CHAPITRE QUATRIEME.
DISCUSSION DES RESULTATS
Ce quatrième chapitre sera consacré à la
comparaison de nos résultats avec ceux des autres études
réalisées ailleurs.
Nous parlerons respectivement des résultats relatifs
aux facteurs socio culturels, facteurs socio économiques, facteurs
démographiques et facteurs organisationnels
IV.1. Résultats
relatifs aux facteurs socioculturels
Dans cette section, les variables qui ont été
considérées dès le départ étaient le niveau
d'instruction du chef de ménage, l'appartenance à une mutuelle de
santé, la confiance envers le personnel, l'automédication et la
fréquentation d e la médecine naturelle. Il convient de signaler
que quatre de ces variables se sont avérées déterminantes
pour l'utilisation des soins curatifs après usage du test de
khi-deux.
1. Niveau d'instruction du chef de ménage
Le tableau n °7 montre que les enquêtés de
niveau secondaire et plus sont au nombre de 303 parmi lesquels 168 ont
utilisé le service contre 135 soit 55.4% tandis que les
enquêtés de niveau primaire sont au nombre de 69 parmi lesquels 17
ont utilisé le service contre 52 qui n'ont pas utilisé soit
24.63%.
En utilisant le test de khi-carré de Pearson, le niveau
d'instruction a été trouvé déterminant pour
recourir aux services de santé. (Figure n°III)
Ceci corrobore les résultats de P Kebela dans son
étude de l'identification des facteurs explicatifs de
l'accessibilité aux soins de santé à Kinshasa selon
lesquels il y a relation entre le niveau d'instruction et
l'accessibilité aux soins(23)
2. Appartenance à une mutuelle de
santé
Le tableau n°8 montre que 56 enquêtés sur 65
qui appartenaient à la mutuelle de santé soit 86.15% ont
utilisé le service des soins contre 129 soit 42.01% qui ont
utilisé parmi les non mutualistes.
Le test de Khi-carré nous a confirmé la relation
qui existe entre l'appartenance à la mutuelle et l'utilisation des
services des soins (Figure n°IV)
Le rapport du ministère de la santé du Rwanda
confirme cette dépendance en disant que le taux d'utilisation des
institutions s'est multiplié de plus de 4fois dès l'adoption du
système de prépaiement basé sur les mutuelles de
santé (27)
L'Oms recommande aux Etats qui ont un problème
d'utilisation des soins de santé d'adopter le système de
prépaiement. (25)
3. La confiance envers le personnel
soignant
Dans le tableau n°9 nous remarquons que 51
enquêtés sur 99 qui affirment avoir confiance envers le personnel
ont utilisé le service à 51.51% contre 134 parmi 273
enquêtés qui n'avaient pas confiance envers le personnel soignant,
soit 48.48%.
Le test a révélé l'indépendance
entre cette variable et l'utilisation des services.(Figure n°V)
De leur part J. Courte joie et D. Fountain dans l'ouvrage
intitulé « l'infirmier comment bâtir la
santé » disent ceci : les malades restent chez eux, ne
viennent ni à l'hôpital ni au dispensaire parce que soit
l'hôpital est trop loin ou soit parce qu'on n'a pas confiance dans le
traitement. (29)
4. L'automédication
Du tableau n° 10, nous remarquons qu' aucun individu n'a
utilisé le service des soins parmi ceux là qui font
l'automédication soit 0% contre 185 soit 75.51% qui affirment avoir
utilisé le service des soins.
Cette variable est révélée
déterminante pour l'utilisation des services des soins par le
test.(Figure n°VI)
Ceci conduit à coup sûr à la faible
utilisation des services car les malades qui tirent les médicaments dans
les officines pharmaceutiques sans ordonnances médicales ne sont pas
notifiés à la zone de santé.
Une étude menée en Guinée par Dr Itama et
Mbainajina avaient prouvé aussi que l'automédication influence
négativement l'utilisation des services des soins.
Dans leur étude ils montrent que 59% de personnes
vivants en milieu rural faisaient l'automédication et 20% en milieu
urbain(230)
5. Fréquentation de la médecine
naturelle
Dans le tableau n° 11, Il apparait qu'aucun individu n'a
utilisé le service des soins parmi ceux là qui font recours
à la médecine naturelle quand ils tombent malades soit 0% contre
185 sur 292 soit 63.35% qui fréquentent les services des soins lors de
la maladie.
.De même ces malades non notifiés à la
zone de santé peuvent être à la base de la sous utilisation
des services des soins et le test a confirmé cette dépendance.
(Figure n°VII)
Ces résultats corroborent ceux de SADIO et DIOP au
Sénégal dans leur étude intitulée
« utilisation et demande des soins » selon la quelle le
revenu insuffisant et la fréquentation excessive de la médecine
naturelle sont à la base de la faible utilisation des services. (32)
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