Le pouvoir pour le pouvoir, le pouvoir pour l'Avoir, le
pouvoir pour la gloire.
Mouvement Populaire de la Révolution
« MPR »
Il est temps de sortir de notre sommeil et de prendre notre
destin en main. Nous sommes responsables de la réussite ou de
l'échec de notre nouvelle société démocratique que
nous souhaitons de tous nos voeux.
Carlytho NZAZI
Dieu est pour nous un refuge et un
appui, un secours qui ne manque jamais dans la détresse...
Tant de sacrifices, des volontés, d'affections, des
conseils et des peines endurées pour vos enfants ne cessent de nous
revenir nuit et jour, et nous donnent le courage de lutter pour notre
destinée. A vous nos très chers parents Martin NZAZI LENGI et
Béatrice NTUMBA MAKAYA, que l'eternel qui fait jaillir des sources et
des torrents accomplissent ces oeuvres avec fidélité dans votre
vie.
A toute la communauté scientifique de la
République Démocratique du Congo.
Nous dédions la présente étude.
Carlytho NZAZI
REMERCIEMENTS
Un mot, une phrase, une
idée, une documentation, un conseil, une remarque, un reproche, une
déclaration...un geste d'amour et de confiance ; tels sont les
contributions de certaines personnes à la réalisation de ce
travail de fin de cycle à qui nous devons exprimer notre gratitude.
La qualité d'une oeuvre humaine dépend tout
d'abord de la détermination de l'auteur, comme le disait le feu Cardinal
MALULA, mais l'on ne pourra pas méconnaître la collaboration des
autres.
Nous réservons la primeur au professeur Berthold
OYANGADJI qui en dépit de ses diverses occupations et
responsabilités a bien voulu diriger la présente étude
avec intérêt.
Nous avons le devoir de remercier le corps académique
et scientifique de l'Université Pédagogique Nationale
« UPN », plus particulièrement, celui de
département des Sciences Politiques et Administratives pour son concours
précieux à notre formation intégrale.
Nous exprimons nos sentiments d'amour fraternel à nos
frères et soeurs : Guylain NZAZI, Sheribin NZAZI, Jemima NZAZI,
Christian NZAZI, pour leurs affections pleines de charmes à notre
égard.
Nos vifs remerciements vont droit à toute la famille
NZAZI, nous pensons à tous nos Oncles, Tantes, Cousins et
Cousines ; Jean KIALA, Martin NZAZI, Vivi MAVILUKA, Maty LUYEYE pour leur
soutien moral.
Il nous est aussi agréable d'exprimer nos sentiments de
reconnaissance à tous nos amis et connaissances : Papa Gift LETA,
Reagan RAMAZANI, Rolley NDIMBA, Reagan BILA, Carrel NZAMBA, Jun MPONGO, Levi
KALE, Bionick MALALU, Junior TAMBA, Déboth BAMANGA, Scoty BIVUATU,
Fabrice MBUMBA, Reagan TSHAMALA, Rodrigue TOSUA, Deo ILUNGA, Geylord NDANDULA,
Guelord NENKULA, Reagan BASILUA, Yannick LINAKA, Alain MUBENGA, MBAYI
TSHIMWANGA, Dennis TSHIMPANGA, Merlyne YAKA, , Aicha OMARI, Fallone MUTOMBO,
Myllene KITOKO, Merveille NSINGI, Pguy VUTANGA , pour leurs soutiens et
encouragements, qu'ils trouvent ici l'expression de notre profonde
gratitude.
Nous remercions nos compagnons de la promotion :
Bobo l MUWAWA, Ives DIKETE, Esther TSHIMPUNGU, Christianne MUJINGA,
Hermith BIDIE, Junior LOWA, Clément KAPAYI, Erick MAKASA, pour leurs
soutiens et les meilleurs moments passés ensemble.
Avant d'attraper un gibier, le chasseur passe des longues
heures de recherches à travers la forêt dont l'épaisseur ne
facilite pas le déplacement. Il en est de même pour les
études, bien que celle-ci étant une étape très
difficile de la vie humaine, nous sommes appelé à l'affronter
avec courage sans exclure la volonté et la patience pour sortir
vainqueur.
Carlytho NZAZI
INTRODUCTION
La présente étude s'intitule ; «
La Politisation de l'Administration Publique Congolaise sous la deuxième
République (1965 à 1997) : Analyses et
Perspectives »
La mission de l'intérêt général est
l'un des objectifs fondamentaux de l'Administration Publique de tout les Etats
du monde. L'Administration Publique Congolaise se veut, du moins
théoriquement, un organe de conception, de commandement et
développement socio-économique en plus de l'exécution des
tâches quotidiennes d'intérêt général.
Etant plus proche des administrés, elle apparaît
comme un service appelé, à tous les échelons de la
société, à prendre des décisions concernant la
réalisation et la satisfaction des besoins communautaires1(*).
L'appareil administratif doit être indépendant,
neutre et plus proche des administrés. Il doit être animé
par des acteurs ayant des compétences pour une gestion rationnelle des
ressources, dont le but est d'aboutir à un développement
intégral.
L'histoire du Congo, nous rappelle que l'Administration
Publique Congolaise a été politisée depuis l'époque
coloniale. Cela s'est poursuivi après l'indépendance,
c'est-à-dire lorsque la gestion de la chose publique est confiée
aux Congolais. Le départ des Belges laissait le tâtonnement dans
l'Administration Publique Congolaise. Tout simplement, parce que les Belges
n'ont pas bien préparé les Congolais à prendre la
relève de la gestion du pays. Le niveau de l'instruction resta
très bas, il faut ajouter à ce déficit, la tribalisassions
et la politisation de l'Administration qui n'amenait pas le pays à une
Administration de développement2(*).
1. Problématique
La problématique constitue dans tout travail
scientifique une étape importante et incontournable dans la
rédaction d'un travail scientifique.
Elle est définie comme l'art d'élaborer et de
poser clairement le problème, de le résoudre en suivant leur
transformation dans la réflexion philosophique et scientifique3(*).
La Politisation de l'Administration publique Congolaise n'est
pas neuve, elle date de longtemps. Le Congo a été
caractérisé par des détournements des deniers publics, la
corruption et l'impunité. La mise en place des acteurs sous couvert des
parapluies politiques, issus d'origine, d'obédience et tendance
politique occasionnent l'établissement d'un Etat autoritaire ayant des
institutions politisées.
La deuxième République n'a pas été
épargnée de cette pratique où la fonction publique
était sous l'emprise de la politique. Les autorités politiques se
mixent dans les affaires administratives, bien que l'Administration Publique
soit l'organe d'exécution des décisions politiques. Ces
décisions ne peuvent en aucun cas être influencées par la
politique.
Comme toute Administration, l'Administration Publique
Congolaise poursuit les mêmes missions, celles d'intérêt
général. Les animateurs de cet organe semblent s'apparenter
à la politique alors que par rapport à la neutralité de
l'Administration Publique, le comportement administratif devait être tout
autre.
La deuxième République a été
caractérisée par une Administration opaque où tout
était centralisé par un seul organe. Les services administratifs
relevaient du gouvernement central. La politisation de l'Administration
Publique Congolaise et la mauvaise gouvernance de la chose publique se sont
remarquées par : l'impunité, la corruption, la forte
tendance à l'inversion de l'échelle des valeurs notamment, aux
niveaux des critères de recrutement, des animateurs de la fonction
publique où les critères de recrutement restaient encore obscurs
et non démocratique. Ces antivaleurs l'emportaient
généralement sur la vertu et la compétence4(*).
En analysant une telle crise au niveau de l'Administration
Publique Congolaise, où la politique s'apparente à
l'Administration, il y a lieu de se poser trois questions ci-dessous, à
titre de problématique.
1. Quel est l'impact de la politisation de l'Administration
Publique Congolaise ?
2. Quels sont les indicateurs de cette politisation de
l'Administration Publique Congolaise ?
3. Comment séparer la politique de l'Administration
Publique Congolaise, et aboutir au développement de la RDC ?
2. Hypothèses de la Recherche
A toute question correspond une
réponse. Pour avancer dans son étude, le chercheur se propose des
réponses provisoires aux questions qu'il se pose.
L'hypothèse se définit comme une réponse
anticipée à la question que le chercheur se pose au début
de son projet5(*).
En guise de réponse à notre
problématique, nous avons proposé des hypothèses
suivantes :
1. L'impact de la politisation de l'Administration Publique
Congolaise serait l'accroissement du taux élevé des
détourneurs des deniers publics, l'augmentation des dépenses
publiques pour des fins personnelles, la nomination des autorités
politico-administratives sur base des critères obscurs, le
clientélisme politique et le clanisme...ceci démontre l'impact
négatif de la politique sur l'Administration Publique
Congolaise ;
2. La mauvaise gouvernance de l'Administration publique avec
ses corolaires : corruption, tribalisme et impunité, le
remplacement des certains animateurs, l'avancement en grade des fonctionnaires,
le système de quota ethnique. Le régime de Mobutu aurait
également utilisé ces instruments pour installer et
légitimer la dictature dans le pays. La reprise en main de
l'Administration Publique s'est effectuée, sous le régime de
Mobutu grâce au Mouvement Populaire de la Révolution (MPR). Ce
parti politique amorça un processus d'hyper politisation de
l'Administration Publique. Tous ces indicateurs rendaient inefficace l'action
administrative pour le développement.
3. L'indépendance claire et nette entre
l'Administration Publique et la Politique, l'observance du principe de la
neutralité de l'Administration Publique, le recrutement des animateurs
de la fonction publique sur les critères objectifs bien définis,
la poursuite judiciaire des détourneurs, corrompus et corrupteurs
seraient les moyens efficaces pour séparer la politique de
l'Administration publique, moteur du développement et du progrès
du Congo.
Cette étude nous mènera à un changement
et à un développement effectif.
3. Objet du travail
L'objet de notre étude
indique déjà la motivation de notre choix. Mais nous devons dire
en plus que notre option a été dictée par son importance
relative au domaine politique et Administratif.
Nous voudrions donc mettre à la disposition de la
communauté scientifique et à toute la population Congolaise une
information adéquate en la matière. Car ce sujet cadre bien avec
notre formation de Politologue administrativiste.
4. Choix et Intérêt du sujet
Le choix de ce sujet est
motivé par le fait que, nous avons observé l'Administration
Publique Congolaise et avons constaté qu'il n'y a pas de changement dans
son évolution, bien qu'il y a eu une mise en place des institutions
politiques apparemment démocratiques. Mais plutôt, nous assistons
à une sorte de délabrement avancé du système
administratif Congolais, à la prolifération des antivaleurs, un
système administratif caractérisé par la corruption,
l'impunité, le détournement, le clientélisme, le
népotisme...).
Notre but en choisissant ce sujet est de savoir, quelles sont
les causes profondes de cette crise ? Et quelles seraient les pistes de
solutions ?
De ce fait, notre travail a un double
intérêt :
a. Intérêt Personnel
Pour nous, c'est un plaisir de traiter un sujet sur l'histoire
politique et administrative du Congo, car nous estimons que les recherches sur
ce sujet contribueront à améliorer notre expérience tant
sur le plan intellectuel que sur le marché d'emploi.
A partir de ce sujet, nous avons eu une occasion propice
d'approfondir l'étude et la connaissance sur l'histoire politique et
administrative du Congo, qui est un outil indispensable pour notre formation
de Politologue Administrativiste.
b. Intérêt
scientifique
Etant donné que notre sujet est un travail de recherche
axé sur le domaine politique administratif, il constitue un document qui
met en évidence des données réelles, qualitatives et
vérifiables pouvant servir à d'autres recherches
ultérieures, et y apporter ainsi notre modeste contribution à
l'édification de la science.
5. Méthodes et Techniques de
recherches
a.
Méthode
Tout travail scientifique ne peut se prétendre
être scientifique s'il n'a pas été conçu dans un
creuset méthodologique bien défini et adéquat.
Dans le cadre de notre travail, nous avons opté pour la
méthode Historique. Cette méthode nous a permis de retrouver
l'évolution de l'Administration Publique Congolaise depuis
l'époque coloniale jusqu'à la deuxième
République.
b. Techniques
Nous avons opté pour les techniques
ci-après :
a. Technique documentaire :
Le document est entendu comme tout objet matériel, le
plus souvent écrit, qui porte la trace des phénomènes
sociaux et qui présente un intérêt soit en lui-même,
soit parce qu'il apporte une information sur un des aspects de la
réalité étudiée.
Cet outil de recherche a été d'une importance
primordiale dans l'enrichissement de notre travail. Lorsqu'on sait que toute
démarche scientifique s'alimente sur des écrits existants.
Nous avons ainsi consulté des ouvrages, des
mémoires, des travaux des fins de cycle, des articles, de recueils et
les sites internet relatifs à notre domaine de recherche.
b. Technique d'interview :
Elle nous a permis d'interviewer certaines catégories
des citoyens en rapport avec notre objet de recherche.
6. Délimitation Spatio-temporelle
L'orthodoxie scientifique oblige,
certes, de confier à ce travail, une limite spatio-temporelle, donc pour
ne pas être encyclopédique.
a. Sur le plan Spatial
Notre sujet porte sur la Politisation de l'Administration
Publique Congolaise sous la deuxième République, nous avons
opéré notre choix d'investigation en nous interrogeant sur la
manière dont l'Administration Publique Congolaise a été
gérée sous le régime de Mobutu.
b. Sur le plan Temporel
Chronologiquement, notre travail est fondé sur la
deuxième République. Cela étant, nous allons examiner les
trois décennies qu'à durée le régime de la
Deuxième République. Et elle n'exclu pas la
référence des espaces chronologiques précédents
pour des raisons des circonstances et des cohérences.
7. Canevas du travail
Hormis l'introduction et la
conclusion le présent travail comprend trois chapitres :
· Le premier chapitre se focalise sur le cadre
théorique et conceptuel. Les définitions des concepts de
base ;
· Le deuxième chapitre traite de rapport entre
l'Administration Publique Congolaise et le pouvoir politique sous la
deuxième République ;
· Le troisième chapitre porte sur les indicateurs
de la politisation de l'administration publique et le développement de
la RDC.
CHAPITRE PREMIER
CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE DE L'ETUDE
Dans ce chapitre, qui est essentiellement théorique,
nous avons fait une étude minutieuse sur les définitions des
concepts de base relatifs à la politisation de l'Administration
publique, et un état de lieu sur l'historique de l'Administration
Publique Congolaise depuis l'indépendance.
I.1. DEIFINITIONS DES CONCEPTS DE BASE
I.1.1. POLITISATION
La politisation c'est l'action
par laquelle on donne une portée politique à une situation qui en
est dépourvue. Dans la doctrine marxiste, c'est le fait de donner une
conscience politique à des individus au plutôt à de des
travailleurs inorganisés et exploités.
C'est un phénomène universel utilisé
même dans le pays de la veille démocratie.
Il est question ici de politisation à outrance des
organes purement apolitique qui nous intéresse tels que :
l'Armée, la justice, la police, l'Administration Publique6(*)...
Le dictionnaire définit la politisation comme l'action
de politiser, résultat de cette action. Donner un caractère
politique à, donner une conscience politique à quelque
chose7(*).
La politisation ici concerne l'Administration Publique
Congolaise pendant la deuxième République.
I.1.2. INSTITUTION
La notion de l'institution comme
Maurice DUVERGER dans son ouvrage de 1964, Introduction à la politique,
citait à propos du concept, la définition suivante
« Ensemble des formes ou structures fondamentales d'organisation
sociale, telles qu'elles sont établies par la loi ou la coutume d'un
groupement humain »8(*).
Le concept institution signifie ce qui établi par la
volonté humaine en exclusion de toutes données naturelles,
transcendant la vie de ses fondateurs, non spontané et permanent, ayant
des objectifs mobilisent des acteurs. La volonté des acteurs pour une
commune entreprise9(*).
Pour Maurice HAURIO, l'institution est une organisation
sociale créée par un pouvoir dont l'autorité et la
durée sont fondée sur l'acceptation de l'idée fondamentale
qu'elle réalise par la majorité de membre du groupe et qui repose
sur un équilibre des forces ou des séparations des
pouvoirs10(*). En assurant
une expression ordonnée des intérêts adverses en
présence, elle concrétise un état de paix sociale qui est
la contre partie de la contrainte qu'elle fait peser sur ses membres.
I.1.2.1. Typologies des Institutions
Celle-ci repose sur la nature et
la délégation du pouvoir politique aux instances
spécialisées. Selon la nature, nous pouvons démarquer les
institutions corps et institutions choses.
a. Institutions Corps (organe)
Ce sont des collectivités humaines par une
idéologie ou un besoin commun et soumise à une autorité
reconnues et à des règles fixes. Après leur
création, elles proviennent à une existence propre transcendant,
les composantes individuelles aux quelles elles ne peuvent plus se
réduire11(*).
b. Institution chose (mécanisme)
Sont en réalité les mécanismes
institutionnels qui régissent ces mêmes organes, leurs
règles de fonctionnement.
I.1.3. Les Régimes Politiques
L'étude des régimes
politiques dans notre étude permet de mieux comprendre l'organisation et
le fonctionnement des institutions de notre pays.
Un régime politique est un ensemble des institutions au
sein du quel les mécanismes du pouvoir et des décisions
politiques sont réparties en générale selon la loi et la
coutume.
Selon Maurice DUVERGER un régime politique est un
ensemble d'institutions juridiques coordonnées dans un but de
réaliser une conception politique déterminée d'un Etat ou
d'une société (système politique)12(*).
I.1.3.1. Régime démocratique
Etymologiquement, le concept démocratie vient du latin
Démos (Peuple), Kratos (Pouvoir) et signifie ainsi pouvoir de plus grand
nombre, pouvoir dans lequel le gouvernants s'identifient aux gouvernés.
La démocratie est un régime idéal aux définitions
variées, mais nous pouvons nous atteler à deux.
Selon la fameuse définition d'Abraham Lincoln, la
démocratie est définie comme le pouvoir du peuple par le peuple
et pour le peuple, cela s'explique par le fait que cette forme de régime
où le peuple exerce lui-même la souveraineté ou beaucoup
plus souvent par ses représentants13(*). Traditionnellement, le mot démocratie
désigne le gouvernement auquel le plus grand nombre participe.
Cette conception littérale repose sur la théorie
de la souveraineté et débouche sur des régimes dits des
démocraties directes ou semi-directes.
Apprendre le terme dans la rigueur de l'acceptation où
convenu Jean Jacques Rousseau lui-même dans le contrat social il n'y a
jamais existé de véritables démocratie, et il n'en
existera jamais. Il est contre l'ordre naturel que le grand nombre gouverne et
que le petit soit gouverné. S'il y avait un peuple de Dieu, il se
gouvernerait démocratiquement, un gouvernement si parfait ne convient
pas à des hommes.
a. Les piliers de la démocratie14(*)
Si une démocratie peut prendre la forme d'une
république, d'une monarchie ou d'un empire, tous les régimes ont
en commun le respect de plusieurs principes :
· Le pluralisme politique : ce principe
découle de la notion de liberté car au nom de la liberté
tout le monde peut réfléchir différent de l'autre et sur
le plan politique. Et il existe plusieurs parti politique ;
· La séparation de pouvoir : les pouvoir ne
sont pas concentrés entre les mains d'une seule personne ou d'une seule
instituions, mais ils sont partagé entre le pouvoir exécutif,
législatif et judiciaire ;
· L'élection des gouvernants par le
peuple ;
· La garantie des droits fondamentaux : la
liberté d'opinion, d'expression, d'association, de manifestation
etc...).
I.1.3.2. Régime Dictatorial
Le mot dictature désigne un
régime autoritaire établi et maintenu par la violence, dans
lequel un seul homme exerce un pouvoir sans contrôle sur son pays, en ce
sens la dictature s'oppose aujourd'hui à la démocratie15(*).
Dans un sens plus actuel, la dictature est un régime
politique autoritaire, dans lequel le pouvoir appartient à une personne,
à un parti politique ou à un groupe d'individus.
Caractéristiques du régime dictatorial
· La violence et la suppression des libertés
politiques ;
· Un pouvoir fondé sur la propagande ;
· Le pouvoir est exercé souvent par un parti
unique ;
· Absence d'élections libres.
I.1.4. POLITIQUE
Il n'y a pas une définition de « Politique
acceptée » par tous les auteurs, toutefois, le mot vient de
« Polis » qui veut dire « cité »
et du pluriel « Politicos » qui signifie les choses de la
cité16(*).
Politique est le titre de nombreux traités d'Aristote
de l'Antiquité. Selon Aristote, la politique se ramène à
ce qui à trait à l'Etat, aux choses de la cité.
Pour d'autre d'autres penseurs, la politique c'est la science
du pouvoir c'est-à-dire la science de la gestion des Affaires publiques
d'une communauté d'hommes, quelques soit le mode de gestion :
dictature, système parlementaire,...)
Il y a donc politique dès que les hommes se regroupent,
s'organisent, se choisissent et se laissent imposer un modèle de
gouvernement et des institutions politiques.
· Polis : Cité
· Politica : les choses de la cité
· Politicos : l'organisation de la cité
Le professeur NYEMBA dans le cours d'Introduction à la
Sciences Politiques défini la politique comme l'organisation de la
société pour satisfaire les besoins de base ressentit par la
population. Et cela se résume par la réalisation de
l'intérêt général17(*).
Pour tout dire la politique c'est l'art de bien gérer,
c'est art nécessite de connaitre un ensemble de sciences concernant la
bonne gouvernance.
I.1.5. ADMINISTRATION
L'Administration se définie
selon trois sens :
a. Au sens matériel :
c'est l'ensemble des activités que l'Etat assure au profit de la
collectivité nationale ; la santé, l'enseignement, la
sécurité des personnes et des leurs biens, etc. ce sont les
tâches où les missions de l'Administrations. Pour ce faire,
l'Administration utilise, le cas échéant, les
prérogatives de puissance publique en vue d'assurer l'ordre public et
l'organisation de la vie sociale. Dans le même sens l'Administration
signifie, la fonction consistante à assurer l'application des lois et la
marche des services publics conformément aux directives
gouvernementale18(*). Nous
entendons par là, les procédés employés pour la
conduite de ces affaires, la façon dont sont gérés les
services publics.
b. Au sens organique : dans le
sens organique, l'Administration se définit comme étant
un« ensemble des organismes qui, sous l'autorité du
gouvernement, sont appelés à assurer les tâches
d'intérêt général. En d'autres termes, elle
désigne les moyens humains, techniques et matériels pour lequel
l'Etat assure les activités d'intérêt général
(indiqués dans le sens matériel) : les personnes, les
bâtiments, les procédures, les services qui exercent ces
tâches publiques.
Le terme Administration s'applique ainsi à une
manière d'agir et à un appareil administratif à un
assemblage d'organes administratifs. Il désigne aussi les règles
de fonctionnement et la manière d'agir de tous ces organes.
c. Au sens sociologique :
l'Administration constitue le milieu social formé par des agents de
l'Etat ayant des rapports entre eux et avec la société. On y
relève les influences du monde politique, de la société
sur l'Administration, l'esprit de corps, les conflits (entre les groupes dans
l'administration).
En effet, pour pouvoir à des besoins essentiels de la
collectivité, l'Administration utilise des services. Chaque service
constitue un ensemble d'agents qui emploient des moyens matricules et des
procédés juridiques en vue d'atteindre dans
l'intérêt public, l'objectif lui assigné par l'Etat.
Le milieu social peut offrir les conditions pour la
réussite ou l'échec des missions de l'Administration.
Somme toute l'Administration est un corps social. A bien des
égards, elle se présente comme appareil, une machine
« c'est un ensemble complexe de cellules assurant des fonctions par
l'exécution d'opérations intellectuelles ou matérielles.
Leurs mécanismes de fonctionnement sont régis par des
règles qui se matérialisent par des
procédures »19(*)
L'Administration est au service de l'intérêt
général, son action ne peut être égale à
celle des particuliers, c'est pourquoi l'Administration peut mettre les
volontés privées en présence des contraintes et des
sacrifices qu'exige l'intérêt général. Elle dispose
pour cela du pouvoir de vaincre ces résistances. Ses décisions
obligent sans quelle ait à recevoir l'accord des
intéressés et malgré leur opposition, elle peut en
poursuivre l'exécution20(*).
I.1.5.1. Administration Publique
Il faut entendre par
Administration Publique : « l'Appareil de gestion des affaires
publiques. Elle est constituée par l'ensemble des services dont la bonne
marche permet la réalisation des objectifs définis par le
pouvoir politique21(*).
Certains auteurs parlent parfois de l'Administration » tout court,
pour désigner l'Administration Publique. Il s'agit selon Deburlet, du
sens étroit du mot Administration lequel se réduit à
l'Administration Publique en prenant une majuscule. C'est dans cette
acceptation que le dictionnaire de droit, économie et gestion
écrit par Pierre Guiho et ses collaborateurs, entend par Administration
Publique « ensemble des services dépendants du gouvernement ou
des ministères, ainsi que les activités des ces services.
Le concept Administration Publique peut être
appréhendé selon qu'il s'agit des organes ou des activités
poursuivant la réalisation de l'intérêt
général. Si l'on se place du point de vue des activités
(sens matériel). L'Administration Publique s'entend comme
l'activité par laquelle les autorités publiques pourvoient en
utilisant le cas échéant les prérogatives de la puissance
publique à la satisfaction des besoins d'intérêt public.
Pour notre part, quand, nous parlons de l'Administration, nous
nous référons à l'une ou l'autre acceptation
précitée. L'Administration publique se subdivise en
Administration centrale et Administration locale.
a. Administration centrale:
Il s'agit de l'Administration des ministères et des
services extérieurs répartis sur le territoire national et qui
sont liés aux services centraux par une subordination
hiérarchique. Ces services extérieurs n'ont à ce titre ni
autonomie ni personnalité juridique différente de celle de
l'Etat.
b. Administration locale
Le professeur MPINGA KASENDA entend par Administration, locale
des personnes qui dépendent des personnes publiques territoriales autres
que l'Etat, c'est-à-dire ville, chefferies, secteurs, centres, c'est le
cas des provinces et des territoires ou de circonscription administrative dont
la compétence matérielle se limite à une portion seulement
du territoire nationale22(*).
I.1.6. Service public
Un service public est une partie
de l'Administration chargé plus spécifiquement d'une tache
précise. Par exemple : l'Administration des postes,
téléphones et télécommunication, la douane, la
distribution en électricité, la prévention
routière, la santé publique, etc.
Ces services publics ont pour mission de répondre ou
satisfaire aux besoins de base ressentit par la population. Mission de
l'intérêt général.
Deux sens ont été jadis utilisés, et un
troisième est venu en faire la synthèse23(*).
a. Le sens matériel
Dans le sens matériel, le service public est toute
activité de production des biens ou des services reconnus
d'intérêt général par les pouvoirs publics. Ainsi
les personnes privées peuvent exercer une activité de service
public.
b. Le sens organique
Ce sens ramène le service public à toute
activité de production des biens ou des services gérés par
l'Etat ou ses partenaires, peu importe si cette activité est
d'intérêt général.
Ainsi, le service public se ramène exclusivement
à l'activité de l'Etat (ou de ses partenaires).
c. Le sens moderne
Actuellement, le service public est toute activité de
production des biens ou des services reconnus d'intérêt
général par les pouvoirs publics et gérés par ces
derniers.
Il se dégage que les critères qualifier une
activité comme étant un service public revient à l'Etat.
C'est l'intervention du pouvoir organisateur qui importe. Ainsi par sa
définition, le service public ne diffère pas de l'Administration
publique. Ce sont les services de l'Etat.
I.1.6.1. Intérêt général
Ensemble des besoins de tous les administrés ou du plus
grand nombre de ceux-ci, quelque soit la nature de ses besoins. La tache
essentielle de l'Administration est de veiller à la satisfaction de ces
besoins24(*). On dit qu'il
y a détournement de deniers public ou de pouvoirs, lorsqu'une
autorité administrative commet un acte de sa fonction qui ne sert
qu'à satisfaire son intérêt personnel.
I.2. ETAT DE LIEU DE L'ADMINISTRATION PUBLIQUE
CONGOLAISE
L'Administration publique est tout
d'abord une organisation sociale qui se donne tout groupe social
évolué. Elle est l'instrument de cohésion et de
coordination indispensable sans laquelle la société s'effrite.
Le rôle de l'Administration publique, sa structure, son
organisation et ses méthodes dépendent de la
société dans laquelle elle se trouve insérée d'une
part, de l'environnement et de l'évolution historique du milieu social.
C'est ce que certains acteurs appellent l'approche écologique de
l'Administration publique. Pour saisir l'Administration, il faut la
replacé dans son contexte d'évolution. C'est pourquoi avant d'en
étudier la structure et l'organisation, nous rappellerons de son
historique.
I.2.1. Historique de l'Administration Publique
Congolaise
En République
Démocratique du Congo, comme ce fut le cas de tous les pays africains
qui ont accédé à l'indépendance politique
après avoir été soumis au régime colonial,
l'Administration publique de type occidental est une création
récente. On ne peut pas dire que l'Administration Publique est issue
d'une longue évolution des institutions, des idées politiques et
des comportements sociaux des milieux autochtones. On peut en déduire
qu'au départ l'Administration publique fut un corps étrangers
dans le milieu social où on a essayé de l'implanter.
En effet, avant 1885, l'organisation administrative de type
européen était inconnue, hormis l'expérience du royaume
Kongo au XVème siècle25(*).
Le 26 février 1885, le traité de Berlin est
ratifié. Léopold II avait déjà fondé
plusieurs stations sous couvert du C.EH.C (station de Vivi, le 24 septembre
1879, poste d'Isangila, de Manyanga, le 1èr mai 1881, poste
de Stanley Pool à Kintambo, le 1èr décembre
1881) avec Stanley comme chef d'expédition. L'année 1885 est le
point de départ de l'organisation politique dans la mesure où
après l'officialisation de l'Etat Indépendant du Congo (EIC), un
double gouvernement fut organisé, à savoir le gouvernement
central ayant son siège à Bruxelles et le gouvernement local
ayant son siège à Vivi.
L'historien Ndaywel-E-Nziem estime pour sa part, que
l'histoire administrative proprement dite de la République
Démocratique du Congo prit corps en 1888 quand le pays connu pour la
première fois une structuration interne mise en place pour les
impératifs de la nouvelle gestion. C'est par le décret royal du
1èr août 1888 que le pays fut divisé en onze
(11) district26(*). Chaque
district était administré par un commissaire de district qui
était assisté par un ou plusieurs adjoints (Cfr. Bulletin
officiel, 1888, P. 247). L'organisation et l'action administratives sont,
à cette époque, marquées par l'esprit de conquête.
Toutes les institutions administratives devaient concourir à
l'exploitation de la colonie, l'Administration comptait également sur
diverses compagnies à qui elle avait accordé des pouvoirs
exorbitants dans le domaine de l'exploitation de la colonie (c'est le cas de
l'Anglon Belgian Indian Rubber...)
L'organisation administrative et territoriale de l'Etat
Indépendant du Congo (l'EIC) fut décidée le 16 avril 1887
et la délimitation effective fut faite par le décret royal du
1èr août 1888. Le Congo fut divisé
en 27(*) :
· District : au départ, il comprenait 11
district qui furent portés à 15 en 1895 ;
· Zones : certains districts très
étendus, ont été divisés en zones en 1895, c'est le
cas des districts de Stanley-falls et du Lualaba ;
· Secteurs : en 1904, les districts et les zones
furent divisés en secteurs, les secteurs de l'époque
étaient surtout des points de concentration des garnisons
militaires ;
· Postes ; les postes étaient des garnisons
éparpillées à travers le pays pour faciliter l'occupation.
Ils constituaient la plus petite subdivision européenne ;
· Chefferies : reconnues en octobre 1891, les
chefferies furent organisées par le décret du 03 juin 1906, il
s'agit des anciens royaumes et empires sur lesquels les chefs traditionnels
exerçaient l'autorité et qui furent reconnus par l'Etat, les
chefferies formaient le bas de l'échelon de l'Administration.
But mettre fin à ce qu'on appela le régime
Léopoldien en 1908 et transforma l'EIC en colonie Belge régie par
une hiérarchie de pouvoir clairement définie28(*). Le 15 novembre 1908, la
Belgique prenait possession des territoires qui avaient appartenu à
l'EIC. Elle choisit comme système d'administration, l'Administration
directe à travers une forme centralisée, le seul qui, selon Roger
Delvaux convenait à cette colonie d'exploitation.
L'Etat Indépendant du Congo n'avait d'Etat que le nom.
C'était une entreprise personnelle du roi des Belges Léopold II
qui exerçait sur le Congo sa souveraineté sans limite. Marquant
de constitution, le pays ne recevait des lois que celles que sa majesté
voulait bien lui octroyer et qui concouraient à sa mise en valeur. Cette
conception fit naître au coeur de l'Afrique un Etat géré
à la manière d'un patrimoine, d'une « Affaire
personnelle », et les méthodes d'administration vont aboutir
à la faillite du fondateur au profil de la Belgique29(*)
I.2.2. Le régime Administratif de l'E.I.C (1885 -
1908)
L'Etat Indépendant du
Congo, en dehors des dispositions de l'Acte de Berlin, ne disposait pas de loi
fondamentale pouvant tenir lieu de constitution. Il était régi
par des décrets et des décrets-lois du roi souverain. Les
différentes dispositions légales ont mis en place une
administration centrale et locale30(*).
a. L'Administration centrale ou le
gouvernement
Le gouvernement comprenait le gouvernement central
métropolitain et le gouvernement général situé au
Congo.
Ø Le gouvernement central
métropolitain : était aux mains du roi, le
souverain de l'EIC. il avait concentré tous les pouvoirs entre ses mains
et exerçait à la fois le pouvoir exécutif et
législatif par décrets. Quand au pouvoir judiciaire, il
était exercé en son nom par un procureur dépendant de
lui.
Le gouvernement général placé à
Boma, capitale du p ays depuis 1886 était dirigé par un
Administrateur général qui prit ensuit le titre du gouverneur
général à partir de 1887.
b. L'Administration locale
Le territoire de l'.E.I.C fut divisé d'abord en
district dirigés par les commissaires de district. Quand aux zones et
postes, ils étaient dirigés par des agents européens.
L'Administration de l'Etat Indépendant du Congo a
été assurée dans ses débuts, par des agents
cosmopolites, en majorité anglais. Ils furent plus tard relevés
par des agents belges, les belges européens étaient en même
temps administrateurs et commandants de la milice qui devient la force
publique31(*).
Les conséquences du régime administratif ont
été néfastes pour les populations autochtones :
· La méthode d'occupation a amené la
dislocation et l'effacement des entités traditionnelles puissantes, qui
s'étaient instituées en Afrique centrale, telles que les anciens
royaumes et empires Kongo, Luba, Lunda et les sultanats Azande et
Mangbetu. ;
· L'Administration Léopoldien a entrainé
également la dislocation des structures traditionnelles à la
suite de la confiscation des terres, des corvées et du travail
forcé;
· L'Administration de l'E.I.C s'est également
signalé par une pratique généralisée de la force
avec des prises d'otages, des mutilations corporelles, des coups de fouet et
des assassinats au cours des exploitations punitives. Il s'agit d'un
véritable génocide.
La campagne anti-Léopoldienne initiée par les
missionnaires protestants anglais et américains finit par
émouvoir les belges qui décident de reprendre le Congo. La
discussion sur l'annexion débute en 1906 et abolit en 1908 par le vote
de la loi sur le gouvernement des possessions coloniales de la Belgique, loi
promulgué le 18 octobre 1908 et appelée abusivement
la « charte coloniale ». Ainsi l'empire de
Léopold II fut cédé à la Belgique et l'EIC devient
le Congo Belge.
I.2.3. L'Administration sous le Congo belge (1908-1960)
Les belges ont poursuivi l'oeuvre
de Léopold II. Tout en éliminant les abus les plus criants dus
à l'intéressement des agents au rendement de l'exploitation et le
pouvoir régalien octroyé aux privés. Ils ont mis en place
un système qu'eux-mêmes ont appelé « le
paternalisme » et qui consistait à prendre en charge le noir
considéré comme un perpétuel enfant.
Au point de vue de l'évolution des institutions
administratives, nous pouvons distinguer trois étapes ;
l'implantation administrative (1908-1914), l'épanouissement des
institutions administratives (1914-1947), la crise des institutions
administratives (1947-1959).
I.2.3.1. L'Administration Européenne
L'Administration coloniale
était une véritable toile d'araignée qui s'étendait
sur l'ensemble du territoire, pas un seul coin du Congo n'ignorait le
« Mbula-Matari » ou le commandant. En outre, cette
administration était toute puissance, sans contrôle réel.
Elle était intimement liée aux entreprises et aux missions, la
colonisation belge a poursuivi l'autorisation Léopoldien, jusqu'en 1957,
les institutions territoriale, les provinces, les districts et les territoires
étaient dépourvues de la personnalité juridique.
La charte coloniale sera pendant toute la période
coloniale, la base de l'organisation et de la structure administrative du
Congo belge. Du point de vue administratif, l'Administration était
organisée comme suit32(*).
I.2.3.2. L'Administration autochtone
L'Administration autochtone est
demeurée rudimentaire excluant toute éducation politique tenant
à garder le noir éloigné de la gestion de ses affaires et
à le prendre entièrement en charge.
Les structures de l'administration autochtone ont
été tracées en 1910 avec la généralisation
des chefferies et en 1933 avec la création des secteurs. Il existait
également les cités indigènes et les centres extra
coutumiers en milieu urbain. La chefferie comme le secteur était des
circonscriptions indigènes et formaient les derniers échelons de
l'Etat à qui on allouait un traitement.
L'organisation administratives des autochtones était
cependant ambiguë elle était « fondamentalement
opportuniste »33(*), selon le professeur Vundawe-Te-Pemako. Celle-ci en
effet, était axée sur l'exploitation du territoire occupé.
Les collaborateurs indigènes qu'elle voulait trouvait parmi les chefs
traditionnels devaient être des personnes acquises à sa cause de
façon à tenir en laisse la population pour lui faire
exécuter avec empressement les ordres de la hiérarchie.
L'historien Léon de saint Moulin, conclut pour ce qui
est de l'administration coloniale : « Toute l'administration
coloniale malgré la doctrine officielle à certaines
périodes fut toujours centralisée et autoritaire. Même en
1959, elle restait prisonnière de l'image qu'elle s'était faite
du monde noir, considéré comme un peuple d'enfants auxquels, il
convenait de tout dicter. Elle fut fort marquée par la tradition
autoritaire d'avant guerre, cherchant à réaliser le changement
technique de la même manière qu'elle avait mis en place les
cultures obligatoires. Malgré son efficacité, l'administration
coloniale ne pouvait satisfaire la population se révoltèrent
contre elle en 1959 et 196034(*).
C'est à une conclusion semblable que le professeur
MPINGA KASENDA arrive quand il écrit qu'au fur et à mesure que
s'implantait la colonisation, l'esprit de conquête qui avait
caractérisé au départ l'organisation et l'action
administrative dans la colonie céda le pas à un souci
d'adaptation aux contingences locales. Aux services d'une économie
extravertie, l'Administration eut pour premier objectif de neutraliser la force
oppositionnelle des clans.
Ensuite, elle s'attacha au groupement des villages et des
chefferies des faibles dimensions afin de mieux les insérer dans le
circuit de l'économie étrangère, en furent conçues
pour être au service d'une économie étrangères, en
érigeant l'efficacité administrative en principe, les hommes
comme tout devait se plier au nécessité administratives, les
hommes comme les valeurs qui constituent les fondement de leur
société. Ce n'est que vu sous cet angle qu'on peut comprendre la
brutalité, la violence et la coercition qui caractérisé le
système administratif colonial35(*).
L'évolution de l'Administration publique
s'accéléra avec les événements politiques du 04
janvier 1959 : manifestation dans les rues, émeutes,
élections...dès juillet 1960, une évacuation
généralisée des cadres belges de l'Administration eut
lieu. L'évacuation eut effet une véritable
désintégration de l'Administration coloniale sur
l'évolution de la situation devint de plus en plus relâché
et parfois inexistante36(*).
Ø Le régime de l'indigénat
Un ensemble des lois et règlements auxquels
étaient soumis les Congolais. Les caractéristiques du
régime de l'indigénat étaient :
· Le contrôle strict de la population
indigène : selon le décret de 1910 sur la chefferie. Il
était interdit au Congolais de s'absenter pendant plus de 30 jours de la
chefferie sans un passeport de mutation » ;
· La discrimination raciale, les belges avaient
institué une véritable discrimination raciale par le
décret de décembre 1918, selon ce décret, il était
interdit aux Congolais de se trouver dans les agglomérations
européennes de 21 heures 30' à 4 heures du matin, de
fréquenter des écoles pour de blancs ;
· Le régime spécial des sanctions en
matière judiciaire, les Congolais répondirent aux tribunaux
indigènes. Ils subissaient des peines corporelles. L'Administration
pouvait décider des certaines peines sans jugement, pour des raisons
d'ordre public ;
· Les corvées consistaient en des travaux
obligatoires au titre d'impôts, et en des travaux forcées
agricoles, dits travaux éducatifs.
Le résultat du régime de l'indigénat fur
catastrophique. Il a maintenu les abus dénoncés à
l'époque de l'EIC et a provoqué l'exode rural. Ce régime
fut aboli seulement en 1957.
A la suite du départ des cadres administratifs belges,
débuts le processus de sous-administration. Chacun des nivaux de
l'administration publique s'est retrouvé pourvu de titulaires nouveaux,
inexpérimentés, isolés des échelons
inférieurs ou supérieurs. Ce fut aussi le début d'un
phénomène d'atomisation de l'administration locale. Cette
atomisation a été particulièrement ressentie à
l'échelle locale, ceci d'autant plus que peu des cadres
compétents sentaient la vocation de faire régner l'ordre dans les
campagnes. Tout au plus, les fonctionnaires responsables des
collectivités se sont-ils bornés à s'installer le plus
confortablement et le plus paisiblement possible dans leurs fonctions
nouvelles, se repliant sur eux-mêmes et contribuant ainsi directement
à l'isolement des campagnes par rapports aux autorités
administratives provinciales et centrales.
Dans les grandes lignes l'héritage de la
République Démocratique du Congo en matière de
l'Administration publique et par la nature de son implantation de sa structure,
des ses méthodes et techniques un corps étrangers dans le milieu
social qui lui est resté longtemps hostile. La deuxième
République avait également utilisait cet instrument pour
installer et légitimer le dictateur au pouvoir. La reprise en main de
l'Administration Publique c'est effectuée sur le régime de Mobutu
grâce au Mouvement Populaire de la Révolution (MPR), lequel
amorça le processus d'hyper politisation de l'Administration
Publique.
I.2.4. Structure et Organisation de l'Administration
publique Congolaise37(*)
En République Démocratique du Congo, la
structure et l'organisation administrative sont régies par les deux
lois :
· La loi n°81-003 du 17 juillet 1981, portant statut
du personnel de carrière de services publics de l'Etat promulgué
dans le journal officiel de la République du Zaïre n°15
(1981) ;
· La loi organique n°08/016 du 07 octobre 2008
portant composition, organisation et fonctionnement des entités
territoriales décentralisées et leurs rapports avec l'Etat et les
provinces.
La première loi consacre une gestion centralisée
du personnel et des agents de l'Administration publique et la seconde sur le
statut de composition, organisation et fonctionnement des entités
territoriales décentralisées et leurs rapports avec l'Etat et les
provinces.
La centralisation de la gestion du personnel et la
décentralisation des entités locales constituent un paradoxe qui
affecte négativement la structure et l'organisation de l'Administration
publique Congolaise.
I.2.4.1. Structure de l'Administration Publique
Congolaise
Le professeur Isango
démontre que le législateur Congolais consacre une confusion et
un paradoxe fâcheux dans la structure et l'organisation actuelle de
l'Administration publique38(*).
Emplois de commandement
|
a. Secrétaire général
b. Directeur
c. Chef de division
d. Chef d bureau
|
Emplois de collaboration
|
e. Attaché de bureau du 1ère
classe
f. Attaché de bureau de 2ème
classe
g. Attaché de bureau de 3ème
classe
|
Emplois d'exécution
|
h. Agent de bureau de 2ème classe
i. Agent de bureau de 1ère classe
j. Agent auxiliaire de 2ème classe
k. huissier
|
I.2.4.2. Organisation de l'Administration publique
Congolaise39(*)
L'Administration publique
Congolaise était organisée sous le Congo belge de la
manière suivante
Il y avait l'Administration Européenne et
Autochtone :
· l'organisation administrative européenne
s'étendait sur l'ensemble du pays avec une Administration puissante et
efficace, malgré l'organisation de celle-ci l'Administration
était sans contrôle.
· L'organisation administrative du Congo belge a
été fixée par la loi sur le gouvernement de possession
coloniale de la Belgique du 18 octobre 1908, loi dit charte coloniale. Cette
charte qui a servie la constitution du Congo belge. Elle a défini le
mode d'organisation de l'Administration.
· L'organisation de l'Administration autochtones
était toute différente. Les structures de l'Administration
autochtone fut tracées en 1910 avec la généralisation des
chefferies et en 1933 avec la création des secteurs, il existait aussi
les cités des autochtone et les centres coutumiers en milieu urbain.
Les structures et l'organisation administratives furent
durement secouées peu avant l'indépendance. La loi fondamentale
du 19 mai 1960 qui servit de constitution à la République du
Congo proclamée le 30 juin 1960 avait introduit une forte
décentralisation proche du fédéralisme. Toutefois, elle
avait maintenu les structures de l'Administration locale coloniale telles que
fixées dans la réforme de 1957 et 1959. C'est au niveau du
gouvernement central que le changement politique ont été les plus
profondes. L'organisation coloniale disparait pour laisser la place à un
nouveau complètement indépendant, l'art. 8 de la loi
fondamentale déterminait les institutions centrale de l'Etat
Congolais : le chef de l'Etat, le premier ministre chef du gouvernement,
Parlement bicaméral composé d'une chambre des
représentants (députés) et d'un sénat.
Le régime politique du nouvel Etat était
parlementaire, l'Administration centrale fut éclatée en autant
des départements qu'il y avait des ministères. Au lieu des 8
directions du gouvernement général de l'époque coloniale,
il y eut 20 et puis 24 ministères.
Lors de l'accession du pays à l'indépendance, le
Congo héritera d'une organisation administrative dont les basent furent
jetées par l'arrêté du 1èr juillet 1947,
modifier à plusieurs reprises, notamment par les arrêtés
royaux du 21 janvier 1957 et du 18 mai 1960 relatif à l'organisation de
l'Administration.
Enfin, il faut signaler qu'à cette période
déjà, la politisation et la tribalisassions de l'Administration,
mais surtout de l'Administration provinciale et locale. L'organisation
administrative de la deuxième République a continuée de
fasciner les Congolais qui, dans leurs tentatives des réformes ont
toujours recouru au modèle des anciens maîtres. Cependant, alors
que l'Administration belge s'est caractérisée par une
stabilité, celle de la deuxième République est
marquée par l'instabilité institutionnelle chronique et
incurable.
Malgré la forme fédérale d'Etat du Congo
en 1960 et les réformes de décentralisation introduites à
la fin de la deuxième République, la centralisation à
outrance a continué de dominer l'Administration du Congo depuis son
indépendance traduisant ainsi le monolithisme et l'autocratie des
régimes qui se sont succédé depuis 1960 au pouvoir.
CHAPITRE DEUXIEME
RAPPORT ENTRE L'ADMINISTRATION PUBLIQUE ET LE POUVOIR
POLITIQUE SOUS LA DEUXIEME REPUBLIQUE
Ce chapitre est subdivisé en trois sections, qui la
première est consacrée au régime dictatorial sous la
deuxième République, la deuxième porte sur le
système politique et l'Administration, enfin, la troisième
section s'attèlera sur l'Administration Publique face au régime
politique.
II.1. LE REGIME DICTATORIAL SOUS LA DEUXIEME
REPUBLIQUE
La première
République a failli à maintes reprises amener le pays à
l'implosion, à cause de multiples crises qu'elle avait
traversées. La dernière fut la rébellion dite Muleliste
à la laquelle le gouvernement Tshombe avait mis fin. Une fois la
volonté de maintenir l'unité du Congo acceptée, il
s'agissait alors de trouver la voie adéquate pour forgée une
conscience nationale et rebâtir le pays. Tout semblait aller dans la
voie démocratique : la constitution de Luluabourg (1964) avait
balisé le chemin et les élections législatives
remportées par le parti CONACO (Convention Nationale Congolaise) de
Moïse Tshombe et ses alliés augurait de la bonne marche du pays
vers la démocratie40(*).
En effet, la voie démocratique fut
écartée par un coup d'Etat militaire au profit d'un régime
autoritaire. Ce dernier qui a dominé sur le Congo pendant plus de trois
décennies (1965-1997), s'est essayé à former une nation
Congolaise intégrée. Toutefois, le recours à la
manière forte, à la coercition, la suppression de toutes les
libertés, l'imposition d'un parti unique, la confiscation de
l'économie au profit d'une minorité, la politisation de
l'Administration publique et l'usure du pouvoir ont fini par plonger le pays
dans une dictature et on conduit à l'échec du régime de la
deuxième République, dont le retour à la démocratie
constitue une preuve.
La deuxième République est issue d'un coup
d'Etat préparé dans la nuit du 24 novembre 1965, le coup d'Etat a
été annoncé le matin du 25 novembre. Dans son
communiqué de prise de pouvoir, le haut commandement militaire
démettait le président de la République et le
gouvernement, mais maintenait le parlement en place. Le général
Mobutu remplaçait le président Kasa-Vubu à la tête
de l'Etat, tandis que le général Mulamba est nommé premier
ministre.
Le haut commandement déclara pouvoir maintenir les
institutions démocratiques de la République telles qu'elles
étaient prévue dans la constitution de Luluabourg. Il
prétendit également garantir les droits et les libertés
des citoyens. Il s'engagea à ne pas installer une dictature et à
limiter sa prise de pouvoir à 5 ans.
Toutefois, quand nous considérons les mobiles qui ont
animé les chefs militaires et les techniques utilisées, il
s'agissait d'un véritable coup d'Etat.
En effet, les putschistes (acteur du coup d'Etat)
avançaient comme justification de leur acte : le sentiment
patriotique qui les aurait poussés à mettre fin aux querelles
entre politiciens.
Mais, il y avait également derrière ce beau
mobile, les ambitions de leur chef, le général Mobutu, homme
politique, ancien secrétaire d'Etat dans le gouvernement Lumumba,
rentré dans l'armée à la faveur des mutineries de 1960,
il avait déjà perpétré un premier coup de force le
14 septembre 1960 en neutralisant Kasa-Vubu et Lumumba et en formant sont
gouvernement dit : « Collège des commissaires
généraux », composés des jeunes universitaires
Congolais.
Quand aux techniques employées elles étaient
illégales : « le haut commandement »
n'était pas un organe prévu dans la structure de l'armée,
la destitution du président de la république et du gouvernement
n'a pas suivi les règles constitutionnelles prévues (haute
trahison, incapacité ou démission du président, motion de
censure et démission du gouvernement).
Le coup d'Etat du 24 novembre 1965 est le début d'un
véritable changement de régime, c'est pourquoi, sans que la
constitution soit théoriquement changée, cette date marque la
fondation de la deuxième République. La première
préoccupation du régime fut donc de se trouver une base
légitime et ensuite, d'instaurer un régime autoritaire. Elle a
adopté ; à cet effet, un système fortement
centralisé, à institué un parti unique et s'est
engagée à éliminer toutes les oppositions aussi politique,
civiles que militaires. Ainsi
Le régime a fini par installer une véritable
dictature.
Une fois le coup d'Etat perpétré, l'armée
a mis en place son système en cherchant d'abord à se doter d'une
légitimité, en restructurant le pays et en menant une lutte
acharnée contre l'opposition politique et civile. Le régime de
Mobutu a voulu d'abord se montrer nationaliste en proclamant Lumumba
« Héros national » et en nationalisant les
secteurs-clés de l'économie tels que les mines, les assurances,
l'énergie et les transports en conséquences, il crée la
SONAS, la GECAMINES à la place de l'Union Minière, la REGIDESO,
la SNEL etc.
Le régime garde des apparences d'une démocratie,
il maintient le parlement, la forme du gouvernement d'union nationale qui
reçoit l'investiture du parlement sont mises en congé et les
président se dote des pouvoirs législatif, il prend des
ordonnances-lois.
A partir de 1971, le régime de la deuxième
République est de plus en plus autocratique une véritable
dictature s'installe au pays. Elle est caractérisée par la
personnification du pouvoir, la personnalisation ou la concentration du
pouvoir, la suprématie du parti unique et plus tard la concentration de
l'économie.
II.1.1. La personnification du pouvoir
Le pouvoir de Mobutu s'apparente
à une monarchie absolue : les références à la
démocratie disparaissent aussi bien des textes constitutionnels que de
l'usage. Par contre on assiste à une personnalisation et à une
personnification de celui-ci, le président Mobutu exerçait la
plénitude du pouvoir, il incarné donc le pouvoir sans vouloir le
partagé avec d'autres. L'incarnation de l'Etat en la personne de Mobutu
fut la conséquence de la personnalisation. En effet, le président
fondateur du Mouvement Populaire de la Révolution (M.P.R) étant
d'office chef de l'Etat, il incarnait la nation. Déjà le scrutin
au suffrage universel en 1970 lui conféra une légitimité
plus grande et il crut dès lors détenir la souveraineté
nationale.
La personnification du président Mobutu s'est
concrétisée par des manifestations de culte de la
personnalité dans les médias (les changements laudatifs à
la Radio et la télévision), les chansons et danses dites
révolutionnaires, le ports obligatoire de l'insigne à l'effigie
du chef, les titres donnés à Mobutu : (Président
fondateur, maréchal, guide éclairé, timonier, père
de la nation, aigle, etc.).
II.1.2. La personnalisation du pouvoir
La concentration du pouvoir entres
les mains d'une personne découlait de l'accumulation de tous les
pouvoirs par les président Mobutu. Il supprima d'abord le poste de
premier Ministre en devenant lui-même chef du gouvernement. Ensuite, la
révision constitutionnelle de 1974 fait du président de la
République l'organe suprême du MPR, il était au dessus de
tous les organes même de la constitution. Il cumulait les pouvoirs
exécutifs, législatif et judiciaire, il était à la
fois président de la République, chef de l'Etat, président
du conseil législatif (Assemblée Nationale), président du
conseil judiciaire, commandant suprême des forces armées, avec le
grade de Maréchal. Il pouvait rendre des ordonnances-lois,
arrêtés, juger, condamner, libérer, etc. Mobutu qui porta
désormais le titre du président fondateur, exerçait la
plénitude du pouvoir.
II.1.3. La suprématie du MPR, parti unique
Au moment de la prise du pouvoir,
Mobutu avait interdit tous les partis politiques. Mais en 1967, il crée
le sien propre, le Mouvement Populaire de la Révolution (MPR) lequel,
de parti dominant théoriquement, va devenir le parti unique
institutionnalisé, avant de finir comme l'unique institution du pays ou
parti-Etat41(*).
Les trente première années des vies
indépendante du pays sont marquées par le règne et la
direction sans partage d'un seul parti politique, le MPR, durant quelque
vingt-cinq ans le corps de volontiers de la République (CVR) ayant
été son précurseur. Aucun autre parti dans l'histoire du
pays y compris la période coloniale n'a réussi pareil exploit,
réunissant toutes les conditions politiques pour s'atteler à la
tache du développement économique et sociale. Cette tache n'a
été réalisée. Il est nécessaire de
connaître ce parti et surtout la lumière dont il a
géré le pays42(*).
a. L'ascension du MPR
Le MPR a été crée en 1967 à partir
d'une association politique, le Corps des Volontiers de la République
(CVR), destiné soutenir le nouveau régime, mais comme le
président Mobutu était à la recherche d'une
légitimité, tenait à avoir un parti politique de son
initiative, afin de vulgariser sa politique, il annonça la fondation du
Mouvement Populaire de la Révolution en avril 1967 à Mbandaka.
Cependant le parti fut présenté officiellement que le 20 mai 1967
à la cité de N'selé après l'élaboration de
son manifeste. Donc cette date marque la création du MPR.
Jusque-là, le MPR demeura un parti unique de fait, car
la constitution de 1967 prévoyait en principe deux partis politiques,
mais la deuxième ne vit jamais le jour. C'est en 1970 lors du
congrès extraordinaire que le Mouvement fut institutionnalisé,
devenant ainsi le parti unique de droit et l'institution suprême. en
1974, l'année de grand bouleversement, le MPR est proclamé
l'unique institution du pays (la suprématisation) tandis que les
institutions traditionnelles, à savoir : le président de la
République, le gouvernement, le parlement, les cours et tribunaux,
deviennent des simples organes du parti unique. Celui-ci est défini
comme la nation Zaïroise organisée politiquement43(*).
Enfin, pour couronner le tout en 1984, le MPR est
hissé au rang de parti Etat, créant ainsi un amalgame
institutionnel entre les deux avec la nette prédominance du premier.
L'Etat en fait absorbé par le parti.
Lorsqu'on parcourt les réalisations des
différents congrès ordinaires et des réunions du
comité central du MPR un fait est manifestement constaté,
l'affirmation et la réaffirmation de ces points fondamentaux :
1. La République du Zaïre est un Etat unitaire,
démocratique, social et laïque ;
2. Le MPR est l'unique institution du Zaïre ;
3. Le MPR est un parti Etat et entant que tel, il est l'unique
source de pouvoir et de légitimité ;
4. Le MPR est la nation congolaise organisée
politiquement ;
5. Tout Zaïrois est membre du MPR ;
6. Le monopartisme reste est demeure le seul système
politique au Zaïre et toute tentative de nature à mettre en cause
cette option est un acte anti constitutionnel et contre
révolutionnaire.
b. Les organes du MPR44(*)
Les organes du MPR étaient :
· Le président du Mouvement Populaire de la
Révolution, président de la République ;
· Le congrès ;
· Le comité central ;
· Le bureau politique,
· Le conseil législatif ;
· Le comité exécutif ;
· Le conseil Exécutif ;
· Le conseil judiciaire.
Ils y avaient aussi les branches secondaires du parti, comme
la commission de mobilisation, propagande et animation populaire (MOPAP),
l'école du parti ou l'institut « Makanda Kabobi »,
la jeunesse (JMPR), la condition féminine, le syndicat unique,
l'éducation politique des armées.
Mais tous ces organes n`ont pas joué un rôle
d'importance égale, les plus influent furent, premièrement le
président fondateur devenu l'incarnation du parti et par
conséquent du pays. La révision constitutionnelle de 1974 le met
au dessus de tous les organes et même de la constitution.
En deuxième lieu, il faut relever la place non moins
importante occupée par le bureau politique. Ce dernier était un
organe de conception, d'inspiration et de décision.ses décisions
avaient force de loi et, c'est dans son sein que de mesure qui ont parfois
bouleversé la cours de l'histoire du pays ont été prises
suite de la quelle les changent de nom du pays, du fleuve et de nombreuses
villes furent décidés, l'authenticité fut également
à la base du mouvement de déchristianisation qui amena à
l'abandon des prénoms chrétiens, à la suppression des
fêtes religieuses, à l'interdiction de plusieurs communauté
chrétiennes et à la fermeture de nombreuses églises :
la JMPR fut introduite jusque dans des séminaires et les couvents.
Parmi les décisions aux conséquences
néfastes prises par le bureau politique, nous devons également
retenir en 1973, la Zaïrianisation ou la nationalisation qui prit l'allure
d'une spoliation des biens étrangers au profit de la classe politique
Zaïroise.
c. La doctrine du MPR45(*)
La plupart des partis uniques Africains en
général, étaient crées d'abord pour asseoir
l'autocratie, sans une préoccupation idéologique quelconque,
c'est seulement après qu'on lui trouvait une idéologie
collée. Il fut de même pour le MPR.
En effet, l'idéologie du MPR fut exprimée pour
la première fois dans le manifeste de la N'selé, en mai 1967,
alors que le parti avait déjà été crée un
mois auparavant. Le manifeste proclamait le
« Nationalisme » comme doctrine du MPR est rejetait toute
idéologie importée. En 1971, c'est-à-dire quatre ans plus
tard « l'Authenticité » définit comme une
méthode de recours aux valeurs ancestrales.
En 1974, l'idéologie officielle du parti porta le nom
de « Mobutisme » lui aussi défini comme l'ensemble
des paroles, fait et gestes du président-fondateur tels qu'ils
ressortaient de ses écrits et discours.
L'idéologie du MPR était inconstante, elle a
changé dans le temps. De plus, elle fut superficielle :
l'authenticité est restée un slogan, se limitant à
des apparences telles que l'adoption des post-noms à la place des
prénoms chrétiens et le port de l'abacost ou safari au lieu du
costume et de la cravate, elle n'a pas su modifier le comportement du Congolais
en profondeur, notamment en dégageant des valeurs authentiques qui
aurait permis à le dernier de changer de mentalité, et en bien,
quand au Nationalisme, il était de façade, le tribalisme et le
régionalisme régnaient en maître.
I.1.4. l'Intégration de l'Administration publique au
sein du parti
I.1.4.1. Le début de la mainmise du MPR sur les
institutions politiques et administratives
Le Mouvement Populaire de la
Révolution (MPR) n'est devenu un parti unique institutionnalisé
qu'en 1970, mais dès sa création en 1967, sa tendance à la
globalisation et à l'absorption des institutions de l'Etat était
manifestée.
Sa structure était calquée sur celle de l'Etat,
depuis le sommet jusqu'au village. Ce dualisme des structures fit naître
des antagonismes et des conflits entre les cadres du parti et des
autorités de l'Etat.
Le 14 octobre 1967, le bicéphalisme fut supprimé
en province et remplacé par le dédoublement fonctionnel à
tous les niveaux. Le gouverneur devient le président provincial du MPR
tandis que les anciens présidents furent réduits au rang de
vice-présidents exerçants les fonctions de vice-gouverneurs. Les
bourgmestres furent désormais choisis parmi ces cadres du parti, ils
étaient toutefois secondés par des fonctionnaires. Dès
lors le militantisme constitua le critère de base dans le recrutement,
la cotation et l'avancement des grades territoriaux.
Ainsi, à la fin de la période d'ascension le
centralisme administratif est réalisé à tous les
échelons, l'autonomie des personnes, des villes et des communes
disparait. Les structures administratives des villes et du monde rural sont
uniformisées dans un schéma général comprenant les
provinces, les districts, les territoires et les communes. Toutes la pyramide
est sous le contrôle direct du gouvernement. La tendance à la
centralisation va devenir excessive et produire tous ces effets néfastes
à l'étape suivante, celle de l'apogée du régime.
Le régime de la deuxième République son
apogée va de 1970 à 1980. Pendant cette période,
l'autocratie atteint son point culminant à travers les épurations
dans l'armée, la personnification du pouvoir, la suppression du MPR et
la politisation des institutions politico-administratives.
Tous ces faits modifient les structures et les institutions
administratives. Les modifications profondes intervenues au niveau de l'Etat
devaient entraîner les réformes des institutions administratives
pour se conformer à la monarchisation du pouvoir.
En effet, tirant les conséquences de la politisation de
l'Administration publique et de la suprématie du parti unique, le
deuxième congrès du MPR tenu en 1972 avait demandé de
réviser les statuts pour se conformer à la nouvelle situation. Au
plan administratif, c'est la loi 73-015 du 5 janvier 1973 qui introduit les
réformes radicales.
a. L'Administration Centrale46(*)
Alors que de 1972 à 1974 la pyramide administrative
commençait par le congrès du parti, suivi du président
fondateur, du bureau politique, du conseil législatif et du conseil
judiciaire à partir de 1974, le renversement opéré met
à la tête de l'Administration publique le président
fondateur et le bureau politique.
1° Le Président
Le président est l'incarnation du parti et donc, du
pays. Il est au-dessus de tous les organes. Il possède le pouvoir
réglementaire, il fixe le programme du gouvernement, détermine
les attributions des ministres, trace les conditions dans lesquelles l'action
gouvernementale doit-être coordonnée et veille à son
application.
2° Bureau politique
Depuis 1974, le bureau politique du MPR est devenu le
deuxième organe institutionnel, l'organe de conception, d'inspiration et
de décisions, il est dépositaire et parent du Mobutisme. Ses
décisions d'Etat ont force de loi. Le bureau politique a
été à l'origine des mesures qui ont bouleversée la
marche de l'Etat, telle que : le changement du nom du pays, du fleuve et
des lieux, la déchristianisation l'abolition des prénoms
chrétiens) en 1971, la Zaïrianisation de l'économie en
1973.
3° Le gouvernement
Le parallélisme entre le parti et l'Etat fut
supprimé au sommet et les dénominations des organes
uniformisés. Le comité exécutif du parti et le
gouvernement furent remplacés par le conseil exécutif National.
Les dénominations de « Ministre »
« député »,
« gouverneur », etc., cédèrent la place
à celles de « commissaires d'Etat, » commissaire du
peuple » commissaire de région » etc.
b. L'Administration territoriale
La mainmise du MPR sur les institutions s'étendait
jusqu'au niveau de l'Administration territoriale. La politique d'uniformisation
était déjà appliquée à la territoriale
depuis la réforme de 1968-1971, elle va être accentuée.
En réalité, la réforme du 5 janvier 1973
avait supprimé les Entités locales, telles qu'existaient depuis
1891. Les chefferies, les secteurs et les centres perdurent leur autonomie
juridique et financière. La perte de la personnalité juridique
entraînant le déclin des collectivités.
II.2. LE SYSTEME POLITIQUE ET L'ADMINISTRATION
PUBLIQUE
D'après FOURGERE,
officiellement l statut de l'Administration au sein du système politique
est subordonnée. Cependant, elle tend à devenir autonome et
occupé une place de choix au sein du système politique.
II.2.1. Dépendance de l'Administration à
l'égard du pouvoir politique
Le principe de la subordination de
l'Administration est commun à toutes les idéologies politiques.
Le manque d'autonomie idéologique et celui de finalité propres
sont les deux réalités qui expliquent cette dépendance.
II.2.1.1. l'Absence d'autonomie idéologique
L'Administration n'est pas
animée par une idéologie propre, mais par la philosophie du
pouvoir politique. Elle est apparemment dépourvue de volonté
propre. L'Administration est toujours dirigée par une majorité,
un parti ou un homme. Ce sont eux qui sont les seuls capables de définir
les orientations fondamentales que l'Administration est chargée
d'appliquer47(*).
Le respect de ce principe est garanti par un ensemble de
limites externes, juridiques et institutionnelles fixées à
l'action de l'Administration et qui marquent son assujettissement. Le choix
fixé par la constitution régissent l'Administration et
déterminent ainsi les relations qui doivent exister entre celle-ci et
les citoyens. L'Administration est soumise à des obligations et à
des devoirs même si ceux-ci peuvent varier en fonction du régime
politique.
II.2.1.2. L'administration n'a pas de finalité
propre48(*)
Elle est au service de
l'intérêt général, or ce dernier est défini
par les organes politiques. L'Administration existe pour un but
précis : celui de permettre à la volonté politique de
se concrétiser et d'être appliquée d'une manière
effective. Elle est en effet, l'instrument et le moyen d'exécution de la
décision politique.
Toutefois les actions administratives sont la
concrétisation des choix politiques. Dans les décisions ou les
actions administratives, les données techniques ne sont pas les seules
qui interviennent, car l'Administration ne constitue pas une fin en soi, elle
doit obéir à la finalité politique.
II.2.2. L'Autonomie de l'Administration à
l'égard du pouvoir politique
Malgré sa dépendance
à l'égard du pouvoir politique, l'Administration dispose d'une
certaine autonomie qui s'explique pour des raisons socio-politique d'une part
et juridiques d'autre part.
II.2.2.1. les considérations sociopolitiques
Ces différents facteurs
sociopolitiques sont les suivants :
a. L'Administration est un corps
L'Administration jouit de la cohésion de ses membres
que lui donne l'esprit du corps. Cet esprit commun, des traditions, des
origines et une formation commune font de l'Administration une puissance.
Elle exerce une influence sur le gouvernement lui
suggère des attitudes facilite ou secrètement contrecarre
l'exécution de décision qu'elle doit appliquer.
b. La permanence du fonctionnaire
La continuité de l'Administration et la permanence des
fonctionnaires amortissent l'amplitude des changements dus aux remaniements
ministériels et aux renouvellements des assemblées.
c. La faiblesse du gouvernement
Lorsqu'un gouvernement devient faible, les fonctionnaires
exercent une pression sur lui, ils veulent tirer de leurs fonctions les
maximums d'avantages matériels. Bien que subordonnée au province
politique. L'Administration peut tendre à en devenir largement
indépendante à la méconnaître ou s'approprier le
pouvoir. Ce sont pratiquement les fonctionnaires qui gouvernent alors.
d. Les facteurs triomphent des
idées
Le recrutement particulier des fonctionnaires, leur statut
particulier, leurs compétences et leurs aptitudes techniques sont les
fonctions qui leur permettent de faire triompher dans la gestion des affaires
publique leur point de vue sur celui des organes politiques. Ainsi
l'Administration a tendance à former un milieu particulier, replier sur
lui-même et indépendant vis-à-vis des organes politiques
e. Le rattachement de l'Administration à
l'exécutif
L'Administration est une branche du gouvernement, souvent, ce
dernier s'en remet à l'Administration qui, alors inspire et
décide. Elle acquiert ainsi une volonté propre.
Le gouvernement dans tous le pays du monde et depuis longtemps
sont conscient de ce danger de l'emprise de l'Administration. Ce pourquoi, ils
se sont réservé le droit de nommer de promouvoir et de
révoquer les fonctionnaires
f. Absence de séparation nette entre la
décision et son exécution
Il n'y a pas une séparation nette entre la
décision, domaine des institutions politiques et l'application effective
de celle-ci qui revient à l'Administration. Ce sont les institutions
administratives qui peuvent facilement sortir de leur rôle d'instrument
d'exécution que les institutions politiques d'empiéter sur les
prérogatives des administrateurs.
g. Le rôle d'initiative et de
décision
L'Administration accomplit deux types de taches : les
unes sont d'élaboration et les acteurs d'exécution. Dans les
activités d'élaborations l'Administration prépare les
textes qu'elle devra appliquer dès que les instances, elle
interprète des textes, recherche et utilise les moyens, coordonne les
activités diverses et les procédés différents,
adoptes les moyens et les procédés aux circonstances49(*).
II.3. L'ADMINISTRATION PUBLIQUE FACE AU REGIME
POLITIQUE
La différence fondamentale
entre les différents régimes dans leurs relations avec
l'Administration a trait à la différence ou l'identité
entre le groupe humain qui exerce le pouvoir politique et celui qui administre
professionnellement.
I.3.1. l'Administration dans le régime
autoritaire
Dans le régime autoritaire,
la séparation du pouvoir est inexistante, malgré les
apparences formelles de la législation. Par différentes mesures,
l'Etat essaie d'absorber la société.
a. La situation initiale
Pour l'Administration, le régime entraîne la fin
de la neutralité et du professionnalisme. On exige aux fonctionnaires de
la fidélité du régime et surtout pour les hauts cadres. On
constate une extension de l'Administration dans deux directions,
l'Administration pénètre profondément dans la
société en y intervenant au maximum, on assiste aussi à
une extension des sociétés d'Etat, il n'existe plus de
différence claire entre les hauts niveaux politique et
l'Administration.
b. La stabilisation
Après son implantation définitive, le
régime autoritaire ou dictatorial assouplit certaines mesures. Le
professionnalisme de l'Administration s'installe progressivement car, il
devient impérieux de recruter des agents possédant les
qualifications requises, généralement les hauts cadres qui sont
fidèles accèdent aux fonctions importantes.
c. Trait généraux
Sous un régime autoritaire ou dictatorial, les effets
sur l'Administration sont les suivantes :
· La politisation de l'Administration ;
· L'absence des droits des fonctionnaires contre
l'Etat ;
· La fin de l'autonomie locale ;
· La réduction des contrôles aux aspects
techniques
I.3.2. L'Administration dans le régime
Démocratique
Un régime
démocratique admet l'Administration professionnelle comme un
élément de base de l'Etat. Les fonctionnaires surtout les hauts
fonctionnaires coexistent avec les différentes idéologies
politiques. Ils interviennent plus au pouvoir. Ces types des régimes
admettent la neutralité de l'Administration publique.
a. Dans un régime démocratique
présidentiel
Le problème qui se pose et qui importe est le mode
employé par le président pour assurer que son pouvoir soit
effectif dans la pratique et qu'il ne s'agisse pas d'un pouvoir dilué,
réduit par le fait qu'il est exercé à travers les
ministres.
Dans le modèle américain, le président
dispose des pouvoirs clefs pour le fonctionnement de l'Administration
fédérale, notamment en matière du budget, d'organisation
et surtout sur l'Administration du personnel.
Dans le modèle Français, le président n'a
pas de pouvoir direct, un lien existe entre le président, son entourage,
le cabinet et les services du premier ministre, c'est par ce dernier qu'il
entre en contact avec l'administration.
Le grand avantage du régime présidentiel est que
le style de gestion de l'Administration est moins rigide.
b. Dans un régime démocratique
parlementaire
Le pouvoir du gouvernement sur l'Administration est double,
il y a d'une part la suprématie habituelle du gouvernement sur
l'Administration ; d'autre part comme, il domine aussi le parlement, il a
aussi la possibilité de modifier les lois relatives à
l'organisation et au fonctionnement de l'Administration publique.
Dans ce régime, l'indépendance politique de
l'Administration est renforcée, l'application du principe de
responsabilité parlementaire des ministres permet de couvrir
l'Administration de la fermer vis-à-vis du monde extérieur et de
le faire échapper aux investigations et l'isole des autres institutions
politiques. Mais le parlement possède d'importants pouvoirs sur
l'organisation et le fonctionnement de l'Administration publique.
II.3.3. Le système de partis et l'Admnistration
publique
Les relations entre les partis
politiques et l'Administration dépendent principalement du régime
politique, mais le nombre et la nature des partis politiques sont cependant des
éléments essentiels de tout régime politique.
II.3.3.1. l'Administration et le parti unique
Le parti unique correspond
à un régime autoritaire (dictatorial) il y a eu des situations
où ce parti a fonctionné dans un régime
démocratique.
Trois possibilités existent dans ces
relations :
a. La dualité administrative
Dans ce cas, il existe deux Administrations ;
l'Administration du parti et celle de l'Etat. La première se charge de
la définition des politiques et surveilles leur application par la
seconde qui est d'ailleurs subordonnée. Dans la pratique, cette
dualité est atténuée, il y a d'abord la circulation
régulière des hommes entre les partis et l'Administration de
l'Etat, et ensuite l'action des deux appareils administratifs sur les
mêmes activités.
b. La fusion et l'imbrication
Dans la réalité de beaucoup de pays, il y a eu
soit une fusion totale, soit une imbrication des deux appareils. Les
difficultés budgétaires et les manquent des cadres sont les deux
facteurs qui n'ont pas toujours facilité l'existence des deux
administrations distinctes.
c. L'influence du parti unique sur
l'Administration
Elle se situe aussi au niveau des agents, le contrôle et
la direction du parti pèsent sur leur travail journalier, il leur est
aussi exigée généralement l'affiliation au parti, et sont
révocable pour des motifs politiques.
La situation est plus réelle pour les fonctionnements
de haut niveau. Au début principalement, la fidélité
politique est rigoureusement exigée dans l'Administration d'un
régime à parti unique. Ce parti réalise
généralement une véritable politisation de
l'Administration, car cette dernière n'est que son instrument.
II.3.3.2. L'administration et le Bipartisme
L'intérêt du
bipartisme dans ses relations avec l'Administration réside sur la forme
spéciale de politisation qui peut s'y pratiquer.
Dans le cas des Etats-Unis, le spoils system est la forme de
politisation qui s'y est pratiquée de 1820 à 1883 et qui a un
fondement théorique basé sur ces deux arguments :
· pour mieux asseoir la démocratie, il convenait
que le plus grand nombre possible de citoyens assument des fonctions publiques
même temporairement ;
· La conviction des Américains était que la
consolidation d'une bureaucratie et l'augmentation de son pouvoir pouvaient
nuire à la démocratie ; les bureaucrates peuvent être
plus puissants que les représentants élus.
II.3.3.3. l'Administration est le multipartisme
Dans ce système, l'Administration n'est pas soumise
à l'emprise durable et exclusive d'un parti, car les majorités
changent. Les différentes influences qui s'exercent sur elles lui
assurent une appréciable indépendante.
Généralement, les hauts fonctionnaires restent en place
après la chutte du gouvernement qui les a nommés, les changements
politiques occasionnent seulement des correctifs, des ajoutes ou des
inflexions50(*).
Cependant il peut se produire des situations où un
parti est réellement dominant. Il peut ainsi acquérir les
monopoles dans les postes-clefs, ce fut les cas de la sociale démocratie
dans le pays Scandinave, du parti Démocrate Chrétien en Italie,
ou le parti Gaulliste en France.
II.3.4. Les régimes constitutionnels et
l'Administration
L'équilibre entre les
pouvoirs fixé par la constitution et par les pratiques politique
définit le statut officiel de l'Administration d'une part et conditionne
alors le système politique d'autre part.
Les options générales de la constitution et les
relations entre l'exécutif et les législatif déterminent
le rôle réel de l'Administration, il y a trois possibilités
de répartition des pouvoirs ; le régime de confusion des
pouvoirs, le régime de collaboration des pouvoirs et le régime de
séparation des pouvoirs51(*).
II.3.4.1. Le système de confusion des
pouvoirs
Dans ce régime, les
pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire sont confondus,
c'est-à-dire que les décisions se rapportant à ces trois
pouvoirs sont prises par une seule instance, il n' ya pas de séparation
des pouvoirs.
Ce type de régime ne permet pas l'autonomie de
l'Administration, en principe elle est nulle.
Le pouvoir est présent partout, s'occupe de tout et
rien ne peut échapper à son contrôle. La politisation de
l'Administration n'épargne pas les agents. Dans ce régime, il n'y
a pas de fonction particulière réservée à
l'Administration.
II.3.4.2. Le système de séparation des
pouvoirs ou système présidentiel
Dans ce régime, les chefs
de l'Administration que sont le président, les ministres et les
secrétaires d'Etat, ne sont pas responsable devant le parlement. Avec la
disparition de cette responsabilité politique de ses chefs,
l'Administration perd l'écran protecteur qui l'isolait des autres
institutions politiques.
Le parlement a alors un contact direct avec l'Administration
ce qui facilite le contrôle parlementaire sur elle.
Ainsi, l'Administration est contrôlée par deux
maîtres, c'est-à-dire deux pouvoirs que sont l'exécutif et
le législatif.
II.3.4.3. le régime de collaboration des
pouvoirs ou le régime parlementaire
Ce régime isolé,
ferme l'appareil de l'Etat vis-à-vis de l'extérieur et renforce
son unité interne. L'Administration échappe aux investigations et
voit son indépendance politique renforcée.
Le principe de la responsabilité parlementaire fait des
ministres les seuls à rendre compte du fonctionnement de
l'Administration, notamment devant le parlement. Ainsi l'Administration
bénéficie d'un écran particulier.
II.3.5. la dynamique politique et l'Administration
publique
Les changements politiques ont des
effets sur l'Administration, mais ils dépendent du contexte social dans
lequel ils se situent, et affectent directes l'Administration selon leur
nature.
II.3.5.1. L'évolution politique
Selon sa nature,
l'évolution a des conséquences plus ou moins graves selon
l'Administration.
L'arrivé d'une nouvelle équipe à la
tête du parti unique dans les systèmes autoritaires, le
déplacement de la majorité électorale dans les
démocraties libérales produisent généralement une
modification dans les orientations politiques du régime, la structure de
l'Administration subit des influences ;
· Si les forces politiques adhérent aux
mêmes options fondamentales, l'alternance n'a pas des conséquences
importantes, les modifications sont mineurs, elles visent à apporter un
dynamisme nouveau à l'Administration ;
· Mais si la polarisation des forces politiques est les
plus intenses les oppositions cristallisées et le consensus
aléatoire, l'alternance au pouvoir a des effets plus sensibles tels
que : large renouvellement du haut personnel administratif,
réorientation de la stratégie étatique et adaptation des
principes d'organisation et de fonctionnement de l'appareil d'Etat. Mais ce
changement au niveau de l'Administration ne s'opère pas, cependant sans
difficulté.
II.3.5.2. Le changement de régime
Le changement de régime
entraîne des ruptures idéologiques et constitutionnelles.
L'Administration connait alors un renouvèlement plus ou moins profond du
personnel administratif surtout au niveau des postes des directions, les
différents services de contraintes sont les plus vulnérables aux
fluctuations de la conjoncture politique52(*).
Les effets sur l'Administration varient en fonction de la
nature des changements politiques :
· Si les changements politique est constitutionnels
s'arrêtent à un simple réaménagement institutionnel,
les fonctionnaires restent généralement en poste ;
· Les glissements idéologiques et le
déplacement d'équilibre entre les forces politiques ont des
conséquences plus importante principalement l'épuration de
l'appareil d'Etat ;
· Le passage du pluralisme au monolithisme,
l'effondrement d'un régime autoritaire, l'établissement d'un
régime autoritaire sont quelque cas que produisent d'importants
changement dans l'Administration tant au niveau des structures qu'à
celui du personnel.
Dans la pratique on constate la permanence des principes
d'organisation de l'Administration publique, par delà la succession des
régimes politiques.
En définitive, le régime de la deuxième
République a été caractérisé par une
Administration opaque où l'Administration était totalement
dépendante du pouvoir politique. Donc les services publics relevaient du
gouvernement central. La politisation de l'Administration sous ce régime
était à outrance.
CHAPITRE TROISIEME
LES INDICATEURS DE LA POLITISATION DE L'ADMINISTRATION
PUBLIQUE ET LE DEVELOPPEMENT DE LA RDC
Il est question dans ce troisième chapitre qui est le
dernier de notre travail de faire une analyse sur les indicateurs de la
politisation de l'Administration publique sous la deuxième
République, pour ce fait, nous procéderons à
déceler les différentes causes de la politisation. En plus les
différentes réformes qui ont intervenues pour remédier aux
insuffisances de l'Administration Publique, et le changement qu'a mené
la dite réforme au sein de l'Administration publique.
Etant donné que dans le cadre de notre travail, nous
faisons une analyse et perspective sur l'Administration Publique
Congolaise ; sur ce, nous faisons une mise au point sur la
Méritocratie et l'indépendance de l'Administration Publique
Congolaise face à la politique, Afin de déboucher au
développement intégral de notre Administration Publique, et faire
jouer celle-ci un rôle moteur dans le processus de développement
du pays.
III.1. LES INDICATEURS D'INFLUENCE DE L'ADMINISTRATION
PUBLIQUE
III.1.1. La Corruption
a. Définition
Il ya corruption lorsqu'un individu place de manière
illicite ses propres intérêts au dessus de ceux des gens et des
idéaux qu'il s'est engagé à servir. La corruption
revêt des formes multiples et va de l'insignifiant au monumental. Elle
peut aussi bien consister en une distorsion des procédures les plus
simples qu'en abus des grands instruments de l'action publique ; dans
certains pays en voie de développement, elle se trouve
érigée en système. Les frontières de la corruption
sont difficiles à tracer, elles sont étroitement liées aux
lois et coutumes locales53(*). Nous sommes partis de ceux qui pensent
qu'après la tyrannie c'est la corruption qui range notre pays.
b. Causes profondes de la corruption
Il y a plusieurs causes majeures qui favorisent la corruption
dans l'Administration publique :
· Le salaire bas et irrégulièrement
payé ;
· La pauvreté de la population ;
· L'égoïsme ;
· L'impunité ;
· La mauvaise fois des gouvernants ;
· Manque de moralité et d'esprit patriotique...
La corruption dans l'Administration publique s'est
révélée être un handicap sérieux et un
obstacle à la rapidité et à l'efficacité. La
tendance qu'on tous les Etats à centraliser le pouvoir politique et
l'appareil exécutif, l'inefficacité et la politisation de
l'Administration publique, sont autant d'élément qui concourent
à bloquer le processus de développement.
La fréquence et la persistance de la corruption ont
ceci de décourageant qu'ont fini par se dire s'agissant des
décideurs et des politiques qu'ils ne désirent pas combattre ce
phénomène. La corruption peut devenir un problème plus
difficile à traiter du fait qu'elle profite à ceux qui
détiennent le pouvoir.
III.1.2. Le tribalisme54(*)
Lorsque le président Mobutu
prit le pouvoir en 1965 au nom du haut commandement militaire, il évoqua
les raisons qui avaient milité à leur décision, entre
autre les conflits des politiciens qui ayant ruiné le pays, se sont
aboutis derrière une overdose numérique des partis politique.
En RDC, les partis politiques, toujours nombreux, sont des
repères des dirigeants, adeptes d'un divisionnisme abject. Le
recrutement dans l'Administration publique se fait dans la famille, tribu,
l'ethnie ou la province, le reflexe de l'homme Congolais réside dans sa
propension à composer le parti avec les proches parents...
L'accession au pouvoir d'Etat d'un parti à
collaboration excessivement tribale, ethnique ou provinciale renforcerait
l'égoïsme des groupes ayant obtenu l'impérium et cela
conduirait à la violence. A ce sujet Serge Mongeau dans
« Parce que la paix n'est pas une utopie », nous aide en
soutenant, la violence des armes n'est pas la seule qui existe et les autres
violences que nous tolérons l'injustice, le tribalisme,
l'égoïsme, la pauvreté... déteignent aussi sur
nous.
Les partis se réclamant des tribus ou
l'idéologie et le projet de société sont moins importants
que l'appartenance culturelle communes de membres, ne contribuent pas à
la formation de la conscience nationales la vie nationale est souvent sujette
au chantage d'autodétermination.
Présentement dans notre pays en général
et dans l'Administration publique en particulier, le tribalisme constitue un
mode de gestion sources de tous les maux, ce dernier engendre
l'inefficacité dans l'Administration, parce qu'on ne tien plus compte
des qualités intellectuelles et autre qu'à la personne, mais ce
sont les appartenances ethnique, tribale et politique.
III.1.3. Le détournement
L'un des indicateurs de la politisation de l'Administration
publique sous la deuxième République c'est aussi le
détournement de deniers public. L'Administration publique était
caractérisée par les dépenses ostentatoires de la part de
détenteurs du pouvoir, l'argent du trésor public servait pour
leurs fins propres et besoins personnel, acheter des villas à
l'étranger, des voitures coûteuses et autres. Il n'y avait pas un
contrôle rigoureux dans les finances publiques. Et même pas des
poursuites judiciaires contre ceux qui livraient à ce genre de
pratique.
Ce n'est pas par l'importance numérique des membres de
l'équipe gouvernementale que sera appréciée la
fermeté de l'exécutif, mais à la qualité
professionnelle et morale de ses membres. La restauration de la
crédibilité de l'exécutif, passera par la constitution
d'une équipe restreinte et motivée, démontrant la
volonté du pouvoir d'appliquer d'abord par et pour lui-même la
rigueur qu'il sera obligé d'exiger de l'ensemble de la population active
du pays.
Il faut cependant, signaler qu'il y a plusieurs indicateurs
qui jouer sur l'Administration Publique : notamment : le Mouvement
Populaire de la Révolution influencé sur tout le plan
l'Administration Publique. Raison pour laquelle celle-ci ne pouvait pas donner
les meilleures d'elle-même parce que elle subissait des injonctions de
partout et elle n'était pas indépendante dans l'exécution
des ses taches.
III.1.4. Causes profonde de la crise
Politico-Administration sous la deuxième République
III.1.4.1. Système
politique hybride
Nous osons affirmer que la cause
principale sinon la racine de la paralysie des institutions nationales et de la
crise des structures de l'Etat réside dans un système politique
hybride. Celui-ci puise dans le libéralisme les avantages qu'offre en
fait à une minorité, la jouissance de la propriété
privée, et emprunte par ailleurs au totalitarisme les méthodes de
conquête et de maintien au pouvoir. Non pas que l'emprunt en tant que tel
soit un procédé répréhensible, mais n'ayant pas
pris en compte l'irréductibilité des principes qui font la
cohérence intrinsèque de chacun de deux systèmes, celui du
Congo, faute d'une synthèse nouvelle et harmonieuse, s'est
malheureusement enfermé dans un jeu de contradiction internes. Il a
hérité des faiblesses de l'un et l'autre système d'une
part et, d'autre part donné lieu à un pouvoir absolu et
autocratique, au maintien du quel concourent les capitaux et les biens produits
grâces à l'économie du marché.
A coté du libéralisme et du totalitarisme, une
troisième source d'inspiration du système politique Zaïrois
est sans conteste le principe en soi valable, du recours à
l'authenticité. Mais son application, sujette à caution,
engendré un pouvoir pratiquement monarchique, négligeant la
philosophie du système traditionnel, notamment la solidarité
économique du prince avec tout son peuple et la participation de ce
dernier à la gestion de la chose publique.
III.1.4.2. Le Parti-Etat (MPR)
Parmi les équivoques
à lever et les incohérences issues de notre système
politique hybride, se trouvent en premier lieu l'institutionnalisation du MPR
(1970) et sa transformation en Parti Unique en (1974). Celui-ci ne peut avoir
d'autre effet qu'un dédoublement inutilement coûteux des
structures et instances de gouvernement ainsi qu'une gestion de l'Etat au
rythme d'un parti politique. Et puis, ce parti en est-il encore un, du moment
que tous les Zaïrois en son obligatoirement membres ? Enfin la
primauté du parti sur l'Etat nous parait difficilement acceptable :
par nature, l'Etat reste premier, les partis appelés à se
succéder dans le temps demeurent à son service.
Le parti devenu institution suprême a envahi non
seulement tout l'appareil politico-administratif de l'Etat, mais
également tous les secteurs de la vie nationale. Partout où il a
été introduit et organisé : dans les écoles,
les sociétés économico-financières,
l'Administration publique, le gouvernement, l'armée, la justice...il a
eu une très forte tendance à l'inversion de l'échelle de
valeurs pour ce qui est des critères de recrutement,
d'appréciation et de promotion, le népotisme et le militantisme,
concept aux contours très flous, l'ont généralement
emporté sur la vertu et la compétence. De ce fait, la notion du
bien et du mal se confond avec la sécurité du parti-Etat, et la
sanction des militants par ailleurs coupables devient un non sens, car le MPR,
institution et valeur suprême, est devenu la seule norme de
référence.
III.1.4.3. La concentration économique
La concentration du pouvoir
politique sous la dictature était accompagnée et
encouragée par celle du pouvoir économique lequel a mis à
la disposition du premier des moyens financiers de sa puissance. Pour avoir la
mainmise sur l'appareil économique le régime de Mobutu a recouru
à de divers moyens dont les plus importants furent :
· Le contrôle du portefeuille de l'Etat. A travers
les multiples règlements du contentieux belgo-Congolais, le gouvernement
était parvenu à augmenter les dividendes et les royalties dues
par les entreprises d'économie mixte à l'Etat Congolais depuis
l'indépendance ;
· L'Etatisation de grandes sociétés
minières, industrielles et énergétiques comme l'Union
minière du haut Katanga, Kilo-moto, SNEL, REGIDESO, etc. ;
· La Zaïrianisation-radicalisation. La
Zaïrianisation fut en 1973 une opération de nationalisation des
petites et moyennes sociétés étrangères agricoles,
commerciales et de services au profit des privés Congolais, tandis que
la radicalisation intervenue une année après était une
nationalisation par Etat ou une étatisation des plus grandes entreprises
déjà Zaïrianisées et qui furent arrachées
à leurs nouveaux propriétaires. Les sociétés
« Radicalisées » ont été
gérées sous forme d'offices. (office du café, du sucre, de
l'huile, etc.).
Les objectifs de la concentration économique
étaient nobles. Il s'agissait de :
· Donner à l'Etat les moyens financiers de sa
puissance. L'Etat pouvait négocier avec des bailleurs des fonds
extérieurs comme partenaires et obtenir des crédits : il
pouvait imposer une politique économique de son choix à
l'intérieur ;
· De donner à la bourgeoisie nationale, qui
était d'origine administrative, des assisses économique, et ainsi
la détourner de la politique. En même temps, Mobutu cherchait
à créer une classe moyenne nationale nombreuse et en faire son
alliée ;
· Par contre, la radicalisation fut dictée par la
peur de voir se constituer une haute bourgeoisie riche et indépendante
du pouvoir, donc virtuellement hostile.
Les conséquences de la concentration
économique
Elles furent par contre néfastes. Les mesures de
contrôle économique aboutirent à des résultats
fortement éloignés de leurs objectifs :
Dans le domaine économique proprement dit, la politique
économique de gaspillage développé, par Mobutu
s'avère désastreuse pour son régime, elle aggrave la crise
économique apparue dès 1975, la quelle va conduire au
déclin de ce dernier.
III.2. LES REFORMES ADMINISTRATIVES SOUS LA DEUXIEME
REPUBLIQUE
Selon le petit Larousse
illustré de 2010, la réforme est « un changement
opéré en vue d'une amélioration ».il s'agit donc
du changement apporté à une institution ou organisation en vue de
l'améliorer ou la corriger, en supprimant des fautes et en faisant
disparaître des irrégularités pour la rendre
meilleure55(*).
En ce sens, le terme « réforme
administrative » traduit l'idée de changement ; ce
changement et cette adaptation ne relèvent pas de l'ordre naturel des
choses, ils revêtent un caractère intentionnel qui fait de la
réforme administrative un phénomène provoqué et
dirigé.
La réforme ou la modernisation administrative permet
donc d'adapter l'Administration à l'évolution plus ou moins
profonde des besoins sociaux, de la technologie et des missions de l'Etat. La
réforme administrative s'impose alors à toutes les
administrations sans distinction. Elle se justifie de façon
particulière en Afrique, notamment au Congo, du fait que
l'Administration est un agent principal du développement56(*).
Toutefois, il est vrai que le concept réforme peut
quelque fois être atonique. On peut apporter un changement à une
institution et améliorer son rendement. : ce qui est positif. Mais
on peut également apporter u changement à une institution en vue
d'améliorer certaines méthodes, les résultats ne
viseraient pas forcement l'intérêt de l'institution
Nous avons vécu cela pendant la deuxième
République à travers la réforme du système
juridique qui avait institutionnalisé l'inviolabilité de la
personne du Président Mobutu qui pouvait, de ce fait, disposer et user
à sa guise du patrimoine national. Ce qui illustre qu'une réforme
peut avoir une finalité positive ou négative.
III.2.1. La Réforme de 1967
En effet, les premières
réformes administratives pendant la deuxième République
commencèrent en 1966. L'ordonnance-loi n° 66/45 du 6
février fixa les pouvoirs des gouverneurs des provinces des ministres
provinciaux et des assemblés provinciales. L'ordonnance-loi
n°67/177 du 10 avril 1967 portant organisation politique et administrative
des provinces, districts et territoires.
Cette dernière faisait des provinces de
circonscriptions administratives entièrement centralisées,
dépendant du pouvoir central.
Soulignons que les réformes entreprises en 1966 et 1967
étaient décidées à mettre fin au
fédéralisme (ou autonomie des provinces) prévus par la
constitution du 1èr août 1964. Le retour à
l'Etat unitaire sera confirmé par la constitution du 24 juin 1967.
L'exécutif a ainsi précédé le droit constitutionnel
(le droit administratif a précédé le droit
constitutionnel).
La territoriale était dès lors politisée.
Cela va se constater par la nomination des jeunes cadres diplômés
de l'enseignement supérieur et universitaire, ou par la recherche des
cadres dynamiques ou par la recherche des cadres nouveaux pour rompre avec le
passé. Pour y être admis, il faut être militant convaincu du
parti. Ainsi les autorités territoriales étaient amenées
à cumuler dans leurs circonscriptions (juridictions) respectives, le
double qualité d'autorités administratives et des
représentants du parti. On voulait, de ce fait, substituer l'attachement
aux particularités régionales et locales aux impératifs
d'unité nationale et d'efficacité administrative.
III.2.2. La réforme de 1973
La réforme instituer par la
loi n°73/015 du 5 janvier 1973 portant organisation territoriale et
administrative de la République, a également visé la
centralisation.
En effet, selon MPINGA KASENDA, « il n'est plus
question pour cette réforme de se contenter de timides remodelages de
l'édifice croulant de l'époque coloniale, mais bien de
révolutionner tout le système du sommet à la base afin de
le rendre apte à assumer les objectifs de développement d'un Etat
révolutionnaire. La restructuration touche aussi bien l'Administration
publique proprement dite que l'Administration paraétatique ; elle
concerne tant la conception, les structures et les principes même de leur
agencement que les personnes qui servent dans ces administrations. C'est en
fait une rupture totale avec le passé qui est proposée57(*) ».
La réforme de la fonction publique sera
réalisée par l'ordonnance-loi n° 73/023 du 4 juillet 1973
portant statut des agents de carrière des services publics de l'Etat.
Cette grande réforme, comme on l'appelait, avait des
objectifs suivants :
a. Sur le plan politique : supprimer le hiatus
existant entre l'organisation politique et la nouvelle conception du
pouvoir : le MPR étant proclamé institution suprême,
s'identifier à l'Etat, les autres institutions devraient s'adapter
à cette nouvelle option ; d'où la politisation de
l'Administration Publique.
b. Sur le plan Administratif : assurer une
grande sociabilité de l'Administration. Cela signifiait d'après
les auteurs de la réforme, « changer la conception même
de l'Administration, c'est-à-dire, passé d'une administration de
contrainte et de répression à une Administration de
service ».
Entre autres, la réforme visait l'efficacité et
la célébrité dans l'exécution des tâches
administratives, la réduction du nombre de catégories et grandes,
la révision du système de gestion et le statut du personnel de
l'Etat, le rajeunissement de l'Administration etc.
Cette réforme n'a pas fait de cette Administration un
instrument de développement du pays. Les structures administratives
mises en place n'avaient pas porté des fruits, malgré une
suffisance de qualité de cadres. La réforme visait une fois de
plus l'enracinement du régime politique (dictatorial par la politisation
de l'Administration).
Ainsi l'incapacité administrative s'était
caractérisée par la lenteur, l'indécision, l'arbitraire ou
en d'autres termes par « des bureaucraties gonflées,
encombrées de procédures formalistes qui retardent plutôt
qu'elles n'expédient la livraison du service et l'implantation des
programme ».
III.2.4. La réforme de la Fonction Publique de
1981
La réforme administrative
fut introduite par ordonnance-loi n° 73/023 du 4 juillet 1973. Ses
objectifs principaux étaient :
a. La création d'une administration publique
engagée dans la révolution ;
b. Le renforcement du degré de militantisme des
agents enfin de les rendre disponibles à servir la nation ;
c. La décentralisation de la gestion du
personnel ;
d. La simplification des mécanismes statutaires par
l'allégement des procédures, des réglementations et des
travaux administratifs ;
e. L'instauration de concours pour tout recrutement et
toute promotion ;
f. L'abandon de la multiplicité des cadres
statutaires pour un seul type de carrière58(*).
Par ailleurs, il y a lieu de noter que le département
de la fonction publique fut supprimé quelque mois au paravent avec la
commission permanente d'Administration publique (COPAP) en vertu de
l'ordonnance n° 72/413 du 18 octobre 1972. Cette dernière
remplaça donc la fonction publique. En fait, sous le régime de la
COPAP, chaque ministère recrutait, rémunérait,
sanctionnait pour ainsi dire gérait son personnel suivant ses
dispositions propres. Ce fut la décentralisation de la gestion.
Cependant, malgré ces nouveaux rapports, cette
réforme n'avait pas donnée les résultats escomptés.
On continuer à déplorer l'absence de conscience professionnelle
dans le chef des fonctionnaires, le laisser-aller caractérisé et
le manque total du dynamisme.
Le même constat d'échec devrait amener le bureau
politique à décider d'une nouvelle réforme. Dès
lors le chef de l'Etat, par l'ordonnance n° 80/215 du 28 août 1980,
supprima la COPAP et réhabilita le département de la fonction
publique, nouvelle formule, lequel fut doté de tout le pouvoir de
gestion et de contrôle du personnel de l'Administration publique.
Ainsi pour suppléer à l'insuffisance de la
réforme de 1973 une nouvelle réforme fut consacrée par la
loi n° 81/003 du 17 juillet 1981 portant statut du personnel de
carrière des services de l'Etat.
Cependant, c'est le même constat d'échec :
la fonction publique manquait toujours l'efficacité et de dynamisme.
III.2.5. La réforme de 1982
La décentralisation de
l'Administration fut instaurée par l'ordonnance-loi n° 82/006 du 25
février 1982, portant organisation territoriale, politique et
administrative. Généralement appelée « la loi
sur la décentralisation ou la grande
décentralisation », cette loi définit l'Etat Zaïre
comme un Etat unitaire, déconcentré et
décentralisé. De ce fait, la région, la ville et milieu
urbain, la zone urbano-rurale, la collectivité (chefferie ou secteur)
furent reconnues comme des entités décentralisés ou
autonomes dans les limites de leurs attributions et compétences.
Mais, le problème est de savoir si cette «
loi sur la décentralisation » avait institué une
véritable décentralisation.
Les études de cas réalisées par le
document des Nations-Unies intitulé « Décentralisation
en vue approche correcte, face à ce dilemme, est de spécifier par
la voir légale les services dont doivent s'acquitter les administrations
locales et, de leur donner en outre, compétence générale
pour remplir toute les autres fonctions dont les autorités
supérieures ne se chargeraient pas... »59(*).
Cependant, contrairement à ce que pouvait être
une administration décentralisée, les responsables de ces
entités dite décentralisées n'étaient pas des
élus locaux, mais des personnes nommées et affectées par
le pouvoir central dans le cadre du parti.
L'innovation de la réforme de 1982 est qu'elle
crée des organes du MPR à tous les niveaux des entités
administratives décentralisées. Ainsi l nombre d'organes passe
à trois au lieu de deux traditionnels. Ce comité du parti est le
premier organe de ces trois organes composé des cadres de
différentes branches ou organes spécialisés du parti. Etat
ses attributions étaient vagues.
Dans cette réforme il y avait donc absence de
participation de la population...on peut dire que cette décentralisation
formelle introduite par l'ordonnance-loi précité, s'apparentait
plus à une décentralisation dénaturée, vidée
de sa subsistance dans la mesure où l'on n'avait pas daté les
entités administratives régionales et locales des moyens
financiers et techniques suffisants pour satisfaire les besoins de leur
population.
Décentraliser dans un contexte de grave crise
économique fut que le MPR récupère en réduisant
l'autonomie organique.
III.2.6. La réforme de 1995
Les Etats généraux
de la fonction Publique avaient envisagé au mois de juillet 1995 un
projet de réforme et du nouveau statut de la fonction publique. Mais ce
projet n'a pas été concrétisé.
Par contre, la réforme de l'Administration territoriale
a été sanctionnée par la loi n° 95/005 du 20
décembre 1995 portant décentralisation territoriale,
administrative et politique de la République du Zaïre pendant la
période de transition.
Les principaux points de cette réforme sont les
suivants :
· Déterminer les entités administratives
décentralisées, donc dotées de la personnalité
juridique : la région, la ville, la commune, le territoire et la
collectivité ;
· Fixer leurs structures organiques et fonctionnelles. En
conformité avec le protocole d'accord de janvier 1994 ; la loi
prévoit :
ü La restructuration de la territoriale pour l'adopter
aux nouveaux textes ;
ü La mise en place, au niveau de chaque entité
administrative décentralisée, d'un conseil et collège
exécutif dont les membres sont désignés de manière
paritaire par les deux familles et sociales en présence ;
ü Prévoir la manière dont sont
réparties les compétences et les ressources entre ces
entités et les pouvoir central. Pour ce qui est de compétences,
le législateur a prévu une répartition des ressources, les
entités administratives décentralisées peuvent, si elles
disposent ces moyens suffisants de s'autogérer, créer et
entretenir les infrastructures appropriées pour le développement
endogène ;
ü Organiser le contrôle juridique et administratif
ainsi que le recours juridictionnel.
Mais initiée pendant que le processus de la transition
politique était en crise, cette dernière réforme n'a pas
pu être appliquée.
III.2.7. Les inadéquations des réformes
administratives Congolaises
L'Administration Congolaise a
certes besoin d'être réformée dans son organisation, ses
méthodes de travail et dans la qualité des hommes qui doivent
l'animer. L'analyse de toutes ces réformes démontre qu'il y a
absence d'un mouvement de réforme administrative concertée et
planifiée. La réforme administrative vise essentiellement
à rationaliser au maximum l'action de l'Etat, dans ses centres de
décision et d'exécution.
Il s'avère cependant que certains obstacles ont
empêché l'Administration Congolaise de fonctionner comme une
administration de développement. Ces obstacles peuvent être
classés en deux (2) catégories : les obstacles
endogènes et les obstacles exogènes.
Les premiers sont à chercher au niveau des
mécanismes internes de l'Administration, considérée comme
système, tandis que les seconds résident au niveau des rapports
que l'Administration entretient avec le système politique globale.
a. Au niveau interne
Nous avons relevé les inadéquations ou mieux,
les contradictions flagrantes auxquelles il faut absolument remédier. La
principale inadéquation concerne l'absence d'une méthodologie
globale et dynamique qui semble caractériser toutes les réformes
administratives intervenues en République Démocratique du Congo
de sorte que celle-ci ne se limitent généralement qu'à
quelques initiatives conjoncturelles, souvent dictées par des situations
de crises.
b. Au niveau externe
La réforme administrative est impossible sans plan d
financement, surtout s'il s'agit d'une réforme d'ensemble : il faut
relever certaines rémunérations, acquérir des
équipements (mécanique, électriques) construire des locaux
adoptés aux besoins des services. En suite, pour être
réaliser sans à coup, il faut de volonté politique
réellement de la part de l'exécutif.
Si au Congo cette volonté est publiquement
proclamée, il n'en reste pas moins vrai que les faits, celle-ci
n'apparait ni omniprésente ni toujours agissante60(*).
III.3. LA MERITOCRATIE DE L'ADMINISTRATIVE PUBLIQUE
CONGOLAISE ET LE DEVELOPPEMENT DE LA RDC
III.3.1. LA MERITOCRATIE
La méritocratie est le
contraire du népotisme et du favoritisme. Il est un grand fléau
qui ronge la fonction publique et les entreprises publiques.
La méritocratie Est une valeur existante dans un Etat
de droit pour arriver à produire les travaux de qualité soit le
niveau et lieu d'affectation.
Au Congo en général et à l'Administration
Publique en particulier on place les gens n'importe où, à
n'importe quel poste, pour faire n'importe quoi, pour travailler n'importe
comment sans pour suite judiciaire ni contrôle de tutelle.
Si notre pays pouvait s'investir dans la culture de la
méritocratie, en instaura le système de test à tous les
niveaux de la fonction publique, cela pourrait arranger et créer une
culture de méritocratie dans le chef de nos autorités
politico-administratives.
Cette théorie est butée à plusieurs
contraintes notamment celui de militantisme, clanisme et. Ceci nous pousse de
dire que la construction d'un Etat de droit où la méritocratie
règne, n'est pas un processus universel. Elle avance par un coup et
marque parfois d'amples retours en arrière soit par la
décomposition d'entités politique en appartenance solide, soit
par l'effondrement pure et simple de l'appareil Etatique. Ceci est
justifié par le clone d'Etat entrainant ainsi des illusions au lieu
d'avoir une réalité propre et déterminer les solutions
appropriées. En d'autres mots : « le fertilisant de la
corruption engendre l'impunité puis le dépérissement de
l'Etat ».
La méritocratie et un déterminant de la bonne
gouvernance et de l'Etat de droit. Notre pays doit fournir un grand effort pour
instaurer cette culture dans tout les services ainsi éviter une
régression en développement du peuple Congolais, éviter
aussi la retraditionalisation de la société où les
individus cherchent refuge dans leur tribu, les confessions religieuse...pour
occuper telle ou telle fonction.
III.3.1.1. L'indépendance de l'Administration
publique face à la politique
Gy ERMET, dit dans son ouvrage de
Droit Constitutionnel et institutions politiques, que l'Etat est abstrait et ne
peut qu'être visible par son Administration, c'est pourquoi
l'Administration est un instrument du pouvoir politique pour
matérialiser ses décisions61(*). Néanmoins cela ne constitue pas une raison
fondamentale de voir les décisions administratives être
influencées par l politique. Par exemple en matière de justice,
de l'avancement en grade ou de recrutement des agents...
La fonction administrative se dégage avec quelque
nuance dans le régime politique tel que le notre. L'Administration
publique constitue l'instrument de réalisation des choix politiques, sa
fonction est comparable à celle d'un intermédiaire. Elle assure
parallèlement au processus représentatif le contrat entre le
gouvernement et les citoyens. A cette fin elle informe, elle prépare,
elle prévoit, elle décide, elle exécute, et elle
contrôle, nous sommes dans un Etat où le système politique
est démocratique, il faudrait laisser à l'Administration une
certaine autonomie plus large pour essayer de développer notre pays.
Pour envisager le développement de l'Administration
publique, elle doit être séparée de la politique, parce que
l'influence de celle-ci fragilise et affaiblit surtout son
épanouissement. La dépendance de l'Administration publique
vis-à-vis de la politique entraine la pratique de la corruption et du
népotisme accélère la désaffectation de
l'Administration à tous les échelons. Les agents de la fonction
publique doit nécessairement être indépendante pour donner
les meilleures d'elle-même, sans une influence politique.
III.3.2. L'ADMINISTRATION PUBLIQUE DE DEVELOPPEMENT
L'Administration publique en
général et la fonction publique en particulier sont les
composantes les plus importantes du secteur public d'un pays, en ce sens
qu'elles sont l'épine dorsale de tout le secteur public. De par le
monde, le bon fonctionnement de l'Administration publique est l'indice d'une
bonne gouvernance. Paradoxalement, au Congo, loin d'avoir une administration
publique capable de promouvoir le développement du pays, elle s'est
constituée en élément inhibiteur du développement
de la République Démocratique du Congo. Deux
réalités semblent caractériser notre administration
publique : d'une part, nous avons une fonction publique pléthorique
avec un personnel non motivé, et considérant le travail comme un
calvaire et pour le quel, le lieu du travail est devenu un marché ;
qui pour la vente des archives, qui d'autre pour négocier la signature
du chef hiérarchique62(*).
Une seconde réalité est que, depuis la
deuxième République la fonction publique ne constituait plus une
priorité des dirigeants ni une nécessité pour le
développement du pays, mais plutôt un pis-aller, comme qui dirait
une salle d'attente. Et pourtant l'Administration publique doit être l'un
des piliers du développement d'un pays63(*). La plus grande justification de son existence et
qu'elle doit s'inscrire dans les axes prioritaires des actions gouvernementales
pour le développement et le progrès de la nation Congolaise. Le
rôle que doit jouer la fonction publique dans le processus de
développement n'est plus à démontrer, car les
évidences internationales montrent, qu'elle doit toujours bien
fonctionner pour espérer coordonner et faciliter l'action du
gouvernement voire même la politique économique du pays.
a. L'aspect dynamique
L'aspect dynamique de l'Administration publique, lui
confère une place prépondérante dans le
développement de toute la nation. La dynamique de la fonction publique
en particulier doit être perceptible à travers sa capacité
à résoudre les problèmes sociaux et à rendre le
fonctionnement de l'appareil public harmonieux. L'absence d'une bonne
coordination entre les différentes branches de l'administration publique
conduit à un freinage et à des actions dispersées. Son
aspect dynamique s'oppose à son aspect statique tel qu'il s'observe
actuellement. Depuis l'indépendance du pays, l'Administration publique
est restée telle qu'elle, sans aucune modification profonde. Son
incapacité à générer un dynamisme en son sein a
été un obstacle majeur à son épanouissement et au
développement du pays. C'est ce manque de dynamisme, cette absence de
réalisme qui a en fait engendré toute une série de
situation qui a freiné son expansion, et sa croissance.
L'aspect dynamique de la fonction publique mieux de
l'Administration publique doit, en plus de l'observation et de l'étude
des problèmes de fond de la société Congolaise, se baser
essentiellement sur l'évolution des structures réelle de notre
société et de notre nation en vue d'en favoriser
l'émergence, la cohérence et de provoquer des changements sociaux
harmonieux.
b. L'aspect réalisme
En ce qui concerne l'Administration publique Congolaise, il y
a lieu de signaler deux positions contradictoires. Elle semble en effet
s'obstiner à demeurer avec ses structures archaïques et ses
méthodes de fonctionnement du type colonial, d'une part, et d'autre
part, la nécessité de promouvoir le changement sans lequel il n'y
aurait pas de véritable développement. Le caractère
réaliste de l'Administration publique devrait permettre de
dépasser cette polémique, car il est reconnu que le
développement ne peut être conçu en dehors du processus
historique d'une nation.
Le développement implique certes un changement de
structures et de mentalité. Mais pour que l'Administration Congolaise
joue un rôle moteur de développement, elle doit se fonder sur la
connaissance parfaite des structures Congolaises, de notre environnement et
elle doit également examiner la façon la moins brutale possible
d'amener les structures Congolaises archaïques aux changements, à
l'adaptation de nouvelles structures.
III.3.2.1. La lutte contre la corruption
Bien que les effets
néfastes de la corruption soient reconnus par tous ; il n'y a pour
ainsi dire pas un gouvernement au Congo, qui n'ait fait de la lutte contre ce
fléau, le thème majeur de sa politique. Mais pas grand-chose n'a
été effectivement entrepris pour la freiner. Toutefois, à
moins que la corruption ne soit maintenue dans certaines limites, sinon
extirpée, il ne peut y avoir aucune perspective sérieuse de
développement. L'un de remèdes serait l'édification du
système judiciaire, donc prévoir un code de conduite dans
l'Administration publique dont toute infraction entrainerait une sanction. Qui
plus est, avant leur entrée en fonction et à la fin de leur
mandat, hommes politiques et fonctionnaires devaient avoir l'obligation de
déclarer leurs avoirs, de même que leurs déclarations
d'impôts devraient êtres rendus publiques ; il faudrait aussi
restreindre la pratique de déclarer confidentiels des documents
publics64(*).
Que pouvez-vous attendre et exiger d'une personne dont le
salaire est insignifiant par rapport au coût de la vie ?
Il est donc légitime de conclure que la corruption ne
sera résorbée que si le niveau de vie et l'emploi vont
s'améliorait, ce qui signifie accélérer le processus de
développement, lui-même ralenti par la corruption. Selon toute
apparence, on a affaire à un cercle vicieux, mais pour briser ce cercle
n'est pas impossible.
III.3.2.2. La lutte contre l'Impunité
L'Etat de droit s'oppose à
l'Etat de nature lequel les philosophe tels que Thomas Hobbes, Jean Jacques
Rousseau et John Locke, cherchent, chacun à sa manière à
donner sa contribution pour faire de la société un espace de
coexistence pacifique. L'Etat de nature est un espace non civilisé, dit
ces auteurs, dépourvu de règles, où les notions de
justices et de juste sont inconnues, la loi du plus forte étant toujours
la meilleure et faisant triompher, par la violence, les désirs de celui
qui est plus fort physiquement. Dans la sauvagerie c'est la loi de la force qui
domine avec la théorie de « Homo homini lupus » dit
Hobbes, l'homme est un loup pour l'autre et la raison du sauvage plus fort est
toujours la meilleure.
Contrairement à ce mode de vie sauvage
« l'Etat de droit » se veut une procédure de
« civilisation » de l'espace au sein du quel vivent des
hommes des différentes natures et différents degrés de
force ». l'Etat de droit se construit à partir d'un
« contrat social » (Rousseau) d'un ensemble des
règles acceptées par la volonté générale du
peuple à la base du quelles toutes relations des personnes et leurs
biens sont régies. Ce contrat est exprimé, à
l'époque moderne par la loi fondamentale ou constitution. L'Etat de
droit est un Etat de justice, un Etat de juste. Constitué de 4
éléments ci-après.
1. Est celui qui est gouverné suivant les lois
fixées correctement établies. Lois permettant d'éviter
l'arbitraire, que chaque citoyen agisse comme il l'entendait, sans
considération pour les autres. La loi introduit l'ordre dans la
société, écarte l'anarchie, refreine les passions et
désirs socialement nuisible.
2. Est gouverné selon des lois justes : la loi est
lors qu'elle se donne comme l'expression de la volonté
éclairée du peuple, lors qu'elle est impartiale, lors qu'elle
permet d'établir correctement ce qui revient à chacun dans les
différends qui opposent les citoyens. Est celui qui est respectueux de
la loi. Il punit rigoureusement les manquements à la loi,
l'impunité nie l'Etat, asphyxie l'Etat, classe parmi les Etats faillit
et tue l'Etat de droit. La sanction complaisance est un atout essentiel de
l'Etat de droit.
3. Il est celui qui fonctionne selon les règles
démocratiques, Respectant l volonté du peuple en évitant
la dictature.
Eu égard ce qui précède, la R.D.Congo a
intérêt d'instaurer un Etat de droit, étant un
préalable à tout développement durable et intégral.
Les autorités politico-Administratives doivent cultiver un sens de
légalité au sein de la fonction publique.
Ceux qui ont à coeur le respect de l'Etat de droit
doivent lutter contre l'impunité quelque soit ses formes, cela nous
permettra de garantir l'indépendance de la justice, et si le retombe
encore dans la dépendance , elle recevrait de la part des
autorités concernées la condamnation appropriées, sans
laquelle une justice indépendante, serait gravement menacée et
par conséquent l'impunité régnera. Nous devons faire et
refaire par tous les moyens une sanctification de notre Administration publique
de ce fléau pour améliorer l'objectif du
millénaire65(*).
III.3.3. La nécessité d'une Administration
efficace
Il existe dans le monde
d'aujourd'hui des problèmes délicats à débattre.
Par ceux-ci, celui relatif à l'amélioration du niveau de vie des
milliers des être humains parait à notre avis primordiale.
Considérant que le problème du
développement d'un Etat englobe toute une série de
problème à résoudre suivant un processus évolutifs
programmé et exécutable, ce que nous appelons rôle de
l'Administration dans le développement du pays, peut être
considéré comme un programme pour toute Administration publique
susceptible de contribuer effectivement au progrès du pays.
La réalisation de la mobilisation des ressources et du
libéralisme économique met en exergue l'importance d'une
Administration publique efficace sans elle rien de ce que l'Etat poursuit ne
pourrait être accompli.
La bonne Administration a toujours été
réclamée aussi par les entrepreneurs au pourvoir politique. Pour
ce faire, il faut une Administration efficace, dévouée aux
intérêts d la nation. Car faire de la bonne Administration sans
disposer d'une bonne Administration est une vue de l'esprit.
A la longue, ce que fait la différence entre la
réussite de tel ou tel autre système économique, c'est
moins l'idéologie qui se fonde que la capacité mobilisatrice de
son Administration.
L'efficacité Administrative profite aussi bien aux
opérateurs économiques privés qu'au pouvoir politique et
à la société en générale. Elle conditionne
la capacité de l'Etat et de l'ensemble de la population de jouir des
avantages de l'initiative privée qui, autrement, risque de piller les
richesses nationales au détriment de l'intérêt
général.
III.4.5. Perspectives
Dans le cadre des perspectives,
nous pensons que l'Administration publique qui reste par ailleurs le moteur du
fonctionnement du pays doit nécessairement être
restructurée de fond en comble en entrevoyant de :
· Conjuguer les efforts nécessaires afin de faire
sortir l'Administration Publique de l'emprise de la politique et la soustraire
de l'envoutement néfaste de celle-ci, et toute influence exerçait
sur elle ;
· Retraiter tous les fonctionnaires ayant atteint
l'âge statutaire de retraite ;
· Combler ce vide laissé par des retraités
par des jeunes cadres universitaires selon leur spécialités et
surtout songer à mieux les rémunérer ;
· Décentraliser en fait et en droit
l'Administration du pays pour permettre les administrés d'être
plus proche de leurs dirigeants ;
· Multiplier les stratégies afin de mettre un
terme aux différentes rebellions qui persistent ça et là,
et aboutir ainsi à la réunification effective du pays ;
· Eviter tout tribalisme et clientélisme au sein
de l'Administration publique et les entreprises étatiques, et pour ainsi
le règne de la méritocratie ; mobiliser les moyennes
économiques, financier et humains disponibles pour restaurer les
infrastructures de base de notre pays ;
· Assurer la sécurité des personnes et de
leurs biens pour un bon encadrement et une rémunération
conséquente de l'homme en uniforme (militaire et policier). Cela
encouragera des investissements tant nationaux qu'internationaux ;
· Brasser effectivement toutes les branches armées
opérant sur le territoire national, pour aboutir à mettre sur
pied une armée véritablement nationale et républicaine qui
s'occupera de la défense et de la sauvegarde de
l'intégrité territoriale ;
· Songer à payer à tous les fonctionnaires
de l'Etat chacun selon sa catégories un salaire décent qui puisse
leur permettre de s'adonner comme il se doit à leur travail ;
· Mobiliser toutes les vives de la nation pour se mettre
au travail, ce qui permettra au pays de compter d'abord sur lui-même et
amoindrir ainsi la dépendance vis-à-vis des institutions
financières internationales ;
· Lutter contre la corruption et ses corolaires :
impunité, tribalisme et ethnisme au sein de l'Administration Publique,
pour accélérer le processus de développement ralenti par
ces fléaux ;
· Briser l'inamovibilité de fait du
personnel : de plus en plus on ne peut se débarrasser d'un
élément médiocre, un mauvais élément, il en
est qui sont intouchables du fait de leurs appuis claniques et leurs
appartenance au parti politique (tendance politique), cette absence de sanction
du travail décourage le meilleur.
Pour faire jouer notre Administration publique son rôle
moteur dans le fonctionnement du pays, ses perspectives doivent être
soutenues par une volonté politique affichée, se traduisant par
plusieurs mesures d'application et d'encadrement, et surtout par des hommes
compétents, engagés et pleines d'initiatives.
Toutes ces pistes de solution que nous venons
d'énumérer ne sont pas exhaustives, mais nous restons convaincu
que si nous les réunissons nous allons bâtir un Congo plus beau
qu'avant que nous léguerons avec fierté à notre
postérité.
CONCLUSION
Nous éprouvons un réel plaisir de renouer avec
la recherche scientifique à travers cette modeste étude qui
sanctionne la fin de notre cycle de graduat en Sciences Politiques et
Administratives, et que nous avons délibérément
intitulé : « La Politisation de l'Administration Publique
Congolaise sous la deuxième République de (1965 à
1997) : Analyses et Perspectives ».
Les institutions Administratives du Congo subissent les contre
coups de la politique. Sous la colonisation, l'Administration publique
Congolaise a été marquée par une forte centralisation, en
poursuivant une politique de domination, elle écarté les
Congolais de la gestion des affaires publiques de leur propre pays.
Malgré la forme fédérale d'Etat du Congo
en 1960 et les réformes de la décentralisation introduites
à la fin de la deuxième République, la centralisation
à outrance à continuer de dominer l'Administration publique
Congolaise depuis son indépendance traduisant ainsi le monolithisme et
l'autocratie des régimes qui se sont succédé.
Dès les premières heures de la
révolution, le rétablissement de l'autorité sur l'ensemble
du territoire du pays et la construction de l'Etat-Nation ont constitué
les objectifs primordiaux du nouveau régime, l'un des moyens
adaptés à la réalisation de ces tâches fut la
création. D'une part, unificateur qui devrait mettre fin aux querelles
partisanes et réduire les tendances centrifuges. Des nombreuses mesures
à caractère politico-administratif avaient été
prises pour sortir l'Administration publique Congolaise de l'emprise
néfaste qu'exerçait sur elle l'environnement politique et la
préparer aux nouvelles tâches.
Cependant, l'organisation administrative de la deuxième
République qui s'est caractérisée par une
instabilité institutionnelle chronique et incurable, des
réformes sont entreprises sans objectifs définis, simplement pour
changer. Pendant que la décentralisation est proclamée, c'est la
centralisation qui est renforcée.
La politisation de l'Administration publique fut
concrétisée en mai 1970, lors du premier congrès
extraordinaire et celui tenu en 1972 qui décrétait que le MPR
constituait l'instance suprême du pays, les autres structures nationales
devant fonctionner sous son contrôle.
L'Administration publique paralysé par cet organe de
plein pouvoir avec une logique : « le pouvoir pour le pouvoir,
le pouvoir pour l'avoir, le pouvoir pour la gloire ». Sur ce,
l'Administration du parti était quasiment l'Administration de l'Etat.
Au lieu que l'Administration constitue le dernier rempart
contre la dérive, elle est la dernière à s'évanouir
devant la crise laissant ainsi la place au désordre. Un cercle vicieux
se crée, l'absence de l'Administration entraine cette d'un Etat de
droit.
La conjugaison de tous ces éléments aboutit au
diagnostic global de l'improductivité de l'Administration publique que
nous avons stigmatisée en ces termes : l'Administration Publique
fonctionne mal, un certain nombre de maux la rongent, la paralysent, la rendent
inopérante et improductive. Ainsi le non fonctionnement de
l'Administration paralyse le pays tout en constituant pour le pays une charge
très lourde.
En dépit de cela, l'Administration publique sous la
deuxième République a été laissée quelque
peu hors du circuit de la mobilisation économique. Les moyens et les
objectifs assignés à l'Administration publique
privilégiaient plus l'engagement politique pour la reconstruction de
l'Etat-Nation et l'implantation du Parti-Etat (MPR), que le soutien de la
mobilisation économique. Le cadre de la territoriale n'était ni
responsabilisé pour prendre des initiatives productives ni suffisamment
outillé pour jouer un rôle important.
L'Administration publique était aussi
prisonnière dans ses structures, mises en place essentiellement pour
consolider l'Etat-Nation au moyen de la centralisation, les structures ne
répondaient pas adéquatement aux exigences de technicité
et de flexibilité requises pour une participation active de
l'Administration publique à l'effort économique. La poursuite
simultanée des objectifs politique et économique poussait qu'elle
devrait résoudre un dilemme à l'Administration : celui d'une
Administration de plus en plus technocratique, dynamique et pleine d'initiative
d'une part et d'une Administration docile, subordonnée et
utilisée pour des objectifs et méthodes politiques, d'autre
part.
En effet, l'Administration publique Congolaise est aussi
interpellée pour changer de méthodes et jouer un rôle
important dans le développement économique du pays, la gestion de
l'Administration publique doit reposait sur le respect de l'ordre, de la
discipline et de l'autorité hiérarchique, l'unité de
commandement.
De ce qui précède, l'appareil Administratif doit
nécessairement être indépendant, neutre et plus proche des
administrés, il doit être animé par des acteurs ayant des
compétences pour une gestion rationnelle des ressources, et en plus
combattre tous les indicateurs qui influencent l'appareil administratif :
la corruption, le tribalisme, le pouvoir politique, pour aboutir à un
développement intégral de la République
Démocratique du Congo.
Nous sommes confiant que si nous voulons changer le cour de
notre histoire, nous le pouvons ; et c'est même la condition sine
qua none qui puisse nous permettre de nous regarder tous droit dans les yeux et
de chanter courageusement notre hymne national qui est résumé par
excellence des aspirations profondes de notre peuple meurtri dans son âme
et dans son corps par ses dirigeants à travers l'Administration
publique, outil indispensable et incontournable de tout développement
harmonieux d'un pays.
Nous n'avons nullement la prétention d'avoir
épuisé le sujet si vaste et si intéressant, nous restons
néanmoins convaincu que nous avons ouvert une brèche assez large
où pourront s'engouffrer d'autres chercheurs. Cela faisant, nous
contribuerons tous, main dans la main, à l'édification de notre
grand, cher et beau pays, la République Démocratique du Congo.
Si cette modeste contribution peut efficacement aider nos
gouvernants et tout Congolais voulant gérer les affaires de l'Etat
à prendre conscience des exigences du changement et à saisir
correctement les conditions comme les démarches à même de
sortir notre Administration publique de cette emprise du pouvoir politique et
le pays de sa crise actuelle, alors elle aura atteint son but.
BIBLIOGRAPHIE
I. Ouvrages
1. BASELE DANIELE., Administration publique Pile et face et
diplomatie,
Ed. Saint Paul,
Kinshasa, 2004
2. CAMPENHOUDT. L., Manuel de recherche en Sciences
Sociales, 2ème
édition, Dunod, Paris,
1995
3. CHARLES DEBBASCH et MARCEL PINET., Les grands textes
Administratif, Sirey, 1970,
4. DELVAUX, R., l'organisation administrative Du Congo
Belge,
Anvers, Ed. Zaïre, 1945,
5. DEBBASCH. C., Science Administrative, Paris, Dalloz, 1980,
6. DOMINIQUE TURPIN., Droit Constitution et Institutions
Politiques, 3ème
éd, P.U.F,
Paris, 1997
7. IBULA MWANA., La consolidation du management public au
Zaïre, éd.
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8. IVES et DAUDET., Lexique des termes politiques,
éd. Dalloz, Paris,
1978,
9. ISIDORE Ndaywel-E-Nziem., L'histoire du Zaïre de
l'héritage ancien à
L'âge contemporain, Bruxelles, Duculot, 1997,
10. JEANNEAU Benoit., Droit Constitutionnel et Institutions
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Paris, Mémento
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11. PRELOT Marcel et BOULON Jean ., Institutions politiques
et Droits
Constitutionnel, Paris, Dalloz, 1972,
12. Maurice HAURIO., Dictionnaire Constitutionnel, P.U.F,
Paris, 1992,
13. Maurice DUVERGER., Introduction à la politique,
2ème éd. Dalloz,
Paris, 2003
14. NTUMBA LUABA LUMU., Droit Constitutionnel
général, éd.
Universitaires
Africaines, 2005,
15. MPINGA KASENDA., L'administration publique du
Zaïre, Impact du
Milieu sociopolitique sur
la structure et son
Fonctionnement,
éd. Saint-Paul, Kinshasa, 2002,
16. Pierre De QUIRINI., Expliquez-moi la
démocratie, éd. CEPAS, Zaïre,
1987,
17. PERROUX. F., Economie du développement,
éd. P.U.F, Paris, 1995,
18. KAPANGA FERDINAND., Démocratie, Etat de droit et
bonne
gouvernance,
Ligues Congolaise des électeurs
(LCE), Décembre
2001,
19. KASHADILE BUKASA., Le tribalisme, mode de gestion
politique et
source e tous les
maux, éd. Centre protestant
et de diffusion, Kinshasa
2005,
20. MPONGO BOKAKO ., Institutions politiques et droit
Constitutionnel
éd. Universitaire
Africaines, Kinshasa, 2001. P. 264
21. ROGER KANKWENDE., La Zaïreanerie, RSK,
Lausanne, 1992,
22. KANKWENDA MBAYA., Le Zaïre vers quelles
destinées ? éd.
KODESRIA, Paris,
1992,
23. VANDERLINDEN. J., Du Congo au Zaïre 1960-1980,
Essai de bilan,
Bruxelles, CRISP, 1971,
II. Notes de cours
1. BOLA NTOTELE., Cours d'Introduction à la science
Administrative,
FSSAP, G1 UPN, 2008-2009,
Inédit
2. Jean MACAIRE MUNZELE., Cours des Méthodes de
recherches en
Sciences Sociales, FSSAP,
UPN, 2009-2010, Inédit
3. MAFELY MAKAMBO., Cours des théories et doctrines
politiques, FSSAP,
G2, UPN, 2009-2010, P.19,
Inédit
4. NYEMBA Jacob., Cours d'introduction à la science
politique, FSSAP, G1
UPN, 2008-2009, Inédit
5. TSHISUNGU E., Cours d'histoire politique et
administrative du Congo,
G1 FSSAP, UPN, 2008-2009,
Inédit
III. ARTICLES ET REVUES
1. OTEMIKONGO MANDEFU et TOENGAHO LOKUNDO., « La
problématique de la Politique de l'Administration publique du
Zaïre » In Congo-Afrique n° 253, Avril, pp. 174-179
2. Dictionnaire Larousse, Nouvelle édition, Paris,
2009
3. Revue Française de Droit Administratif, parait
depuis 2006
4. VUNDAWE-TE-PEMAKO., La décentralisation des
responsabilités au Zaïre, pourquoi et comment ?
l'Administration locale du Zaïre de 1885 à 1982, In
Zaïre-Afrique, n° 165,
5. Lire Léon de Saint Moulin., « l'histoire
de l'organisation administrative du Zaïre » ; In
Zaïre-Afrique, N°251 janvier 1992, P. 29
6. Isango - Idi-Wanzila., « La présence des
chefs coutumiers dans l'Administration territoriale au Zaïre, quelle
opportunité ? » In Zaïre-Afrique, n°265
(1992)
TABLE DES MATIERES
DEDICACE
ii
REMERCIEMENTS
iii
1.
Problématique
2
2.
Hypothèses de la
Recherche
3
3.
Objet du travail
4
4.
Choix et Intérêt du
sujet
4
5.
Méthodes et Techniques de
recherches
5
6.
Délimitation Spatio-temporelle
6
7.
Canevas du travail
7
CHAPITRE PREMIER CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE DE
L'ETUDE.....................8
I.1. DEIFINITIONS DES CONCEPTS DE
BASE
8
I.1.1. POLITISATION
8
I.1.2. INSTITUTION
8
I.1.2.1. Typologies des
Institutions
9
I.1.3. Les Régimes
Politiques
10
I.1.3.1. Régime
démocratique
10
I.1.3.2. Régime
Dictatorial
11
I.1.4. POLITIQUE
11
ADMINISTRATION
12
I.1.5.1. Administration
Publique
14
I.1.6. Service public
15
I.1.6.1. Intérêt
général
16
I.2. ETAT DE LIEU DE L'ADMINISTRATION
PUBLIQUE CONGOLAISE
16
I.2.1. Historique de l'Administration
Publique Congolaise
16
I.2.2. Le régime Administratif
de l'E.I.C (1885 - 1908)
18
I.2.3. L'Administration sous le Congo
belge (1908-1960)
20
I.2.3.1. L'Administration
Européenne
20
I.2.3.2. L'Administration
autochtone
21
I.2.4. Structure et Organisation de
l'Administration publique Congolaise
24
I.2.4.1. Structure de l'Administration
Publique Congolaise
24
I.2.4.2. Organisation de
l'Administration publique Congolaise
25
CHAPITRE DEUXIEME RAPPORT ENTRE L'ADMINISTRATION
PUBLIQUE ET LE POUVOIR POLITIQUE SOUS LA DEUXIEME
REPUBLIQUE.........................................................27
II.1. LE REGIME DICTATORIAL SOUS LA
DEUXIEME REPUBLIQUE
27
II.1.1. La personnification du
pouvoir
29
II.1.2. La personnalisation du
pouvoir
30
II.1.3. La suprématie du MPR,
parti unique
30
I.1.4. l'Intégration de
l'Administration publique au sein du parti
34
I.1.4.1. Le début de la mainmise
du MPR sur les institutions politiques et administratives
34
II.2. LE SYSTEME POLITIQUE ET
L'ADMINISTRATION PUBLIQUE
36
II.2.1. Dépendance de
l'Administration à l'égard du pouvoir politique
36
II.2.1.1. l'Absence d'autonomie
idéologique
36
II.2.1.2. L'administration n'a pas de
finalité propre
37
II.2.2. L'Autonomie de l'Administration
à l'égard du pouvoir politique
37
II.2.2.1. les considérations
sociopolitiques
37
II.3. L'ADMINISTRATION PUBLIQUE FACE AU
REGIME POLITIQUE
39
I.3.1. l'Administration dans le
régime autoritaire
39
I.3.1. L'Administration dans le
régime Démocratique
40
II.3.3. Le système de partis et
l'Admnistration publique
41
II.3.3.1. l'Administration et le parti
unique
41
II.3.3.2. L'administration et le
Bipartisme
42
II.3.3.3. l'Administration est le
multipartisme
42
II.3.4. Les régimes
constitutionnels et l'Administration
43
II.3.4.1. Le système de
confusion des pouvoirs
43
II.3.4.2. Le système de
séparation des pouvoirs ou système
présidentiel
43
II.3.4.3. le régime de
collaboration des pouvoirs ou le régime parlementaire
44
II.3.5. la dynamique politique et
l'Administration publique
44
II.3.5.1. L'évolution
politique
44
II.3.5.2. Le changement de
régime
45
CHAPITRE TROISIEME LES INDICATEURS DE LA POLITISATION
DE L'ADMINISTRATION PUBLIQUE ET LE DEVELOPPEMENT DE LA
RDC......................................................46
III.1. LES INDICATEURS D'INFLUENCE DE
L'ADMINISTRATION PUBLIQUE
46
III.1.1. La
Corruption
46
III.1.2. Le
tribalisme
47
III.1.3. Le
détournement
48
III.1.4. Causes profonde de la crise
Politico-Administration sous la deuxième
République
49
III.1.4.1. Système politique
hybride
49
III.1.4.2. Le Parti-Etat
(MPR)
50
III.1.4.3. La concentration
économique
50
III.2. LES REFORMES ADMINISTRATIVES SOUS LA
DEUXIEME REPUBLIQUE
52
III.2.1. La Réforme de
1967
52
III.2.2. La réforme de
1973
53
III.2.4. La réforme de la
Fonction Publique de 1981
55
III.2.5. La réforme de
1982
56
III.2.6. La réforme de
1995
57
III.2.7. Les inadéquations des
réformes administratives Congolaises
58
III.3. LA MERITOCRATIE DE L'ADMINISTRATIVE
PUBLIQUE CONGOLAISE ET LE DEVELOPPEMENT DE LA RDC
59
III.3.1. LA
MERITOCRATIE
59
III.3.1.1. L'indépendance de
l'Administration publique face à la politique
60
III.3.2. L'ADMINISTRATION PUBLIQUE DE
DEVELOPPEMENT
61
III.3.2.1. La lutte contre la
corruption
62
III.3.2.2. La lutte contre
l'Impunité
63
III.3.3. La nécessité
d'une Administration efficace
65
III.4.5. Perspectives
66
CONCLUSION....................................................................................................................................................67
BIBLIOGRAPHIE.........................................................................................................................................................70
TABLE DES
MATIERS.................................................................................................................................................72
* 1 DELVAUX, R.,
l'organisation administrative DU Congo Belge, Anvers, Ed. Zaïre,
1945, p. 320
* 2 TSHISUNGU E., Cours
d'histoire politique et administrative du Congo, G1 FSSAP, UPN, 2008-2009,
Inédit
* 3 CAMPENHOUDT. L. , Manuel
de recherche en Sciences Sociales, 2ème édition,
Dunod, Paris, 1995 ; pp 205-208
* 4 OTEMIKONGO MANDEFU et
TOENGAHO LOKUNDO., « La problématique de la Politique de
l'Administration publique du Zaïre » In Congo-Afrique n°
253, Avril, pp. 174-179
* 5 Jean MACAIRE MUNZELE.,
Cours des Méthodes de recherches en Sciences Sociales, FSSAP, UPN,
2009-2010, Inédit
* 6 Ives et Daudet., Lexique
des termes politiques, éd. Dalloz, Paris, Cidex, 1978, P. 108
* 7 Dictionnaire Larousse,
Nouvelle édition, Paris, 2009
* 8 JEANNEAU Benoit., Droit
Constitutionnel et Institution politiques, Pars, Mémento Dalloz,
1981, p. 15
* 9 PRELOT Marcel et BOULON Jean
., Institutions politiques et Droits Constitutionnel, Paris, Dalloz,
1972, p. 32
* 10 Maurice HAURIO.,
Dictionnaire Constitutionnel, P.U.F, Paris, 1992, p. 54
* 11 DOMINIQUE TURPIN.,
Droit Constitution et Institutions Politiques, 3ème
éd, P.U.F, Paris, 1997, P. 885
* 12 Maurice DUVERGER.,
Introduction à la politique, 2ème éd.
Dalloz, Paris, 2003, P. 8
* 13 Pierre De QUIRINI.,
Expliquez-moi la démocratie, éd. CEPAS, Zaïre, 1987,
P. 7
* 14 NTUMBA LUABA LUMU.,
Droit Constitutionnel général, éd. Universitaires
Africaines, 2005, P. 224
* 15 TOENGAHO LOKUNDO., Cours
déjà cité.
* 16 MAFELY MAKAMBO., Cours des
théories et doctrines politiques, FSSAP, G2, UPN, 2009-2010, P.19,
Inédit
* 17 NYEMBA Jacob., Cours
d'introduction à la science politique, FSSAP, G1 UPN, 2008-2009,
Inédit
* 18 BOLA NTOTELE., Cours
d'Introduction à la science Administrative, FSSAP, G1 UPN, 2008-2009,
Inédit
* 19 DELVAUX. R.,
Op.cit., 224
* 20 DELVAUX. R.,
Op.cit, P. 225
* 21 DEBBASCH. C., Science
Administrative, Paris, Dalloz, 1980, P. 8
* 22 MPINGA KASENDA.,
L'administration publique du Zaïre, Impact du milieu sociopolitique sur
la structure et son fonctionnement, éd. Saint-Paul, Kinshasa, 2002,
P. 49
* 23 LAUBADERE A., De
traité de droit Administratif, Paris, LGDJ, 1973, pp. 98-99
* 24 Revue Française de
Droit Administratif, parait depuis 2006
* 25 Le royaume Kongo avait
connu une brève structuration administrative d'influence Portugaise sous
le règne d'Alfonso premier qui ne dura que quelques années.
* 26 Bulletin officiel, 1888,
P.247
* 27 Cours d'histoire politique
et administrative du Congo, déjà cité.
* 28 VANDERLINDEN J., Du
Congo Au Zaïre 1960-1980, Essai de Bilan, Bruxelles, CRISP, 1981, P.
78
* 29 VANDERLINDEN J., Op-cit,
P. 82
* 30 VUNDAWE-TE-PEMAKO., La
décentralisation des responsabilités au Zaïre, pourquoi et
comment ? L'Administration locale du Zaïre de 1885 à 1982, In
Zaïre-Afrique, n° 165, P. 261
* 31 VUNDAWE-TE-PEMAKO.,
« l'Administration locale du Zaïre de 1985-1992 » In
Zaïre-Africa n°165, P. 269
* 32 Charte Coloniale, In
Moniteur Belge du 20 octobre. Cette charte fut votée par la chambre des
représentants le 20 août 1908, par le Sénat belge, le 09
septembre 1908 et promulguée par l'arrêté royal du 18
octobre 1908 en enfin publié dans le Moniteur belge du 20 octobre
198.
* 33 VUNDAWE-TE-PEMAKO.,
Op.cit, P. 204
* 34 Lire Léon de Saint
Moulin., « l'histoire de l'organisation administrative du
Zaïre » ; In Zaïre-Afrique, N°251 janvier 1992,
P. 29
* 35 MPINGA KASENDA.,
Op.cit, P. 94
* 36 L'AZADHO., Vos droits
face à l'Administration, éd. AZADHO, Kinshasa, 1993, pp.
50-52
* 37 ISIDORE Ndaywel-E-Nziem.,
L'histoire du Zaïre de l'héritage ancien à l'âge
contemporain, Bruxelles, Duculot, 1997, P. 320
* 38 Isango - Idi-Wanzila.,
« La présence des chefs coutumiers dans l'Administration
territoriale au Zaïre, quelle opportunité ? » In
Zaïre-Afrique, n°265 (1992), pp. 151-152
* 39 VANDERLINDEN. J., Du
Congo au Zaïre 1960-1980, Essai de bilan, Bruxelles, CRISP, 1971, P.
78
* 40 TSHISUNGU LUBAMBA., Cours
d'Histoire Politiques et Administratives du Congo, FSSAP, G2 UPN, 2009-2010,
Inédit.
* 41 Cours d'Histoire politique
et Administrative du Congo, 2ème partie, déjà
cité
* 42 KANKWENDA MBAYA., Le
Zaïre vers quelles destinées ? éd. KODESRIA, Paris,
1992, P. 149
* 43 DENIS KIALUTA.,
L'engagement politique d'un chrétien, collection engagement
social, Zaïre, 1993, P. 14
* 44 Journal officiel de la
République du Zaïre
* 45 ROGER SHIMBA KANKWENDE.,
La Zaïreanerie, RSK, Lausanne, 1992, P. 23
* 46 KANKXENDA MBAYA.,
Op.cit, P. 121
* 47 FOURGERE. L., Les
régimes de la fonction publique, In la fonction publique, Bruxelles,
Institut International des Sciences Administrative, 1990, P. 68
* 48 Idem
* 49 BOLA NTOTELE., Cours
d'Introduction à la Science Administrative, G1 FSSAP, UPN ,
2008-2009, déjà cité.
* 50 MPONGO BOKAKO Edouard.,
Institutions politiques et droit constitutionnel, éd.
Universitaire Africaines, Kinshasa, 2001. P. 264
* 51 CHARLES DEBBASCH et MARCEL
PINET., Les grands textes Administratif, Sirey, 1970, P. 51
* 52 CHARLES DEBBASCH et MARCEL
PINET., Op.cit, P. 74
* 53 KAPANGA FERDINAND.,
Démocratie, Etat de droit et bonne gouvernance, Ligues Congolaise des
électeurs (LCE), Décembre 2001, P. 9
* 54 KASHADILE BUKASA., Le
tribalisme, mode de gestion politique et source e tous les maux, éd.
Centre protestant et de diffusion, Kinshasa 2005, P. 43
* 55 Dictionnaire Larousse,
Nouvelle édition, Paris 2010
* 56 MUKOKA NSENDA., La
réforme de l'Administration publique au Zaïre : quelle
réforme pour quelle Administration ? In Africains d'Administration
publique n°27 COFRAD, 1973
* 57 MPINGA KASENDA.,
L'Administration Publique au Zaïre, éd. Pedou, Paris, 1973, P.
29
* 58 Exposé des motifs
de la loi n°81/003 du 17 juillet 1981 portant statut d personnel de
carrière des services publics de l'Etat, journal officiel de la
république du Zaïre n°15. 22ème année
du 1èr août 1981, P. 5
* 59 Nations-Unies, les aspects
administratifs de l'urbanisme. N-Y. document °F 71. H.H.I. 1972, P.
35-36
* 60 Cahiers du COFRAD., Cahier
d'Administration Publique, n° 9 janvier 1973
* 61 BASELE DANIELE.,
Administration publique Pile et face et diplomatie, éd. Saint
Paul, Kinshasa, 2004 ; P. 84
* 62 IBULA MWANA., La
consolidation du management public au Zaïre, éd. Pedou, Paris,
1984, P. 84
* 63 PERROUX. F., Economie
du développement, éd. P.U.F, Paris, 1995, P. 79
* 64 Regard' Afrique,
« Magazine n° 004 juillet-septembre 2004
* 65 NDELE BAMU
Albert., « ce que je crois », éd.
L'Institut de formation et d'études politiques, Kinshasa, 1992, P. 9
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