CONCLUSION
Nous voici au bout de notre étude qui portait sur
l'apport de la microfinance à l'intermédiation financière
en République Démocratique du Congo de2002 à 2009.
Nous avons commencé par appréhender les
considérations théoriques relatives à
l'intermédiation financière et à la microfinance en
passant par les banques dans le premier chapitre. Après nous avons
présenté le système bancaire congolais chapeauté
par la Banque Centrale du Congo dans le deuxième chapitre, pour enfin
analyser l'apport de la microfinance dans l'intermédiation
financière dans le troisième.
Notre préoccupation était de savoir si
l'accroissement du nombre des institutions de microfinance a eu un effet
positif sur l'intermédiation financière et ce, dans quelle
proportion par rapport à celle des banques, ensuite quelles
stratégies les banques pouvaient-elles adopter pour une meilleure
distribution des crédits via les institutions de microfinance.
Eu égard à ces questions
susévoquées, nous avions émis les hypothèses selon
lesquelles les institutions de microfinance sont des véritables
tremplins pour une distribution efficace des crédits à cause de
leur triple proximité et la souplesse de leurs conditions. Nous avions
aussi pensé que les banques pouvaient adopter les stratégies
indirectes du downgrading en mettant en place des prêts commerciaux
à terme ou des lignes de crédit pour financer les IMF en fonds de
roulement et en portefeuille des prêts.
Nous avons constaté qu'avec l'accroissement
année après année du nombre d'institutions de
microfinance, l'encours des crédits octroyés par les institutions
spécialisées de crédit a aussi évolué dans
le même sens mais il ne représente qu'une faible proportion de
celui accordé par les banques. Cette situation traduit la
modicité des sommes des crédits accordées par les
institutions spécialisées de crédit.
Le secteur de la microfinance actuellement en RDC est
caractérisé par une multitude de nouvelles institutions souvent
de petite taille, peu structurées et peu rentables.
Ces institutions font état de manque de
professionnalisme et se caractérisent par l'absence d'une vision
stratégique des promoteurs, d'une production irrégulière
d'information comptable et d'une mauvaise gestion.
D'où il faut aussi professionnaliser les IMF pour
améliorer leur rentabilité. Pour faciliter la
professionnalisation et le développement des IMF, il faut d'une part,
renforcer continuellement leurs capacités à offrir les services
au regard des meilleures pratiques et d'autre part, en améliorant
l'environnement juridique, économique et politique dans lequel elles
interviennent.
Il faut aussi que les banques commerciales fassent recours aux
stratégies indirectes du downgrading car elles pourront profiter de
l'emplacement des IMF déjà implantés près des
populations.
Les IMF peuvent de leur côté miser sur la
pêche, une branche d'activité qui n'a
bénéficié d'aucun crédit au cours de la
période étudiée alors que le pays possède beaucoup
de potentialité comptant à sa frontière avec l'Ouganda
l'un des lacs le plus poissonneux du monde. A cela s'ajoute que dans notre
pays, la pêche est souvent l'apanage des populations pauvres et rurales
qui sont d'ailleurs la population cible des institutions de microfinance
L'Etat congolais pour sa part, pourra mettre en place un fonds
de garantie pour aider l'IMF à accéder à des
crédits auprès des banques ; ainsi, l'intermédiation
financière pourra être soutenue à travers la
microfinance.
Enfin, ce travail, comme toute oeuvre humaine, est sujet
à des imperfections. Pour cela, nous implorons l'indulgence de nos
lecteurs et nous n'avons pas la prétention d'avoir clos le débat
sur ce sujet. Nous espérons être complété dans
l'avenir proche ou lointain par d'autres chercheurs.
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