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La problématique d'accès au financement des PME dans la ville de Kikwit : « cas des restaurants de 2008-2010 »

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par Elvis NDOMBI
Université de Kikwit - Gradué 2009
  

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NDOMBI PUNDA ELVI'S, La problématique d'accès au financement des PME dans la ville de Kikwit : « cas des
restaurants de 2008-2010 »,
TFC, FASEG, UNIKIK, 2009-2010.

EPIGRAPHE

« Recommence
Même si tu sens la fatigue...
Même si l'erreur te fait mal...
Même si la trahison te blesse...
Même si une illusion s'éteint...
Même si la douleur brûle tes yeux...
Même si on ignore vos efforts...
Même si l'ingratitude en est le prix...
Même si l'incompréhension coupe ton sourire...
Même si l'échec te fait souffrir...
Même si tout à l'air de rien...
Recommence
Recommence
Recommence»

Les encouragements formulés par les
américains.

NDOMBI PUNDA ELVI'S, La problématique d'accès au financement des PME dans la ville de Kikwit : « cas des
restaurants de 2008-2010 »,
TFC, FASEG, UNIKIK, 2009-2010.

A mon oncle Gustave NDOMBI,
A maman Marie KUZAMBELA NDOMBI pour ton amour,
A mon père Jacques MUYO pour ton caractère d'un bon père de famille,

A ma mère Fidéline MAFUTA NDOMBI, dont le courage et l'amour maternel me
soutiennent encore,

A ma grand-mère Francesca MATSHASU qui reste un roc de stabilité de toute ma
vie,

A vous tous mes frères et Soeurs,

A toute la famille élargie NDOMBI,

Je dédie ce travail !

ELVI'S NDOMBI PUNDA

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NDOMBI PUNDA ELVI'S, La problématique d'accès au financement des PME dans la ville de Kikwit : « cas des
restaurants de 2008-2010 »,
TFC, FASEG, UNIKIK, 2009-2010.

AVANT-PROPOS

Iles premiers remerciements s'adressent d'abord au Secrétaire General- Académique Jean-Marc KITSYCIABA IV ZNTV17, chef de travaw qui a bien vouCu guider a bon part mes premières investigations en Sciences Economiques et de Gestion et en tant que mon enseignant pour ses diverses orientations, soutien moral intedectuefet materiel- durant mon parcours de premier cyc, a Assistant Crispin EXAGOGO AGADV.914E80 qui a dispose de tout son temps pour m'aider a Bonner forme a ce travail- Et run et Cautre, .91/1a@i Ceurs mu(tip(es occupations, ne m'ont jamais Caissi me désorienter.

A Ilaman Thérèse 94BALANDA KITSI-aABA en voyant son accuei( chaureivc a mon égard et a toute sa fami((e notamment, a Jennifer Starcy KITS.7-CIABA, Benin KITS.7-aABA, Christea

Iles sentiments de gratitude s'adressent ega(ement au secrétaire general- administratif de (V.B/Kikwit Ile Jean Rombeau .914ZILENGI et a toutes Ces autorités académiques de CV.B/Kikwit.

Iles sentiments de fraternite s'adressent a mes frères notamment irmin 2VT0914ISA,

rancis W00.914BI, Lydia BIET; Iluriede W00.914BI, Laddy W00.91/1BI, Didier W00.91/1BI, Iloro W00.914BI, Thierry W00.91/1BI, Gaustive W00.91/1BI, ontaine W00.91/1BI, Eddy W00.914BI, Jansen BIDI VELEW(DE , .914ariel 9v1V110, rancis .91/1V110, Stiphie .91/1V110, Gracia 9vIV110, Iloïse 9vIV110, PoCidor W00.914BI, Ernestine W00.91/1BI, AriefTVer01/1ISA, Dorcas 9140V2A.

J'akprime toute ma reconnaissance a mes onc(es notamment : Ernest W00.914BI, qhéo W00.91/1BI, Nazaire .91/1BVVI, a mon grand frere Jean-Baptiste 914IVINGO junior (Jody) pour Ceur soutien tant materiel- que financier et pour Ca confiance pfizcie en moi. Je pense igantent a toute Ca famili 914/NANGO.

Je pense a tous chefs de tram< et assistants de CVNIKIK je cite: Afain Yves

914VICOBO ICV.914PANI, Aser WZOVLI et Marie Josee ASA! pour Ceur encadrement.

Iles remerciements s'adressent aussi au centre victoria DIEZ notamment a PiCfizr AMETA.

J'evrime ma confiance a tous mes amis de Ca promotion te(s que ; a Acha IlITOWDO, ozy .V ZTV, Didier IlIDII/10, Rodrigue NGETS.7-a, Christian °KLING, hibreu

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TS.7-CIBANGA, Ives 914ALENGE, John KINYANYA, Olivier KITA914BALA, an KV914AKA914M, Olivier 90 VTA, Steve ICVNGI, Rosalie PVNGVLA, Junior 9fr1VPASA, Erick914AV.

Je pense interminabment a tous (toutes) cewc (cedes) qui mes sont chers (tires), notamment lie coConeC Benjamin BO WC AngeC KIKUNDI MAZY-MU Tania 914ANSANGA (VVAVV, Jacquie 914BVTI LVS/1914BA, 914a.x 7(LE9101 VLIAVV, Patience 914VVVIVVVI, Corance NAx EcII, Tite 914VWDA, Dauphin POLOTO, .7-fenri ZAWADI ZAGABE, Akiin gfriASVOI, Vvira 9101914BWEV iCs BALM° ATOTA

Comment passer sous siCence Ca fama qui m'accepti a xikwit : Pres° BILO TVLENGI, Pistou 910l1(7122l, 914aman ChantaCe BILO, 914aman BILO, Miriam BILO pour m'avoir integre au sein deurfamide et ktfama VVAVV.

Enfin et pas lie Bernier, je ne remercie pasteur Bopauf 1(71914ASA A914IWYl pour raccompagnement tant spirituel-et moral- que inteikctuel- dont il-m'a quaff e.

Que cewcet cedes dont lies noms nefigurent pas ici soient rassures de notre gratitude.

+2>~ .7VIDOMBI PrOWIDA

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LISTE DES ABREVIATIONS

BFR : Besoin en Fonds de Roulement ;

CAF : Capacité d'Autofinancement ;

COOPEC : Coopérative d'Epargne et de Crédit ;

CTB : Coopération Technique Belge ;

EBE : Excédent Brut D'Exploitation ;

EUCA : European Capital Association ;

FBCF : Formation Brute du Capital Fixe ;

IF : Institution Financière ;

IMF : Institution de Micro Finance ;

MEC : Mutualité d'Epargne et de Crédit ;

MUCREFEKI : Mutualité d'Epargne et de Crédit des Femmes de Kikwit ;

NCR : Numéro de Registre du Commerce ;

PAIDECO : Programme d'Appui aux Initiatives de développement

communautaire ;

PCG : Plan Comptable Général ;

PME : Petites et Moyennes Entreprises ;

VA : Valeur Ajoutée.

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O. INTRODUCTION GENERALE

0.1. Problématique

Le renforcement des capacités des Petites et Moyennes Entreprises est au coeur des préoccupations des économies modernes. L'importance accordée à ces types d'entreprises s'explique par le fait qu'elles constituent le moteur de la croissance par le taux de création - expliqué par le faible niveau d'investissement qu'elles exigent-, le niveau de création d'emplois et le faible niveau technologique qui leur confère une adaptabilité aux changements.

Cependant, l'internationalisation des économies, par l'ouverture croissante des marchés et la globalisation des échanges, semble de nature à fragiliser les petites entreprises qui, jadis évoluaient sur des marchés protégés. Ces écueils de la mondialisation s'avèrent plus préoccupants dans les économies en développement où les entreprises sont généralement fragiles et peu matures.

Toutefois, la mondialisation économique ne constitue pas seulement un frein au développement des PME, elle permet aux entreprises d'accroître leurs performances et de diversifier leurs activités à travers de nouveaux créneaux d'affaires. Aussi, la forte concurrence créée par ce phénomène et la recherche de la compétitivité des entreprises astreint les Etats à améliorer les conditions de travail des PME. Parmi celles-ci, l'on indexe l'accès au financement.

En effet, l'état actuel du système financier de la RDC n'est point de nature à faciliter l'accès des PME au financement. Les banques et les IMF qui demeurent les principaux partenaires dans le financement des activités n'ont pas encore réussi à mettre en oeuvre des financements optimaux pour cette niche (clientèle). Cette difficulté réside dans la nature même des PME caractérisées par une grande diversité des besoins, une faiblesse des fonds propres, des garanties, de la capacité technique et de la qualité des produits, le faible degré de formalisation et l'absence d'une comptabilité fiable, etc.

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Deux aspects fondamentaux se posent aujourd'hui dans la problématique du financement des PME. D'une part, les banques qui disposent de surliquidités éprouvent des difficultés énormes à financer les PME du fait notamment des problèmes d' « informalités », de faiblesse des garanties et du faible niveau de capitalisation dans les PME. D'autre part, les IMF qui disposent de mécanismes de financement plus souples éprouvent de grandes difficultés à répondre aux besoins de financement des PME en l'occurrence les petites entreprises. L'essentiel des ressources collectées par les structures de micro finance sont des ressources courtes, ce qui limite leur capacité de transformation. Ceci montre clairement que la faiblesse des banques constitue la force des IMF et vice-versa.

Dès lors se pose la question de l'articulation entre les deux secteurs. Aujourd'hui, dans la problématique du financement des PME, cette articulation devient le paradigme dominant et se trame sous l'emblème de la complémentarité entre les deux secteurs. D'une part, nous avons les IMF qui disposent de mécanismes de financement appropriés, mais qui hélas, manquent de moyens financiers suffisants. D'autre part, nous avons les institutions bancaires qui disposent de ressources abondantes, mais qui ne disposent pas de la technologie de financement adéquate. Ce schéma laisse entrevoir de réelles possibilités d'articulation entre les deux secteurs, de façon à répondre plus efficacement aux besoins des PME. En fait, la bonne croissance d'une activité économique est conditionnée entre autre par un capital considérablement adéquat ou carrément un fonds de roulement consistant en vue de demeurer compétitif sur le marché.

La République Démocratique du Congo bute actuellement à des crises économicofinancières croissantes et connait une croissance démographique accentuée. Cette situation pose énormément des problèmes de tout genre. Ainsi et actuellement, les grandes entreprises congolaises en général et les petites entreprises en particulier connaissent des sérieux problèmes pour accéder au financement, raison pour laquelle elles ont du mal à se propulser et à développer d'autres initiatives. Néanmoins, l'accès au financement dépend non seulement des entreprises qui ont

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un besoin en fonds de roulement mais également des ménages ou institutions qui ont une capacité de financement. Cette situation nécessite une intervention des institutions financières en vue d'assurer à cette catégorie d'entreprises l'accès aux capitaux de démarrage et à une assistance technique dont le but principal est les aider à constituer leur propre autonomie.

Très souvent lorsqu'on parle des problématiques, on pense à ceux dont le résultat est aléatoire et même douteux. C'est pourquoi G. KUYUNSA et K.S SHOMBA1 définissent ce vocable comme étant l'ensemble des questions posées dans un domaine de la science en vue d'une recherche des solutions scientifiques.

Ce travail se préoccupe donc à répondre aux questionnements ci-après :

> Les agents économiques oeuvrant dans le secteur des restaurants reçoivent-ils de financement ?

> Si tel est le cas, ont-ils un accès facile à ce financement ?

> Ya-t-il des véritables institutions financières pouvant leur octroyer des crédits ou leur fournir des fonds nécessaires pour résoudre les problèmes de financement ?

0.2. Hypothèses

Tout chercheur d'après R. PINTO et M. GRAWITZ2 « doit en effet présupposer au départ un point qui constitue ce qu'on appelle un concept opérationnel ou l'hypothèse de travail ».

1 G. Kuyunsa et K.S. Shomba, « Méthode des recherches en sciences sociales »,

2 R. Pinto et M., Grawitz, Méthodes des sciences sociales, tome 1, édit. Dalloz, Paris, 1964, pp 338-339

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Dès lors, au regard de la préoccupation telle qu'exprimée dans la problématique, l'on peut considérer que la plupart des agents économiques oeuvrant dans le secteur des restaurants n'ont d'accès au financement pour des raisons telles que :

> Ils préfèrent évoluer avec leur propre fonds c'est-à-dire, ils n'ont pas personnellement besoin d'un financement extérieur.

> Ils ne sont pas aussi sensibilisés sur ce sujet.

> L'environnement ne leur dispose pas des personnes ou institutions capables de répondre à toutes leurs besoins.

0.3. Choix et intérêt du Sujet

Nous avons porté notre choix sur cette étude pour nous rendre compte du fonctionnement des PME au sein de la ville de Kikwit. Nous avons sélectionné le secteur des restaurants comme notre cible. L'objectif est de connaître la façon dont se financent les PME de ce secteur, attendu que le financement des entreprises occupe une place centrale dans l'économie d'une entité donnée.

0.4. Objectifs

L'objectif principal poursuivi par ce travail est de connaître les différentes sources de financement des PME de la ville de Kikwit en général, et ceux du secteur des restaurants opérant dans cette ville, en particulier. Outre cet objectif principal, notre étude cherche aussi à connaître les différentes sources de financement dont les PME usent et la perspective du secteur de financement dans la ville de Kikwit.

0.5. Méthodologie de travail.

Pour M. GRAWITZ3, la méthode désigne « l'ensemble des opérations
intellectuelles par lesquelles une discipline cherche à atteindre les résultats qu'elle

3 M., Grawitz Méthodes de sciences sociales, 8ème édition, Dalloz, Paris, 1990, p. 384

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poursuit, les démontre et les vérifie ». Par conséquent, on saurait parler d'un travail scientifique sans justifier les méthodes et les techniques utilisées pour son investigation.

En fait, la méthode apparaît dans le domaine scientifique comme étant une démarche rigoureuse mise en oeuvre dans un processus d'analyse, de démonstration et d'explication suivie par le chercheur pour arriver à vérifier son hypothèse grâce aux techniques de collectes des données chiffrées et non chiffrées.

Ainsi ce travail a eu recours à la méthode analytique. En effet, les informations obtenue grâce à la source documentaire et à l'enquête statistique ont été analysées pour tirer des conclusions se rapportant sur l'ensemble de la ville de Kikwit. Pour y parvenir, la ville de Kikwit a été divisée en strates représentées par les différents quartiers : Kazamba, Bruxelles, Kikwit cité, Kikwit 3, Potopoto, Ville basse, Plateau et Kanzombi. Le nombre exhaustif des restaurants nous a poussé a approximer dans la mesure du possible leur nombre total. Ainsi, nous avons constitué un échantillon de 54 individus. Le logiciel SPHYNX 4.8 nous a permis de concevoir le questionnaire utilisé dans la collecte des données, le dépouillement des données statistiques, leur analyse et leur présentation.

0.6. Délimitation

La présente étude concerne la ville de Kikwit. Les donnés utilisées se réfèrent à l'économie de cette ville pour les années 2008-2010.

0.7. Plan du travail.

Outre l'introduction et la conclusion générale, ce travail est subdivisé en trois chapitres. Le premier chapitre premier parle des généralités sur le financement des entreprises. Le deuxième chapitre développe l'impact de financement dans des petites et moyennes entreprises du secteur des restaurants dans la ville de Kikwit. Enfin, le troisième chapitre pose une perspective du secteur financier de la ville de Kikwit.

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CHAPITRE PREMIER : GENERALITES SUR LE FINANCEMENT
DES ENTREPRISES

Le financement recouvre une importance essentielle dans la vie d'une entreprise. Dans ce premier chapitre, le rôle du financement sera analysé pour mieux l'appréhender. La première section s'appesantit sur la définition du financement, son rôle et ses différents modes d'opérations sont étudiés respectivement dans la deuxième et troisième section.

1.1. Définition

Une économie se caractérise par la coexistence de deux sortes d'agents économiques : ceux qui ont un besoin de financement et ceux qui sont en capacité de financement. Les institutions financières - dont les banques - servent d'intermédiaires entre les deux types d'agents. Depuis les années 1980, les entreprises ont aussi largement recours au marché des capitaux - notamment la bourse-.

Par conséquent, les agents économiques ayant besoin de financement ont différents moyens pour attirer les capitaux détenus par les agents économiques ayant des capacités de financement.

Selon le dictionnaire d'économie et des sciences sociales, « le financement est l'action de fournir l'argent nécessaire à la réalisation d'une opération économique. Pour une entreprise, le financement peut se faire à partir des bénéfices réalisés antérieurement (autofinancement) ou en faisant appel au marché financier (émission d'actions ou d'obligations). On parle alors du financement direct dans le premier cas, ou indirect, par intermédiation bancaire »4

4 C.D., Echaudemaison, Dictionnaire d'économie et des sciences sociales, éd. Nathan,7ème éd., Paris, 2007, p 216

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Le financement peut aussi être compris comme « l'ensemble des ressources monétaires nécessaires pour acquérir un bien ou mettre en oeuvre une activité économique ou sociale». Il indique ainsi le flux ou le mouvement qui prévaut à l'acquisition de ses ressources monétaires (voir le Schéma 1).

Schéma 1: Circuits du financement des entreprises

Financement direct
Marché financier

Agent en déficit

Agent en excédent

Crédit

Banques

d'intermédiation

Dépôt

12

 

Refinancement

Banque centrale

Le schéma ci-dessus distingue le financement direct du financement par intermédiation. En ce qui concerne le financement direct, l'emprunteur et le prêteur sont en relation directe. Par exemple, une entreprise émet des obligations sur un marché financier, qui sont souscrites par des ménages ; le taux d'intérêt est payé par l'emprunteur (l'entreprise) au prêteur (le ménage).

Dans le cas de l'intermédiation, des institutions financières, sont créancières des agents à qui elles prêtent (elles perçoivent un taux d'intérêt) et débitrices de ceux qui placent des fonds chez elles (elles payent un taux d'intérêt). Cependant, pour la plupart, les banques en mal de liquidités peuvent s'adresser à la banque centrale qui les refinance moyennant un taux d'intérêt (taux directeur).

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1.2. Rôle du financement

Au sein des entreprises, le financement joue un rôle essentiel. En effet, à la constitution de l'entreprise, le financement des capitaux permanents permet d'acquérir les équipements nécessaires à l'exploitation de l'objet social. Au cours de cette exploitation exercée annuellement, l'entreprise fait face aux multiples besoins de financement. Elle doit alors assurer un fond de roulement en vue de résister au retard de paiement des clients, de couvrir les charges liées au maintient de stocks et aux caprices des fournisseurs d'accorder des longs délais de paiement. A la dissolution de l'entreprise, le financement de l'entreprise permet d'apurer son passif et de payer les détenteurs des capitaux.

Ainsi, le financement des entreprises joue un rôle important tant à la création, pendant l'exploitation de l'objet social que lors de sa dissolution. La problématique de financement des entreprises s'axe alors autour des moyens de financement, car les entreprises doivent prendre en compte les coûts économiques y relatifs. On se demanderait alors quels sont les modes de financement dont disposent les entreprises ?

1.3. Les modes de financement

Afin de financer leurs investissements, les entreprises disposent de plusieurs moyens. Elles peuvent faire appel à leurs ressources internes ou à l'externe.

1.1.1. Financements internes 1.1.1.1. Autofinancement 1.1.1.1.1. Définition

Dans une entreprise, les bénéfices après impôts sont utilisés de deux façons: une
partie de ces bénéfices est distribuée aux actionnaires sous forme de dividendes,

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l'autre partie est conservée par l'entreprise, reprise pour investir, c'est l'autofinancement5

L'autofinancement est l'ensemble des ressources nouvelles engendrées par l'activité de l'entreprise et conservées durablement par celle-ci pour financer ses opérations à venir. Il est parfois appelé résultat brut ou profit brut, toutefois pour lever toute ambiguïté que suscite le mot résultat, E. COHEN6 propose la définition suivante : « l'autofinancement est le surplus monétaire dégagé par l'entreprise sur son activité propre et conservé par elle pour financer son développement futur » quant à d'autres auteurs « L'autofinancement correspond à une rétention de tout ou partie de rémunération annuelle des actionnaires en vue de couvrir les divers besoins de l'entreprise. Il s'agit donc d'un processus d'épargne réalisé au niveau de la société.

Sur le plan comptable, les sommes non distribuées sont mises en réserves, et ces réserves lorsqu'elles sont suffisamment importantes, peuvent donner lieu à la distribution gratuite d'actions »7. L'autofinancement est la part de la capacité d'autofinancement (CAF) consacrée au financement de l'entreprise. C'est la ressource interne disponible après rémunération des associés.

Sa définition résultant du tableau de financement du plan comptable générale (PCG) est la suivante : c'est se financer « par soi-même » : l'entreprise utilise ses profits (de l'année ou des exercices antérieurs) pour financer ses investissements.8

En définitive, l'autofinancement traduit le fondement de la logique capitaliste, la manière de dégager un profit et de l'utiliser. Le profit n'est qu'un simple revenu des propriétaires du capital, il est une arme financière pour assurer la compétitivité de l'entreprise à travers ses capacités à investir et en particulier à introduire l'innovation dans le processus de production.

5 B. Belletante, L. Maberanlt : « Dictionnaire de la Bourse et des marchés », Fayard 2eme édition 2000, Paris, P 121

6 E. Cohen, Gestion financière et développement financière, La découverte, Paris, 1999, P 194

7 J. Pierre, P. Navat, P. Rambourg « Finance d'entreprise, finance de marché », Luc Pire, Paris 1994, P. 143

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8 J. Y., Capul, Dictionnaire d'économie, Hatier, Paris, 2008, P 241.

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1.1.1.1.2. Mesure de l'autofinancement

L'autofinancement se mesure à travers les dotations aux amortissements (renouvellement des équipements), les provisions et les bénéfices non distribués, autrement dit les sommes et les bénéfices mis en réserve. Pour évaluer l'importance de l'autofinancement, on peut utiliser plusieurs indicateurs :

1. Le taux de marge =EVBAE

2. Marge brute d'autofinancement ou cash flow :

Bénéfices distribués et mis en réserve -- Amortissements

Cet indicateur mesure la capacité d'autofinancement de l'entreprise.

3. Le taux d'autofinancement= EPargne de lientrePrtse

FBCF

4. Autofinancement brut = CAF -- dividendes distribuées au cours de l'exercice 1.1.1.1.3. Les avantages de l'autofinancement et ses inconvénients

L'autofinancement présente des avantages certains au niveau de l'entreprise et au niveau de l'économie nationale :

a) Au niveau de l'entreprise

L'autofinancement est un financement interne disponible pour l'investissement tant en vue de maintenir le capital économique qu'en vue d'assurer la croissance de l'entreprise. Il constitue un remboursement gratuit des emprunts, donc un élément essentiel de la capacité d'endettement de l'entreprise.

A ce double titre, l'autofinancement est un moteur de croissance de l'entreprise compris au plan stratégique et financier.

> Sur le plan stratégique : L'autofinancement confère à l'entreprise des degrés de liberté en matière de choix d'investissements.

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> Sur le plan financier : L'autofinancement constitue un facteur d'indépendance financière appréciable, en particulier en période d'encadrement du crédit. Il permet à l'entreprise de limiter le recours à l'endettement et d'améliorer sa rentabilité, en réduisant le poids des charges financières.

Son ambiguïté demeure toutefois grande car s'il s'agit incontestablement d'un moyen de financement, l'autofinancement ne signifie pas directement un enrichissement de l'entreprise. De plus, l'amélioration de la situation nette de l'entreprise s'accompagne généralement d'une appréciation par le marché de la valeur boursière de l'action pour les sociétés cotées9.

b) Au niveau de l'économie nationale

L'autofinancement fait l'objet de vives controverses de caractère parfois politique. On lui reproche de diminuer, de manière sensible, la mobilité du capital car il maintient l'épargne dans un secteur de l'économie. On l'accuse aussi de mobiliser les conditions de partage du revenu au détriment des consommateurs, des travailleurs ou des actionnaires.

1.1.1.1.4. Les inconvénients :

Les principaux inconvénients de l'autofinancement sont les suivants :

- L'autofinancement limite la croissance de la PME à sa capacité bénéficiaire diminuée de l'impôt qui affecte les résultats.

- L'autofinancement constitue un frein à la mobilité du capital dans la mesure les bénéfices sécrétés sont automatiquement réinvestis dans la même activité, il contribue ainsi à une mauvaise allocation des ressources.

- Une politique d'autofinancement trop volontariste peut léser à court terme les actionnaires de l'entreprise.

9 R., Beikahia et H., Oudad « Finance d'entreprise », Flammarion, Paris, 1997, P. 154.

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- Un autofinancement trop élevé peut susciter la mise en oeuvre d'investissements inutiles.

- De la même façon, trop d'autofinancement peut amener l'entreprise à négliger l'endettement10

- L'autofinancement est également insuffisant pour couvrir tous les besoins en fonds de l'entreprise. Si cette dernière ne fait pas appel à l'épargne extérieure, elle peut être conduite à étaler ses dépenses sur une période trop longue où à choisir des investissements de taille modeste.

1.1.1.2. Le financement par les fonds propres

Au plan comptable, les fonds propres de l'entreprise sont constitués du capital social augmenté des réserves, des reports des exercices antérieurs et des subventions d'équipements. Ils permettent le financement initial de l'entreprise sous forme des apports des associés (capital social), le renouvellement de l'équipement, le financement de l'exploitation par la contribution au fonds de roulement et le remboursement des emprunts. Les fonds propres constituent à cette enseigne une part non moins importante de l'autofinancement.

1.3.2. Le financement par les fonds de tiers

Le financement indirect de l'activité implique qu'il y ait un agent économique qui fait le lien entre agents concernés. On parle alors d'intermédiation financière. Cette intermédiation est le fait que les institutions financières (les banques), d'une part, collectent l'épargne auprès des ménages et, d'autre part, prêtent aux entreprises les sommes nécessaires au financement de leur activité.

10 R. Belkahia et H. Oudad, Op.cit., P 155.

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Une économie qui fonctionne grâce essentiellement au rôle d'intermédiation des banques est appelée : « économie d'endettement ». Les ratios ci -après permettent d'évaluer le degré de l'endettement de l'entreprise.

Protection de créance : (Fonds e ? tier s) x 100

Total du Passif

C

Dépendances financières :( Dettes à CT

) x 100

apitaux permanents

18

L'importance de l'endettement se justifie dans la mesure où ces différents ratios dépassent 50%.

Le financement par fonds des tiers s'opère formellement par l'entremise des institutions financières (bancaires et non bancaires).

1.3.2.1. Les emprunts bancaires

Les recours aux emprunts à moyen terme (2 à 5 ans) et long terme (plus de 5 ans) prennent la forme soit d'emprunts auprès d'établissements de crédits (les banques), soit d'emprunts obligataires.

Dans les deux cas, la première difficulté est de parvenir à convaincre les prêteurs de la viabilité du projet. Le recours aux banques pose, par ailleurs, le problème de la dépendance de l'entreprise. Il exige des efforts dans la gestion interne de l'entreprise et est assorti des conditionnalités de rentabilité approuvées. Toutefois, il constitue le moyen privilégié de financement des PME par la disponibilité des fonds.

Le recours direct au marché des capitaux, techniquement difficile pour les PME, n'est pas à leur portée 8. On distingue deux types des marchés des capitaux : le marché monétaire et le marché financier.

8 J-M., Courrent et S., Sammut, élaborer son dossier financier de création, 3è édition, Dunod, paris, 2006,P 241

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1.3.2.1.1. Le marché monétaire

C'est un marché des capitaux où s'échangent des titres à court terme des liquidités (billets de banque). Ce marché est réservé aux investissements institutionnels, essentiellement les banques et les sociétés d'assurances qui prêtent des capitaux sur les échéances de courte durée. Il existe aussi un compartiment où des entreprises peuvent émettre des billets de trésorerie où y placer des excédents de trésorerie. Ce marché permet aux intervenants de trouver des sources de financement pour des besoins liés à des décalages de trésorerie.

1.3.2.1.2. Le marché financier

C'est un marché des capitaux à long terme. Dans le cas où les besoins de financement concernent une échéance plus longue, l'agent en déficit de financement s'adressera nécessairement au marché financier. Les titres des valeurs mobilières sont échangés sur ce marché.

Au sens strict, le marché financier, c'est un compartiment de la bourse des valeurs qui concerne l'émission d'actions et obligations (marché primaire pour les capitaux à long terme). Au sens large, le marché financier est une bourse des valeurs comprenant le marché primaire (émission) et le marché secondaire (échange des valeurs mobilières déjà émises).

a) Le marché primaire :

Il concerne seulement les émissions d'action et d'obligation, c'est un marché sur lequel sont cédés les titres nouvellement émis par les agents ayant des besoins de financement. Il assure, en effet, la rencontre entre les demandeurs de fonds qui émettent alors des valeurs mobilières (une entreprise, qui souhaite se développer, émet des actions et des obligations ; l'Etat, pour financer le déficit budgétaire, émet des obligations) et les épargnants qui souhaitent placer leur argent et acheter alors les nouvelles actions et obligations.

Il sied de noter que la notion du marché financier correspond alors à ce marché des émissions des nouveaux titres.

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b) Le marché secondaire (la bourse) :

Le marché secondaire ne concerne que l'échange des valeurs déjà émises. Par exemple un épargnant ayant souscrit à une émission d'obligation d'Etat, peut souhaiter revendre ce titre à l'Etat. C'est sur le marché secondaire qu'il pourra réaliser l'opération.

C'est donc sur le marché secondaire que varient les prix des valeurs mobilières appelés « cours ». Ces cours peuvent alors s'écarter considérablement du cours d'émission fixé par l'emprunteur des valeurs mobilières sur ce marché, l'émetteur n'intervient plus (sauf s'il souhaite racheter ses propres actions) puis que seules les offres et les demandes des titres déterminent les cours.

A la bourse, les titres déjà émis s'échangent contre l'argent liquide. Les agents économiques qui interviennent sur ce marché pour obtenir des capitaux peuvent soit émettre des actions (marché boursier), soit émettre des obligations (marché obligataire). Une action représente une part du capital d'une société qui donne droit à une part de bénéfice appelée dividende. Une obligation est une part d'emprunt donnant droit à la perception d'un intérêt. Le prêteur récupère son capital lorsque l'obligation arrive à son échéance.

Quoi qu'il en soit, l'emprunt entraîne après une entrée des fonds, des sorties de deux types :

1. remboursement du capital ;

2. le payement des intérêts.

Tableau 1:Le marché financier

Il peut être divisé en deux comme repris ci-dessous :

Le marché primaire

 

Le marché secondaire

 
 

Marché financier

 

bourse

 
 

Emissions des nouvelles

mobilières

valeurs

Echanges et cotations

mobilières déjà émises

des

valeurs

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1.3.2.2. Le micro crédit

L'activité de micro crédit consiste généralement en l'attribution de prêts de faible montants à des entrepreneurs ou des artisans qui ne peuvent accéder aux prêts bancaires classiques. Le micro crédit se développe surtout dans les pays en développement, où il permet de concrétiser des microprojets favorisant ainsi l'activité et la création. Il présente les caractéristiques suivantes :

1.3.2.2.1. Une finalité orientée vers le développement local

L'activité de micro crédit encourage les microprojets au niveau local. Cela permet d'induire des mutations "à la base". Celles-ci sont souvent plus efficaces et ont un plus grand effet d'entraînement - en créant un maillage économique dans le pays - que certaines infrastructures ou certains gros projets industriels qui bénéficient rarement aux plus pauvres. Cet effet de levier permet d'agir efficacement auprès de ceux qui prennent des initiatives en s'engageant personnellement, c'est-à-dire les entrepreneurs ou les artisans.

Mais au-delà du simple aspect financier, les programmes de micro crédit ont aussi un impact sur le développement local. En effet, ils touchent des secteurs aussi divers que l'agriculture (groupements villageois, coopératives paysannes, organisations professionnelles agricoles), l'artisanat (groupements d'artisans, associations artisanales féminines), le financement de l'économie sociale (mutuelles d'épargne et de crédit, banques villageoises), la protection sociale (mutuelles de santé, caisses de santé primaire). Ainsi, ils contribuent à l'amélioration de l'accès aux services sociaux de base, aux soins de santé, aux services de planification familiale et à l'eau potable.

1.3.2.2.2. Des bénéficiaires sont souvent féminins

De plus, touchant des secteurs faiblement capitalisés employant souvent une main
d'oeuvre féminine, on peut considérer le micro crédit également comme un levier de
revalorisation de la femme dans les pays en voie de développement, d'amélioration

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directe de leur sort (et de celui de la famille) et comme un facteur d'évolution profonde des sociétés par le rééquilibrage qu'il induit entre les sexes.

Une autre caractéristique de ce mouvement est qu'il s'appuie sur des réseaux d'assurance et de solidarité traditionnelle relativement efficaces qui favorisent le remboursement régulier des prêts. La mise en place de ces programmes offre également l'opportunité de conduire des actions de formation, notamment en matière de développement communautaire et de gestion d'entreprise.

1.3.2.2.3. Des taux d'intérêts plus élevés que le secteur bancaire traditionnel

Les adversaires du micro crédit lui opposent souvent les taux élevés de certains prêts (environ 20%). Ils regrettent aussi que ce mécanisme détourne les actions des autres programmes comme la santé, l'éducation ou l'eau. Certains estiment que si le micro crédit était réellement efficace, celui-ci serait adopté depuis longtemps dans les pays développés pour résoudre la crise du chômage. Une étude réalisée en 200411 ; estime que le micro crédit favorise des activités peu rentables et devrait s'accompagner de programmes sociaux. Certains acteurs du micro crédit dénoncent des organisations non gouvernementales qui utiliseraient le micro crédit comme source de financement.

Toutefois, les actifs qui font appel au micro crédit n'ont pas d'autre accès au crédit. En général, leurs seuls recours sont les usuriers qui appliquent des taux approchant les 1% par jour. Avec des taux compris en général entre 10 et 30% par an, les organismes de micro crédit offrent un accès à des crédits maîtrisables aux entrepreneurs actifs des pays en voie de développement. Dans les institutions bien gérées, les taux de remboursement de ces crédits avoisinent 95%, preuve que les taux ne sont pas du tout insurmontables12. Les taux élevés sont attribuables selon les cas aux coûts de la main d'oeuvre importante (nécessaire pour la sélection et le suivi

11 E., Adeleski, Enquêtes sur les micros crédits, Scodel, Paris, 2004, P.160

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12 E., Adeleski, Op.cit., p. 161

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de clients vivant dans des zones parfois éloignées) et au coût de refinancement des institutions, renforcés par des taux d'inflation importants. Enfin, les besoins en matériels informatiques et autres biens (matériels de bureau, véhicules), souvent importés, gonflent les coûts de fonctionnement. Les prêts consentis sont assortis d'un accompagnement psychologique, social et technique dont les frais sont comptabilisés dans la rubrique du fonctionnement.

1.3.2.2.4. Une solution parmi d'autres pour permettre le développement

Les actions de micro crédit ne détournent pas les autres programmes humanitaires qui répondent à des actions d'urgence ou de développement sous forme de dons. Les actions de micro crédit sont financées par l'épargne solidaire et ne « concurrencent » donc pas directement les autres types d'actions de développement durable. Il est souvent souhaitable de lier le micro crédit à d'autres mécanismes d'aides au développement, les deux outils étant davantage complémentaires que substituables.

1.3.2.2.3. Le Capital risque 1.3.2.2.3.1. Définition :

Il existe plusieurs définitions variant d'un auteur à l'autre et d'un pays à l'autre du capital risque. Toutefois, cette notion traduit imparfaitement le concept américain de capital venture :

Pour Chérif MONDHER13 la version française fait primer la notion de risque sur celle d'aventure, ce qui est une traduction assez approximative et inadaptée, il s'agit pourtant d'une aventure entre industriels et financiers, associés dans un projet d'entreprise.

Le capital venture est défini par l'European Capital Association (EUCA 1990)
comme « Tout capital investi par un intermédiaire financier dans des sociétés ou

13 C., Monther « le capital risque », banque éditeur, L'Hermès, Lyon, 2000 P 14.

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des projets spécifiques à fort potentiel »14. Cette définition restrictive concerne plutôt des entreprises de hautes technologies, avec un fort potentiel de croissance, les risques généralement élevés de ces opérations sont compensés par des perspectives de plus values importantes à réaliser au bout d'un certain temps.

Les investisseurs en capital risque définissent leur métier comme « le financement et l'assistance au management »15 et ils mettent en avant l'expression de partenaire actif de l'entreprise ou du dirigeant.

M.BERTONECHE et L.VITEERY 16 affirment au sens large du terme « le capital risque peut couvrir toutes les activités d'apport des fonds propres à des sociétés non cotées » à l'autre extrême, certains considèrent que le capital risque est limité aux opérations d'investissement dans des entreprises en création ou dans les jeunes entreprises technologiques.

Hilmi ABDELOUHAD a défini le capital risque « comme un mode de financement par lequel un investisseur (capital risqueur) met des fonds propres » généralement en capital dans une des entreprises ou un projet qui réunit les conditions fondamentales suivantes :

- Des bonnes perspectives de profit ;

- Un esprit de partenariat et d'association ; - Une mobilité du capital.

Selon M.D NOUVELLET17 : « le capital risque peut se définir comme l'association d'un entrepreneur et d'un capitaliste, qui vont ensemble couvrir le risque de l'entreprise et se partager leurs profits éventuels ».

14 R., Aron, et Cie Encyclopédie de gestion, tome 1, La découverte, Paris, 2001, P 287.

15G. Hirigorsen, « Transmission des PME et participation des salariés », Banque n°412, Mai 1978, P 484. 16 M. Bertoneche, « Capital risque », PUF, Paris, 1987, P 5

17D. Nouvellet «Le capital risque, un métier » risque banque n° 496, Paris, 1989, P. 57

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D'après l'ensemble des définitions, il ressort que la traduction du vocable anglosaxon capital venture le capital risque n'a pas manqué d'engendrer des difficultés de définitions et d'approches. Ces difficultés sont apparues au niveau de ses interventions et ses secteurs visés.

Le capital risque est une opération économique très importante pour les nouvelles entreprises qui souhaitent se développer. L'utilisation du terme « risque » met l'accent sur le côté risque de l'investissement, au lieu de miser sur les profits générés. A cet effet, on essaye de trouver d'autres expressions pour s'approcher du terme « capital venture », utilisé dans divers pays. C'est ainsi qu'on utilise les termes Capital aventure, Capital Croissance ou encore Capital risque pour désigner positivement cette opération.

Le capital risque est un investissement réalisé par des sociétés spécialisées dans l'aide aux jeunes entreprises. Ce capital est souvent apporté aux PME qui possèdent un large potentiel de développement ainsi que de retour d'investissement. Non seulement l'investisseur propose son capital à la jeune entreprise mais il met également à profit pour celle-ci ses expériences et ses réseaux pour la création et pour le premier pas de développement de l'entreprise. Assez souvent, on choisit des entreprises innovantes ou de technologies. Récemment, le capital-risque intéresse aussi les entreprises de technologie du développement durable. L'investissement consiste d'une manière générale en l'octroi de fonds. Il peut ainsi prendre la forme de capitaux propres, de droit de souscription, d'options ou d'obligations convertibles. Dans ce cas, le capital risque comporte des risques dont le degré varie et qui peuvent être compensées par un rendement proportionnel sur l'investissement. L'investisseur générera ce rendement avec la plus-value sur les actions de l'entreprise ou en réalisant un gain de capital. Quelles sont alors les stratégies et les conditions pour l'investissement de ce capital risque?

Les « capital-risqueurs » investissent leurs fonds pour des entreprises qui présentent un fort potentiel de croissance ainsi qu'une position prometteuse sur le marché. C'est ainsi qu'ils s'ouvrent aux entreprises qui s'axent sur les technologies d'information et de la communication, les technologies de développement durable ou encore les

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biotechnologies. En second lieu, les capital-risqueurs ne s'investissent que dans les entreprises où leurs fonds généreront un taux de rentabilité très élevé.

1.3.2.2.3.2. Les caractéristiques du capital risque

Le capital risque n'est pas comme les autres modes de financement traditionnels, il comporte plusieurs caractéristiques, ainsi PRATT18 en a cité trois :

- Une participation au capital social ;

- L'apport d'une valeur ajoutée au capital investi par une participation active ; - L'orientation à long terme (de 5 ans à 10 ans).

1.3.2.2.4. La Tontine

1.3.2.2.4.1. Définition

La tontine est une association d'épargnants au sein de laquelle les adhérents versent des cotisations dans un pot commun. Lors de la dissolution de la tontine, les bénéfices sont intégralement répartis entre les survivants.

Les frais applicables à une tontine sont élevés. Ils sont de 18,5% prélevés lors du versement de la prime19. Ces frais sont statutaires et pris une fois pour toutes.

Une tontine dure en général vingt ans. C'est la contrainte majeure de ce placement. Pendant tout ce temps, les sommes investies au sein de la tontine sont indisponibles. L'épargnant ne peut faire aucun retrait sur son contrat. Notons qu'il n'existe des tontines de durée plus courte mais en aucun cas inférieur à 10 ans.

1.3.2.2.4.2. Les avantages de la tontine Les principaux avantages de la tontine sont:

18 C. Pratt, Politiques financières de l'entreprise, La découverte, Paris, 1994, P. 113

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19 www.la-tontine.org

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- Le contrat ne présente aucune valeur de rachat ;

- Les sommes placées sont exonérées de l'impôt, l'assiette de cet impôt prend en compte les biens dont vous êtes propriétaire ;

- L'engagement est libre.

1.3.2.2.4.3. Les inconvénients de la tontine

- Les membres de la tontine ne sont pas protégés par la loi. En cas de différend, l'inexistence de contrat entre les membres rend difficile l'établissement des droits d'un chacun.

- Le niveau de fonds disponibles ne permet de financer un grand projet de création d'entreprise.

- Le financement par la tontine dépend de la contribution effective des membres. En cas d'absence de cette dernière, il y a augmentation du risque financier.

1.3.2.2.5. Le crédit bail 1.3.2.2.5.1. Définition

Le crédit bail est contrat de location d'une durée déterminée, passée entre une entreprise (industrielle ou commerciale) et une banque ou un établissement spécialisé et assorti ou non d'une promesse de vente à l'échéance du contrat.

1.3.2.2.5.2. Les avantages et les inconvénients du crédit bail

Au rang des avantages, on évoque parfois le fait que le crédit bail constitue un engagement hors bilan, les entreprises conserveraient intacte leur capacité d'endettement. Cependant, les organismes prêteurs prennent tous les mêmes précautions et ont tous la même approche du risque.

Les avantages de cette formule de financement sont, pour partie, évidents :

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- Elle permet tout d'abord de disposer d'un équipement sans avoir à avancer les fonds correspondants à son achat, ni à s'endetter, si ce n'est que les analystes financiers procédant à des retraitements permettant de mieux saisir l'état des engagements de l'entreprise.

- Cette modalité de financement présente aussi l'avantage d'offrir des garanties au crédit bailleur, ce qui facilite d'autant sa mise en place. En tant que location assortie d'une promesse unilatérale de vente, le contrat de crédit bail ne transfère la propriété du bien à un utilisateur qu'à la date de levée de la promesse. Avant cela, en cas de paiement des loyers, le crédit bailleur a la possibilité de récupérer le bien. C'est une formule souple et avantageuse pour les entreprises qui sont amenées à renouveler leurs équipements.

- Les loyers sont entièrement déductibles si le prix de levée de l'option est au moins égale à la valeur du terrain calculée à la signature du contrat, la fraction correspondant à la différence entre la valeur de l'option et le prix du terrain n'est pas déductible.

Toutefois, le crédit bail présente certains inconvénients dont :

- Le coût n'est pas un facteur vraiment défavorable, certes les taux pratiqués sont relativement élevés et comprennent toujours une commission de gestion de l'établissement financier et une prime de risque. Il ne faut cependant pas oublier qu'il ne suffit pas de comparer ce coût au coût nominal du financement par emprunt par exemple car l'emprunt entraîne toujours des frais élevés (au niveau des garanties par exemple) et s'accompagne toujours ; tôt ou tard, d'une augmentation des capitaux propres dont le coût est le plus souvent très élevé.

- Le contrat passé correspond à un engagement définitif. On est donc tenu à payer des loyers à date fixe. Dans le cas contraire, on est forcé de restituer le bien loué mais également de verser toutes les échéances encore dues jusqu'à la cessation du contrat.

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- De même, on est tenu de remplir les obligations qui représentent généralement le lot de tout propriétaire, et notamment de supporter les charges liées au fonctionnement du bien.

- Les avantages fiscaux dont il est souvent question pour ce mode de
financement ne sont, dans la réalité, que peu significatifs voire pas du tout.

- Le crédit bail ne remplace pas un réel fond de roulement nécessaire aux entreprises pour mettre en marche la production. Il ne représente qu'un moyen de soulager l'entrepreneur.

- Les biens financés dans ce type de contrat sont en général des biens standards et non pas des biens plus sophistiqués ou plus élaborés.

- Les garanties financières du (futur) locataire sont examinées de manière très attentive par le loueur

1.3.2.2.6. Les autres sources de financement

Parmi les différentes sources de financement auxquelles on peut faire appel pour créer une entreprise, on peut distinguer les apports personnels, les prêts d'honneur et les aides ou subventions.

1.3.2.2.6.1. L'Epargne personnelle

L'épargne personnelle est très importante. Car plus elle est importante plus les tiers sont confiants d'investir dans le projet. De plus, cet apport sera utile pour financer les frais d'établissement ou certains investissements non couverts par les prêts bancaires.

A cette épargne, il faut joindre les apports de la famille, des amis, etc. 1.3.2.2.6.2. Le Prêt d'honneur

Les prêts d'honneur sont des crédits à moyen terme qui sont accordés par des
organismes non bancaires à un taux réduit ou nul. Ils ont pour objectif d'aider au

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financement des besoins durables d'une création d'entreprise, par exemple les investissements initiaux ou le Besoin en fonds de roulement (BFR).

1.3.2.2.6.3. Les Subventions et aides diverses

Ce sont des aides financières accordées à des créateurs d'entreprises par l'Etat, les collectivités locales ou d'autres organismes (associations, fondations). Elles peuvent aussi prendre la forme d'allègements fiscaux ou de dispositifs de cautionnement.

En conclusion, le chapitre premier de ce travail s'est axé sur des contours théoriques du financement des entreprises. Ces derniers ont concerné la définition du terme financement et ses différentes formes ainsi que les différentes sources dont disposent les entreprises pour leur financement.

Si ces contours théoriques s'appliquent ailleurs, l'économie de la ville de Kikwit, ayant ses spécificités disposent de certaines sources qui seront étudiées dans le chapitre deuxième.

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CHAPITRE DEUXIEME : FINANCEMENT DES PME A KIKWIT :
CAS DE RESTAURANTS

Le chapitre premier a présenté les différentes sources de financement dont disposent les entreprises. Dans le présent chapitre, il sera question d'examiner, à la lumière du chapitre précédent les différentes sources dont jouissent les entrepreneurs de Kikwit.

2.1. Les principales sources de financement des PME du secteur de restauration dans la ville de Kikwit.

D'après une étude menée par la Coopération Technique Belge (CTB) sous le Programme d'Appui aux Initiatives de Développement Communautaire, PAIDECO en sigle, l'économie de la ville est occupée à plus de 70% par le secteur informel. 25% seulement des porteurs d'entreprises interviewés dans cette enquête possédaient un numéro de registre au Nouveau Registre de Commerce (NRC)20. Cette structure économique écarte les entreprises de l'accès aux sources de financement modernes et formelles. Le tableau ci- après présente les différentes sources exploitées par les entreprises pour le financement de leurs activités dans cette ville.

Tableau 2 : Les sources de financements des PME dans la ville de Kikwit

Sources de financement

Fréquences

Pourcentage

Fonds propre de l'entrepreneur

702

88,4

Famille élargie

59

7,4

Amis et collègues

28

3,5

Tontine locale

3

0,4

Coopérative d'épargne et de

crédit

2

0,3

Total

794

100,0

Source : CTB-PAIDECO, Enquête Economie Locale, Kikwit, déc. 2009, p. 23.

20 CTB-PAIDECO, Enquête Economie Locale de Kikwit, inédit, Kikwit, Déc. 2009, p.28.

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2.1.1. Fonds propres

84,4% des entrepreneurs de Kikwit en général utilisent leurs propres fonds au démarrage de leurs activités. Les mêmes tendances ont été enregistrées dans notre enquête concernant spécifiquement les restaurants. En effet, le Tableau 3 ci-dessous indique que 93% des PME du secteur de restauration financent leurs activités avec des épargnes propres.

Tableau 3:Sources de financements de PME de restauration dans la ville de Kikwit*.

Source de financement initial

Nb. cit.

Fréq.

Epargne propre

50

92,6%

Aides familiales

28

51,9%

Emprunt contracté auprès des proches (camarades ou amis)

2

3,7%

Emprunt contracté auprès des IF

7

13,0%

fonds disposés par l'organisation (Privée ou publique)

4

7,4%

La tontine

2

3,7%

Autres (à préciser)

0

0,0%

TOTAL OBS.

54

 

Source : Résultats d'enquête.

*Ce tableau est élaboré à base d'une question à réponses multiples exprimées par 54 unités enquêtées.

2.1.2. Les aides familiales

En dehors de fonds propre, 52% d'entrepreneurs financent leurs activités à base des aides familiales. En effet, l'absence d'institutions financières bancaires à Kikwit limite l'accès au crédit. Pour faire face à cette situation, les opérateurs économiques, créateurs des unités de production dans le secteur des restaurants retournent vers leurs familles pour financer leurs activités. La même tendance a été exprimée en général par les entrepreneurs de la ville de Kikwit au cours de l'étude menée par la CTB-PAIDECO. En effet, cette étude (voir Tableau 2, p. 31) montre que les aides familiales occupent la deuxième place après les épargnes propres des créateurs, avec 7,4% de score.

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L'importance de l'épargne propre et les aides familiales explique clairement l'étroitesse du système financier de l'économie de Kikwit. Cette étroitesse explique aussi la taille de l'économie locale, dont la dépendance à la ville de Kinshasa se fait de plus en plus remarquée.

2.1.3. Les emprunts auprès des institutions financières (IF)

L'étroitesse de l'économie de la ville de Kikwit évoqué ci-dessus s'explique par le fait que 13% seulement des entrepreneurs ayant des restaurants trouvent du financement auprès des IF. Ce score est supérieur à celui de la ville en général, dont 0,3% d'entrepreneurs s'adressent aux coopératives d'épargne et de crédit pour financer la mise en place de leurs unités de production.

L'absence des banques commerciales dans la ville fait que les institutions de micro finances et/ou les coopératives d'épargne et de crédits sont les pourvoyeuses les plus importantes des moyens financiers émanant des institutions financières.

2.1.4. Les emprunts auprès des proches (amis et camarades)

La structure financière de la ville telle que présentée dans les lignes ci-dessus entraine l'existence de certaines opportunités de financement dans le secteur informel. C'est ainsi que le financement par les emprunts auprès des proches prend de plus en plus de l'avance sur le financement par des institutions financières formelles.

En effet, dans la ville de Kikwit 3,5% de créateurs trouvent du financement auprès des amis, collègues ou camarades, contre 0,3% auprès des IF. En ce qui concerne le secteur de restauration, ce taux est de 3,7%, ce qui se rapproche de la tendance générale de la ville.

2.1.5. La tontine

La réalité de l'économie de la ville de Kikwit est à la base de l'essor d'une forme d'organisation informelle octroyant des moyens financiers à ses membres. La tontine - ou MUZIKI en langue locale - prend de plus en plus de l'ampleur dans la ville. Si dans la ville les utilisateurs de ce moyen de financement à la création

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représentent 0,4%, dans le secteur des restaurants 3,7% d'entrepreneurs y trouvent les moyens de démarrage de leurs unités de production.

2.1.6. Les fonds disposés par les organisations (Privés ou publics)

Les organisations publiques - telles que les institutions d'enseignements, les communes ou les quartiers de forces de l'ordre - et privées -telles que les entreprises, les confessions religieuses, les organismes internationaux, etc.- disposent des restaurants pour l'alimentation de leurs personnels en priorité et du public en général. Ces fonds représentent 7,4% du volume de financement PME dans ce secteur.

Les lignes qui précèdent montrent que les PME de la ville de Kikwit en général et celles du secteur de la restauration en particulier connaissent des limites d'accès au financement. Celles-ci sont dues à plusieurs causes, notamment le manque d'institutions bancaires dans la ville de Kikwit.

2.2. Les causes de limitation d'accès au financement

La limitation d'accès au financement dans la ville de Kikwit est due à plusieurs causes. Dans les lignes qui suivent le présent travail se limitera à épingler l'absence d'institutions financières non bancaires dans la ville de Kikwit, l'insuffisance des fonds disposées par les IMF et les attitudes peu favorables en matière entrepreneuriale des habitants de Kikwit.

2.2.1. L'absence d'institutions financière bancaires

La ville de Kikwit ne dispose que d'un seul guichet de banque. Il s'agit d'une représentation de la Banque Centrale du Congo, chargé de faciliter les opérations financières de l'Etat, entre les régies financières et autres entreprises publiques, les établissements et administrations publics et les opérateurs privés. Ce guichet ne sert donc guère de tremplin au développement économique de la ville, car il ne facilite pas l'octroi des crédits aux initiatives de production. Il n'existe donc aucune banque commerciale à Kikwit.

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L'étude faite par la CTB-PAIDECO relève cet aspect des choses. En effet, elle indique que « près de 90% d'entrepreneurs de la ville ne sont pas en relation avec une banque. Ce phénomène s'explique par les conditionnalités imposées par des banques souvent jugées moins attrayantes par les créateurs d'entreprises, par l'absence de guichets des banques commerciales dans la ville et par la non maîtrise des opérations bancaires par certains opérateurs »21. Cette situation met en difficulté l'essor d'un secteur privé, catalyseur du développement économique de la ville.

2.2.2. L'insuffisance des fonds disposées par les IMF

En dehors du guichet de la banque centrale congolaise, la ville de Kikwit se contente de 4 IMF : La Mutualité de Crédit et d'Epargne des Femmes de Kikwit (MUCREFEKI), la MEC SOSOLA, la COOPEC St François Xavier et la Coopérative de Pay-Kongila. Le nombre limité de ces institutions ne permet pas la disponibilité des fonds.

Aussi, certaines de ces dernières ne sont pas de taille à financer des grandes opérations, vu le niveau de leur liquidité. Ce qui entraîne des conditionnalités moins attrayantes pour les petits acteurs économiques. De celle-ci, l'on peut noter le taux d'intérêt qui se situe en moyenne à 25% l'an.

La hausse du taux d'intérêt et le manque de liquidité est consécutive à une mentalité ne favorisant l'alimentation des caisses des IMF.

2.2.3. Les attitudes peu favorables de la culture entrepreneuriale des habitants de Kikwit.

Les habitants de la ville de Kikwit présentent des valeurs ne permettant pas le développement de la culture entrepreneuriale, telles que l'aversion envers la dette et le désir de l'autonomie de l'activité, ainsi que la thésaurisation.

21 CTB-PAIDECO, op.cit., p. 22

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2.2.3.1. L'aversion envers des dettes et désir de l'autonomie de l'activité.

Certains créateurs pensent que les dettes freinent leurs activités et ils se concentrent totalement sur les fonds propres. Cette façon de faire, limite le taux de création des entreprises, réduit l'efficacité de l'effet de levier financier de l'entreprise, l'élan des activités des intermédiaires financiers et, par conséquent, de l'économie de la ville.

2.2.3.2. La thésaurisation

La thésaurisation est corolaire au désir d'autonomie financière de l'activité. En effet, Au lieu de faire appel à l'extérieur, les créateurs font donc généralement leurs « fonds de tiroir » (parfois jusqu'au dernier centime), puis qu'ils mettent à contribution leur famille, enfin les amis pourront être sollicités. Ils peuvent à tout moment ouvrir, fermer et reprendre sans qu'il y ait de consultations, ni d'études ni d'avertissements préalables. C'est cette autonomie qui pousse les entrepreneurs à thésauriser leur fonds au lieu de les garder auprès des IF. Cette pratique utilisée tant par les producteurs que les consommateurs ne permet pas aux IF de disposer des fonds nécessaires pour le financement des initiatives de production, et partant de la croissance économique de la ville.

2.3. LES ATOUTS ET CONTRAINTES AUX FINANCEMENTS DES PME

2.3.1. Les atouts au financement des PME

En termes d'atouts de financement des PME dans la ville de Kikwit, il faut noter que la ville de Kikwit se situe sur l'axe principal, la nationale n°1, joignant l'Est du pays à la capitale de la RDC. Cette ville de près de 700 000 habitants constitue un carrefour économique potentiellement rentable, pouvant présenter une demande importante des services tels que le transport et les produits financiers.

Les créations des entreprises dans le secteur informel, la rapidité d'adaptabilité des acteurs économiques de la ville, le potentiel pouvoir de trouver des solutions propres aux problèmes liés au financement de leurs activités sont des atouts qui prouvent aussi que le secteur financier dans la ville de Kikwit aurait un potentiel de croissance significatif.

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2.3.2. Les contraintes au financement

Au rang des contraintes de financement des PME dans ville de Kikwit, on peut noter :

- L'absence d'infrastructures économiques viables ;

- La pauvreté généralisée de la population limitant la demande globale de la ville. Le faible niveau de la demande entrave la capacité d'autofinancement ;

- La culture rétrograde de la population de Kikwit en matière de crédit et d'épargne ;

- Etc.

Somme toute, la ville de Kikwit éprouve d'énormes difficultés en matière de financement. Les créateurs d'entreprises ont recours d'abord à leurs épargnes propres pour financer leurs activités. Ensuite, ils s'adressent à leurs familles, amis, collègues ou camarades pour suppléer à leurs fonds propres. Une infime proportion des créateurs s'adressent aux IF. Il a été aussi remarqué que les entrepreneurs de Kikwit développent des tontines pour financer leurs activités.

La limitation d'accès au financement à Kikwit est entravée par l'absence d'institutions financières bancaires, le nombre limité des IMF dans cette ville, le faible niveau de liquidités de celles-ci ainsi que la culture rétrograde en matière financière des habitants de cette ville.

Toutefois, Kikwit présente des atouts et potentiels en matières économiques en général et financières en particulier. Ces atouts se justifient par sa position géographique, la plaçant sur un carrefour brassant des populations de l'ouest et de l'est du pays et par l'importance et la diversité culturelle de sa démographie.

Ces atouts permettent d'étudier les perspectives du développement du secteur financier dans la ville.

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CHAPITRE TROISIEME : LES PERSPECTIVES DU SECTEUR
FINANCIER A KIKWIT

Dans le chapitre précédent, il a été constaté que les PME du secteur de la restauration de la ville de Kikwit éprouvent des difficultés d'accès au financement. Toutefois, la ville de Kikwit regorge certains atouts économiques susceptibles de catalyser le développement du secteur financier.

Dans le présent chapitre, une perspective du secteur financier dans la ville de Kikwit sera menée à la base de la matrice SWOT22.

3.1. Les forces du secteur financier de la ville de Kikwit.

Le secteur financier de la ville de Kikwit présente les forces suivantes :

> L'existence d'une demande effective des produits financiers. Les activités économiques dans la ville de Kikwit constituent favorise la croissance de la demande des produits financiers dans cette ville. Cette demande concerne les crédits à l'investissement, le change, les transferts des fonds, etc.

> La présence des IMF rentables et qui réussissent déjà à s'affirmer sur le marché de la ville de Kikwit.

> L'importance de la population de Kikwit et les emplois dans les secteurs privés et publics justifie dans une certaine mesure l'existence d'une épargne locale qui, faute de banque, serait thésaurisée, alors que certains porteurs des projets en expriment les besoins.

> La présence du guichet de la banque centrale constitue déjà un préalable au bon fonctionnement des banques commerciales. Cette représentation jouerait

22 Matrices des forces (Strength), faiblesses (Weakness), opportunités (Opportunities) et les menaces (Threats).

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le rôle de contrôle du secteur financier et monétaire dans la ville en favorisant son développement.

> Le développement au sein de la population d'une culture entrepreneuriale va stimuler ceux qui ont la capacité de financement d'intervenir plus aisément sur le marché.

La limitation actuelle d'accès au financement dont souffrent les PME de la ville de Kikwit est due aux multiples faiblesses que connaît le secteur financier dans cette ville.

3.2. Les faiblesses du secteur financier de la ville de Kikwit

L'enquête menée auprès des PME du secteur de la restauration dans la ville de Kikwit met en exergue une grande diversité des besoins des entreprises, parmi lesquels ressortent en premier le financement de l'implantation (investissement et fonds de roulement de départ) et celui de l'acquisition d'équipements nouveaux nécessaires pour le développement de l'activité. D'autres types de besoins ont été soulignés par cette étude : le financement du fonds de roulement ordinaire, le financement de marchés spécifiques, la caution sur marché, la caution d'avance de démarrage, le besoin de trouver des garanties et des partenaires susceptibles de fournir des ressources longues, la nécessité de raccourcir les délais de financement et de refinancement qui font parfois perdre des opportunités d'affaires.

De façon substantielle, les contraintes du développement du secteur financier de la ville de Kikwit peuvent être suivantes :

> La pauvreté et le chômage de la population, dont la majorité ne peut épargner, car l'essentiel du revenu est consacré à la consommation ;

> L'absence des ressources énergétiques (eau et électricité) nécessaires à l'essor du secteur productif, pouvant constituer un bon catalyseur du développement des finances dans la ville ;

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> L'absence de culture bancaire des habitants de Kikwit, qui éprouvent de l'aversion envers les crédits. Cette absence de culture se fait manifester par une faible fréquence au guichet des institutions financières due à l'ignorance et/ou à l'inhabitude ;

> Les techniques de gestion des entreprises de Kikwit ne favorisant guère leur éligibilité aux crédits bancaires, car ne répondant parfois pas aux normes de comptabilités exigées par les banques. Ces techniques sont consécutives au caractère informel des entreprises de cette ville.

> Le non respect des échéances ou des modalités de remboursement ;

> La défaillance de la plupart des entreprises ce peut entraîner même le non remboursement de la dette contractée ;

> L'inadéquation entre l'offre et la demande de financement.

> Le taux d'intérêt très élevé na favorisant pas l'accès au crédit des opérateurs

économique désireux d'en contracter en vue de financer leurs activités.

Dans le même ordre d'idées, les entrepreneurs du secteur de la restauration interviewés au cours de cette étude estiment que la baisse du taux d'intérêt faciliterait les opérations financières. Leurs déclarations sont reprises dans le tableau ci-dessous.

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Tableau 4: Les suggestions des entrepreneurs propriétaires des restaurants en rapport avec l'assainissement du secteur financier*

Suggestions

Nb. Cit.

Fréq.

Mise en place des banques commerciales

54

100, 0%

Création des MEC

52

96, 3%

Formation des opérateurs économiques à la culture de crédit

45

83, 3%

Création des IMF

47

87, 0%

Multiplication des tontines

3

5,6%

Baisse du taux d'intérêt

47

87, 0%

Autres à préciser

0

0%

TOTAL OBS.

54

 

Source : Résultats d'enquête.

*Ce tableau est élaboré à base d'une question à réponses multiples (7 maximum).

En effet, 87% de ces entrepreneurs pensent que le taux d'intérêt devrait revu à la baisse afin de leur faciliter la tâche. En revanche, l'installation des banques commerciales a été réclamée par toutes les unités interviewées, suivie de celle des Mutualités d'Epargne et de Crédit. La formation des entrepreneurs est nécessaire. En effet, 45 unités de 54 interviewées, ce qui représente 83,3%, estiment que la formation des entrepreneurs à la culture de crédit est importante pour développer ce secteur.

Le développement de la tontine est corolaire au caractère informel de l'économie de Kikwit. Les entrepreneurs en sont conscients, car 3 unités les 54 interviewées, soit 5, 6% des interviewés, pensent qu'il faut le développer, alors que les autres estiment nettement qu'il ne faut pas y recourir vu les limites qu'elle présente.

En dépit de ces faiblesses, la ville de Kikwit jouit de certaines opportunités au développement de son secteur financier.

3.3. Les opportunités de financement

Les opportunités dont jouit la ville de Kikwit peuvent concerner sa proximité de la ville de Kinshasa et son climat.

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En effet, la ville de Kikwit accessible de la capitale congolaise tant par voies routière, aérienne que fluviale. Cette accessibilité lui permet de développer les activités et les échanges avec la ville de Kinshasa. Ainsi, ces activités pourront s'accompagner d'importantes transactions financières qui rendront rentables l'implantation des IF dans cette ville.

Aussi, la ville de Kikwit jouit d'un climat tropical propice au développement du secteur agricole. Les plantes telles le manioc, le maïs, le palmier, le cacaoyer, l'arachide, etc. trouvent dans la périphérie de Kikwit un sol propice à leur culture. La pratique agricole à grande intensité permettrait le développement des échanges et des marchés autour des produits. Ainsi, le financement de ces cultures permettrait le développement du secteur financier et la création des banques agricoles dans cette ville.

3.4. Les menaces de financement des entreprises

Le secteur financier de la ville de Kikwit connaît plus des faiblesses que des menaces. En effet, les maux dont souffre le secteur financier résultent des tendances générales de l'économie nationale, qui longtemps n'a guère disposé d'institutions financières capables de booster son développement.

Les réels freins au développement du secteur financier dans la ville de Kikwit s'expliquent le faible niveau de production de cette ville, comme vu dans les lignes qui précèdent.

Tout compte fait, la ville de Kikwit présente un tableau sombre sur le plan financier. Elle renferme certaines forces. Mais ces dernières ne suffisent, compte tenu ses faiblesse, à développer le secteur financier, catalyseur de l'essor économique.

Toutefois, en perspective, Kikwit renferme des entrepreneurs ayant des visions et des énergies capables de soutenir et d'initier des projets de production dont cette ville a besoin. La ville de Kikwit doit donc chercher à dépasser ses faiblesses, profiter des opportunités et user de ses forces pour accroître sa production globale qui devra, en filigrane, favoriser l'essor du secteur financier.

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CONCLUSION GENERALE ET SUGGESTIONS

Le financement est une activité importante dans la vie d'une entreprise. Elle permet la constitution de cette dernière et facilite le déroulement de l'exploitation de l'objet social.

Les entreprises ont recours à des multiples formes de financement qui peuvent être internes ou externes. Le financement interne met en exergue le rôle de l'autofinancement, alors que le financement externe s'intéresse au rôle des marchés financiers constitués par les institutions financières.

Les PME, vu leur rôle dans l'économie éprouvent des difficultés d'accès au marché financier.

Le présent travail a tenté d'analyser les différentes formes de financement dont usent les PME de la ville de Kikwit ainsi que les raisons qui limitent leur accès au financement formel. De cette analyse, il s'est avéré que les PME de la ville de Kikwit utilisent plus des fonds propres et des aides familiales tant à la création qu'au refinancement de l'activité des entreprises. Cette situation s'explique par l'absence d'institutions financières dans la ville, l'insuffisance des fonds disposés par les IMF et le nombre limité de ces derniers, les attitudes peu favorables à la culture entrepreneuriale des habitants de Kikwit, l'aversion envers la dette et le désir de l'autonomie de l'activité ainsi que la pratique de la thésaurisation.

Toutefois, l'avenir du secteur financier de la ville de Kikwit ne laisse pas à désirer au vu des forces et des opportunités à sa portée. Proche de la ville de Kinshasa, la ville de Kikwit bénéficie d'un réseau de transport fluvial, aérien et routier et d'un climat tropical propices au développement des échanges et à la production agricoles, activités qui pourront catalyser l'essor du secteur financier local.

SUGGESTIONS

Face à ce phénomène et dans le but d'instaurer une dynamique propice à l'atteinte de cette idéale, le présent travail suggère que :

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> Que les autorités de la ville prennent conscience du phénomène et de ses conséquences sur l'économie de la ville. Cette prise de consciences ne peut pas seulement concerner les autorités. Elle devra s'étendre au niveau des leaders d'opinions, des acteurs et opérateurs économiques ainsi que la communauté urbaine toute entière, afin que des mesures d'accompagnement et des décisions en matières économique et financière soient efficaces.

> L'installation des banques commerciales dans la ville de Kikwit soit effective et ce dans les meilleurs délais. En effet, l'arrivée des banques commerciales à Kikwit permettra de redonner une certaine confiance des opérations économiques. Elle pourra déjà drainer l'épargne des ménages travaillant dans cette ville vers les créateurs d'entreprises. Aussi, les banques vont imprégner dans le chef des opérateurs économiques une confiance en matière de crédit et d'épargne dont les IMF souffrent au temps actuel.

> La multiplication des IMF facilite les PME à l'accès au crédit. Jusque-là, les seules sources formelles de financement dont jouissent les PME de la ville de Kikwit sont les IMF. Leur multiplication assortie de la concurrence pourra faciliter les conditions d'accès au crédit et de collecte de l'épargne.

> Que le taux d'intérêt soit revu à la baisse. Cette opération stratégique est délicate parce que le taux d'intérêt constitue le prix, en d'autres termes le coût des capitaux empruntés. La baisse de ce taux dépend des facteurs du marché, c'est-à-dire l'offre et la demande des crédits. Ainsi, leur révision à la baisse dépend de la quantité de l'offre. D'où le point vu ci-dessus, relatif à la multiplication des IMF. A court terme, cette mesure salvatrice pour l'économie de la ville peut être initiée par les autorités économiques de la ville, dans une concertation avec les opérateurs économiques du secteur, dans la recherche des solutions avantageuses à tous.

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> L'éducation et la formation des opérateurs économiques à la culture des crédits demeurent indispensable. Car, conscients du manque d'éducation et de formation à la culture et aux opérations bancaires, les opérateurs économiques ne comprennent guère les procédures d'accès au financement. Ceci est d'autant important, que la rentabilité même de leurs activités en dépend.

L'élaboration de ce travail qui a abouti à de telles suggestions n'a pas été facile. En effet, au cours de nos recherches, les difficultés financières n'ont pas été en reste en ce qui concerne, la multiplication des questionnaires, le déplacement et ainsi que la communication avec les personnes ressources. Aussi, la difficulté de trouver la documentation relative à notre sujet ne nous a pas rendu la tâche facile. Il nous a fallu recourir à l'internet pour l'essentiel de notre documentation. Enfin, nous avons été quelque fois repoussés par certaines personnes ressources qui estiment que les scientifiques cherchent les informations dont l'usage n'a aucune retombée sur le quotidien de leurs activités.

Toutefois, les conclusions auxquelles aboutit cette recherche témoignent de la rigueur avec lesquelles elles ont été menées. Elles n'ont pourtant pas la prétention d'avoir épuisé les problèmes relatifs à cette recherche à ce secteur. En effet, les études antérieures pourront analyser la rentabilité des institutions financières dans l'environnement de Kikwit, les facteurs de cette rentabilité. De telles études pourront déterminer les vraies raisons qui limitent l'implantation des banques dans cette ville.

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Annexe 1: Répartitions des restaurants par communes

Commune de résidence

Nb. cit.

Fréq.

Kazamba

8

14,8%

Lukemi

15

27,8%

Lukolela

7

13,0%

Nzinda

24

44,4%

TOTAL OBS.

54

100%

Annexe 2: Répartition par genres des propriétaires des restaurants à Kikwit

Sexe

Nb. cit.

Fréq.

M

22

40,7%

F

32

59,3%

TOTAL OBS.

54

100%

Annexe 3: Volume du financement initial des restaurants

Financement initial

Nb. cit.

Fréq.

Moins de 40000

27

50,0%

De 40000 à 80000

20

37,0%

De 80000 à 120000

6

11,1%

De 120000 à 160000

0

0,0%

De 160000 à 200000

0

0,0%

De 200000 à 240000

0

0,0%

240000 et plus

1

1,9%

TOTAL OBS.

54

100%

Minimum = 10000, Maximum = 300000 Somme = 2630000

Moyenne = 48703,70 Ecart-type = 41297,19

Annexe 4: Répartition de la moyenne du volume de financement initial par commune.

Commune d'installation de l'entreprise.

Financem
ent initial

Kazamba

29375,00

Lukemi

43312,50

Lukolela

89222,22

Nzinda

42809,52

TOTAL

48703,70

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La moyenne du financement de la commune de Kazamba significativement différent au seuil de 95%.

Annexe 5: La distribution des chiffres d'affaires hebdomadaires des restaurants de Kikwit

Chiffre d'affaires

Moins de 10000

De 10000 à 30000

De 30000 à 50000

Plus de 50000

1

7

21

25

Annexe 6: Distribution des dépenses des restaurants de la ville de Kikwit

Dépenses

33

Moins de 10000

3

De 30000 à 50000

De 10000 à 30000

18

0

Plus de 50000

Annexe 7: Questionnaire d'enquêtes

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BIBLIOGRAPHIE
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2. B., Bellenante et L., Maberanlt, Dictionnaire de la bourse et des marchés, Fayard, 2è édition, 2000, Paris, 333 Pages.

3. C., Monther, Capital Risque, Banque éditeur, L'Hermès, Lyon, 2000, 127 Pages.

4. C.D., Echaudemaison, Dictionnaire d'économie et des sciences sociales, éd. Nathan, 7è édition, Paris, 2007, 574 Pages.

5. C., Pratt, Politiques financières de l'entreprise, la découverte, Paris, 1994, 175 Pages.

6. E., Fouquet et Al, Dictionnaire Hachette Encyclopédique, Hachette, Paris, 1998, 2066 Pages.

7. E., Cohen, Gestion financière et développement financier, La découverte, Paris, 1999, 404 Pages.

8. J., Pierre et Al, Finances d'entreprise, finances du marché, Luc Pire, Paris, 1994, 233 Pages.

9. J-M., Courrent et S., Sammut, Elaborer son dossier financier de création, Dunod, 3è édition, Paris, 2006, 247 Pages.

10. J. Y., Capul, Dictionnaire d'économie, Hatier, Paris, 2008, 575 Pages.

11. M., Bertoneche, Capital risque, PUF, Paris, 1987, 127 Pages.

12. R., Beikahia et H., Oudad, Finance d'entreprise, Flammarion, Paris, 1997, 280 Pages.

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2. Articles

1. CTB-PAIDECO, Enquête : Economie locale de Kikwit, Inédit, Déc. 2009.

2. D., Nouvellet, Le capital risque, un métier, Risque Banque, N° 496, Paris, 1989, 127 Pages.

3. E., Adeleski, Enquêtes sur les micros crédits, Scodel, Paris, 2004, 908 Pages.

4. G., Hirigorsen, Transmission des PME et participation des salariés, Banque, N° 412, Mai 1978, 578 Pages.

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2. C., Enagogo, Gestion financière, Inédit, G3 Eco, FASEG, UNIKIK, 2009-2010.

4. Sites Web

1. www. La-Tontine.org

2. www. Mémoireonline.com

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TABLE DES MATIERES

EPIGRAPHE 1

AVANT-PROPOS 3

LISTE DES ABREVIATIONS 5

O. INTRODUCTION GENERALE 6

0.1. Problématique 6

0.2. Hypothèses 8

0.3. Choix et intérêt du Sujet 9

0.4. Objectifs 9

0.5. Méthodologie de travail. 9

0.6. Délimitation 10

0.7. Plan du travail. 10

CHAPITRE PREMIER : GENERALITES SUR LE FINANCEMENT DES
ENTREPRISES 11

1.1. Définition 11

1.2. Rôle du financement 13

1.3. Les modes de financement 13

1.1.1. Financements internes 13

1.1.1.1. Autofinancement 13

1.1.1.1.1. Définition 13

1.1.1.1.2. Mesure de l'autofinancement 15

1.1.1.1.3. Les avantages de l'autofinancement et ses inconvénients 15

a) Au niveau de l'entreprise 15

b) Au niveau de l'économie nationale 16

1.1.1.1.4. Les inconvénients : 16

1.1.1.2. Le financement par le fonds propre 17

1.3.2. Financement par fonds de tiers 17

1.3.2.1. Emprunts bancaires 18

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1.3.2.1.1. Le marché monétaire

19

1.3.2.1.2. Le marché financier

19

a) Le marché primaire :

19

b) Le marché secondaire (la bourse) :

20

1.3.2.2. Le micro crédit

21

1.3.2.2.1. Une finalité orientée vers le développement local

21

1.3.2.2.2. Des bénéficiaires sont souvent féminins

21

1.3.2.2.3. Des taux d'intérêts plus élevés que le secteur bancaire traditionnel

22

1.3.2.2.4. Une solution parmi d'autres pour permettre le développement

23

1.3.2.2.3. Capital risque

23

1.3.2.2.3.1. Définition du capital risque :

23

1.3.2.2.3.2. Les caractéristiques du capital risque

26

1.3.2.2.4. La Tontine

26

1.3.2.2.4.1. Définition de la tontine

26

1.3.2.2.4.2. Les avantages de la tontine

26

1.3.2.2.4.3. Les inconvénients de la tontine

27

1.3.2.2.5. Le crédit bail

27

1.3.2.2.5.1. Définition du Crédit

27

1.3.2.2.5.2. Les avantages et les inconvénients du crédit bail

27

1.3.2.2.6. Les autres sources de financement

29

1.3.2.2.6.1. Epargne personnelle

29

1.3.2.2.6.2. Prêt d'honneur

29

1.3.2.2.6.3. Subventions et aides diverses

30

CHAPITRE DEUXIEME : FINANCEMENT DES PME A KIKWIT : CAS DE RESTAURANTS 31

2.1. Les principales sources de financement des PME du secteur de restauration dans la ville
de Kikwit. 31

2.1.1. Fonds propres 32

2.1.2. Les aides familiales 32

NDOMBI PUNDA ELVI'S, La problématique d'accès au financement des PME dans la ville de Kikwit : « cas des
restaurants de 2008-2010 »,
TFC, FASEG, UNIKIK, 2009-2010.

2.1.3. Les emprunts auprès des institutions financières (IF) 33

2.1.4. Les emprunts auprès des proches (amis et camarades) 33

2.1.5. La tontine 33

2.1.6. Les fonds disposés par les organisations (Privés ou publics) 34

2.2. Les causes de limitation d'accès au financement 34

2.2.1. L'absence d'institutions financière bancaires 34

2.2.2. L'insuffisance des fonds disposées par les IMF 35

2.2.3. Les valeurs rétrogrades de la culture entrepreneuriale des habitants de Kikwit. 35

2.2.3.1. L'aversion envers des dettes et désir de l'autonomie de l'activité. 36

2.2.3.2. La thésaurisation 36

2.3. LES ATOUTS ET CONTRAINTES AUX FINANCEMENTS DES PME 36

2.3.1. Les atouts au financement des PME 36

2.3.2. Les contraintes au financement 37

CHAPITRE TROISIEME : LES PERSPECTIVES DU SECTEUR FINANCIER A
KIKWIT 38

3.1. Les forces du secteur financier de la ville de Kikwit. 38

3.2. Les faiblesses du secteur financier de la ville de Kikwit 39

3.3. Les opportunités de financement 41

3.4. Les menaces de financement des entreprises 42

CONCLUSION GENERALE ET SUGGESTIONS 43

BIBLIOGRAPHIE 49






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"Et il n'est rien de plus beau que l'instant qui précède le voyage, l'instant ou l'horizon de demain vient nous rendre visite et nous dire ses promesses"   Milan Kundera