REPUBLIQUE DU BENIN
---------------
MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA
RECHERCHE SCIENTIFIQUE
---------------------
UNIVERSITE D'ABOMEY CALAVI
-------------------
Faculté des Sciences Economiques et de Gestion
(FASEG)
MEMOIRE DU DIPLOME D'ETUDES SUPERIEURES
SPECIALISEES : DESS OPTION FINANCE ET CONTROLE DE GESTION
Thème :
DIAGNOSTIC ORGANISATIONNEL ET FINANCIER DES RADIOS
COMMUNAUTAIRES APPUYEES PAR LE PACOM : CAS DE SOLIDARITE FM DE DJOUGOU ET
ORE OFE FM DE TCHETTI
Présenté et soutenu
par :
Gaston MASSIM OUALI
9ème promotion
ANNEE ACADEMIQUE 2005-2006
LA FACULTE N'ENTEND DONNER AUCUNE APPROBATION, NI IMPROBATION
AUX OPINIONS EMISES DANS CE DOCUMENT.
CES OPINIONS DOIVENT ETRE CONSIDEREES COMME PROPRES A LEURS
AUTEURS.
REPUBLIQUE DU BENIN
---------------
MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA
RECHERCHE SCIENTIFIQUE
---------------------
UNIVERSITE D'ABOMEY CALAVI
-------------------
Faculté des Sciences Economiques et de Gestion
(FASEG)
MEMOIRE DU DIPLOME D'ETUDES SUPERIEURES
SPECIALISEES : DESS OPTION FINANCE ET CONTROLE DE GESTION
Thème :
DIAGNOSTIC ORGANISATIONNEL ET FINANCIER DES RADIOS
COMMUNAUTAIRES APPUYEES PAR LE PACOM : CAS DE SOLIDARITE FM DE DJOUGOU ET
ORE OFE FM DE TCHETTI
Présenté et soutenu
par :
Gaston MASSIM OUALI
9ème promotion
ANNEE ACADEMIQUE 2005-2006
REMERCIEMENTS
Au terme de ce travail, nous tenons très
sincèrement à remercier :
Ä Le coordonnateur du PACOM, notre maître de stage
pour sa disponibilité et ses précieux conseils ;
Ä Le personnel du PACOM pour sa contribution à la
réalisation de cette oeuvre ;
Ä Les membres des organes de gestion des deux radios,
pour leur accueil et leur collaboration ;
Ä Les directeurs ainsi que le personnel technique des
radios de Djougou et Tchetti pour leur disponibilité ;
Ä Tous nos parents et amis, pour leurs soutiens moral,
matériel et financier.
Nous exprimons également notre profonde
gratitude :
Ä Au Doyen de la Faculté des Sciences Economiques
et de Gestion, le Professeur Fulbert GERO AMOUSSOUGA ;
Ä A messieurs Thomas YEBA et Emmanuel HOUNKOU
respectivement, coordonnateur et coordonnateur adjoint du cycle de DESS, option
finance et contrôle de gestion ;
Ä A madame Judith GLIDJA ;
Ä A tous les professeurs de la FASEG-UAC ;
Ä A tous nos collègues de la
9ème promotion.
LISTE
DES SIGLES ET ABREVIATIONS
ACCT
|
:
|
Agence de Coopération Culturelle et Technique
|
AIF
|
:
|
Agence Internationale de la Francophonie
|
AMARC
|
:
|
Association Mondiale des Radiodiffuseurs Communautaires
|
APRC
|
:
|
Association de Promotion de la Radio Communautaire
|
ARC
|
:
|
Association des Radiodiffuseurs Communautaires
|
ASCCom
|
:
|
Appui Suisse à la Communication Communautaire
|
CA
|
:
|
Conseil d'Administration
|
CC
|
:
|
Commission de Contrôle
|
CF
|
:
|
Commission des Finances
|
CP
|
:
|
Commission des Programmes
|
CG
|
:
|
Comité de Gestion
|
CT
|
:
|
Commission Technique
|
DS
|
:
|
Directeur de Station
|
FM
|
:
|
Fréquence Modulée
|
GF
|
:
|
Groupement de Femmes
|
GV
|
:
|
Groupement Villageois
|
HAAC
|
:
|
Haute Autorité de l'Audiovisuel et de la
Communication
|
IIA
|
:
|
Institute of Internationals Auditors
|
IK
|
:
|
Institut Kilimandjaro
|
ONG
|
:
|
Organisation Non Gouvernementale
|
PACOM
|
:
|
Programme d'Appui à la Communication
|
RC
|
:
|
Radio Communautaire
|
UCPC
|
:
|
Union Communale des Producteurs de Coton
|
Introduction
Si on considère d'emblée le développement
comme étant la résultante largement contingente d'interactions
entre acteurs, plutôt que comme l'apport de techniques, de savoirs ou de
finances, la communication prend une importance déterminante dans
l'élaboration des stratégies de développement.
Une approche réellement concertée et
appropriée du développement requiert que chaque acteur puisse
avoir accès aux moyens et aux informations lui permettant de prendre une
part active et équitable dans la conception et la réalisation des
projets. Depuis longtemps déjà, des panoplies d'outils
d'information et de techniques de communication sont déployées
afin de faciliter cet accès et on ne compte plus aujourd'hui les
initiatives ayant pour objectif l'appropriation des médias audiovisuels
et informatiques par les populations elles-mêmes. En Afrique, la tendance
se caractérise en particulier depuis une quinzaine d'années par
l'émergence de centaines de radios locales et communautaires.
Ces radios communautaires sont au coeur de la valorisation et
de l'autonomisation des communautés. Elles ont des fonctions
distractives, éducatives, informatives et culturelles au profit des
populations dans les localités concernées.
Au Bénin, la libéralisation de l'espace
audiovisuel est devenue une réalité depuis août 1997 ;
ainsi dans le cadre de l'application de la loi 97-010 du 20 août 1997
portant libéralisation de l'espace audiovisuel, plusieurs nouvelles
chaînes de radiodiffusion sonore émettent au Bénin.
Aussi bien l'intervention de l'Etat à travers la Haute
Autorité de l'Audiovisuel et de la Communication (HAAC), que celle des
partenaires étrangers dont la France et la Suisse à travers
respectivement l'Agence de Coopération Culturelle et Technique (ACCT) et
le Programme d'Appui à la Communication (PACOM) ont permis d'enraciner
et de promouvoir les radios communautaires. Ces accompagnements ont conduit
à l'atteinte de résultats significatifs; on peut retenir :
- La création d'un cadre juridique,
réglementaire, administratif et institutionnel qui assure une
clarification des rôles respectifs de l'Etat, des représentants
des communautés et des intervenants extérieurs. La HAAC, dans
cette configuration, est plus résolument sensible et favorable à
la promotion du droit à l'information des populations rurales et
périurbaines en oeuvrant activement à la création et au
renforcement de la viabilité des radios communautaires;
- l'enrichissement du paysage radiophonique par
l'implantation /la restructuration et la mise en onde de dix (10) radios
communautaires, fruits d'un partenariat dynamique entre les communautés
et le PACOM;
- le fonctionnement de plus en plus maîtrisé des
radios communautaires, par des conseils d'administration élus, qui
acquièrent progressivement les compétences pour assumer leur
charge vis à vis de la radio, des communautés, de l'Etat et des
intervenants extérieurs;
- les radios disposent d'agents assez bien formés,
conscients de leurs place, rôle et responsabilités par rapport aux
communautés ;
- un fonctionnement régulier et une gestion sociale
des radios fondés sur une vision claire des enjeux relatifs au
développement participatif, au genre et à une gouvernance de
qualité ;
- l'émergence d'un réseau de radios
communautaires (ayant évolué vers une Fédération),
comme force de négociation au plan national, face aux institutions de
l'Etat, s'ancrant résolument dans le tissu relationnel du
développement local, capables de porter les revendications du droit
à l'information des communautés à la base et d'organiser
les solidarités nécessaires à la viabilité des
radios mises en place ;
- la capitalisation systématique de
l'expérience d'accompagnement des projets de radios communautaires et la
mise en place de divers instruments pour assurer la viabilité sociale,
économique, matérielle et technique des radios ;
- l'émergence progressive d'un nouveau modèle
de radio, tirant les enseignements nécessaires des expériences
antérieures au Bénin et en Afrique, un modèle de radio au
service des communautés et contrôlé par elles, mais visant
l'idéal de fonctionnement d'une véritable entreprise de presse
;
- l'amélioration progressive de la qualité des
productions et la mise en place d'un système de feed-back qui permet une
meilleure prise en compte des préoccupations des différentes
couches sociales.
Toutefois, beaucoup de problèmes de gestion se posent
dans cet environnement communautaire, ce qui ne permet pas de combler toutes
les attentes des autorités béninoises en charge de la
communication, des partenaires techniques et financiers ainsi que celles des
communautés.
PREMIERE PARTIE
CADRE
THEORIQUE
Chapitre I : CADRE THEORIQUE
1.1
PROBLEMATIQUE DE RECHERCHE
Suite à la libéralisation de l'espace
audiovisuel en République du Bénin, plusieurs radios
communautaires ont vu le jour. Elles ont fait leurs expériences avec un
certain nombre d'acquis qui se résument comme suit :
- La promotion des langues locales à travers des
programmes variés sur des questions liées à la production
agricole, à l'éducation et à la santé,
notamment.
- La valorisation du savoir traditionnel et le patrimoine
culturel des localités.
- La participation à l'animation culturelle et au
divertissement des populations.
- La contribution au renforcement de la démocratie
à la base en offrant sans discrimination aucune, l'opportunité
à chaque membre de la communauté de participer à
l'expression plurielle des opinions.
- L'intégration des populations rurales dans le
processus général de développement du Bénin en leur
faisant mieux connaître les réalités
socio-économiques et culturelles des autres régions du pays.
Véritable outil de développement local, la radio
communautaire est librement gérée par des organes dont les
membres sont élus par les communautés de base ; Le mode de
gestion est le plus souvent assis sur des principes simples mais
malheureusement les organes connaissent à peine leur rôle et
responsabilité.
Malgré les interventions du PACOM en tant que
partenaire technique et financier, des difficultés subsistent dans la
gestion faite par les membres des organes aussi bien sur le plan
institutionnel/organisationnel que financier.
Les difficultés majeures à surmonter sont celles
inhérentes à toute ingénierie sociale et à la
problématique de la radio comme instrument au service du
développement. Il s'agit de façon spécifique de relever
quelques défis, dont, principalement:
- l'amélioration de la gestion des radios
communautaires sur le plan organisationnel
- l'amélioration de la gestion des radios
communautaires au plan financier
- l'amélioration de la qualité technique des
productions et de la maintenance des équipements;
Aussi, l'émergence de la radio
de proximité et l'engouement notable des communautés à se
doter de l'instrument radiophonique posent avec acuité la question de la
viabilité (sociale, technique et financière) des radios
installées (et à installer) et celle de la qualité de
leurs prestations. Ces préoccupations restent des enjeux majeurs
auxquels il conviendra de trouver des réponses appropriées.
Ce sont ces défis majeurs qui nous ont conduit
à travailler sur le
thème : « Diagnostic organisationnel et
financier des radios communautaires appuyées par le PACOM : cas de
Solidarité FM de Djougou et de Orè Ofè FM de
Tchetti »
Le choix des radios de Djougou et Tchetti se justifie par
le fait que l'une est un cas d'appui réussi et l'autre un cas en
souffrance.
Suite à cette problématique, Il nous
apparaît opportun de réfléchir sur cette situation en vue
de proposer des alternatives d'amélioration.
Pour ce faire nous nous sommes fixés les objectifs
ci-après :
1.2 LES OBJECTIFS DE
L'ETUDE
OBJECTIFS
Les objectifs visés par notre étude
sont :
OBJECTIF GLOBAL : Analyser les
forces et faiblesses du fonctionnement
des radios communautaires de Djougou et de Tchetti, et faire
des propositions d'amélioration.
Objectif spécifique
1 : Présenter le fonctionnement des radios
communautaires bénéficiant de l'appui technique et
financier du PACOM.
Objectif spécifique 2 :
Dégager les insuffisances au plan de la gestion
organisationnelle et financière.
Objectif spécifique
3 : Identifier et proposer des pistes
d'amélioration et
de renforcement du fonctionnement des radios
communautaires.
1.3 ETAT DES
CONNAISSANCES
1.3.1 REVUE DE LITTÉRATURE
Quelques documents ont été
élaborés sur les radios communautaires et leur fonctionnement.
Pour mieux circonscrire le cadre de notre étude, nous avons retenu ceux
qui présentent un intérêt pour le sujet.
- Rapport d'étude sur
l'élaboration des instruments de protection et de promotion des radios
communautaires.
Le document a été
élaboré par Mme Amélie AMOUSSOU suivant le contrat
N°008/IK/PACOM du 02 juillet 1998. Les parties essentielles du document
sont :
- la présentation des
entretiens réalisés avec quelques promoteurs de radios
communautaires
- la classification des
radiodiffusions sonores privées non commerciales
- les dispositifs juridiques pouvant
contribuer à la promotion des radios communautaires
- le cahier des missions et des
charges pour l'installation et l'exploitation d'une radiodiffusion sonore
communautaire à vocation rurale.
Suite à l'examen de ces quatre points, il ressort qu'en
ce qui concerne la présentation des entretiens réalisés,
que l'expérience des radios communautaires a
révélé le besoin réel d'une approche nouvelle de la
communication audiovisuelle à la base ; aussi, l'adhésion
des populations locales au projet et leur implication effective aux diverses
phases du projet sont des facteurs déterminants de succès. Les
radios communautaires ne sauraient survivre sans sources extérieures de
financement et sans assistance technique adéquate. Aussi, l'autonomie de
gestion est indispensable pour garantir l'indépendance de ses radios et
la transparence nécessaire à la confiance entre partenaires.
Au sujet de la classification des radios communautaires, cinq
(05) types de radios ont été retenus ; il s'agit des radios
communautaires urbaines, des radios communautaires à vocation rurales,
des radios religieuses, des radios scolaires et des radios culturelles.
Une radio communautaire urbaine est
installée dans les agglomérations urbaines. Elle doit
présenter des garanties de sécurité de ses installations,
programmer majoritairement des émissions visant l'éducation, la
santé, l'environnement, l'hygiène et le divertissement. Le public
visé est constitué des petits commerçants, des artisans
divers et des jeunes.
Une radio communautaire à vocation
rurale s'adresse en priorité aux paysans, éleveurs,
pêcheurs et autres acteurs économiques ruraux. Ses
émissions ont trait aux activités économiques de la zone
de diffusion, à l'éducation, la santé, l'hygiène,
la promotion culturelle locale et l'information de proximité.
Une radio religieuse appartient à des
organisations religieuses légalement reconnues. Elle a pour exigences
d'assurer la mission pastorale, de programmer des émissions ayant trait
aux formes d'expression culturelles et de participer aux tâches
d'éducation à la santé et à l'hygiène. La
radio religieuse ne doit pas servir de forum de critique ou de
dénigrement des autres religions.
Une radio scolaire est la
propriété d'établissements scolaires ou universitaires et
vise dans ses programmes : la formation intellectuelle et professionnelle,
les jeux éducatifs et les loisirs sains, l'apprentissage des
métiers de la communication.
Une radio culturelle est une radio qui
consacre la majorité de ses émissions à une
activité culturelle précise (cinéma, musique ...) ou
à toutes les formes d'expression culturelle à la fois.
En outre, les dispositions juridiques pouvant contribuer
à la promotion des radios communautaires sont résumées par
les articles 41 et 42 de la Loi N° 97-010 du 20 août 1997 qui
définit les radios privées non commerciales et les conditions
générales de leur installation et de leur exploitation.
Ainsi l'article 41 dispose : « les
radiodiffusions sonores privées non commerciales sont des
radiodiffusions sonores locales et communautaires. Elles sont par vocation des
radios sonores de proximité, des radios sonores culturelles ou
scolaires »
L'article 42 pour sa part dispose : « pour
être autorisé, une radiodiffusion sonore privée non
commerciale doit être à but non lucratif et être de
type associatif ou appartenir à une personne physique ou morale ayant
satisfait aux conditions de la présente loi »
Au niveau du cahier des charges et des missions, il appartient
à la Haute Autorité de l'Audiovisuel et de la Communication
(HAAC) de définir par décision le contenu des cahiers de charges
et des missions spécifiques des radios communautaires à vocation
rurale ; il s'agit pour la HAAC de :
§ définir les missions à assigner à
ces types de radios dans le cadre de la promotion de leurs fonctions
distractives, éducatives, informatives et culturelles au profit des
populations des localités concernées.
§ Préciser et alléger dans le respect des
textes en vigueur la procédure d'obtention des fréquences et par
conséquent de l'autorisation d'émettre.
§ Alléger ou supprimer certaines charges telles
que l'acquisition des cahiers de charges.
- L'ouvrage intitulé : les radios
communautaires en Afrique de l'ouest
Le document présente les médias africains,
quelque soit leur vocation, qu'ils soient privés ou publics, commerciaux
ou à but non lucratif comme des relais de message de
développement. Les émissions éducatives et culturelles
occupent généralement une place plus grande dans leurs
programmes. Dans ses différents chapitres, l'ouvrage présente
respectivement :
o le rôle et responsabilités des
communautés dans la création des radios communautaires,
o l'intérêt des fonctions possibles de la radio
pouvant être mises à profit par les Organisations Non
gouvernementales (ONG) et les autres structures d'appui au
développement,
o l'organisation et la gestion d'une radio communautaire avec
un accent particulier sur les types d'organes de gestion, leurs rôles, la
gestion des programmes des radios etc.,
o la gestion des ressources humaines ainsi que les relations
avec les partenaires.
L'auteur présente enfin les expériences de
gestion de quelques radios en Afrique de l'Ouest et en tire des
leçons.
Au regard de cette revue de littérature, il convient de
retenir qu'en matière de gestion des radios communautaires,
différentes réflexions ont été déjà
menées. Elles ont porté notamment sur :
- Les difficultés des membres des organes à
s'approprier leur rôle pour mieux se mettre au service des radios,
- Le type de comptabilité au niveau des radios
communautaires qui au départ très simple a évolué
avec le niveau d'activité des radios,
- L'élaboration d'un manuel de procédures
administratives, comptables et financières des radios communautaires,
- la promotion et la gestion des radios communautaires par les
communautés elles-mêmes.
Toutes ces études ont le mérite de
démontrer l'ampleur qu'a prise la gestion des radios communautaires de
nos jours et justifient l'intérêt du présent
thème.
1.3.2
DÉFINITION DES CONCEPTS
La radio communautaire : Pour
Leslie Bastien et Matthias Balagny, "La radio communautaire
est un organisme de communication indépendant, à but non
lucratif, à propriété collective, géré et
soutenu par des gens d'une communauté donnée. Elle est un outil
de communication et d'animation qui a pour but d'offrir des émissions de
qualité répondant aux besoins d'information, de culture,
d'éducation, de développement et de divertissement de la
communauté dont elle est issue."
Elle est dirigée par des organes élus et
autonomes dans leur gestion. C'est un instrument de développement
à la base qui est animé par des professionnels de la
communication en ce qui concerne la rédaction des informations. La radio
communautaire est au coeur de la valorisation et de l'autonomisation des
communautés. Aujourd'hui les radios communautaires existent un peu
partout dans le monde et sont réparties dans plus de cent dix (110)
pays ; au Bénin il existe dix (10) radios communautaires
fonctionnelles.
Les Organes de gestion de la radio
communautaire : Il s'agit de structures organisées en
comités qui s'occupent de la gestion des radios. En matière
d'organe de gestion on rencontre le plus souvent le conseil d'administration,
la commission des programmes, la commission des finances, la commission
technique, la commission de contrôle et la direction de la station qui
s'occupe de la gestion au quotidien des affaires de la radio. Les membres des
organes sont élus par les communautés à la base pour un
mandat dont la durée est précisée par les textes
fondamentaux. Le directeur et son personnel sont recrutés par le conseil
d'administration.
Le diagnostic organisationnel est un
processus d'évaluation de l'état actuel d'une organisation qui
utilise des modèles conceptuels ou des méthodes
spécifiques et à pour but d'aider une organisation face à
une situation donnée. Ce diagnostic permet de :
ï Évaluer l'efficacité organisationnelle et
proposer des moyens pour l'améliorer
ï Orienter le choix des objectifs
ï Établir le plan d'action
ï Contribuer à l'apprentissage organisationnel
Trois outils fondamentaux permettent de conduire le
diagnostic :
- Le modèle général de diagnostic qui
s'appui sur les étapes et la démarche du diagnostic;
- Le modèle de l'efficacité organisationnelle
qui permet de repérer ce qui ne va pas; pour le faire il faut savoir ce
qui devrait aller;
- Le modèle des stratégies de résolution
organisationnelle - Théories des organisations qui se préoccupe
de trouver les causes des problèmes et proposer des solutions.
FIGURE 1 : le diagnostic
Références
Réalités
Comparaison
Jugement
Plan d'actions
Source : le diagnostic
organisationnel : internet
Le diagnostic stratégique (A.C.
Martinet [1983], R.A. Thiétart [1986], G. Koenig [1991]) vise à
mettre en évidence les forces et faiblesses de l'entreprise en vue de
formuler des propositions d'action. Lorsque ce diagnostic est établi
à l'initiative de la direction (ou de l'instance qui contrôle
l'unité considérée), les investigations visent à la
formulation de propositions et s'inscrivent généralement dans la
perspective d'élaboration d'une planification et de manoeuvres
stratégiques. Mais un tel diagnostic peut également être
établi à l'initiative de tiers cherchant à
apprécier l'opportunité d'une opération mettant en cause
l'entreprise concernée.
Quelque soit les circonstances de son déclanchement, le
diagnostic stratégique exige une étude approfondie :
- des composantes du potentiel économique,
- des droits en engagements constituant le patrimoine,
- des relations établies avec l'environnement,
- des conditions et des résultats de
l'activité
Le diagnostic financier : En
médecine, le diagnostic consiste en une démarche d'investigation
qui part de l'identification de symptômes, de la recherche de signes et
de leur regroupement en syndromes typiques, pour parvenir à la
désignation d'une affection. Le diagnostic permet ainsi de
caractériser l'état du malade afin d'énoncer un pronostic
sur son évolution possible et de proposer une thérapeutique si
besoin s'en fait sentir.
Le diagnostic financier apparaît comme une composante de
l'appréciation globale de l'entreprise.
En deuxième lieu, le diagnostic financier peut
intervenir lorsque l'entreprise rencontre des difficultés graves.
A titre préventif, ce diagnostic peut être
suscité à l'occasion d'une procédure d'alerte
initiée par le comité d'entreprise, le commissaire aux comptes ou
le président du tribunal de commerce.
Lorsque les difficultés sont déjà
avérées et que l'entreprise est engagée dans une
procédure de redressement judiciaire, l'intervention d'un expert en
diagnostic éclaire la décision du tribunal relative à
l'issue de cette procédure.
Dans ces deux cas, l'orientation de l'analyse est
dictée par la situation même puisque le problème financier
posé en tout premier lieu concerne l'appréciation de l'aptitude
de l'entreprise à maintenir ou restaurer sa solvabilité
immédiate et à terme.1(*)
Ainsi la démarche du diagnostic financier est aussi une
démarche d'investigation, ou pour reprendre l'expression employée
par Bernard Colasse [1993], « une démarche
expérimentale » dont le déroulement varie selon que
l'analyste poursuit des objectifs étroitement définis ou qu'il
aborde le diagnostic dans une perspective extensive. Dans ce cas, l'observateur
devra utiliser au départ une large batterie d'indicateurs. C'est
seulement à la suite d'un premier ensemble de traitements qu'il pourra
identifier des facteurs possibles de vulnérabilité ou de
robustesse et orienter alors sa démarche de façon plus
précise afin de confirmer, d'infirmer ou de modifier son premier
jugement. Mais le diagnostic financier peut être engagé dans une
perspective de contrôle interne ou externe, sans avoir été
rendu nécessaire par des difficultés manifestes.
Par ailleurs, le diagnostic financier comporte une
nécessaire dimension prévisionnelle. Si l'étude de
l'évolution passée et de la situation présente constitue
un moment indispensable de l'analyse, cette dernière vise surtout
à formuler une appréciation sur les évolutions
prévisibles dans un futur proche ou lointain. L'analyste financier
cherche ainsi à évaluer la capacité
bénéficiaire durable de l'organisation qu'il étudie,
C'est-à-dire son aptitude à dégager un niveau de
performance stable à terme.
FIGURE 2 : Contexte d'analyse et
orientation du diagnostic financier
2 Investigations approfondies
Observation de symptômes préoccupants
Ex : - détérioration des résultats
- difficultés répétitives en
matière de règlement...
1 Déclanchement
du Diagnostic
Diagnostic de crise
Diagnostic de contrôle
Observation extensive d'indications relatives
- à l'activité
- à la situation
-Identification des points forts et des points faibles de
l'organisation
- Perspectives d'évolution
- Recommandations pour les décideurs
3. Enoncé du diagnostic et des
recommandations
Analyse orientée en fonction des difficultés
observées.
Ex : - Etude de la solvabilité
- Etude de la rentabilité
Analyse extensive visant à éclairer tous les
aspects significatifs de l'activité et de la situation
financière
° Identification des causes des difficultés
rencontrées
Ex : - insuffisance des ressources stables
- mauvaise gestion des encours d'exploitation
- surinvestissement
- marge commerciale insuffisante
° Perspectives d'évolution
°recommandations pour les décideurs
Source : COHEN, Elie ;
SAUREL, André (1990), Analyse financière : outils et
applications, Economica, Paris. Page 49
La mobilisation sociale : C'est une
approche qui consiste à aller à la rencontre d'une population
cible pour des séances d'information, de sensibilisation et de
mobilisation afin de recueillir leur adhésion au profit d'une
idée de projet. Dans le cadre de la mobilisation sociale autour d'une
radio, les séances d'échanges participatifs avec les
communautés permettent de :
§ Rappeler les conditions de création de la
radio : depuis les réflexions sur l'initiative à la
participation financière des populations à travers les cadres et
les producteurs (UCPC, GV) ;
§ Informer les populations des nouvelles dispositions
relatives à l'organisation de la gestion de la radio en l'occurrence,
l'organisation projetée d'une assemblée générale,
l'adoption de nouveaux textes fondamentaux, la mise en place d'organes propres
de la radio en vue d'associer l'entièreté de la population
concernée pour une meilleure appropriation et un meilleur fonctionnement
de la radio ;
§ Recueillir et synthétiser les perceptions des
populations de base ainsi que les approches qu'elles proposent pour
résoudre les problèmes identifiés ensemble et qui
entraveraient le fonctionnement effectif et l'épanouissement de la
radio.
La cible des séances d'information, de sensibilisation
et de mobilisation est en général constituée des
élus locaux, des leaders d'opinion, des responsables ou membres des
structures et organisations sociales (UCPC, GV, GF, artisans,
commerçants, transporteurs, éleveurs, jeunes, sages religieux,
etc.) des différents villages de la localité concernée.
L'audit interne : Connu
à un moment donné comme un dispositif et ensuite comme une
fonction, l'audit interne est devenu avec les tendances actuelles, une
activité à l'intérieur des organisations. Le concept a
tellement évolué en si peu de temps qu'aujourd'hui il a
élargi son domaine d'activités tout comme le contrôle
interne à toute l'organisation.
De ce fait, et compte tenu du caractère normatif de la
fonction, il ne nous servirait pas à grand-chose de nous
référer aux anciennes définitions qui, à notre
avis, ne présentent pas les nouvelles dimensions de la fonction. Certes,
ces définitions nous permettent de comprendre l'évolution de
l'audit interne, mais ne sont pas exhaustives du fait qu'elles limitent les
potentialités de la fonction par rapport à ses
développements récents.
A cet effet, pour mieux cerner le concept, nous allons retenir
la définition officielle, celle qui fait ressortir clairement ce que
doit être l'audit interne, même si ce n'est pas encore le cas dans
toutes les entreprises et organisations. Selon Vaurs (2000 : 6), cette
définition qui est une oeuvre collective où toutes les
sensibilités ont pu s'exprimer, concerne tous les professionnels de
l'audit interne, qu'ils soient ou non membres de l'IIA, qu'ils exercent ou non
cette activité au sein d'une organisation. Selon cette définition
donnée par l'IIA, (1999, in Renard 2000 : 60-61),
« l'audit interne est une activité indépendante et
objective qui donne à une organisation, une assurance sur le
degré de maîtrise de ses opérations, lui apporte ses
conseils pour les améliorer, et contribue à créer de la
valeur ajoutée » Il aide cette organisation à
atteindre ses objectifs en évaluant, par une approche
systématique et méthodique, ses processus de management des
risques, de contrôle et de gouvernement d'entreprise et en faisant des
propositions pour renforcer son efficacité.
Depuis cette définition, l'audit interne a franchi un
grand pas en ce sens qu'il occupe une place prépondérante dans le
processus de management des risques et de contrôle et apporte
désormais ses conseils aux organisations. En outre, il s'adapte et
s'identifie aux changements intervenus sur le contrôle interne,
justifiant ainsi son rôle important dans sa mise en oeuvre.
1.4
STRATEGIES DE RECHERCHE
1.4.1
LE TYPE D'ÉTUDE
La méthode de recherche préconisée dans
le cadre de la présente étude est une méthode de
recherche-action. Elle consiste à analyser une situation actuelle afin
d'en dégager des forces et des faiblesses en vue de proposer un
modèle théorique. Ainsi, la présente démarche
conduira à l'analyse visant à mettre en exergue des comportements
et des visions favorables ou non au fonctionnement des radios communautaires
en général et celles de Djougou et Tchetti en particulier.
1.4.2
ANALYSE DU FONCTIONNEMENT DES RADIOS COMMUNAUTAIRES
Comme on peut s'en apercevoir, des difficultés
compromettent le bon fonctionnement et la durée de vie des radios
communautaires existantes.
Il convient donc dans le cadre de ce travail
de présenter et d'analyser l'organisation et le fonctionnement des
radios communautaires en général, ce qui permettra :
- de dégager les forces et les faiblesses et,
- de proposer des stratégies et des outils pour une
gestion claire et transparente dans un environnement communautaire
apaisé.
Chapitre II : METHODOLOGIE
2.1
CONSTRUCTION DU MODELE D'ANALYSE
Il s'agit dans le cadre de la présente étude,
d'une recherche opérationnelle. Elle a consisté à analyser
la situation actuelle au niveau de la gestion des radios communautaires FM
solidarité de Djougou et FM Orè Ofè de Tchetti afin
de :
- dégager les acquis et les faiblesses de ce mode de
gestion,
- construire une démarche théorique et proposer
des mesures correctives,
- Identifier des stratégies pertinentes de renforcement
de la gestion organisationnelle et financière des radios
communautaires.
2.1.1
HYPOTHÈSES DE RECHERCHE
-H1 : Le pilotage des radios
communautaires au plan organisationnel tel que mis en oeuvre constitue une
menace pour les acquis capitalisés.
-H2 : Les insuffisances relatives
à la gestion financière des radios communautaires
découlent de la banalisation de la fonction financière et
comptable.
- H3 : La faible participation
financière des communautés à la vie de leur radio ne
permet pas d'assurer sa durabilité.
2.1.2
L'ÉCHANTILLONNAGE
Deux techniques d'échantillonnage ont été
utilisées à savoir :
- Le choix par commodité
Il est relatif au choix des responsables ou personnes
ressources ci-après :
- coordonnateur du PACOM,
- comptable du PACOM
- les relais/auditeurs du PACOM
- les directeurs des radios de Djougou et Tchetti
- les assistants des directeurs de radio de Djougou et Tchetti
(assistant gestionnaire, chargé des relations publiques),
- les présidents des conseils d'administration des
radios
- les présidents des commissions
spécialisées (finances, programmes, techniques),
- les secrétaires aux finances des conseils
d'administration des radios
- les membres de la commission de contrôle
- les membres de l'Union Communale des Producteurs de
Djougou,
- Les membres de l'Association de Développement de
Tchetti.
- méthode de choix aléatoire
systématique.
Le cadre de l'enquête a été celui des
radios communautaires appuyées par le PACOM. Les radios appuyées
sont au nombre de dix (10) sur toute l'étendue du territoire national.
Autant il en a qui sont bien gérées autant il y en a qui
éprouvent des difficultés de gestion. Compte tenu du temps
limité et des moyens dont nous disposons, un exemple de chaque
catégorie a été retenu pour notre étude.
La Radio solidarité FM de Djougou a été
choisie au hasard dans le lot des radios dont les résultats sont
appréciables. La radio FM de Tchetti également a
été tirée au hasard dans le lot des radios en
difficulté. Nous avons donc choisi ces deux (02) radios dans notre
échantillon de dix (10).
2.2
COLLECTE DE DONNEES
La collecte des données a été
effectuée comme suit :
2.2.1 RECHERCHE DOCUMENTAIRE
Elle a été utile pour deux raisons :
1- Elle est intervenue au début de
l'étude pour mieux circonscrire l'essentiel de la littérature
existante en matière de gestion et de promotion des radios
communautaires. Elle a également permis de définir les objectifs
du sujet, les résultats à atteindre et les hypothèses
à vérifier. Les documents parcourus dans ce cadre ont
porté essentiellement sur :
- Les documents stratégiques de pilotage du programme
d'Appui à la Communication mis en oeuvre par l'Institut Kilimandjaro,
- Les textes de lois sur la libéralisation de l'espace
audiovisuel au Bénin, notamment les différents articles de la loi
97-010 du 20 août 1997.
2- La recherche documentaire a
été ensuite nécessaire au cours de l'enquête pour la
collecte des données quantitatives (statistiques) dans les rapports de
monitoring et de conseil en gestion, les documents comptables, les documents de
gestion, les contrats de prestation de services, la grille tarifaire, les
rapports d'activité des commissions techniques, les rapports
périodiques des commissions de contrôle, les rapports financiers
des conseils d'administration.
2.2.2 ENTRETIENS
Ils ont été réalisés avec les
cadres et consultants du PACOM à Cotonou ; les dirigeants des
radios communautaires à Djougou et à Tchetti.
2.2.3 ENQUÊTES/DIAGNOSTIC
Elles ont été effectuées à l'aide
d'un questionnaire (check list de diagnostic) . Sa structuration globale
repose sur les aspects institutionnel, organisationnel, fonctionnel et
stratégique.
Dans un premier temps nous avons travaillé avec les
membres des organes de gestion et avons abordé les points
ci-après :
§ l'identification de la radio,
§ l'existence des organes de gestion ainsi que leur
fonctionnement,
§ la connaissance des rôles et
responsabilités des membres,
§ les relations des dirigeants avec les populations
à la base,
§ la gestion administrative
§ l'organigramme et les relations hiérarchiques
§ les sources de financement de la radio
§ le budget et le respect des règles
budgétaires,
§ la gestion financière des ressources,
§ l'élaboration des objectifs
§ le suivi évaluation des réalisations
§ les difficultés et perspectives.
Dans un second temps, le questionnaire a été
adressé au personnel avec quelques spécificités selon
qu'il s'agit du personnel technique ou du personnel administratif et financier.
Les différentes préoccupations de ce questionnaire concernent
notamment :
§ l'identification de la radio,
§ les relations avec les organes de gestion,
§ la gestion administrative des activités,
§ la fonction de direction
§ la fonction de production
§ la fonction commerciale et marketing
§ le budget et le suivi budgétaire
§ la gestion des recettes et des dépenses
Ces diagnostics ont été faits par
nous-mêmes sous la supervision du coordonnateur du PACOM.
DEUXIEME PARTIE
PRESENTATION DES RESULTATS ET ANALYSE
Chapitre I : PRESENTATION DU CADRE DE L'ETUDE
1.1
PRESENTATION DU CADRE DE L'ETUDE
1.1.1
BREF APERÇU SUR LE PACOM
Depuis 1996, le Bureau de Coopération de l'Ambassade de
Suisse au Bénin a engagé un processus d'appui et d'accompagnement
du processus de libération de l'espace audiovisuel. Le moyen principal
de mise en oeuvre de l'accompagnement, le Programme d'Appui à la
Communication (PACOM) a été initié dans le cadre de
l'appui au pluralisme en matière de médias avec pour
finalité l'édification d'un cadre législatif et
institutionnel adéquat, favorable à l'émergence d'un
système de communication communautaire viable et performant. Le
programme est piloté par l'Institut Kilimandjaro de Cotonou et ses
premières activités se sont inscrites dans le sens de
l'appui-accompagnement aux communautés pour l'appropriation par les
populations, des cinq radios rurales locales mises en service dans les
localités de Lalo, Ouessè, Banikoara, Ouaké et
Tanguiéta par le gouvernement du Bénin avec l'appui technique et
financier de l'ex Agence de Coopération Culturelle et Technique (ACCT)
devenue Agence Internationale de la Francophonie (AIF).
A la suite du vote de la loi 97-010 du 20 août 1997,
portant libéralisation de l'espace audiovisuel, on a observé au
Bénin la création d'une multitude de radios parmi lesquelles cinq
radios de type communautaire, initiées par les communautés des
localités de Kétou, Bembérèkè, Bassila,
Tchètti et Possotomè avec l'appui du PACOM. L'appui du Programme
a par la suite, été étendu d'une part à trois
autres radios de type communautaire, installées avec l'aide d'autres
organisations dans les communautés de Djougou, Kouandé et Nikki,
et d'autre part à des radios associatives de Savè et de Kandi qui
depuis leur création, sont en quête d'une assise sociale et
communautaire. L'appui au fonctionnement de ces dix (10) radios a pour
finalité d'amener les communautés concernées à
s'approprier l'outil radiophonique et en faire un instrument de
promotion :
§ de la démocratie à la base ;
§ des langues, de la culture et des dynamiques
locales ;
§ de la communication inter et extra
communautaire ;
§ de la bonne gouvernance au niveau local.
1.1.2
APERÇU SUR LES RADIOS COMMUNAUTAIRES APPUYEES PAR LE PACOM
1.1.2.1 : Généralités
La philosophie historique de la radio communautaire est de
permettre aux "sans voix" de s'exprimer, de servir de porte-parole aux
opprimés (qu'il s'agisse d'une oppression raciste, sexiste ou de classe
sociale) et, en général, d'offrir un outil de
développement. La radio communautaire est définie comme
comportant trois aspects : celui d'une activité à but non
lucratif ; contrôlée par la communauté qui en est
propriétaire ; caractérisée par la participation de
la communauté.
L'objectif de la radio communautaire n'est pas de faire
quelque chose pour la communauté, mais plutôt de donner l'occasion
à la communauté de faire quelque chose pour elle même
comme, par exemple, posséder et contrôler son propre moyen de
communication.
Ainsi, le Programme d'Appui à la Communication depuis
son démarrage à ce jour, appuie dix radios communautaires
réparties sur le territoire national. Sur les dix radios
appuyées, il a en a deux (02) Kandi et Savè qui ne se sont pas
encore fait une bonne assise communautaire.
Le tableau 1 présente le répertoire des radios
appuyées avec quelques informations pertinentes.
Tableau N°1 :
Répertoire des Radios communautaires appuyées par le PACOM
N°
|
Nom de la Radio
|
Localité
|
Fréquence
|
Année de mise en service
|
Début partenariat avec PACOM
|
1
|
FM KOUFFE
|
BASSILA
|
103 MHz
|
Sept. 2000
|
1998
|
2
|
FM NON SINA
|
BEMBEREKE
|
90.8 MHz
|
Sept. 2000
|
1998
|
3
|
SOLIDARITE FM
|
DJOUGOU
|
98.1 MHz
|
1998
|
2003
|
4
|
FM ALAKETU
|
KETOU
|
95.8 MHz
|
Sept. 2000
|
1998
|
5
|
TUKOSARI FM
|
KOUANDE
|
105.8 MHz
|
2001
|
2004
|
6
|
SUTTIDERA
|
NIKKI
|
88.9 MHz
|
1998
|
2003
|
7
|
AHEME
|
POSSOTOME
|
99.6 MHz
|
Sept. 2000
|
1998
|
8
|
FM ORE OFE
|
TCHETTI
|
102.1 MHz
|
2000
|
1998
|
9
|
KANDI FM
|
KANDI
|
102.9 MHz
|
|
|
10
|
FM IDADU
|
SAVE
|
107.8 MHz
|
|
|
Source : Conçu par
nous-mêmes.
Tableau N°2 : Populations
couvertes par les radios communautaires partenaires du PACOM
N°
|
Radios
|
Communes couvertes
|
Populations par commune (hts)
|
Total
(hts)
|
|
1
|
FM KUFE de Bassila
|
Bassila
|
58 240
|
418 560
|
Bantè
|
58 863
|
Djougou
|
168 264
|
Ouaké
|
44 533
|
Tchaourou
|
88 660
|
|
2
|
FM NONSINA de
Bembèrèkè
|
Bembèrèkè
|
79 887
|
470 044
|
Gogounou
|
66 659
|
N'dali
|
60 548
|
Kalalé
|
83 885
|
Pèrèrè
|
36 241
|
Sinendé
|
54 451
|
Nikki
|
88 373
|
|
3
|
FM SOLIDARITE de Djougou
|
Djougou
|
168 264
|
213 016
|
Copargo
|
44 752
|
|
4
|
FM ALAKETU de Kétou
|
Kétou
|
78 703
|
223 344
|
Covè
|
39 476
|
Pobè
|
67 425
|
Ouinhi
|
37 740
|
|
5
|
FM AHEME de Possotomè
|
Bopa
|
66 966
|
382 863
|
Comè
|
46 496
|
Grand-Popo
|
36 244
|
Houéyogbé
|
62 859
|
Kpomassè
|
48 467
|
Lokossa
|
59 458
|
Ouidah
|
62 373
|
|
6
|
FM ORE OFE de Tchetti
|
Bantè
|
58 863
|
377 984
|
Dassa-Zoumè
|
80 709
|
Djidja
|
72 063
|
Glazoué
|
74 837
|
Savalou
|
91 512
|
|
7
|
FM TUKO SARI de Kouandé
|
Kouandé
|
60 468
|
169 676
|
Péhunco
|
40 609
|
Natitingou
|
68 599
|
|
8
|
FM SUTII DERA de Nikki
|
Nikki
|
88 373
|
208 499
|
Kalalé
|
83 885
|
Pèrèrè
|
36 241
|
|
TOTAL
|
2 463 986
|
Source : document
intitulé : « populations couvertes par les radios
communautaire », élaboré par le PACOM.
CARTE DE LOCALISATION DES RADIOS COMMUNAUTAIRES ET
RADIOS RURALES LOCALES
BURKINA FASO
104.2 MHz
ATACORA
COLLINES
NIGER
ALIBORI
DONGA
TOGO
ZOU
PLATEAU
OUEME
LITTORAL
OCEAN ATLANTIQUE
90.0 MHz
NIGERIA
FM Nonsina 90.8 / 93.9
FM Tuko Sari 105.8
NATITINGOU
FM Sutii Dera 88.9
Solidarité FM 98.1
101.0 MHz
BORGOU
PARAKOU
FM Kufè 102.1
97.7 MHz
FM Orè Ofè 102.1
FM Alakétu 95.8
ABOMEY
FERCAB
Bohicon
100.0 MHz
ATLAN
FM Ahémé 99.6
LOKOSSA
Porto-Novo
1.1.2.2 : La Radio Solidarité FM de
Djougou
Créée en 1998 par l'Union Sous
Préfectorale des Producteurs (USPP-Djougou), la radio communautaire
Solidarité FM de Djougou est implantée dans la ville de Djougou,
localité située à près de 435 km de Cotonou la
capitale du Bénin. Avec l'instabilité du coton qui permettait de
financer la radio, les responsables de l'USPP se sont progressivement
désengagés au profit des communautés de Djougou et
Copargo. Ainsi le 08 février 2003, s'est tenue une assemblée
générale soutenue par le PACOM et qui a marqué le
début de la gestion véritablement communautaire de la radio.
Elle est dirigée par une association de promotion ayant à sa
tête un président. La vision des dirigeants est de faire de la
radio, un instrument qui permet aux populations des communes de Djougou et
Copargo, d'avoir accès à l'information, de libérer leur
parole en vue de contribuer efficacement au développement
socio-économique, culturel et politique.
Sa grille des programmes aborde divers domaines tels que
l'information, la vulgarisation agricole, l'environnement, la santé,
l'éducation, le civisme, les jeux radiophoniques etc. Elle a une masse
horaire hebdomadaire de 83 h 30 mn ; on y parle huit (08) langues :
le français, le dendi, le yom, le lokpa, le peuhl, le bariba, le fon et
le foodo.
1.1.2.3 : La radio FM Orè Ofè de
Tchetti
La radio FM Orè Ofè de Tchetti est située
dans l'arrondissement de Tchetti dans la commune de Savalou à environ
265 km de Cotonou. Elle a été inaugurée officiellement le
16 septembre 2000 ; c'est une radio qui couvre les communes de Savalou,
Bantè, Dassa, Glazoué, Djidja, Savè et une partie du Togo.
Les langues parlées sont : Ifè, mahi,
Itcha, Idaatcha, fon, Kotocoli, peulh, Agoun, Yoruba, Adja, Zerma et le
Français. Soit, au total douze (12) langues.
La radio communautaire FM Orè Ofè de Tchetti a
été mise en place par une Association de Promotion qui regroupe
les représentants des différents groupes socioculturels de la
zone. Cette initiative a été suscitée et soutenue par le
PACOM.
L'association est gérée par un conseil
d'administration dirigé par un président. La vision du CA est de
faire de cette radio un puissant instrument de développement au service
des communautés à la base.
1.1.3
LES ORGANES DE GESTION DES RADIOS COMMUNAUTAIRES
Les radios communautaires sont gérées par des
organes élus qui émanent des communautés à la base.
De façon générale, on retrouve au titre des organes de
gestion :
§ L'Assemblée Générale (AG) qui est
l'organe de décision des membres. Elle regroupe les représentants
des différentes composantes de la communauté.
§ Le conseil d'Administration (CA) : c'est l'organe
exécutif qui est composé de membres actifs élus en
assemblée général pour un mandat dont la durée
varie d'une radio à une autre.
§ La Commission des Programmes (CP) est une commission
spécialisée qui conçoit et propose au CA, les
différentes politiques concernant la programmation.
§ La Commission des Finances (CF) qui se charge de la
politique de financement de la radio. Elle établie la politique de
gestion financière et s'assure de son exécution
§ La Commission Technique (CT) propose la politique de
maintenance des équipements et matériels de la radio.
§ La commission de Contrôle (CC) : elle se
charge de contrôler l'exécution du contenu des programmes et la
gestion administrative et financière. Elle est dirigée par un
président qui n'est pas membre du CA.
§ Le personnel technique : il s'agit du directeur de
la station de radio et de tout le personnel sous son autorité. Le
personnel technique se compose du personnel permanent, des stagiaires, des
collaborateurs extérieurs, les correspondants locaux et les
bénévoles.
Le tableau suivant présente les types d'organes et les
effectifs des membres des organes à Djougou et Tchetti.
Tableau N°3 : Types d'organes de gestion
et effectif au sein de chaque organe.
Type d'organe
|
Effectifs radio Djougou
|
Effectifs radio Tchetti
|
H
|
F
|
T
|
H
|
F
|
T
|
Conseil d'Administration
|
07
|
02
|
09
|
07
|
02
|
09
|
Commission des Finances
|
03
|
00
|
03
|
03
|
00
|
03
|
Commission des Programmes
|
04
|
02
|
06
|
04
|
01
|
06
|
Commission Technique
|
03
|
00
|
03
|
00
|
00
|
00
|
Commission de Contrôle
|
03
|
00
|
03
|
03
|
00
|
03
|
Source : Conçu par
nous-mêmes
Tableau N°4 : Répartition du
personnel technique par catégorie
Catégorie du personnel
|
Effectifs radio Djougou
|
Effectifs radio Tchetti
|
H
|
F
|
T
|
H
|
F
|
T
|
Directeur de Station
|
01
|
00
|
01
|
01
|
00
|
01
|
Chargé de programme
|
01
|
00
|
01
|
01
|
00
|
01
|
Journaliste
|
01
|
00
|
01
|
00
|
00
|
00
|
Animateurs
|
04
|
01
|
05
|
03
|
02
|
05
|
Comptable
|
01
|
00
|
01
|
00
|
00
|
00
|
relations publiques
|
01
|
00
|
01
|
00
|
00
|
00
|
Secrétaire-caissier
|
00
|
01
|
01
|
01
|
00
|
01
|
Collaborateurs /Contractuel
|
04
|
01
|
05
|
09
|
02
|
11
|
Correspondants locaux
|
10
|
00
|
10
|
00
|
00
|
00
|
Source : Conçu par
nous-mêmes
1.1.4
LES PRESTATIONS OFFERTES AUX COMMUNAUTES ET LEURS COUTS
A travers ses prestations, la radio communautaire favorise la
participation des citoyens et défend leurs intérêts ;
elle répond aux goûts de la majorité, informe
vraiment et aide les communautés à résoudre les mille
et un problèmes de la vie de tous les jours. Elle offre un cadre et
une arène où les idées sont débattues et toutes
les opinions respectées.
La radio rurale communautaire a une mission d'information, de
formation, d'éducation et de divertissement ; vecteur de
développement, sa programmation se doit d'illustrer cette utilité
sociale.
Ainsi, les programmes proposés par les radios
locales sont résumés par les prestations suivantes :
- les informations (actualité locale, nationale, et
internationale)
- la vulgarisation agricole
- les émissions sur l'environnement, l'éducation
et la santé
- les jeux radiophoniques
- les annonces et conseils pratiques
- les contes et légendes
- les communiqués et avis
- les émissions musicales (le bal et les
dédicaces)
- la couverture médiatique des évènements
Le tableau suivant présente la grille des prestations
payantes au niveau des radios.
Tableau N°5 : Grille tarifaire
appliquée dans les radios communautaires
au Bénin
Type de prestation
|
Gamme
|
Coût
|
Caractéristique
|
Avis et communiqués
|
Avis de réunion
|
1 000 F
|
Par diffusion et par langue
|
Avis simple (baptême, mariage, libération,
remerciement)
|
1 500 F
|
Par diffusion et par langue
|
Avis de perte ou de vol
|
1 000 F
|
par diffusion et par langue
|
Avis de décès
|
1 000 F
|
par diffusion et par langue
|
Avis de réunion politique
|
3 000 F
|
par diffusion et par langue
|
Demande de disque
|
200 F
|
par disque pour au plus cinq (05) noms
|
Communiqués publicitaires
|
Publicité commerciale
|
2 000 F
|
par diffusion et par langue
|
Publicités artistiques, culturelles et sportives
|
1 500 F
|
par diffusion et par langue
|
Annonce de pèlerinage
|
3 000 F
|
par diffusion et par langue
|
Réalisation de spot
|
5 000 F
|
Par spot
|
Couverture médiatique
|
Couverture médiatique
|
25 000 F
|
Au centre ville
|
Couverture médiatique
|
30 000 F
|
A plus de 20 km
|
Page magazine
|
5 000 F
|
Par diffusion et pour 3 à 5mn au plus
|
Production et diffusion d'émission
|
Production
|
10 000 F
|
Par émission
|
Diffusion
|
1 000 F
|
Par minute
|
Diffusion émission religieuse
|
500 F
|
Par minute
|
Source : conçu par
nous-mêmes
Plusieurs acteurs intervenant dans les communautés
(ONG, projets, institution étatiques, mairies) tirent parti de la
présence de ces médias sur leur terrain d'action ; ces
acteurs voient leur capacité opérationnelle renforcée du
fait de la présence des radios. Pour ces cas, des contrats de
partenariat sont élaborés et signés ; le montant du
contrat dépend de la nature des prestations demandées par le
partenaire et de la durée.
1.1.5 DIFFICULTES ET LIMITES DE L'ETUDE
Les difficultés se rapportent à la distance qui
sépare la commune de Djougou, l'arrondissement de Tchetti et
Cotonou ; la disponibilité des données au niveau des radios
communautaires. Ces dernières ne disposent pas d'un système
d'archivage et d'organisation des données.
Chapitre II : DIAGNOSTIC ORGANISATIONNEL ET FINANCIER DES
RADIOS COMMUNAUTAIRES DE DJOUGOU ET DE TCHETTI
2.1:
PRESENTATION DES RESULTATS ET VERIFICATION DES HYPOTHESES
2.1.1 LE FONCTIONNEMENT DES ORGANES DE GESTION ET DE
CONTROLE
Le fonctionnement des organes de gestion et de contrôle
sera mieux apprécié par la description des rôles et
responsabilités des organes de gestion, la présentation de
l'organigramme ainsi que les relations hiérarchiques et fonctionnelles
qui existent entre ces organes.
2.1.1.1 Rôle et responsabilités des
organes
Les organes de gestion d'une association de promotion de radio
communautaire peuvent être classés en deux
catégories :
Les organes de décision et de pilotage
stratégique qui regroupent :
o L'assemblée générale
o Le conseil d'administration
o La commission des programmes
o La commission technique
o La commission des finances
o La commission de contrôle
Les organes de gestion technique ou l'exécutif :
il s'agit du directeur de la radio et de tout son personnel.
* L'Assemblée Générale (AG)
Elle est l'organe suprême de décision de
l'Association ; Elle adopte les statuts et décide de leurs
révisions ;
La proposition de révision n'est recevable que
lorsqu'elle est soutenue par une majorité de ¾ des membres
actifs.
La révision est acquise à la majorité des
2/3 des membres présents à l'AG.
L'AG fixe les grandes orientations de la radio communautaire
conformément à ses objectifs ;
Elle adopte le plan d'actions et le budget de
l'Association ;
Elle reçoit et adopte les rapports du CA au sujet de la
gestion de la radio communautaire sur les plans moral, matériel et
financier après délibération sur le rapport de la
Commission de Contrôle et sur le contenu et l'évolution des
programmes.
C'est l'organe chargé d'élire les membres du
Conseil d'Administration, les membres de la Commission de Contrôle.
* Le Conseil d'Administration (CA)
Le CA veille à l'application effective des
décisions et instructions de l'AG et prend toutes les mesures opportunes
pour le bon fonctionnement de la radio communautaire ; il prend toutes les
mesures en vue de défendre le droit à l'information des
populations concernées.
Il veille à l'exécution du budget, au suivi
budgétaire et à l'élaboration des rapports financiers,
délibère sur toutes les questions que lui soumet le Comité
de Gestion ;
Le CA maintient et entretien le contact avec les structures
d'appui (les bailleurs, les partenaires et les autorités
locales) ;
Il approuve les projets de rapports moral, financier,
matériel et d'ordre du jour à soumettre à l'AG, ordonne la
signature des contrats engageant la RC vis à vis des institutions
d'appui.
* Le Comité de Gestion (CG)
Le comité de gestion est chargé de
l'élaboration du projet de budget ; Il met en application les
décisions et instructions de l'AG et du CA, et coordonne les
activités des commissions techniques (programme, finances et
technique) ;
Il statue sur leurs propositions et élabore les projets
de décision du CA ;
Aussi, il suit l'exécution des tâches au niveau
de la Direction de la station et entretient le contact avec les structures
d'appui.
Le comité de gestion peut exister ou non d'une radio
à une autre. Au cas où il n'existe pas, c'est le CA qui joue le
rôle de comité de gestion. Ainsi, au sein du conseil
d'administration ou du comité de gestion selon les cas, il est important
de ressortir les responsabilités du trésorier ou du
secrétaire aux finances.
En effet, le trésorier ou secrétaire aux
finances du CA assume l'entière responsabilité de toutes
les dépenses de la radio communautaire ; il veille à la
tenue à jour par le comptable de tous les documents comptables ; il
est chargé de présenter au CA les rapports financiers
périodiques et s'assure du respect des procédures par le
directeur et le comptable.
* La Commission de Programme (CP)
Elle est présidée par un membre du CA
désignée par l'AG ;
Elle conçoit et propose au Conseil d'Administration
(CA), les différentes politiques concernant la programmation (politique
de l'information, politique musicale, politique d'auto promotion paysanne,
politique d'accès des membres de la communauté à la radio,
politique publicitaire etc.) ;
Elle veille au respect de leur contenu et de
l'équilibre entre les différents genres de programme.
De par ses fonctions, la commission procède de
façon périodique au suivi et à l'évaluation de la
mise en oeuvre du plan stratégique. Elle est présidée par
un membre du CA élu en assemblée générale.
* La Commission des Finances (CF)
C'est l'organe qui propose au Conseil d'Administration, la
politique d'autofinancement de la radio. Elle est chargée de mettre en
oeuvre les actions de recherche de financement de la radio ;
d'établir la politique de gestion financière et comptable.
* La Commission Technique (CT)
Elle est chargée d'élaborer et de proposer au
Conseil d'Administration une politique d'entretien et de renouvellement des
équipements.
La commission évalue avec les techniciens les besoins
nouveaux en équipements et présente au Conseil d'Administration
des rapports périodiques sur le niveau et l'état des
équipements et sur les pannes.
* Le Directeur de Station (DS)
C'est le responsable technique chargé du bon
fonctionnement quotidien de la radio, et de la sécurité de
l'équipement technique ; il prend toutes les initiatives allant
dans le sens de la bonne marche de la radio.
Il veille à l'application de toutes les
décisions et instructions du CA et de l'AG.
Il conseille le CA et l'AG sur le plan technique et rend
compte à toutes les instances dirigeantes de la marche de la radio.
Le directeur de station est directement responsable des
ressources matérielles, humaines et financières mises à sa
disposition et relatives au fonctionnement de la radio ; il est le chef du
personnel technique et administratif.
Dans son rôle, il est assisté d'un
secrétaire-caissier et/ou chargé aux relations publiques et d'un
comptable.
Au sein du personnel technique, le comptable joue un
rôle très important dans la tenue de la comptabilité de la
radio. Il enregistre quotidiennement les différentes informations
financières et oriente le directeur dans les prises de décision
d'encaissement et de décaissement. De façon périodique, il
est contrôlé par le trésorier ou le secrétaire aux
finances.
* Le Personnel Technique (PT)
Il est composé de trois sortes d'agents à
savoir :
Les agents contractuels : liés à
l'Association soit par un contrat de travail, soit par un contrat de mandat ou
tout autre contrat de prestations de service. Leur maintien est tributaire de
la qualité de leur rendement et des disponibilités
financières de la radio.
Les agents mis à disposition : ce sont des
personnes affectées ou détachées ou mis à la
disposition de la radio par les instances déconcentrées des
ministères dans la région, par les ONG et projet d'appui à
la radio communautaire. Ces agents n'émargent pas au budget de la radio,
mais sont soumis aux mêmes obligations que les contractuels.
Les agents bénévoles sont des personnes qui
offrent leurs services à la radio sans aucune
rémunération. Ils sont tenus de respecter le règlement qui
régie la radio.
* La Commission de Contrôle (CC)
C'est l'organe chargé du contrôle de gestion de
la radio communautaire. Son contrôle s'opère au niveau de chacun
des intervenants du système de fonctionnement de la radio communautaire.
Cette commission contrôle donc la gestion du CA à travers le
président et le secrétaire aux finances ou trésorier, les
activités des autres commissions, la gestion du directeur à
travers ses assistants (secrétaire, chargé aux relations
publiques, comptable etc.)
Elle contrôle l'exécution du contenu des
programmes, la gestion financière et administrative à travers des
contrôles périodiques programmés ou inopinés. Elle
est dirigée par un président qui n'est pas membre du CA mais qui
est élu au même titre que les membres du CA. Elle est
composée de trois personnes dont un représentant du personnel
technique autre que le Directeur de Station.
En fin de mandat, son rapport motivé est indispensable
à la validation des rapports technique et financier du conseil
d'administration.
2.1.1.2 L'organigramme et les relations
hiérarchiques
Les activités et le fonctionnement des radios
communautaires sont régis par les principes cardinaux suivants :
Le respect de la hiérarchie
Aucun responsable de rang inférieur ne doit
brûler la hiérarchie dans l'accomplissement de ses tâches
quotidiennes. Le respect de la hiérarchie oblige tout agent qui
reçoit une instruction d'une instance supérieure à
l'exécuter. L'exécution peut être
précédée ou accompagnée d'un avis de réserve
lorsque l'instruction reçue n'est pas conforme aux normes et
procédures en vigueur.
Le sens de la responsabilité
Tous les agents de l'Association sont responsabilisés
et assument pleinement les tâches qui sont les leurs dans un délai
raisonnable.
Figure 4 : Organigramme de l'Association de
Promotion d'une Radio Communautaire
Assemblée Générale
(AG)
Commission de Programme (CP)
Commission de contrôle (CC)
Conseil d'Administration
(CA)
Commission Technique (CT)
Commission des Finances (CF)
Comité de
Gestion (CG)
Directeur de
Station (DS)
Secrétariat
Comptabilité
Animateurs et techniciens
Personnel d'appui et bénévoles
Source : manuel de procédures
d'une APRC
2.1.2 LES RECETTES ISSUES DES PRESTATIONS EN 2006 ET
EN 2007
2.1.2.1 Présentation des données de la
radio communautaire de
Djougou
Tableau N° 6 :
Récapitulatif des recettes de Radio Solidarité Djougou
(2006)
Mois
|
communiqués
|
Contrats
|
concert
|
Subvention et autres
|
Totaux
|
Janvier
|
783 500
|
1 320 000
|
70 400
|
|
2 173 900
|
Février
|
1 086 500
|
725 000
|
40 200
|
|
1 851 700
|
Mars
|
919 000
|
1 640 000
|
32 200
|
|
2 591 200
|
Avril
|
1 002 000
|
1 570 475
|
43 600
|
|
2 616 075
|
Mai
|
885 000
|
-
|
23 600
|
|
908 600
|
Juin
|
653 500
|
600 000
|
24 000
|
|
1 277 500
|
Juillet
|
683 000
|
1 872 000
|
26 600
|
|
2 581 500
|
Août
|
586 000
|
2 884 250
|
19 800
|
1 141 600
|
4 631 650
|
Septembre
|
897 500
|
1 554 975
|
22 600
|
400 000
|
2 875 075
|
Octobre
|
975 500
|
302 000
|
37 200
|
|
1 314 700
|
Novembre
|
618 000
|
1 060 577
|
28 000
|
|
1 706 577
|
Décembre
|
505 000
|
-
|
25 600
|
|
530 600
|
Totaux
|
9 594 500
|
13 529 277
|
393 800
|
1 541 600
|
25 059 177
|
Tableau N° 7: Récapitulatif
des recettes de Radio Solidarité Djougou : Année 2007
Périodes
|
Communiqués
ordinaires
|
Concerts des auditeurs
|
Publi reportage
|
Page magazine
|
Couverture médiatique
|
Avis publicitaires
|
Contrats
|
Autres
|
Janvier
|
496.000
|
27.000
|
|
20.000
|
120.000
|
185.000
|
1.750.000
|
4.000
|
Février
|
455.000
|
15.200
|
12.000
|
|
40.000
|
8.000
|
525.000
|
30.300
|
Mars
|
451.000
|
24.400
|
|
165.000
|
85.000
|
35.000
|
1.000.000
|
118.000
|
Avril
|
487.000
|
16.600
|
|
|
50.000
|
10.000
|
1.344.300
|
40.000
|
Mai
|
444.000
|
28.000
|
50.000
|
|
50.000
|
52.000
|
2.629.352
|
56.000
|
Juin
|
432.000
|
|
|
|
20.000
|
131.000
|
2.872.000
|
26.000
|
Juillet
|
361.000
|
|
|
30.000
|
95.000
|
|
1.684.000
|
|
Août
|
364.000
|
22.400
|
|
10.000
|
60.000
|
126.500
|
3.267.300
|
54.000
|
Septembre
|
462.000
|
9.000
|
|
65.000
|
20.000
|
95.000
|
1.273.500
|
55.000
|
Octobre
|
387.000
|
14.000
|
55.000
|
32.000
|
70.000
|
189.000
|
1.825.000
|
11.000
|
Novembre
|
637.000
|
16.800
|
15.000
|
|
35.000
|
22.000
|
1.573.800
|
155.000
|
Décembre
|
256.000
|
30.000
|
|
|
50.000
|
104.500
|
2.870.300
|
16.000
|
Totaux
|
5.232.000
|
203.400
|
132.000
|
322.000
|
695.000
|
964.000
|
22.614.972
|
565.300
|
Le total des ressources de la radio est de :
30.728.672
Le montant des prestations ordinaires pour
l'année 2007 est de 8.113.700
Le montant des prestations sous contrat
s'élève à 22.614.972
Source : service comptable PACOM
2.1.2.2 Présentation des données de la
radio communautaire de Tchetti
Tableau N° 8 :
Récapitulatif des recettes de Radio Orè Ofè de Tchetti
Année 2006
Mois
|
Recettes ordinaires
|
Prestations/contrats
|
Recette totale
|
Janvier
|
|
1.050.000
|
1.050.000
|
Février
|
|
|
|
Mars
|
460.565
|
540.000
|
1.000.565
|
Avril
|
378.450
|
200.000
|
578.450
|
Mai
|
314.525
|
1.396.000
|
1.650.525
|
Juin
|
451.760
|
200.000
|
651.760
|
Juillet
|
221.615
|
430.000
|
651.615
|
Août
|
336.040
|
|
336.000
|
Septembre
|
252.125
|
948.500
|
1.200.625
|
Octobre
|
379.360
|
600.000
|
979.360
|
Novembre
|
226.550
|
350.000
|
1.076.550
|
Décembre
|
337.400
|
|
337.400
|
Total
|
3.358.390
|
6.154.500
|
9.512.890
|
Source : rapport d'audit
Tableau N° 9 :
Récapitulatif des recettes de Radio Orè Ofè de Tchetti
Année 2007
Mois
|
Recettes ordinaires
|
Prestations/contrats
|
Recette totale
|
Janvier
|
507.600
|
|
507.600
|
Février
|
317.790
|
|
317.790
|
Mars
|
215.775
|
|
215.775
|
Avril
|
684.125
|
590.000
|
1.274.125
|
Mai
|
305.300
|
|
303.500
|
Juin
|
353.550
|
60.000
|
413.550
|
Juillet
|
133.625
|
550.000
|
683.625
|
Août
|
329.575
|
120.000
|
449.575
|
Septembre
|
446.800
|
60.000
|
506.800
|
Octobre
|
552.175
|
690.000
|
1.242.175
|
Novembre
|
402.740
|
200.000
|
602.740
|
Décembre
|
623.570
|
580.000
|
1.203.570
|
Total
|
4.872.625
|
2.850.000
|
7.722.625
|
Source : rapport d'audit
tchetti
2.1.3 LA PARTICIPATION COMMUNAUTAIRE AU FINANCEMENT DE
LA RADIO
Il est fondamental d'accorder une attention
particulière à la participation communautaire dans la mesure
où elle est importante pour la durabilité de la radio. La
participation communautaire regroupe les volets ci-après :
- la consommation des services payants de la radio par les
communautés ;
- le paiement par les membres de l'association de promotion de
la radio communautaire, de leur droit d'adhésion et cotisations
annuelles ;
- les cotisations et dons exceptionnels des populations pour
régler des problèmes ponctuels.
2.1.4 LES DÉPENSES EFFECTUÉES DANS LE
CADRE DU FONCTIONNEMENT DES RADIOS COMMUNAUTAIRES EN 2006 ET 2007
2.1.4.1 Présentation des données de la
radio communautaire Djougou
Tableau N° 10 :
récapitulatif des dépenses de Radio Djougou en
2006
Périodes
|
Montant
|
Janvier
|
3 107 617
|
Février
|
1 015 043
|
Mars
|
2 298 283
|
Avril
|
1 554 245
|
Mai
|
1 661 294
|
Juin
|
2 025 854
|
Juillet
|
2 428 175
|
Août
|
2 741 485
|
Septembre
|
1 949 822
|
Octobre
|
1 597 400
|
Novembre
|
2 535 981
|
Décembre
|
2 470 149
|
Totaux
|
25 385 348
|
Source : rapport financier APRC
Djougou
Tableau N° 11 :
récapitulatif des dépenses de Radio Djougou en 2007
Périodes
|
Montant
|
Janvier
|
2.988.635
|
Février
|
1.477.696
|
Mars
|
1.385.490
|
Avril
|
2.210.975
|
Mai
|
1.296.660
|
Juin
|
734.095
|
Juillet
|
2.921.950
|
Août
|
2.633.470
|
Septembre
|
1.368.881
|
Octobre
|
2.318.585
|
Novembre
|
2.043.300
|
Décembre
|
2.989.875
|
Totaux
|
24.369.612
|
Source : rapport financier APRC
Djougou
2.1.4.2 Présentation des données de la
radio communautaire de Tchetti
Tableau N° 12 : récapitulatif
des dépenses de Radio Tchetti en 2006
Période
|
Montant dépensé
|
Janvier
|
409.065
|
Février
|
899.150
|
Mars
|
407.690
|
Avril
|
398.690
|
Mai
|
746.730
|
Juin
|
1.147.215
|
Juillet
|
809.795
|
Août
|
765.490
|
Septembre
|
806.965
|
Octobre
|
796.050
|
Novembre
|
983.475
|
Décembre
|
768.740
|
Total
|
8.939.055
|
Source : rapport Tchetti
Tableau N° 13 : récapitulatif
des dépenses de Radio Tchetti en 2007
Période
|
Montant dépensé
|
Janvier
|
603.790
|
Février
|
924.265
|
Mars
|
692.310
|
Avril
|
708.635
|
Mai
|
671.810
|
Juin
|
809.680
|
Juillet
|
678.185
|
Août
|
831.054
|
Septembre
|
890.930
|
Octobre
|
910.825
|
Novembre
|
706.675
|
Décembre
|
532.990
|
Total
|
8.961.149
|
Source : rapport d'audit Tchetti
2.1.5 LE BUDGET ET LE SUIVI BUDGÉTAIRE
2.1.5.1 Le budget
* les composantes du budget
Le budget d'une radio communautaire est établit en
équilibre annuellement en ressources et en emplois.
Les ressources de l' APRC sont constituées par :
- les apports initiaux des fondateurs
- les cotisations des membres
- les diverses prestations de services
- les subventions, dons et legs et autres
Les emplois sont essentiellement constitués des
dépenses de fonctionnement des structures et les dépenses
d'investissement en matériel, équipement et infrastructures.
* L'élaboration et l'adoption
du budget
La préparation du budget commence chaque année
au mois d'octobre. L'élaboration du budget étant fortement
liée aux activités programmées, plusieurs étapes
combinant l'élaboration du programme d'activités, les ressources
dégagées et les charges conséquentes sont
nécessaires.
La réunion préparatoire réunissant les
membres du Conseil d'Administration a lieu sur convocation du Président
du Conseil d'Administration.
Au niveau de la station de Djougou, le
conseil d'administration s'implique dans cette activité à travers
la commission des finances qui coordonne l'élaboration du budget. Ainsi,
sur instruction du Président du CA, chaque commission élabore son
budget programme.
Le directeur de station (DS) instruit également chacun
des services de la radio pour faire le même exercice sous la coordination
du comptable.
Après cette phase, les différents documents sont
soutenus à une session du conseil d'administration consacrée aux
débats budgétaires.
Le budget est ensuite finalisé par trois acteurs que
sont : le président de la commission des finances, le
secrétaire aux finances et le comptable de la radio.
Sur convocation de son président, le Conseil
d'Administration se réunit, examine et adopte le budget annuel.
Au niveau de radio Tchetti, le budget est
élaboré par le directeur et le secrétaire-caissier, sans
la prise en compte intégrale des besoins des autres composantes de la
radio. Les procédures consignées dans le manuel de
procédures ne sont pas suivies.
Malgré les réunions fréquentes du CA qui
favorisent des prises de décision collective, son fonctionnement est
ralenti par le non fonctionnement des commissions programme et contrôle.
Cela suppose donc que les commissions techniques ne prennent pas part à
l'élaboration du budget annuel.
2.1.5.2 Le suivi budgétaire
Cet exercice se traduit par la production mensuelle,
trimestrielle, d'un document par le comptable et qui fait le point des
dépenses de la période. Ces dépenses sont comparées
aux montants prévus au niveau des différentes lignes
budgétaires, et les écarts sont dégagés.
Au niveau de solidarité FM, La nature
du budget très simple au départ (prévisions ressources et
prévisions emplois) facilitait l'élaboration du document par le
comptable. Mais avec le niveau des activités qui exige la tenue d'une
comptabilité rigoureuse, le suivi budgétaire est devenu
difficile. Les raisons sont les suivantes :
- la complexité de la nature du budget avec
l'utilisation d'un plan comptable simplifié ; Ainsi à chaque
ligne budgétaire correspond un numéro de compte.
- Le comptable met du temps pour faire les différentes
imputations ; au pire des cas, il fait de mauvaises imputations.
- La non-maîtrise parfaite du logiciel Excel conduit
à produire parfois des documents de suivi erronés.
Au niveau de Orè Ofè FM, le
suivi budgétaire n'est pas une réalité ; ce travail
se résume à un point partiel périodique des entrées
et des sorties. Il n'existe pas une base claire qui facilite le suivi
budgétaire.
2.2
L'ANALYSE DES RESULTATS DU DIAGNOSTIC ORGANISATIONNEL ET FINANCIER AU NIVEAU DES RADIOS COMMUNAUTAIRES DE
DJOUGOU ET TCHETTI
2.2.1 SYNTHÈSE DES RÉSULTATS DU
DIAGNOSTIC : FORCES ET FAIBLESSES DES RADIOS COMMUNAUTAIRES DE DJOUGOU
ET TCHETTI
2.2.1.1 Les résultats du diagnostic à
Djougou
Tableau N° 14 : synthèse des
forces et faiblesses de radio Djougou
FORCES
|
FAIBLESSES
|
Vie associative et fonctionnement des organes
· Existence des documents fondamentaux
· Effectivité des rencontres périodiques au
sein des structures statutaires
· Enregistrement de l'association au MISD
· Appréciation des différents rapports par
l'AG
· Connaissance des attributions des organes et des
responsables par les membres des organes
· Contribution effective du CA à la mobilisation des
fonds
· Volonté du CA/CC à contrôler la
gestion de la radio
· Existence de compétences au sein du CA et des
commissions capables d'assurer des formations sur la gestion associative
· Bonne circulation de l'information au sein des organes
(CA, Commissions)
|
Vie associative et fonctionnement des organes
· Non clarification du statut de membres
· Inexistence de registre des membres de l'association
· Méconnaissance des statuts et règlement de
l'APRC par le personnel de la radio
· Non publication de l'enregistrement au journal
officielle
· Mauvaise perception de la vision et de la mission de
l'APRC par les membres
· Inexistence d'une Commission Technique
· Inexistence / méconnaissance des procédures
pour l'exécution des taches
· Insuffisance de maîtrise des techniques et outils de
contrôle par les membres du CA/CC
· Non respect du secret des délibérations
· Abandon/exercice de certains pouvoirs du CA au/par le
DS
· Non exploitation des compétences disponibles pour
assurer les formations
· Absence d'études / d'enquêtes d'auditoire
pour orienter la CP et le DS
|
Gestion administrative
· Déclaration du personnel à la CNSS
· Paiement régulier des cotisations CNSS et de
l'IPTS
· Paiement régulier des redevances à la
HAAC
· Existence des PV des rencontres du CA et des
commissions
· Existence d'un manuel de procédures
administratives
· Existence de contrats de travail et de cahiers de charges
pour le personnel permanent
· Existence d'un règlement intérieur pour le
personnel de la radio
· Occupation effective des postes nécessaire au
fonctionnement de la radio
· Existence de compétences au sein du CA et des
commissions capables d'assurer des formations sur la gestion administrative
|
Gestion administrative
· Non maîtrise et défaut de mise en oeuvre du
manuel de procédures
· Inexistence de registre de délibération
· Inexistence de contrats et de cahiers de charges pour les
collaborateurs extérieurs et les correspondants locaux
· Inexistence de plan de carrière
· Non enregistrement des contrats au service de la main
d'oeuvre
· Inexistence de registre de PV et d'outils de traitement
des courriers
· Inadaptation du canevas du rapport de mission
utilisé
· Inexistence d'un mécanisme de suivi des contrats
avec les partenaires
· Inexistence d'un cahier de présence, de suivi de
mouvement de personnel, de transmission de courrier (interne et externe)
· Non réclamation des certificats de bonne fin
d'exécution de contrats
· Absence d'un cadre de concertation régulière
entre le CA et le personnel
· Insuffisance de communication du DS vers le CA (manque de
rapports d'activités et de compte rendu)
· Absence d'une prime de rendement
· Non exploitation des compétences disponibles pour
assurer les formations
|
Gestion financière
· Existence d'un budget annuel
· Existence d'outils de gestion
· Existence d'un comptable et d'un plan comptable
· Diversification et bon niveau des ressources
financières
· Existence de comptes bancaires
· Existence d'un manuel de procédures
financières
· Respect des délais de versement des recettes
· Existence d'un rapport financier annuel
· Existence de registres de matériels et
équipement
· Existence de compétences au sein du CA et des
commissions capables d'assurer des formations sur la gestion associative
|
Gestion financière
· Absence de suivi budgétaire
· Absence d'un mécanisme de suivi de la gestion
financière des contrats avec les partenaires
· Exécution fréquente de dépenses non
autorisées par le CA
· Inexistence d'un registre d'affectation des biens
· Répartition inégale des ressources et
avantages
· Non respect des procédures financières
adoptées
· Inexistence / méconnaissance des procédures
pour l'exécution des taches
· Déficit d'information au niveau du comptable pour
assurer la tenue des documents
· Inexistence de document de suivi et de contrôle des
recettes ordinaires et exceptionnelles
· Inexistence d'un montant à partir duquel les
marchés/achats de gré à gré ne sont interdits
· Inexistence de rapports financiers mensuels
· Non exploitation des compétences disponibles pour
assurer les formations
|
Fonction direction et management
· Existence de services adaptés et fonctionnelles
· Tenues régulières des réunions
mensuelles du personnel
|
· Fonction direction et management
· Prise de décisions unilatérales
· Insuffisance d'application des décisions prises en
réunion mensuelle
· Traitement inégal du personnel
· Manque de sanction certaines personnes
défaillantes
· Absence de félicitations pour les personnes
méritantes
· Gestion personnalisée des
conflits/problèmes
· Confusion dans l'organigramme de la direction et des
attributions
· Absence de description de postes
|
· Fonction du personnel
· Existence de personnel qualifié
· Existence de contrats de travail et cahiers de charges
· Motivation du personnel
· Existence de l'esprit d'équipe
|
Fonction du personnel
· Insuffisance de confiance en soi et aux autres
· Manque de suivi des cahiers de charges
· Faiblesse du niveau de culture de certains agents
· Contrats non visés par la direction de la main
d'oeuvre
· Absence d'un schéma d'occupation des ressources
humaines
· Inexistence de contrats avec les collaborateurs
extérieurs et les correspondants locaux
· Insuffisance de fonctionnement du système de
correspondants locaux
· Non respect du règlement intérieur de la
radio par certains employés
· Non respect des mises en congés du personnel
· Non fixation du volume de travail exigé du
personnel
· Difficultés à apprécier le rendement
du personnel
· Insuffisance de respect de l'autorité et de la
hiérarchie par certains membres du personnel
|
Fonction de production
· Animation régulière de la conférence
de rédaction
· Existence de personnes ressources
· Existence du service de production
· Existence et fonctionnement d'u mécanisme de
collecte et de traitement des données
· Existence d'un studio de production
· Existence d'un début de numérisation de la
production
· Existence de compétences dans l'équipe de
production
· Suivi régulier des émissions par la CP
· Respect des horaires des émissions
programmées
|
Fonction de production
· Irrégularité de la tenue des
conférences de production
· Faible implication des correspondants locaux dans la
collecte de l'information
· Insuffisance d'équipement informatique pour la
numérisation
· Absence d'autocensure par la CP
· Indisponibilité fréquentes des personnes
ressources identifiées
· Incompétence de certains membres de l'équipe
de production
· Mauvaise utilisation du petit matériel et des
consommables
· Mauvaise gestion et archivage des éléments
de la discothèque
|
· Fonction commerciale et marketing
· Bonne qualité des prestations de services
· Financement de certaines formations de personnel par la
radio
· Maîtrise des langues de travail par les
animateurs
· Utilisation des correspondants locaux comme relais de la
radio auprès des villages
· Décision d'implantation d'annexes pour les
relations publiques à Copargo et Djougou
· Existence d'initiatives pour différencier la Radio
des autres
· Existence de plaques d'identification pour accroître
la visibilité de la radio
|
Fonction commerciale et marketing
· Défaut d'alphabétisation de certains
animateurs (manque de certificats pour d'autres)
· Dysfonctionnement de certains correspondants locaux
· Insuffisance d'actions ou de stratégie marketing
offensive
· Diversification insuffisante des ressources de la radio
|
Gestion stratégique
· Existence d'un plan stratégique sur 5 ans
· Existence d'un comité d'élaboration des
objectifs et de plan d'action (la CP)
· Existence de plans d'action répondant aux besoins
de la radio
· Existence de sous commissions chargées de la mise
en oeuvre du plan d'actions
· Evaluation régulière de la mise en oeuvre du
plan d'actions par la CP
· Utilisation des indicateurs pour suivre la progression
vers les objectifs
· Rédaction régulière des rapports
d'avancement et d'activités
|
Gestion stratégique
· Faible implication du personnel dans l'élaboration
des plans d'actions annuels
· Insuffisance de maîtrise de l'utilisation et de
vulgarisation des indicateurs
· Non application des mesures d'évaluation et de
performance à tout le personnel
· Non respect des délais d'exécution par les
sous commissions
|
Source : Conçu par
nous-mêmes
Tableau N°15 : Les
opportunités et menaces dans l'environnement de Radio Djougou
OPPORTUNITES
|
MENACES
|
· Existence d'un contexte favorable au changement,
créé par la construction du siège et le retour de
formation du DS
· Disponibilité du PACOM à appuyer la radio
· Existence de partenaires continuant à solliciter et
faire confiance à la radio
· Bonne collaboration avec les autorités locales
|
· Fonctionnement d'autres radios partageant l'espace
radiophonique
· Volonté d'autres communes voisines à
implanter leurs propres radios
· Pressions exercées sur la radio par certains
groupes religieux
· Ingérence de certaines personnalités dans la
gestion de la radio
|
2.2.1.3 Les résultats du diagnostic à
Radio Tchetti
Tableau N° 16 : SCHEMA MATRICIEL DE
SYNTHESE DES RESULTATS DU DIAGNOSTIC A RADIO TCHETTTI
Forces
|
Faiblesses
|
Opportunités
|
Menaces
|
Outils de gestion
|
DIAGNOSTIC INSTITUTIONNEL ET
ORGANISATIONNEL
|
Sur le plan de la vie associative
Ø Existence et fonctionnement des organes de gestion
Ø Existence des textes fondamentaux
Ø Maîtrise du but de l'APRC par ses membres
Ø Régularité `relative' des réunions
du CA à travers le BE et la commission des finances
Sur le plan des relations de l'APRC avec les populations et
autres institutions
Ø La radio est considérée comme une
propriété effective de toute la communauté
Ø La quasi neutralité politique de la radio
Ø Le recours dans une certaine mesure à la
publicité radiophonique des entreprises locales
Ø La diversification des sources de revenus à
travers des actions concrètes
Ø L'entrée en partenariat avec au moins 2 nouvelles
structures par an
Ø Bonne collaboration avec les radios soeurs de la
région
Ø Prise d'initiatives personnelles et collectives dans le
sens de la promotion de la radio
|
Ø Association non enregistrée au MISD et non
déclarée au Journal Officiel (statut illégal)
Ø Non fonctionnement des commissions de programmes et de
contrôle
Ø Non existence des Procès verbaux et des rapports
des différentes rencontres des organes de gestion
Ø Non existence d'acte de délibération
Ø Pas d'enquête d'auditoire périodique
Ø Des relations de partenariat non établies avec la
mairie de Savalou
|
Ø La régularité des réunions du CA
pourrait favoriser un meilleur suivi des activités et des prises de
décisions collectives
Ø La radio considérée comme
propriété effective des communautés pourrait favoriser ou
faciliter les mobilisations sociales et de ressources au profit de la radio
Ø La bonne collaboration avec les autres radios de la
région pourrait favoriser la création d'un système de
vérification d'information et des sources d'information (creuset
formel)
|
Ø Risque qu'une tierce personne ou une personne mal
intentionnée arrache la dénomination, le logo et les statuts de
l'association
Ø Ralentissement du fonctionnement au niveau du CA
à travers le non fonctionnement correct des commissions programme et
contrôle
Ø Risque de contradiction et de non suivi des
décisions prises
Ø Risque d'autosatisfaction et non prise en compte des
préoccupations des communications dans les grilles de programmes
|
Ø Manuel de procédure
Ø Formulaire d'acte de délibération
Ø Modèle de PV de réunion
Ø Modèle de convocation aux réunions
|
Ø DIAGNOSTIC FONCTIONNEL ET
STRATÉGIQUE
|
Ø La pratique du registre des appels
téléphoniques et des courriers
Ø Système de circulation au plan interne
Ø Conférence de rédaction et de
production
|
Ø Ø Non usage des procédures administratives
organisées et consignées dans un document formel
Ø Non maîtrise par les membres des commissions
programmes et contrôle de leurs rôle et mission
Ø Non existence de cahier de présence
Ø Non existence de processus d'identification des besoins
de formation
Ø Non existence de contrat clair entre l'APRC et les
bénévoles
|
|
Ø Vice de procédure
Ø Commissions contrôle et programme n'étant
pas opérationnelles engendrent le non contrôle régulier des
procédures financières et comptables et de la gestion des
ressources de la radio ; ce qui suscite une gestion douteuse et un climat
de suspicion au sein des organes. La non prise en compte des besoins
réels des populations dans l'élaboration des grilles de
programmes ; éloignement des communautés de leur chose
Ø Le personnel de la radio ainsi que les membres des
organes dirigeants de l'APRC risquent de tomber dans la caducité des
connaissances et pratiques quant aux normes de management des ressources
Ø Les relations n'étant pas clairement
définies avec les bénévoles, les collaborateurs et les
correspondants villageois, il se pourrait qu'il y ait conflit d'attribution ou
qu'il y ait confusion ... (vide juridique, sans contrat, sans cahier de
charge,...)
|
- Manuel de procédure
- Modèle de cahier de présence
- Fiche individuelle de production
- Fiche de compte rendu
- Fiche d'évaluation des rendements
- Contrats de travail et cahier de charge du personnel
- Modèle de fiche d'ordonnancement
- Formulaire de demande de fonds
- Formulaire de demande d'absence ou de congé
- Formulaire d'ordre de mission
- Cahier de suivi des mouvements du personnel
|
2.2.2 ANALYSE ET COMMENTAIRES SUR LE FONCTIONNEMENT DES
ORGANES
2.2.2 1 Commentaire sur le fonctionnement des organes
de gestion
de la radio Djougou
Le Conseil d'Administration (CA)
On sent au niveau de ses membres, de la bonne volonté
et le souci de voir le CA jouer son rôle statutaire et reprendre le
contrôle de la gestion de la radio mais quelques problèmes se
posent et freinent les efforts fournis :
· Le CA malgré le fait qu'il dispose de
compétences avérées et de prérogatives statutaires
claires, peine à maîtriser la gestion du DS ;
· Les visions et approches ne sont pas uniformes au sein
du CA quant aux orientations à donner à la gestion de la
radio ;
· Les secrets des délibérations du CA ne
sont pas toujours respectés ce qui réduit l'efficacité de
certaines décisions prises. En effet, les mis en causes sont
prévenus d'avance et prennent des dispositions pour neutraliser les
mesures ;
· Le CA n'arrive pas à exercer ses
prérogatives. Beaucoup de décisions sont prises et mises en
application à la radio sans que le CA ait été
associé ou en soit informé ;
· Le CA n'a pas un compte rendu précis et
régulier de la gestion : certains documents comptables
(relevés bancaires, tableau de suivi budgétaires, contrats,
chèques encaissés, etc.) sont difficiles à obtenir ou hors
de portée du CA ;
· La gestion des contrats (depuis la signature
jusqu'à l'encaissement des règlements) échappe au CA qui
de ce fait n'arrive à faire aucun suivi.
· Le CA s'implique très peu dans la gestion du
personnel et s'appuie exclusivement sur le DS. Il n'y a pas de rencontres de
concertations périodiques avec l'ensemble du personnel
La Direction de la Station (DS)
Il s'agit de la pièce maîtresse de la gestion de
la radio communautaire.
· Le DS de par sa présence quasi continue à
la tête de la radio depuis la création, n'est pas
véritablement sous le contrôle du CA et intervient directement
dans les différents segments ;
· Le Directeur intervient souvent dans des domaines
relevant des attributions du CA ;
· Les comptes rendus surtout financiers ne sont pas faits
régulièrement au CA qui de ce fait se plaint de ne pas
maîtriser les entrées et sorties de fonds.
La Commission de Contrôle (CC)
Elle fait des efforts assez appréciables pour jouer son
rôle statutaire. Mais différents éléments
amoindrissent ses efforts :
· Elle ne dispose pas de toutes les connaissances
nécessaires pour effectuer un contrôle de gestion
efficace ;
· Elle n'utilise pas des personnes ressources
susceptibles de l'aider dans sa tâche ;
· Elle ne dispose pas de check-list de contrôle
pour les différentes rubriques de la gestion ;
· Elle produits des rapports assez explicites qui
inspirent confiance aux membres de l'APRC.
La Commission des finances (CF)
Au-delà de l'élaboration de la politique de
financement et de l'élaboration du budget, la CF intervient dans
plusieurs autres aspects.
· La CF travaille actuellement sur la politique de
financement de la RC, le plan de diversification des ressources, etc.
· La CF dispose de compétences
avérées et elle gagnerait à être utilisée
dans le suivi/contrôle de la gestion de la RC pour le compte du CA.
La Commission des Programmes (CP)
· Elle joue effectivement son rôle dans
l'élaboration et la réactualisation de la grille de
programmes ;
· Elle intervient dans l'élaboration du plan
d'action de la radio ;
· Elle assure le suivi de la mise en oeuvre du plan
d'action de la radio et note les taux d'exécution dudit plan.
2.2.1.4 Commentaire sur le fonctionnement des
organes de gestion à
Tchetti
Le Conseil d'Administration (CA)
Cet organe a le souci de la bonne marche de la radio mais il
se pose de réels problèmes de management du personnel.
· Le CA ne parvient pas réellement à
maîtriser la gestion du directeur de station (DS) ;
· Les visions et approches ne sont pas uniformes au sein
du CA quant aux orientations à donner à la gestion de la
radio ;
· Le CA n'arrive pas à exercer ses
prérogatives. Beaucoup de décisions sont prises et mises en
application à la radio sans que le CA ait été
associé ou en soit informé ;
· Le CA n'a pas un compte rendu précis et
régulier de la gestion : certains documents comptables
(relevés bancaires, tableau de suivi budgétaires, contrats,
chèques encaissés, etc.) sont difficiles à obtenir ou hors
de portée du CA ;
· La gestion des contrats (depuis la signature
jusqu'à l'encaissement des règlements) échappe au CA qui
de ce fait n'arrive à faire aucun suivi.
La Direction de la Station (DS)
Il s'agit de la pièce maîtresse de la gestion de
la RC.
· Le DS de par sa présence quasi continue à
la tête de la radio depuis la création, n'est pas
véritablement sous le contrôle du CA et intervient directement
dans les différents segments.
· Le Directeur intervient souvent dans des domaines
relevant des attributions du CA (prise de décisions).
· Les comptes rendus surtout financiers ne sont pas faits
régulièrement au CA qui de ce fait se plaint de ne pas
maîtriser les entrées et sorties de fonds.
La Commission de Contrôle (CC)
Elle n'est pas opérationnelle pour les raisons
suivantes :
· Elle ne dispose pas de toutes les connaissances
nécessaires pour effectuer un contrôle de gestion
efficace ;
· Elle n'utilise pas des personnes ressources
susceptibles de l'aider dans sa tâche ;
· Elle ne dispose pas d'outil de contrôle de
gestion pour accomplir sa mission ;
La Commission des finances (CF)
Elle fonctionne normalement mais ne se surpasse pas pour
élaborer un document de politique de financement de la radio.
La Commission des Programmes (CP)
· Elle n'a pas les compétences nécessaires
pour jouer son rôle.
· Elle a du mal à suivre la grille des
programmes qu'elle n'a pas contribué à élaborer.
Des différentes constats, analyses ainsi que les
commentaires faits sur le fonctionnement des radios communautaires, il ressort
que l'hypothèse H1 qui stipule que le pilotage des radios
communautaires au plan organisationnel tel que mis en oeuvre constitue une
menace pour les acquis capitalisés est
(vérifiée).
2.2.3 ANALYSE DE LA SITUATION FINANCIÈRE DES
RADIOS COMMUNAUTAIRES
L'analyse de la situation financière a
été faite sur la base des informations très simples. Il
convient donc de rappeler que nous n'avons pas fait un diagnostic financier
approfondi dans la mesure où toutes les informations nécessaires
n'étaient pas disponibles. Il s'agit d'un diagnostic de contrôle
qui a permis d'éclairer quelques aspects significatifs de
l'activité et de la situation.
2.2.3.1 Analyse des données de la radio
de Djougou
1- analyse des recettes
Les recettes de la radio évoluent en dent de scie d'un
mois à un autre au cours de la même année, avec des pics en
avril et en août pour l'année 2006 et des pics en janvier, juillet
et décembre pour 2007.
En 2006, la radio a encaissé au total
25 059 177 F CFA contre 30 728 672 en 2007 ; la grande
partie des recettes est réalisée avec les contrats de
partenariat. Les recettes des activités ordinaires ne varient pas
sensiblement d'une année à l'autre. De façon
général, il ressort que les prestations ordinaires de la radio
tournent entre 25 et 30% des ressources totales tandis que les prestations sur
contrat représentent entre 70 et 75% des ressources totales de la radio
ce qui signifie en d'autres termes que les ressources sont fortement
axées sur les contrats. Ce qui est une bonne chose en termes de
recherche de marché. Mais il serait aussi important que les radios ne
s'appuient pas essentiellement sur les contrats dont la durée de vie est
très courte. Toutefois, l'absence de contrats est préjudiciable
au fonctionnement des radios communautaires.
2- analyse des dépenses
Les dépenses de la radio sont essentiellement des
dépenses de fonctionnement ; Les dépenses atteignent leur
pic en janvier et août pour l'année 2006 et au cours des mois de
janvier et décembre pour 2007. La courbe des dépenses a
pratiquement la même allure que la courbe des recettes ; ce qui ne
témoigne pas de la bonne santé financière de
l'association ; cependant des bénéfices sont
dégagés, surtout en 2007 pour un montant de 3 790 310 F
CFA.
Les pics des dépenses d'un mois donné peuvent se
justifier par les dépenses d'investissement, les salaires, les missions
et le paiement de la cotisation sociale. Aussi, les réformes
commencées en 2006 (formation, documentations diverses, mise en place
d'outils de gestion), ont induit des dépenses qui justifient les pics
constatés.
3- Rapprochement retraits /
dépenses
Tableau N° 17 : comparaison entre les
retraits et les dépenses en 2007.
Périodes
|
Retraits
|
Dépenses
|
Différences
|
Janvier
|
2.532.020
|
2.988.635
|
-456.615
|
Février
|
1.067.800
|
1.477.696
|
-409.896
|
Mars
|
2.245.290
|
1.385.490
|
859.800
|
Avril
|
2.920.055
|
2.210.975
|
709.080
|
Mai
|
3.740.360
|
1.831.810
|
1.908.550
|
Juin
|
1.525.285
|
744.095
|
781.190
|
Juillet
|
3.222.515
|
2.936.950
|
285.565
|
Août
|
2.450.710
|
2.633.470
|
-182.760
|
Septembre
|
3.128.346
|
1.380.381
|
1.747.965
|
Octobre
|
2.340.885
|
2.337.085
|
3.800
|
Novembre
|
4.257.250
|
2.897.400
|
1.359.850
|
Décembre
|
3.670.565
|
3.309.375
|
361.190
|
Totaux
|
33.101.081
|
26.439.362
|
6.661.719
|
Source : conçu par
nous-mêmes
Les retraits de fonds s'élèvent à
33 101 081 fcfa et les dépenses pour le fonctionnement
s'élèvent à 26 439 362 fcfa. De la lecture de ce
tableau, il ressort que les retraits de fonds liés au fonctionnement ne
sont justifiés en totalité il se dégage un solde de
6.161.719 fcfa qui constitue des dépenses non justifiées ou des
retraits de fonds non consommés.
Le graphique 4 ci-après, illustre l'évolution
des courbes de recettes-dépenses de radio Djougou en 2006.
2.2.3.2 Analyse de la situation financière de
radio Tchetti
Au lancement de la radio, divers outils de gestion ont
été mis en place tels que:
o Le registre des immobilisations
o Le journal des ressources
o Le cahier des recettes journalières
o Le cahier de contrôle des courses
o Le cahier de stock des biens fongibles
Nous avons constaté qu'aucun de ces outils n'est
utilisé par les acteurs de la radio de Tchetti. Cette insuffisance n'a
pas permis de faire un travail exhaustif.
2.2.3.2.1 Analyse des recettes
Les recettes évoluent en dent de scie d'un mois
à un autre au cours de la même année ; avec des pics
en mai et septembre pour l'année 2006 et des pics en avril et octobre
pour 2007.
En 2006, la radio a encaissé au total 9 512 890 F
CFA contre 7 722 625 FCFA en 2007 ; la grande partie des
recettes est réalisée avec les contrats de partenariat. Les
recettes des activités ordinaires ne varient pas sensiblement d'une
année à l'autre. De façon générale, il
ressort que les prestations ordinaires de la radio tournent entre 35 et 40% des
ressources totales tandis que les prestations sur contrat représentent
entre 60 et 65% des ressources totales de la radio ; cette situation
mérite d'être encouragée et entretenue, même si
l'absence de contrats est préjudiciable au fonctionnement des radios
communautaires.
2.2.3.2.2 Analyse des dépenses
Les dépenses de la radio sont essentiellement des
dépenses de fonctionnement ; elles atteignent leur pic en juin et
novembre pour l'année 2006 et au cours des mois de février et
octobre pour 2007. Autant la radio fait des recettes, autant elle
dépense pour son fonctionnement.
2.2.3.2.3 Le rapprochement retraits et dépenses
Tableau N°18 : comparaison
retraits/dépenses 2006
Période
|
Montant ordonné
|
Montant dépensé
|
Ecart
|
|
et retiré
|
|
|
Janvier
|
-
|
409.065
|
- 409.065
|
Février
|
-
|
899.150
|
- 899.150
|
Mars
|
1.198.450
|
407.690
|
790.760
|
Avril
|
1.080.535
|
398.690
|
681.845
|
Mai
|
1.231.975
|
746.730
|
485.245
|
Juin
|
807.500
|
1.147.215
|
- 339.715
|
Juillet
|
649.350
|
809.795
|
- 160.445
|
Août
|
273.650
|
765.490
|
- 491.840
|
Septembre
|
-
|
806.965
|
-806.965
|
Octobre
|
996.240
|
796.050
|
200.190
|
Novembre
|
105.200
|
983.475
|
- 878.275
|
Décembre
|
1.050.000
|
768.740
|
281.260
|
Total
|
7.392.950
|
8.939.055
|
-1.546.105
|
Source : rapport audit Tchetti
Les retraits de fonds s'élèvent à
7 392 950 fcfa et les dépenses pour le fonctionnement
s'élèvent à 8 939 055 fcfa. La remarque ici est
que très souvent les dépenses sont engagées directement
à partir des recettes.
Le graphique 3 ci-après, illustre l'évolution
des courbes de recettes-dépenses de radio Tchetti en 2006.
Les différents constats faits en matière de
tenue d'une comptabilité interpellent les promoteurs des radios. A
Djougou, c'est un animateur en langue ayant un diplôme professionnel en
comptabilité qui joue ce rôle ; donc partagé entre le
micro et les pièces comptables. A Tchetti, c'est plutôt le
secrétaire-caissier qui tient la comptabilité. Il découle
de cette synthèse que l'hypothèse H2 qui stipule que
les insuffisances relatives à la gestion financière des radios
communautaires découlent de la banalisation de la fonction
financière et comptable est (vérifiée).
2.2.4 : ANALYSE DE LA PARTICIPATION COMMUNAUTAIRE
AU FINANCEMENT DE LA RADIO.
L'analyse de la participation communautaire au financement de
la radio est faite suivant trois volets :
La consommation des services payants de la radio par
les communautés : les informations recueillies au niveau
des recettes donnent des proportions variant entre 30 et 40 % du total des
recettes. Cette proportion non négligeable est faible si on la compare
à la part des contrats avec les partenaires.
Le paiement par les membres de l'association de leur
droit d'adhésion et part sociale : dans le concert des
radios communautaires, la question de membre se pose avec acuité. S'il
est vrai que les initiateurs et promoteurs des radios font des efforts, il est
indispensable que l'on s'intéresse à la définition du
statut de membre de manière à placer chaque membre de
l'association devant ses responsabilités. Ainsi on pourra mieux
organiser la collecte des droits d'adhésion et part sociale et garantir
une participation communautaire plus organisée et diversifiée.
Les cotisations et dons exceptionnels :
ils sont initiés par les promoteurs de la radio locale dans des
circonstances où les recettes ordinaires ne peuvent pas couvrir les
charges créés par une situation exceptionnelle (panne grave d'un
équipement, projet de construction...). Les expériences dans ce
sens se sont toujours soldées par des échecs ; On obtient
à peine un (01) à cinq (05)% du montant nécessaire.
Les graphiques 1 et 2 ci-après, présentent
respectivement la part du financement communautaire dans les recettes de radio
Djougou et Tchetti en 2006.
Dans le même temps, lorsque ces cotisations
s'étendent aux opérateurs économiques locaux, cadres de la
localité et autres bonnes volontés, on note des efforts
appréciables mais qui ne suffisent pas pour lever la contrainte.
D'où l'hypothèse H3 qui stipule que la faible
participation financière des communautés à la vie de leur
radio ne permet pas d'assurer sa durabilité est
(vérifiée).
2.2.5. ANALYSE DU MÉCANISME DE CONTRÔLE
DE GESTION DES RADIOS COMMUNAUTAIRES.
2.2.5.1 : le contrôle de gestion interne aux
radios
Le contrôle de gestion est le processus par lequel les
gestionnaires s'assurent que les ressources sont acquises et utilisées
de façon efficace et efficiente pour l'atteinte des objectifs de
l'organisation.
Le dispositif mis en place par les radios communautaires
poursuit également le même but.
Ainsi le contrôle de gestion s'opère à
l'intérieur de la même association par :
- la commission de contrôle : elle exerce son
pouvoir de contrôle sur tous les autres acteurs du dispositif
organisationnel : Conseil d'Administration avec pour cible le
président et le secrétaire aux finances ; commission des
finances, commission programme et le personnel technique (directeur, relation
publique, comptable, secrétaire) ;
- Le secrétaire aux finances qui est l'oeil du conseil
d'administration contrôle la gestion du directeur et de son personnel
d'appui (chargé aux relations publiques, comptable,
secrétaire).
Les contrôles programmés ou inopinés des
membres des organes de gestion permettent de faire très souvent des
constats qui témoignent d'une mauvaise gestion au plan administratif et
financier. Ces contrôles ne
s'opèrent pas aisément parce que les procédures qui sont
bien élaborés sont souvent laissées de côté
par les gestionnaires au profit de décisions prises à chaud pour
faire face à des situations. Aussi, les personnes qui sont
chargées du contrôle n'ont pas les outils nécessaires pour
faire un travail professionnel (compétences, méthodes).
2.2.5.2 la démarche du contrôle de gestion mise
en oeuvre par le
PACOM
La démarche du contrôle de gestion des radios de
proximité construite par l'Appui Suisse à la Communication
Communautaire (ASCCom), ex PACOM repose sur deux piliers fondamentaux :
- le monitoring et le conseil en gestion ;
- les missions d'audit et de révision comptables.
2.2.5.2.1 Le monitoring et le conseil en gestion
Le PACOM s'est engagé dans une approche nouvelle de
monitoring et de conseil en gestion des APRC, à la suite des constats
que révèlent les différents rapports d'audit
institutionnel et de révision comptable, sur les défaillances
récurrentes dans le système de gestion administrative,
financière et comptable.
Cette approche vise à mettre en place un système
d'assistance conseil sur site, en vue de trouver, à partir des
problèmes réels et de l'identification de leurs sources, les
solutions les plus adaptées aux insuffisances constatées.
Le monitoring et le conseil en gestion se font de façon
mensuel ou trimestrielle au niveau des radios ; ces séances
permettent aux acteurs de la radio ensemble avec les consultants, de faire
l'inventaire des difficultés et faiblesses et de chercher en même
temps les pistes de solution.
Cette méthode a l'avantage de permettre aux organes de
gestion d'avoir le réflexe des procédures. Ainsi pour toute
situation, on se réfère d'abord aux procédures avant de
penser à d'autres alternatives ; mais cela ne se passe pas toujours
aisément.
2.2.5.2.2 Les missions d'audit et de
révision comptable
Les missions d'audit et de révision comptable
constituent le mécanisme par lequel le PACOM s'assure de la bonne
gestion ou non des radios communautaires. Ainsi les missions sont
confiées à des consultants qui se chargent de passer au peigne
fin les différents documents comptables tenus par les radios, ainsi que
le respect des procédures existantes. Au cours de ses missions, une
collaboration avec les membres du comité de contrôle, le
secrétaire aux finances et le comptable est nécessaire pour
cerner tous les aspects de la gestion des ressources financières.
2.3 PROPOSITION DE
SOLUTIONS ET RECOMMANDATIONS
Au regard des insuffisances relevées dans le
fonctionnement des radios communautaires, il nous apparaît opportun de
proposer quelques approches de solutions susceptibles de contribuer à
relever des défis au plan organisationnel et financier.
2.3.1 MISE EN PLACE D'UN DISPOSITIF COHÉRENT
D'APPUI
2.3.1.1 Propositions d'outils et méthodes
d'organisation et de
gestion
En fonction des thématiques du diagnostic, des outils
et méthodes d'organisation et de gestion sont proposés pour
conserver les forces et pour relever les faiblesses des radios
communautaires.
Au plan de la vie associative et du fonctionnement
des organes
· Clarifier les conditions d'acquisition ou de perte de
statut de membre de l'APRC ;
· Assurer la publication de l'APRC au Journal
Officiel ;
· Etablir et partager les mécanismes et
procédures de contrôle de la gestion administrative et
financière de la radio communautaire ;
· Elaborer un guide (check-list) de contrôle de
gestion pour la commission de contrôle ;
· Organiser un atelier d'internalisation des statuts,
règlement intérieur et manuel de procédures ;
· Etablir et suivre le fonctionnement du registre de
délibération du conseil d'administration ;
· Appuyer la réalisation d'une enquête
d'auditoire autour de la radio communautaire.
Au plan de la gestion
administrative
· Affiner l'élaboration du manuel de
procédures administratives et financières ;
· Appuyer la vulgarisation du manuel de procédures
(atelier et procédures sectorielles) ;
· Suivre l'utilisation des outils de gestion de
l'information (cahiers d'appels, de courriers (départ et
arrivée), de transmission (interne et externe), chronos, etc. ;
· Suivre l'utilisation des outils de suivi des agents
(cahiers de présence, de production/occupation, de suivi des
déplacements, des formulaires d'ordre de mission et de compte rendu,
etc.) ;
· Concevoir et mettre en oeuvre un système de
motivation du personnel.
Au plan de la gestion
financière
· Appuyer la mise en place des différents outils
de gestion financière ;
· Concevoir et utiliser un plan comptable ;
· Faire approuver le budget de la radio communautaire en
Assemblée Générale ;
· Veiller à l'élaboration et à la
transmission de rapports financiers mensuels et trimestriels.
En ce qui concerne la Fonction de direction et de
management de la radio, il faut :
· Organiser une réunion périodique de
concertation entre le président du conseil d'administration et le
directeur de station ;
· Organiser une réunion biannuelle de concertation
entre le CA et le personnel ;
· Promouvoir la solidarité, l'esprit
d'équipe et la responsabilité collective au sein du personnel.
Concernant la fonction du personnel, il importe
de
· Veiller à faire viser et enregistrer les
contrats de travail du personnel permanent au service de la main
d'oeuvre ;
· Elaborer une description de poste pour chaque acteur
de la radio communautaire ;
· Concevoir et mettre en oeuvre un système de
motivation et d'intéressement des correspondants locaux ;
· Evaluer périodiquement le personnel.
2.3.1.2 La formation des membres des organes et
du personnel technique
Pour permettre aux ressources humaines de mieux servir leur
radio, nous recommandons trois types d'appuis:
- Le renforcement des capacités
managériales
Il s'agit des programmes de formation qu'il convient de
concevoir, et qui correspondent prioritairement aux besoins exprimés par
les membres au cours du diagnostic. La formation peut prendre la forme d'un
échange sur des aspects théorique tels que : la
connaissance des rôles par les membres, la connaissance des
procédures administratives et financières, etc. Mais, la
formation devra prendre, en raison de l'originalité que revêt
l'approche de « l'assistance sur site » une démarche
particulière qui consacre la recherche d'efficacité et
d'efficience au niveau de l'ensemble des fonctions de l'organisation. Dans
cette démarche qui sollicite des consultants, l'atteinte des objectifs
de gouvernance au niveau de l'APRC lui incombe. De ce point de vue, les
formations devront prendre un caractère pratique (formation-action) et
consisteront à mettre progressivement en place au niveau des centres de
responsabilité, tous les outils nécessaires à une gestion
transparente.
- Le renforcement des capacités techniques et
de production
L'analyse de l'environnement externe des radios communautaires
a révélé des menaces inhérentes à
l'évolution fulgurante des nouvelles technologies de l'information et de
la communication d'une part, mais surtout à l'environnement très
concurrentiel face auquel les radios devront donner les preuves distinctives de
leur enracinement aux côtés des populations locales. Ceci suppose
de la part des acteurs, la formulation de requêtes de financement pour la
formation ou le recyclage du personnel technique à la production
numérisée de même que l'acquisition d'équipements
modernes de production numérique. La formulation des requêtes de
financement interpelle les commissions des finances qui élaborent les
politiques de financement des radios locales.
- La
valorisation de la fonction comptable et financière
Elle passe d'abord par la séparation des fonctions
comptables avec toute autre fonction au sein de l'appareil de pilotage de la
radio. Ensuite, le profil du comptable de la radio doit être
défini et son recrutement, doit devenir une réalité au
niveau de toutes les APRC où la fonction n'est pas valorisée. Les
comptables pourraient bénéficier des formations
spécifiques au regard des besoins identifiés.
Les secrétaires aux finances devraient être
élus en fonction de leur profil et compétence; ainsi ils
pourront mieux jouer leur rôle défini dans les textes
fondamentaux.
Ces réformes permettront aux radios de tenir une
comptabilité saine qui respecte les règles et méthodes
fondamentales de la fonction.
2.3.2 RECOMMANDATIONS AU PACOM
Les différentes solutions proposées dans le
cadre du renforcement des capacités des acteurs chargés de la
gestion des radios communautaires ne pourront être mises en oeuvre
efficacement que si le programme d'appui à la communication accompagne
rigoureusement les radios. Il est donc important pour le programme dans sa
phase actuelle, de poursuivre avec la démarche d'appui en cours. Aussi,
des améliorations pourraient être apportées à cette
démarche. Nous recommandons vivement :
- La systématisation des missions d'audit et de
révision comptable : le PACOM doit faire en sorte que
chaque année, les consultants parcourent les radios communautaires pour
réviser les comptes et pour apporter des critiques sur la gestion
organisationnelle et le fonctionnement des structures.
- Le suivi régulier des réformes
entreprises : A ce niveau, il est important que le dispositif de
monitoring et d'appui conseil soit plus opérationnel, en accompagnant
fréquemment et rigoureusement les radios ; de manière
à trouver des solutions adéquates aux difficultés
rencontrées par les membres des organes de gestion dans l'exercice de
leur fonction.
- la définition d'objectifs clairs avec les
radios : le PACOM et les membres des organes de gestion des
radios devront s'entendre sur les résultats à atteindre chaque
trimestre par chaque acteur. Ces objectifs en rapport avec les résultats
peuvent être définis autour des politiques de financement, le
suivi des procédures, la responsabilisation de chaque organe.
- Le suivi de l'élaboration des programmes
proposés aux communautés : il est important de
proposer des programmes qui renforcent la participation des communautés
et les motivent à rendre visible la radio de manière à
augmenter ses recettes.
- L'élaboration d'un plan stratégique de
promotion des radios axé sur les résultats des
différents organes des radios sur la base des cahiers de mission de ces
organes.
- La formulation d'une nouvelle phase
basée sur la compétitivité des radios, le
développement de la participation communautaire et l'appropriation
réelle de la radio par les populations. Ainsi on poserait les bases de
véritables entreprises de presse locale qui pourront résister au
temps et à la concurrence. Dès lors, les radios communautaires de
la première génération qui ne s'inscriront pas dans cette
logique de l'autofinancement et de la compétitivité pourraient
être abandonnées au profit de nouvelles qui se créent.
CONCLUSION
La présente étude a permis de diagnostiquer et
d'analyser le fonctionnement au plan organisationnel et financier des radios
communautaires de Djougou et de Tchetti.
Elle a également permis de ressortir les forces et
faiblesses de chaque association de promotion de radio communautaire ainsi que
les opportunités et menaces qui existent dans leur environnement.
Il ressort de cette analyse, que le Programme d'Appui à
la Communication à travers ses différentes interventions a induit
de nombreuses réformes dans la gestion des radios communautaires. Ces
réformes portent sur :
- Les changements des habitudes institutionnelles en
matière de bonne gouvernance et de gestion transparente,
- Le suivi appui conseil de proximité qui permet aux
dirigeants assistés par les consultants de régler les
problèmes d'organisation, de procédures et de gestion sur
site,
- la représentativité et la participation des
communautés à la gestion de leur outil commun de communication et
de développement.
Cependant, ces radios sont confrontés à des
difficultés qui à terme risquent de mettre en péril leur
existence.
Ces difficultés sont inhérentes :
- à leur capacité à s'autofinancer sur
la base de la participation communautaire (consommation des services,
obligations financières liées au statut de membre),
- au manque de personnel qualifié surtout en
matière de gestion financière,
- à l'incompétence et à la mauvaise
organisation des membres des associations qui gèrent la radio locale.
Face à ces difficultés, nous avons
proposé des solutions pour améliorer le fonctionnement au plan
organisationnel et financier.
En somme, le diagnostic organisationnel et financier
réalisé au niveau des radios communautaires a été
pour nous une expérience vivante de la pratique de l'audit. Aussi, il
nous a permis d'approfondir nos connaissances en matière de
contrôle de gestion, d'organisation.
Il serait très utile de poursuivre cette oeuvre pour
améliorer la gestion locale des radios de manière à en
faire un modèle de réussite dans le contexte de la
décentralisation.
BILIOGRAPHIE
RAPPORTS ET DOCUMENTS :
§ Rapport sur l'élaboration des instruments de
protection et de promotion des radios communautaires, Amélie AMOUSSOU,
juillet 1998.
§ Rapport d'auto-évaluation du Programme d'Appui
à la Communication, décembre 2005
§ Rapport financier de l'APRC Djougou, mars 2007.
§ Rapport d'audit et de révision comptable de
l'APRC Djougou, février 2007
§ Rapport d'audit et de révision comptable de
l'APRC Tchetti, décembre 2006
§ Rapport d'évaluation de l'AMARC, année
2007
§ Méthodologie de Recherche en sciences
économiques et de gestion, Dr Erick ABIASSI.
TEXTES LEGISLATIFS ET REGLEMENTAIRES
- cahier des charges et conventions pour l'installation et
l'exploitation des radiodiffusions sonores privées non commerciales
- Loi organique N° 92-021 du 21 août 1992 relative
à la HAAC
- Loi N° 97-010 du 20 août 1997 portant
libéralisation de l'espace audiovisuel en République du
Bénin.
- Recueil des décisions de la Haute Autorité de
l'Audiovisuel et de la Communication (HAAC).
OUVRAGES
o ALAZARD, Claude ; SEPARI, Sabine (2001), contrôle
de gestion, manuel et applications, 5ème éd.Dunod,
Paris, 710 pages
o AMROP JENEWEIN GROUP (2003), organisational audit,
www.amrop.sk/eng
o CDROM de l'ARC, CANADA sur la gestion des radios
communautaires (1999) Micro-intel Inc., Montréal
o COHEN, Elie ; SAUREL, André (1990), Analyse
financière : outils et applications, Economica, Paris
o COLASSE, Bernard, (1993), Gestion financière de
l'entreprise, problématiques, concepts, méthodes,
3ème édition, PUF, Paris.
o DUPUY, Yves (1991), les organigrammes de structure
organisationnelle, encyclopédie de management. Tome 2 : 246-256
o EVRAERT, Serge (1991), Analyse et diagnostic financier,
Eyrolles, Paris
o MINTZBERG, Henri (1997), structure et dynamique des
organisations, édition d'organisation, 12ème tirage,
Paris, 434 pages.
DEDICACE
----------------------------------------------------------------------------------i
REMERCIEMENTS
iii
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS
iv
INTRODUCTION
6
PREMIERE PARTIE
9
CADRE THEORIQUE
9
Chapitre I : CADRE THEORIQUE
10
1.1 PROBLEMATIQUE DE RECHERCHE
10
1.2 LES OBJECTIFS DE L'ETUDE
12
1.3 ETAT DES CONNAISSANCES
12
1.4 STRATEGIES DE RECHERCHE
25
Chapitre II : METHODOLOGIE
26
2.1 CONSTRUCTION DU MODELE D'ANALYSE
26
2.2 COLLECTE DE DONNEES
27
DEUXIEME PARTIE
31
PRESENTATION DES RESULTATS ET ANALYSE
31
Chapitre I : PRESENTATION DU CADRE DE L'ETUDE
32
1.1 PRESENTATION DU CADRE DE L'ETUDE
32
RADIOS COMMUNAUTAIRES DE DJOUGOU ET DE TCHETTI
45
2.1: PRESENTATION DES RESULTATS ET VERIFICATION DES
HYPOTHESES
45
2.2 L'ANALYSE DES RESULTATS DU DIAGNOSTIC ORGANISATIONNEL ET
FINANCIER AU NIVEAU DES RADIOS COMMUNAUTAIRES DE DJOUGOU ET TCHETTI
62
2.2.1 SYNTHESE DES RESULTATS DU DIAGNOSTIC : FORCES ET
FAIBLESSES DES RADIOS COMMUNAUTAIRES DE DJOUGOU ET TCHETTI
2.2.1.1 Les résultats du diagnostic à
Djougou---------------------------62
2.2.1.3 Les résultats du diagnostic
à Radio Tchetti----------------------62
2.2.3.2.1 Analyse des recettes
78
2.2.3.2.2 Analyse des dépenses
79
2.2.3.2.3 Le rapprochement retraits et dépenses
79
2.2.5.2 La démarche du controle de
gestion mise en oeuvre par le
pacom________________________________________________
86
2.2.5.2.1 Le monitoring et le conseil en gestion
86
2.3 PROPOSITION DE SOLUTIONS ET RECOMMANDATIONS
87
2.3.1 MISE EN PLACE D'UN DISPOSITIF
COHERENT________________88
2.3.1.1 Proposition d'outils et
méthodes d'organisation et de
gestion________________________________________88
- La valorisation de la fonction comptable et
financière
91
CONCLUSION
93
BILIOGRAPHIE
95
RAPPORTS ET DOCUMENTS
95
TEXTES LEGISLATIFS ET REGLEMENTAIRES
96
OUVRAGES
96
* 1 Elie COHEN Analyse
financière 3è édition economie-gestion page 42-44.
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