II-4-Analyse des concepts
Emile DURKHEIM disait : « La première
démarche du sociologue doit donc être de définir les choses
qu'il traite afin que l'on sache de quoi il est question (...). Tout discours
scientifique doit utiliser des concepts clairs et précis... »35
Dans le cadre de notre étude, nous avons tenu à
définir certains concepts notamment :
- Amélioration des conditions de vie :
Etymologiquement, améliorer signifie rendre meilleur ;
faire tendre davantage vers la perfection. Donc améliorer quelque chose
consiste à le sortir
35 DURKHEIM E. : Les règles de la
méthode sociologique, Paris PUF, 10è édition 1972 ,
p.23
d'une situation que l'on juge moins meilleure pour une
situation plus meilleure. Quant aux conditions de vie, on peut les
définir comme le rang ou la classe sociale qu'un individu ou un groupe
d'individus occupent en relation avec le coût de la subsistance ou le
« prix à payer » pour vivre. Les conditions de vie varient et
sont relatives à chaque milieu de vie. L'amélioration de ces
conditions de vie consiste donc à réunir des facteurs pouvant
permettre aux individus de supporter de plus en plus le coût de la vie et
de satisfaire de nouveaux besoins qu'ils ne satisfaisaient pas avant. Ces
facteurs sont essentiellement économiques. Chaque société
humaine, dans ses diverses activités, vise à améliorer
d'une manière ou d'une autre ses propres conditions de vie.
- Les méthodes d'intervention
On peut définir la méthode comme un ensemble de
procédés, de moyens pour atteindre un but ou arriver à un
résultat. C'est la voie par laquelle l'on veut passer pour arriver
à une destination qu'il s'est fixée auparavant. C'est aussi la
technique que l'on utilise pour résoudre un problème ou pour
rendre meilleur une situation. Les méthodes d'intervention se
définissent alors comme l'ensemble de moyens mis en oeuvre pour parvenir
à un but. Cette mise en oeuvre suppose déjà l'existence
d'un problème préalable qu'on veut résoudre en
intervenant.
Pour ce qui concerne les IMF, leurs méthodes
d'intervention consistent aux techniques de travail qu'elles emploient pour
améliorer les conditions de vie des populations pauvres.
- Prêt ou credit consistant
Prêter, c'est remettre une chose à quelqu'un
à condition qu'il vous la rende. Ici, le mot prêt renvoie au
crédit qu'on accorde à une personne à condition qu'il le
rembourse avec ou sans intérêt. Le prêt est accordé
à court, moyen ou long terme. A court terme, s'il doit être
remboursé pendant une courte durée (autour de six mois) ;
à moyen terme si la durée de remboursement est moins courte et
pas assez longue et à long terme si elle est
très longue (trois à dix ans). Généralement, les
prêts qu'accordent les IMF sont à court terme. Un prêt
consistant est un prêt solide ou stable de sorte qu'il permette au
bénéficiaire d'accomplir le but visé et de s'assurer de sa
pérennité. Un prêt consistant peut donc consister un
facteur ou une force économique puissante qui permet à un agent
économique de renforcer son capital pour accroître ses revenus.
- Processus de développement
C'est une démarche, un mécanisme, un mouvement
évolutif en vue d'une totalité dialectique incluant le politique,
l'économique, le social, le culturel et le juridique. Nous pouvons nous
référer ici à PERROUX F. pour qui « c'est une
combinaison de ressources humaines, matérielles, financières,
techniques, environnementales pour provoquer les changements mentaux, sociaux,
économiques, culturels, etc. chez une population. Cela peut donc rendre
celle-ci apte à faire accroître cumulativement et durablement son
produit réel global, c'est-à-dire entièrement
réciproque de la production, de la mentalité de la population et
la tendance vers le bien-être social, économique et culturel
»36
- Mutuelles d'épargne et de
crédit
Encore appelées coopérative d'épargne et
de crédit (COOPEC) , elles sont définies selon le Bureau
International du Travail (BIT) comme une association de personnes qui se sent
volontairement grouper pour atteindre un but commun par la constitution d'une
entreprise dirigée démocratiquement en fournissant une quote-part
équitable du capital nécessaire et en fruits ce cette entreprise
au fonctionnement de laquelle ,les membres participent activement .
Au sens de la loi N° 95-014 du 14 Juillet 1995 portant
règlement des institutions mutualistes ou coopératives
d'épargnes et de crédit, est considéré
36 PERROUX F. cité par Marc PENOUIL in
Socio-économique du développement, Paris, Dalloz , 1989, p93.
comme institution mutualiste, un groupement de personnes
doté de la personnalité morale, sans but lucratif et capital
variable, fondé sur les principes d'unions, de solidarité,
d'entraide mutuelle et ayant principalement pour objet, de collecter
l'épargne de ses membres et de leur consentir du crédit.
Dans le cadre de notre étude, la quasi-totalité des
institutions de microfinance sont des mutuelles d'épargne et de
crédit.
- Systèmes financiers Décentralisés
(SFD)
C'est l'ensemble des systèmes de mutuelles
d'épargne et de crédit .On les appelle aussi Institution de
microfinance (IMF).
La banque des données des SFD au Togo en 1994 les
définissait comme « une unité variée
d'expériences d'épargnes et ou par de crédits, divers par
la taille, le degré de structuration, la philosophie, les objectifs, les
moyens techniques, financiers et humains mis en oeuvre pour la population
à la base, avec ou sans le soutien ponctuel ou durable, Technique et par
ou financiers de leurs partenaires, en vue d'assurer l'autopromotion
économique et social de ces population ».
Les SFD ont la particularité de viser surtout les
populations qui n'ont pas accès aux crédits bancaires, à
cause de leurs faibles revenus.
- Le secteur informel
Selon le dictionnaire Universel (4ème
édition, 2002), le secteur informel est un secteur économique non
soumis aux normes d'organisation et de gestion. C'est un domaine
d'activités qui échappe au contrôle de l'Etat. Il regroupe
les petites entreprises, les établissements commerciaux ou tout autre
groupe d'individu exerçant des activités commerciaux ou
artisanales et qui n'ont pas d'existence légale ou qui ont un statu non
clairement défini, qui ne payent pas d'impôts ou qui ne payent pas
tous les impôts aux quels ils sont sensés soumis. Dans notre
étude, nous regroupons dans ce secteur, tous ceux qui
mènent une activitégénératrice de revenu
(AGR)
- Les conditions de vie
Etymologiquement, le mot condition est équivoque. Il
peut désigner le rang social d'un ou des individus. Quant à la
vie, elle désigne un champ très vaste de choses mais toutes
liées à l'existence. Ainsi, on peut le définir comme
coüt de la subsistance, de l'entretien. On peut donc définir les
conditions ce vie d'un individu ou d'un groupe d'individus comme le rang ou la
classe sociale que ceux-ci occupent en relation avec le coût de la
subsistance ou « le prix à payer » pour vivre. Comme la
pauvreté, les conditions de vie varient et sont relatives à
chaque milieu de vie.
- Tontine consensuelle :
Le mot tontine renvoie à l'idée d'une cotisation
régulière dont la somme totale est reversée au
concerné au terme de l'échéance conclue.
Dans notre travail, le concept de tontine consensuelle renvoi
à l'idée d'une cotisation qui s'effectue entre des personnes et
dont la somme totale cotisée est reversée à une personne
et cela à tour de rôle de la première à la
dernière personne.
- Détournement d'objet de
crédit
Détourner suppose la déviation de quelque chose
de sa destination initiale. L'objet de crédit dans la pratique des IMF
constitue le motif pour lequel le crédit est demandé. Le
détournement d'objet de crédit est une pratique des clients des
services des IMF qui consiste à voiler le vrai motif pour lequel on
demande du crédit. Dans ces cas de figure, le demandeur annonce un motif
qui puisse lui permettre d'obtenir le crédit.
- La cavalerie de crédit
La cavalerie suppose le fait de ne pas se fixer à un
lieu donné ou d'aller d'une chose à une autre donnée.
Ainsi, la cavalerie de crédit est cette pratique qui consiste à
demander et à bénéficier du crédit auprès de
deux ou plusieurs IMF en même temps. C'est une pratique illégale
qui est punie par les lois qui régissent les IMF.
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