MINISTERE DES ENSEIGNEMENTS SECONDAIRE BURKINA
FASO
SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE
Unité-Progrès-Justice
UNIVERSITE DE OUAGADOUGOU
UNITE DE FORMATION ET DE RECHERCHE
EN SCIENCES HUMAINES
DEPARTEMENT DE GEOGRAPHIE
MEMOIRE DE MAITRISE
OPTION : Géographie de la
Santé
L'IMPACT SANITAIRE DE L'EXPLOITATION ARTISANALE DE
L'OR: CAS DU SITE DE FOFORA DANS LA PROVINCE DU PONI
SOUTENU le 07 avril 2011 PAR : SAWADOGO
Edith
Sous la Direction de : Frédéric O. K.
PALÉ Chargé de recherche
Année académique
: 2009-2010
SIGLES ET ABREVIATIONS
SIGLES ET ABBREVIATIONS DEFINITION
AVP : Accident de la Voix Publique
BUMIGEB : Bureau des Mines et de la Géologie du Burkina
BUNASOL : Bureau National des Sols
BUNED : Bureau National des Evaluations Environnementales
et de gestion des Déchets spéciaux
CAPES : Centre d'Analyse des Politiques Economiques et
Sociales
CBMP : Comptoir Burkinabè de Métaux
Précieux
CBV : Coups et Blessures Volontaires
CM : Centre Médical sans antenne chirurgical
CSLP : Cadre Stratégique de Lutte Contre la
Pauvreté
CSPS : Centre de Santé et de Promotion Social
CYN : Eau de Cyanuration
DGMGC : Direction Générale des Mines de la
Géologie et des
Carrières
EF : Eau de Forage
EP : Eau de Puits en zone de fonçage
EPY : Eau de Puits en zone d'habitation
IRA : Infections Respiratoires Aigües
IST : Infections Sexuellement Transmissibles
IGEDD : Institut de Gestion de l'Environnement et des
Déchets
MECV : Ministère de l'Environnement et du Cadre de Vie
MST : Maladies Sexuellement Transmissibles
ORCADE : Organisation pour le Renforcement des Capacités
de
Développement
ORSTOM : Office de la Recherche Scientifique et Technique
d'Outre mer
PROMACO : Programme de Marketing social et de Communication
pour la santé
RAF : Réorganisation Agraire et Foncière
SIDA : Syndrome de l'Immuno Déficience Acquise
ZAT : Zone d'Appui Technique
2IE Institut international d'ingénierie de l'eau et de
l'environnement
DEDICACE
Je dédie ce mémoire à:
Mon père Clément F. SAWADOGO pour son soutien
inestimable ; Ma mère Mme Angèle SAWADOGO pour ses encouragements
; Mes frères et soeurs pour leur solidarité agissante ;
Mme et M. ONADJA Salif pour leur aide sans condition et leurs
encouragements ;
Mon cousin PASSOULE Boukary pour son soutien multiforme ;
Tous ceux qui, dans la recherche du mieux être, ont perdu
la vie sur les sites d'orpaillage par accident ou par suite de maladies
incurables ;
Tous ceux qui assistent impuissamment à la destruction de
leur cadre de vie à cause de l'orpaillage.
4
REMERCIEMENTS
Ce mémoire est le fruit de l'effort conjugué de
plusieurs personnes qui m'ont témoigné leurs soutiens divers et
multiformes. Je me dois donc de remercier toutes ces personnes de bonne
volonté qui ont contribué à la réalisation de ce
document.
Mes remerciements vont particulièrement à
l'endroit:
De mon Directeur de Mémoire M. Frédéric
O. K. PALÉ, pour avoir accepté non seulement d'encadrer mes
travaux, mais aussi pour ses conseils, ses encouragements et sa
disponibilité constante malgré ses multiples occupations ;
De mon Maître de stage M. Athanase NARE, pour son
encadrement technique malgré son emploi de temps chargé, ses
encouragements et ses conseils ;
Du Professeur François de Charles OUEDRAOGO pour ses
conseils ;
Du corps enseignant du département de Géographie de
l'Université de Ouagadougou pour les connaissances acquises durant ces
années au sein de l'UFR/SH ;
Des responsables de la société Wentworth Gold
Sarl (Filiale de Volta Resources Inc.), précisément à son
Gérant M. Raphaël G. ZOUNGRANA, pour m'avoir accordé un
stage qui a facilité mes déplacements et mes enquêtes;
Du personnel de Wentworth Gold Sarl pour son soutien
technique, son accueil et son hospitalité, particulièrement
à M. Joseph SAWADOGO, Mme Nathalie COULIBALY, M. Achille SANON et M.
Antoine ROUAMBA.
De M. Désiré YAMEOGO du Bureau National des
Evaluations Environnementales et de gestion des Déchets spéciaux,
pour sa disponibilité et ses conseils ;
De M. Souleymane PELEDE et Mme Susanne YAMEOGO pour leur soutien
et leurs conseils ;
De M. MEGRET Quentin pour avoir guidé mes pas lors de ma
prise de contact avec le site de Fofora ;
Des autorités coutumières et administratives de
Gaoua, de kampti et de Fofora pour leurs disponibilités ainsi qu'aux
populations respectives de ces localités pour leur collaboration ;
De mes parents, amis et connaissances de Gaoua, plus
particulièrement, mon oncle Moussa SAWADOGO et sa famille pour leur
soutien lors de mon séjour ;
De la famille GUELBEOGO pour son hospitalité lors de ma
prise de contact avec le terrain et son soutien durant tout mon séjour
à Kampti;
De mes amis de Kampti, particulièrement Mlle
DOLY Abigaël, pour son accueil, son amitié et ses encouragements et
de tout ceux ou toutes celles qui m'ont accordé un peu de leur temps
pour la lecture de ce document.
Puisse chacun trouver dans ce travail, l'expression de ma
sincère gratitude.
SOMMAIRE
INTRODUCTION GENERALE 8
PREMIERE PARTIE :CARASTERISTIQUES PHYSIQUES ET HUMAINES
DU MILIEU 21
CHAPITRE I : LE MILIEU PHYSIQUE 22
CHAPITRE II : LE MILIEU HUMAIN 32
CHAPITRE III : L'ORPAILLAGE A FOFORA 36
DEUXIEME PARTIE :RISQUES SANITAIRES ET IMPACT DE
L'ORPAILLAGE SUR LA POPULATION 49
CHAPITRE IV : LES RISQUES OBSERVES SUR LE SITE DE FOFORA
50
CHAPITRE V. LES MALADIES RENCONTREES SUR LE SITE D'OR DE
FOFORA
67
CHAPITRE VI : LES CONSEQUENCES SOCIO-ECONOMIQUES ET
ENVIRONNEMENTALES DE L'ORPAILLAGE A FOFORA 77
CONCLUSION GENERALE 85
7
RESUME
Le village de Fofora abrite l'un des anciens sites
d'orpaillage du département de Kampti. A partir de la ruée vers
ce site en 2005, ce village et ses environs ont connu des transformations du
milieu physique et biologique. Depuis l'installation des orpailleurs, de
nouvelles conditions ont favorisé l'apparition de milieux
pathogènes sur cet espace qui était autrefois inhabité.
Afin de connaître la particularité sanitaire de ce site, des
enquêtes par questionnaire ont été adressées
à 179 personnes dont 35 personnes hors de leurs lieux de travail, 35
creuseurs de puits, 32 laveurs, 30 transformateurs mécaniques et 10
raffineurs. Des entretiens et des focus groupes ont été
adressés respectivement à 09 personnes et à 30 personnes.
Pour étayer les données obtenus de ces enquêtes, des
échantillons de sols et d'eau ont été
prélevés à des fins d'analyses de laboratoire.
Au terme de l'étude, il ressort que les conditions de
travail, à savoir le manque de moyens de protection et l'usage des
produits chimiques dans le traitement du minerai aurifère, favorisent
l'apparition de nouvelles maladies. De même les conditions de vie telles
que le manque d'hygiène individuel et collectif, l'absence
d'infrastructures d'aisance et la malnutrition générale
contribuent à l'apparition et à la persistance de certaines
maladies. A ces facteurs s'ajoute la consommation des amphétamines, des
alcools frelatés et de la drogue qui fragilisent les orpailleurs et les
exposent à des infections. Ces facteurs concourent à l'apparition
et la propagation de certaines maladies. Les données du terrain montrent
la prévalence des maladies comme les infections respiratoires et le
paludisme, ainsi que bien d'autres maladies liées au site
aurifère. Les produits chimiques utilisés sur le site et les
déchets ménagers polluent aussi bien les sols que les eaux des
nappes phréatiques. Les analyses effectuées sur des
échantillons de sols et d'eau où l'or est traité, montrent
que la plupart des sols et des eaux déversées après le
traitement du minerai sont impropres à l'agriculture. Les eaux de puits
sont également polluées par les produits chimiques et les
déchets fécaux et sont de ce fait impures pour la consommation
humaine.
Mots-clés : Poni -Kampti - Fofora -site -
orpaillage - impact - sanitaire.
INTRODUCTION GENERALE
L'exploitation artisanale de l'or appelée orpaillage
est une ancienne pratique encore observée de nos jours. L'or,
métal précieux du système cubique de faible dureté
(2,5 à 3), est le plus ductile et le plus malléable des
métaux (FAUCAULT A. et RAOULT, J-F. 2001). Il a fait la fierté et
la grandeur des puissants empires qui ont existé à travers le
monde. La production aurifère a longtemps été
assurée par les artisans miniers et parallèlement depuis la
révolution industrielle, par les industries minières.
Au Burkina Faso, le début de l'exploitation artisanale
de l'or se situerait selon l'archéologue KIETHEGA J-B (1980, 1983),
entre le 15e et le 18e siècle. Elle était
pratiquée principalement dans les régions de l'est et du
sud-ouest. Les différentes régions du pays ont connu des
ruées à des périodes distinctes. En effet, à la
faveur de la sécheresse de 1974, le secteur minier a connu au Burkina
Faso un essor remarquable favorisant une forte densité de la population
sur les sites d'orpaillage du nord du pays. Au sud-ouest par contre, l'ampleur
de l'orpaillage fut seulement effective à partir de la fin des
années 90 avec la découverte de gisements de filon
aurifère. En 2009, la province du Poni comptait 19 sites d'orpaillage
officiellement déclarés dont 14 dans le département de
Kampti. Cela se traduit par une recrudescence de l'immigration dans cette
région qui, connue pour la fertilité de ses sols, était
déjà depuis les années 70, une destination
appréciée des migrants agricoles (WERTHMANN K. 2007).
Mais si l'exploitation artisanale de l'or attire de nombreuses
personnes en leur apportant des revenus substantiels qui améliorent
leurs conditions de vie, elle comporte des conséquences nuisibles
à l'homme et son environnement. En effet, outre
l'insécurité liée à cette activité du fait
de son caractère artisanal, on assiste dans les sites d'orpaillage,
à des transformations sanitaires et environnementales. Ces
transformations se traduisent par les éboulements, la dégradation
des ressources naturelles et les épidémies.
I. LA PROBLEMATIQUE
L'or est une valeur refuge par excellence depuis des
siècles. Il est insensible aux inflations actuelles. En effet,
contrairement au cours de certaines ressources minières, celui de l'or
ne cesse de croître. Cela favorise une intense extraction industrielle de
ce métal mais surtout artisanale. Au Burkina Faso, malgré
l'existence d'industries minières, l'exploitation artisanale de l'or
occupe une place très importante. Depuis la fermeture de la mine
industrielle de Poura et de la mine semi-industrielle d'Essakane en 2001, la
production d'or était assurée jusqu'en 2006 par les artisans
miniers (ORCADE, 2006).
La contribution de l'orpaillage dans l'économie
nationale est significative. Selon la Direction Générale des
Mines, de la Géologie et des Carrières (DGMGC, 2009), il a fourni
entre 1986 et 2008, 18 tonnes d'or métal soit 53 milliards de francs CFA
pour l'économie nationale. Dans les collectivités locales,
à la même période il a contribué pour plus de 3
milliards de francs CFA sous forme d'appui aux budgets provinciaux. En 2009,
selon le FMI, l'exploitation de l'or a apporté au Burkina, 180 milliards
de FCFA, plaçant ainsi ce métal au rang de premier produit
d'exportation du pays. Jusque-là, l'or occupait la troisième
place des produits d'exportation du pays, soit (6%) des produits
exportés après le coton (60%) et les produits de l'élevage
(18%).
Par ailleurs l'orpaillage constitue une source de revenus pour
les populations locales. En effet, autour des sites d'exploitation artisanale,
se développent des activités génératrices de
revenus telles que le petit commerce, la restauration, la forge, les
débits de boisson, le transport, les vidéos-cinémas, etc.
Ces activités sont développées aussi bien par les
autochtones que par les orpailleurs étrangers. L'orpaillage
apparaît de ce fait comme une source de création d'emplois et de
revenus pour les populations rurales. Ainsi, il joue un rôle fondamental
dans le développement socio-économique du pays et des populations
locales.
Le site aurifère de Fofora dans le Département
de Kampti au sud-ouest du pays, est un exemple d'exploitation artisanale de
l'or qui procure des revenus aux exploitants.
Cependant sur les sites d'orpaillage, on assiste au
développement de conditions favorables à l'apparition de
nouvelles maladies. En effet, les sites d'orpaillage sont communément
considérés comme des zones à grands risques où se
développent diverses maladies. Cela suscite les interrogations suivantes
:
- Qu'est-ce qui explique la particularité de la situation
sanitaire dans les sites d'exploitation artisanale de l'or ?
- Quelles sont les maladies spécifiques à
l'orpaillage ?
- Les méthodes d'extraction de l'or sont-elles en cause
?
- Les comportements des orpailleurs sur le site expliquent-ils
cela?
Ces interrogations nous ont conduits à formuler les
hypothèses de travail suivantes :
II. LES HYPOTHESES DE TRAVAIL
L'hypothèse principale de l'étude est que
l'exploitation artisanale de l'or dans le site de Fofora a
entraîné l'apparition et la persistance de pathologies dont les
conséquences se répercutent sur l'homme et son environnement. De
cette hypothèse découlent les hypothèses
spécifiques suivantes :
· Les maladies spécifiques au site de Fofora sont
les infections respiratoires aiguës et les blessures traumatiques ;
· Les techniques d'extraction de l'or sont à
l'origine de l'apparition des maladies ;
· Les comportements des orpailleurs dans le site sont des
comportements à risques.
III. LES OBJECTIFS DE L'ETUDE
L'objectif principal est de déterminer les facteurs qui
ont engendré l'apparition et la persistance des maladies dans le site
d'orpaillage de Fofora. De façon spécifique, il s'agit :
· De déterminer les différentes maladies qui
se manifestent dans le site de Fofora.
· D'identifier les techniques d'extraction de l'or mises en
oeuvre ;
· D'analyser les comportements des orpailleurs dans le
site.
Pour une meilleure compréhension du travail, les concepts
utilisés ont été définis.
IV. L'APPROCHE METHODOLOGIQUE
L'approche méthodologique que nous avons mise en oeuvre
pour cette étude, est basée sur la recherche documentaire et les
enquêtes de terrain.
IV.1 La recherche documentaire
La recherche documentaire a consisté en la
consultation d'ouvrages, d'articles, de rapports d'activités, de
mémoires, de thèse et de journaux. Ces documents ont
été consultés dans des bibliothèques et des centres
de documentation à savoir : l'Institut de Recherche pour
le Développement (IRD), la Bibliothèque
Centrale et celle du Département de Géographie, le centre
d'archive de la Direction Générale des Mines, de la
Géologie et des Carrières (DGMGC), le Centre d'Analyse des
Politiques Economiques et Sociales (CAPES), ainsi que le centre d'archives de
la mairie, de la Police et de la Gendarmerie de Kampti. De cette recherche
documentaire, il ressort que des études sur l'orpaillage ont
déjà été réalisées par des chercheurs
de différentes disciplines. Les documents produits sont surtout des
rapports d'étude et des articles de revue. Les aspects abordés
portent principalement sur les techniques d'extraction de l'or, les aspects
socio-économiques et environnementaux de l'orpaillage, ainsi que le
cadre juridique et institutionnel du secteur minier. Dans ces différents
écrits, l'aspect sanitaire a aussi été abordé.
Cette recherche nous a permis de définir les concepts et surtout de
connaitre les enjeux socioéconomiques, sanitaires et environnementaux de
l'orpaillage.
IV.2 Définition des concepts
Comportement : selon le dictionnaire
Universel, le comportement est l'ensemble des réactions, des conduites
conscientes et inconscientes d'un sujet. Dans ce document, nous le
définissons comme l'ensemble des actions et réactions d'un
individu dans une situation donnée. Il devient un comportement à
risque quand la conduite de l'individu met en danger son
intégrité psychique et physique ainsi que sa vie. Il peut
également mettre en danger la vie des personnes directement
menacées et qui pourraient en être les victimes bien malgré
elles.
Maladie : selon l'OMS, la maladie est un
disfonctionnement de l'organisme, caractérisé par
différents symptômes et une certaine évolution dans le
temps. La plupart des maladies sont multifactoriels et leur occurrence
dépend de l'environnement, du vécu mais aussi des
prédispositions que lui confies son patrimoine
génétique.
Orpaillage : Les textes portant
Réorganisation Agraire et Foncière (RAF) définissent
l'orpaillage ou l'exploitation artisanale de l'or comme l'opération qui
consiste à extraire l'or des alluvions ou des éluvions qui le
contiennent par des méthodes manuelles à l'exclusion de l'emploi
de tous moyens mécaniques. Cette extraction est réalisée
avec le pan ou la bâtée, ou avec des appareils simples de
lavage.
En plus de l'exploitation des alluvions et des
éluvions, de nos jours, les filons aurifères sont
exploités manuellement avec du matériel archaïque et peu
adapté. Dans la chaine d'extraction du minerai, intervient de plus en
plus une transformation mécanique qui permet sa transformation en poudre
avant la concentration (lavage). Dans ce contexte, nous définissons
l'orpaillage comme l'opération qui consiste à extraire l'or des
minerais qui le
contiennent par des méthodes peu adaptées. A
partir de cette définition l'orpailleur apparaît comme toute
personne intervenant physiquement, au moins une fois dans la chaine de
transformation du minerai aurifère afin de récupérer l'or.
Dans la chaine de transformation, on distingue les prospecteurs, les «
creuseurs », les transformateurs mécaniques (concasseurs et
mouliniers), les laveurs, les raffineurs et les employés de la
cyanuration.
Risque : selon BONNARD R. (2001) cité
par (WANGRE J. 2010), le risque se définit comme le résultat de
l'exposition à un phénomène dangereux ou à un
danger, ce dernier étant plus ou moins prévisible.
Dans ce travail, le risque désigne l'existence des
facteurs pouvant contribuer à faire naître et/ou persister la
source du danger et dont la preuve n'est pas démontrée à
travers des tests. L'intérêt est particulièrement
porté sur le risque sanitaire. Le risque sanitaire est un risque
susceptible d'affecter la santé de la population du fait d'agent
infectieux (virus, bacilles), de produits chimiques (mercure, acides), etc.
Technique: selon le dictionnaire le PETIT
Larousse illustré, la technique est l'ensemble des
procédés et des moyens mises en oeuvre dans la pratique d'un art,
d'un métier, d'une industrie. Dans cette étude, nous
définissons la technique comme l'ensemble des procédés et
moyens utilisés dans l'extraction de l'or. Les procédés
sont la prospection, le fonçage, la transformation mécanique, la
concentration ou lavage le raffinage et la cyanuration. Les moyens
utilisés quant à eux sont la pioche, le burin, la dynamite, la
motopompe, les produits chimiques, etc.
IV.3 Les enquêtes de terrain
Les enquêtes de terrain ont essentiellement
consisté en la collecte des données. Avant la collecte des
données de terrain, nous avons procédé au choix du site et
de l'échantillon démographiques.
IV.3.1 Le choix du site de l'étude
Le choix a porté sur le site de Fofora carte n°1),
car c'est un des anciens sites du département de Kampti.
13 Carte n° 1 : Localisation du
site
6 0 6 12 Kilomètre
Pokarana
Tountana
CÔTE D'IVOIRE
~
Ouarbi
, Bodana
~
N'tondira
Fofora A
~
Tingabuera
Sanboulanti
~
Gotapola ~
Poltianao
Dininera
0
(p
Setoudouo
~
KAMPTI
~
~
~
Banieradouo
Louktianao
~
Tomponena
~
~
Nionboulola
PROVINCE DU NOUMBIEL
~
N
KAMPTI Chef-lieu de Département
Piste
Route Départementale Route Nationale
Route Régionale
A Site d'étude
· Village
Limite provinciale
Département de Kampti Département du Poni
60 0 60 120 Kilomètre
Source: BNDT février 2011 SAW ADOGO Edith
En 2005, il a été transformé par les
orpailleurs en un campement minier où se fait le traitement complet du
minerai aurifère. Il est aussi le site le plus proche du Centre
Médical de Kampti, soit 3 km contre 8 km au minimum pour les autres
sites du département. Le site de Fofora est situé au Sud-ouest du
Burkina Faso dans la province du Poni plus précisément dans le
département de Kampti. Il est compris entre 10°04'00» de
latitude nord et 3°42'00» de longitude ouest (carte n°1). Il est
situé à 6 km du chef lieu du département Kampti, 45 km de
Gaoua chef-lieu de la région et 420 km de la capitale Ouagadougou. C'est
une région riche en gisements filoniens aurifères, qui a
favorisé le développement des mines artisanales.
IV.3.2 L'échantillon démographique
Afin d'identifier les types de maladies selon l'étape
de l'extraction, nous avons enquêté des creuseurs, des
transformateurs mécaniques, des laveurs et des raffineurs. A cause de la
mobilité des orpailleurs, l'effectif de la population du site reste
inconnu. Mais, pour avoir des informations nécessaires sur l'état
sanitaire des orpailleurs selon les étapes de l'exploitation, nous avons
enquêté les différents acteurs de l'orpaillage. Il
s'agissait pour chaque étape de déterminer les techniques
utilisées, les risques encourus et les maladies rencontrées. Des
entretiens ont été faits avec des agents administratifs et
sanitaires pour des compléments de données. Au total, 180
personnes ont été enquêtées toutes catégories
confondues.
IV.3.3 La collecte des données
Les outils de travail qui ont servi à la collecte des
données sont le questionnaire, les guides d'entretiens, les sachets en
polyéthylène pour les échantillons de sol, les bidons en
verre et en polyéthylène pour les eaux de boisson, de
rivière et de traitement. Les prises de vues et les observations
directes sur le terrain viennent en appui incontournable à cette
collecte.
Le questionnaire a porté sur la perception des
orpailleurs de l'impact sanitaire et environnemental de leur activité.
Les connaissances des orpailleurs sur les conséquences des produits
chimiques et le mode de vie ont aussi été abordées.
Les guides d'entretiens quant à eux ont
concernés la perception des personnes ressources sur les
conséquences des produits chimiques, des modes de travail et
d'habitation, sur la santé et l'environnement. Ces entretiens ont aussi
porté sur l'apport économique de l'orpaillage dans le
département et dans la province.
La collecte des données de terrain s'est
déroulée en trois phases. Il s'agit :
· de l'exploration du terrain qui nous a permis de prendre
contact avec le site et de tester le questionnaire. Elle a durée trois
semaines du 24 juin au 18 Juillet 2009.
· des enquêtes qui ont eu lieu de novembre
à décembre 2009. Elles ont consisté à
l'administration de questionnaire et de guides d'entretien, à des prises
de vues ainsi qu'à des observations directes sur le terrain.
· des prélèvements d'échantillons
d'eau et de sol à des fins d'analyse de laboratoire. Cette étape
a durée du 07 au 21 février 2010. Les coordonnées des
points de prélèvements ont été enregistrées
à l'aide du GPS 60 (carte n°2).
16 Carte n° 2 : Localisation des sites de
prélèvement
|
A
|
|
N
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A
KAMPTI
~~
|
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|
C P R
C
|
PoPoint Route RoSite
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|
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|
|
|
|
|
|
|
|
Source: BNDT février 2011 SAWADOGO Edith
Nous avons enquêté 180 personnes dont 35
habitants hors de leur lieu de travail, 35 « creuseurs » de puits, 30
transformateurs mécaniques, 31 laveurs et 10 raffineurs du comptoir
d'achat. Un focus groupe a été aussi réalisé
auprès de 30 personnes essentiellement « creuseurs ». Des
entretiens complémentaires ont été faits auprès de
9 personnes ressources.
Quatre (4) échantillons de sol ont été
prélevés. Il s'agit de :
- 1 échantillon de sol (S1) sous les hangars de
traitements (comptoir d'achat); - 1 extrait de rejet de lavage des haldes (S2)
;
- 1 extrait de rejet de traitement après cyanuration (S3)
;
- 1 échantillon de sol dans la zone de logement (S4).
Les échantillons S2 et S3 ont été
prélevés à l'aide d'une pelle et mis dans des sacs en
polyéthylène. Quant à S1 et S4, ils ont été
respectivement prélevés par quartage manuel et par un diviseur.
Le quartage est une division manuelle du minerai prélevé. Elle
consiste à prélever des échantillons de sol en plusieurs
points, faire le mélange, diviser en quatre parties et prélever
le 1/2 du mélange obtenu.. Le diviseur est un appareil qui permet cette
division en deux parts égales.
Dix huit (18) échantillons d'eau ont été
prélevés sur 10 points d'eau afin de couvrir toutes les zones
d'activités et les points d'eau exposés aux produits chimiques et
aux déchets ménagers. Les échantillons
prélevés sont organisés comme suit :
- 1 échantillon d'eau de boisson (EPY1), 2
échantillons d'eau de rivière (ER1 et ER2) et 2
échantillons d'eau de traitement au cyanure (CYN1 et CYN2) pour les
analyses physico-chimiques ;
- 5 échantillons d'eau de boisson (EF, EPY1, EPY2, EP1
et EP2) pour les analyses microbiologiques ;
- 4 échantillons d'eau de boisson (EF, EP1, EPY1 et
EPY2), 2 échantillons d'eau de rivière (ER1 et ER2), 1 de
Traitement au mercure et 1 en fin de cyanuration pour la détermination
d'éléments trace métallique. Les échantillon d'eau
ont été prélevés à l'aide de puisette et mis
dans les bidons.
La démarche méthodologique est
représentée dans le tableau n°1.
18 Tableau n° 1: grille
conceptuelle
Hypothèses
|
Variables d'étude
|
Outils de collecte des données
|
Echelle
|
Populations cibles
|
Les maladies spécifiques au site de Fofora sont les
Infections Respiratoires Aiguës et les blessures traumatiques ;
|
Maladies :
- infections respiratoires
aiguës ;
- blessures traumatiques.
|
- questionnaire ;
- focus groupe ;
- guide d'entretien.
|
- site d'or;
- Centre Médical (CM)
|
- orpailleurs
- Major du CM
- Registre de santé
du CM/Kampti
|
Les techniques d'extraction de l'or sont à l'origine de
l'apparition des maladies ;
|
Techniques :
- étapes de l'exploitation - outils utilisés ;
- produits chimiques
utilisés.
|
- questionnaire ;
- observations ;
- focus groupe ;
- guide d'entretien ;
- sachets en polyéthylène ;
- bouteilles en polyéthylène.
|
- site d'or
|
- orpailleurs
- rejet de traitement
de minerai
- eau de traitement
du minerai aurifère ;
|
Les comportements des orpailleurs dans le site sont des
comportements à risques.
|
Comportements :
- moyens de protection ;
- mode de vie ;
- alimentation ;
- hygiène générale.
|
- questionnaire ;
- observations ;
- bouteilles en verre.
|
- site d'or ;
|
- orpailleurs
- eau de boisson
- Eau de rivière
|
|
IV.4 Le traitement des données
Le traitement des données a été
effectué avec différents logiciels. Selon les données, le
logiciel SPSS 9.0, Excel 2007 ou ArcView 3.2a a été
utilisé.
Les données collectées avec le questionnaire et
les guides d'entretien ont été traitées avec le logiciel
SPSS 9.0. Ce logiciel a été choisi pour son efficacité
à faire des croisements de différentes variables du
questionnaire. Le traitement avec SPSS a consisté :
· au dépouillement du questionnaire suivi de la
codification et de la saisie des données ; · à un recodage
des données afin d'harmoniser les informations collectées ;
· au traitement statistique des données ;
· et à l'exportation de certains résultats
sur Excel 2007 afin de réaliser les graphiques.
Les données du rapport mensuel du Centre
Médical (CM) de Kampti et les données climatologiques ont
été saisies et traitées avec le logiciel Excel 2007. Ce
qui a permis la réalisation de certains graphiques.
Le traitement des données enregistrées par le
GPS 60 a abouti à la réalisation de la carte des sites de
prélèvement d'échantillons (carte n°2). La
maîtrise de ArcView 3.2a a guidé le choix de ce logiciel.
Les échantillons d'eau et de sol ont été
analysés au laboratoire de l'Institut International d'Ingénierie
de l'Eau et de l'Environnement par des techniciens. Les résultats finaux
ont été mis à notre disposition pour les
interprétations.
Les résultats qui découlent de ces traitements
sont organisés en deux grandes parties. Chaque partie est
constituée de 3 chapitres. La première partie présente un
aperçu du milieu physique et humain ainsi que les techniques
d'extraction de l'or. La seconde partie traite des risques encourus par les
orpailleurs, des maladies engendrées par les différents
comportements à risque et des effets socio-économiques et
environnementaux de l'orpaillage. Cette deuxième partie s'achève
par des propositions en vue de trouver des solutions pour une
amélioration sanitaire dans le site.
V. LES DIFFICULTES RENCONTREES
Les difficultés majeures rencontrées se
résument au manque de collaboration de la plupart des
enquêtés. Ces derniers présentaient une certaine
méfiance à cause de la vision qu'a le monde extérieur de
leur milieu. Le refus de certains de répondre individuellement à
nos questions nous a contraints à faire des focus groupes. Les espaces
de cyanuration nous ont aussi été interdits d'accès par
les responsables. Pour remédier à cela, nous avons plus mis
l'accent sur les observations et les analyses de rejet de minerai et d'eau de
traitements chimiques.
La complexité de notre milieu d'étude a
nécessité plusieurs sorties de terrain afin d'avoir des
compléments de données.
Outre ces contraintes rencontrées sur le terrain, une
panne technique de l'appareil d'analyse de l'arsenic et du mercure survenue
dans le laboratoire des 2iE nous a beaucoup retardés dans notre plan de
travail. En effet, les résultats des analyses prévus pour 2
semaines après l'arrivée (le 22 février 2010) en
laboratoire des échantillons, n'ont pu être obtenus que dans le
mois de juillet. Malgré ces difficultés nous avons pu collecter
les données nécessaires qui ont abouti à ce travail.
CARASTERISTIQUES PHYSIQUES ET HUMAINES DU
PREMIERE PARTIE :
MILIEU
CHAPITRE I : LE MILIEU PHYSIQUE
Le département de Kampti fait partie de la
région du Sud-ouest qui regorge d'énormes potentialités en
ressources naturelles fauniques, floristiques et minières. Il est
reconnu de nos jours pour sa richesse en ressource minière. Il
bénéficie d'un climat plus favorable et d'une
végétation plus dense que celle des régions centrales et
nordiques du pays.
I. LE SUBSTRATUM GEOLOGIQUE ET LE RELIEF
Le Burkina Faso dans son ensemble est une
pénéplaine dont le relief est lié à la constitution
géologique. Les formations géologiques sont exclusivement
d'âge Paléoprotérozoïc (2300-1600 Ma) et sont
composées de roches volcano-sédimentaires (Ceinture Birimienne)
et de l'ensemble tonalite-granite (antébirimien) (carte 3). Les
volcanosédimentaires du système birimien sont constitués
de roches volcaniques telles que les basaltes, les andésites et de
roches intrusives comme les granodiorites, le gabbro et les granites. Quant aux
formations du système antébirimien, elles sont constituées
de migmagtite, de métagabbro, de gneiss, etc. Les indices d'or sont
décelés dans les formations birimiennes qui couvrent la majeure
partie du département de Kampti dont le site de Fofora.
23 Carte n° 3 : Géologie de
Kampti
. Chef-lieu de département (kampti)
A Site d'étude (fofora)
~ Localité
PRECAMBRIEN C(BIRIMIEN) PRECAMBRIEN D (ANTEBIRIMIEN)
Nabounguira
Kpatoura
S
S
Poltianao
S
Fofora
A
6 0 6 12 Kilomètres
~
KAMPTI
Diepera
S
Louktianao
Doukoumera
S
S
Nionboulola
S
N
Source : BNDT février 2011 SAWADOGO Edith
L'érosion a mis en relief dans l'ensemble du pays, les
roches basiques qui forment un ensemble de collines surplombant la plaine de
200 m en moyenne. Le Sud-ouest du pays est une pénéplaine
mollement ondulée, qui oscille entre 250 et 300 m d'altitude et dont le
point culminant est le mont Koyo ou Nouéhé (592 m), (BUNASOL,
1999). Les principaux massifs sont situés au sud-est de karangasso, dans
la région de Gaoua, au sud de Kampti, au sud de Batié et autour
de Kpéré. Dans le département de Kampti, les reliefs mous
et discontinus sont marqués par des quartzites birimiens et des filons
de quartz. De plus les schistes ont été plus ou moins
altérés et ravinés. Les nombreuses cuirasses
latéritiques apportent un peu de variété par leur relief
tabulaire festonné de végétation.
II. LES SOLS
L'interaction entre les facteurs géomorphologiques et
les facteurs climatiques dans la région a donné naissance
à plusieurs types de sol. Les sols du sud-ouest ainsi que du
département sont diversifiés dans leurs constitutions
taxonomiques. On rencontre trois principaux types dans le département de
Kampti. Ce sont les sols sablonneux, gravillonnaires et argileux.
II.1 Les sols sablonneux
Ils sont les plus rependus dans le département. Ce
sont des sols riches en silice et à tendance acide. Ils sont
relativement pauvres et sont aptes à la culture du mil, du maïs et
du manioc. Un apport d'engrais permet la culture du sorgho et du maïs. Ces
sols permettent un transfert des éléments traces
métalliques comme le mercure, le cadmium, le nickel vers les plantes
légumineuses surtout et les céréales comme le maïs.
Ils sont faciles à creuser. Les constituants des produits chimiques
utilisés dans le traitement de l'or favorisent la contamination des
cultures en métaux lourds à travers ces types de sols.
II.2 Les sols gravillonnaires
Les sols gravillonnaires sont peu rependus et se rencontrent
surtout en zone de collines. Ils se prêtent à la culture du
sorgho. Ces sols sont fertiles et caractérisés par leur
possibilité de reboisement mais très difficiles à
travailler. Ils sont difficiles à creuser et leur fonçage use
facilement le matériel de creusage. Cette possibilité de
reboisement doit être un facteur favorable pour le reboisement durant la
saison des pluies. Ce qui permettra le reboisement rapide du site
d'orpaillage.
II.3 Les sols argileux
On les retrouve particulièrement en zones de
bas-fonds. Les sols argileux présentent deux variantes. Il s'agit des
sols limono-argileux (limon en surface et argile en profondeur) et des sols
sablo-argileux (sable en surface et argile en profondeur). Les sols
limono-argileux sont aptes à la culture du maïs, du sorgho, de
l'igname et de la patate. Les sols sablo-argileux quant à eux se
prêtent à toutes les cultures. Sur ces sous types de sols sont
pratiqué la culture du riz et le maraîchage. Ils résistent
mieux à l'érosion. Ces sols sont compacts rendant le
fonçage plus difficile.
Les activités d'orpaillage dans le département
ont tendance à favoriser les retournements de sols, donc une
modification locale du type de sol. Ces sols rencontrés par endroit sont
constitués de la roche mère et sont incultes du fait de
l'orpaillage.
III. LE CLIMAT
Le Burkina Faso est sous l'influence d'un climat de type
tropical sahélo-soudanien. Du nord au sud, on rencontre le climat
sahélien et sahélo-soudanien dont les composantes sont le climat
soudano-sahélien et soudanien. Le sud-ouest, de par sa situation
géographique appartient au climat soudanien. La zone d'étude dans
la province du Poni, est sous le climat sud-soudanien, une composante
du climat soudanien. Le climat est caractérisé par
plusieurs paramètres. Afin de décrire le climat du
département de Kampti, les données climatiques telles que la
pluviométrie, la température et le vent ont été
analysées. Ces données relèvent de la station synoptique
de Gaoua qui couvre toute la province du Poni.
III-1 La pluviométrie
Le département de Kampti est sous l'influence de deux
saisons. Il s'agit de la saison pluvieuse et de la saison sèche. Selon
GAUSSEN un mois pluvieux est celui où le total mensuel des
précipitations exprimées en millimètre est
supérieur au double de la température moyenne mensuelle en
degré centigrade soit P>2T. A partir de cette définition, on
distingue 7 mois pluvieux d'avril à octobre et 5 mois secs de novembre
à mars (figure n°1).
Figure n° 1: pluviométrie et
températures moyennes mensuelles (1980 à 2009)
Source : Direction régionale de la
météorologie (station de Gaoua)
Les mois de juillet, août et septembre sont les plus
arrosés et correspondent à la période de fermeture
officielle des sites d'or artisanaux au Burkina Faso. Pendant ces mois, les
puits d'orpaillage sont envahis par les eaux de pluie qui fragilisent les
parois. Le fonçage est interdit durant cette période mais, les
travaux continuent dans la clandestinité du fait du non respect de la
fermeture des sites d'extraction.
Sur la figure n°2, on observe une
irrégularité des quantités pluviométriques dans le
temps. De 1980 à 2009, la pluviométrie moyenne annuelle la plus
basse a été enregistrée en 1983 soit 713,5 mm contre une
moyenne maximale de 1435,5 mm en 1991.
27 Figure n° 2 : variation
pluviométrique sur 30 ans (1980-2009)
Source : Direction régionale de la
météorologie (station de Gaoua)
La moyenne interannuelle de 1980 à 2009 est de 1054,4
mm d'eau. En fonction de cette moyenne, 15 années sont
excédentaires contre 15 années déficitaires (Figure
n°2). Cette pluviométrie varie aussi bien dans le temps que dans
l'espace. En effet, d'un département à l'autre ou d'un village
à l'autre, on peut observer des variations des précipitations. La
courbe des tendances montre cependant une évolution progressive à
la hausse des quantités de pluie tombées au cours des 30
dernières années. L'abondance générale de la
pluviométrie à tendance à fragiliser les sols et les puits
d'orpaillage. Cela est une des causes de la fréquence des
éboulements.
III.2 La température
Selon les données de la station synoptique de Gaoua
dont relève les données climatiques du département de
Kampti, la température moyenne annuelle est de 27,37°C sur les 30
ans. L'allure de la courbe de la figure n° 3, permet de distinguer 4
périodes de variation de la température. On distingue 2
périodes de hausse et 2 périodes de baisse des
températures.
28 Figure n° 3: températures moyennes
mensuelles (1980-2009)
Source : Direction régionale de la
météorologie (station de Gaoua)
La première hausse des températures est
enregistrée durant les mois de février, mars et avril avec des
valeurs respectives de 28,4°C ; 30,65°C et 30,58°C (figure
n°3). C'est la saison sèche et chaude. La fin de cette
période correspond au début de la saison des pluies.
Une autre élévation des températures est
observée pendant les mois d'octobre (27,16°C) et novembre
(27,08°C). Cette période correspond à la fin de la saison
des pluies et est moins chaude que la précédente.
La première période de baisse des
températures est enregistrée dans les mois de juillet, août
et septembre avec respectivement 25,8°C ; 25,26°C et 25,8°C.
C'est la période la plus fraiche et la plus pluvieuse de l'année
(figure n°1).
La seconde baisse des températures est observée
en décembre 25,66°C et en janvier 25,7°C. Ces mois ne sont pas
pluvieux mais frais et secs. La température dans les puits est largement
supérieure à celle qui prévaut à
l'extérieur, rendant ainsi les conditions de creusage difficile.
III.3 Les vents
Le Burkina Faso est sous l'influence de deux principales
masses d'air. Il s'agit des courants marins issus de l'anticyclone
Sainte-Hélène, qui apportent les vents frais et humides de
pseudo-mousson et des masses d'air continental de l'anticyclone du Sahara, qui
apportent
des vents chauds et secs de l'harmattan. Dans le
département de Kampti, les vents frais et humides arrivent vers mi-mars
et avril en provenance du S, SW, SSW et du SE. Par contre, les vents chauds et
secs arrivent dans la localité en octobre du N, NE, NNW et ENE. Ces
différents vents ont une vitesse moyenne de 4 m/s. La position
géographique du département de Kampti en fonction de
l'océan favorise une longue durée de la pseudo-mousson par
rapport à l'harmattan. Ces vents ont respectivement une durée de
plus ou moins 7 mois (avril à octobre) et 5 mois environ (novembre
à mars). Ils sont périodiquement dominants. Mais cela
n'empêche pas une incursion de temps à autres de vents de
pseudo-mousson pendant la période sèche et des vents d'harmattan
pendant la période pluvieuse. Cette variation des vents est à
l'origine de formation de nuages occasionnant des pluies pendant les mois
d'harmattan et des poches de sécheresses pendant la saison sèche.
La variation des vents favorise la propagation des maladies respiratoires sur
le site
IV. L'HYDROGRAPHIE
Plusieurs cours d'eau traversent la région du
Sud-ouest, dont le plus important est le Mouhoun. Les autres cours d'eau sont
la Bougouriba, la Banbassou, le Pouéné, le Koulbi et le Poni. Le
Poni, principal affluent du Mouhoun reçoit les eaux de la Kamba et du
Déko. Le Déko, de direction ouest-est, prend sa source à
l'ouest de Kampti et forme un véritable lac permanent appelé le
Périgban.
Le département de Kampti dispose de 4 principales
rivières et 3 marigots dans les villages de Toroyini, Niamina et
Logolana qui sont temporaires puis un barrage et une retenue d'eau annuelle
(tableau n°2).
30 Tableau n° 2: situation des eaux de surface
dans le département de Kampti
Type
|
Village
|
Volume de
stockage
|
Vocation et usage
|
Temps de
disponibilité
|
Marigot
|
Niamina
|
Non Défini
|
Abreuvement des animaux et rites coutumières
|
8 mois
|
|
Non Défini
|
Abreuvement des animaux
|
8 mois
|
|
Non Défini
|
Abreuvement des
animaux et rites coutumières
|
8 mois
|
Barrage
|
Poniro
|
10 000 000 m 3
|
Abreuvement des
animaux ; maraîchage ;
Pêche
|
12 mois
|
|
Non Défini
|
Abreuvement des
animaux ; maraîchage ;
Pêche
|
12 mois
|
|
Source : ZAT Kampti, juin 2008
Ces cours et points d'eau bénéficient
d'importante quantité d'eau de ruissellement en raison de la
pluviométrie abondante qui arrose la région, soit 1054,4 mm d'eau
par an en moyenne de 1980 à 2009. Les eaux de pluie ruissèlent
des collines du département vers le Déko où elles
rejoignent le Poni, puis le Mouhoun (frontière naturelle avec la
république du Ghana) avant de se jeter dans la mer. A partir du
Déko, les produits chimiques utilisés dans l'orpaillage sont
ruisselés, pendant la saison pluvieuse, dans les pays voisins en passant
par les provinces voisines.
Le caractère temporaire des cours d'eau qui partent du
site de Fofora ne permet pas le lavage du minerai en tout temps avec cette eau.
En revanche, l'importance des nappes phréatiques du fait de l'abondance
de la pluviométrie facilite le lavage du minerai avec les eaux de puits
abandonnés.
V. LA VEGETATION
La région du Sud-ouest appartient au domaine
phytogéographique soudanien qui lui confère une
végétation de savane (BUNASOL, 1999). Du nord au sud, la
végétation évolue de la savane arborée à la
forêt claire avec des forêts galeries le long des cours d'eau. Le
sommet des collines et des plateaux est recouvert d'une
végétation touffue, mais les vallées
largement cultivées en hivernage apparaissent
dénudées en saison sèche parsemées seulement de
quelques espèces fruitières. La végétation du
département est constituée de forêt galerie le long des
cours d'eau, de savane arborée composée d'arbres de taille
moyenne et de savane boisée guinéenne plus dense. Les essences
rencontrées sont diversifiées et les plus dominantes sont
Parkia biglobosa (Néré), vitelaria paradoxa
(Karité), Bombax constatum (Kapokier), acacia
albida (Cad)... Le tapis herbacé est très fourni en saison
pluvieuse, principalement par des espèces de la famille des andropogons.
D'importantes superficies de plantation d'arbres (Anacardier, Manguier, Teck) y
sont présentes. Avec l'apparition de l'orpaillage dans le
département, des espaces sont fréquemment dénudés
de leur végétation. Le Néré (Parkia
biglobosa) et le Karité (Vitelaria paradoxa), plantes
utiles en pays lobi, de par leurs vertus, sont les plus utilisés par les
orpailleurs pour le soutènement des puits et des galeries, du fait de la
forte résistance de ces plantes. Aussi certaines espèces
d'animaux et de végétaux sont-elles sans doute en voie de
disparition à cause de la perturbation de leur
écosystème.
Dans ces végétations, vivent divers types
d'animaux, de grands ou de petits ruminants et diverses espèces
d'oiseaux et de reptiles. Dans le département, la faune est surtout
composée de petits ruminants tels que : les biches, les lièvres,
les petits rongeurs, et une diversité d'espèces d'oiseaux.
L'importance des formations du birimien C a favorisé
l'installation des orpailleurs dans le département. Certains
paramètres climatiques concourent à la fragilité du
substratum et rend le fonçage facile mais dangereux. Pour
remédier à la fragilité des parois des puits et des
galeries, les troncs d'arbre sont utilisés pour le soutènement.
La coupe de ces arbres modifie le milieu physique et engendre la disparition de
certaines espèces végétales et animales.
CHAPITRE II : LE MILIEU HUMAIN
La population du Sud-ouest est cosmopolite. Une migration
ancienne et le développement de l'orpaillage sont à l'origine de
cette diversité de la population. Dans ce chapitre, il est question de
la composition historique et récente de la population de Kampti et du
site de Fofora ainsi que des infrastructures existantes.
I. LES DONNEES DEMOGRAPHIQUES
I.1 Les données ethniques
La population du Sud-ouest est constituée
d'autochtones Lobi, Birifor et Dagara. Elle est aussi constituée d'une
minorité Loron ou Thouni, Gan, Dian, Téguessié et
Koulanga. On y rencontre des immigrés Dioula et Mossi essentiellement
commerçants et des éleveurs peuhls. Les Lobi partagent avec les
Dagara et les Birifor le même fond d'institution et de culture (DE
ROUVILLE C., 1987). De nos jours, l'orpaillage dans la région a
favorisé l'installation d'une population cosmopolite qui habite les
sites d'or et le chef-lieu de département Kampti. Les populations des
sites d'or sont essentiellement constituées de Mossi, de Bissa, de
Gourounsi, de Daffin,
etc. et de plus en plus d'autochtones. on y
rencontre aussi des ressortissants des pays voisins. La population est à
90% animistes et surtout autochtones. Les 10% constitués
d'étrangers sont des musulmans et des chrétiens. Ils sont
notamment installés à Kampti et dans les sites d'orpaillage du
département.
La très grande mobilité des orpailleurs fait qu'il
n'y a pas de données statistiques sur le site d'orpaillage de Fofora.
I.2 L'organisation sociale et territoriale
Historiquement, les Lobi n'ont ni chefs politiques, ni
instances administratives et judiciaires spécialisées. Il
existait au sein du village, un conseil d'anciens plus ou moins informel dont
les fonctions sont limitées (DE ROUVILLE C. idem). Il n'y avait pas un
chef du village mais un chef de terre qui gérait les problèmes
coutumiers, administratifs et politiques. Il était également
responsable de la gestion du foncier et garant des us et coutumes. De nos jours
sous l'influence de l'administration coloniale sur le mode d'organisation
sociétal du Sud-ouest du Burkina Faso, il existe dans chaque
localité un chef de village et un chef de terre. Le chef du village est
désormais chargé des affaires politiques et administratives du
village et le chef de terre s'occupe des problèmes fonciers.
Les orpailleurs du site de Fofora ne sont pas
organisés en coopérative mais plutôt en petits groupes
d'extraction du minerai filonien. Ces groupes se constituent le plus souvent
par affinité sous la direction d'un chef de puits. Ce dernier est sous
la tutelle d'un employeur qui finance les dépenses durant l'extraction
de l'or. L'employeur est généralement un acheteur d'or.
Sur le plan spatial, le site est constitué :
· d'une zone d'habitation composée des logements, de
la zone commerciale et de restauration ;
· d'un espace de mouture composé de moulins à
gasoil et de boutiques de vente d'hydrocarbures ;
· d'un comptoir d'achat au sein duquel se trouvent les
hangars de lavage et de raffinage ;
· des puits d'extraction du minerai et de lavage du
stérile, situés dans les périphéries ;
· et des espaces de cyanuration situés autour du
campement.
En cas de problème, les orpailleurs sont
représentés auprès des autorités par un responsable
qui est souvent le plus âgé des orpailleurs.
I.3 Le régime foncier
Dans le département de Kampti comme dans le Sud-ouest
du pays, les autochtones sont les seuls propriétaires terriens. Chaque
grande famille dispose de son domaine qu'elle gère avec ses membres. En
plus de la gestion familiale des terres, un droit d'usage temporaire est
accordé aux orpailleurs après qu'ils aient honoré des
sacrifices demandés.
Chaque puits d'or creusé dans un champ occasionne le
versement d'environ 50 000 Francs CFA au propriétaire terrien. Cette
somme peut être en nature (demi-sac de minerai aurifère) ou en
espèce selon le contrat entre les deux partis. La situation d'un puits
à cheval sur deux domaines entraîne le plus souvent des
mésententes entre les intéressés. L'orpaillage cause de ce
fait des conflits entre les autochtones, sans oublier les conflits entre
orpailleurs et autochtones et entre orpailleurs eux-mêmes. Les
orpailleurs ayant élus domicile sur le site, demandent pendant la saison
pluvieuse un lopin de terre à des fins agricoles, ce qui diminue le
temps de jachère ou même leur disparition.
II. LES INFRASTRUCTURES
La commune de Kampti est dotée d'un lycée, de 25
écoles dont 19 écoles classiques et 6 écoles satellites.
La plupart des écoles à proximité d'un site d'orpaillage
est abandonnée par les élèves. Selon les
témoignages, dans le village de Kuékuéra (site d'or de
maména), plus de 50% des élèves auraient
déserté les salles de classe pour le concassage du minerai sur
les sites d'or.
Elle dispose d'un Centre Médical sans antenne
chirurgicale (CM) et de 5 CSPS. Le CM est composé d'une infirmerie,
d'une maternité, d'un magasin, d'un local d'hospitalisation, d'une
pharmacie et d'une ambulance fonctionnelle. Ces locaux sont à la
disposition des malades, mais des problèmes de place se posent en cas
d'épidémie. Les infirmiers sont souvent débordés
avec le nombre de patients qui augmente avec les orpailleurs.
Quant aux infrastructures hydrauliques, elles
s'élevaient à 172 forages, 27 puits à grand
diamètre et un réseau de 6 bornes fontaines en 2008. Selon les
normes nationales, il faut 300 personnes par forage. En fonction de cette
norme, il y avait un manque d'environ 13 forages dans le département en
2008. L'importance chiffrée du nombre d'orpailleurs augmente le nombre
total de la population par rapport au nombre de forages disponibles.
Sur le plan routier, en plus de la seule voie bitumée,
la Route Nationale (RN12) qui facilite la circulation et les échanges
avec les autres départements et la Côte d'Ivoire, le
département compte trois routes départementales praticables en
toutes saisons. Il s'agit de la voie :
1' Kampti- Loropéni (D133) : 19 km
1' Kampti-Djigouè (D134) : 46 km et
1' Kampti-Batié : 75 km.
Les autres n'étant pas sur ces voies, se trouvent
enclavés par le mauvais état des pistes surtout pendant la saison
pluvieuse. Sur le plan infrastructurel, l'orpaillage a entraîné
l'abandon des classes par certains élèves et écoliers. Par
contre, le nombre de patients dans les centres médicaux ont
considérablement augmenté. L'accès à l'eau potable
dans les sites d'or et les villages environnants, reste difficile à
cause du nombre insuffisant de forages. Jusqu'à présent,
l'orpaillage n'a pas contribué à la réalisation
d'infrastructures, ni dans le département de Kampti ni dans la province
du Poni.
III. LES RESSOURCES MINIERES
Dans la province du Poni, en plus des nombreux gites d'or en
exploitation artisanale, de très importants gisements de cuivre ont
été mis en évidence entre Malba, Boussera et Gbonblora.
Suite à une campagne de 25 000 m de sondages par les géologues de
Wentworth Gold Sarl, une estimation des ressources a été
réalisée en février 2009 à
Diénéméra (Malba) et à Gongondy (Bousséra).
Les ressources probables sont estimée à 82 600 000 tonnes soit
0,40 % de cuivre et 0,40 g/t d'or soit un total de 330 400 tonnes de cuivre
métal et plus de 33 tonnes d'or métal.
Pour le moment, le cuivre-or de Malba et de Boussera est l'un
des gisements les plus importants en Afrique de l'Ouest.
Seul l'or a été mis en évidence dans le
département de Kampti. Il fait actuellement l'objet d'une exploitation
artisanale. Sur les 19 sites d'orpaillage que comptait le Poni en mai 2009,
Kampti en comptait 14.
Sur ces sites, l'extraction des filons d'or est surtout
assurée par des allochtones venus des différentes régions
du pays et des étrangers venant des pays voisins. Quant à
l'exploitation traditionnelle des alluvions, autrefois réservée
à la gent féminine.
CHAPITRE III : L'ORPAILLAGE A FOFORA
Deux types d'orpaillage ont été
identifiés à Fofora selon la nature du minerai exploité.
Il s'agit de l'exploitation artisanale des alluvions et des filons. Le premier
reste, depuis les temps anciens, l'oeuvre des femmes autochtones et le second
est l'objet d'étrangers.
I. L'EXPLOITATION ALLUVIONNAIRE : UN ORPAILLAGE
PRIMITIF Les étapes de l'exploitation alluvionnaire sont l'extraction et
le panage du minerai.
I.1 L'extraction des alluvions
Le minerai alluvionnaire est extrait aux pieds des montagnes,
souvent sur les pistes et sentiers à l'aide de dabas ou de balai. Il est
balayé ou gratté avec la daba (photo n°1), puis mis dans des
bassines ou des seaux. Le minerai obtenu est porté sur la tête par
l'orpailleuse jusqu'à un point d'eau. Ce point d'eau est soit une borne
fontaine, soit un cours d'eau, soit un puits.
I.2 Le lavage des alluvions
Le minerai extrait est pané dans des bassines à
l'aide de calebasses (photo n°2). Le concentré est
récupéré continuellement dans une petite calebasse.
Constitué de limaille de fer et de poudre d'or, il est pané
plusieurs fois pour avoir définitivement la poussière d'or au
fond de la calebasse. Les impuretés (limaille de fer) restant dans le
concentré final sont éliminées avec de l'aimant par les
acheteurs.
Photo n° 1: extraction du minerai Photo n° 2:
matériels de lavage
alluvionnaire sur un sentier du minerai
alluvionnaire
Cliché : SAWADOGO Edith, février 2010
Quelquefois, les femmes autochtones se ravitaillent en mercure
sur le site d'orpaillage de Fofora, afin d'amalgamer leur or avant la vente, de
peur que la poudre obtenue ne se disperse.
II. L'EXPLOITATION DES FILONS
Les étapes de l'exploitation des filons aurifères
sont : la prospection, le fonçage, la préparation
mécanique, la concentration du minerai, le raffinage et la
cyanuration.
II.1 La prospection
C'est le début de toute exploitation aussi bien
industrielle qu'artisanale. La prospection industrielle est
réalisée par un personnel qualifié avec du matériel
sophistiqué tandis que la prospection artisanale est faite de
façon empirique, par tâtonnement (observations à l'oeil nu,
tests par panage). Les découvertes de la prospection artisanale
consistaient en une simple observation, par les anciens, des plantes qui ont
une affinité pour l'or. Il s'agit de Diapyros mespiliformis et
Banhinia reticulata (KIETHÉGA J.B.; 1983). Selon ZONOU E. S.
2005, la prospection survenait surtout en hivernage, après les tornades
qui pouvaient révéler l'or arraché à la terre. Sur
le site de Fofora, la prospection de l'or filonien est l'oeuvre des exploitants
de puits d'orpaillage qui prennent l'initiative avec leurs propres moyens
(photo n°3). Ces prospecteurs se servent de certains minéraux comme
indicateurs de la présence de l'or. Il s'agit entre autres de la pyrite
appelée appelé communément « kiri » et de
certaines roches vertes. L'orientation du filon à la surface du sol est
aussi importante. Seuls les filons de direction N-S ou S-N sont
prélevés et testés. Pour cela, les prospecteurs se
déplacent avec des pioches, des pelles qui servent à creuser et
à déblayer les roches à tester. En plus de ces outils, ils
transportent avec eux des mortiers de poche qui permettent de piler le minerai
prélevé. Une petite bassine et un petit plat servent au panage du
minerai.
Photo n° 3: prospection sur le flanc
d'une colline à l'ouest du site de Fofora
Cliché : SAWADOGO Edith, décembre 2009
L'expérience des orpailleurs joue un grand rôle
dans la découverte du filon aurifère. Auparavant, la prospection
n'était pas aussitôt suivie de fonçage (KIETHEGA J-B.
1983). Mais de nos jours avec «la soif de l'or » et la
recherche du gain rapide, la découverte du filon d'or est aussitôt
suivie d'exploitation. En fonction de l'orientation du filon à la
surface, un ensemble de puits est creusé, constituant la ligne
d'orpaillage ou la tranchée. Les travaux de chaque puits sont
dirigés par une personne physique ou morale qui en assure
l'exploitation.
II.2 Le fonçage
Le fonçage consiste à creuser un puits de mine
afin d'atteindre le minerai recherché. C'est la phase la plus difficile
et la plus incertaine de l'orpaillage (photo n°4). Entre les puits, des
galeries sont creusées et servent d'aération et de passage.
A l'acquisition d'un puits, le chef engage plus ou moins 12
ouvriers par affinité surtout. Il prend en charge les dépenses
nécessaires au bon déroulement du travail. Ces dépenses
consistent en l'achat de nourriture, d'alcool, de cigarettes et
d'amphétamines. Il s'occupe aussi des soins médicaux de ses
employés durant le fonçage en achetant des médicaments
prohibés disponibles sur le site. Outre ces dépenses, il
achète le matériel nécessaire à l'exécution
du fonçage. Il s'agit de la motopompe et ses accessoires, la dynamite au
cas où le sol est très dur. Le travail se fait 24h sur 24 en
raison de 12 heures par groupe de 6 personnes.
Photo n° 4 : un ouvrier de puits creusant Photo
n° 5: matériel de fonçage sans protection avec une
pioche
Cliché : SAWADOGO Edith, juin 2009
Les outils utilisés dans le fonçage sont : la
pioche, la pelle, le burin, la masse, le marteau, la corde, le fil de fer et
les troncs d'arbre pour le soutènement, la torche pour
l'éclairage (Photo n°5), la motopompe et la dynamite. Les outils
utilisés pour débuter le fonçage sont la pioche et la
pelle servant respectivement à creuser et à déblayer le
stérile. A une certaine profondeur, la corde est attachée
à un piquet de tronc d'arbre à l'extérieur. Cette corde
aide à la descente et à la montée des travailleurs ainsi
qu'à la communication avec le monde externe. Elle sert également
à faire monter le minerai contenu dans des sacs en plastique ou des
bidons de 20 litres perforés à cet effet. Le filon riche en or
peut être découvert à la surface du sol et la profondeur
maximale des puits varie entre 12 m dans les vallons et plus de 50 m en
montagne. La région étant une zone bien arrosée, à
moins de 6 m de profondeur dans les vallons, les travailleurs atteignent la
nappe phréatique dont l'exhaure est assurée par des motopompes
à essence. Les roches y sont généralement tendres,
fragiles et encore plus en saison pluvieuse. Par contre, sur les montagnes les
roches sont plus dures, rendant le travail plus difficile. La dynamite de son
appellation anglaise « far away », y est utilisée afin de
démanteler les roches dures. Elle est placée par un
spécialiste appelé le « tampeur ».
Pour remédier à la fragilité des parois
des puits, les orpailleurs ont développé des techniques de
sécurité telles que le système en escalier et le
soutènement. Le système en escalier consiste à transformer
un ensemble de puits en un seul à grand diamètre avec des parois
à grandes marches d'escaliers. Le soutènement est fait de
façon anarchique avec des troncs d'arbres et des câbles de fil de
fer. Les câbles servent à attacher les troncs d'arbres entre eux
de façon plus ou moins parallèle à des distances à
peu près régulières. Cela permet
un suivi de l'inclinaison des parois des puits en cas de
déformation des câbles. Cette technique permet aux ouvriers
d'éviter des accidents d'éboulement, de détachement des
troncs d'arbres ou d'inclinaison des parois des puits. Le soutènement
des puits est fait par des spécialistes appelés couramment les
« caleurs ». Le minerai aurifère obtenu du fonçage est
partagé entre les ouvriers et le chef de puits. La moitié des
sacs de minerai revient au chef de puits et l'autre moitié est
partagée entre les ouvriers.
Les charretiers et les cyclistes, âgés d'une
quinzaine d'année en moyenne, assurent le transport du minerai des puits
au comptoir en passant par les différents lieux de traitement. Certains
ouvriers se chargent du transport de leur minerai à moto, à
vélo ou à pied. A l'ouverture du site de Fofora, le minerai
était porté par les femmes autochtones faute de sentier
permettant le passage des engins à 2 roues. Elles le font toujours sur
les sites reculés comme à Gongontionao à quelques
kilomètres du site de Bantara dans le département de kampti.
II.3 La préparation mécanique du mineraiLa
préparation mécanique du minerai est constituée du
concassage et de la mouture. II.3.1 Le concassage
C'est la première étape de la préparation
mécanique. C'est une activité qui consiste à
réduire le minerai aurifère en petits morceaux de plus petits
calibres (0.5 à 2.5cm) afin de faciliter la mouture. Un sac de 50 kg est
concassé entre 750 et 1000 franc CFA. Au moment de l'aménagement
du site par la société Wentworth en 2006, cette activité
était pratiquée sous les hangars de l'aire de traitement
(comptoir d'achat). De nos jours, le concassage est pratiqué un peu
partout sur le site au sein des habitats de fortune. Cette activité est
pratiquée par les jeunes autochtones des villages environnants (photo
n°6) mais aussi par les ouvriers qui n'ont pas les moyens de se payer les
services d'un concasseur. Les instruments utilisés sont le marteau, les
meules (de granite ou de quartz) servant de support, et un morceau de sac sous
forme de noeud (photo n°7). Le minerai à concasser est placé
sur la meule dans le noeud de sac afin de se protéger les doigts et
minimiser les risques de projection de pierre lors du concassage.
Photo n° 6 : jeunes concasseurs en Photo n° 7 :
matériels de concassage :
activité sans protection marteau, meule et noeud
en sac
Cliché : SAWADOGO Edith, décembre 2009
En 2006, certains mineurs lorsqu'ils jugeaient que leur
minerai était pauvre, préféraient le faire piler à
moindre coût (300 FCFA la boîte de tomate pesant en moyenne 4kg),
(ZONOU S. E., 2005). A présent, cette même quantité de
minerai jugée très riche en or, appelé «
gnèk », est pilée avec des mortiers en fer
(bouteilles de gaz coupées) sous les hangars de traitement à 500
FCFA. Le « gnèk » pilé est directement
pané pour récupérer l'or contenu dans le minerai avant la
mouture. Les femmes des orpailleurs qui habitent dans le site concassent
également leur minerai qu'elles ramassent aux bords des puits
abandonnés.
II.3.2 La mouture
La mouture consiste à réduire en poudre le
minerai déjà concassé afin de faciliter la
récupération par lavage de la majeure partie de la poudre d'or
qui s'y trouve. Le minerai déjà concassé est moulu
à trois reprises afin d'obtenir de fines particules, à raison de
7500 francs CFA le sac de 50 kg. Le minerai issu du lavage des haldes
(stérile au bord des puits) et des rejets de comptoir, après
avoir été séchés et additionnés de mercure,
sont aussi moulu à ce prix. Cela permet une amalgamation efficace des
fines particules d'or. Un espace sur le site au sud-ouest du comptoir est
destiné à cette activité.
Dans chaque moulin il y a en moyenne deux personnes et en
novembre 2009, une trentaine de moulins à gazole étaient en
activité. Ce nombre est en baisse par rapport aux années
antérieures et peut varier du jour au lendemain avec la
découverte de nouveaux filons.
Quelques vendeurs d'hydrocarbure, en particulier du gazole, sont
également installés sur cette aire.
II.4 Le lavage ou concentration de l'or
La concentration est une séparation
gravimétrique par sluice boxe artisanale. Le sluice est un long morceau
de bois ou de fer large de 0,5 à 0,75 mètre (photos n° 8 et
n°9). La partie supérieure est placée sur une barrique de
sorte à obtenir une inclinaison qui facilitera l'écoulement de
l'eau et des particules légères. Cette pratique est
incontournable dans la récupération de l'or filonien. Elle est
effectuée selon le type de minerai par le bois ou le fer. Dans les
hangars de traitement tenus par les femmes, la concentration du minerai
filonien est faite par le sluice en bois (photo n°8). Par contre le lavage
des haldes (stérile au bord des puits) et des rejets de minerai
après amalgamation est fait par le fer.
Photo n° 8: lavage du minerai dans Photo n° 9:
lavage des haldes avec
le comptoir du sluice en fer
Cliché : SAWADOGO Edith, février 2010 Cliché
: SAWADOGO Edith, décembre 2009
La concentration est faite par les propriétaires du
minerai ou par des professionnels qui lavent un sac de 50 kg à environ
1000 FCFA. Le sluice est tapissé de plastique et de tissus de cotonnade.
Les morceaux de tissu aident à retenir les particules lourdes dont l'or
et la limaille de fer.
La concentration sous les hangars du comptoir consiste
à mélanger le minerai avec une pelle dans de grandes bassines
contenant de l'eau additionnée de détergents. Avec un petit plat,
la patte obtenue est déposée sur la partie supérieure du
sluice. De l'eau est versée sur le minerai qui est frotté avec un
morceau de sac. La matière légère est entrainée
vers le bas dans un trou. Son contenu appelé « garaga » est
progressivement entassé en face des hangars (photo n°10).
Photo n° 10: rejets de minerai filonien devant
des hangars de traitement
Cliché :SAWADOGO Edith, février 2010
Le minerai entassé est vendu à d'autres
personnes qui le traitent avec le cyanure aux alentours du site. Les particules
retenues par les tissus sont recueillies et mises dans de plus petites
bassines. Le minerai obtenu des différentes concentrations est
pané pour obtenir un concentré plus riche en or, dans lequel est
mis le mercure. Le concentré additionné de mercure est
frotté à main nue afin d'obtenir l'amalgame or-mercure.
Généralement, la concentration avec le sluice
boxe en fer se fait hors de l'aire de traitement du comptoir. Le stérile
est lavé par des jeunes exploitants organisés en groupes au bord
des puits d'orpaillage abandonnés. Ce minerai est concentré
à deux reprises afin de récupérer les
éléments fins. Lors de la première concentration, un tamis
ou un plat perforé est utilisé pour retenir les
éléments grossiers tels que les cailloux, les morceaux de bois,
etc. (photo n°9). Les concentrés obtenus sont séchés,
additionnés de mercure puis moulus. Une dernière concentration
est faite après la mouture. Le minerai obtenu est ensuite pané
pour récupérer l'amalgame or-mercure. Ainsi, les
concentrés des haldes et des rejets de minerai filonien sont
additionnés à du mercure puis moulus avant d'être
concentrés et panés à nouveau pour en retirer l'amalgame.
L'amalgame, sous forme de boule blanchâtre, récupéré
des différents panages est pressé avec un tissu ou aspiré
par le laveur pour le débarrasser de son eau.
II.5 Le raffinage
Le raffinage consiste à chauffer l'amalgame or-mercure
obtenu, avec un chalumeau sur une bouteille de gaz vide (photo n°11) afin
de supprimer le mercure par évaporation et disposer de l'or pour la
pesée (photo n°12).
Photo n° 11: chalumeau et boite à Photo
n° 12 : pesée de l'or après
gaz pour le raffinage raffinage de l'amalgame
Cliché : SAWADOGO Edith, décembre 2009
Le raffinage est fait dans le comptoir d'achat par les
acheteurs d'or. Il est généralement suivi de la
commercialisation. En Décembre 2009, l'achat était assuré
par 23 acheteurs de la société privée (SAV'OR),
installés dans le comptoir et par un nombre indéterminé
dans le campement minier. Dans les années 2006, ils étaient plus
d'une centaine dans le comptoir du site de Fofora. L'or extrait par les
autochtones est également vendu sur le site aux différents
acheteurs. Cet or est généralement vendu en poudre et dans une
moindre mesure, amalgamé avec du mercure. Les rejets de minerai obtenus
des multiples lavages du minerai étaient récupérés
de janvier 2009 à juin 2010 par des traiteurs de cyanure.
II.6 La cyanuration
C'est un processus qui consiste à obtenir la
séparation de l'or par l'immersion du minerai dans un bain de cyanure
alcalin. C'est la dernière étape de la récupération
de l'or sur le site. Les produits chimiques utilisés sont le cyanure,
les acides sulfuriques et nitriques. Elle permet une récupération
complète de la poudre d'or contenu dans les minerais les plus pauvres
tels que les rejets de concentration des haldes et du minerai filonien. Le
rejet est transporté sur les lieux par une traction asine. La
cyanuration est effectuée dans des bassins rectangulaires appartenant
à des privés dont le fond et les parois sont partiellement
cimentés et/ou tapissés de plastique. Sur le minerai, est
déversée une solution de cyanure dosée. Par un
mécanisme chimique, le cyanure se charge de l'or
contenu dans le minerai. Le liquide cyanure-or est ensuite dirigé par de
petits orifices, dans des tuyaux sous forme de coude contenant du zinc. Ces
tuyaux sont installés dans un bassin plus profond. L'or se dépose
sur le zinc et libère le cyanure appauvri. Ce liquide est de temps en
temps récupéré par les travailleurs avec un puisard et
déversé dans le bassin central contenant le minerai. Le zinc
enrichi d'or est récupéré du bassin et mis dans des
récipients en aluminium. Sur ce zinc enrichi est versée une
solution d'acide sulfurique. L'acide sulfurique réagit avec le zinc et
l'or est libéré dans une solution. Le zinc ainsi
récupéré est réutilisé pour capter l'or. La
solution contenant l'or est mis au repos. Après décantation, une
solution violacée est obtenue sur laquelle est versée de l'acide
nitrique. L'addition de l'acide nitrique dégage de l'acide cyanhydrique
(mortel) et un gaz très toxique. L'acide sulfurique contenu dans le
concentré d'or en combinaison avec l'acide nitrique forment l'ion
intronium employé dans l'industrie pour la fabrication de nombreux
explosifs. Le concentré obtenu après addition de l'acide nitrique
est filtré sur des tissus à l'air libre. Le résultat du
filtrage est traité par la société SAV'OR à Gaoua
où l'achat est fait sur place.
Après ces différentes étapes, l'or
extrait des lavages et celui issu de la cyanuration sont acheminés
à Gaoua où ils sont fondus et transformés en lingot d'or
prêts pour la commercialisation internationale. Le minerai
épuisé, après la cyanuration est vidé et
abandonné dans la nature sans traitement préalable. Toutes ces
étapes sont assurées par les travailleurs souvent sans aucune
protection.
III. LES POLLUANTS UTILISES DANS L'EXTRACTION DE
L'OR
Malgré l'interdiction de l'usage des produits chimiques
dans l'orpaillage sur l'étendue du territoire burkinabè, les
orpailleurs continuent d'en utiliser massivement. Sur le site de Fofora comme
sur l'ensemble des sites d'orpaillage du département, divers polluants
sont utilisés à savoir le mercure, les sels de cyanure, les
acides sulfuriques et nitriques. Les détergents, les hydrocarbures et
les composants des piles constituent aussi des polluants pour
l'environnement.
III.1 Le mercure
Le mercure, communément appelé « med ou mer
» sur le site, est un métal liquide utilisé pour amalgamer
l'or. Il s'évapore à température ambiante et cette
évaporation est à son maximum quand il est chauffé. Le
mercure est le plus toxique des polluants utilisés sur le site.
L'amalgamation de 1kg d'or nécessite 6kg de mercure. Il
a été introduit au Burkina Faso par les différentes
sociétés minières industrielles et à partir du
Ghana. Son commerce est assuré par des commerçants privés
et les acheteurs d'or installés sur le site. Il était
manipulé dans les années 2005 par plus de 96% des orpailleurs
(ZONOU E.S. 2005). Le mercure est progressivement utilisé par les
populations autochtones dans l'extraction alluvionnaire de l'or. Il est donc
utilisé progressivement par plus de personnes.
III.2 Le cyanure et les acides nitriques et sulfuriques
Les cyanures les plus courants sont le cyanure
d'hydrogène (acide cyanhydrique en solution), les sels solubles dans
l'eau et les complexes appelés cyanométallates. C'est le sel de
cyanure qui est plus utilisé sur le site de Fofora. Il a
été introduit sur le site en janvier 2009 par des orpailleurs. Le
cyanure sert à capter l'or qui se trouve dans le minerai. Il est volatil
et très nocif pour la santé.
L'utilisation du cyanure est associée à l'acide
sulfurique et nitrique. L'acide sulfurique sert de réducteur de l'or sur
le zinc. Par contre l'acide nitrique sert à nettoyer l'or de ses
impuretés comme le zinc, le cuivre, le mercure, l'argent et le fer.
III.3 Les détergents et les déchets
plastiques
Les détergents sont utilisés lors de la
concentration par les orpailleurs pour débarrasser le minerai des huiles
issues du moulin. Les agents tensio-actifs que contiennent ces
détergents peuvent être une source de contamination des eaux de
puits non protégés. A travers ces agents, les détergents
empêchent les échanges respiratoires des micro-organismes des eaux
de surface et souterraines. Le minerai contenant ces détergents est
manipulé pendant une longue durée. Cela entraîne une
absorption cutanée de ces agents tensio-actifs.
Les sachets de détergents vidés de leurs
contenus sont abandonnés n'importe où sur le site en plus
d'autres déchets plastiques et ménagers. Ces déchets ne
sont pas recyclés mais plutôt incinérés. Ces
incinérations dégagent des fumées irritantes et des odeurs
piquantes constituant des polluants environnementaux.
Ainsi, les détergents utilisés sur le site
contribuent à la pollution des sols et des eaux par le ruissellement et
l'infiltration. En plus de ces produits, la matière fécale
contribue à la pollution des eaux du site.
III.4 Les hydrocarbures
Les hydrocarbures sont utilisés sur le site pour le
fonctionnement des instruments de travail comme les motopompes, les dynamites,
les moulins de broyage et les engins de déplacement à savoir les
motocyclettes. Ces produits chimiques sont stockés dans des habitats de
fortune dans de mauvaises conditions. Cela engendre des pertes
considérables en hydrocarbure et occasionne la contamination des sols,
des nappes phréatiques et des eaux de surface. Les hydrocarbures
utilisés à la surface sont entrainés par les eaux de
ruissellement dans les eaux de surface et par infiltration dans les eaux
souterraines. L'usage des hydrocarbures dans les puits provoque une
contamination directe des eaux souterraines qui, toujours sont utilisées
par les orpailleurs comme eau de consommation.
III.5 Les piles usées
Les piles des torches utilisées pour l'éclairage
des puits et galeries, sont abandonnées par les orpailleurs dans les
puits et à l'extérieur. Selon les enquêtés, plus de
94,3% des orpailleurs abandonnent les piles usées à
l'extérieur des puits.
Pendant les travaux de terrain, aucune n'a été
observée au bord des puits. Elles sont donc le plus souvent
abandonnées à l'intérieur des puits. Les piles sont
indispensables à tout travail de fonçage à cause de
l'obscurité dans les puits. Elles contiennent du plomb, du zinc, du
lithium, du carbone, etc. Abandonnées dans les puits, elles sont sources
de pollution directe des nappes phréatiques.
L'exploitation de l'or a évoluée au cours du
temps. Dans le traitement de l'or filonien, des polluants sont utilisés
et sont à la base de la contamination des eaux de surface, des nappes
phréatiques et des sols.
CONCLUSION PARTIELLE
L'importance des ceintures birimiennes a favorisé
l'installation des orpailleurs étrangers dans le département. Sur
ces sites, l'exploitation traditionnelle des alluvions, autrefois
réservée à la gent féminine, existe toujours dans
le département. Quant à l'extraction des filons d'or, elle est
assurée surtout par des allochtones et des étrangers. En plus des
filons, le stérile abandonné aux bords des puits est
exploité par ces derniers. L'extraction de l'or filonien demande
beaucoup d'effort physique et est associée à l'usage de produits
chimiques. Les produits chimiques utilisés dans ce site sont entre autre
le mercure, le cyanure et les acides sulfurique et nitrique. En plus de ces
polluants, les détergents, les piles et les hydrocarbures
utilisés sur le site contribuent à la pollution de
l'environnement.
RISQUES SANITAIRES ET IMPACT DE L'ORPAILLAGE SUR LA
POPULATION
DEUXIEME PARTIE :
CHAPITRE IV : LES RISQUES OBSERVES SUR LE SITE DE
FOFORA
Dans ce chapitre, nous analysons le degré de pollution des
sols et des eaux, ainsi que les risques liés à l'orpaillage et au
mode de vie.
I. DEGRE DE POLLUTION DU SOL ET DE L'EAU
Le degré de pollution de l'environnement a
été déterminé par les résultats des analyses
de sols et d'eau.
I.1 Degré de pollution du sol
Les analyses des échantillons de sol ont
consisté en la détermination des éléments
métalliques tels que le cuivre, le chrome, le cadmium, le nickel,
l'arsenic et le mercure. Quatre échantillons ont été
analysés. Il s'agit :
- du rejet de traitement au mercure (S1) : c'est la
matière légère entraînée lors de la
concentration sous les hangars du comptoir ;
- du rejet de lavage des haldes (S2) : minerai issu du lavage du
stérile du bord des puits ; - du rejet après cyanuration (S3) :
minerai issu du traitement avec le cyanure et les acides sulfurique et nitrique
;
- et d'un échantillon de sol du campement minier (S4).
Les résultats de ces analyses figurent dans le tableau
n°3 ci-dessous.
Tableau n° 3 : variation des métaux lourds
dans les différents échantillons de sol
échantillons de sol
|
cuivre (mg/kg)
|
chrome (mg/kg)
|
Cadmium (mg/kg)
|
Nickel (mg/kg)
|
Arsenic (mg/kg)
|
Mercure (mg/kg)
|
rejet de traitement au mercure S1
|
24,3
|
14,19
|
1,1
|
5,4
|
0,53
|
0,45
|
rejet de lavage des haldes S2
|
19,2
|
0,6
|
4,01
|
3,8
|
1,78
|
0,52
|
rejet après cyanuration S3
|
41
|
18,9
|
7
|
10,4
|
0,5
|
0,71
|
sol de la zone de logement S4
|
14,7
|
3,8
|
7,1
|
4,2
|
0,5
|
0,71
|
Normes de mise en culture (mg/kg) des sols (mg/kg)
|
200
|
8
|
5
|
200
|
50
|
50
|
Source : enquête de terrain, février 2010
Dans le rejet de traitement au mercure S1, seul le chrome est
hors norme avec 14,10 mg/kg contre 8 mg/kg. Cela s'explique principalement par
la présence du chrome dans la roche mère (filon).
Dans l'échantillon de stérile ou haldes
lavé (S2), aucun métal n'a une teneur au delà de la norme.
Aucun traitement chimique n'est fait sur cet échantillon. Seuls les
éléments constitutifs de la roche sont donc présents et en
faible quantité.
Dans le rejet de cyanuration (S3), le chrome et le cadmium
sont hors norme avec des valeurs respectives de 18,9 mg/kg et 7 mg/kg. Les
normes de concentration des sols de culture en ces deux métaux sont
respectivement de 8 mg/kg et 5 mg/kg. Les quantités de chrome et de
cadmium dans cet échantillon sont les plus élevés. En
effet, en plus de la roche mère qui contient ces métaux, le
traitement chimique avec le cyanure en dégagerait aussi lors des
réactions chimiques.
Quant à l'échantillon S4 (sol de la zone
d'habitation), il contient la plus forte concentration en cadmium soit 7,1
mg/kg. Il s'agit d'un échantillon de sol qui n'a pas été
lavé, ni traité par les produits chimiques. Les métaux qui
s'y retrouvent sont dus aux activités domestiques (usage de piles pour
l'éclairage des habitats) et à la constitution de la croûte
terrestre.
De façon générale, le cuivre est plus
présent dans l'ensemble des échantillons. Cela s'explique par la
richesse de la zone en cuivre. Le dépassement des normes s'observe
surtout dans les échantillons traités avec des produits
chimiques. Il apparaît donc une action certaine des traitements chimiques
sur la composition métallique et chimique du sol.
Ces différents métaux contenus dans les sols,
à cause de l'orpaillage, se retrouvent à la surface. A travers
les réactions chimiques, d'autres éléments
métalliques ou chimiques se forment. Ils sont transférés
dans les eaux superficielles à travers le ruissellement et les eaux
souterraines par infiltration.
I.2 Degré de pollution des eaux du site
Sur les échantillons d'eau, les analyses
réalisées sont les analyses physico-chimiques, microbiologiques
et la détermination des éléments traces
métalliques.
I.2.1 L'analyse physico-chimique
L'analyse physico-chimique a concerné 1 échantillon
d'eau de boisson sur l'aire d'habitation (EPY1), 2 échantillons d'eau de
traitement au cyanure [un au début du traitement
(CYN1) et l'autre à la fin du traitement (CYN2)] et 2
échantillons d'eau de rivière (ERI et ER2). Les résultats
de ces analyses sont notés dans le tableau n°4.
Tableau n° 4 : résultat des analyses
physico-chimiques
Eléments analysés
|
Echantillon d'eau de boisson
|
Normes selon
l'OMS pour les eaux de boisson. (mg/l)
|
Echantillons d'eau de rivière
|
Echantillon de traitement chimique du minerai
|
Normes de déversement dans les cours d'eau
(mg/l)
|
EPY1
|
ER1 (mg/l)
|
ER2 (mg/l)
|
CYN2 (mg/l)
|
CYN1 (mg/l)
|
T°C
|
14,5
|
-
|
15,1
|
16,6
|
19,2
|
15,8
|
-
|
Ph
|
6,9
|
6,5- 8,5
|
8
|
8,9
|
9,5
|
9
|
-
|
Conductivité (uS/CM)
|
496
|
400
|
574
|
136
|
1245
|
2120
|
-
|
TDS (mg/l)
|
392
|
-
|
442
|
101
|
872
|
1613
|
-
|
turbidité(NTU)
|
0
|
-
|
62
|
13
|
11
|
25
|
-
|
Ammonium (NH4+ en mg/l)
|
0
|
0,1
|
1,46
|
1,37
|
3,87
|
0,28
|
1
|
calcium (Ca en mg/l)
|
62,4
|
50-150 CEE
|
18,4
|
16
|
24,8
|
20
|
500
|
Magnésium (Mg 2)
|
3,4
|
50- 150 CEE
|
24,8
|
13,4
|
8
|
119,1
|
200
|
Chlorures (Cl en mg/l)
|
27
|
250
|
34,1
|
14,2
|
87,9
|
448,7
|
600
|
Cyanures totaux (CN-)
|
0
|
0,0001
|
0
|
0,001
|
0,015
|
0,16
|
0,1
|
Dureté totale (TH en °F)
|
17
|
-
|
14,8
|
9,5
|
9,5
|
54
|
-
|
Dureté totale (en mg/lCaCo2)
|
17
|
-
|
148
|
95
|
95
|
54
|
-
|
Fluorures (F+ en mg/l)
|
0,02
|
0,0015
|
0,01
|
0
|
0,32
|
0,2
|
10
|
Fer total (mg/l)
|
0,06
|
500
|
1,57
|
9,55
|
0,09
|
3,45
|
20
|
Matières en suspension (mg/)
|
3
|
Absence
|
54
|
7
|
8
|
14
|
-
|
Nitrates (NO3 en mg/l)
|
5,3
|
50
|
19,8
|
40
|
44
|
50,5
|
40
|
Nitrites (NO2 en mg/l)
|
0,35
|
0,1
|
0,013
|
0,007
|
4,11
|
0,35
|
1
|
Phosphates (PO4 en mg/l)
|
0,15
|
-
|
0,87
|
0,28
|
0,15
|
0,2
|
0,8
|
Sodium (Na+ en mg/l)
|
20,2
|
150-200
|
38,2
|
8
|
186,8
|
418,8
|
300
|
Potassium (K+ en mg/l)
|
1
|
12
|
201,2
|
5,3
|
5,3
|
7,6
|
10
|
Sulfates (SO4 en mg/l)
|
4
|
250-400
|
0
|
8
|
270
|
335
|
600
|
Sulfures (S2 en mg/l)
|
0
|
-
|
0,02
|
0,002
|
0,002
|
0,049
|
0,2
|
Titre Alcalimétrique (TA°F)
|
0
|
-
|
0
|
0,1
|
3,8
|
2,2
|
-
|
Titre Alcal Complet (TAC °F)
|
30,2
|
-
|
30,6
|
7
|
16,7
|
82,8
|
-
|
Carbonates (mg/l CO3)
|
0
|
-
|
0
|
12
|
45,6
|
26,4
|
-
|
Bicarbonates (mg/l HCO3
|
368,4
|
-
|
373,3
|
61
|
111
|
956,5
|
-
|
Source : enquête de terrain
- l'analyse physico-chimique de l'eau de boisson EPY1 montre
qu'elle contient de la matière en suspension de l'ordre de 3 mg/l
(tableau n°4). La conductivité est supérieure à la
norme soit 496 uS/cm contre 400 uS/cm. En effet, les éléments en
suspension contenus dans l'eau de puits augmentent sa conductivité
à travers leur nature et leur nombre. Hormis ces éléments,
l'eau de boisson EPY1 est très pauvre en éléments
chimiques nécessaire au bon fonctionnement de l'organisme. Il s'agit du
magnésium, du chlorure, du fer, du magnésium, des fluorures et du
sodium.
- dans les eaux de traitement au cyanure CYN1 et CYN2, il
ressort une disparité dans la concentration des éléments
physico-chimiques. En début du traitement, l'échantillon CYN1
contient des quantités élevées de cyanure totaux (0,160
mg/l), de nitrates (50,5 mg/l) et de sodium (418,8 mg/l). A la fin du
traitement CYN2, ces concentrations baissent considérablement et souvent
en dessous de la quantité maximale fixée par l'OMS. C'est le cas
des cyanures totaux (0,015 mg/l) et du sodium (186,8 mg/l). La disparité
de ces valeurs est due au caractère volatil du liquide cyanhydrique et
à son infiltration depuis le début du traitement. A moins d'un
mois d'intervalle, environ 0,145 mg/l de cyanure s'évaporent dans la
nature. En ce qui concerne les nitrites, il y a une augmentation à la
fin du traitement. Sa valeur est passée de 0,35 mg/l au début,
à 4,11 mg/l à la fin. Cela est dû aux réactions
chimiques entre le minerai et les composants des produits chimiques
utilisés.
- l'eau de rivière ER2 contient 0,001 mg/l de cyanure
totaux (CN-) contre une valeur nulle pour ER1. Ce dernier échantillon
révèle 1,46 mg/l d'ammonium, 201,2 mg/l de potassium et 0,87 mg/l
de phosphate. La quantité des autres éléments de ER1 et
l'ensemble des éléments de ER2 sont inférieurs à la
normale (tableau n°4). La présence du cyanure dans la
rivière ER2 pourrait avoir pour cause l'usage de pesticides dans le
jardinage. En effet, au bord de cette rivière le jardinage est bien
développé mais absente au niveau de la rivière 2. Le
caractère volatil du cyanure entraine son évaporation durant le
ruissellement. Il pourrait aussi avoir pour origine la cyanuration
effectuée sur les sites d'orpaillage.
I.2.2 l'analyse microbiologique :
Cette analyse a été réalisée sur 5
échantillons d'eau de boisson, soit 1 échantillon d'eau de forage
(EF), 2 échantillons d'eau de puits d'orpaillage abandonnés (EP1
et EP2) et 2 échantillons d'eau de puits de la zone d'habitation (EPY1
et EPY2). Toutes ces eaux contiennent des polluants fécaux mais à
des degrés différents (figure n°4).
Figure n° 4:degré de pollution biologique des
eaux de boisson sur le site
Source : enquête de terrain
Comme présenté sur la figure n°5, les cinq
échantillons d'eau de boisson (EF, EP1, EP2, EPY1, EPY2) ont
respectivement 13, 71, 63, 62 et 83 coliformes totaux. Ces échantillons
contiennent aussi des coliformes thermo-tolérants dont le nombre est
compris entre 28 et 37 contre 4 coliformes thermo-tolérants pour l'eau
de forage (EF). Les quatre échantillons contiennent 3 à 7
Escherichia Coli, contre une valeur nulle dans l'échantillon du forage
(EF). Les streptocoques fécaux quant à eux sont absents dans tous
les échantillons. Par rapport aux valeurs enregistrées, les
échantillons EP1 et EPY2 contiennent plus de coliformes totaux avec des
quantités respectives de 86 et 71. Dans l'ensemble, tous les puits
présentent un taux élevé en ces différents
polluants fécaux sauf l'eau de forage situé à plus d'un
kilomètre du site. Cela est dû à la proximité des
douches, à l'absence d'infrastructure d'aisance, à la mauvaise
gestion des déchets et à l'état non protégé
des puits d'alimentation en eau de consommation. Le forage étant mieux
protégé, la pollution par ruissellement est faible et voire
nulle. D'où la faiblesse des polluants fécaux dans ce point
d'eau.
I.2.3 La détermination des
éléments traces métalliques
Huit (8) échantillons ont été
analysés dont 4 échantillons d'eau de boisson (EF, EP1, EPY1,
EPY2), 2 échantillons d'eau de rivière (ER1 et ER2) et 2
échantillons d'eau de traitement du minerai (1 à la fin du
traitement au cyanure CYN2 et 1 échantillon d'eau de
traitement au mercure dans les hangars E1). Les différents
métaux détectés sont le cuivre, le chrome, le cadmium, le
nickel, l'arsenic et le mercure (tableau n°5).
Tableau n° 5: résultat de la
détermination des éléments traces métalliques dans
l'eau
Métaux identifiés
|
EF
|
EP1
|
EPY1
|
EPY2
|
Normes selon l'OMS pour les eaux de boisson
|
ER1
|
ER2
|
E1
|
CYN2
|
Normes de déversem ent dans les
cours d'eau (OMS)
|
Cuivre (mg/l)
|
<0,005
|
<0,005
|
<0,005
|
<0,005
|
1
|
<0,005
|
<0,005
|
<0,005
|
6,142
|
1
|
Chrome (mg/l)
|
<0,002
|
<0,002
|
<0,002
|
<0,002
|
0,00005
|
<0,002
|
<0,002
|
<0,002
|
0,147
|
2
|
Cadmiu m (mg/l)
|
<0,002
|
<0,002
|
<0,002
|
<0,002
|
5
|
<0,002
|
0,008
|
<0,002
|
<0,002
|
1
|
Nikel (mg/l)
|
<0,005
|
0,038
|
0,063
|
5,323
|
0,00005
|
0,015
|
<0,005
|
<0,005
|
5,501
|
2
|
Arsenic ug/l
|
0,00
|
0,00
|
0,00013
|
0,00194
|
0,050
|
0,00035
|
0,00
|
0,00093
|
0,00357
|
0,00005
|
Mercure ug/l
|
0,00305
|
0,00222
|
0,00408
|
0,00252
|
0,001
|
0,00157
|
0,00081
|
0,00365
|
0,00439
|
0,0001
|
Source : enquête de terrain
Dans les eaux de boisson EF, EP1, EPY1 et EPY2, le Nickel et
le mercure sont largement supérieurs aux normes de 5.10-5mg/l
et 0,001mg/l. Toutes les eaux de boisson sont ainsi contaminées par le
mercure et le nickel. Ces polluants ont pour origine la roche mère mais
aussi et surtout la mauvaise gestion du mercure sur le site. Cette mauvaise
gestion engendre une évaporation du mercure, un transport par le vent et
les eaux de pluie et un dépôt dans les eaux de surface et les
puits.
Les eaux de rivière (ER1 et ER2) contiennent du mercure
en excès. Seul ER1 dépasse la norme d'arsenic pour
l'évacuation des eaux dans les rivières (tableau n°5). Ces
quantités s'expliquent par le transfert à partir des roches
environnantes et par le ruissellement des eaux en provenance des sites d'or.
Dans les eaux de traitement E1 et CYN2, la quantité
élevée de nickel, d'arsenic et de mercure s'expliquent par un
transfert à partir du minerai traité.
Toutes les eaux de puits sont impropres à la
consommation, car certains éléments microbiologiques,
métalliques et physicochimiques dépassent les quantités
requises pour les eaux de boissons. La quantité de produits chimiques et
de métaux lourds dépasse aussi
largement les normes d'évacuation des eaux usées
dans les cours d'eau. D'où la contamination des cours d'eau du
département.
La contamination de la faune intervient avec l'absorption de
ces eaux contenant des métaux lourds et des polluants chimiques. Celle
des humains est faite à travers la consommation de ces produits
environnementaux de qualité douteuse (GUENE O. 1999).
II. LES RISQUES SANITAIRES LIES A L'ORPAILLAGE
L'orpaillage expose ses acteurs à des risques divers.
Selon l'étape de l'exploitation, on distingue les risques encourus par
les « creuseurs », les transformateurs mécaniques, les laveurs
et raffineurs, ainsi que les risques encourus par les employés de la
cyanuration.
II.1 : les risques encourus par les « creuseurs »
de puits
Les moyens d'extraction utilisés par les «
creuseurs » les exposent à des menaces. Les dangers physiques
majeurs des creuseurs sont les risques d'asphyxie par gaz de motopompes ou de
dynamite et les risques d'éboulement de puits et de galeries. En effet,
l'usage de la motopompe et de la dynamite dégage des gaz toxiques
polluants comme le gaz carbonique (CO2) et l'azote qui appauvrissent la
qualité de l'air et de l'eau des puits. En zone de montagne où
les roches sont généralement plus dures, les éboulements
sont facilités par le dynamitage qui fragilise le substrat. Dans les
zones basses par contre, ils sont dus à la tendresse des roches. Ces
accidents font plus de victimes pendant et en fin de saison pluvieuse pour
cause du non respect des dates de fermeture officielle des sites d'orpaillage.
Généralement, ceux qui perdent la vie dans les éboulements
sont les « Topomanes ». Ces derniers sont des orpailleurs qui entrent
dans les puits, souvent abandonnés, en l'absence de cordes de secours.
Ils sont considérés par les autres comme des pilleurs de filon.
L'asphyxie quant à elle touche tous les « creuseurs ». Elle
est plus fréquente car l'usage de la motopompe est régulier. Les
individus les plus touchés par les asphyxies sont ceux qui mettent en
marche la motopompe dans le puits et ceux qui y entrent quelques minutes
seulement après son arrêt. Les cas d'asphyxie sont souvent
bénins, mais peuvent entraîner des pertes en vie humaine. C'est le
cas en 2009 où 6 personnes ont perdues la vie sur une même ligne
(ligne de Dagara) par asphyxie. Les victimes d'accidents bénins sont
soignées en les faisant boire du lait concentré sucré.
Les victimes d'asphyxie et d'éboulement sont
gardées secret depuis la noyade des 35 « creuseurs » sur le
site de Konkera dans le Noumbiel en août 2008. Ces accidents ne sont
observés que chez les creuseurs, mais il peut arriver que des visiteurs
(vendeurs ambulants)
fassent partie de ces victimes d'éboulement. Le poids
exercé par ces derniers sur les parties externes des galeries peut
engendrer l'effondrement des puits en entraînant les visiteurs au fond du
gouffre.
Outre ces accidents, les creuseurs sont confrontés
à la poussière et à l'humidité. La faiblesse des
moyens de protection (figure n°5) facilite l'absorption de cette
poussière.
Figure n° 5: moyen de protection des
creuseurs
% 100
60
40
20
80
0
Cache-nez
gans
Moyens de protection
pas de protection
Source : enquêtes de terrain
Pour les enquêtés, l'état des puits
(manque de lumière et d'aération) ne les encourage pas à
utiliser des moyens de protection. Les seuls moyens sur le site d'extraction
restent le cache-nez et les gans. Les taux d'usage sont respectivement de 2,9%
soit 1 personne sur 35 enquêtés et 14,3% soit 5 personnes. Ces
moyens ne sont utilisés qu'à l'extérieur des puits.
La poussière absorbée et l'humidité
constante dans les puits les exposent à des maladies respiratoires
aiguës. Cette poussière dégagée par le fonçage
des puits est directement inspirée par les creuseurs. Les particules
grossières se déposent dans les poumons et entraînent des
maladies respiratoires. En plus de la poussière du fonçage, les
ouvriers de puits travaillent souvent dans la boue ou dans l'eau de la nappe
phréatique. Après 12 heures de travail dans l'humidité,
ils se reposent au bord des puits, à même le sol et dans la
fraicheur par manque d'habitat à proximité. La constance du
travail dans la boue les expose à une absorption cutanée des
éléments chimiques constitutifs des roches. Aussi, sont
exposés les « creuseurs » aux piqures des bestioles qui ont
pour refuge les puits et les galeries pendant la saison des pluies.
En somme, les « creuseurs » de puits sont
exposés aux éboulements, aux asphyxies, à l'absorption
cutanée des éléments constitutifs des roches, à la
fraicheur, à la poussière du minerai et aux morsures de
reptiles.
II.2 les risques encourus par les transformateurs
mécaniques
A l'image des creuseurs, très peu sont les
préparateurs mécaniques qui utilisent un moyen de protection. Sur
les 30 enquêtées, seulement 4 personnes soit 13,4% se
protègent avec des lunettes ou un cache-nez. Ce pourcentage ne concerne
que les meuniers, la protection chez les concasseurs étant nulle. La
poussière soulevée lors du concassage est directement
inspirée par les concasseurs. Ils sont sujets de blessures par marteau
ou par projection du minerai concassé. Les jets de pierre, bien que
prévenus par l'usage de noeud de sac, entraînent souvent des
blessures des membres et des yeux. Le faible taux de protection des meuniers
favorise une absorption continue de la poussière et du mercure venant du
minerai. Aussi, sontils sujets d'une exposition continue à la
fumée de la machine et du polissage de certaines de ses pièces.
En effet, la fumée du polissage de certaines pièces « la
melle », dégage une fumée très toxique causant des
problèmes de respiration chez les mouliniers.
Les concasseurs sont surtout exposés à la
poussière et aux projections de pierres. Quant aux mouliniers, en plus
de la poussière, ils sont exposés à la fumée, aux
vapeurs mercuriques qui se dégagent lors du broyage des rejets et aux
blessures dues aux accidents de démarrage.
II.3 les risques encourus par les laveurs du minerai et les
raffineurs
C'est dans la concentration que le mercure est utilisé
pour la première fois dans la chaîne d'extraction de l'or
filonien. Le risque majeur à ce niveau, est l'absorption cutanée
et orale du mercure lors de l'amalgamation or-mercure. L'usage prolongé
de l'eau, les petites blessures sur les mains des suites d'accidents de travail
et le fait de frotter l'amalgame ormercure à main nue (photo n°13),
fragilisent les mains de l'amalgameur et augmente le degré d'absorption
cutanée du mercure.
60 Photo n° 13: amalgamation or-mercure du
concentré à main nue
Cliché : SAWADOGO Edith, décembre 2009
Avant de le brûler au chalumeau, l'amalgame est
pressé à l'aide d'un mouchoir afin d'éliminer l'eau qu'il
contient. Cette eau est aspirée par certains laveurs, d'où une
absorption orale du mercure. Le mélange soulève de la
poussière qui est respirée par ces acteurs. Le seul moyen de
protection est le foulard. Le taux de protection reste aussi faible dans cette
étape du traitement. Il s'élève à seulement 3,2%
soit 1 personne sur un total de 31 enquêtés. Dans les hangars de
traitement, les laveurs ne sont pas les seuls exposés au mercure. En
effet, les détentrices de hangar qui aident les laveurs avec de l'eau et
du matériel, travaillent avec leurs enfants à bas âge
(moins de 5 ans). Ces femmes disposent, sous leurs hangars, de boules de
mercure dans des sachets plastiques qu'elles donnent aux clients en cas de
déficit. Ces boules constituent un danger pour les enfants qui peuvent
les avoir accidentellement à leur portée. Les rejets qui sont la
propriété de ces femmes et les concentrés obtenu du lavage
des haldes sont additionnés à du mercure qu'elles
mélangent à mains nues avant la mouture. Ces actions exposent les
laveurs, les femmes et leurs enfants ainsi que les riverains à
l'absorption cutanée et nasale du mercure. Il arrive parfois que les
détentrices de hangars utilisent les bassines qui ont servi à
l'amalgamation pour la vaisselle. Cette pratique entraîne aussi
accidentellement une absorption orale et cutanée du mercure par les
propriétaires de hangar et les riverains.
L'amalgamation est généralement suivie du
raffinage par les acheteurs. Les propriétaires de l'or extrait,
assistent au raffinage pour éviter tout vol. Ces personnes (acheteurs et
vendeurs) sans aucune protection, sont exposées à la vapeur
mercurique qui s'échappe. Ce gaz mercurique dégagé sous
l'effet de la chaleur est très nocif pour les hommes, les animaux et
l'environnement. Les raffineurs sont les plus exposés du fait de leur
proximité avec le gaz.
L'absorption nasale est souvent à long terme la cause de
troubles comportementaux chez les raffineurs surtout.
II.4 les risques encourus par les employés de la
cyanuration
Après la concentration des différents minerai,
les rejets sont traités au cyanure afin d'y extraire les fines
particules d'or. Les employés de cyanuration manipulent quelquefois les
produits chimiques (cyanure, acides) sans protection contre les gaz toxiques,
ni les liquides cyanhydrique, sulfurique et nitrique (photos n°14).
L'introduction des employés dans le bac contenant du cyanure, pour y
extraire le zinc enrichi d'or, les expose à des dépigmentations
et à une absorption cutanée des produits chimiques. La non
maîtrise des réactions chimiques est souvent à l'origine
d'explosion et d'incendies mettant en danger la vie des employés. Outre
ces dangers, ils sont exposés à une absorption nasale des
produits chimiques. Aussi, la majorité des employés vivent-ils
sur les sites de cyanuration avec leur famille. Les habitants de ces lieux font
leurs activités domestiques (photo n°15), à proximité
des bacs de cyanuration et de l'évaporation des différents
produits chimiques.
Photo n° 14: manipulation à mains nues du
Photo n° 15 : femme préparant à
zinc dans un bain d'acide sulfurique environ 3
mètres des bacs de
Bac de cyanuratio
Cliché : SAWADOGO Edith, décembre 2009
Ils s'exposent ainsi à l'inhalation des gaz de cyanure
et des acides. Les bacs de cyanuration sont souvent mal ou pas
bétonnés, engendrant l'infiltration des produits chimiques dans
le sol. Ces actions (évaporations et infiltration) polluent les eaux de
surface et souterraines ainsi que les cultures destinées à la
consommation humaine. Après l'extraction complète de l'or dans le
minerai, le rejet est abandonné dans la nature sans traitement
préalable. En cas d'arrêt des travaux, le bac contenant le liquide
cyanhydrique est ainsi abandonné. La consommation de
ce liquide cause la mort immédiate des ovins, des asins
et des caprins des villages voisins. Les gaz toxiques issus du traitement avec
les acides sont emportés par le vent au sein des habitants du site et
des environs. L'inspiration de ces gaz cause dans l'immédiat une toux
chronique.
III. LES RISQUES LIES AUX CONDITIONS DE VIE
En fonction des conditions de vie, on identifie le risque
d'incendie, les risques liés à l'eau et à l'alimentation
et le risque lié à la consommation d'amphétamines.
III-1 Les risques d'incendie
Le caractère mobile des orpailleurs fait qu'ils se
construisent des habitats de fortune leur permettant de se déplacer sans
avoir à laisser de bien matériel sur le site. En effet, bien
qu'étant recouvert par du plastique (photo n°16), ces habitats de
Seko restent fragiles et exposent ainsi ses occupants aux vents froids. Ce type
d'habitat, dans une zone où la pluviométrie est abondante,
confronte ses occupants aux vents froids des périodes fraîches,
à la poussière de l'harmattan ainsi qu'aux pluies
accompagnées de vents violents des saisons pluvieuses. En outre, le
risque d'incendies est très élevé surtout pendant la
saison sèche en raison des vents et de la nature des matériaux de
construction.
Photo n° 16 : l'habitat orpaileur
Cliché : SAWADOGO Edith, décembre 2009
Le site d'orpaillage de Fofora est connu pour les incendies
criminels qui font beaucoup de victimes. Dans la plupart des cas, les incendies
font des victimes sur le plan vital et financier. C'est le cas de l'incendie de
janvier 2006 qui à causé la perte d'environ 100 millions de
francs CFA. Les incendies sont soit volontaires soit involontaires. Les
incendies volontaires sont souvent dus à des règlements de compte
entre hommes pour des questions de rivalité. Le
garçon malheureux avec l'aide de ses amis mettent le
feu au domicile de la fille en question. Quant aux incendies involontaires, ils
sont causés à des moments d'inattention des
ménagères lors de la préparation des repas, ou par
l'explosion de bouteilles de gaz servant à l'alimentation des
congélateurs. Sous l'effet du vent, le feu non maîtrisé se
propage rapidement dans les autres habitats.
III-2 Les risques liés à l'alimentation
Il s'agit du risque lié à l'utilisation de l'eau et
à la consommation des aliments.
III-2.1 le risque lié à l'eau
L'eau est un élément indispensable à la
vie. Par la variation de sa qualité, elle peut être un facteur de
maladie. Sur les sites d'or où le problème d'eau potable est
crucial, les populations sont contraintes à la consommation d'eau
souillée pouvant engendrer des pathologies. A travers le mode de vie et
les activités sur le site, les eaux de puits sont infectées par
les organismes microbiologiques, physicochimiques et les éléments
métalliques.
L'absence d'infrastructures hygiéniques, la
proximité des douches publiques par rapport aux puits augmentent le
risque de contamination microbiologique. Pour avoir une protection optimale des
puits d'eau de boisson contre les eaux de toilettes, une distance minimale est
exigée. Selon TANDIA A. et al. (1999) cités par YAMEOGO S.
(2008), cette distance minimale puits/latrines est de 48 mètres.
Cependant, la plupart des toilettes publiques du site sont à une moyenne
de 4 mètres des puits (EPY2 photo n°17). Cette pollution s'explique
aussi par la mauvaise gestion des ordures ménagères,
l'état non protégé des puits et l'absence
d'infrastructures d'aisance amenant les individus à se soulager non loin
du site.
Photo n° 17 : puits alimentaire
à proximité des douches de fortune
Photo n° 18 : eaux de puits servant au lavage
des haldes et à la boisson
Puits
Cliché : SAWADOGO Edith, février 2010
En effet, les déchets sont transportés par le
vent et les eaux de pluie dans les puits d'approvisionnement situées
dans le campement et dans la zone d'extraction. La plupart des puits en zone
d'extraction servent à la fois au lavage du minerai et à la
boisson (photo n°18). Cela facilite le drainage d'un grand nombre de
polluants microbiologiques par l'eau de lavage. La présence de plusieurs
microorganismes augmente le risque d'infection d'origine hydrique. Selon
PETELON J.L ZYSMAN K. (1993), la présence d'un petit nombre de
coliformes (1- 10/100 ml) dans les eaux souterraines non traitées n'a
une signification réduite sur le plan sanitaire, que lorsqu'elle
s'accompagne de coliformes fécaux ou thermo-tolérants. Pourtant,
l'analyse microbiologique révèle à la fois une
présence de coliformes totaux, de coliformes thermo-tolérants et
d'Escherichia coli. La présence de ces différentes
bactéries est souvent indicatrice de la présence de certains
virus nocif pour la santé. Une seule absorption de l'eau infectée
par ces bactéries peut entraîner la contamination.
Dans leur composition physicochimique et métallique,
les eaux du site sont impures à la consommation. Ces eaux contiennent
des éléments chimiques issus du traitement, des différents
hydrocarbures et des piles usées. Elles contiennent aussi des
métaux lourds dont l'accumulation à long terme dans l'organisme
peut entraîner des cancers.
Les eaux analysées sont impropres et consommées
par la majeure partie des orpailleurs. A titre d'illustration, sur les 35
ouvriers enquêtés, 26 creuseurs soit 81,3% consomment l'eau de
puits sur les sites d'extraction et d'habitation. Par contre, 2
préparateurs mécaniques sur 35 soit 6,7% seulement consomment ces
eaux. Concernant les laveurs, environ 18 individus soit 58,1% boivent l'eau des
puits. Plus de 8,6% soit 8 sur 35 personnes enquêtées hors de leur
lieu de travail, consomment l'eau des puits. Quant aux acheteurs
installés dans le comptoir, 6 personnes sur 10 affirment boire l'eau
minérale vendue sur le site en provenance de Gaoua. Cependant la
réalité est tout autre sur le terrain. Car selon les
observations, excepté les raffineurs, presque 96% des orpailleurs
utilisent régulièrement l'eau de puits pour la boisson, les
travaux domestiques et la restauration.
En plus du risque sanitaire hydrique lié à la
consommation, la stagnation des eaux de toilette (photo n°19), constitue
également des comportements à risque, car elles constituent des
nids de larves de moustiques, vecteurs de nombre de pathologies comme le
paludisme, la dengue et la fièvre jaune. Le risque lié à
la stagnation de l'eau est l'apparition et la persistance des maladies
vectorielles.
65 Photo n° 19: eau de toilette favorable au
développement des moustiques
Cliché : SAWADOGO Edith, juillet 2009
En plus des eaux de toilette, les puits d'orpaillage
abandonnés après le fonçage, constituent des nids de
vecteurs pathologiques. Ces puits retiennent les eaux de pluies et de la nappe
phréatique, constituant de ce fait des nids d'anophèles
femelles.
La pollution des nappes souterraines en microorganismes, en
éléments physicochimiques et en métaux lourds, affecte les
puits des villages voisins. Cela expose aussi les autochtones d'une
manière ou d'une autre aux risques sanitaires hydriques.
III-2.2 les risques liés à
l'alimentation
La pollution des eaux se répercute sur l'alimentation
des orpailleurs. En effet, l'eau infectée des puits d'orpaillage
abandonnés est utilisée dans le campement et sur l'aire de
l'extraction pour la cuisine.
Dans les restaurants du campement minier, les eaux des puits
non protégés sont utilisées pour les travaux domestiques.
En plus de l'état souillé de l'eau, la viande et le poisson sont
fumés devant les restaurants sur des blocs de pierre et à
même le sol. Des condiments sont souvent étalés à
proximité des ordures ménagères. L'insalubrité des
environs est transportée sur ces denrées destinées
à la consommation.
Sur l'aire d'extraction, en plus de la consommation d'eau
infectée, le menu reste monotone. En effet, durant le fonçage
dans les puits, les « creuseurs » se nourrissent uniquement de
haricot et de riz encore appelé « bantarè ». Cette
nourriture est préparée par les jeunes garçons de moins de
15 ans dans l'insalubrité. L'invariabilité du menu et les
conditions d'insalubrité alimentaire exposent les orpailleurs à
la malnutrition et aux maladies digestives.
III.3 La consommation des amphétamines
Les orpailleurs surtout les "creuseurs" consomment des
amphétamines pour accroître leur force physique. Ces produits sont
pour la plupart des dopants dont la prise régulière
entraîne une dépendance. Selon (MÉGRET Q. 2007, p 19) la
dose prise représente à la fois la puissance physique et la force
mentale mises à l'épreuve durant l'effort, « chacun cherche
ce qui va l'arranger en expérimentant différents cocktails et
assortiments censés rendre invulnérables». Selon un vendeur
de comprimés du site, l'amphétamine le plus consommée est
le bleu-bleu encore appelé E 14 à cause de sa
capacité à apporter de la force physique. En plus de ces
amphétamines, le tabac, les liqueurs (alcools frelatés), le
nescafé, le cannabis sont consommés par les « creuseurs
». Ces produits donnent selon eux, la force physique, le courage
d'affronter l'obscurité, le gouffre, les vertiges et même la mort.
La consommation des alcools frelatés surtout à sec et des
amphétamines est une des causes des troubles de comportements. Ces
produits les rendent agressifs, vulnérables aux accidents de la voie
publique, aux maladies, aux éboulements, au vagabondage sexuel qui les
exposent aux IST et au VIH/SIDA.
Les différents comportements à risque qui se
résument à l'absence de protection durant les travaux
d'extraction de l'or, à la mauvaise gestion des rejets de traitements
chimiques, à une alimentation monotone, au manque d'hygiène
générale et individuelle et à la consommation des
amphétamines et de la drogue. Ces comportements à risque sont
sources de maladies aussi bien pour les orpailleurs que pour les populations
des villages voisins. L'ampleur du risque varie selon l'activité et le
degré d'intervention de l'orpailleur dans les différentes
étapes de l'extraction de l'or. Les creuseurs courent le plus de risque
car ils interviennent ou assistent dans presque toutes les étapes de
l'extraction de l'or.
CHAPITRE V. LES MALADIES RENCONTREES SUR LE SITE
D'OR DE FOFORA
Les maladies rencontrées sur le site de Fofora sont
diverses. Ces maladies ont été régroupées en 3
catégories. Il s'agit des maladies émanant de l'orpaillage, des
maladies liées aux conditions de vie et des maladies
comportementales.
I. LES MALADIES EMANANT DE L'ORPAILLAGE
D'une façon ou d'une autre, l'orpaillage est à
l'origine de l'apparition et de la persistance des maladies sur le site. Les
maladies qui sont directement causées par l'orpaillage sont les
blessures traumatiques, les Infections Respiratoires Aiguës et les
maladies dues aux produits chimiques utilisés dans le traitement.
I.1 Les blessures traumatiques
Les blessures traumatiques sont causées par un choc ou
un coup reçu par un individu. Elles sont fréquentes chez les
creuseurs et les transformateurs mécaniques. Parmi les 131
enquêtés individuellement, 10 personnes soit 7,6 % souffrent
fréquemment de blessures traumatiques. De cet effectif, 30 % sont des
creuseurs, 30 % des transformateurs mécaniques, 20% des
enquêtés hors de leurs lieu de travail (tableau n°14 annexe).
Les 20 % sont des laveurs qui ont généralement des plaies non
traumatiques dues à une longue durée des mains dans l'eau. Ce mal
est soigné avec du henné et du citron. Parmi ceux qui souffrent
de traumatisme, les creuseurs sont les plus exposés du fait de leur
présence dans presque toutes les étapes de l'orpaillage. Les
causes de ces traumatismes sont les chutes d'outils de travail, les
éboulements, l'écrasement des doigts lors du concassage du
minerai et les défauts de fonctionnement des moulins. Ces traumatismes
sont accrus par la fatigue et la durée du travail (12 heures pour le
creuseur, 10 heures pour le meunier et un temps variant pour le concasseur et
le laveur selon la quantité du minerai).
Les traumatismes par chutes de matériel de travail sont
fréquents pendant les travaux tandis que ceux causés par les
éboulements sont plus fréquents en fin de saison pluvieuse.
Pendant cette période, en moyenne 3 cas d'éboulement sont
enregistrés par la police départementale. Selon cette même
source, la sécurité est souvent interpellée pour des
traumatismes souvent mortels de suite d'éboulement. Les victimes de ces
éboulements sont surtout ceux qui risquent leur vie à la
recherche de l'or dans les puits abandonnés suite à une
inclinaison ou un éboulement. Ces derniers,
appelés couramment « topomane » par les orpailleurs, sont
considérés comme des voleurs et leur mort dans les puits les
préoccupe peu. Selon les témoignages, la mobilité de
l'orpailleur fait que sa disparition dans un puits n'est pas aussitôt
remarquée. Ces victimes sont souvent abandonnées dans le puits
où a eu lieu le drame. Ce puits est abandonné pendant un temps et
les travaux reprennent après avoir simplement enseveli le corps dans un
coin du puits. Ceux qui survivent sont ramenés clandestinement à
leur domicile sans informer la police locale.
En plus de ces traumatismes directement liés à
l'extraction du minerai, les traumatismes par Accident de la Voies Publique
(AVP) et par Coups et Blessures Volontaires (CBV) sont fréquents sur le
site et dans le département. Cela est en partie dû au fort taux de
consommation d'amphétamines par certains orpailleurs. La
fréquentation du département par les orpailleurs augmente les
AVP, mettant en danger les habitants du département. En effet, la prise
d'amphétamine, d'alcools frelatés et de bien d'autres excitants
sont, selon un agent du centre médical de Kampti, la principale cause
des accidents répétés dans le département. Selon la
gendarmerie de Kampti, en 2009, il y a eu dans le département 4 cas
d'accidents de la voie publique et tous étaient des orpailleurs. Pendant
le trimestre de juillet à septembre 2009, la police de Kampti a
enregistré 4 cas d'accidents de la voie publique. Dans ces cas
recensés par la police du département, au moins un orpailleur
était impliqué. Quant aux coups et blessures volontaires, la
gendarmerie a enregistré en 2009, 29 cas dont 7 cas d'orpailleurs. La
police quant à elle a enregistré 4 cas de CBV de juillet à
septembre. Les 3 cas étaient des orpailleurs. Les CBV et les AVP sont en
baisse par rapport aux années 2005 et 2006. En effet, à
l'ouverture du site de Fofora en 2005 et 2006, la révolte des
autochtones occasionnait des affrontements avec les orpailleurs. En 2007 par
contre, avec la baisse des gains par la diminution des rendements des puits
d'orpaillage et de la présence des forces de l'ordre sur quelques sites
du département à l'image de Fofora, les AVP et les CBV ne cessent
de baisser.
Dans le registre de santé du CM/Kampti, les
traumatismes ont différentes causes selon que l'on soit sur un site d'or
ou pas. Plus de 65% des souffrants d'un traumatisme sont des adultes hommes,
21% sont des adultes femmes, et seulement 14% ont moins de 14 ans (figure
n°6).
Les causes des traumatismes de 98% des patients ayant pour
origine un site d'or sont des blessures par pioche, pierres, matériels
de travail, CBV ou par AVP. Ces blessés sont généralement
des hommes de plus de 14 ans que l'on rencontre sur les sites dans les
différentes étapes de transformation du minerai aurifère.
Ces blessures sont perçues par les orpailleurs comme des accidents de
travail sans importance. Par contre, dans les autres localités du
département, les victimes de traumatisme sont surtout
des enfants ou des personnes âgées qui ont été
blessées par des cornes de boeuf, des accidents de vélo, la daba
ou par une chute d'un arbre, etc.
Figure n° 6: cas de Figure n° 7: nombre de
traumatisme par an
traumatisme selon l'âge dans le département
de Kampti
Source : CM/Kampti
Le nombre annuel de patients traumatiques a varié en
fonction de l'âge depuis 2005 (figure n°7). A partir de la
ruée de 2005, il y a une augmentation du nombre de patients hommes de
plus de 14 ans jusqu'en 2006, puis une faible baisse en 2007. La diminution du
nombre de patients dévient considérable en 2008 avant un
léger rehaussement en 2009. En effet, 2006 correspond à la
période d'intense activité où les puits des sites du
département, surtout Fofora étaient peu profond et très
productifs. L'intensité des travaux entraîne des blessures,
d'où l'importance chiffrée du nombre de patients en 2006. En 2007
la baisse s'explique par une diminution des travaux. Les profondeurs
inaccessibles et la découverte d'autres sites d'or dans les
départements voisins, ont ralenti les travaux sur les sites du
département de Kampti. Il s'en suit alors une baisse importante du
nombre de patients traumatiques en 2008. Quant à 2009, une augmentation
se fait sentir sur la figure. Cette augmentation résulte du
déguerpissement des orpailleurs de certains sites d'or comme celui de
Konkéra et des sites des autres départements de la province et du
Ghana.
Ces traumatismes pour la plupart ne sont traités qu'en cas
d'infection. Cela engendre un nombre élevé de malades de plaies
infectées et un ralentissement des travaux par les malades.
I.2 Les Infections Respiratoires Aigües (IRA)
Les infections respiratoires aiguës sont majoritairement
dues à des virus. On distingue les infections respiratoires basses et
les infections respiratoires hautes dont la plus dangereuse est la pneumonie.
Divers facteurs ainsi que les comportements à risque favorisent la
propagation de ces infections. La poussière du minerai, la fumée
venant des moulins, les gaz émanant des produits chimiques (mercure,
acides sulfuriques et cyanhydriques), le froid, les vents frais et secs
accroissent le développement des IRA. Parmi les 131
enquêtés, 46 personnes soit 35,1 % souffrent
régulièrement d'IRA. De ce pourcentage, 43,5 % sont des
creuseurs, 39,1 % des transformateurs mécaniques, 13,0 % des laveurs et
4,3 % des enquêtés hors de leurs lieux de travail (tableau
n°14 annexe). Plus de 82,6 % sont des creuseurs et des transformateurs
mécaniques. Cela est dû à leur exposition prolongée
à la poussière et au froid par rapport aux autres acteurs. Les
moyens de soins sur le site pour tous les orpailleurs sont les
médicaments prohibés et la pharmacopée. Ils n'ont recours
à un centre de santé qu'en cas de complication et de maladies des
enfants. Sur les sites aussi bien que dans le département, les enfants
de moins de 14 ans sont les plus exposés aux maladies respiratoires
(figure n°8).
Figure n° 8: IRA en fonction de l'âge et du
sexe
Source : CM/Kampti
Selon le registre de santé, les 50% des patients
d'infections respiratoires sont des enfants de moins de 14 ans, 31% sont des
hommes de plus de 14 ans et 19% sont des femmes. L'importance de l'effectif
d'enfants malades est due à la fragilité des enfants et à
leur fréquentation des centres de santé par le biais des
parents.
Le fonçage et la transformation mécanique
demandent beaucoup de forces physiques et un échange important d'air
respiratoire. Cet air est constitué de matières en suspension
telles que la poussière, la fumée, la vapeur de produits
chimiques. Le dépôt de la poussière du minerai dans les
voies respiratoires favorise le développement de la silicose chez les
transformateurs mécaniques et les creuseurs. Durant toute
l'année, les malades d'infections respiratoires sont fréquents.
Tous les habitants du site souffrent fréquemment des IRA. En cas de
tuberculose, certains patients refusent le suivi et quittent le site d'or pour
leur village d'origine. Cela favorise une propagation des maladies infectieuses
sur l'ensemble du territoire.
I.3 Les conséquences sanitaires des produits
chimiques et des métaux lourds
I.3.1 conséquence du cyanure, des acides
sulfuriques et nitriques
Le cyanure agit très rapidement sur le corps des
manipulateurs. La plupart de ceux qui font la cyanuration souffrent de
brûlures sur le corps surtout sur les membres et le visage. L'inspiration
du gaz issu de la réaction cyanure-acide nitrique, entraîne des
toux chroniques pour les travailleurs, les habitants du site et des villages
voisins. Les maux fréquents chez ces derniers sont les dermatoses
(brulures) et les maladies respiratoires. Outre ces maladies que rencontrent
les travailleurs sont exposés à la mort en cas d'ingestion du
cyanure. En plus beaucoup d'animaux meurent peu de temps après la
consommation de ces produits chimiques.
I.4.2 conséquences des métaux lourds
contenus dans l'eau
Les métaux lourds se retrouvent dans les eaux de
surface, les eaux souterraines, les récoltes, les poussières et
la boue des puits. La consommation des métaux lourds à travers
l'eau et les récoltes, l'exposition à la poussière peuvent
entraîner des dépassements des doses maximales admissibles. Parmi
les métaux lourds tels que le cadmium, le mercure, l'arsenic, le cuivre,
le chrome et le nickel, c'est le cadmium qui présente le plus de
risques, car les doses ingérées sont souvent proche des doses
maximales journalières. En effet, le cadmium conduit à des
maladies d'obstruction des poumons, des maladies rénales et des os
fragiles.
Le mercure, produit chimique le plus utilisé par les
orpailleurs, a des conséquences désastreuses sur les
utilisateurs. En effet, à long terme, une exposition au mercure à
des effets néfastes sur le système nerveux. Il entraîne des
problèmes de coordination musculaire, de mémoire, des
tremblements des membres et du corps, des délires et des hallucinations.
Plus de deux cas de folies auraient déjà été
observés chez les raffineurs du site. Ces victimes de maladies
dégénératives sont ramenées dans leur village natal
pour les soins.
La fatigue et les maux de tête sont aussi recensés
au sein des orpailleurs. Cela est lié à l'endurance de leur
activité et à l'inhalation de la poussière et des produits
chimiques.
II. LES MALADIES LIEES AUX CONDITIONS DE VIE
Le manque d'infrastructures d'aisance, d'eau potables, la
nature des habitats et la consommation d'amphétamines concourent
à l'apparition et à la propagation de certaines maladies
liées à l'eau et des maladies comportementales.
II.1 les maladies liées à l'eau
L'eau est un élément vital, mais peut aussi
être à l'origine de plusieurs types de maladies. On distingue les
maladies digestives dues à la consommation d'eau souillée et le
paludisme dû à la stagnation de l'eau.
II.1.1 Les maladies digestives
Il s'agit de toutes maladies pouvant entraîner des
troubles de l'appareil digestif et engendrant une évacuation anormale
des selles. Elles sont causées par des bactéries, des virus ou
des parasites qui vivent le plus souvent dans l'eau. On distingue les
diarrhées non sanglantes, les diarrhées sanglantes, les
parasitoses, les gastrites et les ulcères.
Le registre de santé révèle que les
affections digestives les plus fréquentes sont respectivement les
parasitoses, les diarrhées non sanglantes, les gastrites, les
ulcères et les diarrhées sanglantes qui touchent aussi bien les
orpailleurs que les non orpailleurs.
Ces maladies sont observées chez les différents
acteurs du site. Sur les 131 enquêtés, 10 personnes soit 7,6 %
souffrent régulièrement de problèmes digestives. Parmi les
10 personnes, 2 soit 20 % sont des ouvriers de puits, 10 % des transformateurs
mécaniques, 40 % des laveurs de minerai et 30 % sont des personnes
enquêtées hors de leur lieu de travail. En effet, ces maladies
occupent une seconde place par rapport aux maladies traumatiques et les
infections respiratoires. Ils sont exposés aux maladies digestives
à cause du manque d'hygiène. Durant les travaux, les eaux
malsaines des puits sont consommées et utilisées pour la cuisine
par les creuseurs et les laveurs de stérile. Dans le campement, les eaux
de puits infectées par les coliformes totaux, les coliformes
termotolérants, les Escherichia coli, les streptocoques fécaux
etc. (Tableau n°11 en annexe) sont aussi consommées. Aucun
acteur du site n'est épargné par ces maladies. Dans une moindre
mesure, les raffineurs qui consomment l'eau minérale sont les moins
exposés. L'eau souillée apparaît ainsi comme un vecteur de
transmission des maladies.
II.1.2 Le paludisme
L'eau stagnante insalubre est propice au développement
de vecteurs du paludisme. En effet, le paludisme est une maladie parasitaire,
la plus fréquente et la plus mortelle dans le monde. L'agent causal est
le plasmodium, un parasite unicellulaire. C'est une maladie vectorielle dont le
vecteur est un moustique, l'anophèle. L'agent pathogène accomplit
une partie de son évolution dans l'anophèle et une partie dans le
corps humain. L'anophèle femelle est un réservoir indispensable
à la transmission et à la propagation du paludisme. Elle à
deux cycles de vie. Une phase aquatique de 7 jours à 5 semaines selon
les espèces, et une phase aérienne d'environ une semaine chez le
mal, d'une à deux semaines pour la femelle. La majeure partie de la vie
de l'anophèle se passe donc en milieu aquatique. La présence de
retenues d'eau insalubre favorise sa prolifération. La population du
site participe à leur prolifération à travers le
dépôt de déchets ménagers, la stagnation des eaux de
toilettes de fortune et celle des eaux de puits d'orpaillage abandonnés.
L'ensemble des problèmes sanitaires rencontrés sur le site
fragilise les orpailleurs et les expose au paludisme. Ce dernier est le premier
motif de consultation des orpailleurs dans le Centre Médical de Kampti.
Sur l'ensemble des enquêtés, 18,3% soit 24 individus souffrent
fréquemment de paludisme. Les individus enquêtés hors de
leurs lieux de travail représentent 54,2 % (13 personnes) des 18,3%, les
laveurs 25% (6 personnes), les creuseurs 16,7 % (4 personnes) et 4,2% (1
personnes) de transformateurs mécaniques (tableau n°14 en annexe).
L'usage d'une moustiquaire n'est pas un souci pour les orpailleurs. Les
insecticides pouvant provoquer des incendies sont utilisés en lieu et
place des moustiquaires.
III. LES MALADIES COMPORTEMENTALES
Ces maladies résultent des différents
comportements qu'ont les orpailleurs. Elles sont généralement
favorisées par la consommation des amphétamines, des alcools
frelatés et de la drogue. Il s'agit des Infections sexuellement
transmissibles (IST) et le SIDA.
III.1 Les IST dans le département
Les Infections Sexuellement Transmissibles (IST) sont des
maladies qui se transmettent principalement par voie sexuelle. Elles se
transmettent aussi de la mère à l'enfant lors de la grossesse ou
de l'accouchement et par voie sanguine. La voie sexuelle est la plus courante
sur le site. Dans le département ainsi que sur les sites d'orpaillage,
les femmes de plus de 14 ans
sont les plus touchées. Les IST les plus fréquentes
sont la gonococcie et le chancre mou. La présence d'orpailleurs
infectés se repercutent su le nombre de patients du CM (figure
n°9).
Figure n° 9 : évolution des cas d'IST
dépuis 2005 selon l'âge et le sexe
Source : CM/Kampti
Les effectifs les plus élevés sont
enregistrés en 2006 et en 2007 pour les deux sexes. Ces années
correspondent aux années où le site de Fofora fonctionnait
pleinement. En effet, avec le début de l'orpaillage en 2005, le
désorde sexuel des orpailleurs sous l'effet de la drogue a
facilité la propagation des IST. De 2005 à 2009, l'effectif des
femmes soufrant d'IST était plus de 4 fois supérieur à
celui des hommes de la même tranche d'âge, soit respectivement 1878
et 456 infectés (figure n°10).
75 Figure n° 10 : effectif des malades d'IST
selon le genre de 2005 à 2009
1857
moins de 14 ans Adultes masculins Adultes féminins
456
2000
1800
effectifs des patients d'IST
1600
1400
1200
1000
800
600
400
200
0
40
Source : CM/Kampti
Le multipartenariat des hommes explique le taux
élévé de femmes infectées par rapport aux hommes.
En effet, les hommes du site ont plus d'une femme et plusieures amantes. La
transmission de la mère à l'enfant est à l'origine de la
contamination des moins de 14 ans. Cela atteste de l'ampleur du risque
d'infection des femmes et des enfants. Les IST facilitent la transmissin du
VIH/SIDA. Elles sont donc favorables à la transmission du VIH/SIDA.
III.2 le VIH/SIDA
La prostitution est un fait réèl sur le site de
fofora. Elle favorise la transmission des IST qui facilitent la transmission du
VIH/SIDA. La transmission du VIH/SIDA est conditionnée par la
connaissance des moyens de transmission et de protection. Selon les
prostituées étrangères (nigériannes), les
précautions sont prises pour éviter le SIDA et les autres
infections. Elles exigent la protection absolue à leurs clients. En plus
de la prostitution, un autre type qui ne dit pas son nom y existe. Il s'agit du
multipartenariat et du changement fréquent de partenaire. Les femmes les
plus exposées sont les détentrices de hangar de traitement et les
jeunes filles qui y sont employées. Pour avoir des clients, ces
dernières sont obligées de devenir les maîtresses des
orpailleurs. Un hangar sans jeunes filles est voué à la
fermeture. Avec le temps et les multiples cadeaux de leurs amants, la
protection n'est plus exigée. Un orpailleur peut être à
l'origine de l'infection de plusieurs filles et vice versa. Dans la ville de
Kampti, il
peut arriver que malgré la connaissance de la
séropositivité d'un homme, une fille bien portante l'ait comme
partenaire à cause de ses multiples cadeaux et de son apparence
sainne.
De 2007 à 2009, sur 123 femmes dépistées
dans le site de Fofora, 15 sont infectées, soit 11,4 % de
séropositives chez les femmes dépistées et 5 cas
indéterminés. Sur 91 hommes dépistés, 6 cas sont
séropositifs soit 6,4 % des hommes dépistés et 2 cas
indéterminés. Pour 100% (21 cas) de séropositif à
Fofora, 15 individus soit 71,4 % sont des femmes et 29,6 % des hommes (tableau
n°6).
Tableau n° 6 : résultats des campagnes de
dépistage de 2007 à 2009 sur le site de Fofora
Lieu
|
Tranche d'âge
|
Nombre de dépistés
|
Résultats positifs
|
Résultats indéterminés
|
|
Fofora de 2007 à 2009
|
|
M
|
F
|
M
|
F
|
M
|
F
|
|
De 18 ans
|
00
|
04
|
00
|
00
|
00
|
00
|
04
|
18 à 49 ans
|
91
|
123
|
05
|
14
|
02
|
03
|
314
|
50 ans et plus
|
03
|
03
|
01
|
01
|
01
|
02
|
6
|
Source : CM/Kampti
La tranche d'âge la plus infectée est celle de 18
à 49 ans. C'est la tranche la plus active sur le site. Le SIDA n'est pas
craint pas les orpailleurs et certains n'y croient toujours pas. Cela facilite
la propagation de cette pandémie.
Contre le VIH/SIDA, le personnel du Centre Médical et
des particuliers procèdent à des sensibilisations et à des
dépistages volontaires. La PROMACO qui intervient sur le site depuis
2005, sensibilise les orpailleurs sur les modes de transmission du VIH/SIDA,
ses conséquences et ses modes de protection. Elle se charge aussi de la
distribution des condoms. En plus de la PROMACO, d'autres structures organisent
des sensibilisations audio-visuelles dans le même sens.
CHAPITRE VI : LES CONSEQUENCES SOCIO-ECONOMIQUES
ET ENVIRONNEMENTALES DE L'ORPAILLAGE A FOFORA
En plus des conséquences sanitaires, l'orpaillage a aussi
des conséquences socioéconomiques et environnementales.
I. CONSEQUENCES SOCIO-ECONOMIQUES
On distingue les conséquences économiques et
sociales.
I.1 L'impact économique de l'orpaillage
L'orpaillage est une activité
rémunératrice qui favorise une importante entrée de
devise. Il est plus bénéfique pour les orpailleurs que pour les
autochtones, comme il l'est aussi bien pour les villages d'origine des
orpailleurs que pour les villages d'accueil. Cette activité a permit aux
orpailleurs de se prendre en charge ainsi que leurs familles. A partir de
l'orpaillage, certains ont pu développer d'autres activités comme
le commerce et l'élevage dans leur village d'origine. Parmi les
orpailleurs, les propriétaires de puits, de hangars, les mouliniers et
les raffineurs font plus de bénéfice dans l'orpaillage. Ceux qui
creusent uniquement exécutent la partie la plus dure et la plus
incertaine du travail et ont souvent le salaire le plus bas de la chaîne.
Les raffineurs et les patrons qui financent le travail des creuseurs sont les
premiers bénéficiaires. Les « creuseurs » sont
obligés de vendre leur or à ces derniers qui fixent le prix
d'achat en dessous du cours mondial. Néanmoins, certains arrivent
à faire de grandes découvertes et à avoir des gains
importants. Ces derniers deviennent des patrons à leurs tours et/ou des
acheteurs d'or. En fonction de la richesse du minerai lavé sous un
hangar, les femmes font de bonnes affaires avec la vente des rejets. Tous ces
gains sont investis dans les villages natals des orpailleurs.
Dans les villages abritant les sites d'or, l'entrée de
devise est très faible. En effet, les montants fixés par les
autorités communales de Kampti ne sont jamais atteint à cause du
caractère informel de l'activité. Durant 2009, l'orpaillage a
contribué pour environ 1 000 000 CFA au budget communal de Kampti sur 4
000 000 CFA prévu par la mairie. L'orpaillage n'a par favorisé la
construction d'infrastructure ni une amélioration des conditions de vie
dans le département. Au contraire, la vie y est devenue plus
chère par rapport aux autres localités où il n'y a pas
d'orpaillage. Il profite ainsi plus aux villages d'origine des orpailleurs
qu'aux villages abritant les sites.
I.2 L'impact social de l'orpaillage
Les sites d'or sont des milieux dangereux où la
moralité fait défaut. La présence des orpailleurs a de
l'influence, surtout négative sur les populations d'accueil. En plus des
aventuriers, on y rencontre des anciens prisonniers et des
proxénètes. Ces groupes sociaux, immoraux pour la plupart,
concourent à la dépravation des moeurs.
Selon les témoignages, l'existence des sites
d'orpaillage dans le département a favorisé la
déscolarisation des écoliers et des lycéens qui
préfèrent concasser le minerai contre de l'argent. Cela est
d'autant plus vrai que l'on rencontre à Fofora des enfants de moins de
15 ans qui ont abandonné l'école pour le concassage. La
saleté attirant l'or selon les orpailleurs, certains ont des rapports
intimes avec les filles dans les puits d'orpaillage contre d'importantes sommes
d'argent. Le sang menstruel est acheté à des fins mystiques pour
attirer l'or.
L'existence de l'orpaillage a causé la discorde dans
beaucoup de familles, car les femmes décident de quitter leurs enfants
et leur mari pour s'aventurer dans les sites. Il a également
entraîné la discorde entre les enfants des propriétaires
terriens qui se disputent les limites des champs où les puits d'or sont
à cheval sur deux champs. A cause de l'orpaillage, les espaces rituels
ne sont plus respectés. Cela engendre des conflits entre les orpailleurs
et les autochtones et la perte des valeurs traditionnelles et morales dans le
département.
II. L'IMPACT ENVIRONNEMENTAL
L'impact de l'orpaillage sur l'environnement s'observe sous deux
volets. Il s'agit de la pollution et la déforestation.
II.1 La pollution
La pollution se répercute sur les sols, les eaux et
l'environnement. Les minerais traités sont pollués par les
détergents, les hydrocarbures ainsi que le mercure, le cyanure et les
acides utilisés lors des différents traitements. Les sols
analysés révèlent une pollution du sol en chrome et en
cadmium. Ces métaux ont pour origine la roche mère. Ces
échantillons contiennent aussi du mercure et du cyanure issus des
traitements chimiques de l'or. Ces métaux lourds contenus dans les
minerais polluent et rendent le sol inapte à l'agriculture.
En plus de l'usage des détergents, du cyanure, des
acides sulfuriques et nitriques, la mauvaise gestion des hydrocarbures
contribuent à la pollution des sols. L'utilisation non
contrôlée des produits chimiques entraîne la pollution de
l'air par évaporation, des eaux de surfaces par ruissellement et des
eaux souterraines par infiltration. Cette contamination des
eaux se répercute sur les végétaux par
l'absorption des polluants par les plantes. De ce fait, la faune est
contaminée par la consommation des végétaux
infectés. La pollution de la nature a pour origine principale
l'orpaillage à travers l'usage des produits chimiques et du retournement
du sol. Les eaux évacuées après traitement ne
répondent pas aux normes d'évacuation des eaux dans les cours
d'eau. Les analyses d'eau de traitement après cyanuration CYN2 (tableau
4) révèlent une forte pollution en nitrates, nitrites, sodium, en
cyanure totaux, en cuivre, en nickel. Ces différentes valeurs sont
respectivement supérieures aux normes d'évacuation des eaux dans
les cours d'eau. Les eaux de rivière ER1, ER2, l'eau de l'amalgamation
or-mercure (E1) et l'eau de cyanuration CYN2 contiennent toutes une
concentration excessive en mercure (tableau n°5). La présence du
mercure dans les cours d'eau s'explique en partie par sa présence
naturelle dans les roches, mais surtout par l'usage
généralisé du produit dans les sites artisanaux du
département. Les deux cours d'eau reçoivent l'eau de
ruissellement du site de Fofora. Ce site et les autres du département
sont à l'origine de la pollution chimique des rivières.
II.2 La déforestation
Elle est caractérisée par des poches de
clairière définies par des lignes de puits d'orpaillage. Certains
arbres sont déracinés de suite des travaux (photo n° 20).
Autour du campement, on observe des arbres dépourvus de leurs branches.
Il s'agit essentiellement du néré et du karité. Ces
plantes restent ainsi durant un long temps infructueux. Après le passage
des orpailleurs un environnement artificiel et inculte se crée. En
effet, la concentration du minerai ou des haldes sépare les
éléments grossiers des éléments fins. Les rejets
fins sont compacts et imperméables à l'eau donc inaptes à
l'agriculture tandis que les éléments grossiers ne retiennent pas
l'eau et ne permettent pas le développement des végétaux
(photo n° 21).
Photo n° 20 : karité déraciné
par Photo n° 21: rejets de lavage des
l'orpaillage haldes incultes
Cliché : SAWADOGO Edith décembre 2009
La déforestation évolue avec la
découverte de nouvelles lignes d'orpaillage. De même, à
travers la coupe du bois pour la construction des habitats, la cuisine,
l'agriculture et le soutènement, le site de Fofora favorise non
seulement la déforestation dans les villages voisins mais aussi dans
tout le département. Seule la cyanuration est considérée
comme dangereuse pour l'environnement et la santé par les orpailleurs.
Par conséquent, aucune action de préservation et de
réhabilitation de l'environnement n'est entreprise. En plus, l'ignorance
de certains autochtones traduit une certaine tolérance des actions sur
la coupe du bois et l'usage des produits chimiques. Selon le conseiller du
village de Gbelféléla, le retournement des sols et la cyanuration
fertilisent le sol. Seul le coté économique de l'activité
est perçu. Néanmoins, il reconnaît leur danger pour la
santé humaine et faunique.
III. PERSPECTIVES ET SUGGESTIONS
L'orpaillage est une activité qui prend de l'ampleur
dans le département de Kampti. La découverte d'un site
d'orpaillage dans une localité engendre l'abandon de l'école par
la majorité des élèves, une dépravation des moeurs,
des divorces, un taux d'infection à VIH élevé.
L'état sanitaire des orpailleurs et des populations se
détériore à cause de la pollution progressive de
l'environnement. Cette détérioration progressive compromet le
développement socio-économique durable du département. De
nouveaux sites sont fréquemment découverts et aussitôt
abandonnés quand les gains sont faibles. Ces sites, du fait du
retournement du sol et de l'usage des produits chimiques, restent durant des
années inaptes à l'agriculture. Un usage des bio-accumulateurs
comme le mercure et les métaux lourds polluent l'environnement à
court, moyen et long terme. A la longue, la pollution de l'environnement peut
favoriser l'apparition de maladies liées aux bio-accumulateurs comme le
saturnisme. Après l'orpaillage, une grande partie du site de Fofora sera
inapte à toute activité agricole si aucune action de
désinfection n'est entreprise. Les populations autochtones seront sans
doute exposées à la consommation d'eaux souillées par les
polluants fécaux, les métaux lourds et les produits chimiques.
L'après orpaillage sur les différents sites pourrait être
une catastrophe pour les autochtones si aucune précaution n'est prise.
Pour cela, il est urgent de trouver des solutions appropriées.
En effet, des mesures urgentes sont à envisager afin de
préserver l'avenir du site de Fofora et du département. Toute
amélioration des conditions sanitaires et environnementales est
conditionnée par une sensibilisation des orpailleurs et des habitants
des villages voisins ainsi
que du chef-lieu de département de Kampti surtout. Une
simple sensibilisation des orpailleurs sans les autochtones serait vaine du
fait de l'interaction qui existe entre eux.
Pour réduire les problèmes de santé sur
le site, une prise de décision juridique de la part des autorités
étatiques serait bénéfique. L'octroi d'un permis
d'exploitation artisanale devrait être conditionné par la
réalisation d'une étude d'impact environnemental et social. Une
décentralisation du contrôle des sites d'orpaillage vers les
départements par la mise en place d'un comité de suivi du respect
des normes sur les sites d'orpaillage minimiserait les conséquences de
l'orpaillage.
Le respect des normes de fonçage de 1,5 m entre deux
puits consécutifs et une restauration des puits après
fonçage et lavage du stérile devraient être exigé.
Cela favoriserait la baisse des risques d'accidents par effondrement puis la
pollution des eaux de surface par les métaux lourds et les produits
chimiques. La restauration des puits empêchera aussi la stagnation des
eaux servant de nids de vecteurs pathologiques. Après la fermeture, les
puits doivent être recouverts de terre arable puis d'un éventuel
reboisement des zones dénudées. Sur cette lancée les
orpailleurs doivent s'organiser à faire des campagnes de reboisement
annuelle durant les mois de fermeture du site d'or. Pour ce reboisement, il
serait souhaitable d'utiliser des espèces dépolluantes,
c'est-à-dire des plantes consommatrices de métaux lourds et
d'autres produits chimiques.
Il faudrait récupérer les branches les plus
résistantes ayant servi au soutènement des puits
abandonnés ne serait-ce qu'au bord pour les utiliser dans les nouveaux
puits, et recycler celles qui ne servent plus au soutènement pour des
fins de bois de chauffe.
Il est nécessaire d'interdire l'usage de la dynamite
afin de réduire la fragilisation du substratum et donc des
éboulements. De même l'usage de la motopompe pour l'exhaure doit
être fait avec plus de précaution en vu de diminuer la pollution
directe des nappes par les hydrocarbures. Un temps minimum de 20 mn doit passer
avant l'entrée des ouvriers dans les puits après l'exhaure ou le
dynamitage afin d'éviter d'éventuelles asphyxies.
Le traitement au cyanure doit être purement et
simplement interdit sur le site de Fofora. Depuis juin 2010, le cyanure est
interdit sur le site. Ce qui est une belle initiative. Afin de parfaire cela,
les rejets de minerai traité chimiquement doivent être
neutralisés. Cette neutralisation consiste à arroser le tas avec
une solution basique pendant 24h et le rejeter au bout de 4 à 6 mois. Le
cyanure résiduel peut être éliminé par de
l'hypochlorite de calcium avant tout rejet dans la nature.
Il faudrait veiller au respect de la parcellisation du site
d'habitation et, à travers la police économique, à son
respect rigoureux. Cela doit contribuer à délimiter les zones de
traitement,
de logement, de restauration et de commerce. Un respect du
réaménagement environnemental aura sans doute des
conséquences positives sur la santé des orpailleurs et des
populations des villages voisins.
Malgré la fermeture du site d'extraction pendant les
mois de juillet, août et septembre, les efforts de soutènement des
puits et galeries, les orpailleurs restent victimes d'éboulement. Une
meilleure organisation des activités pendant cette période
pourrait éviter certains dégâts. Cette organisation va
consister en une surveillance et une alerte générale en cas de
pluie ou de danger externe.
Sur le plan hygiénique, il faudrait conscientiser les
orpailleurs sur l'importance de l'hygiène individuelle et collective.
Ils devraient faire bouillir l'eau des puits avant toute consommation directe.
Ce comportement contribuera à la baisse de l'infection
bactérienne et parasitaire liée à l'eau. Les responsables
du site devraient procéder à un traitement des eaux de puits pour
éliminer certains métaux lourds.
Les creuseurs devraient emporter avec eux, sur les lieux de
l'extraction, le matériel nécessaire à la vaisselle.
Chaque individu devrait veiller à avoir une bonne hygiène
corporelle. Cinq ans après l'organisation du site de Fofora, une
organisation structurelle pertinente permettra une circulation plus
aisée. La construction des habitats à au moins 2 mètres
d'intervalle permettra d'éviter les incendies d'ampleur. Cette
réorganisation doit tenir compte d'un dépotoir unique des ordures
en aval du site. Une construction des logements et des toilettes en banco
amélioré contribuerait à minimiser les incendies et la
contamination des eaux souterraines. La construction des toilettes devrait se
faire en aval du site et loin des puits alimentaires. Il faudrait creuser des
puits et les couvrir afin d'éviter leur contamination par les eaux de
ruissellement et le vent.
Pour l'usage du mercure, il faudrait faire comprendre ses
méfaits et ses modes d'absorption dans le corps humain. Par la
sensibilisation, on devrait amener les orpailleurs à éviter
l'amalgamation par une personne ayant des blessures sur les mains. Cela
pourrait amoindrir l'absorption cutanée du mercure à travers la
main. Une amalgamation par frottement avec des instruments plus adaptés
pourrait annuler cette absorption. Une proposition d'utilisation du «
retort » à déjà été faite par M. ZONOU
S.E en 2005 sur le site de MaménaFofora sans effet. Jusqu'à
présent cet instrument reste inconnu par les raffineurs. Pour cela, il
faudrait sensibiliser les acheteurs et insister sur les conséquences
sanitaires et environnementales du mercure puis sur les bienfaits
économiques et sanitaires du « retort ». Le « retort
» est un instrument qui sert à brûler l'amalgame or-mercure
dans un circuit fermé. Le gaz de mercure ne s'échappe pas dans la
nature donc n'est pas absorbé par les raffineurs et
n'est pas emporté par l'air. Le mercure condensé
dans est réutilisé pour d'autres amalgamations. Les
entrées et les sorties de mercure doivent être
contrôlées par un comité de gestion. Son stockage et sa
vente devraient être canalisés.
Pour un meilleur suivi des maladies sur les sites
d'orpaillage, il faudrait renforcer les capacités du Centre
Médical (CM/Kampti) en moyens financier et matériel
nécessaire au suivi et à la prise en charge des patients. Une
notation du nom du site d'origine des patients orpailleurs permettra de suivre
finement l'évolution des maladies sur les sites afin de prendre des
décisions appropriées pour chaque site. Il faudrait faire cas de
l'origine précis des orpailleurs dans le registre mensuel. Afin de
faciliter l'accès à la médication, la mise en place d'une
pharmacie ambulante par le CM/Kampti contribuerait à la baisse de
l'automédication.
Dans le cadre de la lutte contre les IST/SIDA, des
sensibilisations sont déjà faites sur le site d'or de Fofora par
la PROMACO et d'autres structures oeuvrant dans ce sens. Une extension dans les
villages voisins et dans le chef-lieu Kampti, permettra de toucher plus de
personnes. Dans cette même logique, il serait nécessaire
d'instaurer dans les écoles et le lycée de Kampti, un programme
sur les inconvénients de l'orpaillage sur la santé et sur
l'avenir du milieu physique et humain.
CONCLUSION PARTIELLE
L'orpaillage est une activité qui, par ses techniques
d'extraction expose les orpailleurs et les populations environnantes à
des risques induisant des maladies. Les analyses des éléments du
milieu physique (eau et sol), mettent en exergue une contamination importante
des eaux et des sols à travers l'usage des produits chimiques et le
retournement du sol. Les conditions de vie sur le site favorisent la
persistance de certaines maladies causées directement par l'orpaillage
(IRA). Le manque d'infrastructures d'aisance et d'hygiène sur le site
concourent à la pollution des eaux de boisson, d'où une
exposition à des maladies digestives. Selon l'étape de
l'exploitation du minerai, différentes pathologies sont
recensées. Certaines maladies sont graves et la plupart des soins se
poursuivent dans les villages d'origine du malade. Ainsi, du site d'orpaillage
sont transmises des maladies comme les IST/VIH/SIDA, les maladies contagieuses,
la tuberculose, les infections respiratoires aiguës, etc. L'impact des
produits chimiques sur la santé et l'environnement est ignoré par
la plupart des orpailleurs et des autochtones. Afin de lutter contre l'usage
des produits chimiques sur le site, des mesures plus sévères
doivent être prises. Une interdiction de l'usage des produits chimiques,
une neutralisation des rejets après traitement ainsi qu'un
contrôle plus rigoureux par la police économique permettront
d'atténuer la pollution chimique. Aussi, un renforcement des
capacités du Centre Médical augmenterait-il ses interventions sur
les sites d'orpaillage du département.
CONCLUSION GENERALE
L'objectif principal de cette étude de l'« impact
sanitaire de l'exploitation artisanale de l'or sur le site de Fofora »
était de déterminer les facteurs qui ont engendré
l'apparition et la persistance des pathologies dans le site d'orpaillage de
Fofora. Pour atteindre cet objectif principal, la méthodologie
adoptée a consisté en la réalisation d'enquêtes par
questionnaire et par guides d'entretien ainsi qu'à des observations
directes sur le site. Des échantillons d'eau et de sol ont
été prélevés et analysés, afin de
déterminer le degré de pollution des sols et des eaux par les
produits chimiques ainsi que les déchets ménagers.
Les maladies rencontrées sont diverses. En plus des
infections respiratoires aiguës et des blessures traumatiques, les
asphyxies souvent mortelles, les maladies digestives, le paludisme, les IST et
le VIH/SIDA sont fréquentes dans le site de Fofora. Ces maladies
touchent aussi bien les orpailleurs que les populations environnantes. Le
paludisme, les Infections Respiratoires Aiguës et les maladies digestives
n'épargnent aucune couche de la population. Cependant les blessures
traumatiques et les asphyxies sont surtout rencontrées chez les «
creuseurs » de puits de mine. L'absorption cutanée et nasale du
mercure est observée respectivement chez les laveurs et les raffineurs.
Ainsi, la première hypothèse selon laquelle les maladies
spécifiques au site de Fofora sont les Infections Respiratoires
Aiguës et les blessures traumatiques se trouve partiellement
infirmée car ce ne sont pas les seules maladies importantes sur le
site.
Ces maux sont le plus souvent causés par les techniques
d'extraction qui restent archaïques. Tout d'abord l'usage manuel des
outils entraîne des accidents qui sont la cause de blessures
traumatiques. Ensuite l'exhaure et le dynamitage polluent l'eau des nappes par
le dégagement des huiles et de gaz toxiques lors de l'exécution
des travaux. Enfin le manque de protection contre la poussière et les
vapeurs des produits chimiques pendant le fonçage et le traitement
favorise la propagation des maladies respiratoires d'une personne
infectée à une autre saine. L'homme tirant ses aliments du milieu
physique pollué, s'infecte par la consommation des denrées
alimentaires et de l'eau contaminées. La seconde hypothèse selon
laquelle les techniques d'extraction de l'or sont à l'origine de
l'apparition des maladies est confirmée. En effet, ces techniques
créent les conditions favorables à l'apparition de ces
maladies.
Outre les techniques d'extraction qui favorisent l'apparition
des maladies, les comportements des orpailleurs contribuent à faire
persister certaines. Les maladies engendrées par la poussière,
les produits chimiques et les métaux lourds dégagés lors
du traitement du
minerai persistent à cause du mode de vie des
orpailleurs. En effet, aucune protection n'est adoptée contre la
poussière, les eaux de boisson ne sont pas traitées avant la
consommation et la nature de l'habitat n'est pas améliorée pour
éviter les incendies. Les amphétamines, les alcools
frelatés et la drogue consommées par les orpailleurs pour une
meilleure exécution des travaux, entrainent des comportements immoraux
et les exposent à des infections et au VIH/SIDA. Ces comportements sont
des risques car ils favorisent l'apparition et la persistance des maladies sur
le site. Cela confirme donc la troisième hypothèse selon laquelle
les comportements sur le site sont essentiellement des comportements à
risque. Les risques identifiés sont fonction de l'activité et du
mode de vie. Dans l'extraction filonienne, les « creuseurs » se
trouvent dans presque toutes les étapes de l'extraction sont
exposés aux différents risques rencontrés dans
l'activité et dans leur milieu de vie.
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2009
www.insd.bf le 10-02-2009
www.protegelaforêt.com
le 27-01-2009
www.nrcan.gc.co/mines et
environnement le 13-01-2009
www.previnfos.net le
08-01-2009
www.bumigeb.bf le 18-12-2008
www.mine.gov.bf consulté le
11-12-2008
LES ANNEXES D'INFORMATION
Le questionnaire
· Questionnaire adressé aux exploitants
des puits aurifères
Date de l'enquête
Identification de l'enquêter
Ethnie
Nationalité
Situation matrimoniale
Fonction sur le site
1. Quel type de minerai exploitez-vous ?
Filonien Alluvionnaire Éluvionnaire
2. Quels sont les outils utilisés ?
Marteau pioches pelle autres
3. Quels sont les étapes de l'exploitation ?
4. Quels sont vos moyens de protection au travail ?
Masque Casque Autres
5. Quelle est la profondeur minimum et maximum des puits
d'orpaillage ? Minimum : 10m 20m 30m 40m
Maximum : 50m 70m 90m 100m
6. Quels sont vos moyens d'éclairage dans les puits et
galeries ?
Torches à piles torches électriques
7. Où sont jetées les piles des torches
usées ?
8. Pensez-vous que votre travail peut vous rendre malade ?
Oui non
Si oui comment ?
Si non pourquoi ?
9. De quoi souffrez-vous fréquemment ?
Toux diarrhée paludisme
10. Vous faites-vous souvent consulter dans un centre de
santé ? Si oui dans quel centre ?
Si non comment vous soyez-vous en cas de maladie ?
11. Avez-vous souvent recours aux médicaments de la rue ?
Oui non
Si oui quels médicaments prenez- vous le plus souvent ?
Blé-blé Paracétamol cocaïne
autres
12. Pensez-vous que ces produits ont des conséquences
pour votre santé ?
Oui non
Si oui comment ?
13. Quelles sont les nuisances sur le site
-bruit - odeurs - poussière
14. Y a-t-il des enfants qui travaillent dans les puits ?
Oui Non si oui quelle tranche d'âge ?
Moins de 10 ans 11 à 15 ans 16 à 20 ans
15. Où vous restaurez-vous sur le site ?
En famille au restaurent
16. Que pensez-vous de l'hygiène du restaurant et des
repas ?
17. Que pensez-vous de l'hygiène générale
du site ?
18.
Vos conditions de travail vous satisfont ? Oui non
Si non que proposez-vous pour sont amélioration ?
19. Comment trouvez-vous la sécurité sur le site
et au travail ?
20. Etes-vous souvent confrontés à des
problèmes d'éboulement ?
A quelle fréquence dans le mois ?
Une fois deux fois plus de trois fois
21. A quoi sont dus ces accidents ?
22. L'orpaillage est-il une activité rentable ?
23. Quelle activité faites-vous en plus de l'orpaillage ?
24. Abandonneriez-vous l'orpaillage si vous faites un gain
important ? Pourquoi ?
· Questionnaire adressés aux concasseurs
et aux pileuses
Date de l'enquête Identification de l'enquêter
Nom
Prénom
Ethnie .
Nationalité
Situation matrimoniale
1. Quels sont les outils utilisés pour le pilage du
minerai ?
Mortier machine à gasoil machine électrique
2. Quels sont les moyens de protestions ?
Gans casques masques
3. La poussière est-elle source de maladie ?
4. Quelles maladies peuvent-elle entrainer, selon vous ?
5. Habitez-vous sur le site ?
Oui non Dans quelles conditions ? Très bonne
acceptable mois bonnes mauvaises
6.
Utilisez-vous une moustiquaire ?
7. Où vous restaurez-vous sur le site ?
Restaurant en famille
8. D'où provient votre eau de boisson ? Borne fontaine
puits forage robinet
9.
Comment jugez-vous l'hygiène des plats et du restaurant ?
Assez bonne bonne acceptable mauvaise
10. Connaissez-vous des maladies liées à
l'hygiène ?
Oui non
Si oui les quelles
11. Quels problèmes rencontrez-vous sur le site ?
Accident viole conflits vols à mains
armées Autres
12.
Parmi vous y a-t-il des enfants ? De quelle tranche
d'âge : Moins de 10 ans 11 à 15 ans 16 à 20
ans
13.
Consultez-vous souvent un agent de santé ?
Pour quelles raisons ?
Toux migraines diarrhée fatigue
14. Quelle est la cause de ces maladies ?
15. Que proposez-vous pour une amélioration ?
16. Vos conditions de travail vous satisfont ?
17. L'orpaillage a-t-il amélioré vos conditions de
vie ?
18. Faites-vous autres activités en plus de l'orpaillage
?
· Questionnaire adressé aux laveuses et
traiteurs du minerai
Date de l'enquête
Identification de l'enquêter
Ethnie
Nationalité
Situation matrimoniale ....
Fonction sur le site ....
1. Quels sont les outils utilisés pour le lavage du
minerai ?
2. Quels sont les moyens de protection ? Gans casques
masques
3 Comment se fait le lavage du minerai aurifère ?
Utilisez-vous du mercure pour l'extraction de l'or du minerai ?
4. Les produits chimiques utilisés peuvent-ils avoir des
conséquences sur votre santé et sur
l'environnement ?
Si oui Comment ?
5. Quelles sont les nuisances sur le site
Bruit odeurs poussière
6. Quels problèmes rencontrez-vous dans votre travail ?
Accident conflits
Vols autres
7. Habitez-vous sur le site ?
8. Ou vous restaurez-vous sur le site ?
Restaurant en famille
9. Comment jugez-vous l'hygiène des plats et du
restaurant ?
10. D'où provient votre eau de boisson ?
Borne fontaine puits forage robinet
11. Y a t-ils des risques de contamination de votre eau de
boisson par les produits
chimiques ?
12. Parmi vous y a-t-il des enfants ?
13. En quoi consiste leur travail ?
14. Vous faites-vous souvent consulter dans un centre de
santé ?
Pour quelles raisons ?
15. Quelles sont les causes de ces maladies ?
16. Que suggérez-vous pour une meilleure santé sur
le site ?
17. L'orpaillage est-il une activité rentable ?
18. Quelle activité faites-vous en plus de l'orpaillage ?
· Questionnaire adressé aux acheteurs du
comptoir
Date de l'enquête
Identification de l'enquêter
Ethnie
Nationalité
Situation matrimoniale
1. Depuis quand êtes-vous acheteur ?
2. En quoi consiste votre travail ?
3. Quels instruments utilisez-vous ?
4. Avez-vous des moyens de protection ?
5. Le mercure utilisé peut-il causer des dommages sur
votre santé
6. Quelles maladies peut-il entraîner ?
7. En plus du mercure y a-t-il d'autres produits chimiques sur
le site ?
8. Quels problèmes rencontrez-vous dans votre travail ?
9. De quoi souffrez-vous fréquemment ?
10. Allez-vous souvent dans un centre de santé ?
Si oui lequel ?
11. Avez-vous souvent recourt aux médicaments de la rue ?
.
Si oui lesquels ?
12. Comment vous alimentez-vous sur le site ?
Au restaurant en famille
13. Comment jugez-vous l'hygiène des restaurants et des
plats ?
14. D'où provient votre eau de boisson ?
15. L'orpaillage est-il rentable ?
16. Faites-vous d'autres activités en plus de l'achat de
l'or ?
· Questionnaire adressé à la
population du site Date de l'enquête
Identification de l'enquêter
Ethnie
Situation matrimoniale
Occupation sur le site ..
1. Depuis quand travaillez-vous sur le site?
2. Quels sont les nuisances sur le site ?
Bruits odeurs poussière
3. Quels sont les problèmes auxquels vous êtes
confronté sur le site ?
Vols incendie assassinat prostitution délinquance
4. Connaissez-vous des maladies causées par l'orpaillage
?
Oui non
Si oui lesquelles ?
5. Connaissez-vous les produits chimiques utilisés par
les orpailleurs pour le traitement du minerai ? Oui non
Si oui les quelles ?
6.
Ces produits peuvent-ils entraîner des problèmes de
santé ? Oui non
7. De quelles maladies souffrez-vous fréquemment
8. Vous faites-vous souvent consulter dans un centre de
santé? Oui Non
9.
Pensez-vous que l'orpaillage peut entraîner des
problèmes sanitaires ? Oui non
Si oui, pour quelles raisons ?
Si nom comment vous soignez-vous ?
10. Avez-vous souvent recourt aux médicaments de la rue ?
Si oui quels produits consommez-vous ?
11. Comment vous alimentez-vous sur le site ?
En famille au restaurant
12. Que pensez-vous des conditions d'hygiène sur le site
?
13. Habitez -vous sur le site ?
14. Utilisez-vous une moustiquaire ?
15. Que proposez-vous pour résoudre les problèmes
de santé du site ?
16. L'orpaillage a-t-il amélioré vos conditions de
vie ?
Le guide d'entretien
Date de l'enquête
1' Guide d'entretien avec le responsable du centre de
santé Identité de l'enquêté
Ethnie
Nom
Prénom
Fonction
1. Quel est l'historique du centre de santé ?
2. D'où vient la majorité des patients ?
3. De quelles maladies soufraient le plus les populations avant
l'ouverture du
site ?
4. Après l'ouverture du site ?
5. Quel est le rayon de couverture du centre de santé ?
6. Quel est le taux de fréquentation du centre de
santé par la population et les orpailleurs en particulier ?
7. Pensez-vous qu'il y a des maladies liées à
l'orpaillage ?
8. Quelles sont les mesures d'accompagnement des malades ?
9. Selon vous l'orpaillage a- t-il plus d'avantages que
d'inconvénients ?
10. Que pensez-vous de l'orpaillage ?
11. Que pensez-vous de l'utilisation du mercure pour le
traitement du minerai?
12. Peut-il avoir des conséquences sur la santé ?
Tableau n° 7: analyse du registre de consultation
sanitaire.
|
janvier
|
février
|
Mars
|
avril
|
mai
|
Juin
|
juillet
|
août
|
Septembre
|
octobre
|
novembre
|
décembre
|
Total
|
Diarr. Non Sangl.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Diarr. Sangl.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Parasitoses
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Gastrites
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Ulcères
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
autres af. Diges.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Palu. Simple
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Palu. Grave
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
IST
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Asthme
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Autres af. Respira
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
AVP
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Brulure
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Autres traumatismes
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Plaies
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Guide d'entretien avec le responsable de
SAV'OR
Date de l'enquête Identification de l'enquêter
Nom .
Prénom .
Ethnie
Situation matrimoniale
Fonction
1. Depuis quand SAV'OR est sur ce site?
2. Quel est le rôle de SAV'OR ?
3. Quelle quantité d'or pouvez-vous acheter par mois ?
4. Comment se fait la commercialisation de l'or?
5. Quelles types de relation menez-vous avec les orpailleurs?
Guide d'entretien avec le représentant du village
de Fofora
Date de l'enquête
Identification de l'enquêter
Nom
Prénom
Ethnie
Situation matrimoniale
Fonction ..
1. Quel est l'historique du village ? - Date de
création
- Origine et signification du nom du village
- Fondateur du village
2. Quel était la place de l'orpaillage dans votre
société ?
3. De nos jours quelle place occupe t-il ?
4. Quelles sont vos relations avec les orpailleurs
5. L'ouverture du site a t-elle occasionnée l'apparition
de certaines maladies au sein du
village ?
Si oui Les quelles ?
6. Quels problèmes avez-vous avec les orpailleurs ?
7. Que proposez-vous pour une meilleure cohabitation avec les
orpailleurs ?
LES ANNEXES D'ILLUSTRATION
Tableau n° 8: précipitation et
températures moyennes mensuelles de 1980 à 2009
Mois
|
Précipitations
|
Températures
|
Janvier
|
25,7
|
2,8
|
Février
|
28,4
|
7,0
|
Mars
|
30,7
|
24,1
|
Avril
|
30,6
|
74,3
|
Mai
|
29,1
|
114,8
|
Juin
|
27,2
|
131,1
|
Juillet
|
25,8
|
186,4
|
Août
|
25,3
|
236,1
|
Septembre
|
25,8
|
183,8
|
Octobre
|
27,2
|
80,4
|
Novembre
|
27,1
|
11,9
|
Décembre
|
25,7
|
1,7
|
Source : direction régionale de la
météorologie (station de Gaoua)
Tableau n° 9: températures et
précipitations moyennes annuelles
Années
|
Températures
|
Précipitations
|
1980
|
27,6
|
1035,9
|
1981
|
27,6
|
766,4
|
1982
|
26,9
|
1022,6
|
1983
|
27,8
|
713,5
|
1984
|
27,5
|
905,8
|
1985
|
27,4
|
1112,2
|
1986
|
27,1
|
1150,3
|
1987
|
28,2
|
1060,5
|
1988
|
27,5
|
1089,1
|
1989
|
27,2
|
1179,2
|
1990
|
27,6
|
1006,5
|
1991
|
27,5
|
1435,5
|
1992
|
27,0
|
917,6
|
1993
|
27,2
|
954,4
|
1994
|
27,0
|
1003,3
|
1995
|
27,0
|
1092,6
|
1996
|
27,1
|
1183,9
|
1997
|
27,2
|
1125,2
|
1998
|
27,7
|
925,1
|
1999
|
27,1
|
1307,6
|
2000
|
27,0
|
1255,6
|
2001
|
27,3
|
1048,4
|
2002
|
27,5
|
971,8
|
2003
|
27,4
|
1139,2
|
2004
|
27,4
|
1066,7
|
2005
|
27,9
|
897,1
|
2006
|
27,6
|
1205,8
|
2007
|
27,5
|
900,8
|
2008
|
27,2
|
981,7
|
2009
|
27,4
|
1267,6
|
Total
|
821,5
|
31721,8
|
Moyenne de la série
|
27,4
|
1057,4
|
Source : direction régionale de la
météorologie (station de Gaoua) Tableau n° 10:
températures moyennes de 1980 à 2009
Mois
|
Températures
|
Janvier
|
25,8
|
Février
|
28,3
|
Mars
|
30,7
|
Avril
|
30,6
|
Mai
|
29,1
|
Juin
|
27,2
|
Juillet
|
25,8
|
Août
|
25,3
|
Septembre
|
25,8
|
Octobre
|
27,2
|
Novembre
|
27,1
|
Décembre
|
25,7
|
Source : météo/Gaoua
Tableau n° 11: analyses microbiologiques
Echantillons d'eau
Eléments analysés
|
EF
|
EP1
|
EP2
|
EPY1
|
EPY2
|
Normes selon l'OMS pour les eaux de boisson. (mg/l)
|
coliformes totaux
|
13
|
71
|
63
|
62
|
86
|
0
|
coliformes thermotolérants
|
4
|
29
|
37
|
28
|
33
|
0
|
Escherichia coli
|
0
|
4
|
7
|
3
|
5
|
0
|
streptocoques fécaux
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
Source : enquêtes de terrain
Tableau n° 12: détermination des
éléments traces métalliques dans l'eau
Echantillons d'eau
Eléments analysés
|
EF
|
EP1
|
EPY1
|
EPY2
|
Normes selon l'OMS pour les eaux
de boisson. (mg/l)
|
ER1
|
ER2
|
E1
|
CYN2
|
Normes de déversement dans les cours
d'eau (mg/l)
|
Cuivre (mg/l)
|
<0,005
|
<0,005
|
<0,005
|
<0,005
|
1
|
<0,005
|
<0,005
|
<0,005
|
6,142
|
1
|
Chrome (mg/l)
|
<0,002
|
<0,002
|
<0,002
|
<0,002
|
0,00005
|
<0,002
|
<0,002
|
<0,002
|
0,147
|
2
|
Cadmium (mg/l)
|
<0,002
|
<0,002
|
<0,002
|
<0,002
|
5
|
<0,002
|
0,008
|
<0,002
|
<0,002
|
1
|
Nikel (mg/l)
|
<0,005
|
0,038
|
0,063
|
5,323
|
0,00005
|
0,015
|
<0,005
|
<0,005
|
5,501
|
2
|
MERCURE ug/l
|
0,00
|
0,00
|
0,13
|
1,94
|
1ug/l
|
0,35
|
0,00
|
0,93
|
3,57
|
0,05
|
ARSENIC ug/l
|
3,05
|
2,22
|
4,08
|
2,52
|
50ug/l
|
1,57
|
0,81
|
3,65
|
4,39
|
0,1
|
Source : enquête de terrain
Tableau n° 13: effectif des creuseurs qui se
protègent sur le site
Moyens de protection
|
Fréquence
|
Pourcentage (%)
|
Pourcentage Valide
|
Pourcentage Cumulé
|
Masque
|
1
|
2,9
|
2,9
|
2,9
|
Gants
|
5
|
14,3
|
14,3
|
17,1
|
Néant
|
29
|
82,9
|
82,9
|
100,0
|
Total
|
35
|
100,0
|
100,0
|
|
Source : enquête de terrain
Tableau n° 14: fréquence des pathologies au
sein des enquêtés
Maladies recensées
|
ouvriers creuseurs
|
concasseurs
|
laveurs
|
population du site
|
total
|
IRA
|
20
|
18
|
6
|
2
|
46
|
%
|
43,5
|
39,1
|
13,0
|
4,3
|
35,1
|
paludisme
|
4
|
1
|
6
|
13
|
24
|
%
|
16,7
|
4,2
|
25,0
|
54,2
|
18,3
|
blessures traumatiques
|
2
|
3
|
2
|
3
|
10
|
%
|
20
|
30
|
20
|
30
|
7,6
|
fatigue
|
5
|
4
|
0
|
2
|
11
|
%
|
45,5
|
36,4
|
0,0
|
18,2
|
8,4
|
maux de entre
|
2
|
1
|
4
|
3
|
10
|
%
|
20
|
10
|
40
|
30
|
7,6
|
migraine
|
1
|
2
|
8
|
5
|
16
|
%
|
6,3
|
12,5
|
50,0
|
31,3
|
12,21
|
Autres
|
1
|
1
|
5
|
7
|
14
|
%
|
7,1
|
7,1
|
35,7
|
50,0
|
10,68
|
Source : enquête de terrain
Tableau n° 15: patients traumatiques selon
l'âge et le sexe
Années
|
moins de 14 ans
|
Adultes masculin
|
Adultes féminin
|
2005
|
83
|
354
|
103
|
2006
|
89
|
494
|
137
|
2007
|
81
|
712
|
132
|
2008
|
113
|
332
|
133
|
2009
|
84
|
355
|
165
|
Source : CM/Kampti
Tableau n° 16: nombre de patients traumatiques sur
cinq ans selon l'âge et le sexe
moins de 14 ans
|
Adultes masculin
|
Adultes féminin
|
450
|
2247
|
670
|
Source : CM/Kampti
Tableau n° 17: fréquence de plaies
infectées selon l'âge et le sexe
moins de 14 ans
|
Adultes masculin
|
Adultes féminin
|
166
|
328
|
126
|
Source : CM/Kampti
Tableau n° 18: cas d'infections respiratoires
aiguës dans le département
moins de 14 ans
|
Adultes masculin
|
Adultes féminin
|
7348
|
4574
|
2784
|
Source : CM/Kampti
Tableau n° 19: évolution des IST en fonction
de l'âge et de l'année (2005 à 2009)
années
|
< 1
|
1 à 4
|
5 à 14
|
Adultes masculins
|
Adultes féminins
|
2005
|
0
|
0
|
1
|
52
|
242
|
2006
|
1
|
0
|
2
|
116
|
640
|
2007
|
1
|
9
|
6
|
117
|
408
|
2008
|
6
|
1
|
3
|
65
|
286
|
2009
|
10
|
0
|
0
|
105
|
281
|
Source : CM/Kampti
Tableau n° 20: évolution des IST selon
l'âge de 2005 à 2009
|
|
|
Adultes
|
adultes
|
< 1
|
1 à 4
|
5à14
|
masculin
|
féminin
|
18
|
10
|
12
|
455
|
1857
|
Source : CM/Kampti
Liste des cartes
Carte n° 1 : Localisation du site 13
Carte n° 2 : Localisation des sites de
prélèvement 16
Carte n° 3 : Géologie de Kampti 23
Liste des photos
Photo n° 1: extraction du minerai alluvionnaire sur un
sentier 36
Photo n° 2: matériels de lavage du minerai
alluvionnaire 36
Photo n° 3: prospection sur le flanc d'une colline à
l'ouest du site de Fofora 38
Photo n° 5: matériel de fonçage 39
Photo n° 4 : un ouvrier de puits creusant sans protection
avec une pioche 39
Photo n° 6 : jeunes concasseurs en activité sans
protection 41
Photo n° 7 : matériels de concassage : marteau, meule
et noeud en sac 41
Photo n° 8: lavage du minerai dans le comptoir 42
Photo n° 9: lavage des haldes avec du sluice en fer 42
Photo n° 10: rejets de minerai filonien devant des hangars
de traitement 43
Photo n° 11: chalumeau et boite à gaz pour le
raffinage 44
Photo n° 12 : pesée de l'or après raffinage de
l'amalgame 44
Photo n° 13: amalgamation or-mercure du concentré
à main nue 60
Photo n° 14: manipulation à mains nues du zinc dans
un bain d'acide sulfurique 61
Photo n° 15 : femme préparant à environ 3
mètres des bacs de cyanuration 61
Photo n° 16 : l'habitat orpailleur 62
Photo n° 17 : puits alimentaire à proximité
des douches de fortune 63
Photo n° 18 : eaux de puits servant au lavage des haldes et
à la boisson 63
Photo n° 19: eau de toilette favorable au
développement des moustiques 65
Photo n° 20 : karité déraciné par
l'orpaillage 79
Photo n° 21: rejets de lavage des haldes incultes 79
Liste des figures
Figure n° 1: pluviométrie et températures
moyennes mensuelles (1980 à 2009) 26
Figure n° 2 : variation pluviométrique sur 30 ans
(1980-2009) 27
Figure n° 3: températures moyennes mensuelles
(1980-2009) 28
Figure n° 4:degré de pollution biologique des eaux de
boisson sur le site 55
Figure n° 5: moyen de protection des creuseurs 58
Figure n° 6: cas de traumatisme selon l'âge 69
Figure n° 7: nombre de traumatisme par an dans le
département de Kampti 69
Figure n° 8: IRA en fonction de l'âge et du sexe 70
Figure n° 9 : évolution des cas d'IST dépuis
2005 selon l'âge et le sexe 74
Figure n° 10 : effectif des malades d'IST selon le genre de
2005 à 2009 75
Liste des tableaux
Tableau n° 1: grille conceptuelle 18
Tableau n° 2: situation des eaux de surface dans le
département de Kampti 30
Tableau n° 3 : variation des métaux lourds dans les
différents échantillons de sol 50
Tableau n° 4 : résultat des analyses
physico-chimiques 52
Tableau n° 5: résultat de la détermination des
éléments traces métalliques dans l'eau 56
Tableau n° 6 : résultats des campagnes de
dépistage de 2007 à 2009 sur le site de Fofora 76
Tableau n° 7: analyse du registre de consultation sanitaire.
101
Tableau n° 8: précipitation et températures
moyennes mensuelles de 1980 à 2009 104
Tableau n° 9: températures et précipitations
moyennes annuelles 104
Tableau n° 10: températures moyennes de 1980 à
2009 105
Tableau n° 11: analyses microbiologiques 105
Tableau n° 12: détermination des
éléments traces métalliques dans l'eau 106
Tableau n° 13: effectif des creuseurs qui se
protègent sur le site 106
Tableau n° 14: fréquence des pathologies au sein des
enquêtés 106
Tableau n° 15: patients traumatiques selon l'âge et le
sexe 107
Tableau n° 16: nombre de patients traumatiques sur cinq ans
selon l'âge et le sexe 107
Tableau n° 17: fréquence de plaies infectées
selon l'âge et le sexe 107
Tableau n° 18: cas d'infections respiratoires aiguës
dans le département 107
Tableau n° 19: évolution des IST en fonction de
l'âge et de l'année (2005 à 2009) 107
Tableau n° 20: évolution des IST selon l'âge de
2005 à 2009 108
TABLE DES MATIERES
SIGLES ET ABREVIATIONS 1
DEDICACE 3
REMERCIEMENTS 4
SOMMAIRE 6
RESUME 7
INTRODUCTION GENERALE 8
I. LA PROBLEMATIQUE 9
II. LES HYPOTHESES DE TRAVAIL 10
III. LES OBJECTIFS DE L'ETUDE 10
IV. L'APPROCHE METHODOLOGIQUE 10
IV.1 La recherche documentaire 10
IV.2 DEFINITION DES CONCEPTS 11
IV.3 Les enquêtes de terrain 12
IV.4 Le traitement des données 19
V. LES DIFFICULTES RENCONTREES 20
PREMIERE PARTIE : 21
CARASTERISTIQUES PHYSIQUES ET HUMAINES DU MILIEU
21
CHAPITRE I : LE MILIEU PHYSIQUE 22
I. LE SUBSTRATUM GEOLOGIQUE ET LE RELIEF 22
II. LES SOLS 24
II.1 Les sols sablonneux 24
II.2 Les sols gravillonnaires 24
II.3 Les sols argileux 25
III. LE CLIMAT 25
III-1 La pluviométrie 25
III.2 La température 27
III.3 Les vents 28
IV. L'HYDROGRAPHIE 29
V. LA VEGETATION 30
CHAPITRE II : LE MILIEU HUMAIN 32
I. LES DONNEES DEMOGRAPHIQUES 32
I.1 Les données ethniques 32
I.2 L'organisation sociale et territoriale 32
I.3 Le régime foncier 33
II. LES INFRASTRUCTURES 34
III. LES RESSOURCES MINIERES 35
CHAPITRE III : L'ORPAILLAGE A FOFORA 36
I. L'EXPLOITATION ALLUVIONNAIRE : UN ORPAILLAGE PRIMITIF
36
I.1 L'extraction des alluvions 36
I.2 Le lavage des alluvions 36
II. L'EXPLOITATION DES FILONS 37
II.1 La prospection 37
II.2 Le fonçage 38
II.3 La préparation mécanique du minerai 40
II.4 Le lavage ou concentration de l'or 42
II.5 Le raffinage 44
II.6 La cyanuration 44
III. LES POLLUANTS UTILISES DANS L'EXTRACTION DE L'OR
45
III.1 Le mercure 45
III.2 Le cyanure et les acides nitriques et sulfuriques 46
III.3 Les détergents et les déchets plastiques
46
III.4 Les hydrocarbures 47
III.5 Les piles usées 47
DEUXIEME PARTIE : 49
RISQUES SANITAIRES ET IMPACT DE L'ORPAILLAGE SUR LA
POPULATION
49
CHAPITRE IV : LES RISQUES OBSERVES SUR LE SITE DE FOFORA
50
I. DEGRE DE POLLUTION DU SOL ET DE L'EAU 50
I.1 Degré de pollution du sol 50
I.2 Degré de pollution des eaux du site 51
II. LES RISQUES SANITAIRES LIES A L'ORPAILLAGE
57
II.1 : les risques encourus par les « creuseurs » de
puits 57
II.2 les risques encourus par les transformateurs
mécaniques 59
II.3 les risques encourus par les laveurs du minerai et les
raffineurs 59
II.4 les risques encourus par les employés de la
cyanuration 61
III. LES RISQUES LIES AUX CONDITIONS DE VIE
62
III-1 Les risques d'incendie 62
III-2 Les risques liés à l'alimentation 63
III.3 La consommation des amphétamines 66
CHAPITRE V. LES MALADIES RENCONTREES SUR LE SITE D'OR
DE FOFORA
67
I. LES MALADIES EMANANT DE L'ORPAILLAGE 67
I.1 Les blessures traumatiques 67
I.2 Les Infections Respiratoires Aigües (IRA) 70
I.3 Les conséquences sanitaires des produits chimiques et
des métaux lourds 71
La fatigue et les maux de tête sont aussi recensés
au sein des orpailleurs. Cela est lié à l'endurance de leur
activité et à l'inhalation de la poussière et des produits
chimiques. 72
II. LES MALADIES LIEES AUX CONDITIONS DE VIE
72
II.1 les maladies liées à l'eau 72
III. LES MALADIES COMPORTEMENTALES 73
III.1 Les IST dans le département 73
III.2 le VIH/SIDA 75
CHAPITRE VI : LES CONSEQUENCES SOCIO-ECONOMIQUES ET
ENVIRONNEMENTALES DE L'ORPAILLAGE A FOFORA 77
I. CONSEQUENCES SOCIO-ECONOMIQUES 77
I.1 L'impact économique de l'orpaillage 77
I.2 L'impact social de l'orpaillage 78
II. L'IMPACT ENVIRONNEMENTAL 78
II.1 La pollution 78
II.2 la déforestation 79
III. PERSPECTIVES ET SUGGESTIONS 80
CONCLUSION PARTIELLE 84
CONCLUSION GENERALE 85
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 87
ANNEXES 92
Liste des cartes 109
Liste des tableaux 109
TABLE DES MATIERES 111
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