La loi de la force en politique: l'art de gouverner dans Le Prince de Machiavel( Télécharger le fichier original )par Alex BATUHOLA MUNKANU Faculté de Philosophie Saint Pierre Canisius/Kimwenza, RDC - Bachelier en Philosophie 2008 |
CHAP. I : LA NOUVEAUTE DE LA CONCEPTION POLITIQUE CHEZ MACHIAVELI.0. IntroductionDans son livre, Le prince, Machiavel présente les réalités politiques dans leur « nudité », c'est-à-dire, telles qu'elles se manifestent dans la vie concrète. Il nous montre les manoeuvres politiques et leur logique qui, parfois, ne correspond pas aux aspirations de bien des contemporains. Contrairement aux théories platoniciennes et aristotéliciennes, où la politique est décrite en lien avec la morale, Machiavel, privilégie plutôt l'aspect réaliste de la politique. Sa réflexion porte sur la façon dont s'acquiert, s'exerce et se conserve le pouvoir. Elle est en effet le fruit de tout ce qu'il sait et de tout ce qu'il a appris « des choses du monde et par une longue pratique et par une lecture assidue ».5(*) Son intention est aussi que, d'une part, nous prenions connaissance du mal spécifique de l'action politique pour nous aider à sortir de l'idée d'une politique idéale, c'est-à-dire d'une politique qui serait de l'ordre du « devoir être » et que, d'autre part, connaissant mieux ce mécanisme, nous sachions comment nous comporter face aux actions de certains acteurs politiques et puissions réfléchir sur nos débats politiques. Dans ce premier chapitre, nous essayerons de faire ressortir premièrement la nouveauté qu'apporte Machiavel, laquelle le met en rupture avec l'ancienne conception de la politique. A la suite de Machiavel, nous y décrivons le caractère réaliste et pragmatique de la politique ; caractère qui pousse le prince à user des moyens les mieux appropriés pour pouvoir agir effectivement et efficacement en politique. Deuxièmement, nous mettrons l'accent sur les différentes principautés existantes à l'époque de Machiavel, sur leur mode d'acquisition et de conservation du pouvoir. Nous montrerons comment, pour Machiavel, la conquête est un désir naturel de l'homme. Troisièmement, nous traiterons de la « virtù et de la fortune ». Quatrièmement, nous fixerons notre attention sur les deux humeurs qui caractérisent le peuple dans une cité. Cinquièmement, nous réfléchirons d'abord sur la meilleure armée pouvant asseoir le pouvoir du prince. Ensuite, il sera question de l'exercice de la guerre. En d'autres termes, le prince ne doit pas oublier l'art de la guerre. C'est pour cette même raison que nous y ferons une critique de l'idée du repos, c'est-à-dire, d'une paix oisive qui enlève toute idée de guerre au prince. Enfin, nous montrerons l'importance des armes dans l'application des lois d'un Etat. Le plus important dans ce chapitre est que nous percevions comment les nouveaux princes ont réussi à imposer leurs nouveaux ordres grâce à l'usage de la force. * 5 Machiavel, discours de la première décade de Tite-Live, p. 375 |
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