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L'impact de l'exploitation artisanale de l'or : cas du site de Fofora dans la province du Poni.( Télécharger le fichier original )par Edith SAWADOGO Université de Ouagadougou - Maà®trise 2011  | 
 
 
 
 V. LA VEGETATION
 CHAPITRE II : LE MILIEU HUMAIN
 I. LES DONNEES DEMOGRAPHIQUESI.1 Les données ethniques
 I.2 L'organisation sociale et territoriale
 En cas de problème, les orpailleurs sont représentés auprès des autorités par un responsable qui est souvent le plus âgé des orpailleurs. I.3 Le régime foncierDans le département de Kampti comme dans le Sud-ouest du pays, les autochtones sont les seuls propriétaires terriens. Chaque grande famille dispose de son domaine qu'elle gère avec ses membres. En plus de la gestion familiale des terres, un droit d'usage temporaire est accordé aux orpailleurs après qu'ils aient honoré des sacrifices demandés. Chaque puits d'or creusé dans un champ occasionne le versement d'environ 50 000 Francs CFA au propriétaire terrien. Cette somme peut être en nature (demi-sac de minerai aurifère) ou en espèce selon le contrat entre les deux partis. La situation d'un puits à cheval sur deux domaines entraîne le plus souvent des mésententes entre les intéressés. L'orpaillage cause de ce fait des conflits entre les autochtones, sans oublier les conflits entre orpailleurs et autochtones et entre orpailleurs eux-mêmes. Les orpailleurs ayant élus domicile sur le site, demandent pendant la saison pluvieuse un lopin de terre à des fins agricoles, ce qui diminue le temps de jachère ou même leur disparition. II. LES INFRASTRUCTURESLa commune de Kampti est dotée d'un lycée, de 25 écoles dont 19 écoles classiques et 6 écoles satellites. La plupart des écoles à proximité d'un site d'orpaillage est abandonnée par les élèves. Selon les témoignages, dans le village de Kuékuéra (site d'or de maména), plus de 50% des élèves auraient déserté les salles de classe pour le concassage du minerai sur les sites d'or. Elle dispose d'un Centre Médical sans antenne chirurgicale (CM) et de 5 CSPS. Le CM est composé d'une infirmerie, d'une maternité, d'un magasin, d'un local d'hospitalisation, d'une pharmacie et d'une ambulance fonctionnelle. Ces locaux sont à la disposition des malades, mais des problèmes de place se posent en cas d'épidémie. Les infirmiers sont souvent débordés avec le nombre de patients qui augmente avec les orpailleurs. Quant aux infrastructures hydrauliques, elles s'élevaient à 172 forages, 27 puits à grand diamètre et un réseau de 6 bornes fontaines en 2008. Selon les normes nationales, il faut 300 personnes par forage. En fonction de cette norme, il y avait un manque d'environ 13 forages dans le département en 2008. L'importance chiffrée du nombre d'orpailleurs augmente le nombre total de la population par rapport au nombre de forages disponibles. Sur le plan routier, en plus de la seule voie bitumée, la Route Nationale (RN12) qui facilite la circulation et les échanges avec les autres départements et la Côte d'Ivoire, le département compte trois routes départementales praticables en toutes saisons. Il s'agit de la voie : 1' Kampti- Loropéni (D133) : 19 km 1' Kampti-Djigouè (D134) : 46 km et 1' Kampti-Batié : 75 km. Les autres n'étant pas sur ces voies, se trouvent enclavés par le mauvais état des pistes surtout pendant la saison pluvieuse. Sur le plan infrastructurel, l'orpaillage a entraîné l'abandon des classes par certains élèves et écoliers. Par contre, le nombre de patients dans les centres médicaux ont considérablement augmenté. L'accès à l'eau potable dans les sites d'or et les villages environnants, reste difficile à cause du nombre insuffisant de forages. Jusqu'à présent, l'orpaillage n'a pas contribué à la réalisation d'infrastructures, ni dans le département de Kampti ni dans la province du Poni. III. LES RESSOURCES MINIERESDans la province du Poni, en plus des nombreux gites d'or en exploitation artisanale, de très importants gisements de cuivre ont été mis en évidence entre Malba, Boussera et Gbonblora. Suite à une campagne de 25 000 m de sondages par les géologues de Wentworth Gold Sarl, une estimation des ressources a été réalisée en février 2009 à Diénéméra (Malba) et à Gongondy (Bousséra). Les ressources probables sont estimée à 82 600 000 tonnes soit 0,40 % de cuivre et 0,40 g/t d'or soit un total de 330 400 tonnes de cuivre métal et plus de 33 tonnes d'or métal. Pour le moment, le cuivre-or de Malba et de Boussera est l'un des gisements les plus importants en Afrique de l'Ouest. Seul l'or a été mis en évidence dans le département de Kampti. Il fait actuellement l'objet d'une exploitation artisanale. Sur les 19 sites d'orpaillage que comptait le Poni en mai 2009, Kampti en comptait 14. Sur ces sites, l'extraction des filons d'or est surtout assurée par des allochtones venus des différentes régions du pays et des étrangers venant des pays voisins. Quant à l'exploitation traditionnelle des alluvions, autrefois réservée à la gent féminine. CHAPITRE III : L'ORPAILLAGE A FOFORADeux types d'orpaillage ont été identifiés à Fofora selon la nature du minerai exploité. Il s'agit de l'exploitation artisanale des alluvions et des filons. Le premier reste, depuis les temps anciens, l'oeuvre des femmes autochtones et le second est l'objet d'étrangers. I. L'EXPLOITATION ALLUVIONNAIRE : UN ORPAILLAGE PRIMITIF Les étapes de l'exploitation alluvionnaire sont l'extraction et le panage du minerai.I.1 L'extraction des alluvionsLe minerai alluvionnaire est extrait aux pieds des montagnes, souvent sur les pistes et sentiers à l'aide de dabas ou de balai. Il est balayé ou gratté avec la daba (photo n°1), puis mis dans des bassines ou des seaux. Le minerai obtenu est porté sur la tête par l'orpailleuse jusqu'à un point d'eau. Ce point d'eau est soit une borne fontaine, soit un cours d'eau, soit un puits. I.2 Le lavage des alluvionsLe minerai extrait est pané dans des bassines à l'aide de calebasses (photo n°2). Le concentré est récupéré continuellement dans une petite calebasse. Constitué de limaille de fer et de poudre d'or, il est pané plusieurs fois pour avoir définitivement la poussière d'or au fond de la calebasse. Les impuretés (limaille de fer) restant dans le concentré final sont éliminées avec de l'aimant par les acheteurs. Photo n° 1: extraction du minerai Photo n° 2: matériels de lavage alluvionnaire sur un sentier du minerai alluvionnaire 
 Cliché : SAWADOGO Edith, février 2010 Quelquefois, les femmes autochtones se ravitaillent en mercure sur le site d'orpaillage de Fofora, afin d'amalgamer leur or avant la vente, de peur que la poudre obtenue ne se disperse. II. L'EXPLOITATION DES FILONSLes étapes de l'exploitation des filons aurifères sont : la prospection, le fonçage, la préparation mécanique, la concentration du minerai, le raffinage et la cyanuration. II.1 La prospectionC'est le début de toute exploitation aussi bien industrielle qu'artisanale. La prospection industrielle est réalisée par un personnel qualifié avec du matériel sophistiqué tandis que la prospection artisanale est faite de façon empirique, par tâtonnement (observations à l'oeil nu, tests par panage). Les découvertes de la prospection artisanale consistaient en une simple observation, par les anciens, des plantes qui ont une affinité pour l'or. Il s'agit de Diapyros mespiliformis et Banhinia reticulata (KIETHÉGA J.B.; 1983). Selon ZONOU E. S. 2005, la prospection survenait surtout en hivernage, après les tornades qui pouvaient révéler l'or arraché à la terre. Sur le site de Fofora, la prospection de l'or filonien est l'oeuvre des exploitants de puits d'orpaillage qui prennent l'initiative avec leurs propres moyens (photo n°3). Ces prospecteurs se servent de certains minéraux comme indicateurs de la présence de l'or. Il s'agit entre autres de la pyrite appelée appelé communément « kiri » et de certaines roches vertes. L'orientation du filon à la surface du sol est aussi importante. Seuls les filons de direction N-S ou S-N sont prélevés et testés. Pour cela, les prospecteurs se déplacent avec des pioches, des pelles qui servent à creuser et à déblayer les roches à tester. En plus de ces outils, ils transportent avec eux des mortiers de poche qui permettent de piler le minerai prélevé. Une petite bassine et un petit plat servent au panage du minerai. Photo n° 3: prospection sur le flanc
d'une 
 Cliché : SAWADOGO Edith, décembre 2009 L'expérience des orpailleurs joue un grand rôle dans la découverte du filon aurifère. Auparavant, la prospection n'était pas aussitôt suivie de fonçage (KIETHEGA J-B. 1983). Mais de nos jours avec «la soif de l'or » et la recherche du gain rapide, la découverte du filon d'or est aussitôt suivie d'exploitation. En fonction de l'orientation du filon à la surface, un ensemble de puits est creusé, constituant la ligne d'orpaillage ou la tranchée. Les travaux de chaque puits sont dirigés par une personne physique ou morale qui en assure l'exploitation. II.2 Le fonçageLe fonçage consiste à creuser un puits de mine afin d'atteindre le minerai recherché. C'est la phase la plus difficile et la plus incertaine de l'orpaillage (photo n°4). Entre les puits, des galeries sont creusées et servent d'aération et de passage. A l'acquisition d'un puits, le chef engage plus ou moins 12 ouvriers par affinité surtout. Il prend en charge les dépenses nécessaires au bon déroulement du travail. Ces dépenses consistent en l'achat de nourriture, d'alcool, de cigarettes et d'amphétamines. Il s'occupe aussi des soins médicaux de ses employés durant le fonçage en achetant des médicaments prohibés disponibles sur le site. Outre ces dépenses, il achète le matériel nécessaire à l'exécution du fonçage. Il s'agit de la motopompe et ses accessoires, la dynamite au cas où le sol est très dur. Le travail se fait 24h sur 24 en raison de 12 heures par groupe de 6 personnes. Photo n° 4 : un ouvrier de puits creusant Photo n° 5: matériel de fonçage sans protection avec une pioche 
 Cliché : SAWADOGO Edith, juin 2009 Les outils utilisés dans le fonçage sont : la pioche, la pelle, le burin, la masse, le marteau, la corde, le fil de fer et les troncs d'arbre pour le soutènement, la torche pour l'éclairage (Photo n°5), la motopompe et la dynamite. Les outils utilisés pour débuter le fonçage sont la pioche et la pelle servant respectivement à creuser et à déblayer le stérile. A une certaine profondeur, la corde est attachée à un piquet de tronc d'arbre à l'extérieur. Cette corde aide à la descente et à la montée des travailleurs ainsi qu'à la communication avec le monde externe. Elle sert également à faire monter le minerai contenu dans des sacs en plastique ou des bidons de 20 litres perforés à cet effet. Le filon riche en or peut être découvert à la surface du sol et la profondeur maximale des puits varie entre 12 m dans les vallons et plus de 50 m en montagne. La région étant une zone bien arrosée, à moins de 6 m de profondeur dans les vallons, les travailleurs atteignent la nappe phréatique dont l'exhaure est assurée par des motopompes à essence. Les roches y sont généralement tendres, fragiles et encore plus en saison pluvieuse. Par contre, sur les montagnes les roches sont plus dures, rendant le travail plus difficile. La dynamite de son appellation anglaise « far away », y est utilisée afin de démanteler les roches dures. Elle est placée par un spécialiste appelé le « tampeur ». Pour remédier à la fragilité des parois des puits, les orpailleurs ont développé des techniques de sécurité telles que le système en escalier et le soutènement. Le système en escalier consiste à transformer un ensemble de puits en un seul à grand diamètre avec des parois à grandes marches d'escaliers. Le soutènement est fait de façon anarchique avec des troncs d'arbres et des câbles de fil de fer. Les câbles servent à attacher les troncs d'arbres entre eux de façon plus ou moins parallèle à des distances à peu près régulières. Cela permet un suivi de l'inclinaison des parois des puits en cas de déformation des câbles. Cette technique permet aux ouvriers d'éviter des accidents d'éboulement, de détachement des troncs d'arbres ou d'inclinaison des parois des puits. Le soutènement des puits est fait par des spécialistes appelés couramment les « caleurs ». Le minerai aurifère obtenu du fonçage est partagé entre les ouvriers et le chef de puits. La moitié des sacs de minerai revient au chef de puits et l'autre moitié est partagée entre les ouvriers. Les charretiers et les cyclistes, âgés d'une quinzaine d'année en moyenne, assurent le transport du minerai des puits au comptoir en passant par les différents lieux de traitement. Certains ouvriers se chargent du transport de leur minerai à moto, à vélo ou à pied. A l'ouverture du site de Fofora, le minerai était porté par les femmes autochtones faute de sentier permettant le passage des engins à 2 roues. Elles le font toujours sur les sites reculés comme à Gongontionao à quelques kilomètres du site de Bantara dans le département de kampti. II.3 La préparation mécanique du mineraiLa préparation mécanique du minerai est constituée du concassage et de la mouture. II.3.1 Le concassageC'est la première étape de la préparation mécanique. C'est une activité qui consiste à réduire le minerai aurifère en petits morceaux de plus petits calibres (0.5 à 2.5cm) afin de faciliter la mouture. Un sac de 50 kg est concassé entre 750 et 1000 franc CFA. Au moment de l'aménagement du site par la société Wentworth en 2006, cette activité était pratiquée sous les hangars de l'aire de traitement (comptoir d'achat). De nos jours, le concassage est pratiqué un peu partout sur le site au sein des habitats de fortune. Cette activité est pratiquée par les jeunes autochtones des villages environnants (photo n°6) mais aussi par les ouvriers qui n'ont pas les moyens de se payer les services d'un concasseur. Les instruments utilisés sont le marteau, les meules (de granite ou de quartz) servant de support, et un morceau de sac sous forme de noeud (photo n°7). Le minerai à concasser est placé sur la meule dans le noeud de sac afin de se protéger les doigts et minimiser les risques de projection de pierre lors du concassage. Photo n° 6 : jeunes concasseurs en Photo n° 7 : matériels de concassage : activité sans protection marteau, meule et noeud en sac 
 Cliché : SAWADOGO Edith, décembre 2009 En 2006, certains mineurs lorsqu'ils jugeaient que leur minerai était pauvre, préféraient le faire piler à moindre coût (300 FCFA la boîte de tomate pesant en moyenne 4kg), (ZONOU S. E., 2005). A présent, cette même quantité de minerai jugée très riche en or, appelé « gnèk », est pilée avec des mortiers en fer (bouteilles de gaz coupées) sous les hangars de traitement à 500 FCFA. Le « gnèk » pilé est directement pané pour récupérer l'or contenu dans le minerai avant la mouture. Les femmes des orpailleurs qui habitent dans le site concassent également leur minerai qu'elles ramassent aux bords des puits abandonnés. II.3.2 La moutureLa mouture consiste à réduire en poudre le minerai déjà concassé afin de faciliter la récupération par lavage de la majeure partie de la poudre d'or qui s'y trouve. Le minerai déjà concassé est moulu à trois reprises afin d'obtenir de fines particules, à raison de 7500 francs CFA le sac de 50 kg. Le minerai issu du lavage des haldes (stérile au bord des puits) et des rejets de comptoir, après avoir été séchés et additionnés de mercure, sont aussi moulu à ce prix. Cela permet une amalgamation efficace des fines particules d'or. Un espace sur le site au sud-ouest du comptoir est destiné à cette activité. Dans chaque moulin il y a en moyenne deux personnes et en novembre 2009, une trentaine de moulins à gazole étaient en activité. Ce nombre est en baisse par rapport aux années antérieures et peut varier du jour au lendemain avec la découverte de nouveaux filons. Quelques vendeurs d'hydrocarbure, en particulier du gazole, sont également installés sur cette aire. II.4 Le lavage ou concentration de l'orLa concentration est une séparation gravimétrique par sluice boxe artisanale. Le sluice est un long morceau de bois ou de fer large de 0,5 à 0,75 mètre (photos n° 8 et n°9). La partie supérieure est placée sur une barrique de sorte à obtenir une inclinaison qui facilitera l'écoulement de l'eau et des particules légères. Cette pratique est incontournable dans la récupération de l'or filonien. Elle est effectuée selon le type de minerai par le bois ou le fer. Dans les hangars de traitement tenus par les femmes, la concentration du minerai filonien est faite par le sluice en bois (photo n°8). Par contre le lavage des haldes (stérile au bord des puits) et des rejets de minerai après amalgamation est fait par le fer. Photo n° 8: lavage du minerai dans Photo n° 9: lavage des haldes avec le comptoir du sluice en fer 
 Cliché : SAWADOGO Edith, février 2010 Cliché : SAWADOGO Edith, décembre 2009 La concentration est faite par les propriétaires du minerai ou par des professionnels qui lavent un sac de 50 kg à environ 1000 FCFA. Le sluice est tapissé de plastique et de tissus de cotonnade. Les morceaux de tissu aident à retenir les particules lourdes dont l'or et la limaille de fer. La concentration sous les hangars du comptoir consiste à mélanger le minerai avec une pelle dans de grandes bassines contenant de l'eau additionnée de détergents. Avec un petit plat, la patte obtenue est déposée sur la partie supérieure du sluice. De l'eau est versée sur le minerai qui est frotté avec un morceau de sac. La matière légère est entrainée vers le bas dans un trou. Son contenu appelé « garaga » est progressivement entassé en face des hangars (photo n°10). Photo n° 10: rejets de minerai filonien 
 Cliché :SAWADOGO Edith, février 2010 Le minerai entassé est vendu à d'autres personnes qui le traitent avec le cyanure aux alentours du site. Les particules retenues par les tissus sont recueillies et mises dans de plus petites bassines. Le minerai obtenu des différentes concentrations est pané pour obtenir un concentré plus riche en or, dans lequel est mis le mercure. Le concentré additionné de mercure est frotté à main nue afin d'obtenir l'amalgame or-mercure. Généralement, la concentration avec le sluice boxe en fer se fait hors de l'aire de traitement du comptoir. Le stérile est lavé par des jeunes exploitants organisés en groupes au bord des puits d'orpaillage abandonnés. Ce minerai est concentré à deux reprises afin de récupérer les éléments fins. Lors de la première concentration, un tamis ou un plat perforé est utilisé pour retenir les éléments grossiers tels que les cailloux, les morceaux de bois, etc. (photo n°9). Les concentrés obtenus sont séchés, additionnés de mercure puis moulus. Une dernière concentration est faite après la mouture. Le minerai obtenu est ensuite pané pour récupérer l'amalgame or-mercure. Ainsi, les concentrés des haldes et des rejets de minerai filonien sont additionnés à du mercure puis moulus avant d'être concentrés et panés à nouveau pour en retirer l'amalgame. L'amalgame, sous forme de boule blanchâtre, récupéré des différents panages est pressé avec un tissu ou aspiré par le laveur pour le débarrasser de son eau. II.5 Le raffinageLe raffinage consiste à chauffer l'amalgame or-mercure obtenu, avec un chalumeau sur une bouteille de gaz vide (photo n°11) afin de supprimer le mercure par évaporation et disposer de l'or pour la pesée (photo n°12). Photo n° 11: chalumeau et boite à Photo n° 12 : pesée de l'or après gaz pour le raffinage raffinage de l'amalgame 
 Cliché : SAWADOGO Edith, décembre 2009 Le raffinage est fait dans le comptoir d'achat par les acheteurs d'or. Il est généralement suivi de la commercialisation. En Décembre 2009, l'achat était assuré par 23 acheteurs de la société privée (SAV'OR), installés dans le comptoir et par un nombre indéterminé dans le campement minier. Dans les années 2006, ils étaient plus d'une centaine dans le comptoir du site de Fofora. L'or extrait par les autochtones est également vendu sur le site aux différents acheteurs. Cet or est généralement vendu en poudre et dans une moindre mesure, amalgamé avec du mercure. Les rejets de minerai obtenus des multiples lavages du minerai étaient récupérés de janvier 2009 à juin 2010 par des traiteurs de cyanure. II.6 La cyanurationC'est un processus qui consiste à obtenir la séparation de l'or par l'immersion du minerai dans un bain de cyanure alcalin. C'est la dernière étape de la récupération de l'or sur le site. Les produits chimiques utilisés sont le cyanure, les acides sulfuriques et nitriques. Elle permet une récupération complète de la poudre d'or contenu dans les minerais les plus pauvres tels que les rejets de concentration des haldes et du minerai filonien. Le rejet est transporté sur les lieux par une traction asine. La cyanuration est effectuée dans des bassins rectangulaires appartenant à des privés dont le fond et les parois sont partiellement cimentés et/ou tapissés de plastique. Sur le minerai, est déversée une solution de cyanure dosée. Par un mécanisme chimique, le cyanure se charge de l'or contenu dans le minerai. Le liquide cyanure-or est ensuite dirigé par de petits orifices, dans des tuyaux sous forme de coude contenant du zinc. Ces tuyaux sont installés dans un bassin plus profond. L'or se dépose sur le zinc et libère le cyanure appauvri. Ce liquide est de temps en temps récupéré par les travailleurs avec un puisard et déversé dans le bassin central contenant le minerai. Le zinc enrichi d'or est récupéré du bassin et mis dans des récipients en aluminium. Sur ce zinc enrichi est versée une solution d'acide sulfurique. L'acide sulfurique réagit avec le zinc et l'or est libéré dans une solution. Le zinc ainsi récupéré est réutilisé pour capter l'or. La solution contenant l'or est mis au repos. Après décantation, une solution violacée est obtenue sur laquelle est versée de l'acide nitrique. L'addition de l'acide nitrique dégage de l'acide cyanhydrique (mortel) et un gaz très toxique. L'acide sulfurique contenu dans le concentré d'or en combinaison avec l'acide nitrique forment l'ion intronium employé dans l'industrie pour la fabrication de nombreux explosifs. Le concentré obtenu après addition de l'acide nitrique est filtré sur des tissus à l'air libre. Le résultat du filtrage est traité par la société SAV'OR à Gaoua où l'achat est fait sur place. Après ces différentes étapes, l'or extrait des lavages et celui issu de la cyanuration sont acheminés à Gaoua où ils sont fondus et transformés en lingot d'or prêts pour la commercialisation internationale. Le minerai épuisé, après la cyanuration est vidé et abandonné dans la nature sans traitement préalable. Toutes ces étapes sont assurées par les travailleurs souvent sans aucune protection. III. LES POLLUANTS UTILISES DANS L'EXTRACTION DE L'ORMalgré l'interdiction de l'usage des produits chimiques dans l'orpaillage sur l'étendue du territoire burkinabè, les orpailleurs continuent d'en utiliser massivement. Sur le site de Fofora comme sur l'ensemble des sites d'orpaillage du département, divers polluants sont utilisés à savoir le mercure, les sels de cyanure, les acides sulfuriques et nitriques. Les détergents, les hydrocarbures et les composants des piles constituent aussi des polluants pour l'environnement. III.1 Le mercureLe mercure, communément appelé « med ou mer » sur le site, est un métal liquide utilisé pour amalgamer l'or. Il s'évapore à température ambiante et cette évaporation est à son maximum quand il est chauffé. Le mercure est le plus toxique des polluants utilisés sur le site. L'amalgamation de 1kg d'or nécessite 6kg de mercure. Il a été introduit au Burkina Faso par les différentes sociétés minières industrielles et à partir du Ghana. Son commerce est assuré par des commerçants privés et les acheteurs d'or installés sur le site. Il était manipulé dans les années 2005 par plus de 96% des orpailleurs (ZONOU E.S. 2005). Le mercure est progressivement utilisé par les populations autochtones dans l'extraction alluvionnaire de l'or. Il est donc utilisé progressivement par plus de personnes. III.2 Le cyanure et les acides nitriques et sulfuriquesLes cyanures les plus courants sont le cyanure d'hydrogène (acide cyanhydrique en solution), les sels solubles dans l'eau et les complexes appelés cyanométallates. C'est le sel de cyanure qui est plus utilisé sur le site de Fofora. Il a été introduit sur le site en janvier 2009 par des orpailleurs. Le cyanure sert à capter l'or qui se trouve dans le minerai. Il est volatil et très nocif pour la santé. L'utilisation du cyanure est associée à l'acide sulfurique et nitrique. L'acide sulfurique sert de réducteur de l'or sur le zinc. Par contre l'acide nitrique sert à nettoyer l'or de ses impuretés comme le zinc, le cuivre, le mercure, l'argent et le fer. III.3 Les détergents et les déchets plastiquesLes détergents sont utilisés lors de la concentration par les orpailleurs pour débarrasser le minerai des huiles issues du moulin. Les agents tensio-actifs que contiennent ces détergents peuvent être une source de contamination des eaux de puits non protégés. A travers ces agents, les détergents empêchent les échanges respiratoires des micro-organismes des eaux de surface et souterraines. Le minerai contenant ces détergents est manipulé pendant une longue durée. Cela entraîne une absorption cutanée de ces agents tensio-actifs. Les sachets de détergents vidés de leurs contenus sont abandonnés n'importe où sur le site en plus d'autres déchets plastiques et ménagers. Ces déchets ne sont pas recyclés mais plutôt incinérés. Ces incinérations dégagent des fumées irritantes et des odeurs piquantes constituant des polluants environnementaux. Ainsi, les détergents utilisés sur le site contribuent à la pollution des sols et des eaux par le ruissellement et l'infiltration. En plus de ces produits, la matière fécale contribue à la pollution des eaux du site. III.4 Les hydrocarburesLes hydrocarbures sont utilisés sur le site pour le fonctionnement des instruments de travail comme les motopompes, les dynamites, les moulins de broyage et les engins de déplacement à savoir les motocyclettes. Ces produits chimiques sont stockés dans des habitats de fortune dans de mauvaises conditions. Cela engendre des pertes considérables en hydrocarbure et occasionne la contamination des sols, des nappes phréatiques et des eaux de surface. Les hydrocarbures utilisés à la surface sont entrainés par les eaux de ruissellement dans les eaux de surface et par infiltration dans les eaux souterraines. L'usage des hydrocarbures dans les puits provoque une contamination directe des eaux souterraines qui, toujours sont utilisées par les orpailleurs comme eau de consommation. III.5 Les piles uséesLes piles des torches utilisées pour l'éclairage des puits et galeries, sont abandonnées par les orpailleurs dans les puits et à l'extérieur. Selon les enquêtés, plus de 94,3% des orpailleurs abandonnent les piles usées à l'extérieur des puits. Pendant les travaux de terrain, aucune n'a été observée au bord des puits. Elles sont donc le plus souvent abandonnées à l'intérieur des puits. Les piles sont indispensables à tout travail de fonçage à cause de l'obscurité dans les puits. Elles contiennent du plomb, du zinc, du lithium, du carbone, etc. Abandonnées dans les puits, elles sont sources de pollution directe des nappes phréatiques. L'exploitation de l'or a évoluée au cours du temps. Dans le traitement de l'or filonien, des polluants sont utilisés et sont à la base de la contamination des eaux de surface, des nappes phréatiques et des sols. CONCLUSION PARTIELLEL'importance des ceintures birimiennes a favorisé l'installation des orpailleurs étrangers dans le département. Sur ces sites, l'exploitation traditionnelle des alluvions, autrefois réservée à la gent féminine, existe toujours dans le département. Quant à l'extraction des filons d'or, elle est assurée surtout par des allochtones et des étrangers. En plus des filons, le stérile abandonné aux bords des puits est exploité par ces derniers. L'extraction de l'or filonien demande beaucoup d'effort physique et est associée à l'usage de produits chimiques. Les produits chimiques utilisés dans ce site sont entre autre le mercure, le cyanure et les acides sulfurique et nitrique. En plus de ces polluants, les détergents, les piles et les hydrocarbures utilisés sur le site contribuent à la pollution de l'environnement.  | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
| 
 échantillons de sol  | 
 cuivre  | 
 chrome  | 
 Cadmium  | 
 Nickel  | 
 Arsenic  | 
 Mercure  | 
| 
 rejet de traitement au mercure S1  | 
 24,3  | 
 14,19  | 
 1,1  | 
 5,4  | 
 0,53  | 
 0,45  | 
| 
 rejet de lavage des haldes S2  | 
 19,2  | 
 0,6  | 
 4,01  | 
 3,8  | 
 1,78  | 
 0,52  | 
| 
 rejet après cyanuration S3  | 
 41  | 
 18,9  | 
 7  | 
 10,4  | 
 0,5  | 
 0,71  | 
| 
 sol de la zone de logement S4  | 
 14,7  | 
 3,8  | 
 7,1  | 
 4,2  | 
 0,5  | 
 0,71  | 
| 
 Normes de mise en culture  | 
 200  | 
 8  | 
 5  | 
 200  | 
 50  | 
 50  | 
Source : enquête de terrain, février 2010
Dans le rejet de traitement au mercure S1, seul le chrome est hors norme avec 14,10 mg/kg contre 8 mg/kg. Cela s'explique principalement par la présence du chrome dans la roche mère (filon).
Dans l'échantillon de stérile ou haldes lavé (S2), aucun métal n'a une teneur au delà de la norme. Aucun traitement chimique n'est fait sur cet échantillon. Seuls les éléments constitutifs de la roche sont donc présents et en faible quantité.
Dans le rejet de cyanuration (S3), le chrome et le cadmium sont hors norme avec des valeurs respectives de 18,9 mg/kg et 7 mg/kg. Les normes de concentration des sols de culture en ces deux métaux sont respectivement de 8 mg/kg et 5 mg/kg. Les quantités de chrome et de cadmium dans cet échantillon sont les plus élevés. En effet, en plus de la roche mère qui contient ces métaux, le traitement chimique avec le cyanure en dégagerait aussi lors des réactions chimiques.
Quant à l'échantillon S4 (sol de la zone d'habitation), il contient la plus forte concentration en cadmium soit 7,1 mg/kg. Il s'agit d'un échantillon de sol qui n'a pas été lavé, ni traité par les produits chimiques. Les métaux qui s'y retrouvent sont dus aux activités domestiques (usage de piles pour l'éclairage des habitats) et à la constitution de la croûte terrestre.
De façon générale, le cuivre est plus présent dans l'ensemble des échantillons. Cela s'explique par la richesse de la zone en cuivre. Le dépassement des normes s'observe surtout dans les échantillons traités avec des produits chimiques. Il apparaît donc une action certaine des traitements chimiques sur la composition métallique et chimique du sol.
Ces différents métaux contenus dans les sols, à cause de l'orpaillage, se retrouvent à la surface. A travers les réactions chimiques, d'autres éléments métalliques ou chimiques se forment. Ils sont transférés dans les eaux superficielles à travers le ruissellement et les eaux souterraines par infiltration.
Sur les échantillons d'eau, les analyses réalisées sont les analyses physico-chimiques, microbiologiques et la détermination des éléments traces métalliques.
L'analyse physico-chimique a concerné 1 échantillon d'eau de boisson sur l'aire d'habitation (EPY1), 2 échantillons d'eau de traitement au cyanure [un au début du traitement
(CYN1) et l'autre à la fin du traitement (CYN2)] et 2 échantillons d'eau de rivière (ERI et ER2). Les résultats de ces analyses sont notés dans le tableau n°4.
Tableau n° 4 : résultat des analyses physico-chimiques
| 
 Eléments analysés  | 
 Echantillon d'eau de boisson  | 
 Normes selon l'OMS pour les eaux de boisson. (mg/l)  | 
 Echantillons d'eau de rivière  | 
 Echantillon de traitement chimique du  | 
 Normes de  | 
||
| 
 EPY1  | 
 ER1 (mg/l)  | 
 ER2 (mg/l)  | 
 CYN2 (mg/l)  | 
 CYN1 (mg/l)  | 
|||
| 
 T°C  | 
 14,5  | 
 -  | 
 15,1  | 
 16,6  | 
 19,2  | 
 15,8  | 
 -  | 
| 
 Ph  | 
 6,9  | 
 6,5- 8,5  | 
 8  | 
 8,9  | 
 9,5  | 
 9  | 
 -  | 
| 
 Conductivité (uS/CM)  | 
 496  | 
 400  | 
 574  | 
 136  | 
 1245  | 
 2120  | 
 -  | 
| 
 TDS (mg/l)  | 
 392  | 
 -  | 
 442  | 
 101  | 
 872  | 
 1613  | 
 -  | 
| 
 turbidité(NTU)  | 
 0  | 
 -  | 
 62  | 
 13  | 
 11  | 
 25  | 
 -  | 
| 
 Ammonium (NH4+ en mg/l)  | 
 0  | 
 0,1  | 
 1,46  | 
 1,37  | 
 3,87  | 
 0,28  | 
 1  | 
| 
 calcium (Ca en mg/l)  | 
 62,4  | 
 50-150 CEE  | 
 18,4  | 
 16  | 
 24,8  | 
 20  | 
 500  | 
| 
 Magnésium (Mg 2)  | 
 3,4  | 
 50- 150 CEE  | 
 24,8  | 
 13,4  | 
 8  | 
 119,1  | 
 200  | 
| 
 Chlorures (Cl en mg/l)  | 
 27  | 
 250  | 
 34,1  | 
 14,2  | 
 87,9  | 
 448,7  | 
 600  | 
| 
 Cyanures totaux (CN-)  | 
 0  | 
 0,0001  | 
 0  | 
 0,001  | 
 0,015  | 
 0,16  | 
 0,1  | 
| 
 Dureté totale (TH en °F)  | 
 17  | 
 -  | 
 14,8  | 
 9,5  | 
 9,5  | 
 54  | 
 -  | 
| 
 Dureté totale (en mg/lCaCo2)  | 
 17  | 
 -  | 
 148  | 
 95  | 
 95  | 
 54  | 
 -  | 
| 
 Fluorures (F+ en mg/l)  | 
 0,02  | 
 0,0015  | 
 0,01  | 
 0  | 
 0,32  | 
 0,2  | 
 10  | 
| 
 Fer total (mg/l)  | 
 0,06  | 
 500  | 
 1,57  | 
 9,55  | 
 0,09  | 
 3,45  | 
 20  | 
| 
 Matières en suspension (mg/)  | 
 3  | 
 Absence  | 
 54  | 
 7  | 
 8  | 
 14  | 
 -  | 
| 
 Nitrates (NO3 en mg/l)  | 
 5,3  | 
 50  | 
 19,8  | 
 40  | 
 44  | 
 50,5  | 
 40  | 
| 
 Nitrites (NO2 en mg/l)  | 
 0,35  | 
 0,1  | 
 0,013  | 
 0,007  | 
 4,11  | 
 0,35  | 
 1  | 
| 
 Phosphates (PO4 en mg/l)  | 
 0,15  | 
 -  | 
 0,87  | 
 0,28  | 
 0,15  | 
 0,2  | 
 0,8  | 
| 
 Sodium (Na+ en mg/l)  | 
 20,2  | 
 150-200  | 
 38,2  | 
 8  | 
 186,8  | 
 418,8  | 
 300  | 
| 
 Potassium (K+ en mg/l)  | 
 1  | 
 12  | 
 201,2  | 
 5,3  | 
 5,3  | 
 7,6  | 
 10  | 
| 
 Sulfates (SO4 en mg/l)  | 
 4  | 
 250-400  | 
 0  | 
 8  | 
 270  | 
 335  | 
 600  | 
| 
 Sulfures (S2 en mg/l)  | 
 0  | 
 -  | 
 0,02  | 
 0,002  | 
 0,002  | 
 0,049  | 
 0,2  | 
| 
 Titre Alcalimétrique (TA°F)  | 
 0  | 
 -  | 
 0  | 
 0,1  | 
 3,8  | 
 2,2  | 
 -  | 
| 
 Titre Alcal Complet (TAC  | 
 30,2  | 
 -  | 
 30,6  | 
 7  | 
 16,7  | 
 82,8  | 
 -  | 
| 
 Carbonates (mg/l CO3)  | 
 0  | 
 -  | 
 0  | 
 12  | 
 45,6  | 
 26,4  | 
 -  | 
| 
 Bicarbonates (mg/l HCO3  | 
 368,4  | 
 -  | 
 373,3  | 
 61  | 
 111  | 
 956,5  | 
 -  | 
Source : enquête de terrain
- l'analyse physico-chimique de l'eau de boisson EPY1 montre qu'elle contient de la matière en suspension de l'ordre de 3 mg/l (tableau n°4). La conductivité est supérieure à la norme soit 496 uS/cm contre 400 uS/cm. En effet, les éléments en suspension contenus dans l'eau de puits augmentent sa conductivité à travers leur nature et leur nombre. Hormis ces éléments, l'eau de boisson EPY1 est très pauvre en éléments chimiques nécessaire au bon fonctionnement de l'organisme. Il s'agit du magnésium, du chlorure, du fer, du magnésium, des fluorures et du sodium.
- dans les eaux de traitement au cyanure CYN1 et CYN2, il ressort une disparité dans la concentration des éléments physico-chimiques. En début du traitement, l'échantillon CYN1 contient des quantités élevées de cyanure totaux (0,160 mg/l), de nitrates (50,5 mg/l) et de sodium (418,8 mg/l). A la fin du traitement CYN2, ces concentrations baissent considérablement et souvent en dessous de la quantité maximale fixée par l'OMS. C'est le cas des cyanures totaux (0,015 mg/l) et du sodium (186,8 mg/l). La disparité de ces valeurs est due au caractère volatil du liquide cyanhydrique et à son infiltration depuis le début du traitement. A moins d'un mois d'intervalle, environ 0,145 mg/l de cyanure s'évaporent dans la nature. En ce qui concerne les nitrites, il y a une augmentation à la fin du traitement. Sa valeur est passée de 0,35 mg/l au début, à 4,11 mg/l à la fin. Cela est dû aux réactions chimiques entre le minerai et les composants des produits chimiques utilisés.
- l'eau de rivière ER2 contient 0,001 mg/l de cyanure totaux (CN-) contre une valeur nulle pour ER1. Ce dernier échantillon révèle 1,46 mg/l d'ammonium, 201,2 mg/l de potassium et 0,87 mg/l de phosphate. La quantité des autres éléments de ER1 et l'ensemble des éléments de ER2 sont inférieurs à la normale (tableau n°4). La présence du cyanure dans la rivière ER2 pourrait avoir pour cause l'usage de pesticides dans le jardinage. En effet, au bord de cette rivière le jardinage est bien développé mais absente au niveau de la rivière 2. Le caractère volatil du cyanure entraine son évaporation durant le ruissellement. Il pourrait aussi avoir pour origine la cyanuration effectuée sur les sites d'orpaillage.
Cette analyse a été réalisée sur 5 échantillons d'eau de boisson, soit 1 échantillon d'eau de forage (EF), 2 échantillons d'eau de puits d'orpaillage abandonnés (EP1 et EP2) et 2 échantillons d'eau de puits de la zone d'habitation (EPY1 et EPY2). Toutes ces eaux contiennent des polluants fécaux mais à des degrés différents (figure n°4).
Figure n° 4:degré de pollution biologique des eaux de boisson sur le site

Source : enquête de terrain
Comme présenté sur la figure n°5, les cinq échantillons d'eau de boisson (EF, EP1, EP2, EPY1, EPY2) ont respectivement 13, 71, 63, 62 et 83 coliformes totaux. Ces échantillons contiennent aussi des coliformes thermo-tolérants dont le nombre est compris entre 28 et 37 contre 4 coliformes thermo-tolérants pour l'eau de forage (EF). Les quatre échantillons contiennent 3 à 7 Escherichia Coli, contre une valeur nulle dans l'échantillon du forage (EF). Les streptocoques fécaux quant à eux sont absents dans tous les échantillons. Par rapport aux valeurs enregistrées, les échantillons EP1 et EPY2 contiennent plus de coliformes totaux avec des quantités respectives de 86 et 71. Dans l'ensemble, tous les puits présentent un taux élevé en ces différents polluants fécaux sauf l'eau de forage situé à plus d'un kilomètre du site. Cela est dû à la proximité des douches, à l'absence d'infrastructure d'aisance, à la mauvaise gestion des déchets et à l'état non protégé des puits d'alimentation en eau de consommation. Le forage étant mieux protégé, la pollution par ruissellement est faible et voire nulle. D'où la faiblesse des polluants fécaux dans ce point d'eau.
Huit (8) échantillons ont été analysés dont 4 échantillons d'eau de boisson (EF, EP1, EPY1, EPY2), 2 échantillons d'eau de rivière (ER1 et ER2) et 2 échantillons d'eau de traitement du minerai (1 à la fin du traitement au cyanure CYN2 et 1 échantillon d'eau de
traitement au mercure dans les hangars E1). Les différents métaux détectés sont le cuivre, le chrome, le cadmium, le nickel, l'arsenic et le mercure (tableau n°5).
Tableau n° 5: résultat de la détermination des éléments traces métalliques dans l'eau
| 
 Métaux  | 
 EF  | 
 EP1  | 
 EPY1  | 
 EPY2  | 
 Normes  | 
 ER1  | 
 ER2  | 
 E1  | 
 CYN2  | 
 Normes  | 
| 
 Cuivre  | 
 <0,005  | 
 <0,005  | 
 <0,005  | 
 <0,005  | 
 1  | 
 <0,005  | 
 <0,005  | 
 <0,005  | 
 6,142  | 
 1  | 
| 
 Chrome  | 
 <0,002  | 
 <0,002  | 
 <0,002  | 
 <0,002  | 
 0,00005  | 
 <0,002  | 
 <0,002  | 
 <0,002  | 
 0,147  | 
 2  | 
| 
 Cadmiu  | 
 <0,002  | 
 <0,002  | 
 <0,002  | 
 <0,002  | 
 5  | 
 <0,002  | 
 0,008  | 
 <0,002  | 
 <0,002  | 
 1  | 
| 
 Nikel  | 
 <0,005  | 
 0,038  | 
 0,063  | 
 5,323  | 
 0,00005  | 
 0,015  | 
 <0,005  | 
 <0,005  | 
 5,501  | 
 2  | 
| 
 Arsenic  | 
 0,00  | 
 0,00  | 
 0,00013  | 
 0,00194  | 
 0,050  | 
 0,00035  | 
 0,00  | 
 0,00093  | 
 0,00357  | 
 0,00005  | 
| 
 Mercure  | 
 0,00305  | 
 0,00222  | 
 0,00408  | 
 0,00252  | 
 0,001  | 
 0,00157  | 
 0,00081  | 
 0,00365  | 
 0,00439  | 
 0,0001  | 
Source : enquête de terrain
Dans les eaux de boisson EF, EP1, EPY1 et EPY2, le Nickel et le mercure sont largement supérieurs aux normes de 5.10-5mg/l et 0,001mg/l. Toutes les eaux de boisson sont ainsi contaminées par le mercure et le nickel. Ces polluants ont pour origine la roche mère mais aussi et surtout la mauvaise gestion du mercure sur le site. Cette mauvaise gestion engendre une évaporation du mercure, un transport par le vent et les eaux de pluie et un dépôt dans les eaux de surface et les puits.
Les eaux de rivière (ER1 et ER2) contiennent du mercure en excès. Seul ER1 dépasse la norme d'arsenic pour l'évacuation des eaux dans les rivières (tableau n°5). Ces quantités s'expliquent par le transfert à partir des roches environnantes et par le ruissellement des eaux en provenance des sites d'or.
Dans les eaux de traitement E1 et CYN2, la quantité élevée de nickel, d'arsenic et de mercure s'expliquent par un transfert à partir du minerai traité.
Toutes les eaux de puits sont impropres à la consommation, car certains éléments microbiologiques, métalliques et physicochimiques dépassent les quantités requises pour les eaux de boissons. La quantité de produits chimiques et de métaux lourds dépasse aussi
largement les normes d'évacuation des eaux usées dans les cours d'eau. D'où la contamination des cours d'eau du département.
La contamination de la faune intervient avec l'absorption de ces eaux contenant des métaux lourds et des polluants chimiques. Celle des humains est faite à travers la consommation de ces produits environnementaux de qualité douteuse (GUENE O. 1999).
L'orpaillage expose ses acteurs à des risques divers. Selon l'étape de l'exploitation, on distingue les risques encourus par les « creuseurs », les transformateurs mécaniques, les laveurs et raffineurs, ainsi que les risques encourus par les employés de la cyanuration.
Les moyens d'extraction utilisés par les « creuseurs » les exposent à des menaces. Les dangers physiques majeurs des creuseurs sont les risques d'asphyxie par gaz de motopompes ou de dynamite et les risques d'éboulement de puits et de galeries. En effet, l'usage de la motopompe et de la dynamite dégage des gaz toxiques polluants comme le gaz carbonique (CO2) et l'azote qui appauvrissent la qualité de l'air et de l'eau des puits. En zone de montagne où les roches sont généralement plus dures, les éboulements sont facilités par le dynamitage qui fragilise le substrat. Dans les zones basses par contre, ils sont dus à la tendresse des roches. Ces accidents font plus de victimes pendant et en fin de saison pluvieuse pour cause du non respect des dates de fermeture officielle des sites d'orpaillage. Généralement, ceux qui perdent la vie dans les éboulements sont les « Topomanes ». Ces derniers sont des orpailleurs qui entrent dans les puits, souvent abandonnés, en l'absence de cordes de secours. Ils sont considérés par les autres comme des pilleurs de filon. L'asphyxie quant à elle touche tous les « creuseurs ». Elle est plus fréquente car l'usage de la motopompe est régulier. Les individus les plus touchés par les asphyxies sont ceux qui mettent en marche la motopompe dans le puits et ceux qui y entrent quelques minutes seulement après son arrêt. Les cas d'asphyxie sont souvent bénins, mais peuvent entraîner des pertes en vie humaine. C'est le cas en 2009 où 6 personnes ont perdues la vie sur une même ligne (ligne de Dagara) par asphyxie. Les victimes d'accidents bénins sont soignées en les faisant boire du lait concentré sucré.
Les victimes d'asphyxie et d'éboulement sont gardées secret depuis la noyade des 35 « creuseurs » sur le site de Konkera dans le Noumbiel en août 2008. Ces accidents ne sont observés que chez les creuseurs, mais il peut arriver que des visiteurs (vendeurs ambulants)
fassent partie de ces victimes d'éboulement. Le poids exercé par ces derniers sur les parties externes des galeries peut engendrer l'effondrement des puits en entraînant les visiteurs au fond du gouffre.
Outre ces accidents, les creuseurs sont confrontés à la poussière et à l'humidité. La faiblesse des moyens de protection (figure n°5) facilite l'absorption de cette poussière.
Figure n° 5: moyen de protection des creuseurs

% 100
60
40
20
80
0
Cache-nez
gans
Moyens de protection
pas de protection
Source : enquêtes de terrain
Pour les enquêtés, l'état des puits (manque de lumière et d'aération) ne les encourage pas à utiliser des moyens de protection. Les seuls moyens sur le site d'extraction restent le cache-nez et les gans. Les taux d'usage sont respectivement de 2,9% soit 1 personne sur 35 enquêtés et 14,3% soit 5 personnes. Ces moyens ne sont utilisés qu'à l'extérieur des puits.
La poussière absorbée et l'humidité constante dans les puits les exposent à des maladies respiratoires aiguës. Cette poussière dégagée par le fonçage des puits est directement inspirée par les creuseurs. Les particules grossières se déposent dans les poumons et entraînent des maladies respiratoires. En plus de la poussière du fonçage, les ouvriers de puits travaillent souvent dans la boue ou dans l'eau de la nappe phréatique. Après 12 heures de travail dans l'humidité, ils se reposent au bord des puits, à même le sol et dans la fraicheur par manque d'habitat à proximité. La constance du travail dans la boue les expose à une absorption cutanée des éléments chimiques constitutifs des roches. Aussi, sont exposés les « creuseurs » aux piqures des bestioles qui ont pour refuge les puits et les galeries pendant la saison des pluies.
En somme, les « creuseurs » de puits sont exposés aux éboulements, aux asphyxies, à l'absorption cutanée des éléments constitutifs des roches, à la fraicheur, à la poussière du minerai et aux morsures de reptiles.
A l'image des creuseurs, très peu sont les préparateurs mécaniques qui utilisent un moyen de protection. Sur les 30 enquêtées, seulement 4 personnes soit 13,4% se protègent avec des lunettes ou un cache-nez. Ce pourcentage ne concerne que les meuniers, la protection chez les concasseurs étant nulle. La poussière soulevée lors du concassage est directement inspirée par les concasseurs. Ils sont sujets de blessures par marteau ou par projection du minerai concassé. Les jets de pierre, bien que prévenus par l'usage de noeud de sac, entraînent souvent des blessures des membres et des yeux. Le faible taux de protection des meuniers favorise une absorption continue de la poussière et du mercure venant du minerai. Aussi, sontils sujets d'une exposition continue à la fumée de la machine et du polissage de certaines de ses pièces. En effet, la fumée du polissage de certaines pièces « la melle », dégage une fumée très toxique causant des problèmes de respiration chez les mouliniers.
Les concasseurs sont surtout exposés à la poussière et aux projections de pierres. Quant aux mouliniers, en plus de la poussière, ils sont exposés à la fumée, aux vapeurs mercuriques qui se dégagent lors du broyage des rejets et aux blessures dues aux accidents de démarrage.
C'est dans la concentration que le mercure est utilisé pour la première fois dans la chaîne d'extraction de l'or filonien. Le risque majeur à ce niveau, est l'absorption cutanée et orale du mercure lors de l'amalgamation or-mercure. L'usage prolongé de l'eau, les petites blessures sur les mains des suites d'accidents de travail et le fait de frotter l'amalgame ormercure à main nue (photo n°13), fragilisent les mains de l'amalgameur et augmente le degré d'absorption cutanée du mercure.
60
Photo n° 13: amalgamation or-mercure du
concentré à main nue

Cliché : SAWADOGO Edith, décembre 2009
Avant de le brûler au chalumeau, l'amalgame est pressé à l'aide d'un mouchoir afin d'éliminer l'eau qu'il contient. Cette eau est aspirée par certains laveurs, d'où une absorption orale du mercure. Le mélange soulève de la poussière qui est respirée par ces acteurs. Le seul moyen de protection est le foulard. Le taux de protection reste aussi faible dans cette étape du traitement. Il s'élève à seulement 3,2% soit 1 personne sur un total de 31 enquêtés. Dans les hangars de traitement, les laveurs ne sont pas les seuls exposés au mercure. En effet, les détentrices de hangar qui aident les laveurs avec de l'eau et du matériel, travaillent avec leurs enfants à bas âge (moins de 5 ans). Ces femmes disposent, sous leurs hangars, de boules de mercure dans des sachets plastiques qu'elles donnent aux clients en cas de déficit. Ces boules constituent un danger pour les enfants qui peuvent les avoir accidentellement à leur portée. Les rejets qui sont la propriété de ces femmes et les concentrés obtenu du lavage des haldes sont additionnés à du mercure qu'elles mélangent à mains nues avant la mouture. Ces actions exposent les laveurs, les femmes et leurs enfants ainsi que les riverains à l'absorption cutanée et nasale du mercure. Il arrive parfois que les détentrices de hangars utilisent les bassines qui ont servi à l'amalgamation pour la vaisselle. Cette pratique entraîne aussi accidentellement une absorption orale et cutanée du mercure par les propriétaires de hangar et les riverains.
L'amalgamation est généralement suivie du raffinage par les acheteurs. Les propriétaires de l'or extrait, assistent au raffinage pour éviter tout vol. Ces personnes (acheteurs et vendeurs) sans aucune protection, sont exposées à la vapeur mercurique qui s'échappe. Ce gaz mercurique dégagé sous l'effet de la chaleur est très nocif pour les hommes, les animaux et l'environnement. Les raffineurs sont les plus exposés du fait de leur proximité avec le gaz.
L'absorption nasale est souvent à long terme la cause de troubles comportementaux chez les raffineurs surtout.
Après la concentration des différents minerai, les rejets sont traités au cyanure afin d'y extraire les fines particules d'or. Les employés de cyanuration manipulent quelquefois les produits chimiques (cyanure, acides) sans protection contre les gaz toxiques, ni les liquides cyanhydrique, sulfurique et nitrique (photos n°14). L'introduction des employés dans le bac contenant du cyanure, pour y extraire le zinc enrichi d'or, les expose à des dépigmentations et à une absorption cutanée des produits chimiques. La non maîtrise des réactions chimiques est souvent à l'origine d'explosion et d'incendies mettant en danger la vie des employés. Outre ces dangers, ils sont exposés à une absorption nasale des produits chimiques. Aussi, la majorité des employés vivent-ils sur les sites de cyanuration avec leur famille. Les habitants de ces lieux font leurs activités domestiques (photo n°15), à proximité des bacs de cyanuration et de l'évaporation des différents produits chimiques.
Photo n° 14: manipulation à mains nues du Photo n° 15 : femme préparant à
zinc dans un bain d'acide sulfurique environ 3 mètres des bacs de

Bac de cyanuratio
Cliché : SAWADOGO Edith, décembre 2009
Ils s'exposent ainsi à l'inhalation des gaz de cyanure et des acides. Les bacs de cyanuration sont souvent mal ou pas bétonnés, engendrant l'infiltration des produits chimiques dans le sol. Ces actions (évaporations et infiltration) polluent les eaux de surface et souterraines ainsi que les cultures destinées à la consommation humaine. Après l'extraction complète de l'or dans le minerai, le rejet est abandonné dans la nature sans traitement préalable. En cas d'arrêt des travaux, le bac contenant le liquide cyanhydrique est ainsi abandonné. La consommation de
ce liquide cause la mort immédiate des ovins, des asins et des caprins des villages voisins. Les gaz toxiques issus du traitement avec les acides sont emportés par le vent au sein des habitants du site et des environs. L'inspiration de ces gaz cause dans l'immédiat une toux chronique.
En fonction des conditions de vie, on identifie le risque d'incendie, les risques liés à l'eau et à l'alimentation et le risque lié à la consommation d'amphétamines.
Le caractère mobile des orpailleurs fait qu'ils se construisent des habitats de fortune leur permettant de se déplacer sans avoir à laisser de bien matériel sur le site. En effet, bien qu'étant recouvert par du plastique (photo n°16), ces habitats de Seko restent fragiles et exposent ainsi ses occupants aux vents froids. Ce type d'habitat, dans une zone où la pluviométrie est abondante, confronte ses occupants aux vents froids des périodes fraîches, à la poussière de l'harmattan ainsi qu'aux pluies accompagnées de vents violents des saisons pluvieuses. En outre, le risque d'incendies est très élevé surtout pendant la saison sèche en raison des vents et de la nature des matériaux de construction.
Photo n° 16 : l'habitat orpaileur

Cliché : SAWADOGO Edith, décembre 2009
Le site d'orpaillage de Fofora est connu pour les incendies criminels qui font beaucoup de victimes. Dans la plupart des cas, les incendies font des victimes sur le plan vital et financier. C'est le cas de l'incendie de janvier 2006 qui à causé la perte d'environ 100 millions de francs CFA. Les incendies sont soit volontaires soit involontaires. Les incendies volontaires sont souvent dus à des règlements de compte entre hommes pour des questions de rivalité. Le
garçon malheureux avec l'aide de ses amis mettent le feu au domicile de la fille en question. Quant aux incendies involontaires, ils sont causés à des moments d'inattention des ménagères lors de la préparation des repas, ou par l'explosion de bouteilles de gaz servant à l'alimentation des congélateurs. Sous l'effet du vent, le feu non maîtrisé se propage rapidement dans les autres habitats.
Il s'agit du risque lié à l'utilisation de l'eau et à la consommation des aliments.
L'eau est un élément indispensable à la vie. Par la variation de sa qualité, elle peut être un facteur de maladie. Sur les sites d'or où le problème d'eau potable est crucial, les populations sont contraintes à la consommation d'eau souillée pouvant engendrer des pathologies. A travers le mode de vie et les activités sur le site, les eaux de puits sont infectées par les organismes microbiologiques, physicochimiques et les éléments métalliques.
L'absence d'infrastructures hygiéniques, la proximité des douches publiques par rapport aux puits augmentent le risque de contamination microbiologique. Pour avoir une protection optimale des puits d'eau de boisson contre les eaux de toilettes, une distance minimale est exigée. Selon TANDIA A. et al. (1999) cités par YAMEOGO S. (2008), cette distance minimale puits/latrines est de 48 mètres. Cependant, la plupart des toilettes publiques du site sont à une moyenne de 4 mètres des puits (EPY2 photo n°17). Cette pollution s'explique aussi par la mauvaise gestion des ordures ménagères, l'état non protégé des puits et l'absence d'infrastructures d'aisance amenant les individus à se soulager non loin du site.

Photo n° 17 : puits alimentaire
à
proximité des douches de fortune
Photo n° 18 : eaux de puits servant au
lavage
des haldes et à la boisson
Puits
Cliché : SAWADOGO Edith, février 2010
En effet, les déchets sont transportés par le vent et les eaux de pluie dans les puits d'approvisionnement situées dans le campement et dans la zone d'extraction. La plupart des puits en zone d'extraction servent à la fois au lavage du minerai et à la boisson (photo n°18). Cela facilite le drainage d'un grand nombre de polluants microbiologiques par l'eau de lavage. La présence de plusieurs microorganismes augmente le risque d'infection d'origine hydrique. Selon PETELON J.L ZYSMAN K. (1993), la présence d'un petit nombre de coliformes (1- 10/100 ml) dans les eaux souterraines non traitées n'a une signification réduite sur le plan sanitaire, que lorsqu'elle s'accompagne de coliformes fécaux ou thermo-tolérants. Pourtant, l'analyse microbiologique révèle à la fois une présence de coliformes totaux, de coliformes thermo-tolérants et d'Escherichia coli. La présence de ces différentes bactéries est souvent indicatrice de la présence de certains virus nocif pour la santé. Une seule absorption de l'eau infectée par ces bactéries peut entraîner la contamination.
Dans leur composition physicochimique et métallique, les eaux du site sont impures à la consommation. Ces eaux contiennent des éléments chimiques issus du traitement, des différents hydrocarbures et des piles usées. Elles contiennent aussi des métaux lourds dont l'accumulation à long terme dans l'organisme peut entraîner des cancers.
Les eaux analysées sont impropres et consommées par la majeure partie des orpailleurs. A titre d'illustration, sur les 35 ouvriers enquêtés, 26 creuseurs soit 81,3% consomment l'eau de puits sur les sites d'extraction et d'habitation. Par contre, 2 préparateurs mécaniques sur 35 soit 6,7% seulement consomment ces eaux. Concernant les laveurs, environ 18 individus soit 58,1% boivent l'eau des puits. Plus de 8,6% soit 8 sur 35 personnes enquêtées hors de leur lieu de travail, consomment l'eau des puits. Quant aux acheteurs installés dans le comptoir, 6 personnes sur 10 affirment boire l'eau minérale vendue sur le site en provenance de Gaoua. Cependant la réalité est tout autre sur le terrain. Car selon les observations, excepté les raffineurs, presque 96% des orpailleurs utilisent régulièrement l'eau de puits pour la boisson, les travaux domestiques et la restauration.
En plus du risque sanitaire hydrique lié à la consommation, la stagnation des eaux de toilette (photo n°19), constitue également des comportements à risque, car elles constituent des nids de larves de moustiques, vecteurs de nombre de pathologies comme le paludisme, la dengue et la fièvre jaune. Le risque lié à la stagnation de l'eau est l'apparition et la persistance des maladies vectorielles.
65
Photo n° 19: eau de toilette favorable au
développement des moustiques

Cliché : SAWADOGO Edith, juillet 2009
En plus des eaux de toilette, les puits d'orpaillage abandonnés après le fonçage, constituent des nids de vecteurs pathologiques. Ces puits retiennent les eaux de pluies et de la nappe phréatique, constituant de ce fait des nids d'anophèles femelles.
La pollution des nappes souterraines en microorganismes, en éléments physicochimiques et en métaux lourds, affecte les puits des villages voisins. Cela expose aussi les autochtones d'une manière ou d'une autre aux risques sanitaires hydriques.
La pollution des eaux se répercute sur l'alimentation des orpailleurs. En effet, l'eau infectée des puits d'orpaillage abandonnés est utilisée dans le campement et sur l'aire de l'extraction pour la cuisine.
Dans les restaurants du campement minier, les eaux des puits non protégés sont utilisées pour les travaux domestiques. En plus de l'état souillé de l'eau, la viande et le poisson sont fumés devant les restaurants sur des blocs de pierre et à même le sol. Des condiments sont souvent étalés à proximité des ordures ménagères. L'insalubrité des environs est transportée sur ces denrées destinées à la consommation.
Sur l'aire d'extraction, en plus de la consommation d'eau infectée, le menu reste monotone. En effet, durant le fonçage dans les puits, les « creuseurs » se nourrissent uniquement de haricot et de riz encore appelé « bantarè ». Cette nourriture est préparée par les jeunes garçons de moins de 15 ans dans l'insalubrité. L'invariabilité du menu et les conditions d'insalubrité alimentaire exposent les orpailleurs à la malnutrition et aux maladies digestives.
Les orpailleurs surtout les "creuseurs" consomment des amphétamines pour accroître leur force physique. Ces produits sont pour la plupart des dopants dont la prise régulière entraîne une dépendance. Selon (MÉGRET Q. 2007, p 19) la dose prise représente à la fois la puissance physique et la force mentale mises à l'épreuve durant l'effort, « chacun cherche ce qui va l'arranger en expérimentant différents cocktails et assortiments censés rendre invulnérables». Selon un vendeur de comprimés du site, l'amphétamine le plus consommée est le bleu-bleu encore appelé E 14 à cause de sa capacité à apporter de la force physique. En plus de ces amphétamines, le tabac, les liqueurs (alcools frelatés), le nescafé, le cannabis sont consommés par les « creuseurs ». Ces produits donnent selon eux, la force physique, le courage d'affronter l'obscurité, le gouffre, les vertiges et même la mort. La consommation des alcools frelatés surtout à sec et des amphétamines est une des causes des troubles de comportements. Ces produits les rendent agressifs, vulnérables aux accidents de la voie publique, aux maladies, aux éboulements, au vagabondage sexuel qui les exposent aux IST et au VIH/SIDA.
Les différents comportements à risque qui se résument à l'absence de protection durant les travaux d'extraction de l'or, à la mauvaise gestion des rejets de traitements chimiques, à une alimentation monotone, au manque d'hygiène générale et individuelle et à la consommation des amphétamines et de la drogue. Ces comportements à risque sont sources de maladies aussi bien pour les orpailleurs que pour les populations des villages voisins. L'ampleur du risque varie selon l'activité et le degré d'intervention de l'orpailleur dans les différentes étapes de l'extraction de l'or. Les creuseurs courent le plus de risque car ils interviennent ou assistent dans presque toutes les étapes de l'extraction de l'or.
Les maladies rencontrées sur le site de Fofora sont diverses. Ces maladies ont été régroupées en 3 catégories. Il s'agit des maladies émanant de l'orpaillage, des maladies liées aux conditions de vie et des maladies comportementales.
D'une façon ou d'une autre, l'orpaillage est à l'origine de l'apparition et de la persistance des maladies sur le site. Les maladies qui sont directement causées par l'orpaillage sont les blessures traumatiques, les Infections Respiratoires Aiguës et les maladies dues aux produits chimiques utilisés dans le traitement.
Les blessures traumatiques sont causées par un choc ou un coup reçu par un individu. Elles sont fréquentes chez les creuseurs et les transformateurs mécaniques. Parmi les 131 enquêtés individuellement, 10 personnes soit 7,6 % souffrent fréquemment de blessures traumatiques. De cet effectif, 30 % sont des creuseurs, 30 % des transformateurs mécaniques, 20% des enquêtés hors de leurs lieu de travail (tableau n°14 annexe). Les 20 % sont des laveurs qui ont généralement des plaies non traumatiques dues à une longue durée des mains dans l'eau. Ce mal est soigné avec du henné et du citron. Parmi ceux qui souffrent de traumatisme, les creuseurs sont les plus exposés du fait de leur présence dans presque toutes les étapes de l'orpaillage. Les causes de ces traumatismes sont les chutes d'outils de travail, les éboulements, l'écrasement des doigts lors du concassage du minerai et les défauts de fonctionnement des moulins. Ces traumatismes sont accrus par la fatigue et la durée du travail (12 heures pour le creuseur, 10 heures pour le meunier et un temps variant pour le concasseur et le laveur selon la quantité du minerai).
Les traumatismes par chutes de matériel de travail sont fréquents pendant les travaux tandis que ceux causés par les éboulements sont plus fréquents en fin de saison pluvieuse. Pendant cette période, en moyenne 3 cas d'éboulement sont enregistrés par la police départementale. Selon cette même source, la sécurité est souvent interpellée pour des traumatismes souvent mortels de suite d'éboulement. Les victimes de ces éboulements sont surtout ceux qui risquent leur vie à la recherche de l'or dans les puits abandonnés suite à une
inclinaison ou un éboulement. Ces derniers, appelés couramment « topomane » par les orpailleurs, sont considérés comme des voleurs et leur mort dans les puits les préoccupe peu. Selon les témoignages, la mobilité de l'orpailleur fait que sa disparition dans un puits n'est pas aussitôt remarquée. Ces victimes sont souvent abandonnées dans le puits où a eu lieu le drame. Ce puits est abandonné pendant un temps et les travaux reprennent après avoir simplement enseveli le corps dans un coin du puits. Ceux qui survivent sont ramenés clandestinement à leur domicile sans informer la police locale.
En plus de ces traumatismes directement liés à l'extraction du minerai, les traumatismes par Accident de la Voies Publique (AVP) et par Coups et Blessures Volontaires (CBV) sont fréquents sur le site et dans le département. Cela est en partie dû au fort taux de consommation d'amphétamines par certains orpailleurs. La fréquentation du département par les orpailleurs augmente les AVP, mettant en danger les habitants du département. En effet, la prise d'amphétamine, d'alcools frelatés et de bien d'autres excitants sont, selon un agent du centre médical de Kampti, la principale cause des accidents répétés dans le département. Selon la gendarmerie de Kampti, en 2009, il y a eu dans le département 4 cas d'accidents de la voie publique et tous étaient des orpailleurs. Pendant le trimestre de juillet à septembre 2009, la police de Kampti a enregistré 4 cas d'accidents de la voie publique. Dans ces cas recensés par la police du département, au moins un orpailleur était impliqué. Quant aux coups et blessures volontaires, la gendarmerie a enregistré en 2009, 29 cas dont 7 cas d'orpailleurs. La police quant à elle a enregistré 4 cas de CBV de juillet à septembre. Les 3 cas étaient des orpailleurs. Les CBV et les AVP sont en baisse par rapport aux années 2005 et 2006. En effet, à l'ouverture du site de Fofora en 2005 et 2006, la révolte des autochtones occasionnait des affrontements avec les orpailleurs. En 2007 par contre, avec la baisse des gains par la diminution des rendements des puits d'orpaillage et de la présence des forces de l'ordre sur quelques sites du département à l'image de Fofora, les AVP et les CBV ne cessent de baisser.
Dans le registre de santé du CM/Kampti, les traumatismes ont différentes causes selon que l'on soit sur un site d'or ou pas. Plus de 65% des souffrants d'un traumatisme sont des adultes hommes, 21% sont des adultes femmes, et seulement 14% ont moins de 14 ans (figure n°6).
Les causes des traumatismes de 98% des patients ayant pour origine un site d'or sont des blessures par pioche, pierres, matériels de travail, CBV ou par AVP. Ces blessés sont généralement des hommes de plus de 14 ans que l'on rencontre sur les sites dans les différentes étapes de transformation du minerai aurifère. Ces blessures sont perçues par les orpailleurs comme des accidents de travail sans importance. Par contre, dans les autres localités du
département, les victimes de traumatisme sont surtout des enfants ou des personnes âgées qui ont été blessées par des cornes de boeuf, des accidents de vélo, la daba ou par une chute d'un arbre, etc.
Figure n° 6: cas de Figure n° 7: nombre de traumatisme par an
traumatisme selon l'âge dans le département de Kampti

Source : CM/Kampti
Le nombre annuel de patients traumatiques a varié en fonction de l'âge depuis 2005 (figure n°7). A partir de la ruée de 2005, il y a une augmentation du nombre de patients hommes de plus de 14 ans jusqu'en 2006, puis une faible baisse en 2007. La diminution du nombre de patients dévient considérable en 2008 avant un léger rehaussement en 2009. En effet, 2006 correspond à la période d'intense activité où les puits des sites du département, surtout Fofora étaient peu profond et très productifs. L'intensité des travaux entraîne des blessures, d'où l'importance chiffrée du nombre de patients en 2006. En 2007 la baisse s'explique par une diminution des travaux. Les profondeurs inaccessibles et la découverte d'autres sites d'or dans les départements voisins, ont ralenti les travaux sur les sites du département de Kampti. Il s'en suit alors une baisse importante du nombre de patients traumatiques en 2008. Quant à 2009, une augmentation se fait sentir sur la figure. Cette augmentation résulte du déguerpissement des orpailleurs de certains sites d'or comme celui de Konkéra et des sites des autres départements de la province et du Ghana.
Ces traumatismes pour la plupart ne sont traités qu'en cas d'infection. Cela engendre un nombre élevé de malades de plaies infectées et un ralentissement des travaux par les malades.
Les infections respiratoires aiguës sont majoritairement dues à des virus. On distingue les infections respiratoires basses et les infections respiratoires hautes dont la plus dangereuse est la pneumonie. Divers facteurs ainsi que les comportements à risque favorisent la propagation de ces infections. La poussière du minerai, la fumée venant des moulins, les gaz émanant des produits chimiques (mercure, acides sulfuriques et cyanhydriques), le froid, les vents frais et secs accroissent le développement des IRA. Parmi les 131 enquêtés, 46 personnes soit 35,1 % souffrent régulièrement d'IRA. De ce pourcentage, 43,5 % sont des creuseurs, 39,1 % des transformateurs mécaniques, 13,0 % des laveurs et 4,3 % des enquêtés hors de leurs lieux de travail (tableau n°14 annexe). Plus de 82,6 % sont des creuseurs et des transformateurs mécaniques. Cela est dû à leur exposition prolongée à la poussière et au froid par rapport aux autres acteurs. Les moyens de soins sur le site pour tous les orpailleurs sont les médicaments prohibés et la pharmacopée. Ils n'ont recours à un centre de santé qu'en cas de complication et de maladies des enfants. Sur les sites aussi bien que dans le département, les enfants de moins de 14 ans sont les plus exposés aux maladies respiratoires (figure n°8).
Figure n° 8: IRA en fonction de l'âge et du sexe

Source : CM/Kampti
Selon le registre de santé, les 50% des patients d'infections respiratoires sont des enfants de moins de 14 ans, 31% sont des hommes de plus de 14 ans et 19% sont des femmes. L'importance de l'effectif d'enfants malades est due à la fragilité des enfants et à leur fréquentation des centres de santé par le biais des parents.
Le fonçage et la transformation mécanique demandent beaucoup de forces physiques et un échange important d'air respiratoire. Cet air est constitué de matières en suspension telles que la poussière, la fumée, la vapeur de produits chimiques. Le dépôt de la poussière du minerai dans les voies respiratoires favorise le développement de la silicose chez les transformateurs mécaniques et les creuseurs. Durant toute l'année, les malades d'infections respiratoires sont fréquents. Tous les habitants du site souffrent fréquemment des IRA. En cas de tuberculose, certains patients refusent le suivi et quittent le site d'or pour leur village d'origine. Cela favorise une propagation des maladies infectieuses sur l'ensemble du territoire.
Le cyanure agit très rapidement sur le corps des manipulateurs. La plupart de ceux qui font la cyanuration souffrent de brûlures sur le corps surtout sur les membres et le visage. L'inspiration du gaz issu de la réaction cyanure-acide nitrique, entraîne des toux chroniques pour les travailleurs, les habitants du site et des villages voisins. Les maux fréquents chez ces derniers sont les dermatoses (brulures) et les maladies respiratoires. Outre ces maladies que rencontrent les travailleurs sont exposés à la mort en cas d'ingestion du cyanure. En plus beaucoup d'animaux meurent peu de temps après la consommation de ces produits chimiques.
Les métaux lourds se retrouvent dans les eaux de surface, les eaux souterraines, les récoltes, les poussières et la boue des puits. La consommation des métaux lourds à travers l'eau et les récoltes, l'exposition à la poussière peuvent entraîner des dépassements des doses maximales admissibles. Parmi les métaux lourds tels que le cadmium, le mercure, l'arsenic, le cuivre, le chrome et le nickel, c'est le cadmium qui présente le plus de risques, car les doses ingérées sont souvent proche des doses maximales journalières. En effet, le cadmium conduit à des maladies d'obstruction des poumons, des maladies rénales et des os fragiles.
Le mercure, produit chimique le plus utilisé par les orpailleurs, a des conséquences désastreuses sur les utilisateurs. En effet, à long terme, une exposition au mercure à des effets néfastes sur le système nerveux. Il entraîne des problèmes de coordination musculaire, de mémoire, des tremblements des membres et du corps, des délires et des hallucinations. Plus de deux cas de folies auraient déjà été observés chez les raffineurs du site. Ces victimes de maladies dégénératives sont ramenées dans leur village natal pour les soins.
La fatigue et les maux de tête sont aussi recensés au sein des orpailleurs. Cela est lié à l'endurance de leur activité et à l'inhalation de la poussière et des produits chimiques.
Le manque d'infrastructures d'aisance, d'eau potables, la nature des habitats et la consommation d'amphétamines concourent à l'apparition et à la propagation de certaines maladies liées à l'eau et des maladies comportementales.
L'eau est un élément vital, mais peut aussi être à l'origine de plusieurs types de maladies. On distingue les maladies digestives dues à la consommation d'eau souillée et le paludisme dû à la stagnation de l'eau.
Il s'agit de toutes maladies pouvant entraîner des troubles de l'appareil digestif et engendrant une évacuation anormale des selles. Elles sont causées par des bactéries, des virus ou des parasites qui vivent le plus souvent dans l'eau. On distingue les diarrhées non sanglantes, les diarrhées sanglantes, les parasitoses, les gastrites et les ulcères.
Le registre de santé révèle que les affections digestives les plus fréquentes sont respectivement les parasitoses, les diarrhées non sanglantes, les gastrites, les ulcères et les diarrhées sanglantes qui touchent aussi bien les orpailleurs que les non orpailleurs.
Ces maladies sont observées chez les différents acteurs du site. Sur les 131 enquêtés, 10 personnes soit 7,6 % souffrent régulièrement de problèmes digestives. Parmi les 10 personnes, 2 soit 20 % sont des ouvriers de puits, 10 % des transformateurs mécaniques, 40 % des laveurs de minerai et 30 % sont des personnes enquêtées hors de leur lieu de travail. En effet, ces maladies occupent une seconde place par rapport aux maladies traumatiques et les infections respiratoires. Ils sont exposés aux maladies digestives à cause du manque d'hygiène. Durant les travaux, les eaux malsaines des puits sont consommées et utilisées pour la cuisine par les creuseurs et les laveurs de stérile. Dans le campement, les eaux de puits infectées par les coliformes totaux, les coliformes termotolérants, les Escherichia coli, les streptocoques fécaux etc. (Tableau n°11 en annexe) sont aussi consommées. Aucun acteur du site n'est épargné par ces maladies. Dans une moindre mesure, les raffineurs qui consomment l'eau minérale sont les moins exposés. L'eau souillée apparaît ainsi comme un vecteur de transmission des maladies.
L'eau stagnante insalubre est propice au développement de vecteurs du paludisme. En effet, le paludisme est une maladie parasitaire, la plus fréquente et la plus mortelle dans le monde. L'agent causal est le plasmodium, un parasite unicellulaire. C'est une maladie vectorielle dont le vecteur est un moustique, l'anophèle. L'agent pathogène accomplit une partie de son évolution dans l'anophèle et une partie dans le corps humain. L'anophèle femelle est un réservoir indispensable à la transmission et à la propagation du paludisme. Elle à deux cycles de vie. Une phase aquatique de 7 jours à 5 semaines selon les espèces, et une phase aérienne d'environ une semaine chez le mal, d'une à deux semaines pour la femelle. La majeure partie de la vie de l'anophèle se passe donc en milieu aquatique. La présence de retenues d'eau insalubre favorise sa prolifération. La population du site participe à leur prolifération à travers le dépôt de déchets ménagers, la stagnation des eaux de toilettes de fortune et celle des eaux de puits d'orpaillage abandonnés. L'ensemble des problèmes sanitaires rencontrés sur le site fragilise les orpailleurs et les expose au paludisme. Ce dernier est le premier motif de consultation des orpailleurs dans le Centre Médical de Kampti. Sur l'ensemble des enquêtés, 18,3% soit 24 individus souffrent fréquemment de paludisme. Les individus enquêtés hors de leurs lieux de travail représentent 54,2 % (13 personnes) des 18,3%, les laveurs 25% (6 personnes), les creuseurs 16,7 % (4 personnes) et 4,2% (1 personnes) de transformateurs mécaniques (tableau n°14 en annexe). L'usage d'une moustiquaire n'est pas un souci pour les orpailleurs. Les insecticides pouvant provoquer des incendies sont utilisés en lieu et place des moustiquaires.
Ces maladies résultent des différents comportements qu'ont les orpailleurs. Elles sont généralement favorisées par la consommation des amphétamines, des alcools frelatés et de la drogue. Il s'agit des Infections sexuellement transmissibles (IST) et le SIDA.
Les Infections Sexuellement Transmissibles (IST) sont des maladies qui se transmettent principalement par voie sexuelle. Elles se transmettent aussi de la mère à l'enfant lors de la grossesse ou de l'accouchement et par voie sanguine. La voie sexuelle est la plus courante sur le site. Dans le département ainsi que sur les sites d'orpaillage, les femmes de plus de 14 ans
sont les plus touchées. Les IST les plus fréquentes sont la gonococcie et le chancre mou. La présence d'orpailleurs infectés se repercutent su le nombre de patients du CM (figure n°9).
Figure n° 9 : évolution des cas d'IST dépuis 2005 selon l'âge et le sexe

Source : CM/Kampti
Les effectifs les plus élevés sont enregistrés en 2006 et en 2007 pour les deux sexes. Ces années correspondent aux années où le site de Fofora fonctionnait pleinement. En effet, avec le début de l'orpaillage en 2005, le désorde sexuel des orpailleurs sous l'effet de la drogue a facilité la propagation des IST. De 2005 à 2009, l'effectif des femmes soufrant d'IST était plus de 4 fois supérieur à celui des hommes de la même tranche d'âge, soit respectivement 1878 et 456 infectés (figure n°10).
75
Figure n° 10 : effectif des malades d'IST
selon le genre de 2005 à 2009

1857
moins de 14 ans Adultes masculins Adultes féminins
456
2000
1800
effectifs des patients d'IST
1600
1400
1200
1000
800
600
400
200
0
40
Source : CM/Kampti
Le multipartenariat des hommes explique le taux élévé de femmes infectées par rapport aux hommes. En effet, les hommes du site ont plus d'une femme et plusieures amantes. La transmission de la mère à l'enfant est à l'origine de la contamination des moins de 14 ans. Cela atteste de l'ampleur du risque d'infection des femmes et des enfants. Les IST facilitent la transmissin du VIH/SIDA. Elles sont donc favorables à la transmission du VIH/SIDA.
La prostitution est un fait réèl sur le site de fofora. Elle favorise la transmission des IST qui facilitent la transmission du VIH/SIDA. La transmission du VIH/SIDA est conditionnée par la connaissance des moyens de transmission et de protection. Selon les prostituées étrangères (nigériannes), les précautions sont prises pour éviter le SIDA et les autres infections. Elles exigent la protection absolue à leurs clients. En plus de la prostitution, un autre type qui ne dit pas son nom y existe. Il s'agit du multipartenariat et du changement fréquent de partenaire. Les femmes les plus exposées sont les détentrices de hangar de traitement et les jeunes filles qui y sont employées. Pour avoir des clients, ces dernières sont obligées de devenir les maîtresses des orpailleurs. Un hangar sans jeunes filles est voué à la fermeture. Avec le temps et les multiples cadeaux de leurs amants, la protection n'est plus exigée. Un orpailleur peut être à l'origine de l'infection de plusieurs filles et vice versa. Dans la ville de Kampti, il
peut arriver que malgré la connaissance de la séropositivité d'un homme, une fille bien portante l'ait comme partenaire à cause de ses multiples cadeaux et de son apparence sainne.
De 2007 à 2009, sur 123 femmes dépistées dans le site de Fofora, 15 sont infectées, soit 11,4 % de séropositives chez les femmes dépistées et 5 cas indéterminés. Sur 91 hommes dépistés, 6 cas sont séropositifs soit 6,4 % des hommes dépistés et 2 cas indéterminés. Pour 100% (21 cas) de séropositif à Fofora, 15 individus soit 71,4 % sont des femmes et 29,6 % des hommes (tableau n°6).
Tableau n° 6 : résultats des campagnes de dépistage de 2007 à 2009 sur le site de Fofora
| 
 Lieu  | 
 Tranche  | 
 Nombre de  | 
 Résultats  | 
 Résultats  | 
||||
| 
 Fofora de  | 
 M  | 
 F  | 
 M  | 
 F  | 
 M  | 
 F  | 
||
| 
 De 18 ans  | 
 00  | 
 04  | 
 00  | 
 00  | 
 00  | 
 00  | 
 04  | 
|
| 
 18 à 49 ans  | 
 91  | 
 123  | 
 05  | 
 14  | 
 02  | 
 03  | 
 314  | 
|
| 
 50 ans et  | 
 03  | 
 03  | 
 01  | 
 01  | 
 01  | 
 02  | 
 6  | 
|
Source : CM/Kampti
La tranche d'âge la plus infectée est celle de 18 à 49 ans. C'est la tranche la plus active sur le site. Le SIDA n'est pas craint pas les orpailleurs et certains n'y croient toujours pas. Cela facilite la propagation de cette pandémie.
Contre le VIH/SIDA, le personnel du Centre Médical et des particuliers procèdent à des sensibilisations et à des dépistages volontaires. La PROMACO qui intervient sur le site depuis 2005, sensibilise les orpailleurs sur les modes de transmission du VIH/SIDA, ses conséquences et ses modes de protection. Elle se charge aussi de la distribution des condoms. En plus de la PROMACO, d'autres structures organisent des sensibilisations audio-visuelles dans le même sens.
En plus des conséquences sanitaires, l'orpaillage a aussi des conséquences socioéconomiques et environnementales.
On distingue les conséquences économiques et sociales.
L'orpaillage est une activité rémunératrice qui favorise une importante entrée de devise. Il est plus bénéfique pour les orpailleurs que pour les autochtones, comme il l'est aussi bien pour les villages d'origine des orpailleurs que pour les villages d'accueil. Cette activité a permit aux orpailleurs de se prendre en charge ainsi que leurs familles. A partir de l'orpaillage, certains ont pu développer d'autres activités comme le commerce et l'élevage dans leur village d'origine. Parmi les orpailleurs, les propriétaires de puits, de hangars, les mouliniers et les raffineurs font plus de bénéfice dans l'orpaillage. Ceux qui creusent uniquement exécutent la partie la plus dure et la plus incertaine du travail et ont souvent le salaire le plus bas de la chaîne. Les raffineurs et les patrons qui financent le travail des creuseurs sont les premiers bénéficiaires. Les « creuseurs » sont obligés de vendre leur or à ces derniers qui fixent le prix d'achat en dessous du cours mondial. Néanmoins, certains arrivent à faire de grandes découvertes et à avoir des gains importants. Ces derniers deviennent des patrons à leurs tours et/ou des acheteurs d'or. En fonction de la richesse du minerai lavé sous un hangar, les femmes font de bonnes affaires avec la vente des rejets. Tous ces gains sont investis dans les villages natals des orpailleurs.
Dans les villages abritant les sites d'or, l'entrée de devise est très faible. En effet, les montants fixés par les autorités communales de Kampti ne sont jamais atteint à cause du caractère informel de l'activité. Durant 2009, l'orpaillage a contribué pour environ 1 000 000 CFA au budget communal de Kampti sur 4 000 000 CFA prévu par la mairie. L'orpaillage n'a par favorisé la construction d'infrastructure ni une amélioration des conditions de vie dans le département. Au contraire, la vie y est devenue plus chère par rapport aux autres localités où il n'y a pas d'orpaillage. Il profite ainsi plus aux villages d'origine des orpailleurs qu'aux villages abritant les sites.
Les sites d'or sont des milieux dangereux où la moralité fait défaut. La présence des orpailleurs a de l'influence, surtout négative sur les populations d'accueil. En plus des aventuriers, on y rencontre des anciens prisonniers et des proxénètes. Ces groupes sociaux, immoraux pour la plupart, concourent à la dépravation des moeurs.
Selon les témoignages, l'existence des sites d'orpaillage dans le département a favorisé la déscolarisation des écoliers et des lycéens qui préfèrent concasser le minerai contre de l'argent. Cela est d'autant plus vrai que l'on rencontre à Fofora des enfants de moins de 15 ans qui ont abandonné l'école pour le concassage. La saleté attirant l'or selon les orpailleurs, certains ont des rapports intimes avec les filles dans les puits d'orpaillage contre d'importantes sommes d'argent. Le sang menstruel est acheté à des fins mystiques pour attirer l'or.
L'existence de l'orpaillage a causé la discorde dans beaucoup de familles, car les femmes décident de quitter leurs enfants et leur mari pour s'aventurer dans les sites. Il a également entraîné la discorde entre les enfants des propriétaires terriens qui se disputent les limites des champs où les puits d'or sont à cheval sur deux champs. A cause de l'orpaillage, les espaces rituels ne sont plus respectés. Cela engendre des conflits entre les orpailleurs et les autochtones et la perte des valeurs traditionnelles et morales dans le département.
L'impact de l'orpaillage sur l'environnement s'observe sous deux volets. Il s'agit de la pollution et la déforestation.
La pollution se répercute sur les sols, les eaux et l'environnement. Les minerais traités sont pollués par les détergents, les hydrocarbures ainsi que le mercure, le cyanure et les acides utilisés lors des différents traitements. Les sols analysés révèlent une pollution du sol en chrome et en cadmium. Ces métaux ont pour origine la roche mère. Ces échantillons contiennent aussi du mercure et du cyanure issus des traitements chimiques de l'or. Ces métaux lourds contenus dans les minerais polluent et rendent le sol inapte à l'agriculture.
En plus de l'usage des détergents, du cyanure, des acides sulfuriques et nitriques, la mauvaise gestion des hydrocarbures contribuent à la pollution des sols. L'utilisation non contrôlée des produits chimiques entraîne la pollution de l'air par évaporation, des eaux de surfaces par ruissellement et des eaux souterraines par infiltration. Cette contamination des
eaux se répercute sur les végétaux par l'absorption des polluants par les plantes. De ce fait, la faune est contaminée par la consommation des végétaux infectés. La pollution de la nature a pour origine principale l'orpaillage à travers l'usage des produits chimiques et du retournement du sol. Les eaux évacuées après traitement ne répondent pas aux normes d'évacuation des eaux dans les cours d'eau. Les analyses d'eau de traitement après cyanuration CYN2 (tableau 4) révèlent une forte pollution en nitrates, nitrites, sodium, en cyanure totaux, en cuivre, en nickel. Ces différentes valeurs sont respectivement supérieures aux normes d'évacuation des eaux dans les cours d'eau. Les eaux de rivière ER1, ER2, l'eau de l'amalgamation or-mercure (E1) et l'eau de cyanuration CYN2 contiennent toutes une concentration excessive en mercure (tableau n°5). La présence du mercure dans les cours d'eau s'explique en partie par sa présence naturelle dans les roches, mais surtout par l'usage généralisé du produit dans les sites artisanaux du département. Les deux cours d'eau reçoivent l'eau de ruissellement du site de Fofora. Ce site et les autres du département sont à l'origine de la pollution chimique des rivières.
Elle est caractérisée par des poches de clairière définies par des lignes de puits d'orpaillage. Certains arbres sont déracinés de suite des travaux (photo n° 20). Autour du campement, on observe des arbres dépourvus de leurs branches. Il s'agit essentiellement du néré et du karité. Ces plantes restent ainsi durant un long temps infructueux. Après le passage des orpailleurs un environnement artificiel et inculte se crée. En effet, la concentration du minerai ou des haldes sépare les éléments grossiers des éléments fins. Les rejets fins sont compacts et imperméables à l'eau donc inaptes à l'agriculture tandis que les éléments grossiers ne retiennent pas l'eau et ne permettent pas le développement des végétaux (photo n° 21).
Photo n° 20 : karité déraciné par Photo n° 21: rejets de lavage des
l'orpaillage haldes incultes

Cliché : SAWADOGO Edith décembre 2009
La déforestation évolue avec la découverte de nouvelles lignes d'orpaillage. De même, à travers la coupe du bois pour la construction des habitats, la cuisine, l'agriculture et le soutènement, le site de Fofora favorise non seulement la déforestation dans les villages voisins mais aussi dans tout le département. Seule la cyanuration est considérée comme dangereuse pour l'environnement et la santé par les orpailleurs. Par conséquent, aucune action de préservation et de réhabilitation de l'environnement n'est entreprise. En plus, l'ignorance de certains autochtones traduit une certaine tolérance des actions sur la coupe du bois et l'usage des produits chimiques. Selon le conseiller du village de Gbelféléla, le retournement des sols et la cyanuration fertilisent le sol. Seul le coté économique de l'activité est perçu. Néanmoins, il reconnaît leur danger pour la santé humaine et faunique.
L'orpaillage est une activité qui prend de l'ampleur dans le département de Kampti. La découverte d'un site d'orpaillage dans une localité engendre l'abandon de l'école par la majorité des élèves, une dépravation des moeurs, des divorces, un taux d'infection à VIH élevé. L'état sanitaire des orpailleurs et des populations se détériore à cause de la pollution progressive de l'environnement. Cette détérioration progressive compromet le développement socio-économique durable du département. De nouveaux sites sont fréquemment découverts et aussitôt abandonnés quand les gains sont faibles. Ces sites, du fait du retournement du sol et de l'usage des produits chimiques, restent durant des années inaptes à l'agriculture. Un usage des bio-accumulateurs comme le mercure et les métaux lourds polluent l'environnement à court, moyen et long terme. A la longue, la pollution de l'environnement peut favoriser l'apparition de maladies liées aux bio-accumulateurs comme le saturnisme. Après l'orpaillage, une grande partie du site de Fofora sera inapte à toute activité agricole si aucune action de désinfection n'est entreprise. Les populations autochtones seront sans doute exposées à la consommation d'eaux souillées par les polluants fécaux, les métaux lourds et les produits chimiques. L'après orpaillage sur les différents sites pourrait être une catastrophe pour les autochtones si aucune précaution n'est prise. Pour cela, il est urgent de trouver des solutions appropriées.
En effet, des mesures urgentes sont à envisager afin de préserver l'avenir du site de Fofora et du département. Toute amélioration des conditions sanitaires et environnementales est conditionnée par une sensibilisation des orpailleurs et des habitants des villages voisins ainsi
que du chef-lieu de département de Kampti surtout. Une simple sensibilisation des orpailleurs sans les autochtones serait vaine du fait de l'interaction qui existe entre eux.
Pour réduire les problèmes de santé sur le site, une prise de décision juridique de la part des autorités étatiques serait bénéfique. L'octroi d'un permis d'exploitation artisanale devrait être conditionné par la réalisation d'une étude d'impact environnemental et social. Une décentralisation du contrôle des sites d'orpaillage vers les départements par la mise en place d'un comité de suivi du respect des normes sur les sites d'orpaillage minimiserait les conséquences de l'orpaillage.
Le respect des normes de fonçage de 1,5 m entre deux puits consécutifs et une restauration des puits après fonçage et lavage du stérile devraient être exigé. Cela favoriserait la baisse des risques d'accidents par effondrement puis la pollution des eaux de surface par les métaux lourds et les produits chimiques. La restauration des puits empêchera aussi la stagnation des eaux servant de nids de vecteurs pathologiques. Après la fermeture, les puits doivent être recouverts de terre arable puis d'un éventuel reboisement des zones dénudées. Sur cette lancée les orpailleurs doivent s'organiser à faire des campagnes de reboisement annuelle durant les mois de fermeture du site d'or. Pour ce reboisement, il serait souhaitable d'utiliser des espèces dépolluantes, c'est-à-dire des plantes consommatrices de métaux lourds et d'autres produits chimiques.
Il faudrait récupérer les branches les plus résistantes ayant servi au soutènement des puits abandonnés ne serait-ce qu'au bord pour les utiliser dans les nouveaux puits, et recycler celles qui ne servent plus au soutènement pour des fins de bois de chauffe.
Il est nécessaire d'interdire l'usage de la dynamite afin de réduire la fragilisation du substratum et donc des éboulements. De même l'usage de la motopompe pour l'exhaure doit être fait avec plus de précaution en vu de diminuer la pollution directe des nappes par les hydrocarbures. Un temps minimum de 20 mn doit passer avant l'entrée des ouvriers dans les puits après l'exhaure ou le dynamitage afin d'éviter d'éventuelles asphyxies.
Le traitement au cyanure doit être purement et simplement interdit sur le site de Fofora. Depuis juin 2010, le cyanure est interdit sur le site. Ce qui est une belle initiative. Afin de parfaire cela, les rejets de minerai traité chimiquement doivent être neutralisés. Cette neutralisation consiste à arroser le tas avec une solution basique pendant 24h et le rejeter au bout de 4 à 6 mois. Le cyanure résiduel peut être éliminé par de l'hypochlorite de calcium avant tout rejet dans la nature.
Il faudrait veiller au respect de la parcellisation du site d'habitation et, à travers la police économique, à son respect rigoureux. Cela doit contribuer à délimiter les zones de traitement,
de logement, de restauration et de commerce. Un respect du réaménagement environnemental aura sans doute des conséquences positives sur la santé des orpailleurs et des populations des villages voisins.
Malgré la fermeture du site d'extraction pendant les mois de juillet, août et septembre, les efforts de soutènement des puits et galeries, les orpailleurs restent victimes d'éboulement. Une meilleure organisation des activités pendant cette période pourrait éviter certains dégâts. Cette organisation va consister en une surveillance et une alerte générale en cas de pluie ou de danger externe.
Sur le plan hygiénique, il faudrait conscientiser les orpailleurs sur l'importance de l'hygiène individuelle et collective. Ils devraient faire bouillir l'eau des puits avant toute consommation directe. Ce comportement contribuera à la baisse de l'infection bactérienne et parasitaire liée à l'eau. Les responsables du site devraient procéder à un traitement des eaux de puits pour éliminer certains métaux lourds.
Les creuseurs devraient emporter avec eux, sur les lieux de l'extraction, le matériel nécessaire à la vaisselle. Chaque individu devrait veiller à avoir une bonne hygiène corporelle. Cinq ans après l'organisation du site de Fofora, une organisation structurelle pertinente permettra une circulation plus aisée. La construction des habitats à au moins 2 mètres d'intervalle permettra d'éviter les incendies d'ampleur. Cette réorganisation doit tenir compte d'un dépotoir unique des ordures en aval du site. Une construction des logements et des toilettes en banco amélioré contribuerait à minimiser les incendies et la contamination des eaux souterraines. La construction des toilettes devrait se faire en aval du site et loin des puits alimentaires. Il faudrait creuser des puits et les couvrir afin d'éviter leur contamination par les eaux de ruissellement et le vent.
Pour l'usage du mercure, il faudrait faire comprendre ses méfaits et ses modes d'absorption dans le corps humain. Par la sensibilisation, on devrait amener les orpailleurs à éviter l'amalgamation par une personne ayant des blessures sur les mains. Cela pourrait amoindrir l'absorption cutanée du mercure à travers la main. Une amalgamation par frottement avec des instruments plus adaptés pourrait annuler cette absorption. Une proposition d'utilisation du « retort » à déjà été faite par M. ZONOU S.E en 2005 sur le site de MaménaFofora sans effet. Jusqu'à présent cet instrument reste inconnu par les raffineurs. Pour cela, il faudrait sensibiliser les acheteurs et insister sur les conséquences sanitaires et environnementales du mercure puis sur les bienfaits économiques et sanitaires du « retort ». Le « retort » est un instrument qui sert à brûler l'amalgame or-mercure dans un circuit fermé. Le gaz de mercure ne s'échappe pas dans la nature donc n'est pas absorbé par les raffineurs et
n'est pas emporté par l'air. Le mercure condensé dans est réutilisé pour d'autres amalgamations. Les entrées et les sorties de mercure doivent être contrôlées par un comité de gestion. Son stockage et sa vente devraient être canalisés.
Pour un meilleur suivi des maladies sur les sites d'orpaillage, il faudrait renforcer les capacités du Centre Médical (CM/Kampti) en moyens financier et matériel nécessaire au suivi et à la prise en charge des patients. Une notation du nom du site d'origine des patients orpailleurs permettra de suivre finement l'évolution des maladies sur les sites afin de prendre des décisions appropriées pour chaque site. Il faudrait faire cas de l'origine précis des orpailleurs dans le registre mensuel. Afin de faciliter l'accès à la médication, la mise en place d'une pharmacie ambulante par le CM/Kampti contribuerait à la baisse de l'automédication.
Dans le cadre de la lutte contre les IST/SIDA, des sensibilisations sont déjà faites sur le site d'or de Fofora par la PROMACO et d'autres structures oeuvrant dans ce sens. Une extension dans les villages voisins et dans le chef-lieu Kampti, permettra de toucher plus de personnes. Dans cette même logique, il serait nécessaire d'instaurer dans les écoles et le lycée de Kampti, un programme sur les inconvénients de l'orpaillage sur la santé et sur l'avenir du milieu physique et humain.
L'orpaillage est une activité qui, par ses techniques d'extraction expose les orpailleurs et les populations environnantes à des risques induisant des maladies. Les analyses des éléments du milieu physique (eau et sol), mettent en exergue une contamination importante des eaux et des sols à travers l'usage des produits chimiques et le retournement du sol. Les conditions de vie sur le site favorisent la persistance de certaines maladies causées directement par l'orpaillage (IRA). Le manque d'infrastructures d'aisance et d'hygiène sur le site concourent à la pollution des eaux de boisson, d'où une exposition à des maladies digestives. Selon l'étape de l'exploitation du minerai, différentes pathologies sont recensées. Certaines maladies sont graves et la plupart des soins se poursuivent dans les villages d'origine du malade. Ainsi, du site d'orpaillage sont transmises des maladies comme les IST/VIH/SIDA, les maladies contagieuses, la tuberculose, les infections respiratoires aiguës, etc. L'impact des produits chimiques sur la santé et l'environnement est ignoré par la plupart des orpailleurs et des autochtones. Afin de lutter contre l'usage des produits chimiques sur le site, des mesures plus sévères doivent être prises. Une interdiction de l'usage des produits chimiques, une neutralisation des rejets après traitement ainsi qu'un contrôle plus rigoureux par la police économique permettront d'atténuer la pollution chimique. Aussi, un renforcement des capacités du Centre Médical augmenterait-il ses interventions sur les sites d'orpaillage du département.
L'objectif principal de cette étude de l'« impact sanitaire de l'exploitation artisanale de l'or sur le site de Fofora » était de déterminer les facteurs qui ont engendré l'apparition et la persistance des pathologies dans le site d'orpaillage de Fofora. Pour atteindre cet objectif principal, la méthodologie adoptée a consisté en la réalisation d'enquêtes par questionnaire et par guides d'entretien ainsi qu'à des observations directes sur le site. Des échantillons d'eau et de sol ont été prélevés et analysés, afin de déterminer le degré de pollution des sols et des eaux par les produits chimiques ainsi que les déchets ménagers.
Les maladies rencontrées sont diverses. En plus des infections respiratoires aiguës et des blessures traumatiques, les asphyxies souvent mortelles, les maladies digestives, le paludisme, les IST et le VIH/SIDA sont fréquentes dans le site de Fofora. Ces maladies touchent aussi bien les orpailleurs que les populations environnantes. Le paludisme, les Infections Respiratoires Aiguës et les maladies digestives n'épargnent aucune couche de la population. Cependant les blessures traumatiques et les asphyxies sont surtout rencontrées chez les « creuseurs » de puits de mine. L'absorption cutanée et nasale du mercure est observée respectivement chez les laveurs et les raffineurs. Ainsi, la première hypothèse selon laquelle les maladies spécifiques au site de Fofora sont les Infections Respiratoires Aiguës et les blessures traumatiques se trouve partiellement infirmée car ce ne sont pas les seules maladies importantes sur le site.
Ces maux sont le plus souvent causés par les techniques d'extraction qui restent archaïques. Tout d'abord l'usage manuel des outils entraîne des accidents qui sont la cause de blessures traumatiques. Ensuite l'exhaure et le dynamitage polluent l'eau des nappes par le dégagement des huiles et de gaz toxiques lors de l'exécution des travaux. Enfin le manque de protection contre la poussière et les vapeurs des produits chimiques pendant le fonçage et le traitement favorise la propagation des maladies respiratoires d'une personne infectée à une autre saine. L'homme tirant ses aliments du milieu physique pollué, s'infecte par la consommation des denrées alimentaires et de l'eau contaminées. La seconde hypothèse selon laquelle les techniques d'extraction de l'or sont à l'origine de l'apparition des maladies est confirmée. En effet, ces techniques créent les conditions favorables à l'apparition de ces maladies.
Outre les techniques d'extraction qui favorisent l'apparition des maladies, les comportements des orpailleurs contribuent à faire persister certaines. Les maladies engendrées par la poussière, les produits chimiques et les métaux lourds dégagés lors du traitement du
minerai persistent à cause du mode de vie des orpailleurs. En effet, aucune protection n'est adoptée contre la poussière, les eaux de boisson ne sont pas traitées avant la consommation et la nature de l'habitat n'est pas améliorée pour éviter les incendies. Les amphétamines, les alcools frelatés et la drogue consommées par les orpailleurs pour une meilleure exécution des travaux, entrainent des comportements immoraux et les exposent à des infections et au VIH/SIDA. Ces comportements sont des risques car ils favorisent l'apparition et la persistance des maladies sur le site. Cela confirme donc la troisième hypothèse selon laquelle les comportements sur le site sont essentiellement des comportements à risque. Les risques identifiés sont fonction de l'activité et du mode de vie. Dans l'extraction filonienne, les « creuseurs » se trouvent dans presque toutes les étapes de l'extraction sont exposés aux différents risques rencontrés dans l'activité et dans leur milieu de vie.
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ANNEXES | 
LES ANNEXES D'INFORMATION
Le questionnaire
· Questionnaire adressé aux exploitants
des puits aurifères
Date de l'enquête
Identification de l'enquêter
Ethnie
Nationalité
Situation matrimoniale
Fonction sur le site
1. Quel type de minerai exploitez-vous ?
Filonien Alluvionnaire Éluvionnaire
2. Quels sont les outils utilisés ?
Marteau pioches pelle autres
3. Quels sont les étapes de l'exploitation ?
4. Quels sont vos moyens de protection au travail ?
Masque Casque Autres
5. Quelle est la profondeur minimum et maximum des puits d'orpaillage ? Minimum : 10m 20m 30m 40m
Maximum : 50m 70m 90m 100m
6. Quels sont vos moyens d'éclairage dans les puits et galeries ?
Torches à piles torches électriques
7. Où sont jetées les piles des torches usées ?
8. Pensez-vous que votre travail peut vous rendre malade ?
Oui non
Si oui comment ?
Si non pourquoi ?
9. De quoi souffrez-vous fréquemment ?
Toux diarrhée paludisme
10. Vous faites-vous souvent consulter dans un centre de santé ? Si oui dans quel centre ?
Si non comment vous soyez-vous en cas de maladie ?
11. Avez-vous souvent recours aux médicaments de la rue ?
Oui non
Si oui quels médicaments prenez- vous le plus souvent ?
Blé-blé Paracétamol cocaïne autres
12. Pensez-vous que ces produits ont des conséquences pour votre santé ?
Oui non
Si oui comment ?
13. Quelles sont les nuisances sur le site
-bruit - odeurs - poussière
14. Y a-t-il des enfants qui travaillent dans les puits ?
Oui Non si oui quelle tranche d'âge ?
Moins de 10 ans 11 à 15 ans 16 à 20 ans
15. Où vous restaurez-vous sur le site ?
En famille au restaurent
16. Que pensez-vous de l'hygiène du restaurant et des repas ?
17. Que pensez-vous de l'hygiène générale du site ?
18.
Vos conditions de travail vous satisfont ? Oui non
Si non que proposez-vous pour sont amélioration ?
19. Comment trouvez-vous la sécurité sur le site et au travail ?
20. Etes-vous souvent confrontés à des problèmes d'éboulement ?
A quelle fréquence dans le mois ?
Une fois deux fois plus de trois fois
21. A quoi sont dus ces accidents ?
22. L'orpaillage est-il une activité rentable ?
23. Quelle activité faites-vous en plus de l'orpaillage ?
24. Abandonneriez-vous l'orpaillage si vous faites un gain important ? Pourquoi ?
· Questionnaire adressés aux concasseurs
et aux pileuses
Date de l'enquête Identification de l'enquêter
Nom
Prénom
Ethnie .
Nationalité
Situation matrimoniale
1. Quels sont les outils utilisés pour le pilage du minerai ?
Mortier machine à gasoil machine électrique
2. Quels sont les moyens de protestions ?
Gans casques masques
3. La poussière est-elle source de maladie ?
4. Quelles maladies peuvent-elle entrainer, selon vous ?
5. Habitez-vous sur le site ?
Oui non Dans quelles conditions ? Très bonne acceptable mois bonnes mauvaises
6.
Utilisez-vous une moustiquaire ?
7. Où vous restaurez-vous sur le site ?
Restaurant en famille
8. D'où provient votre eau de boisson ? Borne fontaine puits forage robinet
9.
Comment jugez-vous l'hygiène des plats et du restaurant ?
Assez bonne bonne acceptable mauvaise
10. Connaissez-vous des maladies liées à l'hygiène ?
Oui non
Si oui les quelles
11. Quels problèmes rencontrez-vous sur le site ?
Accident viole conflits vols à mains armées
Autres12.
Parmi vous y a-t-il des enfants ?
De quelle tranche d'âge : Moins de 10 ans 11 à 15 ans 16 à 20 ans13.
Consultez-vous souvent un agent de santé ?
Pour quelles raisons ?
Toux migraines diarrhée fatigue
14. Quelle est la cause de ces maladies ?
15. Que proposez-vous pour une amélioration ?
16. Vos conditions de travail vous satisfont ?
17. L'orpaillage a-t-il amélioré vos conditions de vie ?
18. Faites-vous autres activités en plus de l'orpaillage ?
· Questionnaire adressé aux laveuses et
traiteurs du minerai
Date de l'enquête
Identification de l'enquêter
Ethnie
Nationalité
Situation matrimoniale ....
Fonction sur le site ....
1. Quels sont les outils utilisés pour le lavage du minerai ?
2. Quels sont les moyens de protection ? Gans casques masques
3 Comment se fait le lavage du minerai aurifère ?
Utilisez-vous du mercure pour l'extraction de l'or du minerai ?
4. Les produits chimiques utilisés peuvent-ils avoir des conséquences sur votre santé et sur
l'environnement ?
Si oui Comment ?
5. Quelles sont les nuisances sur le site
Bruit odeurs poussière
6. Quels problèmes rencontrez-vous dans votre travail ?
Accident conflits
Vols autres
7. Habitez-vous sur le site ?
8. Ou vous restaurez-vous sur le site ?
Restaurant en famille
9. Comment jugez-vous l'hygiène des plats et du restaurant ?
10. D'où provient votre eau de boisson ?
Borne fontaine puits forage robinet
11. Y a t-ils des risques de contamination de votre eau de boisson par les produits
chimiques ?
12. Parmi vous y a-t-il des enfants ?
13. En quoi consiste leur travail ?
14. Vous faites-vous souvent consulter dans un centre de santé ?
Pour quelles raisons ?
15. Quelles sont les causes de ces maladies ?
16. Que suggérez-vous pour une meilleure santé sur le site ?
17. L'orpaillage est-il une activité rentable ?
18. Quelle activité faites-vous en plus de l'orpaillage ?
· Questionnaire adressé aux acheteurs du
comptoir
Date de l'enquête
Identification de l'enquêter
Ethnie
Nationalité
Situation matrimoniale
1. Depuis quand êtes-vous acheteur ?
2. En quoi consiste votre travail ?
3. Quels instruments utilisez-vous ?
4. Avez-vous des moyens de protection ?
5. Le mercure utilisé peut-il causer des dommages sur votre santé
6. Quelles maladies peut-il entraîner ?
7. En plus du mercure y a-t-il d'autres produits chimiques sur le site ?
8. Quels problèmes rencontrez-vous dans votre travail ?
9. De quoi souffrez-vous fréquemment ?
10. Allez-vous souvent dans un centre de santé ?
Si oui lequel ?
11. Avez-vous souvent recourt aux médicaments de la rue ? .
Si oui lesquels ?
12. Comment vous alimentez-vous sur le site ?
Au restaurant en famille
13. Comment jugez-vous l'hygiène des restaurants et des plats ?
14. D'où provient votre eau de boisson ?
15. L'orpaillage est-il rentable ?
16. Faites-vous d'autres activités en plus de l'achat de l'or ?
· Questionnaire adressé à la
population du site Date de l'enquête
Identification de l'enquêter
Ethnie
Situation matrimoniale
Occupation sur le site ..
1. Depuis quand travaillez-vous sur le site?
2. Quels sont les nuisances sur le site ?
Bruits odeurs poussière
3. Quels sont les problèmes auxquels vous êtes confronté sur le site ?
Vols incendie assassinat prostitution délinquance
4. Connaissez-vous des maladies causées par l'orpaillage ?
Oui non
Si oui lesquelles ?
5. Connaissez-vous les produits chimiques utilisés par les orpailleurs pour le traitement du minerai ? Oui non
Si oui les quelles ?
6.
Ces produits peuvent-ils entraîner des problèmes de santé ? Oui non
7. De quelles maladies souffrez-vous fréquemment
8. Vous faites-vous souvent consulter dans un centre de santé? Oui Non
9.
Pensez-vous que l'orpaillage peut entraîner des problèmes sanitaires ? Oui non
Si oui, pour quelles raisons ?
Si nom comment vous soignez-vous ?
10. Avez-vous souvent recourt aux médicaments de la rue ? Si oui quels produits consommez-vous ?
11. Comment vous alimentez-vous sur le site ?
En famille au restaurant
12. Que pensez-vous des conditions d'hygiène sur le site ?
13. Habitez -vous sur le site ?
14. Utilisez-vous une moustiquaire ?
15. Que proposez-vous pour résoudre les problèmes de santé du site ?
16. L'orpaillage a-t-il amélioré vos conditions de vie ?
Le guide d'entretien
Date de l'enquête
1' Guide d'entretien avec le responsable du centre de santé Identité de l'enquêté
Ethnie
Nom
Prénom
Fonction
1. Quel est l'historique du centre de santé ?
2. D'où vient la majorité des patients ?
3. De quelles maladies soufraient le plus les populations avant l'ouverture du
site ?
4. Après l'ouverture du site ?
5. Quel est le rayon de couverture du centre de santé ?
6. Quel est le taux de fréquentation du centre de santé par la population et les orpailleurs en particulier ?
7. Pensez-vous qu'il y a des maladies liées à l'orpaillage ?
8. Quelles sont les mesures d'accompagnement des malades ?
9. Selon vous l'orpaillage a- t-il plus d'avantages que d'inconvénients ?
10. Que pensez-vous de l'orpaillage ?
11. Que pensez-vous de l'utilisation du mercure pour le traitement du minerai?
12. Peut-il avoir des conséquences sur la santé ?
Tableau n° 7: analyse du registre de consultation sanitaire.
| 
 janvier  | 
 février  | 
 Mars  | 
 avril  | 
 mai  | 
 Juin  | 
 juillet  | 
 août  | 
 Septembre  | 
 octobre  | 
 novembre  | 
 décembre  | 
 Total  | 
|
| 
 Diarr. Non Sangl.  | 
|||||||||||||
| 
 Diarr. Sangl.  | 
|||||||||||||
| 
 Parasitoses  | 
|||||||||||||
| 
 Gastrites  | 
|||||||||||||
| 
 Ulcères  | 
|||||||||||||
| 
 autres af. Diges.  | 
|||||||||||||
| 
 Palu. Simple  | 
|||||||||||||
| 
 Palu. Grave  | 
|||||||||||||
| 
 IST  | 
|||||||||||||
| 
 Asthme  | 
|||||||||||||
| 
 Autres af. Respira  | 
|||||||||||||
| 
 AVP  | 
|||||||||||||
| 
 Brulure  | 
|||||||||||||
| 
 Autres traumatismes  | 
|||||||||||||
| 
 Plaies  | 
Guide d'entretien avec le responsable de SAV'OR
Date de l'enquête Identification de l'enquêter
Nom .
Prénom .
Ethnie
Situation matrimoniale
Fonction
1. Depuis quand SAV'OR est sur ce site?
2. Quel est le rôle de SAV'OR ?
3. Quelle quantité d'or pouvez-vous acheter par mois ?
4. Comment se fait la commercialisation de l'or?
5. Quelles types de relation menez-vous avec les orpailleurs?
Guide d'entretien avec le représentant du village de Fofora
Date de l'enquête
Identification de l'enquêter
Nom
Prénom
Ethnie
Situation matrimoniale
Fonction ..
1. Quel est l'historique du village ?
- Date de création- Origine et signification du nom du village
- Fondateur du village
2. Quel était la place de l'orpaillage dans votre société ?
3. De nos jours quelle place occupe t-il ?
4. Quelles sont vos relations avec les orpailleurs
5. L'ouverture du site a t-elle occasionnée l'apparition de certaines maladies au sein du
village ?
Si oui Les quelles ?
6. Quels problèmes avez-vous avec les orpailleurs ?
7. Que proposez-vous pour une meilleure cohabitation avec les orpailleurs ?
LES ANNEXES D'ILLUSTRATION
Tableau n° 8: précipitation et températures moyennes mensuelles de 1980 à 2009
| 
 Mois  | 
 Précipitations  | 
 Températures  | 
| 
 Janvier  | 
 25,7  | 
 2,8  | 
| 
 Février  | 
 28,4  | 
 7,0  | 
| 
 Mars  | 
 30,7  | 
 24,1  | 
| 
 Avril  | 
 30,6  | 
 74,3  | 
| 
 Mai  | 
 29,1  | 
 114,8  | 
| 
 Juin  | 
 27,2  | 
 131,1  | 
| 
 Juillet  | 
 25,8  | 
 186,4  | 
| 
 Août  | 
 25,3  | 
 236,1  | 
| 
 Septembre  | 
 25,8  | 
 183,8  | 
| 
 Octobre  | 
 27,2  | 
 80,4  | 
| 
 Novembre  | 
 27,1  | 
 11,9  | 
| 
 Décembre  | 
 25,7  | 
 1,7  | 
Source : direction régionale de la météorologie (station de Gaoua)
Tableau n° 9: températures et précipitations moyennes annuelles
| 
 Années  | 
 Températures  | 
 Précipitations  | 
| 
 1980  | 
 27,6  | 
 1035,9  | 
| 
 1981  | 
 27,6  | 
 766,4  | 
| 
 1982  | 
 26,9  | 
 1022,6  | 
| 
 1983  | 
 27,8  | 
 713,5  | 
| 
 1984  | 
 27,5  | 
 905,8  | 
| 
 1985  | 
 27,4  | 
 1112,2  | 
| 
 1986  | 
 27,1  | 
 1150,3  | 
| 
 1987  | 
 28,2  | 
 1060,5  | 
| 
 1988  | 
 27,5  | 
 1089,1  | 
| 
 1989  | 
 27,2  | 
 1179,2  | 
| 
 1990  | 
 27,6  | 
 1006,5  | 
| 
 1991  | 
 27,5  | 
 1435,5  | 
| 
 1992  | 
 27,0  | 
 917,6  | 
| 
 1993  | 
 27,2  | 
 954,4  | 
| 
 1994  | 
 27,0  | 
 1003,3  | 
| 
 1995  | 
 27,0  | 
 1092,6  | 
| 
 1996  | 
 27,1  | 
 1183,9  | 
| 
 1997  | 
 27,2  | 
 1125,2  | 
| 
 1998  | 
 27,7  | 
 925,1  | 
| 
 1999  | 
 27,1  | 
 1307,6  | 
| 
 2000  | 
 27,0  | 
 1255,6  | 
| 
 2001  | 
 27,3  | 
 1048,4  | 
| 
 2002  | 
 27,5  | 
 971,8  | 
| 
 2003  | 
 27,4  | 
 1139,2  | 
| 
 2004  | 
 27,4  | 
 1066,7  | 
| 
 2005  | 
 27,9  | 
 897,1  | 
| 
 2006  | 
 27,6  | 
 1205,8  | 
| 
 2007  | 
 27,5  | 
 900,8  | 
| 
 2008  | 
 27,2  | 
 981,7  | 
| 
 2009  | 
 27,4  | 
 1267,6  | 
| 
 Total  | 
 821,5  | 
 31721,8  | 
| 
 Moyenne de la série  | 
 27,4  | 
 1057,4  | 
Source : direction régionale de la météorologie (station de Gaoua) Tableau n° 10: températures moyennes de 1980 à 2009
| 
 Mois  | 
 Températures  | 
| 
 Janvier  | 
 25,8  | 
| 
 Février  | 
 28,3  | 
| 
 Mars  | 
 30,7  | 
| 
 Avril  | 
 30,6  | 
| 
 Mai  | 
 29,1  | 
| 
 Juin  | 
 27,2  | 
| 
 Juillet  | 
 25,8  | 
| 
 Août  | 
 25,3  | 
| 
 Septembre  | 
 25,8  | 
| 
 Octobre  | 
 27,2  | 
| 
 Novembre  | 
 27,1  | 
| 
 Décembre  | 
 25,7  | 
Source : météo/Gaoua
Tableau n° 11: analyses microbiologiques
| 
 Echantillons Eléments analysés  | 
 EF  | 
 EP1  | 
 EP2  | 
 EPY1  | 
 EPY2  | 
 Normes selon  | 
| 
 coliformes totaux  | 
 13  | 
 71  | 
 63  | 
 62  | 
 86  | 
 0  | 
| 
 coliformes  | 
 4  | 
 29  | 
 37  | 
 28  | 
 33  | 
 0  | 
| 
 Escherichia coli  | 
 0  | 
 4  | 
 7  | 
 3  | 
 5  | 
 0  | 
| 
 streptocoques  | 
 0  | 
 0  | 
 0  | 
 0  | 
 0  | 
 0  | 
Source : enquêtes de terrain
Tableau n° 12: détermination des éléments traces métalliques dans l'eau
| 
 Echantillons Eléments  | 
 EF  | 
 EP1  | 
 EPY1  | 
 EPY2  | 
 Normes  | 
 ER1  | 
 ER2  | 
 E1  | 
 CYN2  | 
 Normes de  | 
| 
 Cuivre  | 
 <0,005  | 
 <0,005  | 
 <0,005  | 
 <0,005  | 
 1  | 
 <0,005  | 
 <0,005  | 
 <0,005  | 
 6,142  | 
 1  | 
| 
 Chrome  | 
 <0,002  | 
 <0,002  | 
 <0,002  | 
 <0,002  | 
 0,00005  | 
 <0,002  | 
 <0,002  | 
 <0,002  | 
 0,147  | 
 2  | 
| 
 Cadmium  | 
 <0,002  | 
 <0,002  | 
 <0,002  | 
 <0,002  | 
 5  | 
 <0,002  | 
 0,008  | 
 <0,002  | 
 <0,002  | 
 1  | 
| 
 Nikel (mg/l)  | 
 <0,005  | 
 0,038  | 
 0,063  | 
 5,323  | 
 0,00005  | 
 0,015  | 
 <0,005  | 
 <0,005  | 
 5,501  | 
 2  | 
| 
 MERCURE  | 
 0,00  | 
 0,00  | 
 0,13  | 
 1,94  | 
 1ug/l  | 
 0,35  | 
 0,00  | 
 0,93  | 
 3,57  | 
 0,05  | 
| 
 ARSENIC  | 
 3,05  | 
 2,22  | 
 4,08  | 
 2,52  | 
 50ug/l  | 
 1,57  | 
 0,81  | 
 3,65  | 
 4,39  | 
 0,1  | 
Source : enquête de terrain
Tableau n° 13: effectif des creuseurs qui se protègent sur le site
| 
 Moyens de  | 
 Fréquence  | 
 Pourcentage  | 
 Pourcentage  | 
 Pourcentage  | 
| 
 Masque  | 
 1  | 
 2,9  | 
 2,9  | 
 2,9  | 
| 
 Gants  | 
 5  | 
 14,3  | 
 14,3  | 
 17,1  | 
| 
 Néant  | 
 29  | 
 82,9  | 
 82,9  | 
 100,0  | 
| 
 Total  | 
 35  | 
 100,0  | 
 100,0  | 
Source : enquête de terrain
Tableau n° 14: fréquence des pathologies au sein des enquêtés
| 
 Maladies recensées  | 
 ouvriers  | 
 concasseurs  | 
 laveurs  | 
 population du  | 
 total  | 
| 
 IRA  | 
 20  | 
 18  | 
 6  | 
 2  | 
 46  | 
| 
 %  | 
 43,5  | 
 39,1  | 
 13,0  | 
 4,3  | 
 35,1  | 
| 
 paludisme  | 
 4  | 
 1  | 
 6  | 
 13  | 
 24  | 
| 
 %  | 
 16,7  | 
 4,2  | 
 25,0  | 
 54,2  | 
 18,3  | 
| 
 blessures  | 
 2  | 
 3  | 
 2  | 
 3  | 
 10  | 
| 
 %  | 
 20  | 
 30  | 
 20  | 
 30  | 
 7,6  | 
| 
 fatigue  | 
 5  | 
 4  | 
 0  | 
 2  | 
 11  | 
| 
 %  | 
 45,5  | 
 36,4  | 
 0,0  | 
 18,2  | 
 8,4  | 
| 
 maux de entre  | 
 2  | 
 1  | 
 4  | 
 3  | 
 10  | 
| 
 %  | 
 20  | 
 10  | 
 40  | 
 30  | 
 7,6  | 
| 
 migraine  | 
 1  | 
 2  | 
 8  | 
 5  | 
 16  | 
| 
 %  | 
 6,3  | 
 12,5  | 
 50,0  | 
 31,3  | 
 12,21  | 
| 
 Autres  | 
 1  | 
 1  | 
 5  | 
 7  | 
 14  | 
| 
 %  | 
 7,1  | 
 7,1  | 
 35,7  | 
 50,0  | 
 10,68  | 
Source : enquête de terrain
Tableau n° 15: patients traumatiques selon l'âge et le sexe
| 
 Années  | 
 moins de  | 
 Adultes  | 
 Adultes  | 
| 
 2005  | 
 83  | 
 354  | 
 103  | 
| 
 2006  | 
 89  | 
 494  | 
 137  | 
| 
 2007  | 
 81  | 
 712  | 
 132  | 
| 
 2008  | 
 113  | 
 332  | 
 133  | 
| 
 2009  | 
 84  | 
 355  | 
 165  | 
Source : CM/Kampti
Tableau n° 16: nombre de patients traumatiques sur cinq ans selon l'âge et le sexe
| 
 moins de 14  | 
 Adultes  | 
 Adultes  | 
| 
 450  | 
 2247  | 
 670  | 
Source : CM/Kampti
Tableau n° 17: fréquence de plaies infectées selon l'âge et le sexe
| 
 moins de  | 
 Adultes  | 
 Adultes  | 
| 
 166  | 
 328  | 
 126  | 
Source : CM/Kampti
Tableau n° 18: cas d'infections respiratoires aiguës dans le département
| 
 moins de 14 ans  | 
 Adultes masculin  | 
 Adultes  | 
| 
 7348  | 
 4574  | 
 2784  | 
Source : CM/Kampti
Tableau n° 19: évolution des IST en fonction de l'âge et de l'année (2005 à 2009)
| 
 années  | 
 < 1  | 
 1 à 4  | 
 5 à 14  | 
 Adultes  | 
 Adultes  | 
| 
 2005  | 
 0  | 
 0  | 
 1  | 
 52  | 
 242  | 
| 
 2006  | 
 1  | 
 0  | 
 2  | 
 116  | 
 640  | 
| 
 2007  | 
 1  | 
 9  | 
 6  | 
 117  | 
 408  | 
| 
 2008  | 
 6  | 
 1  | 
 3  | 
 65  | 
 286  | 
| 
 2009  | 
 10  | 
 0  | 
 0  | 
 105  | 
 281  | 
Source : CM/Kampti
Tableau n° 20: évolution des IST selon l'âge de 2005 à 2009
| 
 Adultes  | 
 adultes  | 
|||
| 
 < 1  | 
 1 à 4  | 
 5à14  | 
 masculin  | 
 féminin  | 
| 
 18  | 
 10  | 
 12  | 
 455  | 
 1857  | 
Source : CM/Kampti
Liste des cartes
Carte n° 1 : Localisation du site 13
Carte n° 2 : Localisation des sites de prélèvement 16
Carte n° 3 : Géologie de Kampti 23
Liste des photos
Photo n° 1: extraction du minerai alluvionnaire sur un sentier 36
Photo n° 2: matériels de lavage du minerai alluvionnaire 36
Photo n° 3: prospection sur le flanc d'une colline à l'ouest du site de Fofora 38
Photo n° 5: matériel de fonçage 39
Photo n° 4 : un ouvrier de puits creusant sans protection avec une pioche 39
Photo n° 6 : jeunes concasseurs en activité sans protection 41
Photo n° 7 : matériels de concassage : marteau, meule et noeud en sac 41
Photo n° 8: lavage du minerai dans le comptoir 42
Photo n° 9: lavage des haldes avec du sluice en fer 42
Photo n° 10: rejets de minerai filonien devant des hangars de traitement 43
Photo n° 11: chalumeau et boite à gaz pour le raffinage 44
Photo n° 12 : pesée de l'or après raffinage de l'amalgame 44
Photo n° 13: amalgamation or-mercure du concentré à main nue 60
Photo n° 14: manipulation à mains nues du zinc dans un bain d'acide sulfurique 61
Photo n° 15 : femme préparant à environ 3 mètres des bacs de cyanuration 61
Photo n° 16 : l'habitat orpailleur 62
Photo n° 17 : puits alimentaire à proximité des douches de fortune 63
Photo n° 18 : eaux de puits servant au lavage des haldes et à la boisson 63
Photo n° 19: eau de toilette favorable au développement des moustiques 65
Photo n° 20 : karité déraciné par l'orpaillage 79
Photo n° 21: rejets de lavage des haldes incultes 79
Liste des figures
Figure n° 1: pluviométrie et températures moyennes mensuelles (1980 à 2009) 26
Figure n° 2 : variation pluviométrique sur 30 ans (1980-2009) 27
Figure n° 3: températures moyennes mensuelles (1980-2009) 28
Figure n° 4:degré de pollution biologique des eaux de boisson sur le site 55
Figure n° 5: moyen de protection des creuseurs 58
Figure n° 6: cas de traumatisme selon l'âge 69
Figure n° 7: nombre de traumatisme par an dans le département de Kampti 69
Figure n° 8: IRA en fonction de l'âge et du sexe 70
Figure n° 9 : évolution des cas d'IST dépuis 2005 selon l'âge et le sexe 74
Figure n° 10 : effectif des malades d'IST selon le genre de 2005 à 2009 75
Liste des tableaux
Tableau n° 1: grille conceptuelle 18
Tableau n° 2: situation des eaux de surface dans le département de Kampti 30
Tableau n° 3 : variation des métaux lourds dans les différents échantillons de sol 50
Tableau n° 4 : résultat des analyses physico-chimiques 52
Tableau n° 5: résultat de la détermination des éléments traces métalliques dans l'eau 56
Tableau n° 6 : résultats des campagnes de dépistage de 2007 à 2009 sur le site de Fofora 76
Tableau n° 7: analyse du registre de consultation sanitaire. 101
Tableau n° 8: précipitation et températures moyennes mensuelles de 1980 à 2009 104
Tableau n° 9: températures et précipitations moyennes annuelles 104
Tableau n° 10: températures moyennes de 1980 à 2009 105
Tableau n° 11: analyses microbiologiques 105
Tableau n° 12: détermination des éléments traces métalliques dans l'eau 106
Tableau n° 13: effectif des creuseurs qui se protègent sur le site 106
Tableau n° 14: fréquence des pathologies au sein des enquêtés 106
Tableau n° 15: patients traumatiques selon l'âge et le sexe 107
Tableau n° 16: nombre de patients traumatiques sur cinq ans selon l'âge et le sexe 107
Tableau n° 17: fréquence de plaies infectées selon l'âge et le sexe 107
Tableau n° 18: cas d'infections respiratoires aiguës dans le département 107
Tableau n° 19: évolution des IST en fonction de l'âge et de l'année (2005 à 2009) 107
Tableau n° 20: évolution des IST selon l'âge de 2005 à 2009 108
TABLE DES MATIERES
SIGLES ET ABREVIATIONS 1
DEDICACE 3
REMERCIEMENTS 4
SOMMAIRE 6
RESUME 7
INTRODUCTION GENERALE 8
I. LA PROBLEMATIQUE 9
II. LES HYPOTHESES DE TRAVAIL 10
III. LES OBJECTIFS DE L'ETUDE 10
IV. L'APPROCHE METHODOLOGIQUE 10
IV.1 La recherche documentaire 10
IV.2 DEFINITION DES CONCEPTS 11
IV.3 Les enquêtes de terrain 12
IV.4 Le traitement des données 19
V. LES DIFFICULTES RENCONTREES 20
PREMIERE PARTIE : 21
CARASTERISTIQUES PHYSIQUES ET HUMAINES DU MILIEU 21
CHAPITRE I : LE MILIEU PHYSIQUE 22
I. LE SUBSTRATUM GEOLOGIQUE ET LE RELIEF 22
II. LES SOLS 24
II.1 Les sols sablonneux 24
II.2 Les sols gravillonnaires 24
II.3 Les sols argileux 25
III. LE CLIMAT 25
III-1 La pluviométrie 25
III.2 La température 27
III.3 Les vents 28
IV. L'HYDROGRAPHIE 29
V. LA VEGETATION 30
CHAPITRE II : LE MILIEU HUMAIN 32
I. LES DONNEES DEMOGRAPHIQUES 32
I.1 Les données ethniques 32
I.2 L'organisation sociale et territoriale 32
I.3 Le régime foncier 33
II. LES INFRASTRUCTURES 34
III. LES RESSOURCES MINIERES 35
CHAPITRE III : L'ORPAILLAGE A FOFORA 36
I. L'EXPLOITATION ALLUVIONNAIRE : UN ORPAILLAGE PRIMITIF 36
I.1 L'extraction des alluvions 36
I.2 Le lavage des alluvions 36
II. L'EXPLOITATION DES FILONS 37
II.1 La prospection 37
II.2 Le fonçage 38
II.3 La préparation mécanique du minerai 40
II.4 Le lavage ou concentration de l'or 42
II.5 Le raffinage 44
II.6 La cyanuration 44
III. LES POLLUANTS UTILISES DANS L'EXTRACTION DE L'OR 45
III.1 Le mercure 45
III.2 Le cyanure et les acides nitriques et sulfuriques 46
III.3 Les détergents et les déchets plastiques 46
III.4 Les hydrocarbures 47
III.5 Les piles usées 47
DEUXIEME PARTIE : 49
RISQUES SANITAIRES ET IMPACT DE L'ORPAILLAGE SUR LA POPULATION
49
CHAPITRE IV : LES RISQUES OBSERVES SUR LE SITE DE FOFORA 50
I. DEGRE DE POLLUTION DU SOL ET DE L'EAU 50
I.1 Degré de pollution du sol 50
I.2 Degré de pollution des eaux du site 51
II. LES RISQUES SANITAIRES LIES A L'ORPAILLAGE 57
II.1 : les risques encourus par les « creuseurs » de puits 57
II.2 les risques encourus par les transformateurs mécaniques 59
II.3 les risques encourus par les laveurs du minerai et les raffineurs 59
II.4 les risques encourus par les employés de la cyanuration 61
III. LES RISQUES LIES AUX CONDITIONS DE VIE 62
III-1 Les risques d'incendie 62
III-2 Les risques liés à l'alimentation 63
III.3 La consommation des amphétamines 66
67
I. LES MALADIES EMANANT DE L'ORPAILLAGE 67
I.1 Les blessures traumatiques 67
I.2 Les Infections Respiratoires Aigües (IRA) 70
I.3 Les conséquences sanitaires des produits chimiques et des métaux lourds 71
La fatigue et les maux de tête sont aussi recensés au sein des orpailleurs. Cela est lié à l'endurance de leur activité et à l'inhalation de la poussière et des produits chimiques. 72
II. LES MALADIES LIEES AUX CONDITIONS DE VIE 72
II.1 les maladies liées à l'eau 72
III. LES MALADIES COMPORTEMENTALES 73
III.1 Les IST dans le département 73
III.2 le VIH/SIDA 75
CHAPITRE VI : LES CONSEQUENCES SOCIO-ECONOMIQUES ET ENVIRONNEMENTALES DE L'ORPAILLAGE A FOFORA 77
I. CONSEQUENCES SOCIO-ECONOMIQUES 77
I.1 L'impact économique de l'orpaillage 77
I.2 L'impact social de l'orpaillage 78
II. L'IMPACT ENVIRONNEMENTAL 78
II.1 La pollution 78
II.2 la déforestation 79
III. PERSPECTIVES ET SUGGESTIONS 80
CONCLUSION PARTIELLE 84
CONCLUSION GENERALE 85
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 87
ANNEXES 92
Liste des cartes 109
Liste des tableaux 109
TABLE DES MATIERES 111
