II.4. Techniques sylvicoles réalisées
A sa création, l'INEAC organisa une gestion
méthodique qui était basée sur le zonage et sur les
considérations à la fois sylvicoles et agricoles de la
Réserve forestière.
Les considérations sylvo-ager aboutissent à
l'élaboration des méthodes de conversion de futaies dites
« Uniformisation par le bas » et « Uniformisation
par le haut » (Tunguni, 2001). Le travail de Donis (1948a) a
été la première étude sur la sylviculture du
Mayombe avec la référence à la Réserve
forestière de Luki.
II.4.1. Uniformisation par le Haut (UH)
Cette méthode vise la conversion de futaies d'arbres
d'âges multiples réparties par groupes ou pieds d'arbres, en une
futaie tendant vers la régularité en vue d'en améliorer
les conditions de productivité et d'exploitation (Donis et al.,
1951). Elle repose sur l'identification du potentiel d'avenir le mieux
représenté (brins, baliveaux, moyens). Ensuite, une
éclaircie est réalisée au profit de ce peuplement d'avenir
par régulation de la structure et réduction des écarts
d'âges.
Les espèces secondaires sont éliminées
lorsqu'elles sont un obstacle à la croissance des espèces
commerciales. L'éclaircie est accompagnée d'un délianage
systématique. Cette intervention entraine une modification de la
composition floristique et favoriser certaines essences.
En principe, l'uniformisation par le haut (UH) a pour
objectif de créer la situation suivante :
- Une absence de gros bois, sauf en ce qui concerne les
espèces commerciales ;
- La présence de bois moyens d'âges
divers ;
- L'uniformisation de la lumière destinée
à favoriser les régénérations existantes et
nouvelles.
Cette méthode avait concerné sept blocs (48, 49,
50, 51, 52, 53, 55) plus le bloc témoin dans la zone tampon de la
Réserve de Biosphère de Luki couvrant une superficie moyenne
estimée à 225 ha chacun.
II.4.2. Uniformisation par le Bas (UB)
L'uniformisation par le bas était
développée dans les concessions octroyées aux paysans ou
fermiers considérés comme locataires dans un système de
métayage. Cette uniformisation fut pratiquée dans la zone tampon
qui couvre 14 blocs (de 1 à 14) d'une superficie moyenne de 1631
hectares chacun. Cette méthode consistait à faire une coupe
à blanc étoc de la forêt en vue d'effectuer des plantations
de Limba (Terminalia superba), par des techniques
sylvo-agricoles. Elle fut exécutée en 1950 (Toirambe, 2001).
L'INEAC signa de 1949 à 1955 des conventions avec des
privés pour des blocs sylvo-bananiers à Monzi (Bloc 1 à
8). Ainsi furent appliquées les techniques agroforestières de
types sylvo-bananier, sylvo-cacaoyer et sylvo-caféier qui consistaient
à planter des essences forestières dans les bananeraies et les
plantations de cacao et de café. Les essences forestières
utilisées étaient selon l'importance, Terminalia superba,
Milicia excelsa, Nauclea diderrichii (Bilinga), Entandrophragma
angolense (Tiama), Entandrophragma utile (Sipo), etc. (N'landu,
1999).
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