CHAPITRE TROISIEME : LES PERSPECTIVES DU
SECTEUR FINANCIER A KIKWIT
Dans le chapitre précédent, il a
été constaté que les PME du secteur de la restauration de
la ville de Kikwit éprouvent des difficultés d'accès au
financement. Toutefois, la ville de Kikwit regorge certains atouts
économiques susceptibles de catalyser le développement du secteur
financier.
Dans le présent chapitre, une perspective du secteur
financier dans la ville de Kikwit sera menée à la base de la
matrice SWOT22.
3.1. Les forces du secteur financier de la ville de
Kikwit.
Le secteur financier de la ville de Kikwit présente les
forces suivantes :
> L'existence d'une demande effective des produits
financiers. Les activités économiques dans la ville de Kikwit
constituent favorise la croissance de la demande des produits financiers dans
cette ville. Cette demande concerne les crédits à
l'investissement, le change, les transferts des fonds, etc.
> La présence des IMF rentables et qui
réussissent déjà à s'affirmer sur le marché
de la ville de Kikwit.
> L'importance de la population de Kikwit et les emplois
dans les secteurs privés et publics justifie dans une certaine mesure
l'existence d'une épargne locale qui, faute de banque, serait
thésaurisée, alors que certains porteurs des projets en expriment
les besoins.
> La présence du guichet de la banque centrale
constitue déjà un préalable au bon fonctionnement des
banques commerciales. Cette représentation jouerait
22 Matrices des forces (Strength), faiblesses
(Weakness), opportunités (Opportunities) et les menaces (Threats).
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NDOMBI PUNDA ELVI'S, La problématique d'accès
au financement des PME dans la ville de Kikwit : « cas des restaurants
de 2008-2010 », TFC, FASEG, UNIKIK, 2009-2010.
le rôle de contrôle du secteur financier et
monétaire dans la ville en favorisant son développement.
> Le développement au sein de la population d'une
culture entrepreneuriale va stimuler ceux qui ont la capacité de
financement d'intervenir plus aisément sur le marché.
La limitation actuelle d'accès au financement dont
souffrent les PME de la ville de Kikwit est due aux multiples faiblesses que
connaît le secteur financier dans cette ville.
3.2. Les faiblesses du secteur financier de la ville de
Kikwit
L'enquête menée auprès des PME du secteur
de la restauration dans la ville de Kikwit met en exergue une grande
diversité des besoins des entreprises, parmi lesquels ressortent en
premier le financement de l'implantation (investissement et fonds de roulement
de départ) et celui de l'acquisition d'équipements nouveaux
nécessaires pour le développement de l'activité. D'autres
types de besoins ont été soulignés par cette étude
: le financement du fonds de roulement ordinaire, le financement de
marchés spécifiques, la caution sur marché, la caution
d'avance de démarrage, le besoin de trouver des garanties et des
partenaires susceptibles de fournir des ressources longues, la
nécessité de raccourcir les délais de financement et de
refinancement qui font parfois perdre des opportunités d'affaires.
De façon substantielle, les contraintes du
développement du secteur financier de la ville de Kikwit peuvent
être suivantes :
> La pauvreté et le chômage de la population,
dont la majorité ne peut épargner, car l'essentiel du revenu est
consacré à la consommation ;
> L'absence des ressources énergétiques (eau
et électricité) nécessaires à l'essor du secteur
productif, pouvant constituer un bon catalyseur du développement des
finances dans la ville ;
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NDOMBI PUNDA ELVI'S, La problématique d'accès
au financement des PME dans la ville de Kikwit : « cas des restaurants
de 2008-2010 », TFC, FASEG, UNIKIK, 2009-2010.
> L'absence de culture bancaire des habitants de Kikwit,
qui éprouvent de l'aversion envers les crédits. Cette absence de
culture se fait manifester par une faible fréquence au guichet des
institutions financières due à l'ignorance et/ou à
l'inhabitude ;
> Les techniques de gestion des entreprises de Kikwit ne
favorisant guère leur éligibilité aux crédits
bancaires, car ne répondant parfois pas aux normes de
comptabilités exigées par les banques. Ces techniques sont
consécutives au caractère informel des entreprises de cette
ville.
> Le non respect des échéances ou des
modalités de remboursement ;
> La défaillance de la plupart des entreprises ce peut
entraîner même le non remboursement de la dette contractée
;
> L'inadéquation entre l'offre et la demande de
financement.
> Le taux d'intérêt très
élevé na favorisant pas l'accès au crédit des
opérateurs
économique désireux d'en contracter en vue de
financer leurs activités.
Dans le même ordre d'idées, les entrepreneurs du
secteur de la restauration interviewés au cours de cette étude
estiment que la baisse du taux d'intérêt faciliterait les
opérations financières. Leurs déclarations sont reprises
dans le tableau ci-dessous.
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NDOMBI PUNDA ELVI'S, La problématique d'accès
au financement des PME dans la ville de Kikwit : « cas des restaurants
de 2008-2010 », TFC, FASEG, UNIKIK, 2009-2010.
Tableau 4: Les suggestions des entrepreneurs
propriétaires des restaurants en rapport avec l'assainissement du
secteur financier*
Suggestions
|
Nb. Cit.
|
Fréq.
|
Mise en place des banques commerciales
|
54
|
100, 0%
|
Création des MEC
|
52
|
96, 3%
|
Formation des opérateurs économiques à la
culture de crédit
|
45
|
83, 3%
|
Création des IMF
|
47
|
87, 0%
|
Multiplication des tontines
|
3
|
5,6%
|
Baisse du taux d'intérêt
|
47
|
87, 0%
|
Autres à préciser
|
0
|
0%
|
TOTAL OBS.
|
54
|
|
Source : Résultats d'enquête.
*Ce tableau est élaboré à base d'une
question à réponses multiples (7 maximum).
En effet, 87% de ces entrepreneurs pensent que le taux
d'intérêt devrait revu à la baisse afin de leur faciliter
la tâche. En revanche, l'installation des banques commerciales a
été réclamée par toutes les unités
interviewées, suivie de celle des Mutualités d'Epargne et de
Crédit. La formation des entrepreneurs est nécessaire. En effet,
45 unités de 54 interviewées, ce qui représente 83,3%,
estiment que la formation des entrepreneurs à la culture de
crédit est importante pour développer ce secteur.
Le développement de la tontine est corolaire au
caractère informel de l'économie de Kikwit. Les entrepreneurs en
sont conscients, car 3 unités les 54 interviewées, soit 5, 6% des
interviewés, pensent qu'il faut le développer, alors que les
autres estiment nettement qu'il ne faut pas y recourir vu les limites qu'elle
présente.
En dépit de ces faiblesses, la ville de Kikwit jouit de
certaines opportunités au développement de son secteur
financier.
|