DÉDICACE
A mes parents
NGONGO KAKELELA Maurice,
et MAWAZO KULANABO Line,
pour votre amour et sens de
responsabilité. Ce travail est
le fruit de vos efforts.
Henry NGONGO MUGANZA
REMERCIEMENTS
Comme l'a dit Sir Isaac NEWTON : « si j'ai pu
voir plus loin, c'est en montant sur les épaules des
géants ».
Tout d'abord, nos remerciements au feu prof Alain MIHIGO de
qui nous nous sommes inspiré pour aborder ce sujet, mais qui,
malheureusement, est décédé avant même que
l'introduction de ce travail ne soit achevée. Que son âme repose
en paix !
Ensuite, nos remerciements vont au Prof MUBAGWA CHIHINDA MUKO
CISABU pour avoir accepté de diriger ce travail et à l'Assistant
David KONGOLO WAFUNYA pour la co-direction. Vos contributions nous ont
propulsé vers le parachèvement de nos études
universitaires.
Des remerciements particuliers au Prof Matthias CINYABUGUMA
pour avoir mis à notre disposition la base des données du Fonds
Monétaire International sur les statistiques monétaires de la RD
Congo ; au prof LEKI MASTAKI NAMEGABE, au Doctorat Christian KAMALA et au
CT BAHATI NTUMWA pour nous avoir fourni une documentation en rapport avec notre
sujet.
Nous exprimons aussi notre profonde gratitude à tous
les professeurs, chef des travaux et assistants de la faculté des
sciences économiques de l'Université Évangélique en
Afrique pour leurs conseils et encouragements. Il y va du prof MUKE ZIHISIRE,
chef des travaux Christian BALIHAMWABO et aux Assistants : Fabrice NFUAMBA
LUKEBA, BUNYEMU KIBUNGA et NAMWEZI BARHALISHONYI.
Nos remerciements s'adressent aussi à Maggy MWAYUMA
pour son attachement et amour fraternel qu'elle nous a toujours
témoigné ; à monsieur Bienvenu MANGARA BIRINDWA pour
avoir facilité la conduite de nos analyses en nous garantissant un libre
axe à son ordinateur.
A tous les membres de la famille NGONGO KAKELELA nous disons
merci beaucoup pour le sacrifice consenti, l'amour et l'esprit de
fraternité qui nous a toujours caractérisé. Il s'agit
de : Dr NGONGO MIANGO, NGONGO MIANDA, NGONGO MBILIZI, NGONGO MULONDA,
NGONGO YUNGU, NGONGO WATELANILWA, CARINE, GUILLAINE, MAGGY, SIFA, et YOLLANDE.
A oncle MUKAMBA YUNGU et WASSO KYUNGILILA nous disons aussi merci pour leurs
conseils et encouragements.
A Judith TOMBO, nous disons aussi merci pour son affection
qui a contribuée, d'une manière ou d'une autre, à la
réalisation de ce travail. Que tous les camarades de promotion, ami(e)s
et connaissances trouvent ici notre profonde gratitude. Et là, nous
pensons à : LU'UNDO EKYAMBA Prosper, André MAKUTUBU, NDUME
BIRANGE Martin, Cathy KIRHORO, Carine YALALA et YATUKA M'zée
Que tous ceux dont les noms ne sont pas cités ici,
trouvent l'expression de notre profonde gratitude.
Henry NGONGO MUGANZA.
INTRODUCTION GENERALE
1. PROBLÉMATIQUE
Le débat sur le choix des objectifs
intermédiaires de la politique monétaire fait l'objet d'une
controverse entre monétaristes et keynésiens (Benassy, Boone,
Coeuré et Mahfouz, 2006).
Le Keynésianisme préconise la maîtrise des
taux d'intérêts considérés comme des meilleurs
indicateurs que la masse monétaire, et conseille aussi une politique
discrétionnaire suivant la situation économique. Les
monétaristes préconisent le contrôle de la masse
monétaire considérée comme liée à la
conjoncture et plaide pour une politique automatique de normes axée sur
une croissance monétaire stable (Cabannes, 1994).
Cette divergence d'opinion entre ces deux écoles de
pensées en matière du choix des objectifs monétaires
intermédiaires n'est que le prolongement de l'opposition, entre elles,
sur la détermination de l'objectif final le plus important de la
politique monétaire : croissance du revenu national ou
maîtrise de l'inflation.
Même si dans la pratique la maîtrise de
l'inflation est devenu l'objectif principal assigné à la
politique monétaire, la question du choix de la cible monétaire
reste d'actualité.
Pour les monétaristes, la seule manière de
lutter efficacement contre l'inflation et les cycles économiques est de
contrôler l'augmentation de la masse monétaire. Il faut la
soustraire au pouvoir discrétionnaire des politiciens et des dirigeants
des banques centrales en fixant dans la constitution un taux d'augmentation
monétaire annuel égal à l'augmentation moyenne de la
production nationale, quelque part entre 3% et 5%. Telle est la règle
monétaire que Friedman propose en 1960 (Dostaller, 2004).
Pour les keynésiens, le seul remède en termes
de politique conjoncturelle est alors de limiter la demande, de freiner sa
progression : c'est bien le type de politique de lutte contre l'inflation
qui s'est le plus manifesté dans les années cinquante et soixante
(Mosé, 1980). Si le niveau probable de la demande était trop
faible, l'État augmentait ses dépenses, diminuait les
impôts ou les taux d'intérêt. S'il semblait trop
élevé, l'État faisant exactement l'inverse (Encarta,
2005).
Ce débat ne prête attention à aucune
discussion doctrinale lorsque les objectifs de la politique monétaire
sont fixés de manière déterministe. De ce point de vue,
Benassy, Boone, Coeuré et Coudert (2003) arguent que,
théoriquement, il est équivalent de contrôler la
quantité de monnaie ou le taux d'intérêt, dès lors
que la demande de monnaie est sensible au taux. C'est le cas dans le
modèle IS-LM où il revient au même de fixer la
quantité de monnaie et de laisser le taux d'intérêt
s'ajuster, ou bien de déterminer le taux d'intérêt et de
laisser la masse monétaire s'ajuster.
Il est cependant évident que l'indifférence
des autorités monétaires quant au choix de la cible à
retenir n'est pas admise dans la pratique. Le choix de l'objectif
intermédiaire est largement une question empirique (Varoudakis, 1991).
Dans cette optique, Poole (1970) fait valoir qu'en
règle générale l'économie subie des chocs
aléatoires aussi bien dans le secteur réel que dans le secteur
monétaire. Il propose deux règles en matière du choix de
l'objectif intermédiaire de la politique monétaire en affirmant
que lorsque la perturbation provient du marché de la monnaie, la
politique monétaire doit contrôler le taux d'intérêt
et lorsqu'elle a pour origine le marché des biens, on doit se fixer un
objectif de croissance de la masse monétaire.
L'évolution monétaire depuis les années
70 fait ressortir trois phases caractéristiques de la montée
inflationniste en RD Congo. Jusqu'à la fin de l'année 73 les prix
étaient presque stables, avec un taux d'inflation le plus faible jamais
observé jusqu'alors : 1,61%. La tendance à la hausse de
l'inflation est amorcée depuis les années 74. Entre 1974 et 1990,
on enregistre un taux d'inflation moyen de 52,23% par an, avec des pointes de
111,1% et 84,3% respectivement en 1979 et 1987. Au cours de cette
période, le taux de croissance de la masse monétaire est de
30,60% par an alors que le taux d'intérêt moyen est de 24,3% par
an. L'année [1991] marque le début d'une phase de chocs
monétaire avec la manifestation de l'hyperinflation ouverte (Kasongo,
2002) : 3.219% en moyenne par an entre 1991 et 1996 avec des pointes de
1.141,32%, 2.729,79%, 4.583,08% et 9.796,9% respectivement en 1991, 1992, 1993
et 1994. Le taux de croissance de la masse monétaire est de 55.630,1% en
moyenne par an. On enregistre au cours de cette période un taux
d'intérêt moyen de 118,8% par an. Les années qui suivent,
la tendance est à la baisse. Entre 1997 et 2000 le taux d'inflation
moyen est de 285,2%, le taux de croissance monétaire est de 268,7% en
moyenne par an, le taux d'intérêt quant à lui est de 68,75%
en moyenne par an.
Si la maîtrise de la stabilité des prix est
l'objectif final poursuivi par la banque centrale du Congo, les voies
s'élèvent en faveur du contrôle de la masse
monétaire comme objectif intermédiaire. Kuediasala (2006)
souligne que le contrôle de la masse monétaire paraît donc
comme un outil puissant qui permet d'influencer le comportement
général de l'économie. Reste est de savoir si cet objectif
est optimal ou pas.
Ainsi, à l'instar du modèle de Poole (1970),
il y a lieu de se poser la question fondamentale ci-après :
à travers quel objectif intermédiaire faudra-t-il conduire la
politique monétaire en RD Congo ? Autrement dit, la banque centrale
du Congo doit-elle contrôler le volume de la monnaie ou son
prix ?
2. HYPOTHÈSE
En ce qui concerne la RD Congo, nous pensons que
l'importance des chocs d'origines réelles serait plus grande que celle
des chocs d'origines monétaires si bien que, par rapport au taux
d'intérêt, le contrôle de la masse monétaire serait
l'objectif intermédiaire optimal de la politique monétaire de la
Banque Centrale. Cette cible pourra bien assurer à l'économie une
stabilité plus grande que celle pouvant découler de l'action sur
le taux d'intérêt.
3. CHOIX ET INTERET DU SUJET
Le choix de notre sujet est motivé par
l'instabilité quasi chronique des prix en RD Congo. Cette étude
revêt un intérêt particulier dans la mesure où elle
permet de dégager les implications du mauvais choix de la cible
monétaire sur le niveau des prix dans l'ensemble du pays.
4. OBJECTIF DU TRAVAIL
L'objectif poursuivi dans ce travail n'est rien d'autres que
d'identifier, étant donné les chocs qui affectent
l'économie congolaise, la cible optimale devant être
contrôlé par la Banque Centrale de Congo pour atteindre l'objectif
final constitutionnellement visé qu'est la stabilité des prix.
5. DÉLIMITATION DU SUJET
Notre étude est abordée sous l'angle national
surtout que la politique monétaire appliquée par une Banque
Centrale vise à produire des effets sur toute l'étendue de la
République. Nos analyses vont porter sur les données qui
s'étendent sur la période qui va de 1970 à 2000. Ces
données sont tirées de la base des données du Fonds
Monétaire International.
Le choix de cette période est justifié par la
disponibilité des données statistiques sur les variables du
modèle que nous allons analyser. Aussi, les années 1970 marquent
le début d'une catastrophique récession économique
corollaire de multiples facteurs cumulés [hausse du prix du
pétrole, chute des cours des produits d'exportation, les lois de la
zaïrianisation] (Madinda, 2005)
6. MÉTHODOLOGIE
Ce point fera l'objet du second chapitre. Cependant, il
convient quand même de souligner que nous allons utiliser un
modèle économétrique dont les données seront
estimées par la méthode de moindres carrés ordinaires
à l'aide du logiciel Eviews 3.1. La technique documentaire nous
aidera à collecter les informations qui vont nous permettre de
constituer une revue de la littérature par rapport à notre
thème de recherche.
7. DIFFICULTES RENCONTREES
Les difficultés auxquelles nous nous sommes
heurtées tout au long de la réalisation de ce travail sont de
deux ordres :
- Tout d'abord l'utilisation des données non
compatibles avec l'horizon temporel dans lequel s'inscrit le sujet
analysé. Il aurait été plus souhaitable d'utiliser les
données mensuelles ou trimestrielles plutôt qu'annuelles surtout
que la politique monétaire est un instrument de régularisation
à court terme ;
- Ensuite, faute de statistique sur le taux
d'intérêt créditeur, nous avons été
obligé d'utiliser le taux d'escompte. Les observations manquantes sur
cette variable c'est-à-dire de 1970 à 1974 ont été
complétées par lissage exponentiel.
Ces difficultés pourraient bien
sûr avoir d'effets négatifs sur les résultats obtenus. A
ces deux grandes difficultés s'ajoute le manque des documentations
empiriques abordant directement le sujet sur le choix de la cible
monétaire tant pour les pays en développement que pour les pays
développés.
8. SUBDIVISION DU TRAVAIL
Outre l'introduction et la conclusion générale,
le présent travail comporte trois chapitres. Le premier est
consacré à la révue de la littérature
c'est-à-dire cadre théorique et conceptuel et le second va
présenter l'approche méthodologique pour atteindre les
résultats. La présentation et l'interprétation des
résultats feront l'objet du troisième chapitre.
CHAP. I. CADRE THÉORIQUE ET CONCEPTUEL
Ce chapitre est consacré à
la revue de la littérature sur le choix de la cible monétaire. Il
est constitué par deux sections notamment la revue de la
littérature théorique d'une part et la revue de la
littérature empirique d'autre part.
SECTION 1. REVUE DE LA LITTÉRATURE THÉORIQUE
Avant d'aborder la question sur le choix des objectifs
monétaires, nous allons tout d'abord définir quelques concepts
clés et présenter par la suite la méthode de la politique
monétaire. Le point sur l'indépendance et la
crédibilité de la banque centrale bouclera cette section.
§ 1. Définition des concepts
1. Politique économique
Suivant la définition la plus répandue, la
politique économique consiste dans la manipulation
délibérée par l'État d'un certain nombre de moyen
mis en oeuvre - ou instruments - pour atteindre certains fins - ou objectifs
(Quaden, 1985). C'est un ensemble des mesures prises par les pouvoirs publics
en vue de peser sur les structures et l'évolution de l'économie
d'un pays (Encarta, 2005).
Les principaux instruments de la politique économique
tels qu'énumérés par Quaden (1987) sont : la
politique budgétaire, la politique monétaire, la politique de
change, la politique des prix et des revenus, la politique industrielle, la
politique agricole et la planification indicative.
Toutefois, les relais privilégiés de la
politique économique sont en premier lieu la politique monétaire,
la politique budgétaire et l'action sur la fiscalité (Encarta,
2005).
2.
Politique monétaire
L'un des instruments de régulation
macroéconomique, la politique monétaire est définie comme
un ensemble des instruments que la banque centrale utilise pour faire
variée la quantité de monnaie présente dans
l'économie afin d'agir indirectement sur la valeur de la devise
nationale, sur la production, l'investissement, la consommation et l'inflation
(Encarta, 2005).
3.
Objectifs intermédiaires
Il s'agit d'agrégat de monnaie ou de financement dont les
banques centrales surveillent l'évolution (Arthus et Morin, 1991). Ce
sont des variables endogènes qui ne sont pas en elles-mêmes des
objectifs finals (...). Elles constituent donc un point de passage vers la
réalisation des objectifs finals (Varoudakis, 1994).
4.
Masse monétaire1(*)
Dans sa définition actuelle, la masse monétaire
comprend les actifs liquides qui sont susceptibles d'être convertis
immédiatement en monnaie sans risque sensible en capital et qui
représente donc des moyens de paiement, effectifs ou potentiels sans
effet de plus-value ou moins-value (Ottavj, 1993).
5.
Taux d'intérêt
C'est le prix du marché auquel les ressources sont
transférés entre le présent et le future ; rendement
de l'épargne et coût de l'emprunt (Mankiw, 2003).
§ 2. La méthode de la politique
monétaire
En reprenant Ottavj (1993), la méthode de la
politique monétaire vise la manière dont les autorités
emploient certains instruments afin d'influencer les objectifs
intermédiaires et opérationnels de la politique monétaire,
puis en définitive, les objectifs généraux de la politique
économique. Entre les instruments de la politique économique, par
définition entièrement contrôlé par le pouvoir
public, et les objectifs généraux (emplois, activités,
prix et équilibre extérieur), il existe des variables
intermédiaires qui représentent de chaînons de
transmissions inéluctables. Parmi les variables intermédiaires,
il nous faut distingue celles relevant d'objectifs opérationnels proche
des instruments et celles relevant d'objectifs intermédiaires, proche
des objectifs finals.
En définitive, la séquence analytique de toute
politique économique est la suivante : [instruments] [objectifs
opérationnels] [objectifs intermédiaires] [objectifs
finals].
La transmission entre les instruments monétaires et
les objectifs finals s'opère par des objectifs monétaires
opérationnels liés aux outils et des objectifs monétaires
intermédiaires, liés aux objectifs finals (Cabannes, 1994). En
matière monétaire, ces différentes catégories sont
présentées dans le tableau ci-dessous :
Tableau n°1.1 Séquence analytique de la
politique monétaire
Instruments
|
Objectifs opérationnels
|
Objectifs intermédiaires
|
Objectifs finals
|
- réescompte
- intervention sur le
marché monétaire
- réserves obligatoires
- Encadrement des crédits
|
Taux monétaire
Réserve des banques
Base monétaire
|
Taux d'intérêt
Masse monétaire
Crédit intérieur
Taux de change
|
Prix
Croissance
Emploi
Extérieur
|
Source :(Cabannes, 1994)
1. Objectifs de la politique
monétaire
A. Objectifs finals
Comme toute politique économique, la politique
monétaire vise à agir sur les variables économiques :
les prix (donc l'inflation), le niveau d'activité (et donc la
croissance), le niveau de l'emploi (et donc le chômage), et
l'équilibre extérieur (Ottavj, 1993). On parlera ainsi de
carré magique de Kaldor étant donné la difficulté
d'atteindre simultanément ces quatre objectifs.
Notons que les objectifs ultimes de la politique
monétaire sont : la croissance économique, le maîtrise
de l'inflation et la défense de valeur de la devise national par rapport
à celle des autres devise (Encarta, 2005). Toutefois, la
détermination de l'objectif le plus important de la politique
monétaire est controversée entre deux courants de
pensée : les Keynésiens sont favorable à la
croissance du revenu national alors que les monétaristes
privilégient la maîtrise de l'inflation.
L'accélération générale de
l'inflation à la fin des années 1970 a entraînée un
recentrage de la mission de la banque centrale sur l'impératif de la
stabilité de la monnaie. Ainsi, dans les faits, souligne Cabannes
(1994), la priorité à la stabilité des prix a
généralement remplacé le soutient de l'activité.
Et par rapport à son objectif final, Friedman
considère que la politique monétaire n'est pas un instrument
efficace pour atteindre le plein emploi ou réaliser la croissance
économique. L'objectif final de la politique monétaire doit
être la stabilité des prix (Cros et Prache, 1989).
Les autorités monétaires parviendrons à
ce résultat en promouvant le mécanisme de financement des
investissements fondé sur l'accroissement d'épargne stable et
volontaire et non sur la création d'actifs monétaires (Mihigo,
2005).
B. Objectifs intermédiaires
S'il est généralement admis qu'à long
terme le maintien de la stabilité des prix est l'objectif principal de
la politique monétaire, les opérations à court terme de la
Banque centrale sont focalisées sur la réalisation d'objectifs
intermédiaires. Étant donné une difficulté de
liaison directe entre les instruments et objectifs finals, Ottavj (1993)
souligne que: « il est possible de réaliser les objectifs
finals en agissant sur deux variables intermédiaires, les taux
d'intérêt et les agrégats monétaires ».
Ndo Ndong (2003) renchérie par ailleurs que les
informations relatives aux chocs qui perturbent l'objectif de stabilité
des prix étant imparfaites, la banque centrale peut être
amenée à rechercher un moyen d'améliorer son information
afin de contenir plus efficacement de tels chocs. Sa politique monétaire
pourrait être formulée en terme d'objectifs
intermédiaires.
2.
Instruments de la politique monétaire
Pour atteindre ses objectifs finals, la politique
monétaire a recours à différents instruments dont les
principaux sont l'action sur le niveau de taux d'escompte, la fixation du
montant des réserves obligatoires que les banques doivent déposer
auprès de la banque centrale et l'encadrement des crédits de
manière à contrôler la croissance de la masse
monétaire (Encarta, 2005). Mais, nombreux sont des économistes
qui soutiennent que la banque centrale dispose de trois instruments de la
politique monétaire : les interventions sur le marché
monétaire, les réserves obligatoires et le taux d'escompte
(Mankiw, 2003 ; Bennassy, Coeuré, Boone, et Coudert, 2003 ;
Samuelson et Nodhaus, 2000).
A.
Les opérations d'open-maket
Ces opérations agissent à la fois sur le montant
de liquidité en circulation et sur le montant de titres détenus
dans le porte feuille de la banque centrale (Benassy, Coeuré, Boone, et
Coudert, 2003). L'argent avec lequel la banque centrale achète les
obligations (ou titres) accroît la base monétaire et donc l'offre
de monnaie. L'argent qu'elle reçoit lorsqu'elle vend les obligations
réduit la base monétaire et donc l'offre de la monnaie (Mankiw,
2003).
B.
Les réserves obligatoires
Elles désignent les règlementations par
lesquelles les banques centrales obligent les banques commerciales à
respecter un coefficient de réserves minimal. Toute hausse du
coefficient de réserves obligatoires réduit le multiplicateur de
réserves et donc l'offre de monnaie (Mankiw, 2003). En pratique, cet
instrument n'est pas utilisé pour piloter la politique monétaire
car il ne permet pas un contrôle fin de la liquidité (Benassy,
Coeuré, Boone, et Coudert, 2003).
C.
Le taux d'escompte
C'est le taux d'intérêt que prélève
la banque centrale lorsqu'elle consent des prêts aux banques
commerciales. Celles-ci empruntent auprès de la banque centrale lorsque
leurs réserves sont insuffisantes pour respecter le coefficient de
réserves obligatoires. Plus le taux d'escompte est faible, moins il est
coûteux d'emprunter auprès de la banque centrale et plus les
banques commerciales ont recours à cette modalité de financement.
En conséquence, toute réduction du taux d'escompte accroît
la base monétaire et donc l'offre de monnaie (Mankiw, 2003).
Voilà, les variables de politique sous son
contrôle, que la banque centrale manipule directement en
déterminant sa politique. Aujourd'hui, les instruments employés
sont l'intervention sur le marché monétaire et l'opération
de réescompte (Encarta, 2005). Faut-il aussi rappeler que la banque
centrale ne contrôle qu'indirectement l'offre de monnaie en modifiant
soit la base monétaire, soit le coefficient de réserves (Mankiw,
2003) : objectifs opérationnels de la politique
monétaire.
Connaissant déjà la méthode ou la
modalité de la politique monétaire, nous pouvons maintenant
revenir sur le thème fondamental de notre étude, notamment le
choix des objectifs intermédiaires de la politique monétaire.
Mais, avant d'aborder ce point, parlons d'abord de l'indépendance et de
la crédibilité de la banque centrale.
§. 3. Indépendance et crédibilité de
la banque centrale
C'est depuis les années 77 que l'indépendance et
la crédibilité de la banque centrale se sont
avérées nécessaires pour atteindre l'objectif de
stabilité des prix. Kydland et Prescot (1977) puis Barro (1988) ont mis
en évidence le risque d' « incohérence
temporelle » des décisions monétaires prises par les
pouvoirs publics conduisant à un risque inflationniste (Jessua,
2001).
L'idée que sous tend l'indépendance de la
banque centrale est de distribuer le rôle pour résoudre le dilemme
inflation - chômage : au gouvernement, l'instrument de la politique
budgétaire et l'objectif de croissance et de plein emploi ;
à la banque centrale, la responsabilité de la politique
monétaire et l'objectif de stabilité des prix (Benassy, Boone,
Coeuré et Coudert, 2003).
La politique monétaire optimale peut se
révéler irréaliste (ou mauvaise) lorsqu'elle n'est pas
crédible c'est-à-dire lorsque les agents économiques
considèrent que les autorités monétaires ont tout
intérêt à renier leur engagements quant à la
politique qu'elles suivront.
L'indépendance des banques centrales et le concept de
crédibilité des autorités monétaire constituent des
fondements de nouvelles politiques monétaires. Or, ce sont
principalement ces deux fondamentaux qui ont fait longtemps défaut dans
notre système d'organisation monétaire (Kasongo, 2002).
De Droey et Malgranger, (2005) soulignent que dans la
littérature sur l'indépendance et la crédibilité de
la banque centrale initiée par Barro et Gordon (1983), les
autorités monétaires choisissent directement le taux d'inflation
sans que la manière dont le taux d'inflation choisi est obtenu soit
explicitée. Une analyse plus précise (voir Capoën,
Sterdyniak et Villa, 1994) montrent que l'inflation réalisée
dépend à la fois de la politique monétaire et de la
politique budgétaire de sorte que l'indépendance de la banque
centrale ne garantit pas à elle seule la crédibilité de la
politique monétaire.
§. 4. Choix des objectifs intermédiaires de la
politique monétaire
La politique monétaire participe bien entendu à
la réalisation des objectifs généraux de la politique
économique précédemment mentionnées, mais elle a
ses points d'applications propres (objectifs dits
« intermédiaires » ou
« cible ») : assurer un « bon »
niveau de croissance monétaire, faire apparaître un
« bon » niveau de taux d'intérêt, maintenir un
« bon » niveau de taux de change (Quaden, 1985).
Ces cibles sont des objectifs indirects étroitement
liés à l'objectif ultime d'inflation, mais se traitant à
un meilleur contrôle de la banque centrale (Burda et Wyplosz, 2003). Ces
deux auteurs montrent qu'à court terme, les banques centrales
contrôlent soit le taux d'intérêt soit l'offre de monnaie,
jamais les deux simultanément. Si la banque centrale décide de
fixer l'offre de monnaie, elle doit accepter tout taux d'intérêt
compatible avec le comportement des agents. Quand elle opte pour l'instrument
du taux d'intérêt elle renonce à toute possibilité
de contrôler l'offre de monnaie.
Varoudakis (1994) retient, pour sa part, trois
critères pour sélectionner la cible devant servir de pont entre
l'instrument et l'objectif final :
· La variable retenue doit être proche du champ
d'action direct des instruments de politique ;
· La fréquence de son observation
(disponibilité de données finales) doit être
supérieure à celle des objectifs finals ;
· Il faut qu'elle soit solidement reliée aux
objectifs finals de politique par des relations statistiques stables,
permettant aux autorités de connaître les répercussions
d'un changement de cible sur les objectifs finals.
Pour lui deux candidats potentiels sont performants sur la
base des critères : le taux d'intérêt et la masse
monétaire. Le niveau du taux de change constitue un objectif
intermédiaire fréquemment utilisé par les pays
émergents qui veulent stabiliser leur inflation (Benassy, Coeuré
Boone, et Coudert, 2003). Mais, cette cible affirme ces auteurs, a perdu du
terrain en raison de conflits générateurs de crises entre les
objectifs des politiques internes et externes des banques centrales.
Il faut cependant noter que si le modèle de Poole
(1970) propose une solution optimale quant au choix de l'objectif
intermédiaire de la banque centrale, l'opposition entre
monétaristes et keynésiens reste manifeste sur la cible à
retenir. Ainsi, en matière du choix des cibles monétaires, la
littérature revient généralement sur quatre
approches : approche keynésienne, approche monétariste,
approche néo-keynésienne et l'approche de Poole.
1.
Approche keynésienne
Dans sa théorie générale Keynes souligne
le rôle du taux d'intérêt comme instrument de pilotage de la
demande globale (Benassy, Quéré, Benoît, Coeuré,
Jacquet, Pissani et Ferry, 2005).
Selon les keynésiens, l'incitation à investir
dépend essentiellement du niveau des taux d'intérêt. C'est
donc à la politique monétaire que revient le rôle de
réduire ces derniers par le biais de la création monétaire
et de la politique d'open - market (Fux et Ghannan, 1988). Ainsi, pendant la
majeure partie des années 1950 et 1960, il était convenu que le
rôle des banques centrales était de garantir des taux
d'intérêt faibles afin de favoriser l'investissement et la
croissance. En conséquence une croissance endogène, souvent
rapide de la monnaie était tolérée (Burda et Wyplosz,
2003).
L'objectif intermédiaire prôné par les
keynésiens consistait à faire varier le taux
d'intérêt afin de favoriser l'activité (ou à
l'inverse l'inflation). Et pour Marcillioux (1980) la banque centrale agit sur
l'activité économique par l'intermédiaire du taux
d'intérêt. Son analyse se résume en ces termes : les
autorités monétaires décident de faire croître plus
rapidement l'offre de monnaie et le taux diminue ; des projets
d'investissement jugés jusqu'alors non rentable les deviennent en raison
de la baisse des coûts financiers si bien que les firmes sont
incitées à augmenter leur capacité, la croissance des
équipements étant effectives, la demande de service de travail
est plus important, des salariés sont embauchés et
l'activité progresse. L'expansion de la production est stimuler par
l`augmentation de la demande provenant des nouveaux salariés. Elle
subsiste aussi longtemps que les possibilités d'endettement demeurent
avantageuses même si les coûts salariaux augmentent à la
même vitesse que les prix.
Toutefois, l'action sur le taux d'intérêt se
heurte, dans l'optique keynésienne, à la comparaison faite par
les investissements potentiels entre taux d'épargne et
« efficacité marginale de l'investissement ». Si
celle-ci est basse même de faibles taux d'intérêt n'assurent
pas l'investissement et donc la création d'emploi, situation de trappe
à liquidité.
Durant les années de croissance, Cabannes (1994) montre
que les autorités visaient surtout la stabilisation des taux
d'intérêt. Mais, cette politique, à en croire Burda et
Wyplosz, (2003), débouchera dans les années 1970, sur des taux
d'inflation élevés. Ainsi, depuis la fin des années 1970,
les théories keynésiennes ne sont plus appliquées, elles
sont remises en cause par la doctrine monétariste qui a, à la
fois, alimenté et tiré profit des nouvelles politiques mettant
l'accent sur la maîtrise de l'inflation et de baisse de chômage
(Encarta, 2005). Elles sont cependant, ce dernier temps,
réhabilité par les néo-keynésiens.
2.
Approche Monétariste
A la suite de tensions inflationnistes qui ont
caractérisé le années 70, les politiques d'inspiration
keynésienne ont été abandonnées au profit de la
vision monétariste.
L'émergence de la priorité à la
stabilité des prix s'est accompagnée de l'adoption d'objectifs
monétaires quantitative puis de la progression des idées
libérales pour le cadre institutionnel (Cabannes, 1994) ; c'est
tout le débat sur l'indépendance et la crédibilité
de la banque centrale.
L'idée de base des propositions monétaires est
la suivante : l'augmentation de la quantité de monnaie n'a d'effet
que sur les prix et non pas sur les éléments réels. Selon
la théorie quantitative de la monnaie, l'inflation est due à un
excès de masse monétaire par rapport à la production
réelle. Comme l'offre de monnaie est une donnée exogène du
système, elle peut aisément être maîtrisée par
la banque centrale (Fux et Ghannan, 1988).
Il convient de noter que si dans les années
soixante-dix et quatre-vingt, les agrégats monétaires
étaient les objectifs intermédiaires les plus employés,
ils sont aujourd'hui de plus en plus remise en cause par le courant
néo-keynésien.
3.
Approche néo-keynésienne
Le modèle nouveau keynésien se focalise sur le
taux d'intérêt comme moyen d'intervention de la banque centrale
(la masse monétaire est déterminée de manière
indépendante suite aux hypothèses concernant la fonction
d'utilité) (Ernst, sd).
Dans son dossier traitant sur la politique monétaire
à la recherche d'un objectif intermédiaire, Mucherie (sd) montre
que les stratégies d'objectif intermédiaire de croissance d'un
agrégat monétaire reposent sur trois
caractéristiques :
· Un lien stable avec l'objectif final
· Le caractère contrôlable de l'objectif
intermédiaire par instrument
· L'objectif intermédiaire comme indicateur
avancé de l'objectif final.
Ces trois éléments, poursuit-il, ont
été rendus en partie caduques par la
déréglementation et le cloisonnement des marchés
financiers (dans la zone OCDE2(*) en 1980) :
· Perte du lien entre masse monétaire et niveau
général des prix ;
· Les agrégats sont de moins en moins
contrôlables et l'élasticité de la masse monétaire
aux taux d'intérêt à court terme n'est pas forcement
négative ;
· Dans la communauté des prévisionnistes
rares sont ceux désormais qui considèrent la masse
monétaire comme indicateur avancé de l'inflation.
Pour toutes ces raisons, c'est le taux d'intérêt
qui semble avoir gagné « la bataille ».
En dépit du renouvellement des idées
keynésiennes et convaincu aussi que le maintien de stabilité des
prix est l'objectif principal de la banque centrale, le modèle de Poole
(1970) offre un cadre d'analyse généralement admissible en
matière du choix optimal de la cible monétaire.
4.
Approche de POOLE
La question principale sur laquelle repose les analyses de
Poole consistent à savoir si les objectifs intermédiaires doivent
-ils être défini en terme quantitatif ou qualitatif. Dans son
article publié en 1970, Poole souligne que le choix optimal entre
quantité (masse monétaire) et prix (taux d'intérêt)
dépend à la fois de paramètres habituels décrivant
la structure de l'économie et de l'importance relative de
différentes sources d'incertitudes affectant l'économie.
En utilisant le modèle IS-LM avec chocs sur la demande
de biens ou sur la demande de monnaie, Poole estime qu'il vaut mieux
contrôler l'offre de monnaie en présence des chocs sur la demande
de bien (fig.1.1a) et le taux d'intérêt en présence des
chocs sur la demande de monnaie (fig.1.1 b).
i IS2
i LM1
LM0 IS
LM0
i* LM1 i*
IS1
o y0 y1 y2
y3 Y o y1 yE
y2 Y
Fig. (1.1a) chocs de demande Fig. (1.1b) chocs
monétaires
Sur la figure (1.1a), supposons que IS subi des chocs
aléatoires qui se situent entre IS1 et IS2 (on ne
sait pas où se situe exactement IS). On doit un objectif de plein emploi
Y2 et on utilise le taux d'intérêt comme objectif. LM
doit s'ajuster. Le revenu peut fluctuer entre Y3 et Y1.
Si on fixe comme objectif la quantité de monnaie, LM va s'ajuster
à LM0 et le revenu d'équilibre se situera entre
Y2 et Y3. Dans le cas où le marché est
entaché d'incertitude avec des chocs dans IS, un objectif de
quantité de monnaie est préférable, car elle minimise la
variation du revenu (Y3-Y2)
(Y1-Y0).
Sur la figure (1.1b), on analyse une situation où la
courbe IS est stable mais la fonction de demande de monnaie subie des chocs
aléatoires. Si on fixe à M* la masse
monétaire, la courbe LM fluctuera entre LM1 et LM2
et le revenu entre Y1 et Y2. Par contre si on fixe
le taux d'intérêt à i* on aura la courbe LM qui se situera
à LM3 et le revenu à YE. On voit que
manifestement le taux d'intérêt est ici l'objectif
intermédiaire le meilleur.
Si les chocs frappent IS et LM en même temps, il
faudra voir l'importance des chocs IS et sur LM pour savoir l'objectif à
prendre en compte.
La question du choix de la cible à retenir est purement
empirique et le bon régime dépend des caractéristiques de
l'économie et de la simulation stochastique (Benassy, Boone,
Coeuré et Mahfouz, 2006). En étendant le modèle de
Poole(1970) sur le choix du régime de taux de change, ces auteurs
soutiennent que les changes flexibles seront préférés aux
changes fixes en cas des chocs sur la demande de biens et l'inverse en cas des
chocs sur la demande de monnaie.
Ces différentes approches ne manquent des bases
empiriques qui les soutiennent. D'où la revue de la littérature
empirique.
SECTION 2. REVUE DE LA LITTÉRATURE EMPIRIQUE
A la suite de Poole (1970), de nombreux auteurs ont
comparé le contrôle de la masse monétaire et du taux
d'intérêt pour montrer que le contrôle de la masse
monétaire était préférable si la demande de monnaie
était relativement corrélée avec les chocs sur la demande
de biens (Creel et Sterdyniak, 1999).
Friedman (1975) a montré que la comparaison
était faussée si on considérait que ce sont tous deux des
instruments directs de la politique monétaire. Il est
préférable de comparer des familles de fonction de
réaction où les autorités font varier le taux
d'intérêt selon les informations disponibles pour prévoir
l'évolution des prix et de la production. Dans ce cadre, la masse
monétaire est concurrencée par l'ensemble des indicateurs
disponibles. Elle n'a aucune légitimité particulière.
Dans le cadre de leur analyse sur la cible optimale de
politique monétaire en chine, Guo et Wang (2005) aboutissent à la
conclusion selon laquelle la masse monétaire est l'objectif
intermédiaire optimal parce qu'elle permet d'ajuster la déviation
de l'inflation, de l'out put gap et du change à leur niveau cible. En
appliquant le test de causalité de Granger ; il apparaît
qu'en Chine le taux de croissance de la masse monétaire produit un effet
beaucoup plus important que le taux d'intérêt sur la stabilisation
du revenu réel entre 1995 et 2003.
Fair (1988) applique les simulations stochastiques pour
analyser le choix optimal de l'instrument à court terme de la politique
monétaire aux États-unis. Il aboutit au résultat selon
lequel le choix du taux d'intérêt comme instrument à court
terme de la FED3(*) est
justifié par l'importance des chocs qui affecte le marché
monétaire américain.
En Afrique, Ndo Ndong (2003) en étudiant la cible
d'inflation dans le pays de la CEMAC4(*) aboutit à la conclusion selon laquelle le choix
du taux d'intérêt comme objectif cible apparaît donc
judicieux en raison de la structure de financement des économies de la
zone BEAC5(*) dont la
caractéristique principale est la prédominance du crédit
bancaire.
Conclusion partielle
Bref, dans ce chapitre nous avons essayé de passer en
revue la littérature sur la politique monétaire. Pour ce faire,
nous l'avons subdivisé en deux sections notamment la revue de la
littérature théorique d'une part et empirique d'autre part. Dans
la section une, nous sommes parti de la définition des concepts à
la problématique même du choix des objectifs intermédiaires
de la politique monétaire en passant par la méthode de la banque
centrale. A travers la section deux, nous avons une idée sur la
manière dont le débat sur le choix des cibles monétaires
est appuyé par des arguments empiriques. Dans les points qui suivent
nous allons aborder le chapitre sur l'approche méthodologique.
CHAP. II. APPROCHE MÉTHODOLOGIQUE
Dans ce chapitre, il est question d'expliquer
la manière dont nous allons procéder pour atteindre les
résultats de nos analyses. La méthodologie retenue s'inspire de
l'approche de Poole (1970) qui repose essentiellement sur le modèle
IS-LM simplifié. Cette approche insiste sur la dimension stochastique et
présente un modèle qui offre un cadre à partir duquel la
question du choix des objectifs intermédiaires de la politique
monétaire pourrait être analysé. Ainsi, nous allons tout
d'abord commencer par spécifier le modèle et par la suite passer
à la présentation des variables.
SECTION 1. SPÉCIFICATION DU MODÈLE
A travers une approche économétrique, il va
ressortir de cette section la démarche procédurale à
suivre pour analyser la pertinence du choix de l'objectif intermédiaire
de la politique monétaire en RD Congo. Notre attention sera de prime
à bord focalisée sur la forme théorique du modèle
et par la suite au modèle empirique à des fins d'estimation.
§ 1. Modèle théorique
A l'instar de Poole (1970), la spécification retenue
consiste à analyser l'importance des chocs qui affectent
l'économie dans son aspect réel et monétaire. Poole (1970)
utilise, pour ce faire, le modèle IS-LM simplifié qui, sous forme
fonctionnelle, peut se présenter de la manière suivante :
PIBR = F (cons, inves, G) IS (1)
RM2 = L (Tdes, PIBR) LM (2)
Où : PIBR : produit intérieur brut
réel
Cons : consommation des ménages
G : dépenses publiques
RM2 : Encaisse monétaire
réelle
Tdes : Taux d'intérêt
nominal
Pour besoin d'analyse, l'équation (1) est soumise
à un certain nombre d'hypothèses. Blanchard et Cohen (2004)
montrent que pour obtenir une relation entre production et investissement, nous
ferons ici un certain nombre d'hypothèses simplificatrices.
- l'économie étant fermée, nous
négligerons l'influence des exportations et des importations (X = M
= O) ;
- pour se concentrer sur le comportement de l'épargne
privée, on ignore aussi le rôle du gouvernement (G
=O).
PIBR = Cons + Inv.
Ainsi, l'identité comptable retenue du revenu national
est :
.
L'investissement étant une fonction inverse du taux
d'intérêt (Tdes), la relation entre la production et
l'investissement peut alors s'écrire comme suit :
PIBR = F (Tdes) IS (1a)
Cette relation représente la courbe IS et montre que
la production est une fonction décroissante, toutes choses restant
égal par ailleurs, du taux d'intérêt.
La courbe LM, quant à elle, est une fonction
« stable » dépendant négativement du taux
d'intérêt nominal et positivement du revenu réel. Et,
lorsqu'on tient compte de l'hypothèse avancée par Goux et Kigabo
(2005) c'est-à-dire la prise en compte du taux de change dans le petit
pays en développement où la circulation des devises est
importante, la fonction de demande d'encaisse monétaire réelle
pour la RD Congo aura la forme suivante :
RM2 = f (Tdes, PIBR, Exr) LM (2a)
Tenant compte de toutes ces hypothèses, le
modèle IS-LM à analyser pourra alors, sous forme fonctionnelle,
être présenté comme suit :
PIBR = f (Tdes, u) IS (1b)
RM2 = L (Tdes, PIBR, Exr, v) LM (2b)
Avec : ftdes < 0
LPibr > 0 et
où ì: Choc de demande
LExr > ou < 0
v : Choc monétaire
Exr : Taux de change.
Cette spécification, aussi générale,
fournie par la théorie économique, ne peut guère
prétendre exprimer la valeur de la et/ou des fonctions à partir
des valeurs des variables. Pour faciliter l'obtention de tels résultats,
on remplacera souvent la ou les fonctions par une forme linéaire
présentant des propriétés analogues. Ce qui nous
amène à choisir un modèle empirique.
§ 2. Choix du modèle empirique
Le modèle théorique nous a conduit à
choisir un modèle empirique à estimer. Ce dernier étant
entendu comme le modèle susceptible d'être estimé.
En nous inspirant plus précisément du
modèle de Poole (1970) tel que synthétisé par Arthus et
Morin (1991), nous avons retenu la spécification empirique
suivante :
PIBRt = c + á1 (Tdes)
t + åy
IS (1c)
RM2t = c + â1 (PIBR)
t + â2 (Tdes) t + â3
(Exr) t + åm LM (2c)
åy : aléa ou choc de
demande (= )
åm : aléa ou choc
monétaire (= )
Ce modèle comprend deux équations et quatre
variables dont une seule variable expliquée (PIBR) et trois sont
explicatives (Tdes, RM2, et Exr)6(*). Notons que la troisième variable explicative
(Exr) est ajoutée pour besoin d'analyse et cela sous l'inspiration de
l'hypothèse avancée par Goux et Kigabo (2005).
Arthus et Morin (1991) soulignent qu'il vaudra mieux
contrôler le taux d'intérêt si :
![](La-pertinence-du-choix-des-objectifs-de-la-politique-monetaire-en-RDC3.png)
![](La-pertinence-du-choix-des-objectifs-de-la-politique-monetaire-en-RDC4.png)
Avec : a, b et c: coefficients des paramètres du
modèle standard à estimer.
C'est-à-dire si l'aléa monétaire est
grand par rapport à l'aléa de demande. L'inverse justifierait le
contrôle de la masse monétaire.
Après cette spécification du
modèle théorique et empirique nous pouvons alors passer à
la présentation des variables.
SECTION 2. PRÉSENTATION DES VARIABLES
L'objet de cette section est de présenter les
différentes variables du modèle que nous cherchons à
analyser. Elle comprend deux paragraphes notamment la revue de la variable
expliquée et celles des variables explicatives.
§ 1. Variable expliquée
Pour qu'une cible intermédiaire de la politique
monétaire soit qualifiée d'optimale, elle doit permettre de
minimiser le plus possible la variabilité du revenu réel
(Varoudakis, 1991). Autrement dit, ne sera sélectionnée comme
objectif intermédiaire -taux d'intérêt ou masse
monétaire -que celui qui stabilise par rapport à l'autre le
revenu réel.
Ainsi, le Produit Intérieur Brut réel est
considéré comme la variable expliquée de notre
modèle. Les tableaux et graphiques ci-dessous retracent donc son
évolution durant la période sous examen.
Tableau n° 2.2a. Évolution du PIB réel
en volume (1970-2000).
(En million des
zaïres)
année
|
0
|
1
|
2
|
3
|
4
|
1970
|
133.433
|
142.457
|
142.909
|
154.658
|
153.319
|
1975
|
145.6834
|
137.940
|
138.990
|
131.546
|
132.008
|
1980
|
135.032
|
136.939
|
134.724
|
136.457
|
140.184
|
1985
|
143.776
|
147.570
|
151.412
|
155.207
|
153.088
|
1990
|
143.034
|
130.987
|
117.274
|
101.414
|
97.4845
|
1995
|
98.1682
|
97.1089
|
91.8413
|
90.2235
|
86.3522
|
2000
|
81.0355
|
|
|
|
|
Source : FMI
Tableau n°2.2b. Évolution du taux de
croissance du PIB réel (1970-2000).
année
|
0
|
1
|
2
|
3
|
4
|
1970
|
10.20447
|
6.76291
|
0.37718
|
8.22102
|
-0.86550
|
1975
|
-4.98084
|
-5.31465
|
0.76096
|
-5.35578
|
0.351392
|
1980
|
2.29063
|
1.41207
|
-1.61744
|
1.28663
|
2.73112
|
1985
|
2.56234
|
2.63898
|
2.60376
|
2.50588
|
-1.36502
|
1990
|
-6.56728
|
-8.42254
|
-10.4690
|
-13.5291
|
-3.87428
|
1995
|
0.70137
|
-1.07907
|
-5.42443
|
-1.76156
|
-4.29074
|
2000
|
-6.15702
|
|
|
|
|
Source : FMI
Il est vrai que l'économie Congolaise est dans une
situation de permanente récession pendant toute la période sous
étude. Le taux de croissance moyenne du Produit Intérieur Brut
réel est de -1,15% par an entre 1970 - 2000 et les fluctuations autour
de ce taux moyen sont très importantes.
Ci-après les graphiques de l'évolution du
PIB réel en volume et en pourcentage.
Graphique n°1.2 Évolution du PIB réel
en volume et en pourcentage (1970-2000).
XPIBR
80
100
120
140
160
70
75
80
85
90
95
00
-15
-10
-5
0
5
10
15
70
75
80
85
90
95
00
Année
Année
PIBR
![]()
Source : FMI
Il ressort, en effet, du graphique ci - dessus que
l'évolution du Produit Intérieur Brut réel est
affectée d'amples variations. Depuis les années 70 jusqu' en
2000, quatre phases principales peuvent être dégagées. La
première va de 1970 à 1974, la seconde de 1975 à 1982, la
troisième de 1983 à 1989 et en fin la quatrième de 1990
à 2000.
Pendant la période (1970 - 1974) le PIB réel a
évoluée à un rythme satisfaisant avec un taux de
croissance moyenne de 6,39% par an. C'est au cours des cette période
qu'un taux de croissance sans précédent a été
enregistré : 10,2% en 1970.
Au cours de la période (1975 - 1982), le Produit
Intérieur Brut réel évolue à un rythme
décroissant à part une petite amélioration observée
en 1977. Le taux de croissance moyen pendant cette période est de -3,15%
par an. L'on pourra attribuer cette croissance négative non pas
seulement à la crise pétrolière des années 73 mais
aussi les à - coups de la zaïrianisation ont joué un
très grand rôle négatif, bien entendu. L'invasion de la
province minière du Shaba en 1977 et 1978 a sensiblement
contribuée à la mauvaise performance du Produit Intérieur
Brut réel en cours de cette période (Akitoby et
Cinyabuguma, 2004).
Entre 1983 - 1989, on enregistre une certaine
amélioration de la production réelle avec un taux de croissance
de 1,68% en moyenne par an et cela grâce aux efforts des redressement mis
en oeuvre avec les concours du Fonds Monétaire International à
travers le programme d'ajustement économique et financier (Gamela,
cité par Namegabe, 2004).
A partir de l'année 1990 jusqu'en 2000,
l'économie de la R.D. Congo est en récession. Cette
période est caractérisée par la manifestation de
l'hyperinflation, des tensions politiques et guerres. Ces
événements sont à la base de la baisse sensible du Produit
Intérieur Brut réel. On enregistre ainsi une très forte
baisse de la production réelle, -5,19% en moyenne par an avec une
pointe sans précédent, à la différence de celui de
1970, de - 13,52% en 1993. Bref, la crise ayant caractérisée la
décennie 90 en R.D. Congo trouve sa justification dans le manque de
cohérence politique et les conflits armés.
§ 2. Les variables explicatives.
La politique monétaire regroupe l'ensemble des
activités visant à influencer les niveaux de l'activité et
des prix par l'intermédiaire du montant et du coût de la monnaie
(Greffe, 1987). Les autorités monétaires peuvent soit surveiller
les taux d'intérêt et faire en sorte qu'ils aient le niveau
désiré, soit surveiller la masse monétaire et faire en
sorte que son évolution s'effectue à un rythme choisi
à l'avance. Ainsi, pour besoin d'analyse nous retenons, toutes
chose restant égal par ailleurs, le taux d'intérêt
et la masse monétaire comme variables explicatives.
1.
Le taux d'intérêt
Les taux d'intérêt à court terme sont
largement déterminés par la politique monétaire qui est
menée par les banques centrales dans le but de stabiliser les prix et
l'activité, c'est-à-dire le Produit Intérieur Brut
réel. ÿÿ84 ÿÿpar
Bien qu'il existe plusieurs taux d'intérêt, Ondo
Ossa (2003) laisse voir que la nomenclature de classification inspirée
par le Fonds Monétaire International offre l'avantage de regrouper les
différents taux directeurs en trois catégories principales :
- Le taux sur les dépôts ;
- Le taux sur les prêts ;
- Le taux d'escompte.
En effet, dans la conduite de la politique monétaire en
RD Congo, « les ajustements sur les marchés de la monnaie
centrale s'effectuent par les variables des taux d'intérêt,
principalement le taux de prêt à court terme auprès des
banques commerciales et le taux d'escompte ». Et donc, une hausse de
ces taux entraîne une baisse de la masse monétaire, freine les
investissements et par conséquent fait baisser la demande globale et
ensuite l'inflation ; le niveau d'inflation dépendra alors des
tensions sur les marchés monétaires et des biens et services.
La fonction de demande de monnaie que nous allons utiliser
conduit à retenir, pour l'estimation, le taux d'intérêt sur
les prêts. Mais faute de statistique pour cette variable, nous allons
alors retenir le taux d'escompte pour besoin d'analyse. Il faut noter que les
statistiques disponibles sur la variable de base c'est-à-dire le taux
d'intérêt sur les prêts ne commencent qu'à partir de
l'année 1994 si l'on se réfère aux données de la
banque mondiale. Et donc, par rapport à la période sous revue, il
y a au moins 25 observations qui manquent. Les tableaux et graphiques
ci-dessous retracent l'évolution du taux d'intérêt.
Tableau n° 3.2a. Évolution du taux
d'intérêt nominal (1970-2000).
année
|
0
|
1
|
2
|
3
|
4
|
1970
|
5
|
5
|
5
|
5
|
7
|
1975
|
6
|
9
|
12
|
12
|
12
|
1980
|
12
|
12
|
15
|
20
|
20
|
1985
|
26
|
26
|
29
|
37
|
50
|
1990
|
45
|
55
|
55
|
95
|
145
|
1995
|
125
|
238
|
13
|
22
|
120
|
2000
|
120
|
|
|
|
|
Source : FMI
Tableau n°3.2b. Évolution du taux
d'intérêt réel (1970-2000)7(*)
année
|
0
|
1
|
2
|
3
|
4
|
1970
|
3.38547
|
-6.27110
|
-7
|
-6.24649
|
-19.3736
|
1975
|
-54.9855
|
-34.4282
|
-49.0595
|
-45.3811
|
-99.1331
|
1980
|
-35.1917
|
-27.2213
|
-22.9216
|
-51.9036
|
-38.6807
|
1985
|
12.9444
|
-31.9037
|
-55.3179
|
-35.7855
|
25.5773
|
1990
|
25.3531
|
-1086.32
|
-2674.79
|
-4488.08
|
-9651.9
|
1995
|
-245.272
|
-454.962
|
-0.75737
|
-112.842
|
-363.722
|
2000
|
-391.207
|
|
|
|
|
Source : FMI
Les graphiques ci-après retracent l'évolution du
taux d'intérêt nominal et réel.
Graphique n° 2.2. Évolution du taux
d'intérêt nominal et réel
(1970- 2000).
Année
Année
![](La-pertinence-du-choix-des-objectifs-de-la-politique-monetaire-en-RDC6.png)
Source : FMI
Il ressort des graphiques ci-dessous l'évaluation du
taux d'escompte (nominal et réel) pour toute la période sous
analyse. On s'aperçoit donc que la direction du crédit et des
marchés financiers de la banque centrale du Congo détermine le
taux directeur (taux d'escompte) en fonction du taux d'inflation. Cette
manière de procéder rejoint l'affirmation selon laquelle
« le taux d'intérêt nominal tend à augmenter avec
l'inflation ». La principale raison qui justifie ce comportement peut
être formulée en ces termes : étant donné que
les prix des biens et services augmentent sous l'effet de l'inflation et que,
donc, le remboursement des prêts en espèces plutôt qu'en
nature pénalise le prêteur, celui-ci sachant que l'argent qu'on
lui remboursera aura perdu de sa valeur, exigera donc une compensation sous
forme d'un taux d'intérêt nominal plus élevé
(Benassy, Quéré, Boone et Coudert, 2003).
Pendant la période allant de 1970 à 1990, le
taux d'escompte est faible en raison du niveau presque aussi faible de
l'évolution du taux d'inflation. Cette période est
caractérisée par une politique monétaire restrictive
à part une certaine expansion observée en 1975 et en 1990.
Cette politique restrictive amorcée depuis les
années 74 s'est poursuivie, jusqu'en 2000. Il s'observe toutefois une
certaine expansion en 1997. Il importe de souligner qu'au court de
l'année 1996, le taux d'intérêt nominal a enregistré
un seuil jamais atteint dans l'histoire monétaire de la RD Congo :
238%. Le caractère quasi négatif du taux d'intérêt
réel est consécutif aux tensions inflationnistes qui ont
caractérisé le pays au cours de la période sous examen.
2.
La masse monétaire
Considérée comme l'ensemble des moyens de
paiement mis à la disposition des agents économiques afin de
garantir la liquidité de l'économie, la masse monétaire,
tout comme le taux d'intérêt, est la cible susceptible
d'être contrôlée par la banque centrale pour stabiliser la
production. Le graphique ci-dessous retrace l'évolution de la masse
monétaire en termes nominaux et réels pendant toute la
durée d'étude.
Tableau n° 4.2a. Évolution de la masse
monétaire réelle
(1970-2000). (en, million des Zaïre)
année
|
0
|
1
|
2
|
3
|
4
|
1970
|
27.0725
|
27.92021
|
29.27599
|
52.47088
|
47.28707
|
1975
|
37.59307
|
31.51964
|
28.34606
|
26.47156
|
19.95600
|
1980
|
17.56008
|
16.24434
|
18.09167
|
19.69428
|
18.40565
|
1985
|
18.42559
|
18.94658
|
19.70350
|
19.46590
|
25.03585
|
1990
|
49.29518
|
93.64751
|
172.5697
|
174.2438
|
158.0335
|
1995
|
141.4030
|
120.6494
|
127.0256
|
136.7418
|
126.4956
|
2000
|
120.4681
|
|
|
|
|
Source : FMI
Tableau n° 4.2b. . Évolution de la masse
monétaire nominale
(1970-2000). (en, million des Zaïre)
année
|
0
|
1
|
2
|
3
|
4
|
1970
|
227.107
|
241.901
|
288.482
|
792.743
|
557.449
|
1975
|
594.656
|
777.918
|
1239.433
|
1906.043
|
2198.972
|
1980
|
3651.805
|
5005.119
|
9220
|
16928.9
|
21583.8
|
1985
|
26295.6
|
43822.4
|
84892
|
137847.8
|
273000
|
1990
|
785000
|
18282000
|
942808419
|
30884512564
|
2.46E+12
|
1995
|
1.02E+13
|
6.47E+13
|
9.83E+13
|
2.54E+14
|
1.17E+15
|
2000
|
7.07E+15
|
|
|
|
|
Source : FMI
Sous forme géométrique, nous aurons les
graphiques ci-après :
Graphique n° 3.2. Évolution e la masse
monétaire réelle et nominale
(1970-2000)
Année
Année
![](La-pertinence-du-choix-des-objectifs-de-la-politique-monetaire-en-RDC7.png)
Source : FMI
Il ressort du graphique si haut que le taux de croissance de
la masse monétaire a évolué à un rythme très
croissant. A en croire Huybrechts, Mudimbe, Peeters, Vanderlinden, Dersteen et
Verhaegen (1981), le crédit accordé par la Banque du Zaïre
aux entreprises publiques non financières, aux Banques de
dépôts et aux autres institutions financières, aux
entreprises et aux particuliers est extrêmement limité. C'est le
crédit à l'État qui représente la plus grande
partie de ses engagements.
Jusqu'en 1973, la masse monétaire s'est accru de
l'ordre de 53.6% en moyen par an. Il s'est en suite accru de manière
vertigineuse en raison du financement monétaire du défit
budgétaire. Entre 1974-1976, la masse monétaire a
augmentée en moyenne de 2.60% par an. Cette augmentation est
évaluée à 52.64% en moyenne par an entre 1977- 1982. En
dépit du programme d'ajustement appliqué en RD Congo entre
1983-1989, l'accroissement de la masse monétaire n'a pas changé
la tendance. Au cours de cette période il est estimé à
78.8% en moyenne par an.
Ngoy (2002) écrit
que : « l'échec et l'abandon du programme
d'ajustement en 1990, a fait basculer la RD Congo dans
l'hyper-inflation ». Pour faire face à la demande des billets
suscités à la fois par l'hyper-inflation et le financement des
déficits budgétaire, la Banque du Zaïre a
accéléré les émissions jusqu'à porter
atteinte à la fonction d'unité de compte de la monnaie nationale
et celle de moyen de paiement souligne Tshiunza (1996). Et donc entre
1991-1994, l'évolution moyenne du stock monétaire est
évaluée à 83186.2% par an.
De 1995 à 2000 la masse monétaire
(M2)8(*) n'a fait
que grimper. Elle est évaluée à 120.6% en moyen par an.
Toutefois, un ralentissement s'observe en 1997 et en 1999. celui-ci est surtout
dû d'une part à l'appréciation de la monnaie par rapport
aux devises étrangères et d'autre part à la faible
monétisation du déficit de l'État, attribuable à
l'aménuisément du stock de billets de banque (BCC ; 1997 ;
1999).
Sur le graphique, on s'aperçoit qu'il y a donc
accroissement de la masse monétaire en termes nominaux, mais
raréfaction de la monnaie nationale en termes réels. Tshiunza
(1996), attribue pareille situation à la crise de l'unité de
compte qui se traduit par une diminution considérable de la masse
monétaire réelle, malgré l'augmentation vertigineuse
où la circulation en terme nominaux.
Outre les trois variables retenues dans le modèle
standard de référence, nous allons introduire une
quatrième : le taux de change. A ce sujet, Goux et Kigabo (2005)
souligne la nécessite de prendre en compte le taux de change lorsqu'on
veut tester l'écriture standard de la fonction de demande de monnaie
pour les petits pays en développement où la circulation des
devises est importante.
3.
Le taux de change
Le taux de change est le prix de la monnaie nationale par
rapport aux monnaies étrangères. Blanchard et Cohen (2004)
écrivent que : « le taux de change nominaux entre deux
monnaies sont données de deux façons : le prix de la monnaie
nationale par rapport à la monnaie étrangère ; le
prix de la monnaie étrangère par rapport à la monnaie
nationale ». Le taux de change que nous utilisons ici correspond
à la deuxième expression. Il s'agit du taux de change officiel
vis-à-vis du dollar américain, exprimé en terme nominal.
Les tableaux et graphiques ci-dessous retracent l'évolution de cette
variable pendant toute la période sous examen.
Tableau n°5.2a.Evaluation du taux de change/$=Z
(1970-2000)
année
|
0
|
1
|
2
|
3
|
4
|
1970
|
0.5
|
0.5
|
0.5
|
0.5
|
0.5
|
1975
|
0.5
|
0.8
|
0.9
|
1
|
1.74
|
1980
|
2.8
|
4.4
|
5.81
|
12.9
|
36.1
|
1985
|
49.9
|
57.1
|
112.4
|
187.1
|
381.6
|
1990
|
718.4
|
15584
|
645409
|
7530000
|
3582300000
|
1995
|
21073200000
|
175536600000
|
360000000000
|
555000000000
|
1.035E+12
|
2000
|
8.175E+12
|
|
|
|
|
Source : FMI
Tableau n°5.2b.Evaluation du taux de change/Z=$
(1970-2000)
|
0
|
1
|
2
|
3
|
4
|
1970
|
2
|
2
|
2
|
2
|
2
|
1975
|
2
|
1.25
|
1.11111
|
1
|
0.57471
|
1980
|
0.35714
|
0.22727
|
0.17212
|
0.07752
|
0.02770
|
1985
|
0.02004
|
0.01751
|
0.00890
|
0.00535
|
0.00262
|
1990
|
0.00128
|
6.4168E-05
|
1.5494E-06
|
1.3280E-07
|
2.7915E-11
|
1995
|
4.7454E-11
|
5.6968E-12
|
2.7778E-12
|
1.8018E-12
|
9.6614E-13
|
2000
|
1.2232E-13
|
|
|
|
|
Source : FMI
Graphiquement nous avons ce qui suit :
Graphique n°4.2. Évolution du taux de
change / (1970-2000).
Source : FMI
Année
0.0
0.5
1.0
1.5
2.0
2.5
70
75
80
85
90
95
00
EXR
0.E+00
2.E+12
4.E+12
6.E+12
8.E+12
1.E+13
70
75
80
85
$=Z
95
00
EXF
Z=$
Année
![]()
Il ressort du graphique ci-dessus quatre phases
caractéristiques de l'évolution du taux de change en RD Congo. La
première va de 1970 à 1975 ; la seconde de 1976 à
1982 ; la troisième de 1983 à 1993 et en fin la
quatrième de 1994 à 2000.
Le recours au financement monétaire pour
éponger les déficits publics crée de ce fait les
principales conditions génératrices de la
dépréciation et de l'inflation en RD Congo (Madinda, 2005).
Jusqu'à la fin de l'année 75, la monnaie Zaïroise par
rapport au dollar est stable (soit 1Z = 2$ USD ou 0,50$ USD = 1Z). Mais,
la chute de cours des produits d'exportations ; la hausse vertigineuse du
prix du pétrole ; les lois de Zaïrianisation et de
radicalisation édictées en 1973-1974 précipitèrent
le pays dans le marasme. Par la suite, l'incurie croissante dans la gestion des
finances publiques va se traduire par des mesures plus fréquentes et
plus débiles de redressement monétaire.
A partir du 12 mars 1976, le Zaïre commence par
abandonner la parité de 1Z = 2$ USD (0,50$ = 1Z) et aligne sa monnaie
sur le Droit de Tirage Spécial (DTS) nouvelle monnaie de réserve
gérée par le Fonds Monétaire International.
Désormais, 1 Z vaut 1DTS, ce qui revient à le dévaluer de
42% (1Z = 45,8FB). Cette opération s'était inscrite dans un
processus de mise en place d'un programme de stabilisation appuyé par le
Fonds Monétaire International. A partir de ce moment, le Zaïre va
connaître une période de dévaluation en cascade.
De 1Z = 1DTS = 1,16$USD = 44,89FB en 1976, on est
passé à 1Z = 0,2625DTS = 0,34$USD = 10,19FB en 1980.
En 1981 et 1982, 1Z vaut respectivement 0,23$ USD et 0,17$ USD.
En 1983, une reforme du régime du taux de change
intervient au Zaïre. Le pays opte pour le régime des changes
flottants et libéralise la réglementation des changes. La
révision décidée de la parité de la monnaie
consacre une dévaluation de 77,5%, partant de la parité de 1Z
= 0,1575 DTS en vigueur, depuis le 22 juin 1981, à 1Z = 0,03542 DTS.
Jusqu'à la fin des année 1983, le Zaïre ne s'était
que très certainement déprécié par rapport au
dollar américain. Les mesures de septembre 1983 s'étaient
inscrites dans le cadre d'un programme d'ajustement économique et
financier qui, en fin d'exercice, avait reçu le soutien du Fonds
Monétaire International.
Lâché par le Fonds Monétaire
International, la République du Zaïre pataugeant déjà
dans une entropie avancée, se retrouva avec un gonflement malsain des
dépôts bancaires et l'incapacité croissante des banques et
autres agences agréées à répondre aux demandes de
retraits des fonds exprimées par la clientèle. Ce qui conduisit,
dès l'orée des années 90 à la prolifération
des cambistes de rue. Le développement de ces banquiers de fortune a
totalement fragilisé le système bancaire officiel.
En fin de compte, la monnaie Zaïroise s'est
érodée de manière extraordinaire sous l'influence de
pressions inflationnistes à peu près ininterrompues qui trouvent
leur origine à la fois dans la financement monétaire des
déficits des finances publiques (la planche à billets) et dans
des équilibres structurels croissant, au premier rang des quels se
trouve le développement insuffisant des capacités productives et
surtout le recul de l'agriculture (Madinda, 2005).
Conclusion partielle
En définitive, ce chapitre nous a permis de passer en
revue l'évolution des différentes variables qui sont
utilisées dans le modèle à tester. Il présente
également la spécification théorique aussi bien
qu'empirique du modèle à estimer. La présentation et
interprétation des résultats sont donc traitées dans le
chapitre qui suit.
CHAP. III. PRÉSENTATION ET INTERPRÉTATION DES
RESULTATS
Dans ce chapitre, il est question de présenter et
d'interpréter les résultats de nos analyses. L'estimation du
modèle est faite sur des données annuelles couvrant la
période 1970 à 2000, soit 31 observations (tableau 1 en annexe).
Les données utilisées sont tirées des statistiques du
Fonds Monétaire International et subsidiairement
complétées par celles de la Banque Mondiale. Toutes les variables
sont exprimées en logarithme.
Ainsi, nous allons dans un premier temps passer à la
présentation des résultats avant de procéder, dans un
second temps à leurs interprétations.
SECTION 1. PRÉSENTATION DES RESULTATS
Pour éviter des régressions fallacieuses entre
différentes variables du modèle à tester, il
s'avère nécessaire de passer par une analyse préliminaire
des données. Cette analyse nous permettra, bien entendu, à ne pas
tomber dans le risque d'estimer des relations
« fallacieuses » et d'interpréter les
résultats de manière erronée. Pour ce faire, nous allons
donc recourir aux tests de stationnarité et de co-intégration
étant donné que les variables que nous analysons sont des
séries chronologiques.
§ 1. Le test de stationnarité
Avant le traitement d'une série chronologique, il
convient d'en étudier les caractéristiques stochastiques. Si ces
caractéristiques, c'est-à-dire - son espérance et sa
variance - se trouvent modifiés dans le temps, la série
chronologique est considérée comme non stationnaires dans le cas
d'un processus stochastique invariant, la série temporelle est alors
stationnaire (Bourbonnais, 1998).
Pour étudier la stationnarité, on recourt
à trois types de test : test de Dickey-Fuller, test de
Dickey-fuller Augmenté et test de Phillips-Peron. Comme les limites
du test DF sont complétées par ADF, nous allons donc utiliser
cette version la plus complète du test ADF de Dickey-Fuller (1981) pour
vérifier la stationnarité des variables.
Mais, avants d'en arriver là, il est
nécessaire de déterminer le nombre de retards à prendre
à compte pour chaque variable. Le nombre est déterminé
grâce au test de akaike (1974) et schwarz (Yumbi, 2002). A ce propos,
c'est le retard p qui minimise les critères AIC9(*) ou SC10(*) qui sera retenu souligne
Dossou (2000). Le nombre de retards retenu pour nos variables est ainsi
déterminé à partir des dits critères. Cependant,
ces critères semblent n'être pertinents que dans la
présentation VAR, car écrit Dossou (2000) : « les
critères d'information d'akaike et de Schwartz peuvent être
utilisés pour déterminer avec précision le nombre de
retards p du modèle « VAR ». Nos analyses
n'étant pas axées sur le modèle VAR, ces critères
vont juste nous permettre de déterminer la valeur optimale du test ADF
ainsi que le modèle à partir duquel la variable est
stationnaire.
Le tableau ci-dessous présente les résultats
des tests ADF appliqués sur chacune des variables.
Tableau n° 6.3 : Récapitulatif du test de
stationnarité de Dickey-Fuller Augmenté (ADF)
Variables
|
Trend
|
Constant
|
Nombre de retards
|
Valeur de test ADF
|
T tabulé
|
Valeur critique à 5%
|
Ordre d'intégration
|
Log (PIRB)
Log (Tdes)
Log (RM2)
Log (Exr)
|
Non
Oui
Non
Non
|
Non
Non
Non
Non
|
0
0
4
1
|
-1,61
-3,95
-1,99
-1,405
|
-3,50
-3,50
-3,50
-3,50
|
-4,2412
-3,5670
-3,5943
-3,5731
|
I (0)
NS
NS
|
ÄLog (PIBR)
ÄLog (Tdes)
ÄLog (RM2)
ÄLog (Exr)
|
Oui
Oui
Non
Oui
|
Non
Oui
Non
Non
|
4
0
3
3
|
-3,80
-6,28
-2,11
-4,02
|
-3,50
3,50
-1,95
-3,50
|
-3,6027
3,5731
-1,9546
-3,5943
|
I (1)
I (1)
I (1)
I (1)
|
Source : calculs effectués sur les données
à partir du logiciel E-Views 3.1
On acceptera l'hypothèse d'existence d'une racine
unitaire c'est-à-dire d'un processus non stationnaire, lorsque la valeur
empirique du test ADF est supérieure à celle du t-
statistique.
La comparaison des valeurs du test ADF aux valeurs des
t- statistiques lus (statistique de Mc Kinnon)11(*) montre qu'au seuil de 5% trois
variables sont stationnaires en différence première et une l'est
en niveau. En remplaçant le taux d'intérêt par sa
différentielle, toutes les variables deviennent ainsi intégrer de
même ordre I (1). D'où l'existence d'un risque de
co-intégration. Cela nous conduit à passer au test de
co-intégration.
§ 2. Le test de co-intégration
Comme l'écrit Bourbonnais (1998), l'analyse de la
co-intégration permet d'identifier clairement la relation
véritable entre deux (ou plusieurs) variables en recherchant l'existence
d'un vecteur de co-intégration et en éliminant son effet les cas
échéant.
Le test de co-intégration se fait soit par l'approche
de Engel et Granger (1987), soit par l'approche de Johansen (1988).
L'approche de Engel et Granger porte sur le test de racine
unitaire du résidu. A partir du moment où les séries sont
co-intégrées de même ordre, on peut estimer par les
moindres carrés ordinaires la relation de long terme entre les
variables. L'estimation par les moindres carrés ordinaires permet de
calculer le résidu. Si ce résidu est stationnaire, - à
niveau bien sûr - l'hypothèse d'une co-intégration,
c'est-à-dire de relation de long terme, entre les variables est
acceptée.
L'approche de Johansen, quant à elle, permet par la
méthode de maximum de vraisemblance de tester l'existence d'une relation
de long terme dans la série temporelle et d'obtenir tous les vecteurs de
co-intégration dans un cadre multi varié.
Contrairement à l'approche de Engel et Granger qui ne tient compte que
d'une seule relation de co-intégration, celle de Johansen apparaît
plus attrayante lorsqu'on veut tester la co-intégration dans un
système de plusieurs variables (Youmbi, 2002). Le principe du test de
Johannsen est basé sur la comparaison de la ration de vraisemblance LR
à la valeur critique notée CV.
- Si LR CV on accepte Ho C'est-à-dire que les
variables ne sont pas
Co-intégrées ;
-Si LR = CV on accepte H1 et considère les
variables co-intégrées.
Si l'approche d'Engel et Granger (1987) s'avère
nécessaire pour tester la co-intégration entre les variables de
l'équation (1c) étant donné le nombre de variables que
contient cette équation, l'approche de Johansen serait appropriée
pour tester la co-intégration entre les variables de l'équation
(2c).
Le test de racine unitaire sur le résidu de
l'équation (1c) (avec p = 10) et la comparaison de la valeur du test ADF
à la valeur t- student tabulaire montrent que celui-ci est stationnaire
en niveau, confirmant de ce fait, l'existence d'une relation de
co-intégration entre le Produit Intérieur Brut réel et le
taux d'intérêt. Ci-dessous le tableau du test ADF sur le
résidu.
Tableau n° 7.3. Test ADF sur le résidu de
l'équation 1c
Test en niveau
|
Variable
|
Avec trend
|
Avec constante
|
Test ADF
|
Ttab
|
Valeur critique à 5%
|
Ordre d'intégration
|
Résidu01
|
Non
|
Oui
|
-3,151
|
-2,93
|
-3,0199
|
I (o)
|
Source : Calculs effectués à partir des
données avec le logiciel E-views 3.1
A partir de ce résultat, il est alors possible
d'estimer le modèle à correction d'erreur pour l'équation
(1c). Mais, avant cela, il convient aussi de tester l'existence d'une relation
de co-intégration entre les variables de l'équation (2c). Le test
de Johansen sur (2c) présente le résultat
ci-après :
Tableau n° 8.3 Test de Johansen sur les variables de
l'équation (2c).
Eigen Value
|
Like lihood
|
Valeur critique à 5%
|
Hypothèse sur le Nbre EC
|
0,795679
0,563273
0,280102
0,120821
|
83,34376
37,28990
13,26497
3,734249
|
62,99
42,44
25,32
12,25
|
Aucun**
At most 1
At most2
At most 3
|
*(**) signifie rejet de l'hypothèse à 5% et
(1%).
Source : Estimation des données avec le logiciel
E-views 3.1
Le test de co-intégration effectué sur
l'équation (2c) rejette l'hypothèse d'existence de plusieurs
vecteurs de co-intégration en faveur de la relation d'équilibre
entre l'encaisse monétaire réelle d'une part et d'autre part le
Produit Intérieur Brut réel, le taux d'intérêt et le
taux de change. Il existe donc une relation de co-intégration entre les
trois variables parce qu'on obtient au seuil de 5% une valeur du test Max Eigen
de 83,34% supérieur à une valeur critique de 62,99 (au seuil de
0,05).
Si les tests de co-intégration, permettent de
détecter la présence d'une relation de long terme entre les
variables, il est aussi important de connaître l'évolution
à court terme et à moyen terme de cette relation. L'outil
nécessaire pour parvenir à une telle fin est le modèle
à correction d'erreur (Youmbi, 2002).
L'objectif du modèle à correction d'erreur
est d'une part d'éliminer l'effet des vecteurs de co-intégration
et d'autre part de rechercher la liaison réelle entre les variables
(Bourbonnais, 1998).
Ainsi, conformément au
théorème de représentation de GRANGER et ENGEL (1987), les
relations entre d'une part les variables de l'équation (1c) et d'autre
part celles de l'équation (2c) peuvent être
représentées à l'aide d'un mécanisme à
correction d'erreur sous la forme suivante :
Log (PIRB) t = c + á1log
(Tdes) t +ìt IS
(1d)
ÄLog (PIBR) t = c +
á1Älog (Tdes) t + ã?t-1+
ìt IS (1d)'
Log (RM2) t = c + â1log
(PIBR) t + â2log (Tdes) t +
â3log(Exr)t + ít (2d)
ÄLog (RM2)t = c +
â1Älog(PIBR)t +
â2Älog(Tdes)t +
â3Älog(Exr)t +
ã?t-1 +
ít
(2d)'
Les équations (1d) et (2d) représentent les
relations de long terme où les ái et
âi sont des élasticités de long terme par
rapport aux variables dont ils sont associés. Les équations (1d)'
et (2d)'sont, elles, des relations de court terme. Les á i
et âi sont des élasticités
de court terme par rapport aux variables dont ils sont
associés.
Cependant, le coefficient y représente la force de
rappel vers l'équilibre. Il doit être significatif et
nécessairement compris entre -1 et 0.
Dans le but de stabiliser le modèle, nous allons donc
introduire des variables muettes dans les équations (1d)'et (2d)'. Dans
(1d)', cette variable prend la valeur 1 pour toutes les périodes des
guerres et troubles politiques (1978, 1991,1993, 1997, 1998,1999 et
2000)12(*) et 0 ailleurs.
Dans (2d)', elle prend la valeur 1 pour toute la période
d'hyperinflation (1990-1994) et 0 ailleurs.
D'après les résultats issu du test de
co-intégration, à travers, d'une part, l'approche d'Engel et
Granger et d'autre part l'approche de Johansen, il existe au plus une relation
de co-intégration. Le vecteur de co-intégration est unique pour
l'équation (1d) de même que pour l'équation (2d).
L'hypothèse d'une co-intégration est donc acceptée entre
le revenu réel et le taux d'intérêt (ici le taux
d'escompte) d'un coté et de l'autre coté entre la demande
d'encaisse monétaire réelle et ses fondamentaux.
Nous pouvons dès lors procéder à
l'estimation de long terme par la méthode des moindres carrés.
Pour établir ces relations, nous utiliserons l'équation (1d) et
l'équation (2d) surtout que notre modèle est à deux
équations.
§ 3. Les résultats empiriques
En utilisant les données concernant la RD Congo pour
la période 1970-2000 et la méthode des moindres carrés
ordinaires, on obtient les valeurs estimées des équations
structurelles (1d ; 1d') et (2d ; 2d') ci-dessous :
Relation de long terme
Log (PIBR) = 5,1817 - 0,1089 Log (Tdes) t
+ u t (1d)
(61, 1063) (-4, 2956)
R2=0.388; R2 adj. =0.367; D-W=0.32;
F-stat. =18.45244 et Prob (F- stat) =0.000178
Log (RM2) = 8,6638 - 1,0844 Log (PIBR)
t -0,0179 Log (Tdes)
(1, 2696) (-0, 7781)
(-0, 1329)
+0, 0493 Log (Exr) t +
vt (2d)
(1, 5722)
R2=0.693; R2 adj. =0.659; D-W= 0.27; F-
stat. =20.39567 et
Prob (F- stat)=0.000000
Les valeurs entre parenthèses représentent la
significativité des variables.
Alors que dans l'équation (1d) R2
montre que le taux d'intérêt explique à 38% le
Produit intérieur Brut réel, dans l'équation (2d) les
variables indépendantes expliquent à 69.5% (R2) et
à 65.9% (R2 adj.) la demande de monnaie.
La valeur T de student pour l'équation (1d) montre que
le taux d'intérêt (-4.2956) influence significativement le Produit
Intérieur Brut réel. Et, pour l'équation (2d) les valeurs
de T de student montrent que le revenu réel (-0.7781) et le taux
d'intérêt (-0.1329) n'influence pas non plus la demande de monnaie
à part le taux de change (1.5722) et cela au seuil de 10%.
Les statistiques F de Fisher (18.452 et 20.395) respectivement
pour (1d) et (2d) montrent que le modèle est globalement significatif et
les variables explicatives véritables ont globalement une influence sur
le modèle.
Après l'estimation des relations de long terme entre
les variables par les moindres carrés ordinaires, il reste à
vérifier que les résidus issus de ces deux régressions
sont stationnaires13(*).
NB : pour ce qui concerne la stationnarité du
résidu pour l'équation (1d)
prière vous referez au tableau
n0 7.3 à la page 45.
Tableau n° 9.3 Test de résidu sur
l'équation (2d)
Test en niveau
|
Variable
|
Avec trend
|
Avec constante
|
Test ADF
|
Ttab
|
Valeur critique à 5%
|
Ordre d'intégration
|
Résidu02
|
Non
|
Oui
|
-3.5614
|
-2.93
|
-3.0114
|
I (o)
|
Source : Calculs effectués à partir des
données avec le logiciel E-views 3.1
Le test de racine unitaire sur le résidu de
l'équation (2d) (avec p=9) et la comparaison de la valeur du test ADF
à la valeur t- student tabulaire montrent que celui-ci est stationnaire
en niveau (valeur du test ADF : -3.5614 est inférieur à la
valeur t-student : -2.93), confirmant de ce fait, l'existence d'une
relation de co-intégration entre la masse monétaire réelle
et ses fondamentaux.
Partant, en effet, des résultats issus des tableaux
n° 7.3 et 9.3, il est alors possible d'estimer le modèle à
correction d'erreur pour nos deux équations. L'interprétation des
valeurs de D-W nous sera utile dans le modèle à correction
d'erreur (modèle à court terme).
Relation de court terme
Le modèle à court terme que Bourbonnais (1998)
appelle encore modèle dynamique explique la liaison réelle entre
les variables. C'est donc à travers les résultats issus de ce
modèle que nous tirerons une conclusion en rapport avec notre
question de départ. Ainsi, l'estimation par les moindres carrés
du modèle dynamique nous donne ce qui suit :
Ä Log (PIBR)t = 0.005723 -0.010261
Ä Log (Tdes)t - 0.134124et-1 -
(0.649366) (-0.895485)
(-2.375625) (1d)'
0.086032 Dum +
ut
(-4.520772)
R2=0.44; R2 adj. =0.378; S.E of
regression=0.039425; Sum squard resid=0.040413; D-W=1.249; F- stat. =6.874;
Prob (F- stat)=0.001464
? Log (M2R) =0, 0025 + 1, 1982 ? Log (PIBR) t
- 0, 0447 ? Log (Tdes)
(0, 5611) (1, 2204) (-0,
8589)
- 0, 0806 ? Log (Exr)t -
0,1446 t-1 + 0,8004 Dum + vt (2d)'
(-2, 1383) (-1, 5820)
(5, 0945)
R2=0.559; R2adj =0.467; S.E of
regression=0.185803; Sum squard resid=0.828545;D-W=1.647908;F-stat. =6.08807
Prob(F-stat)=0.000893
Globalement, le modèle à correction d'erreur
estimé semble intéressant dans la mesure où les valeurs
des F - Fisher : (6.84) et (6.08) respectivement pour (1d)' et
(2d)' sont élevées; les probabilités de Fisher
(0.001464) et (0.000893) sont statistiquement différent de zéro;
R2 indiquent que le taux d'intérêt, ceteris
parubis, explique à 44% le revenu réel pour (1d)'14(*) et pour (2d)' le revenu
réel, le taux d'intérêt et le taux de change expliquent
à 55.9% la demande de monnaie.
Les valeurs D-W (1.249) et (1.647) montrent
que pour (1d)' tout comme pour (2d)' les erreurs sont indépendantes. Le
R2 adj. Pour (2d)' montre que les variables
indépendantes expliquent à court terme seulement à 46.7%
(en déça de la moyenne) la demande de monnaie.
NB : et-1 et t-1 représentent les coefficients
de force de rappel. Et pour que le modèle à correction
d'erreur soit validé, ces coefficients doivent être
significativement négatifs et différents de zéro.
Les coefficients à correction d'erreur sont
statistiquement significatifs et pressentent les signes attendus. Ces forces de
rappel
(et-1=-0.134124 et t-1=-0.1446) traduisent l'effet d'ajustement, d'une part
du revenu réel et d'autre part de l'encaisse monétaire
réelle, à chaque période vers l'équilibre. Le
caracteur négatif de ces coefficients nous permet de valider la
spécification du modèle à correction d'erreur.
Contrairement à la relation de long terme (Cf. 2d)
où le PIB réel et le taux de change présentant de signes
non attendus (respectivement -, + au lieu de +,-) toutes les autres variables
tant à court qu'à long terme ont les signes attendus. Cela
ressort clairement du tableau n°9.3 ci-dessus.
Tableau n°9.3. Les élasticités de court
et de long terme
Produit Intérieur brut
|
Encaisse monétaire réelle
|
variables
|
Court terme
|
Long terme
|
variables
|
Court terme
|
Log terme
|
Log (Tdes)
|
-0,010261
|
-0,108937
|
Log (PIBR)
Log (Tdes)
Log (Exr)
|
1,198249
-0,044744
-0,080673
|
-1,084478
-0,017992
0,049355
|
Source : estimation des paramètres avec le
logiciel E-Views 3.1
Se referant d'abord à la relation «
IS », il ressort du tableau n°9.3 ci haut qu'à court
terme, l'élasticité liée au taux d'intérêt
est moins élevé par rapport à celle de long terme. Cette
élasticité mesure la sensibilité de la production
réelle lorsque le taux d'intérêt augmente ou baisse. Ainsi,
nous pouvons, à court terme, dire que chaque fois que le taux
d'intérêt baisse de 1% le revenu réel augmentait de 0.010%.
En revenant ensuite sur la relation LM, on s'aperçoit
que les élasticités liées au PIB réel
sont élevées à court qu'à long terme.
Ce qui n'est pas le cas pour les élasticités
liées au taux de change et au taux d'intérêt. Toute
diminution de 1% du taux d'intérêt entraîne, à court
terme, une augmentation de 0.044744% de la masse monétaire.
L'augmentation de 1% du revenu réel entraîne une augmentation de
1.1982% de la masse monétaire. Et finalement, chaque fois que le taux de
change diminuait de 1%, la demande de monnaie augmentait de 0.08067%.
Pour faciliter d'autres petits calculs liés à
la vérification empirique du modèle à tester, la
présentation du tableau d'analyse des variances s'avère
nécessaire.
Tableau n°10.3 Analyse de variance
Équation (1e)'
|
Équation (2e)'
|
SCR du résidu : 0,040413
SE of regression : 0,039425
|
SCR du résidu : 0,828545
SE of regression : 0,185803
|
Source : résultat obtenu à partir
du logiciel E-views 3.1
Le résultat « Standard Error of
regression » fourni par le logiciel est l'écart type
estimé au terme d'erreur vrai (Youmbi, 2002). Il suffit de
l'élever au carré respectivement pour (1d)' et (2d)' pour obtenir
les variances respectives de l'équation (1d)' et (2d)'. Ainsi :
Avec = écart type
= variance
= 0,0440413 et = 0,185803
= 0,006332 et = 0,0345227
A partir de ces résultats, il est alors possible de
vérifier l'identité (3) notée :
![](La-pertinence-du-choix-des-objectifs-de-la-politique-monetaire-en-RDC18.png)
![](La-pertinence-du-choix-des-objectifs-de-la-politique-monetaire-en-RDC19.png)
(3)
Avec a = -0,010261
b = -0,044744
c = 1,198249
En remplaçant chaque terme par sa valeur, nous obtenons
ce qui suit :
(3a)
-0,0002833 > -0.0002956
L'identité (3a) traduit donc l'importance de la
volatilité de la demande monétaire par rapport à celle de
la demande agrégée. Aussitôt présenté le
résultat de l'estimation, il est alors important de les
interprétés. D'où la section 2.
SECTION 2. INTERPRÉTATION DES RESULTATS
L'objet de cette section est d'interpréter les
résultats que nous avons obtenus au regard de la réalité
de l'économie congolaise. Il est ici question d'interpréter deux
types de relation : celle du marché réel d'abord et ensuite
le marché monétaire en insistant sur l'importance des chocs qui
domine sur l'un et/ou l'autre marché. Pour raison de
compréhension, il faut noter que les coefficients seront
qualifiés de significatif toutes les fois que les valeurs de T-Studend
calculées seront supérieures aux valeurs de T-Studend
tabulées. Dans le cas contraire, ils seront alors
considérés comme non significatifs.
Tableau n° 11.3 comparaison des valeurs de
t-Student
|
Variables
|
Valeurs calculées (5%)
|
Signe > ou <
|
Valeurs t- tabulées (5%)
|
Règles de décisions
|
IS
|
tdes
Dum
|
-0,8954
-4.5207
|
<
>
|
1.6973
1.6973
|
NS
S
|
LM
|
PIB réel
Tdes
Exr
Dum
|
1,2204
-0,8589
-2.1383
5,0945
|
<
<
>
>
|
1.7033
1.7033
1.7033
1.7033
|
NS NS S S
|
Source : Valeurs obtenues à partir du logiciel
E-VIEWS.3.1 et table de
Student.
L'avantage qu'offre ce tableau c'est qu'il
facilite une bonne compréhension de l'interprétation des
résultats dans les lignes qui suivent.
§ 1. Le marché des biens et des services
Le signe négatif associé au taux
d'intérêt pour le cas de la RD Congo est conforme aux attentes
théoriques. Ainsi, une hausse du taux d'intérêt
entraîne une baisse de l'investissement et de surcroît une baisse
de la production.
Le résultat de l'estimation révèle,
toutefois, que le coefficient du taux d'intérêt (-0.8954) ou
autrement dit l'élasticité de la production réelle par
rapport au taux d'intérêt est non significatif c'est-à-dire
très faible. A court terme, le taux d'intérêt n'a pas
d'effet significatif sur la production en raison, croyons-nous, de tensions
inflationnistes qui ont prévalues pendant la période
étudiée.
La hausse du niveau général des prix a
considérablement contribué à l'affaiblissement des
incitations à produire, à exporter, à épargner et
à investir jusqu'à conduire le pays dans une situation de crise
d'offre.
A long terme, le taux d'intérêt semble produire
d'effets significatifs sur la production. Ceci serait dû par le fait que
la situation d'inflation qui a caractérise l'économie congolaise
a sensiblement réduit le taux d'intérêt
réel au point de devenir négatif. Cette baisse du taux
d'intérêt réel devrait, en principe, entraîner
l'augmentation des investissement prives et de surcroît la production.
Mais, cela nous paraît illusoire parce que négatif soit-il, le
taux d'intérêt réel se situait déjà dans le
seuil en dessous duquel toute baisse de celui-ci n'influençait en rien
la production ; situation que Keynes a qualifié de trappe
à liquidité. Le taux de risque étant aussi
élevé en raison de l'instabilité politique fait que les
agents économiques investissent moins à tout niveau donné
du taux d'intérêt réel.
§ 2 Le marché monétaire
La théorie keynésienne de la
préférence pour la liquidité postule que les principaux
déterminant de la demande de monnaie sont le niveau de revenu et le taux
d'intérêt. A cela s'ajoute pour besoin d'analyse le taux de
change.
Ainsi, la fonction de demande de monnaie que nous avons
retenus fait ressortir trois type de relation : celle entre demande de
monnaie et revenu d'une part et celles entre taux d'intérêt et
taux de change et demande de monnaie d'autre part.
Au sujet de la relation entre le revenus réel et la
demande de monnaie, il y a lieu de noter que le coefficient du revenu
réel est affecté d'un signe négatif (-1.138) à long
terme contrairement à la prédiction théorique. A court
terme cependant, elle répond aux attentes théoriques.
Ce signe négatif à long terme (-1.084) serait
justifié par l'influence presque négative de l'accroissement de
la masse monétaire sur le Produit Intérieur Brut réel.
Alors que les encaisses réelles évoluaient à un rythme
très croissant, (8.59 % en moyenne par an), le revenu réel
était quasiment décroissant, (-1.55% en moyenne par an), pendant
toute la durée d'étude. L'augmentation de l'offre de monnaie n'a
donc pas stimulé l'économie à travers une hausse de la
production. Ainsi, la conclusion tirée de l'équation quantitative
de la monnaie (c'est-à-dire à tout niveau donné des prix,
une hausse de l'offre de monnaie implique les encaisses réelles plus
élevées et donc un niveau de production accru) ne plus
vérifier en RD Congo.
L'estimation montre que le revenu réel, au cours de
la période sous revue, n'explique pas significativement la variation de
la demande de monnaie en RD Congo. Nous pensons plutôt que c'est le
besoin de financement budgétaire, et non le niveau de production, qui a
influencé l'augmentation de l'offre de monnaie si bien que l'inflation
est devenue un phénomène récurrent en RD Congo.
En revenant sur la relation entre monnaie et taux
d'intérêt, il ressort de l'estimation qu'à
court et à long terme, les coefficients du taux d'intérêt
est affecté d'un signe négatif (-0.0447 et -0.0179)
conformément à la prédiction théorique. Quelque
soit l'horizon temporaire retenu, son effet sur la variation de la demande de
monnaie demeure non significatif. Ainsi, pour toute la durée sous
examen, le taux d'intérêt ne détermine pas la demande de
monnaie. La monétisation du déficit public a
entraîné l'accroissement du taux d'intérêt à
travers un effet d'éviction.
Par rapport, finalement, à la relation entre taux de
change et demande de monnaie, l'estimation laisse voir que le coefficient du
taux de change est négatif. Cela traduit une dépréciation
de la monnaie nationale face au dollar. Cette dépréciation
persistante qui a caractérisé l'économie congolaise, a
amené les agents à se dessaisir de la monnaie nationale au profit
de devise. Ces anticipations ont entraîné la demande de devises
à la hausse et ont accéléré la
dépréciation de la monnaie nationale. Comme les prix des biens et
services sont indexés sur l'évolution du taux de change, ils sont
à leur tour revus à la hausse ; ce qui finalement
entraîna l'inflation. Au seuil de 10%, le taux de change est significatif
et se révèle de surcroît comme le véritable
déterminant de la demande de monnaie en RD Congo.
Les variables muettes introduites dans le modèle
l'ont stabilisé. L'instabilité politique et conflits armés
pris en compte dans l'équation IS a significativement produit d'effets,
négatifs bien sûr pour IS, sur la production. Il en est de
même de la situation d'hyperinflation qui a influencé
significativement la demande de monnaie.
Conclusion partielle
Bref, ce troisième chapitre nous a permis de
présenter et d'interpréter les résultats de nos analyses.
Deux sections ont fait l'objet de ce chapitre : la présentation des
résultats d'une part et leur interprétation d'autre part. La
première section était consacrée à l'analyse des
tests de stationnarité et de co-intégration, incontournables dans
l'estimation de données chronologiques. Après estimation et
présentation du modèle à correction d'erreur, nous sommes
passé à l'interprétation. Cette dernière section
consacrée, s'il faut le rappeler, à l'interprétation
de nos résultats laisse présager le rôle majeur joué
par la politique monétaire dans les fluctuations macroéconomiques
entre 1970 et 2000.
Il est à noter que les chocs de la politique
monétaire ont contribué très sensiblement à la
variation de prix ; ce qui indiquerait que le rôle de la politique
monétaire en RD Congo sur la période étudiée n'a
pas réussi à stabiliser les prix. Il se révèle donc
par ailleurs que les chocs qui affectent l'économie de la RD Congo sont
essentiellement de chocs monétaires. D'où le taux
d'intérêt parait être l'objectif intermédiaire
optimal devant être contrôlé par la banque centrale du
Congo. Une fois retenir le taux d'intérêt comme cible, la
structuration du marché financier s'avère indispensable pour
justifier amplement la place de la politique monétaire et de son
rôle dans le transfert de l'épargne vers l'investissement.
CONCLUSION GÉNÉRALE
Grosso modo, notre travail a porté sur la
pertinence du choix des objectifs de la politique monétaire en RD
Congo. En abordant ce sujet, nous avons cherché à savoir
à travers quel objectif intermédiaire faudra-t-il conduire la
politique monétaire en RD Congo.
Par hypothèse, nous avons avancé que pour
stabiliser les prix, le contrôle de la masse monétaire par rapport
au taux d'intérêt serait l'objectif optimal de la Banque Centrale
du Congo.
Pour vérifier notre hypothèse,
le modèle de Poole (1970) tel que synthétisé par Arthus et
Morin (1991) nous a servi un cadre d'analyse. Avant de procéder à
l'estimation, nous avons soumis individuellement les variables dudit
modèle, au test de racine unitaire pour déterminer l'ordre
d'intégration des séries étudiées.
Intégrées toutes d'ordre (1), nous sommes passés au test
de co-intégration pour déterminer le nombre des vecteurs de
co-intégration c'est-à-dire le nombre des combinaisons
linéaires stationnaires de variables non stationnaires. L'existence d'un
seul vecteur de co-intégration nous a conduit à utiliser les
moindres carrés ordinaires pour estimer le modèle.
Les résultats obtenus
révèlent qu'en RD Congo ce sont les variations exogènes de
la demande de monnaie qui constituent la source exclusive de chocs sur
l'économie.
Ce résultat nous amène à rejeter notre
hypothèse de départ selon laquelle la masse monétaire est
l'objectif optimal de la politique monétaire en RD Congo. En raison de
l'importance des chocs qui affectent le marché monétaire
comparativement aux chocs affectant le marché des biens et service,
c'est plutôt le contrôle du taux d'intérêt qui devrait
(et doit) constituer l'objectif optimal de la Banque centrale du Congo. Ainsi,
la Banque Centrale du Congo doit ajuster l'offre de monnaie pour maintenir
constant le taux d'intérêt et non le contraire.
Pour discutables qu'ils peuvent quelque fois être, les
résultats de nos analyses sont néanmoins des indicateurs pouvant
servir de guide aux autorités monétaires dans le choix de la
cible à retenir. Aussi, ces résultats remettent-ils en cause
l'efficacité du régime de change flottant en application en RD
Congo si l'on en croit Benassy, Boone, Coéuré et Mahfouz (2006),
car soutien ces auteur, en présence des chocs sur la demande de monnaie,
il vaut mieux recourir au régime de change fixe (pour stabiliser les
prix).
Nous n'avons pas la prétention de présenter
les conclusions de nos analyses comme des certitudes et des
vérités implacables. D'autres travaux peuvent nous contredire ou
carrément nous compléter. Et pour ceux-là dont le sujet
intéresse, il serait souhaitable de poursuivre cette étude en
analysant soit l'efficacité du régime de change en RD Congo, soit
la stabilité de la fonction de demande de monnaie en RD Congo. Nous
sommes bien disposé à recevoir toutes les remarques et
suggestions pouvant conduire à la perfection de ce travail, car, nous
l'avouons, c'est une oeuvre humaine. Aussi, tout en reconnaissant et en
appréciant hautement la contribution de nos encadreurs, nous assumons
entièrement les insuffisances et les manquements de ce travail.
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Optimal choice of Monetary Policy instruments in a Simple
Stochastic
Macro Model », 2006.
3. Creel, J. et Strerdyniak H., « la politique
monétaire sans monnaie », in : Rév. OFCE,
n°70, juillet 1999.
4. Di kuruba M., « aperçu de la politique
Economique Zaïroise et perspectives », in. Zaïre-Afrique,
juin - Juillet - Août n° 276, 1993, pp 333-352.
5. De Vroey M., et Malgranger P., « la
théorie et la Modélisation Macroéconomique d'hier à
aujourd'hui », CEPREMAP, Décembre, 2005.
6. Dostaler, G., « Milton Friedman, croise du
libéralisme » in : Rev. Alternatives Économiques,
n°228, Septembre, 2004, p.76-78
7. Ernts E., « politique monétaire »
OECD, OCDE, (« htt://
ekkehard.ernst.free./Files/Cours%205.pdf »)
8. Goux J.F, et Kigabo T., « Modéliser en
Afrique : le cas de la fonction de demande de Monnaie au
Rwanda » version provisoire, T2M, 2005
9. Kasongo E.N., « Quelle perspective Économique en
République Démocratique du Congo après
guerre ? », ULPGL, Économie et gestion, n°1,
2003.
10. Kuediasala F., « l'impact positif de la politique
anti-inflationniste sur la croissance » in : le
potentiel, n°3848, jeudi 12 oct. 2006.
11. Fair C., «optimal choice of Monetory policy instruments
in a macroeconometric model», journal of Monetory Economics 22,
1998, pp. 301-315.
12. Mbiya T., « la politique des émissions
monétaire et la crise de la monnaie Zaïroise pendant la
transition : une approche par la fonction de la
monnaie » in : Zaïre - Afrique, n°307, septembre
1996.
13. Mucherie M., « la politique monétaire
à la recherche d'un objectif intermédiaire »
Disponible sur le Web (« htt:// www. Melchior.fr/2-
2-la politique-monetaire-a.3614.o.html »).
14. Madinda H., « Du franc congolais au franc
Congolais, la spirale de irrationaliste », Congo Furum,
Septembre 2005.
15. Ndo Ndong S., « la ciblé
d'intérêt dans les pays de la CEMAC »
Économie et Gestion, Revue de LEA, Vol. 4 n°1, janvier - Juin, 2003
pp. 60-82.
16. Ondo Ossa A., « la demande de monnaie dans la zone
franc africain » Economie et Gestion, Revue de LEA. Vol. 3
n°1 janvier -
Juin 2002 pp
17. Poole W., « optimal choice of Monetary Policy
instrument in a simple stochastic Macro Model » Quarterly
journal of Economics 84, 1970.pp 197-216
18. BANQUE DU ZAÏRE, Rapport annuels.
19. BANQUE CENTRALE DU CONGO, Rapports annuels.
20. Ulimwengu M., « la réforme du 30 juin
1998 avait-elle été suffisamment
« sécurisée » ? in : Congo -
Afrique, n°333, Mars
1995 pp. 153-160. n°333
21. Guo S. et Wang S., « optimal Monétary
Policy Rules in simple stechastic Mache Model: chinois Evidence,
Draft; oct. 9, 2005.
III. Dictionnaires et Encyclopédies
1. Jessua C., « et al », Dictionnaire des
sciences économiques,
3e édition, De Boeck, Bruxelles, 2001.
2. « économie politique » Microsoft
® Encarta ® 2006 [CD], Microsoft corporation, 2005.
IV. Mémoires et Cours.
1. Kongolo D., Essaie de l'appréhension d'une approche
intégrée de l'économie de la RDC dans l'optique d'une
analyse de l'efficacité des instruments de politique monétaire,
U.E.A, inédit, 2001-2002
2. Mihugo A., Cours de théorie monétaires, U.E.A
L1 économie, inédit, 2004-2005
3. Namegabe C., Efficacité de la politique
monétaire en RD Congo, UCB, inédit, 2005-2006
4. Youmbi P.A., les déterminations de l'épargne des
ménages au Cameroun, Mémoire de fin d'étude en DESS,
2002.
TABLE DES MATIERES
DÉDICACE
I
REMERCIEMENTS
II
INTRODUCTION GENERALE
1
1. PROBLÉMATIQUE
1
2. HYPOTHÈSE
4
3. CHOIX ET INTERET DU SUJET
4
4. OBJECTIF DU TRAVAIL
4
5. DÉLIMITATION DU SUJET
5
6. MÉTHODOLOGIE
5
7. DIFFICULTES RENCONTREES
5
8. SUBDIVISION DU TRAVAIL
6
CHAP. I. CADRE THÉORIQUE ET
CONCEPTUEL
7
SECTION 1. REVUE DE LA LITTÉRATURE
THÉORIQUE
7
§ 1. Définition des
concepts
7
1. Politique économique
7
2. Politique monétaire
8
3. Objectifs intermédiaires
8
4. Masse monétaire
8
5. Taux d'intérêt
9
§ 2. La méthode de la politique
monétaire
9
1. Objectifs de la politique monétaire
10
2. Instruments de la politique
monétaire
12
A. Les opérations d'open-maket
12
B. Les réserves obligatoires
12
C. Le taux d'escompte
13
§. 3. Indépendance et
crédibilité de la banque centrale
13
§. 4. Choix des objectifs
intermédiaires de la politique monétaire
15
1. Approche keynésienne
16
2. Approche Monétariste
18
3. Approche
néo-keynésienne
18
4. Approche de POOLE
20
SECTION 2. REVUE DE LA LITTÉRATURE
EMPIRIQUE
22
CHAP. II. APPROCHE
MÉTHODOLOGIQUE
24
§ 1. Modèle
théorique
24
§ 2. Choix du modèle
empirique
26
SECTION 2. PRÉSENTATION DES VARIABLES
28
§ 1. Variable
expliquée
28
§ 2. Les variables
explicatives.
31
1. Le taux d'intérêt
31
2. La masse monétaire
34
3. Le taux de change
37
CHAP. III. PRÉSENTATION ET
INTERPRÉTATION DES RESULTATS
41
SECTION 1. PRÉSENTATION DES RESULTATS
41
§ 1. Le test de
stationnarité
41
§ 2. Le test de
co-intégration
44
§ 3. Les résultats
empiriques
48
SECTION 2. INTERPRÉTATION DES RESULTATS
54
§ 1. Le marché des biens et des
services
55
§ 2 Le marché
monétaire
56
CONCLUSION
GÉNÉRALE
59
BIBLIOGRAPHIE
61
TABLE DES MATIERES
65
ANNEXES
67
ANNEXES
Annexe I : Données utilisées dans la
régression
(En million de Zaïre)
année
|
PIBR
|
TDES
|
EXF
|
RM2
|
1970
|
133.43328
|
5
|
0.5
|
27.0724553519
|
1971
|
142.45659
|
5
|
0.5
|
27.9202073796
|
1972
|
142.9092
|
5
|
0.5
|
29.2759886413
|
1973
|
154.6578
|
5
|
0.5
|
52.4708810071
|
1974
|
153.31923
|
7
|
0.5
|
47.2870718659
|
1975
|
145.68264
|
6
|
0.5
|
37.5930680258
|
1976
|
137.94012
|
9
|
0.8
|
31.5196424759
|
1977
|
138.98979
|
12
|
0.9
|
28.3460641535
|
1978
|
131.5458
|
12
|
1
|
26.4715581836
|
1979
|
132.00804
|
12
|
1.74
|
19.9560016428
|
1980
|
135.03186
|
12
|
2.8
|
17.5600789078
|
1981
|
136.9386
|
12
|
4.4
|
16.2443419728
|
1982
|
134.7237
|
15
|
5.81
|
18.0916715453
|
1983
|
136.4571
|
20
|
12.9
|
19.6942794
|
1984
|
140.18391
|
20
|
36.1
|
18.4056481881
|
1985
|
143.7759
|
26
|
49.9
|
18.4255868777
|
1986
|
147.57012
|
26
|
57.1
|
18.9465819388
|
1987
|
151.41249
|
29
|
112.4
|
19.7035094897
|
1988
|
155.20671
|
37
|
187.1
|
19.4658975692
|
1989
|
153.08811
|
50
|
381.6
|
25.0358481918
|
1990
|
143.03439
|
45
|
718.4
|
49.2951794737
|
1991
|
130.98726
|
55
|
15584
|
93.6475077023
|
1992
|
117.27414
|
55
|
645409
|
172.569735168
|
1993
|
101.41353
|
95
|
7530000
|
174.24377715
|
1994
|
97.48449
|
145
|
3582300000
|
158.033514415
|
1995
|
98.16822
|
125
|
21073200000
|
141.402984072
|
1996
|
97.10892
|
238
|
175536600000
|
120.649359667
|
1997
|
91.84131
|
13
|
360000000000
|
127.02562751
|
1998
|
90.22347
|
22
|
555000000000
|
136.741779153
|
1999
|
86.35221
|
120
|
1.035e+12
|
126.495588599
|
2000
|
81.035487
|
120
|
8.175e+12
|
120.468084132
|
Source : F.M.I
Annexe II : Résultat de l'estimation
II. 1. Équation représentant le
marché des biens et services
a. Modèle à long terme
Dependent Variable: LOG(PIBR)
|
Method: Least Squares
|
Date: 10/17/07 Time: 17:30
|
Sample: 1970 2000
|
Included observations: 31
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
LOG(TDES)
|
-0.108937
|
0.025360
|
-4.295630
|
0.0002
|
C
|
5.181658
|
0.084797
|
61.10637
|
0.0000
|
R-squared
|
0.388862
|
Mean dependent var
|
4.838026
|
Adjusted R-squared
|
0.367788
|
S.D. dependent var
|
0.196976
|
S.E. of regression
|
0.156619
|
Akaike info criterion
|
-0.807662
|
Sum squared resid
|
0.711354
|
Schwarz criterion
|
-0.715147
|
Log likelihood
|
14.51877
|
F-statistic
|
18.45244
|
Durbin-Watson stat
|
0.323535
|
Prob(F-statistic)
|
0.000178
|
b. Modèle à court terme
Dependent Variable: D(LOG(PIBR))
|
Method: Least Squares
|
Date: 10/17/07 Time: 17:35
|
Sample(adjusted): 1971 2000
|
Included observations: 30 after adjusting endpoints
|
ÿrd
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
D(LOG(TDES))
|
-0.010261
|
0.011459
|
-0.895485
|
0.3787
|
RESID02(-1)
|
-0.134124
|
0.056458
|
-2.375625
|
0.0252
|
C
|
0.005723
|
0.008813
|
0.649366
|
0.5218
|
DUM
|
-0.086032
|
0.019030
|
-4.520772
|
0.0001
|
R-squared
|
0.442357
|
Mean dependent var
|
-0.016624
|
Adjusted R-squared
|
0.378013
|
S.D. dependent var
|
0.049990
|
S.E. of regression
|
0.039425
|
Akaike info criterion
|
-3.505247
|
Sum squared resid
|
0.040413
|
Schwarz criterion
|
-3.318421
|
Log likelihood
|
56.57870
|
F-statistic
|
6.874930
|
Durbin-Watson stat
|
1.249172
|
Prob(F-statistic)
|
0.001464
|
II. 2. Équation représentant le marché de
monnaie
a. Modèle à long terme
Dependent Variable: LOG(RM2*PIBR/100)
|
Method: Least Squares
|
Date: 10/17/07 Time: 17:38
|
Sample: 1970 2000
|
Included observations: 31
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
LOG(PIBR)
|
-1.084478
|
1.393735
|
-0.778109
|
0.4433
|
LOG(TDES)
|
-0.017992
|
0.135380
|
-0.132901
|
0.8953
|
LOG(EXF)
|
0.049355
|
0.031392
|
1.572201
|
0.1276
|
C
|
8.663872
|
6.823565
|
1.269699
|
0.2150
|
R-squared
|
0.693832
|
Mean dependent var
|
3.771923
|
Adjusted R-squared
|
0.659814
|
S.D. dependent var
|
0.854032
|
S.E. of regression
|
0.498118
|
Akaike info criterion
|
1.563956
|
Sum squared resid
|
6.699293
|
Schwarz criterion
|
1.748987
|
Log likelihood
|
-20.24132
|
F-statistic
|
20.39567
|
Durbin-Watson stat
|
0.275769
|
Prob(F-statistic)
|
0.000000
|
b. Modèle à court terme
Dependent Variable: D(LOG(RM2*PIBR/100))
|
Method: Least Squares
|
Date: 10/17/07 Time: 17:41
|
Sample(adjusted): 1971 2000
|
Included observations: 30 after adjusting endpoints
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
D(LOG(PIBR))
|
1.198249
|
0.981836
|
1.220417
|
0.2342
|
D(LOG(TDES))
|
-0.044744
|
0.052091
|
-0.858952
|
0.3989
|
D(LOG(EXF))
|
-0.080673
|
0.037727
|
-2.138311
|
0.0429
|
RESID03(-1)
|
-0.144644
|
0.091430
|
-1.582019
|
0.1267
|
C
|
0.025177
|
0.044863
|
0.561192
|
0.5799
|
DUM
|
0.800474
|
0.157125
|
5.094517
|
0.0000
|
R-squared
|
0.559151
|
Mean dependent var
|
0.049762
|
Adjusted R-squared
|
0.467307
|
S.D. dependent var
|
0.254574
|
S.E. of regression
|
0.185803
|
Akaike info criterion
|
-0.351405
|
Sum squared resid
|
0.828545
|
Schwarz criterion
|
-0.071165
|
Log likelihood
|
11.27107
|
F-statistic
|
6.088072
|
Durbin-Watson stat
|
1.647908
|
Prob(F-statistic)
|
0.000893
|
Annexe III : Évolution du taux d'intérêt
par rapport au taux d'inflation
obs
|
TDES
|
INFL
|
1970
|
5
|
1.6145
|
1971
|
5
|
11.2711
|
1972
|
5
|
12
|
1973
|
5
|
11.2464
|
1974
|
7
|
26.3736
|
1975
|
6
|
60.9855
|
1976
|
9
|
43.4281
|
1977
|
12
|
61.0595
|
1978
|
12
|
57.3811
|
1979
|
12
|
111.133
|
1980
|
12
|
47.1917
|
1981
|
12
|
39.2213
|
1982
|
15
|
37.9216
|
1983
|
20
|
71.9036
|
1984
|
20
|
58.6306
|
1985
|
26
|
13.0556
|
1986
|
26
|
57.9036
|
1987
|
29
|
84.3179
|
1988
|
37
|
72.7855
|
1989
|
50
|
24.4227
|
1990
|
45
|
19.6468
|
1991
|
55
|
1141.3229
|
1992
|
55
|
2729.79
|
1993
|
95
|
4583.08
|
1994
|
145
|
9796.9
|
1995
|
125
|
370.2717
|
1996
|
238
|
692.9621
|
1997
|
13
|
13.7573
|
1998
|
22
|
134.8421
|
1999
|
120
|
483.7215
|
2000
|
120
|
511.2067
|
* 1 M2 : elle est
constituée de M1 et L
* 2 Les pays membres de
l'Organisation de Coopération de Développement Économique
(OCDE) sont : l'Allemagne, l'Autriche, l'Australie, la Belgique, le
Canada, le Danemark, l'Espagne, les États-Unis, la fin land, la
Grèce, la Hongrie, l'Irlande, l'Island, l'Italie, le japon, le
Luxembourg, le Mexique, la Norvège, la Nouvelle-Zélande, le
Pays-Bas, le Portugal, le Royaume-Uni, la république tchèque, la
Suisse et la Turquie.
* 3 FED : Federal Reserve
Bank, travail en lieu et place d'une Banque Centrale, sur le territoire des
USA. Ils sont
au nombre de 12
* 4 Les pays membres de la
Communauté Économique de l'Afrique Centrale sont : Cameroun,
Congo Brazzaville,
Gabon, Guinée équatoriale, Centrafrique et
Tchad.
* 5 Les États membres de
la Banque des États de l'Afrique centrale sont : Cameroun, Congo
Brazzaville,
Gabon, Guinée équatoriale, Centrafrique et
Tchad.
* 6 Poole présente son
modèle avec deux équations mais considère le revenu (PIBR)
comme la seule variable
expliquée. Les autres sont des variables
explicatives.
* 7 Pour calculer le taux
d'intérêt réel, nous avons utilisé la formule :
r = i - p ; avec r= taux d'escompte réel, i= taux d'escompte
nominal et p= taux d'inflation.
* 8 M2 =
M1 + L avec M2 la masse monétaire, M1
le stock monétaire et L la quasi- monnaie. M1 est compose par les
billets de banques ou monnaie fiduciaire, les pièces ou monnaie
métallique ou divisionnaire et les dépôts à vu et
les comptes cheques postaux ; L est essentiellement constituée par
les dépôts à terme (Guitton et Bremouillé
cité par Kongolo, 2001-2002).
* 9 Akaike Information
Critere
* 10 Schwartz Information
Critere
* 11 La statistique de Mc
Kinnon (1991) est équivalente à celle de Dickey-Fuller, elle
intègre le nombre de variables du modèle.
* 12 Dummy_war tiré de
la statistique monétaire de la Rd Congo (cf. : Fonds
Monétaire International)
* 13 Cette stationnarité
doit se vérifier en niveau.
* 14 Ce coefficient aurait pu
être amélioré en ajoutant d'autres variables explicatives
du PIB réel. Mais les limites
Imposés par le modèle (l'influence
négliger des exportations et importation et l'ignorance du rôle du
Gouvernement) ne nous a pas permis de le faire.
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