WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Impact de la dette extérieure sur la croissance économique au Bénin

( Télécharger le fichier original )
par Ismaà¯l GNONRONFIN
Université de Parakou - Maà®trise es sciences économiques 2010
  

Disponible en mode multipage

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

IMPACT DE LA DETTE EXTERIEURE SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE AU BENIN

AVRIL 2011

 


L'histoire nous enseigne que les Etats, exception faite du Japon, ont toujours eu recours à l'endettement pour financer leur développement économique. Au cours des années 1970 s'inscrivant dans cette logique, les pays en développement se sont endettés pour financer leurs investissements.

La crise financière découlant du mauvais emploi des ressources a conduit les Institutions de Bretton Woods (Fonds Monétaire International et Banque Mondiale) à soumettre les Pays en développement (PED) aux Programmes d'Ajustement Structurel (PAS). Ces PAS visaient à rééquilibrer la balance des paiements de ces pays afin de dégager des ressources nécessaires pour faire face au service de la dette. Contrairement aux résultats attendus, les PED ont assisté à l'aggravation de la pauvreté et des inégalités sociales.

En effet, cette crise financière a conduit à un fort relèvement des taux d'intérêt à court terme, ce qui du reste, a porté la charge des intérêts à des niveaux inattendus pour les pays prêteurs. Ce problème a été accentué par la forte appréciation du dollar sur le marché des changes. Cette situation a été à la base de l'augmentation substantielle de la valeur réelle du service de la dette, libellée en grande partie en dollar.

Par ailleurs, les prix des matières premières se sont effondrés, dégradant les termes d'échange de beaucoup de pays pauvres qui se sont retrouvés contraints d'emprunter pour rembourser. C'est le début d'une spirale infernale de l'endettement qui débouchera sur la crise de l'endettement à laquelle les pays africains n'ont pas échappé.

En dépit des efforts et des sacrifices consentis par ces pays, la dette ne cesse d'augmenter de manière inquiétante : la dette extérieure de l'Afrique a presque quadruplé entre 1980 et 1999 passant de 60 à 231 milliards de dollars alors qu'elle a remboursé dans la même période près de trois fois ce qu'elle devait au départ, ce qui peut être expliqué par une mauvaise politique de l'endettement public. Pendant les années 1990, cette situation décourageante pousse l'Afrique subsaharienne, à rembourser quatre fois plus le montant de son endettement que pour l'amélioration de ses budgets de santé et d'éducation réunis.

Face à cette situation, les Institutions Financières Internationales(IFI) ont lancé l'Initiative PPTE (Pays Pauvres Très Endettés) dont le but est de créer les conditions pour que les pays continuent de bénéficier de financements extérieurs pour leur développement sans accumulation d'arriérés. Ainsi, l'Initiative PPTE a pour objectif de rendre soutenable la dette des pays pauvres très endettés, dans une dynamique de redéploiement des dépenses publiques en faveur des secteurs sociaux, et de créer les conditions favorables à la croissance économique. L'objectif fondamental est de reconstituer la capacité productive des PED dans une logique de développement durable.

Au-delà de l'optimisme qu'inspire l'économie béninoise qui a renoué avec la croissance, à la faveur des réformes entreprises au cours des années 1990, on ne pourra arracher à la pauvreté une partie importante de sa population sans accélérer sa croissance. La difficulté pour l'économie béninoise à atteindre un taux de croissance d'au moins 7%, minimum nécessaire pour réduire la pauvreté, a amené les autorités à poser la problématique de l'accélération de la croissance. A cet effet, plusieurs facteurs ont été identifiés comme ne répondant pas aux exigences d'une croissance accélérée : la faible productivité des facteurs, le manque de crédibilité du système juridique, la mauvaise utilisation des ressources allouées à l'économie nationale, etc. Face au déséquilibre observé, le Bénin s'est tourné vers les Partenaires Techniques et Financiers pour suppléer au déficit des ressources internes.

Mais aujourd'hui, on se demande si la vertu dévolue au financement extérieur peut profiter à l'économie béninoise, tant les ratios d'endettement connaissent des niveaux élevés. Bon nombre de travaux ont abouti à la nécessité d'alléger la dette extérieure du Bénin, ceci est une condition non négligeable pour un décollage économique. C'est donc pour apporter un éclairage à ce sujet que nous avons choisi de réfléchir sur le thème : "Impact de la dette extérieure sur la croissance économique ", et particulièrement sur le cas du Bénin.

Eu égard à tout ce qui précède, notre étude s'articulera autour de trois (03) chapitres :

Le premier chapitre présentera le cadre méthodologique et la revue de littérature. Quant au deuxième, il sera entièrement consacré à l'étude de la dette extérieure au Bénin. Enfin, le troisième et dernier chapitre présentera d'une part l'analyse de l'élaboration d'un modèle économétrique de l'impact de la dette extérieure sur la croissance économique, avant d'aboutir d'autre part aux recommandations d'une bonne politique économique qui en découlent.

CHAPITRE I :

Dans ce premier chapitre, il s'agira pour nous de présenter d'abord le cadre conceptuel de l'étude et de définir ensuite les repères théoriques de notre recherche.

Section I : Le cadre conceptuel de l'étude

Dans cette section, nous présenterons la problématique, les objectifs et hypothèses et la revue de littérature.

Paragraphe 1 : Problématique et intérêt de l'étude

A- Problématique

Au cours des trente dernières années, les pays en développement (PED) ont bénéficié de prêts considérables devant permettre leur développement économique. Au regard des différents ratios de l'endettement, un constat s'impose. Pour nombre de ces économies, le service de la dette est non seulement un frein pour l'atteinte des objectifs économiques mais également un facteur qui dépend du management du pays. Cette situation est à la solde de la crise de l'endettement. Cette crise qui a commencé dans les années 1980, a mis nombre des PED dont le Bénin en cessation de paiement et a nécessité l'intervention des IFI, notamment le Fonds Monétaire International (FMI) et la Banque Mondiale.

Dans ce cadre, il a été mis en oeuvre par ces institutions l'initiative `'Pays Pauvres Très Endettés`' (PPTE) pour offrir l'opportunité d'un nouveau départ aux pays confrontés à un lourd endettement. Dans ce contexte, il s'agit de prendre en compte les ratios de l'endettement respectant les normes imposées. Ces normes permettent d'établir ou non la soutenabilité de la dette des pays pauvres et leur solvabilité.

L'encours de la dette totale sur le PIB comme un des ratios caractéristiques de la dette extérieure au Bénin, est passé de 79,15% en 1990 à 82,64% en 1994 pour retomber à 19,2% en 2007 (comme l'indique le graphique n°1 à la page suivante).

Graphique n°1 : Evolution de l'encours/PIB (en pourcentage)

Source : DDP / CAA, 2008

Il apparaît avec l'initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE) que ce ratio se situe en dessous de 50% depuis 2002.

De la lecture de la figure, il découle que l'emprunt extérieur a un effet positif sur la croissance jusqu'à un certain seuil; au-delà duquel son effet devient négatif. Ainsi avant ce seuil estimé à environ 50%, les ressources du pays lui permettaient de rembourser convenablement sa dette dans les meilleures conditions; mais en deçà du seuil, l'endettement devient excessif et le pays se trouve face à la difficulté de remboursement de sa dette.

En outre, le service de la dette rapporté aux exportations au Bénin a connu sensiblement la même évolution que l'encours de la dette passant de 31,19% en 1990 à 22,55% en 1994, puis 4,5% en 2007 (Graphique n°2).

Graphique n°2 : Evolution du service de la dette/exportations (en pourcentage)

Source : DDP / CAA, 2008

Ces ratios indiquent que la capacité d'investissement du Bénin est réduite et cette situation accroît sa dépendance à l'égard des financements extérieurs.

A la suite de l'accumulation des créances extérieures d'un grand nombre de pays à faible revenu tout au long des années 70 et 80, la conjugaison du faible niveau de croissance, de prix des produits de base en baisse et d'autres chocs économiques ont abouti à ce que le fardeau de la dette atteigne, pour beaucoup de pays, des niveaux insoutenables. La mise en oeuvre d'une telle initiative de réduction de la dette des pays pauvres très endettés (PPTE) par le Fonds Monétaire International (FMI) et la Banque mondiale amène à porter une attention particulière sur la question de la dette des PED ainsi que la notion de la soutenabilité. Le programme de réduction de la dette des pays les plus pauvres adopté en 1996 repose sur l'évaluation de la soutenabilité de la dette de ces pays. Seuls les pays dont la dette est « insoutenable » pourront bénéficier des mesures prévues à cet effet. Cette initiative en faveur des PPTE vise à leur apporter une assistance se rapportant à la mise en place de politiques économiques d'ajustement et quelques critères de performance. Cela permet aux pays éligibles de bénéficier d'un allégement de l'ordre de 80% de la valeur actualisée nette (VAN) de la dette multilatérale, et ainsi de ramener la dette à un niveau soutenable.

Selon cette initiative, les ressources qui devraient normalement être remboursées au titre du service de la dette, doivent être utilisées par les pays éligibles pour financer la relance de la croissance économique et l'éradication de la pauvreté. On pourrait cependant dire que le lien entre endettement et croissance n'est pas univoque. Les revenus tirés de la croissance permettent le désendettement, mais peuvent susciter aussi de nouveaux emprunts. Ce cercle vertueux peut cependant devenir vicieux lorsque l'endettement est excessif.

En effet, les allègements de dette obtenus par le Bénin à l'occasion des programmes d'ajustement structurels (PAS), conjugués à l'amélioration de la situation économique ont favorisé une réduction du service de la dette, ce qui a permis d'obtenir des ratios contenus dans les limites fixées.

Comment la dette extérieure affecte la croissance économique du Bénin ? Telle est la question fondamentale à laquelle le présent travail se propose de répondre. De cette question centrale découlent d'autres plus spécifiques :

° Quels sont les facteurs significatifs de l'endettement extérieur des pays pauvres très endettés et particulièrement du Bénin ?

° Quelles sont les conséquences de l'endettement excessif et l'accumulation des arriérés de paiement sur la crédibilité de l'Etat ?

Telles sont les interrogations auxquelles nous serons amenés à réfléchir pour cerner la problématique et les contours de la question de l'impact de la dette extérieure du Bénin sur la croissance économique, grâce à différents instruments offerts par les théories de l'endettement, en n'occultant pas le caractère essentiellement public de la dette.

B - Intérêt de l'étude

Les interrogations ci-dessus énumérées sont essentielles tant il est vrai que pour être efficace, toute politique de correction d'un déséquilibre doit bénéficier des renseignements sur ses avantages et ses inconvénients. Ces derniers constituent les préoccupations autour desquelles est bâtie la présente étude. Ils permettront de valider ou non au plan empirique, les différentes constructions théoriques quant à la relation dette extérieure et croissance économique au Bénin.

Par ailleurs, cette étude permet de tester, de présenter et de comparer un éventail d'explications rompant ainsi avec des approches beaucoup plus restrictives.

Ainsi, cette étude se veut opérationnelle en ce sens qu'elle fournit des éléments d'analyses empiriques propres à renforcer les bases décisionnelles des autorités compétentes en la matière au Bénin.

Paragraphe 2 : Objectifs et hypothèses de recherche

Cette étude comme tout travail scientifique repose sur un certain nombre d'objectifs et d'hypothèses.

A- Objectifs

L'objectif général du présent travail est de faire une analyse empirique des effets de la dette extérieure du Bénin et d'étudier son impact sur la croissance économique. Il s'agira d'évaluer la soutenabilité de la dette extérieure du Bénin, en s'appuyant sur divers modèles de la théorie d'endettement. L'objectif général se décline en deux objectifs spécifiques :

- Identifier les facteurs déterminant l'endettement extérieur au Bénin ;

- Analyser l'influence de la dette extérieure sur la croissance économique au Bénin.

B- Hypothèses

Au regard des objectifs ci-dessus énoncés, les hypothèses ci-après sont formulées :

H1 : Le déficit budgétaire est le principal déterminant de la dette extérieure du Bénin.

H2 : La dette extérieure a un effet positif sur la croissance économique.

Paragraphe 3 : Revue de littérature : Aspects théoriques et empiriques de la relation dette extérieure et croissance économique

La question de la relation entre dette extérieure et croissance économique a fait l'objet d'études aussi bien théoriques qu'empiriques. Dans le cadre de la présente revue de littérature, nous distinguons les travaux théoriques de ceux empiriques.

A- Approches théoriques

Dans cette partie, il sera question de clarifier les différents concepts liés à l'endettement ainsi que les théories qui le sous-tendent.

1- Clarification de quelques concepts

a- Dette extérieure

L'endettement extérieur d'un pays est une transaction économique naturelle, qui permet aux agents économiques nationaux et étrangers de procéder à des arbitrages inter temporels mutuellement avantageux, qu'ils n'auraient pas pu réaliser dans une économie fermée. Pour être naturel et favorable à l'efficacité du système économique, les flux de capitaux peuvent néanmoins déboucher sur des situations de crise d'endettement, et on considère souvent que la dette extérieure crée autant de problèmes qu'elle n'en résout. C'est à dire, on entend par endettement l'ensemble des concours demandés par un gouvernement auprès des partenaires (bilatéraux, multilatéraux, institutions financières, marchés financiers, etc.) pour financer les actions de développement qui n'ont pu être prises en charge par le budget national. C'est le montant total des dettes contractées chaque année qui accroît l'endettement, augmente à cause de nouvelles dettes et diminue parce que les dettes antérieures sont remboursées. A ne pas confondre endettement et déficit (ou besoin de financement). Le déficit annuel est à l'origine de la variation annuelle de l'endettement. Aussi, la dette extérieure est le plus souvent remboursée en devises étrangères.

b- Croissance économique

La croissance économique est l'élément principal poursuivi par tout pays dans le temps et dans l'espace. C'est un indicateur visé par les responsables de la politique économique.

Pour une entreprise, la croissance économique est l'augmentation durable de ces actifs financiers. Elle est d'origine interne par des intégrations des ressources au capital social ; par autofinancement de ces investissements. Elle peut être d'origine externe par l'emprunt, l'émission de nouvelles actions.

En d'autres termes, la croissance économique renvoie à l'augmentation prolongée sur une longue période des agrégats économiques tels que le Produit Intérieur Brut (PIB), le Revenu National (RN), le Produit National Brut (PNB) ou éventuellement le PIB ou le PNB par tête d'habitant. C'est une notion quantitative qui se distingue de la notion du développement qui désigne l'ensemble des changements intervenant dans les structures mentales, les habitudes sociales et les institutions d'une population. Cet ensemble de changements conduit à augmenter la production et donc la richesse et sa prolongation sur une longue période. Notons qu'il existe d'innombrables détails par rapport à la définition de la croissance économique.

2- Conceptions théoriques

Pour les keynésiens, l'endettement en général n'entraîne pas de coût ni pour les générations présentes et ni pour les générations futures du fait des investissements nouveaux qu'il génère. Le modèle de l'endettement de l'Etat dans la théorie keynésienne tire ses fondements dans la demande globale et les effets multiplicateur et accélérateur, caractéristiques fondamentales de cette théorie. Dans cette approche, l'endettement favorisant la relance de la demande entraîne par l'effet accélérateur une augmentation plus que proportionnelle de l'investissement, qui provoque à son tour une hausse de la production. Le déficit budgétaire, qui conduit par ses flux successifs à augmenter le stock de dette produit l'expansion du cycle économique par la demande et l'investissement autonome. Le déficit auquel correspond l'emprunt stimule la demande et permet d'alléger le coût de son remboursement. Cet argument reste plausible tant que le sous-emploi des ressources productives existe, selon la thèse keynésienne.

Au contraire d'un endettement public qui favorise l'accumulation du capital et la consommation des générations futures ou présentes, les classiques assimilent l'endettement à l'impôt futur et imputent à l'Etat une connotation négative. Selon Ricardo (1817), les citoyens voient dans l'emprunt un impôt différé dans le temps et se comportent comme s'ils sont contraints de payer un impôt ultérieurement pour rembourser cet emprunt quel que soit le décalage intergénérationnel. En d'autres termes, le comportement des agents économiques est guidé par une anticipation à la hausse des impôts. Toutefois, une réserve peut être introduite selon la nature ou la qualité des dépenses (dépenses de transfert ou d'investissement) financées par l'emprunt.

Barro R. (1989) montre qu'une politique de déficit budgétaire financé par l'emprunt reste sans effet sur l'activité économique dans la mesure où les agents ne sont pas victimes de l'illusion fiscale. Ces agents anticipent alors une hausse des impôts destinés à rembourser l'emprunt en constituant une épargne d'un montant équivalent à l'endettement public (Théorème d'équivalence ou de Barro-Ricardo). Dittus P. (1989) met l'accent sur la relation théorique entre la pression fiscale et le remboursement de la dette. Il existe au moins des coûts associés aussi bien à l'endettement qu'à sa résorption. Tandis que V. Hayek (1989) dénonce l'endettement comme étant une croissance artificielle, fondée sur un investissement supérieur à l'effort d'épargne de la nation et provoquant ajustement par l'inflation. Ainsi, tous les efforts expansionnistes de l'endettement sur le court terme semblent devoir s'inverser et entraîner à terme un renversement du cycle ouvrant une phase de lourde récession.

B - Analyse empirique sur l'endettement et la croissance économique

Les études recensées en rapport avec le thème ne sont pas nombreuses. En effet, le lien entre le degré d'endettement et certaines variables macro-économiques a fait l'objet de recherches économétriques, bien que la plus part d'entre elles ne traitent pas spécifiquement le cas du Bénin.

La plupart des modélisations des facteurs déterminants de la croissance présupposent que le niveau de la dette influe sur la croissance à la fois directement (en dissuadant les gouvernants d'entreprendre des réformes structurelles) et indirectement (en décourageant l'investissement). Mais relativement peu d'études économétriques ont évalué l'impact direct du stock de la dette sur l'investissement dans les pays à faible revenu.

Certaines études faites par Krugman (1988), Sachs (1989), Froot (1989) et Calvo (1989) ont montré que l'accumulation de la dette et son service constituent une taxe sur la production future et découragent l'investissement par l'effet d'éviction. Les travaux d'Eichengreen B. et de Portes R. (1986) se sont intéressés à l'identification des déterminants du stock de la dette d'une trentaine de pays à un moment donné de leur économie. En effet, l'endettement excessif et le défaut de paiement tendent à réduire le taux de croissance réelle et la crédibilité de l'Etat. Aussi, Claessens (1990), Warner (1992) et surtout Borensztein (1990) ont-ils identifié le service de la dette comme étant un déterminant qui influence négativement l'endettement extérieur à travers des modèles économétriques. Borensztein a conclu par une étude économétrique sur les données de la dette des Philippines que l'encours et le ratio du service de la dette/exportations ont globalement un effet inverse sur la formation du capital privé et incitent l'endettement du pays.

Par ailleurs, peu d'études donnent une idée claire du niveau du ratio de la dette au PIB à partir duquel l'impact du surendettement se fait sentir.

Par contre, une étude de 2002 portant sur 93 pays en développement durant la période 1969-1998 de Pattillo C., Poirson H. et Ricci L. confirme solidement l'hypothèse d'une relation entre l'encours de la dette extérieure et la croissance. Les auteurs constatent que l'incidence de la dette extérieure sur la croissance du PIB par habitant commence à être négative à partir du moment où la valeur actuelle nette (VAN) de la dette dépasse 160-170 % des exportations et 35-40 % du PIB. Leurs simulations suggèrent que le doublement du niveau de la dette ralentit la croissance annuelle par habitant d'environ 1/2 à 1 point de pourcentage.

Dans une étude complémentaire de 2004, Patillo et ses collègues ont appliqué un modèle de comptabilisation de la croissance à un groupe de 61 pays en développement durant la période 1969-1998 et constaté que le doublement du niveau moyen de leur dette extérieure a pour effet de réduire de près d'un point la croissance tant du capital physique par habitant que de la productivité totale des facteurs. En d'autres termes, si l'encours de la dette est élevé, il pèse sur la croissance en ralentissant aussi bien l'accumulation de capital que la progression de la productivité totale des facteurs.

En théorie, le service de la dette extérieure (qui comprend les intérêts et le remboursement du principal) -- par opposition à l'encours de la dette -- peut en outre influer sur la croissance en évinçant les investissements privés ou en modifiant la composition des dépenses publiques. L'augmentation des charges d'intérêts peut accroître le déficit budgétaire du pays et réduire ainsi l'épargne publique. Cela peut, par ricochet, entraîner soit une hausse des taux d'intérêt, soit l'éviction des investissements privés, freinant ainsi la croissance économique. Par ailleurs, l'accroissement du service de la dette peut avoir un effet négatif sur la croissance en réduisant le montant des ressources publiques disponibles pour les infrastructures et la formation du capital humain.

En fait, selon Oxfam International (2001), la charge élevée du service de la dette est l'un des principaux obstacles à la satisfaction des besoins humains de base dans les pays en développement. Mais relativement peu d'études empiriques ont testé ces hypothèses en évaluant l'effet du service de la dette sur l'investissement privé ou sur la composition des dépenses publiques, et les données empiriques à cet égard ne sont pas concluantes.

Le plus connu des travaux est celui réalisé par l'auteur Ojo O. K. (1989) qui par une approche économétrique montre que le rapport de l'encours de la dette/PIB d'une trentaine de pays africains durant la période de 1976 à 1984 est déterminé par : la variation des exportations (X), au rapport des importations/PIB, la population (Pop) et au taux de croissance du PIB (Y). Les résultats statistiques lui permettent de conclure que le rapport de l'encours de la dette/PIB est lié négativement à la variation des exportations, au taux de croissance du PIB et positivement au rapport de l'importations/PIB, et à la croissance de la population (Pop).

Quant à N'Diaye L. (1993), il fait une modélisation de l'endettement pour le Sénégal. Il montre que l'endettement s'explique positivement par le stock de dette antérieure et négativement par le niveau de déficit de la balance courante. Aussi, l'appréciation du taux de change moyen CFA/US diminue le service de la dette. Considérant la quasi-inexistence de réserves au Sénégal, l'équation essaie d'expliquer les mouvements monétaires composés du compte d'opération, du tirage sur le FMI et de la contribution des banques primaires au financement de la balance des paiements. Il trouve que malgré la faiblesse du coefficient de corrélation, cette explication des mouvements monétaires par le compte courant et les investissements directs nets peut être retenue. Au regard de ce résultat et de l'évolution de l'encours de la dette en rapport avec le compte courant, il est difficile de justifier le niveau d'endettement du Sénégal par la recherche d'un équilibre des grandeurs macro-économiques. C'est dire que le Sénégal ne s'endette ni pour équilibrer sa balance courante ni pour accroître ses investissements, car le modèle montre que l'impact du stock de dette sur ces derniers est très faible. Il estime en outre que l'explication des mouvements monétaires (compte d'opération) par le solde de la balance des paiements courants et les investissements nets directs, n'est pas satisfaisante du point de vue des résultats statistiques.

AJAYI S. Ibi (1991) analyse l'impact des facteurs extérieurs et intérieurs de l'endettement du Nigeria. En effet, il choisit comme déterminants du ratio dette/ exportations les variables suivantes : les termes de l'échange, le taux de croissance du revenu des pays industrialisés, le taux d'intérêt réel, le ratio déficit budgétaire/PIB et le trend. Il affirme qu'on doit s'attendre à ce qu'une aggravation des déficits budgétaires accroisse le ratio dette/exportation.

Par ailleurs Coulibaly M. et al (2001) dans une étude réalisée sur l'endettement du Mali ont montré que les indicateurs statistiques tels que le taux d'intérêt, le financement des importations, surtout de biens de consommation courante, et le processus cumulatif de l'endettement ont un effet positif sur le niveau d'endettement du Mali.

Aussi, d'autres auteurs ont identifié le service de la dette comme étant un déterminant qui influence positivement l'endettement extérieur à travers des modèles économétriques [Claessens (1990), Warner (1992) et surtout de Borensztein (1990)]. Borensztein a conclu par une étude économétrique sur les données de la dette des Philippines que l'encours et le ratio du service des dette/exportations ont globalement un effet inverse sur la formation du capital privé et incitent l'endettement du pays.

Section II : Méthodologie de la recherche

Paragraphe 1 : Spécification du modèle : choix et signes attendus des variables

A- Le modèle conceptuel

D'une manière générale, les modèles habituels utilisés dans l'estimation de la relation dette extérieure et croissance économique reposent sur les études empiriques consacrées aux déterminants de la croissance.

Dans la littérature, la plupart des auteurs qui se sont penchés sur les déterminants de la dette extérieure publique ont utilisé des méthodes économétriques notamment Ojo (1989), N'Diaye (1993), Rougier (1994), Cohen (1996) etc. Certains ont recouru à d'autres approches; ainsi, il n'y a pas de théories qui se seraient imposées au fil des recherches, mais un ensemble d'hypothèses qu'il convient d'affiner et de tester.

v Modèle théorique

Les liens entre le degré d'endettement et certaines variables macro-économiques ont fait l'objet de recherches économétriques. Nous retenons le modèle théorique estimé dans l'article d'Ojo (1989) sur la dette d'une trentaine de pays africains durant la période 1976-1984.

Le modèle théorique se présente comme suit :

LDTpib = á0 + á1 LVE + á2 LMpib + á3 Txpopu + á4 Txpib + çt

Avec :

DTpib = Le rapport de l'encours de la dette sur le PIB

LVE = Variation des exportations

Mpib = Rapport des importations sur le PIB

Txpopu = Le taux de croissance de la population

Txpib = Le taux de croissance du PIB

çt est le terme aléatoire, á0 est la constante, á1, á2, á3 et á4 sont les coefficients des variables explicatives.

Compte tenu du caractère spécifique de l'endettement du Bénin, ce modèle théorique parait très simple pour notre étude. A cet effet nous avons formulé un modèle empirique en apportant quelques modifications au modèle théorique d'Ojo (1989).

B- Variables d'intérêt pour l'étude et modèle opératoire

1- Le modèle opératoire

Le modèle d'Ojo (1989) nous permettra d'étayer la spécificité de l'endettement du Bénin. Pour être en cohérence avec les hypothèses de l'étude, nous avons apporté quelques modifications au modèle d'Ojo, ce qui nous conduit à un modèle beaucoup plus détaillé. Nous choisissons l'encours de la dette sur le PIB (DTpib) comme variable expliquée.

Supposons (Y) les variables explicatives pour la variable dépendante DTpib. L'équation empirique se présente comme suit :

DTpib = f (y, ç) avec ç le terme d'erreurs.

Le choix des variables du modèle prend en compte les réalités politiques, économiques et financières du pays. Aussi convient-il de souligner que la transformation logarithmique de certaines variables répond à un double souci. D'abord, il s'agit d'éviter les problèmes liés aux effets de grandeur, de faciliter les interprétations avec les élasticités entre les variables explicatives (Bourbonnais, 1998). Dans le souci de simplifier le nombre de variables afin de les coller aux réalités économiques et suite à l'indisponibilité de ces variables, la forme fonctionnelle retenue est la suivante :

LDTpibt = á0 + á1LSdexpt + á2LTcht + á3LVTEt + á4 LTdbt + á5LTinvpt + á6LTCROISt + á7OUVCt + çt

2- Définitions des variables et hypothèses sur les signes de ces variables

. LDTPIB : est la variable dépendante et désigne l'encours de la dette en pourcentage du PIB en logarithme.

· LTCROIS désigne le taux de croissance et détermine l'évolution quantitative du développement économique en terme réel. Le signe attendu est négatif.

· LVTE : les termes de l'échange donne l'évolution de la valeur relative des exportations par rapport aux importations en logarithme. La dégradation de cette variable agit positivement sur la variable dépendante. Le signe attendu est positif.

· LTdb : taux du déficit budgétaire de l'administration centrale en logarithme. Le déficit budgétaire est inclus pour voir l'impact des politiques du gouvernement et du budget sur la croissance économique. Le signe attendu est positif.

· LTinvp : taux d'investissement public en logarithme. Ce taux d'investissement reflète l'impact du facteur capital humain et capital physique dans le processus de production. Le signe attendu est positif.

· OUVC : L'indicateur de l'ouverture commerciale avec un signe positif est introduit pour stimuler la productivité à travers les transferts des connaissances et des bénéfices efficients.

. LTch : Le taux de change US $ par rapport au F CFA en logarithme. La variation de ce taux à un effet positif sur le niveau de la dette. Le signe attendu est positif.

. LSdexp : le service de la dette par rapport aux exportations en logarithme. On considère que, si le ratio augmente, cela a un effet positif sur la variable dépendante. Donc le signe attendu est positif.

. çt représente les perturbations aléatoires et suit une loi normale de moyenne nulle et de variance constante.

Paragraphe 2: Outils de collecte et limites des données

A- Outils de collecte

Nous utiliserons les données secondaires annuelles issues des Institutions internationales (FMI et Banque Mondiale), régionales (UEMOA et BCEAO) et nationales (la Direction Nationale de la Dette Publique, Ministère de l'Economie et des Finances, Direction Nationale du Budget et Direction Nationale de la Statistique et de l'Informatique) qui seront mobilisées pour construire une base de données. Il s'agira ainsi des séries chronologiques qui couvrent la période 1979-2009, pour tenir compte de la disponibilité des données afin de couvrir un nombre suffisant d'années et aussi respecter les exigences statistiques en la matière.

B- Limites de données

Les limites que nous reconnaissons à nos chiffres s'attachent à l'origine diverse des informations sur une même variable. Nous avons été confrontés dans notre recherche documentaire à la rareté des ouvrages traitant spécifiquement les impacts de la dette extérieure sur la croissance économique. Il nous a été impossible de tirer d'une même source de données des chiffres sur une même variable pendant la période de 1979-2009. Ce qui nous a conduit à compiler alors les informations sur une même variable à partir de sources diverses.

Paragraphe 3: Cadre opératoire : outils d'analyse et stratégies de vérification des hypothèses

A- Outils d'analyse

Nous retenons dans le cadre de la présente étude la période allant de 1979 à 2009. Cette période relativement longue présente l'avantage de se prêter aux tests économétriques et de nous rassurer la robustesse des résultats à obtenir. Elle nous permet en outre de suivre l'évolution des variables selon les différents régimes qu'a connus le Bénin. L'estimation des modèles se fera par la méthode des Moindres Carrés Ordinaires (MCO) à l'aide du logiciel EVIEWS 3.1. Aussi, des tests de diagnostic et de validation sont nécessaires avant l'interprétation des résultats au seuil de 5%.

* Tests de diagnostic

Ø Tests de stationnarité

Lorsqu'on utilise des données temporelles, il est primordial qu'elles conservent une distribution constante dans le temps. Ce concept de stationnarité doit être vérifié afin d'éviter des régressions factices pour lesquelles les résultats pourraient être « significatifs », alors qu'ils ne le sont pas. Si une série est non stationnaire, la différencier peut la convertir en série stationnaire.

Afin de vérifier la stationnarité des variables, le test de Dickey-Fuller amélioré (ADF). Ce dernier prend en compte une possible corrélation sérielle d'ordre élevé dans les premières différences en utilisant une correction non paramétrique, et il est souvent considéré comme étant plus puissant que le test ADF, surtout pour des échantillons de petite taille.

Pour le test ADF, chaque variable est régressée sur une constante, une tendance déterministe linéaire, une variable dépendante retardée et q retards des premières différences:

Ln Xt = á + ât + äln Xt-1 + è1 (ln Xt-1 - ln Xt-2) +...+èq (ln Xt-q - ln Xt-q-1) + åt

Où Xt représente la variable qu'on teste. Toutes les variables sont transformées en logarithme naturel. Suivant une méthode conventionnelle, la longueur du retard q est fixée à deux ans afin que les résidus åt soient des bruits blancs. Sous l'hypothèse nulle H0 : ä = 1, on est en présence d'une racine unitaire et sous l'hypothèse alternative H1 : ä<1, á ? 0, â ? 0, on est en présence d'un processus stationnaire.

Ø Si ADF test statistic < critical value, alors on accepte H0 au seuil de 5% et on dit que la série est non stationnaire

Ø Si ADF test statistic > critical value, alors on rejette H0 au seuil de 5% et on dit que la série est stationnaire.

Ø Test de cointégration

Un autre test à réaliser lorsqu'on travaille avec des séries temporelles est celui de la cointégration. Le but est de détecter si des variables possédant une racine unitaire, ont une tendance stochastique commune. Si tel est le cas, il existe une relation d'équilibre dans le long terme entre les variables; et la combinaison linéaire de deux variables provenant de séries non stationnaires est, quant à elle, stationnaire. Dans une telle situation, la formulation en différence mène à une mauvaise spécification du modèle et des termes de corrections d'erreurs doivent être ajoutés.

Le test de cointégration sur les résidus sera fait pour valider l'inexistence de relation de cointégration entre les séries. Un test simple à utiliser est le test en deux étapes de Engel et Granger (1987).

· 1ère étape

Estimer la régression suivante :

Ln X1t = á1 + á2 t + á3 ln X2t + á4 ln X3t + á5 ln X4t + ut

où Xit, i = 1, ..., 4, sont les variables sous étude et ut est un bruit blanc. Il faut ensuite récupérer les résidus ut.

· 2ième étape

Tester avec ADF si ût a une racine unitaire avec le modèle de régression suivant:

ût = äût-1 + á1t-1 - ût-2 ) + ...+ áqt-q - ût-q-1 ) + åt

où åt est un bruit blanc et la durée du retard fixé à deux (q = 2).

Ø Méthode d'estimation des modèles

La méthode d'estimation que nous avons utilisée est la méthode des Moindres Carrés Ordinaires (MCO). L'estimation des modèles est faite avec le logiciel Eviews 3.1.

La validation économique est faite sur la base des signes prévus. La validation statistique de la qualité globale des modèles est appréciée par le coefficient de détermination des modèles et par le test de Fisher. L'analyse de la qualité globale du modèle s'effectue à travers le coefficient de détermination du modèle (R2). Ce coefficient explique la part de l'évolution de la variable dépendante qui est expliquée par les variables exogènes. Le test d'adéquation d'ensemble est fait à travers le test de Fisher. Les hypothèses posées sont les suivantes :

H0: á1 = á2 =......= ák = 0, tous les coefficients sont nuls ;

H1 : á1 ? 0, il existe au moins un coefficient non nul ;

Avec k le nombre de paramètre estimé.

Si la statistique de Fischer calculé est supérieure à la statistique de Fisher théorique Fth (k-1, n-k), ou la Prob (F-stat) < 5%, on rejette l'hypothèse nulle ; la qualité de la régression est bonne au seuil de 5%. Dans le cas contraire, on accepte hypothèse nulle au même seuil ; la qualité de la régression n'est pas bonne.

La validation statistique de la qualité individuelle des variables est appréciée par le test de Student. Le test de Student pose comme hypothèses :

H0: ái = 0, le coefficient i n'est pas significativement différent de zéro

H1 : ái ? 0, le coefficient i est significativement différent de zéro

Si la statistique calculée de Student est supérieure à la statistique théorique t5%(n-k), ou la probabilité calculée est inférieure à 5%, on rejette l'hypothèse nulle, les variables sont donc statistiquement significatives au seuil de 5%. Dans le cas contraire, on accepte l'hypothèse nulle, les variables ne sont pas significatives au seuil de 5%.

Le test de Durbin et Watson (DW) ou celui de Breusch Godfrey permettra la détection de l'autocorrélation des erreurs.

Le test de White sera fait pour vérifier l'hypothèse d'homoscédasticité. Ce test de White est appliqué pour la détection de l'hétéroscédasticité des erreurs.

Enfin, le test de Normalité des erreurs a permis de valider les propriétés des moindres carrées ordinaires. La statistique de Jarque-Bera suit sous l'hypothèse de Normalité une loi de khi-deux à deux degrés de liberté. Les hypothèses sont :

H0 : les données suivent une loi normale

H1: les données ne suivent pas une loi normale

On accepte au seuil de 5% l'hypothèse de Normalité si la probabilité critique est supérieure à 5%. On rejette au seuil de 5% l'hypothèse de Normalité le cas contraire.

B- Stratégie de vérification des hypothèses

* Pour la validation de l'hypothèse n°1 selon laquelle le taux du déficit budgétaire est le principal déterminant de l'endettement extérieur, nous utiliserons le test de causalité de GRANGER. Ce test passera par la vérification des hypothèses suivantes :

H: Le taux du déficit budgétaire n'explique pas l'encours de la dette

H: Le taux du déficit budgétaire explique l'encours de la dette

Pour y procéder, nous allons comparer la probabilité critique à 5%.

- Si la probabilité est supérieure à 5% alors on rejette l'hypothèse H1 au profit de H0.

- Si la probabilité est inférieure à 5%, on accepte H1.

* Pour la validation de l'hypothèse n°2 selon laquelle la dette extérieure a un effet positif sur la croissance économique au Bénin, nous allons vérifier les hypothèses suivantes :

H: La dette extérieure a un effet positif sur la croissance économique.

H: la dette extérieure n'a pas un effet positif sur la croissance économique.

- Si le coefficient du taux de croissance á6>0 alors on accepte l'hypothèse H0.

- Si le coefficient du taux de croissance á6<0 alors on accepte l'hypothèse H1.

CHAPITRE II :

A travers le premier chapitre nous avons défini les repères théoriques qui guideront notre étude. Dans le présent chapitre, il sera question de faire une étude générale de la dette extérieure du Bénin.

Section I : Situation de la dette extérieure du Bénin

Dans cette section, il sera question de présenter une rétrospective sur la dette extérieure, son évolution au Bénin et son effet sur quelques agrégats.

Paragraphe 1 : Rétrospective sur la dette extérieure au Bénin

A- Rappel historique

L'endettement des pays du tiers-monde a véritablement commencé à partir du début des années 70. Ces pays ont été encouragés à venir consentir des prêts car la conjoncture était favorable en cette période. De plus, ils étaient perçus comme de bons débiteurs qui pouvaient honorer régulièrement leurs engagements vis-à-vis des différents créanciers car ils avaient des richesses naturelles exploitables.

Ainsi, il y a eu augmentation des prêts à des taux d'intérêts faibles consentis par :

- Les banques privées du Nord qui, pour rémunérer les masses d'Eurodollars et de Pétrodollars qui affluaient chez elles, les prêtent aux pays du Sud à des taux très bas. Certains pays (surtout en Amérique Latine) sont encouragés à s'endetter car leurs revenus d'exportations croissaient et ils pouvaient rembourser.

- Les gouvernements du Nord qui distribuaient ainsi du pouvoir d'achat aux pays du Sud afin que ceux-ci leur achètent biens d'équipement, céréales, services, technologies...

B- Les causes de l'endettement extérieur des PED

Les raisons pour lesquelles les PED se sont endettés sont multiples et variables d'un sous-continent à un autre. Nous essayerons de relever les causes principales communes aux pays avant d'aborder les causes spécifiques au Bénin.

L'endettement extérieur est la conséquence d'un déficit de la balance extérieure, plus précisément la balance des transactions courantes (les paiements courants en direction de l'étranger sont supérieurs à ceux reçus de l'étranger). Ce déficit peut être financé temporairement par les réserves du pays, ou de liquidités internationales (les devises que le pays détient). Mais naturellement ces réserves sont limitées et seront vite épuisées, et un déficit répété sur plusieurs années donnera nécessairement lieu à un endettement externe, car il devra être financé par le crédit, les prêts étrangers. Or, la plupart des pays du tiers-monde connaissent depuis longtemps une situation de déficit de leurs comptes extérieurs. Ils accumulent ainsi une dette externe.

Au début des années 1980, notamment durant la période 1980-1983, les termes de l'échange des PED ont connu une forte détérioration. Ces pays exportent majoritairement des matières premières minières ou agricoles, et importent des produits manufacturés. Accroître la productivité pour eux revient à produire davantage de matières premières, donc leur offre s'accroît. Au contraire dans les pays industriels, la productivité consiste à produire les biens manufacturés avec moins de matières premières (par exemple, des voitures avec moins d'acier et consommant moins d'énergie); ce qui a pour effet de diminuer la demande. L'effet conjugué de ces deux phénomènes se traduit immanquablement par une baisse des prix des produits de base qui procurent l'essentiel des recettes d'exportation des PED.

Le choc pétrolier de 1973 a également favorisé l'endettement. Les pays exportateurs de pétrole ne pouvant consommer sous forme d'importations les recettes qui affluaient, effectuèrent des placements auprès des banques occidentales, notamment américaines. Ces montants énormes de pétrodollars furent placés dans les PED. En 5 ans (1975-1980), la dette du tiers-monde croît de 300% (de 250 à 750 millions de dollars).

Notons aussi le relèvement des taux d'intérêt. Les Etats-Unis, pour faire face à la conjoncture économique de l'époque, avaient mis en place une politique monétaire ayant entraîné un renchérissement du dollar et des taux d'intérêt. Ces taux sont passés pour les PED (non producteur de pétrole) de 5,5% dans les années 1970 à 10% pour la période 1980-1982. Cette évolution a eu pour effet une augmentation du stock de dette des PED et donc de son service.

Le Bénin n'est pas resté en marge de ce phénomène d'endettement. Mais d'emblée, il convient de noter que le Bénin a mené aux lendemains de son indépendance une politique d'endettement extérieure très prudente : la règle d'or prônée alors étant de « comptons sur nos propres ressources ». Mais au début des années 70, la stratégie de développement béninoise consiste à industrialiser le marché intérieur. Et, face à l'insuffisance des recettes intérieures, le pays se finance à l'extérieur et lance trois grands projets (SSS, SCO et PPS), dont les deux premiers sont réalisés conjointement avec le Nigeria. Parallèlement, la Banque mondiale financera de nombreux projets de développement. C'est le début de l'endettement extérieur. Le Bénin subit aussi les effets de la conjoncture internationale et sa dette extérieure devint insupportable. Le pays commence alors à accumuler des arriérés de paiements. En 1989, année marquée par l'effondrement du système financier béninois, les Institutions de Bretton Woods proposent une assistance extérieure mais à la condition de mettre en oeuvre des réformes structurelles : le 16 juin 1989, le Bénin adopte son premier programme d'ajustement structurelle (PAS).

C - Initiatives pour résorber le surendettement des PED

Toutes les théories se sont manifestées pendant les décennies passées et ont causé ce qu'on a appelé la crise de la dette de 1982 au Mexique et notamment dans plusieurs pays en développement. Ainsi, divers mécanismes internationaux ont été mis en oeuvre parmi lesquels le Plan Brady (1985), les termes de Toronto (1988), les termes de Londres(1991), les termes de Naples (1995), les termes de Lyon (1996) et enfin l'initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE) en 1996 et 1999.

Les conditions de Toronto consistent en la réduction du tiers de la dette officielle bilatérale éligible, qui est venue à échéance. Celles de Londres portent sur une réduction de moitié et celles de Naples, quant à elles, prévoient un accord de réduction de 2/3 du service de la dette bilatérale échue en valeur actuelle nette (LARDIC et MIGNON, 2003).

L'initiative PPTE, conçue au départ par la banque mondiale et le Fonds monétaire international en 1996 et améliorée ensuite en 1999, consiste en une remise de la dette des 41 pays à faible revenu et réduit cependant le niveau de leur remboursement de la dette à un niveau soutenable. Elle requiert également sous la supervision des Institutions de Bretton Woods (IBW), que les pays éligibles présentent une trajectoire des performances de bonnes politiques économiques, c'est à dire que ces pays doivent démontrer des antécédents satisfaisants sur le plan de leur gestion économique tels que des programmes de stabilisation économique, des reformes des secteurs publics et une réorientation des dépenses publiques en faveur de la réduction de la pauvreté, de l'éducation, des soins de santé y compris une croissance durable profitant aux populations pauvres (France / M.A.E. 2005).

Paragraphe 2 : Structures de la dette extérieure du Bénin

Durant les années soixante-dix, la conjoncture internationale favorable a permis le recours à l'endettement extérieur de plusieurs pays en développement afin de soutenir l'effort d'investissement et la croissance économique. La conséquence immédiate d'une telle stratégie était la hausse de l'endettement externe conduisant les IFI en 1996 à adopter un dispositif global de réduction de la dette des PPTE.

La dette extérieure béninoise est composée de deux grandes parties inégales :

- La dette multilatérale

- La dette bilatérale

Le tableau n°2 présente de façon exhaustive l'évolution de l'encours de la dette extérieure publique du Bénin ainsi que sa répartition par catégorie de créanciers de 1990 à 2002.

Tableau n°1 : Evolution de l'encours de la dette extérieure par catégorie de créanciers (en milliards de FCFA)

 Années

1990

1991

1992

1993

1994

1995

1996

1997

1998

1999

2000

2001

2002

Encours total

242.5

281.3

281.4

321.4

628.4

703.1

757.2

748.2

771.5

847.6

971.6

974.4

941.7

Dette multilatéral

135.8

171.4

150.4

213.3

462.1

527.3

567.9

568.4

599.9

656.5

786.9

775.0

774.3

Dette bilatérale

106.7

110.6

131.0

108.0

166.4

175.8

189.3

179.9

171.6

191.1

184.6

199.4

167.4

Source : DDP / CAA, Septembre 2008

Il apparaît du tableau n°1 que de 1990 à 2002, l'encours de la dette extérieure béninoise est passé de 242,6 milliards à 941,7 milliards de F CFA. Relativement stable de 1990 à 1991, il a quasiment doublé en 1994 du fait de la dévaluation pour ensuite croître de façon modérée. Mais à partir de 2000, suite aux différentes annulations obtenues auprès des créanciers, la tendance est plutôt stable.

En ce qui concerne les catégories de créanciers, le graphique 3 montre clairement que l'augmentation de l'encours de la dette provient essentiellement des créanciers multilatéraux, le stock de dette bilatérale étant relativement stable sur la période observée.

Graphique n°3 : Evolution de l'encours de la dette extérieure par catégorie de créanciers

Source : DDP / CAA, 2008

Paragraphe 3- Effets de la dette extérieure sur quelques agrégats

A- L'endettement et la croissance économique

Dans la littérature traditionnelle consacrée au développement, le recours à l'endettement peut exercer des effets positifs ou négatifs sur la croissance. En se plaçant du côté du pays emprunteur, l'endettement peut accélérer la croissance (Kessler D. et Ulmo PA. 1985)1(*). De nombreux travaux théoriques et empiriques ont souvent recherché le lien dans les pays en développement entre la croissance et le recours massif à l'endettement par ces pays. Parmi ceux qui traitent du lien entre recours à l'endettement extérieur et le niveau de croissance, une part importante a été motivée par le souci de mettre en évidence des effets du financement extérieur sur la croissance économique du pays.

B- L'endettement face au déficit public

De nombreuses études ont montré que les déficits budgétaires entraînent un endettement extérieur. A cet effet la plupart des modèles d'accumulation de la dette ou d'endettement extérieur ont pour socle la contrainte budgétaire de l'Etat, celle ci est approchée par le déficit budgétaire ou solde primaire.

Cependant, Artus et Pierre MORIN (1991) soulignent que face aux chocs pétroliers, beaucoup de pays ont accru leur déficit structurel afin d'éviter la dépression. Ces déficits ont été pour la plupart financés par émission de titres. S'intéressant à la dette publique, ils ajoutent que s'il n'y a pas de création monétaire, à chaque période, une nouvelle dette est émise pour couvrir à la fois le déficit public nouveau (hors payement d'intérêt) et les intérêts de la dette.

Ce qui leur permet d'écrire la fameuse équation suivante:

Dt = Dt-1(1 + i) + G-T

WIESNER E. et al (1998)1(*) ont également mis en exergue que le déficit public était à l'origine du financement extérieur créateur d'endettement. Ils estiment que la crise d'endettement des pays de l'Amérique latine résulte des interactions et de la combinaison des facteurs suivants les politiques économiques inadaptées suivies par beaucoup de pays, les politiques imprudentes de crédit de la part des banques commerciales et les conditions macro-économiques internationales défavorables. En ce qui concerne les politiques internationales de ces pays, il faut ajouter que la plupart d'entre eux ont enregistré des déficits budgétaires élevés. Ces déficits publics ont entraîné des déficits courants et un endettement extérieur excessif. Par ailleurs, la forte augmentation de l'endettement ne s'est pas accompagnée d'un accroissement des investissements. Elle a été suivie d'une hausse de la consommation et d'une diminution du taux d'épargne domestique. Il conclut que pour éviter un accroissement substantiel de la dette extérieure, ces pays doivent procéder à un assainissement de leurs finances publiques.

C- L'endettement face aux chocs extérieurs

De plus, l'instabilité des économies à faible revenu est un autre thème récurrent (Hugon, Pourcet et Quiers-Valette, 1995)2(*). Même s'ils sont stables à long terme, la plupart des paramètres peuvent être l'objet de variations brusques (chocs). Dans le domaine spécifique de l'endettement, ces chocs peuvent porter soit sur les caractéristiques de la dette elle-même ou du financement, soit sur les recettes qui permettent le remboursement.

D- L'endettement extérieur et l'ouverture économique

La contrainte extérieure générée par l'endettement en devise devrait conduire les pays endettés à opter pour des politiques favorisant les exportations et plus généralement pour une ouverture croissante de l'économie. Par ailleurs, les décisions de politique économique des Etats endettés sont souvent contraintes par l'intervention des Institutions Financières Internationales (IFI). On suppose généralement que celles-ci cherchent à accroître le degré d'ouverture des économies endettées. Marc Raffinot et Baptiste Venet (2001) sur un panel de 81 pays dont le taux d'endettement a augmenté entre 1980 et 1990, 43 ont connu une réduction du taux d'ouverture, soit 52% d'entre eux.

Il semble donc bien a priori que le lien entre endettement et ouverture soit faible, voir inexistant.

Section II : Evolution de la dette extérieure

Dans cette section, il sera question de présenter l'évolution de l'encours de la dette extérieure, du service de la dette et de la mise en oeuvre de l'Initiative PPTE.

Paragraphe 1 : Évolution de l'encours de la dette extérieure

Après la faible croissance de l'encours de la dette extérieure du Bénin jusqu'en 1989, elle a particulièrement accéléré dès le début de la décennie 1990. A l'origine de cette accélération, la conclusion en 1989, avec les Institutions de Bretton Woods, d'un programme de restriction économique qui a conduit à la mise en confiance et au soutien financier des partenaires au développement.

Avec la dévaluation du FCFA intervenu en Janvier 1994, l'encours de la dette a quasiment doublé, passant de 321,14 Milliards en 1993 à 628,4 Milliards en 1994. Mais après 2001, l'encours de la dette a amorcé un déclin et passe de 941,6 à 476,8 milliards de FCFA entre 2002 et 2007 (DDP / C AA, 2008)

Cette baisse progressive de la dette extérieure depuis 2002 est la résultante des différentes initiatives prises pour l'allègement de la dette extérieure des PED (à l'instar des termes de Naples en 1996 et l'admission du Bénin à l'initiative des Pays Pauvres Très Endettés (PPTE) en 2000),(Graphique n°4).

Graphique n°4: Évolution de l'encours la dette extérieure du Bénin entre 1985 et 2009

Source : DDP / CAA, 2008

Paragraphe 2 : Evolution du service de la dette

Dans ce paragraphe, il serait question de présenter l'évolution du service de la dette de 1990 à 2002.

Tableau n°2 : Evolution du service de la dette de 1990 à 2002 (en milliards de FCFA)

 Années

1990

1991

1992

1993

1994

1995

1996

1997

1998

1999

2000

2001

2002

Principal

5.86

4.88

5.16

5.24

13.15

11.11

11.29

15.6

17.52

24.22

19.28

12.41

13.71

Intérêts et com.

3.46

3.15

3.77

4.89

10.32

10.66

8.05

11.8

10.96

11.11

12.06

5.74

5.67

Service total

9.32

8.03

8.93

10.13

23.47

21.77

19.34

27.4

28.48

35.33

31.34

18.15

19.38

Source : DDP / CAA, septembre 2008

De ce tableau, il en ressort que sur la période observée (de 1990 à 2002), le Bénin a assuré en moyenne un service annuel de dette de 20 milliards de F CFA, dont environ 60% au titre du remboursement et 40% pour le paiement des intérêts et commissions. Pareillement à l'encours, le service de la dette a subitement doublé en 1994 (du fait de la dévaluation) et a continué à croître progressivement jusqu'en 1999 où il atteint un pic 35,33 milliards de francs CFA. Mais à partir de 1999, la tendance est à la baisse grâce aux réaménagements obtenus auprès des créanciers.

Paragraphe 3 : Mise en oeuvre de l'initiative PPTE

Les opérations de réaménagement de la dette effectuées par les créanciers membres du Club de Paris ont, malgré le renforcement des mécanismes mis en place, montré au fil des années des limites à la recherche de solutions définitives à l'endettement des pays bénéficiaires. Face à cette situation préoccupante, il est apparu nécessaire de rechercher une solution durable au problème de l'endettement extérieur. C'est dans ce contexte que les Institutions de Bretton Woods ont mis en place en 1996 l'initiative en faveur des pays pauvres très endettés connue sous l'acronyme "Initiative PPTE". Cette initiative a deux principaux objectifs : rendre la dette soutenable dans un délai relativement court et réduire la pauvreté.

Le Bénin a été déclaré éligible le 18 juillet 2000 (point de décision) en faveur de la version révisée de l'Initiative3(*). Cette éligibilité est intervenue à partir du ratio VAN / Exportation qui affichait un taux de 218% contre le seuil minimal de 150% pour être éligible. Des calculs effectués, il découle que l'élément commun de réduction4(*) à accorder au Bénin est de 31,2%. Ce coefficient est appliqué à la dette de chaque créancier du Bénin pour déterminer le montant d'allègement qu'il aura à accorder. Ainsi, au point de décision (le 18 juillet 2000), l'encours de la dette du Bénin en valeur actualisée était de 848,4 millions de dollars US et l'allègement nécessaire déterminé pour assurer la viabilité de la dette s'élevait à 265 millions de dollars US (soit 848,4 × 31,2%). Sur ce montant, les institutions multilatérales contribueront pour 188 millions de dollars US et les créanciers bilatéraux pour 77 millions de dollars US.

CHAPITRE III :

Dans le présent chapitre, il sera question dans un premier temps de faire l'étude de la stationnarité et de cointégration sur les variables du modèle. Ensuite, nous présenterons la mise en évidence de la relation dette extérieure et croissance économique au Bénin en analysant les résultats obtenus. Dans ce contexte, nous ferons les recommandations et suggestions que nous jugerons opportunes pour atteindre les objectifs d'une croissance économique durable.

Section I : Etude de la stationnarité et cointégration

Cette partie examine les explications empiriques de la croissance du PIB du Bénin à travers l'étude de la stationnarité et de la cointégration.

Il s'agit de présenter l'estimation de la relation de long terme ainsi que la détermination de l'ordre d'intégration des variables qui autorise l'étude de la cointégration et l'élaboration de modèle à correction d'erreur.

Paragraphe 1 : Rappel du modèle et détermination de l'ordre d'intégration des variables

Dans cette partie il sera rappelé le modèle à estimer, avant la présentation et l'analyse des résultats de l'estimation.

A- Rappel du modèle

Comme spécificité dans le chapitre 1, le modèle retenu pour l'analyse de l'impact de la dette extérieure sur la croissance économique dans le cadre du présent travail est :

LDTpibt = á0 + á1LSdexpt + á2LTcht + á3LVtet + á4LTdbt + á5LTinvpt + á6LTCROISt + á7OUVCt + çt (I)

Avec :

· LDTpib désigne l'encours de la dette en fin de période en pourcentage du PIB en logarithme,

· LVte : les variations des termes de l'échange en logarithme,

· LTdb : désigne le taux du déficit budgétaire de l'administration centrale en logarithme,

· LTinvp : désigne le taux d'investissement public en logarithme,

· OUVC : désigne l'indicateur de l'ouverture commerciale,

. LTCROIS : désigne le taux de croissance du PIB en logarithme,

. LTch : désigne le taux de change US $ par rapport au FCFA en logarithme,

. LSdexp : désigne le service de la dette par rapport aux exportations en logarithme,

· çt représente les perturbations aléatoires,

. ái (i=1,.......7) qui sont les paramètres à estimer.

B- Détermination de l'ordre d'intégration des variables

Depuis que l'économétrie a perçu que la validité des estimations est tributaire de la stationnarité des variables, il est recommandé de toujours commencer par chercher l'ordre d'intégration des variables dans tout travail d'économétrie.

Cela est d'autant plus important et pertinent dans la présente étude que les variables utilisées dans le modèle, sont toutes des variables macroéconomiques, qui d'ordinaire, sont non stationnaires.

Règle de décision :

La détermination de l'ordre d'intégration des variables est faite suivant les tests de racine unitaire. A ces tests réalisés à l'aide du logiciel EVIEWS, sont attachées des règles de décision précises qui permettent de se prononcer sur l'ordre d'intégration des variables.

Dans les différents tests appliqués ici, le nombre de retards retenus est celui correspondant au test pour lequel la statistique AIC (Akaike Info Criterion) est la plus faible. Le nombre de retards étant retenu sur la base de la statistique d'Akaike, la stationnarité de la variable est jugée à partir de la comparaison entre les statistiques ADF (Augmented Dickey Fuller test statistic) et Critical value (Mackinnon Critical values).

Les hypothèses alternatives qui se présentent à l'issue du test sont :

H0 : racine unitaire ou non stationnarité

H: non racine unitaire ou stationnarité

- Si ADF >valeur critique de Mackinnon alors l'hypothèse H0 est acceptée. Par conséquent la série est non stationnaire.

- Si ADF < valeur critique de Mackinnon alors l'hypothèse alternative H1 est acceptée. Cela traduit la stationnarité de la série.

Les tests sont appliqués à niveau, puis en différence première, au cas où il y aurait présence de racine unitaire au premier stade.

Si les séries sont stationnaires et intégrées d'ordre différent, le test de cointégration se fera par la méthode de JOHANSEN. Par contre si elles sont intégrées d'un même ordre, ce test se fera par la méthode de Engle Granger.

Des Modèles à Correction d'Erreur (MCE) peuvent alors être élaborés et estimés. Les MCE fournissent les élasticités des variables aussi bien pour le court terme que pour le long terme. Ils traduisent le degré d'influence des variables exogènes sur la variable endogène.

L'étude considère le seuil de 5% pour la validation des hypothèses.

On rappelle qu'un coefficient est significatif ou significativement différent de zéro lorsque la valeur absolue de la statistique calculée (t-statistic) est supérieure à celle lue dans la table de Student au seuil á (á = 0,05) à n-k degrés de libertés (n = nombre d'observations, k = nombre de variables explicatives). Tout ceci est confirmé par la probabilité critique qui doit être inférieure à 5%.

Pour se prononcer sur la significativité globale du modèle, il est impérieux de faire recours à la statistique de Fisher qui permet de voir si l'ensemble des variables explicatives est pertinent pour expliquer le comportement de variable à expliquer. Le logiciel EVIEWS fournit directement cette statistique et lui attache des probabilités critiques, ce qui facilite davantage ce test.

Quant à la qualité des résidus, on se réfère aux tests de Durbin Watson.

C- Tests de stationnarité

Par souci de synthèse, compte tenu du nombre important des tests appliqués, le tableau ci-après résume les résultats des tests de racine unitaire appliqués à niveau à l'ensemble des variables.

Tableau n°3 : Résultats des tests de stationnarité à niveau

Variables

Retards

Trend

Constante

ADF

CV (à 5%)

Décision

LDTPIB

1

NON

OUI

-3.085

-2.96

LDTPIB est I (0)

LSDEXP

3

OUI

OUI

-4.5803

-3.586

LSDEXP est I (0)

LTCH

1

OUI

OUI

-2.569

-3.573

LTCH n'est pas I (0)

LVTE

4

NON

NON

-1.226

-1.95

VTE n'est pas I (0)

LTDB

4

OUI

NON

-3.625

-2.97

LTDB est

I (0)

LTINVP

3

NON

NON

-1.243

-1.95

LTINVP n'est pas I (0)

LTCROIS

4

NON

NON

0.088

-1.95

LTCROIS n'est pas I (0)

OUVC

3

OUI

NON

-3.355

-2.97

OUVC est I (0)

Source : Résultats des tests

I (0) = Intégrée d'ordre 0 ; ADF = ADF calculée

CV= Critical value (valeur critique de Mackinnon à 5%)

Les tests de racine unitaire sur toutes les variables aboutissent aux résultats suivants : 

ADF < valeur critique de Mackinnon au seuil de 5% pour les variables LDTPIB, LTDB, LSDEXP et OUVC donc ces quatre variables sont stationnaires à niveau.

ADF > valeur critique de Mackinnon au seuil de 5% pour toutes les autres variables. Ces variables ne sont donc pas stationnaires à niveau. L'examen de l'ordre d'intégration des variables non stationnaires se poursuit en différence première et les résultats sont fournis par le tableau ci-après.

Tableau n°4 : Résultats des tests de stationnarité en différence première

Variables

Retards

Trend

Constante

ADF

CV (à 5%)

Décision

LTCH

1

NON

NON

-3.583

-1.95

LTCH est I(1)

LVTE

3

NON

NON

-4.515

-1.95

VTE est I(1)

LTINVP

4

NON

NON

-3.87

-1.95

LTDB est I(1)

LTCROIS

4

NON

NON

-3.991

-1.95

LTCROIS est I(1)

Source : Résultats des tests

I (1) = Intégré d'ordre 1

Les résultats des tests de racine unitaire en différence première permettent ainsi l'étude de la cointégration.

En effet, pour toutes les variables, ADF < valeur critique de Mackinnon au seuil de 5%. Ce qui permet d'accepter l'hypothèse de stationnarité des variables correspondantes.

Ainsi, on peut procéder à la construction du Modèle à Correction d'Erreur (MCE) encore appelé « modèle à correction d'équilibre » déduit de la relation de long terme.

L'estimation des MCE donne des élasticités aussi bien de court terme que de long terme des variables du modèle, permettant de juger directement du degré de la liaison causale entre les variables explicatives et le taux de croissance du PIB.

Paragraphe 2 : Test de cointégration de JOHANSEN et modèle de long terme

A- Test de cointégration de JOHANSEN

Dans la présente étude, les séries n'étant pas intégrées de même ordre, le test de cointégration de JOHANSEN s'impose. Les résultats se résument dans le tableau suivant :

Tableau n° 5: Résultats du test de cointégration de JOHANSEN

Valeurs propres

Hypothèses nulles

Traces statistiques

Valeurs critiques

0.961186

R=0

227.0038

141.20

0.811350

R=1

132.7838

109.99

0.730885

R=2

84.41589

82.49

0.520835

R=3

46.35002

59.46

0.366963

R=4

25.01442

39.89

0.249914

R=5

11.75487

24.31

0.107415

R=6

3.415417

12.53

0.004131

R=7

0.120041

3.84

Source : Résultats des tests

L'analyse des résultats (tableau n°5) révèle que la statistique de JOHANSEN relative à la première valeur propre est supérieure à sa valeur critique au seuil de 5% (227,0038 > 141,20). On rejette donc l'hypothèse nulle

(R=0) au seuil de 5%. De manière analogue, on rejette R=1 au seuil de 5%. En revanche, chacune des statistiques de JOHANSEN relative à la troisième valeur propre (R=3) jusqu'à la septième valeur (R=7) est inférieure à sa valeur critique au seuil de 5%. On accepte l'hypothèse nulle (R=3) selon laquelle il existe trois relations de cointégration entre les variables. On peut donc procéder à l'estimation du Modèle à Correction d'Erreur.

B- Modèle de long terme

Nous utiliserons la méthode des Moindres carrés Ordinaires (MCO) pour relier les différentes variables indépendantes à la variable dépendante.

L'estimation par la MCO recherche les valeurs des coefficients de l'équation qui minimisent la somme des carrés des erreurs. Les résultats de l'estimation se présentent dans le tableau ci-après :

Tableau n°6 : Résultat de l'estimation du modèle de long terme

Variables

LSDEXP

LTCH

LVTE

LTDB

LTINVP

LTCROIS

OUVC

C

Coefficient

-0,089

(-0,7513)

0,019

(1,99)

-21,61

(-3,55)

61.03

(2,64)

1,509

(2,434)

-1,66

(-3,112)

105,75

(3,80)

-1,719

(-0,12)

Source : Résultats des tests

Nous précisons que les chiffres entre parenthèses sont les statistiques de Student calculées. Après les différentes estimations, l'équation de long terme sera :

LDTPIB = -1.719 - 0.089*LSDEXP + 0.019*LTCH - 21.61*LVTE + 61.03*LTDB + 1.509*LTINVP - 1.66*LTCROIS + 105.75*OUVC

Paragraphe 3 : Modèle à correction d'erreurs

Le modèle à correction d'erreurs s'obtient en introduisant dans l'équation (I), des différentiels (D) au niveau des variables et les variables de retards telles que :

D (Xt) = Xt - Xt-1

Avec Xt-1 = Variable retardée

Le modèle à correction d'erreur correspondant à notre modèle s'établit comme suit :

D(LDTpib)t= â0 + â1D(LSDEXP)t + â2D(LTCH)t 3D(LVTE)t + â4D(LTDB)t + â5D(LTINVP)t + â6D(LTCROIS)t + â7D(OUVC)t + â8LDTpibt-1 + â9LSDEXPt-1 + â10LTCHt-1 + â11LVTEt-1 + â12LTDBt-1 + â13LTINVPt-1 + â14LTCROISt-1 + â15OUVCt-1 + çt (II)

La validité du MCE est liée au signe du coefficient de la variable à expliquée retardée â8 qui doit être négatif et significatif. Si non le mécanisme de correction d'erreur (rattrapage qui permet de tendre vers la relation de long terme) irait alors en sens contraire et s'éloignerait de la cible de long terme. Les élasticités de court terme sont représentées par les coefficients â1, â2, â3, â4, â5, â6 et â7 tandis que celles de long terme dérivent de â9, â10, â11, â12, â13, â14 et â15. Le tableau ci-après rend compte, de façon synthétique, du résultat de l'estimation du MCE.

Tableau n°7 : Résultats de l'estimation du MCE

VARIABLES

COEFFICIENTS

T-statistic calculés

T à 5%

Probabilité critique

Significativité des coefficients

C

4.180491

0.395720

2.042

0.6983

NS

D(LSDEXP)

-0.073339

-0.82534

2.042

0.4230

NS

D(LTCH)

0.037642

3.364585

2.042

0.0046

S

D(LVTE)

-14.01593

-2.37292

2.042

0.0325

S

D(LTDB)

34.96756

1.813399

2.042

0.0913

NS

D(LTINVP)

2.349736

2.955884

2.042

0.0104

S

D(LTCROIS)

-1.069747

-3.08138

2.042

0.0081

S

D(OUVC)

69.14272

3.798519

2.042

0.0020

S

LDTPIBt-1

-0.860276

-4.76272

2.042

0.0003

S

LSDEXPt-1

-0.170475

-1.44333

2.042

0.1709

NS

LTCHt-1

3.17E-06

0.000374

2.042

0.9997

NS

LVTEt-1

-26.49452

-3.35252

2.042

0.0047

S

LTDBt-1

98.61886

3.335775

2.042

0.0049

S

LTINVPt-1

1.934172

3.018360

2.042

0.0092

S

LTCROISt-1

-1.268297

-2.12407

2.042

0.0520

NS

OUVCt-1

87.92755

3.455258

2.042

0.0039

S

Source : Résultats des tests

 S= Significatif ; NS = Non Significatif

R2 = 0,905757; R2 ajusté = 0.804782; Prob (F-statistic) = 0.000093< 0,05

On rappelle qu'un coefficient est significatif ou significativement différent de zéro lorsque la statistique calculée (t-statistic) de student est supérieure à celle tabulée au seuil de (n-k) degré de liberté (n= nombre d'observation, k = nombre de variables explicatives). Tout ceci est confirmé par la probabilité critique qui doit être inférieure à 5%.

Tous ces tests nous amènent à conclure que l'estimation des modèles de court et long terme est validée sur le plan statistique.

Le tableau ci-après résume également les élasticités de court et long terme.

Tableau n°8 : Matrice de l'élasticité des variables explicatives

Variables

Elasticité de court terme

Elasticité de long terme

t à 5%

Significativité des élasticités

CT

LT

LSDEXP

-0.0733

(-0,82534)

-0.0741

(-1.4433)

2.042

NS

NS

LTCH

0.03764

(3.3645)

0.014

(-0.00037)

2.042

S

NS

LVTE

-14.0159

(-2.3729)

-4.4015

(-3.3525)

2.042

S

S

LTDB

34.9675

(1.8133)

52.94

(3.3357)

2.042

NS

S

LTINVP

2.3497

(2.9558)

0.4932

(3.0183)

2.042

S

S

LTCROIS

-1.0697

(-3.0813)

-1.4671

(-2.1240)

2.042

S

S

OUVC

69.1427

(3.7985)

112.4021

(3.4552)

2.042

S

S

Source : Résultats des tests

S= Significatif LT = Long terme

NS = Non significatif CT = Court terme

Les chiffres entre parenthèses sont des statistiques de Student calculés.

L'estimation des MCE donne des élasticités aussi bien de court terme que de long terme des variables du modèle (tableau n°8), permettant de juger directement du degré de liaison causale entre les variables explicatives et le taux de croissance du PIB.

Section II : Mise en évidence de la relation dette extérieure et croissance économique au Bénin

Dans cette section, il sera procédé à l'analyse des résultats issus des estimations (paragraphe 1), puis à la vérification des hypothèses (paragraphe 2) et enfin aux recommandations (paragraphe 3).

Paragraphe 1 : Analyse des résultats

L'écriture du modèle de court terme est justifiée car le coefficient de la force de rappel à l'équilibre â8 = -0.860276 est négatif et est significativement différent de zéro au seuil de 5% avec son test de student (-4,7627) qui est supérieur à 2,042 en valeur absolue. Il existe un mécanisme à correction d'erreurs. A long terme les déséquilibres entre l'encours de la dette par rapport au PIB et les variables explicatives du modèle se compensent de sorte que les séries ont des évolutions similaires. â8 représente la vitesse à laquelle tout déséquilibre entre les niveaux désirés et effectifs de l'encours de la dette au PIB est résorbé dans l'année qui suit tout choc. â8 = -0.8602 implique que l'on arrive à ajuster 86,02% du déséquilibre entre les niveaux désirés et effectifs de l'encours de la dette par rapport au PIB. Les différents tests effectués au niveau de ce modèle ont été concluants. En effet le R² ajusté = 0.804782; la statistique de Fisher est égale à 8,9701 ; ce qui permet de dire que le modèle reste globalement significatif. Egalement la distribution est normale, les erreurs sont homoscédastiques et non corrélés au seuil de 5%.

Sans oublier le test de Ramsey qui nous rassure quant à la bonne spécification du modèle (voir annexe pour les différents).

Maintenant qu'en est-il du modèle de long terme ?

La relation de long terme lie d'une part positivement le taux du déficit budgétaire (LTDB), le taux de change (LTCH), le taux d'investissement public (LTINVP) et le degré d'ouverture commerciale (OUVC) et d'autre part, négativement le service de la dette par rapport aux exportations (LSDEXP), le taux de croissance du PIB (LTCROIS) et les variations des termes de l'échange (LVTE). L'endettement du Bénin est expliqué par le modèle de long terme avec un coefficient de détermination de 0,905757 au seuil critique de 5%.

Ainsi, nous pouvons faire les observations suivantes :

- Le taux d'investissement public a eu un impact positif et reste significatif au seuil de 5% sur l'encours de la dette du PIB. On note que le signe obtenu correspond au signe attendu ; de plus une augmentation de un point du taux d'investissement public entraîne une augmentation de l'encours de 1,535. Les études similaires ne confirment pas le même résultat, notamment celle de Séné (2006) dans le cas des pays de l'UEMOA, qui trouve une relation négative et significative.

- Les variations des termes de l'échange ont un impact négatif sur l'encours de la dette au PIB au Bénin et son coefficient reste significatif et son signe est contraire à celui attendu. Ce signe montre que la dégradation des termes de l'échange réduit le taux de croissance du PIB et donc en cherchant à maintenir ce taux à un niveau acceptable, le pays va s'endetter et ceci davantage. Mais cette idée sera rejetée par Yapo L. (2002), Cashin P. et Potillo (2000) qui trouvent que cette dégradation des termes de l'échange n'explique pas forcement l'endettement. La controverse de ce résultat pourrait s'expliquer par le fait que la détérioration des termes de l'échange n'a sûrement pas encore atteint le point où les recettes en devises fléchissent en dégradant la situation financière et économique du pays.

- L'ouverture commerciale est significative, et son signe est conforme à celui attendu. Le signe du coefficient traduit ainsi que l'ouverture commerciale a d'impact sur la productivité à travers les transferts de connaissances et des bénéfices efficients et de façon consécutive sur la croissance du Bénin. Cette significativité explique bien l'encours de la dette au Bénin. Le résultat controverse de Raffinot M. et Venet B. (2001) qui ont conclu une inexistence de relation entre l'endettement et l'ouverture commerciale, ne semble pas être vérifié pour le Bénin. Le lien entre l'endettement extérieur et l'ouverture commerciale est intéressante, puisqu'une économie qui s'endette à l'extérieur doit avoir le souci de préserver sa solidarité. Néanmoins, ceci peut sans doute s'expliquer par le fait que le Bénin n'emprunte qu'auprès d'organismes publics qui sanctionnent avec rigueur les défauts de paiement.

- Le service de la dette n'a pas le signe attendu et reste non significatif. Il contribue à la réduction de l'encours de la dette par rapport au PIB, ce qui se traduit par un coefficient de -0,089. Donc le ratio service de la dette est un facteur de décélération de l'encours de la dette par rapport au PIB comme en témoigne son élasticité. Mais ce résultat peut trouver une validation théorique au regard de la théorie économique. En effet le service de la dette désigne les paiements d'amortissements et d'intérêts qu'assure le débiteur en conséquence des emprunts effectués. Aussi lorsque les ressources issues des exportations sont insuffisantes pour faire face au remboursement des emprunts contractés, alors le pays accumule des arriérés de payement jusqu'à une certaine période. Face aux montants élevés des arriérés et les pressions des créanciers dans le long terme le pays se voit obliger de s'endetter pour rembourser les anciennes dettes contractées, ce qui accroît le service de la dette extérieure et ralentit la croissance du PIB. Cette non significativité pourrait être également expliquée par le fait que le Bénin a entrepris une politique de désendettement qui réduit d'importantes sommes de sa dette extérieure.

- Le taux de croissance du PIB évolue dans le sens contraire de l'endettement avec un coefficient de (-1,66) mais reste non significatif au seuil de 5%. Ce résultat est contraire aux résultats de Ojo (1989) et Yapo (2001) qui trouvent que le taux de croissance est négatif et significatif. Ce signe montre que l'endettement du Bénin semble avoir un impact négatif sur l'investissement surtout l'investissement privé (effet de surendettement).

- Le taux de change a le signe attendu (positif). IL est également non significatif. Ceci implique que, lorsque le taux de change s'apprécie de 1%, l'encours de la dette par rapport au PIB subit un accroissement de 0,0118%, toutes choses étant égales par ailleurs. Notre résultat est le même que ce que N'Diaye a trouvé pour le Sénégal. Ce non significativité n'explique pas l'encours de la dette par rapport au PIB.

- Le taux du déficit budgétaire a eu un impact positif et est significatif au seuil de 5% sur l'encours de la dette du PIB. On note que le signe obtenu correspond au signe attendu et il explique bien l'encours de la dette. Cette significativité peut s'expliquer par le fait que les politiques du gouvernement et du budget ont un impact positif, ce qui peut être dû au remboursement des arriérés des dettes contractées par le pays.

Certains facteurs plausibles, non économiques liés à des biais bureaucratiques (déficiences administratives), à des considérations d'ordre politique, au poids dans la sous région, aux conflits socio-politiques et à la gouvernance pourraient expliquer en partie l'endettement extérieur du Bénin. En effet, certains pays ont contracté leur dette extérieure au moment où les recettes d'exportation étaient paradoxalement abondantes et leurs balances commerciales étaient pour le moins excédentaires. Le cas du Bénin comme d'autres pays est assez révélateur de ce point de vue. La dette extérieure du pays a quadruplé entre 1975 et 1980, alors que les exportations connaissaient une forte croissance dans la même période.

Paragraphe 2 : Vérifications des hypothèses

La lecture des résultats des différentes estimations montre l'impact de la dette extérieure sur la croissance du PIB.

Vérification de l'hypothèse n°1

En se référant aux résultats du test de causalité de GRANGER (voir annexe), l'hypothèse nulle H0 est rejetée car la probabilité est inférieure à 5% donc le taux du déficit budgétaire explique bien l'encours de la dette. L'hypothèse n°1 selon laquelle le déficit budgétaire est le principal déterminant de l'endettement est validée d'après ce résultat.

Vérification de l'hypothèse n°2

D'après les résultats, il apparaît une relation négative entre l'encours de la dette et la croissance traduisant un effet de décélération, ce qui nous permet de dire que l'hypothèse n°2 selon laquelle la dette extérieure a un effet positif sur la croissance économique n'est pas validée.

Paragraphe 3 : Recommandations

Ces présentes recommandations s'adressent aux pouvoirs publics des pays (débiteurs) ainsi qu'à la communauté financière internationale (créanciers). Nous ne faisons que réitérer la responsabilité et l'engagement aussi bien de la communauté financière et des pays débiteurs maintes fois réaffirmés dans d'autres consultations de la communauté financière internationale.

Elles ont pour objectif de créer un environnement propice ou de jeter les bases d'un endettement tolérable sur le long terme. Pour cela, nous prenons en compte l'ensemble du processus de développement dans toute sa complexité tout en sachant que les politiques, les institutions, les facteurs exogènes et la gestion interne de la dette interviennent généralement dans cette problématique.

Au niveau de l'allégement du service de la dette extérieure et l'additionnalité des financements.

Il convient de faire appel à la responsabilité des bailleurs de fonds et à la concessionnalité des capitaux extérieurs octroyés aux pays très endettés. En effet, les créanciers surtout multilatéraux doivent veiller à ce que la panoplie d'instruments de financement en vigueur corresponde à la capacité de service de la dette des pays débiteurs.

Toutefois, la solidité et la solvabilité des créanciers doivent être préservées afin d'assurer la pérennité de leurs opérations. Les financements extérieurs accordés aux PPTE doivent être assortis de conditions suffisamment concessionnelles ou revêtir la forme de dons.

L'importance de la gestion de la dette et la transparence doivent être réaffirmées et mises effectivement en pratique par les pays débiteurs. Leur peu d'intérêt à la gestion de la dette et des emprunts expliquent fortement l'accumulation excessive des dettes extérieures. Les pays allouent les fonds empruntés à des emplois sans se préoccuper de leur impact sur les activités économiques. La transparence doit résider dans l'information des acteurs coordonnant les politiques budgétaires et monétaires, surtout dans le suivi des politiques nationales à s'ajuster aux chocs extérieurs. La communauté des bailleurs de fonds doit respecter le caractère additionnel (additionnalité) de leur appui financier et technique. Les nouveaux financements pour le développement devraient venir s'ajouter aux efforts déjà en cours notamment l'Initiative PPTE et autres transferts dans le cadre de l'aide publique au développement (APD) comme d'emblée, le stipule l'un des principes de cette initiative.

Mettre en oeuvre les actions et les stratégies pour stimuler la croissance économique.

Il s'agit essentiellement de la bonne gestion macro-économique, et le renforcement des investissements privés. En effet, la mise en oeuvre des politiques macro-économique et structurelle intégrant les politiques commerciales, fiscales et sectorielles contribuent à un environnement stable à l'activité économique. Ces réformes économiques influencent davantage les incitations à investir. Il est reconnu que les pays qui entreprennent de bonnes politiques macro-économiques et ayant des structures économiques favorables au fonctionnement du marché peuvent connaître une croissance économique relativement souple et stable. L'amélioration et la création d'infrastructures économiques et sociales s'avèrent nécessaire pour cibler des sources potentielles et redynamiser la croissance.

Au total, comme tout travail scientifique notre étude pourrait comporter des limites parfois inhérentes à l'exploitation des données socio-économiques, surtout de source secondaire. C'est pourquoi nos recommandations et interprétations doivent être analysées avec mesure.

La fragilité des économies de la plupart des pays dits `'pays pauvres très endettés'' et leur très faible capacité de remboursement sont manifestes. Le ralentissement du processus économique, l'endettement excessif et les incertitudes des systèmes politiques constituent en grande partie les éléments du nouveau cheminement du développement. La grande leçon des années d'endettement est le lien étroit et pervers entre développement et endettement. Le financement international a influencé profondément les économies qui en bénéficient, bien au delà du simple engagement à respecter les échéances du service de la dette. Au terme de notre réflexion, la conclusion va se résumer en leçons à tirer de ces décennies après cette crise d'endettement et des réflexions personnelles en vue de cerner les erreurs du passé.

- Les emprunts contractés devraient être analysés sérieusement, notamment sous l'angle de leur incidence actuelle et future sur le budget de l'Etat. Car il est incompréhensible d'emprunter alors que les activités entreprises ne présentent qu'un impact diffus ou aléatoire sur la croissance, sans générer en contrepartie de ressources budgétaires: Problème d'emploi et coordination de l'aide extérieure.

- La crise de la dette n'est d'abord qu'une question de solvabilité avant d'être un besoin en liquidité. De nombreux observateurs et analystes avaient cru que les pays débiteurs avaient un problème de liquidité et non de solvabilité et donc les stratégies officielles avaient consisté à consentir de nouveaux prêts pour qu'ils surmontent leur problème temporaire de liquidité (Plans Brady et Baker): Problème de distinction (liquidité/solvabilité).

- Le financement extérieur des investissements dans les PPTE doit être de source officielle. Les créanciers privés ne sont pas des intermédiaires efficaces pour le financement des investissements à long terme, lesquels sont pourtant indispensables pour les pays pauvres: Problème de choix des créanciers.

- La répétition des négociations et des opérations de rééchelonnement des Clubs de Paris et Londres peuvent aggraver les problèmes des débiteurs, surtout elles s'accompagnent de capitalisation des intérêts. Ces opérations alourdissent le fardeau de la dette assortie des taux d'intérêt du marché: Détérioration constante de la situation financière.

- Le succès de l'Initiative PPTE réside dans sa capacité à créer les conditions de liquidité et de solvabilité durables des pays qualifiés bénéficiant des financements extérieurs. Un fort endettement qui ne s'accompagne pas d'investissements productifs demeure un désastre aussi bien pour les créanciers que pour les emprunteurs: conditions de réussite de l'Initiative.

- La crise de l'endettement a fait nettement ressortir l'importance de la gestion efficace de la dette. Il s'agit des tâches telles que la tenue de registres précis et à jour de tous les engagements extérieurs, information complète sur l'échelonnement et le montant des obligations du service de la dette, la capacité de prévoir l'effet des décisions d'emprunt sur l'endettement global et la capacité de tirer parti des divers instruments de financements: Problème de gestion de la dette.

Le renforcement des capacités institutionnelles et la bonne gouvernance apparaissent aujourd'hui nécessaires pour les PPTE pour surmonter les contraintes liées au problème fondamental de l'endettement.

AVERTISSEMENT.......................................................................i

DEDICACES ..............................................................................ii

REMERCIEMENTS ....................................................................iii

LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS ........................................iv

LISTE DES GRAPHIQUES ET DES TABLEAUX ..............................vi

SOMMAIRE ..............................................................................vii

GLOSSAIRE............................................................................viii

INTRODUCTION........................................................................1

CHAPITRE I : Cadre d'analyse de la relation dette extérieure croissance économique.................................................................................5Section I : Cadre conceptuel de l'étude ...............................................6

Paragraphe 1 : Problématique et intérêt de l'étude...........................6

A- Problématique.......................................................6

B- Intérêt de l'étude ..................................................9

Paragraphe 2 : Objectifs et hypothèses de recherche.......................10

A- Objectifs...........................................................10

B- Hypothèses........................................................11

Paragraphe 3 : Revue de littérature : Aspects théoriques et empiriques de la relation dette extérieure croissance économique............................11

A- Aspects théoriques...............................................11

1- Clarification de quelques concepts......................11

a- Dette extérieure............................................11

b- Croissance économique...............................12

2- Conceptions théoriques..................................13

B- Analyse empirique sur l'endettement et la croissance économique..............................................................................14

Section II : Méthodologie de la recherche.........................................19

Paragraphe 1 : Spécification du modèle : choix et signes attendus

des variables.......................................................19

A- Le modèle conceptuel........................................19

B- variables d'intérêt pour l'étude et modèle opératoire...20

1- Le modèle opératoire....................................20

2- Définitions des variables et hypothèses sur les signes

de ces variables......................................................21

Paragraphe 2: Outils de collecte et limites des données..................22

A- Outils de collecte.............................................22

B- Limites des données..........................................22

Paragraphe 3: Cadre opératoire : outils d'analyse et stratégies de vérification des hypothèses............................................................22

A- Outils d'analyse................................................22

B- Stratégies de vérification des hypothèses.................26

CHAPITRE II : Etude de la dette extérieure du Bénin.......................28

Section I : Situation de la dette extérieure du Bénin..............................29

Paragraphe 1 : Rétrospective sur la dette ...................................29

A- Rappel historique..............................................29

B- Causes de l'endettement extérieur des PED.............30

C- Initiatives pour résorber le surendettement des PED...32

Paragraphe 2 : Structure de la dette extérieure du Bénin................33

Paragraphe 3 : Effets de la dette extérieure sur quelques agrégats.....34

A- L'endettement et la croissance économique...........34

B- L'endettement face au déficit public....................35

C- L'endettement face aux chocs extérieurs..................36

D- L'endettement et l'ouverture commerciale................36

Section II : Evolution de la dette extérieure.........................................37

Paragraphe 1 : Evolution de l'encours de la dette extérieure..................37

Paragraphe 2 : Evolution du service de la dette.................................38

Paragraphe 3 : Mise en oeuvre de l'Initiative PPTE..............................39

CHAPITRE III : Mesure de l'impact de l'impact de la dette extérieure sur la croissance économique au Bénin.................................................41

Section I : Etude de la stationnarité et cointégration............................42

Paragraphe 1 : Rappel du modèle et détermination de l'ordre d'intégration des variables....................................................................................42

A- Rappel du modèle............................................42

B- Détermination de l'ordre d'intégration des variables..43

C- Tests de stationnarité........................................45

Paragraphe 2 : Test de cointégration de JOHANSEN et modèle de long terme.......................................................................................47

A- Test de cointégration de JOHANSEN..................47

B- Modèle de long terme.....................................47

Paragraphe 3 : Modèle à correction d'erreurs................................48 Section II : Mise en évidence de la relation dette extérieure et croissance

économique au Bénin..................................................................51

Paragraphe 1 : Analyse des résultats...........................................51

Paragraphe 2 : Vérifications des hypothèses.................................55

Paragraphe 3 : Recommandations..............................................56

CONCLUSION.........................................................................58

TABLE DES MATIERES

BIBLIOGRAPHIE

ANNEXES

BIBLIOGRAPHIE

Ajayi, I, (1996) « An Analysis of External Debt and Capital Flight in the Severely Indebted Low Income Countries in Sub-Saharan Africa », in External Financing for Low-Income Countries, Zubair Iqbal et Ravi Kanbur (éds) (Washington: FMI).

Arcand J. L., Guillaumont P., Jeanneney S. G. (2000) '' Reforme et croissance en Afrique sont-elles durables? '', Document de Travail CERDI N°11, 27 pp.

Arnaud DEDEHOUANOU « Effets de la dette extérieure sur la croissance économique au Bénin» : FASEG/UAC

Artus P., Morin P. (1991) '' Macro économie Appliquée'' Presses Universitaires de France, Collection Economie, Paris.

Barro R. J. (1974) ½ The Ricardian Approach to Budget Deficits ½ the Journal of Economic Perspectives, vol. 3, pp 37-54.

Benedict C.; Rina B. et Toan Q. N. (2005) « L'allégement de la dette peut-il doper la croissance des pauvres? » ISBN 1-58906-464-X ISSN 1020-7724 Publié en avril 2005

Bourbonnais R. (2000) «Econométrie», Collection DUNOD, 3ième édition.

Borensztein, E. (1991) «Debt Overhang, Debt Reduction and Investment: the case of the Philippines», Document de travail FMI n° WP/90/77, présenté dans Finances et Développement, pp. 25-27.

Blancheton B. (2004) ''Finances publiques de la France face à la mondialisation: Résistance, transformation et pistes de reforme'', Cahier GRES, N° 13, 17 pp.

Borensztein E. (1990) ''Debt overhang, Credit Rationing and Investment ½ Journal of Development Economics 32½ pp. 315-335.

Borensztein E. (1991) ½ Debt overhang, debt reduction and investment: the case of Philippines½ IMF WP/90/77 September, Washington D.C.

Bougouin A. S., Raffinot M. (2001),'' L'Initiative PPTE et la lutte contre la pauvreté'', EURIsCO novembre, 19 pp.

Camara, M. (2006), « l'évolution des 56 indicateurs de suivi-évaluation de la Stratégie de Réduction de la Pauvreté (SRP) en Guinée » GTZ, MEF.

Chavagneux (2001) « La lutte contre la pauvreté ; les enjeux politiques d'un slogan », Politique africaine, n° juin, pp 121-123

Clements, Benedict et al (2005) « L'allègement de la dette peut-il doper la croissance? », Dossier économique N°34 du FMI;

Claaessens. S. (1993) « Risk Management in Developing Countries ». Document technique de la Banque mondiale no 235 (Washington : Banque mondiale).

Conte B. (2003) « les origines de la crise de la dette extérieure, université de Bordeaux, pp4

Dittus P. (1989), « The budgetary dimension of the debt crisis in low-income sub-Saharan countries», Journal of Institutional and Theoretical Economics, n°145, pp. 358-366.

Eichengreen B., Richard P. (1986) ½Debt and Default in the 1930: Causes and Consequences''European Economic Review, Washington.

Geske D. and Hermes N., (2001) «The Uncertainty of Debt Service Payments and Economic Growth of Highly Indebted Poor Countries: Is There a Case for Debt Relief? » Helsinki United Nations University.

Gürbüz B., Raffinot M. (2001) « Dette publique et investissements privés. Le cas de la Turquie ». Economie Internationale n°86, 2ème trimestre. CEPII

Idlemouden K, Raffinot M. (2005) « Le fardeau virtuel de la dette extérieur », Cahiers de recherche EURISCO, n°3, Université Paris Dauphine

Johnson ALISON (2001), Key issues for analysing domestic debt sustainability, Debt International Ltd, 22p.

Krugman P. (1988a) « Financing vs. Forgiving a Debt Overhang. » NBER Working Paper n° 2486, Janvier 1988.

Lawin Kotchikpa « Analyse des déterminants de l'endettement extérieur public des pays à faible revenu : Cas du Bénin» Mémoire de fin de formation pour l'obtention du Master en Economie publique et statistique appliquée : IREEP

Léonce YAPO, (2002) « Les déterminants de la dette extérieure des PPTE : cas de la Côte d'Ivoire », World Institute for Development Economic Research (WIDER), Discussion paper N°2002/14;

Létondé F. Brice H. (2004) « Analyse de la soutenabilité de la dette extérieure du Bénin ». Mémoire de maîtrise sciences économique: FASEG/UAC.

Loubelo E. (2002) '' Croissance et épargne face à l'endettement extérieur des pays en développement: le cas de la République du Gabon'', Annales de l'Université Marien N'Gouabi, Vol 3, Afrique édition.

Obadan, I. M (2004) « Foreign Capital Flows and External Deb Perspectives on Nigeria, and LDCs Group». Ibaban (Nigeria), National Centre for Economic Management and Administration (NCEMA).

Ojo KENNETH O. (1989) «Debt capacity model of Sub-Saharan African: Economic Issues and Perspectives » Development Policy Review, vol 7. Washington.

OXFAM INTERNATIONAL (2000), Make debt relief work: Proposal for the G-7, London

Pattillo, C, Poirson H. and Ricci L., (2002) « External Debt and Growth », IMF Working-Paper n°02/69.

Pattillo C., Poirson H. and Ricci L. (2004) « What Are the Channels Through Which External Debt Affects Growth? ». IMF Working Paper WP/04/15. Janvier

Piriou, J. P. (2003) « Lexique des sciences économiques et sociales », Découvertes, 6ème édition, Paris

Raffinot M. (1998) « Soutenabilité de la dette extérieure. De la théorie aux modèles d'évaluation pour les pays à faible revenu », Document de travail du DIAL, n°1.

Sachs J. (1988) ½the debt overhang of developing countries'', in Debt, Stabilization and development: essays in memory of Carlos Diaz Alejandro, Oxford, Basil Blackwell.

TEST DE RACINE UNITAIRE SUR LES VARIABLES

LDTPIB

ADF Test Statistic

-3.085955

1% Critical Value*

-3.6752

 
 

5% Critical Value

-2.9665

 
 

10% Critical Value

-2.6220

*MacKinnon critical values for rejection of hypothesis of a unit root.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Augmented Dickey-Fuller Test Equation

Dependent Variable: D(LDTPIB)

Method: Least Squares

Date: 07/09/10 Time: 03:06

Sample(adjusted): 1981 2009

Included observations: 29 after adjusting endpoints

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.

LDTPIB(-1)

-0.498009

0.161379

-3.085955

0.0048

D(LDTPIB(-1))

0.079267

0.179877

0.440673

0.6631

C

26.58558

8.489976

3.131408

0.0043

R-squared

0.280969

Mean dependent var

0.660000

Adjusted R-squared

0.225659

S.D. dependent var

8.543750

S.E. of regression

7.518213

Akaike info criterion

6.970231

Sum squared resid

1469.612

Schwarz criterion

7.111676

Log likelihood

-98.06835

F-statistic

5.079893

Durbin-Watson stat

2.079064

Prob(F-statistic)

0.013731

LVTE

ADF Test Statistic

-1.226812

1% Critical Value*

-2.6560

 
 

5% Critical Value

-1.9546

 
 

10% Critical Value

-1.6226

*MacKinnon critical values for rejection of hypothesis of a unit root.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Augmented Dickey-Fuller Test Equation

Dependent Variable: D(LVTE)

Method: Least Squares

Date: 07/09/10 Time: 03:09

Sample(adjusted): 1984 2009

Included observations: 26 after adjusting endpoints

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.

LVTE(-1)

-0.103017

0.083972

-1.226812

0.2335

D(LVTE(-1))

-0.420103

0.186753

-2.249509

0.0353

D(LVTE(-2))

-0.125248

0.203387

-0.615810

0.5446

D(LVTE(-3))

-0.190807

0.203510

-0.937580

0.3591

D(LVTE(-4))

-0.479860

0.183359

-2.617054

0.0161

R-squared

0.436910

Mean dependent var

-0.013192

Adjusted R-squared

0.329654

S.D. dependent var

0.274794

S.E. of regression

0.224987

Akaike info criterion

0.025489

Sum squared resid

1.062998

Schwarz criterion

0.267430

Log likelihood

4.668646

F-statistic

4.073546

Durbin-Watson stat

1.846654

Prob(F-statistic)

0.013437

OUVC

ADF Test Statistic

-3.355620

1% Critical Value*

-3.6959

 
 

5% Critical Value

-2.9750

 
 

10% Critical Value

-2.6265

*MacKinnon critical values for rejection of hypothesis of a unit root.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Augmented Dickey-Fuller Test Equation

Dependent Variable: D(OUVC)

Method: Least Squares

Date: 07/02/10 Time: 18:46

Sample(adjusted): 1983 2009

Included observations: 27 after adjusting endpoints

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.

OUVC(-1)

-0.854275

0.254580

-3.355620

0.0029

D(OUVC(-1))

-0.014060

0.223718

-0.062847

0.9505

D(OUVC(-2))

-0.120136

0.197507

-0.608259

0.5492

D(OUVC(-3))

-0.177260

0.181986

-0.974034

0.3406

C

0.375312

0.115824

3.240364

0.0038

R-squared

0.527184

Mean dependent var

-0.00625

Adjusted R-squared

0.441217

S.D. dependent var

0.068257

S.E. of regression

0.051023

Akaike info criterion

-2.94748

Sum squared resid

0.057275

Schwarz criterion

-2.70751

Log likelihood

44.79108

F-statistic

6.132431

Durbin-Watson stat

1.981555

Prob(F-statistic)

0.001795

LSDEXP

ADF Test Statistic

-4.580375

1% Critical Value*

-4.3382

 
 

5% Critical Value

-3.5867

 
 

10% Critical Value

-3.2279

*MacKinnon critical values for rejection of hypothesis of a unit root.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Augmented Dickey-Fuller Test Equation

Dependent Variable: D(LSDEXP)

Method: Least Squares

Date: 07/09/10 Time: 03:12

Sample(adjusted): 1983 2009

Included observations: 27 after adjusting endpoints

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.

LSDEXP(-1)

-1.270375

0.277352

-4.580375

0.0002

D(LSDEXP(-1))

0.486564

0.212012

2.294978

0.0321

D(LSDEXP(-2))

0.382425

0.185229

2.064610

0.0515

D(LSDEXP(-3))

0.141407

0.128139

1.103544

0.2823

C

42.74743

11.77601

3.630045

0.0016

@TREND(1979)

-1.470261

0.436280

-3.369997

0.0029

R-squared

0.614294

Mean dependent var

-2.000000

Adjusted R-squared

0.522460

S.D. dependent var

10.32613

S.E. of regression

7.135801

Akaike info criterion

6.961256

Sum squared resid

1069.313

Schwarz criterion

7.249220

Log likelihood

-87.97696

F-statistic

6.689134

Durbin-Watson stat

1.993491

Prob(F-statistic)

0.000715

LTCH

ADF Test Statistic

-2.569766

1% Critical Value*

-4.3082

 
 

5% Critical Value

-3.5731

 
 

10% Critical Value

-3.2203

*MacKinnon critical values for rejection of hypothesis of a unit root.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Augmented Dickey-Fuller Test Equation

Dependent Variable: D(LTCH)

Method: Least Squares

Date: 07/02/10 Time: 18:52

Sample(adjusted): 1981 2009

Included observations: 29 after adjusting endpoints

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.

LTCH(-1)

-0.399648

0.155519

-2.569766

0.0165

D(LTCH(-1))

0.248830

0.193782

1.284068

0.2109

C

92.89575

41.79676

2.222559

0.0355

@TREND(1979)

6.602758

3.001846

2.199566

0.0373

R-squared

0.210878

Mean dependent var

18.32955

Adjusted R-squared

0.116183

S.D. dependent var

77.22211

S.E. of regression

72.59768

Akaike info criterion

11.53518

Sum squared resid

131760.6

Schwarz criterion

11.72378

Log likelihood

-163.2602

F-statistic

2.226927

Durbin-Watson stat

2.075819

Prob(F-statistic)

0.109919

LTCROIS

ADF Test Statistic

0.088397

1% Critical Value*

-2.6560

 
 

5% Critical Value

-1.9546

 
 

10% Critical Value

-1.6226

*MacKinnon critical values for rejection of hypothesis of a unit root.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Augmented Dickey-Fuller Test Equation

Dependent Variable: D(LTCROIS)

Method: Least Squares

Date: 07/02/10 Time: 18:55

Sample(adjusted): 1984 2009

Included observations: 26 after adjusting endpoints

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.

LTCROIS(-1)

0.010954

0.123917

0.088397

0.9304

D(LTCROIS(-1))

-0.750194

0.193245

-3.882088

0.0009

D(LTCROIS(-2))

-0.650958

0.181351

-3.589493

0.0017

D(LTCROIS(-3))

-0.368778

0.177829

-2.073777

0.0506

D(LTCROIS(-4))

-0.051196

0.156088

-0.327997

0.7462

R-squared

0.567326

Mean dependent var

0.388462

Adjusted R-squared

0.484912

S.D. dependent var

3.468178

S.E. of regression

2.489099

Akaike info criterion

4.832760

Sum squared resid

130.1079

Schwarz criterion

5.074701

Log likelihood

-57.82588

F-statistic

6.883849

Durbin-Watson stat

1.395181

Prob(F-statistic)

0.001052

LTDB

ADF Test Statistic

-3.625350

1% Critical Value*

-3.7076

 
 

5% Critical Value

-2.9798

 
 

10% Critical Value

-2.6290

*MacKinnon critical values for rejection of hypothesis of a unit root.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Augmented Dickey-Fuller Test Equation

Dependent Variable: D(LTDB)

Method: Least Squares

Date: 07/02/10 Time: 18:57

Sample(adjusted): 1984 2009

Included observations: 26 after adjusting endpoints

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.

LTDB(-1)

-1.818009

0.501471

-3.625350

0.0017

D(LTDB(-1))

0.870805

0.398389

2.185818

0.0409

D(LTDB(-2))

0.430400

0.336844

1.277743

0.2160

D(LTDB(-3))

0.292368

0.246758

1.184835

0.2500

D(LTDB(-4))

0.022514

0.197517

0.113986

0.9104

C

0.174387

0.047366

3.681672

0.0015

R-squared

0.620198

Mean dependent var

0.003735

Adjusted R-squared

0.525248

S.D. dependent var

0.093037

S.E. of regression

0.064105

Akaike info criterion

-2.45742

Sum squared resid

0.082188

Schwarz criterion

-2.16709

Log likelihood

37.94655

F-statistic

6.531808

Durbin-Watson stat

2.203523

Prob(F-statistic)

0.000939

LTINVP

ADF Test Statistic

-1.243240

1% Critical Value*

-2.6522

 
 

5% Critical Value

-1.9540

 
 

10% Critical Value

-1.6223

*MacKinnon critical values for rejection of hypothesis of a unit root.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Augmented Dickey-Fuller Test Equation

Dependent Variable: D(LTINVP)

Method: Least Squares

Date: 07/02/10 Time: 18:59

Sample(adjusted): 1983 2009

Included observations: 27 after adjusting endpoints

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.

LTINVP(-1)

-0.046283

0.037228

-1.243240

0.2263

D(LTINVP(-1))

0.199346

0.156983

1.269855

0.2168

D(LTINVP(-2))

0.132731

0.160546

0.826745

0.4169

D(LTINVP(-3))

-0.259381

0.158720

-1.634202

0.1158

R-squared

0.207184

Mean dependent var

-0.17377

Adjusted R-squared

0.103773

S.D. dependent var

1.464205

S.E. of regression

1.386152

Akaike info criterion

3.626894

Sum squared resid

44.19259

Schwarz criterion

3.818869

Log likelihood

-44.96306

F-statistic

2.003506

Durbin-Watson stat

2.361855

Prob(F-statistic)

0.141565

TEST DE DIFFERENCE PREMIERE

LVTE

ADF Test Statistic

-4.515462

1% Critical Value*

-2.6560

 
 

5% Critical Value

-1.9546

 
 

10% Critical Value

-1.6226

*MacKinnon critical values for rejection of hypothesis of a unit root.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Augmented Dickey-Fuller Test Equation

Dependent Variable: D(LVTE,2)

Method: Least Squares

Date: 07/02/10 Time: 19:20

Sample(adjusted): 1984 2009

Included observations: 26 after adjusting endpoints

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.

D(LVTE(-1))

-2.327662

0.515487

-4.515462

0.0002

D(LVTE(-1),2)

0.859382

0.440491

1.950964

0.0639

D(LVTE(-2),2)

0.710089

0.330578

2.148025

0.0430

D(LVTE(-3),2)

0.496782

0.184926

2.686377

0.0135

R-squared

0.790544

Mean dependent var

-0.002115

Adjusted R-squared

0.761981

S.D. dependent var

0.466423

S.E. of regression

0.227554

Akaike info criterion

0.017784

Sum squared resid

1.139183

Schwarz criterion

0.211337

Log likelihood

3.768811

F-statistic

27.67795

Durbin-Watson stat

1.823795

Prob(F-statistic)

0.000000

LTCH

ADF Test Statistic

-3.583023

1% Critical Value*

-2.6486

 
 

5% Critical Value

-1.9535

 
 

10% Critical Value

-1.6221

*MacKinnon critical values for rejection of hypothesis of a unit root.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Augmented Dickey-Fuller Test Equation

Dependent Variable: D(LTCH,2)

Method: Least Squares

Date: 07/02/10 Time: 19:23

Sample(adjusted): 1982 2009

Included observations: 28 after adjusting endpoints

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.

D(LTCH(-1))

-0.945562

0.263901

-3.583023

0.0014

D(LTCH(-1),2)

0.047496

0.196244

0.242026

0.8107

R-squared

0.451881

Mean dependent var

0.796714

Adjusted R-squared

0.430799

S.D. dependent var

108.6325

S.E. of regression

81.95820

Akaike info criterion

11.71904

Sum squared resid

174645.8

Schwarz criterion

11.81420

Log likelihood

-162.0666

F-statistic

21.43493

Durbin-Watson stat

1.969431

Prob(F-statistic)

0.000089

LTCROIS

ADF Test Statistic

-3.991906

1% Critical Value*

-2.6603

 
 

5% Critical Value

-1.9552

 
 

10% Critical Value

-1.6228

*MacKinnon critical values for rejection of hypothesis of a unit root.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Augmented Dickey-Fuller Test Equation

Dependent Variable: D(LTCROIS,2)

Method: Least Squares

Date: 07/02/10 Time: 19:25

Sample(adjusted): 1985 2009

Included observations: 25 after adjusting endpoints

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.

D(LTCROIS(-1))

-2.735245

0.685198

-3.991906

0.0007

D(LTCROIS(-1),2)

1.239933

0.559953

2.214351

0.0386

D(LTCROIS(-2),2)

0.784628

0.406129

1.931969

0.0677

D(LTCROIS(-3),2)

0.387179

0.251831

1.537454

0.1399

D(LTCROIS(-4),2)

0.291354

0.128948

2.259464

0.0352

R-squared

0.854822

Mean dependent var

-0.46000

Adjusted R-squared

0.825787

S.D. dependent var

4.901615

S.E. of regression

2.045878

Akaike info criterion

4.446388

Sum squared resid

83.71237

Schwarz criterion

4.690163

Log likelihood

-50.57985

F-statistic

29.44055

Durbin-Watson stat

1.705903

Prob(F-statistic)

0.000000

LTINVP

ADF Test Statistic

-3.870039

1% Critical Value*

-2.6603

 
 

5% Critical Value

-1.9552

 
 

10% Critical Value

-1.6228

*MacKinnon critical values for rejection of hypothesis of a unit root.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Augmented Dickey-Fuller Test Equation

Dependent Variable: D(LTINVP,2)

Method: Least Squares

Date: 07/02/10 Time: 19:29

Sample(adjusted): 1985 2009

Included observations: 25 after adjusting endpoints

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.

D(LTINVP(-1))

-1.589420

0.410699

-3.870039

0.0010

D(LTINVP(-1),2)

0.537250

0.318345

1.687636

0.1070

D(LTINVP(-2),2)

0.494413

0.243170

2.033197

0.0555

D(LTINVP(-3),2)

0.291759

0.226833

1.286228

0.2131

D(LTINVP(-4),2)

0.167241

0.177500

0.942206

0.3573

R-squared

0.595743

Mean dependent var

-0.07544

Adjusted R-squared

0.514891

S.D. dependent var

2.032673

S.E. of regression

1.415752

Akaike info criterion

3.710055

Sum squared resid

40.08707

Schwarz criterion

3.953830

Log likelihood

-41.37569

F-statistic

7.368354

Durbin-Watson stat

1.843026

Prob(F-statistic)

0.000811

TEST DE COINTEGRATION DE JOHANSEN

Date: 07/09/10 Time: 03:18

Sample: 1979 2009

Included observations: 29

Test assumption: No deterministic trend in the data

 
 
 
 

Series: LDTPIB LSDEXP LTCH LVTE LTDB LTINVP LTCROIS OUVC

Lags interval: 1 to 1

 

Likelihood

5 Percent

1 Percent

Hypothesized

Eigenvalue

Ratio

Critical Value

Critical Value

No. of CE(s)

0.961186

227.0038

141.20

152.32

None **

0.811350

132.7838

109.99

119.80

At most 1 **

0.730885

84.41589

82.49

90.45

At most 2 *

0.520835

46.35002

59.46

66.52

At most 3

0.366963

25.01442

39.89

45.58

At most 4

0.249914

11.75487

24.31

29.75

At most 5

0.107415

3.415417

12.53

16.31

At most 6

0.004131

0.120041

3.84

6.51

At most 7

*(**) denotes rejection of the hypothesis at 5%(1%) significance level

 
 
 
 

L.R. test indicates 3 cointegrating equation(s) at 5% significance level

 
 
 
 

Test de normalité de JARQUE BERA sur les résidus

JARQUE-BERA

1,766126

PROBABILITE

0,413432

MODELE DE LONG TERME PAR LES MCO

Dependent Variable: LDTPIB

Method: Least Squares

Date: 07/09/10 Time: 03:20

Sample: 1979 2009

Included observations: 31

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.

C

-1.719890

13.85905

-0.124099

0.9023

LSDEXP

-0.089074

0.118546

-0.751390

0.4600

LTCH

0.019767

0.009903

1.996034

0.0579

LVTE

-21.61966

6.089689

-3.550207

0.0017

LTDB

61.03351

23.07628

2.644859

0.0145

LTINVP

1.509426

0.620032

2.434434

0.0231

LTCROIS

-1.660350

0.533391

-3.112818

0.0049

OUVC

105.7529

27.81999

3.801327

0.0009

R-squared

0.636637

Mean dependent var

51.61129

Adjusted R-squared

0.526049

S.D. dependent var

9.744773

S.E. of regression

6.708703

Akaike info criterion

6.862324

Sum squared resid

1035.154

Schwarz criterion

7.232386

Log likelihood

-98.36603

F-statistic

5.756806

Durbin-Watson stat

2.079579

Prob(F-statistic)

0.000611



TEST DE WHITE

White Heteroskedasticity Test:

F-statistic

1.974851

Probability

0.096420

Obs*R-squared

19.63634

Probability

0.142030

TEST DE RAMSEY

Variables

Coefficient

T-statistic

Probabilité

Significativité

FITTED^2

-0.004297

-0,201455

0,8422

Non significatif

MODELE A CORRECTION D'ERREURS

Dependent Variable: D(LDTPIB)

Method: Least Squares

Date: 07/09/10 Time: 03:26

Sample(adjusted): 1980 2009

Included observations: 30 after adjusting endpoints

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.

C

4.180491

10.56427

0.395720

0.6983

D(LSDEXP)

-0.073339

0.088859

-0.825345

0.4230

D(LTCH)

0.037642

0.011188

3.364585

0.0046

D(LVTE)

-14.01593

5.906618

-2.372920

0.0325

D(LTDB)

34.96756

19.28288

1.813399

0.0913

D(LTINVP)

2.349736

0.794935

2.955884

0.0104

D(LTCROIS)

-1.069747

0.347164

-3.081387

0.0081

D(OUVC)

69.14272

18.20255

3.798519

0.0020

LDTPIB(-1)

-0.860276

0.180627

-4.762726

0.0003

LSDEXP(-1)

-0.170475

0.118112

-1.443339

0.1709

LTCH(-1)

3.17E-06

0.008492

0.000374

0.9997

LVTE(-1)

-26.49452

7.902862

-3.352522

0.0047

LTDB(-1)

98.61886

29.56400

3.335775

0.0049

LTINVP(-1)

1.934172

0.640802

3.018360

0.0092

LTCROIS(-1)

-1.268297

0.597106

-2.124075

0.0520

OUVC(-1)

87.92755

25.44747

3.455258

0.0039

R-squared

0.905757

Mean dependent var

0.619667

Adjusted R-squared

0.804782

S.D. dependent var

8.398058

S.E. of regression

3.710554

Akaike info criterion

5.764766

Sum squared resid

192.7549

Schwarz criterion

6.512071

Log likelihood

-70.47149

F-statistic

8.970129

Durbin-Watson stat

2.191412

Prob(F-statistic)

0.000093


TEST DE CAUSALITE DE GRANGER

Pairwise Granger Causality Tests

Date: 05/18/11 Time: 10:17

Sample: 1979 2009

Lags: 1

Null Hypothesis:

Obs

F-Statistic

Probability

LSDEXP does not Granger Cause LDTPIB

30

0.01079

0.91805

LDTPIB does not Granger Cause LSDEXP

0.03544

0.85208

LTCH does not Granger Cause LDTPIB

30

0.63787

0.43145

LDTPIB does not Granger Cause LTCH

0.16643

0.68652

LTCROIS does not Granger Cause LDTPIB

30

1.46287

0.23696

LDTPIB does not Granger Cause LTCROIS

1.56490

0.22168

LTDB does not Granger Cause LDTPIB

30

5.96955

0.02138

LDTPIB does not Granger Cause LTDB

0.03669

0.84953

LTINVP does not Granger Cause LDTPIB

30

1.08148

0.30759

LDTPIB does not Granger Cause LTINVP

2.27777

0.14286

LVTE does not Granger Cause LDTPIB

30

0.04521

0.83321

LDTPIB does not Granger Cause LVTE

12.1219

0.00171

OUVC does not Granger Cause LDTPIB

30

0.01897

0.89147

LDTPIB does not Granger Cause OUVC

2.33059

0.13848

ESTIMATION DE DONNEES

 
 
 
 
 
 
 
 
 

Années

Ltcrois

Lsdexp

Ltinvp

Ldtpib

LTch

Lvte

Ltdb

Ouvc

1979

6,5

49,5

5,47

34,36

225,66

0,87

0,087

0,546

1980

6,8

14,9

5,22

33,81

212,72

0,8

0,05478

0,5319

1981

10

58,4

5,55

35,73

211,28

0,86

0,0199

0,598

1982

2,2

58,6

10,6

50,25

271,73

0,86

0,00209

0,5779

1983

-4,3

35,8

12,63

55,33

328,61

0,93

0,0059

0,4544

1984

7,9

23,4

14,53

48,91

381,61

0,96

0,0419

0,5052

1985

7,5

8,5

12,31

54,58

436,96

0,69

0,389

0,3895

1986

2,2

18,6

9,71

75,83

449,26

0,85

0,176

0,4928

1987

-1,5

24,59

5,84

58,1

300,5

0,03

0,0147

0,461

1988

3,4

30,24

7,15

61

297,8

0,21

0,0626

0,4587

1989

-2,9

48,75

5,57

49,87

319

0,37

0,0648

0,3835

1990

3,2

11,9

5,04

45,44

272,3

0,41

0,1364

0,425

1991

4,7

8,5

5,03

50,32

282,1

0,87

0,1016

0,4762

1992

4

12,63

4,05

47,33

264,7

0,14

0,081

0,4068

1993

3,5

16,38

4,43

49,89

283,2

0,33

0,0968

0,3872

1994

4,4

10,28

6,02

70,82

546,95

0,42

0,06665

0,5193

1995

4,6

8,02

7,22

64,93

499,1

0,29

0,1137

0,533

1996

5,5

6,76

5,94

62,69

511,6

0,47

0,1484

0,4522

1997

6,1

9,15

6,32

56,52

583,7

0,31

0,1062

0,4492

1998

4,5

8,68

5,35

53,27

590

0,33

0,09994

0,4449

1999

4,7

10,27

5,77

55,33

615,7

0,25

0,047

0,4496

2000

5,8

8,33

6,93

54,2

712

0,35

0,0608

0,4258

2001

5

4,76

5,45

53,18

733

0,3

0,0838

0,4304

2002

4,5

4,63

4,9

48,12

697

0,25

0,0511

0,4012

2003

3,9

3,78

6,57

40,27

581,2

0,66

0,0724

0,3822

2004

3,1

3,6

6,12

38,61

528,3

0,67

0,085

0,3473

2005

2,9

3,17

6,27

40

527,5

0,67

0,0987

0,4523

2006

3,8

3,01

4,9

52,68

522,9

0,6

0,078

0,54587

2007

4,6

3,58

5,882

52,77

702,54

0,556

0,11691

0,4153

2008

5,1

4,8

5,894

52,86

723,41

0,572

0,1288

0,4122

2009

5,8

4,6

5,908

52,95

744,28

0,587

0,103

0,4092

* 1Cité par E LOUBELO (2002)

* 1 Cité par Jean Louis ARCAND (2000)

* 2 Marc RAFFINOT (1998)

* 3 Initiative PPTE renforcé, adopté au sommet du G7 de Cologne en 1999.

5 Coefficient servant à repartir la réduction de dette proportionnellement entre les créanciers.






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Le don sans la technique n'est qu'une maladie"