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NDOMBI PUNDA ELVI'S, La problématique d'accès
au financement des PME dans la ville de Kikwit : « cas des restaurants
de 2008-2010 », TFC, FASEG, UNIKIK, 2009-2010.
EPIGRAPHE
« Recommence Même si tu sens la
fatigue... Même si l'erreur te fait mal... Même si la
trahison te blesse... Même si une illusion
s'éteint... Même si la douleur brûle tes
yeux... Même si on ignore vos efforts... Même si
l'ingratitude en est le prix... Même si l'incompréhension coupe
ton sourire... Même si l'échec te fait
souffrir... Même si tout à l'air de
rien... Recommence Recommence Recommence»
Les encouragements formulés par
les américains.
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au financement des PME dans la ville de Kikwit : « cas des restaurants
de 2008-2010 », TFC, FASEG, UNIKIK, 2009-2010.
A mon oncle Gustave NDOMBI, A maman Marie KUZAMBELA
NDOMBI pour ton amour, A mon père Jacques MUYO pour ton
caractère d'un bon père de famille,
A ma mère Fidéline MAFUTA NDOMBI, dont le
courage et l'amour maternel me soutiennent encore,
A ma grand-mère Francesca MATSHASU qui reste un roc
de stabilité de toute ma vie,
A vous tous mes frères et Soeurs,
A toute la famille élargie NDOMBI,
Je dédie ce travail !
ELVI'S NDOMBI PUNDA
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NDOMBI PUNDA ELVI'S, La problématique d'accès
au financement des PME dans la ville de Kikwit : « cas des restaurants
de 2008-2010 », TFC, FASEG, UNIKIK, 2009-2010.
AVANT-PROPOS
Iles premiers remerciements s'adressent d'abord au
Secrétaire General- Académique Jean-Marc KITSYCIABA IV
ZNTV17, chef de travaw qui a bien vouCu guider a bon part mes premières
investigations en Sciences Economiques et de Gestion et en tant que mon
enseignant pour ses diverses orientations, soutien moral intedectuefet
materiel- durant mon parcours de premier cyc, a Assistant Crispin
EXAGOGO AGADV.914E80 qui a dispose de tout son temps pour m'aider a Bonner
forme a ce travail- Et run et Cautre, .91/1a@i Ceurs mu(tip(es occupations, ne
m'ont jamais Caissi me désorienter.
A Ilaman Thérèse 94BALANDA
KITSI-aABA en voyant son accuei( chaureivc a mon égard et a toute sa
fami((e notamment, a Jennifer Starcy KITS.7-CIABA, Benin KITS.7-aABA,
Christea
Iles sentiments de gratitude s'adressent ega(ement
au secrétaire general- administratif de (V.B/Kikwit Ile Jean
Rombeau .914ZILENGI et a toutes Ces autorités académiques de
CV.B/Kikwit.
Iles sentiments de fraternite s'adressent a mes
frères notamment irmin 2VT0914ISA,
rancis W00.914BI, Lydia BIET; Iluriede W00.914BI,
Laddy W00.91/1BI, Didier W00.91/1BI, Iloro W00.914BI, Thierry W00.91/1BI,
Gaustive W00.91/1BI, ontaine W00.91/1BI, Eddy W00.914BI, Jansen BIDI VELEW(DE ,
.914ariel 9v1V110, rancis .91/1V110, Stiphie .91/1V110, Gracia 9vIV110,
Iloïse 9vIV110, PoCidor W00.914BI, Ernestine W00.91/1BI, AriefTVer01/1ISA,
Dorcas 9140V2A.
J'akprime toute ma reconnaissance a mes onc(es
notamment : Ernest W00.914BI, qhéo W00.91/1BI, Nazaire .91/1BVVI, a mon
grand frere Jean-Baptiste 914IVINGO junior (Jody) pour Ceur soutien tant
materiel- que financier et pour Ca confiance pfizcie en moi. Je
pense igantent a toute Ca famili 914/NANGO.
Je pense a tous chefs de tram< et assistants de
CVNIKIK je cite: Afain Yves
914VICOBO ICV.914PANI, Aser WZOVLI et Marie Josee
ASA! pour Ceur encadrement.
Iles remerciements s'adressent aussi au centre
victoria DIEZ notamment a PiCfizr AMETA.
J'evrime ma confiance a tous mes amis de Ca promotion
te(s que ; a Acha IlITOWDO, ozy .V ZTV, Didier IlIDII/10, Rodrigue NGETS.7-a,
Christian °KLING, hibreu
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TS.7-CIBANGA, Ives 914ALENGE, John KINYANYA,
Olivier KITA914BALA, an KV914AKA914M, Olivier 90 VTA, Steve ICVNGI, Rosalie
PVNGVLA, Junior 9fr1VPASA, Erick914AV.
Je pense interminabment a tous (toutes) cewc
(cedes) qui mes sont chers (tires), notamment lie coConeC Benjamin BO WC AngeC
KIKUNDI MAZY-MU Tania 914ANSANGA (VVAVV, Jacquie 914BVTI LVS/1914BA, 914a.x
7(LE9101 VLIAVV, Patience 914VVVIVVVI, Corance NAx EcII, Tite 914VWDA, Dauphin
POLOTO, .7-fenri ZAWADI ZAGABE, Akiin gfriASVOI, Vvira 9101914BWEV iCs
BALM° ATOTA
Comment passer sous siCence Ca fama qui m'accepti
a xikwit : Pres° BILO TVLENGI, Pistou 910l1(7122l, 914aman ChantaCe BILO,
914aman BILO, Miriam BILO pour m'avoir integre au sein deurfamide et ktfama
VVAVV.
Enfin et pas lie Bernier, je ne remercie pasteur
Bopauf 1(71914ASA A914IWYl pour raccompagnement tant spirituel-et
moral- que inteikctuel- dont il-m'a quaff
e.
Que cewcet cedes dont lies noms nefigurent pas ici
soient rassures de notre gratitude.
+2>~ .7VIDOMBI PrOWIDA
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LISTE DES ABREVIATIONS
BFR : Besoin en Fonds de Roulement ;
CAF : Capacité d'Autofinancement ;
COOPEC : Coopérative d'Epargne et de
Crédit ;
CTB : Coopération Technique Belge ;
EBE : Excédent Brut D'Exploitation ;
EUCA : European Capital Association ;
FBCF : Formation Brute du Capital Fixe ;
IF : Institution Financière ;
IMF : Institution de Micro Finance ;
MEC : Mutualité d'Epargne et de
Crédit ;
MUCREFEKI : Mutualité d'Epargne et de
Crédit des Femmes de Kikwit ;
NCR : Numéro de Registre du Commerce ;
PAIDECO : Programme d'Appui aux Initiatives de
développement
communautaire ;
PCG : Plan Comptable Général ;
PME : Petites et Moyennes Entreprises ;
VA : Valeur Ajoutée.
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O. INTRODUCTION GENERALE
0.1. Problématique
Le renforcement des capacités des Petites et Moyennes
Entreprises est au coeur des préoccupations des économies
modernes. L'importance accordée à ces types d'entreprises
s'explique par le fait qu'elles constituent le moteur de la croissance par le
taux de création - expliqué par le faible niveau d'investissement
qu'elles exigent-, le niveau de création d'emplois et le faible niveau
technologique qui leur confère une adaptabilité aux
changements.
Cependant, l'internationalisation des économies, par
l'ouverture croissante des marchés et la globalisation des
échanges, semble de nature à fragiliser les petites entreprises
qui, jadis évoluaient sur des marchés protégés. Ces
écueils de la mondialisation s'avèrent plus préoccupants
dans les économies en développement où les entreprises
sont généralement fragiles et peu matures.
Toutefois, la mondialisation économique ne constitue
pas seulement un frein au développement des PME, elle permet aux
entreprises d'accroître leurs performances et de diversifier leurs
activités à travers de nouveaux créneaux d'affaires.
Aussi, la forte concurrence créée par ce phénomène
et la recherche de la compétitivité des entreprises astreint les
Etats à améliorer les conditions de travail des PME. Parmi
celles-ci, l'on indexe l'accès au financement.
En effet, l'état actuel du système financier de
la RDC n'est point de nature à faciliter l'accès des PME au
financement. Les banques et les IMF qui demeurent les principaux partenaires
dans le financement des activités n'ont pas encore réussi
à mettre en oeuvre des financements optimaux pour cette niche
(clientèle). Cette difficulté réside dans la nature
même des PME caractérisées par une grande diversité
des besoins, une faiblesse des fonds propres, des garanties, de la
capacité technique et de la qualité des produits, le faible
degré de formalisation et l'absence d'une comptabilité fiable,
etc.
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Deux aspects fondamentaux se posent aujourd'hui dans la
problématique du financement des PME. D'une part, les banques qui
disposent de surliquidités éprouvent des difficultés
énormes à financer les PME du fait notamment des problèmes
d' « informalités », de faiblesse des garanties et du faible
niveau de capitalisation dans les PME. D'autre part, les IMF qui disposent de
mécanismes de financement plus souples éprouvent de grandes
difficultés à répondre aux besoins de financement des PME
en l'occurrence les petites entreprises. L'essentiel des ressources
collectées par les structures de micro finance sont des ressources
courtes, ce qui limite leur capacité de transformation. Ceci montre
clairement que la faiblesse des banques constitue la force des IMF et
vice-versa.
Dès lors se pose la question de l'articulation entre
les deux secteurs. Aujourd'hui, dans la problématique du financement des
PME, cette articulation devient le paradigme dominant et se trame sous
l'emblème de la complémentarité entre les deux secteurs.
D'une part, nous avons les IMF qui disposent de mécanismes de
financement appropriés, mais qui hélas, manquent de moyens
financiers suffisants. D'autre part, nous avons les institutions bancaires qui
disposent de ressources abondantes, mais qui ne disposent pas de la technologie
de financement adéquate. Ce schéma laisse entrevoir de
réelles possibilités d'articulation entre les deux secteurs, de
façon à répondre plus efficacement aux besoins des PME. En
fait, la bonne croissance d'une activité économique est
conditionnée entre autre par un capital considérablement
adéquat ou carrément un fonds de roulement consistant en vue de
demeurer compétitif sur le marché.
La République Démocratique du Congo bute
actuellement à des crises économicofinancières croissantes
et connait une croissance démographique accentuée. Cette
situation pose énormément des problèmes de tout genre.
Ainsi et actuellement, les grandes entreprises congolaises en
général et les petites entreprises en particulier connaissent des
sérieux problèmes pour accéder au financement, raison pour
laquelle elles ont du mal à se propulser et à développer
d'autres initiatives. Néanmoins, l'accès au financement
dépend non seulement des entreprises qui ont
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un besoin en fonds de roulement mais également des
ménages ou institutions qui ont une capacité de financement.
Cette situation nécessite une intervention des institutions
financières en vue d'assurer à cette catégorie
d'entreprises l'accès aux capitaux de démarrage et à une
assistance technique dont le but principal est les aider à constituer
leur propre autonomie.
Très souvent lorsqu'on parle des problématiques,
on pense à ceux dont le résultat est aléatoire et
même douteux. C'est pourquoi G. KUYUNSA et K.S SHOMBA1
définissent ce vocable comme étant l'ensemble des questions
posées dans un domaine de la science en vue d'une recherche des
solutions scientifiques.
Ce travail se préoccupe donc à répondre aux
questionnements ci-après :
> Les agents économiques oeuvrant dans le secteur des
restaurants reçoivent-ils de financement ?
> Si tel est le cas, ont-ils un accès facile à
ce financement ?
> Ya-t-il des véritables institutions
financières pouvant leur octroyer des crédits ou leur fournir des
fonds nécessaires pour résoudre les problèmes de
financement ?
0.2. Hypothèses
Tout chercheur d'après R. PINTO et M.
GRAWITZ2 « doit en effet présupposer au départ un
point qui constitue ce qu'on appelle un concept opérationnel ou
l'hypothèse de travail ».
1 G. Kuyunsa et K.S. Shomba, « Méthode
des recherches en sciences sociales »,
2 R. Pinto et M., Grawitz, Méthodes des
sciences sociales, tome 1, édit. Dalloz, Paris, 1964, pp 338-339
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Dès lors, au regard de la préoccupation telle
qu'exprimée dans la problématique, l'on peut considérer
que la plupart des agents économiques oeuvrant dans le secteur des
restaurants n'ont d'accès au financement pour des raisons telles que
:
> Ils préfèrent évoluer avec leur propre
fonds c'est-à-dire, ils n'ont pas personnellement besoin d'un
financement extérieur.
> Ils ne sont pas aussi sensibilisés sur ce sujet.
> L'environnement ne leur dispose pas des personnes ou
institutions capables de répondre à toutes leurs besoins.
0.3. Choix et intérêt du Sujet
Nous avons porté notre choix sur cette étude
pour nous rendre compte du fonctionnement des PME au sein de la ville de
Kikwit. Nous avons sélectionné le secteur des restaurants comme
notre cible. L'objectif est de connaître la façon dont se
financent les PME de ce secteur, attendu que le financement des entreprises
occupe une place centrale dans l'économie d'une entité
donnée.
0.4. Objectifs
L'objectif principal poursuivi par ce travail est de
connaître les différentes sources de financement des PME de la
ville de Kikwit en général, et ceux du secteur des restaurants
opérant dans cette ville, en particulier. Outre cet objectif principal,
notre étude cherche aussi à connaître les
différentes sources de financement dont les PME usent et la perspective
du secteur de financement dans la ville de Kikwit.
0.5. Méthodologie de travail.
Pour M. GRAWITZ3, la méthode désigne
« l'ensemble des opérations intellectuelles par lesquelles une
discipline cherche à atteindre les résultats qu'elle
3 M., Grawitz Méthodes de sciences
sociales, 8ème édition, Dalloz, Paris, 1990, p.
384
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poursuit, les démontre et les vérifie ».
Par conséquent, on saurait parler d'un travail scientifique sans
justifier les méthodes et les techniques utilisées pour son
investigation.
En fait, la méthode apparaît dans le domaine
scientifique comme étant une démarche rigoureuse mise en oeuvre
dans un processus d'analyse, de démonstration et d'explication suivie
par le chercheur pour arriver à vérifier son hypothèse
grâce aux techniques de collectes des données chiffrées et
non chiffrées.
Ainsi ce travail a eu recours à la méthode
analytique. En effet, les informations obtenue grâce à la source
documentaire et à l'enquête statistique ont été
analysées pour tirer des conclusions se rapportant sur l'ensemble de la
ville de Kikwit. Pour y parvenir, la ville de Kikwit a été
divisée en strates représentées par les différents
quartiers : Kazamba, Bruxelles, Kikwit cité, Kikwit 3, Potopoto, Ville
basse, Plateau et Kanzombi. Le nombre exhaustif des restaurants nous a
poussé a approximer dans la mesure du possible leur nombre total. Ainsi,
nous avons constitué un échantillon de 54 individus. Le logiciel
SPHYNX 4.8 nous a permis de concevoir le questionnaire utilisé dans la
collecte des données, le dépouillement des données
statistiques, leur analyse et leur présentation.
0.6. Délimitation
La présente étude concerne la ville de Kikwit. Les
donnés utilisées se réfèrent à
l'économie de cette ville pour les années 2008-2010.
0.7. Plan du travail.
Outre l'introduction et la conclusion générale,
ce travail est subdivisé en trois chapitres. Le premier chapitre premier
parle des généralités sur le financement des entreprises.
Le deuxième chapitre développe l'impact de financement dans des
petites et moyennes entreprises du secteur des restaurants dans la ville de
Kikwit. Enfin, le troisième chapitre pose une perspective du secteur
financier de la ville de Kikwit.
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au financement des PME dans la ville de Kikwit : « cas des restaurants
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CHAPITRE PREMIER : GENERALITES SUR LE
FINANCEMENT DES ENTREPRISES
Le financement recouvre une importance essentielle dans la vie
d'une entreprise. Dans ce premier chapitre, le rôle du financement sera
analysé pour mieux l'appréhender. La première section
s'appesantit sur la définition du financement, son rôle et ses
différents modes d'opérations sont étudiés
respectivement dans la deuxième et troisième section.
1.1. Définition
Une économie se caractérise par la coexistence
de deux sortes d'agents économiques : ceux qui ont un besoin de
financement et ceux qui sont en capacité de financement. Les
institutions financières - dont les banques - servent
d'intermédiaires entre les deux types d'agents. Depuis les années
1980, les entreprises ont aussi largement recours au marché des capitaux
- notamment la bourse-.
Par conséquent, les agents économiques ayant
besoin de financement ont différents moyens pour attirer les capitaux
détenus par les agents économiques ayant des capacités de
financement.
Selon le dictionnaire d'économie et des sciences
sociales, « le financement est l'action de fournir l'argent
nécessaire à la réalisation d'une opération
économique. Pour une entreprise, le financement peut se faire à
partir des bénéfices réalisés antérieurement
(autofinancement) ou en faisant appel au marché financier
(émission d'actions ou d'obligations). On parle alors du financement
direct dans le premier cas, ou indirect, par intermédiation bancaire
»4
4 C.D., Echaudemaison, Dictionnaire
d'économie et des sciences sociales, éd.
Nathan,7ème éd., Paris, 2007, p 216
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Le financement peut aussi être compris comme «
l'ensemble des ressources monétaires nécessaires pour
acquérir un bien ou mettre en oeuvre une activité
économique ou sociale». Il indique ainsi le flux ou le mouvement
qui prévaut à l'acquisition de ses ressources monétaires
(voir le Schéma 1).
Schéma 1: Circuits du financement des
entreprises
Financement direct Marché
financier
Agent en déficit
Agent en excédent
Crédit
Banques
d'intermédiation
Dépôt
12
Banque centrale
Le schéma ci-dessus distingue le financement direct du
financement par intermédiation. En ce qui concerne le financement
direct, l'emprunteur et le prêteur sont en relation directe. Par exemple,
une entreprise émet des obligations sur un marché financier, qui
sont souscrites par des ménages ; le taux d'intérêt est
payé par l'emprunteur (l'entreprise) au prêteur (le
ménage).
Dans le cas de l'intermédiation, des institutions
financières, sont créancières des agents à qui
elles prêtent (elles perçoivent un taux d'intérêt) et
débitrices de ceux qui placent des fonds chez elles (elles payent un
taux d'intérêt). Cependant, pour la plupart, les banques en mal de
liquidités peuvent s'adresser à la banque centrale qui les
refinance moyennant un taux d'intérêt (taux directeur).
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1.2. Rôle du financement
Au sein des entreprises, le financement joue un rôle
essentiel. En effet, à la constitution de l'entreprise, le financement
des capitaux permanents permet d'acquérir les équipements
nécessaires à l'exploitation de l'objet social. Au cours de cette
exploitation exercée annuellement, l'entreprise fait face aux multiples
besoins de financement. Elle doit alors assurer un fond de roulement en vue de
résister au retard de paiement des clients, de couvrir les charges
liées au maintient de stocks et aux caprices des fournisseurs d'accorder
des longs délais de paiement. A la dissolution de l'entreprise, le
financement de l'entreprise permet d'apurer son passif et de payer les
détenteurs des capitaux.
Ainsi, le financement des entreprises joue un rôle
important tant à la création, pendant l'exploitation de l'objet
social que lors de sa dissolution. La problématique de financement des
entreprises s'axe alors autour des moyens de financement, car les entreprises
doivent prendre en compte les coûts économiques y relatifs. On se
demanderait alors quels sont les modes de financement dont disposent les
entreprises ?
1.3. Les modes de financement
Afin de financer leurs investissements, les entreprises disposent
de plusieurs moyens. Elles peuvent faire appel à leurs ressources
internes ou à
l'externe.
1.1.1. Financements internes 1.1.1.1. Autofinancement
1.1.1.1.1. Définition
Dans une entreprise, les bénéfices après
impôts sont utilisés de deux façons: une partie de ces
bénéfices est distribuée aux actionnaires sous forme de
dividendes,
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l'autre partie est conservée par l'entreprise, reprise
pour investir, c'est l'autofinancement5
L'autofinancement est l'ensemble des ressources nouvelles
engendrées par l'activité de l'entreprise et conservées
durablement par celle-ci pour financer ses opérations à venir. Il
est parfois appelé résultat brut ou profit brut, toutefois pour
lever toute ambiguïté que suscite le mot résultat, E.
COHEN6 propose la définition suivante : «
l'autofinancement est le surplus monétaire dégagé par
l'entreprise sur son activité propre et conservé par elle pour
financer son développement futur » quant à d'autres auteurs
« L'autofinancement correspond à une rétention de tout ou
partie de rémunération annuelle des actionnaires en vue de
couvrir les divers besoins de l'entreprise. Il s'agit donc d'un processus
d'épargne réalisé au niveau de la
société.
Sur le plan comptable, les sommes non distribuées sont
mises en réserves, et ces réserves lorsqu'elles sont suffisamment
importantes, peuvent donner lieu à la distribution gratuite d'actions
»7. L'autofinancement est la part de la capacité
d'autofinancement (CAF) consacrée au financement de l'entreprise. C'est
la ressource interne disponible après rémunération des
associés.
Sa définition résultant du tableau de
financement du plan comptable générale (PCG) est la suivante :
c'est se financer « par soi-même » : l'entreprise utilise
ses profits (de l'année ou des exercices antérieurs) pour
financer ses investissements.8
En définitive, l'autofinancement traduit le fondement
de la logique capitaliste, la manière de dégager un profit et de
l'utiliser. Le profit n'est qu'un simple revenu des propriétaires du
capital, il est une arme financière pour assurer la
compétitivité de l'entreprise à travers ses
capacités à investir et en particulier à introduire
l'innovation dans le processus de production.
5 B. Belletante, L. Maberanlt : « Dictionnaire de la
Bourse et des marchés », Fayard 2eme édition
2000, Paris, P 121
6 E. Cohen, Gestion financière et développement
financière, La découverte, Paris, 1999, P 194
7 J. Pierre, P. Navat, P. Rambourg « Finance
d'entreprise, finance de marché », Luc Pire, Paris 1994, P.
143
14
8 J. Y., Capul, Dictionnaire d'économie, Hatier,
Paris, 2008, P 241.
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1.1.1.1.2. Mesure de
l'autofinancement
L'autofinancement se mesure à travers les dotations aux
amortissements (renouvellement des équipements), les provisions et les
bénéfices non distribués, autrement dit les sommes et les
bénéfices mis en réserve. Pour évaluer l'importance
de l'autofinancement, on peut utiliser plusieurs indicateurs :
1. Le taux de marge
=EVBAE
2. Marge brute d'autofinancement ou cash flow :
Bénéfices distribués et mis en
réserve -- Amortissements
Cet indicateur mesure la capacité d'autofinancement de
l'entreprise.
3. Le taux d'autofinancement= EPargne de
lientrePrtse
FBCF
4. Autofinancement brut = CAF -- dividendes
distribuées au cours de l'exercice 1.1.1.1.3. Les avantages
de l'autofinancement et ses inconvénients
L'autofinancement présente des avantages certains au
niveau de l'entreprise et au niveau de l'économie nationale :
a) Au niveau de l'entreprise
L'autofinancement est un financement interne disponible pour
l'investissement tant en vue de maintenir le capital économique qu'en
vue d'assurer la croissance de l'entreprise. Il constitue un remboursement
gratuit des emprunts, donc un élément essentiel de la
capacité d'endettement de l'entreprise.
A ce double titre, l'autofinancement est un moteur de croissance
de l'entreprise compris au plan stratégique et financier.
> Sur le plan stratégique :
L'autofinancement confère à l'entreprise des degrés de
liberté en matière de choix d'investissements.
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> Sur le plan financier :
L'autofinancement constitue un facteur d'indépendance financière
appréciable, en particulier en période d'encadrement du
crédit. Il permet à l'entreprise de limiter le recours à
l'endettement et d'améliorer sa rentabilité, en réduisant
le poids des charges financières.
Son ambiguïté demeure toutefois grande car s'il
s'agit incontestablement d'un moyen de financement, l'autofinancement ne
signifie pas directement un enrichissement de l'entreprise. De plus,
l'amélioration de la situation nette de l'entreprise s'accompagne
généralement d'une appréciation par le marché de la
valeur boursière de l'action pour les sociétés
cotées9.
b) Au niveau de l'économie
nationale
L'autofinancement fait l'objet de vives controverses de
caractère parfois politique. On lui reproche de diminuer, de
manière sensible, la mobilité du capital car il maintient
l'épargne dans un secteur de l'économie. On l'accuse aussi de
mobiliser les conditions de partage du revenu au détriment des
consommateurs, des travailleurs ou des actionnaires.
1.1.1.1.4. Les inconvénients
:
Les principaux inconvénients de l'autofinancement sont les
suivants :
- L'autofinancement limite la croissance de la PME à sa
capacité bénéficiaire diminuée de l'impôt qui
affecte les résultats.
- L'autofinancement constitue un frein à la
mobilité du capital dans la mesure oüles
bénéfices sécrétés sont automatiquement
réinvestis dans la même activité, il contribue ainsi
à une mauvaise allocation des ressources.
- Une politique d'autofinancement trop volontariste peut
léser à court terme les actionnaires de l'entreprise.
9 R., Beikahia et H., Oudad « Finance
d'entreprise », Flammarion, Paris, 1997, P. 154.
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- Un autofinancement trop élevé peut susciter la
mise en oeuvre d'investissements inutiles.
- De la même façon, trop d'autofinancement peut
amener l'entreprise à négliger l'endettement10
- L'autofinancement est également insuffisant pour
couvrir tous les besoins en fonds de l'entreprise. Si cette dernière ne
fait pas appel à l'épargne extérieure, elle peut
être conduite à étaler ses dépenses sur une
période trop longue où à choisir des investissements de
taille modeste.
1.1.1.2. Le financement par les fonds
propres
Au plan comptable, les fonds propres de l'entreprise sont
constitués du capital social augmenté des réserves, des
reports des exercices antérieurs et des subventions
d'équipements. Ils permettent le financement initial de l'entreprise
sous forme des apports des associés (capital social), le renouvellement
de l'équipement, le financement de l'exploitation par la contribution au
fonds de roulement et le remboursement des emprunts. Les fonds propres
constituent à cette enseigne une part non moins importante de
l'autofinancement.
1.3.2. Le financement par les fonds de
tiers
Le financement indirect de l'activité implique qu'il y
ait un agent économique qui fait le lien entre agents concernés.
On parle alors d'intermédiation financière. Cette
intermédiation est le fait que les institutions financières (les
banques), d'une part, collectent l'épargne auprès des
ménages et, d'autre part, prêtent aux entreprises les sommes
nécessaires au financement de leur activité.
10 R. Belkahia et H. Oudad, Op.cit., P 155.
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au financement des PME dans la ville de Kikwit : « cas des restaurants
de 2008-2010 », TFC, FASEG, UNIKIK, 2009-2010.
Une économie qui fonctionne grâce essentiellement
au rôle d'intermédiation des banques est appelée : «
économie d'endettement ». Les ratios ci -après permettent
d'évaluer le degré de l'endettement de l'entreprise.
Protection de créance : (Fonds e ?
tier s) x 100
Total du Passif
C
Dépendances financières :(
Dettes à CT
) x 100
apitaux permanents
18
L'importance de l'endettement se justifie dans la mesure
où ces différents ratios dépassent 50%.
Le financement par fonds des tiers s'opère formellement
par l'entremise des institutions financières (bancaires et non
bancaires).
1.3.2.1. Les emprunts bancaires
Les recours aux emprunts à moyen terme (2 à 5
ans) et long terme (plus de 5 ans) prennent la forme soit d'emprunts
auprès d'établissements de crédits (les banques), soit
d'emprunts obligataires.
Dans les deux cas, la première difficulté est de
parvenir à convaincre les prêteurs de la viabilité du
projet. Le recours aux banques pose, par ailleurs, le problème de la
dépendance de l'entreprise. Il exige des efforts dans la gestion interne
de l'entreprise et est assorti des conditionnalités de
rentabilité approuvées. Toutefois, il constitue le moyen
privilégié de financement des PME par la disponibilité des
fonds.
Le recours direct au marché des capitaux, techniquement
difficile pour les PME, n'est pas à leur portée 8. On
distingue deux types des marchés des capitaux : le marché
monétaire et le marché financier.
8 J-M., Courrent et S., Sammut, élaborer son
dossier financier de création, 3è édition,
Dunod, paris, 2006,P 241
20
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1.3.2.1.1. Le marché
monétaire
C'est un marché des capitaux où
s'échangent des titres à court terme des liquidités
(billets de banque). Ce marché est réservé aux
investissements institutionnels, essentiellement les banques et les
sociétés d'assurances qui prêtent des capitaux sur les
échéances de courte durée. Il existe aussi un compartiment
où des entreprises peuvent émettre des billets de
trésorerie où y placer des excédents de trésorerie.
Ce marché permet aux intervenants de trouver des sources de financement
pour des besoins liés à des décalages de
trésorerie.
1.3.2.1.2. Le marché
financier
C'est un marché des capitaux à long terme. Dans
le cas où les besoins de financement concernent une
échéance plus longue, l'agent en déficit de financement
s'adressera nécessairement au marché financier. Les titres des
valeurs mobilières sont échangés sur ce marché.
Au sens strict, le marché financier, c'est un
compartiment de la bourse des valeurs qui concerne l'émission d'actions
et obligations (marché primaire pour les capitaux à long terme).
Au sens large, le marché financier est une bourse des valeurs comprenant
le marché primaire (émission) et le marché secondaire
(échange des valeurs mobilières déjà
émises).
a) Le marché primaire :
Il concerne seulement les émissions d'action et
d'obligation, c'est un marché sur lequel sont cédés les
titres nouvellement émis par les agents ayant des besoins de
financement. Il assure, en effet, la rencontre entre les demandeurs de fonds
qui émettent alors des valeurs mobilières (une entreprise, qui
souhaite se développer, émet des actions et des obligations ;
l'Etat, pour financer le déficit budgétaire, émet des
obligations) et les épargnants qui souhaitent placer leur argent et
acheter alors les nouvelles actions et obligations.
Il sied de noter que la notion du marché financier
correspond alors à ce marché des émissions des nouveaux
titres.
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b) Le marché secondaire (la bourse)
:
Le marché secondaire ne concerne que l'échange
des valeurs déjà émises. Par exemple un épargnant
ayant souscrit à une émission d'obligation d'Etat, peut souhaiter
revendre ce titre à l'Etat. C'est sur le marché secondaire qu'il
pourra réaliser l'opération.
C'est donc sur le marché secondaire que varient les
prix des valeurs mobilières appelés « cours ». Ces
cours peuvent alors s'écarter considérablement du cours
d'émission fixé par l'emprunteur des valeurs mobilières
sur ce marché, l'émetteur n'intervient plus (sauf s'il souhaite
racheter ses propres actions) puis que seules les offres et les demandes des
titres déterminent les cours.
A la bourse, les titres déjà émis
s'échangent contre l'argent liquide. Les agents économiques qui
interviennent sur ce marché pour obtenir des capitaux peuvent soit
émettre des actions (marché boursier), soit émettre des
obligations (marché obligataire). Une action représente une part
du capital d'une société qui donne droit à une part de
bénéfice appelée dividende. Une obligation est une part
d'emprunt donnant droit à la perception d'un intérêt. Le
prêteur récupère son capital lorsque l'obligation arrive
à son échéance.
Quoi qu'il en soit, l'emprunt entraîne après une
entrée des fonds, des sorties de deux types :
1. remboursement du capital ;
2. le payement des intérêts.
Tableau 1:Le marché financier
Il peut être divisé en deux comme repris ci-dessous
:
Le marché primaire
|
|
Le marché secondaire
|
|
|
Marché financier
|
|
bourse
|
|
|
Emissions des nouvelles
mobilières
|
valeurs
|
Echanges et cotations
mobilières déjà émises
|
des
|
valeurs
|
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1.3.2.2. Le micro crédit
L'activité de micro crédit consiste
généralement en l'attribution de prêts de faible montants
à des entrepreneurs ou des artisans qui ne peuvent accéder aux
prêts bancaires classiques. Le micro crédit se développe
surtout dans les pays en développement, où il permet de
concrétiser des microprojets favorisant ainsi l'activité et la
création. Il présente les caractéristiques suivantes :
1.3.2.2.1. Une finalité orientée vers
le développement local
L'activité de micro crédit encourage les
microprojets au niveau local. Cela permet d'induire des mutations "à la
base". Celles-ci sont souvent plus efficaces et ont un plus grand effet
d'entraînement - en créant un maillage économique dans le
pays - que certaines infrastructures ou certains gros projets industriels qui
bénéficient rarement aux plus pauvres. Cet effet de levier permet
d'agir efficacement auprès de ceux qui prennent des initiatives en
s'engageant personnellement, c'est-à-dire les entrepreneurs ou les
artisans.
Mais au-delà du simple aspect financier, les programmes
de micro crédit ont aussi un impact sur le développement local.
En effet, ils touchent des secteurs aussi divers que l'agriculture (groupements
villageois, coopératives paysannes, organisations professionnelles
agricoles), l'artisanat (groupements d'artisans, associations artisanales
féminines), le financement de l'économie sociale (mutuelles
d'épargne et de crédit, banques villageoises), la protection
sociale (mutuelles de santé, caisses de santé primaire). Ainsi,
ils contribuent à l'amélioration de l'accès aux services
sociaux de base, aux soins de santé, aux services de planification
familiale et à l'eau potable.
1.3.2.2.2. Des bénéficiaires sont
souvent féminins
De plus, touchant des secteurs faiblement capitalisés
employant souvent une main d'oeuvre féminine, on peut
considérer le micro crédit également comme un levier
de revalorisation de la femme dans les pays en voie de développement,
d'amélioration
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directe de leur sort (et de celui de la famille) et comme un
facteur d'évolution profonde des sociétés par le
rééquilibrage qu'il induit entre les sexes.
Une autre caractéristique de ce mouvement est qu'il
s'appuie sur des réseaux d'assurance et de solidarité
traditionnelle relativement efficaces qui favorisent le remboursement
régulier des prêts. La mise en place de ces programmes offre
également l'opportunité de conduire des actions de formation,
notamment en matière de développement communautaire et de gestion
d'entreprise.
1.3.2.2.3. Des taux d'intérêts plus
élevés que le secteur bancaire traditionnel
Les adversaires du micro crédit lui opposent souvent
les taux élevés de certains prêts (environ 20%). Ils
regrettent aussi que ce mécanisme détourne les actions des autres
programmes comme la santé, l'éducation ou l'eau. Certains
estiment que si le micro crédit était réellement efficace,
celui-ci serait adopté depuis longtemps dans les pays
développés pour résoudre la crise du chômage. Une
étude réalisée en 200411 ; estime que le micro
crédit favorise des activités peu rentables et devrait
s'accompagner de programmes sociaux. Certains acteurs du micro crédit
dénoncent des organisations non gouvernementales qui utiliseraient le
micro crédit comme source de financement.
Toutefois, les actifs qui font appel au micro crédit
n'ont pas d'autre accès au crédit. En général,
leurs seuls recours sont les usuriers qui appliquent des taux approchant les 1%
par jour. Avec des taux compris en général entre 10 et 30% par
an, les organismes de micro crédit offrent un accès à des
crédits maîtrisables aux entrepreneurs actifs des pays en voie de
développement. Dans les institutions bien gérées, les taux
de remboursement de ces crédits avoisinent 95%, preuve que les taux ne
sont pas du tout insurmontables12. Les taux élevés
sont attribuables selon les cas aux coûts de la main d'oeuvre importante
(nécessaire pour la sélection et le suivi
11 E., Adeleski, Enquêtes sur les micros
crédits, Scodel, Paris, 2004, P.160
22
12 E., Adeleski, Op.cit., p. 161
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de clients vivant dans des zones parfois
éloignées) et au coût de refinancement des institutions,
renforcés par des taux d'inflation importants. Enfin, les besoins en
matériels informatiques et autres biens (matériels de bureau,
véhicules), souvent importés, gonflent les coûts de
fonctionnement. Les prêts consentis sont assortis d'un accompagnement
psychologique, social et technique dont les frais sont comptabilisés
dans la rubrique du fonctionnement.
1.3.2.2.4. Une solution parmi d'autres pour permettre
le développement
Les actions de micro crédit ne détournent pas
les autres programmes humanitaires qui répondent à des actions
d'urgence ou de développement sous forme de dons. Les actions de micro
crédit sont financées par l'épargne solidaire et ne «
concurrencent » donc pas directement les autres types d'actions de
développement durable. Il est souvent souhaitable de lier le micro
crédit à d'autres mécanismes d'aides au
développement, les deux outils étant davantage
complémentaires que substituables.
1.3.2.2.3. Le Capital risque 1.3.2.2.3.1.
Définition :
Il existe plusieurs définitions variant d'un auteur
à l'autre et d'un pays à l'autre du capital risque. Toutefois,
cette notion traduit imparfaitement le concept américain de capital
venture :
Pour Chérif MONDHER13 la version
française fait primer la notion de risque sur celle d'aventure, ce qui
est une traduction assez approximative et inadaptée, il s'agit pourtant
d'une aventure entre industriels et financiers, associés dans un projet
d'entreprise.
Le capital venture est défini par
l'European Capital Association (EUCA 1990) comme « Tout
capital investi par un intermédiaire financier dans des
sociétés ou
13 C., Monther « le capital risque », banque
éditeur, L'Hermès, Lyon, 2000 P 14.
24
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des projets spécifiques à fort
potentiel »14. Cette définition restrictive
concerne plutôt des entreprises de hautes technologies, avec un fort
potentiel de croissance, les risques généralement
élevés de ces opérations sont compensés par des
perspectives de plus values importantes à réaliser au bout d'un
certain temps.
Les investisseurs en capital risque définissent leur
métier comme « le financement et l'assistance au management
»15 et ils mettent en avant l'expression de partenaire
actif de l'entreprise ou du dirigeant.
M.BERTONECHE et L.VITEERY 16 affirment au sens
large du terme « le capital risque peut couvrir toutes les
activités d'apport des fonds propres à des sociétés
non cotées » à l'autre extrême, certains
considèrent que le capital risque est limité aux
opérations d'investissement dans des entreprises en création ou
dans les jeunes entreprises technologiques.
Hilmi ABDELOUHAD a défini le capital risque «
comme un mode de financement par lequel un investisseur (capital risqueur)
met des fonds propres » généralement en capital dans
une des entreprises ou un projet qui réunit les conditions fondamentales
suivantes :
- Des bonnes perspectives de profit ;
- Un esprit de partenariat et d'association ; - Une
mobilité du capital.
Selon M.D NOUVELLET17 : « le capital risque
peut se définir comme l'association d'un entrepreneur et d'un
capitaliste, qui vont ensemble couvrir le risque de l'entreprise et se partager
leurs profits éventuels ».
14 R., Aron, et Cie Encyclopédie de gestion, tome
1, La découverte, Paris, 2001, P 287.
15G. Hirigorsen, « Transmission des PME et
participation des salariés », Banque n°412, Mai 1978, P
484. 16 M. Bertoneche, « Capital risque », PUF, Paris, 1987, P
5
17D. Nouvellet «Le capital risque, un
métier » risque banque n° 496, Paris, 1989, P. 57
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D'après l'ensemble des définitions, il ressort
que la traduction du vocable anglosaxon capital venture le capital
risque n'a pas manqué d'engendrer des difficultés de
définitions et d'approches. Ces difficultés sont apparues au
niveau de ses interventions et ses secteurs visés.
Le capital risque est une opération économique
très importante pour les nouvelles entreprises qui souhaitent se
développer. L'utilisation du terme « risque » met l'accent sur
le côté risque de l'investissement, au lieu de miser sur les
profits générés. A cet effet, on essaye de trouver
d'autres expressions pour s'approcher du terme « capital venture »,
utilisé dans divers pays. C'est ainsi qu'on utilise les termes Capital
aventure, Capital Croissance ou encore Capital risque pour désigner
positivement cette opération.
Le capital risque est un investissement réalisé
par des sociétés spécialisées dans l'aide aux
jeunes entreprises. Ce capital est souvent apporté aux PME qui
possèdent un large potentiel de développement ainsi que de retour
d'investissement. Non seulement l'investisseur propose son capital à la
jeune entreprise mais il met également à profit pour celle-ci ses
expériences et ses réseaux pour la création et pour le
premier pas de développement de l'entreprise. Assez souvent, on choisit
des entreprises innovantes ou de technologies. Récemment, le
capital-risque intéresse aussi les entreprises de technologie du
développement durable. L'investissement consiste d'une manière
générale en l'octroi de fonds. Il peut ainsi prendre la forme de
capitaux propres, de droit de souscription, d'options ou d'obligations
convertibles. Dans ce cas, le capital risque comporte des risques dont le
degré varie et qui peuvent être compensées par un rendement
proportionnel sur l'investissement. L'investisseur générera ce
rendement avec la plus-value sur les actions de l'entreprise ou en
réalisant un gain de capital. Quelles sont alors les stratégies
et les conditions pour l'investissement de ce capital risque?
Les « capital-risqueurs » investissent leurs fonds
pour des entreprises qui présentent un fort potentiel de croissance
ainsi qu'une position prometteuse sur le marché. C'est ainsi qu'ils
s'ouvrent aux entreprises qui s'axent sur les technologies d'information et de
la communication, les technologies de développement durable ou encore
les
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biotechnologies. En second lieu, les capital-risqueurs ne
s'investissent que dans les entreprises où leurs fonds
généreront un taux de rentabilité très
élevé.
1.3.2.2.3.2. Les caractéristiques du capital
risque
Le capital risque n'est pas comme les autres modes de financement
traditionnels, il comporte plusieurs caractéristiques, ainsi
PRATT18 en a cité trois :
- Une participation au capital social ;
- L'apport d'une valeur ajoutée au capital investi par une
participation active ; - L'orientation à long terme (de 5 ans à
10 ans).
1.3.2.2.4. La Tontine
1.3.2.2.4.1. Définition
La tontine est une association d'épargnants au sein de
laquelle les adhérents versent des cotisations dans un pot commun. Lors
de la dissolution de la tontine, les bénéfices sont
intégralement répartis entre les survivants.
Les frais applicables à une tontine sont
élevés. Ils sont de 18,5% prélevés lors du
versement de la prime19. Ces frais sont statutaires et pris une fois
pour toutes.
Une tontine dure en général vingt ans. C'est la
contrainte majeure de ce placement. Pendant tout ce temps, les sommes investies
au sein de la tontine sont indisponibles. L'épargnant ne peut faire
aucun retrait sur son contrat. Notons qu'il n'existe des tontines de
durée plus courte mais en aucun cas inférieur à 10 ans.
1.3.2.2.4.2. Les avantages de la tontine
Les principaux avantages de la tontine sont:
18 C. Pratt, Politiques financières de
l'entreprise, La découverte, Paris, 1994, P. 113
26
19
www.la-tontine.org
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- Le contrat ne présente aucune valeur de rachat ;
- Les sommes placées sont exonérées de
l'impôt, l'assiette de cet impôt prend en compte les biens dont
vous êtes propriétaire ;
- L'engagement est libre.
1.3.2.2.4.3. Les inconvénients de la
tontine
- Les membres de la tontine ne sont pas protégés
par la loi. En cas de différend, l'inexistence de contrat entre les
membres rend difficile l'établissement des droits d'un chacun.
- Le niveau de fonds disponibles ne permet de financer un grand
projet de création d'entreprise.
- Le financement par la tontine dépend de la
contribution effective des membres. En cas d'absence de cette dernière,
il y a augmentation du risque financier.
1.3.2.2.5. Le crédit bail 1.3.2.2.5.1.
Définition
Le crédit bail est contrat de location d'une
durée déterminée, passée entre une entreprise
(industrielle ou commerciale) et une banque ou un établissement
spécialisé et assorti ou non d'une promesse de vente à
l'échéance du contrat.
1.3.2.2.5.2. Les avantages et les
inconvénients du crédit bail
Au rang des avantages, on évoque parfois le fait que le
crédit bail constitue un engagement hors bilan, les entreprises
conserveraient intacte leur capacité d'endettement. Cependant, les
organismes prêteurs prennent tous les mêmes précautions et
ont tous la même approche du risque.
Les avantages de cette formule de financement sont, pour partie,
évidents :
28
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- Elle permet tout d'abord de disposer d'un équipement
sans avoir à avancer les fonds correspondants à son achat, ni
à s'endetter, si ce n'est que les analystes financiers procédant
à des retraitements permettant de mieux saisir l'état des
engagements de l'entreprise.
- Cette modalité de financement présente aussi
l'avantage d'offrir des garanties au crédit bailleur, ce qui facilite
d'autant sa mise en place. En tant que location assortie d'une promesse
unilatérale de vente, le contrat de crédit bail ne
transfère la propriété du bien à un utilisateur
qu'à la date de levée de la promesse. Avant cela, en cas de
paiement des loyers, le crédit bailleur a la possibilité de
récupérer le bien. C'est une formule souple et avantageuse pour
les entreprises qui sont amenées à renouveler leurs
équipements.
- Les loyers sont entièrement déductibles si le
prix de levée de l'option est au moins égale à la valeur
du terrain calculée à la signature du contrat, la fraction
correspondant à la différence entre la valeur de l'option et le
prix du terrain n'est pas déductible.
Toutefois, le crédit bail présente certains
inconvénients dont :
- Le coût n'est pas un facteur vraiment
défavorable, certes les taux pratiqués sont relativement
élevés et comprennent toujours une commission de gestion de
l'établissement financier et une prime de risque. Il ne faut cependant
pas oublier qu'il ne suffit pas de comparer ce coût au coût nominal
du financement par emprunt par exemple car l'emprunt entraîne toujours
des frais élevés (au niveau des garanties par exemple) et
s'accompagne toujours ; tôt ou tard, d'une augmentation des capitaux
propres dont le coût est le plus souvent très
élevé.
- Le contrat passé correspond à un engagement
définitif. On est donc tenu à payer des loyers à date
fixe. Dans le cas contraire, on est forcé de restituer le bien
loué mais également de verser toutes les échéances
encore dues jusqu'à la cessation du contrat.
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de 2008-2010 », TFC, FASEG, UNIKIK, 2009-2010.
- De même, on est tenu de remplir les obligations qui
représentent généralement le lot de tout
propriétaire, et notamment de supporter les charges liées au
fonctionnement du bien.
- Les avantages fiscaux dont il est souvent question pour ce
mode de financement ne sont, dans la réalité, que peu
significatifs voire pas du tout.
- Le crédit bail ne remplace pas un réel fond de
roulement nécessaire aux entreprises pour mettre en marche la
production. Il ne représente qu'un moyen de soulager l'entrepreneur.
- Les biens financés dans ce type de contrat sont en
général des biens standards et non pas des biens plus
sophistiqués ou plus élaborés.
- Les garanties financières du (futur) locataire sont
examinées de manière très attentive par le loueur
1.3.2.2.6. Les autres sources de
financement
Parmi les différentes sources de financement auxquelles
on peut faire appel pour créer une entreprise, on peut distinguer les
apports personnels, les prêts d'honneur et les aides ou subventions.
1.3.2.2.6.1. L'Epargne personnelle
L'épargne personnelle est très importante. Car
plus elle est importante plus les tiers sont confiants d'investir dans le
projet. De plus, cet apport sera utile pour financer les frais
d'établissement ou certains investissements non couverts par les
prêts bancaires.
A cette épargne, il faut joindre les apports de la
famille, des amis, etc. 1.3.2.2.6.2. Le Prêt
d'honneur
Les prêts d'honneur sont des crédits à
moyen terme qui sont accordés par des organismes non bancaires
à un taux réduit ou nul. Ils ont pour objectif d'aider au
30
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financement des besoins durables d'une création
d'entreprise, par exemple les investissements initiaux ou le Besoin en fonds de
roulement (BFR).
1.3.2.2.6.3. Les Subventions et aides
diverses
Ce sont des aides financières accordées à
des créateurs d'entreprises par l'Etat, les collectivités locales
ou d'autres organismes (associations, fondations). Elles peuvent aussi prendre
la forme d'allègements fiscaux ou de dispositifs de cautionnement.
En conclusion, le chapitre premier de ce travail s'est
axé sur des contours théoriques du financement des entreprises.
Ces derniers ont concerné la définition du terme financement et
ses différentes formes ainsi que les différentes sources dont
disposent les entreprises pour leur financement.
Si ces contours théoriques s'appliquent ailleurs,
l'économie de la ville de Kikwit, ayant ses spécificités
disposent de certaines sources qui seront étudiées dans le
chapitre deuxième.
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CHAPITRE DEUXIEME : FINANCEMENT DES PME A KIKWIT
: CAS DE RESTAURANTS
Le chapitre premier a présenté les
différentes sources de financement dont disposent les entreprises. Dans
le présent chapitre, il sera question d'examiner, à la
lumière du chapitre précédent les différentes
sources dont jouissent les entrepreneurs de Kikwit.
2.1. Les principales sources de financement des PME du
secteur de restauration dans la ville de Kikwit.
D'après une étude menée par la
Coopération Technique Belge (CTB) sous le Programme d'Appui aux
Initiatives de Développement Communautaire, PAIDECO en sigle,
l'économie de la ville est occupée à plus de 70% par le
secteur informel. 25% seulement des porteurs d'entreprises interviewés
dans cette enquête possédaient un numéro de registre au
Nouveau Registre de Commerce (NRC)20. Cette structure
économique écarte les entreprises de l'accès aux sources
de financement modernes et formelles. Le tableau ci- après
présente les différentes sources exploitées par les
entreprises pour le financement de leurs activités dans cette ville.
Tableau 2 : Les sources de financements des PME dans la
ville de Kikwit
Sources de financement
|
Fréquences
|
Pourcentage
|
Fonds propre de l'entrepreneur
|
702
|
88,4
|
Famille élargie
|
59
|
7,4
|
Amis et collègues
|
28
|
3,5
|
Tontine locale
|
3
|
0,4
|
Coopérative d'épargne et de
crédit
|
2
|
0,3
|
Total
|
794
|
100,0
|
Source : CTB-PAIDECO, Enquête Economie Locale, Kikwit,
déc. 2009, p. 23.
20 CTB-PAIDECO, Enquête Economie Locale de
Kikwit, inédit, Kikwit, Déc. 2009, p.28.
32
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au financement des PME dans la ville de Kikwit : « cas des restaurants
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2.1.1. Fonds propres
84,4% des entrepreneurs de Kikwit en général
utilisent leurs propres fonds au démarrage de leurs activités.
Les mêmes tendances ont été enregistrées dans notre
enquête concernant spécifiquement les restaurants. En effet, le
Tableau 3 ci-dessous indique que 93% des PME du secteur de restauration
financent leurs activités avec des épargnes propres.
Tableau 3:Sources de financements de PME de restauration
dans la ville de Kikwit*.
Source de financement initial
|
Nb. cit.
|
Fréq.
|
Epargne propre
|
50
|
92,6%
|
Aides familiales
|
28
|
51,9%
|
Emprunt contracté auprès des proches (camarades ou
amis)
|
2
|
3,7%
|
Emprunt contracté auprès des IF
|
7
|
13,0%
|
fonds disposés par l'organisation (Privée ou
publique)
|
4
|
7,4%
|
La tontine
|
2
|
3,7%
|
Autres (à préciser)
|
0
|
0,0%
|
TOTAL OBS.
|
54
|
|
Source : Résultats d'enquête.
*Ce tableau est élaboré à base d'une
question à réponses multiples exprimées par 54
unités enquêtées.
2.1.2. Les aides familiales
En dehors de fonds propre, 52% d'entrepreneurs financent leurs
activités à base des aides familiales. En effet, l'absence
d'institutions financières bancaires à Kikwit limite
l'accès au crédit. Pour faire face à cette situation, les
opérateurs économiques, créateurs des unités de
production dans le secteur des restaurants retournent vers leurs familles pour
financer leurs activités. La même tendance a été
exprimée en général par les entrepreneurs de la ville de
Kikwit au cours de l'étude menée par la CTB-PAIDECO. En effet,
cette étude (voir Tableau 2, p. 31) montre que les aides familiales
occupent la deuxième place après les épargnes propres des
créateurs, avec 7,4% de score.
NDOMBI PUNDA ELVI'S, La problématique d'accès
au financement des PME dans la ville de Kikwit : « cas des restaurants
de 2008-2010 », TFC, FASEG, UNIKIK, 2009-2010.
L'importance de l'épargne propre et les aides
familiales explique clairement l'étroitesse du système financier
de l'économie de Kikwit. Cette étroitesse explique aussi la
taille de l'économie locale, dont la dépendance à la ville
de Kinshasa se fait de plus en plus remarquée.
2.1.3. Les emprunts auprès des institutions
financières (IF)
L'étroitesse de l'économie de la ville de Kikwit
évoqué ci-dessus s'explique par le fait que 13% seulement des
entrepreneurs ayant des restaurants trouvent du financement auprès des
IF. Ce score est supérieur à celui de la ville en
général, dont 0,3% d'entrepreneurs s'adressent aux
coopératives d'épargne et de crédit pour financer la mise
en place de leurs unités de production.
L'absence des banques commerciales dans la ville fait que les
institutions de micro finances et/ou les coopératives d'épargne
et de crédits sont les pourvoyeuses les plus importantes des moyens
financiers émanant des institutions financières.
2.1.4. Les emprunts auprès des proches (amis et
camarades)
La structure financière de la ville telle que
présentée dans les lignes ci-dessus entraine l'existence de
certaines opportunités de financement dans le secteur informel. C'est
ainsi que le financement par les emprunts auprès des proches prend de
plus en plus de l'avance sur le financement par des institutions
financières formelles.
En effet, dans la ville de Kikwit 3,5% de créateurs
trouvent du financement auprès des amis, collègues ou camarades,
contre 0,3% auprès des IF. En ce qui concerne le secteur de
restauration, ce taux est de 3,7%, ce qui se rapproche de la tendance
générale de la ville.
2.1.5. La tontine
La réalité de l'économie de la ville de
Kikwit est à la base de l'essor d'une forme d'organisation informelle
octroyant des moyens financiers à ses membres. La tontine - ou MUZIKI en
langue locale - prend de plus en plus de l'ampleur dans la ville. Si dans la
ville les utilisateurs de ce moyen de financement à la
création
34
NDOMBI PUNDA ELVI'S, La problématique d'accès
au financement des PME dans la ville de Kikwit : « cas des restaurants
de 2008-2010 », TFC, FASEG, UNIKIK, 2009-2010.
représentent 0,4%, dans le secteur des restaurants 3,7%
d'entrepreneurs y trouvent les moyens de démarrage de leurs
unités de production.
2.1.6. Les fonds disposés par les organisations
(Privés ou publics)
Les organisations publiques - telles que les institutions
d'enseignements, les communes ou les quartiers de forces de l'ordre - et
privées -telles que les entreprises, les confessions religieuses, les
organismes internationaux, etc.- disposent des restaurants pour l'alimentation
de leurs personnels en priorité et du public en général.
Ces fonds représentent 7,4% du volume de financement PME dans ce
secteur.
Les lignes qui précèdent montrent que les PME de
la ville de Kikwit en général et celles du secteur de la
restauration en particulier connaissent des limites d'accès au
financement. Celles-ci sont dues à plusieurs causes, notamment le manque
d'institutions bancaires dans la ville de Kikwit.
2.2. Les causes de limitation d'accès au
financement
La limitation d'accès au financement dans la ville de
Kikwit est due à plusieurs causes. Dans les lignes qui suivent le
présent travail se limitera à épingler l'absence
d'institutions financières non bancaires dans la ville de Kikwit,
l'insuffisance des fonds disposées par les IMF et les attitudes peu
favorables en matière entrepreneuriale des habitants de Kikwit.
2.2.1. L'absence d'institutions financière
bancaires
La ville de Kikwit ne dispose que d'un seul guichet de banque.
Il s'agit d'une représentation de la Banque Centrale du Congo,
chargé de faciliter les opérations financières de l'Etat,
entre les régies financières et autres entreprises publiques, les
établissements et administrations publics et les opérateurs
privés. Ce guichet ne sert donc guère de tremplin au
développement économique de la ville, car il ne facilite pas
l'octroi des crédits aux initiatives de production. Il n'existe donc
aucune banque commerciale à Kikwit.
NDOMBI PUNDA ELVI'S, La problématique d'accès
au financement des PME dans la ville de Kikwit : « cas des restaurants
de 2008-2010 », TFC, FASEG, UNIKIK, 2009-2010.
L'étude faite par la CTB-PAIDECO relève cet
aspect des choses. En effet, elle indique que « près de 90%
d'entrepreneurs de la ville ne sont pas en relation avec une banque. Ce
phénomène s'explique par les conditionnalités
imposées par des banques souvent jugées moins attrayantes par les
créateurs d'entreprises, par l'absence de guichets des banques
commerciales dans la ville et par la non maîtrise des opérations
bancaires par certains opérateurs »21. Cette
situation met en difficulté l'essor d'un secteur privé,
catalyseur du développement économique de la ville.
2.2.2. L'insuffisance des fonds disposées par les
IMF
En dehors du guichet de la banque centrale congolaise, la
ville de Kikwit se contente de 4 IMF : La Mutualité de Crédit et
d'Epargne des Femmes de Kikwit (MUCREFEKI), la MEC SOSOLA, la COOPEC St
François Xavier et la Coopérative de Pay-Kongila. Le nombre
limité de ces institutions ne permet pas la disponibilité des
fonds.
Aussi, certaines de ces dernières ne sont pas de taille
à financer des grandes opérations, vu le niveau de leur
liquidité. Ce qui entraîne des conditionnalités moins
attrayantes pour les petits acteurs économiques. De celle-ci, l'on peut
noter le taux d'intérêt qui se situe en moyenne à 25%
l'an.
La hausse du taux d'intérêt et le manque de
liquidité est consécutive à une mentalité ne
favorisant l'alimentation des caisses des IMF.
2.2.3. Les attitudes peu favorables de la culture
entrepreneuriale des habitants de Kikwit.
Les habitants de la ville de Kikwit présentent des
valeurs ne permettant pas le développement de la culture
entrepreneuriale, telles que l'aversion envers la dette et le désir de
l'autonomie de l'activité, ainsi que la thésaurisation.
21 CTB-PAIDECO, op.cit., p. 22
36
NDOMBI PUNDA ELVI'S, La problématique d'accès
au financement des PME dans la ville de Kikwit : « cas des restaurants
de 2008-2010 », TFC, FASEG, UNIKIK, 2009-2010.
2.2.3.1. L'aversion envers des dettes et désir
de l'autonomie de l'activité.
Certains créateurs pensent que les dettes freinent
leurs activités et ils se concentrent totalement sur les fonds propres.
Cette façon de faire, limite le taux de création des entreprises,
réduit l'efficacité de l'effet de levier financier de
l'entreprise, l'élan des activités des intermédiaires
financiers et, par conséquent, de l'économie de la ville.
2.2.3.2. La thésaurisation
La thésaurisation est corolaire au désir
d'autonomie financière de l'activité. En effet, Au lieu de faire
appel à l'extérieur, les créateurs font donc
généralement leurs « fonds de tiroir » (parfois
jusqu'au dernier centime), puis qu'ils mettent à contribution leur
famille, enfin les amis pourront être sollicités. Ils peuvent
à tout moment ouvrir, fermer et reprendre sans qu'il y ait de
consultations, ni d'études ni d'avertissements préalables. C'est
cette autonomie qui pousse les entrepreneurs à thésauriser leur
fonds au lieu de les garder auprès des IF. Cette pratique
utilisée tant par les producteurs que les consommateurs ne permet pas
aux IF de disposer des fonds nécessaires pour le financement des
initiatives de production, et partant de la croissance économique de la
ville.
2.3. LES ATOUTS ET CONTRAINTES AUX FINANCEMENTS DES PME
2.3.1. Les atouts au financement des PME
En termes d'atouts de financement des PME dans la ville de
Kikwit, il faut noter que la ville de Kikwit se situe sur l'axe principal, la
nationale n°1, joignant l'Est du pays à la capitale de la RDC.
Cette ville de près de 700 000 habitants constitue un carrefour
économique potentiellement rentable, pouvant présenter une
demande importante des services tels que le transport et les produits
financiers.
Les créations des entreprises dans le secteur informel,
la rapidité d'adaptabilité des acteurs économiques de la
ville, le potentiel pouvoir de trouver des solutions propres aux
problèmes liés au financement de leurs activités sont des
atouts qui prouvent aussi que le secteur financier dans la ville de Kikwit
aurait un potentiel de croissance significatif.
NDOMBI PUNDA ELVI'S, La problématique d'accès
au financement des PME dans la ville de Kikwit : « cas des restaurants
de 2008-2010 », TFC, FASEG, UNIKIK, 2009-2010.
2.3.2. Les contraintes au financement
Au rang des contraintes de financement des PME dans ville de
Kikwit, on peut noter :
- L'absence d'infrastructures économiques viables ;
- La pauvreté généralisée de la
population limitant la demande globale de la ville. Le faible niveau de la
demande entrave la capacité d'autofinancement ;
- La culture rétrograde de la population de Kikwit en
matière de crédit et d'épargne ;
- Etc.
Somme toute, la ville de Kikwit éprouve
d'énormes difficultés en matière de financement. Les
créateurs d'entreprises ont recours d'abord à leurs
épargnes propres pour financer leurs activités. Ensuite, ils
s'adressent à leurs familles, amis, collègues ou camarades pour
suppléer à leurs fonds propres. Une infime proportion des
créateurs s'adressent aux IF. Il a été aussi
remarqué que les entrepreneurs de Kikwit développent des tontines
pour financer leurs activités.
La limitation d'accès au financement à Kikwit
est entravée par l'absence d'institutions financières bancaires,
le nombre limité des IMF dans cette ville, le faible niveau de
liquidités de celles-ci ainsi que la culture rétrograde en
matière financière des habitants de cette ville.
Toutefois, Kikwit présente des atouts et potentiels en
matières économiques en général et
financières en particulier. Ces atouts se justifient par sa position
géographique, la plaçant sur un carrefour brassant des
populations de l'ouest et de l'est du pays et par l'importance et la
diversité culturelle de sa démographie.
Ces atouts permettent d'étudier les perspectives du
développement du secteur financier dans la ville.
38
NDOMBI PUNDA ELVI'S, La problématique d'accès
au financement des PME dans la ville de Kikwit : « cas des restaurants
de 2008-2010 », TFC, FASEG, UNIKIK, 2009-2010.
CHAPITRE TROISIEME : LES PERSPECTIVES DU
SECTEUR FINANCIER A KIKWIT
Dans le chapitre précédent, il a
été constaté que les PME du secteur de la restauration de
la ville de Kikwit éprouvent des difficultés d'accès au
financement. Toutefois, la ville de Kikwit regorge certains atouts
économiques susceptibles de catalyser le développement du secteur
financier.
Dans le présent chapitre, une perspective du secteur
financier dans la ville de Kikwit sera menée à la base de la
matrice SWOT22.
3.1. Les forces du secteur financier de la ville de
Kikwit.
Le secteur financier de la ville de Kikwit présente les
forces suivantes :
> L'existence d'une demande effective des produits
financiers. Les activités économiques dans la ville de Kikwit
constituent favorise la croissance de la demande des produits financiers dans
cette ville. Cette demande concerne les crédits à
l'investissement, le change, les transferts des fonds, etc.
> La présence des IMF rentables et qui
réussissent déjà à s'affirmer sur le marché
de la ville de Kikwit.
> L'importance de la population de Kikwit et les emplois
dans les secteurs privés et publics justifie dans une certaine mesure
l'existence d'une épargne locale qui, faute de banque, serait
thésaurisée, alors que certains porteurs des projets en expriment
les besoins.
> La présence du guichet de la banque centrale
constitue déjà un préalable au bon fonctionnement des
banques commerciales. Cette représentation jouerait
22 Matrices des forces (Strength), faiblesses
(Weakness), opportunités (Opportunities) et les menaces (Threats).
NDOMBI PUNDA ELVI'S, La problématique d'accès
au financement des PME dans la ville de Kikwit : « cas des restaurants
de 2008-2010 », TFC, FASEG, UNIKIK, 2009-2010.
le rôle de contrôle du secteur financier et
monétaire dans la ville en favorisant son développement.
> Le développement au sein de la population d'une
culture entrepreneuriale va stimuler ceux qui ont la capacité de
financement d'intervenir plus aisément sur le marché.
La limitation actuelle d'accès au financement dont
souffrent les PME de la ville de Kikwit est due aux multiples faiblesses que
connaît le secteur financier dans cette ville.
3.2. Les faiblesses du secteur financier de la ville de
Kikwit
L'enquête menée auprès des PME du secteur
de la restauration dans la ville de Kikwit met en exergue une grande
diversité des besoins des entreprises, parmi lesquels ressortent en
premier le financement de l'implantation (investissement et fonds de roulement
de départ) et celui de l'acquisition d'équipements nouveaux
nécessaires pour le développement de l'activité. D'autres
types de besoins ont été soulignés par cette étude
: le financement du fonds de roulement ordinaire, le financement de
marchés spécifiques, la caution sur marché, la caution
d'avance de démarrage, le besoin de trouver des garanties et des
partenaires susceptibles de fournir des ressources longues, la
nécessité de raccourcir les délais de financement et de
refinancement qui font parfois perdre des opportunités d'affaires.
De façon substantielle, les contraintes du
développement du secteur financier de la ville de Kikwit peuvent
être suivantes :
> La pauvreté et le chômage de la population,
dont la majorité ne peut épargner, car l'essentiel du revenu est
consacré à la consommation ;
> L'absence des ressources énergétiques (eau
et électricité) nécessaires à l'essor du secteur
productif, pouvant constituer un bon catalyseur du développement des
finances dans la ville ;
40
NDOMBI PUNDA ELVI'S, La problématique d'accès
au financement des PME dans la ville de Kikwit : « cas des restaurants
de 2008-2010 », TFC, FASEG, UNIKIK, 2009-2010.
> L'absence de culture bancaire des habitants de Kikwit,
qui éprouvent de l'aversion envers les crédits. Cette absence de
culture se fait manifester par une faible fréquence au guichet des
institutions financières due à l'ignorance et/ou à
l'inhabitude ;
> Les techniques de gestion des entreprises de Kikwit ne
favorisant guère leur éligibilité aux crédits
bancaires, car ne répondant parfois pas aux normes de
comptabilités exigées par les banques. Ces techniques sont
consécutives au caractère informel des entreprises de cette
ville.
> Le non respect des échéances ou des
modalités de remboursement ;
> La défaillance de la plupart des entreprises ce peut
entraîner même le non remboursement de la dette contractée
;
> L'inadéquation entre l'offre et la demande de
financement.
> Le taux d'intérêt très
élevé na favorisant pas l'accès au crédit des
opérateurs
économique désireux d'en contracter en vue de
financer leurs activités.
Dans le même ordre d'idées, les entrepreneurs du
secteur de la restauration interviewés au cours de cette étude
estiment que la baisse du taux d'intérêt faciliterait les
opérations financières. Leurs déclarations sont reprises
dans le tableau ci-dessous.
NDOMBI PUNDA ELVI'S, La problématique d'accès
au financement des PME dans la ville de Kikwit : « cas des restaurants
de 2008-2010 », TFC, FASEG, UNIKIK, 2009-2010.
Tableau 4: Les suggestions des entrepreneurs
propriétaires des restaurants en rapport avec l'assainissement du
secteur financier*
Suggestions
|
Nb. Cit.
|
Fréq.
|
Mise en place des banques commerciales
|
54
|
100, 0%
|
Création des MEC
|
52
|
96, 3%
|
Formation des opérateurs économiques à la
culture de crédit
|
45
|
83, 3%
|
Création des IMF
|
47
|
87, 0%
|
Multiplication des tontines
|
3
|
5,6%
|
Baisse du taux d'intérêt
|
47
|
87, 0%
|
Autres à préciser
|
0
|
0%
|
TOTAL OBS.
|
54
|
|
Source : Résultats d'enquête.
*Ce tableau est élaboré à base d'une
question à réponses multiples (7 maximum).
En effet, 87% de ces entrepreneurs pensent que le taux
d'intérêt devrait revu à la baisse afin de leur faciliter
la tâche. En revanche, l'installation des banques commerciales a
été réclamée par toutes les unités
interviewées, suivie de celle des Mutualités d'Epargne et de
Crédit. La formation des entrepreneurs est nécessaire. En effet,
45 unités de 54 interviewées, ce qui représente 83,3%,
estiment que la formation des entrepreneurs à la culture de
crédit est importante pour développer ce secteur.
Le développement de la tontine est corolaire au
caractère informel de l'économie de Kikwit. Les entrepreneurs en
sont conscients, car 3 unités les 54 interviewées, soit 5, 6% des
interviewés, pensent qu'il faut le développer, alors que les
autres estiment nettement qu'il ne faut pas y recourir vu les limites qu'elle
présente.
En dépit de ces faiblesses, la ville de Kikwit jouit de
certaines opportunités au développement de son secteur
financier.
3.3. Les opportunités de financement
Les opportunités dont jouit la ville de Kikwit peuvent
concerner sa proximité de la ville de Kinshasa et son climat.
42
NDOMBI PUNDA ELVI'S, La problématique d'accès
au financement des PME dans la ville de Kikwit : « cas des restaurants
de 2008-2010 », TFC, FASEG, UNIKIK, 2009-2010.
En effet, la ville de Kikwit accessible de la capitale
congolaise tant par voies routière, aérienne que fluviale. Cette
accessibilité lui permet de développer les activités et
les échanges avec la ville de Kinshasa. Ainsi, ces activités
pourront s'accompagner d'importantes transactions financières qui
rendront rentables l'implantation des IF dans cette ville.
Aussi, la ville de Kikwit jouit d'un climat tropical propice
au développement du secteur agricole. Les plantes telles le manioc, le
maïs, le palmier, le cacaoyer, l'arachide, etc. trouvent dans la
périphérie de Kikwit un sol propice à leur culture. La
pratique agricole à grande intensité permettrait le
développement des échanges et des marchés autour des
produits. Ainsi, le financement de ces cultures permettrait le
développement du secteur financier et la création des banques
agricoles dans cette ville.
3.4. Les menaces de financement des entreprises
Le secteur financier de la ville de Kikwit connaît plus
des faiblesses que des menaces. En effet, les maux dont souffre le secteur
financier résultent des tendances générales de
l'économie nationale, qui longtemps n'a guère disposé
d'institutions financières capables de booster son
développement.
Les réels freins au développement du secteur
financier dans la ville de Kikwit s'expliquent le faible niveau de production
de cette ville, comme vu dans les lignes qui précèdent.
Tout compte fait, la ville de Kikwit présente un
tableau sombre sur le plan financier. Elle renferme certaines forces. Mais ces
dernières ne suffisent, compte tenu ses faiblesse, à
développer le secteur financier, catalyseur de l'essor
économique.
Toutefois, en perspective, Kikwit renferme des entrepreneurs
ayant des visions et des énergies capables de soutenir et d'initier des
projets de production dont cette ville a besoin. La ville de Kikwit doit donc
chercher à dépasser ses faiblesses, profiter des
opportunités et user de ses forces pour accroître sa production
globale qui devra, en filigrane, favoriser l'essor du secteur financier.
NDOMBI PUNDA ELVI'S, La problématique d'accès
au financement des PME dans la ville de Kikwit : « cas des restaurants
de 2008-2010 », TFC, FASEG, UNIKIK, 2009-2010.
CONCLUSION GENERALE ET SUGGESTIONS
Le financement est une activité importante dans la vie
d'une entreprise. Elle permet la constitution de cette dernière et
facilite le déroulement de l'exploitation de l'objet social.
Les entreprises ont recours à des multiples formes de
financement qui peuvent être internes ou externes. Le financement interne
met en exergue le rôle de l'autofinancement, alors que le financement
externe s'intéresse au rôle des marchés financiers
constitués par les institutions financières.
Les PME, vu leur rôle dans l'économie
éprouvent des difficultés d'accès au marché
financier.
Le présent travail a tenté d'analyser les
différentes formes de financement dont usent les PME de la ville de
Kikwit ainsi que les raisons qui limitent leur accès au financement
formel. De cette analyse, il s'est avéré que les PME de la ville
de Kikwit utilisent plus des fonds propres et des aides familiales tant
à la création qu'au refinancement de l'activité des
entreprises. Cette situation s'explique par l'absence d'institutions
financières dans la ville, l'insuffisance des fonds disposés par
les IMF et le nombre limité de ces derniers, les attitudes peu
favorables à la culture entrepreneuriale des habitants de Kikwit,
l'aversion envers la dette et le désir de l'autonomie de
l'activité ainsi que la pratique de la thésaurisation.
Toutefois, l'avenir du secteur financier de la ville de Kikwit
ne laisse pas à désirer au vu des forces et des
opportunités à sa portée. Proche de la ville de Kinshasa,
la ville de Kikwit bénéficie d'un réseau de transport
fluvial, aérien et routier et d'un climat tropical propices au
développement des échanges et à la production agricoles,
activités qui pourront catalyser l'essor du secteur financier local.
SUGGESTIONS
Face à ce phénomène et dans le but
d'instaurer une dynamique propice à l'atteinte de cette idéale,
le présent travail suggère que :
44
NDOMBI PUNDA ELVI'S, La problématique d'accès
au financement des PME dans la ville de Kikwit : « cas des restaurants
de 2008-2010 », TFC, FASEG, UNIKIK, 2009-2010.
> Que les autorités de la ville prennent conscience
du phénomène et de ses conséquences sur l'économie
de la ville. Cette prise de consciences ne peut pas seulement concerner les
autorités. Elle devra s'étendre au niveau des leaders d'opinions,
des acteurs et opérateurs économiques ainsi que la
communauté urbaine toute entière, afin que des mesures
d'accompagnement et des décisions en matières économique
et financière soient efficaces.
> L'installation des banques commerciales dans la ville de
Kikwit soit effective et ce dans les meilleurs délais. En effet,
l'arrivée des banques commerciales à Kikwit permettra de redonner
une certaine confiance des opérations économiques. Elle pourra
déjà drainer l'épargne des ménages travaillant dans
cette ville vers les créateurs d'entreprises. Aussi, les banques vont
imprégner dans le chef des opérateurs économiques une
confiance en matière de crédit et d'épargne dont les IMF
souffrent au temps actuel.
> La multiplication des IMF facilite les PME à
l'accès au crédit. Jusque-là, les seules sources formelles
de financement dont jouissent les PME de la ville de Kikwit sont les IMF. Leur
multiplication assortie de la concurrence pourra faciliter les conditions
d'accès au crédit et de collecte de l'épargne.
> Que le taux d'intérêt soit revu à la
baisse. Cette opération stratégique est délicate parce que
le taux d'intérêt constitue le prix, en d'autres termes le
coût des capitaux empruntés. La baisse de ce taux dépend
des facteurs du marché, c'est-à-dire l'offre et la demande des
crédits. Ainsi, leur révision à la baisse dépend de
la quantité de l'offre. D'où le point vu ci-dessus, relatif
à la multiplication des IMF. A court terme, cette mesure salvatrice pour
l'économie de la ville peut être initiée par les
autorités économiques de la ville, dans une concertation avec les
opérateurs économiques du secteur, dans la recherche des
solutions avantageuses à tous.
NDOMBI PUNDA ELVI'S, La problématique d'accès
au financement des PME dans la ville de Kikwit : « cas des restaurants
de 2008-2010 », TFC, FASEG, UNIKIK, 2009-2010.
> L'éducation et la formation des opérateurs
économiques à la culture des crédits demeurent
indispensable. Car, conscients du manque d'éducation et de formation
à la culture et aux opérations bancaires, les opérateurs
économiques ne comprennent guère les procédures
d'accès au financement. Ceci est d'autant important, que la
rentabilité même de leurs activités en dépend.
L'élaboration de ce travail qui a abouti à de
telles suggestions n'a pas été facile. En effet, au cours de nos
recherches, les difficultés financières n'ont pas
été en reste en ce qui concerne, la multiplication des
questionnaires, le déplacement et ainsi que la communication avec les
personnes ressources. Aussi, la difficulté de trouver la documentation
relative à notre sujet ne nous a pas rendu la tâche facile. Il
nous a fallu recourir à l'internet pour l'essentiel de notre
documentation. Enfin, nous avons été quelque fois
repoussés par certaines personnes ressources qui estiment que les
scientifiques cherchent les informations dont l'usage n'a aucune
retombée sur le quotidien de leurs activités.
Toutefois, les conclusions auxquelles aboutit cette recherche
témoignent de la rigueur avec lesquelles elles ont été
menées. Elles n'ont pourtant pas la prétention d'avoir
épuisé les problèmes relatifs à cette recherche
à ce secteur. En effet, les études antérieures pourront
analyser la rentabilité des institutions financières dans
l'environnement de Kikwit, les facteurs de cette rentabilité. De telles
études pourront déterminer les vraies raisons qui limitent
l'implantation des banques dans cette ville.
46
NDOMBI PUNDA ELVI'S, La problématique d'accès
au financement des PME dans la ville de Kikwit : « cas des restaurants
de 2008-2010 », TFC, FASEG, UNIKIK, 2009-2010.
NDOMBI PUNDA ELVI'S, La problématique d'accès
au financement des PME dans la ville de Kikwit : « cas des restaurants
de 2008-2010 », TFC, FASEG, UNIKIK, 2009-2010.
Annexe 1: Répartitions des restaurants par
communes
Commune de résidence
|
Nb. cit.
|
Fréq.
|
Kazamba
|
8
|
14,8%
|
Lukemi
|
15
|
27,8%
|
Lukolela
|
7
|
13,0%
|
Nzinda
|
24
|
44,4%
|
TOTAL OBS.
|
54
|
100%
|
Annexe 2: Répartition par genres des
propriétaires des restaurants à Kikwit
Sexe
|
Nb. cit.
|
Fréq.
|
M
|
22
|
40,7%
|
F
|
32
|
59,3%
|
TOTAL OBS.
|
54
|
100%
|
Annexe 3: Volume du financement initial des
restaurants
Financement initial
|
Nb. cit.
|
Fréq.
|
Moins de 40000
|
27
|
50,0%
|
De 40000 à 80000
|
20
|
37,0%
|
De 80000 à 120000
|
6
|
11,1%
|
De 120000 à 160000
|
0
|
0,0%
|
De 160000 à 200000
|
0
|
0,0%
|
De 200000 à 240000
|
0
|
0,0%
|
240000 et plus
|
1
|
1,9%
|
TOTAL OBS.
|
54
|
100%
|
Minimum = 10000, Maximum = 300000 Somme =
2630000
Moyenne = 48703,70 Ecart-type = 41297,19
Annexe 4: Répartition de la moyenne du volume de
financement initial par commune.
Commune d'installation de l'entreprise.
|
Financem ent initial
|
Kazamba
|
29375,00
|
Lukemi
|
43312,50
|
Lukolela
|
89222,22
|
Nzinda
|
42809,52
|
TOTAL
|
48703,70
|
48
NDOMBI PUNDA ELVI'S, La problématique d'accès
au financement des PME dans la ville de Kikwit : « cas des restaurants
de 2008-2010 », TFC, FASEG, UNIKIK, 2009-2010.
La moyenne du financement de la commune de Kazamba
significativement différent au seuil de 95%.
Annexe 5: La distribution des chiffres d'affaires
hebdomadaires des restaurants de Kikwit
Chiffre d'affaires
Moins de 10000
De 10000 à 30000
De 30000 à 50000
Plus de 50000
1
7
21
25
Annexe 6: Distribution des dépenses des
restaurants de la ville de Kikwit
Dépenses
33
Moins de 10000
3
De 30000 à 50000
De 10000 à 30000
18
0
Plus de 50000
Annexe 7: Questionnaire d'enquêtes
50
NDOMBI PUNDA ELVI'S, La problématique d'accès
au financement des PME dans la ville de Kikwit : « cas des restaurants
de 2008-2010 », TFC, FASEG, UNIKIK, 2009-2010.
BIBLIOGRAPHIE 1. Ouvrages
1. R., Aron et Cie, Encyclopédie de gestion, tome
1, La découverte, Paris, 2001, 1600 Pages.
2. B., Bellenante et L., Maberanlt, Dictionnaire de la bourse
et des marchés, Fayard, 2è édition, 2000, Paris, 333
Pages.
3. C., Monther, Capital Risque, Banque éditeur,
L'Hermès, Lyon, 2000, 127 Pages.
4. C.D., Echaudemaison, Dictionnaire d'économie et des
sciences sociales, éd. Nathan, 7è édition,
Paris, 2007, 574 Pages.
5. C., Pratt, Politiques financières de
l'entreprise, la découverte, Paris, 1994, 175 Pages.
6. E., Fouquet et Al, Dictionnaire Hachette
Encyclopédique, Hachette, Paris, 1998, 2066 Pages.
7. E., Cohen, Gestion financière et
développement financier, La découverte, Paris, 1999, 404
Pages.
8. J., Pierre et Al, Finances d'entreprise, finances du
marché, Luc Pire, Paris, 1994, 233 Pages.
9. J-M., Courrent et S., Sammut, Elaborer son dossier financier
de création, Dunod, 3è édition, Paris, 2006, 247 Pages.
10. J. Y., Capul, Dictionnaire d'économie, Hatier,
Paris, 2008, 575 Pages.
11. M., Bertoneche, Capital risque, PUF, Paris, 1987, 127
Pages.
12. R., Beikahia et H., Oudad, Finance d'entreprise,
Flammarion, Paris, 1997, 280 Pages.
NDOMBI PUNDA ELVI'S, La problématique d'accès
au financement des PME dans la ville de Kikwit : « cas des restaurants
de 2008-2010 », TFC, FASEG, UNIKIK, 2009-2010.
2. Articles
1. CTB-PAIDECO, Enquête : Economie locale de Kikwit,
Inédit, Déc. 2009.
2. D., Nouvellet, Le capital risque, un métier,
Risque Banque, N° 496, Paris, 1989, 127 Pages.
3. E., Adeleski, Enquêtes sur les micros
crédits, Scodel, Paris, 2004, 908 Pages.
4. G., Hirigorsen, Transmission des PME et participation des
salariés, Banque, N° 412, Mai 1978, 578 Pages.
3. Notes de cours
1. M J., Asai, Analyse financière, Inédit,
G3 Eco, FASEG, UNIKIK, 2009-2010.
2. C., Enagogo, Gestion financière, Inédit,
G3 Eco, FASEG, UNIKIK, 2009-2010.
4. Sites Web
1. www. La-Tontine.org
2. www.
Mémoireonline.com
NDOMBI PUNDA ELVI'S, La problématique d'accès
au financement des PME dans la ville de Kikwit : « cas des restaurants
de 2008-2010 », TFC, FASEG, UNIKIK, 2009-2010.
TABLE DES MATIERES
EPIGRAPHE 1
AVANT-PROPOS 3
LISTE DES ABREVIATIONS 5
O. INTRODUCTION GENERALE 6
0.1. Problématique 6
0.2. Hypothèses 8
0.3. Choix et intérêt du Sujet 9
0.4. Objectifs 9
0.5. Méthodologie de travail. 9
0.6. Délimitation 10
0.7. Plan du travail. 10
CHAPITRE PREMIER : GENERALITES SUR LE FINANCEMENT
DES ENTREPRISES 11
1.1. Définition 11
1.2. Rôle du financement 13
1.3. Les modes de financement 13
1.1.1. Financements internes 13
1.1.1.1. Autofinancement 13
1.1.1.1.1. Définition 13
1.1.1.1.2. Mesure de l'autofinancement 15
1.1.1.1.3. Les avantages de l'autofinancement et ses
inconvénients 15
a) Au niveau de l'entreprise 15
b) Au niveau de l'économie nationale 16
1.1.1.1.4. Les inconvénients : 16
1.1.1.2. Le financement par le fonds propre 17
1.3.2. Financement par fonds de tiers 17
1.3.2.1. Emprunts bancaires 18
52
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au financement des PME dans la ville de Kikwit : « cas des restaurants
de 2008-2010 », TFC, FASEG, UNIKIK, 2009-2010.
1.3.2.1.1. Le marché monétaire
|
19
|
1.3.2.1.2. Le marché financier
|
19
|
a) Le marché primaire :
|
19
|
b) Le marché secondaire (la bourse) :
|
20
|
1.3.2.2. Le micro crédit
|
21
|
1.3.2.2.1. Une finalité orientée vers le
développement local
|
21
|
1.3.2.2.2. Des bénéficiaires sont souvent
féminins
|
21
|
1.3.2.2.3. Des taux d'intérêts plus
élevés que le secteur bancaire traditionnel
|
22
|
1.3.2.2.4. Une solution parmi d'autres pour permettre le
développement
|
23
|
1.3.2.2.3. Capital risque
|
23
|
1.3.2.2.3.1. Définition du capital risque :
|
23
|
1.3.2.2.3.2. Les caractéristiques du capital risque
|
26
|
1.3.2.2.4. La Tontine
|
26
|
1.3.2.2.4.1. Définition de la tontine
|
26
|
1.3.2.2.4.2. Les avantages de la tontine
|
26
|
1.3.2.2.4.3. Les inconvénients de la tontine
|
27
|
1.3.2.2.5. Le crédit bail
|
27
|
1.3.2.2.5.1. Définition du Crédit
|
27
|
1.3.2.2.5.2. Les avantages et les inconvénients du
crédit bail
|
27
|
1.3.2.2.6. Les autres sources de financement
|
29
|
1.3.2.2.6.1. Epargne personnelle
|
29
|
1.3.2.2.6.2. Prêt d'honneur
|
29
|
1.3.2.2.6.3. Subventions et aides diverses
|
30
|
CHAPITRE DEUXIEME : FINANCEMENT DES PME A KIKWIT : CAS DE
RESTAURANTS 31
2.1. Les principales sources de financement des PME du secteur de
restauration dans la ville de Kikwit. 31
2.1.1. Fonds propres 32
2.1.2. Les aides familiales 32
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au financement des PME dans la ville de Kikwit : « cas des restaurants
de 2008-2010 », TFC, FASEG, UNIKIK, 2009-2010.
2.1.3. Les emprunts auprès des institutions
financières (IF) 33
2.1.4. Les emprunts auprès des proches (amis et
camarades) 33
2.1.5. La tontine 33
2.1.6. Les fonds disposés par les organisations
(Privés ou publics) 34
2.2. Les causes de limitation d'accès au financement 34
2.2.1. L'absence d'institutions financière bancaires
34
2.2.2. L'insuffisance des fonds disposées par les IMF
35
2.2.3. Les valeurs rétrogrades de la culture
entrepreneuriale des habitants de Kikwit. 35
2.2.3.1. L'aversion envers des dettes et désir de
l'autonomie de l'activité. 36
2.2.3.2. La thésaurisation 36
2.3. LES ATOUTS ET CONTRAINTES AUX FINANCEMENTS DES PME 36
2.3.1. Les atouts au financement des PME 36
2.3.2. Les contraintes au financement 37
CHAPITRE TROISIEME : LES PERSPECTIVES DU SECTEUR FINANCIER A
KIKWIT 38
3.1. Les forces du secteur financier de la ville de Kikwit. 38
3.2. Les faiblesses du secteur financier de la ville de Kikwit
39
3.3. Les opportunités de financement 41
3.4. Les menaces de financement des entreprises 42
CONCLUSION GENERALE ET SUGGESTIONS 43
BIBLIOGRAPHIE 49
|