INTRODUCTION GENERALE
Dans la nouvelle donne économique du BENIN
caractérisée par la banqueroute dans la gestion publique des
affaires, nos dirigeants ont pour préoccupation majeure de relancer le
secteur privé afin de redonner une dynamique à l'environnement
économique national. Ainsi, l'environnement économique
béninois est animé aujourd'hui par une kyrielle d'entreprises
privées parmi lesquelles on peut citer la SHB qui fera l'objet de notre
étude. Ces sociétés doivent prospérer,
réduire le taux de chômage et donner une pousse à
l'économie nationale.
Mais force est de constater que cette prolifération des
entreprises n'a pas permis de promouvoir le développement tant
escompté. Une analyse de cette situation a prouvé que ce sont des
unités de production dans lesquelles la rigueur de gestion laissait
à désirer puisque des pratiques peu orthodoxes y avaient court.
On peut citer entre autre " le gaspillage, les fraudes, l'absence de suivi
et de coordination des activités des entreprises, en un mot la faiblesse
voire l'absence de contrôle interne dans ces unités de
production". Seule la rigueur dans la gestion constitue la solution de
sauvetage.
Marc LADREIT de LACHARIERE appuie ce qui
précède en ces termes "l'accélération des
mutations économiques, démographiques, sociologiques et
technologiques fait que les dirigeants doivent tout mettre en oeuvre pour que
leurs entreprises sachent précéder le changement" 1(*) ; en un mot
maîtriser et gérer l'avenir. Ainsi, la fonction d'audit interne
qui a la charge d'évaluer la qualité du contrôle interne
connaît une évolution remarquable dans de nombreuses
sociétés ou organisations publiques : d'où la
reconnaissance de l'audit interne comme un outil de gestion à part
entière. " L'audit interne est désormais d'une utilité
dans les grandes sociétés comme le moyen de valider la
qualité du contrôle interne, lequel demeure le mécanisme
indispensable pour s'assurer que les actions de l'entreprise sont en
conformité avec ses stratégies, ses politiques et ses principes"
2(*) (P. HADFIELD).
Aujourd'hui donc la mondialisation préconisée
par bon nombre de responsables d'entreprises, aura comme point d'appui la
compétitivité des unités de production. Dans le but de
rendre nécessairement compétitives leurs entreprises, les
managers doivent chercher à réduire substantiellement les
coûts de production. Au nombre de ces charges de production, la charge
liée à la fonction achat occupe une proportion
considérable. Or le contrôle interne qui est l'un des outils qui
permet à l'entreprise d'atteindre ses objectifs se réfère
souvent aux procédures préalablement définies.
C'est donc dans le but de rendre performante la gestion de la
fonction achat (et à travers elle, l'entreprise toute entière)
dans laquelle la Société des Huileries du Bénin place sa
stratégie qu'il nous paraît opportun d'ausculter
profondément le thème : " le contrôle interne
à la Société des Huileries du Bénin (SHB) :
étude des procédures achats aux fournisseurs".
La présente étude consacrée à
l'audit interne à la SHB répond bien au souci de consolider
l'environnement économique béninois. Elle vise à explorer
les procédures achats aux fournisseurs, à dégager les
problèmes y afférents afin de proposer des approches de
solutions.
Certes, il s'agit d'une étude délicate d'autant
plus que la démarche utilisée est la recherche action, pour ce
faire, notre travail s'articulera autour de trois chapitres :
- Le premier abordera le cadre théorique et
méthodologique de la recherche ;
- Le deuxième s'intéressera à la
présentation synthétique des procédures achats aux
fournisseurs à la SHB ;
- Le dernier sera consacré à l'analyse des
résultats et aux suggestions pour un développement harmonieux de
cette unité de production.
CHAPITRE 1 : CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE DE
LA
RECHERCHE
Section 1 : Présentation
générale de la SHB
Dans cette section, nous allons faire l'historique de la SHB
et sa structure organisationnelle.
Paragraphe 1 : Historique de la SHB
L'état béninois avec l'option pour le
libéralisme économique en 1990, s'est inscrit dans une logique de
privatisation de ses unités de production. C'est dans cette perspective
que les actifs de la SONICOG, huilerie mixte du BENIN, ont été
cédés au groupe SIFCA, leader dans le secteur de l'exploitation
et de transformation des produits agricoles de l'économie ivoirienne
pour une valeur de 2.240 milliards F CFA en 1997. Dans l'optique d'assurer la
gestion et le développement des activités de cette nouvelle
société, ce groupe s'est mis en « joint
venture » avec des partenaires privés béninois pour
créer le 22 mai 1997, la Société des Huileries du
Bénin (SHB). Spécialisée dans les huileries, la nouvelle
société se doit de relever un certain nombre de défis en
matière de rentabilité et de compétitivité afin de
répondre aux exigences et contraintes du monde moderne. Elle a donc
procédé de 1999 à 2001 à des investissements qui
lui ont permis d'accroître sa capacité de traitement des graines
passant ainsi de 30.000 tonnes à 120.000 tonnes par an. Elle a en effet
augmenté son capital à 4.176.500.000 soit 417.650 actions de
10.000 F. La SHB est située à Bohicon dans les
départements du Zou et des Collines à environ 123 Km de Cotonou.
Les locaux (siège et l'usine) qui l'abritent ont été
construits en 1980 et mis en service en 1981 par la SONICOG. Sise au quartier
HONMEHO au bord de la voie bitumée Bohicon - Abomey, le domaine
abritant l'usine et le siège de la Société des Huileries
du Bénin couvre une superficie de 4.8 hectares sur une superficie totale
de 30 hectares disponibles.
Paragraphe 2 : Fiche signalétique de la SHB
Raison sociale
|
Société des Huileries du Bénin -
Bohicon
|
Sigle usuel
|
SHB - BOHICON
|
Adresse
|
BP : 08 Bohicon
Tél. : (229) 22-51-03-63 / 22-51-15-94
Fax : (229) 22-51-15-83
|
Forme juridique
|
Société Anonyme (SA) à caractère
industriel et commercial
|
Régime fiscal
|
Régime C du code des investissements
|
Immatriculation
|
Registre de commerce : 22037-B
OBSS : 604 461 876
|
N° INSAE
|
2953119664627
|
Date de création
|
22 mai 1997
|
Date de démarrage effectif des activités
|
1er juin 1997
|
Principales activités
|
Production et commercialisation des :
- Huiles raffinées de graines de coton : local et
exportation
- Tourteaux pelletisés : local et surtout
exportation
- Aliment de Bétail : local et surtout
exportation.
|
Effectif
|
420 agents
|
Source : Service du personnel,
2004
Paragraphe 3 : Structure organisationnelle
La taille et la performance des activités d'une
unité de production dépendent souvent de l'importance des moyens
dont elle dispose pour atteindre ses objectifs ainsi que de la
répartition adéquate faite dans le but d'une meilleure
circulation de l'information.
L'organigramme de la SHB présente outre le Conseil
d'Administration, une direction générale, trois (03) directions
techniques (direction administrative et financière, direction de
l'exploitation, direction commerciale) et des services auxquels sont
rattachés des ateliers et cellules. En effet la SHB ne dispose pas d'une
direction d'audit interne. Néanmoins il existe un service d'audit
rattaché à la direction générale dans lequel s'est
déroulé notre stage.
A- Le Conseil d'Administration
Il est l'organe suprême de décision de la
société. Ce conseil est chargé d'élaborer la
politique générale de l'entreprise et peut agir en toute
circonstance pour la bonne marche de celle-ci. Il est composé de douze
(12) membres et se réunit une fois par an.
B- La Direction Générale
Sa mission essentielle est de définir et de mettre en
oeuvre une stratégie visant le développement de l'entreprise.
Elle est composée du :
Ø Directeur Général (DG) qui, en dehors
de sa charge de définition et de mise en oeuvre d'une stratégie
visant au développement de la société, supervise
directement les fonctions opérationnelles de l'entreprise (exploitation
et commercialisation) d'une part, et les services approvisionnement, logistique
et service achat d'autre part.
Ø Le Directeur Général Adjoint (DGA) est
le responsable des fonctions administrative et financière :
Administration, Personnel et Finance. Il assiste le Directeur
Général dans ses fonctions et le remplace en cas d'absence.
Ø Le contrôleur de gestion (CG) qui est sous la
tutelle du DGA, est chargé d'analyser et de traiter automatiquement les
informations de gestion (tableau de bord, reporting, études
économiques et le suivi budgétaire) d'une part, et de comparer
les prévisions aux réalisations et analyser les écarts
d'autre part.
Ø Le Conseiller Technique à l'Environnement et
au Développement (CTED) : Sous la supervision du Directeur
Général, le CTED définit et suit la mise en oeuvre de la
politique environnementale de la société. Il est, par ailleurs,
responsable des études relatives à la diversification au niveau
des matières premières traitées par l'usine.
Ø L'auditeur interne est chargé d'assurer au
sein de la SHB, une mission générale et permanente de
contrôle et de conseils pour vérifier d'une part, que l'ensemble
des actions menées sont conformes aux règles et procédures
définies ainsi qu'aux objectifs et à la stratégie, et
d'autre part, que toutes les mesures sont prises pour prévenir les
risques encourus.
C- La Direction Administrative et Financière
Elle est chargée de la gestion des opérations
financières ; administratives et humaines. Animée par le
directeur général adjoint, elle comprend :
Ø Le service comptabilité dirigé par le
chef comptable qui est responsable devant le DAF de la fiabilité, de la
sincérité et de la régularité des informations
comptables et financières qui sont produites. Ses tâches
consistent donc à veiller à la bonne tenue des pièces
comptables ; analyser les comptes ; établir les états
financiers de fin d'exercice ainsi que la liasse fiscale ; établir
les déclarations fiscales, remplir la liasse de reporting mensuel ;
calculer les coûts de productions et de revient.
Le chef comptable a sous son autorité un responsable
comptabilité général et un responsable comptabilité
analytique.
Ø Le service trésorerie : le poste de chef
service trésorerie est assuré par le Directeur
Général Adjoint (DGA). Le chef service trésorerie est
chargé de l'élaboration des prévisions de
trésorerie devant permettre d'anticiper les flux financiers entrants et
sortants de l'entreprise en vue d'assurer la solvabilité permanente de
celle-ci et de réduire par ricochet les frais financiers. Il a sous son
autorité un responsable de la trésorerie.
Ø Le service ressources humaines est animé par
le responsable des ressources humaines, qui assure, la gestion administrative
du personnel et le bon fonctionnement de la paie. Il veille donc à ce
que la gestion du personnel se fasse conformément aux dispositions
légales en vigueur. Le chef service ressources humaines a sous sa
tutelle un responsable paie, une infirmière et un responsable de la
gestion des dossiers du personnel.
Notons que le DAF a également sous sa tutelle les
services contentieux et administratifs, la facturation et la caisse.
D- La Direction de l'Exploitation
La Direction de l'Exploitation (DE) a pour mission principale
la production de l'huile et du tourteaux dans les conditions optimales de
rentabilité. Il a également en charge le suivi de tous les
projets techniques de l'entreprise.
La DE comprend les services et ateliers suivants :
Ø Le service de production ayant pour mission
l'optimisation du fonctionnement des lignes de productions,
l'amélioration de la qualité et de la productivité, la
gestion et la formation du personnel. Le chef service de production supervise
l'atelier préparation ; l'atelier
décolo-désodo ; l'atelier extraction - neutralisation -
pelletisation ; l'atelier conditionnement (en projet).
Ø Le service maintenance dont le chef service est
chargé du maintien en bon état et de l'amélioration de
l'outil de production, de la mise en oeuvre de la maintenance préventive
et curative. Le service maintenance est subdivisé en un atelier
utilité ; un atelier d'électricité ; un atelier
mécanique et un atelier méthodes.
Par ailleurs, le Directeur de l'Exploitation a
également sous sa responsabilité un laboratoire, un atelier
sécurité et des services généraux.
E- La Direction Commerciale
La Direction Commerciale prend en charge le volet commercial
qui regroupe entre autres les opérations de contrat de vente et de
tarifications avec la clientèle et de service après vente. Elle a
donc pour objectif la commercialisation des produits de la SHB sur le
marché national et international. Elle comprend :
Ø Le Directeur Commercial qui définit la
politique de commercialisation des produits de la société, assure
la mise en oeuvre de cette politique et coordonne les opérations de
vente et de marketing.
Ø L'assistant commercial ayant pour mission principale
d'assurer le secrétariat commercial et la liaison administrative avec
les autres entités.
Les directions et les services sus
énumérés ont pour mission d'assurer la bonne marche des
activités de la société.
Section 2 : Activités ressources et
performances de la SHB
Il s'agira pour nous de présenter les activités
ressources de la SHB d'une part, et ses performances d'autre part.
Paragraphe 1 : Activités de la SHB
La SHB est spécialisée dans la production et la
commercialisation d'huile végétale à base de coton.
Elle s'approvisionne en graines de coton auprès des
usines d'égrenage de coton qui constituent sa principale source. Les
graines de coton sont ensuite transformées par une usine et on
obtient :
Ø Un produit principal, l'huile végétale
très comestible, commercialisée sur toute l'étendue du
territoire béninois et à l'extérieur sous la marque
« VITALOR » ;
Ø Un sous-produit appelé
« TOURTEAU », riche en protéine et utilisé de
ce fait dans l'alimentation animale. Il est très sollicité par
les éleveurs et vendu en grande partie dans la sous-région et
surtout en Europe. Sa commercialisation constitue pour la société
une activité secondaire non négligeable ;
Ø Actuellement un autre sous-produit appelé
« ALIMENT DE BETAIL » et constitué de 50% de
tourteaux et 50% de déchets vient d'être mis sur le
marché.
Afin d'atteindre une production optimale envisagée (350
tonnes de graines de coton par jour), les dirigeants de la SHB-BOHICON ne font
pas d'économie dans les investissements en technologies nouvelles.
Signalons que le groupe SIPARAL a une expérience remarquable dans le
domaine des industries agro-alimentaires.
Dans le but de satisfaire sa clientèle la SHB
conditionne son produit principal dans des récipients en plastique de 1
et 5 litres de capacité.
Il faut souligner que l'usine tourne toujours en
sous-activité faute d'approvisionnement en matières
premières dont la responsabilité incombe à l'Etat
béninois qui ne respecte pas l'un de ses engagements contenus dans la
convention de cession visant à assurer à la SHB BOHICON un
approvisionnement régulier et suffisant à travers les usines
d'égrenage de coton.
Paragraphe 2 : Les moyens disponibles de la SHB
Il s'agit essentiellement des moyens humains, matériels
et financiers.
a. Moyens humains
La SHB depuis sa création, a joué un rôle
social important en utilisant une main d'oeuvre considérable. Elle
emploie à cet effet dans le cadre de ses activités du personnel
permanent et occasionnel dont le tableau N°1 traduit l'évolution
dans le temps.
Tableau 1 : Evolution de l'effectif du
personnel de la SHB de 1997 à 2004
Eléments/Années
|
1997
|
1998
|
1999
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
Permanents
|
148
|
200
|
233
|
189
|
183
|
178
|
185
|
162
|
Occasionnels
|
02
|
60
|
102
|
137
|
211
|
242
|
242
|
258
|
Total
|
150
|
260
|
335
|
326
|
394
|
420
|
427
|
420
|
Source : Service personnel,
2005
Ce tableau révèle que l'effectif du personnel de
la SHB est passé de 150 à 427 pendant les 07 premières
années, soit une croissance de 184,67%. Cette croissance se justifie par
l'emploi sans cesse croissant des occasionnels. L'effectif de ces derniers est
passé de 02 en 1997 à 258 en 2004. Par contre, les permanents
après une croissance régulière de 1997 à 1999,
passe de 233 en 1999 à 185 en 2003 puis à 162 en 2004.
Cette situation s'explique par la politique de l'entreprise en
matière de recrutement. L'objectif de cette politique est de limiter les
engagements de l'entreprise en employant plus d'occasionnels que de
permanents.
b. Les moyens matériels
La SHB, pour son fonctionnement mobilise différentes
ressources matérielles.
La société dispose d'une usine d'une
capacité théorique de transformation de 120.000 tonnes de graines
par an avec un rendement en huile de 14 à 16%. Elle dispose
également des installations fixes (terrains bâtis et terrains non
bâtis) et une installation sanitaire (une infirmerie).
En outre, elle possède pour le stockage et la
manutention des magasins bâtis, de terres-pleins et fait appel au service
des camionneurs pour le transport des matières premières et des
produits finis.
c. Les moyens financiers
Ils proviennent des fonds propres et des emprunts à
long, moyen et court terme.
A- Section 3 : Approche méthodologique de la
recherche
Paragraphe 1 : De la problématique aux
hypothèses de recherche
A- Problématique et intérêt de
l'étude
1- Problème
Dans un environnement économique de plus en plus
hostile et incertain marqué par la stagnation voire la
défaillance de plusieurs unités de production, il est
indispensable pour tout dirigeant de disposer d'outils de pilotage et de
contrôle de plus en plus fiables et efficaces en vue d'une performance
plus accrue. C'est grâce à une culture de contrôle qu'il est
possible de renforcer la résistance et la dynamique d'une entreprise ou
d'une organisation, dans une période où la recherche de
productivité et d'économies de coûts incite à
l'allègement des structures administratives. " le contrôle
interne apparaît alors de nos jours comme un bouclier salvateur par la
rigueur intelligente qu'il introduit à tous les étages de
l'entreprise" 3(*).
Loin d'avoir un domaine propre à lui, le contrôle
de gestion s'emploie à rendre viable l'environnement de l'entreprise et
le cadre de travail dans une optique de compétitivité et de
profitabilité. Le contrôleur de gestion apparaît donc sous
quatre angles différents au sein de l'entreprise : il est un
observateur, un conseiller, un coordonnateur et un animateur.
Toute entreprise qui se veut compétitive doit, au
regard de ce qui précède, mettre en place un système de
contrôle interne pour mieux maîtriser sa gestion et
améliorer ses performances.
En effet il n'y a pas de système de contrôle
interne standard pour les entreprises. Le contrôle interne est propre
à chaque entreprise en fonction de ses spécificités
même si les instruments utilisés sont semblables.
Au Bénin, plusieurs entreprises, par manque
d'organisation, de stratégie et par ricochet de gestion saine ont fait
faillite. Mais d'autres par le biais d'une gestion plus ou moins confortable
survivent encore.
Parmi ces entreprises, figure la SHB, l'une des plus grandes
entreprises à caractère industriel et commercial de notre pays,
qui réalise un chiffre d'affaire très important.
Une des solutions pouvant lui permettre d'assurer sa
pérennité dans un contexte économique marqué par
des crises incessantes ayant pour origine des causes variées, est la
redynamisation de ses structures.
C'est dans cette optique, qu'un service d'audit interne a
été mise en place pour :
- contrôler le respect des procédures au sein
de l'entreprise selon un planning des tâches établies en
début d'année ;
- effectuer des contrôles et inspections
exceptionnels à la demande de la Direction
Générale ;
- procéder à la centralisation et la gestion
de l'ensemble des procédures de la SHB.
Nous nous sommes donc intéressés à la
SHB, dans le cadre de notre étude, pour analyser le fonctionnement du
système de contrôle interne qui est mis en place à travers
ses procédures.
Au-delà de notre volonté d'élucider tous
les problèmes qui s'y rapportent et compte tenu de sa complexité,
cette étude d'une telle importance s'intéressera seulement aux
procédures achats fournisseurs. Existe-t-il des procédures
appropriées pour les opérations d'achat à la SHB ?
Sont-elles effectivement appliquées et ce conformément au manuel
de procédures ? Les responsables d'approvisionnement s'assurent-ils
de la maîtrise de leurs opérations depuis le déclenchement
des commandes jusqu'aux règlements des fournisseurs ?
C'est pour répondre à cette série
d'interrogations et analyser les problèmes qui minent la fonction achat
aux fournisseurs afin de mesurer leurs impacts sur le rendement de la
société que nous avons choisi de réfléchir sur le
thème : "le contrôle interne à la
Société des Huileries du Bénin (SHB) : étude
des procédures achats aux fournisseurs".
Nous allons donc procéder à une
présentation des procédures achats fournisseurs de la SHB en
relevant ses forces et ses faiblesses d'une part, et proposer, si possible, des
solutions aux faiblesses relevées d'autre part.
2- Intérêt de l'étude
La SHB est une grande entreprise industrielle et commerciale.
Elle est spécialisée dans la production et la commercialisation
des huiles raffinées, de tourteaux pelletisés et des aliments de
bétail. Compte tenu de la grandeur de son activité, elle doit
être soumise à des procédures rigoureuses. Dans le but de
se développer et de réaliser des profits, elle doit rechercher la
productivité croissante et des économies de coûts. Or en
matière d'économie de coûts, la fonction approvisionnement
représente un aspect fondamental pour cette entité.
De plus, nos recherches sur le terrain permettent de conclure
que les achats représentent environ 45% des charges totales de la
société.
L'importance de la fonction approvisionnement résulte
de deux constatations d'après J. RAFFEGEAU et consorts :
" D'une part, les achats constituent souvent un
pourcentage important des charges d'exploitation et d'autre part, une
économie de 1F sur les achats entraîne un accroissement du
bénéfice brut de 1F, alors que, avec une marge de 10%, il faut
vendre 10F de plus pour obtenir le même résultat"4(*)
Vu l'importance de cette fonction d'achat, les responsables de
la SHB doivent avoir à leur disposition un système de
contrôle interne efficace qui doit leur permettre de limiter les risques
de défaillances et d'optimiser leurs opérations.
C'est en vu d'apporter notre modeste contribution à la
réalisation de ces objectifs compte tenu de l'importance de cette
unité de production au sein de l'économie béninoise que
nous avons été amené à étudier les
procédures achats aux fournisseurs dans le cadre du contrôle
interne à la SHB. Il nous reste donc à définir les
objectifs de notre recherche et poser les hypothèses de notre
travail.
B- Objectifs et hypothèses de recherche
1- Objectifs
L'objectif général de la recherche est de voir
si les procédures mises en place à la SHB permettent
d'opérer des choix optimaux.
Pour atteindre l'objectif général, nous nous
sommes fixés les objectifs spécifiques suivants :
§ présenter les procédures achats
fournisseurs à la SHB ;
§ évaluer les procédures achats
fournisseurs effectivement appliquées et faire ressortir leurs
forces et leurs faiblesses;
§ proposer des approches de solutions aux faiblesses
relevées.
2- Hypothèses
Toutes les recherches ont été effectuées
conformément aux hypothèses ci-après :
1- Il existe des faiblesses des procédures d'achats
fournisseurs où des améliorations sont possibles.
2- Les procédures achats fournisseurs permettent aux
responsables d'approvisionnement de maîtriser leurs opérations
depuis le déclenchement des commandes jusqu'au règlement des
fournisseurs.
3- Les procédures d'achats aux fournisseurs
protègent les intérêts de la société et
évitent des litiges commerciaux.
Paragraphe 2 : Revue de littérature
Dans ce paragraphe, nous passerons d'abord en revue certains
auteurs qui ont eu à exprimer leur point de vue, les analyses qu'ils ont
faites et les conclusions auxquelles ils ont abouti sur les concepts
suivants : l'audit, le contrôle interne, les procédures et
l'approvisionnement.
A- L'audit
Le terme audit venant du latin audio, signifie écoute.
Il est apparu d'abord dans les pays anglo-saxons puis en France une vingtaine
d'années après. "L'audit est apparu en Afrique au
cours de la décennie soixante-dix, essentiellement sous l'impulsion des
organismes de financement extérieur et des entreprises
multinationales"5(*). "
C'est donc un produit européen importé en Afrique et plus
particulièrement au Bénin au cours des années
quatre-vingt"6(*).
Il a connu plusieurs définitions dont nous en retenons
la suivante : " l'audit est un ensemble de techniques d'informations
et d'évaluation mises en oeuvre au sein d'une démarche
cohérente par un professionnel afin de porter un jugement par
référence à des normes et formuler une opinion sur une
procédure ou les modalités de réalisation d'une
opération"7(*).
L'audit s'applique à toutes les fonctions de
l'entreprise et est exercé soit par son personnel (on parle alors de
l'audit interne), soit par un tiers (l'audit externe).
L'élément fondamental de travail de tout
auditeur est le contrôle interne.
B- Le contrôle interne
Rappelons d'abord que le mot " contrôle" a un sens
péjoratif dans les milieux francophones. En effet le petit robert le
définit comme suit : vérification (d'actes, de droits, de
documents) ; tout examen pour surveiller ou vérifier ; (de
l'anglais "control" : direction, commande, conduite,
maîtrise).
Mais cette définition ne fait pas
référence au résultat envisagé. C'est pourquoi
James R. Beninger propose la définition suivante : " Exercer
une influence pour contribuer à la réalisation d'un objectif
préétabli"8(*). Cette définition met en exergue non
seulement l'influence de quelqu'un ou de quelque chose (personne physique ou
morale) mais aussi la définition des objectifs
préétablis.
En revenant à la notion de contrôle interne, nous
remarquons qu'elle est aussi vieille que la comptabilité. Il s'agissait
au début des contrôles comptables, à savoir le
contrôle par regroupement9(*) utilisé comme moyen de contrôle
interne au 16ème siècle pour s'assurer la protection
des biens ou la fiabilité des informations, la division des
responsabilités dont l'importance est reconnue dans un
système de contrôle interne chez les Romains, le
contrôle de vraisemblance10(*) considéré comme un aspect
important du contrôle par LUCAS PACIOLI et le contrôle
arithmétique par une balance générale appliqué
de façon générale après le dix-huitième
siècle.
A partir du vingtième siècle, les tentatives de
définitions ou de nouvelles formulations de définitions sont
possibles. En voici trois que nous allons critiquer avant de proposer une
définition standard :
v Le contrôle interne est l'ensemble des
sécurités contribuant à la maîtrise de l'entreprise.
Il a pour but d'un côté d'assurer la protection, la sauvegarde du
patrimoine et la qualité de l'information, de l'autre l'application des
instructions de la Direction et de favoriser l'amélioration des
performances. Il se manifeste par l'organisation, les méthodes et les
procédures de chacune des activités de l'entreprise, pour
maintenir la pérennité de celle-ci. (Ordre des Experts Comptables
et Comptables Agréés, OECCA, 1977).
Cette définition ne précise pas les agents qui
sont responsables du contrôle interne et considère ce dernier
comme une panacée.
La deuxième définition est la suivante :
v Le contrôle interne comprend l'ensemble des
systèmes de contrôle, financiers et autres, mis en place par la
Direction afin de pouvoir diriger les affaires de l'entreprise de façon
ordonnée et efficace, assurer le respect des politiques de gestion,
sauvegarder les actifs et garantir autant que possible l'exactitude et
l'état complet des informations enregistrées. (Consultative
Committee of Accountancy Bodies de Grande-Bretagne, juin 1978).
A travers cette définition, la Direction est seule
responsable du contrôle interne, ce qui laisse à désirer,
car tous les membres du personnel de l'entreprise ont un rôle à
jouer en matière du contrôle interne.
La troisième définition se présente comme
suit :
v Le contrôle interne est formé de plans
d'organisation et de toutes les méthodes et procédures
adoptées à l'intérieur d'une entreprise pour
protéger ses actifs, contrôler l'exactitude des informations
fournies par la comptabilité, accroître le rendement et assurer
l'application des instructions de la Direction. (American Institue of Certified
Public Accountants, 1978).
Cette définition ne précise pas aussi les
personnes qui sont responsables du contrôle interne.
Nous relevons tous ces points d'ombre en proposant la
définition suivante :
"Le contrôle interne est un processus mis en oeuvre
par le Conseil d'Administration, les dirigeants et le personnel d'une
organisation, destiné à fournir une assurance raisonnable quant
à la réalisation des objectifs suivants :
ü la réalisation et l'optimisation des
opérations :
ü la fiabilité des informations
financières ;
ü la conformité aux lois et
réglementations en vigueur"11(*)
Cette définition standard traduit le caractère
dynamique du système de contrôle interne, précise ses
objectifs globaux et montre le degré d'assurance avec laquelle ils
seront réalisés par les responsables du système ci-dessus
cités. Il ne reste qu'à rappeler les éléments
généraux du contrôle interne, dire ce qui les lie à
ses objectifs et relever ses limites.
Les éléments du contrôle interne sont
regroupés en cinq parties indépendantes qui découlent de
la façon dont l'activité est gérée et sont
intégrées aux processus de gestion :
o environnement de contrôle - Les individus
(leurs qualités individuelles, et surtout leur intégrité,
leur ethnie, leur compétence) et l'environnement dans lequel ils
opèrent sont l'essence même de toute organisation. Ils en
constituent le socle et le moteur ;
o évaluation des risques - L'entreprise doit
être consciente des risques et les maîtriser. Elle doit instaurer
des mécanismes permettant d'identifier, d'analyser et de gérer
les risques correspondant aux objectifs fixés ;
o activités de contrôle - Les normes et
procédures de contrôle doivent être élaborées
et appliquées pour s'assurer que sont exécutées
efficacement les mesures identifiées par le management comme
nécessaire à la réduction des risques liés à
la réalisation des objectifs ;
o information et communication - Les systèmes
d'informations et de communications permettent au personnel de recueillir et
d'échanger les informations nécessaires à la conduite,
à la gestion et au contrôle des opérations ;
o pilotage - L'ensemble du processus doit faire l'objet d'un
suivi et des modifications doivent y être apportées le cas
échéant.
Chacun de ces éléments est en relation avec
chaque objectif du contrôle interne et inversement. Le contrôle
interne s'applique à l'entreprise dans son ensemble ou à l'une
quelconque de ses unités ou activités.
Mais tout système de contrôle n'étant
jamais parfait, le contrôle interne ne peut garantir la réussite
de l'entreprise, c'est-à-dire sa continuité dans la
réalisation de ses buts poursuivis, car le " système de
contrôle interne le plus efficace ne peut toutefois qu'aider l'entreprise
à atteindre ses objectifs. Il peut fournir des informations sur les
progrès ou l'absence de progrès dans la réalisation des
objectifs. En revanche, le système de contrôle interne ne peut
transformer un manager incompétent en manager compétent"12(*).
De plus le contrôle interne ne peut aussi garantir la
fiabilité des informations financières et la conformité
aux lois et réglementations en vigueur puisqu'il ne peut que, aussi bon
soit-il, " fournir une assurance raisonnable et non absolue sur la
réalisation des objectifs"13(*)
Enfin une autre limite est la contrainte
financière : la mise en place d'un contrôle doit tenir compte
du ratio coût / résultat.
En somme, le contrôle interne peut aider l'entreprise
à atteindre ses buts. Il ne peut pas être considéré
comme une panacée.
C- La procédure
Il est clair que la procédure fait partie des
éléments du contrôle interne en tant qu'activité de
contrôle. Or la finalité de tout audit reste et demeure toujours
l'amélioration constante du contrôle interne. Il s'en suit que la
référence première de tout auditeur est le manuel de
procédures. Mais qu'entend-on par procédure ? Comment
s'étudie-t-elle ? Comment s'apprécie-t-elle ? Telles
sont les questions auxquelles nous essayerons de répondre.
Henri A. et consorts définissent une procédure
comme :
" Un enchaînement de tâches
élémentaires standardisées, déclenchées en
amont par l'expression d'un bien quelconque, limitées en aval par
l'obtention d'un résultat attendu"14(*)
L'objectif de la rédaction des procédures
consiste à expliquer dans un langage directement accessible, qui fait
quoi, où, quand, comment et pour quelle fin. La fonction première
des manuels de procédures est donc de faire connaître les
règles, les méthodes et les séquences mises en oeuvre. Les
procédures doivent être écrites, simple et
spécifiques, mises à jour régulièrement et
portées à la connaissance des exécutants. Sous l'angle de
l'approche systématique, les procédures sont :
" - une pièce de système d'information de
l'entreprise ;
- une partie de son système opérant
(activité de production) ;
- un élément du dialogue avec son
système de pilotage"15(*)
Le formalisme des procédures exige un découpage
du manuel en sous-ensembles homogènes, selon la taille et
l'activité de l'entreprise. Ainsi on peut distinguer les
procédures d'exploitation, liées aux fonctions courantes de
l'entreprise : administration, finance, approvisionnement, production,
vente... ; ensuite les procédures périodiques, concernant
les activités liées à l'exploitation : sauvegardes,
maintenance, contrôles, essais... ; et enfin les procédures
exceptionnelles, traitant des opérations ponctuelles : diagnostics,
urgences, arrêts, lancements...
Pour être opérationnelles, les procédures
doivent être claires (d'un accès rapide), concrètes (d'une
lecture courante), précises (d'un contenu explicite) et réalistes
(continûment mises à jour). Les procédures
formalisées apportent un cadre de référence pour la
présentation et le classement des informations. Elles permettent
d'assurer une meilleure exhaustivité et une plus grande
homogénéité du système d'informations et de
gestion. Elles peuvent être représentées par divers
supports, à savoir le diagramme de flux ou « flow
chart » qui fournit une vue globale de l'enchaînement
d'une procédure et la grille d'analyse des tâches, qui donne une
description relativement complète des opérations à
réaliser, pour ne citer que ces deux. Le but final des procédures
est d'assurer une optimisation des opérations et donc des
résultats.
L'étude des procédures consiste à fixer
les objectifs de la prise de connaissance, définir les techniques de
prise de connaissance, représenter les procédures, les tester et
en faire une analyse succincte.
Les objectifs de la prise de connaissance sont : la
connaissance des opérations, documents, des intervenants et traitements.
Les moyens de la prise de connaissance sont souvent les entretiens avec la
hiérarchie et les exécutants, puis l'étude du manuel de
description de la société. Il y a deux tests de
procédures : le test de conformité et le test de permanence.
L'appréciation des procédures porte sur les documents, le
système de référence et le système de preuve. La
mission de l'auditeur ne se borne pas à veiller à ce que les
procédures soient à jour et aisément
compréhensibles par les utilisateurs ; il s'assure aussi que le
développement de ces procédures n'est pas excessif et qu'elles
laissent une part raisonnable à l'initiative et à la
réflexion.
D- L'approvisionnement
Le rôle de l'approvisionnement qui inclut la fonction
" achat" dans une entreprise en général et dans
l'industrie en particulier a retenu l'attention de beaucoup d'auteurs.
Ainsi Fayol (cité par Barr Eyre, 1976), l'un des
pères du management a eu entre autres mérites celui de mettre en
évidence les fonctions essentielles de l'entreprise conçue comme
un organisme.
A propos de la fonction approvisionnement il
écrivait : "Bien savoir acheter est aussi important que bien
vendre ou bien fabriquer"16(*). Ce point de vue est discutable en ce sens que
l'approvisionnement diffère d'une entreprise à une autre et varie
avec la conjoncture. C'est dans cette optique que Lewis et England (1961)
suggèrent une définition plus large de la fonction
approvisionnement. Ils écrivent à cet effet :
L'approvisionnement couvre une plus grande étendue
que l'acte d'achat et comprend les tâches réalisées pour
les achats de même que les fonctions complémentaires de gestion et
de direction telles que gestion des stocks, réception, contrôle et
opération de récupération17(*).
Pour rester dans cette vision beaucoup plus large de la
fonction approvisionnement dans l'entreprise, Lélarge notifie par
approvisionnement :
"La fourniture auprès de l'extérieur de
l'entreprise en qualité et en quantité optimales au moindre
coût de matières, matériaux, composants fournitures ou
services dont elle a besoin"18(*).
En vue d'être plus extensif Barr Eyre (op-cit)
énonce plutôt :
La fonction approvisionnement recouvre l'ensemble des
tâches qui ont pour objet de procurer dans les meilleures conditions et
au moindre coût, les matières, matériaux, composants,
fournitures, outillages et équipements ainsi qu'une partie des
prestations de services extérieurs dont l'entreprise a besoin pour la
réalisation des opérations de sa vocation.
Et pour renchérir, Kissèzounon souligne :
acheter c'est acquérir les biens demandés par les services
utilisateurs selon les quantités souhaitées, les quantités
voulues, dans les délais indiqués et ce dans une politique
d'optimisation19(*).
De l'analyse de chacun de ces points de vue, il ressort que
l'importance de la fonction approvisionnement va dépendre surtout de la
situation géographique et professionnelle de l'entreprise, de ses
caractéristiques technologiques, de ses structures et aussi de sa
stratégie globale.
C'est d'ailleurs pour montrer son poids dans l'entreprise que
Zermatti (1984) écrit : "il n'est pas rare que le montant annuel
des achats atteigne 50% du chiffre d'affaire de l'entreprise suivant les
branches d'activités ; il peut même atteindre un pourcentage
de 75% d'où la nécessité d'associer cette fonction
approvisionnement à l'élaboration de l'ensemble des
décisions qui affecteront de manière sensible et durable la
position de l'entreprise dans son environnement."20(*)
Paragraphe 3 : Méthodologie et limites
A- Méthodologie
"La méthodologie peut se définir comme
étant l'étude du bon usage des méthodes et techniques. Il
ne suffit pas de les connaître encore faut-il savoir les utiliser comme
il se doit, c'est-à-dire savoir les adopter, le plus rigoureusement
possible d'une part à l'objet précis de la recherche ou de
l'étude envisagée et d'autre part aux objectifs
poursuivis"21(*).
(Aktouf O. 1997 p. 21).
La collecte des informations fiables nécessite
l'utilisation des outils appropriés. C'est dans cet ordre que nous avons
retenu les outils suivants :
- une étude de la documentation existante, afin
d'évaluer le contrôle interne de la fonction achats fournisseurs
de la SHB et de proposer des solutions ;
- un entretien : il s'agit des séances de
tête à tête avec les responsables concernés à
divers niveaux surtout ceux impliqués directement dans les
opérations d'achats fournisseurs à la SHB ;
- un questionnaire en vue d'obtenir des points de vue
supplémentaires sur certains points d'ombre identifiés au cours
de l'étude documentaire ou de l'interview (Annexes 1, 2, 3 et 4).
La méthodologie de travail connue, il importe alors de
présenter les écueils majeurs à notre recherche.
B- Limites
Elles sont :
- Notre position de stagiaires par rapport à la
société ne facilite pas l'accès aux sources d'informations
les plus pertinentes car le secret professionnel dans le domaine d'audit
oblige ;
- la contrainte temporelle : nous ne disposons que de
trois mois de stage à la SHB.
Malgré ces contraintes, le traitement des
données recueillies lors de notre recherche a conduit aux
résultats que nous exposerons dans le chapitre suivant.
CHAPITRE 2 : PRESENTATION SYNTHETIQUE DES
PROCEDURES ACHATS
AUX FOURNISSEURS DE LA SHB
Les procédures relatives aux achats fournisseurs
avaient été élaborées par le cabinet MOIHE (Abidjan
Côte d'Ivoire) en collaboration avec le personnel de la SHB d'une part et
à partir des documents internes de la société d'autre
part. Ces procédures ont été actualisées en 2005
par M. A. SOKEGBE (Auditeur interne de la SHB) en ce qui concerne les
prestations de service, l'achat des pièces détachées et
matières consommables et les immobilisations.
Vu la taille de la Société des Huileries du
Bénin, nous présenterons les procédures achats aux
fournisseurs à la SHB en trois (03) sections.
B- Section 1 : Procédures relatives à
l'achat des matières premières
La principale matière première utilisée
à la SHB est la graine de coton.
Les contrats d'achats de graine sont négociés
pour toute l'année par la Direction Générale avec les
sociétés d'égrenage. Les livraisons de graines se font par
tranches en fonction des disponibilités des égreneurs.
L'analyse des procédures des achats de graines de coton
montre qu'il existe trois grandes phases.
Paragraphe 1 : Phases d'enlèvement et
d'expédition des graines
de coton à la SHB
A- Phase d'enlèvement des graines
La Direction Générale des usines
d'égrenage envoie au Directeur Général de la SHB un fax
précisant la quantité de graines à enlever et le lieu
d'enlèvement.
Après avoir reçu le fax d'enlèvement, le
Directeur Général appose sa signature et la mention
"SERVICE APPROVISIONNEMENT ET LOGISTIQUE". Il le transmet au
secrétariat pour enregistrement avant sa transmission au Service
Approvisionnement et Logistique.
Dès réception du fax, le Chef Service
Approvisionnement et Logistique exécute l'enlèvement en
établissant une liste de transporteurs de son choix qu'il appelle en cas
de nécessité. Il transmet la liste des transporteurs retenus
à la direction de l'usine d'égrenage pour l'établissement
du bon de chargement.
Le bon de chargement numéroté est établi
par la direction des usines d'égrenage en trois exemplaires. Il
indique :
· le produit,
· l'usine d'enlèvement de la graine,
· le nom du transporteur,
· le numéro du contrat du transporteur,
· la date de validation du bon d'enlèvement et le
numéro du contrat signé avec la SHB.
Les transporteurs retenus se rendent à la direction des
usines d'égrenage munis d'une copie de la liste portant leur nom pour la
réception du bon d'enlèvement et se rendent ensuite dans les
usines pour l'enlèvement. Le représentant de la SHB à
l'usine d'égrenage procède au contrôle et à la
vérification des conditions22(*) requises pour le transport des graines d'une part et
à la vérification du visa des bons d'enlèvement des usines
d'égrenage d'autre part.
Remarque
Le chargement des camions se fait en présence du
représentant de la SHB.
B- Phase d'expédition des graines à la SHB
Avant le départ des camions de livraisons, le
représentant de la SHB à l'usine d'égrenage procède
successivement :
· à la vérification de la qualité
des graines chargées dans les camions,
· au contrôle de la quantité de graines
chargées (rapprochement entre le bordereau de livraison de l'usine et le
bon d'enlèvement),
· au contrôle et à la signature des
documents d'expédition (conformité des quantités
indiquées sur le ticket de pesée, le bordereau
d'expédition, le bordereau de livraison et le bon
d'enlèvement).
Paragraphe 2 : Phase de réception et de
comptabilisation des
graines à la SHB
A- Réception des graines
Dès l'arrivée des camions à la SHB, les
agents de sécurité à l'entrée mentionnent dans le
registre d'accès à l'usine les informations suivantes :
· le numéro d'ordre d'arrivée des
camions,
· la provenance,
· le nom du chauffeur,
· l'heure d'arrivée,
· l'heure de sortie du camion.
Avant le déchargement des camions, les agents de
sécurité à l'entrée des entrepôts
procèdent à la préparation des fiches de laboratoire
(annexe 9). Ces fiches sont ensuite transmises au laboratoire pour le
prélèvement des échantillons de graines.
A la réception des fiches, l'agent de laboratoire
procède successivement :
· à l'échantillonnage des graines par
camion,
· au découpage des fiches de laboratoire et agrafe
à chaque échantillon correspondant,
· à la transmission des échantillons au
laboratoire pour analyse des graines.
Après la prise d'échantillon, les agents de
laboratoire procèdent à l'analyse des échantillons de
graine et à l'inscription dans le registre d'arrivée des graines
de laboratoire les informations suivantes (date d'arrivée, le
numéro d'ordre indiqué par le laboratoire, la provenance du
camion, le numéro du camion et les résultats d'analyse).
L'agent de laboratoire, après l'analyse des
échantillons, établit des papillons d'analyse (annexe 10) puis
les transmet au responsable de la gestion des stocks des graines.
Avant le déchargement, le responsable des stocks des
graines contrôle et vérifie l'existence du visa du
représentant de la SHB sur les documents23(*) d'expédition de chaque transporteur.
Les entrées en stocks de graines se font après
la réception des résultats d'analyse de graines.
B- Comptabilisation des achats de graines
Le comptable passe l'écriture suivante pour notifier
l'entrée en stock des graines de coton.
LIBELLE
|
DEBIT
|
CREDIT
|
602120000 Achats de graines de coton
|
X
|
|
4011 Fournisseurs d'exploitation
|
|
X
|
Paragraphe 3 : Phase de règlement
Il s'agit de la comptabilisation des factures fournisseurs
d'une part, et du règlement proprement dit d'autre part.
A- Procédure de comptabilisation des factures
fournisseurs
A la réception des factures fournisseurs, la
standardiste procède successivement à :
o l'établissement d'une photocopie de la
facture ;
o l'agrafage de la fiche d'imputation comptable à
l'originale de la facture ;
o l'attribution d'un numéro d'ordre chronologique
(ordre d'arrivée des factures) et mention de ce numéro sur la
facture et la copie de la facture ;
o l'archivage de la copie de la facture dans le classeur
arrivée facture au bureau de la standardiste ;
o la transmission de l'originale de la facture agrafée
à la fiche d'imputation comptable au responsable comptabilité
analytique.
Le responsable comptabilité analytique met à
jour l'échéancier fournisseur puis transmet la facture au chef
comptable pour vérification et validation.
Dès réception de la facture, le chef comptable
vérifie et effectue les imputations comptables. Ces travaux sont
effectués dans l'ordre suivant :
o contrôle de la facture en la rapprochant du bon de
commande et du bon de livraison ;
o imputation comptable et saisie de la facture fournisseur
puis validation de la saisie ;
o attribution du numéro chronologique de la saisie sur
la fiche d'imputation jointe à la facture fournisseur ;
o mise à jour de l'échéancier sur le
logiciel comptable pendant la saisie ;
o remise de la facture fournisseur à l'aide comptable
pour la certification de la facture.
Après validation de la saisie, l'aide comptable
transmet l'originale de la facture agrafée à la fiche
d'imputation au service bénéficiaire de la prestation pour la
certification de la facture en portant la mention « BON A
PAYER ».
Ensuite, le chef service bénéficiaire
vérifie si la commande a été livrée en
totalité d'une part, et appose la mention « BON A
PAYER » d'autre part. Enfin, il transmet la facture à l'agent
comptable analytique par le biais de son aide comptable pour l'archivage
provisoire de la facture en attente de l'échéance de
règlement de la facture.
B- Procédure de règlement des factures
fournisseurs
Il est recommandé que le règlement des
fournisseurs soit effectué dans la mesure du possible par la banque.
Toute fois, les factures dont le montant n'excède pas 100.000 F CFA sont
payées par la caisse.
1- Par la caisse
Les factures fournisseurs à régler sont
classées par date d'échéance. A l'échéance,
l'agent comptable analytique établit l'ordre de règlement en deux
exemplaires. Le premier doit contenir les références du
fournisseur, de la facture et de la pièce de caisse ainsi que le montant
de la somme à régler. Le second, carboné indique la partie
comptabilisation. Il transmet ensuite la facture et l'ordre de règlement
au Directeur Général Adjoint pour signature. Le Directeur
Général Adjoint procède :
o à la vérification de l'échéance
de la facture et à sa comptabilisation ;
o à la vérification de l'apposition de la
mention « BON A PAYER » sur la facture par le service
bénéficiaire de la prestation ;
o au contrôle du montant de la facture.
Il signe ensuite le chèque et transmet le dossier
à l'agent comptable analytique pour règlement à la
caisse.
2- Par la banque
2.1 Par chèque
L'agent comptable banque consulte tous les matins
l'échéancier fournisseurs, collecte les factures échues
pour l'établissement des chèques. Un ordre de règlement
est alors établi en deux exemplaires et contient les
références du fournisseur et des factures ainsi que le
détail par facture des sommes à payer. Le chèque est
ensuite établi et porte la mention « PAYE » ;
le numéro du chèque est reporté sur la facture à
payer, puis le dossier24(*) est transmis au chef comptable. Ce dernier
vérifie :
o l'établissement des ordres de règlement et des
chèques ;
o le total à payer indiqué sur chaque ordre de
règlement ;
o les montants du chèque et de l'ordre de
règlement pour chaque fournisseur ;
o le paraphe des ordres de règlement et du talon des
chèques.
Il transmet ensuite le dossier au Directeur
Général Adjoint pour signature. Ce dernier transmet à son
tour par le biais de l'agent comptable banque, le dossier au Directeur
Général qui effectue les mêmes vérifications que le
Directeur Général Adjoint. Il vérifie la signature des
chèques et des ordres de règlement du Directeur
Général Adjoint, signe ensuite les chèques et ordres de
règlement et retourne le dossier au service comptabilité.
L'agent comptable procède à la comptabilisation
de l'ordre de règlement par chèque d'une part et à la
remise du chèque au fournisseur ou à son représentant
d'autre part.
2.2 Par virement bancaire
Les règlements par virement bancaire concernent les
fournisseurs étrangers et parfois les fournisseurs dont les
modalités de paiement (par virement bancaire) sont indiqués sur
leur facture.
Section 2 : Procédures relatives aux
prestations de services,
à l'acquisition des
pièces détachées et autres
matières consommables
L'analyse des procédures relatives aux prestations de
services, à l'acquisition des pièces détachées et
aux matières consommables montre qu'il existe trois grandes phases dans
le processus d'achats à la SHB.
Paragraphe 1 : Phase de commande
Elle comprend deux étapes : le
déclenchement des commandes et les commandes proprement dites.
A- Déclenchement des commandes
Selon qu'il s'agisse des prestations de services, d'achat de
pièces détachées et autres matières consommables,
une seule procédure permet de déclencher les commandes. Mais
avant une condition doit être vérifiée.
1- Condition de déclenchement des commandes
Le déclenchement des commandes des prestations de
services, des pièces détachées et autres matières
consommables se fait sous la responsabilité du Chef Service des Achats
après réception de la demande d'achat dûment signée
par le demandeur et le Chef département du service demandeur.
Il est à noter que les demandes d'achat de
consommables informatiques doivent être visées par le Responsable
Informatique en vue de s'assurer du bien fondé de la demande avant
d'être transmises au Chef Service des Achats.
2- Procédures de déclenchement des
commandes
2-1 Emission de la demande d'achat
2-1-1 Etablissement de la demande d'achat
Le demandeur établit une demande d'achat en trois
exemplaires et y mentionne toutes les informations nécessaires à
la réalisation de la commande (voir annexe 6). Il signe la demande
d'achat et la transmet au Chef Service demandeur pour visa. Ce dernier
réceptionne l'état des besoins, s'assure du bien fondé de
l'opportunité de la demande et la transmet au Directeur du
département pour approbation.
2-1-2 Validation de la demande d'achat
Dès réception de la demande d'achat, le
Directeur du Département s'assure de son opportunité, signe et la
transmet au Chef Service des Achats qui apprécie le bien fondé de
la dépense et l'approuve.
2-2 Sélection des fournisseurs
2-2-1 Choix des fournisseurs à
consulter
Le choix des fournisseurs à consulter est
effectué obligatoirement au vu d'une liste de fournisseurs
agréés. C'est une liste composée d'un nombre suffisant de
fournisseurs nationaux et étrangers, qualifiés pour garantir des
prix compétitifs et disposant d'une bonne situation financière et
d'une capacité à honorer les engagements contractés. Cette
liste est arrêtée par le Chef service des Achats qui l'inscrit
dans un fichier « FOURNISSEURS AGREES ». La liste est mise
à jour au besoin chaque trimestre. Sa révision doit
permettre :
o d'agréer de nouveaux fournisseurs,
o de retirer l'agrément aux fournisseurs n'ayant pas
respecter les clauses d'agrément,
o de renégocier des nouvelles conditions
financières avec certains fournisseurs.
Il convient de souligner que les achats de biens et services
peuvent également s'effectuer auprès des fournisseurs non
agréés offrant de meilleures conditions d'achats sur autorisation
de la Direction Générale.
2-2-2 Choix du fournisseur
Le Chef Service des Achats consulte sur fichier une liste de
fournisseurs agréés, sélectionne trois et les contacte
pour leur demander des factures pro forma. Dès réception des
factures pro forma, il sélectionne le fournisseur offrant les meilleures
conditions sur la base des critères suivants :
o prix,
o qualité des articles ou prestations de services,
o délai de livraison,
o délai et mode de règlement.
2-3 Etablissement du bon de commande
Le Chef Service des Achats établit le bon de commande
en trois exemplaires (Annexe 5) sur la base de la demande d'achat en
précisant les spécifications nécessaires à la bonne
réalisation de l'achat.
La demande d'achat suivie du bon de commande et de la facture
pro forma sont transmis au Contrôleur de Gestion qui se doit de s'assurer
que la demande est effectuée dans les limites préfixées et
qu'il n'existe pas de dépassement budgétaire. Cette
procédure est relative pour les achats dont le montant est
inférieur à 2.500.000 F CFA.
Pour tout achat de biens et services, dont le montant est
supérieur ou égal à 2.500.000 F CFA, une commission
d'achat composée du Chef Service des Achats, du Contrôleur de
Gestion ou de l'Auditeur Interne et du Directeur Administratif et Financier est
mise en place afin de s'assurer que le fournisseur sélectionné
par le Service des Achats répond aux critères sus
mentionnés :
Ø Si le fournisseur sélectionné
répond aux critères, la commission approuve le choix et transmet
la liasse au Chef du Service des Achats pour l'établissement du bon de
commande.
Ø Sinon, elle fait des observations nécessaires
puis sélectionne le fournisseur offrant les meilleures conditions et
transmet la liasse au Chef du Service des Achats pour l'établissement du
bon de commande.
La commission des achats est élargie au Responsable
Informatique dans le cas des achats spécifiques.
Pour des achats dont le montant est supérieur ou
égal à 10.000.000 F CFA, le chef Service des Achats met en oeuvre
la procédure d'appel d'offres restreint.
2-4 Contrôle de disponibilité
budgétaire
Le Contrôleur de Gestion s'assure que les commandes sont
effectuées dans les limites préfixées et qu'il n'existe
pas de dépassement budgétaire.
En cas de dépassement budgétaire, il mentionne
l'anomalie sur la demande d'achat et transmet le bon de commande, la demande
d'achat et la facture pro forma au Directeur Administratif et Financier pour
visa.
2-5 Validation de l'achat
Le Directeur Administratif et Financier apprécie
l'opportunité de la dépense :
- si la demande n'est pas justifiée, ou en cas de
dépassement budgétaire, il fait les observations
nécessaires,
- si la demande est justifiée alors il donne une suite
utile.
Il transmet ensuite le bon de commande, la demande d'achat et
la facture pro forma au Directeur Général pour approbation.
Le Directeur Général, à son tour, juge le
bien fondé de la dépense conformément aux critères
de gestion en vigueur :
- si la demande n'est pas justifiée, il fait les
observations et la retourne au Directeur Administratif et Financier,
- si la demande est justifiée, il appose la mention
« BON A PAYER » puis transmet le bon de commande, la
demande d'achat et la facture pro forma au Chef Service des Achats.
B- Procédures de commande
Le Chef Service des Achats, après vérification
de la validité du Directeur Administratif et Financier et du Directeur
Général, met à jour le registre de suivi des achats. Il
transmet un exemplaire du bon de commande et une copie de la facture pro forma
au fournisseur pour la commande proprement dite.
Une copie du bon de commande et l'originale de la facture pro
forma sont envoyées à la comptabilité en attente de la
facture ou à la caisse dans le cas d'achat au comptant.
Remarque
Dans le souci de limiter les risques de placements frauduleux
de commande (notamment en cas de perte de carnets de commande) ou de placements
de commandes par des responsables non autorisés par la Direction
Générale, les noms des responsables habilités à
émettre des commandes sont communiqués aux fournisseurs.
Autre remarque
Il convient de souligner que les quantités
commandées doivent être strictement déterminées en
fonction des besoins de l'exploitation.
Ces besoins de réapprovisionnement peuvent être
déterminés par les magasiniers en fonction du niveau minimal de
stocks par produit déterminé à l'avance, ou par le Service
des Achats en fonction des besoins de production.
Les dates de passation des commandes et les quantités
à commander doivent dépendre essentiellement des quantités
en stock, de la consommation et des délais de livraison afin
d'éviter des achats excessifs par rapport aux besoins normaux pouvant se
traduire par des frais financiers ou des coûts de stockage trop
élevés, ainsi que des pertes dues au vieillissement ou à
la détérioration des produits.
Paragraphe 2 : Phase de réception
Les réceptions des articles doivent être
confiées à des responsables25(*) qui n'assurent pas les commandes, afin
d'éviter les risques de commandes frauduleuses.
Un bon de livraison (ou de réception) doit être
établi pour chaque réception (Annexe 8). Il est impératif
que les bons d'entrée soient prés numérotés.
Au moment des réceptions des commandes, les magasiniers
chargés de la gestion des stocks doivent systématiquement
rapprocher les bons de livraison (ou de réception) aux bons de commandes
afin de s'assurer que :
o les livraisons sont régulièrement
appuyées de commandes ;
o les livraisons sont conformes aux stipulations de la
commande.
Les livraisons ne doivent être acceptées par les
magasiniers que dans la mesure où les réceptions correspondent
à des bons de commande. Les vérifications de qualité et de
quantité doivent être matérialisées sur le bon de
réception. Le contrôle de qualité de la marchandise
reçue doit être effectué par une personne
compétente, en général, un technicien. Une fois ces
contrôles effectués, la réception est prononcée et
le double du bon de réception est envoyé au Service des Achats,
il s'agit là des articles à stocker au magasin.
Pour le magasin, le bon de réception accompagne et
appuie systématiquement l'entrée des marchandises en stock. Pour
le Service des Achats, le bon de réception / livraison lui permet
d'être informé de la livraison et de surveiller les délais
de livraisons à partir des bons de commandes expédiés.
Paragraphe 3 : Phase de règlement
Les factures sont comptabilisées avant le
règlement proprement dit.
C- Procédure de comptabilisation des factures
d'achats
Un certain nombre d'opérations et de contrôles
doivent être effectués par le service comptable avant
l'enregistrement des factures :
Ø rapprochement des factures, des bons de livraison et
des bons de commande préalablement transmis par les services
intéressés afin de s'assurer que les factures correspondent
à des livraisons effectives et acceptées ;
Ø contrôle arithmétique des factures
(additions, multiplications, calculs des taxes, prix unitaires...) ;
Ø affectation des références de
l'enregistrement (date, numéro de la pièce comptable des achats)
afin d'éviter les doubles comptabilisations ;
Ø affectation comptable des montants figurant sur la
facture : comptes de charges, de TVA, fournisseurs, et
éventuellement imputations analytiques ;
Ø vérification de l'approbation des factures par
les Directions générale et Financière.
Toutes factures non conformes avec les bons de commande et
bons de livraison ou toutes factures comportant des erreurs doivent être
impérativement retournées aux services
intéressés.
Les contrôles effectués sur les factures doivent
être matérialisés par une signature ou un paraphe.
En cas d'annulation de facture ou d'existence d'autres
exemplaires de la même facture, la mention
« ANNULATION » ou « COPIE » doit
être annotée sur les factures, afin d'éviter des doubles
comptabilisations ou doubles règlements.
Après imputation comptable des factures, elles devront
être classées dans les chronos appropriés.
En cas d'avances versées aux fournisseurs, le service
comptable doit s'assurer que ces avances ont fait l'objet de déduction
du règlement définitif des factures.
D- Procédure de règlement des factures
fournisseurs
Seules les factures préalablement approuvées et
réellement échues doivent faire l'objet de règlement. Ces
factures échues sont transmises au Directeur Général et au
Directeur Financier pour approbation avec les instruments de paiements
(chèque, ordre de virement, pièce de caisse) préalablement
établis par le service comptabilité.
Une fois les paiements dûment autorisés, le
service comptabilité doit annoter sur les factures originales la mention
« PAYE » pour éviter un double usage et porte la
référence des paiements.
Le service comptabilité doit rapidement comptabiliser
les règlements effectués et mettre à jour les comptes
fournisseurs concernés. Il conserve provisoirement les chèques
dans un coffre fort en attente de leur retrait par leur
bénéficiaire. Au retrait du chèque, le chef service
comptable vérifie la pièce d'identité du
bénéficiaire et lui fait signer le cahier de décharge pour
rentrer en possession de son titre de paiement.
Remarque
Tout règlement de factures des fournisseurs avant
échéance doit faire l'objet d'une autorisation préalable
du Directeur Général.
Section 3 : Procédures relatives à
l'acquisition des immobilisations
Les immobilisations peuvent être définies comme
« les biens ou valeurs qui sont la propriété de
l'entreprise et qui y restent durablement sous la même
forme ».
Nous traiterons essentiellement les immobilisations
corporelles utilisées comme moyen de production : les
bâtiments, les terrains, les machines et outillages, les mobiliers et
matériels de transport.
Les procédures relatives à l'acquisition des
immobilisations présentent les mêmes phases que celles relatives
à l'achat des biens et services.
Paragraphe 1 : Phase de commande
A- Emission de la demande d'investissement
1- Etablissement de la demande
d'investissement
La demande d'investissement est établi par le service
demandeur en deux exemplaires et comporte les éléments
suivants :
o date de la demande,
o nom du service demandeur,
o nature de l'investissement,
o l'immobilisation concernée,
o observation,
o visa du chef du service.
Après signature, le demandeur transmet la demande
d'investissement au Directeur du Département pour approbation.
2- Validation et approbation de la demande
d'investissement
Elles sont identiques à celles décrites dans les
procédures d'acquisition de biens et services.
B- Sélection des fournisseurs
Les mêmes procédures que celles relatives aux
achats des biens et services décrites précédemment sont
retenues.
C- Etablissement de la lettre de commande ou du bon de
commande
Il est identique à celui décrit
précédemment dans la procédure des achats de biens et
services, à la différence que :
o le service des achats doit régulièrement se
faire assister d'une commission d'achat pour tout achat d'équipement
dont le montant est supérieur ou égal à 10.000.000 F
CFA ;
o le service des achats doit systématiquement engager
la procédure de consultations restreintes ou d'appel d'offres restreint
lorsque le montant de l'investissement excède 25.000.000 F CFA ;
conformément à la procédure d'appel d'offres
décrite dans le cas des achats de biens et services.
D- Contrôle de disponibilité
budgétaire
Il est identique à celui décrit
précédemment dans la procédure d'achat des biens et
services.
E- Validation de l'achat
Elle est identique à celle décrite
précédemment dans la rubrique des achats de biens et services.
F- Procédure de commande
La procédure de la commande proprement dite est
identique à celle décrite précédemment dans le cas
des achats de biens et services.
Paragraphe 2 : Phase de réception
Les mêmes procédures que celles relatives aux
achats de biens et services décrites dans le cycle Achats aux
Fournisseurs sont retenues.
Il faut cependant signaler les procédures
particulières suivantes qu'il convient d'appliquer pour assurer un suivi
correct des entrées d'immobilisations dans le patrimoine de
l'entreprise :
Ø établissement d'un procès-verbal de
réception décrivant de manière détaillée les
immobilisations acquises (nature précise, caractéristique
technique, numéro de série, ...) ;
Ø envoi d'un exemplaire du procès-verbal de
réception au comptable chargé du suivi des immobilisations.
Toutes immobilisations doivent être
impérativement codifiées selon le système
suivant :
Ø code nature : immobilisation incorporelle,
corporelle ;
Ø code localisation : ville où
l'immobilisation est localisée ;
Ø code site : identification précise du
service ou de l'emplacement auquel l'immobilisation a été
affectée ;
Ø numéro d'immobilisation : composé
de l'année et du numéro d'ordre d'entrée et inscription de
ce numéro de manière indélébile sur
l'immobilisation elle-même.
Cette procédure doit être observée
particulièrement pour les immobilisations non facilement identifiables
et mobiles (mobilier et matériel de bureau ou de logement
notamment) ; elle facilitera les rapprochements ultérieurs,
après la prise d'inventaire physique de fin d'année, des
données du Fichier des immobilisations et des données de cet
inventaire.
Dans le cas des immobilisations créées par
l'entreprise elle-même, les procédures ci-après devront
être mises en place :
Ø établissement par le service maître
d'oeuvre de l'ouvrage (Service Technique, Service de Production, ...) d'une
Fiche mensuelle de Travaux en cours et une fiche récapitulative des
coûts supportés (main-d'oeuvre payée, matières
consommées) donnant le coût définitif de l'immobilisation
créée ;
Ø envoie de cette Fiche de Travaux au comptable
chargé du suivi des immobilisations pour inscription dans le Fichier des
Immobilisations.
Après achèvement de ces immobilisations, les
mêmes procédures de réception que pour les immobilisations
acquises en l'état devront être appliquées.
Un planning de réception des immobilisations doit
être périodiquement établi par le Responsable de Service
des Achats de l'entreprise. Ce planning comprend les données
suivantes :
Ø date et numéro du bon de commande ;
Ø désignation de l'immobilisation ;
Ø prix d'acquisition ;
Ø la date prévue de réception.
Ce planning sera transmis mensuellement à la Direction
Générale et Service Comptable de l'entreprise.
Paragraphe 3 : Phase de règlement
Les procédures relatives à la phase de
comptabilisation et de règlement des immobilisations sont conformes
à celles décrites précédemment dans le cas des
achats de biens et services.
CHAPITRE 3 : ANALYSE DES RESULTATS ET
SUGGESTIONS
Selon le dictionnaire "Larousse", le terme
« Analyse » désigne l'étude faite en vue de
discerner les différentes parties d'un tout. L'analyse
procédurale consiste donc à porter un jugement sur le
contrôle interne d'une société. Plus
précisément, il s'agit :
o de relever les points forts,
o de détecter les éventuelles faiblesses,
o de proposer une série d'actions correctives pour
l'amélioration de ces faiblesses.
Section 1 : Forces du système actuel
Les points forts sont des dispositifs qui assurent un
fonctionnement optimal des opérations.
Paragraphe 1 : Forces des procédures relatives
aux achats des
graines de coton
Les points forts de ces procédures sont :
§ L'enlèvement des graines de coton est
autorisé par le Directeur Général.
§ Le bon de chargement établit par la direction
des usines d'égrenage indique clairement les références du
transporteur.
§ La pré numérotation des bons de
chargement.
§ Le contrôle et la vérification des
conditions requises pour le transport (bâches, extincteurs...).
§ Vérification de la quantité des graines
chargées.
§ L'enregistrement des camions sous un numéro
d'ordre dans le registre d'accès à l'usine permet de respecter
l'ordre de déchargement.
§ Le contrôle et la vérification de
l'existence du visa du représentant de la SHB sur les documents
d'expédition de chaque transporteur permettent de mettre la main sur les
camions non autorisés.
§ L'analyse des échantillons de graines au
laboratoire permet de retourner les graines de mauvaises qualités.
§ Le contrôle de la facture en la rapprochant du
bon de commande et du bon de livraison avant l'apposition de la mention
« BON A PAYER » permet d'éviter la signature de
toute facture factice.
§ Le rapprochement de la facture du bon de commande et de
livraison permet de limiter considérablement toute fraude relative au
paiement de facture factice.
§ La mise à jour de l'échéancier sur
le logiciel comptable pendant la saisie.
§ Le Directeur Général et son adjoint qui
signent les chèques n'interviennent pas dans leur préparation et
dans leur enregistrement. Ceci permet de réduire les fraudes.
Paragraphe 2 : Forces des procédures relatives
aux prestations
de services à
l'acquisition des pièces détachées
et autres matières
consommables
A- Forces des procédures de commande
1- Détermination et transmission des besoins
§ Les expressions des besoins sont
matérialisées par des demandes d'achat pré
numérotées en plusieurs exemplaires et émises par les
services demandeurs dans les limites strictement définies (nature,
montant).
§ La demande d'achat est examinée et
approuvée par le chef service demandeur, puis validée par le
Directeur du département et approuvée par le chef service des
achats.
2- Prévision
Une dotation annuelle pour budget des consommations
imprévues est constituée.
3- Recherche de fournisseurs fiables
Elle est faite de façon à assurer le choix
optimal possible grâce aux précautions suivantes :
§ Le service achat à une information
complète sur les fournisseurs.
§ Le service achat procède à la collecte
d'information sur d'autres fournisseurs possibles. Il revoit quatre fois par an
le choix des fournisseurs.
§ Le service achat recherche des fournisseurs de
remplacement.
§ Le service achat recourt systématiquement
à une commission d'achat ou à des appels d'offres pour les achats
d'un montant supérieur ou égal à un certain seuil.
4- Sélection des fournisseurs
Les fournisseurs sont choisis en fonction des quatre
critères de base à savoir la qualité, le prix, le
délai de livraison et le délai de règlement. Cette
sélection est justifiée par le fait que le service des achats
obtient des devis auprès des fournisseurs retenus.
5- Lancement des commandes
Les commandes sont lancées par le chef service des
achats à partir des bons dûment signés par le Directeur
Administratif et Financier et le Directeur Général. Ceci est
justifié par les stratégies suivantes :
§ Le chef service des achats vérifie la
validité de la signature du Directeur Administratif et Financier et du
Directeur Général.
§ Le chef service des achats transmet un exemplaire du
bon de commande et une copie de la facture pro forma au fournisseur.
6- Limitation des fraudes et la correction des
erreurs
Le suivi des commandes est assuré grâce aux
précautions suivantes :
§ Le chef service des achats utilise des bons de commande
pré numérotés et vérifie l'exhaustivité de
leur saisie.
§ Le mode d'expédition et la date de livraison
sont précisés sur le bon de commande.
§ Le chef service achat conserve les bons de commandes en
lieu sûr.
§ Les noms des responsables habiletés à
émettre des commandes sont communiqués aux fournisseurs.
§ Toute procédure de commande directe par les
services opérationnels ou des services administratifs auprès des
fournisseurs est supprimée.
B- Forces des procédures de réception
§ Les réceptions des articles sont confiées
à des responsables qui n'assurent pas les commandes. Ceci permet
d'éviter les risques de commandes frauduleuses.
§ Le magasinier compare les informations figurant sur le
bon de livraison à celles du bon de commande afin de rejeter toute
livraison non conforme.
§ Le contrôle de qualité est fait par un
technicien.
§ Le chef service achat procède à des
relances périodiques des fournisseurs retardataires dont les
marchandises ne se sont pas livrées à la date prévue.
C- Forces des procédures de règlement
D'une façon générale ces forces
permettent de :
- Faire le traitement des fournisseurs afin de régler
les achats à base de l'ensemble des documents justificatifs et de situer
les responsabilités des agents ayant effectués ce traitement.
- Réduire les fraudes et les erreurs
éventuelles.
- Eviter les règlements sans objet.
Ces forces sont dues au fait que :
§ Le service comptabilité utilise des bonds de
commande et des bons de réception pré numérotés.
§ Le service comptabilité fait un rapprochement
entre les factures, les bons de réception et les bons de commande.
§ Le service comptabilité fait le contrôle
arithmétique des factures (addition, multiplication, calcul des taxes,
prix unitaire, ...) afin de rejeter toute facture erronée.
§ Le service comptable procède en fin de mois
à l'analyse régulière des comptes fournisseurs.
§ Les données sur micro-ordinateur ne sont
accessibles que par un mot de passe changeable par le chef service
comptabilité afin de limiter les possibilités de modification de
ces données.
§ Tous les éléments sont rapprochés
avant le règlement.
§ Le service trésorerie utilise un
échéancier des dettes fournisseurs.
§ Tout règlement de factures des fournisseurs
avant échéance doit faire l'objet d'une autorisation
préalable du Directeur Général.
§ Le service trésorerie compare les sommes
à payer et les bénéficiaires aux factures des
fournisseurs, bons de commande et autres documents appropriés.
§ Les montants décaissés sont
comparés aux factures non soldés par le service
trésorerie.
§ Le règlement en espèce des fournisseurs
s'effectue sur présentation des pièces justificatives
certifiées par les services qui sont habilités à le faire
afin de situer les responsabilités.
§ Les documents justifiant les décaissements sont
annulés pour éviter leur réutilisation au niveau du
service de la trésorerie.
§ La séquence des chèques est suivie.
§ Les chèques sont conserver dans un coffre-fort
afin d'éviter toute perte éventuelle.
Paragraphe 3 : Forces des procédures relatives
à l'acquisition des
immobilisations
A- Forces des procédures de commande
Elles sont identiques à celles relevées dans le
cas des procédures de commande relatives à l'acquisition des
biens et services sauf que la demande d'achat est remplacée par la
demande d'investissement.
B- Forces des procédures de réception
Les forces énumérées dans le cas des
procédures de réception relatives aux prestations de services,
à l'acquisition des pièces détachées et autres
matières consommables sont valables pour les immobilisations. Il faut
cependant signaler les forces particulières suivantes :
§ Toutes les immobilisations sont codifiées.
§ L'établissement d'un procès verbal de
réception décrivant les immobilisations acquises.
§ Envoi d'un exemplaire de procès-verbal de
réception au chef comptable chargé du suivi des
immobilisations.
C- Forces des procédures de règlement
Elles sont les mêmes que dans le cas des biens et
services.
Tels sont les points forts des procédures achats
fournisseurs de la SHB. Cependant, elles ne devront pas nous fait perdre de vue
les insuffisances du système tel que pratiqué actuellement dans
la société.
Section 2 : Faiblesses du système
actuel
Une faiblesse est une défaillance perçue,
potentielle ou réelle du contrôle interne, ou un domaine dans
lequel le système de contrôle interne pourrait être
renforcé afin d'accroître les possibilités de
réalisation des objectifs de l'organisation. Il s'ensuit qu'une
faiblesse fait naître le risque que les opérations soient mal
réalisées ou réalisées de façon non
économique pour l'entité.
Les causes des faiblesses des procédures achats
fournisseurs à la SHB sont essentiellement :
§ Le Service d'Audit Interne est dépourvu de
personnel. Il est réduit à une seule personne (l'auditeur).
§ Les manuels de procédures ne sont pas
autosuffisants (descriptions et schémas très succincts).
Paragraphe 1 : Faiblesses des procédures
relatives à l'achat
des graines de coton
Les points faibles de ces procédures sont :
§ Le choix des transporteurs n'est pas fait suivant des
critères bien définis,
§ Inexistence d'un registre d'appel des transporteurs aux
usines d'égrenage pouvant permettre de respecter les tours de
chargement,
§ La non détermination du nombre exact de camions
pouvant réaliser l'enlèvement des graines,
§ L'analyse des échantillons des graines n'est pas
faite aux usines d'égrenage,
§ La non vérification de l'aspect mécanique
(moteur). En effet, il est fréquent de constater que les camions soient
en panne après chargement ou bien que ce soit après chargement
que les camions partent au garage,
§ L'absence de procédure pouvant permettre de
sélectionner les camions en règle de circulation,
§ La non vérification avant chargement :
Ø de la conformité des numéros
d'immatriculation du camion sur plaques avec ceux portés sur la
fiche ;
Ø de l'état du plancher et celui des
bâches.
§ L'absence de suivi des camions après
chargement,
§ Le délai de règlement des transporteurs
de graines n'est pas défini,
§ Le service approvisionnement et logistique ne prend pas
les mesures visant à résoudre les problèmes
éventuels en matière de sécurité.
§ Le service approvisionnement et logistique ne
vérifie pas la justesse des informations ayant trait aux fournisseurs,
aux stocks et aux commandes en cours.
Paragraphe 2 : Faiblesses des procédures
relatives aux prestations de
services, à l'acquisition des pièces
détachées et autres
matières consommables
A- Faiblesses des procédures de commande
Les points faibles des procédures de commande
sont :
§ La liste des fournisseurs agréés n'est
pas fiable du fait que son établissement relève de la
compétente d'une seule personne (le chef service des achats)
§ L'absence de procédures devant être
suivies par les fournisseurs pour notifier à la SHB leurs
problèmes potentiels
§ L'absence de suivi des commandes
B- Faiblesses des procédures de
réception
Elles sont :
§ Le service des achats ne précise pas sur les
plans et calendriers de livraison les stocks de marchandises voulus et la date
à laquelle ils doivent être reçus.
§ Il n'y a pas de vérification des
spécifications en collaboration avec autres services
appropriés.
§ Le magasin n'a jamais été soumis au
dépoussiérage ou à la dératisation.
C- Faiblesses de procédures de
règlement
Elles sont :
§ La comptabilité fournisseurs n'est pas tenue en
fonction de la date de paiement ouvrant droit à un escompte de
règlement.
§ Le système d'informations n'identifie pas tous
les besoins de trésorerie et les dates auxquelles les sorties de
trésorerie sont prévues.
§ Le service trésorerie ne tient pas compte des
dates de valeur appliquées pour sélectionner les banques.
§ Le système d'information n'identifie pas les
dates auxquelles les paiements doivent intervenir pour bénéficier
de l'escompte de règlement.
Paragraphe 3 : Faiblesses des procédures
relatives à l'acquisition des
immobilisations
Ces faiblesses sont les mêmes que celles
détectées dans le cas des procédures relatives aux
prestations de services, à l'acquisition des pièces
détachées et autres matières consommables.
Section 3 : Suggestions relatives aux faiblesses
des procédures
achats fournisseurs
Nous allons proposer une série d'actions correctives
à entreprendre afin d'assurer une optimisation des opérations
d'achats fournisseurs à la SHB et donc des résultats, tout en
respectant les limites de la société.
Les suggestions seront données sous forme d'actions ou
opérations de contrôle, tout en indiquant les risques à
réduire et les objectifs à réaliser.
Paragraphe 1 : Suggestions aux faiblesses des
procédures d'achat des
graines de coton
Elles seront présentées dans le tableau N°1
suivante :
Tableau N°1
N°
|
Risques à réduire
|
Actions / opérations de
contrôle
|
Objectifs à réaliser
|
1
|
Le choix des transporteurs n'est pas fait sur des
critères bien définis
|
§ Définir les critères de choix des
transporteurs.
§ Elaborer une liste de transporteurs
agréés par une commission.
|
Sélectionner les transporteurs pouvant réaliser
en toute quiétude l'enlèvement des graines.
|
2
|
Absence de registre d'appel des transporteurs aux usines
d'égrenage
|
Disposer d'un registre d'appel des transporteurs aux usines
d'égrenage.
|
Respecter les tours.
|
3
|
L'analyse des échantillons n'est pas faite aux usines
d'égrenage
|
Faire l'analyse des échantillons de graine depuis les
usines d'égrenage.
|
Supprimer les coûts de transports dus aux retours de ces
graines.
|
4
|
La non détermination de l'aspect mécanique du
camion
|
S'assurer du bon fonctionnement de l'état du moteur des
camions.
|
Eviter les livraisons tardives.
|
5
|
L'absence de procédures pouvant permettre de
sélectionner les camions en règle de circulation
|
Vérifier toutes les pièces des camions avant
l'autorisation de chargement.
|
Eviter les livraisons tardives.
|
6
|
L'absence de suivi des camions après chargement
|
Mettre en place un bon suivi des camions après
chargement.
|
Eviter les expéditions sans traces de
réceptions.
|
7
|
Les informations relatives aux réceptions peuvent
être mal saisies ou non saisies en temps voulu, dans le système
d'informations
|
Renforcer le personnel du service approvisionnement et
logistique et vérifier régulièrement la justesse des
informations ayant trait aux fournisseurs, aux stocks et autres commandes en
cours.
|
S'assurer que les informations ayant trait aux fournisseurs,
aux stocks et aux bons de commande sont correctement mises à jour pour
refléter les réceptions
|
8
|
Prise en compte inadéquate des conditions de
sécurité.
|
Appliquer les règles de fonctionnement conformes aux
lois et aux réglementations relatives à l'hygiène et
à la sécurité. Ces règles doivent être
approuvées par les
responsables de la SHB.
|
S'assurer de la sécurité des employés sur
le lieu de travail.
|
Paragraphe 2 : Suggestions aux faiblesses des
procédures relatives
aux prestations de services,
à l'acquisition des pièces
détachées et
autres matières consommables
A- Suggestions aux procédures de commandes
Elles seront présentées dans le tableau N°
2 suivant :
Tableau N° 2
N°
|
Risques à réduire
|
Actions / Opérations de
contrôle
|
Objectifs à réaliser
|
1
|
La non fiabilité de la liste fournisseurs
agréés
|
Faire établir la liste fournisseurs
agréés par une commission.
|
Sélectionner les fournisseurs capables de
répondre aux objectifs de la SHB.
|
2
|
Evaluation inadéquate de la capacité des
fournisseurs, lors de leur sélection et de leur revue périodique
à fournir un service client satisfaisant
|
Etablir des procédures devant être suivies par
les fournisseurs pour notifier à la SHB, les problèmes
potentiels, et des procédures d'investigation et de suivi de ces
problèmes par le personnel de la SHB.
|
Répondre aux objectifs de la SHB.
|
3
|
L'absence de suivi des commandes
|
Etablir une procédure de suivi des commandes :
- Pour avoir la confirmation que le
fournisseur a reçu la commande.
- Pour s'assurer de la réception des
articles à bonne date, adresser une lettre au fournisseur quelques jours
avant la date de livraison
|
Réceptionner les articles commandés en temps
voulu.
|
B- Suggestions aux faiblesses des procédures de
réception
Elles seront présentées dans le tableau N°
3 suivant :
Tableau N° 3
N°
|
Risques à réduire
|
Actions / Opérations de
contrôle
|
Objectifs à réaliser
|
1
|
Les plans et calendriers de livraison ne précisent pas
clairement qui a besoin des matières et à quelle date
|
Mettre en place un système fiable permettant de
préciser sur les plans et calendriers de livraison, les stocks de
matières voulus et la date à laquelle ils doivent être
reçus.
|
S'assurer que les stocks reçus et les informations
correspondantes sont traités immédiatement et mis rapidement
à la disposition des services utilisateurs
|
2
|
Prise en compte des conditions inadéquates de
sécurité
|
Maintenir des procédures adéquates de traitement
des matières dangereuses.
|
S'assurer de la sécurité dans de bonnes
conditions des matières dangereuses.
|
3
|
Les spécifications figurant sur les bons de commande ne
sont pas claires.
|
Procéder à la vérification des
spécifications en collaboration avec autres services
appropriés.
|
N'accepter que les matières dont les
caractéristiques correspondent aux spécificités
stipulées sur les bons de commande.
|
E- Suggestions aux faiblesses des procédures de
règlement
Elles sont présentées dans le tableau N° 4
suivant :
Tableau N° 4
N°
|
Risques à réduire
|
Actions / Opérations de
contrôle
|
Objectifs à réaliser
|
1
|
Les documents ne sont pas reçus en temps voulu ou son
sont insuffisants
|
Mettre en place une procédure permettant de tenir la
comptabilité fournisseurs en fonction de la date de paiement ouvrant
droit à un escompte de règlement.
|
Identifier les escomptes de règlement auxquels la SHB a
droit.
|
2
|
Les informations relatives aux dates de paiements sont
inexactes, ou non à jour ou non disponibles.
|
Réduire les dépenses imprévues et mettre
en place un système d'informations qui doit identifier tous les besoins
de trésorerie et les dates auxquelles les sorties de trésorerie
sont prévues.
|
Gérer le déroulement dans le temps des
décaissements.
|
3
|
Les chèques sont rapidement débités
|
Tenir compte, lors de la sélection d'une banque, des
dates de valeur appliquées.
|
Gérer le déroulement dans le temps des
décaissements.
|
4
|
Incapacité du système d'informations à
identifier les escomptes de règlement proposés à la SHB et
les dates auxquelles les paiements doivent intervenir pour
bénéficier de l'escompte.
|
Le système d'informations devrait identifier les dates
auxquelles les paiements doivent intervenir pour bénéficier de
l'escompte de règlement.
|
Minimiser les décaissements.
|
Paragraphe 3 : Suggestions aux faiblesses des
procédures relatives à
l'acquisition des immobilisations.
Les mêmes suggestions préconisées dans le
cas des procédures relatives aux prestations de services, à
l'acquisition des pièces détachées et autres
matières consommables sont valables aux faiblesses des procédures
relatives à l'acquisition des immobilisations.
Telles sont les suggestions qui pourraient juguler les
conséquences fâcheuses inhérentes aux faiblesses des
procédures relatives aux achats fournisseurs.
Mais une question se pose : le service audit interne
a-t-il les moyens pour corriger les faiblesses des procédures
relevées ?
La réponse est certes oui, mais ses moyens sont
insuffisants. D'où la formulation d'autres suggestions.
Autres suggestions
Après analyse, il ressort que le service d'audit
interne n'est pas pourvu en personnel. L'auditeur est surchargé, il
n'arrive pas à couvrir toutes les tâches ou activités
annuelles d'audit. Seul, il est limité dans la réalisation de son
programme d'où l'efficacité et les performances du travail qu'il
effectue ne seront pas entièrement perçues. Les objectifs
fixés par ce dernier ne seront pas atteints.
Vu la taille de la SHB, il urge de créer une
véritable direction d'audit et de contrôle de gestion afin de
faciliter la tâche à l'auditeur et de rendre ce service plus
opérationnel. Il s'agira donc :
§ d'opérer un recrutement d'auditeurs externe ou
mixte afin de profiter de la vision nouvelle des jeunes cadres à haut
potentiel ;
§ d'assurer la formation permanente de ces
auditeurs ;
§ de renforcer les outils de travail en achetant de
nouveaux matériels informatiques et de nouveaux logiciels. Enrichir la
documentation de cette direction d'audit en achetant des ouvrages ou des
documents traitant de l'audit interne.
CONCLUSION GENERALE
L'importance que revêt la fonction achat au sein de
toute entité industrielle justifie que des manuels de procédures
lui soient consacrés. En effet, quelque soit la taille d'une entreprise
industrielle, une meilleure organisation du système d'approvisionnement
est un impératif pour une réussite puisque par elle l'industrie
pourra disposer non seulement en quantité suffisante et de bonne
qualité mais aussi à moindre coût aussi bien la
matière première, les pièces de rechange que les
immobilisations nécessaires à son activité.
L'étude des procédures achats fournisseurs
formalisées à la SHB et la mise en application des tests de
conformité et de permanence, ont permis l'appréciation des
dispositifs de contrôle interne relatifs au module achat mise en place
par les dirigeants de cette organisation. Tout ceci nous conduit à
mettre en relief les forces et les faiblesses relatives aux procédures
achats fournisseurs et de vérifier nos hypothèses de travail.
Ainsi :
- Les forces du système de contrôle interne
relatif au module achat mises en exergue par notre étude ne nous
permettent pas de conclure, sans risque de nous tromper, que les
procédures achats fournisseurs à la SHB sont pour autant
performantes. En effet, elles comportent également des risques qui ne
sont pas négligeables. La prise en compte de ces risques mis en
évidence dans notre étude permettra sûrement, aux
dirigeants de la SHB d'atteindre les objectifs visés. Des
économies très importantes pourraient être
réalisées par rapport à leurs différents achats, ce
qui permettrait de diminuer sensiblement leurs charges de production. Ces
économies rendront du coup la société compétitive
à cette heure de libéralisation et de mondialisation des
économies.
- Quant aux hypothèses d'étude, on peut dire
qu'elles sont toutes vérifiées. En effet, il existe des manuels
de procédures achats fournisseurs bien formalisées à la
SHB, l'analyse de ces procédures nous a permis de déceler les
points forts et les points faibles. Ces insuffisances relevées ont fait
l'objet de certaines suggestions qui, si elles sont mises en oeuvre permettront
sans nul doute de réduire les risques afférents au processus
achats aux fournisseurs.
Enfin il faut retenir que la mise en place d'un système
de contrôle interne aussi efficace soit-il n'est pas une fin en soi. En
effet, il faut l'adhésion du personnel de la société pour
aboutir à des résultats utiles.
Aussi, notre étude n'est-elle pas totalement parfaite.
Elle comporte certainement quelques insuffisances. Néanmoins, nous
sommes très persuadés que la prise en considération
effective et réelle des observations faites constituera une
bouffée d'oxygène pour la société.
Nous espérons que les responsables de la SHB
accorderont une attention particulière à ces modestes suggestions
et prendront des mesures correctives nécessaires qu'ils jugeraient utile
pour le renforcement des procédures mises en place et pour une
performance assurée du système concurrentiel dans lequel la SHB
est impliquée.
Nous n'avons pas la prétention d'avoir abordé
tous les aspects liés aux procédures achats aux fournisseurs
encore moins au contrôle interne à la SHB. Les prochaines
recherches pourraient donc se focalisées sur l'étude des
procédures relatives aux autres cycles tels que :
§ Ventes clients
§ Stocks production
§ Personnels paie
* 1 Etienne BARBIER, L'audit
interne pourquoi et comment ? Paris, Les Editions d'Organisations, 1989,
p.
* 2 Jacques RENARD, la pratique
de l'audit interne, Paris, Les Editions d'Organisations, 1994, p.
* 3 Airy TONATO, Cours de
contrôle de Gestion (SE4), 2003
* 4 J. Raffegeau, F. Dubois et
D. de Menonville, L'audit opérationnel, que sais-je ? Paris ?
PUF, 1984, N°2167, p. 81
* 5 Geneviève Causse,
Gérer son audit, 1991, p.
* 6 T. AZANDOSSESSI et G.
SINSIN, L'expérience de l'audit en R. P. du Bénin, mémoire
en Management des Organisations, FASJEP, 1996-1997.
* 7 J. Raffegeau, F. Dubois et
D. de Menonville, L'audit opérationnel, Que sais-je ? Paris, PUF,
1984, N°2167, p.5
* 8 J. R. B. The Contr. Reval.,
cité dans : COOPERS & LYBRAND/IFACI, la nouvelle pratique du
contrôle interne, Paris, Les Editions d'Organisations, p. 333.
* 9 Comparaison de l'information
provenant de deux sources d'enregistrement indépendantes l'une de
l'autre.
* 10 PACIOLI L., auteur du
1er ouvrage exposant le principe de la partie double (1994).
* 11 COOPERS &
LYBRAND/IFACI, la nouvelle pratique de contrôle interne, Paris, Les
Editions d'Organisations, 1994, p.24.
* 12 COOPERS & LYBRAND/
IFACI, la nouvelle pratique de contrôle interne, Paris, les Editions
d'Organisations, 1994, p.17.
* 13 Op. Cit., p. 18
* 14 A. Henri/ I.
Monkam-Daverat, Rédiger les procédures de l'entreprise, Paris,
Les Editions d'Organisations, 1995, p.18
* 15 Op. Cit. p.48
* 16 Barr Eyre. La fonction
approvisionnement (1976)
* 17 H. T. Lewis et W. B.
England. La fonction approvisionnement dans l'entreprise, Edition Dunod Paris
(1961)
* 18 Gérard
Lélarge. Organisation et gestion de l'entreprise, 2ème
Edition CLET Paris, 306 pages
* 19 Kissèzounon - Cours
de contrôle de gestion, fascicule 2, INE/UAC
* 20 Pierre Zermatti. La
pratique de la gestion des stocks, 3ème Edition Dunod paris,
185 pages
* 21 Aktouf O. (1987)-
Méthodologie des sciences sociales et approches qualitatives des
organisations, Québec, Presse de l'Université de Québec,
231 pages.
* 22 Existence d'extincteur, de
bâches...
* 23 Bordereau de livraison,
bordereau d'expédition et bon de chargement
* 24 Ensemble chèques et
ordres du règlement
* 25 Un représentant du
service demandeur, un représentant du service technique ou informatique
en cas des achats spécifiques, et un magasinier.
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