La Politisation de l'Administration Publique Congolaise sous la deuxième République (1965-1997) Analyses et perspectives( Télécharger le fichier original )par Carlytho NZAZI LENGI Université Pédagogique Nationale (U.P.N) de la RDC - Graduat 0000 |
INTRODUCTIONLa présente étude s'intitule ; « La Politisation de l'Administration Publique Congolaise sous la deuxième République (1965 à 1997) : Analyses et Perspectives » La mission de l'intérêt général est l'un des objectifs fondamentaux de l'Administration Publique de tout les Etats du monde. L'Administration Publique Congolaise se veut, du moins théoriquement, un organe de conception, de commandement et développement socio-économique en plus de l'exécution des tâches quotidiennes d'intérêt général. Etant plus proche des administrés, elle apparaît comme un service appelé, à tous les échelons de la société, à prendre des décisions concernant la réalisation et la satisfaction des besoins communautaires1(*). L'appareil administratif doit être indépendant, neutre et plus proche des administrés. Il doit être animé par des acteurs ayant des compétences pour une gestion rationnelle des ressources, dont le but est d'aboutir à un développement intégral. L'histoire du Congo, nous rappelle que l'Administration Publique Congolaise a été politisée depuis l'époque coloniale. Cela s'est poursuivi après l'indépendance, c'est-à-dire lorsque la gestion de la chose publique est confiée aux Congolais. Le départ des Belges laissait le tâtonnement dans l'Administration Publique Congolaise. Tout simplement, parce que les Belges n'ont pas bien préparé les Congolais à prendre la relève de la gestion du pays. Le niveau de l'instruction resta très bas, il faut ajouter à ce déficit, la tribalisassions et la politisation de l'Administration qui n'amenait pas le pays à une Administration de développement2(*). La problématique constitue dans tout travail scientifique une étape importante et incontournable dans la rédaction d'un travail scientifique. Elle est définie comme l'art d'élaborer et de poser clairement le problème, de le résoudre en suivant leur transformation dans la réflexion philosophique et scientifique3(*). La Politisation de l'Administration publique Congolaise n'est pas neuve, elle date de longtemps. Le Congo a été caractérisé par des détournements des deniers publics, la corruption et l'impunité. La mise en place des acteurs sous couvert des parapluies politiques, issus d'origine, d'obédience et tendance politique occasionnent l'établissement d'un Etat autoritaire ayant des institutions politisées. La deuxième République n'a pas été épargnée de cette pratique où la fonction publique était sous l'emprise de la politique. Les autorités politiques se mixent dans les affaires administratives, bien que l'Administration Publique soit l'organe d'exécution des décisions politiques. Ces décisions ne peuvent en aucun cas être influencées par la politique. Comme toute Administration, l'Administration Publique Congolaise poursuit les mêmes missions, celles d'intérêt général. Les animateurs de cet organe semblent s'apparenter à la politique alors que par rapport à la neutralité de l'Administration Publique, le comportement administratif devait être tout autre. La deuxième République a été caractérisée par une Administration opaque où tout était centralisé par un seul organe. Les services administratifs relevaient du gouvernement central. La politisation de l'Administration Publique Congolaise et la mauvaise gouvernance de la chose publique se sont remarquées par : l'impunité, la corruption, la forte tendance à l'inversion de l'échelle des valeurs notamment, aux niveaux des critères de recrutement, des animateurs de la fonction publique où les critères de recrutement restaient encore obscurs et non démocratique. Ces antivaleurs l'emportaient généralement sur la vertu et la compétence4(*). En analysant une telle crise au niveau de l'Administration Publique Congolaise, où la politique s'apparente à l'Administration, il y a lieu de se poser trois questions ci-dessous, à titre de problématique. 1. Quel est l'impact de la politisation de l'Administration Publique Congolaise ? 2. Quels sont les indicateurs de cette politisation de l'Administration Publique Congolaise ? 3. Comment séparer la politique de l'Administration Publique Congolaise, et aboutir au développement de la RDC ? 2. Hypothèses de la Recherche A toute question correspond une réponse. Pour avancer dans son étude, le chercheur se propose des réponses provisoires aux questions qu'il se pose. L'hypothèse se définit comme une réponse anticipée à la question que le chercheur se pose au début de son projet5(*). En guise de réponse à notre problématique, nous avons proposé des hypothèses suivantes : 1. L'impact de la politisation de l'Administration Publique Congolaise serait l'accroissement du taux élevé des détourneurs des deniers publics, l'augmentation des dépenses publiques pour des fins personnelles, la nomination des autorités politico-administratives sur base des critères obscurs, le clientélisme politique et le clanisme...ceci démontre l'impact négatif de la politique sur l'Administration Publique Congolaise ; 2. La mauvaise gouvernance de l'Administration publique avec ses corolaires : corruption, tribalisme et impunité, le remplacement des certains animateurs, l'avancement en grade des fonctionnaires, le système de quota ethnique. Le régime de Mobutu aurait également utilisé ces instruments pour installer et légitimer la dictature dans le pays. La reprise en main de l'Administration Publique s'est effectuée, sous le régime de Mobutu grâce au Mouvement Populaire de la Révolution (MPR). Ce parti politique amorça un processus d'hyper politisation de l'Administration Publique. Tous ces indicateurs rendaient inefficace l'action administrative pour le développement. 3. L'indépendance claire et nette entre l'Administration Publique et la Politique, l'observance du principe de la neutralité de l'Administration Publique, le recrutement des animateurs de la fonction publique sur les critères objectifs bien définis, la poursuite judiciaire des détourneurs, corrompus et corrupteurs seraient les moyens efficaces pour séparer la politique de l'Administration publique, moteur du développement et du progrès du Congo. Cette étude nous mènera à un changement et à un développement effectif. 3. Objet du travail L'objet de notre étude indique déjà la motivation de notre choix. Mais nous devons dire en plus que notre option a été dictée par son importance relative au domaine politique et Administratif. Nous voudrions donc mettre à la disposition de la communauté scientifique et à toute la population Congolaise une information adéquate en la matière. Car ce sujet cadre bien avec notre formation de Politologue administrativiste. 4. Choix et Intérêt du sujet Le choix de ce sujet est motivé par le fait que, nous avons observé l'Administration Publique Congolaise et avons constaté qu'il n'y a pas de changement dans son évolution, bien qu'il y a eu une mise en place des institutions politiques apparemment démocratiques. Mais plutôt, nous assistons à une sorte de délabrement avancé du système administratif Congolais, à la prolifération des antivaleurs, un système administratif caractérisé par la corruption, l'impunité, le détournement, le clientélisme, le népotisme...). Notre but en choisissant ce sujet est de savoir, quelles sont les causes profondes de cette crise ? Et quelles seraient les pistes de solutions ? De ce fait, notre travail a un double intérêt : a. Intérêt Personnel Pour nous, c'est un plaisir de traiter un sujet sur l'histoire politique et administrative du Congo, car nous estimons que les recherches sur ce sujet contribueront à améliorer notre expérience tant sur le plan intellectuel que sur le marché d'emploi. A partir de ce sujet, nous avons eu une occasion propice d'approfondir l'étude et la connaissance sur l'histoire politique et administrative du Congo, qui est un outil indispensable pour notre formation de Politologue Administrativiste. b. Intérêt scientifique Etant donné que notre sujet est un travail de recherche axé sur le domaine politique administratif, il constitue un document qui met en évidence des données réelles, qualitatives et vérifiables pouvant servir à d'autres recherches ultérieures, et y apporter ainsi notre modeste contribution à l'édification de la science. 5. Méthodes et Techniques de recherches Tout travail scientifique ne peut se prétendre être scientifique s'il n'a pas été conçu dans un creuset méthodologique bien défini et adéquat. Dans le cadre de notre travail, nous avons opté pour la méthode Historique. Cette méthode nous a permis de retrouver l'évolution de l'Administration Publique Congolaise depuis l'époque coloniale jusqu'à la deuxième République. b. Techniques Nous avons opté pour les techniques ci-après : a. Technique documentaire : Le document est entendu comme tout objet matériel, le plus souvent écrit, qui porte la trace des phénomènes sociaux et qui présente un intérêt soit en lui-même, soit parce qu'il apporte une information sur un des aspects de la réalité étudiée. Cet outil de recherche a été d'une importance primordiale dans l'enrichissement de notre travail. Lorsqu'on sait que toute démarche scientifique s'alimente sur des écrits existants. Nous avons ainsi consulté des ouvrages, des mémoires, des travaux des fins de cycle, des articles, de recueils et les sites internet relatifs à notre domaine de recherche. b. Technique d'interview : Elle nous a permis d'interviewer certaines catégories des citoyens en rapport avec notre objet de recherche. 6. Délimitation Spatio-temporelle L'orthodoxie scientifique oblige, certes, de confier à ce travail, une limite spatio-temporelle, donc pour ne pas être encyclopédique. a. Sur le plan Spatial Notre sujet porte sur la Politisation de l'Administration Publique Congolaise sous la deuxième République, nous avons opéré notre choix d'investigation en nous interrogeant sur la manière dont l'Administration Publique Congolaise a été gérée sous le régime de Mobutu. b. Sur le plan Temporel Chronologiquement, notre travail est fondé sur la deuxième République. Cela étant, nous allons examiner les trois décennies qu'à durée le régime de la Deuxième République. Et elle n'exclu pas la référence des espaces chronologiques précédents pour des raisons des circonstances et des cohérences. 7. Canevas du travail Hormis l'introduction et la conclusion le présent travail comprend trois chapitres : · Le premier chapitre se focalise sur le cadre théorique et conceptuel. Les définitions des concepts de base ; · Le deuxième chapitre traite de rapport entre l'Administration Publique Congolaise et le pouvoir politique sous la deuxième République ; · Le troisième chapitre porte sur les indicateurs de la politisation de l'administration publique et le développement de la RDC. * 1 DELVAUX, R., l'organisation administrative DU Congo Belge, Anvers, Ed. Zaïre, 1945, p. 320 * 2 TSHISUNGU E., Cours d'histoire politique et administrative du Congo, G1 FSSAP, UPN, 2008-2009, Inédit * 3 CAMPENHOUDT. L. , Manuel de recherche en Sciences Sociales, 2ème édition, Dunod, Paris, 1995 ; pp 205-208 * 4 OTEMIKONGO MANDEFU et TOENGAHO LOKUNDO., « La problématique de la Politique de l'Administration publique du Zaïre » In Congo-Afrique n° 253, Avril, pp. 174-179 * 5 Jean MACAIRE MUNZELE., Cours des Méthodes de recherches en Sciences Sociales, FSSAP, UPN, 2009-2010, Inédit |
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