EPIGRAPHE
« Nous avons appris Seigneur, que si nous avons des
rivières que nous n'arrivons pas à traverser, si nous avons des
montagnes infranchissables, Dieu est spécialiste des choses que les
autres ne peuvent pas faire ».
William Marrion BRANHAM
IN MEMORIUM
A ma regrettée soeur Daisy MUJINGA TSHITUKA, qui, sans
nous prévenir, s'est endormie pour ne plus se réveiller. Dans
l'espoir de la revoir l'un de ces quatre matins, ce travail est une gerbe des
fleurs que nous déposons sur sa tombe pour commémorer les
vingt-deux ans de sa disparition.
DEDICACE
A mes chers parents, TSHITUKA KAMAMBU et Dorcas KAPINGA MPUTU,
pour tous les sacrifices tant matériels que spirituels consentis.
AVANT-PROPOS
Le présent travail marque la fin de notre
deuxième cycle d'études universitaires. Ainsi, il est d'un devoir
noble pour nous d'exprimer notre gratitude à tous ceux qui, de loin ou
de près, matériellement, moralement et spirituellement, ont
contribué à sa réalisation.
Nos remerciements s'adressent
particulièrement :
- au Dieu Tout-Puissant, le Seigneur Jésus-Christ qui,
après nous avoir fait grâce de comprendre les
réalités cachées et profondes de son Royaume, nous a aussi
doté des aptitudes pour cerner celles de ce monde où nous
vivons ;
- aux autorités académiques et au corps
professoral de l'Université Protestante au Congo, pour la formation
combien précieuse avons-nous reçue durant toutes ces
années passées à l'Université. C'est ici l'occasion
de penser singulièrement au Professeur MPEREBOYE MPERE qui a
accepté d'assumer la direction de ce travail et ce, malgré ses
multiples occupations. Ses remarques, ses conseils et son savoir-faire nous ont
été d'une grande utilité. Nous ne pouvons pas oublier le
Chef des Travaux Luc BONDALA qui nous a encadré pendant la
réalisation de ce travail ;
- aux TSHITUKA ;
- à Tante Jeanne NSANGANA et sa famille pour leur
complicité à moi tout au long de ce cursus
universitaire ;
- à mes frères MPOTOYI : David,
Josué et Caleb ;
- au Pasteur J.P. NGOMBABU pour son encadrement spirituel et
à tous les frères et soeurs membres du corps mystique de Christ
qui nous ont soutenu par leurs prières adressées à Dieu en
notre faveur ;
- à mes amis : Ritha YELA et Ghislain
CIBANGU.
- aux compagnons de lutte : Fiston TSHILUMBA, Noé
KALALA, David MUAMBA, Yvon MUKUNA, Clarisse BASENGELE, Jean-Jacques N'DJIBU,
Sun-Thaddée KABULU, Junior KASHALA, Gabriel MUKENDI pour ne citer que
ceux-là.
Que tous ceux qui, d'une manière ou d'une autre, ont
contribué à la réalisation de ce travail et dont les noms
ne sont pas repris ci-haut, mais ayant une place dans notre coeur, trouvent ici
l'expression de notre profonde gratitude.
TSHIKUNA TSHITUKA
INTRODUCTION GENERALE
1. Etat
de la question
La question des banques et des institutions de microfinance
(IMF) a été abordée dans plusieurs travaux scientifiques,
au vu du lien étroit qui existe entre le volume de crédit et la
croissance de l'activité bancaire. LIKOFATA BOETSA et MABINTSHI BELEPE
sont parmi ceux-là qui ont tenté d'en déceler la
corrélation.
Le premier a parlé du rôle des institutions de
microfinance(IMF) dans le financement de l'économie congolaise, de
1998-2004. Dans son étude, il a montré que la situation de crise
généralisée dans laquelle se trouvait l'économie
congolaise avant 2001 avait rendu propice l'avènement des institutions
de microfinance. Les enquêtes qu'il a menées ont relevé que
le crédit accordé par les IMF contribuait largement au
relèvement du niveau de vie des ménages
bénéficiaires.
Le deuxième auteur, à son tour, a parlé
de l'état des lieux de la microfinance et du système bancaire
congolais, de 2002 à 2005. Dans son analyse, il a relevé que le
fait que le système bancaire était en faillite et n'arrivait pas
à financer suffisamment l'économie, la population s'est
tournée vers les IMF auprès desquelles elle ne trouve pas parfois
des solutions appropriées à ses problèmes.
Pour notre part, nous nous sommes intéressé
à savoir dans quelles proportions les IMF contribuent-elles au
financement de l'économie congolaise, étant donné que, de
2004 à 2009, le système financier congolais s'est accru de 13
nouvelles banques et 30 nouvelles IMF.(1(*))
2.
Problématique de l'étude
« Sans banquiers, point d'échange de richesse
de stimulant à la production, à la distribution et à la
consommation » disait Jean-Pierre DSCHANNEL(2(*)), les banques jouent un
rôle très important dans le fonctionnement des économies
des pays. Cette importance ressort du fait que la banque alimente
l'économie en moyens de paiement, par des prêts accordés
aux agents économiques. Le crédit pousse à la consommation
et à la production, bref le crédit stimule l'économie.
La banque est aussi appelée à soutenir l'effort
du Gouvernement, en finançant la consommation et la production. Elle
est soumise à certaines règles, parce qu'elle travaille avec
l'argent collecté auprès du public. Mais dans la plupart des pays
en développement, en général et en RDC en particulier, une
bonne partie de la population n'a pas accès au service financier formel
et se tourne vers les institutions de microfinance, à cause de leur
proximité et la souplesse de leurs conditions.
Malgré cela, les services offerts par les institutions
de microfinance ne couvrent qu'une faible portion des besoins de
l'économie puisque les fonds mobilisés ne permettent pas le
financement d'activités économiques importantes. L'accès
difficile au service des banques est connu sous l'appellation
« faible bancarisation ». Notre préoccupation tourne
autour des questions suivantes :
- L'accroissement du nombre des IMF a-t-il un effet positif
sur l'intermédiation financière et que représente cet
apport par rapport à celui des banques ?
- Quelles stratégies les banques commerciales
doivent-elles adopter pour accroître la distribution du crédit
à travers les IMF ?
Telles sont les questions auxquelles nous avons tenté
de répondre au cours de cette analyse.
3.
Hypothèse de l'étude
Eu égard aux questions soulevées ci-haut, nous
pensons que les IMF ont un rapport important sur l'intermédiation
financière, étant donné qu'elles jouissent d'une triple
proximité : physique, relationnelle et sociale. Pour cela, avec la
configuration actuelle du système bancaire congolais, les IMF passent
pour des véritables tremplins pour une distribution efficace du
crédit.
Avec la technique d'UPGRADING, il y a moyen d'associer le
professionnalisme, la rigueur des banques et les techniques financières
de pointe avec le fait de desservir des populations rurales pauvres et exclues
des services financiers classiques.
Les banques commerciales pourront utiliser la stratégie
indirecte en accordant des prêts commerciaux aux IMF, ou en mettant en
place une ligne de crédit pour financer ces dernières en fonds de
roulement ou en portefeuille de prêts.
4.
Choix et intérêt du sujet
Dans le secteur financier congolais, la monnaie fiduciaire
reste très utilisée dans les transactions, au détriment de
l'utilisation des instruments scripturaux de paiement et ce, malgré les
risques qu'elle présente (accident, agression, ...).
A cela s'ajoute le fait que 80% de la masse monétaire
en circulation échappent à l'intermédiation classique.
Pourtant, si cette masse monétaire canalisée vers les banques,
elle pourrait accroître la distribution des crédits et ipso facto
alimenter les investissements dans plusieurs domaines de la vie
économique du pays.(3(*))
A travers cette étude, nous nous attelons à
savoir comment accroître l'efficacité de l'intermédiation
financière, en favorisation l'accès d'un nombre plus large des
personnes au crédit bancaire par le biais des IMF.
Elle présente un intérêt pour le secteur
bancaire congolais en pleine restructuration, parce qu'elle peut contribuer
à la renaissance des structures financières
opérationnelles.
5.
Méthodes et techniques de recherche
La réalisation de tout travail scientifique doit
obéir à une démarche logique qui impose les règles
rigoureuses, devant guider l'esprit du chercheur dans l'établissement de
la vérité.(4(*))
Pour réaliser ce travail, nous avons fait recours aux
méthodes et techniques suivantes :
- la méthode historico-descriptive, dans la
présentation du système bancaire congolais ;
- la méthode analytique, dans l'examen des
données chiffrées et leur interprétation ;
- la technique documentaire, dans l'approche conceptuelle de
notre sujet d'étude ;
- l'interview non structurée avec le personnel des
institutions concernées par l'étude (Banque Centrale du Congo,
Fonds de Promotion de la Microfinance, ...).
6.
Délimitation spatio-temporelle
Toute démarche scientifique procède fatalement
par un découpage de sa réalité. Il n'est pas possible
d'étudier, de parcourir tous les éléments influents
jusqu'aux extrêmes de la terre et jusqu'au début de
temps.(5(*)) Le
présent travail traite de l'apport des IMF au développement de la
distribution du crédit.
Dans le temps, notre étude couvre la période
allant de 2005 à 2009 car depuis 2005 les institutions de microfinance
vont en nombre croissant.
7.
Difficultés rencontrées
Au cours de la réalisation de ce travail, nous avons
été buté à certaines difficultés,
notamment :
- l'inexistence de certains documents pouvant nous fournir des
plus amples détails sur le sujet en étude ;
- la confidentialité de certaines
informations ;
- le coût de recherche.
8. Structure interne de
l'étude
En dehors de l'introduction et de la conclusion, le
présent travail comporte trois chapitres subdivisés en sections
et paragraphes. Le premier traite des généralités sur
l'intermédiation financière et la microfinance ; le
deuxième présente le système bancaire congolais et le
troisième analyse l'apport des institutions de microfinance à
l'intermédiation financière en RDC.
CHAPITRE I :
CONSIDERATIONS THEORIQUES
SUR L'INTERMEDIATION FINANCIERE ET LA MICROFINANCE
Dans le, présent chapitre, nous passons en revue les
différentes théories ayant trait à l'intermédiation
financière et la microfinance.
SECTION I : NOTIONS D'INTERMEDIATION FINANCIERE
I.1.
Définition de l'intermédiation financière
La fonction de l'intermédiation financière est
l'opération qui consiste à mettre en contact des agents non
financiers ayant une capacité de financement et d'autres agents non
financiers ayant un besoin de financement appelés emprunteurs, afin de
réaliser l'équilibre épargne-investissement.(6(*))
En effet, l'intermédiation vise à faire
coïncider les choix de portefeuille de deux types d'agents non financiers,
les emprunteurs et les prêteurs et ceci par le biais d'un organisme
appelé intermédiation financière qui a pour fonction de
recueillir des fonds des agents à excédent de ressources et les
transforme auprès des agents à déficit de financement.
Les agents à déficit de financement remettent en
échange de la monnaie perçue sous forme d'emprunt ou d'avance,
des reconnaissances de dettes, ou titres de la dette primaire (valeurs
mobilières, hypothèques, cautions, etc...).
Les prêteurs initiaux (déposants,
épargnants) reçoivent des intermédiaires financiers
monétaires ou non monétaires des rémunérations
(taux d'intérêt) ou des titres de la dette secondaire (livret
d'épargne, carnet de pot, bon de caisse, ...).
Le profit de l'intermédiaire est constitué par
la différence entre les deux types des titres.
I.2.
Les différents types d'intermédiation financière
D'après l'approche de Gurley et Shaw(7(*)), il s'avère que
l'intermédiation financière monétaire ou non
monétaire est une intermédiation de bilan qui engage d'une part
les éléments du passif de l'intermédiaire (capital +
ressources des dépôts, de souscription, de primes ou de titres) et
investi d'autre part, les éléments de l'actif de ce même
intermédiaire.
Il est vrai que le développement des marchés des
capitaux, des produits et l'émanation de la
déréglementation et la dérégulation ont totalement
transformé la notion classique d'intermédiation de bilan (finance
indirecte) où l'on parle davantage d'intermédiation de
marché (finance directe) au niveau de la bourse des valeurs
mobilières, au niveau du marché monétaire, courtage,
négoce, ...
De manière générale,
l'intermédiation financière est l'activité
développée par les agents financiers qui s'interposent pour
faciliter l'adéquation en quantité de l'offre à la demande
des capitaux. On distingue donc deux types d'intermédiation à
savoir :
- l'intermédiation du bilan :
intermédiation active, finance indirecte ;
- l'intermédiation du marché :
intermédiation passive, finance directe.
I.2.1.
L'intermédiation du bilan
L'intermédiation comporte une fonction de
transformation de titres, ce qui affecte nécessairement le bilan de
l'intermédiaire, d'où l'expression
d' « intermédiation de bilan ».
Le financement intermédié, ou finance indirecte,
fait intervenir par définition des institutions ad hoc les institutions
financières pour servir d'intermédiaire entre les agents à
besoin de financement et ceux à capacité de financement.
Les institutions financières émettent des titres
secondaires au bénéfice des seconds (les agents à
capacité de financement cherchent par acquisition de ces titres à
rentabiliser leur épargne liquide) pour collecter les ressources
nécessaires au financement des titres primaires offerts par les premiers
(les agents à besoin de financement).
En effet, les intermédiaires financiers n'ont pas un
rôle passif dans l'économie, leur rôle ne consiste pas
seulement à mettre en contact les offreurs et les demandeurs, mais
à réaliser un équilibre entre eux.
I.2.2.
L'intermédiation de marché
Le financement de marché, ou finance directe,
amène les agents à besoin de financement à offrir, en
contrepartie des capitaux qu'ils demandent, des titres au
bénéfice des agents qui sont à la recherche des placements
longs et risqués pour la capacité de financement.
L'intermédiation peut être passive, en ce sens
que le rôle de l'intermédiaire financier se limite à aider
les agents à besoin de financement à trouver les agents à
capacité de financement pour écouler les titres que les premiers
désirent offrir à long ou court terme aux seconds. C'est
l'intermédiation de marché.
Dans une économie de marché où
prédomine la finance directe, les banquiers jouent un rôle de
courtier pour faciliter l'émission des dettes sur le marché
primaire (qui est le véritable mécanisme de la finance directe,
c'est-à-dire d'approvisionnement des entreprises en capitaux nouveaux
par le biais d'émission des titres) et les reclassements des
portefeuilles des investisseurs sur le marché secondaire.
Deux principales modalités de la finance directe sont
présentées pour lever les fonds sur le marché financier
à savoir les actions et les obligations. Ces dernières sont des
titres différents, souvent négociables (achat, vente).
I.3.
Les différents types d'intermédiaires financièrs8(*)
I.3.1.
Les établissements de crédit habilité à traiter
toutes les opérations de banque
Au premier rang des intermédiaires financiers, les
établissements de crédit collectent l'essentiel de leurs
ressources sous de dépôts et emploient les fonds ainsi recueillis
à l'achat de titres et l'octroi de crédit. Ces
établissements qui forment l'essentiel du système bancaire sont
des personnes morales qui effectuent à titre de profession habituelle
des opérations des banques.
· Les banques (les banques commerciales)
Leurs ressources résultent de l'émission de
monnaie, de comptes sur livret, de plans d'épargne et d'émission
de titres négociables. Leurs emplois sont essentiellement formés
par des crédits de trésorerie et d'investissement accordés
aux entreprises, par des crédits à la consommation et au logement
bénéficiant aux ménages et par des achats de titres
négociables.
· Les banques mutualistes et coopératives
Elles sont constituées en quatre réseaux :
le crédit agricole mutuel, le crédit mutuel, les banques
populaires, le crédit coopératif.
· Les caisses d'épargne et de prévoyance
Elles remplissent des missions d'intérêt
général (exemple : protection de l'épargne populaire,
financement du logement social, développement régional).
· Les caisses de crédit municipal
Ce sont des établissements publics communaux de
crédit et d'aide sociale. Elles ont le monopole de l'octroi des
prêts sur gages. Elles peuvent accorder qu'exceptionnellement des
prêts aux personnes morales.
I.3.2.
Les autres institutions habilité à effectuer des
opérations de banques mais qui sont surtout prestataires de services
d'investissement
On cite parmi ces institutions : les
sociétés financières, les sociétés
financières spécialisées et les entreprises
d'investissement.
· Les sociétés financières
Ce sont des établissements de crédit qui sont
créés par des institutions bancaires pour étendre leurs
activités dans des domaines particuliers, soit par des entreprises
commerciales ou industrielles pour effectuer le financement des achats de leurs
produits. Elles effectuent des opérations de crédit de court ou
de long terme avec des ressources propres ou empruntées sur le
marché des capitaux. Elles n'ont pas accès aux
dépôts du public à vue ou à moins de deux ans de
terme.
· Les institutions financières
spécialisées
Les institutions financières spécialisées
dans des crédits sectoriels bonifiés sont des
établissements de crédit auxquels l'Etat a confié une
mission d'intérêt public. Ne pouvant pas recevoir de
dépôts à vue et à moins de deux ans de terme, elles
sont essentiellement alimentées par des emprunts à long terme
qu'elles lancent sur le marché obligatoire et elles accordent
généralement des crédits de long terme.
· Les entreprises d'investissement
Les entreprises d'investissement sont habilitées
à assurer des services d'investissement qui concernent des
opérations sur titres. Elles sont formées par des agents du
marché interbancaire, des sociétés de gestion de
portefeuille.
I.3.3.
Le Trésor public
Le Trésor public est l'expression financière de
l'Etat. Il est le caissier des administrations publiques dont il assure les
encaissements et les décaissements, et leur banquier. En tant que
banquier, le Trésor public exerce les fonctions d'un
intermédiaire financier. Ses ressources proviennent donc de la
création monétaire effectuée par le Trésor ou
à son bénéfice et de l'épargne des agents non
financiers qui, en tant que prêteurs ultimes, souscrivent les titres
émis par le trésor. Le Trésor utilise ces ressources pour
agir le fonctionnement de long terme et sur le développement
économique.
I.3.4.
Les organismes de placement collectif de valeurs mobilières (OPCVM)
Ils acquièrent des titres primaires sous forme
d'actions et de titres de créances émis par les non
résidents, l'Etat, les entreprises non financières et surtout les
institutions non financières.
On peut ajouter à la liste de ces institutions les
sociétés d'assurance qui peuvent être
considérées comme les collecteurs d'une épargne de
précaution utilisée pour l'achat des titres primaires (placement
des provisions techniques représentant les engagements des
sociétés envers les assurés).
I.4.
Fonctions d'intermédiaires financiers(9(*))
Pour se rendre compte de l'importance d'intermédiaires
financiers, il nous faut d'abord comprendre le rôle des coûts de
transactions, du partage du risque et des coûts d'information sur les
marchés financiers.
I.4.1.
Les coûts de transaction
Les coûts de transaction, c'est-à-dire le temps
et l'argent dépensés pour réaliser les transactions
financières, sont un problème majeur pour les gens qui ont
l'argent à prêter. Même quelqu'un qui connaît un
entrepreneur qui veut lancer une entreprise, et souhaite lui prêter de
l'argent, doit pour se protéger contre toute éventualité
payer un juriste pour rédiger le contrat de prêt et
préciser les conditions de paiement des intérêts et du
remboursement. Si le montant du prêt est peu élevé, le
paiement de ce spécialiste risque de lui coûter plus cher que tous
intérêts qu'il ne pourra jamais obtenir, de sorte que le
prêt peut ne pas être réalisé.
I.4.2.
Le partage du risque
Un deuxième avantage, pour les prêteurs, de
passer par un intermédiaire financier est que cela permet de
réduire leur exposition au risque c'est-à-dire d'envers
l'incertitude sur le rendement qu'ils peuvent attendre de leurs placements. Les
intermédiaires financiers permettent en effet un partage du
risque : ils créent et vendent les actifs avec des
caractéristiques, en termes de risque, qui correspondent aux besoins des
épargnants, puis utilisent l'argent ainsi obtenu pour acheter des actifs
éventuellement plus risqués. Comme leurs dettes sont moins
risquées, ils paient un taux d'intérêt plus faible que
celui qu'ils obtiennent sur les actifs qu'ils détiennent.
Comme leurs coûts de transaction sont faibles, les
intermédiaires financiers peuvent gagner de l'argent par la
différence entre les deux taux d'intérêt. On parle de la
transformation pour désigner le fait que le risque des actifs
détenus par les intermédiaires financiers n'est pas le même
que celui de leurs dettes envers leurs déposants, parce qu'en un sens,
les intermédiaires ont transformé des actifs risqués en
actifs plus sûrs pour les épargnants.
Les intermédiaires financiers permettent aussi le
partage du risque en permettant aux épargnants de diversifier leur
portefeuille, et ainsi de diminuer le risque auquel ils sont exposés.
La diversification, que l'on peut résumer par l'adage
« ne pas mettre tous ses oeufs dans le même panier »,
consiste à investir dans un assortiment (un portefeuille) d'actifs qui
ne sont pas exposés aux mêmes risques (c'est-à-dire dont on
peut attendre que les rendements ne varient pas de la même manière
face à chacune des situations futures envisageables), de manière
à ce que le risque du portefeuille soit moindre que le risque des actifs
particuliers.
Là encore, la diversification est permise par la
faiblesse coûts de transaction des intermédiaires financiers, qui
peuvent réunir un portefeuille d'actifs et en faire un actif global
qu'ils vendent aux épargnants.
I.4.3.
L'information asymétrique : anti-sélection et risque
moral
La présence de coûts de transaction sur les
marchés financiers explique en partie pourquoi les intermédiaires
financiers sont si imposants. Une autre raison, peut-être encore plus
importante, est qu'il est fréquent que les prêteurs connaissent
trop peu les emprunteurs et leurs projets pour pouvoir prendre les bonnes
décisions.
Cette situation porte le nom d'asymétrie d'information.
De manière générale, un entrepreneur qui veut emprunter
pour réaliser un projet connaît mieux le rendement potentiel et le
risque associés à ce projet que le prêteur. Cette
inégalité d'information crée deux problèmes
différents, avant la transaction et après.
L'anti-sélection (en anglais adverse sélection) est le
problème que crée l'asymétrie d'information avant qu'une
transaction n'ait lieu.
Il y a anti-sélection sur un marché financier
lorsque les emprunteurs les plus susceptibles de conduire à de mauvais
résultats (les plus risqués) sont ceux qui recherchent le plus
activement du crédit et qui ont le plus de chance d'en obtenir
(d'être sélectionnés). En raison de
l'anti-sélection, beaucoup de prêts risqués sont
accordés, mais si les prêteurs craignent trop de ce fait perdre
leur argent, ils peuvent décider de ne pas prêter du tout alors
même qu'il y a parmi les candidats de bons emprunteurs potentiels.
Le risque moral est le problème créé par
l'asymétrie d'information après la réalisation d'une
transaction. Le risque moral sur un marché financier est le risque selon
lequel l'emprunteur s'engage dans des activités
considérées comme indésirables
(« immorales ») par le prêteur parce qu'elles
augmentent le risque du projet auquel est consacré le prêt et
diminuent donc la probabilité qu'il soit remboursé. Du fait que
le risque moral augmente le risque de pertes, les prêteurs peuvent
décider de ne pas ou prêter, alors même que le projet
initial est bon et même si, en réalité, les emprunteurs ne
souhaitent pas augmenter son risque.
Nous venons de voir l'approche conceptuelle et les
considérations théoriques de l'intermédiation
financière. Dans la section suivante, nous évoquons les
institutions qui ont pour rôle primordial l'intermédiation
c'est-à-dire les banques.
SECTION II : NOTIONS DES BANQUES
II.1.
Définition de la banque
Une banque est une entreprise particulière,
dénommée aussi établissement de crédit, qui
reçoit les dépôts d'argent de se clients
(dépôts pour une durée inférieure 2 ans),
gère leurs moyens de paiements (cartes de crédit chèques)
et leurs accorde des prêts.(10(*))
La banque assure la mise en relation des prêteurs
(agents à capacité de financement) et des emprunteurs (ceux qui
ont un besoin de financement). Faire les opérations de banque c'est
faire le commerce de l'argent, c'est en d'autres termes collecter l'argent
auprès des agents épargnants, (c'est-à-dire ceux qui ont
de l'argent mais qui n'ont pas de besoins pressants, immédiats ou qui
veulent le placer pour gagner plus), pour le prêter à ceux qui ont
des besoins de financement.
II.2.
Historique des banques(11(*))
L'histoire de la banque suit les grandes étapes de la
monnaie même si certaines opérations financières
coutumières, (comme le prêt à intérêt) ont pu
être relevées depuis la plus haute antiquité avant
même l'invention de la monnaie.
Déjà, dans l'antiquité en Italie, il a
existé des spécialistes de change des billets, appelé
changeur, qui s'installaient sur leurs tables pour acheter et vendre les
différentes pièces de monnaie qui y circulaient.
Ces spécialistes, dont les noyaux sont
protégés, reçoivent des dépôts et peuvent
jouer un rôle d'intermédiaire notamment dans les commandes
maritimes. Ils peuvent à l'occasion faire des crédits, mais n'ont
aucun monopole. Les temples stockent également la monnaie et peuvent
à l'occasion la prêter.
A Rome, la même situation était retrouvée
avec les monetarii qui sont associés aux ateliers de frappe des monnaies
et les argentarii qui sont les financiers de l'époque. Les
activités de spéculation et de prêt étaient
effectuées par les ordres supérieurs romains qui disposaient des
vastes fortunes.
On peut dire qu'à l'antiquité, il a
existé des banquiers, mais pas de banque au sens institutionnel. C'est
à partir de ces bases hésitantes que l'expansion
économique, politique et commerciale du
XIIIème siècle va voir s'affirmer le
rôle des financiers privés et se constituer les premières
banques dans la mouvance des pouvoirs religieux, étatiques et
commerciaux.
Le mot banque apparaît dans la banque française
au milieu du XVème siècle. Au bas moyen âge,
l'activité de changeur de monnaie s'était
développée face à la prolifération des devises.
Les premiers établissements bancaires ouverts dans les
grandes villes sont familiaux (les Medecis en Italie, les Fugger en Allemagne).
Mais les grands financiers s'enrichissent de leurs relations avec les pouvoirs.
Les Medecis sont les financiers de l'Eglise de Rome pour le
bénéfice de laquelle ils collectent et centralisent la dîme
ecclésiastique.
Pendant la révolution industrielle, les banques jouent
aussi leur rôle en favorisant l'industrialisation grâce aux comptes
d'épargne. Quelques faillites retentissantes comme celle du
système de Law au XVIIIème siècle, imposent des
principes prudentiels essentiels au bon fonctionnement de cette activité
fondée sur la confiance. C'est ainsi que les banquiers de la Haute
Banque du XIXème siècle sont convaincus que leur force
réside dans de solides fonds propres, qui mettent leur clientèle
en confiance et leur permettent d'obtenir des dépôts. Ils les
accumulent et les investissements dans le développement du commerce et
de l'industrie.
La crise bancaire de 1907 puis les deux guerres mondiales et
la crise de 1929 ne sont pas favorables à l'expansion du secteur
bancaire. L'expérience prouve que la généralisation des
banques centrales « prêteur de dernier ressort », ne
garantit pas la stabilité financière. Aux Etats-Unis, c'est
près de 10.000 banques qui font faillite avant 1935. En France, ce sont
plusieurs centaines d'entre elles.
Au sortir de la seconde guerre toutes les banques ne sont pas
nationalisées (comme en France pour les banques de dépôts)
mais partout les législations sont très contraignantes. La
législation sépare les différents types
d'établissement et encadre strictement le crédit.
L'innovation porte sur le développement du compte
chèque qui explose en France à partir du moment où la loi
impose le versement des salaires dans des comptes bancaires et de la carte de
crédit. Commencée aux Etats-Unis dans les années 50, la
carte de crédit se développe en France massivement à
partir des années 1970.
Le contrôle des changes est de règle. Les Etats
sont responsables de leur taux de change. La nationalisation bancaire fait le
reste : la banque internationale se développe très doucement
essentiellement à partir de la banque américaine et anglaise.
Avec l'arrivée des changes flottants et le moindre
souci de tenir son taux de change, les états relâchent largement
leur emprise sur les banques. Un vaste mouvement de
déréglementation du secteur bancaire voit le jour à partir
des Etats-Unis et Londres.
II.3.
Rôles et différents types des banques
II.3.1. Rôles des banques
Les banques exercent aujourd'hui une influence de premier plan
dans tous les secteurs de la vie économique. En effet, les banques
jouent plusieurs rôles importants dans l'économie nationale
à savoir :
- récolter l'épargne auprès des
particuliers ;
- distribuer l'épargne auprès des entreprises
industrielles et commerciales à titre de crédit ;
- accorder les crédits aux ménages pour le
financement de leurs besoins.
L'intervention des banques dans plusieurs secteurs
économiques du pays, par l'octroi des crédits aux entrepreneurs,
engendre aussi des ressources à l'Etat qui en tire profit par le
prélèvement des impôts, tandis que la création des
emplois générés par la naissance de nouvelles entreprises,
résorbe le chômage au sein de la population.
Les banques jouent également le rôle
d'intermédiaire financier. Elles investissent l'argent des
épargnants dans les actifs financiers tels que le crédit
bancaire. Il sied de noter qu'il existe des opérations connexes, aux
opérations de banque parmi lesquelles nous pouvons citer :
(12(*))
- les opérations de change ;
- les opérations sur or, métaux précieux
et pièces ;
- le placement, la souscription, l'achat, la gestion, la garde
et la vente des valeurs mobilières et de tout produit
financier ;
- le conseil et l'assistance en matière de gestion de
patrimoine ;
- le conseil et l'assistance en matière de gestion
financière, l'ingénierie financière et d'une
manière générale tous les services destinés
à faciliter la création et le développement des
entreprises, sous réserve de dispositions législatives relatives
à l'exercice illégal de certaines professions ;
- les opérations de location simple des biens mobiliers
ou immobiliers, pour les établissements habilités à
effectuer des opérations de crédits - bails.
II.3.2. Les différents types des banques(13(*))
Les banques se regroupent en plusieurs catégories,
dont :
- les banques d'émission ;
- les banques commerciales ou de dépôts ;
- les banques d'affaires ;
- les banques de crédit agricole ;
- les banques de crédit foncier ;
- les banques d'affaires extérieures.
A. Les banques d'émission
Les banques d'émission sont généralement
les banques centrales. Ces banques jouent un rôle très important
sur la politique monétaire. Elles assurent la liquidité et la
solvabilité des banques.
Elles ont le monopole de l'émission de la monnaie.
Elles jouent également le rôle de l'équilibrage de la
liquidité bancaire et mettent en place la politique de distribution de
crédit de manière à maintenir l'évolution de la
masse monétaire et celle du taux d'intérêt.
Par ailleurs, toute banque centrale est le banquier de l'Etat,
elle contrôle la monnaie et conseille le gouvernement en matière
économique, financière et monétaire.
B. Les banques commerciales
Les banques commerciales (ou de dépôts) sont des
banques qui reçoivent les dépôts des épargnants qui
peuvent être des particuliers ou des entreprises. Ces dépôts
sont utilisés pour financer les investissements par la distribution des
crédits aux opérateurs économiques.
Il existe deux formes de dépôts :
· dépôts à vue et
· dépôts à terme
- Dépôts à vue : dans cette forme de
dépôt, le déposant peut à tout moment faire le
prélèvement sur son compte.
- Dépôts à terme : les retraits ne
peuvent s'opérer qu'à des échéances fixes et
convenues à l'avance.
C. Les banques d'affaires
Ces banques prêtent à long terme, en prenant des
participations dans les sociétés, c'est-à-dire en y
effectuant des achats d'action et des obligations. C'est de cette
manière qu'elles aident et participent à la fondation et à
l'agrandissement des entreprises .Leur nom définit d'ailleurs leurs
activités. Ce sont des banques industrielles qui travaillent avec leurs
ressources propres ou avec celles des syndicats, de gros capitaux d'amis ou
parfois avec celles des banques de dépôts.
D. Les banques de crédits agricoles
Ces banques ont pour objet d'accorder les crédits aux
secteurs agricoles, non pour l'achat des biens, mais pour le fonds de
roulement : engins, récoltes, outillages et cheptels.
E. Les banques de crédit foncier
Leurs ressources sont utilisées dans les prêts
à long terme sur immeubles. Elles font office d'intermédiaires
épargnants et propriétaires fonciers qui sont à la
quête de financement. En d'autres termes, ce sont des simples
intermédiaires entre épargnants et propriétaires fonciers,
leurs disponibilités sont placées en prêt à long
terme sur immeuble. Leur bénéfice réside dans la
différence entre le taux d'intérêt débiteur et
créditeur.
F. Les banques d'affaires
extérieures
Ces banques sont de deux catégories : les
premières sont des banques qui sont spécialisées dans les
opérations financières, c'est-à-dire, elles font
fructifier leurs capitaux en dehors du territoire national.
Dans le temps actuel, elles font des opérations
financières pour le compte des pays étrangers. Elles font
également le service financier des entreprises créées par
les ressortissants du pays.
Quant aux deuxièmes, elles s'occupent du financement du
commerce extérieur, en faisant des avances aux exportateurs, encaissent
leurs quittances, et leurs effets, elles veillent à la livraison des
marchandises et effectuent des paiements contre documents.
II.4.
Les fonctions d'une banque moderne
Les fonctions essentielles des banques modernes sont
multiples, ces fonctions sont de première importance pour
l'économie, tout à l'échelle nationale
qu'internationale.
Elles sont les suivantes :
- émettre des billets de banque, réservée
exclusivement à la banque centrale ;
- assurer les paiements pour l'échange des biens et
services ;
- réunir les dépôts et autres valeurs pour
financer des demandes de crédit ;
- mettre en place les méthodes pour gérer
l'incertitude et contrôler le risque ;
- faire circuler les informations qui aident à la
coordination des décisions décentralisées de
différents secteurs de l'économie et à la
résolution de problèmes d'asymétrie d'information
(provenant de la disparité dans les informations disponibles aux parties
intéressées à une opération
financière).(14(*))
Les principales activités bancaires sont basées
sur les fonctions d'intermédiation, de liquidité, d'information
et de relation au service de la clientèle.
II.4.1. Fonction d'intermédiation(15(*))
La banque assure la fonction d'agent des déposants ou
des épargnants. C'est-à-dire que ces derniers, d'une façon
implicite, autorisent à la banque de faire fructifier leur argent, en
investissant dans les actifs financiers principalement dans le crédit
bancaire.
La banque fait circuler les fonds des prêteurs qui sont
des épargnants aux emprunteurs finals. Elle emprunte les ressources sous
forme des dépôts, pour les utiliser dans la distribution des
crédits pour le financement des investissements ou en achetant des
titres qui sont émis sur les marchés.
La banque effectue pour le compte d'autrui des recettes et des
paiements et tous les transferts des capitaux. Elle effectue également
les opérations financières, pour le compte de sa
clientèle, elle fournit aux clients tous les renseignements pouvant les
aider à mieux évoluer dans leurs activités.
L'intermédiation de la banque dans les
opérations du commerce international est très capitale. En effet,
la banque intervient dans le règlement des exportations dans le commerce
international, par plusieurs techniques de paiement, notamment :le
crédit documentaire, le crédit d'acceptation, etc.
II.4.2. Fonction de liquidité(16(*))
Cette notion nous amène à distinguer trois
formes de liquidité, à savoir :
- liquidité primaire : celle qui renferme les
espèces métalliques, les monnaies fiduciaires, les
dépôts et comptes courants à vue en banque ;
- liquidité secondaire : elle englobe les
dépôts à termes, les créances à court terme
pouvant être réalisées immédiatement et
automatiquement ;
- liquidité tertiaire : elle renferme les valeurs
mobilières cotées en bourse.
En effet, la banque remplit la fonction de liquidité,
car elle doit honorer ses engagements auprès de ses clients qui peuvent
à tout moment chercher à accéder à leur argent.
Il est désagréable qu'un déposant voulant
accéder à son argent dans une banque, soit renvoyé
à cause de manque de liquidité. Cette situation crée un
climat d'insécurité et risque de décourager les
déposants.
La banque qui joue un rôle très important dans le
système de paiement et de règlement, doit offrir à ses
déposants les facilités de liquidité et de transferts des
fonds.
Par conséquent, la banque doit maintenir une
réserve de liquidité, grâce à sa capacité
d'accueillir plusieurs déposants qui, en principe, ne font pas le
retrait le même jour.
II.5.
Système bancaire
II.5.1. Définition
Les économistes modernes utilisent la monnaie pour les
échanges. Cette dernière joue le rôle fondamental dans la
détermination du niveau d'activités de la vie
économique.
Les activités financières de l'Etat s'exercent
dans les banques productrices de monnaie et les institutions
financières. Ces activités doivent s'exercer dans un
environnement et une organisation bien déterminée appelé
« système bancaire ».
En d'autres termes, le système bancaire est un ensemble
cohérent et ordonné des relations bancaires qui se
développent dans un cadre économique et juridique
déterminé.
Le système bancaire désigne le réseau des
banques se traduit par l'existence d'une institution appelée
« la banque du premier rang » ou « l'institution
d'émission » secondée par les banques commerciales qui
dépendent de la première.(17(*))
Le système bancaire considéré aussi comme
un instrument de croissance économique d'un pays, ne peut avoir un
fonctionnement harmonieux, qui si les mécanismes et les politiques
monétaires sont bien définies.
II.5.2. Rôle du système bancaire dans une
économie
Le système bancaire joue un rôle très
important dans le développement économique d'une nation. Le
système bancaire dans son rôle de récolte de
l'épargne, fournit des ressources financières aux secteurs
productifs de l'économie nationale, notamment dans le secteur agricole,
industriel, etc.(18(*))
Le système bancaire peut alors être
considéré comme la sève qui nourrit les investissements.
C'est pourquoi il est aussi important qu'on trouve dans ce système des
banques qui s'occupent du financement des investissements qu'on appelle les
banques d'affaires.
SECTION III : NOTIONS SUR LA MICROFINANCE
III.1.
Origine de la microfinance
Il nous est indispensable de rappeler que le concept
microfinancec n'est pas du tout nouveau car selon certains auteurs
spécialisés de la microfinance, les origines remontent à
plusieurs siècles avant Jésus - Christ à Babylone. Pour
d'autres, les premières expériences de microfinance sont apparues
au 19ème siècle, avec les premières
expériences coopératives en Amérique du Nord et en Europe
de l'Ouest.(19(*))
En Afrique, les premières véritables
institutions de microcrédit seraient apparues au début du
20ème siècle avec les sociétés
indigènes de prévoyance et au début des années 1950
avec la mise en des places des premières coopératives
financières.
Dans les années 1970, les organismes gouvernementaux se
trouvaient à l'origine des principaux crédits à la
production octroyés aux personnes qui n'avaient auparavant aucun
accès et étaient obligées de recourir à des
usuriers ou de louer leur force de travail.
Les Gouvernements et les bailleurs de fonds internationaux ont
reconnu le besoin des pauvres d'accéder à un crédit bon
marché, et y ont vu là un moyen de promouvoir la production
agricole par des petits producteurs (petit paysan, petit producteur du secteur
informel urbain, etc.).
A partir du milieu des années 1980, le modèle de
crédit ciblé subventionné préconisé par de
nombreux bailleurs de fonds a fait l'objet des sérieuses critiques.
En Asie et plus particulièrement au Bangladesh, le
Docteur Mohamed Yunus a montré la voie avec un projet pilote de
crédit du groupe destiné aux paysans sans terre et plus
particulièrement aux femmes. Cette institution devenue par la suite la
Grameen Bank, compte aujourd'hui plus de 2,4 millions de clients dont 94% des
femmes, et tient lieu de modèle dans de nombreux pays.(20(*))
Depuis, l'expérience de la Grameen Bank a fait
école partout dans le monde. Lors du premier sommet de
microcrédit tenu à Washington, il était déjà
possible de dénombrer plusieurs millions d'institutions de microfinance,
en majorité de très petites tailles. En 2007, on estimait entre
5.000 et 10.000 le nombre d'institutions oeuvrant dans le domaine de la
microfinance dans le monde.
III.2.
Définition de la microfinance
Aujourd'hui, on assiste à une prolifération sans
précédent d'institutions financières spécifiquement
orientées vers les besoins des populations pauvres.
Selon Marc LABIE, on entend par microfinance, l'action des
services financiers à des personnes développant une
activité productrice, le plus souvent de l'artisanat ou du commerce, et
n'ayant pas accès aux institutions financières commerciales en
raison de leur profil socio-économique.
Le Docteur Youssouf CONGO définit la microfinance comme
étant l'offre des services et des produits financiers aux populations
démunies qui n'ont pas accès au secteur financier, dans les pays
du sud mais aussi de plus en plus, dans les pays
développés.(21(*))
Ainsi, dans le cadre de ce travail, nous retenons que la
microfinance fait référence à l'offre des services
financiers à des individus ou groupes d'individus pauvres qui n'ont pas
accès aux services financiers formels, dans le but de satisfaire les
besoins de leur ménage ou de leur micro-entreprise.
Les services financiers font référence à
trois principaux types de services :
- le service d'épargne
- le service de microcrédit à la consommation
des ménages
- le service de microcrédit à l'investissement
dans une micro-entreprise.
Lors de sa création, une institution de microfinance
peut offrir seulement certains de ses services. Il existe d'autres types de
services financiers tels que l'appui au développement d'entreprise
(formation technique et marketing par exemple), alphabétisation, la
sortie publique, etc.
Cependant, ces services ont relativement moins d'importance
pour les pauvres qui ont d'autres besoins prioritaires, à satisfaire par
exemple, face à un besoin de santé ou de scolarisation de sa
famille, un micro-entrepreneur ne sollicitera pas le crédit
hypothécaire pour l'achat d'un immobilier ou pour sa formation
technique.
Au sens strict, la microfinance est considérée
comme une transaction financière (épargne, crédit,
assurance) inférieure à USD 100 ; et au sens large, c'est
une transaction financière qui peut dépasser USD 100.
Cependant, si une institution de microfinance veut devenir une
véritable institution financière, elle doit offrir des services
d'épargne et de crédit, et donc des services
d'intermédiation financière basés sur l'offre du capital
à court terme par les épargnants et la demande du capital
à moyen et long terme par les investissements.
III.3.
Mission et importance de la microfinance
Comme souligné ci-haut, pour jouer son rôle
fondamental à savoir l'intermédiation financière, une
institution de microfinance doit offrir des services d'épargne et de
crédit. Son rôle n'est pas de tout faire mais d'offrir des
services financiers de manière professionnelle, viable et adaptée
aux besoins de la clientèle pauvre.
D'une manière générale, les institutions
de microfinance ont aussi pour rôle l'animation, l'information, le
contrôle et la formation.
La microfinance est certes un outil utile et potentiellement
efficace pour combattre la pauvreté. Le simple fait que le
microcrédit permette à des milliers sinon des millions des
personnes de se libérer des usuriers et la pauvreté devrait
être un argument suffisant pour reconnaître le rôle positif
qu'il peut jouer dans l'accès des populations pauvres aux services
financiers et dans l'amélioration de leurs conditions de vie.
La finalité d'une intervention en microfinance n'est
pas d'offrir des services financiers, mais aussi et surtout de promouvoir le
développement économique d'un quartier, d'une région, d'un
secteur ou d'une filière.
Il est important de réaliser qu'une institution de
microfinance ne sera jamais viable si les activités économiques
qu'elle finance ne sont pas elles-mêmes viables.
III.4.
Institutions de microfinance
III.4.1. Définition
Comme il existe plusieurs définitions de la
microfinance, autant il existe aussi plusieurs définitions des
institutions de microfinance.
Pour Servet, les institutions de microfinance sont un ensemble
d'organisation aux formes et statuts divers pratiquants des opérations
des prêts ou d'épargne de faible montant dans une échelle
décentralisée et fondée sur la proximité.(22(*))
Au centre de certaines institutions de microfinance, se trouve
le terme solidarité entre clients, entre membres, entre pauvres. C'est
le cas des coopératives d'épargne et de crédit.
C'est ce qui permet à Chao BEROFF de dire :
« les institutions de microfinance sont des institutions qui offrent
aux exclus du système bancaire classique, la possibilité
d'épargner ou d'emprunter des sommes très modiques et d'entrer
ainsi dans la voie de développement économique.
Les liens sociaux étant souvent la principale richesse
des plus pauvres, ces institutions cherchent également à la
renforcer notamment en constituant les groupes de solidarité permettant
de sécuriser les prêts ».(23(*))
III.4.2. Catégories d'institutions de microfinance(24(*))
La microfinance comprend une multitude d'institution que l'on
peut regrouper en 4 catégories :
- les systèmes coopératifs ou mutualistes
d'épargne et de crédit ;
- les systèmes de crédit solidaire ;
- les structures gestionnaires de programme d'épargne et
de crédit ;
- les systèmes financiers informels.
Tous ces systèmes ont des traits communs, notamment le
fait qu'ils sont des systèmes de proximité :
c'est-à-dire des systèmes proches de leurs clients. Ils ont pour
population cible, les pauvres ou les populations à faible revenu.
Malgré tout, ces systèmes diffèrent
sensiblement les uns des autres par leur :
- philosophie ;
- approche ;
- mode opératoire ;
- mode de gestion ;
- structuration et leur fonctionnement ;
- etc.
III.4.2.1. Les systèmes coopératifs ou
mutualistes d'épargne ou de crédit
Une coopérative ou une mutuelle d'épargne et de
crédit est une institution pour des personnes physiques (petits paysans,
artisans, petits commerçants...) et pour des personnes morales
(association, groupement, ...) qui mettent volontairement en commun leur
épargne, petits ou grands, enfin d'en faire profiter des membres qui en
ont besoin.
Leur fonctionnement est régi par les principes
coopératifs classiques.
La coopérative d'épargne et de crédit
offre à ses membres une gamme réduite de services centrée
sur l'épargne et le crédit.
III.4.2.2. Les systèmes de crédit solidaire
La philosophie de ces systèmes est la
suivante :
1. parce que les plus pauvres sont si pauvres qu'ils ne
peuvent pas épargner, il ne faut pas leur imposer une épargne
préalable, il faut partir du crédit.
2. parce que les plus pauvres sont si pauvres qu'ils ne
peuvent pas présenter des garanties matérielles, il vaut mieux
exiger un autre système de garantie : la garantie solidaire.
Les institutions de crédit solidaire concentrent leurs
activités sur le crédit et collectent l'épargne de
façon volontaire. Autrement dit, l'épargne n'est pas obligatoire
comme dans les COOPEC. Elles travaillent principalement ou exclusivement avec
les femmes et ne financent que les activités génératrices
de revenu.
La garantie dans ces institutions n'est pas matérielle
comme c'est le cas pour les COOPEC mais elle repose sur la caution solidaire.
Dans certains cas, l'institution de crédit solidaire constitue un fonds
de secours généralement entre 1 et 5% du montant du prêt
octroyé. Ce fonds est utilisé pour éponger
d'éventuels impayés.
III.4.2.3. Les structures gestionnaires des programmes
d'épargne et/ou de crédit
Cette composante du secteur de la microfinance est
constituée des structures de nature différence (association,
Organisation Non Gouvernementale ONG, groupement, ...) qui collectent
l'épargne ou distribue le crédit. Leur principale
caractéristique est qu'à côté de leurs
activités traditionnelles, généralement de nature non
financière (forage des puits, construction d'école,
l'infrastructure socio-économique, ...) elles exercent les
activités financières (épargne, crédit ou
assurance) La forte expansion du secteur de la mcirofinance constatée
ces dernières années s'expliquent par l'arrivée de ces
structures sur le marché de la microfinance. (UPGRADING)
III.4.2.4. Les systèmes financiers informels
III.5.
AVANTAGES DE LA MICROFINANCE25(*)
Les avantages de la microfinance sont :
1. Proximité géographique : elle a pour
conséquence l'amélioration de la portée de
pénétration. Les IMF sont plus proches de la population.
D'où l'appellation « finance inclusive ».
2. Proximité professionnelle : il s'agit de
l'installation des agences (guichets) près des lieux où se
déroule l'essentiel des activités financières. Cela
réduit les coûts de transaction.
3. Internationalisation des relations et maîtrise des
risques : les activités professionnelles sont traitées
seulement par les agents des IMF. Il y a absence de la sous-traitance et des
courtiers ainsi que d'autres intermédiaires possibles.
4. Faibles coûts de transaction en microfinance :
dont les raisons sont les suivantes :
- proximité entre IMF et clients ;
- internationalisation ;
- incitants dynamiques : fidélisation des
meilleurs clients, il y a possibilité d'accroître le montant du
crédit pour un client qui honore ses engagements sans faille.
- transport des risques de non remboursement de l'IMF aux
emprunteurs, cas de crédit groupé.
III.6.
LIMITES DE LA MICROFINANCE
Les limites de la microfinance sont :
1. Portée limitée pour des investissements
productifs. Ceci se manifeste à travers quelques aspects que
voici :
- faible taille des transactions
- brièveté des échéances.
2. Hétérogénéité des
acteurs et absences des synergies mutuellement
bénéfiques :
- faiblesse ou absence des stratégies nationales
efficaces ;
- absence de chambre de compensation.
Tous les agents n'ont pas grand-chose en commun, d'où
la réglementation pose problème.
3. Insuffisance d'innovation financière
La transformation d'un produit ou d'un service ou d'un
instrument financier dans le sens ressenti comme meilleur par les usagers.
4. Faible diversification des produits
III.7.
LES PRODUITS DE LA MICROFINANCE
Les produits de la microfinance sont les suivantes :
- le microcrédit
- le microépargne ;
- le microassurance
- la messagerie financière.
III.8.
LES BANQUES EN MICROFINANCE
Ce phénomène est connu sous le concept
« downgrading ». L'arrivée des banques sur le
marché de la microfinance devrait permettre un grand nombre des pauvres
parce que les banques disposent généralement des ressources
importantes.
Les banques entrent sur le marché de la microfinance
pour plusieurs raisons :
Certaines banques s'investissent dans la microfinance parce
que le secteur est devenu sain.
· Les banques commerciales espèrent
accroître leur marge, autrement dit la microfinance offre des
perspectives de profit pour les banques commerciales.
· Les banques commerciales sont de plus
confrontées à la concurrence sur le marché de
détail. Conséquence, leurs marges ont tendance à
baisser ; les banques commerciales font de la microfinance pour
améliorer leurs marges et donc sont à la recherche continuelle de
nouveaux clients.
· Certaines banques commerciales font de la microfinance
pour redorer leur image dans un aspect philanthropique.
Nous venons de passer en revue différentes
théories liées à l'intermédiation financière
et à la microfinance. A présent, nous passons au deuxième
chapitre consacré à la présentation du système
bancaire congolais.
CHAPITRE II :
PRESENTATION DU SYSTEME
BANCAIRE CONGOLAIS
Dans le présent chapitre, nous présentons le
système bancaire congolais. Mais avant tout, nous présentons le
système financier en général.
SECTION I : SYSTEME FINANCIER
CONGOLAIS
I.1.
L'organisation du système financière congolais(26(*))
La République Démocratique du Congo (RDC), comme
plusieurs autres pays, possède à la tête de son
système bancaire, la Banque Centrale du Congo (BCC) autrement
appelée Banque d'émission.
L'ordonnance-loi n°003/2002 du 02 février 2002 dit
aussi « loi bancaire » donne le cadre institutionnel dans
lequel fonctionne l'ensemble des intermédiaires financiers et non
bancaires de la RDC et permet l'exercice de leurs activités.
Le système financier congolais comprend à son
sommet, la Banque Centrale du Congo, et à la base les institutions
financières bancaires d'un côté comprenant les banques
commerciales, et les institutions financières non bancaires de l'autre
côté. Il existe aussi des petites institutions informelles n'ayant
aucun rapport avec la Banque Centrale, mais jouant un rôle non le moindre
aussi bien dans le circuit économique que dans le système
financier.
Les institutions financières bancaires comptent des
banques étatiques, des banques à capitaux mixtes et des banques
à capitaux privés normaux et étrangers. Toutefois, une des
mesures importantes était prise, dans le cadre de la restructuration du
système bancaire congolais, et consister à limiter le plafond de
la participation de l'Etat à concurrence de 20% dans la structure du
capital de banque commerciale.
De l'autre côté, on note des institutions
financières non bancaires constituées des coopératives
d'épargne et de crédit, des institutions de microfinance, des
institutions spécialisées dans le financement du
développement créées pour la plupart par l'Etat (SOFIDE et
FPI), des placeurs institutionnels (SONAS et INSS), des bureaux de change et
messageries financières agréées dans le cadre de la
réglementation de change. Toutes ces institutions ne sont pas totalement
sous tutelle de la BCC.
Les institutions du secteur informel comprennent des tontines
et des cambistes de rue.
Bref, le système financier congolais est
constitué de toutes les sociétés ou institutions qui
constituent le cadre permettant d'effectuer des opérations
économiques et de canaliser l'épargne vers l'investissement. Il y
a donc :
- la Société Nationale d'Assurance ;
- l'Institut National de Sécurité Sociale ;
- les banques appelées établissements de
crédit ;
- les courtiers et commissaires ;
- etc.
Toutes ces institutions sont placées sous la
supervision de la Banque Centrale.
SECTION II : SYSTEME BANCAIRE CONGOLAIS
II.1.
Evolution historique du système bancaire congolais27(*)
A la formation de l'Etat Indépendant du Congo, il y
avait plusieurs monnaies provenant de plusieurs royaumes et Etats formant ce
nouvel Etat. On pouvait noter la présence des bantous, des nilotiques,
des soudanais, etc. L'Etat Indépendant du Congo était donc un
conglomérat formé de plusieurs empires et royaumes (LUBA, LUNDA,
KONGO, ...) qui avaient chacun sa monnaie et sa culture.
- En 1906, il y a eu la création d'une monnaie
« franc congolais » pour pallier à la
multiplicité des monnaies. Avec une parité égale au Franc
belge.
- En 1909, il y a eu création de la première
banque « Banque du Congo-belge » (BCB), actuellement Banque
Commerciale du Congo (BCDC) ;
- En 1911, il y a eu une décision de créer une
banque centrale du Congo (BCC) pour l'émission de la monnaie sur le sol
congolais. Donc, on décide de transformer la BCB en BCC en gardant son
statut de société privée mais faisant les activités
dévolues à une banque Centrale pendant une durée de 25 ans
renouvelables selon le contrat et gardant le même nom.
Deux Assemblées Générales extraordinaires
s'étaient tenues ce même jour pour décider de cette
transformation et pour la création d'une nouvelle banque qui se relaya
à la BCB, la « banque Commerciale du Congo Belge »
(BCCB) qui reprit les activités commerciales de la
précédente.
- En 1936, il y a eu création d'autres banques :
l'Union Congolaises des banques, la Kredit Bank (une banque belge
supervisée par les néerlandais, banque belge d'Afrique),...
Il y a aussi en cette même année le
renouvellement du contrat signé en 1911 entre la colonie et la BCB.
- En 1951, l'Etat colonial belge abolit la convention à
cause de la présence de plusieurs autres banques, la convention de la
libre circulation sur le bassin du Kongo, qui prend sa source de l'arbitral des
activités de la BCB qui était devenu juge et partie parce
qu'elles étaient elles-mêmes les autorités de la Banque
Centrale du Congo et d'une banque commerciale devant faire face à une
concurrence.
- Suite à ces jugements arbitraires, il fut
créé la Banque Centrale du Congo-belge et de Rwanda-Burundi
(BCCBRU) avec un statut de société privée.
- En 1961, on entreprit de liquider la BCCBRU mais la
procédure devait attendre une année parce que la table ronde
économique avait jugé que l'on devait attendre les
indépendances de ces 2 autres pays qui partageaient avec la RDC la
même banque centrale. En cette même année, il y a eu
création juridique de la Banque Nationale du Congo -BNC) qui ne sera
opérationnelle que 3 ans après à cause du manque
d'universitaires nantis.
- En 1964, la mise en service de la BNC fut effective avec
l'aide du Fonds Monétaire International, avec comme premier Gouverneur
congolais Albert NDELE.
- En 1967, une réforme monétaire confirma
l'autonomie de gestion de la BNC qui pouvait accorder à l'Etat comme
avance que 3% du PIB et donna naissance au « Zaïre
monnaie ».
- De 1968-1969, l'augmentation du prix du cuivre a
créé une grande masse de réserve de devises.
- En 1972, la Banque Centrale perdit son autonomie.
- Fin novembre 1993, la Banque mit en circulation le
« Nouveau Zaïre » monnaie.
- En 2002, la réforme du système bancaire
débuta.
II.2.
Situation actuelle du système bancaire congolais
Les institutions composantes du système bancaire
congolais sont les suivantes :
- la Banque Centrale du Congo ;
- les banques commerciales ou Etablissements de
crédit ;
- les institutions financières
spécialisées.
Toutes ces institutions forment un système bancaire
à structure bipolaire suivant :
- les institutions bancaires créatrices de
monnaie ;
- les institutions financières non bancaires.
A. Les
institutions bancaires créatrices de monnaie
Dans le domaine de fonds à court terme, le
système monétaire et financier comprend les banques d'une part,
les intermédiaires financiers non pourvues de pouvoir de création
monétaire d'autre part.
Pour comprendre l'importance et les particularités du
rôle des banques des dépôts, il y a lieu d'analyser les
conditions dans lesquelles celles-ci gèrent et créent la monnaie,
déterminent les limites des possibilités globales de
création monétaire, afin de préciser quelles sont en ce
domaine, les préoccupations du banquier envisagé isolement.
Les banques assurent le fonctionnement des circuits des fonds
en faisant circuler la monnaie par l'enregistrement des chèques ou
virement et par les domiciliations des effets de commerce, c'est la raison pour
laquelle le solde créditeur des comptes disponibles à vue
présente l'ensemble des caractères propres de la monnaie.
En outre, elles ont le monopole en ce qui concerne la
création de la monnaie scripturale. Le service des comptes et
chèques postaux dépendent de l'Office Congolais de Poste,
Téléphone et Télécommunication (OCPT) bien que ne
fonctionnant pas normalement actuellement.
Les banques consentent des crédits par le fait qu'elles
sont appelées à enregistrer les recettes, mais aussi les
dépenses réalisées par les entreprises et les
particuliers.
Jusqu'à la fin de l'année 2010, le
système bancaire congolais comprenait vingt-deux banques commerciales
que voici :(28(*))
- Banque Commerciale du Congo (B.C.DC.) ;
- Afriland First Bank Congo Democratic (First Bank CD);
- Banque Internationale du Crédit ;
- La Stanbic Bank Congo (S.B.C);
- Citigroup;
- Rawbank;
- Banque Internationale pour l'Afrique au Congo (BIAC);
- First Banking Corporation Congo ;
- Procredit Bank Congo ;
- Banque Congolaise (BC) ;
- Banque Privée du Congo (BPC) ;
- Trust Merchant Bank (TMB) ;
- Solidaire Banque Internationale (SBI) ;
- Ecobank ;
- Invest Bank Congo ;
- La cruche Banque ;
- Mining Bank Congo ;
- Sofibanque ;
- First International Bank (FIBANK) ;
- Access Bank ;
- Advans Bank ;
- Grande Banque République Démocratique du
Congo.
Ces banques sont aussi appelées banques
créatrices de monnaie, elles accordent des crédits aux
entreprises et aux particuliers.
B. Les
Institutions financières non bancaires (ou
spécialisées)
Elles créent les actifs ou patrimoines financiers
indirects, mais n'émettent spas pour autant de la monnaie. Leurs
engagements sont à terme pour la plupart et certains ne sont pas
considérés comme moyen de paiement.
En République Démocratique du Congo, elles sont
groupées en quatre catégories :
- les institutions de financement du développement,
spécialisées dans le financement à moyen et long
terme ;
- les placeurs institutionnels, spécialisés dans
la gestion de l'épargne contractuelle ou des fonds de pension ;
- les établissements de collecte de
l'épargne ;
- les établissements de crédit immobilier.
Les institutions financières spécialisées
les plus importantes sont :
- la Caisse d'Epargne du Congo (CADECO) ;
- la Société Nationale d'Assurance
(SONAS) ;
- l'Institut National de Sécurité Sociale
(INSS) ;
- la Société Mobilière et
Immobilière de Kinshasa (MOBIMO) ;
- le Fonds de Promotion pour l'Industrie (FPI) ;
- les Coopératives d'Epargne et de Crédit
(COOPEC) ;
- la Compagnie Financière de Kinshasa (CFK).
Le système bancaire congolais étant
chapeauté par la Banque Centrale du Congo, il nous paraît
pertinent de présenter aussi celle-ci. Ce qui sera fait dans la section
suivante.
SECTION III : BANQUE CENTRALE DU CONGO
La Banque Centrale du Congo « BCC » est
une institution financière jouissant d'une autonomie de gestion et ayant
pour objet essentiel de protéger l'épargne, d'émettre la
monnaie et de maintenir la stabilité par une politique du crédit
et de change favorable au développement équilibré de
l'économie de la République Démocratique du Congo.
Nous nous passons de l'aperçu historique de la BCC
parce qu'ayant été déjà évoqué dans
la section précédente.
III.1.
Aperçu géographique(29(*))
La Banque Centrale du Congo est située sur Boulevard
Colonel TSHATSHI dans la Commune de la Gombe à Kinshasa - RDC. Outre le
siège, le Bureau de Représentation de Bruxelles, les 10
directions provinciales et 6 agences autonomes, le réseau d'exploitation
de la BCC compte 22 agences mandataires, choisies parmi les banques
commerciales, 2 guichets autonomes et 4 autres en création.
Les entités autonomes sont la conséquence de la
restructuration du système bancaire, ayant conduit au
désengagement de certains établissements de crédit en
provinces. Elles assurent non seulement les opérations de caisse de
l'Etat mais également la supervision bancaire dans leurs
entités.
Il sied de relever que l'ouverture de ces agences
répond essentiellement au besoin des opérations
financières de l'Etat.
Signalons aussi que les statuts de la Banque ont subi
plusieurs modifications dont les plus significatives découlent des
textes ci-après :
1. Ordonnance-loi n°67/264 du 23 juin 1967 portant
modification du décret-loi du 23 février 1961 portant
constitution et organisation de la Banque Nationale du Congo ;
2. Ordonnance-loi n°71/008 du 08 mars 1971 portant
modification des statuts de la Banque Nationale du Congo ;
3. Ordonnance-loi n°93/002 du 28 septembre 1993 relative
à la constitution et l'organisation de la Banque du Zaïre ;
4. Décret-loi n°187 du 21 janvier 1999 portant
organisation et fonctionnement de la Banque Centrale du Congo ;
5. Loi n°005/002 du 07 mai 2002 relative à la
constitution, à l'organisation et au fonctionnement de la Banque
Centrale du Congo.
III.2.
Missions dévolues à la Banque Centrale du Congo(30(*))
Aux termes de la loi n°005/2002 du 07 mai 2002 portant
constitution, organisation et fonctionnement de la Banque Centrale du Congo, il
est dévolu à cette dernière les missions
suivantes :
1. Mettre en oeuvre la politique monétaire du pays dont
l'objectif principal est d'assurer la stabilité du niveau
général des prix donc, assurer la stabilité interne et
externe de a monnaie nationale ;
2. Détenir et gérer les réserves
officielles de la République ;
3. Promouvoir le bon fonctionnement des systèmes de
compensation et de paiement ;
4. Edicter les normes et règlements concernant les
opérations sur les devises étrangères ;
5. Elaborer la réglementation et contrôler les
établissements de crédit, les institutions de microfinance et les
autres intermédiaires financières ;
6. Participer à la négociation de tout accord
international comportant des modalités de paiement et en assurer
l'exécution ;
7. Promouvoir le développement des marchés
monétaires et des capitaux.
III.3.1. Niveau du capital social
Le capital social de la Banque Centrale du Congo, fixé
à N.Z. 6.000.000, soit l'équivalent de 2.348.336,59 USD (1 USD =
2,555 NZ), par l'ordonnance-loi n°93/002 du 28 septembre 1993 n'a jamais
été modifié.
A ce jour, il se chiffre à 60 CDF, soit moins de 0.20
USD. Il y a donc une nécessité de récapitalisation,
celle-ci devra tenir compte de l'effectivité des avoirs (espèces,
or, immobiliers et mobiliers et de la l'ampleur des engagements (dettes,
chèques de crédit et emprunts).
III.3.2. Eléments constitutifs du bilan de la Banque
Centrale du Congo
Le bilan de la Banque Centrale du Congo est composé de
deux volets : le passif et l'actif.(31(*))
III.3.2.1. Le passif
Le volet passif du bilan de la Banque Centrale est
composé de : billets et pièces en circulation, comptes
courants des banques et compte courant du Trésor.
- Les billets et pièces en circulation : ce compte
enregistre la quantité de la monnaie utilisée par les agents
économiques et qui ne se retrouve pas dans le circuit bancaire ;
- Les comptes courants de la Banque : ils sont
constitués des dépôts des institutions
financières ;
- Le compte courant du Trésor : ce sont les
encaisses de l'Etat gérées au niveau du compte
général du Trésor.
III.3.2.2. L'actif
Le volet actif, quant à lui, est composé
de : avoirs extérieurs nets ou avoirs en or et devises,
crédit au Trésor, crédit à l'économie.
Avoirs extérieurs nets ou avoirs en or et
devises :
Ce compte enregistre les recettes en devises provenant de
règlement des exportations déposées à la Banque
Centrale qui, en contrepartie émet des billets de banque ou encore des
comptes courants en ses livres, en faveur des banques ou du Trésor. Il
enregistre également les dépenses devises occasionnées par
les importations, les transferts des revenus et de la sortie des capitaux vers
l'étranger. Cette sortie de devises aura sa contrepartie dans la
diminution de la masse monétaire en circulation.
- Les crédits au Trésor : ce compte
enregistre le crédit accordé à l'Etat pour permettre
à ce dernier de faire face à ses lourdes responsabilités
dans le développement économique. Ces emprunts de l'Etat
auprès de la Banque Centrale se font soit directement par les avances
directes, soit indirectement par l'escompte des obligations
étatiques.
- Crédit à l'économie : ce compte
enregistre les crédits accordés aux banques pour leur permettre
de faire face à une demande croissante de la part des
déposants.
III.4.
Organisation structurelle actuelle(32(*))
Suivant les statuts de la Banque Centrale du Congo, celle-ci
comprend les organes statutaires ci-après :
- le Conseil,
- le Gouverneur,
- le Collège des Commissaires aux Comptes.
A ce jour, tous les organes ont été mis en
place. La Banque Centrale du Congo est dirigée par un Gouverneur
assisté d'un Vice-gouverneur. Le mandat du Gouverneur est de cinq (5)
ans renouvelable une fois, celui du Vice-gouverneur est de quatre (4) ans
renouvelable une fois.
Le Gouverneur dispose de tous les pouvoirs nécessaires
pour assurer la gestion courante de la Banque. Pour réaliser cette
mission, il a mis en place un organigramme qui prend en charge toutes les
missions de la Banque Centrale du Congo. Celle-ci comprend à ce jour
douze (12) Directions et organes :
- Direction des Comptes Courants en monnaie nationale et fonds
publics ;
- Direction de la Trésorerie ;
- Direction du Crédit et des Marchés
financiers ;
- Direction de la Supervision des intermédiaires
financiers ;
- Direction de la Comptabilité et du Contrôle
budgétaire ;
- Direction des Ressources Humaines ;
- Direction de l'Informatique ;
- Direction des Etoiles ;
- Direction de l'Administration Générale ;
- Direction des Services Etrangers ;
- Audit interne ;
- Direction de l'Hôtel des Monnaies ;
- Secrétariat d'Appui à la Coordination
Provinciale ;
- Sous-Direction de la Sécurité ;
- Centre Hospitalier.
En province, la Banque Centrale du Congo a 10 Directions
provinciales et 6 agences autonomes. Quant à l'étranger, elle
dispose d'un bureau de représentation à Bruxelles. Le Conseil de
la Banque est l'organe suprême qui a les pouvoirs les plus étendus
pour concevoir, orienter la politique de la banque et en contrôler la
gestion. Le Conseil est composé de sept membres qui sont :
- le Gouverneur ;
- le Vice-gouverneur ;
- les cinq experts appelés administrateurs.
Le Gouverneur étant un organe de gestion, il dirige la
banque, prépare et met en oeuvre les actes du Conseil ;
Le Collège des Commissaires aux comptes contrôle
les opérations financières de la banque.
· Effectif du personnel(33(*))
L'effectif du personnel de la Banque Centrale du Congo est
passe de 3031 agents en 1994 à 1872 au 31 mars 2005. Cette baisse
découle des départs à la retraite, des
décès, des démissions volontaires et d'office ainsi que
des licenciements.
Au 31 mars 2010, l'effectif de la Banque Centrale avait connue
également une légère diminution des agents due aux raisons
susévoquées. Donc de 1872 à 1869 agents soit une
diminution de sept unités.
III.5.
Rôle directeur de la Banque Centrale du Congo dans le système
bancaire
La Banque Centrale du Congo joue un grand rôle dans le
système bancaire congolais au sein duquel elle exerce quatre fonctions
essentielles qui ont trait :
- à la politique et la réglementation du
crédit ;
- à la réglementation de change ;
- au rôle de caissier de l'Etat ;
- au rôle de conseiller économique et financier du
Gouvernement.
III.5.1. La politique et la réglementation du
crédit
La Banque Centrale du Congo détermine chaque
année le volume global des crédits à accorder et cela, en
fonction des besoins réels de l'économie pour une période
déterminée. La Banque Centrale du Congo détermine ce
volume global des crédits, à cause de son impact sur la
conjoncture économique générale, notamment sur les prix
intérieurs et la balance des paiements et aussi dans le souci de
sauvegarder les équilibres fondamentaux.
En effet, une très grande partie de la masse
monétaire en circulation due à l'octroi du crédit à
l'économie interne auquel recourt régulièrement les
entreprises et les particularités auprès des banques de
dépôts, désarticule le développement
économique national.
C'est ainsi que, pour éviter les tensions soient
inflationnistes, soient déflationnistes, le volume de la monnaie en
circulation doit aller de paire ou de concert avec la quantité des biens
et services existant sur le marché.
C'est pourquoi, la Banque Centrale du Congo, en sa
qualité de responsable de la gestion monétaire du pays, doit
contrôler le volume de crédit que les banques privées
accordent aux entreprises et aux particuliers.
Cette prérogative lui est reconnue par l'ordonnance-loi
n°67/264 du 23 juin 1967 et l'ordonnance-loi n°72/004 du 14 janvier
1972.
Cette nécessité de contrôler le
crédit bancaire vise les objectifs suivants :
- assurer le financement des activités prioritaires
pour le développement économique du pays ;
- éviter que la distribution du crédit
n'engendre une expansion des dépenses créant des pressions
excessives tant sur la balance de paiement que sur les prix
intérieurs.
Pour assurer le contrôle du crédit, la Banque
Centrale du Congo recourt à plusieurs procédés :
- le coefficient de réserve ou réserve
obligatoire ;
- le coefficient de liquidité ;
- les opérations d'open-market ;
- le taux de réescompte ;
- le plafond de réescompte :
- le plafond de crédit.
· Le coefficient de réserve ou réserve
obligatoire.
Par ce système, la Banque Centrale du Congo impose aux
banques commerciales le maintien dans ses livres d'avoirs en compte,
représentant un pourcentage minimum de 50% de leur passif.
· Le coefficient de liquidité
Ce système consiste à exiger aux banques et
institutions financières de maintenir au-dessus d'un niveau
déterminé, le rapport entre leur passif immédiatement
exigible et leur actif immédiatement mobilisable.
· Les opérations d'open-market
Par cette technique, la Banque Centrale fournit ou retire la
monnaie au système bancaire, par l'achat ou la vente des titres sur le
marché.
· Le plafond de réescompte
La Banque Centrale peut attribuer aux différentes
banques escompteuses des plafonds de réescompte dans le but de limiter
les appels éventuels des escompteurs.
· Le taux de réescompte
La Banque Centrale peut augmenter le taux de réescompte
pour diminuer la masse monétaire en circulation, tout comme elle peut le
diminuer pour augmenter la masse monétaire.
· Le plafond de crédit
Par ce procédé, la Banque Centrale
détermine à chaque banque son volume maximum de crédit
qu'elle ne doit pas dépasser.
III.5.2. La réglementation de change
L'ordonnance-loi n°67/272 du 23 juin 1967 reconnaît
à la Banque Centrale du Congo le pouvoir réglementaire en
matière de change.
La réglementation de change édictée
à cet effet est une matière dont l'évolution est en
perpétuel changement. Ainsi donc, la réglementation de change
doit s'harmoniser avec l'évolution de la situation économique et
financière. Quant au rôle de caissier de l'Etat et le rôle
de conseiller économique et financier au gouvernement, il sera
développement au point suivant.
III.6.
Fonction de la Banque Centrale du Congo
Comme toute autre Banque Centrale dans le monde, la Banque
Centrale du Congo joue plusieurs fonctions à la fois. Elle est :
- l'institut d'émission ;
- la banque des banques ;
- le service financier et le caissier de l'Etat ;
- la conseillère du gouvernement en matière
économique, financière et monétaire.
III.6.1. Institut d'émission
La Banque Centrale du Congo a le pouvoir exclusif
d'émettre la monnaie sur le territoire national. Elle est aussi
appelée à mettre à la disposition du pays, les moyens de
paiement en billets de banque.
Elle est seule autorisée à
démonétiser les billets qui ont cours normal ou de donner cours
légal à des nouveaux billets. La BCC définit la structure
fiduciaire adoptée au pays au regard des problèmes qui se
posent.
III.6.2. La Banque des banques
Elle ouvre dans ses livres les comptes des banques, les
comptes peuvent être en réserves libres ou en réserves
obligatoires.
Les comptes en réserves libres ou les comptes
ordinaires des banques sont ceux que les banques peuvent mouvementer à
tout instant lorsque le besoin de leur fonctionnement l'exige.
Tandis que les comptes en réserves obligatoires sont
ceux qui sont stérilisés par la Banque Centrale, pour
éviter toute création inconsidérée de la monnaie
par les banques. Cette création est en effet susceptible d'entretenir
des tensions inflationnistes.
La création monétaire s'entend comme une
opération faite par le système bancaire, qui aboutit à
l'augmentation de la masse monétaire. Ces opérations consistent
essentiellement à l'octroi des crédits par le système
bancaire à l'économie ou à la convention des
réserves de change en monnaie nationale.
La masse monétaire se compose de la monnaie fiduciaire
en circulation et de la monnaie scripturale. Cette dernière est
composée de dépôts à vue et à terme.
- dépôts à vue : ce sont des comptes
où les clients peuvent faire des retraits à n'importe quel
moment.
- dépôts à terme : ce sont des
comptes où les clients renoncent à la liquidité, ils sont
rémunérés.
Il est à noter que la Banque Centrale du Congo peut
émettre la monnaie fiduciaire et créer la monnaie scripturale. La
monnaie créée par les banques est appelée
« monnaie dérivée » tandis que celle
émise par la banque centrale est appelée « monnaie
centrale » ou « base monétaire ». Elle est
multiplicande de la monnaie dérivée. La monnaie centrale est le
détonateur du processus de la création monétaire par les
banques. En bref, les banques ne peuvent créer de la monnaie que
lorsqu'elles détiennent au préalable de la monnaie centrale.
Toute émission monétaire présuppose une
création monétaire mais, toute création monétaire
n'entraîne pas nécessairement une émission
monétaire. Les banques viennent se refinancer auprès de la Banque
Centrale à travers trois guichets après avoir recueilli des
ressources auprès de leurs clients.
III.6.3. Le service financier et le caissier de l'Etat
a) Le service financier
En tant que service financier de l'Etat, la Banque Centrale du
Congo émet, pour le compte de l'Etat, des titres, en vue de la
mobilisation de ses ressources financières.
Ces titres sont généralement, les bons du
Trésor et les obligations. Le bon du Trésor, par
définition, est un titre à court terme représentatif de la
dette de l'Etat envers les tiers.
L'obligation est un titre à moyen et long terme
représentatif de la dette de l'Etat envers les tiers.
b) Le Caissier de l'Etat
La Banque Centrale du Congo gère le compte
général du Trésor dans lequel elle enregistre les
encaissements et les décaissements de l'Etat.
III.6.4. La Conseillère du Gouvernement en
matière économique, financière et monétaire
La Banque Centrale du Congo prépare et suggère,
à l'intention du Gouvernement, les décisions et mesures en
matières économiques et financières. Elle donne les avis
au Gouvernement sur l'évolution économique du pays. A ce titre,
elle prend part aux réunions du comité de conjoncture
économique restreint regroupant les ministères à
caractère financier. La Banque Centrale exerce là, son rôle
de Conseiller du Gouvernement par l'entremise d'un de ses organes, à
savoir la Direction des Etudes.
SECTION IV : REGLEMENTATION BANCAIRE EN RDC(34(*))
Cette réglementation bancaire a pour objet de
protéger l'économie et les déposants au travers d'un
système bancaire et financier stable et solide. Elle permet
d'éviter l'effondrement de l'intermédiation financière qui
repose sur la confiance.
La surveillance du secteur bancaire et financier signifie tout
à la fois fixer les prescriptions adéquates, vérifier leur
application et superviser le comportement des établissements de
crédit et des institutions de microfinance.
L'ensemble des textes légaux et réglementaire du
système bancaire sont :
- Loi n°002/2002 du 02 février 2002 portant
dispositions applications aux coopératives d'épargne et de
crédit ;
- Loi n°003/2002 du 02 février 2002 relative
à l'activité et au contrôle des établissements de
crédit ;
- Loi n°004/016 du 19 juillet 2004 relative à la
lutte contre le blanchissement des capitaux et le financement de la Banque
Centrale du Congo ;
- Loi n°005/2002 du 07 mai 2002 relative à la
constitution, à l'organisation et au fonctionnement de la Banque
Centrale du Congo ;
- Instruction n°14 aux Banques portant normes
prudentielles de gestion ;
- Instruction n°16 aux Banques portant règles
prudentielles relatives à la classification des crédits ;
- Instruction n°17 aux Banques portant règles
prudentielles en matière de contrôle interne ;
- Instruction n°15 aux Banques portant normes relatives
à la lutte contre le blanchissement des capitaux et le financement du
terrorisme
- Instruction administrative n°1 sur l'activité et
le contrôle des institutions de microfinance.
Compte tenu de l'importance que revêt ce système
pour l'Etat et l'économie, l'Etat congolais a confié à la
Banque Centrale du Congo la mission de réglementation et de surveiller
les intermédiaires financiers par sa Direction de la Supervision des
intermédiaires financiers.
IV.1.
Critique de la réglementation
La confrontation des décisions prises par rapport au
degré d'exposition de la banque aux risques et par rapport à la
réglementation réduit effectivement la rentabilité de la
banque. En plus, au coût direct de la réglementation s'ajoutent
des coûts cachés : la capacité de la banque à
innover ou à s'adapter rapidement à l'évolution de la
situation du marché international peut s'en trouver compromis, ce qui
peut empêcher de capitaliser sur ses avantages comparatifs ou sur sa
position concurrentielle. Pour ces raisons, il est toujours impératif
qu'une mise à jour ou une actualisation de la réglementation soit
fréquente.
IV.2.
Conditions d'exercice de l'activité bancaire(35(*))
L'exercice de la profession de banquier est soumis à
l'obtention préalable d'un agrément pour deux raisons
essentielles à savoir :
- la protection des déposants ;
- l'importance des banques dans le financement de
l'économie.
1) L'agrément préalable et obligatoire de la BCC
est subordonné au respect des conditions essentielles qui sont :
a. Etre constituée sous la forme juridique de
Société par Action à Responsabilité
Limitée ;
b. Justifier de la libération d'un capital minimum de
l'équivalent d'USD 5 millions.
c. Présenter un projet d'activité
répondant à un intérêt économique
général ou local, indiquant la nature des opérations
envisagées, les moyens techniques et financiers mis en oeuvre et la
qualité des apporteurs des capitaux et des dirigeants.
2) Autorisation préalable de la BCC pour des
modifications de la situation des établissements de
crédit :
a) Condition de prise ou d'extension des participations dans
le capital d'un autre établissement de crédit ;
b) Modification de la situation juridique :
dénomination, type d'opération, modification du capital, ...
c) Désignation et cessation des fonctions des
dirigeants ;
d) Les prises de participation dans les entreprises, ...
IV.3.
Réglementation prudentielle
IV.3.1. Normes prudentielles de gestion (Instruction 14)
Les établissements de crédit sont tenus de
respecter les normes de gestion destinées à garantir leur
liquidité et leur solvabilité à l'égard des
déposants et plus généralement des tiers ainsi que
l'équilibre de leur structure financière.
a) Le capital minimum
· Les banques sont tenues au moment de leur inscription
sur la liste des banques de disposer d'un capital minimum réglementaire
libéré à concurrence de USD 5 millions.
· Toute banque agréée doit justifier
à tout moment que son actif excède effectivement d'un montant au
moins égal au capital minimum le passif dont il est tenu envers les
tiers.
b) Les fonds propres prudentiels
Les fonds propres prudentiels (FPP) dont le montant doit
être égal ou supérieur au capital minimum
réglementaire comprennent :
- les fonds propres de base (tiers I ou noyau dur) ;
- les fonds propres complémentaires (tiers 2) dont la
prise en compte dans les FPP est limitée à 100% du montant des
fonds propres de base.
c) La liquidité
Trois normes pour encadrer le rôle de
transformateur :
1. Coefficient de liquidité immédiate :
rapport minimum de 80% ente au numérateur les éléments
d'actifs et de hors bilan disponibles ou mobilisables immédiatement et
au dénominateur les éléments du passif et de hors bilan
exigibles à vue.
2. Coefficient de liquidité à court terme :
rapport de minimum de 80% entre au numérateur les éléments
d'actifs et de hors bilan liquide ou à moins de douze mois.
3. Coefficient de transformation sur le moyen et le long
terme : rapport minimum de 80% entre au numérateur les capitaux
permanents et au dénominateur les actifs immobilisés ou les
emplois à long terme. Toutefois, les FPP doivent couvrir
intégralement les immobilisations corporelles.
d) La solvabilité
· C'est en 1988 que, dans le cadre de l'harmonisation des
réglementations au plan international, que le Comité de
Bâle a institué le premier ratio de solvabilité dit ratio
cook fixé à 8% et qui ne concernait que le risque de
crédit.
· En 1996, la norme de solvabilité a
été étendue aux opérations de marché.
Depuis septembre 2004, ce ratio a fait l'objet d'un
réexamen de grande ampleur. Cette réforme dite Bâle 2 ou
ratio Mac Donough est basée sur trois piliers à savoir :
exigences minimales en fonds propres, renforcement de la surveillance bancaire
et discipline du marché.
Le ratio de solvabilité en vigueur est un rapport
minimum de 10% entre :
- Au numérateur : les FPP
- Au dénominateur : l'ensemble des
éléments d'actif et de hors bilan affectés d'un
coefficient de pondération variable selon le risque de crédit
dont ils sont assortis, déduction faite des dépôts nantis
ou des contre garanties en fonction de la qualité du garant.
e) La division de grands risques
Cette réglementation vise à imposer la division
des risques ou à éviter la concentration des risques ou à
éviter la concentration des risques. Ce qui permet d'éviter le
risque de contrepartie des crédits. Le dispositif suivant est
retenu :
- le risque encouru sur un bénéficiaire ne peut
excéder 25% des FPP ;
- le grand risque est un risque sur un client ou un groupe de
clients qui dépasse 15% des FPP ;
- l'ensemble de grands risques ne peut excéder 80% des
FPP.
f) La surveillance de la position de
change
Ce dispositif vise à minimiser le risque de change et
se présente comme suit :
1. Les banques doivent respecter un rapport minimum de 5%
entre le montant de leur position de change longue ou courte dans chaque devise
étrangère et le montant de leurs FPP ;
2. Les banques doivent respecter un maximum de 15% entre le
montant de leur position nette de change globale longue ou courte et le montant
de leurs FPP.
IV.3.2. Règles prudentielles relatives à la
classification et au provisionnement des crédits (instruction
n°16)
1. Il importe que les créances dont le remboursement ne
se déroule pas dans les conditions initialement prévues, dites
créances litigieuses, soient bien identifiées et isolées
dans des comptes appropriés afin d'en assurer une gestion plus fine.
2. En effet, ce dispositif définit les règles
spécifiques de classification et de provisionnement des
crédits.
IV.3.3. Règles prudentielles en matière interne
(instruction n°17)
a. Cette réglementation a été
édictée en 1999 après avoir constaté que des causes
de défaillance de banques étaient liées notamment à
des systèmes de mesure et de maîtrise des risques inefficaces,
à une circulation de l'information défectueuse, à une
surveillance insuffisante et à une gouvernance inadéquate.
b. Le contrôle interne est un processus ou un dispositif
mis en place afin de donner une garantie raisonnable sur la conformité
des opérations par rapport aux orientations, les organes statutaires, la
fiabilité du système d'information de gestion et le respect de la
conformité à la réglementation.
IV.3.4. Dispositions réglementaires de la lutte contre
le blanchiment des capitaux (instruction 15)
a. Le blanchiment des capitaux s'entend comme l'ensemble des
opérations visant à transformer l'argent provenant des sources
criminelles et illicites dans le but de continuer l'activité criminelle
ou d'opérer des placements financiers ou commerciaux avec toujours le
souci de supprimer toute trace de l'origine illicite des fonds.
b. Par l'instruction n°15, les banques doivent mettre en
place des procédures efficaces en vue de :
- s'assurer que l'identité de toute personne en
relation avec la banque est convenablement établie ;
- surveiller de manière particulière certaines
opérations ;
- coopérer avec les autorités chargées de
veiller au respect des lois.
CHAPITRE III :
ANALYSE DE L'APPORT DE
MICROFINANCE A
L'INTERMEDIATION
FINANCIERE
Dans ce dernier chapitre, nous analysons l'apport des
institutions de microfinance à l'intermédiation financière
et ce, par rapport aux intermédiaires financiers traditionnels qui sont
les banques. Dans une première section, il est question
d'appréhender la situation des IMF en Afrique, puis dans une
deuxième section, nous passons en revue le secteur de la microfinance en
RDC et enfin analyser l'apport dudit secteur à l'intermédiation
financière.
SECTION I : LES INSTITUTIONS DE MICROFINANCE EN
AFRIQUE(36(*))
Les institutions de microfinance (IMF) d'Afrique subsaharienne
regroupent un éventail géographiquement dispersé
d'institutions diverses et offrent principalement des services financiers
à des clients à faible revenu. Elles sont constituées sous
forme d'organisation non gouvernementales (ONG) et projet de microfinance,
d'institutions financières non bancaires, de mutuelles et
coopératives, de banques rurales, de caisses d'épargne postales,
ainsi que d'un nombre de banques commerciales.
Leur statut varie selon leur structure juridique, leur mission
et leur méthodologie. Pour rappel, la microfinance se définit par
la fourniture des prêts, d'épargne, de transferts d'argent,
d'assurance et d `autres services financiers aux populations à faible
revenu.
I.1.
Problèmes posés
A partir de 2005, le secteur de la microfinance est devenu
dynamique et connaît un essor considérable. En Afrique, sur les
163 IMF répertoriées à la fin de l'année 2003 sur
au moins 300 IMF constatées, l'étude a découvert que 57%
d'entre elles ont été créées au cours de huit
dernières années. Partout, leur objectif est celui de
répondre aux vastes besoins financiers de leurs clients notamment les
pauvres en tant qu'institution de proximité. A la différence de
la tendance observée dans les autres régions, plus de 70% des IMF
africaines offrent de l'épargne collectée comme service financier
de base et l'utilise comme moyen d'action pour octroyer les prêts.
Ceci se traduit par des niveaux de rentabilité plus
faibles des IMF africaines (mesurée par le rendement de l'actif) par
rapport aux autres IMF d'autres régions du globe. En dépit de
leur faible niveau de rentabilité, les IMF africaines sont parmi les
plus avantageuses au monde en raison du nombre d'emprunteurs et
d'épargnants.
Elles comportent un portefeuille de qualité avec une
moyenne de 4,0% de portefeuille à risque d'au moins 30 jours. Parmi les
IMF ayant fourni les informations, 47% d'entre elles enregistrent un rendement
non ajusté positif et celles réglementées
démontrent une rentabilité élevée avec une moyenne
de 2,6%.
Donc l'avenir, les IMF ont un rôle crucial à
jouer face à des nombreux défis qui assaillent le continent
africain notamment promouvoir le microcrédit à des millions des
personnes qui n'ont pas d'accès aux services bancaires formels et bien
se positionner pour accroître les opportunités aux plus pauvres.
Malheureusement, la faiblesse du taux d'intérêt débiteur
observée par emprunteur ainsi que l'importance des charges
d'exploitation et financière entravant en moyenne leur
profitabilité par rapport à celles d'autres régions du
monde.
Ainsi, pour pallier à ces problèmes, la
stratégie a été basée sur le renforcement de
capacité des IMF. Ce renforcement passe par les innovations
technologiques, les améliorations des produits et les efforts continus
comme conditions nécessaires, et par la réduction des coûts
financiers pour accroître leur portée et stimuler leur
rentabilité globale comme condition suffisante.
Globalement, les IMF africaines sont des acteurs essentiels du
secteur financier et sont maintenant bien positionnées pour
croître et atteindre des millions des clients potentiels qui n'ont pas
toujours accès aux services financiers formels.
I.2.
Analyse des informations financières des IMF africaines37(*)
Elle se fait essentiellement en termes de catégories
des IMF et des indicateurs.
A. Par
catégorie des IMF
L'analyse permet une étude comparative des
régions et des différents types d'IMF. Quatre régions
ci-après ont été délimitées :
- l'Afrique Centrale ;
- l'Afrique de l'Est ;
- l'Océan Indien ;
- l'Afrique Australe et l'Afrique de l'Ouest.
Signalons cependant que trois types d'IMF ont
été recensés, à savoir :
- les IMF réglementées (Banques,
Intermédiaires financiers non bancaires, ONG
réglementées) ;
- les Coopératives (coopératives
financières et populaires) ;
- les IMF non réglementées (ONG,
Intermédiaires financiers non bancaires, projets IMF et autres).
B. Par
indicateurs
Au total 22 indicateurs permettent d'évaluer les
performances en matière financière et de portée. La
série des principaux paramètres est constituée
par :
- la portée ;
- la structure financière ;
- la performance financière ;
- l'efficience et la productivité.
La majorité des IMF ayant fourni les informations sont
réglementées, les coopératives représentent le type
institutionnel dominant dans les régions d'Afrique de l'Ouest, d'Afrique
Centrale et de l'Océan Indien. Le plus grand nombre d'IMF non
réglementées se trouve en Afrique de l'Est.
Tableau 1 : Nombre d'IMF par type et par
région d'Afrique
Types d'IMF
|
Centrale
|
De l'Est
|
Océan indien
|
Australe
|
De l'Ouest
|
Total
|
Coopératives
|
10
|
4
|
8
|
2
|
32
|
56
|
Réglementées
|
3
|
23
|
1
|
18
|
26
|
71
|
Non réglementées
|
5
|
12
|
0
|
8
|
8
|
36
|
Total
|
18
|
42
|
9
|
28
|
66
|
163
|
Source : Banque Centrale du Congo
I.2.1.
La portée
Les efforts visant à étendre les services de
microfinance aux populations non desservies par les institutions
financières sont définis en tant que portée. Elle est
mesurée en termes d'étendue et de degré.
I.2.1.1. Etendue
C'est le nombre de clients servis et le volume des services
total de l'épargne en dépôt et encours total du
portefeuille. Les indicateurs de calcul en volume des services sont les
suivants :
- le total de l'actif ;
- l'encours brut des prêts ;
- l'épargne ;
- la portée (le nombre d'emprunteurs et
d'épargnants) ;
- la population totale.
Partout ailleurs, les IMF atteignent beaucoup plus
d'emprunteurs que d'épargnants sauf en Afrique où elles
atteignent le plus grand nombre d'épargnants exception faite aussi
à la Banque Rakyat Indonesia présente en Asie de l'Est et du
Pacifique, la plus grande IMF du monde en termes de mobilisation des
épargnants volontaires.
Elle totalise 29,8 millions d'épargnants volontaires.
Bien que l'échantillon d'institutions d'Afrique de l'Ouest soit le plus
important dans cette étude, la région d'Afrique de l'Est domine
et détient 52% des épargnants et 45% des emprunteurs de l'Afrique
en raison de deux grandes institutions de crédit présentes au
Kenya (la plus grande du Kenya, c'est le Kenya Post Office Savings Bank KPOSB)
et en Ethiopie. Celle-ci est le siège de deux plus grands IMF (Amhara
Crédit and Savings Institution (ACSI) et Debit Credit and Savings
institution (DECSI).
Par ailleurs, il existe vingt plus grands IMF englobant
près de 80% de la totalité du portefeuille de toutes les IMF. En
termes de nombre d'épargnants (neuf grandes IMF sont implantées
en Afrique de l'Ouest et sept en Afrique de l'Est. Toutefois, la croissance
varie en fonction du type d'IMF : les IMF réglementées ont
plus augmenté en termes de nombre d'emprunteurs et d'épargnants.
Ce nombre est passé de 51% à 66% contre respectivement 22%
à30% pour les IMF non réglementées et 13% à 18%
pour les coopératives.
I.2.1.2. Degré de portée
Certaines IMF parviennent à une plus grande
pénétration en ciblant les groupes de clients les plus
vulnérables tels que les femmes et/ou les populations à
très faible revenu. En 2003, les femmes représentaient 61% des
emprunteurs des IMF africaines réglementées et 69% des IMF
africaines non réglementées parce qu'elles comprennent des ONG et
des projets cibles.
En outre, les IMF suivent les indicateurs
socioéconomiques d'un client comme le niveau de la pauvreté par
les soldes moyens d'épargne et de prêts. Ce sont des
supplétifs imparfaits pour le niveau de portée et de revenu des
clients. Dans ce contexte, les IMF africaines gèrent un solde moyen
d'épargne de 137 USD par client, soit un montant beaucoup plus faible
par rapport aux IMF des autres régions.
Cependant, les soldes moyens des prêts par rapport au
Produit National Brut (PNB) par habitant des IMF africaines sont relativement
plus élevés en Afrique en raison de la faiblesse du revenu par
habitant. Les coopératives ont les soldes moyens de prêts les plus
élevés que ceux gérés par les IMF
réglementées.
I.2.2. La structure financière
Les IMF financent leurs activités grâce aux fonds
de diverses sources, tant de la dette (dépôts de clients et
emprunts auprès des banques et d'autres institutions financières)
que des capitaux propres. Ainsi, la structure financière décrit
les origines des fonds et les comparent aux actifs de l'institution.
Les IMF africaines ne financent que 25% de leurs actifs par
leurs fonds propres et dépendent en grande partie des subventions et des
bénéfices. Les IMF non réglementées sont les plus
dépendants des fonds propres pour leur financement et connaissent des
difficultés pour attirer des prises de participation au capital.
Dans leur bilan, les dépôts constituent la source
principale de leur origine des fonds, soit 72% et les emprunts ne sont que
résiduels. Par ailleurs, les dépôts de coopératives
représentent 79% du total passif que pour les IMF
réglementées et non réglementées. En 2003, la part
de l'investissement étranger a représenté respectivement
6% pour les institutions financières internationales et 21% pour les
fonds d'investissement privé.
I.2.3. La performance financière
Les IMF tirent des produits financiers sur les
intérêts prélevés sur les prêts et autres
services financiers et également sur le revenu d'autres actifs
financiers tels que le revenu d'investissement. Les charges d'exploitation dues
au défaut de paiement les rendent moins rentables. Leur performance se
traduit par le ratio des produits combinés à des marchés
essentiellement ruraux et des coûts de main d'oeuvre
élevés.
Entre les différentes régions de l'Afrique, les
IMF d'Afrique de l'Est sont les plus rentables, celles de l'Ouest ont
également des rendements positifs tandis que celles de l'Afrique
Centrale et Australe génèrent des rendements négatifs.
La rentabilité varie selon le type des IMF, celles
réglementées comportent un rendement élevé par
rapport à celles non réglementées. L'encours des
prêts représente au moins 70% de l'actif des IMF non
réglementées et 55% pour les coopératives et 45% pour les
IMF réglementées.
I.2.4. L'efficience
Une institution efficiente est celle qui minimise le
coût de prestation des services. Les indicateurs d'efficience des IMF
sont les coûts par emprunteur et les coûts par épargnant. En
Afrique, les coûts moyens par emprunteurs sont plus élevés
(soit 72 USD) et les coûts par épargnant sont parmi les plus
faibles. Les IMF réglementées parviennent à une meilleure
efficience en minimisant tous les deux coûts, les coopératives
apparaissent les moins efficientes.
I.2.5. La productivité
Elle est souvent mesurée en termes d'emprunteur par
effectif du personnel. Elle implique l'étendue de la portée et
l'efficience. Les IMF productives maximisent leurs services avec un niveau
minimum de ressources tant en matière de personnel que des fonds comme
les IMF africaines atteignent beaucoup plus d'épargnants (soit 213) que
d'emprunteurs (143) par effectif du personnel contre 139 emprunteurs et 149
épargnants par rapport aux moyennes mondiales, la productivité
tiendra compte d'épargnants.
D'où les IMF africaines sont parmi les plus productives
grâce notamment aux prêts par groupe qui favorisent une
économie d'échelle en ce sens qu'elles réussissent
à avoir un nombre important des clients par membre du personnel. Le
microbanking bulletin 11 indique toutefois que plus de 85% des IMF africaines
offrent des prêts de groupe par le biais de groupes solidaires ou de
caisses villageoises.
Les coopératives centrées sur l'épargnant
sont les plus productives en nombre d'épargnant et assurent moins de
prêts par effectifs du personnel. Globalement, les IMF
réglementées les sont également mais assurent le plus
grand nombre d'emprunteurs et d'épargnants.
I.2.6. La qualité du portefeuille
Le portefeuille de prêts est l'actif le plus important.
La qualité du portefeuille reflète le risque de défaut de
paiement sur les prêts et détermine les produits futurs et la
capacité d'une institution à accroître sa
portée et à être au service de ses clients. Ici, la
qualité de portefeuille est mesurée en tant que portefeuille de
plus de 30 jours (PAR >30 jours).
Les IMF africaines ont une qualité relativement
élevée du portefeuille avec un PAR > 30 jours moyen de 4%
contre une moyenne mondiale de 5,2%. Lorsque les IMF sont confrontés
à une médiocre qualité du portefeuille, elles peuvent
radier les prêts en étendant la durée, en modifiant
l'échéance ou les deux.
La qualité du portefeuille en Afrique varie par
région. Les IMF d'Afrique de l'Ouest ont le plus faible PAR > 30
jours (soit 3,2%), l'Afrique Australe tombe à 0,6% lorsqu'on inclut TEBA
BANK.
Les IMF réglementées affichent un PAR > 30
jours de 4,3%(faible qualité) tandis que les IMF non
réglementées font état d'un PAR > 30 jours de 3,4%
(meilleure qualité) lorsqu'il est pondéré par l'encours
brut de prêts.
Les IMF africaines font preuve de dynamisme et affichent une
bonne performance par rapport à celles d'autres régions du monde.
Quoi qu'elles soient en tête au plan mondial en matière de
mobilisation de l'épargne, leur performance financière globale
est inférieure comparée aux autres régions du monde
où les IMF sont rentables notamment les IMF réglementées
et les coopératives. En outre, un nombre de modèles
institutionnels prospèrent en Afrique et permet d'offrir de bon choix de
services aux clients.
Le défi à relever par les IMF africaines est
encore énorme. Elles travaillent plus dans les zones rurales avec une
infrastructure insuffisante entraînant des charges d'exploitation
élevées. Les institutions continuent à rechercher les
moyens d'accroître leur efficience par le biais de meilleurs moyens de
communication, de produits de prêts améliorés, de nouvelles
technologies ou d'une combinaison de ces améliorations.
Les IMF non réglementées atteignent des clients
plus pauvres mais présentent des coûts plus élevés
et un volume d'opérations plus faible. Ces institutions doivent
croître, se transformer ou fusionner avec d'autres institutions pour
pérenniser leurs opérations.
Les coopératives mobilisent plus d'épargne mais
prêtent moins que d'autres types d'IMF et restent plus
compétitives. Compte tenu de la rude concurrence sur le marché,
les IMF sont appelées à innover et à offrir des services
financiers de haute qualité pour retenir leurs clients et surtout
à appliquer la transparence financière dans leur gestion.
SECTION II : INSTITUTIONS DE MICROFINANCE EN RDC
II.1.
Aperçu historique de la microfinance en RDC
Le Docteur YOUSSOUF CONGO distingue trois grandes phases dans
le développement du secteur de la microfinance au Congo.
A. Phase 1 : De la période coloniale à
1970
Avant l'indépendance, c'est-à-dire à
l'époque coloniale, les initiatives formulées de microfinancement
n'étaient pas développées. Quelques rares
coopératives d'épargne et de crédit (COOPEC) ont
été mises sur pied à cette époque, notamment dans
la province du Kasaï Orientale (le Mayi en 1969).
Elles étaient toutes régies par le décret
du 24 mars 1965 organisant la création et le fonctionnement des
sociétés coopératives indigènes. La création
de la Caisse d'Epargne du Congo (CADECO) date également de cette
époque. Cette dernière mobilisant l'épargne, mais
n'octroyait pas de prêts aux épargnants. Cette période a
été surtout une phase d'expérimentation de la formule
coopérative.
B. Phase II : De 1970 à 1990
Cette période est celle du développement du
mouvement coopératif d'épargne crédit. En effet, les
années 1970 à 1980 ont été marquées par le
développement des activités de la CADECO, la consolidation des
expériences coopératives les plus anciennes et une seconde vague
de création de nouvelles Coopec dans plusieurs villes du pays (la
Coopérative de Crédit de Basankusu en 1970, la Coopérative
de Crédit de Bukavu en 1971, la Coopérative d'Epargne et de
Crédit de la Communauté Baptiste du Congo ouest en 1972,
etc...).
En 1979, a été mise sur pied l'Union des
Coopératives d'Epargne et du Crédit, avec pour objectif de
favoriser les échanges d'expériences et d'accroître
l'efficacité des Coopec membres. En 1985, elle regroupait 154 Coopec de
base comptant près de 300.000 adhérents et totalisant environ 5
millions $ US d'épargne (ce montant représentant 7% des
dépôts d'épargne du secteur bancaire).
C. Phase III : De 1990 à nos
jours
Cette période est marquée par la crise du
mouvement coopératif et celle de l'émergence d'expérience
alternative de microfinancement. C'est une période
caractérisée par l'apparition d'une panoplie d'initiatives de
microfinancement dans le sillage des Organisations Non Gouvernementales pour le
Développement (ONGD), des associations et des mouvements de
développement communautaire.
Bon nombre d'ONGD, d'associations et d'autres initiatives
locales de développement, pour mieux lutter contre la pauvreté,
décident d'offrir des services financiers (épargne,
crédit, assurance) complémentaires aux services non financiers
(éduction, formation, santé).
Plus exactement, les ONGD et associations gérant des
programmes d'épargne et/ou de crédit, sont apparues, à
partir des années 1990, au moment où le système financier
en général et les COOPEC en particulier étaient en pleine
crise. Celle-ci intimement liées à l'instabilité politique
et la détérioration de la situation macroéconomique du
pays (les déséquilibres budgétaires, la
dépréciation continue de la monnaie nationale face au dollar,
l'hyperinflation, etc.).
Les conflits armés et les deux pillages de 1991 et 1993
ont par ailleurs contribué à freiner l'élan pris par le
mouvement coopératif d'épargne et de crédit.
Entre 1990 et 1993 les COOPEC auraient perdus près de
80% de leur clientèle, plus de 60% des fonds d'épargne et 66% des
fonds placés auprès des banques.
Enfin, le début des années 2000 connaît
l'arrivée d'institutions de microfinance étrangères sur le
marché (FINCA RDC, Hope International RDC, Procredit Bank Congo, etc.),
parmi lesquelles certaines s'inspirent des mécanismes de prêts de
groupe et de caution (solidaire).
La fin des conflits armés et la relative
stabilité politique ainsi que la mise en oeuvre des réformes
économiques structurelles expliquent en partie l'arrivée de ces
expériences de microfinance.
II.2.
Typologie des principaux acteurs
Les principaux acteurs qui interviennent dans le secteur de
microfinance se répartissent selon Youssouf CONGO, en quatre
catégories :
- les institutions de microfinance ;
- les Pouvoirs publics ;
- les organisations professionnelles des institutions de
microfinance ;
- les bailleurs de fonds.
II.2.1. Les institutions de microfinance
On recense une multitude d'expériences de mcirofinance
que l'on peut répartir en quatre catégories :
- les expériences de crédit coopératif ou
mutualiste qui représente, selon la banque centrale du Congo, plus de
70% des initiatives dans le domaine de la microfinance ;
- les ONGD gestionnaires d'épargne et/ou de
crédit ;
- les expériences de crédit solidaire ;
- les expériences de microfinance informelle.
La Banque Centrale du Congo distingue deux grands types
d'actions : les COOPEC et les institutions de microfinance.
Les COOPEC sont considérés comme les
établissements de crédit au même titre que les banques et
les autres sociétés financières. Néanmoins, les
Coopec font l'objet d'un cadre légal spécifique distinct de celui
des autres intermédiaires financiers.
II.2.2. Les Pouvoirs publics
Il faut dire que dans la structure institutionnelle de la
République Démocratique du Congo, le Ministère des
Finances assure la tutelle juridique et la responsabilité globale du
secteur financier. La Banque Centrale du Congo quant à elle, est
l'autorité de réglementation, d'agrément, et de
supervision de tous les établissements financiers.
Le Ministère de Petites et Moyennes Entreprises (MPME),
actuellement fusionné avec le Ministère de commerce, depuis
Novembre 2009, est en charge de la promotion du secteur de la microfinance
Cependant, il n'existe pas une loi spécifique
applicable aux institutions de microfinance. Il existe par contre une loi
relative aux Coopératives d'Epargne et de Crédit (Loi
n°002/2002 du 02/02/2002), une loi relative et au contrôle des
établissements de crédit (loi n°003/2002 du 02/02/2002) et
l'instruction n°1 modifiée du 18/12/2005 relative à
l'activité et au contrôle des institutions de microfinance.
C'est à la Banque Centrale du Congo, à travers
sa sous-direction chargée de la supervision des intermédiaires
financiers que revient la mission de supervision et de contrôle des
institutions de microfinance.
II.2.3. Les organisations professionnelles
Deux associations professionnelles des institutions de
microfinance ont été mises sur pied sans intervention des
pouvoirs publics et des bailleurs de fonds, à savoir des regroupements
des institutions du système de financement décentralisé du
Congo (RIFIDEC) financé par la Coopération Technique Allemande
(GTZ) et le regroupement des institutions de microfinance (RIM) avec comme
mission de créer des synergies entre ses membres afin d'accroître
la performance de l'ensemble du secteur de la microfinance.
II.2.4. Les bailleurs de fonds
Les différents bailleurs de fonds qui investissent dans
le secteur de la microfinance en RDC sont : le Programme Multisectoriel
d'Urgence de Réhabilitation et de Reconstruction (PMURR), le Programme
des Nations Unies pour le Développement (PNUD), le Fonds d'Equipement
des Nations Unies (FENU), United States Agency for International Development
(USAID), Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture
(FAO), la Coopération Technique Belge (CTB), etc. Ils apportent un appui
au développement du secteur de la microfinance sous forme de la
subvention (subvention d'équipement et subvention d'exploitation) pour
accompagner la création des nouvelles institutions de microfinance et/ou
pour renforcer des institutions déjà existantes, des lignes de
crédit et de fonds de garantie destinées à accroître
le portefeuille de crédit des institutions de microfinance, l'assistance
technique, etc.
II.3.
Systèmes d'intervention
II.3.1. Système financier informel
Face au dysfonctionnement du système financier
officiel, un ensemble d'activités financières légales,
mais pas enregistrées ni réglementées, et qui
échappent au système financier officiel, ne se sont
développées très tôt en Afrique :
C'est le cas des « tontines » et les
« bwakisa carte ». Ils constituent les principaux
partenaires financiers de microentreprises.
II.4.
Opportunité et contraintes au développement du secteur de la
microfinance en RDC38(*)
Nous fondant toujours sur l'étude menée par le
Docteur Youssouf CONGO, nous pouvons constater que le secteur de la
microfinance en RDC jouit d'opportunités qui rendent aisé son
essor, en même temps, plusieurs contraintes se dressent sur le parcours
et peuvent freiner son développement si on n'y prend garde. Au nombre
d'opportunités, on peut citer entre autres :
- une forte proportion de la population congolaise à un
accès limité aux services classiques des banques et il existe une
importante demande des services de microfinance, demande peu couverte,
notamment en milieu rural et péri-urbain ;
- une volonté politique affirmée de faire de la
microfinance un outil de développement et de lutte contre la
pauvreté. Cette volonté politique se manifeste entre autre par le
fait que la promotion de la microfinance figure en bonne place dans le projet
de politique nationale de microfinance ;
- l'implication des investisseurs et des bailleurs des
fonds.
Les contraintes au développement de la microfinance
dans notre pays sont de deux ordres : au niveau structurel et au niveau
même des institutions de microfinance.
La première catégorie fait allusion aux
faiblesses et lacunes structurelles du secteur de la microfinance telles
que :
- L'absence d'une loi spécifique réglementant
les activités des institutions de microfinance et l'inexistence d'une
politique nationale de microfinance sont souvent désignées comme
étant un frein au développement du secteur ;
- Le manque d'outils techniques ;
- L'insuffisance des moyens d'interventions ;
- Le manque de synergie entre acteurs
impliqués ;
- La situation politique et institutionnelle est relativement
fragile et le cadre macro-économique défavorable (inflation de
9768% en 1994 contre 8,15% en 2010, fortes fluctuations du taux de change,
etc.) ;
- Le manque de culture d'épargne et de crédit
ainsi que la méfiance de la population sont également des
entraves au développement du secteur de la microfinance.
La deuxième catégorie évoque les
contraintes qui affectent les activités des institutions de
microfinance, dont notamment le problème de la compétence des
dirigeants et du personnel employé.
SECTION III : L'ANALYSE DE L'APPORT DE LA MICROFINANCE A
L'INTERMEDIAIRE FINANCIERE
Dans cette section, nous présentons d'abord les
ventilations de crédit bancaire à décaissements par
branche d'activité et celles de crédit octroyés par les
institutions spécialisées de crédit et ce, pour la
période sous-étude c'est-à-dire de 2002 à 2009.
III.1. Ventilation des crédits bancaires à
décaissement par branche d'activité
Tableau 2 : Ventilation des crédits bancaires
à décaissement par branche d'activités (en millions de
CDF)
Années
Branches d'activités
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
- Production agricole
- Traitement et conditionnement de la production
- Sylviculture et exploitation forestière
- Elevage
- Pêche
- Minerais métalliques
- Minerais non métalliques
- Alimentation
- Boissons
- Tabac
- Textiles et confections
- Industries chimiques
- Matériaux de construction
- Métallurgie et fabrication métalliques
- Autres industries manufacturières
- Eau, gaz, électricité
- Industries du bâtiment et travaux publics
- Commerce de gros et demi-gros
- Commerce détail
- Compagnies pétrolières
- Transports
- Entreprises immobilières et d'assurance
- Autres services
- Divers
|
3.424.073
1.256.949
1.060.018
17.933
-
3.603.532
-
522.972
1.201.093
1.070.679
2.046.802
245.683
1.962.834
435.472
2.357.198
646.662
1.261.005
2.306.057
3.172.565
1.993.743
3.903.802
259.100
9.807.708
15.095.179
|
21.955.682
5.752.389
8.551.008
428.536
-
58.837.127
237.016
5.333.181
11.651.231
-
4.041.420
203.105
16.381.061
10.424.796
13.295.798
16.526.131
13.675.857
100.368.962
15.482.658
29.496.094
4.038.314
1.376.154
115.171.220
124.994.499
|
52.737.866
14.159.955
30.422.327
8.334.770
-
79.153.533
1.451.994
19.170.716
20.702.445
9.852.044
34.040.439
14.192.786
8.185.060
17.332.793
21.839.573
26.040.981
19.074.236
67.506.701
70.631.374
17.321.801
52.359.556
98.180
-
-
|
43.891.876
7.660.448
18.622.715
11.778.756
-
3.449.891
633.595
24.108.125
13.957.917
-
7.522.477
19.247.725
2.572.434
4.433.539
24.760.666
71.025.607
114.897.073
61.444.242
30.199.042
12.108.286
31.720.674
-
93.038.028
29.193.835
|
7.709.028
1.411.467
3.334.707
78.607
-
20.004.816
1.106.292
1.196.595
7.871.881
9.000.000
3.558.010
835.077
3.045.967
1.256.224
6.402.881
7.155.755
21.543.657
47.880.503
29.613.225
10.272.687
18.703.478
10.509.963
77.949.859
190.406.384
|
Total
|
57.537.079
|
578.195.329
|
584.659.180
|
626.266.951
|
480.847.063
|
Source : BCC, Rapport annuel 2009
Il ressort de ce tableau qu'en 2005, les crédits
accordés aux entreprises et aux particuliers ont connu un accroissement
de 54,3%. L'expansion du crédit au cours de l'année 2005
s'explique essentiellement par les besoins résultant de la poursuite de
l'expansion économique amorcée depuis plus de trois
années.
Les banques sont intervenues à concurrence de 53,4%
dans les principaux secteurs ci-après : agriculture (principalement
les crédits de campagne), industrie manufacturière, distribution
et transport.
Les crédits dont ont bénéficiés
les secteurs précités seraient encore plus importants avec la
prise en compte du poste « Divers », représentant
46,6% du total. Ce poste est constitué notamment des découverts
bancaires et des crédits accordés au personnel.
L'encours des crédits à décaissements en
2006 a connu une hausse de 98,7 expliquée par les opportunités
dues à l'évolution de la croissance économique.
Les secteurs bénéficiaires des crédits
à décaissements en 2007 ont été le transport qui a
absorbé 19,9% du total, suivi de la distribution, 13,7% et de
l'industrie manufacturière 9,7%. En ce qui concerne la part de
l'agriculture, elle a continué à s'inscrire en baisse en 2007,
passant de 8,5 du total à 4,7%.
L'encours des crédits du système bancaire en
2008 a été marqué par une accélération du
rythme de progression. En effet, les crédits bancaires ont
enregistrés de 115,0% contre 53,6%. Une année plus tôt.
Cette évolution est attribuable à la rémanence de
l'activité économique des années
précédentes.
Alors qu'en 2008, il y avait eu une augmentation importante du
crédit par rapport à 2007, soit 144,1%, en 2009 par contre, l'on
a observé une baisse de près de 2,0% par rapport à
l'année précédente.
Durant cette année, les crédits à
décaissements ont été plus orientés vers les
secteurs agricoles et distribution pour respectivement 11,7% et 9,0%.
Une décélération du rythme de progression
de l'encours du crédit bancaire a marqué l'année 2009. En
effet, les crédits ont enregistré une hausse de 3,7% contre
102,9% une année plutôt. Cette évolution est attribuable
à la récession dans laquelle l'économie congolaise est
entrée à la suite de la crise financière
internationale.
III.2. Ventilation des crédits octroyés par les
institutions spécialisées de crédit par branche
d'activités
Tableau 3 : Ventilation des crédits
octroyés par les institutions spécialisées de
crédit par branche d'activité
(en milliers de CDF)
Années
Branches d'activités
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
- Production agricole
- Traitement et conditionnement de la production
- Sylviculture et exploitation forestière
- Elevage
- Pêche
- Industries métalliques
- Alimentation
- Boissons
- Tabac
- Textiles et confections
- Industries chimiques
- Matériaux de construction
- Métallurgie et fabrication métalliques
- Autres industries manufacturières
- Eau, gaz, électricité
- Industries du bâtiment et travaux publics
- Commerce de gros et demi-gros
- Commerce détail
- Compagnies pétrolières
- Transports
- Autres services
- Divers
|
41.461.885
19.157.309
5.719.881
256.057
-
66.238.289
13.520.831
30.487.513
1.053.200
24.072.679
9.125.317
25.245.626
8.852.080
23.399.854
10.007.107
49.604.239
25.537.654
39.153.741
30.559.601
52.578.882
74.036.339
169.728.504
|
23.186.186
697.088
6.677.190
168.294
-
-
10.270.866
6.428
-
19.944.571
5.035.259
2.002.232
300.288
20.681.591
850.142
-
26.440.151
29.687.506
1.233.786
-
51.111.340
78.878.827
|
19.592.961
-
10.058.034
8.849.516
116.184
-
16.803
2.800.117
-
11.187.801
13.730.101
1.990.224
300.288
13.480.423
8.556.078
850.620
22.537.195
8.185.204
770.892
1.660.367
50.704.483
15.452.739
|
21.945.938
-
18.206.427
3.623.916
-
-
22.481.620
8.201.400
-
8.099.664
19.247.725
1.990.224
799.142
17.962.580
14.685.341
3.402.480
42.308.801
22.199.982
770.892
3.099.931
50.194.858
16.632.717
|
3.218.862
943.901
3.173.116
973.241
39.441
-
12.638.592
2.092.006
-
1.055.410
3.165.980
331.704
50.048
6.648.256
2.194.610
2.388.070
14.547.558
9.759.261
33.342
1.947.790
11.121.040
20.158.236
|
Total
|
717.796.038
|
277.171.731
|
190.850.030
|
275.853.638
|
96.478.464
|
Source : BCC, Rapport annuel 2009
Ce tableau nous révèle que l'encours des
crédits octroyés par les Institutions spécialisées
de crédit a connu une montée vertigineuse de l'ordre de 1055%.
La production agricole a connu un accroissement de plus de
10%. Il en est de même pour la sylviculture et exploitation
forestière, les industries métalliques, l'alimentation, les
textiles et confections.
C'est pendant cette année qu'il y a une arrivée
massive des banques et des institutions financières de proximité.
Ainsi l'encours des crédits octroyés par les institutions
spécialisées de crédit a représenté 1247,5%
des crédits bancaires à décaissement. Cet élan ne
sera qu'éphémère puisque en 2006, l'encours passe de
717.796.038.000 CDF à 277.171.731 CDF soit une baisse de 61,3% et en
présente que 47,9% des crédits bancaires à
décaissements.
L'encours continue sa chute en 2007 pour passer à
190.850.030.000 CDF soit 31,1% de baisse et représente seulement 32,6%.
Il redécolle en 2008 pour atteindre 275.853.638 soit une hausse de 44,5%
et représente 44,0% des crédits bancaires à
décaissement.
Cet encours redescend en 2009 à 96.478.464.000 soit une
baisse de 65,0% et 20,06% des crédits bancaires à
décaissements.
III.3. Encours des
crédits des Institutions de Microfinance
(en milliers de CDF)
Tableau n°4 : Encours des crédits des
Institutions de Microfinance
|
Années
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
Encours des crédits
|
169.728.005
|
78.676.000
|
50.194.384
|
27.089.000
|
41.609.750
|
Source : BCC, Direction de la Supervision des
Intermédiaires financiers
Il apparaît à travers ce tableau que les
structures financières de proximité (COOPEC et Institutions de
Microfinance) ont contribué dans une proportion de 23,6% dans l'encours
des crédits octroyés par les Institutions
spécialisées de crédit en 2005. Cette proportion est
passée à 28,3% en 2006 et 26,3% en 2007.
En 2008, le secteur de la microfinance comptait 87 COOPEC
agréées et 15 IMF. Le volume d'épargne était de
31.231.250.000 CDF et l'encours des crédits 27.089.000.000 CDF pour
293.682 épargnants.
En 2009, la Banque Centrale du Congo a agréé
neuf nouvelles COOPEC et deux nouvelles institutions de microfinance. Pour
cela, le volume d'épargne s'est élevé à
53.681.150.000 CDF, soit un accroissement de 23,6%. L'encours des
crédits s'est chiffré à 41.609.750.000 CDF, soit une
hausse de 10,4%. Le nombre d'épargnants a augmenté de 17,2%,
passant à 344,2 milles.
CONCLUSION
Nous voici au bout de notre étude qui portait sur
l'apport de la microfinance à l'intermédiation financière
en République Démocratique du Congo de2002 à 2009.
Nous avons commencé par appréhender les
considérations théoriques relatives à
l'intermédiation financière et à la microfinance en
passant par les banques dans le premier chapitre. Après nous avons
présenté le système bancaire congolais chapeauté
par la Banque Centrale du Congo dans le deuxième chapitre, pour enfin
analyser l'apport de la microfinance dans l'intermédiation
financière dans le troisième.
Notre préoccupation était de savoir si
l'accroissement du nombre des institutions de microfinance a eu un effet
positif sur l'intermédiation financière et ce, dans quelle
proportion par rapport à celle des banques, ensuite quelles
stratégies les banques pouvaient-elles adopter pour une meilleure
distribution des crédits via les institutions de microfinance.
Eu égard à ces questions
susévoquées, nous avions émis les hypothèses selon
lesquelles les institutions de microfinance sont des véritables
tremplins pour une distribution efficace des crédits à cause de
leur triple proximité et la souplesse de leurs conditions. Nous avions
aussi pensé que les banques pouvaient adopter les stratégies
indirectes du downgrading en mettant en place des prêts commerciaux
à terme ou des lignes de crédit pour financer les IMF en fonds de
roulement et en portefeuille des prêts.
Nous avons constaté qu'avec l'accroissement
année après année du nombre d'institutions de
microfinance, l'encours des crédits octroyés par les institutions
spécialisées de crédit a aussi évolué dans
le même sens mais il ne représente qu'une faible proportion de
celui accordé par les banques. Cette situation traduit la
modicité des sommes des crédits accordées par les
institutions spécialisées de crédit.
Le secteur de la microfinance actuellement en RDC est
caractérisé par une multitude de nouvelles institutions souvent
de petite taille, peu structurées et peu rentables.
Ces institutions font état de manque de
professionnalisme et se caractérisent par l'absence d'une vision
stratégique des promoteurs, d'une production irrégulière
d'information comptable et d'une mauvaise gestion.
D'où il faut aussi professionnaliser les IMF pour
améliorer leur rentabilité. Pour faciliter la
professionnalisation et le développement des IMF, il faut d'une part,
renforcer continuellement leurs capacités à offrir les services
au regard des meilleures pratiques et d'autre part, en améliorant
l'environnement juridique, économique et politique dans lequel elles
interviennent.
Il faut aussi que les banques commerciales fassent recours aux
stratégies indirectes du downgrading car elles pourront profiter de
l'emplacement des IMF déjà implantés près des
populations.
Les IMF peuvent de leur côté miser sur la
pêche, une branche d'activité qui n'a
bénéficié d'aucun crédit au cours de la
période étudiée alors que le pays possède beaucoup
de potentialité comptant à sa frontière avec l'Ouganda
l'un des lacs le plus poissonneux du monde. A cela s'ajoute que dans notre
pays, la pêche est souvent l'apanage des populations pauvres et rurales
qui sont d'ailleurs la population cible des institutions de microfinance
L'Etat congolais pour sa part, pourra mettre en place un fonds
de garantie pour aider l'IMF à accéder à des
crédits auprès des banques ; ainsi, l'intermédiation
financière pourra être soutenue à travers la
microfinance.
Enfin, ce travail, comme toute oeuvre humaine, est sujet
à des imperfections. Pour cela, nous implorons l'indulgence de nos
lecteurs et nous n'avons pas la prétention d'avoir clos le débat
sur ce sujet. Nous espérons être complété dans
l'avenir proche ou lointain par d'autres chercheurs.
BIBLIOGRAPHIE
I.
OUVRAGES
1. CHONEL A., Le système bancaire et
financier, Banque édition, 2002.
2. DUHAMEL, H., Stratégies et direction de
l'entreprise, Ed. CLE, Paris, 1986.
3. LABIE M., La microfinance en question, Ed. Luc
PIRE, Liège, 1999.
4. MIKDASHI Z., Les banques à l'ère de la
mondialisation, Ed. Economie, Paris, 1998.
5. MISHKIN, F., Monnaie, Banque et marchés
financiers, Ed. Pearson Education, Paris, 8ème
éd., 2007.
6. MUGONO M., Les facteurs déterminants du secteur
de la microfinance en RDC, Rifidec, Kinshasa, 2002.
7. REZSOHAZY, R., Théorie et critique des faits
sociaux, Ed. La renaissance du livre, Bruxelles, 1971.
II.
SUPPORTS ET NOTES DE COURS
1. KABUYA KALALA, Macroéconomie, L1 FASE/UPC-Kinshasa,
2007-2008.
2. KALALA TSHIMPAKA, Gestion et Stratégies des IMF, L1
FASE/UPC-Kinshasa, 2009-2010.
3. KAZADI N'DUBA, Management des banques, L1
FASE/UPC-Kinshasa, 2009-2010.
4. KIYANGA KIN'LOMBI, Gestion des Institutions
Financières en RDC, Inédit, L1 FASE/UPC - Kinshasa, 2009-2010.
5. YOUSSOUF CONGO, Gestion et Stratégies des IMF, L1
FASE/UPC-Kinshasa, 2008-2009.
III.
MEMOIRES
1. AMAL BEN HASSENA, Impact de la libéralisation
financière sur l'intermédiation financière, Master en
Hautes Etudes Commerciales, Ecole Supérieure de SFAX, 2006.
2. KAYEMBE MBUEMBUE, Le système bancaire du zaïre
et la crise économique, Mémoire de licence, UNILU, 1983.
3. LIKOFATA BOETSA, Rôle des institutions de
microfinance dans le financement de l'économie congolaise,
mémoire de licence, UNIKIN, 2008.
4. MABINTSHI BELEPE, Etat des lieux de la microfinance et du
système bancaire congolais, Mémoire de licence, UNILU, 2006.
IV.
RAPPORTS OFFICIELS
1. Plan stratégique de développement de la
banque Centrale du Congo et du système financier nationale, Août
2004.
2. Rapports annuels de la Banque Centrale du Congo, de
2002-2009.
3. N'SA ELONGO, Séminaire sur les rôle, la
réglementation, esprit et bilan des réformes du système
bancaire et financier congolais, inédit, février 2008.
V. SITE INTERNET
www.bcc.cd
TABLE
DES MATIERES
EPIGRAPHE
i
IN MEMORIUM
ii
DEDICACE
iii
AVANT-PROPOS
iv
INTRODUCTION GENERALE
1
1. Etat de la question
1
2. Problématique de l'étude
1
3. Hypothèse de l'étude
2
4. Choix et intérêt du sujet
3
5. Méthodes et techniques de recherche
4
6. Délimitation spatio-temporelle
4
7. Difficultés rencontrées
4
8. Structure interne de l'étude
5
CHAPITRE I :
CONSIDERATIONS THEORIQUES
SUR L'INTERMEDIATION
FINANCIERE ET
LA MICROFINANCE
6
SECTION I : NOTIONS D'INTERMEDIATION
FINANCIERE
6
I.1. Définition de l'intermédiation
financière
6
I.2. Les différents types
d'intermédiation financière
7
I.2.1. L'intermédiation du bilan
7
I.2.2. L'intermédiation de marché
8
I.3. Les différents types
d'intermédiaires financièrs
9
I.3.1. Les établissements de crédit
habilité à traiter toutes les opérations
de banque
9
I.3.2. Les autres institutions habilité
à effectuer des opérations de
banques mais qui sont surtout prestataires
de
services d'investissement
10
I.3.3. Le Trésor public
10
I.3.4. Les organismes de placement collectif de
valeurs
mobilières (OPCVM)
11
I.4. Fonctions d'intermédiaires
financiers()
11
I.4.1. Les coûts de transaction
11
I.4.2. Le partage du risque
11
I.4.3. L'information asymétrique :
anti-sélection et risque moral
12
SECTION II : NOTIONS DES BANQUES
13
II.1. Définition de la banque
13
II.2. Historique des banques()
14
II.3. Rôles et différents types des
banques
16
II.3.1. Rôles des banques
16
II.3.2. Les différents types des
banques()
17
II.4. Les fonctions d'une banque moderne
19
II.4.1. Fonction
d'intermédiation()
20
II.4.2. Fonction de
liquidité()
21
II.5. Système bancaire
22
II.5.1. Définition
22
II.5.2. Rôle du système bancaire dans
une économie
22
SECTION III : NOTIONS SUR LA MICROFINANCE
23
III.1. Origine de la microfinance
23
III.2. Définition de la microfinance
24
III.3. Mission et importance de la microfinance
25
III.4. Institutions de microfinance
26
III.4.1. Définition
26
III.4.2. Catégories d'institutions de
microfinance()
27
III.4.2.1. Les systèmes coopératifs
ou mutualistes d'épargne ou de
crédit
27
III.4.2.2. Les systèmes de crédit
solidaire
28
III.4.2.3. Les structures gestionnaires des
programmes d'épargne
et/ou de crédit
28
III.4.2.4. Les systèmes financiers
informels
29
III.5. AVANTAGES DE LA MICROFINANCE
29
III.6. LIMITES DE LA MICROFINANCE
30
III.7. LES PRODUITS DE LA MICROFINANCE
30
III.8. LES BANQUES EN MICROFINANCE
30
CHAPITRE II :
32
PRESENTATION DU SYSTEME BANCAIRE CONGOLAIS
32
SECTION I : SYSTEME FINANCIER CONGOLAIS
32
I.1. L'organisation du système
financière congolais()
32
SECTION II : SYSTEME BANCAIRE CONGOLAIS
33
II.1. Evolution historique du système
bancaire congolais
33
II.2. Situation actuelle du système bancaire
congolais
35
A. Les institutions bancaires créatrices de
monnaie
36
B. Les Institutions financières non
bancaires (ou spécialisées)
37
SECTION III : BANQUE CENTRALE DU CONGO
38
III.1. Aperçu
géographique()
38
III.2. Missions dévolues à la Banque
Centrale du Congo()
39
III.3.1. Niveau du capital social
40
III.3.2. Eléments constitutifs du bilan de
la Banque Centrale du Congo
40
III.4. Organisation structurelle
actuelle()
41
III.5. Rôle directeur de la Banque Centrale
du Congo dans le
système bancaire
43
III.5.1. La politique et la réglementation
du crédit
43
III.5.2. La réglementation de change
45
III.6. Fonction de la Banque Centrale du Congo
46
III.6.1. Institut d'émission
46
III.6.2. La Banque des banques
46
III.6.3. Le service financier et le caissier de
l'Etat
47
III.6.4. La Conseillère du Gouvernement en
matière
économique, financière et
monétaire
48
SECTION IV : REGLEMENTATION BANCAIRE EN
RDC()
48
IV.1. Critique de la réglementation
49
IV.2. Conditions d'exercice de l'activité
bancaire()
50
IV.3. Réglementation prudentielle
50
IV.3.1. Normes prudentielles de gestion
(Instruction 14)
50
IV.3.2. Règles prudentielles relatives
à la classification
et au provisionnement des
crédits (instruction n°16)
53
IV.3.3. Règles prudentielles en
matière interne (instruction n°17)
53
IV.3.4. Dispositions réglementaires de la
lutte contre le blanchiment
des capitaux (instruction 15)
53
CHAPITRE III :
ANALYSE DE L'APPORT DE MICROFINANCE
A
L'INTERMEDIATION FINANCIERE
55
SECTION I : LES INSTITUTIONS DE MICROFINANCE
EN
AFRIQUE()
55
I.1. Problèmes posés
55
I.2. Analyse des informations financières
des IMF africaines
57
A. Par catégorie des IMF
57
B. Par indicateurs
57
I.2.1. La portée
58
I.2.2. La structure financière
60
I.2.3. La performance financière
60
I.2.4. L'efficience
61
I.2.5. La productivité
61
I.2.6. La qualité du portefeuille
61
SECTION II : INSTITUTIONS DE MICROFINANCE EN
RDC
63
II.1. Aperçu historique de la microfinance
en RDC
63
II.2. Typologie des principaux acteurs
65
II.2.1. Les institutions de microfinance
65
II.2.2. Les Pouvoirs publics
65
II.2.3. Les organisations professionnelles
66
II.2.4. Les bailleurs de fonds
66
II.3. Systèmes d'intervention
67
II.3.1. Système financier informel
67
II.4. Opportunité et contraintes au
développement du secteur
de la microfinance en RDC
67
SECTION III : L'ANALYSE DE L'APPORT DE LA
MICROFINANCE A L'INTERMEDIAIRE FINANCIERE
68
III.1. Ventilation des crédits bancaires
à décaissement par branche
d'activité
69
III.2. Ventilation des crédits
octroyés par les institutions spécialisées
de crédit par branche
d'activités
71
III.3. Encours des crédits des Institutions
de Microfinance
72
CONCLUSION
73
BIBLIOGRAPHIE
75
I. OUVRAGES
75
II. SUPPORTS ET NOTES DE COURS
75
III. MEMOIRES
75
IV. RAPPORTS OFFICIELS
76
V. SITE INTERNET
76
TABLE DES MATIERES
77
* 1 J.M. EMUNGU,
Infrastructures africaines, partenaires pour le développement,
Etat du système financier en RDC, 2008.
* 2 J.P. DESCHANNEL,
Droit bancaire, éd. Dalloz, Paris, 1995, p.15.
* 3 MUSHI MUGONO, Les
facteurs déterminants du secteur de la microfinance en RDC,
Rifidec, Kinshasa, 2002 , p.5.
* 4 H. DUHAMEL,
Stratégie et direction de l'entreprise, éd. CLE, Paris,
1986, p.34.
* 5 R.REZSOHAZY,
Théorie et critique des faits sociaux, éd. La
renaissance du livre, Bruxelles, 1971, p.68.
* 6 Y. ULLMO cité par
AMAL BEN HASSENA, Impact de la libéralisation financière sur
l'intermédiation financière, Master en Hautes Etudes
Commerciales, Ecole Supérieure de SFAX, 2005-2006, p.5-6.
* 7 GURLEY et SHAW
cités par AMAL BEN HASSENA, Op.cit., pp.7-9.
* 8 AMAL BEN HASSENA,
Op.cit., pp.10-13.
* 9 F. MISHKIN, Monnaie,
banque et marché financier, éd. Pearson Education France,
Paris, 2007, pp.48-49.
* 10 J-Y. CAPREL et O.
GARNIER cités par KIYANGA KI N'LOMBI, Gestion des Institutions
Financières, L1 FASE/UPC-Kinshasa, 2009-2010, p.8.
* 11 KIYANGA KI N'LOMBI,
Idem, p.10.
* 12 A. CHONEL, Le
système bancaire et financier, Paris, Banque édition, 2002,
p.18.
* 13 KOTO OY'OLANGA,
Analyse de la crise bancaire du Congo, Mémoire de DEA,
Université Marien Ngouabi, 1999.
* 14 Z. MIKDASHI, Les
banques à l'ère de la mondialisation, éd. Economie,
Paris, 1998, p.1.
* 15 DISASHI MBUAYA, Les
banques congolaises face à la crise, Mémoire de licence,
UWB, 2003, p.21.
* 16 DISASHI MBUAYA,
Op.cit, p.10.
* 17KAYEMBE MBWEMBUE, Le
système bancaire du zaïre et la crise économique,
Mémoire de fin d'Etudes, Département des Relations
Internationales, UNILU, 1982-1983, p.8.
* 18 CHONEL A.,
Op.cit, p.25.
* 19 YOUSSOUF CONGO,
Gestion et stratégies des IMF, L1 FASE/UPC-Kinshasa,
2008-2009.
* 20 M. LABIE cité
par YOUSSOUF CONGO, Op.cit.
* 21 YOUSSOUF CONGO,
Idem.
* 22 SERVET cité par
YOUSSOUF CONGO, Op.cit.
* 23 CHAO BEROFF cité
par YOUSSOUF CONGO, Op.cit.
* 24 YOUSSOUF CONGO,
Idem.
* 25 KALALA TSHIMPAKA,
Gestion et Stratégies des IMF, L1FASE/UPC-Kinshasa,2009-2010.
* 26 KIYANGA KI N'LOMBI,
Op.cit., p.23.
* 27 KIYANGA KI N'LOMBI,
Op.Cit., p.25.
* 28 BCC, Direction de la
Supervision des Intermédiaires financiers.
* 29 Plan stratégique
et de développement de la Banque Centrale du Congo, Kinshasa, Août
2004.
* 30 Loi n°005/2002 du
07 mai 2002 relative à la constitution, à l'organisation et
fonctionnement de la BCC, art.6.
* 31
www.bcc.cd
* 32 Plan stratégique
de la Banque Centrale du Congo.
* 33 BCC, Direction des
Ressources Humaines.
* 34 N'SA ELONGO (Directeur
adjoint à la Direction de la Supervision des intermédiaires
financiers de la BCC), Séminaire sur le rôle, la
réglementation, esprit et bilan des réformes du secteur bancaire
et financier congolais, inédit, février 2008.
* 35 KIYANGA KI N'LOMBI,
Op.cit., p.29.
* 36 YOUSSOUF CONGO,
Op.cit.
* 37 YOUSSOUF CONGO,
Op.cit.
* 38 YOUSSOUF CONGO,
Op.cit.
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