Prévention du paludisme par l'utilisation de la moustiquaire imprégnée dans la ville de Nkongsamba au Cameroun

PREVENTION DU PALUDISME PAR L'UTILISATION DE LA MOUSTIQUAIRE
IMPREGNEE DANS LA VILLE DE NKONGSAMBA(CAMEROUN) :
APPROPRIATION PAR LES FEMMES ET MESURES D'AMELIORATION.
(Décembre 2010)

Par BOULLEYS Patrice : Ingénieur Génie Sanitaire et Environnement,

DEA en chimie .Hôpital de District de Mbanga- Email : patriceboulleys@ yahoo.fr; tel [phone])-

RESUME

Résoudre l'équation paludisme est un défi permanent du gouvernement Camerounais au vu des effroyables statistiques de cette maladie. En Afrique, un enfant meurt du paludisme toutes les trente secondes. Au Cameroun, le paludisme est responsable de 35 à 40 % des décès dans les structures médicales et de 50 % des décès des enfants de moins de 5 an (PNLP, 2009). Plusieurs stratégies ont été mises en oeuvre afin de réduire de façon considérable impact de cette maladie et ont évolué avec le temps, l'évolution de la maladie et de la science. Suite à une analyse de la situation actuelle du paludisme au Cameroun réalisée en 2001, Le Programme National de Lutte contre le Paludisme(PNLP) a élaborée un plan stratégique 2000- 2010 avec un cadre logique qui a pour un des objectifs spécifiques,60% des enfants de moins de 5 ans et de femmes enceintes dormant sous une moustiquaire imprégnée d'insecticides(Kondji kondji.D,2005). L'atteinte d'un tel objectif passe éventuellement par une appropriation par les populations et notamment les femmes de ce moyen de lutte. Le but recherché est de contribuer à la réduction de la mortalité et la morbidité conséquentes au paludisme.

L'entretien avec certains personnels de la santé, des observations sur le terrain et l'administration d'un questionnaire à 360 personnes (femmes enceintes et avec nouveau-né) constituent l'essentiel de notre démarche méthodologique. Notre champs de recherche qui est la ville de Nkongsamba nous a permis d'avoir des résultats qui nous permettent de se faire une idée sur les insuffisances et limites de la prévention par l'utilisation de la moustiquaire imprégnée.

Les résultats obtenus montrent que 26% des cibles n'ont pas accès à la moustiquaire imprégnée. Cependant une utilisation appropriée de la moustiquaire n'est pas faite par les 74% qui en disposent. Les raisons évoquées par les 38.79% de ceux qui n'utilise pas les moustiquaires qu'il possède sont pour 44.02%, le malaise (chauffe ; étouffe, encombre) que procure cet outil lorsqu'on est couché en dessous. Ainsi, on se retrouve avec 67.42% des enquêtés pour qui la moustiquaire n'a pas un impact et 32.58% qui peuvent bénéficier d'une réelle prévention. L'adhésion des femmes à ce mode de prévention est faible.

Les solutions que nous avons préconisées sont : la mise sur pied d'un plan IEC de communication positive , un choix des langues de communication pas en fonction de la région d'appartenance du district mais sur la base des réalités linguistique de chaque aire de santé ;l'adaptation de la fabrication de la moustiquaire au contexte climatique et de l'habitation ; les campagnes de distribution des moustiquaires doivent non seulement prendre en compte toute la population, mais pour avoir un impact plus grand `' une approche par lit» pendant la distribution serait plus appropriée, enfin une participation active des relais communautaires tout au long du

processus de distribution depuis l identification des langues, du dénombrement des lits, de la distribution et même du suivi sur l'utilisation effective des moustiquaires par les bénéficiaires.