Paragraphe 3: Cadre opératoire : outils
d'analyse et stratégies de vérification des hypothèses
A- Outils d'analyse
Nous retenons dans le cadre de la présente étude
la période allant de 1979 à 2009. Cette période
relativement longue présente l'avantage de se prêter aux tests
économétriques et de nous rassurer la robustesse des
résultats à obtenir. Elle nous permet en outre de suivre
l'évolution des variables selon les différents régimes
qu'a connus le Bénin. L'estimation des modèles se fera par la
méthode des Moindres Carrés Ordinaires (MCO) à l'aide du
logiciel EVIEWS 3.1. Aussi, des tests de diagnostic et de
validation sont nécessaires avant l'interprétation des
résultats au seuil de 5%.
* Tests de diagnostic
Ø Tests de
stationnarité
Lorsqu'on utilise des données temporelles, il est
primordial qu'elles conservent une distribution constante dans le temps. Ce
concept de stationnarité doit être vérifié afin
d'éviter des régressions factices pour lesquelles les
résultats pourraient être « significatifs », alors
qu'ils ne le sont pas. Si une série est non stationnaire, la
différencier peut la convertir en série stationnaire.
Afin de vérifier la stationnarité des variables,
le test de Dickey-Fuller amélioré (ADF). Ce dernier
prend en compte une possible corrélation sérielle d'ordre
élevé dans les premières différences en utilisant
une correction non paramétrique, et il est souvent
considéré comme étant plus puissant que le test ADF,
surtout pour des échantillons de petite taille.
Pour le test ADF, chaque variable est régressée
sur une constante, une tendance déterministe linéaire, une
variable dépendante retardée et q retards des premières
différences:
Ln Xt = á +
ât + äln Xt-1 +
è1 (ln Xt-1 - ln
Xt-2) +...+èq (ln
Xt-q - ln Xt-q-1) + åt
Où Xt représente la variable qu'on
teste. Toutes les variables sont transformées en logarithme naturel.
Suivant une méthode conventionnelle, la longueur du retard q est
fixée à deux ans afin que les résidus åt soient des
bruits blancs. Sous l'hypothèse nulle H0 : ä = 1,
on est en présence d'une racine unitaire et sous l'hypothèse
alternative H1 : ä<1, á ? 0, â
? 0, on est en présence d'un processus stationnaire.
Ø Si ADF test statistic < critical value, alors on
accepte H0 au seuil de 5% et on dit que la série est non stationnaire
Ø Si ADF test statistic > critical value, alors on
rejette H0 au seuil de 5% et on dit que la série est stationnaire.
Ø Test de
cointégration
Un autre test à réaliser lorsqu'on travaille
avec des séries temporelles est celui de la cointégration. Le but
est de détecter si des variables possédant une racine unitaire,
ont une tendance stochastique commune. Si tel est le cas, il existe une
relation d'équilibre dans le long terme entre les variables; et la
combinaison linéaire de deux variables provenant de séries non
stationnaires est, quant à elle, stationnaire. Dans une telle situation,
la formulation en différence mène à une mauvaise
spécification du modèle et des termes de corrections d'erreurs
doivent être ajoutés.
Le test de cointégration sur les résidus
sera fait pour valider l'inexistence de relation de cointégration
entre les séries. Un test simple à utiliser est le test en deux
étapes de Engel et Granger (1987).
· 1ère
étape
Estimer la régression suivante :
Ln X1t = á1
+ á2 t +
á3 ln X2t +
á4 ln X3t +
á5 ln X4t +
ut
où Xit, i = 1, ..., 4, sont les variables
sous étude et ut est un bruit blanc. Il faut ensuite
récupérer les résidus ut.
· 2ième
étape
Tester avec ADF si ût a une racine unitaire
avec le modèle de régression suivant:
ût = äût-1
+ á1(ût-1 -
ût-2 ) + ...+
áq(ût-q -
ût-q-1 ) + åt
où åt est un bruit blanc et la
durée du retard fixé à deux (q = 2).
Ø Méthode d'estimation des
modèles
La méthode d'estimation que nous avons utilisée
est la méthode des Moindres Carrés Ordinaires (MCO).
L'estimation des modèles est faite avec le logiciel Eviews
3.1.
La validation économique est faite sur la base
des signes prévus. La validation statistique de la qualité
globale des modèles est appréciée par le coefficient
de détermination des modèles et par le test de Fisher.
L'analyse de la qualité globale du modèle s'effectue à
travers le coefficient de détermination du modèle
(R2). Ce coefficient explique la part de l'évolution de
la variable dépendante qui est expliquée par les variables
exogènes. Le test d'adéquation d'ensemble est fait
à travers le test de Fisher. Les hypothèses posées sont
les suivantes :
H0: á1 =
á2 =......= ák = 0, tous les coefficients
sont nuls ;
H1 : á1 ? 0, il existe au
moins un coefficient non nul ;
Avec k le nombre de paramètre estimé.
Si la statistique de Fischer calculé est
supérieure à la statistique de Fisher théorique
Fth (k-1, n-k), ou la Prob (F-stat) < 5%, on rejette
l'hypothèse nulle ; la qualité de la régression est bonne
au seuil de 5%. Dans le cas contraire, on accepte hypothèse nulle au
même seuil ; la qualité de la régression n'est pas
bonne.
La validation statistique de la qualité
individuelle des variables est appréciée par le test de
Student. Le test de Student pose comme hypothèses :
H0: ái = 0, le
coefficient i n'est pas significativement différent de zéro
H1 : ái ? 0, le coefficient
i est significativement différent de zéro
Si la statistique calculée de Student est
supérieure à la statistique théorique
t5%(n-k), ou la probabilité
calculée est inférieure à 5%, on rejette
l'hypothèse nulle, les variables sont donc statistiquement
significatives au seuil de 5%. Dans le cas contraire, on accepte
l'hypothèse nulle, les variables ne sont pas significatives au seuil de
5%.
Le test de Durbin et Watson (DW) ou celui de
Breusch Godfrey permettra la détection de
l'autocorrélation des erreurs.
Le test de White sera fait pour vérifier
l'hypothèse d'homoscédasticité. Ce test de White est
appliqué pour la détection de
l'hétéroscédasticité des erreurs.
Enfin, le test de Normalité des erreurs a
permis de valider les propriétés des moindres carrées
ordinaires. La statistique de Jarque-Bera suit sous l'hypothèse de
Normalité une loi de khi-deux à deux degrés de
liberté. Les hypothèses sont :
H0 : les données suivent une loi normale
H1: les données ne suivent pas une loi normale
On accepte au seuil de 5% l'hypothèse de
Normalité si la probabilité critique est
supérieure à 5%. On rejette au seuil de 5% l'hypothèse de
Normalité le cas contraire.
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