à‰thique et pratiques communicationnelles de l' Eglise catholique pour la pacification de l'espace public au Burkina Faso( Télécharger le fichier original )par Anicet Laurent QUENUM Université Cheikh Anta Diop de Dakar - Maà®trise en sciences de l'information et de la communication 2003 |
SECTION IENVIRONNEMENT PHYSIQUE, SOCIO-RELIGIEUX ET POLITIQUE CHAPITRE IENVIRONNEMENT PHYSIQUE, SOCIO-RELIGIEUX ET POLITIQUE
Le Burkina Faso7(*) (ancienne Haute volta) est situé au coeur de l'Afrique de l'Ouest. Le pays est indépendant depuis le 05 Août 1960. Après la succession de plusieurs régimes d'exception, le Burkina Faso a adopté une constitution le 02 juin 1991 marquée, depuis décembre de la même année, par l'option d'un régime présidentiel pluraliste. Le Burkina Faso partage ses frontières avec six (06) pays : le Mali au Nord et à l'Ouest, le Niger au Nord-Est et à l'Est, le Bénin au Sud-Est, le Togo et le Ghana au Sud et la Côte d'Ivoire au Sud-Ouest. Les portes d'entrée au Burkina Faso sont donc multiples et tout dépend de son point de départ. A partir de Dakar (Sénégal), 2h30 mn sont nécessaires pour relier Ouagadougou par la voie aérienne. Un peu moins pour celui qui prend son départ de Lomé ou Abidjan. Quant à l'axe Ouagadougou-Paris (4060kms) par exemple, le délai de vol est de six heures environ.
La superficie du Burkina Faso est de 274.200km2, répartie en trois (03) régions naturelles. - la région sahélienne (au Nord) - la région soudano-sahélienne (au centre) - et la région soudanienne (au Sud) Le milieu naturel est peu clément. Sa situation de pays sans débouché maritime lui confère un climat continental aux fortes amplitudes et aux saisons contrastées. Les températures varient entre 10 et 45° avec une pluviométrie variant entre 300mm (au Nord) et 1200mm (au Sud). L'activité agricole connaît un ralentissement pendant la saison sèche (entre octobre et mai).
Le dernier Recensement Général de la population et de l'Habitation réalisé par l'Institut National de la Statistique et de la Démographie(INSD) de décembre 1996, a dénombré une population résidente de 10.316.600 habitants dont près de 80% dépendent de l'agriculture. La population est essentiellement rurale : 80%. L'espérance de vie est de 52 ans et la population active représente 43,14% de la population active. Deux grandes familles ethniques se partagent le pays : Voltaïque et Mandé. La famille voltaïque comprend quatre groupes : Mossi peuplant le centre du territoire, Gourounsi, Bobo, Lobi. La famille Mandé est composée des Samo, Marka, Dioula et Boussancé. A ces deux grands familles, s'ajoutent les Peulhs (pasteurs semi-nomades), les Haoussa, les Touaregs et les Senoufos8(*), etc.
La ville de Bobo s'est développé à partir du village de Sya, entre les rivières Houet et Sanyon, au XIème siècle. Sya, en Bobo signifie « Paix », « Bonheur ». En effet, qui s'y installe aura la paix et la prospérité selon la légende. C'est en 1904 que la ville est officiellement baptisée Bobo-Dioulasso (la maison des Bobo et des Dioula), en langue Jula par le commandant CAUDRELIER9(*). La ville de Bobo-Dioulasso est située à 356 kms au sud- ouest de Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso. Deuxième ville du pays, Bobo est surtout la capitale économique du Burkina Faso. Comparé à la capitale Ouagadougou ainsi qu'à de nombreuses autres localités du pays, le climat y est plus frais et les larges avenues bordées d'arbres invitent à la promenade10(*). Bobo-Dioulasso couvre une superficie de 13. 678 ha. Elle a pris naissance au carrefour de plusieurs axes internationaux. La population est estimée, en 1997, à 521 390 habitants. Elle se caractérise par sa jeunesse et sa diversité ethnique. Bobo, (diminutif passé dans les usages) doit, pour beaucoup, son dynamisme à ce cosmopolitisme. Les autres villes importantes du pays sont : Banfora, Boromo, Dédougou, Djibo, Dori, Fada N'Gourma, Gaoua, Gorom-Gorom, Kaya, Koudougou, Ouahigouya, Pô, Tenkodogo, Ziniaré, etc.
De 1926 à 1936, on assiste à l'installation à Bobo-Dioulasso, de la Société commerciale ouest-africaine (SCOA), la Compagnie française de la Côte d'Ivoire, la Compagnie française pour l'Afrique occidentale (CFAO). Bobo connaît un regain d'activité commerciale grâce aux activités de ces maisons de commerce conjointement avec l'arrivée du train, le 25 janvier 1934. Bobo-Dioulasso fut surtout une plate-forme commerciale, connaissant un développement économique rapide qui lui permit de devenir entre temps, la capitale de la colonie de Haute-Volta. Célèbre surtout à travers l'image de sa célèbre gare de chemin de fer, véritable curiosité dont la construction remonte à 1930. Le produit local brut bobolais représente 9,6% du Produit national brut burkinabé qui est de l'ordre de 240 dollars US par habitant11(*). Au plan culturel, la ville de Bobo-Dioulasso fait beaucoup parler d'elle à l'occasion des Semaines Nationales de la Culture (SNC) qui se tiennent à une périodicité bi-annuelle. La SNC est pour Bobo-Dioulasso ce que le FESPACO12(*) est pour Ouagadougou.
La ville de Bobo-Dioulasso est reconnue pour son positionnement stratégique favorable. En effet, elle porte bien son nom de « ville de carrefour » dans la sous-région ouest-africaine. Elle le doit fondamentalement à son caractère multi-frontalier que confirment ses nombreuses ouvertures sur le Mali, la Côte d'Ivoire, le Ghana. Au plan infrastructurel, Bobo-Dioulasso est surtout fière de son aérodrome13(*) qui date de 1932, mais qui n'a hélas pas connu le rayonnement et l'essor qu'on pouvait en attendre. Quelques organismes sous-régionaux, régionaux et internationaux ont pignon sur rue à Bobo-Dioulasso et contribuent dans une large mesure au décloisonnement et à une réelle médiatisation de la ville qui vit hebdomadairement au rythme des séminaires, congrès et colloques nationaux et sous-régionaux. Parmi ces organismes, quelques uns sont très en vue, notamment le CESAO (Centre d'Etudes Economiques et Sociales de l'Afrique de l'Ouest), le CIRDES (Centre international de recherche pour le développement sur l'élevage en zone sub-humide), l'OAS (Organisation ouest-africaine de la santé), le PEACE CORPS (Corps de la Paix), Terre des Hommes, la BCEAO (Banque centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest). Plusieurs autres établissements bancaires à vocation régionale ont également leurs représentations à Bobo-Dioulasso. Plusieurs colonies africaines y cohabitent : Maliennes, Ivoiriennes, Béninoises, Togolaises, Ghanéennes, Sénégalaises, Guinéennes, Nigériennes... Sans compter que certaines communautés européennes s'y plaisent également. D'où la pluri culturalité de cette ville, porteuse d'une certaine dynamique citoyenne. En témoigne la naissance le samedi 03 avril 2001, d'un regroupement dénommé Mouvement pour une Alternative Citoyenne dans la gestion de la ville de Bobo-Dioulasso. Une structure ouverte non seulement aux ressortissants de la ville mais aussi à tout résident qui adhère à la philosophie et aux idéaux du Mouvement : l'engagement citoyen et l'intégration des cultures.
Le taux d'éducation globale est de 35%. L'Etat burkinabè oeuvre à l'accroissement de ce taux jusqu'à 45%, d'ici à 2005. A u Burkina Faso, la langue officielle est le français, l'anglais, l'arabe, l'allemand et l'espagnol sont les principales langues inscrites au programme d'enseignement national. En outre, il existe plusieurs langues nationales dont les plus utilisées sont : le mooré et le dioula et le fulfuldé. Le taux d'alphabétisation est de 39%14(*).
Voici cent ans que ce territoire d'Afrique de l'Ouest devenu Haute Volta puis rebaptisé Burkina Faso est rentré dans le christianisme. Le premier évêque africain résidentiel de plein droit de l'Afrique occidentale est un Burkinabè, en l'occurrence, Monseigneur Dieudonné Yougbaré15(*). Le pays compte environ 15% de Chrétiens contre 35% de Musulmans et 50% d'Animistes16(*). Dans la hiérarchie catholique, on dénombre actuellement douze (12) évêques17(*) en activité sur l'ensemble du pays. Le nombre de prêtres atteint le chiffre de 500. Le Burkina Faso demeure un Etat laïc. Trois repères essentiels sont indispensables pour reconstituer la genèse du diocèse de Bobo. § 08 février 1903 : La première messe sur le sol bobolais fut dite par Monseigneur Bazin venant du Mali (Soudan Français) ; § 15 décembre 1987 : création de la préfecture apostolique de Bobo-Dioulasso; § 20 janvier 1928 : la messe de fondation fut dite. Le diocèse très vaste à l'origine, a connu des divisions successives : - Préfecture de Gao 9 juin 1942 - Préfecture de Sikasso 12 juin 1947 - Diocèse de Bobo-Dioulasso 14 Septembre 1955 - Diocèse de Diébougou 18 octobre 1968
Selon les estimations des responsables du Diocèse, les Catholiques représentent 1/10e de la population bobolaise. Le Musulmans oscillerait autour de 55% et ceux de la religion traditionnelle, déclarés ou non, constitueraient le reste. Au niveau de la ville de Bobo-Dioulasso, la proportion des catholiques atteignait ces dernières années le pourcentage de 7%, puis actuellement, la tendance est à la hausse. Il ya cependant une sorte de réserve de la part du clergé qui se garde de crier trop fort ces chiffres-là. L'archidiocèse de Bobo-Dioulasso compte 82.434 Catholiques répartis sur 10 paroisses. Au service du même archidiocèse, on dénombre 68 prêtres dont 48 diocésains. Le reste étant composé de religieux appartenant à traverses congrégations18(*) ou instituts missionnaires (annexe 2). La liberté de culte est vécue sans entrave à Bobo-Dioulasso. Mieux, les relations interreligieuses sont empreintes de tolérance et de convivialité selon les appréciations de Missio19(*) : « Les religions traditionnelles, musulmanes et chrétiennes cohabitent dans un climat de réelle tolérance. Celle-ci se manifeste d'une manière particulière à l'occasion des événements importants célébrés par les différentes religions. Les catholiques vont présenter leurs voeux aux musulmans aux fêtes du Ramadan. Ces derniers font la même chose à l'endroit des catholiques lors des fêtes de Noël et de Pâques. Les responsables musulmans, protestants et coutumiers sont toujours présents aux grandes cérémonies catholiques. Dans l'enseignement catholique, il y a 30% d'élèves musulmans. Les structures de développement social, sanitaire et économique, permettent d'observer le même comportement.
Source : Grande Mission de Bobo- Dioulasso des Archives, 2001 * 7 Burkina Faso signifie « le pays des hommes intègres »ou « chez les hommes intègres ». le terme a été composé de eux langues dominantes du pays : le mooré et le jula. Burkina emprunté au mooré signifie « intégrité, honnêteté » et Faso qui signifie en langue jula « terroir » ou « terre natale » ou encore « patrie » * 8 L'Eglise catholique en Afrique de Occidentale et Centrale 1998 -1999 (p.111) réalisé par les OEuvres pontificales missionnaires/Coopération missionnaire de France * 9 Officier français, bras armé de l'occupation coloniale française de Bobo-Dioulasso en 1897 * 10 Tiré d'un article « Bobo la riante » produit par MISSIO-www.missio.be/fr/campagne/Bobo-body.html * 11 (Economie locale de bobo dioulasso -jan 2000 ; Page 13/ commission nationale de décentralisation et Mairie de Bobo dioulasso * 12 Festival panafricain du cinéma de Ouagadougou * 13 Aérodrome de bobo dioulasso est doté d'une piste de 3.300 mètres, plus long que celle de l'aéroport de Ouagadougou * 14 www.edukafaso.org/Burkina * 15 http://www.peacelink.it/anb-bia/nr387/f01.html * 16 www.edukafaso.org.Burkina * 17 Ce chiffre serait porté à quinze (15) si l'on prenait en compte les trois(03) évêques émérites du pays * 18 Source : Archives Grande Mission / Archevêché de Bobo-Dioulasso-année 2001 * 19 Missio (voir site :http :www.missio.be/fr/campagne/bobo-body.htm) |
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