1944, réunissant d'abord
les Etats-Unis, le Royaume-Uni et l'URSS, puis les Etats unis, le Royaume uni
et la Chine, cette dernière ayant en fait accepté ce qui avait
été fait sans elle. Il en résulta un
« plan de Dumbarton Oaks» qui fut complété
sur certains points importants par les accords de Yalta du 11 février
1945, à l'issue de la conférence
anglo-américano-soviétique de Crimée. Les accords de Yalta
qui, par ailleurs réglèrent un certain nombre de problèmes
politiques concernant la liquidation des hostilités, ont
décidé la convocation à San Francisco, pour le 25 avril
1945, d'une conférence des Nations Unies sur l'organisation mondiale.
Les Etats représentés à Yalta, auxquels vint, sur leur
demande, se joindre la Chine, procédèrent à l'invitation
des Etats « pacifiques » par la conférence de San
Francisco.76(*)
Ci-dessus sont les origines de l'ONU. Il apparait clairement
que l'initiation de sa création revient aux trois grandes puissances
combattantes et finalement victorieuses de la seconde guerre mondiale, les
Etats-Unis, le Royaume-Uni et l'URSS, rejointes par la Chine et la France. Cela
explique d'ailleurs le rôle capital que la charte de l'ONU a dans son
texte donné à ces grandes puissances, bien que le droit de veto
qui leur donne le privilège de décider sur des grands
problèmes bloque le bon fonctionnement de l'ONU.
§2. Organisation structurelle
Le fait que l'ONU soit composée d'Etats
ressort de deux dispositions de la Charte visant les membres admis. Sont
membres originaires, selon l'art.3 de la charte de l'ONU, les Etats, ayant
participé à la conférence des Nations Unies pour
l'Organisation Internationale à San Francisco ou ayant
antérieurement signé la déclaration des Nations Unies en
date du 1er janvier 1942, signent la présente Charte et la
ratifient, conforment à l'art.110. Et concernant les membres admis,
l'art.4 de la Charte souligne que « peuvent devenir membres des
Nations Unies tous les autres Etats pacifiques qui acceptent les obligations de
la présente Charte et au jugement de l'Organisation, sont capables de
les remplir et disposés à le faire.77(*)
Mais la règle selon laquelle l'ONU est composée
des Etats ne signifie pas nécessairement que tous les organes des
Nations Unies soient eux-mêmes formé de représentants
d'Etats que la composition particulière de tel ou tel organe ne puisse
être commandé par un autre principe de détermination. C'est
le cas de la Cour Internationale de Justice, corps de magistrats
indépendants, élus sans égard à leur
nationalité.
En vue de mener à bien sa mission principale qui est
le maintien de la paix et de la sécurité internationales, l'ONU a
besoin d'un budget. La charge des dépenses de celle-ci est repartie
entre les Etats Membres selon un barème de contributions
adopté par une résolution distincte et qui est
révisé le temps à autre. Les Etats-Unis à eux seuls
payent à peu près le quart de ces dépenses.
A. Structure de l'Organisation
L'ONU est composée des organes qui sont de
deux catégories : les organes principaux et les organes
subsidiaires. A ces deux, il faut aussi ajouter les institutions
spécialisées.
a. Organes principaux
Les organes principaux tels qu'énumérés
à l'art.7 de la Charte de l'ONU sont les suivants :
l'Assemblée générale, le Secrétariat, le Conseil de
Sécurité, le Conseil de Tutelle, le Conseil Economique et Social
et enfin la Cour Internationale de Justice. Chacun de ces organes rempli des
fonctions particulières lui attribuées par la Charte
elle-même.
1) L'Assemblée
générale
Faisant l'objet de l'article 9 de la Charte de l'ONU,
l'Assemblée générale, organe plénier de l'ONU, se
compose de tous les Etats Membres qui peuvent avoir jusqu'à cinq
représentants. Elle se réuni à New York aux Etats-Unis
tous les ans en session régulière, de la fin du mois de Septembre
jusqu'à décembre. A côté des sessions ordinaires, il
y a d'autres qui sont extraordinaires. Celles-ci sont convoquées par le
Secrétaire général, lorsque les circonstances l'exigent,
soit sur demande du Conseil de Sécurité, soit sur celle de la
majorité des Etats Membres.
Quant à la procédure de vote, les Etats
à l'Assemblée générale n'ont en tout état de
cause qu'une voix dans les votes. L'article 18 de la Charte fait une
distinction entre les questions importantes comme le maintien de la paix et la
sécurité internationales, l'élection des membres non
permanents du Conseil de Sécurité.... et les autres moins
importantes. Les premières sont prises à la majorité
qualifiée des deux tiers. Quant aux autres questions, elles sont prises
à la majorité des membres présents et votants. La pratique
du consensus permet aussi à une décision d'être
adoptée dès qu'aucun Etat n'élève d'objections
formelles.
En ce qui concerne la compétence de l'Assemblée
générale, il faudra retenir qu'elle bénéficie d'une
sorte de compétence générale pour tout le domaine
d'activités de l'ONU. L'art.10 de la Charte précise que
l'Assemblée générale peut discuter toutes questions ou
affaires rentrant dans le cadre de la présente Charte ou se rapportant
aux pouvoirs et fonctions de l'un quelconque des organes prévus dans la
présente Charte, et sous réserve des dispositions de
l'art.12 ; formuler sur ces questions ou affaires des recommandations aux
Membres de l'ONU, au Conseil de Sécurité, ou aux membres de
l'Organisation et Conseil de Sécurité. Elle peut aussi attirer
l'attention du Conseil de Sécurité sur les situations dangereuses
pour la paix (Art.11, §3), développer la coopération dans
les domaines politiques et économiques (art.13), mais surtout
recommander les mesures propres à assurer l'ajustement pacifique de
toute situation (art.14)
Au nombre des compétences exclusives de
l'Assemblée générale, mentionnons son pouvoir financier et
budgétaire. Elle vote chaque année le budget de
l'Organisation.
Quant à ses résolutions, elles ont une valeur
différente selon les cas. Elles sont sous forme de recommandations
à l'égard des Etats. En revanche, dans l'ordre interne de
l'organisation, l'Assemblée générale peut prendre des
véritables décisions (admission d'un nouveau membre des Nations
Unies, vote du budget, création d'un organe subsidiaire,...)
2. Le Secrétariat
Objet du Chapitre XV de la Charte, le Secrétariat est
dirigé par un Secrétaire général qui est le plus
haut fonctionnaire de l'Organisation, nommé par l'Assemblée
générale sur recommandation du Conseil de Sécurité
pour cinq ans renouvelables. Le Secrétaire général
s'occupe des fonctions administratives de l'Organisation et joue surtout un
rôle politique notable, par son pouvoir de saisir le Conseil de
Sécurité de toute affaire compromettant la paix et la
sécurité internationales (art.99). Il peut aussi être
chargé des fonctions diplomatiques par un des organes principaux de
l'ONU (art.98). Il joue ainsi un rôle important dans le règlement
pacifique des différends, en facilitant par sa médiation une
solution négociée. Il peut aussi offrir ses bons offices aux
parties concernées. Il se distingue également en matière
de maintien de la paix en participant à la création et à
la direction des forces onusiennes.
3. Le Conseil de Sécurité
Selon l'article 23 de la Charte, le Conseil de
Sécurité et composé de 15 membres. Parmi ces 15, cinq sont
permanents, disposant d'un droit de veto et sont désignés par la
Charte elle-même : la France, la Chine, l'URSS à laquelle a
succédé la Russie, le Royaume-Uni et les Etats-Unis. Les dix
autres membres non permanents sont élus suivant leur contribution au
maintien de la paix et suivant une répartition géographique
équitable. Le Conseil de Sécurité fera l'objet du second
chapitre de la présente recherche. Beaucoup de détails y seront
donnés.
4. Le Conseil de Tutelle
Faisant l'objet du Chapitre XIII de la Charte, le Conseil de
Tutelle était composé, outre des cinq permanents du Conseil de
Sécurité, d'un nombre de représentants d'Etats
administrant des territoires sous tutelle, et de ceux d'Etats non administrant.
Il a participé au processus de décolonisation. Mais celle-ci
étant totalement clause, il n'a plus sa raison d'être. Il tend
à disparaitre, si pas a déjà disparu.
5. Le Conseil Economique et Social
Objet du chapitre X de la Charte, le Conseil Economique et
Social se compose de 54 membres de l'ONU élus par l'Assemblée
générale pour trois ans renouvelés par tiers chaque
année. Il tient des sessions annuelles à New York ou à
Genève. Il est composé de commissions économiques et
régionales, de comités temporaires ou permanents composés
d'experts et de six commissions (droits de l'homme, population, statistique,
développement, social, condition de la femme, stupéfiants).
Le Conseil Economique et Social est un organe consultatif qui
fait des études et rapports sur les problèmes économiques,
sociaux et la protection des droits de l'homme. Il adresse des recommandations
à l'Assemblée générale, aux Etats Membres et aux
institutions spécialisées intéressées avec
lesquelles il est en étroite relation. Ses compétences sont donc
très variée et très générales.
6. la Cour Internationale de Justice (CIJ)
Elle fait l'objet du chapitre XIV de la Charte. Elle est
l'organe judiciaire principal de l'ONU, dont le Siège est à la
Haye au Pays-Bas. Elle est composée de 15 juges, qui, en raison des
impératifs de la fonction juridictionnelle, sont indépendants des
Etats. Ces juges sont élus pour neuf ans, rééligibles,
conjointement par l'Assemblée générale et le Conseil de
Sécurité, parmi des personnes jouissant de la plus haute
considération morale, et qui seraient susceptibles d'exercer dans leurs
pays respectifs les plus hautes fonctions judiciaires ou sont des
jurisconsultes notaires en matière de droits international.
Concernant la compétence de la Cour, celle-ci est
compétente pour trancher les conflits juridiques entre les Etats et pour
donner des avis consultatifs en matière juridique. Les avis consultatifs
sont donnés par la Cour soit à la demande de l'Assemblée
générale ou le Conseil de Sécurité, soit à
la demande de tout autre organe ou institution spécialisée des
Nations Unies, sous réserve de l'autorisation de l'Assemblée
générale. Les arrêts rendus par la Cour sont obligatoires
pour les parties.
b. Organes subsidiaires.
L'article 22 de la Charte de l'ONU précise que
l'Assemblé générale peut créer les organes
subsidiaires qu'elle juge nécessaires à l'exercice de ses
fonctions. Ces organes doivent assister dans leurs fonctions les organes
principaux auxquels ils sont subordonnés. Parmi ces organes, il y a lieu
de noter la CNUSED (conférence des Nations Unies pour le commerce et le
développement), etc.
c. Institutions
spécialisées.
L'article 57 de la Charte de l'ONU précise que les
institutions spécialisées sont créées par des
accords intergouvernementaux et sont pourvues aux termes de leur statut,
d'attributions internationales étendues dans les domaines
économiques, social, culturel, intellectuel, de l'éducation, de
la santé publique et autre domaines connexes. Ce sont des Organisations
Internationales autonomes qui ont leurs propres statuts, leurs propres
compétences. Suivant l'art.23 de la Charte, elles sont reliées
à l'ONU, par des accords qui doivent être approuvés par
l'Assemblée générale. Le Conseil Economique et Social est
chargé de coordonner l'activité de ces Organisations par
l'intermédiaire d'un comité administratif de coordination. Les
institutions spécialisées les plus connues sont l'Organisation
Mondiale de la Santé (OMS), l'Organisation Internationale du Travail
(OIT), etc.
Apres avoir avancé les origines des Nations Unies et
son organisation structurelle, nous allons, dans les lignes qui suivent, nous
intéresser au bilan de cette Organisation pour afin apprécier son
efficacité
§3. Bilan de l'ONU
La mission principale de l'ONU étant le maintien de
la paix et la sécurité internationales, il sera question dans le
présent paragraphe du bilan dans son aspect sécuritaire.
1. La période de 1945 à 1955
L'ONU pendant cette décennie a échoué,
c'est-à-dire n'a pas réussi à agir comme ses fondateurs
l'avaient proposé, comme un centre où s'harmonisent, les efforts
des Nations. Elle a échoué parce qu'elle n'a même pas
tenté d'y réussir : elle n'était pas
considéré, même par la plupart de ses membres, comme un
lieu où les grandes puissances ou quelques autres négociaient les
résolutions des leurs différends. Elle était
envisagée comme un forum public où les problèmes
étaient discutés publiquement, où les résolutions
étaient publiquement proposées, où l'opinion publique
était mobilisée pour la cause que l'on défendait. Elle
était considérée par conséquent plutôt qu'un
champ de bataille que comme un endroit où l'on marque des points
plutôt que de chercher à s'entendre, comme un instrument de
confrontation entre les deux blocs de la guerre froide plutôt que de
conciliation.78(*)
2. La période de 1956-1965 :
tensions et guerre de décolonisation.
Cette période est présentée comme celle
de la décolonisation, parce qu'elle est effectivement
caractérisée par l'accession à l'indépendance d'un
grand nombre de nouveau Etats et par leur admission comme membres de l'ONU. Les
problèmes de sécurité liés à la
décolonisation ou aux conséquences de décolonisation mal
faites n'ont pourtant pas dans l'ensemble été très
brillamment résolus par une Organisation qui au contraire était
nettement dépassée par l'ampleur des problèmes ainsi
posés et le plus souvent, incapable d'y faire face. Le cas du Congo en
illustre toute l'ambigüité et la difficulté, mais ceux de la
Nouvelle-Guinée (Irian Occidental) ou de Goa n'apparaissent pas plus
simples ni surtout mieux résolus.79(*)
3. La période de 1966-1985 :
Marginalisation et nouvelle majorité.
Dans les vingt dernières années de la guerre
froide, l'ONU a été encore plus marginalisée qu'elle ne
l'avait été dans la période précédente. Cela
s'explique par deux raisons fondamentales : c'est d'une part, une
période de coexistence pacifique, ou de détente, entre les deux
grands. C'est à partir de 1969 que commencent les négociations
directes pour aboutir au premier accord de maitrise des armements en 1972.
C'est aussi en 1972 que commencent les négociations d'Helsinki sur la
conférence sur la securité et la coopération en Europe.
Les deux acteurs principaux de la guerre froide n'ont en aucune manière
besoin de l'ONU pour se rencontrer. D'autre part, l'ONU échappe
désormais à la domination de la majorité occidentale. Ce
sont les pays en développement, la plupart récemment
décolonisés, qui dominent l'Assemblée
générale te qui y font adopter des résolutions
revendiquant un nouvel ordre économique international. C'est en 1964
qu'est créée la CNUCED, fief des pays revendicateurs.80(*)
4. La période de 1986-2012
Cette période est caractérisée
par la fin de la guerre froide, l'effondrement de l'URSS à laquelle
succède la Russie et l'affirmation des Etats-Unis comme seule puissance
hégémonique.
En effet, en 1985, Mikael Gorbatchev est nommée
Secrétaire général du Parti Communiste de l'Union
Soviétique (PCUS). Il va tout de suite remarquer que le niveau de vie de
la population chutait de manière de plus en plus manifeste. Alors, il
faut reformer le pouvoir en URSS et dans les pays satellites. Gorbatchev
était conscient que la politique soviétique avait besoin d'une
restructuration et que si elle voulait accéder aux capitaux ou à
la technologie occidentale, elle devait faire moins peur. Si la population doit
accepter les difficultés liées aux changements, elle doit se
sentir plus à l'aise dans la société, plus
concernée, d'où la glasnost, la transparence.81(*)
En politique étrangère, l'URSS sous Gorbatchev
au lieu d'attirer les conflits régionaux, a contribué à
les résoudre. Il retire ses troupes de l'Afghanistan en 1989. En
collaboration avec les Etats-Unis, Gorbatchev participe à la
résolution des conflits régionaux ; ils trouvent un
compromis qui rend possible l'indépendance de la Namibie. L'URSS se
retire des zones où elle soutenait des mouvements de libération
nationale ou des Etats alliés : Angola, corne d'Afrique. Elle
relâche ses liens avec certains alliés pour donner la
priorité à la recherche d'une coopération
économique sur les rapports idéologiques : rapprochement
avec la Corée du Sud au détriment de la Corée du
Nord ; avec Israël, clé d'une bonne relation avec les
Etats-Unis au détriment des pays arabes. Moscou liée avec l'Irak
depuis 1972 laisse tomber Bagdad. Elle a voté toutes les
résolutions du Conseil de Sécurité y compris celle
demandant l'emploi de la force contre l'Irak. 82(*)
Tous ces faits vont concourir à l'éclatement de
l'URSS à laquelle va succéder la Russie. La Russie va perdre le
statut de superpuissance qu'avait l'URSS alors que les Etats-Unis vont
confirmer leur hégémonie et demeurer la seule superpuissance. Ils
vont ainsi maintenir leur politique de marginalisation de l'ONU et du droit
international. En effet, après la fin de la guerre froide, tout le monde
avait cru qu'un nouvel ordre allait voir le jour de manière quasi
automatique. Mais l'espoir fut de courte durée. Un camp avait
gagné la guerre froide que l'autre avait clairement perdue.
Pour les Etats-Unis, la victoire contre l'Union
Soviétique était exclusivement celle des américains et non
celle d'une quelconque alliance occidentale. L'unique vainqueur commença
donc à affirmer son nouveau statut d'unique superpuissance, affirmant sa
suprématie sur les Nations Unies et sur le reste du monde, avec une
détermination de plus en plus claire à user de
l'unilatéralisme pour atteindre ses buts.83(*)
L'attitude la plus effrontée des Etats-Unis aura sans
doute été celle que suscita l'affaire de la Cour Pénale
Internationale (CPI). Après avoir, sans succès, fait pression
pour en exempter les éventuels soldats du maintien de la paix
américains, les Etats-Unis se retirèrent de la Cour
récemment établie et, contactant divers gouvernements, leur
demandèrent de signer des accords bilatéraux où ils
s'engageraient à ne pas livrer ou transférer à la CPI des
citoyens américains accusés de génocide, des crimes contre
l'humanité ou de crimes de guerre. Les Etats-Unis ont annoncé en
juillet 2003 le retrait de leur assistance militaire à 35 Etats partis
à la convention de Rome créant la CPI, et qui avaient
refusé de passer de tels accords avec eux. Ces Etats, souvent petits et
en développement, et qui persistaient dans leur refus de signer, furent
ensuite menacés d'un arrêt de l'aide économique. Le
congrès américain devait voter en aout 2004 une loi interdisant
toute coopération avec la CPI.84(*)
Bref, les Etats-Unis ont ignoré les lois
internationales quand elles s'avéraient gérontes ou
contraignantes, et les ont honorées quand elles semblaient
conférer la légitimé à leurs actions. Ils
instrumentalisent le droit international à leur projet. L'ONU continue
à être dans une période transitoire dont la fin n'est pas
certaine. La chute du mur de Berlin et la guerre d'Irak de 2003 symbolisent les
contradictions de cette transition. A Berlin naissent les espérances,
alors que la guerre en Irak montre les incertitudes, les malentendus et les
équivoques qui existent dans les relations entre les grandes puissances
ainsi que les limites de l'ONU quant à ses possibilités d'action.
Le Bilan de l'ONU n'est pas à la hauteur des attentes des
Etats Membres. Sa réforme s'avère donc importante pour la
rendre plus efficace et à la hauteur de son rôle.
CONCLUSION PARTIELLE DU PREMIER CHAPITRE
Tout compte fait, nous sommes ainsi arrivés à la
fin de notre premier chapitre qui a porté sur les considérations
théoriques générales. Dans ce Chapitre, nous avons tout
d'abord présenté le Brésil dans tous les domaines,
notamment son cadre physico-humain, sa situation politico-économique et
enfin sa situation culturelle et sportive. Ensuite, nous nous sommes
intéressés à la stratification internationale du
Brésil selon les critères géopolitiques,
économiques et géostratégiques. Enfin, nous avons
présenté l'ONU, son origine son organisation structurelle et son
bilan depuis sa création Jusqu'à ces jours.
A la suite de ce qui précède, la conclusion
s'annonce claire et nette. Le Brésil, ce géant du continent
Sud-Américain a des potentialités énormes qu'il peut
exploiter et arriver à améliorer son statut de pays
émergent et se confirmer comme pays développé.
Quant à sa position sur la scène internationale,
le Brésil se classe à ces jours dans l'ordre utile des Etats. Il
est huitième classé en ce qui concerne son économie. Selon
les critères géopolitiques, il est aussi bien placé.
Enfin selon les critères géostratégiques, retenons en
effet qu'en combinant les différents éléments qui
concourent à la définition du concept « grande
puissance » et selon le classement récent, le Brésil
est classé sixième grande puissance mondiale.
En ce qui concerne l'ONU, la seule Organisation à
caractère universel qui existe à ces jours, nous avons
démontré que le bilan de cette Organisation n'est pas
satisfaisait. Elle n'est pas à la hauteur de la mission pour laquelle
elle a été créée, celle du maintien de la paix et
la sécurité internationales. Sa réforme s'avère
donc très nécessaire pour la rendre plus efficace et lui
permettre sûrement d'éviter le sort de la SDN.
CHAPITRE II : DU CONSEIL DE SECURITE DES NATIONS
UNIES
Dans le fonctionnement de l'appareil onusien, le Conseil de
Sécurité exerce la fonction exécutive. Il occupe une
place prépondérante et joue un rôle de premier plan surtout
du fait de son implication constant dans le maintien de la paix et de la
sécurité internationales.
Ce chapitre qui porte sur le Conseil de Sécurité
est subdivisé en trois sections. Dans la première, nous allons
jeter notre regard sur l'historique, la compétence, le fonctionnement et
la composition de cet organe. La seconde section quant à elle va porter
sur les différentes propositions de reforme du Conseil de
Sécurité alors que la dernière portera sur la
problématique de reforme dudit organe
Section 1 : Historique, compétence,
fonctionnement et composition du Conseil de Sécurité.
§1. Historique et compétence du Conseil de
Sécurité
A. Historique
La première session du Conseil de
Sécurité s'est tenue le 17 janvier 1946, dans le bâtiment
Church house, à Londres. Depuis, les séances du Conseil de
Sécurité ont lieu au siège de l'ONU à New York. Il
fut, dès l'origine, composé de cinq membres permanents, les
Etats-Unis, la France, le Royaume-Uni, la Russie et la Chine, à la fois,
parce que représentent à ce moment là la majorité
de la population mondiale (en comptant les empires coloniaux), chacun à
peu près à égalité. Le Jargon onusien utilise les
acronymes P5 et P3 pour parler respectivement des cinq membres permanents du
Conseil de Sécurité (permanent Five) et des trois membres
permanents occidentaux (Etats-Unis, France et Royaume-Uni)85(*)
Lors de l'adoption de la charte, étaient aussi
prévus, six membres non-permanents, nombre porté à dix par
un amendement adopté le 17 décembre 1963. La résolution de
cet amendement fixa aussi, dans son article 3, le nombre de
représentants par zone géographique.86(*)
B. Compétence
Faisant objet des chapitre V, VI, VII et VIII de la Charte de
l'ONU et agissant conformément aux buts et principes des Nations Unies,
le Conseil de Sécurité est l'organe responsable principal du
maintien de la paix et de la sécurité internationales.
En son article 24, la Charte précise « qu'en
s'acquittant des devoirs que lui impose cette responsabilité, le Conseil
de Sécurité agit en leur Nom » c'est-à-dire
au nom des Etats membres de l'ONU de telle façon que si le Conseil de
Sécurité s'est saisi d'une question, les Etats membres devraient
s'abstenir de toute action contraire ou concurrente. Dans ses actions, le
Conseil de Sécurité doit d'une part se fonder sur un consensus,
et d'autre part se plier au droit de veto ; et pour bien accomplir ses
tâches, il prend toutes les mesures qu'il juge efficaces pour maintenir
la paix et la sécurité internationales.
Définies aux chapitres VI, VII, VIII de la Charte des
Nations Unies, ces mesures peuvent aller de la conciliation, la
médiation, l'arbitrage et autres moyens de règlement pacifique
des différends jusqu'aux actions coercitives en cas de menace contre la
paix, de rupture de la paix et d'agression (embargo diplomatique,
économique, aérien, maritime, postal, recours à la
force,...)
A l'instar de son rôle primordial dans le maintien de
la paix et de la sécurité internationales, le Conseil de
Sécurité joue également un rôle qui n'est pas
moindre en ce qui concerne l'admission des nouveaux membres ainsi que dans la
désignation du Secrétaire général de l'ONU. Les
articles 4 et 97 de la Charte disposent respectivement que :
« L'admission comme membre des Nations Unies de tout
Etat remplissant ces conditions se fait par décision de
l'Assemblé générale sur recommandation du Conseil de
Sécurité ». De même, « le
Secrétariat comprend un Secrétaire général et le
personnel que peut exiger l'Organisation. Le secrétaire
général est nommé par l'Assemblée
générale sur recommandation du Conseil de Sécurité.
Il est le plus haut fonctionnaire de l'organisation. »
La compétence du Conseil de Sécurité est
très largement définie, puisqu'elle s'étend à
toutes les questions ou affaires rentrant dans le cadre de la Charte. Par
là, nous comprenons que le Conseil de Sécurité intervient
et joue un rôle de premier plan dans l'architecture des Nations Unies. Le
fonctionnement et la structure prouvent davantage que le Conseil de
Sécurité est l'organe important de l'ONU.
§2. Fonctionnement et structure du Conseil de
Sécurité.
A. Fonctionnement
Le fonctionnement du Conseil de Sécurité repose
sur un certain nombre de principes dont le premier est la permanence.
Contrairement à l'Assemblée générale dont les
sessions sont périodiques, le Conseil de Sécurité est
organisé de manière à pouvoir exercer ses fonctions en
permanence. A cet effet, chaque membre du Conseil de Sécurité
doit avoir en tout temps un représentant au siège de
l'Organisation (article 28, Alinéa 1). Certes, les réunions du
Conseil de Sécurité n'ont pas lieu tous les jours de
l'année, mais la permanence des représentants au Conseil de
Sécurité garantie la possibilité des réunions
improvisées. C'est ainsi notamment qu'en vertu de son règlement
intérieur, le Conseil de Sécurité ne peut dépasser
quinze jours sans pouvoir se réunir.
La présidence du Conseil de Sécurité est
assurée pendant un mois par chaque membre selon le principe de la
présidence tournante, selon l'ordre alphabétique anglais du nom
des pays.
Le Secrétaire général des Nations Unies
assiste à toutes les séances du Conseil et peut y intervenir,
mais ne vote pas.
Si un Etat membre ne faisant pas partie du Conseil est en
cause dans une question discutée, il peut assister à ces
séances et y intervenir mais ne vote pas. Et si un Etat membre faisant
partie du Conseil de Sécurité est en cause dans une question
discutée, il s'abstient de voter.
Voulant préserver la paix et la securité
internationale, les Nations Unies ont crée les opérations de
maintien de la paix, c'est-à-dire des actions opérationnelles non
coercitives adoptées sur la base de simple recommandation, afin de
garantir et d'accompagner la fin des hostilités entre deux Etats.
1. Les opérations de maintien de la
paix
En effet, en 1956, le Conseil de Sécurité n'a
pas pu condamner l'intervention Franco-britannique en Egypte en raison de
l'utilisation par ces Etats de leur Veto. Saisie par la procédure
Acheson, l'Assemblée générale condamna cette intervention
puis vota sur la base d'un projet canadien 998-ES-I du 4 Novembre 1956 qui
créait une force internationale d'urgence des Nations Unies
chargée d'assurer et de surveiller la cessation des hostilités.
La première opération de maintien de la paix de la FUNU I (Force
d'Urgence des Nations Unies) a été mise en place le 15 novembre
1956 jusqu'à la demande de son retrait par le gouvernement
égyptien le 19 mai 1967. Ce type d'opération,
qualifiée de première génération n'est pas
prévu par les chapitres VI ou VII de la Charte. En 1956, Dag
Hammarskjöld (Secrétaire général de l'ONU) avait
évoqué l'existence de facto d'un chapitre VI bis ou VI et
demi.87(*)
L'opération de maintien de la paix assure une
présence des Nations Unies entre des belligérants dans des lieux
troublés par des combats. Cette présence se matérialise
par le déploiement de « casques bleus »,
c'est-à-dire de militaires, de forces de police, d'observateurs ou de
civiles des Nations Unies. Elle n'est pas une action coercitive car elle est
réalisée avec le consentement et l'accord des Etats
intéressés. La composition de ces forces est variable suivant le
type de mission qui leur est assigné. Si c'est une mission
d'observateurs, comme ce fut le cas pour le GONUL (Groupe d'Observation des
Nations Unies au Liban, de juin à décembre 1958). Si la mission a
pour but de s'interposer entre les belligérants pour éviter la
reprise des hostilités, elle se composera alors d'une force armée
plus conséquente, comme l'ONUC (Opération des Nations Unies au
Congo en 1960) ou la FUNU II (Force d'Urgence des Nations Unies, chargée
de s'interposer dans le Sinaï en 1973)88(*).
Les forces de Nations Unies furent créées par
le Conseil de Sécurité, qui s'en est emparé de la gestion,
même si la constitution de ces forces n'est pas expressément
prévue par la Charte des Nations Unies.
Comme statut juridique, les forces des Nations Unies sont
composées de contingents de divers pays Membres de l'ONU, lesquels
passent un accord avec l'Organisation qui autorise la création de la
mission (Assemblée générale ou Conseil de
Sécurité). Ces forces sont placées sous le commandement en
chef des Nations Unies. Le Secrétaire de l'ONU est le maitre d'oeuvre en
la matière, car il désigne le commandant de l'opération,
négocie les accords avec l'Etat d'accueil et précise le cadre de
l'opération. La mission est définie à la fois par l'organe
qui crée la force et par les pays territorialement concernés.
Elle consiste à observer et s'interposer entre les belligérants.
C'est uniquement lors de l'affaire du Congo en 1961 que le Conseil de
Sécurité, dans le cadre d'une opération de maintien de la
paix, a été autorisé à « recourir
à la force, si besoin est, en dernier ressort » pour
empêcher la guerre civile (résolutions 161 et 169 des 21
février et 24 novembre 1961). 89(*)
Les décisions du Conseil de Sécurité
doivent respecter quelques procédures dans son fonctionnement.
2. Procédures
Il faut à propos noter que toute décision doit
être promulguée par un texte voté selon un Quorum
précis. On nomme ces textes votés des résolutions. Chaque
membre dispose d'une voix.
Il ya deux types de résolution, celles portant sur des
questions de procédure et les autres. Chaque type de résolution a
quorum particulier.
L'article 27, alinéa 2 de la Charte des Nations Unies
précise que les décisions sur des questions de procédure
sont prises par un vote affirmatif de neuf membres. Et l'article 27,
alinéa 3 précise que les décisions du Conseil de
Sécurité sur toutes autres questions sont prises par un vote
affirmatif de neuf de ses membres dans lequel sont comprises les voix de tous
les membres permanents, étant entendu qu'une partie à un
différend s'abstient de voter.
Les résolutions du Conseil de Sécurité
sont des décisions à portée obligatoire. L'article 25 de
la Charte des Nations Unies stipule que « les Membres de
l'Organisation conviennent d'accepter et d'appliquer des décisions du
Conseil de Sécurité conformément à la
présente Charte ».
Cependant, un débat concerne l'étendue de la
soumission du Conseil de Sécurité à l'état de droit
(ou rule of Law) et la possibilité d'examiner la légalité
de ses décisions. Actuellement, les décisions du Conseil sont
limitées à travers trois moyens principaux : l'usage du
droit de veto par l'un des membres permanents du Conseil, le vote d'une motion
de censure par l'Assemblée générale (article 10 de la
Charte) et enfin l'établissement d'une question préjudiciable
à la Cour Internationale de Justice par l'Assemblée
générale. Enfin, la crédibilité même du
Conseil à l'égard des Etats est invoqué en tant que limite
de fait à son pouvoir.90(*)
B. Structure
Le Conseil de Sécurité est bien
structuré. Pour arriver à bien accomplir ses tâches, il a
créé des organes subsidiaires.
1. Organes subsidiaires du Conseil de
Sécurité91(*)
- Commission de consolidation de la paix des Nations
Unies
Elle appuie les efforts de maintien de la paix dans les pays
surtout d'un conflit par la mobilisation des acteurs (institutions telles que
les gouvernements ou ONG), de ressources et de recommandations
stratégiques quant au développement.
- Comité des sanctions
Il peut prendre des mesures coercitives pour maintenir ou
rétablir la paix et la sécurité internationales, pouvant
aller de la sanction économique à l'intervention militaire.
- Comite contre le terrorisme
Il oeuvre pour renforcer la capacité des Etats Membres
à empêcher les actes de terrorisme sur leur sol ainsi
qu'au-delà.
- Comité 1540
Il est chargé d'examiner la mise en oeuvre par les pays
membres de la résolution 1540 relative à la
non-prolifération des armes de destruction massive. Il soumet rapports
périodiques et s'il ya lieu, des recommandations au Conseil de
Sécurité.
- Conseil des droits de l'homme de l'ONU
Il examine la question des droits de l'homme tour à
tour de tous les pays Membres à l'aide de documents fournis par lesdits
pays et d'organisations indépendantes en vue d'en améliorer le
respect.
- Fonds d'indemnisation des Nations
Unies
Il a été crée pour examiner les demandes
d'indemnisation et verse des indemnités aux victimes koweïtiennes
de l'invasion et occupation Irakienne durant la première guerre du
golfe.
- Forces de maintien de la paix des Nations unies
(casques bleus)
C'est une armée temporaire composée des
militaires issus de différents pays Membres, ayant pour rôle le
maintien ou le rétablissement de la paix et de la sécurité
internationales.
- Tribunal pénal international pour
l'ex-Yougoslavie
Situé à la Haye, il a été
créé en vue de poursuivre le jugement à l'encontre des
présumés responsables de violations graves des droits de l'homme
durant les guerres en Croatie, Bosnie-Herzégovine et au Kosovo.
- Tribunal pénal international pour le
Rwanda
Siégeant à Arusha, il a été
chargé des poursuites et jugements contre les responsables des
violations du droit international (notamment en ce qui concerne les
génocides) au Rwanda et dans les Etats voisins au cours de
l'année 1994.
- Commission de contrôle, de vérification et
d'inspection des Nations Unies.
Elle a été créée en vue de
désarmer l'Irak de ses armes de destruction massive et du contrôle
fait sur ce pays visant à l'empêcher de se procurer ces
mêmes armes à nouveau.
- Comité 1267
Il est connu comme le comité des sanctions contre
Al-Qaïda et les talibans.
- Comités permanents
Ils sont aujourd'hui au nombre de trois. Tous les pays du
Conseil de Sécurité y participent, ce qui induit un changement
régulier des représentants, du fait du renouvellement annuel de
la moitié des membres non-permanents. C'est notamment :
Ø Le comité d'experts chargés du
règlement intérieur.
Ø Le comité du Conseil de Sécurité
pour les réunions hors siège du Conseil.
Ø Le comité d'admission des nouveaux membres
- Les comités spéciaux
- Les groupes de travail
Voyons à présent comment se compose le Conseil
de Sécurité et quelles sont les prérogatives des membres
permanents dudit Conseil.
§3. Composition et prérogatives des membres
permanents du Conseil de Sécurité
A. Composition
L'article 23 de la charte fixe à 15 le nombre des
membres du Conseil de Sécurité. Sur ce nombre, cinq membres sont
permanents. Il s'agit des Etats-Unis d'Amérique, de la République
Populaire de la Chine, de la France, du Royaume-Uni et de la Russie. Les dix
autres membres non permanents sont élus pour une période de deux
ans par l'Assemblée générale en tenant compte notamment
d'une répartition géographique équitable. Chaque
année, ils sont renouvelés par moitié par un vote à
la majorité des deux tiers de l'Assemblée et les membres sortants
ne sont pas immédiatement Rééligibles.
La composition permanente du Conseil des
Sécurité au cours de l'année 1971, lorsque
l'Assemblée générale a voté pour évincer les
représentants de la République de Chine (aujourd'hui Taiwan) au
profit de ceux de la République Populaire de Chine. A cette date, par
la résolution 2758 de l'Assemblée générale des
Nations Unies, le gouvernement de la République Populaire de Chine prit
la place de Taiwan au Conseil de Sécurité ainsi que dans toutes
les autres instances onusiennes. Ce choix a été fait en raison de
la victoire des maoïstes durant la guerre civile chinoise, après
laquelle l'ancien gouvernement qui siégeait toujours au Conseil de
Sécurité se replia sur l'Ile. N'étant alors plus
représentatif de la nation élue au lendemain de la seconde guerre
mondiale, il du abandonner son siège. De telles circonstances ne sont
possibles qu'avec l'accord de tous les membres du Conseil de
Sécurité à l'exception du membre visé, comme l'y
autorise l'amendement de l'article 23 de la Charte de l'ONU.92(*)
Après la dissolution de l'URSS, le président
Boris Eltsine informera par lettre le secrétaire général
de l'ONU Perez de Cuellar le 24 décembre 1991, que la
fédération de Russie, avec l'appui de la Communauté des
Etats Indépendants (CEI, les pays anciens membres de l'Union
Soviétique) succède à l'Union Soviétique au Conseil
de Sécurité avec tous ses droits et obligations dans tous ses
autres organismes des Nations Unies. La décision fut
entérinée par le Conseil de Sécurité en Janvier
1992.93(*)
Cela fut un véritable coup d'Etat au sein des Nations
Unies. En acceptant que la fédération de Russie prenne la place
de l'URSS, l'article 4 de la Charte relative à la procédure
d'adhésion aux Nations Unies a été violé,
étant donné que la fédération de Russie
n'était pas membre de l'ONU à l'époque94(*), tout comme la
résolution de l'Assemblée générale de 1947
(A/C.1/212) interdisant d'appliquer le principe de la succession d'Etats
à la condition de membre de l'ONU. La procédure correcte a
été employée dans d'autres cas semblables. Par exemple,
après la désintégration de la République
fédérale de Yougoslavie et la division de Tchécoslovaquie,
les Etats successeurs ont demandé leur admission à l'ONU et sur
recommandation du Conseil de Sécurité, ont été
admis par l'Assemblée générale. Par contre, la Russie a
pris de fait la place de l'URSS à l'ONU et, qui plus est, au Conseil de
Sécurité avec tous les droits et privilèges de membre
permanent, sans avis, ni consultation ni résolution de
l'Assemblée générale ou du Conseil de
Sécurité. Le seul document existant servant de base à la
présence de la fédération de Russie au Conseil de
Sécurité est la lettre de Boris Eltsine du décembre 1991
adressée au Secrétaire général de l'ONU. 95(*)
En outre, la résolution 1991 de l'Assemblée
générale des Nations Unies (Votée le 17 décembre
1963 a fixé la répartition des membres non-permanents de la
manière suivante : cinq Etats membres d'Afrique et d'Asie (en
général trois d'Afrique et deux d'Asie) ; un Etat membre
d'Europe Orientale, deux Etats membres d'Amérique Latine, deux Etats
membres du groupe des Etats d'Europe Occidental et autre.96(*)
A l'heure actuelle, voici les membres non-permanents du
Conseil de Sécurité.
Tableau n°3 : Les membres
non-permanents du Conseil de Sécurité du 1erJanvier
2010 au 31 décembre 2011
Pays
|
Groupe
|
Ambassadeur
|
Bosnie-Herzégovine
|
Europe orientale
|
Ivan Barbalic
|
Gabon
|
Afrique
|
Denis Dangue Rawaka
|
Liban
|
Asie
|
Nawaf Salam
|
Nigeria
|
Afrique
|
Joy Ogwu
|
Brésil
|
Amérique latine
|
Maria Luiza Ribeiro Viotti
|
Source :
http://fr.wikipedia.org/wiki/conseil_de_s%cu%A9curit%c3%A9_des_nations_unies
Les Etats ci-haut sont ceux qui sont devenus membres non
permanents à partir du 1er Janvier 2010. Ils vont y passer
deux ans, conformément aux dispositions de l'ONU portant sur le mandant
des membres non permanents (Article 23 de la Charte des Nations). Le
Brésil fait partir d ce groupe d'Etats, comme nous l'avons
indiqué dans ce tableau.
Voyons dans le tableau qui va suivre les Etats qui sont
devenus membres non permanents à partir du 1er Janvier 2011
et dont leurs mandats vont prendre fin le 31 décembre 2012.
Tableau n°4 : Les membres
non-permanents du Conseil de Sécurité du 1er Janvier
2011-31 décembre 2012
Pays
|
Groupe
|
Ambassadeur
|
Allemagne
|
Europe Occidentale et autres
|
Peter Wittig
|
Inde
|
Asie
|
Hardeep Singh Puri
|
Colombie
|
Amérique Latine
|
Nestor Osorio
|
Portugal
|
Europe Occidentale et autres
|
José Filipe Moraes Cabral
|
Afrique du Sud
|
Afrique
|
Baso Sangqu
|
Source : http :
//fr.wikipedia.org/wiki/conseil_de_s%cu%A9curit%c3%A9_des_nations_unies
A ces jours, parmi les Etats qui sont déjà
membres non-permanents du Conseil de Sécurité, onze Etats ont
déjà passé dix ans et plus au Conseil de
Sécurité.97(*)Ces Etats sont les suivants : le Japon :
20 ; le Brésil : 18 ; l'Argentine : 16 ; le
Canada : 12 ; la Colombie : 12 ; l'Inde : 12 ;
l'Italie : 12 ; le Pakistan : 12 ; la Belgique : 10 ;
le Panama : 10 ; la Pologne : 10.
B. Prérogatives des membres permanents du
Conseil de Sécurité
La caractéristique des prérogatives
dévolues aux membres permanents du Conseil de Sécurité
consiste à la consécration du droit de vote, c'est-à-dire
le droit de boquer par un vote négatif, toute action du Conseil de
Sécurité.
Il est important de relever que le mot
« veto » (du latin « je ne veux pas »
ou « je m'oppose ») ne figure nullement dans la Charte des
Nations Unies. L'article 27 qui organise la procédure de vote au Conseil
de Sécurité stipule que, sur toutes les questions autres que de
procédure, les décisions sont prises par un vote affirmatif de
neuf de ses membres dans lequel sont comprises les voix de tous les membres
permanents à voter oui sur toutes les questions autres que de
procédure. C'est donc cette obligation de ne pas avoir de vote
négatif d'un membre permanent qui a été
résumé par le terme de « veto ».
En effet, à San Francisco, les membres fondateurs de
l'ONU, devenus les membres permanents du Conseil de Sécurité,
étaient persuadés que la sécurité collective
était nécessairement et uniquement fondée sur leur accord,
c'est-à-dire sur « un contrat social ». Le droit de
Veto pouvait servir de « soupape de
sécurité » en cas de désaccord entre les membres
fondateurs. Il permettait aussi d'éviter à un autre Etat de
mettre en oeuvre le chapitre VII (mesures coercitives non militaires et
militaires) contre un membre permanent, déséquilibrant ainsi le
noyau dur de la sécurité collective. Quant à Staline, il
voulait éviter que le Conseil de Sécurité ne mette son
grain de porc dans le jardin socialiste.98(*)
Cependant, cette vision « positive » du
droit de Veto a très rapidement laissé place à une vision
manichéenne de son utilisation. Le désaccord idéologique
entre les membres permanents et leur utilisation du veto comme instrument
politique a très rapidement bloqué le mécanisme du
chapitre VII de la Charte des Nations Unies.99(*)
Ainsi, au 13 juillet 2006, le Veto a été
utilisé 258 fois avec, par ordre d'importance 122 fois par l'Union
Soviétique/Russie, 81 fois par les Etats-Unis, 32 fois par le
Royaume-Uni, 18 fois par la France et cinq fois par la Chine (dont une fois par
Taiwan lorsqu'il avait un siège au Conseil de Sécurité).
Pour plus de la moitié, ces vetos se firent dans la première
décennie après la création de l'ONU et dans la
décennie 1976-1985 : 83 et 60 respectivement, soit 143 au total.
Durant les années 1996-2006, il fut utilisé 13 fois seulement,
soit 2,5 fois moins souvent que dans la précédente
décennie qui en compta les moins (1956-1965 avec 31 Vetos)100(*)
Entre 1946 et 2006, on constate une inversion entre les
Etats-Unis et l'URSS (puis la Russie), puisque, dans les trois premières
décennies, les premiers ont utilisé ce moyen seulement 12 fois
contre 113 fois pour les seconds, les premiers en usèrent 69 fois contre
9 fois pour les seconds (dont une seule fois dans la dernière
décennie). Parmi ces vetos, un bon nombre (53 vetos) furent des refus
d'admission de nouveaux membres, surtout dans deux premières
décennies (membres généralement admis
ultérieurement) et surtout par l'URSS.101(*)
Il apparait clairement que le trop grand nombre de Votes
négatifs ainsi émis a sérieusement diminué
l'efficacité du Conseil de Sécurité. C'est pratiquement ce
qu'a souligné Marie Johanis, « bloquée par la
confrontation stérile entre les Etats-Unis d'Amérique et
l'ex-URSS durant la guerre froide, l'action du Conseil de
Sécurité s'est fortement développée depuis les
années 1990 ». Et pourtant, son efficacité
« reste plus que jamais dépendante de la politique
étrangère des Etats-Unis d'Amérique »102(*), dont les officiels ne
cessent de tirer à boulets rouges sur l'Organisation universelle.
Et pendant l'administration Clinton, Madeleine Albright,
Secrétaire d'Etat américain priait plus d'une fois à en
croire Philippe Ly marie Boutros Boutros Ghali « d'être plus
Secrétaire et moins général » et faisait valoir
que « les nations Unies ne peuvent faire que ce que les Etats-Unis
les laissent faire ». Sous l'administration de Georges Bush, Richard
Perle, qui fut sous-secrétaire d'Etat à la Défense et
proche de Georges Bush, avait sonné le glas
« Fantasme » lorsqu'il affirma que la réticence du
Conseil de Sécurité à entériner l'usage de la
force.103(*)
Tout en considérant l'ONU comme le fondement de
l'ordre mondial, Mr. Perle n'hésite pas à qualifier
l'Organisation universelle de « moulin à paroles »,
rejoignant ainsi les nombreux observateurs pour qui l'ONU ne serait qu'une
« fabrique des résolutions non-appliquées pour certains
cas, d'une part, une usine à produire des rapports et d'autre part une
organisation privée en partie, du fait de Washington, des crédits
nécessaires à son fonctionnement.104(*)
En définitive, notre constat malheureux est celui que
le Conseil de Sécurité ne peut fonctionner que si les grandes
puissances, détentrices du droit de veto sont d'accord entre elles.
Hélas, dès la fin de la seconde guerre mondiale, la guerre froide
entre la Russie et le bloc capitaliste tenu par les Etats-Unis, a
sérieusement paralysé l'action de l'ONU du fait de l'utilisation
abusive du droit de veto, notamment à propos de l'admission de nouveaux
membres. Ceci au point qu'une tentative de contournement du veto va
être mise en oeuvre lors de la guerre de Corée en 1950
En effet, suite à l'invention de la Corée du Sud
le 25 juin 1950 par les troupes nord-coréennes, le Conseil de
Sécurité, saisi le même jour par les Etats-Unis, vota une
première résolution (82) demandant la cessation des
hostilités et le retrait des troupes nord-coréennes
au-delà du 38e parallèle. L'absence de l'URSS interdit
de faire échec à cette résolution ainsi qu'aux deux
résolutions qui seront adoptées le 27 juin et 7 juillet 1950.
L'URSS ne siégeant pas au Conseil suite au refus de l'ONU d'accepter le
gouvernement de Mao Tsé-toung dans ses rangs105(*), c'est-à-dire comme
membre permanent du Conseil de Sécurité des Nations Unies.
Le Conseil de Sécurité invitait les Etats
membres à placer leurs contingents militaires « à
la disposition d'un commandement unifié sous l'autorité des
Etats-Unis », donc sous le pavillon des Nations Unies. Conscients que
la politique de la chaise vide avait été inefficace puisque le
Conseil de Sécurité avait voté une résolution
malgré » leur absence et entrepris une action coercitive en
dehors du cas prévu à l'article 43 de la Charte. Les
soviétiques décidèrent alors de revenir siéger au
Conseil et d'employer systématiquement leur droit de veto pour le
paralyser (plus particulièrement les résolutions relatives
à la guerre de Corée)106(*)
Le 3 novembre 1950, les Etats-Unis débloquent la
situation en faisant adopter par l'Assemblée générale
(à l'époque, les occidentaux y détenaient la
majorité) une résolution n°377 intitulée « union
pour le maintien de la paix » ou résolution Deam Acheson, du
nom du Secrétaire d'Etat américain qui en était
l'instigateur (résolution adoptée par le 52 Voix pour, 5 contre
et 2 abstentions). Si l'article 24 de la Charte confère au Conseil de
Sécurité la responsabilité principale du maintien de la
paix, celle-ci n'est en effet pas exclusive : si le Conseil ne remplit pas
les fonctions qui lui sont attribuées par la Charte, l'Assemblée
générale peut faire une recommandation pour maintenir ou
rétablir la paix et la sécurité internationales
(interprétation à contrario de l'article 12 de la Charte). Cette
résolution établit ainsi un transfert de compétence au
profit de l'Assemblée générale. La résolution
Acheson a ensuite été utilisée dans le cadre du
règlement pacifique des différends (chapitre VI) lors des
affaires suivantes : Egypte en 1956, Hongrie en 1956, Liban en 1958,
conflit indo-pakistanais en 1971, Jordanie en 1980, Afghanistan en 1980 et
Namibie en 1981, mais jamais dans le cadre de mesures Coercitives.107(*)
Avec la disparition du bloc soviétique, le rôle
de l'ONU et l'action du Conseil de Sécurité ont connu une
amélioration. Et même le recours au droit de veto avait
diminué. Cependant, des heurts subsistent toujours entre les membres
permanents dont le veto peut bloquer les décisions du Conseil, d'autant
plus que les Etats-Unis d'Amérique, cherchent à faire du Conseil
de Sécurité, une chambre d'enregistrement de leur politique
étrangère unilatéraliste.
Enfin d'éviter un probable veto de la France, les
Etats-Unis ont préféré agir unilatéralement contre
l'Irak, recourant ainsi à la force sans l'aval du Conseil de
Sécurité. Pour justifier cette invasion, les Etats-Unis ont
utilisé la notion de « légitime défense
préventive. »
A propos de cette notion, soulignons que l'article 51 de la
Charte reconnait expressément un « droit naturel de
légitime défense individuelle ou collective dans le cas où
un membre des Nations Unies est l'objet d'une agression armée. Mais la
nouvelle stratégie de sécurité nationale des Etats-Unis
adoptée par George W. Bush en septembre 2002, repose sur une notion non
reconnue en droit international : la nation de
« légitime défense préventive ».
En vertu de ce principe, « les Etats-Unis s'efforceront constamment
de rallier l'appui de la communauté internationale, mais ils
n'hésiteront pas à agir seuls, ils le feront pour exercer le
droit de légitime défense préventive... ». Cette
notion n'est évidemment pas reconnue en droit international public, car
la défense n'est légitime, que « si un membre des
Nations Unies est l'objet d'une agression armée » (article 51)
et non si le risque d'agression constitue une éventualité ou une
forte probabilité.108(*)
Ainsi, le Conseil de Sécurité, qui devait
être la cheville ouvrière des Nations Unies, l'instance
régulatrice de l'action de l'Organisation universelle notamment pas
reconnue en matière de maintien de la paix et de la
sécurité internationales, s'est plusieurs fois
révélé incapable de remplir son rôle. Devant
« préserver les générations futures du
fléau de la guerre qui, deux fois en l'espace d'une vie humaine, a
infligé à l'humanité d'indicibles souffrances, le Conseil
de Sécurité n'a cependant pu empêcher la guerre de
Corée et plus récemment l'invasion de l'Irak par le
Etats-Unis.
Devant veiller à la non-prolifération des armes
nucléaires dans le souci de garantir la paix et la
sécurité internationales, le Conseil de Sécurité
n'a pas pu, malgré son conseil comité de désarmement,
empêcher l'entrée dans le club des puissances des armes de
destruction massive des comme l'Iran, l'Israël, l'Inde, etc.
Devant veiller à la protection des droits de l'homme,
le Conseil Sécurité n'a pas pu empêcher des violations
massives des droits de l'homme et des génocides consécutifs
à des conflits armés comme ce fut le cas au Rwanda en 1994, au
Kosovo, en République Démocratique du Congo et en Cote d'Ivoire
lors de la crise de 2002 et même plus récemment en 2011 lorsque
cet Etat s'est plongé dans une crise légitime suite aux
élections contestées par les deux challengers L.Gbagbo et A.
Ouattara. Cet Etat a été dirigé par au sommet par deux
hommes, chacun se réclamant président élu
démocratiquement. Ainsi, les deux camps se sont livrés à
des attaques mutuelles dont la population civile en était victime.
Là encore. Que dire de l'intervention française en Cote d'Ivoire
qui a été traité par les uns d'ingérence ? Ou
encore de l'intervention des forces de l'OTAN en Libye ?
La raison de cette inefficacité est celle que nous ne
cesserons d'évoquer, celle connue de tous : l'incapacité des
grandes puissances détentrices du droit de veto, à s'accorder sur
leurs intérêts au point de bloquer l'action du Conseil de
Sécurité chaque fois que celle-ci s'oppose à leurs
politiques nationales respectives. Ce fut le cas durant la guerre froide
à propos de l'admission des nouveaux membres ou encore aujourd'hui
d'Israël qui continue à bénéficier d'une protection
de la part des Etats-Unis d'Amérique. La réforme s'avère
donc nécessaire pour éviter que l'ONU ne perde davantage sa
crédibilité vis-à-vis des Etats membres. A ce propos,
plusieurs propositions de réforme du Conseil de Sécurité
ont vu le jour. C'est d'ailleurs ce qui constitue la section qui suit.
Section 2. Proposition de réforme du Conseil de
Sécurité
De nos jours, c'est tout le système onusien qui est en
crise : crise de légitimité des actes des organes (Conseil
de Sécurité), légitimation et légalisation de
guerres d'agression, prise de position des responsables en faveur de la
mondialisation libérale, crise de crédibilité des
organes,...Ainsi, plusieurs tentatives de réforme ont vu le jour ces
dernières années. C'est notamment la reforme de la composition,
la reforme du droit de veto et la reforme du régime des sanctions.
§1. La réforme de la composition
A. Propositions des Groupes de Travail
Le Conseil de Sécurité doit être plus
largement représentatif. Cette question a entrainé la mise sur
pied de deux groupes de travail qui ont été créé
pour examiner la question de la réforme. A l'issue de leurs travaux, ils
ont fait des propositions relatives au nombre de la future composition du
Conseil. Les deux groupes sont notamment le groupe de travail sur
l'élargissement du Conseil de Sécurité dirigé par
RAZALI et le groupe de personnalités de haut niveau.
1. Le groupe de travail sur l'élargissement du
Conseil de Sécurité (dirigé par RAZALI)
Ce groupe a été créé par
l'Assemblée Générale dans sa résolution 48/28 du 03
décembre 1993. En 1993, l'Assemblée générale a
créé un groupe de travail -- à composition non
limitée -- de tous les Etats membres pour réfléchir
à une réforme du Conseil de sécurité. Le groupe
traite de la plus délicate des réformes des Nations Unies
sur le plan politique: il est probable que toute modification concernant le
Conseil de sécurité exige une révision de la Charte des
Nations Unies. Celle-ci n'a été révisée que
trois fois depuis 1945. Le groupe s'intéresse avant tout à la
taille, à la composition, aux procédures de décision et
à l'amélioration des méthodes de travail du
Conseil109(*)
En mars 1997, Razali, président du groupe de travail, a
présenté un document qui proposait de porter de quinze à
vingt-quatre membres la composition du Conseil. Cinq nouveaux membres
auraient un statut permanent; ils viendraient de trois pays en
développement d'Afrique, d'Asie et d'Amérique latine/des
Caraïbes, et de deux Etats industrialisés. Quatre autres seraient
des membres non permanents (représentant l'Afrique, l'Asie, l'Europe
orientale et l'Amérique latine/les Caraïbes)110(*) .
En fait, la composition du conseil
passera à vingt-quatre membres dont dix membres permanents et quatorze
membres non permanents.
2. Le groupe de personnalités de haut niveau
Face aux attentes de la communauté internationale, le
Secrétaire-général de l'ONU Kofi Annan avait
annoncé le 23 septembre 2003, lors de la 58ème Assemblée
générale de l'ONU, la nomination d'un
Groupe de
personnalités chargé de proposer une réforme du
système des Nations unies. Ce groupe a été mis sur pied en
novembre 2003.111(*)
Les seize membres de ce Groupe de haut niveau sont
chargés d'examiner les obstacles actuels à la paix et à la
sécurité, d'envisager comment des mesures collectives peuvent
contribuer à surmonter ces obstacles, d'examiner le fonctionnement des
grands organes de l'Organisation et les relations entre eux et de faire des
recommandations sur les moyens de renforcer l'ONU par la réforme de ses
institutions et procédures. La nomination de ce panel s'inscrit dans le
programme de réformes de
l'ONU, initiée par Kofi Annan, qui, dans son discours d'acceptation
comme nouveau Secrétaire général le 17 décembre
1996, annonce "assainir les Nations unies, les rendre plus présentes et
plus efficaces, plus sensibles aux souhaits et aux besoins de ses membres et
plus réalistes dans leurs buts et engagements.112(*)
Le rapport de son travail a été
présenté le 02 novembre 2004, dans lequel il propose deux options
concrètes pour la réforme113(*), à savoir :
- ajouter six membres permanents sans droit de veto, dont la
répartition est faite de la manière suivante : Deux pour
l'Afrique, deux pour l'Asie, un pour l'Europe et un pour les Amériques,
et trois membres non permanents ; et
- ajouter huit membres semi-permanents pour un mandat de
quatre ans et pouvant être réélus et un membre non
permanent.
Signalons par ailleurs que les membres semi-permanents sont
une catégorie intermédiaire entre les membres permanents et les
membres non permanents. Cette situation, on l'a rencontré dans le
Conseil de la Société des Nations (SDN). Au sein dudit Conseil,
les membres semi-permanents pouvaient être réélus
directement à la fin de leur mandat.
D'après la première option fondamentale, le
conseil, dans sa future composition, passerait de quinze à vingt-quatre
membres dont onze permanents et treize non permanents.
B .Propositions des Secrétaires
généraux
Le Secrétaire général
qui a fournit beaucoup d'effort en vue de réformer le système
onusien est Kofi Annan, qui, dans son discours d'acceptation comme nouveau
Secrétaire général le 17 décembre 1996, annonce
"assainir les Nations unies, les rendre plus présentes et plus
efficaces, plus sensibles aux souhaits et aux besoins de ses membres et plus
réalistes dans leurs buts et engagements.114(*)
1 .Les grandes étapes des
débats sur la réforme des Nations Unies sous mandat de Kofi
Annan115(*)
Ø Le 14 juillet 1997 : Kofi Annan
présente son rapport
"Rénover
les Nations unies : Le programme pour la réforme" (A/51/950).
Ce
rapport contient 29 mesures que le Secrétaire général peut
prendre de sa propre initiative mais sur lesquelles il consulte les Etats
membres, et 15 recommandations sur lesquelles l'Assemblée
générale doit se prononcer.
Ø Le 3 avril 2000 : il présente
son rapport pour le sommet du Millénaire intitulé "
Nous les
peuples, le rôle des Nations unies au XXIème siècle
Ø Le 23 août 2000 : publication
du
rapport du
Groupe d'études sur les opérations de paix des Nations unies
"Rapport Brahimi" qui recommande des changements radicaux dans la
stratégie, la doctrine et les opérations de paix.
Ø Du 6 au 8 septembre 2000 : se
déroule le
Sommet du
Millénaire au siège des Nations Unies où 147 chefs
d'Etat et de gouvernement et 191 nations au total, adoptent la
Déclaration
du Millénaire des Nations Unies, document donnant des directions
pour adapter l'organisation au nouveau siècle.
Ø Le 31 juillet 2002 : publication du
rapport annuel sur les suites à donner au Sommet du Millénaire -
Application
de la Déclaration du Millénaire adopté par
l'Organisation des Nations unies.
Ø Le 9 septembre 2002 : rapport du
Secrétaire général
"Renforcer
l'ONU : un programme pour aller plus loin dans le changement".
Ø Le 5 septembre 2003 : État
d'avancement des mesures proposées par le Secrétaire
général dans le rapport
"Renforcer
l'ONU : un programme pour aller plus loin dans le changement"
Ø Le 2 décembre 2004 : rapport
du Groupe de personnalités de haut niveau "
Un
monde plus sûr : notre affaire à tous".
Ø Le 21 mars 2005 : Kofi Annan
présente son rapport sur le projet de réforme de l'ONU
"Dans une liberté plus
grande : vers le développement, la sécurité et les droits
de l'homme pour tous". Dans ce rapport, le
secrétaire-général propose notamment
l'élargissement du Conseil de sécurité à 24 membres
contre 15 actuellement, l'adoption d'un code définissant dans quelles
conditions les nations peuvent légalement entrer en guerre, d'une
définition universelle du terrorisme et la création d'une
"Commission d'édification de la paix" pour aider les pays sortant d'un
conflit.
Ø Le 14-16 septembre 2005 :
Sommet mondial de l'ONU
à New York. Les Etats membres décident d'instituer une
Commission de consolidation de la paix, en tant qu'organe intergouvernemental
consultatif, qui sera chargée d'aider les pays sortant d'un conflit
armée. Dans le cadre du renforcement de l'ONU, les Etats membres
souhaitent que "le Conseil de sécurité soit réformé
sans tarder, afin de le rendre plus largement représentatif" et
s'engagent à "s'efforcer de faire aboutir d'ici à la fin 2005 les
progrès accomplis sur cette voie". Enfin, décision est prise de
créer un Conseil des droits de l'homme qui remplacera la Commission des
droits de l'homme et de supprimer le Conseil de tutelle
Ø Le 20 décembre 2005 :
Création de la
Commission
de consolidation de la paix de l'ONU. Par la
résolution
1645 adoptée à l'unanimité par le Conseil de
sécurité et simultanément par consensus à
l'Assemblée générale, est créée une
Commission de consolidation de la paix, premier organe subsidiaire à la
fois de l'Assemblée générale et du Conseil de
sécurité. La Commission est chargée d'aider les pays
sortant d'un conflit à gérer leur transition. Elle doit
être dotée d'un "Comité d'organisation permanent"
composé de 31 membres élus pour deux ans renouvelables, dont les
5 membres permanents du Conseil de sécurité. Dans le cadre de
cette Commission, qui représente le premier résultat concret des
réformes décidées au sommet mondial de septembre 2005, est
décidé également l'établissement d'une force de
police permanente pour les opérations de maintien de la paix de
l'ONU.
Kofi Annan avait souhaité que les dirigeants du monde
adoptent en bloc avant septembre 2006, date du sommet mondial pour le
60e anniversaire des Nations-Unies, son projet de reforme de l'ONU
et de lutter contre la pauvreté. Mais réunis à New York
n'avaient pas saisi cette occasion historique pour adopter une vaste reforme de
l'organisation des Nations Unies. Il voulait par cette reforme laisser son
empreinte sur l'organisation mais hélas ! Cette occasion avait
également manquée pour une possible réforme.
Relevons que Kofi Annan n'est pas le seul Secrétaire
général à avoir initié des telles propositions.
Certains de ses prédécesseurs l'avaient fait autant, mais
malheureusement sans succès.
En effet, afin d'assurer la pérennité de l'ONU
au sein de la société internationale, les
précédents Secrétaires généraux de
l'Organisation comme Javier Perez de Cuellar ou Boutros Boutros-Ghali avaient
déjà fait des propositions de réforme. Ce dernier a
publié trois agendas, vastes programmes d'action pour la paix, le
développement et la démocratie.116(*)
§2. Réforme du droit de veto
En effet, la réforme de la composition doit
s'accompagner de celle du droit de veto, car c'est par ce biais du que les
cinq membres permanents font la pluie et le beau temps au sein de l'ONU et
bloquent le bon fonctionnement du Conseil de Sécurité.
L'augmentation du nombre des membres au sein de cet organe ne servira à
rien si les cinq permanents continuent à bloquer des sujets qui les
fâchent et le Conseil de Sécurité ne sera pas
représentatif qu'aujourd'hui. Et nous ne pouvons décemment parler
de la démocratisation et du bon fonctionnement du Conseil.
Ainsi, plusieurs propositions du droit de Veto ont
été avancées.
Pour les membres permanents du Conseil de
Sécurité, la question de la réforme du droit de veto n'est
pas importante. Il faudrait par contre se concentrer sur d'autres
réformes, comme la réforme du budget et de l'administration du
Secrétariat et celle du siège des Nations Unies à New
York. L'ancien ministre français de la défense Paul Quilens
proposait en 2000 de restreindre le veto aux questions de recours à la
force, et d'obliger à motiver sa mise en oeuvre pour remédier
à l'immobilisme.117(*)
§3. Réforme du régime des sanctions
Dans les paragraphes 122 à 126 de son rapport (recours
à la force), l'ancien Secrétaire général Kofi Annan
avait proposé d'institutionnaliser la doctrine de la guerre
préventive formulée par le Président Bush dans son
document « stratégie de la sécurité nationale
des Etats-Unis le 20 septembre 2002.118(*)
Le Secrétaire général fait ainsi des
interprétations abusives de l'article 51 de la Charte, se contredit
lui-même et affirme des contre vérités manifestes :
« les menaces imminentes sont pleinement couvertes par l'article 51
de la Charte, qui garantit le droit naturel de légitime défense
de tout, Etat souverain, dans le cas où il est objet d'une agression
armée ». Or, l'article 51 parle de légitime
défense quand un Etat est l'objet d'une agression armée et ne
parle pas de menaces imminentes. « Lorsque les menaces ne sont pas
imminentes mais latentes, la Charte donne au Conseil de Sécurité
pleine autorité pour employer la force armée, y compris de
manière préventive, afin de préserver la paix et la
sécurité internationales ». Certains juristes parlent
d'un droit à la légitime défense anticipée qui
découlerait de l'article 51 de la Charte des Nations Unies. Mais il ne
faut pas confondre mesures préventives, face à une menace
réelle d'agression et légitime défense qui implique
l'emploie des moyens militaires contre un agresseur actuel.119(*)
Enfin, contrairement à ce que dit l'ancien
Secrétaire général, en cas de menace contre la paix, le
chapitre VII de la Charte ne préconise pas directement le recours
à la force armée. Il propose des mesures provisoires graduelles,
et ce n'est qu'en cas d'inadéquation de celles-ci que le Conseil peut
entreprendre des actions telles que des démonstrations, des mesures de
blocus et d'autres opérations exécutées par des forces
aériennes, navales ou terrestres de membres des Nations Unies (article
42). Il est évident qu'en aucun cas, conformément à la
lettre et à l'esprit de la Charte des Nations-Unies, le Conseil de
Sécurité ne peut prendre l'initiative de déclencher une
guerre.120(*)
Beaucoup de propositions de réforme du Conseil de
Sécurité ont été avancées et toutes n'ont
pas connu de succès qui dépendra encore une fois de la bonne
volonté des Etats qui forment la communauté internationale et
plus particulièrement des plus puissants d'entre eux (Etats-Unis,
notamment). Cela nous permet de passer à la dernière section de
notre second chapitre qui porte sur la problématique de la
réforme du Conseil de Sécurité.
Section 3. La problématique de la réforme
du Conseil de Sécurité des Nations Unies
Depuis la dernière réforme du Conseil de
Sécurité en 1963, portant le nombre de membres permanents de 6
à 10, toutes les tentatives de réforme n'ont pas connu de
succès. Il y a beaucoup de discours et plusieurs promesses. D'autres
proposent certaines réformes administratives alors que la réforme
à envisagée et celle du droit de veto et celle de la composition
afin de ne pas laisser aux grandes puissances occidentales, menées par
les Etats-Unis, les mains libres pour mettre entièrement à leur
service le Conseil de Sécurité et violer à leur aise le
droit international en son nom.
Dans la présente section, il sera question de voir la
nécessité de réformer le Conseil de
Sécurité, la position des Etats face à la réforme
et enfin les obstacles à cette réforme.
§1. La nécessité de réformer le
Conseil de Sécurité
Le Conseil de Sécurité manque actuellement de
légitimité et fonctionne dans l'illégalité. Il
faudrait donc réformer sa composition ainsi que le droit de veto.
A. La réforme de la composition
En ce qui concerne la réforme de la composition, deux
tendances émergent : la première appelle à un
élargissement visant une représentation géographique
équitable et la seconde veut plutôt privilégier la
représentation géostratégique.
1. La représentation géographique
équitable
La nécessité est d'accroitre la
représentativité du Conseil de Sécurité. La
composition actuelle reflète un monde qui n'existe plus. la
décolonisation, la progression démographique de l'Asie et de
l'Amérique Latine, font qu'aujourd'hui, même avec la population
qui constitue la Chine, les membres permanents ne représentent que 30 %
de la population mondiale. De ce fait, pour que le Conseil de
Sécurité soit plus représentatif, il faudra augmenter le
nombre des membres permanents et non permanents suivant une répartition
géographique afin que toute la population du monde y soit
représentée.
En effet, sur total de 192 membres que compte aujourd'hui les
Nations-Unies, 53 sont africains, soit le tiers pratiquement des membres. Si
nous ajoutons les pays des différents groupes régionaux
constituant les Nations-Unies, à savoir les 44 pays d'Asie, les 34 pays
d'Amérique Latine et des Caraïbes, les 26 pays d'Europe orientale
et autres pour seulement 26 pays d'Europe occidentale et autres, nous
comprenons facilement pourquoi beaucoup de pays mettent l'accent sur la
non-représentativité actuelle du Conseil de
Sécurité, produit d'une configuration historique
dépassée (Victoire de 1945 et négociation entre les
puissances alliées).121(*)
Soulignons également que l'élargissement du
Conseil de Sécurité en fonction d'une représentation
géographique équitable devrait aussi normalement permettre
l'octroi d'un siège permanent au Conseil de Sécurité des
Nations Unies à des leaders des pôles régionaux tels que le
Brésil pour l'Amérique Latine et les Caraïbes. La
nécessité d'élargir le Conseil de Sécurité
devrait permettre une représentation géographique
équitable de toutes régions du monde.
2. La représentation
géostratégique.
L'article 23, alinéa 1 de la Charte des Nations Unies
précise à propos de la représentation
géostratégique que les « dix autres membres de
l'Organisation sont élus, à titre des membres non permanents du
Conseil de Sécurité par l'Assemblée générale
qui tient spécialement compte en premier lieu de la contribution des
Membres de l'Organisation au maintien de la paix et de la
sécurité internationales et aux autres fins de l'Organisation,
.... »
A la création de l'ONU, la position
géostratégique des grandes puissances a contribué à
ce que les cinq détiennent le statut de membres permanents du Conseil de
Sécurité et détiennent le droit de veto. Ainsi, le cinq
membres permanents sont devenus des Etats sur qui repose le destin de l'ONU qui
dépend de la bonne marche du Conseil. Aujourd'hui, avec
l'émergence des grandes puissances militaires, il existe une exigence
non moins importante, celle de la représentation
géostratégique de toutes les grandes puissances militaires. Nous
comprenons les revendications de l'élargissement du Conseil de
Sécurité en vue d'une meilleure représentation
géostratégique.
B. La réforme du droit de veto
La réforme de la composition du Conseil de
Sécurité sera inutile si elle n'est pas accompagnée de
celle du droit de veto, si les cinq membres permanents continuent à
détenir le droit de veto. Ils continueront à bloquer au Conseil
de Sécurité des sujets qui les fâchent et paralyser ainsi
cet organe et même l'Organisation toute entière.
Le veto empêche régulièrement l'adoption
de résolutions répondant pourtant aux critères
exposés dans les chapitres VI et VII parce qu'un ou plusieurs membres
permanents désirent, pour des raisons diverses que les questions
posées ne soient pas réglées au niveau du Conseil de
Sécurité, notamment quand ces résolutions proposent des
interventions directes des forces sous mandat de l'ONU. D'où, il faut
purement et simplement annuler le système de droit de veto. Evitons le
sort de la SDN à l'ONU
Mais les Membres de l'ONU, bien qu'étant tous pour une
réforme du Conseil de Sécurité, ils ne partagent pas
cependant les mêmes opinions sur cette question. Voyons dans les lignes
qui suivent leurs différentes positions.
§2. Les positions des Etats face à la question
de la réforme du Conseil de Sécurité.
Nous ne saurons pas donner la position le 192 Etats Membres de
l'ONU. Nous nous limiterons en premier lieu à la position des cinq
permanents et ensuite les positions des différents groupes
régionaux.
A. La position des cinq permanents
1. La position des Etats-Unis
d'Amérique
En 2005, les Etats-Unis étaient sortis de leur silence
pour une proposition de réforme du Conseil de Sécurité
nettement plus modeste : deux nouveaux permanents sans veto (avec le Japon
et un pays en voie de développement) et trois non permanent. Si les
Etats-Unis sont favorables à un élargissement limité du
Conseil de Sécurité des Nations Unies, ils considèrent
néanmoins cette question comme un simple élément d'un
vaste calendrier de réformes de l'ensemble du système des Nations
Unies. C'est d'ailleurs ce qu'avait affirmé Nicholas Burns122(*), lors d'une
conférence de presse tenue le 16 juin 2005 au département d'Etat.
Il a expliqué que l'élargissement du Conseil de
Sécurité s'inscrivait tout simplement dans les objectifs de
réformes budgétaires et administratives des Nations
Unies.123(*)
Les Etats-Unis reconnaissent que « le Conseil de
Sécurité doit être plus représentatif du monde
actuel que celui de 1945. Mais nous aimerons voir des progrès sur les
autres dossiers avant de nous atteler à celui-ci. La proposition
avancée par certains groupes, de faire passer le Conseil de
Sécurité de 15 à 24 ou 25 membres ne
bénéficie pas du soutien des Etats-Unis qui craignent que cela ne
réduise son efficacité », a continué Nicolas
Burns. En outre, a-t-il affirmé, la recherche d'un équilibre
régional ne devrait pas être la seule considération guidant
le choix de nouveaux membres : les éléments suivants sont
tout aussi pertinents : la taille de l'économie et de la
population ; les capacités militaires et les éventuelles
contributions militaires aux missions de maintien de la paix des Nations
Unions ; les contributions au maintien de la paix ; la
démocratie et le respect des droits de l'homme ; un engagement
envers la lutte contre le terrorisme et la prolifération, et un bilan
positif dans ce domaine, enfin, un équilibre géographique global
du Conseil de Sécurité.124(*)
2. La position de la France
La France demande que le Conseil de Sécurité
s'adapte aux réalités du XXIe siècle. Il doit
demeurer l'organe de décision responsable « du maintien
de la paix et de la sécurité internationales » et
devant « assurer l'action rapide et efficace de
l'Organisation », conformément à la Charte des Nations
Unies (article 24 alinéa 1). Il doit mieux représenter le monde
d'aujourd'hui tout en restant capable de prendre les mesures nécessaires
face aux problèmes de sécurité qui se posent au XXIe
siècle. La France aujourd'hui, comme en 2005, favorable à
un élargissement du nombre de sièges de permanents et non
permanents au Conseil de Sécurité, pour que sa composition
reflète les réalités du monde et tienne compte de
l'émergence de nouvelles puissances ayant la volonté et la
capacité d'assumer des responsabilités importantes.125(*)
La France soutient ainsi l'accession à un siège
de membre permanent de l'Allemagne, du Brésil, de l'Inde et du Japon.
Elle appuie une présence plus importante des pays africains au Conseil
de Sécurité, notamment parmi les membres permanents. Elle se pose
également la question de la présence d'un pays arabe au rang des
membres permanents du Conseil de Sécurité.126(*)
Au sommet de la Francophonie le 23 octobre 2010, dans son
discours127(*), le
président de la République Française Nicolas Sarkozy a
déclaré ce qui suit : « est-il normal qu'il
n'y ait aucun membre permanent du Conseil de Sécurité
émanent de l'Afrique ? Un milliard d'habitants, dans trente ans
deux milliards d'habitants, qui n'ont pas de représentation permanente.
C'est un scandale ! Est-il normal qu'il n'y ait pas de représentant
du continent Sud-américain au Conseil de Sécurité ?
Pas un seul ! Est-il normal qu'un pays comme l'Inde, qui sera
bientôt le pays le plus peuplé du monde, n'y soit pas ? Et
même, est-il normal que des pays soient absents alors qu'ils
pèsent dans l'économie du monde - je pense au Japon, je pense
à l'Allemagne -, parce que leurs dirigeants avaient fait le mauvais
choix au moment de la seconde guerre mondiale ? Nous sommes au XXIe
siècle, nous ne sommes plus au XXe siècle. J'ai
entendu, Madame la Présidente, votre inquiétude sur le fait qu'un
petit nombre d'Etats prendraient en main la résolution de
problèmes qui concernent, vous avez raison, tous les Etats du monde.
Mais alors ayons le courage d'aller jusqu'au bout. Le G192, j'y crois, mais
à la condition qu'il ait le courage de prendre des
décisions ! Et le système qui consiste à
dire : « on ne prend de décision que si tout le
monde est d'accord », c'est un système qui est condamné
parce que c'est un système qui fera le lit de l'immobilisme, du
conservatisme et donc, à l'arrivée, de ceux qui ne veulent rien
faire. Nous n'avons pas le choix. Si nous voulons garder ce système, il
faut le réformer et la réforme intérimaire du Conseil de
Sécurité, je le dis, elle est indispensable.
Dans son discours, le président Sarkozy manifeste la
volonté de voir le Conseil de Sécurité être
reformé afin de s'adapter aux réalités du XXIe
siècle. Mais le système onusien est plongé dans
l'immobilisme et le conservatisme, ce qui le fragilise et ne permettra
peut-être pas la réforme du Conseil de Sécurité.
3. La position du Royaume-Uni
Le Royaume-Uni et a France partagent la même opinion sur
la réforme du Conseil de Sécurité. Les deux pays entendent
coopérer étroitement pour faire face aux problèmes
politiques, économiques et de sécurité du XXIe
siècle. Poursuivre la réforme de la gouvernance des
institutions internationales est une nécessité pour les rendre
plus à même de relever des défis de sécurité
internationale et de répondre à la crise économique
mondiale et au sous-développement. Au sommet franco-britannique du 06
juillet 2009, portant sur la réforme du Conseil de
Sécurité, le Royaume-Uni et la France ont affirmé leur
souhait de poursuivre conjointement leurs efforts enfin de rendre le Conseil de
Sécurité plus représentatif du monde d'aujourd'hui tout en
préservant sa capacité à prendre les mesures
nécessaires pour faire face aux problèmes de
sécurité qui se posent au XXIe
siècle.128(*)
Les deux Etats ont réaffirmé leur soutien
commun à la candidature de l'Allemagne, du Brésil, de l'Inde et
du Japon à des sièges supplémentaires de membres
permanents, ainsi qu'à une représentation de l'Afrique parmi les
membres permanents du Conseil de Sécurité. Ils soutiennent
l'option pragmatique d'une réforme intérimaire qui pourrait
prévoir une nouvelle catégorie de sièges avec un mandat
plus long que celui des membres actuellement élus. A l'issue de cette
phase intérimaire, il pourrait être décidé de
transformer ces nouveaux sièges en sièges permanents. Ils
promettent également qu'ils oeuvreront pour reformer le Conseil de
Sécurité des Nations Unies, à qui incombe en premier lieu
la responsabilité de préserver la paix et la
sécurité internationales. Dans le même esprit d'adaptation
des institutions aux nouvelles réalités du monde, le Conseil de
Sécurité doit être réformé pour qu'il
représente mieux le monde d'aujourd'hui tout en restant capable de
prendre les mesures nécessaires face aux problèmes de
sécurité qui se posent aujourd'hui.129(*)
4. La position de la Chine
La chine soutient l'idée de réforme du Conseil
de Sécurité afin de rendre l'ONU plus efficace et crédible
face aux Etats Membres. Mais elle soutient que les pays
développés sont surreprésentés au Conseil de
Sécurité et donc il ne faut pas en admettre de nouveaux comme
membres permanents. Entendant préserver son leadership régional,
la chine est donc contre l'entrée du Japon ou de l'Inde au Conseil de
Sécurité comme membres permanents, car elle estime que l'Asie est
suffisamment déjà représentée au sein de cet
organe.130(*)
5. La position de la Russie
La Russie pour sa part met l'accent sur le renforcement
« de moyens d'actions nécessaires pour régler les
problèmes importants qui surgissent actuellement dans de nombreuses
régions du monde » et sur l'introduction
d' « un dispositif d'intervention rapide pour que l'ONU puisse
s'immiscer dans les conflits armés et doter cette dernière des
nouvelles institutions lui permettant d'intervenir dans les processus
économiques et sociaux au niveau mondial ». 131(*)
Après avoir analysé les différentes
positions des Etats membres permanents, nous nous rendons compte que ces Etats
ont pris conscience que le Conseil de Sécurité ne permet pas
à l'ONU d'accomplir la mission pour laquelle elle a été
créée, celle du maintien de la paix et de la
sécurité internationales. Mais ces Etats ne veulent tout de
même pas prendre leurs droits de veto qui leur accordent tant de
privilèges. Aucun de ces Etats n'a proposé la réforme du
droit de veto alors que c'est par ce canal que le conseil de
sécurité est paralysé, et même l'ONU toute
entière.
B. Les positions des groupes
régionaux
En ce qui concerne les positions des groupes régionaux,
nous allons tour à tour nous intéresser à la position du
G4, à celle de l'Union Africaine et enfin à celle du groupe Unis
pour le Consensus.
1. La position du G4
Le G4 (Inde, Brésil, Japon et Allemagne) a
proposé la création de six nouveaux sièges permanents sans
droit de veto (les quatre membres du G4 et deux pays africains) et de quatre
non permanents qui seront à partager entre l'Afrique, l'Asie, l'Europe
de l'Ouest et enfin l'Amérique Latine. Les nouveaux membres permanents
seraient soumis à une évaluation périodique sur leurs
capacités à contribuer à la paix, mais pour l'instant les
modalités sont très floues. Les pays derrière la position
du G4 sont : l'Afghanistan, l'Allemagne, la Belgique, le Bhoutan, le
Brésil, le Danemark, le Fidji, la France, la Géorgie, la
Grèce, le Haïti, le Honduras, les Iles Salomon ; l'Inde,
l'Islande, le Japon, le Kiribati, la Lettonie, le Maldives, le Nounou, le
Palaos, le Paraguay, le Portugal, la République Tchèque, le
Tuvalu et l'Ukraine.132(*)
2. La position de l'Union Africaine
Elle a été fixée en 2005 par le consensus
d'Ezulwini. L'Union Africaine souhaite obtenir deux sièges permanents au
Conseil de Sécurité des Nations Unies avec tous les
privilèges et prérogatives des membres permanents, y compris
aussi le droit de veto, ainsi que deux sièges non permanents
supplémentaires. Mais elle renonce à proposer les noms des deux
pays candidats membres permanents au Conseil de Sécurité des
Nations Unies, comme si elle en aurait le droit, car les grands pays
industrialisés soutiennent que les pays africains, même s'ils
obtenaient un ou deux sièges permanents au Conseil de
Sécurité, ils n'auraient pas automatiquement le droit de
veto.133(*)
3. La position du Groupe Unis pour le
Consensus
Beaucoup plus souple, il propose de seulement recommander
à l'Assemblée générale d'élire, pour une
période de 2 ans, 20 membres non permanents, sans aucune augmentation du
nombre de permanents. En effet, ce statut est jugé
« anachronique », par le Canada par exemple. Allan
Rock134(*) avait
déclaré en 2005 que « dans un système
démocratique, l'électorat, en l'occurrence, les Etats membres
doivent avoir le droit de choisir leurs représentants. Dans aucune
démocratie, une seule élection ne suffit à élire,
une fois pour toutes, le titulaire d'une charge élective ». A
ce groupe, au lieu de faire monter la pression en demandant des postes de
permanents, c'est donc une méthode plus douce qui est
privilégiée. Les pays derrière cette position sont
notamment l'Argentine, le Canada, la Colombie, le Costa Rica, l'Italie, Malte,
le Mexique, le Pakistan, la Corée du Sud, San Marin, l'Espagne et la
Turquie.135(*)
Mais encore une fois, entre les trois propositions de ces
trois groupes régionaux, c'est tout de même l'affaiblissement
à terme du pouvoir des cinq membres permanents qui reste l'enjeu global.
En définitive, la réforme du Conseil de Sécurité
est une nécessité et une réalité qui ne laisse
personne indifférentes. Cependant, il ne reste pas moins vrai que le
processus de réforme sera confronté à des obstacles qui
sont de divers ordres.
§3. Les obstacles à la réforme du
Conseil de Sécurité.
A. Les obstacles à la réforme du droit
de veto.
Les obstacles à la réforme du droit de veto sont
essentiellement les cinq membres permanents du Conseil de
Sécurité. L'article 109, alinéa 2 de la Charte des Nations
Unies précise que « Toute modification à la
présente Charte recommandée par la conférence à la
majorité des deux tiers prendra effet lorsqu'elle aura été
ratifiée, conformément à leurs règles
constitutionnelles respectives, par des deux tiers des Membres des Nations
Unies, y compris tous les membres permanents du Conseil de
Sécurité ». Les Etats, privilégiant avant tout
leurs intérêts nationaux respectifs sur la scène
internationale, il sera donc difficile que les cinq permanents acceptent de
perdre les privilèges et prestiges dont ils jouissent en ayant ce
statut.
B. Les obstacles à la réforme de la
composition.
Les obstacles à la réforme de la composition qui
vise l'élargissement du Conseil de Sécurité sont
essentiellement de deux ordres : les obstacles internes à l'ONU et
les obstacles externes à l'ONU.
1. Les obstacles internes à l'ONU
La question de réforme du Conseil de
Sécurité a entrainé la mise sur pied de deux groupes de
travail à composition illimitée, notamment le
groupe de travail sur l'élargissement du Conseil de
Sécurité (dirigé par RAZALI) et groupe de
personnalité de Haut Niveau qui avaient la tâche d'étudier
toutes les modalités de cette réforme (voir supra). Ainsi donc,
l'élargissement du Conseil de Sécurité suppose d'abord
qu'il y ait un accord (entre les membres du groupe de travail chargé de
réfléchir sur la question) sur un certain nombre des points.
Ensuite, il faudrait que les résultats de leur travail racontent les
voeux des Membres de l'Organisation.
Cependant, jusqu'à ces jours, des désaccords sur
le nombre de nouveaux membres sont signalés. Les deux groupes de travail
ont recueilli une multitude des propositions des Etats quant à la
réforme du Conseil de Sécurité. Mais leurs propositions,
telles que nous les avons présentées précédemment
n'ont pas fait l'unanimité.
De même, la modification de la Charte des Nations Unies
soulève des nombreux problèmes dont l'étude approfondie
déborderait le cadre de ce mémoire. Toutefois, nous ne pouvons
nous empêcher de les évoquer tour à tour. Il s'agit des
problèmes relatifs à la conférence de révision de
la Charte, à la ratification des amendements à la charte et aux
effets de révision sur les Etats qui ne les auraient pas
acceptées.
La conférence de révision de la Charte des
Nations Unies constitue la première étape importante qui conduit
à une quelconque réforme du Conseil de Sécurité.
Elle trouve son fondement dans l'article 109, alinéa 1 de la Charte des
Nations Unies qui dispose ceci : « une conférence
générale des Membres des Nations Unies, aux fins d'une
révision de la présente Charte, pourra être réunie
aux lier et date qui seront fixés par un vote de l'Assemblée
générale à la majorité de deux tiers et par un vote
de neuf quelconque des membres du Conseil de Sécurité. Chaque
Membre de l'Organisation disposera d'une voix à la
conférence ». Il n'est pas exigé un vote affirmatif des
cinq membres permanents dont leur abstention ou leur vote négatif ne
peut juridiquement empêcher la convocation de la conférence de
révision. La procédure convocation de la conférence ne
peut être bloquée par un veto. Mais il faudrait à cette
conférence que les Etats Membres de l'ONU se mettent d'accord sur les
modalités de réforme pour afin passer à la ratification
des amendements à la Charte. Mais Hélas ! Les Etats Membres
ne se sont jamais mis d'accord. Ce qui continue à bloquer toute
tentative de réforme.
La ratification des amendements à la Charte
soulève un autre problème très sérieux, celui de
l'implication de tous les membres permanents du Conseil de
Sécurité. L'article 108 de la Charte dispose en effet
que : « Les amendements à la présente Charte
entreront en vigueur pour tous les Membres de l'Organisation, y compris tous
les membres permanents du Conseil de Sécurité ». Il
apparait claire que le refus de ratification de l'un quelconque des membres
permanents est à considérer comme un veto négatif et donc
un veto à l'entrée en vigueur du texte révisé,
quand bien même les deux tiers des Membres de l'Organisation auraient
ratifié l'accord. Connaissant l'étendue et la profondeur des
désaccords des membres permanents sur la question de la réforme
du Conseil de Sécurité, nous devons craindre le veto de certains
d'entre eux à la ratification de certains amendements.
Le dernier problème concerne les effets des amendements
sur tous les Etats y compris sur ceux qui ne les auront pas acceptés. La
disposition exprimée dans l'article 108 de la Charte des Nations Unies
peut entrainer quelques problèmes dans la mesure où les
décisions de l'ONU ont une portée plus grande, au point que
certains Etats préféreraient quitter l'Organisation plutôt
que de la voir agir d'une manière contraire à leurs
intérêts fondamentaux. C'est dans ce sens qu'il faut craindre les
Etats arabes rejettent l'octroi à l'Israël d'un siège
permanent au Conseil de Sécurité ou encore que la Chine n'accepte
jamais une réforme accordant un siège permanent au Japon.
En définitive, il ya lieu de reconnaitre que la
réforme du Conseil de Sécurité bute à des nombreux
obstacles internes de l'ONU. Mais il ya aussi des obstacles externes à
l'ONU.
2. Les obstacles externes à l'ONU
Ici, nous avons deux obstacles principaux. La première
porte sur les intérêts légitimes des grandes puissances et
la seconde porte sur les désaccords entre les Etats candidats.
- les intérêts légitimes des
grandes puissances
Deux faits importants sont à signaler : d'abord,
comme nous l'avons soulevé précédemment, les cinq membres
permanents ne veulent pas céder une parcelle de leurs privilèges.
C'est pourquoi depuis quelques années, tous les projets de
réforme n'ont abouti qu'à des propositions boiteuses. Avec
l'émergence des nouvelles puissances qui ont sérieusement
bousculé la hiérarchie des Etats sur la scène
internationale, certains Etats membres permanents ne pèsent plus sur
ladite scène que face à leur statut de membres permanents.
L'arrivée des nouvelles puissances au Conseil de Sécurité
comme membres permanents risque de leurs reléguer à une
échelle inferieure et d'entrainer leur marginalisation sur certains
dossiers internationaux. Ce que logiquement ils ne peuvent jamais accepter.
Ensuite, l'autre volet se situe au sein de l'Union
Européenne (UE). En effet, plusieurs pays de l'UE, dont l'Italie et
l'Espagne, n'acceptent pas que l'Allemagne qui est également membre de
l'Union comme eux, devienne membre permanent du Conseil de
Sécurité et qu'eux en soient exclus. Ces deux pays, et beaucoup
d'autres de l'Union, seraient cependant d'accord pour que tous les Etats de
l'UE soient représentés au Conseil de Sécurité par
un seul porte-parole, soit le président de l'UE. Mais voilà, le
problème persiste. Les deux membres permanents du Conseil de
Sécurité, qui sont également membres de l'UE, la France et
la Grande Bretagne, ne voudront pas à leur tour céder leurs
places, même à l'UE. Par ailleurs, les Etats-Unis, qui soutiennent
la candidature du Japon, ne voudront pas eux aussi que l'UE puisse avoir trois
de ses Etats membres au sein du Conseil de Sécurité comme membres
permanents (Allemagne, France, Grande Bretagne) et trois droits de veto, alors
que les Etats-Unis, qui négocient d'égal à égal
avec l'UE dans plusieurs forums, n'en auraient qu'un.136(*)
Il ya aussi des faits importants à ne pas ignorer.
D'abord, les 192 membres de l'ONU ne partagent pas tous les mêmes
valeurs. Par exemple, il y a des pays en faveur de la justice internationale,
ceux qui respectent le droit international, ceux qui le violent et ceux qui
l'instrumentalisent. Ensuite, notons la désaffectation des Etats membres
vis-à-vis d'institutions centrales de l'ONU, comme le Conseil Economique
et Social, aujourd'hui supplanté par le G20. Idem pour le Conseil de
Sécurité, dont les résolutions sont
négligées. On oublie qu'une résolution de l'ONU a un
caractère obligatoire, c'est très net au Proche-Orient. Relevons
enfin le fait que la plupart des Etats préfèrent désormais
coopérer et négocier beaucoup plus en dehors de l'ONU, notamment
au sein des Organisations régionales ou sous-régionales et cela
au détriment de l'Organisation universelle.
- Les désaccords entre les Etats
candidats
Les Etats candidats présentent des propositions
relatives au nombre des nouveaux membres du Conseil de Sécurité
qui sont divergentes. D'une manière générale, ils font en
fonction des intérêts des groupes auxquels ils appartiennent. Les
désaccords sont manifestes entre les propositions de l'Union Africaine,
du G4 et du Groupe Unis pour le Consensus. L'Union Africaine a proposé
26 membres pour la future composition du Conseil de Sécurité, le
G4 en a proposé 25, alors que le Groupe Unis pour le Consensus a
proposé d'augmenter 20 membres non permanents, sans augmentation du
nombre des permanent (voir supra).
A la lumière de ce qui précède, il
convient de réaliser les difficultés devant lesquelles le
processus de réforme du Conseil de Sécurité est
confronté. Les projets de réforme ne serviront à rien si
les Etats Membres de l'ONU ne se mettent pas d'accord sur les
éléments essentiels.
CONCLUSION PARTIELLE DU DEUXIEME CHAPITRE
Il est nécessaire d'agir en vue de la reconstruction de
l'ONU sur des bases démocratiques et respectueuses du droit
international. Ayant analysé les compétences, le fonctionnement
et l'organisation structurelle du Conseil de Sécurité, l'un des
organes principaux chargé du maintien de la paix et la
sécurité internationales, nous nous sommes rendus compte que le
Conseil de Sécurité est l'organe principal de l'Organisation qui
lui permet de bien accomplir la mission pour laquelle elle a été
créée. Mais le Conseil de Sécurité est plusieurs
fois paralysé. D'après l'article 27, alinéa 3 de la Charte
des Nations Unies, une résolution du Conseil de Sécurité
qui ne traite pas des questions de procédure, exige le vote affirmatif
des cinq membres permanents du Conseil de Sécurité. Telle est
l'interprétation que donnèrent les cinq grandes puissances qui
eurent toujours le dernier mot dans la rédaction de la Charte lors des
travaux préparatoires de la conférence de San Francisco en 1945.
Cela a fait, que le Conseil de Sécurité soit plusieurs fois
paralysé par le droit de veto des cinq membres permanents.
Déjà au mois d'août, juste après
que les 51 Etats fondateurs aient approuvé la Charte de l'ONU, les
Etats-Unis, un des principaux rédacteurs de la charte et fondateurs de
l'organisation, lancent une bombe atomique sur Hiroshima et Nagasaki. Ces
crimes sont parmi les plus atroces de l'histoire car ils ont anéanti
sciemment la population civile. Les survivants ont souffert d'importantes
séquelles dues aux effets de la radioactivité. Beaucoup d'entre
eux moururent des années plus tard après des terribles agonies.
La double face de l'ONU se dessine d'ores et déjà : d'un
coté le discours et de l'autre la pratique qui va souvent à son
encontre.
La situation s'est empirée pendant la période de
la guerre froide. Au sein même de l'ONU, chacun de deux blocs cherchait
à imposer son idéologie, d'un coté les Etats-Unis et ses
Etats alliés qui prônaient le capitalisme et de l'autre
coté l'URSS qui soutenait le socialiste. Chacun de deux blocs
prévalait son idéologie comme étant la meilleure et
opposait chaque fois son veto à des résolutions prises par le
Conseil de Sécurité pour contrecarrer la partie adverse ou encore
se protéger chaque fois que lesdites résolutions étaient
contraires à leurs intérêts. Cela a sérieusement
paralysé l'ONU.
Avec la fin de la guerre froide, tout le monde avait à
l'idée que le Conseil de Sécurité allait retrouver son
efficacité. Se considérant seuls vainqueurs de la guerre froide,
les Etats-Unis ont usé de l'unilatéralisme pour s'imposer au sein
de l'ONU et imposer sa suprématie. L'invasion de l'Irak est le cas
illustratif. Les Etats-Unis ont maintenu la politique de marginalisation de
l'ONU et du droit international. Avec l'émergence des nouvelles
puissances, les autres membres permanents, voulant sauvegarder leur droit de
veto, prennent soin de demeurer proche des Etats-Unis, malgré que
certaines fois naissent des désaccords entre eux sur certains points.
Depuis quelques années, nombreux pays à
l'Assemblée générale de l'ONU voient dans le droit de veto
une anomalie et une injustice historique qu'il faut corriger et la composition
actuelle du Conseil de Sécurité ne reflète plus les
réalités actuelles de ce XXIe siècle.
D'où, sa réforme s'avère nécessaire. Mais cette
réforme sera butée à des différents obstacles,
notamment les cinq permanents qui ne voudront pas partager leur veto avec les
nouveaux membres permanents ou ne voudront pas carrément qu'aucun Etat
ne deviennent membre permanent. D'où, la réforme risque
d'être hypothétique. Ce qui nous amène au troisième
chapitre qui porte sur la problématique d'acquisition du statut de
membre permanent par le Brésil
CHAPITRE III : LA PROBLEMATIQUE D'ACQUISITION DU
STATUT DE MEMBRE PERMANENT PAR LE BRESIL
La problématique d'acquisition du statut de membre
permanent par le Brésil est une épineuse question qui
nécessite d'abord en premier lieu la réforme du Conseil de
Sécurité tendant à l'élargir. Mais alors, le
Brésil, ce géant de l'Amérique Latine, a-t-il les chances
de bénéficier un jour du statut de membre permanent ? Les
réponses à cette question vont constituer le présent
chapitre qui sera subdivisé en trois sections, contenant chacune des
paragraphes.
La première section va porter sur la
nécessité de la permanence du Brésil au Conseil de
Sécurité. La seconde section va s'atteler sur la
légitimité du Brésil à demander la permanence au
Conseil et enfin la dernière va porter sur les chances du Brésil
à acquérir la permanence au Conseil de Sécurité.
Secrtion1 : De la nécessité de la
permanence du Brésil au Conseil de Sécurité.
A ces jours, la réforme du Conseil de
Sécurité est réclamée par beaucoup d'Etats. Les
radicaux, composés des Etats Membres du groupe des 4, notamment le
Brésil, l'Inde, le Japon et l'Allemagne, sont ceux qui réclament
beaucoup plus cette réforme. La permanence du Brésil, puisque
c'est ce qui nous concerne dans la présente étude, est d'une
grande importance. Elle va résoudre le problème de la
représentativité géographique et
géostratégique du Conseil de Sécurité, tant
reprochée réclamée par beaucoup d'Etats.
§1. Assurer la représentativité
géographique du Conseil de Sécurité
Nul ne peut contester que le Conseil de Sécurité
à ce XXIe siècle est reproché de ne pas
répondre aux critères de la représentativité
géographie. Il est le reflet d'un monde qui n'existe plus. Comme nous
l'avons souligné précédemment, les cinq membres permanents
actuels ne représentent aujourd'hui que 30% de la population mondiale
dont 20% pour la seule chine.137(*) Il ne représente pas même un
dixième des Etats qui composent l'ONU. Quinze Etats Membres du Conseil
de Sécurité, dont cinq permanents et dix non permanents,
représentant 192 Etats Membres des Nations Unies ! C'est un
scandale pour une Organisation qui se veut universelle et
démocratique !
Deux régions, l'Amérique du Sud et l'Afrique
sont les plus touchées par ce problème. L'Amérique du Sud,
avec une population estimée à 481 millions d'habitants et une
superficie d'environ 20.500.000 Km2,138(*) pas même un seul
membre permanent ! C'est un scandale ! Pour paraphraser le
Président français Nicolas Sarkozy qui a aussi fait le même
constat malheureux que nous lors du sommet de la Francophonie du 23 octobre
2010 (voir supra).
Il sera très nécessaire que dans la prochaine
composition du Conseil de Sécurité que le continent
Sud-Américain soit représenté de manière
permanente. Et le Brésil, candidat naturel de l'Amérique du Sud,
peut aujourd'hui représenter valablement cette région. Nous y
reviendrons avec force dans la deuxième section qui va porter sur la
légitimité du Brésil à demander la permanence au
Conseil de Sécurité des Nations Unies.
§2. Assurer la représentativité
géostratégique du Conseil de Sécurité
Le futur élargissement du Conseil de
Sécurité en fonction d'une représentation
géographique équitable, devrait aussi tenir compte de la
représentativité géostratégique, comme le stipule
d'ailleurs l'article 23 de la Charte de l'ONU en son alinéa 1 concernant
les membres non permanents : « Dix autre membres de
l'Organisation sont élus, à titre de membres non permanents du
Conseil de Sécurité par l'Assemblée générale
qui tient spécialement compte en premier lieu de la contribution des
Membres de l'Organisation au maintien de la paix et de la
sécurité internationales... »
Rappelons tout d'abord que le Conseil de
Sécurité n'a pas été conçu sur une base de
représentativité. Son caractère restreint devait lui
permettre d'assurer l'action rapide et efficace de l'Organisation (l'ensemble
de ses membres lui conférant), la responsabilité principale du
maintien de la paix et la Sécurité internationales et
reconnaissant qu'en s'acquittant des devoirs que lui impose cette
responsabilité, le Conseil de Sécurité agit en leur
nom (art. 24 de la charte). Le Conseil de Sécurité a, par
conséquent, été construit autour d'une logique de
responsabilité et de capacité, mais les Etats considèrent
aujourd'hui que son autorité passe par une meilleure
représentativité. Mark Malloch Brown139(*), a souligné
l'importante d'une telle réforme en disant que la contribution
financière « G4 » et actuellement plus importante que
celle du « P4 » (c'est-à-dire les membres permanents
moins les Etats-Unis, qui paient à eux seuls 22% du budget de
l'Organisation).140(*)
Il est un fait que les grands pays émergents du Sud
(Brésil, Inde, Afrique du Sud), comme les plus importants contributeurs
financiers (Japon et Allemagne) et militaire (Pakistan, Inde, Népal,
Bangladesh) ne sont pas représentés dans la composition
permanente du Conseil de Sécurité. Un fossé s'est
creusé au sein de l'Assemblée générale entre les
Etats du Sud (regroupés au sein du groupe des 77) et les pays
occidentaux sur la question des réformes et celle du maintien de la
paix. Les décisions du Conseil sont donc souvent perçues par le
Sud comme ne reflétant que les intérêts des grands pays
industrialisés du Nord, et en particulier ceux de l'hyper-puissance
américaine. La majorité pauvre ne reçoit plus les
décisions, parfois forts sélectives, de la minorité riche.
Un tel élargissement pourrait donc être un moyen d'amoindrir ce
fossé entre les pays du Nord et pays du Sud.141(*)
Le Panel de haut niveau sur la réforme avait ainsi
recommandé que soient davantage associés à la prise de
décisions « ceux qui contribuent le plus à
l'Organisation sur les plans financier, militaire et diplomatique,
c'est-à-dire sous forme de quote-part des budgets statutaires, de
participation aux opérations de maintien de la paix, de contributions
aux activités volontaires, de l'ONU dans les domaines de la
sécurité et du développement, et d'activités
diplomatiques menées dans le sens des objets et des mandats de
l'Organisation.142(*)
Ces critères tentent de combiner une logique de
puissance avec une logique de représentativité, comme le dit
Jerzy Ciechanski : « pour être efficace, l'ONU doit
institutionnaliser le concert des grandes puissances ainsi que leurs relations
hégémoniques entre elles et avec le reste des Etats membres.
Pour être légitime, l'ONU doit être
« démocratique », c'est-à-dire
représentative de la totalité de sa majorité d'Etats
membres sans puissance »143(*) s'y ajoute également la volonté de
jouer, de façon constante, un rôle sur la scène
internationale.
Aujourd'hui, la position géostratégique du
Brésil n'est plus à contester en Amérique du Sud. Le
Brésil est aujourd'hui le leader incontesté de cette
région. Et au monde, rappelons qu'en combinant les critères qui
concourent à définition du concept « grande
puissance », le Brésil occupe cette année 2011 la
sixième position au classement mondial des puissances au monde. Selon le
critère économique, il est classé huitième
puissance économique avec un PIB de 1600 milliards de dollars. Et enfin,
selon le critère géopolitique, le Brésil n'est pas mal
classé du tout (stratification internationale du Brésil, voir
supra).
Son poids, sa dimension et son ancienneté lui
confèrent un statut à part, sans concurrent direct ou même
lointain dans le sous continent américain. C'est donc assez naturel
qu'il a accédé à un leadership régional
incontesté par ses voisins, à l'instar des Etats-Unis en
Amérique du Nord. Par ailleurs, il convient de rappeler que le
Brésil est l'Amérique Latine Lusophone, qui se suffit à
elle-même, et entretient, dès lors, avec le reste du continent,
à savoir l'Amérique latine hispanophone. 144(*)
Bref, si le Conseil de Sécurité veut assurer sa
représentativité géostratégique, il devra, dans sa
prochaine composition incorporer le Brésil comme membre permanent,
candidat naturel de l'Amérique du Sud. Cela ferait que le Brésil
participe au Budget de l'ONU avec une contribution plus confortable
qu'aujourd'hui, due à son nouveau statut de membre permanent. Le
Brésil a à ces jours toute légitimé de demander le
siège de membre permanent. C'est ce qui va d'ailleurs constituer la
seconde section du présent chapitre
Section 2 : De la légitimité du
Brésil à demander la permanence au Conseil de
Sécurité.
Le Brésil, candidat à la permanence du Conseil
de Sécurité, a aujourd'hui toute légitimité de
demander le siège de membre permanent au sein de cet organe. Afin de
bien l'illustrer, nous avons subdivisé la présente section en
trois paragraphes. Le premier va chercher à démontrer comment le
Brésil est leader régional ; le second quant à lui va
démontrer comment cet Etat est leader des pays en développement
alors que le dernier cherchera à démonter comment le
Brésil est aujourd'hui un intervenant mondial majeur.
§1. Le Brésil, leader régional
Le Brésil est à ces jours la première
puissance de l'Amérique du Sud, souvent à la base de beaucoup
d'initiatives régionales.
En effet, dès son entrée en fonction, le
1e Janvier 2003, Da Silva fait de la relance du Mercosur
(marché commun du cône Sud, regroupant depuis le 26 Mars 1991, le
Brésil, l'Argentine, le Paraguay et l'Uruguay) sa priorité en
matière de politique extérieure145(*). Avec les potentiels énormes du Chili et de
la Bolivie, membres associés du Mercosur depuis 1996, l'accord regroupe
plus de 200 millions d'habitants et constitue le quatrième marché
du monde après l'accord de libre-échange de l'Amérique du
Nord (ALENA), l'Union Européenne et le Japon.146(*)
En prenant la tête de la relance du processus, Brasilia
tente non seulement de faciliter la coopération dans les secteurs
politiques, économiques, sociaux et culturels et de favoriser
l'accès de la région aux institutions multilatérales
internationales ; elle cherche également à s'imposer comme
leader régional et international.
Lula a manoeuvré pour réduire la portée
de l'ALCA, il a également participé à la mise en
échec de la réunion de Cancun où le groupe des 20
(Brésil, Inde, Afrique du Sud, Chine, ....) s'oppose à
l'agenda de Doha, qui vise à étendre la libéralisation du
commerce à des nouveau secteurs (santé, eau, etc.).147(*)
Toujours à l'initiative du Brésil, en Juin 2003,
le Brésil, l'Inde et l'Afrique du sud s'unissent pour défendre
conjointement leurs intérêts face au Nord et à cette fin,
les trois concluent une nouvelle alliance stratégique qui formera le G3
à Brasilia. Ces puissances revendiquent une plus grande place pour les
pays du Sud dans les organisations multilatérales et, surtout, dans
leurs organes de décision. L'objectif clair est de jouer un rôle
politique et stratégique et économique. A eux trois, l'Inde, le
Brésil et l'Afrique du Sud représentent près de 1,5
milliards de dollars, soit environ 12,5 du PIB mondial.148(*) Plus que le BRIC
(Brésil, Russie, Inde, Chine), il faudrait aussi le G3. Ce qui permet de
donner une nouvelle impulsion aux relations Sud-Sud qui modifieront la
géographie économique et commerciale du monde.
Le G3 a conduit au G20. En effet, au lendemain d'une de leurs
premières sorties publiques, quelques jours avant la conférence
de l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC) à, Cancun, le G3 a conduit
à la formation d'une seconde coalition de pays du Sud, également
mecontents de la tournure des négociations du cycle de Dora, le G20.
Créé à l'instigation des pays membres du G3, le
Brésil en tête, le G20 a comme objectif d'éviter un
résultat prédéterminé à Cancun et d'ouvrir
un espace de négociation en agriculture.149(*)
La consolidation du Brésil comme nouvelle puissance
économique du Sud trouve en partie sa source dans la politique
commerciale menée par le président Lula Da Silva. Depuis
l'arrivée au pouvoir du gouvernement du Parti des Travailleurs (PT) en
2002, la stratégie commerciale du Brésil est claire et parait se
résumer en une phrase : devenir le porte-étendard des pays
en voie de développement (PED) et le gardien de leurs
intérêts (par le biais du Mercosur) dans les grandes instances
multilatérales. Axée sur l'affirmation du Sud, elle opère
sur trois fronts : favoriser l'intégration régionale en
oeuvrant au renforcement du Mercosur et à la consolidation d'un accord
Sud-Américain ; instaurer une diplomatie commerciale offensive et
développer des partenariats stratégiques avec d'autres pays du
Sud pour s'assurer d'une participation active dans les instances
multinationales. Dès son entrée en fonction, Lula a
cherché à conforter le Brésil dans son statut de leader
régional et à consolider ses appuis politiques dans le contexte
éventuel d'une réforme de l'ONU.150(*)
La stratégie commerciale offensive du Brésil et
la création de partenariat Sud-Sud semblent avoir porté fruit, si
l'on considère les victoires acquises auprès de l'OMC dans les
dossiers des médicaments génétiques du coton et du sucre.
L'un des premiers gains remportés par le Brésil est sans
contredit d'avoir réussi à freiner la puissante machine des
négociations commerciales du cycle de Doha à Cancun et du
même coup, l'imposition de dossier agricole. Avec ce conflit, les grandes
puissances ont pu mesurer la volonté du nouveau gouvernement
brésilien d'apporter des changements dans le fonctionnement des grandes
instances multilatérales.
Hormis le fait que le Brésil soit leader
régional incontesté, ce géant de l'Amérique du Sud
est aussi un leader des pays en développement. (PED)
§2. Le Brésil, leader des pays en
développement
L'élargissement du G3 pour donner naissance au G20 a
montré suffisamment que le Mercosur n'est pas le seul dossier à
l'agenda du gouvernement brésilien, qui a aussi comme objectif la
consolidation d'une coopération avec les PED (qu'avec ceux dominants
habituellement les grands forums internationaux). Le Brésil se
démarque comme un négociateur important pour l'ouverture des
forums internationaux aux revendications des PED et pour la création de
nouveaux rapports de force plus favorables à ces derniers,
habituellement tenus à l'écart des alliances stratégiques
des grandes puissances.
Le Brésil a démontré suffisamment sa
capacité à coordonner les positions des PED dans le dossier des
négociations agricoles. A cette occasion, le Brésil appuie quatre
pays africains producteurs de coton : le Mali, le Tchad, le Benin et le
Burkina Faso dans leurs plaidoyers contre les subventions de Washington
à ses producteurs de coton. Rappelons qu'au printemps 2003, le
Président Lula avait ouvertement critiqué la politique
commerciale de Washington et porté plainte à l'OMC pour
dénoncer ces aides octroyées aux producteurs de coton, selon lui
, étaient incompatibles avec les règles du commerce mondial. En
juin 2004, l'OMC a piqué à vif le gouvernement américain
en donnant raison au Brésil.151(*)
A l'instar de cette victoire contre les subventions agricoles
aux Etats-Unis, le Brésil est fortifié par un second gain face
à l'Union Européenne cette fois-ci. En aout 2003, trois
importants producteurs de sucre du Sud, le Brésil, la Thaïlande et
l'Australie, déposent une plainte à l'OMC pour dénoncer
les subventions européennes aux producteurs de sucre. Après
étude par un groupe d'arbitrage, la Commission Européenne propose
un an plus tard de réduire ses subventions. Pour le Brésil,
principal producteur et exportateur mondial de sucre, la victoire est de
taille. Ces succès à l'OMC confortent non seulement le
Brésil sur le plan économique, mais également politique.
En effet, en plus d'être favorables à l'économie
brésilienne en facilitant ses exportations, ces victoires
représentent des gains politiques majeurs face aux grandes puissances
économiques que sont les Etats-Unis et l'UE. Nous comprenons alors
pourquoi Brasilia, fortifiée par ces victoires à l'OMC,
privilégié l'arène multilatérale pour
défendre ses intérêts nationaux ; pour le
Brésil, l'OMC est le forum par excellence.152(*)
Clairement, le Brésil s'inscrit dans un axe Sud-Sud.
Ainsi, rejetant l'arbitrage des Etats-Unis, mais aussi des Etats
européens, le Brésil s'érige le plus souvent en avocat
des pays pauvres et recherche activement le soutien des Etats en
développement, sur tous les continents et notamment en Afrique. Il est,
de ce point de vue, tout à fait révélateur que, sur les 17
dernières ambassades ouvertes par le Brésil, 17 soient
situées sur le continent africain.153(*)
Notons par ailleurs que le Brésil ne s'est pas
seulement illustré comme une puissance uniquement dans sa région
et envers les PED. Aujourd'hui, le Brésil a une influence au niveau
mondial et apparait comme un acteur incontournable dans les négociations
internationales. Les lignes qui suivent peuvent le démontrer.
§3. Le Brésil, intervenant mondial majeur
La décennie 1990 marque la transition de la politique
brésilienne du bilatéralisme au multilatéralisme. Le
prédécesseur du Président brésilien Luis Ignacio
Lula da Silva, José Sarney, avait entamé à son
époque le virage de la politique extérieure brésilienne,
jusque là caractérisée par un attachement profond à
l'autonomie nationale, vers le processus de globalisation154(*). L'élection de Lula
da Silva à la présidence confirmera cette globalisation.
Le voyage de Lula au Proche-Orient, est une claire
démonstration que le Brésil, qui s'assume aujourd'hui comme une
puissance a décidé de s'ouvrir vers d'autres horizons.
Après l'expérience en Haïti (réussi, jusqu'au
tragique tremblement de terre), le Brésil a tenté d'apporter sa
vocation conciliatrice entre l'Israël et le Palestine, tout en
étant un des seuls pays qui continuent à dialoguer avec
l'Iran.155(*)
Le Brésil s'impose aujourd'hui comme une puissance
mondiale dans certains domaines importants, notamment dans le cadre du maintien
de la paix et la sécurité internationales, du budget ordinaire de
l'ONU, économique et de la politique internationale.
1. Le Brésil, intervenant majeur dans le cadre
du maintien de la paix et a sécurité internationales
En ce qui concerne les interventions dans le cadre du
maintien de la paix et de la sécurité internationales au sein de
l'ONU, retenons que le Brésil est parmi les grands intervenants de
l'Amérique latine, dont l'Uruguay, le Brésil et l'Argentine sont
les plus actifs et possèdent des motivations communes aux pays
Latino-Américains.156(*)
Signataires originels de la Charte des Nations Unies, les
pays d'Amérique latine se sont engagés très tôt dans
les opérations de maintien de la paix. Malgré des
différences importantes entre les pays de la Zone, cet engagement est en
croissance constante, en particulier depuis des années 1990 : 6.620
hommes (7% de l'ensemble des casques bleus) sont actuellement
déployés par les pays Latino-Américains dans 13
opérations. Dès 1948, les premiers d'entre eux (Argentine et
Chili) envoient des observateurs au sein de l'ONUST (Organisme des Nations
Unies chargé de la surveillance de la trêve). En 1956, le
Brésil et la Colombie participent à la FUNU (force d'urgence des
Nations Unies), première opération se caractérisant par le
déploiement de casques bleus. Cette démarche volontariste des
pays Latino-Américains se caractérise par une participation
régulière aux opérations de l'ONU. Cette tendance se
poursuit dans les années 90.157(*)
Cette participation inaugure un engagement plus large de
l'Amérique latine dans le maintien de la paix, dépassant le
simple cadre continental. Ces contingents Latino-Américains ont puis
part à 44 des 50 opérations lancés depuis 1990.
Aujourd'hui, 14 pays d'Amériques latine participent aux
opérations de maintien de la paix, pour un total de 6.620 hommes
déployés (6208 soldats, 174 policiers, 278 observateurs
militaires). Ils contribuent à 13 des 15 opérations de maintien
de la paix actuellement en cours, à la hauteur de 7,2% de l'ensemble des
objectifs. Les principaux contributeurs sont l'Uruguay (2532 hommes
déployés), le Brésil (1350) et l'Argentine
(861).158(*)
Tableau n°5 : les contributions en termes de
personnels des pays d'Amérique Latine aux Operations de maintien de la
paix aujourd'hui.
Rang
|
Pays
|
Nombre
Troupes
|
Des troupes déployées
|
Policiers
|
Observations
|
Total
|
11
|
Uruguay
|
2456
|
19
|
57
|
2532
|
20
|
Brésil
|
1290
|
13
|
47
|
1350
|
26
|
Argentine
|
826
|
26
|
9
|
861
|
33
|
Chili
|
579
|
15
|
6
|
600
|
36
|
Bolivie
|
410
|
0
|
30
|
440
|
44
|
Guatemala
|
273
|
0
|
18
|
290
|
50
|
Pérou
|
213
|
0
|
25
|
238
|
61
|
El Salvador
|
52
|
48
|
15
|
115
|
72
|
Paraguay
|
48
|
0
|
45
|
33
|
79
|
Equateur
|
68
|
1
|
21
|
90
|
88
|
Colombie
|
0
|
27
|
0
|
27
|
96
|
Jamaïque
|
0
|
25
|
0
|
25
|
99
|
Honduras
|
0
|
0
|
12
|
12
|
107
|
Grenade
|
0
|
0
|
3
|
3
|
|
Total
|
6208
|
174
|
278
|
6620
|
Source : internet :
http://www.operationspaix.net/Amerique-latine-et-maintien-de-la,6342
Le Brésil, avec 1350 hommes déployés
dans huit opérations, se hisse au vingtième rang des
contributeurs de l'ONU dans le maintien de la paix et de la
sécurité internationales. L'engagement brésilien
répond avant tout à une logique de reconnaissance en vue
d'obtenir le statut de membre permanent au Conseil de Sécurité
des Nations Unies, et lui permet en outre, d'affirmer son leadership
régional.
2 .Le Brésil, intervenant dans le budget de
l'ONU
Les dépenses de l'ONU sont financées par les
contributions obligatoires de ses Membres. Le budget de l'Organisation qui
constitue une question importante au sens de la Charte, est voté par
l'Assemblée générale à la majorité des deux
tiers (articles 17 et 18 de la charte de l'ONU). Ces contributions sont
obligatoires et la Charte prévoit une procédure de sanction en
cas de retard de paiement. Selon l'article 19, « un membre des
Nations Unies en retard dans le paiement de sa contribution aux dépenses
de l'Organisation ne peut participer au vote à l'Assemblée
générale si le montant de ses arriérés est
égal ou supérieur à la contribution due par lui pour les
deux années complètes écoulées. »
Et selon l'alinéa e) de l'article 3.2 du
règlement financier de l'ONU, les contributions des Etats membres, sont
ajustées en fonction, entre autres , de l'élément
suivant : « la moitié de tout solde créditeur
du Fonds de péréquation des impôts qui est inscrit au
compte d'un Etat membre pour l'exercice considéré et auquel on ne
pense pas avoir recourir pour rembourser des impôts pendant
l'année civile, ainsi que tous ajustements relatifs aux soldes
créditeurs prévus dont il a déjà été
tenu compte ».159(*)
Le principal critère utilisé par les Etats
membres dans le cadre de l'Assemblée générale est la
capacité des pays à payer. Celle-ci est fondée sur une
estimation de leur produit national brut (PNB), corrigée pour tenir
compte de divers facteurs tels que la dette extérieure et la faiblesse
du revenu par habitant. La quote-part de chaque Etat membre est
décidée par l'Assemblée générale selon cette
méthodologie et va d'un minimum de 0,001% à un maximum de 22%,
la quote-part maximale pour les pays les moins avancés étant de
0,01%160(*). Pour
l'année 2011, le montant à mettre en recouvrement auprès
des Etats Membres en application de la résolution 65/260 de
l'Assemblée générale est de 2648538700 dollars
américains.161(*)
Le Brésil, avec un PNB de 2194 milliards de dollars
américains162(*),
participe avec une contribution de 1,611%, soit 42.667.958 dollars
américains au budget ordinaire de l'ONU. Le tableau ci-dessous nous
présente les quinze premiers contributeurs au budget ordinaire de
l'ONU.
Tableau n°6 : Contributions des quinze
premiers Etats membres au budget ordinaire des Nations Unies pour
l'année 2011 (en dollars des Etats-Unis d'Amérique)
Etat membre
|
Quote-part 2011 (pourcentage)
|
Montant bruts des contributeurs pour 2011
|
Montants déduits au titre des recettes provenant des
contributeurs du personnel
|
Montant net des contributeurs
|
Etats-Unis
|
22,00
|
582 678 514
|
á
|
582 678 514
|
Japon
|
12,530
|
331 861 899
|
37 570 998
|
294 290 901
|
Allemagne
|
8,018
|
212 359 833
|
24 041 841
|
188 317 992
|
R-U de Grande Bretagne et d'Irlande
|
6,604
|
174 909 496
|
19 801 985
|
155 107 511
|
France
|
6,123
|
162 170 025
|
18 359 715
|
143 810310
|
Italie
|
4,999
|
132 400 450
|
14 989 419
|
117 411 O31
|
Canada
|
3,207
|
84 938 636
|
9 616 137
|
75 322 499
|
Chine
|
3,187
|
84 461 899
|
9 562 164
|
74 899 735
|
Espagne
|
3,177
|
84 144 075
|
9 526 182
|
74 617 893
|
Mexique
|
2,356
|
62 399 572
|
7 064 427
|
55 335 145
|
Rép.de Corée
|
2,260
|
59 856 975
|
6 776 573
|
53 080 402
|
Australie
|
1,933
|
51 196 253
|
5 796 069
|
45 400 184
|
Pays-Bas
|
1,855
|
49 130 393
|
5 562 187
|
43 568 206
|
Brésil
|
1,611
|
42 667 959
|
4 830 557
|
37 837 402
|
F. Russie
|
1,602
|
42 429 590
|
4 803 571
|
37 626 019
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
á : Solde imputée
sur le solde créditeur des Etats-Unis d'Amérique pour 2011 :
65 966 637 dollars.
Source :Site officiel des Nations
Unies :www.un.org/french/document/view-doc.asp?symbol=St/ADM/SER.B/824
Les principaux contributeurs sont les pays
industrialisés. Les Etats-Unis sont les premiers contributeurs (22%),
suivis du japon, de l'Allemagne, du Royaume-Uni puis de la France. De plus, les
pays industrialisés sont les premiers à bénéficier
des dépenses de l'ONU (achat de matériels, siège à
New York,...).
Le Brésil occupe la quatorzième place pour
l'Année 2011 en ce qui concerne les contributions des Etats au budget
ordinaire de l'ONU, devant la Russie qui est membre permanent du Conseil de
Sécurité des Nations Unies. Et en Amérique Latine, le
Brésil se classe en première.
En plus de son leadership régional, de sa contribution
au maintien de la paix et de la sécurité internationales et de sa
contribution au budget ordinaire des Nations Unies, le Brésil est
aujourd'hui un intervenant mondial majeur dans le domaine économique.
3. Brésil, intervenant mondial
majeur dans le domaine économique
Dans le domaine économique, le Brésil se pose
en intervenant mondial majeur incontesté. La majeure partie des
activités économiques se situent sur la bordure littorale et le
Sud du pays. Economiquement, les points sur lesquels repose l'économie
brésilienne sont d'abondantes ressources agricoles et
pétrolières ; le Brésil dispose de surfaces
cultivables de dimension exceptionnelle : près de 300 millions
d'hectares. Les 6 millions d'hectares de terres dédiés à
la culture de la canne à sucre (à part égale à
destination de la production de sucre alimentaire et d'éthanol) ne
représentent ainsi que 2% du total des terres agricoles
existant.163(*)
Doté de conditions naturelles exceptionnelles qui
voient coexister plusieurs types de climats, bénéficient de
longues périodes d'ensoleillement et de périodes de production
étendues, le territoire brésilien est, à plusieurs points
de vue, idéal pour la culture de la canne à sucre. En effet, le
Brésil peut connaitre plusieurs récoltes par an, et 90% de la
production de canne à sucre (dans le Sud) n'a pas besoin d'être
irriguée.164(*)
Ces atouts ont facilité le développement du
bioéthanol issu de la canne à sucre, dans lequel le Brésil
a acquis une expertise mondialement reconnue. Les chiffres tant de production
que d'exportation en attestent. Ainsi, le Brésil est aujourd'hui un
producteur mondial exceptionnel et très diversifié et devient un
grand intervenant mondial majeur dans le domaine économique.
a) la ferme du monde : des richesses agricoles
exceptionnelles
Le Brésil est une puissance agricole de premier plan,
en dépit du fait que l'agriculture ne représente plus que 8% du
PIB du pays. Le Brésil n'est plus seulement cantonné au rang de
premier producteur et exportation mondial de café. Il est aujourd'hui,
en effet, leader dans la production de jus d'orange et de sucre, et au
deuxième rang pour l'éthanol, le soja et la volaille.165(*)
S'agissant des exportations, le Brésil est le premier
exportateur mondial de jus d'orange, d'éthanol, de volaille, de sucre,
de tabac et de viande bovine. Classé 3e exportateur mondial
des produits agricoles par l'Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation
et l'Agriculture (FAO), derrière les Etats-Unis et l'Union
Européenne, il devrait s'ériger à la première
place d'ici une dizaine d'années selon les estimations de la
Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement
(CNUCED).166(*)
En effet, ses capacités de production et d'exportation
devraient encore s'accroitre grâce aux terres restant disponibles (le
chiffre de 90 millions d'hectares hors Amazonie est couramment avancé).
Ces atouts dans le domaine agricole permettent au Brésil de
développer certains secteurs.
b) La diplomatie de l'éthanol
Le Brésil se dispute la place de 1e
producteur mondial d'éthanol (en concurrence avec les Etats-Unis) avec
plus de 25 milliards de litres annuels et ambitionne de doubler sa production
actuelle pour atteindre les 35 milliards de litres annuels d'ici
2015.167(*)
Sous le vocable de la diplomatie de l'éthanol, se
cache la priorité donnée à la promotion de
l'éthanol dans sa politique étrangère. Le but du
Brésil est en effet, de faire accéder au statut de
« Commodity », c'est-à-dire une matière
première cotée sur le marché international. A cette fin,
il a lancé une politique volontariste à l'échelle
internationale illustrée par les nombreux accords multilatéraux
signés dans ce domaine (au nombre de 38 depuis juin 2005) ; le plus
emblématique est bien sûr l'accord conclu avec les Etats-Unis en
mars 2007, autour de trois axes principaux : la coopération
bilatérale en recherche et développement, l'encouragement de la
production et de la consommation de Biocarburants dans les pays tiers et la
contribution à l'émergence d'un marché international
grâce à l'établissement des normes
standardisées.168(*)
Le Brésil justifie la production de l'éthanol
par des considérations altruistes telles que la préservation de
l'environnement (par la réduction des émissions de
C02) et l'aide au développement des pays pauvres qui
subissent de plein fouet la hausse du prix des carburants fossiles et seront
les premiers touchés par l'épuisement des réserves, faute
d'énergie de substitution. Cette pratique habile est donc l'un des
principaux facteurs de constitution et de renforcement d'un axe
Sud-Sud.169(*)
c) La réussite exceptionnelle du
bioéthanol brésilien
Le Brésil est, en effet, un pays pionnier dans le
développement des biocarburants en général ; mais sa
réussite dans le bioéthanol, en particulier, est
emblématique. Développée grâce à un potentiel
naturel exceptionnel, la production de bioéthanol a aussi
été encouragée par la volonté politique de
maximiser cet atout depuis maintenant plus de trois décennies. Mais elle
est aussi poussée par le contexte mondial actuel de raréfaction
de la ressource énergétique fossile et de prise de conscience des
problématiques environnementales.170(*)
d) Un producteur d'hydrocarbures équivalent au
Koweït
Le fort potentiel de réserves que constitue le Sud-Est
du Brésil (qui fournit 85% du pétrole brésilien
grâce au bassin de Campos) encourage des prévisions de croissance
très opportunistes pour Petrobas (entreprise brésilienne la plus
rentable tous secteurs confondus et représente plus de 95% de la
production pétrolière du Brésil). L'activité
pétrolière représente aujourd'hui 10% du PIB et le
Brésil est devenu en moins de 10 ans un secteur incontournable dans le
domaine des hydrocarbures. Son niveau de production en hydrocarbures est d'Ores
et déjà équivalent à celui du
Koweït.171(*)
Petrobas s'est imposé comme la 6e compagnie
pétrolière au monde, détrônant Total, en terme de la
valeur de marché, avec 235 milliards de dollars US. Mais Petrobas est
aussi présent sur le secteur du gaz, dont la consommation devrait plus
que doubler d'ici 2012 pour atteindre 13,5 millions de mètres cubes par
jour (contre 5,8 millions de mètres cubes par jour d'aujourd'hui). En
terme de réserves de gaz, le Brésil est comparable au Venezuela
avec 316 milliards de mètres cubes. Enfin, le Brésil se place au
6e rang des réserves mondiales d'Uranium.172(*)
e) Pays d'attraction des IDE
Le Brésil est le premier pays récipiendaire
pour les IDE (investissements directs étrangers) en Amérique
Latine. La CNUCED prévoit que le Brésil se place en
quatrième position des destinations pour les IDE sur la période
2009-2011, avec 25% du total des investissements mondiaux. Pour attirer
davantage les IDE, le gouvernement a mis en place des aides et des exemptions
d'impôts ; les entreprises exportant plus 80% de leur production
peuvent être exemptées d'impôts sur une période de
trois ans. Les principaux partenaires économiques du Brésil sont
les Etats-Unis, l'Europe, le Mercosur et surtout la Chine. Cette
dernière est devenue en 2009 le premier partenaire commercial du pays du
fait des importations chinoises de soja, de pétrole et de minerais de
fer. Pour l'année 2009, les achats chinois représentaient 13% des
exportations brésiliennes. Les échanges entre les deux pays
émergents sont en constante progression.173(*)
Avec la France, les relations que le Brésil tisse sont
surtout en matière d'investissement. La France investit largement au
Brésil. Pour l'année 2009, 419 filiales françaises ont
été recensées sur le territoire par les services
économiques du Brésil. Les investissements industriels sont
majoritaires. Les entreprises françaises sont satisfaites de leurs
activités au Brésil et tirent parti de l'importance du
marché local et de la montée en puissance des exportations
Brésiliennes.174(*)
Quant aux Etats-Unis, ils achètent annuellement 25%
des exportations brésiliennes. Cependant, cela n'empêche pas le
Brésil de s'afficher ouvertement contre certaines politiques
protectionnistes étatsuniennes dans certains dossiers épineux
toujours sur la table de l'OMC, comme celui des subventions agricoles du coton,
du sucre ou des médicaments génétiques, problèmes
évoqués ci-haut.175(*)
Retenons aussi que c'est par le multilatéralisme que
le Brésil fait le plus de gains au détriment des Etats-Unis. En
effet face aux nombreuses initiatives multilatérales telles que le
Mercosur, le G3 et G20, Washington répond par la multiplication des
accords bilatéraux, plaçant ses partenaires dans une position
très inconfortable en les forçant à choisir leur
camp.176(*)
4. Le Brésil, intervenant mondial majeur dans la
politique internationale
Rappelons que le Brésil a tenté d'apporter sa
vocation conciliatrice entre l'Israël et la Palestine ; le
Brésil est également un des seuls pays qui continuent à
dialoguer avec l'Iran177(*) dont les relations avec la communauté
internationale connaissent un regain de tension, en particulier sur la question
du nucléaire.
Le Brésil a produit des grands ambassadeurs,
très actifs ; c'est le cas notamment de Celso Amorim178(*). Ce dernier a proposé
une approche originale de problème irakien, alors qu'on était en
pleine crise. Il y avait des analyses très divergentes entre les cinq
membres permanents du Conseil de Sécurité, et le Brésil
est arrivé avec des propositions raisonnables.179(*)
Ce qui précède démontre suffisamment que
le Brésil a toute légitimité à vouloir être
membre permanent. Relevons tout de même qu'entre la candidature du
Brésil au siège de membre permanent et l'obtention dudit
siège, il ya un océan d'obstacles. La section qui va suivre
consistera à évaluer les chances du Brésil à
acquérir la permanence au Conseil de Sécurité.
Section 3 : le Brésil Face aux
critères de la permanence au Conseil de Sécurité des
Nations Unies
La présente section sera subdivisée en trois
paragraphes. Le premier paragraphe va nous présenter les critères
qu'un Etat doit remplir pour prétendre au statut de membre permanent. Le
second quant à lui va analyser si le Brésil remplit les dits
critères et enfin le dernier va nous présenter les défis
du Brésil comme futur membre permanent.
§1. Les critères essentiels pour devenir membre
permanent.
Selon le rapport du groupe de travail en 1995, la force
spécifique d'un pays, c'est - dire sa capacité d'exercer une
influence constructive à l'échelle mondiale et d'assurer, de
façon suivie, de lourdes responsabilités dans ce contexte,
constitue une condition essentielle pour qu'un pays soit admis à la
qualité de membre permanent.181(*)
En effet, nous devons admettre que la Charte des Nations
Unies n'établit pas les critères essentiels qu'un Etat doit
remplir pour prétendre au statut de membre permanent du Conseil de
Sécurité. Néanmoins, elle établit des
critères essentiels concourant au choix de membres non permanents dudit
Conseil.
Selon l'article 23 de la Charte des Nations Unies, en son
alinéa 1 « Dix autre membres de l'Organisation sont
élus, à titre de membres non permanents du Conseil de
Sécurité par l'Assemblée générale qui tient
spécialement compte en premier lieu, de la contribution des membres de
l'Organisation au maintien de la paix et de la sécurité
internationales et aux autres fins de l'Organisation et aussi d'une
répartition géographique équitable ». Ces
critères tentent de combiner une logique de puissance avec une logique
de représentativité.
De notre part, en nous référant aux
critères concourant au choix des membres non permanents
présentés ci-haut, nous pouvons facilement dégager les
critères qu'un Etat doit remplir pour aspirer à devenir membre
permanent du Conseil de Sécurité des Nations Unies. Ces
critères sont les suivants:
1. Etre un contributeur majeur dans le maintien de la paix et
de la sécurité internationales. Cette contribution peut se faire
sous deux formes. D'abord en effectif en hommes et ensuite cette contribution
peut porter sur le budget du Conseil de Sécurité. A cet effet,
nous devons noter que les opérations de maintien de la paix, tout comme
les institutions spécialisées (ex : Banque Mondiale) ou les
programmes (ex : PNUD) ont leur propre budget, établi
séparément.
2. Etre un contributeur majeur aux budgets de l'ONU (ordinaire
et extraordinaire).
3. Etre un intervenant mondial majeur dans des domaines
majeurs (politique, économique, sécuritaire,...)
4. Jouer un rôle important dans la stabilité de
sa région
5. Se positionner dans l'ordre utile au classement des
puissances mondiales ou de sa région. A propos de ce dernier point, il
faudra notamment remplir les conditions suivantes :
- Avoir une part importante du produit intérieur brut
mondial (PIB mondial)
- Avoir une part des dépenses militaires
importantes
- Avoir une part importante de la population
- Avoir une part importante de la superficie
C'est en combinant ces quatre critères qu'un Etat se
positionne dans l'ordre utile au classement des puissances mondiales.
A ce qui précède, ajoutons la logique de
représentativité qui entre aussi en compte. C'est ainsi qu'il
sera par exemple difficile d'élargir le Conseil de
Sécurité en accordant des sièges permanents à des
pays comme le Japon, l'Inde, l'Israël, le Pakistan ou encore la
Corée du Nord parce qu'ils ont une contribution non négligeable
à apporter au maintien de la paix et de la sécurité
internationales, alors que ces Etats appartiennent à un même
continent à savoir l'Asie.
Mais alors, le Brésil remplit-il les critères
ci-haut pour aspirer à devenir membre permanent du Conseil de
Sécurité ? Les tentatives de réponse vont constituer
le paragraphe qui suit.
§2. Le Brésil face aux critères
Face aux critères que nous avons
présenté précédemment, le Brésil
répond valablement à certains et d'autres, ce géant de
l'Amérique du Sud devra améliorer.
En effet, le Brésil fait à ces jours preuve de
sa faiblesse extérieure et parait aujourd'hui le candidat
légitime du continent sud-américain. Nous l'avons d'ailleurs
démontré dans notre deuxième section qui a porté
sur la légitimité du Brésil à demander le statut de
membre permanent. Le Brésil est à ces jours :
1. Leader régional qui participe à la
stabilité de sa région (voir supra)
2. Un intervenant majeur dans les opérations de
maintien de la paix et de la sécurité internationales. (voir
supra)
3. Un intervenant assez majeur au budget de l'ONU (voir
supra)
4. Un intervenant mondial majeur dans la politique
internationale (voir supra)
5. Il est classé sixième puissance mondiale en
combinant les critères qui concourent à la définition du
concept « grande puissance » en Relations
Internationales
Cependant, si le Brésil veut une place dans la future
composition du Conseil de Sécurité, il devra faire face de
certains problèmes internes et vaincre certaines
vulnérabilités qui le rongent. Voyons-les dans le paragraphe qui
suit
§3. Les défis du Brésil comme futur
membre permanent
Le Brésil a réussi à s'imposer comme
puissance du continent sud-américain et intervenant mondial majeur.
Cependant, il devra améliorer certains points qui font qu'il soit
à ces jours classé comme puissance secondaire sur la scène
internationale.
Le Brésil devrait d'abord faire ses preuves au niveau
national. En effet, malgré une relative stabilité
économique, le Brésil est toujours en proie à une
pauvreté. Le Brésil étant toujours un pays très
inégalitaire, « injuste plutôt que
pauvre », (selon la célèbre formule de l'ancien
Président Cardoso). Il est certain que la Frange la plus aisée de
la classe moyenne connait une nette amélioration de ses conditions de
vie, illustrée par les records atteints par la consommation des
ménages grâce à la maitrise de l'inflation. La pression
fiscale demeure l'un des problèmes majeurs tout comme le faible niveau
des salaires.182(*)
Le Brésil doit lutter contre la grande pauvreté
que connait près de tiers de la population. Si le nombre de
brésiliens vivant en dessous du seuil de pauvreté est
passé, en 2006, sous la barre des 30%, 20% de la population vit toujours
avec moins de deux dollars US par jour. Ainsi ont été mises en
oeuvre, à l'initiative du Président Lula des mesures telles que
la « bourse famille, une aide mensuelle d'environ 20 euros à
11 millions de familles vivant sous le seuil de pauvreté en contrepartie
de la scolarisation et de la vaccination des enfants.183(*)
Cette problématique de la pauvreté et des
inégalités sociales est, bien entendu, indissociable de celle de
l'insécurité et de la violence que connait le Brésil (avec
un taux de 23,8 homicides pour cent mille habitants, plus de 10 fois
supérieur à celui de la France.184(*)
Au niveau international, le Brésil devra
améliorer sa contribution au maintien de la paix et de la
sécurité internationales et sa contribution aux budgets de
l'ONU.
1. Améliorer la contribution au maintien de la
paix et la sécurité internationales
Si le Brésil s'est historiquement illustré dans
sa région à travers des actions de médiatisation de
conflits, son expérience en matière d'opération de
maintien de la paix demeure très limitée (en témoigne un
commandement très critiqué en Haïti, à la tête
de la MINUSTAH-Mission des Nations Unies pour la stabilité en
Haïti) et ses capacités militaires pour intervenir dans des crises
très faibles (pour assurer un rôle modérateur au niveau
tant régional qu'international).185(*)
Rappelons également qu'en Amérique latine,
c'est l'Uruguay qui se place en première position au classement des
contributeurs aux opérations de maintien de la paix en termes de
personnel, avec 2532 hommes déployés dans 11 opérations et
onzième classé au monde. Principal pourvoyeur des troupes du
continent Sud-Américain, son engagement est à considérer
sous l'angle politique (volonté de rayonnement international et
matériel) ; l'importance de son engagement (plus de 30.000 hommes
déployés dans les opérations de maintien de la paix depuis
20 ans) lui confère des bénéfices opérationnels
(déploiement de troupes sur des théâtres d'opération
extérieure, coopération avec des forces armées
étrangères, ...) et financiers certains.186(*)
Alors que le Brésil, prétendant membre
permanent, occupe la 20e place au monde en ce qui concerne le
classement des contributeurs aux opérations de maintien de la paix et de
la sécurité internationales, se cantonnant ainsi en 2e
position dans sa région derrière bien sûr
l'Uruguay.187(*)
Avec une telle contribution, le Brésil semble devoir
se confirmer au rang d'acteur secondaire sur la scène internationale. Si
cet Etat tient à être membre permanent dans la future composition
du Conseil de Sécurité, il devra améliorer sa contribution
aux opérations de maintien de la paix et de la sécurité
internationales.
2. Améliorer la contribution aux budgets de
l'ONU
Nous devons établir une distinction comptable
fondamentale entre le budget proprement dit et divers comptes dits
« extrabudgétaires ». Cette distinction correspond
à des modalités de financement différentes.
Le budget ordinaire comprend les dépenses qui
correspondent aux activités politiques durables de l'Organisation, ainsi
que le coût des services, de conférence. Le budget ordinaire est
financé par diverses recettes accessoires et principalement par les
contributions obligatoires des Etats Membres.188(*)
Les comptes extrabudgétaires comportent des fonds
d'affectation spéciale, des comptes de réserve et des comptes
spéciaux. Ces comptes sont destinés à retracer des
dépenses et des recettes qui correspondent à des activités
particulières de l'Organisation financées selon des
modalités différentes de celles applicables au budget ordinaire.
Dans certains cas, les dépenses sont couvertes par des contributions
obligatoires établis selon un barème particulier. Il en est ainsi
pour certaines opérations de maintien de paix. Mais dans la plupart des
cas, notamment pour les activités opérationnelles à
caractère économico-social, le financement provient de
contributions volontaires des Etats ou de dons particuliers.189(*)
En ce qui concerne le géant du continent
Sud-Américain, ses contributions aux budgets de l'ONU, ordinaire ou
extrabudgétaire soient-il, sont faibles. Avec une contribution de 1,611%
au budget ordinaire de l'ONU, le Brésil n'est pas classé parmi
les contributeurs majeurs au budget ordinaire de l'ONU. Il se cantonne ainsi
à la 14e position au classement des contributeurs au budget
ordinaire de l'ONU pour l'année 2011 (voir supra).
Bref, les contributions du Brésil ne répondent
pas encore totalement à ses aspirations à devenir membre
permanent. Mais étant donné qu'il est l'Etat de l'Amérique
du Sud à être mieux positionné sur la scène
internationale, il devra vaincre les défis présentés
ci-haut afin de représenter valablement le continent
Sud-Américain.
CONCLUSION PARTIELLE DU TROISIEME CHAPITRE
La présence du Brésil au Conseil de
Sécurité des Nations Unies comme membres permanent apparait
à ces jours probable et nécessaire, vu que cet organe est
appelé à résoudre ses faiblesses tant
décriées, notamment sa représentativité tant
géographique que géostratégique. Ces deux problèmes
sont les plus importants qui soulèvent des contestations des Etats
Membres, et le Conseil de Sécurité devra en tenir compte, s'il
veut assurer sa crédibilité face aux Etats Membres.
Et le Brésil, candidat membre permanent, a à
ces jours toute légitimité de demander le siège de membre
permanent dans la future composition du Conseil de Sécurité. Il
est un leader régional incontesté, un leader des Etats en
développement et leur avocat dans les instances internationales et
enfin, ce géant latino-américain s'est confirmé comme un
intervenant majeur dans les décisions internationales importantes.
Cependant, cet Etat qui aspire à jouer un rôle
important dans les décisions internationales en étant membre
permanent du Conseil de Sécurité de Nations Unies, devrait
améliorer certains domaines qui le placent en position d'acteur
secondaire sur la scène internationale.
Il devra d'abord faire ses preuves au niveau national, car il
continue à être en proie à une pauvreté
malgré une relative stabilité économique. Il devra aussi
améliorer les conditions sécuritaires et lutter contre les
violences très fréquentes.
Et sur le plan international, le Brésil devra
améliorer ses contributions au maintien de la paix et de la
sécurité internationale où il se cantonne en
deuxième position dans sa région et après
l'Uruguay et 20è au classement mondial. Il devra aussi
améliorer ses contributions aux budgets de l'ONU, ordinaires ou
extrabudgétaire soient-ils.
CHAPITRE IV. LES PERSEPECTIVES D'ACQUISITION DU STATUT
DE MEMBRE PERMANENT BRESIL
A ce XXIe siècle, beaucoup d'Etats membres
de l'ONU contestent l'existence des Etats membres permanents et même le
choix de ce dernier. La plupart des Etats, si pas tous, réclament la
réforme de l'Organisation. Certains d'entre eux estiment qu'ils sont
aussi capables de jouer le même rôle que les cinq Etats permanents
actuels du Conseil de Sécurité. Et le Brésil n'est pas du
reste.
Ce dernier, hormis les quelques points qu'il doit
améliorer (voir supra), a aujourd'hui toute légitimité de
demander le siège de membre permanent. Nous l'avons d'ailleurs
démontré dans le chapitre précédent. Mais alors,
quelles sont les perceptives d'acquisition du statut de membre permanent par le
Brésil ?
Les réponses à cette question vont constituer le
présent chapitre qui est subdivisé en trois sections. Dans la
première, nous tenterons de donner les perceptives de reforme du Conseil
de Sécurité ; la seconde quant à elle se basera sur
celles d'acquisition du statut de membre permanent par le Brésil alors
que dans la dernière nous avancerons nos propositions personnelles sur
ces deux questions.
Section 1 : les perceptives de reforme du Conseil
de Sécurité.
L'acquisition du statut de membre permanent par le
Brésil dépend en premier lieu de la réforme du Conseil de
Sécurité. Dans la présente section, nous allons nous
étaler sur les perceptives de réforme du droit de veto, de la
composition du Conseil de Sécurité et enfin celles de l'avenir de
l'ONU.
§1. Les perspectives de réforme de la
composition du Conseil de Sécurité
Il apparait aujourd'hui nécessaire de continuer les
démarches de la réforme visant l'élargissement du Conseil
de Sécurité, même si les précédentes se sont
soldées par des échecs. Cependant, force est de constater que les
perspectives de réforme tendant à élargir cet organe
connaissent encore quelques zones d'ombres.
S'il est vari que toutes les voix s'accordent aujourd'hui pour
réclamer l'élargissement du Conseil de Sécurité en
admettant de nouveaux membres permanents et non permanents, les critères
de sélection, le nombre et le statut de ces membres soulèvent
encore des divergences dominantes, et les perspectives des discussions ne sont
pas optimistes. Faut-il par exemple privilégier la représentation
géographique des différents membres de l'ONU dont pratiquement
les tiers sont africains ? Faut-il, au contraire, donner primauté
à la représentation géostratégique en accordant des
sièges permanents au con à des pays comme l'Inde, le Japon, le
Pakistan, l'Israël ou encore la Corée du Nord, parce qu'ils sont
positionnés géostratégiquement, même si tous ces
pays ne sont représentatifs que d'une seule région
géographique, à savoir l'Asie ?
Bien plus, d'autres obstacles sérieux jonchent le
chemin de l'élargissement du Conseil de Sécurité. Certains
sont internes à l'ONU. Des groupes de travail ont été mis
sur pied pour travailler sur les propositions de réforme de la
composition (propositions des groupes de travail, voir supra). Cependant, les
propositions présentées par ces groupes n'ont pas
rencontré les voeux des Etats. Elles n'ont pas récolté
l'unanimité des Etats membres.190(*) D'autres obstacles sont externes à l'ONU
(obstacles externes de l'ONU, voir supra). Les Etats membres ne se sont jamais
mis d'accord sur la composition future du Conseil de Sécurité.
Chaque Etat propose la composition qu'il trouve meilleure, en tenant compte,
bien sûr de ses propres intérêts.
Les divergences sont encore néfastes et les
perspectives de réforme de la composition du Conseil de
Sécurité ne sont pas optimistes. Pour l'heure, il est à
penser que l'élargissement de cet organe entrainera un processus de
décision plus long, et donc plus lent, car reflétant forcement
une plus grande diversité d'intérêts. Le pire pour le
Conseil de Sécurité serait que les réalités
régionales conduisent à des discussions interminables et à
des compromis qui vident de toute substance les décisions du conseil. A
la paralysie Est-Ouest succéderait alors la paralysie Nord-Sud.
A ce niveau, il ya lieu de rejoindre Maurice Bertrand qui
pense que l'Organisation Mondiale n'est que le symbole, le reflet de
l'état actuel de consensus sur les problèmes
fondamentaux.191(*) Le
grand problème serait donc celui d'établir un consensus mondial,
c'est-à-dire l'unification des points de vue et des analyses, afin
d'aboutir à un accord sur une commune identification des
problèmes mondiaux et sur la manière de les résoudre.
C'est donc un degré de volonté politique.
Selon Bertrand, pour espérer une quelconque reforme, il
faudrait d'abord créer des possibilités de se mettre d'accord sur
le type de société que l'on souhaite instaurer au niveau
planétaire. L'Europe a joué en ce domaine un rôle majeur.
Il semble lui appartenir de poursuivre dans cette voie. C'est de sa
capacité de définir et de propager une philosophie sociale
cohérente dont dépend la possibilité de la mondialisation
politique.192(*)
La dernière entrée des Etats au Conseil de
Sécurité comme membres non-permanents dont trois du G4, à
savoir le Brésil, l'Inde et l'Allemagne, de même que l'Afrique du
Sud et le Portugal, tous convoitant un siège permanent, nous laisse
croire qu'ils feront plusieurs démarches pour parvenir à leur
but. Ils profiteront du Conseil de Sécurité comme une plate-forme
importante pour inciter ladite réforme, se rapprocheront des membres
permanents en renforçant le dialogue et la coopération et
gagneront une plus grande confiance de la part de la communauté
internationale en assurant leurs responsabilités en termes de maintien
de la paix et de la sécurité internationales. La nouvelle
composition du Conseil de Sécurité a renforcé le G4.
Les perspectives de réforme de la composition ne sont
donc pas rassurantes. Elles sont entachées de beaucoup d'obstacles. Mais
malgré tous ces obstacles, nous sommes de ceux qui croient que la
réforme du Conseil de Sécurité tendant à
l'élargir est nécessaire et inévitable à ce
XXIe siècle.
Mais cette réforme tendant à élargir le
Conseil de Sécurité ne peut l'être avantageuse que si elle
est accompagnée de celle du droit de veto. Le point qui suit va porter
sur les perspectives de réforme du droit de veto
§2. Les perspectives de réforme du droit de
veto
Notons que c'est la réforme du droit de veto qui pose
problème, surtout avec les cinq membres permanents, car tous les
gouvernements de ces cinq tiennent à conserver leurs droits acquis, le
droit de veto.
En effet, la réforme de la composition du Conseil de
Sécurité et surtout celle du droit de veto est deux questions
préoccupantes de ce siècle. Dans les débats, les
négociations intergouvernementales, la concurrence fait nage.
L'augmentation du Conseil de Sécurité et la détention du
droit de veto par les cinq permanents constituent les principaux enjeux de la
réforme. Il s'agit de la redistribution du pouvoir au sein de l'organe
le plus prestigieux du système politique international.
La réforme du droit de veto et celle de la composition
du Conseil de Sécurité est rendue plus compliquée par les
contradictions entre les Etats membres. Selon leurs points de vue, nous pouvons
les diviser en cinq groupes : les radicaux, les conservateurs, les
modérés, les centristes et les promoteurs.
Jusqu'ici, les radicaux, composés de deux types de
pays, sont ceux qui réclament beaucoup plus la réforme : les
vaincus pendant la seconde guerre mondiale et les pays émergents. Les
radicaux, composés des pays membres du G4 souhaitent une réforme
du Conseil de Sécurité tendant à l'élargir à
dix nouveaux membres, dont six permanents (G4 et 2 Etats de l'Afrique) sans
« droit de veto » et quatre non permanents. 193(*) Ils ne souhaitent pas la
réforme portant sur le droit de veto et ne veulent pas en disposer. Ils
savent qu'ils ne pourraient sinon, obtenir le soutien des cinq membres
permanents actuels.
Deux Etats, l'Allemagne et le Japon espèrent
réformer le système international actuel et se débarrasser
de leur fardeau historique en devenant membres permanents du Conseil de
Sécurité. Les deux restants, l'Inde et le Brésil, tablent
sur un pouvoir politique plus puissant à travers l'obtention du statut
de membre permanent du Conseil de Sécurité. Mais ils
bénéficient tout de même des soutiens de deux membres
permanents, les Etats-Unis qui soutiennent le Japon et la Chine qui
préfèrent l'Allemagne au Japon.194(*)
Bien que les cinq membres permanents, notamment la
Grande-Bretagne et la France, soutiennent la réforme, dans l'optique de
préserver leurs intérêts, ils adoptent en fait une attitude
prudente, voire « conservatrice ». Les perspectives de
réforme du droit de veto risquent fort bien de ne pas être
optimistes avec l'attitude conservatrice des cinq permanents, d'autant plus
qu'ils voudront continuer à jouir des prestiges et privilèges en
étant membres permanents. Ce qui va hypothéquer toute reforme,
qu'elle tende élargir le Conseil ou à supprimer le droit de veto
(réglementer son utilisation pour les autres), étant donné
que celle-ci doit recueillir le soutient de tous les cinq permanents. (Article
109, alinéa 2).
Les candidats faibles qui ne veulent pas voir leurs
concurrents régionaux sortir vainqueurs ont formé le Groupe Unis
pour le Consensus en adoptant une
attitude « modérée ». Leur position est
beaucoup plus souple. Ils proposent de seulement recommander à
l'Assemblée générale d'élire, pour une
période de deux ans, 20 membres non permanents, sans aucune augmentation
du nombre de permanents.195(*) Ils ne voudront pas que leurs voisins
régionaux soient membres permanents et jouissent des privilèges
et prestiges alors qu'eux ne le sont pas. Ce groupe contraint efficacement les
radicaux.
Certains petits et moyens Etats, dont la
compétitivité est faible, voir nulle, se comportement en
« centristes ». Ils agissent selon la situation afin de
maximiser leurs bénéfices. Bien que les pays africains aient
adopté la position officielle de l'Union Africaine, l'accord n'est pas
parfait. Tout de même, ils souhaitent obtenir deux sièges
permanents au Conseil de Sécurité avec tous les privilèges
et prérogatives des membres permanents, y compris le droit de veto,
ainsi que deux sièges non-permanents. Mais ils renoncent à
proposer les noms de deux pays candidats membres permanents, comme s'ils n'en
auraient pas le droit.196(*) Cette position qui n'est pas du tout responsable,
risque de bloquer toute tentative visant à réformer le Conseil de
Sécurité.
Enfin, le groupe des promoteurs est composé d'organes
concernés des Nations Unies, à l'instar du Conseil de
Sécurité. Celui-ci est menacé d'être
réformer ; mais il faudrait que les Etats se mettent avant tout
d'accord sur les modalités de cette réforme.
En définitive, la réforme du droit de veto cause
des sérieux problèmes. Et les Etats membres permanents ou encore
candidats à ce statut, ne souhaitent pas la réforme visant le
droit de veto. Même s'ils sont tous d'accord de la réforme du
Conseil de Sécurité, ils ne veulent être dépourvus
du droit de veto. Face à cette réalité, quelles sont alors
les perspectives sur l'avenir de l'ONU ? Voyons-les dans le dernier
paragraphe de cette section.
§3. Perspectives sur l'avenir de l'ONU
Les avis sur l'avenir de l'ONU sont partagés. Lakhdar
Brahini197(*) qui s'est
interrogé si l'ONU survivra en 2034, a reconnu que les Nations Unies de
2034 dépendent au premier chef des grandes puissances et prennent forme
ici et maintenant. Dans un future proche, les Etats-Unis d'Amérique
resteront la seule super-(ou hyper-) puissance, un pays qui a joué un
rôle déterminant dans la création de l'ONU et qui ne cache
pas sa détermination à imposer sa propre vision sur le future de
l'Organisation. Il est fort difficile de déconnecter le destin des
Nations Unies du principal phénomène politique de notre
époque : l'émergence des Etats-Unis comme unique,
superpuissance et leurs tentatives de redéfinir le droit international
à leurs propres conditions.198(*)
Dans cette logique, Lakhdar Brahini pense qu'en se
référant à l'évolution de l'ONU depuis 1945, trois
scénarios sont possibles :
Dans un premier scénario, la prédominance des
Etats-Unis reste incontestée et ils continuent à agir comme si on
leur avait donné le droit de manier leur puissance à leur guise.
Le risque est ici que la totalité, ou la plupart, des progrès du
XXe siècle vers la construction d'un système international
fondé sur le respect du droit soient remis en cause ; le droit
international deviendrait alors un instrument d'opportunité politique,
au service des intérêts nationaux, plutôt qu'un instrument
de justice. Des institutions internationales comme la Cour Pénal
International (CPI), dont les Etats-Unis ont choisi de se désengager,
pourraient disparaitre. L'usage de la force ne prévaudrait pas
forcement, mais les normes juridiques ne pourraient plus le contenir. Les
Nations Unies seraient détruites, ou réduites à une grande
faiblesse réminiscence de la SDN...199(*)
Dans un second scénario, l'hégémonie
américaine ne s'impose pas durablement, la puissance américaine
étant contesté par une ou plusieurs puissances émergentes,
d'où la fin de l'ère de la superpuissance unique, obligeant les
Etats-Unis à former des nouvelles alliances sur un pied plus
égal, et à renforcer les Nations Unies. D'importantes mutations
sont déjà à l'oeuvre, qui pourraient opposer des
contrepoids à Washington et imposer une redéfinition des
équilibres de puissance. Une hypothèse serait que les Etats-Unis
et l'Occident joignent un leurs forces centre la Russie et la Chine. Une autre,
que l'Europe, la Russie et les Etats-Unis se retrouvent eux-mêmes face
à la Chine. La Chine longtemps présentée comme la
prochaine superpuissance, connait aujourd'hui une transformation
économique et militaire susceptible de menacer sérieusement la
suprématie des Etats-Unis.200(*)
Des potentialités similaires existent pour l'Inde et le
Japon. Beaucoup de choses dépendent de l'évolution des relations
entre les trois puissances asiatiques : Chine, Inde et le Japon. Pour
l'heure, chacune prend soin de demeurer proche des Etats-Unis, de peur que
l'autre, ou les autres, ne mobilise(nt) Washington contre elle. Mais cet
état de fait ne durera pas indéfiniment, chacun de ces pays
construisant sa propre puissance.201(*)
On ne sait si la Russie pourra retrouver la force dont elle
jouissait pendant l'apogée de l'Union Soviétique. Elle conserve
néanmoins un arsenal nucléaire massif, dispose d'un siège
permanent au Conseil de Sécurité, s'enrichit grâce à
la hausse des prix de l'énergie et s'est affirmée comme un acteur
international qu'il ne faut pas sous-estimer dans le débat avec
l'Iran.202(*)
L'Union Européenne élargie, a aussi
affirmé une puissance économique remarquable. Elle a
échoué à développer la puissance politique
remarquable. Elle a échoué à développer la
puissance politique correspondante, ainsi que des capacités militaires
qui la porteraient au niveau des Etats-Unis. Mais ce n'est peut-être
qu'une question de temps et l'Union Européenne aura peut-être
demain les moyens de répliquer aux aspirations globales des
Etats-Unis.203(*)
Ni le Groupe des 77 ni le mouvement des non-alignés ne
devraient être écartés des ces scénarios d'avenir.
Les deux se sont effacés dans une relative insignifiance depuis la fin
de la guerre froide, mais les facteurs (les prix du pétrole et des
ressources naturelles) qui ont permis aux pays en développement de jouer
un rôle clé dans la politique internationale des années
1970 sont à nouveau présents aujourd'hui, et pourraient conduire
à leur renaissance politique. La Chine ou l'Inde pourraient s'appuyer
sur le soutien d'un G77 renforcé pour constituer une formidable nouvelle
base de puissance.204(*)
Nombre de compétiteurs émergent donc, qui
pourraient sérieusement défier les Etats-Unis à l'avenir.
Les conséquences pour les Nations Unies d'un tel scénario
seraient sans doute positives, dans la mesure où un monde bipolaire ou
multipolaire serait plus susceptible de chercher, et de faire respecter, un
consensus. D'autres changements importants dans la nature de l'Organisation
sont, dans cette logique, probables. L'ONU restera sans nul doute pour
l'essentiel une Organisation intergouvernementale, mais sans doute pas
exclusivement, tant les Organisations Non Gouvernementales et le secteur
privé accroissent leur poids dans la prise de décision
internationale.205(*)
Cela conduit à un troisième scénario,
dans lequel les Etats-Unis réalisent qu'il est finalement dans leur
propre intérêt de respecter le droit international et d'avoir des
Nations Unies fortes et actives. Ils se demandent alors pourquoi la bonne
volonté et le consensus international autour de la guerre en Afghanistan
se sont affaiblis, pourquoi ils n'ont pu exister au moment de l'invasion de
l'Irak. Ils comprennent pourquoi le reste du monde n'a pas adhéré
systématiquement à la vision américaine de la
sécurité après le 11 Septembre. Ils prennent conscience de
ce que la puissance sans avancée politique, ne peut fonder une puissance
qui dure, évidence concrètement illustrée par Israël
qui, en dépit de nombreuses victoires, demeure politiquement
vulnérable en l'absence de solution politique au conflit avec les
Palestiniens.206(*)
Il sera sans doute de plus en plus clair que, dans un monde
sans cesse plus interdépendant, aucune puissance solidaire ne peut
s'imposer indéfiniment. Cela vaut pour le monde politique ; c'est
aussi vrai dans le domaine des relations économiques internationales.
Bref, les Etats-Unis doivent réaliser que leur économie ne peut
fonctionner et prospérer que tournée vers l'extérieur, et
dans un ordre global pacifique. Alors que, par exemple, Washington et ses
alliés contrôlent actuellement la plus grande part des
réserves mondiales de pétrole (Avec l'Arabie Saoudite et l'Irak)
la demande croissante de la Chine et de l'Inde et la hausse des revenus du
pétrole ont incontestablement accru l'importance de producteurs plus
petits comme la Bolivie ou Venezuela.207(*)
Les jours de l'empire omnipotent sont déjà
passés et ils ne reviendront pas. Les Etats-Unis devront reconnaitre
que, pour maintenir leur puissance économique, il faut jouer selon les
règles internationales et renforcer le pouvoir de l'ONU. Ils devraient
finir par comprendre qu'une application sélective du droit international
a pour effet de l'éroder jusqu'au point où la superpuissance
elle-même ne peut plus l'instrumentaliser au service de ses propres
intérêts.208(*)
On ne peut savoir lequel de ces scénarios décrit
au plus près la situation des Nations Unies en 2034. Le danger des deux
derniers est que, avant qu'ils ne se réalisent, l'ONU aura
peut-être été si affaiblie, et le droit international tant
battu en brèche, que l'Organisation n'apparaitra plus utile, ni
crédible, à la communauté internationale. C'est pourtant
peu probable. Il semble aujourd'hui moins hasardeux de prédire que, dans
presque trente ans, l'ONU sera toujours forte et demeurera le forum central
où s'identifient les valeurs et les objectifs communs, pour le
développement de normes et de standards internationaux. En bref, tous
les Etats membres, Etats-Unis inclus, ont, à un moment ou à un
autre, besoin de l'ONU et il n'existe aucun forum concurrent.209(*)
De notre part, nous estimons que les trois scénarios
tels que présentés par Lakhdar Brahini, peuvent se
réaliser dans le parcours des Nations unies. Mais à ces trois
scénarios, nous avons imaginé un quatrième.
En effet, les Relations Internationales sont et continuent
à être fortement influencées par les grandes puissances et
l'ONU évoluera donc d'abord dans les voies sur lesquelles s'accorderont
les grandes puissances. Qui appartiendra au club des grandes puissances dans
l'avenir ? Ce statut dépend en grande partie mais exclusivement de
la qualité de membre permanent du Conseil de Sécurité. On
admettait, à la fin de la guerre froide, que l'Inde, le Japon et
quelques autres Etats deviendraient membres permanents sous deux ou trois ans.
Aujourd'hui, vingt ans après, nous ne savons plus quand, ou si les
négociations prolongées sur la réforme du Conseil de
Sécurité aboutiront, s'ils le seront réellement un jour.
Les candidats membres permanents ne doivent donc ne pas trop espérer une
probable réforme du Conseil de Sécurité dans un futur
proche.
Devant cette réalité pertinente, un
quatrième scénario est envisageable. Dans l'hypothèse
où les cinq membres permanents vont user de leur droit de veto pour
bloquer toute réforme du Conseil de Sécurité, continuer
ainsi à paralyser l'Organisation toute entière, cette
dernière n'apparaitra plus utile, ni crédible aux Etats Membres.
Ainsi donc, ces Etats vont préférer plus de coopération et
négocier en dehors de l'ONU, notamment au sein des Organisations
régionales et forums internationaux (G3, G4, G7, G8, G20, ...) et cela
au détriment de l'Organisation universelle. C'est d'ailleurs un fait qui
se manifeste déjà.
Dans d'autres instances, la situation a
considérablement évolué. Vu la vacuité des
débats onusiens, les ministres ont migré vers d'autres forums.
Les réunions du G7, du Fonds Monétaire International (FMI) et de
la Banque Mondial (BM) donnent désormais le ton. C'est là que les
dirigeants du Nord et du Sud souhaitent jouer de leur influence. D'autres
forums ont vu le jour, utiles et impliquant d'importants décideurs du
Nord comme du Sud. Le plus promoteur est peut-être le G20,
constitué des Ministres des Finances des principales de puissance
économiques du Nord et du Sud. Ses débats sont relativement
informels, non-conflictuels, riches et centrés sur les
préoccupations et intérêts communs plutôt que sur des
récriminations mutuelles.210(*)
Les Organisations régionales gagnent également
du terrain. La compétence exclusive du Conseil de Sécurité
quant au recours à la force, minée par sa propre inaction, a
été remise en question par la communauté Economique des
Etats d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) au Liberia et en Sierra Leone, et par
l'Organisation du Traité d'Atlantique Nord (OTAN) au Kosovo. A l'avenir,
les Organisations et les arrangements régionaux joueront sans doute un
rôle plus important en matière de sécurité
internationale.211(*)Tout cela aura comme conséquence la
réduction, voir même la disparition pure et simple de l'ONU.
Quant aux Etats candidats membres permanents, il ne leur
suffira pas seulement de l'être. Il faudrait tout de même
acquérir les soutiens des Etats membres de l'ONU, surtout ceux des cinq
permanents. Et le Brésil s'est déjà lancé dans ces
démarches. Le Brésil a à ces jours acquis quelques
soutiens des membres permanents et des autres Membres de l'ONU. Cependant,
quelques uns d'entre eux s'érigent en obstacles à la candidature
du Brésil. C'est autour de la dialectique espoir-désespoir de
l'acquisition du statut de membre permanent par le Brésil que gravitera
notre deuxième section.
Section 2 : de l'acquisition du statut de membre
permanent par le Brésil : espoir et désespoir.
Le Brésil qui aspire à être membre
permanent, a besoin des soutiens des membres permanents surtout et même
de ceux non permanents.
§1. Les soutiens à la candidature du
Brésil
Bien qu'ayant une attitude conservatrice,
les cinq permanents soutiennent quand même la réforme du Conseil
de Sécurité qui reste quand même possible, même si
les perspectives ne promettent pas grand chose. Et leurs avis sont
partagés sur les Etats qui devront bénéficier du statut de
membre permanent. Le Brésil a réussi à obtenir quand
même les soutiens de la France et la Grande-Bretagne.
La France soutient la candidature du Brésil au Conseil
de Sécurité de l'ONU. L'ancienne ministre française des
affaires, étrangères Michèle Alliot-Marie a appelé
à une réforme immédiate du Conseil de
Sécurité des Nations Unies, ajoutant que son pays soutenait la
candidature du Brésil à titre de membre
permanent. « La requête du Brésil doit être
prise en considération puisque le pays joue un rôle essentiel sur
scène internationale », a indiqué Madame Alliot-Marie
lors d'une conférence de presse tenue à Brasilia, à
l'issue de son entretien avec la présidente brésilienne Dilma
Rousseff.212(*)
La Grande-Bretagne, elle aussi, soutien la candidature du
Brésil, de l'Afrique du Sud, du Japon et de l'Inde pour devenir membres
permanents, a affirmé le Ministre britannique des affaires
étrangères David Miliband au cours d'une conférence
diffusée par la BBC. « Nous pensons clairement que les
Sud-Africains, les Japonais, les brésiliens et les Indiens formulent une
évidente revendication (pour un siège permanent) et nous
plaiderons en faveur d'une réforme de l'ONU, a déclaré M.
Miliband.213(*)
Pékin est radicalement contre l'entrée du Japon
au Conseil de Sécurité. Du coup, le Brésil, l'Allemagne et
l'Inde, pays du G4, n'ont plus guère d'illusions à se faire. La
Chine souhaite rester seule représentante de l'Asie au Conseil de
Sécurité et a tout intérêt à voir rejeter la
candidature japonaise. Le siège japonais serait, en effet, perçu
comme un second siège américain et comme un pat de plus dans la
politique américaine d'endiguement de la Chine.214(*)
Les Etats-Unis qui ont proposé une réforme de
deux nouveaux permanents sans veto, soutiennent le Japon comme candidat membre
permanents, ce que la Chine ne souhaitera jamais ! Il semble surtout que
le G4 (Brésil, Inde, Allemagne er Japon) ait fait un mauvais calcul en
coalisant leurs efforts. En effet, les américains ne soutiennent
réellement que la candidature hippone, tandis que la Chine ne veut en
aucun cas du Japon au Conseil de Sécurité. Du coup, les trois
autres larrons sont maintenant victimes de leur association irréversible
avec Tokyo.215(*)
Le dernier membre permanent c'est la Russie. Cette
dernière ne soutint en réalité aucun Etat et voit
d'ailleurs très mal toute réforme du Conseil de
Sécurité qui risque de bouleverser la hiérarchie des Etats
dans le système international et peut-être, la reléguer
à une position moins influente. La Russie met par contre l'accent sur le
renforcement des moyens d'actions nécessaires pour régler les
problèmes importants qui surgissent actuellement dans de nombreuses
régions du monde et sur l'introduction d'un dispositif d'immiscer dans
les conflits armés et doter l'Organisation des nouvelles institutions
lui permettant d'intervenir dans les processus économiques et sociaux
aux niveaux mondial.216(*)
Outre les soutiens de quelques membres permanents, le
Brésil bénéficie également des soutiens des autres
Etats. Sûr des soutiens vénézuélien et chilien, le
Président Lula à l'époque où il était
président du Brésil, avait multiplié, en 2005, les
tournées en Asie, en Afrique et dans les pays votes.217(*) Cependant, quelques Etats
s'érigent en obstacles contre la candidature du Brésil, ce sont
notamment ses voisins régionaux.
§2. Les obstacles régionaux à la
candidature du Brésil.
L'élargissement du Conseil de Sécurité
est l'objet des rivalités régionales notamment en Asie où
la chine rejette la candidature japonaise, en Europe où l'Italie
s'oppose à la candidature de l'Allemagne, en Amérique du Sud et
même en Afrique.
L'Amérique du Sud est divisée sur le dossier de
l'élargissement du Conseil de Sécurité. Les
positionnements des uns et des autres ne sont que le reflet de tensions et
d'alliances parfois nouvelles, entre les Etats de la région. Le
Brésil, qui aspire à jouer un rôle de premier plan sur la
scène internationale en tant que leader du dialogue Sud-Sud et
porte-parole des pays émergents, bénéficie du soutien de
la France et de la Grande-Bretagne à sa candidature. Le Président
Lula da Sylva, dans ses démarches de 2005, qui l'ont amené
à multiplier les tournées en Asie, en Afrique et dans les pays
arabes, afin de s'assurer de nouveaux votes, semblait sous-estimer la
capacité de ses voisins latino-américains à tenir en
échec ses ambitions.218(*)
Les Etat voisins régionaux du Brésil s'opposent
à la candidature du Brésil, tout simplement parce qu'ils ne
veulent pas qu'un voisin régional devienne membre permanent et jouisse
des privilèges et prestiges dus à ce statut, alors qu'eux ne le
sont pas. Ils souffrent qu'une réforme bénéficie à
leur voisin. Ainsi donc, aidée par le Mexique, et la Colombie,
l'Argentine (opposée à un élargissement des membres
permanents et en faveur d'une réforme consensuelle) s'est, quant
à elle, lancée dans une campagne contre le projet du G4, ce qui
traduit en réalité un refus d'accorder au géant
brésilien toute légitimité pour représenter la
région au sein de l'enceinte multilatérale, rôle qui ne
revient pas plus à Buenos Aires.219(*) De fait, si le Brésil qui se réclame
candidat naturel de l'Amérique du Sud, veut acquérir la
légitimité de sa région, il devra donc arriver à
mettre d'accord ses voisins régionaux. D'autres obstacles à la
candidature du Brésil sont internes à l'ONU
§3. Les obstacles internes à l'ONU à la
candidature du Brésil
Les obstacles internes à l'ONU qui puissent
empêcher le Brésil à devenir membre permanent peuvent se
résumer en un seul : la difficulté à réformer
le Conseil de Sécurité. Nous nous y sommes attardés tout
au long de la présente étude et avons conclu à ce propos
que les perspectives de réforme du Conseil de Sécurité ne
sont pas optimistes.
Vu ce qui précède, nous nous sommes permis de
formuler quelques propositions, qui vont d'ailleurs constituer la
dernière section du dernier chapitre de la présente
étude.
Section 3 : Proposition personnelles
Nos propositions vont porter en premier lieu sur la
réforme de la composition, ensuite sur celle du droit de veto et enfin
sur la problématique d'acquisition du statut de membre permanent par le
Brésil.
§1. Nos propositions sur la réforme de la
composition
Quelle est la taille du Conseil de Sécurité qui
permettrait d'avoir un organe encore gérable pour une prise des
décisions rapides et efficaces ? Cette question soulève
encore des controverses et beaucoup d'Etats et Groupes de travail ne se sont
jamais mis d'accord sur la taille de la future composition du Conseil de
Sécurité. Les perspectives des cette réforme paraissent
diversifiées. Faut-il 21, 24 ou 25 membres ?
Pendant longtemps, les Américains avaient
arrêté tout élargissement possible à 21 membres. En
1996-1997, le président de l'Assemblée générale, le
malaisien Ismaël Razali, avait proposé un élargissement du
Conseil de sécurité à 24 membres en augmentant les deux
catégories avec 5 nouveaux Etats permanents (sans droit de veto) et 4
nouveaux membres non permanents. Ses propositions avaient rencontré
l'approbation des nombreux Etats, en particulier celle des membres permanents,
mais se sont heurtés au choix des trois nouveaux entrants venus du Sud.
Les propositions du Groupe de personnalités, reprises à son
compte par Kofi Annan avait proposé également un
élargissement du Conseil de Sécurité à 24 membres
(voir supra). Fort malheureusement, elles n'ont pas rencontré celles des
Etats membres.
De notre part, nous proposons la configuration suivante :
un Conseil de Sécurité élargi à 25 membres, dont 11
permanents et 14 non-permanents repartis de la manière
suivante :
Tableau N°7 : Proposition personnelle des
membres permanents pour la future composition du Conseil de
Sécurité des Nations Unies
MEMBRES PERMANENTS
|
Région
|
Pays
|
Amérique du Nord
|
Etats-Unis d'Amérique
|
Amérique du Sud et Caraïbes
|
Brésil
|
Europe Occidentale
|
France
|
Europe Occidentale
|
Royaume uni
|
Europe Occidentale
|
Allemagne
|
Europe Orientale
|
Russie
|
Asie
|
Chine
|
Asie
|
Inde
|
Asie
|
Japon
|
Afrique Subsaharienne
|
Afrique du sud
|
Afrique du Nord et Afrique Blanche
|
Egypte
|
Source : Proposition
personnelle.
Tels sont les 11 membres permanents que nous proposons en
tenant compte de la représentativité tant géographique que
géostratégique.
Tableau N°8: Proposition personnelle des membres
non permanents pour la future composition du Conseil de Sécurité
des Nations Unies
MEMBRES NON PERMANENTS
|
Région
|
Nombre de pays
|
Amérique du Nord et Océanie
|
1
|
Amérique du Sud et Caraïbes
|
2
|
Europe occidentale
|
2
|
Europe orientale
|
2
|
Asie
|
3
|
Afrique
|
4
|
Source : Proposition
personnelle
Telle est la manière dont nous avons reparti les Etats
membres non permanents. Ils vont être élus pour deux ans par
l'Assemblée générale en tenant compte notamment d'une
répartition géographique équitable. Chaque année,
ils seront renouvelés par moitié par un vote à la
majorité des deux tiers de l'Assemblée générale et
les membres sortants ne seront pas immédiatement
rééligibles, comme stipule l'article 23 de la Charte
des Nations Unies.
La répartition des membres du Conseil de
Sécurité par continent sera la suivante :
Tableau N°9: Répartition des membres du
Conseil de Sécurité par continent.
Continent
|
Nombre des membres au Conseil de
Sécurité
|
Nombre des membres à l'Assemblée
générale
|
Amérique Latine et Océanie
|
5
|
48
|
Afrique
|
6
|
53
|
Asie
|
6
|
46
|
Europe
|
8
|
45
|
Source : Proposition
personnelle
Le chiffre de 25 que nous avons proposé apparait comme
l'extrême limite au-delà de laquelle un tel organe perdrait toute
cohérence et toute efficacité. En ce qui concerne le nombre de 25
membres au Conseil de Sécurité, notre proposition a le
mérite de rejoindre celle du G4 qui veut élargir le Conseil de
Sécurité à dix nouveaux membres. La réforme
proposée va rendre le Conseil de Sécurité plus
représentatif des membres, en particulier ceux du monde en
développement. Cela pourrait aussi palier à la modestie des
contributions financières et militaires des cinq permanents.
Mais cette réforme ne pourra être utile au
Conseil de Sécurité que si elle est accompagnée de celle
du droit de veto. Par rapport à cette dernière, nos propositions
sont les suivantes :
§2. Propositions personnelles sur la réforme du
droit de veto
Certains auteurs estiment qu'il faudrait aménager le
droit de veto. Il s'agirait par exemple de dresser une liste des cas dans
lesquels le veto serait exclu, par exemple en cas de génocide ou de
très grave crime humanitaire. Là, nous voyons mal comment les
membres permanents actuels accepteraient une trop grande codification des
pratiques. On gardera en mémoire que les membres permanents ne peuvent
pas faire un usage inconsidéré du droit de veto, en raison d'une
part du coût politique qu'il représente devant l'opinion publique
internationale ou d'autre part parce que dans nombre d'affaires, l'enjeu des
négociations ne le justifie pas. Ils continueront en abuser.
D'autres estiment que la suppression « parfois
demandée, ruinerait l'efficacité du Conseil de
Sécurité en rendant ses décisions illusoires ; les
membres permanents qui n'auraient à les appliquer et leur
enlèveraient ainsi toute crédibilité.220(*)
Et la position du Professeur Kadony Nguway Kpalaingu, tout en
condamnant le système du droit de veto, est quelque peu
conservatrice. « Il faut tout d'abord rappeler que ce
système ne fait que reprendre l'idée ancienne selon laquelle les
grandes puissances ont certain rôle particulier à jouer dans les
relations internationales. Nous avons noté le même principe en ce
qui concerne la Société des Nations, et on peut monter dans
l'histoire, on trouvera toujours ce même principe (le concert de l'Europe
par exemple). En plus, si le point de vue selon lequel les grandes puissances
sont responsables du maintien de la paix est accepté, il serait alors
logique que ces grandes puissances aient le moyen de s'assurer que les
décisions prises par les autres membres le soient en tenant aussi compte
des intérêts nationaux des grandes puissances. C'est dire que le
droit de veto est à la fois un frein au non fonctionnement des Nations
Unies, mais aussi une garantie contre les caprices des certains membres qui
seraient tentés d'engager les Nations Unies dans des opérations
peu douteuses ».221(*)
De notre part, nous pouvons rétorquer que, par moments
et d'ailleurs très souvent, c'est l'usage du droit de veto qui a
discrédité le Conseil de Sécurité. A quoi servirait
l'augmentation du nombre des membres du Conseil de Sécurité, si
les cinq permanents continuent à bloquer des sujets qui les
fâchent ? La composition du Conseil de Sécurité a
été une première fois élargie, passant de 11
à 15 membres en 1965. Cela n'a tout de même pas
amélioré l'efficacité de cet organe. Il a
été par contre paralysé davantage les années qui
ont suivi ladite réforme. S'il faut être réaliste, voir les
choses telles qu'elles sont et non ce qu'on voudrait qu'elles soient, nous
estimons que le Conseil de Sécurité ne sera pas plus
représentatif qu'aujourd'hui aussi longtemps que le droit de veto sera
détenu par les cinq et nous ne pouvons décemment pas parler de la
démocratisation de l'ONU et de son bon fonctionnement.
Pour que le Conseil de Sécurité soit plus
efficace et réponde aux exigences du maintien de la paix et de la
sécurité internationales, mission pour laquelle l'ONU a
été créée, nous avons proposé les pistes
suivantes :
A. Supprimer le principe d'unanimité des cinq membres
permanents ou droit de veto. Ainsi donc, les 25 membres permanents, tels que
nous les avons proposés, n'auront pas tous le droit de veto.
B. Maintenir les membres permanents et non permanents (ces
derniers seront élus pour une période de deux ans).
C. En outre, les décisions devraient être
approuvées à la double majorité, c'est-à-dire par
le vote d'au moins 20 Etats membres, réunissant au moins deux tiers de
la population mondiale afin d'assurer la participation dans les
décisions de toutes les régions et d'une véritable
majorité démographique.
D. En cas de blocage d'une décision par manque des
majorités requises, le Conseil de Sécurité, par simple
majorité des voix, devrait pouvoir décider de renvoyer la
question à l'Assemblée générale, qui pourra
décider à la double majorité de deux tiers de voix des
Etats Membres, réunissant au moins deux tiers de la population
mondiale.
Cette dernière proposition contribue en outre à
renforcer en pratique les prérogatives de l'Assemblée
générale, ce qui est logique d'ailleurs.
Mais nous craignons fort que, sans recourir à
l'Assemblée générale, avec un projet simple, novateur et
courageux, cette réforme du Conseil de Sécurité demeure
longtemps improbable. Et cela pour des raisons que nous avons
évoquées tout au long de la présente étude. C'est
ainsi que nous nous sommes permis de formuler une proposition que certains
qualifieraient d'idéaliste, mais qui serait quand même
réalisable avec un peu de bonne volonté et surtout avec beaucoup
de courage politique.
En effet, tout le monde est convaincu que la réforme du
Conseil de Sécurité a peu de chances d'aboutir car les cinq
membres permanents continueront à utiliser leur droit de veto pour
s'opposer à toute tentative de réforme visant à les
dépouiller de leur droit de veto.
Face à cette réalité fort malheureuse,
nous proposons qu'en cas du blocage de l'entrée en vigueur de la Charte
amendée suite au refus de ratification d'un quelconque membre permanent,
que soit votée, à l'instar de la résolution Acheson, une
résolution à la majorité de deux tiers des voies des
membres des Nations Unies autorisant l'entrée en vigueur de la Charte
amendée, à la suite de sa ratification par deux tiers de membres
de l'ONU, sans nécessairement celle de la totalité des membres
permanents actuels.
Pour rappel, sur proposition du secrétaire d'Etat
américain, Monsieur Acheson, l'Assemblée générale
adopta la résolution n°377 (V) du 3 Novembre 1950,
résolution dite d'Acheson. En cas, de veto au Conseil de
Sécurité, une majorité d'Etat membres peut susciter une
session extraordinaire d'urgence à l'Assemblée, qui peut
(à la majorité de deux tiers) se substituer au Conseil dans ses
décisions.222(*)
Nous osons croire qu'il faudrait pareil pour réformer le Conseil de
Sécurité.
§3. Propositions personnelles sur la
problématique d'acquisition du statut de membre permanent par le
Brésil.
Dans l'hypothèse où la réforme du Conseil
de Sécurité n'est pas effective, nous proposition que le
Brésil accepte une entrée progressive au Conseil de
Sécurité comme membre permanent. Le Brésil devrait
travailler pour qu'il reste longtemps au Conseil de Sécurité. Le
tableau ci-dessous nous avance les statistiques des Etats ayant
été membres permanents au moins dix fois.
Tableau N°10: Statistiques des Etats membres non
permanents au Conseil de Sécurité.
Etats
|
Nombre des fois
|
Japon
|
20
|
Brésil
|
18
|
Argentine
|
16
|
Canada
|
12
|
Colombie
|
12
|
Inde
|
12
|
Italie
|
12
|
Pakistan
|
12
|
Belgique
|
10
|
Panama
|
10
|
Pologne
|
10
|
Source : http :
www.wikipedia.org/wiki/liste-de-membres-non-permanents-du-conseil-de-S%C3%Agcurit%C3%A9-de-l'ONU
En parcourant le tableau ci-haut, le Brésil se cantonne
en deuxième position en ayant été 18 fois membre non
permanent du Conseil de Sécurité. Il vient immédiatement
après le Japon qui se place en première position pour avoir
passé 20 fois au Conseil de Sécurité. Le Brésil y
revient tous les cinq ans. Si la rééligibilité
était autorisée à l'issue d'un mandat, nous pensons que le
Brésil se maintiendrait à chaque fois. Cela pourrait être
une façon graduelle de devenir membre permanent. Sans inscrire la
nouvelle hiérarchisation, il pourra devenir membre du Conseil de
Sécurité pour des longues durées. Cela créerait une
accoutumance, et ferait tomber les préventions à l'encontre de
son entrée définitive dans le Conseil de Sécurité.
Bref, le Brésil devrait garder son mal en patience et se contenter du
fait qu'il revient tous les deux ans au Conseil de Sécurité.
C'est en ces termes que nous concluons cette dernière section qui a
porté sur nos propositions personnelles. Ainsi, faudra-t-il conclure
notre dernier chapitre.
CONCLUSION PARTIELLE DU QUATRIEME CHAPITRE
L'acquisition du statut de membre permanent par le
Brésil dépend en grande partie de la réforme du Conseil de
Sécurité et par là, celle de la Charte de l'ONU. Et les
conditions pour que la réforme réussisse sont telle que la Charte
modifiée devrait être ratifiée par deux tiers des Membres
de l'ONU, y compris tous les cinq membres permanents. Les intérêts
des Etats étant divergents et chacun des membres permanents
préférant conserver le statut spécial à une
quelconque réforme, celle-ci risque d'être impossible. Les
perspectives ne sont donc pas prometteuses.
Et le Brésil qui attend une probable réforme du
Conseil de Sécurité pour espérer acquérir le statut
de membre permanent, devra d'abord récolter les soutiens des
différents Etats et ceux des cinq permanents certainement. A ce propos,
nous avons noté qu'il a déjà acquis les soutiens de deux
membres permanents, à savoir la France et l'Angleterre. Il devra tenter
de convaincre les trois autres restants à soutenir sa candidature. Il
devra tout de même chercher à obtenir les soutiens
régionaux afin de représenter de manière légitime
le continent Sud-américain.
Mais pour l'instant, ce géant de l'Amérique du
Sud devrait se contenter du fait qu'il revient tous les deux ans au Conseil de
Sécurité comme membre non permanent. Il devra accepter une
entrée progressive, comme nous l'avons d'ailleurs proposé, et
espérer dans un future proche une probable réforme.
CONCLUSION GENERALE
Au terme de notre étude consacrée à
« la problématique d'acquisition du statut de membre permanent
au Conseil de Sécurité. Cas du Brésil », il
convient de résumer les acquis et d'identifier les points culminants qui
ont constitué cette étude. Celle-ci a gravité autour de la
question principale suivante : Est-il possible que le Brésil
obtienne le statut de membre permanent au Conseil de Sécurité des
Nations Unies ?
Pour bien mener nos recherches, nous avons recouru à la
méthode fonctionnaliste à laquelle nous avons joins l'approche
historique. Et la technique qui nous a permis de récolter les
données essentielles à notre mémoire est belle et bien la
technique documentaire.
Notre étude a commencé avec l'analyse des
considérations théoriques générales. Après
avoir présenté le Brésil dans tous les domaines, notamment
dans son cadre physico-humain, sa situation politico-économique, et
enfin sa situation culturelle et sportive, nous nous sommes rendus compte que
le Brésil, ce géant de l'Amérique du Sud, a des
potentialités énormes. Et dans la hiérarchie des Etats sur
la scène internationale, le Brésil occupe une place qui
répond aux ambitions auxquelles cet Etat aspire, devenir membre
permanent dans la future composition du Conseil de Sécurité des
Nations Unies. Son espace (5e Etat après la Russie, le
Canada, la Chine et les Etats-Unis), sa position, sa population (5e
classé après la Chine, l'Inde, les Etats-Unis et
l'Indonésie font de lui l'Etat le plus important de l'Amérique du
Sud géopolitiquement. Ensuite, sur le plan géostratégique,
le Brésil consacre un budget important à la défense
(11e) et aux forces armées (18e) dans le monde. Il
fait de son mieux en puissance militaire pour être à la hauteur du
rôle qu'il veut désormais jouer sur la scène
internationale. Enfin, selon ses critères économiques, le
Brésil, cet Etat émergent se classe aujourd'hui huitième
grande puissance économique du monde. En combinant les différents
éléments qui permettent d'appréhender le
concept « grande puissance », le Brésil occupe
la sixième place après les Etats-Unis, la Chine, l'Inde, la
Russie et le Japon.
En ce qui concerne l'ONU, la seule Organisation universelle
existant à ces jours, le bilan, du moins sur le plan sécuritaire,
n'est pas à la hauteur des attentes des Etats membres. Cette
Organisation a failli à la mission pour laquelle elle a
été créée, celle du maintien de la paix et de la
sécurité internationales. Sa réforme s'avère donc
importante afin de la rendre plus efficace et à la hauteur de son
rôle. Sa réforme doit beaucoup plus toucher le Conseil de
Sécurité.
Organe principal des Nations Unies qui devait être la
cheville ouvrière de l'Organisation, son instance régulatrice de
toutes ses actions, notamment et surtout en matière de la paix et de la
sécurité internationales, le Conseil de Sécurité
s'est révélé fort malheureusement incapable de remplir son
rôle. Miné pour des divisions internes, des conflits
d'intérêts, des luttes de leadership, le Conseil de
Sécurité atteint très rarement l'unité d'action
nécessaire à son efficacité. D'où le trop grand
nombre de veto utilisé jusqu'ici par cinq permanents, chacun voulant
préserver ses intérêts nationaux contre toute action
collective dangereuse.
Voilà pourquoi, dans le souci de conserver au Conseil
de Sécurité toute sa crédibilité en tant que garant
de la paix et de la sécurité internationales, des voix sont de
plus en plus nombreuses à se lever pour réclamer, exiger
même la réforme du Conseil de Sécurité. Certains
Etats, s'estimant capables de jouer le même rôle que les cinq
permanents actuels dans la future composition du Conseil de
Sécurité en étant membres permanents, se sont
déjà fait candidats à ce statut. Et le Brésil,
candidat légitime de l'Amérique Latine, n'est pas du reste.
En effet, à ce XXIe siècle, la
réforme du Conseil de Sécurité qui devra
nécessairement s'accompagner de celle du droit de veto, parait
nécessaire.
Nécessaire parce qu'il faut accroitre la
représentativité de cet organe principal étant
donné que la composition actuelle ne reflète pas les changements
dramatiques, importants, politiques et économiques intervenus sur la
scène internationale depuis la création de l'ONU jusqu'à
ces jours. Parmi ces changements, nous pouvons citer l'accroissement du nombre
des Membres des Nations Unies (51 Etats en 1945, 11 membres du Conseil de
Sécurité, 113 Etats en 1965, 15 membres du Conseil de
Sécurité et aujourd'hui 192 membres de l'ONU), la fin de la
guerre froide qui a été à la base de beaucoup de
changements sur ladite scène, le système international qui a
cessé d'être bipolaire pour devenir unipolaire sur le plan
politique avec la domination des Etats-Unis d'Amérique et multipolaire
sur le plan économique, avec l'émergence de certaines puissances
économiques, à l'instar de la Chine.
Nécessaire parce qu'il faut améliorer
l'efficacité du Conseil de Sécurité. Dans un monde
confronté à des défis aussi multiples que complexes parmi
lesquels figurent la montée du terrorisme international, la
pauvreté croissante, la prolifération des armes
nucléaires, la montée des extrémismes religieux, la
gestion de l'environnement et des ressources naturelles, il faut coaliser pour
lutter contre ces défis. Il n'est donc pas tolérable que le
Conseil de Sécurité fasse preuve d'un « manque de
cohérence » entre sa mission principale qui est celle du
maintien de la paix et de la sécurité internationales et sa
réaction effective.
Nécessaire également parce qu'il faut tenir
compte de la diversification des contributions aux budgets ordinaire ou
extrabudgétaire des Nations Unies, au maintien de la paix et de la
sécurité internationales et de l'intervention en ce qui concerne
les grands problèmes internationaux. Il n'est pas, en effet admirable
que les grands pays émergents du Sud (Brésil, Inde, Afrique du
Sud), comme les plus importants contributeurs financiers (Japon et Allemagne)
et militaires (Pakistan, Inde, Népal, Bangladesh) soient tenus à
l'écart du Conseil de Sécurité.
Nécessaire de réformer le droit de veto car
c'est par ce biais que les cinq membres permanents font la pluie et le beau
temps au sein de l'ONU et bloquent à leur aise le bon fonctionnement du
Conseil de Sécurité. L'augmentation du nombre des membres au
Conseil de Sécurité ne servira à rien aussi longtemps que
les cinq permanents détiendront le droit de veto et continueront
à bloquer des sujets qui les fâchent. Il ne sera pas non plus,
plus représentatif qu'aujourd'hui. Et nous ne pouvons décemment
parler de la démocratisation et du bon fonctionnement de cet organe.
Et le Brésil, candidat membre permanent qui devra
représenter l'Amérique du Sud, a toute légitimité
d'aspirer à ce statut. Il est leader régional incontesté,
leader des Etats en développement et en même temps leur avocat
dans les instances internationales et aussi un intervenant majeur dans les
décisions internationales importantes.
Cependant, l'acquisition du statut de membre permanent par le
Brésil dépend en grande partie de la réforme du Conseil de
Sécurité et de ce fait de la Charte de l'ONU. Hélas, force
est de constater que les perspectives de cette réforme ne sont pas
prometteuses. S'il est vrai que toutes les voix s'accordent aujourd'hui pour
proclamer l'élargissement du Conseil de Sécurité en
admettant de nouveaux membres permanents et non permanents, les critères
de sélection, le nombre et le statut de ces membres soulèvent
toujours des controverses. Faut-il par exemple privilégier la
représentativité géographique en tenant compte du poids
géographique des Membres de l'ONU dont pratiquement le tiers est
africain, soit 53 Etats, 46 Asiatiques, 35 Américains, 45
Européens et 13 de l'Océanie ?
Faut-il au contraire, donner primauté à la
représentativité géostratégique en accordant des
sièges permanents à des pays comme l'Inde, le Japon,
l'Israël, le Pakistan ou encore la Corée du Nord, qui, parce que
capable de jouer un rôle important sur la scène internationale et
ayant une contribution non négligeable à apporter au maintien de
la paix et da la sécurité internationales ; même si
tous ces pays ne sont représentatifs que d'une seule région
géographique, à savoir l'Asie ?
Bien plus, d'autres obstacles sérieux jonchent le
chemin de l'élargissement du Conseil de Sécurité. Certains
sont internes à l'ONU. Par exemple les propositions des Groupes de
travail chargés d'étudier toutes les modalités de la
réforme qui n'ont pas raconté celles des Etats membres,
l'Organisation de la conférence de révision de la Charte et
l'implication de tous les membres permanents du Conseil de
Sécurité dans la ratification de la Charte amandée (art.
108 de la Charte des Nations Unies). D'autres sont externes à l'ONU. Ils
découlent des intérêts légitimes des grandes
puissances, surtout des cinq membres permanents actuels qui ne sont pas
prêts à accepter l'octroi d'un siège permanent à
certaines Etats rivaux d'une part, et d'autre part, du doute sérieux
quand à l'efficacité du Conseil de Sécurité
à 15. Ajoutons à cela les désaccords entre les Etats
candidats qui présentent des propositions divergentes par rapport au
nombre des nouveaux membres du Conseil de Sécurité, en fonction
des intérêts des groupes auxquels ils appartiennent
Malgré tous obstacles, nous sommes de ceux qui croient
que la réforme du Conseil de Sécurité est
nécessaire et inévitable afin d'assurer sa
légitimité et son efficacité. Ainsi, nous avons
avancé quelques propositions.
En ce qui concerne la composition du Conseil de
Sécurité, nous avons proposé qu'il soit élargi
à 25 membres, dont 11 permanents et 14 non permanents, repartis comme
suit :
- Amérique Latine et Caraïbes : 1 membre
permanent (Le Brésil) et 2 non permanents
- Amérique du Nord et Océanie: 1 membre
permanent (Les Etats-Unis) et 1 non permanent.
- Europe Occidentale : 3 membres permanents (La France,
l'Allemagne et le Royaume-Uni) et 2 non permanents.
- Europe Orientale : 1 membre permanent (La Russie) et 2
non permanents.
- Asie : 3 membres permanents (La Chine, l'Inde et le
Japon) et 3 non permanents
- Afrique : 2 membres permanents (L'Afrique du Sud et
l'Egypte) et 4 non permanents.
Une telle proposition va assurer la
représentativité géographique (Afrique : 6 membres
pour 53 Etats, Asie 6 membres pour 46 Etats, Europe : 8 membres pour 45
Etats, Amérique et l'Océanie: 5 membres 48 membres, donc 35
de l'Amérique et 13 de l'Océanie). Elle tient également
compte de la représentation géostratégique car elle va
englober les principales grandes puissances).
Mais cette réforme tendant à élargir le
Conseil de Sécurité n'aura pas grand impact sur le fonctionnement
de cet organe si elle n'est pas accompagné de la reforme du droit de
veto. A ce propos, nous avons proposé ce qui suit :
1. Supprimer le principe d'unanimité des cinq
permanents ou droit de veto.
2. Maintenir les membres permanents et non-permanents
3. Les décisions devraient être adoptées
à la double majorité, c'est-à-dire par le vote d'au moins
20 Etats membres réunissant au moins deux tiers de la population
mondiale.
4. En cas de blocage d'une décision par manque de
majorités requises, le Conseil de Sécurité, par simple
majorité des voix, devrait pouvoir décider de renvoyer la
question à l'Assemblée générale, qui pourra
décider à la double majorité de deux tiers de voix des
Etats membres réunissant au moins deux tiers de la population
mondiale.
En ce qui concerne la problématique d'acquisition du
statut de membre permanent par le Brésil, nous avons estimé que
ce géant de l'Amérique du Sud devrait accepter une entrée
progressive au Conseil de Sécurité, se contenter du fait qu'il
revienne tous les deux ans au Conseil de Sécurité, car les
perspectives de réforme de cet organe ne sont pas prometteuses face aux
intérêts égoïstes des Etats, surtout les cinq
permanents. Et la seule voix, avons-nous estimé, est que soit
votée, à l'instar de la résolution Acheson, une
résolution à la majorité de deux tiers de membres des
Nations Unies, autorisant l'entrée en vigueur de la Charte
amendée, à la suite de sa ratification par deux tiers de membres
des Nations Unies, sans nécessairement celles de la totalité des
cinq permanents actuels.
BIBLIOGRAPHIE
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16. http :
//fr.wikipedia.org/wiki/grande-puissance.html
17. 18. TABLE DES MATIERES
IN MEMORIUM
I
DEDICACE II
AVANT-PROPOS
IV
INTRODUCTION GENERALE
1
1.
PROBLEMATIQUE ET HYPOTHESE
1
A.
Problématique
1
B.
Hypothèses du travail
9
2.
CHOIX ET INTERET DU SUJET
11
A.
Intérêt scientifique
11
B.
Intérêt personnel
12
3.
OBJET D'ETUDE
12
4.
METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE
12
A.
Méthode d'investigation
12
B.
Technique de recherche
13
5.
DELIMITATION DU TRAVAIL
14
A.
Dans le temps
14
B.
Dans l'espace
14
6. Subdivision du travail 15
CHAPITRE I : CONSIDERATIONS THEORIQUES GENERALES
17
Section 1: Présentation du Brésil 17
§1. Cadres physique et humain 17
A. Cadre physique 17
B. Cadre humain 19
§2. Situation politico-économique 20
A. Situation politique 20
1.
La période coloniale (1500-1922)
20
2.
Le période postcoloniale (1822)
21
3.
La période de la République (1889
à nos jours)
22
B. Situation économique 25
§3. Situation culturelle et sportive 26
A. Situation culturelle 26
B. Situation sportive 27
Section 2 : La stratification internationale du
Brésil
28
§1. Selon les critères géopolitiques 29
§2. Selon les critères économiques 30
§3. Selon les critères géostratégiques
32
Section 3 : l'Organisation des Nations Unies
(ONU)
36
§1. Origines de l'ONU 36
§2. Organisation structurelle 38
A. Structure de l'Organisation 39
a. Organes principaux 39
1. L'Assemblée
générale 40
2. Le Secrétariat 41
3. Le Conseil de Sécurité
41
4. Le Conseil de Tutelle 42
5. Le Conseil Economique et Social 42
6. La Cour Internationale de Justice
42
b. Organes subsidaires 43
c. Institutions spécialisées
43
§3. Bilan de l'ONU 44
1. La période de 1945 à 1955 44
2. La période de 1956-1965: tensions et
guerre de décolonisation 44
3. La période de 1966-1985:
Marginalisation et nouvelle majorité 45
4. La période de 1986-201 45
CONCLUSION PARTIELLE DU PREMIER CHAPITRE
48
CHAPITRE II : DU CONSEIL DE SECURITE DES NATIONS
UNIES
49
Section 1 : historique, compétence,
fonctionnement et composition du Conseil de Sécurité.
49
§1. Historique et compétence du Conseil de
Sécurité 49
A. Historique 49
B. Compétence 50
§2. Fonctionnement et structure du Conseil de
Sécurité 51
A. Fonctionnement 51
1. Les opérations de maintien de la paix 52
2. Procédures 54
B. Structure 55
1. Organes Subsidiaires du Conseil de
Sécurité 55
§3. Composition et prérogatives des membres permanent
du Conseil de Sécurité 57
A. Composition 57
B. Prérogatives des membres permanents du Conseil de
Sécurité 61
Section 2. Propositions de réforme du Conseil
de Sécurité
67
§1. La réforme de la composition 67
A. Propositions des Groupes de Travail 67
1. Le groupe de travail sur l'élargissement du
Conseil de Sécurité (dirigé par RAZALI)
67
2. Le groupe de personnalités de haut niveau
68
B. Propositions des Secrétaires généraux
70
1 .Les grandes étapes des débats sur la
réforme des Nations unies sous mandat de Kofi Annan
70
§2. La réforme du droit de veto 73
§3. Réforme du régime des sanctions 73
Section 3. La problématique de la
réforme du Conseil de Sécurité des Nations Unies
74
§1. La nécessité de réformer le Conseil
de Sécurité 75
A. La réforme de la composition 75
1. La représentation géographique
équitable 75
2. La représentation géostratégique
76
B. La réforme du droit de veto 77
§2. Les positions des Etats face à la
question de la réforme du Conseil de Sécurité.
77
A. La position des cinq permanents 77
1. La position des Etats-Unis d'Amérique 77
2. La position de la France 79
3. La position du Royaume-Uni 80
4. La positon de la Chine 81
5. La position de la Russie 82
B.
Les positions des groupes régionaux
82
1. La position du G4 82
2. La position de l'Union Africaine 83
3. La position du Groupe Unis pour le consensus 83
§3. Les obstacles à la réforme du
Conseil de Sécurité.
84
A. Les obstacles à la réforme du doit de
veto 84
B. Les obstacles à la réforme de la
composition 85
1. Les obstacles internes à l'ONU 85
2. Les obstacles externes à l'ONU 87
CONCLUSION PARTIELLE DU DEUXIEME CHAPITRE
89
CHAPITRE III : LA PROBLEMATIQUE D'ACQUISITION DU
STATUT DE MEMBRE PERMANENT PAR LE BRESIL
91
Secrtion1 : De la nécessité de la
permanence du Brésil au Conseil de Sécurité.
91
§1. Assurer la représentativité
géographique du Conseil de Sécurité 92
§2. Assurer la représentativité
géostratégique du Conseil de Sécurité 93
Section 2 : de la légitimité du
Brésil à demander la permanence au Conseil de
Sécurité.
95
§1. Le Brésil, leader régional 96
§2. Le Brésil, leader des pays en
développement 99
§3. Le Brésil, Intervenant mondial majeur 100
1. Le Brésil, intervenant majeur dans le cadre du
maintien de la paix et la sécurité internationales 101
2. Le Brésil, Intervenant dans le budget de l'ONU
103
3. Le Brésil, Intervenant mondial majeur dans le
domaine économique 106
4. Le Brésil, Intervenant mondial majeur dans la
politique internationale 111
Section 3 : le Brésil Face aux
critères de la permanence au Conseil de Sécurité des
Nations Unies
110
§1. Les critères essentiels pour devenir membre
permanent 112
§2. Le Brésil face aux critères 114
§3. Les défis du Brésil comme futur membre
permanent 114
1.
Améliorer la contribution au maintien de la
paix et la sécurité internationales
114
2. Améliorer la contribution financière
117
CONCLUSION PARTIELLE DU TROISIEME CHAPITRE
117
CHAPITRE IV. LES PERSEPECTIVES D'ACQUISITION DU STATUT
DE MEMBRE PERMANENT BRESIL
118
Section 1 : les perceptives de reforme du Conseil
de Sécurité.
118
§1. Les perspectives de réforme de la composition du
Conseil de Sécurité 121
§2. Les perspectives de réforme du droit de veto
123
§3. Les perspectives sur l'avenir de l'ONU 125
Section 2 : de l'acquisition du statut de membre
permanent par le Brésil : espoir et désespoir.
129
§1.Les soutiens à la candidature du Brésil
131
§2.Les obstacles régionaux à la candidature du
Brésil 133
§3.Les obstacles internes à l'ONU à la
candidature du Brésil 134
Section 3 : Propositions personnelles
133
§1.Nos propositions sur la réforme de la
composition 135
§2.Propositions personnelles sur la réforme
du droit de veto 138
§3. Propositions personnelles sur la
problématique d'acquisition du statut de membre permanent par le
Brésil 141
CONCLUSION PARTIELLE DU QUATRIEME CHAPITRE
141
CONCLUSION GENERALE
142
BIBLIOGRAPHIE
150
TABLE DES
MATIERES.......................................................................................................................157
* 1 Au départ, le conseil
de sécurité était composé de 11 membres. C'est le
17 décembre 1963 qu'un amendement à l'article 23 portant le
nombre des membres à 15 a été adopté par
l'Assemblée entré en vigueur le 31 Aout 1965
* 2JIMMY, W.,
« Conseil de Sécurité des Nations Unies »,
in http: //fr.wikipedia.
org/wiki/conseil_de_s%A9curitùC3ùA9_des_Nations_Unies,
consulté le 04 janvier 2011
* 3
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* 4 IDEM, p.108
* 5 IDEM, p.109
* 6 IDEM, p.115
* 7 KADONY, N. K.,
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2009, p.68
* 8 A/59/2005 :
« rapport dans une liberté plus grande: vers le
développement, la sécurité et les droits de l'homme pour
tous », in http :
www.un.org/apps/newsfr/story-
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* 9« Rapport de Kofi
Annan sur la réforme de l'ONU », in http :
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* 10 AAJ et CETIM,
« La nécessaire reforme de l'ONU », in http :
www.cetim.ch/fr/act_reformeonu.php, consulté le 04 janvier 2011
* 11 Ibidem
* 12 Ibidem
* 13 Ibidem
* 14 Jimmy
Wales, de son nom complet Jimmy Donal Wales, surnommé Jimbo Wales,
né le
7
août
1966 à
Huntsville,
Alabama, est un
homme d'affaires
américain. Il
est le fondateur du
fournisseur
d'accès à Internet/
portail Web
américain
Bomis et co-fondateur de l'
encyclopédie
libre,
wiki et
gratuite du
web
Wikipédia,
ainsi que d'autres projets fondés sur le wiki, comme
Wikimedia et
Wikia.
* 15 JIMMY, W.,
« Conseil de Sécurité des Nations Unies »,
in http: //fr.wikipedia.
org/wiki/conseil_de_s%A9curitùC3ùA9_des_Nations_Unies
* 16
Ibidem
* 17
Ibidem
* 18
Ibidem
* 19
Ibidem
* 20 « Puissance
globale du feu : force militaire du Brésil », in
http :
www.globalfirepower.com/litaire,
consulté le 08 janvier 2011
* 21 « Le
Brésil est-il prêt pour être membre permanent de
l'ONU? » in http :
www.itamaraty.gov.br/,
consulté le 07 janvier 2011
* 22 MULUMA, M., G., Le
guide du chercheur en sciences sociales et humaines, Kinshasa, Sogedes,
2011, p. 37
* 23MULUMA, M., G.,
op.cit., p. 88
* 24 MULUMA, M., G.,
op.cit., p. 88
* 25 IDEM, p. 105
* 26 JAUGE-MAYNART, I., Le
petit Larousse illustré 2010, Paris, Larousse, 2009, p. 1188
* 27 RELINTER,
« Relations internationales de 1945 à nos jours »,
in http :
www.rabac.com/dem/Relinter/BRESIL.html,
consulté le 02 février 2011
* 28
« Brésil », in http:
www.langage.com/pays_fr/Brésil.html, consulté le 02
février 2011
* 29 GALLIMARD, A., Grand
Atlas Gallimard pour le XXIe, Paris, Nouveaux loisirs, 1997, p.
60
* 30 JAUGE-MAYNART,
I.,op.cit., p. 1188
* 31 RELINTER,
« Relations internationales de 1945 à nos jours »,
in http :
www.rabac.com/dem/Relinter/BRESIL.html
* 32 JAUGE-MAYNART,
I.,op.cit., p. 1188
* 33
« Brésil », in http:
//fr.wikipedia.org/wiki/Br%C3A9Sil, consulté le 23 février
2011
* 34 « Brésil
», in http: //fr.wikipedia.org/wiki/Br%C3A9Sil, consulté le 23
février 2011
* 35
Ibidem
* 36
Ibidem
* 37 «
Brésil », in http: //fr.wikipedia.org/wiki/Br%C3A9Sil,
consulté le 23 février 2011
* 38 Ibidem
* 39
Ibidem
* 40 «
Brésil », in http: //fr.wikipedia.org/wiki/Br%C3A9Sil,
consulté le 23 février 2011
* 41 TONY, B.,
« Brésil: candidate progressiste au second tour des
présidentielles », in http :
www.ptb.be/weekblad/artikel/Brésil_candidate_progressiste_au_second_tour_des_présidentielles.html,
consulté le 18 mars 2011
* 42
« Brésil », in http:
//fr.wikipedia.org/wiki/Br%C3A9Sil, consulté le 23 février
2011
* 43 ROUQUIE, A., Le
Brésil au XXIe siècle, Fayard, Paris, 2006, p. 77
* 44
« Brésil », in http:
//fr.wikipedia.org/wiki/Br%C3A9Sil
* 45 LANGELIER, J-P,
« Brésil : quand la religion s'immisce dans
l'élection présidentielle», in http :
www.lemonde.com
* 46 GALLIMARD,
op.cit., p. 60
* 47 JAUGE-MAYNART,
I.,op.cit., p. 1188
* 48
JAUGE-MAYNART, I.,op.cit., p. 1188
* 49
« Brésil », in http:
www.langage.com/pays_fr/Brésil.html, consulté le 02
février 2011
* 50 « Brésil
», in http: www.langage.com/pays_fr/Brésil.html, consulté le
02 février 2011
* 51 Ibidem
* 52 Ibidem
* 53Ibidem
* 54 « Equipe du
Brésil de football », in http :
//fr.wikipedia.org/wiki/Equipe_du_Brésil_de_ football, consulté
le 30 février 2011
* 55 Ibidem
* 56MBAYO, J., La
géopolitique à l'ère de la mondialisation,
Lubumbashi, aux petits génies congolais, 2010, p.p.7-8
* 57 MORAU, D.,
Introduction à la géopolitique, Paris, Sénile,
2005, p. 185
* 58 RELINTER, art.cit.
* 59 VERLUISE, P.,
« Géopolitique de l'eau en Amérique latine», in
http :
www.diploweb.com/
géopolitique_de_l'eau_ en_ amérique_ latine/, consulté le
22 février 2011
* 60
Ibidem
* 61
Ibidem
* 62 TONY, B.,
« Brésil: candidate progressiste au second tour des
présidentielles », in http :
www.ptb.be/weekblad/artikel/Brésil_candidate_progressiste_au_second_tour_des_présidentielles.html
* 63 RELINTER,
« Relations internationales de 1945 à nos jours »,
in http :
www.rabac.com/dem/Relinter/BRESIL.html
* 64 « Grands ports
mondiaux », in http :
//fr.wikipedia.org/wiki/Grands_ports_mondiaux_le_littoral_br_c3_A9silien,
consulté le 02 mars 2011
* 65 JAUGE-MAYNART,
I.,op.cit., p. 468
* 66 « Puissance
globale du feu : force militaire du Brésil », in
http :
www.globalfirepower.com/litaire,
consulté le 08 janvier 2011
* 67 EMMANUEL, B.,
« Le Brésil se mue en puissance militaire à la hauteur
de son rôle mondial », in http : www.lepoint.fr/monde/ Le
Brésil_se_mue_en_ puissance_militaire_à la_hauteur_de
son_rôle_mondial.html, consulté le 07 janvier 2011
* 68 Ibidem
* 69 EMMANUEL, B.,
« Le Brésil se mue en puissance militaire à la hauteur
de son rôle mondial », in http : www.lepoint.fr/monde/ Le
Brésil_se_mue_en_ puissance_militaire_à la_hauteur_de
son_rôle_mondial.html
* 70 « Grande
puissance », in http :
//fr.wikipedia.org/wiki/grande_puissance.html, consulté le 25 janvier
2011
* 71 Ibidem
* 72« Grande puissance
», in http : //fr.wikipedia.org/wiki/grande_puissance.html,
consulté le 25 janvier 2011
* 73 CHARLES, C. et FREDERIQUE,
L., L'organisation des Nations Unies, Paris, Puf, 2000, p. 4
* 74 IDEM, p.p.4-5
* 75 CHARLES, C. et
FREDERIQUE, L. , op.cit. , p. 5
* 76 IDEM, p.p. 5-6
* 77 CHARLES, C. et FREDERIQUE,
L., op.cit. , p.p. 12-13
* 78 BERTRAND, M.,
op.cit., p.24
* 79 BERTRAND, M.,
op.cit.,p. 31
* 80 IDEM, p.p. 36-37
* 81 PASCAL, B., Relations
Internationales, Paris, Dunod, 1995, p. 133
* 82 IDEM, p.p. 141-145
* 83 BRAHINI, L.,
« L'ONU survivra-t-elle en 2034 ? », in Politique
Etrangère, n°4, 2006, p. 779
* 84 IDEM, p. 779
* 85 « Conseil de
Sécurité des Nations Unies », in http :
//fr.wikipedia.org/wiki/conseil_de_s%cu%A9curit%c3%A9_des_nations_unies,
consulté le 23 février 2011
* 86« Conseil de
Sécurité des Nations Unies », in http :
//fr.wikipedia.org/wiki/conseil_de_s%cu%A9curit%c3%A9_des_nations_unies,
consulté le 23 février 2011
* 87 SOCCOL, B., Relations
Internationales, Paris, Paradigme, 2007, p. 115
* 88 SOCCOL, B.
op.cit., p. 114
* 89 IDEM, p. 115
* 90 « Conseil de
Sécurité des Nations Unies », in http :
//fr.wikipedia.org/wiki/conseil_de_s%cu%A9curit%c3%A9_des_nations_unies
* 91
Ibidem
* 92 «
Conseil de Sécurité des Nations Unies », in http :
//fr.wikipedia.org/wiki/conseil_de_s%cu%A9curit%c3%A9_des_nations_unies
* 93
Ibidem
* 94 A cette époque,
l'Union Soviétique était représentée à l'ONU
par l'Ukraine, le Belarus et l'URSS, cette dernière étant en
même temps membre permanent du Conseil de Sécurité
* 95 AAJ et CETIM, art. cit.
* 96 « Conseil de
Sécurité des Nations Unies », in http :
//fr.wikipedia.org/wiki/conseil_de_s%cu%A9curit%c3%A9_des_nations_unies
* 97 « Conseil de
sécurité des Nations Unies », in http :
//fr.wikipedia.org/wiki/conseil_de_s%cu%A9curit%c3%A9_des_nations_unies
* 98 SOCCOL, B.,
op.cit., p. 111
* 99 Ibidem
* 100 « Conseil de
sécurité des Nations Unies » in Http :
//fr.wikipedia.org/wiki/conseil_de_s%cu%A9curit%c3%A9_des_nations_unies
* 101 Ibidem
* 102MARIE, J.,
« L'Organisation des Nations Unies, manuel d'éducation
civique », Genève, CINU, 2000, p.p. 90-93
* 104 Ibidem
* 105 SOCCOL, B.,
op.cit., p. 112
* 106 Ibidem
* 107SOCCOL, B.,
op.cit., p.p. 112-113
* 108 SOCCOL, B.,
op.cit., p. 113
* 109« La
réforme du Conseil de sécurité », in
http://assembly.coe.int/Mainf.asp?link=/Documents/WorkingDocs/Doc98/FDOC8052.htm,
consulté le 24 mars 2011
* 110 Ibidem
* 111« Vers une
réforme de l'ONU », in
http://www.ladocumentationfrancaise.fr/dossiers/maintien-paix/reformeonu.shtml,
consulté le 24 mars 2011
* 112« Vers une
réforme de l'ONU », in
http://www.ladocumentationfrancaise.fr/dossiers/maintien-paix/reformeonu.shtml,
consulté le 24 mars 2011
* 113 Ibidem
* 114 « Vers une
réforme de l'ONU », in
http://www.ladocumentationfrancaise.fr/dossiers/maintien-paix/reformeonu.shtml,
consulté le 24 mars 2011
* 115 Ibidem
* 116 SOCCOL, B., op.
cit., p. 123
* 117 « Conseil de
sécurité des Nations Unies » in Http :
//fr.wikipedia.org/wiki/conseil_de_s%cu%A9curit%c3%A9_des_nations_unies
* 118 AAJ et
CETIM, « La nécessaire réforme de
l'ONU », in http : www.cetim.ch/fr/act_reforme.php
* 119 AAJ et
CETIM, « La nécessaire réforme de
l'ONU », in http : www.cetim.ch/fr/act_reforme.php
* 120 Ibidem
* 121 FAYE A.,
op.cit., p. 30
* 122 Nicholas Burns est un
diplomate américain. Ancien représentant permanent à l'
Otan
et ancien ambassadeur en
Grèce, il a
occupé des fonctions de responsabilité sous plusieurs
administrations, aussi bien républicaines que démocrates. De
1990 à
1995, il a travaillé
à la
Maison Blanche dans
les administrations du Président républicain
George H. W. Bush
puis du Président démocrate
Bill Clinton. Il
était alors spécialiste de l'
Union
soviétique puis de la Russie au sein du
Conseil
à la sécurité nationale. Sous l'administration de
George W. Bush, il
est
sous-secrétaire
d'État pour les Affaires politiques, sous la direction de
Condoleezza Rice.
En
2005, il fut
considéré comme l'un des principaux artisans de l'arrivée
des américains dans le cadre des discussions bilatérales entre l'
Union
européenne et l'
Iran.
(http://fr.wikipedia.org/wiki/Nicholas_Burns)
* 123
« L'élargissement du Conseil de Sécurité n'est
qu'un aspect du changement nécessaire », in http :
www.aidh.org/mill/propos_bush.htm,
consulté le 31 mars 2011
* 124«
L'élargissement du Conseil de Sécurité n'est qu'un aspect
du changement nécessaire », in http :
www.aidh.org/mill/propos_bush.htm, consulté le 31 mars 2011
* 125 « La
réforme du Conseil de Sécurité des Nations
Unies », in http :
www.franceonu.org/spip.php?article3768,
consulté le 31 mars 2011
* 126 Ibidem
* 127 Ibidem
* 128 « La réforme
du Conseil de Sécurité des Nations Unies », in http :
www.franceonu.org/spip.php?article3768, consulté le 31 mars 2011
* 129 Ibidem
* 130 « Position de
la Chine sur la réforme du Conseil de
Sécurité », in http :
www.un.org/un_reform/html
, consulté le 31 mars 2011
* 131 « Position de
la Russie sur la réforme du Conseil de
Sécurité », in http :
www.un.org/un_reform/html_asp9.
, consulté le 31 mars 2011
* 132 PRADEAU G.,
« Quelles propositions de réforme du Conseil de
Sécurité de l'ONU ? », in
http://citron-vert.info/article.php3?id_article=668,
consulté le 31 mars 2011
* 133 Ibidem
* 134 Allan Michael
Rock(né le
30 août
1947) est un
avocat,
homme
politique et
diplomate
canadien. Il fut ambassadeur
du
Canada aux
Nations
unies de 2004 à 2006 et a servi au sein du conseil des ministres de
Jean Chrétien, notamment à titre de ministre de la Justice (1993
à 1997) et ministre de la Santé (1997 à 2002). Depuis le
15 juillet 2008, il occupe le poste de recteur et vice-chancelier de
l'Université d'Ottawa.
* 135 PRADEAU G.,
« Quelles propositions de réforme du Conseil de
Sécurité de l'ONU ? », in
http://citron-vert.info/article.php3?id_article=668,
consulté le 31 mars 2011
* 136 PRADEAU G.,
« Quelles propositions de réforme du Conseil de
Sécurité de l'ONU ? », in
http://citron-vert.info/article.php3?id_article=668,
consulté le 31 mars 2011
* 137 JIMMY, W.,
« Conseil de Sécurité des Nations Unies »,
in http: //fr.wikipedia.
org/wiki/conseil_de_s%A9curitùC3ùA9_des_Nations_Unies,
consulté le 04 janvier 2011
* 138 DEMAY, F., Grand
Usuel Larousse, Paris, Larousse, 1997,p. 253
* 139 George Mark Malloch
Brown est un homme politique et journaliste
britannique né le
16 septembre 1953. Il a occupé la fonction de
ministre
d'État au
Foreign
and Commonwealth Office (Affaires étrangères), chargé
de l'Afrique, de l'Asie et des unies. Auparavant, il avait été
Vice-secrétaire
général de l'
Organisation
des Nations unies, du
1er
avril
2006 au
31
décembre
2006.
Précédemment (depuis le 19 janvier 2005), il avait occupé
le poste de
chef de cabinet de
Kofi Annan
1 et
nommé administrateur du
Programme
des Nations unies pour le développement (PNUD) de juin 1999 à
2003, date à laquelle Kofi Annan l'a reconduit dans ses fonctions. Il a
également exercé les professions de journaliste,
spécialiste du développement et consultant en
communication.(http://fr.wikipedia.org/wiki/Mark_Malloch_Brown)
* 140 NOVOSSELOFF,
A., « L'élargissement du conseil de
sécurité : enjeux et perspectives »,
www.cairn.info/revue-relations
-internationales-2006-4-page-3.html, consulté le 15 avril 2011
* 141 NOVOSSELOFF,
A., « L'élargissement du conseil de
sécurité : enjeux et perspectives »,
www.cairn.info/revue-relations
-internationales-2006-4-page-3.html, consulté le 15 avril 2011
* 142 Ibidem
* 143 CIECHANSKI,
J., « Restructuring the UN security council », in
International Peacekeeping, n°4, hiver 1994, p.416, cité
par NOVOSSELFF, A., art. Cit.
* 144 « Le
Brésil, puissance globale à l'heure des
biocarburants » in
http://www.senat.fr/rap/r07-482/r07-482.html, consulté le 29 mars
2011
* 145 FOURCAS, N.,
« l'élection de Lula et la politique extérieure
brésilienne : changement ou continuité ? »,
centre d'études interaméricaines, 20 novembre 2002, in
http :
www.cei.ulaval.ca/,
consulté le 29 mars 2011
* 146 CEI,
« Mercosur et Chili », in http :
www.cei.ulaval.ca/,
consulté le 29 mars 2011
* 147
RELINTER, « Relations internationales de 1945 à nos
jours : le Brésil », in http :
www.rabac.com/dem/relinter/Bresil.html,
consulté le 29 mars 2011,
* 148 Ibidem
* 149 RELINTER, «
Relations internationales de 1945 à nos jours : le Brésil »,
in http : www.rabac.com/dem/relinter/Bresil.html
* 150 Ibidem
* 151 RELINTER, «
Relations internationales de 1945 à nos jours : le Brésil »,
in http : www.rabac.com/dem/relinter/Bresil.html
* 152RELINTER, «
Relations internationales de 1945 à nos jours : le Brésil »,
in http : www.rabac.com/dem/relinter/Bresil.html
* 153
« Le Brésil, puissance globale à l'heure des
biocarburants » in
http://www.senat.fr/rap/r07-482/r07-482.html, consulté le 29 mars
2011
* 154 ALMEIDA, D., une
histoire du Brésil, pour comprendre le Brésil contemporain,
éditions l'Harmattan, Paris, 2002, P.101
* 155 LAMIA, O.,
« le Brésil devrait accepter une entrée progressive au
conseil de sécurité », in http:
www.blogs.mediapart.fr/blog/lamia
oualatou/2290310/le_Brésil_devrait_accepter_une_entrée_progressive_au_conseil_
de_sécurité, consulté le 29 mars 2011
* 156 ESTEBAN,
A., « Amérique latine et maintien de la paix, in
http :
www.operationspaix.net/Amérique_latine_et_maintien_de_la_paix,
consulté le 29 mars 2011
* 157 ESTEBAN, A., «
Amérique latine et maintien de la paix, in http :
www.operationspaix.net/Amérique_latine_et_maintien_de_la_paix,
consulté le 29 mars 2011
Ibidem
* 158 Ibidem
* 159 ST/ADM/SER.B/824,
« contributions des Etats membres au budget ordinaire, de
l'organisation des Nations unies pour l'année 2011 »,
inwebside www.un.org/french/document/view-doc.asp?symbol=St/ADM/SER.B/824
* 160
UN, « quelles sont les dépenses annuelles de
l'Assemblée du système des nations unies ? »,
inwebside www.un.org/french/geninfo/ir/05.html
* 161 ST/ADM/SER.B/824, art.
Cit.
* 162 UN,
« contributions des Etats membres au budget ordinaire, de
l'organisation des Nations unies pour l'année 2011 », in
http : www.un.org/french/document/view-doc.asp?symbol=St/ADM/SER.B/824
* 163 « Le
Brésil, puissance globale à l'heure des
biocarburants » in
http://www.senat.fr/rap/r07-482/r07-482.html, consulté le 29 mars
2011
* 164 « Le
Brésil, puissance globale à l'heure des biocarburants » in
http://www.senat.fr/rap/r07-482/r07-482.html, consulté le 29 mars
2011
* 165 Ibidem
* 166 Ibidem
* 167 « Le Brésil,
puissance globale à l'heure des biocarburants » in
http://www.senat.fr/rap/r07-482/r07-482.html, consulté le 29 mars
2011
* 168 Ibidem
* 169 Ibidem
* 170 « Le Brésil,
puissance globale à l'heure des biocarburants » in
http://www.senat.fr/rap/r07-482/r07-482.html, consulté le 29 mars
2011
* 171 Ibidem
* 172Ibidem
* 173 JACOB-NASSIMIAN,
C, « Brésil : état des lieux de la
coopération internationale et des investissements étrangers, in
http :
www.idefie1.ecoles.officelive.com/documents/br%C3%Agsilsynth%C3A8Se.polf,
consulté le 06 avril 2011
* 174 Ibidem
* 175 ADDISON, J.,
« le Brésil, leader des pays en
développement », in http : www.
Perspective.usherbrooke.ca /bilan/servet/BMAnalyse?codeAnalyse=183,
consulté le 06 avril 2011
* 176 DEBLOCK, C. et TURCOTTE
F., « les négociations hémisphériques : une
face à face Brésil Etats-Unis »octobre 2003, in
http :
www.Ceim.uquam.ca,
consulté le 06 avril 2011
* 177 LAMIA, O.,
« le Brésil devrait accepter une entrée progressive au
conseil de sécurité », in http:
www.blogs.mediapart.fr/blog/lamia
oualatou/2290310/le_Brésil_devrait_accepter_une_entrée_progressive_au_conseil_
de_sécurité
* 178 CELSO LUIZ NUNES AMORIM
(né le
3 juin
1942 à
Santos au
Brésil), est un
homme politique
brésilien.
Ministre des Affaires étrangères du
Brésil pendant le
gouvernement du Président
Lula entre
2003 et
2010.
(http://fr.wikipedia.org/wiki/Celso_Amorim)
* 179 180 LAMIA,
O., « le Brésil devrait accepter une entrée progressive
au conseil de sécurité », in http:
www.blogs.mediapart.fr/blog/lamia
oualatou/2290310/le_Brésil_devrait_accepter_une_entrée_progressive_au_conseil_
de_sécurité
* 181 A/49/965(18 Septembre
1995): Rapport du groupe de travail en 1995, « lettre adressée
au Président de l'Assemblée générale par les
représentants permanents de la Finlande et de la Thaïlande
auprès de l`ONU, p. 24, in http :
www.cairn.info/revue_relations_internationales_2006_4_page_3.htm
* 182 « Le
Brésil, puissance globale à l'heure des
biocarburants » in
http://www.senat.fr/rap/r07-482/r07-482.html, consulté le 29 mars
2011
* 183 Ibidem
* 184 Ibidem
* 185 NOVOSSELOFF,
A., « L'élargissement du conseil de
sécurité : enjeux et perspectives »,
www.cairn.info/revue-relations
-internationales-2006-4-page-3.html
* 186 ESTEBAN,
A., « Amérique latine et maintien de la paix, in
http :
www.operationspaix.net/Amérique_latine_et_maintien_de_la_paix
* 187 Ibidem
* 188 SCHRICKE, C.,
« Commentaire de l'article 17, paragraphes 1 et 2 de la Charte des
Nations Unies, in la charte des nations unies, commentaire article par
article, Paris, Economica, 1985, p.357
* 189 IDEM, p.p.357-358
* 190 FAYE, A.,
Op.cit., p.27
* 191 BERTRAND,
op.cit., p. 109
* 192 IDEM, p.115
* 193 PRADEAU G.,
« Quelles propositions de réforme du Conseil de
Sécurité de l'ONU ? », in
http://citron-vert.info/article.php3?id_article=668
* 194
« L'élargissement du Conseil de Sécurité n'est
qu'un aspect de changement nécessaire», in http :
www.aidh.org/mill/propos_bush.htm
* 195 PRADEAU G.,
« Quelles propositions de réforme du Conseil de
Sécurité de l'ONU ? », in
http://citron-vert.info/article.php3?id_article=668
* 196 PRADEAU G.,
« Quelles propositions de réforme du Conseil de
Sécurité de l'ONU ? », in
http://citron-vert.info/article.php3?id_article=668
* 197 LAKHDAR BRAHINI a
été conseiller spécial du Secrétaire
général des Nations Unies depuis 2004, a été
précédemment, et entre autres fonctions, représentant
spécial du Secrétaire général de l'ONU pour
l'Afghanistan, Chef de la Mission d'assistance des Nations Unies en Afghanistan
et a dirigé le Groupe d'études sur les opérations de
maintien de la paix (Revue Politique Etrangère, n°2, 2005, p. 299)
* 198 BRAHINI, L., op.cit., p.
772
* 199 IDEM, p. 779
* 200 BRAHINI, L.,
op.cit , p. 779
* 201 IDEM, p.p.779-780
* 202 IDEM, p.780
* 203 Ibidem
* 204 BRAHINI, L.,
op.cit , p. 780
* 205 Ibidem
* 206 IDEM, p. 781
* 207 BRAHINI, L.,
op.cit , p. 781
* 208 Ibidem
* 209 IDEM, p.782
* 210 DAVID, M., MALONE,
« l'affrontement Nord-Sud aux Nations unies : un anachronisme
sur le déclin ? », in politique
étrangère, n°1, éditions ifri, Paris, 2003,
p.161.
* 211 IDEM, p.p. 161-162
* 212 XINHUA, « La
France soutient la candidature de Brésil au conseil de Securité
de l'ONU », in http :
www.french.peopledaily.com/international/7299807.html,
consulté le 18 avril 2011
* 213 « Conseil de
Sécurité : la Grande-Bretagne soutient la candidature de
quatre pays » in http :
www.japon.aujourd'huilemonde.com/conseil_de_securité_la_grande_bretagne_soutient_la_candidature_de_quatre_pays ?page=52,
consulté le 18 avril 2011
* 214 PAQUET, P.,
« une réforme du gout de la Chine » in http :
wwww.lalibre.e/actu/intrenational/article/224615/une-reforme-du-gout-de-la-chine-html,
consulté le 16 avril 2011
* 215 PAQUET, P., « une
réforme du gout de la Chine » in http :
wwww.lalibre.e/actu/intrenational/article/224615/une-reforme-du-gout-de-la-chine-html.
* 216 « Position de
la Russie sur la réforme du Conseil de
Sécurité », in http :
www.un.org/un_reform/html_asp9.
* 217 NOVOSSELOFF,
A., « L'élargissement du conseil de
sécurité : enjeux et perspectives »,
www.cairn.info/revue-relations
-internationales-2006-4-page-3.html.
* 218 NOVOSSELOFF,
A., « L'élargissement du conseil de
sécurité : enjeux et perspectives »,
www.cairn.info/revue-relations
-internationales-2006-4-page-3.html
* 219 Ibidem
* 220 PIERRE G., VICTOIRE-YVES
G. et MARIE-RENEE M, le rêve d'un ordre mondial de la SDN à
l'ONU, Paris, imprimerie nationale, 1996, p.412, cité par
NOVOSSELOFF, A., « L'élargissement du conseil de
sécurité : enjeux et perspectives »,
www.cairn.info/revue-relations
-internationales-2006-4-page-3.html
* 221 KADONY, N.K.
op.cit., p.p. 67-68
* 222 LEWIN, A., l'ONU,
pour quoi faire ?, Paris, Gallimard, 1995, p.69