Section2- Le choix des variables du modèle :
Il s'agit de présenter la variable endogène et
les variables exogènes choisies pour établir notre modèle
de détermination du niveau de risque bancaire à des fins
d'estimation.
2.1- La variable endogène :
La prise de risque des banques est appréhendée
par l'évolution du niveau de risque, en faisant le rapport entre les
créances douteuses et litigieuses et le total des actifs.
RISK t = Créances douteuses et litigieuses/total
actifs
Son évolution trimestrielle du risque global des banques
gabonaises, dans la période 2000-2007, est représentée
dans le graphique ci-dessous.
Graphique 1: Evolution trimestrielle du
risque bancaire
.09 .08 .07 .06 .05 .04 .03 .02
|
|
|
5 10 15 20 25 30
RISK
Source : COBAC, 2000-2007
L'évolution du risque comporte deux grandes phases
partant de l'année 2000 à 2007. Une phase croissante, du premier
au 11ème trimestre, et une phase décroissante, du 13ème au
28ème trimestre.
Cette évolution s'explique du fait qu'au sortir de la
crise bancaire en 1990, le système bancaire de la CEMAC, de façon
générale, et celui du
Comportement face au risque et développement du secteur
privé
2008-2009
Gabon, en particulier, se trouvent dans une situation
critique. Ainsi, jusqu'à la fin de l'année 2001 (entre le
11ème et le 12ème trimestre), les banques
gabonaises ne respectaient pas les normes réglementaires en vigueur et
étaient insolvables. Cette situation a conduit le Gabon, et les cinq
autres Etats de la CEMAC, à engager l'assainissement de leurs
systèmes bancaires et à se doter d'un dispositif de
contrôle bancaire. Ce n'est qu'après la consolidation et la
modernisation des programmes de restructurations des finances de la CEMAC, le
1er janvier 2002, que la situation des banques gabonaises devient
globalement satisfaisante. La réglementation prudentielle de la CEMAC
est rendue conforme aux normes internationales en 2004 et 2005. Dans cette
période, allant du 13ème au 28ème
trimestre, les banques secondaires ont de moins en moins pris de risque et une
évaluation relative au système financier du Gabon a montré
qu'il y'a eu des progrès en matière de supervision
bancaire5 qui se poursuivent jusqu'au 28ème trimestre.
Dès le début de l'année 2006, la problématique du
sous développement du secteur privé se fait d'actualité et
nécessite une plus grande prise de risque de la part des banques
secondaires.
2.2- Variables exogènes
Les deux variables exogènes retenues pour expliquer
l'évolution du risque bancaire dans notre cadre d'étude sont les
suivantes : Le niveau de liquidité immédiate (LIQUIDt) et le
crédit aux P.M.E (PMEDt).
2.2.1- Le niveau de liquidité
immédiate
· LIQUIDt = Actifs de trésorerie/
dépôts de la clientèle
Le niveau de liquidité est mesuré par le ratio
de liquidité immédiate, calculé en effectuant le rapport
entre les actifs liquides/dépôts de la clientèle et
ressources interbancaires (LIQUIDt). Les banques qui ont suffisamment de
5 Synthèse disponible sur le site
http://www.imf.org: Gabon: Financial
system stability Assessment, Including reports on the observance of standards
and codes on the following topics: monetary and financial policy transparency,
banking supervision and insurance regulation, mai 2002.
Comportement face au risque et développement du secteur
privé
2008-2009
liquidités pour satisfaire les demandes de nouveaux
crédits, peuvent être rentables et nécessitent moins de
capitaux propres que les autres banques.
L'évolution trimestrielle du niveau de liquidité,
dans la période 2000- 2007, est représentée dans le
graphique suivant :
Graphique 2 : Evolution trimestrielle du
niveau de liquidité bancaire
5 10 15 20 25 30
LIQUID
Source : COBAC, 2000-2007
L'observation du graphique montre que la liquidité
bancaire a une tendance nettement croissante de 2000 à 2007 avec des
ruptures de tendances aux 13ème, 18ème et 28ème
trimestres. La consolidation de la réglementation prudentielle de la
COBAC effectuée en 2001 et modernisée en 2004, a amené les
banques gabonaises à respecter le ratio de solvabilité COOKE en
augmentant leur liquidité. La période 2005 est marquée par
une surliquidité bancaire qui s'amenuise dès la fin du
28ème trimestre. En effet, l'excédent global de trésorerie
s'est contracté de 37%, en partie, à cause de l'utilisation du
surplus de liquidité pour une augmentation de l'offre de crédit
aux PME.
|