Comportement face au risque et développement du secteur
privé
2008-2009
UNIVERSITÉ OMAR BONGO DEPARTEMENT DE SCIENCES
ÉCONOMIQUES
MEMOIRE DE MASTER II/NPTCI
UNIVERSITE OMAR BONGO Discipline : Sciences
Économiques
Présenté et soutenu publiquement
par ASSOUMOU ONDO
Le 30 Novembre 2009
COMPORTEMENT FACE AUX RISQUES ET DEVELOPPEMENT DU
SECTEUR PRIVE
Directeur de mémoire : Monsieur Albert ONDO OSSA,
Professeur titulaire à l'Université OMAR BONGO
Membres du Jury
Monsieur Jean-Jacques EKOMIE, Professeur agrégé,
à l'Université OMAR BONGO Monsieur Symphorien ENGONE MVE,
Professeur agrégé, à l'Université OMAR BONGO
Monsieur Jean Sylvain NDO NDONG, Maître assistant, à
l'Université OMAR BONGO
Comportement face au risque et développement du secteur
privé
2008-2009
Comportement face au risque et développement du secteur
privé
2008-2009
Dans les pays d'endettement à revenu
moyen, où les banques secondaires jouent un rôle essentiel dans le
financement de l'activité économique, le financement du secteur
privé s'effectue principalement par l'offre de crédit bancaire de
long terme. Le développement du secteur privé s'optimise
dès lors sous la contrainte des financements des Petites et Moyennes
Entreprises par les banques secondaires1.
Cependant, l'offre de crédit de long terme aux Petites
et Moyennes Entreprises fait courir aux banques plusieurs risques financiers
qui sont susceptibles de conduire à leur insolvabilité, et leur
illiquidité. Il s'agit notamment du risque de crédit (Le risque
que l'emprunteur ne rembourse pas sa dette à l'échéance
fixée), du risque de marché (le risque de perte qui peut
résulter des fluctuations des prix des instruments financiers qui
composent le portefeuille. Le risque peut porter sur le cours des actions, le
taux d'intérêts, les taux de changes, les cours de matières
premières etc.) et du risque opérationnel (le risque de pertes
directes ou indirectes dues à une inadéquation ou à une
défaillance des procédures de l'établissement, de son
personnel, des systèmes internes ou à des risques externes).
Dans un tel environnement risqué, et en présence
d'une asymétrie de l'information dans leur relation avec la
clientèle (AKERLOF, 1971 ; STIGLITZ et WEISS, 1981), les banques peuvent
être risquophobes (averses au risque), risquophiles (avoir le goût
du risque) ou neutre à l'égard du risque (VON NEUMANN et
MORGENSTERN, 1944).
Lorsqu'elles sont averses vis-à-vis du risque, les
banques gabonaises, ont tendance à surestimer le risque associé
au financement d'une grande partie des Petites et Moyennes Entreprises (PME).
Ce comportement se traduit par l'insuffisance des crédits de long terme
vis-à-vis des dépôts, et donc, par l'augmentation de leur
liquidité au-delà du seuil nécessaire. Cette aversion au
risque d'insolvabilité donne lieu à une surliquidité
bancaire 2
1 Dans la suite de notre étude, le terme « banque
» fera référence aux banques secondaires.
2 La surliquidité ou l'excès de liquidité
que certains auteurs qualifient d'excès de réserves est
défini comme la détention d'actifs liquides au-delà du
niveau réglementaire (SACEGAARD, 2006). Aussi, WANDA (2007)
considère qu'il y'a surliquidité lorsque le ratio
dépôts sur crédits est supérieur à un.
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suivit du sous-financement des Petites et Moyennes Entreprises
(P.M.E). L'alourdissement de la contrainte financière, expliquée
par l'aversion des banques secondaires face au risque de crédit de long
terme, porte un frein au développement du secteur privé.
L'existence de ce paradoxe montre le regain
d'intérêt donné à la question du
développement du secteur privé. Une solution récente
apportée à cette problématique porte sur les
réformes réglementaires (passage de Bâle I3 à
Bâle II4) permettant aux banques d'être moins averses au
risque; d'exercer leur activité d'intermédiation
financière tout en se couvrant contre le risque d'insolvabilité
(KIM et SANTEMERO, 1988 ; ROCHET, 1992, LAPTEACRU, 2008 ; BRUNO et GIROD,
2008). Une réglementation prudentielle plus adaptée à la
qualité du secteur privé inciterait donc les banques à
détenir plus de créances P.M.E. et renforcerait ainsi
l'intermédiation financière nécessaire au
développement du secteur privé (BERGER, HERRING et SZEGO, 1995 ;
FREIXAS et ROCHET, 1997 ; SANTOS, 1999 ; VAN ROY, 2003 ; BRUNO, GIROD, 2008 ;
LAPTEACRU, 2008).
3 Selon les normes de Bâle I (1988), les fonds propres
exigibles sont calculés sur la base d'une somme pondérée
des différents types d'actifs d'une banque; ces pondérations
cherchent à refléter le niveau de risque de chaque
catégorie d'actifs (le ratio COOKE exige des fonds propres à
hauteur de 8% de leurs engagements). Une des limites du ratio COOKE est de ne
pas prendre en considération de manière pertinente et
suffisamment précise le niveau réel du risque de crédit,
celui-ci est évalué de façon forfaitaire en fonction du
type de contrepartie et du produit. En particulier, le ratio COOKE ne tient pas
compte des différences de qualités des emprunteurs privés
puisque quasiment tous les prêts au secteur privé supportent des
charges en fonds propres identiques, quelle que soit leur maturité,
leurs montants ou la solidité financière de leurs
bénéficiaires.
4 Les normes de Bâle II (2007) remplacent le ratio COOKE
par le ratio Mac DONOUGH qui au-delà du risque de crédit et du
risque de marché intègre le risque opérationnel.
Bâle II permet une plus grande différenciation dans les exigences
de capital en fonction de la qualité des risques de crédit, qui
dépend entre autres de la probabilité de défaut de la
contrepartie et de la perte en cas de défaut. Bâle II reforme le
calcul du « capital réglementaire » afin d'améliorer la
stabilité du système bancaire international. Il est
désormais croissant avec le risque de l'emprunteur. Bâle II est
conçu pour ne pas pénaliser l'accès au crédit des
PME, à priori, plus risqué et admet un capital
réglementaire associé aux créances PME faible de 30%
relativement à Bâle I.
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Au Gabon, le paradoxe du sous-financement du secteur
privé dans une situation de surliquidité des banques, justifie
que l'on s'intéresse, en amont, à leurs aversions au risque et,
en aval, à la nécessité d'une réglementation
prudentielle plus adaptée. Par sa persistance, le sous
développement du secteur privé dépasse un simple
phénomène conjoncturel, laissant à penser que le
problème principal est celui du sous-financement et qu'il puise sa
source dans l'aversion au risque des banques. Déjà soumises aux
normes prudentielles de la Commission Bancaire d'Afrique Centrale (COBAC), les
banques s'avèrent encore surliquides et peu disposées à
financer le secteur privé. De ces constats, les ratios prudentiels de
Bâle I en vigueur dans la Communauté Economique et
Monétaire d'Afrique Centrale (CEMAC) ne semblent pas inciter les banques
à financer une plus grande partie de PME gabonaises, au point de songer
à passer de Bâle I à Bâle II.
En proposant une approche microéconomique à
notre étude, nous sommes donc amenés, dans le cas du Gabon,
à nous poser la question suivante : comment optimiser le
développement du secteur privé sous la contrainte d'une aversion
au risque de crédit de long terme des banques ?
Une des solutions apportées à cette
problématique, par la mise en place d'une réglementation
prudentielle adaptée, a fait l'objet d'une abondante littérature.
En effet, deux approches s'opposent sur l'analyse des effets de la
réglementation prudentielle sur la prise de risque des banques. Il
s'agit de l'approche des portefeuilles, d'une part, et celle des incitations,
d'autre part.
L'analyse de l'activité bancaire dans le cadre de la
théorie des choix de portefeuille met en exergue de débat sur
l'impact de la réglementation prudentielle sur l'aversion des banques.
Cette analyse trouve son origine dans les travaux de PYLE (1971), HART et
JAFFEE (1974) et KAHANE (1977). Les travaux de KAHANE (1977) et KOEHN et
SANTOMERO (1980) soulignent l'existence d'un effet pervers pouvant
résulter d'une réglementation prudentielle fondée sur un
simple ratio fonds propres sur actifs. KIM et SANTOMERO (1988) suggèrent
de neutraliser cet effet pervers
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en imposant aux banques un ratio de fonds propres construit
à partir d'une méthode de pondération de chaque actif du
portefeuille, en fonction du niveau de risque qui le caractérise.
Cependant, KEELEY et FURLONG (1990) ont vivement critiqué ces
précédentes études qui, à leurs yeux, souffrent
d'incohérence interne sous l'hypothèse de responsabilité
illimitée des actionnaires de la banque. Aussi, contrairement à
ces travaux, les auteurs ajoutent-ils la notion de valeur d'option de
l'assurance des dépôts et montrent qu'avec plus de capitaux
propres et moins de risque, la régulation a un effet stabilisateur car
elle réduit le risque d'insolvabilité de la banque, autrement dit
le risque systémique. ROCHET (1992) quant à lui, analyse
l'activité bancaire dans le cadre de la théorie des choix de
portefeuille de façon satisfaisante en introduisant l'hypothèse
de responsabilité limitée des actionnaires. Il montre alors
qu'une réglementation prudentielle est efficace si elle parvient
à combiner, de façon complémentaire, l'imposition d'un
ratio de fonds propres pondéré en fonction du risque
systématique des actifs et d'un montant de fonds propres minimum.
Bien sûr, ces travaux furent eux-mêmes largement
critiqués car ils négligent les phénomènes
d'asymétrie d'information et d'aléa moral qui
caractérisent l'activité bancaire. Les modèles de
l'approche des incitations tentent d'élucider la relation entre le ratio
de capitaux propres et la prise de risque par l'asymétrie de
l'information présente à plusieurs niveaux de l'activité
bancaire. Il s'agit premièrement du modèle de BESANKO et KATANAS
(1996), qui considère le comportement de la banque à
l'égard du risque en relation étroite avec, d'une part, le
problème entre les anciens actionnaires et les nouveaux actionnaires et,
d'autre part, le problème entre les insiders et les régulateurs.
Ensuite, le modèle de SANTOS (2000) qui ajoute le rôle
d'asymétrie d'information au niveau des relations entre la banque et la
firme qui a besoin de financement (l'effort de la firme dans ce modèle
n'est pas observable) et au niveau de la banque et ses assureurs de
dépôts.
Sur le plan empirique, plusieurs vérifications ont
été faites pour clarifier le débat portant sur les effets
de la réglementation du capital
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bancaire sur le comportement de la banque. Les premiers
travaux de recherche ont été ceux de PELTZMAN (1970) et MAYNES
(1972), complétés par d'autres études empiriques
étudiant le comportement des banques en matière de prise de
risque et les relations entre la variation du capital et la variation du niveau
du risque. Il s'agit principalement des travaux de SHRIEVES et DAHL (1992) ;
JACQUES et NIGRO (1997) ; AGGARWAL et JACQUES (1997) ; EDITZ, MICHAEL et
PERRAUDIN (1998) et plus récemment, de RIME (2001) ; AGGARWAL et JACQUES
(2001), VAN ROY (2003) ; GOLDEWSKI (2004 ; 2005) ; VAN ROY (2008) ; LAPTEACRU
(2008).
SHRIEVES et DAHL (1992) ont examiné la relation «
prise de risquerégulation » pour les banques américaines,
respectivement pendant les années 1984-1986, suite à l'imposition
de leverage ratio (fonds propres propres/total des actifs). Ces auteurs ont
trouvé une relation positive et statistiquement significative entre la
variation du niveau de capitaux propres et la prise de risque des banques
américaines. Ce résultat suppose que les banques qui prennent
plus de risque vont essayer d'accroître leur liquidité pour
éviter d'être pénalisées.
Utilisant une approche similaire, JACQUES et NIGRO (1997) ont
montré que l'introduction des standards de fonds propres fondés
sur le risque a entraîné une hausse significative des ratios de
calcul et une baisse du risque de portefeuille des banques ayant
déjà satisfait les exigences réglementaires.
Le modèle de SHRIEVES et DAHL a servi de support aux
études empiriques ultérieures. Ainsi, EDITZ et AL. (1998) et RIME
(2000) obtiennent pour une autre période (1989-1995) des conclusions
semblables pour les banques anglaises et suisses. Les banques suisses tentent
d'atteindre rapidement les ratios exigés par la loi pour éviter
les nombreuses pénalités prévues par les autorités
de la régulation. Elles améliorent leurs ratios de fonds propres
en augmentant leurs liquidité et non pas en réduisant l'offre de
crédit aux P.M.E (EDIZ et AL. 1998 ; RIME, 2000).
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Par contre, AGGARWAL et JACQUES (1998), en prenant appui sur
des données des banques américaines pour les années
1991-1993, découvrent que les banques ont décru leur risque
pondéré à l'actif pour les années 1992 et 1993 (ce
qui contraste avec le comportement des banques en 1991). Cette baisse de la
prise de risque s'explique par l'entrée en vigueur, en 1992, de
plusieurs sanctions applicables aux banques en cas de non respect des standards
de la régulation. Ce qui signifie que les pénalités
prévues par les autorités ont eu des incitations positives sur le
comportement des banques (AGGARWAL et JACQUES, 1998).
Par ailleurs, dans le cadre d'une dynamique temporelle, CALEM
et ROB (1999) cherchent à nuancer les résultats
précédents. Les calculs fondés sur les données
américaines entre1984 et 1993 indiquent que l'offre de crédit
bancaire aux P.M.E risquées dépend de son ratio des capitaux
propres et que cette relation suit une courbe en forme de U. Au fur et à
mesure que le ratio de capitaux propres s'accroît, la prise de risque
diminue jusqu'au point correspondant au standard de 8% exigé par les
autorités de la régulation. Ensuite, jugeant le risque de
faillite trop faible, les banques bien capitalisées tentent de prendre
plus de risques.
Les travaux de De BONDT et PRAST (2000) cherchent à
étudier les déterminants des ratios de capitaux propres bancaires
dans les années 90 en mettant en avant les facteurs spécifiques
à la banque et le degré de capitalisation. Leurs résultats
suggèrent que la majorité des banques sont averses au risque et
évaluent le risque de leur portefeuille plus élevé que
celui dicté par les schémas de pondération de Bâle
I. Malgré cela, la réglementation bancaire reste efficace du fait
de la tendance des banques sous-capitalisées à l'ajustement de
leurs ratios de capital.
VAN ROY (2003) et GOLDEWESKI (2004) ont trouvé que les
variations des capitaux propres et la prise de risque des banques sont
négativement reliées. Leurs résultats ne confirment pas la
conclusion de KOEHN et SANTOMERO selon laquelle les banques choisissent un
portefeuille plus risqué pour compenser la perte induite par la baisse
du levier d'endettement.
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Pour eux, les ratios élevés de fonds propres
n'entraînent pas un accroissement du risque de crédit et donc
d'instabilité financière.
Les résultats de ces travaux, qui se fondent sur un
modèle à équations simultanées, sont divergents
concernant l'influence des exigences en capitaux propres sur le comportement
des banques face au risque.
Dans la pratique, une telle problématique
intéresse, d'une part, la Commission Bancaire de l'Afrique Centrale
(COBAC) statuant sur la réglementation prudentielle en zone CEMAC, et
d'autre part, l'ensemble des ministères de l'économie et des
finances des pays à économie d'endettement, soucieux de lever la
contrainte d'intermédiation financière pesant sur leur secteur
privé. Parmi les économies où ce problème se pose
avec acuité, nous pouvons citer l'ensemble des pays de la CEMAC (Gabon,
Cameroun, République Centrafricaine, Congo, Tchad) dont le paradoxe est
de présenter à la fois une surliquidité de leurs banques
et un secteur privé risqué, contraint financièrement.
Pour répondre à notre question de recherche,
nous prendrons le cas particulier des banques gabonaises. La discussion sera
menée en deux parties : La première partie consistera en une
présentation du modèle de détermination du niveau de
risque bancaire, définissant l'encrage théorique et les variables
du modèle; La deuxième partie aura trait à l'estimation et
à l'interprétation des résultats.
Comportement face au risque et développement du secteur
privé
2008-2009
Notre modèle a pour objectif de
déterminer le niveau de risque des banques secondaires gabonaises en
utilisant une approche des choix de portefeuille.
Ainsi, nous allons présenter le modèle (Chapitre
1), avant de procéder à sa spécification (Chapitre 2).
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2008-2009
Il s'agit de présenter successivement l'encrage
théorique de la relation fonctionnelle (section 1) et les variables du
modèle (section 2).
Section 1- Les déterminants théoriques du
niveau de risque bancaire
L'objet du modèle est de mettre en évidence les
déterminants du niveau de risque bancaire par l'approche de
portefeuille. Cette approche développée par PYLE (1971), HART et
JAFFEE (1974) ; KAHANE (1977); KOEHN et SANTOMERO (1980) ; KIM et SANTOMERO
(1988), détermine le niveau de risque bancaire par les ratios
comportementaux significatifs, c'està-dire, les rapports entre les
différents actifs qui composent le portefeuille bancaire. Il s'agit
notamment du ratio de solvabilité COOKE (total des fonds Propres/total
de crédit), du niveau de liquidité immédiate (total de
trésorerie/total des dépôts de la clientèle), la
taille de la banque (total actif), le ratio de capital (capitaux propres/total
des actifs), niveau d'intermédiation financière (total
crédit/total dépôts de la clientèle), les pertes
(Provisions/total actifs). Nous en déduisons la relation fonctionnelle
théorique suivante :
RISKt = f (TAILLEt ; CAPt ; LIQUIDt ; PROVt ; REGt ;
PMEDt ) Avec :
· TAILLEt représente la taille de la banque à
l'instant t ;
· CAPt est le rapport des capitaux propres sur le total des
actifs de la banque à l'instant t ;
· LIQUIDt est le niveau de liquidité
immédiate à l'instant t ;
· PROVt représente les pertes à l'instant t
;
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privé
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· REGt est le ratio réglementaire COOKE de
Bâle I à l'instant t ;
· PMEDt représente l'ensemble des crédits
(de court terme et de long terme) accordés aux P.M.E à l'instant
t.
Section2- Le choix des variables du modèle :
Il s'agit de présenter la variable endogène et
les variables exogènes choisies pour établir notre modèle
de détermination du niveau de risque bancaire à des fins
d'estimation.
2.1- La variable endogène :
La prise de risque des banques est appréhendée
par l'évolution du niveau de risque, en faisant le rapport entre les
créances douteuses et litigieuses et le total des actifs.
RISK t = Créances douteuses et litigieuses/total
actifs
Son évolution trimestrielle du risque global des banques
gabonaises, dans la période 2000-2007, est représentée
dans le graphique ci-dessous.
Graphique 1: Evolution trimestrielle du
risque bancaire
.09 .08 .07 .06 .05 .04 .03 .02
|
|
|
5 10 15 20 25 30
RISK
Source : COBAC, 2000-2007
L'évolution du risque comporte deux grandes phases
partant de l'année 2000 à 2007. Une phase croissante, du premier
au 11ème trimestre, et une phase décroissante, du 13ème au
28ème trimestre.
Cette évolution s'explique du fait qu'au sortir de la
crise bancaire en 1990, le système bancaire de la CEMAC, de façon
générale, et celui du
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privé
2008-2009
Gabon, en particulier, se trouvent dans une situation
critique. Ainsi, jusqu'à la fin de l'année 2001 (entre le
11ème et le 12ème trimestre), les banques
gabonaises ne respectaient pas les normes réglementaires en vigueur et
étaient insolvables. Cette situation a conduit le Gabon, et les cinq
autres Etats de la CEMAC, à engager l'assainissement de leurs
systèmes bancaires et à se doter d'un dispositif de
contrôle bancaire. Ce n'est qu'après la consolidation et la
modernisation des programmes de restructurations des finances de la CEMAC, le
1er janvier 2002, que la situation des banques gabonaises devient
globalement satisfaisante. La réglementation prudentielle de la CEMAC
est rendue conforme aux normes internationales en 2004 et 2005. Dans cette
période, allant du 13ème au 28ème
trimestre, les banques secondaires ont de moins en moins pris de risque et une
évaluation relative au système financier du Gabon a montré
qu'il y'a eu des progrès en matière de supervision
bancaire5 qui se poursuivent jusqu'au 28ème trimestre.
Dès le début de l'année 2006, la problématique du
sous développement du secteur privé se fait d'actualité et
nécessite une plus grande prise de risque de la part des banques
secondaires.
2.2- Variables exogènes
Les deux variables exogènes retenues pour expliquer
l'évolution du risque bancaire dans notre cadre d'étude sont les
suivantes : Le niveau de liquidité immédiate (LIQUIDt) et le
crédit aux P.M.E (PMEDt).
2.2.1- Le niveau de liquidité
immédiate
· LIQUIDt = Actifs de trésorerie/
dépôts de la clientèle
Le niveau de liquidité est mesuré par le ratio
de liquidité immédiate, calculé en effectuant le rapport
entre les actifs liquides/dépôts de la clientèle et
ressources interbancaires (LIQUIDt). Les banques qui ont suffisamment de
5 Synthèse disponible sur le site
http://www.imf.org: Gabon: Financial
system stability Assessment, Including reports on the observance of standards
and codes on the following topics: monetary and financial policy transparency,
banking supervision and insurance regulation, mai 2002.
Comportement face au risque et développement du secteur
privé
2008-2009
liquidités pour satisfaire les demandes de nouveaux
crédits, peuvent être rentables et nécessitent moins de
capitaux propres que les autres banques.
L'évolution trimestrielle du niveau de liquidité,
dans la période 2000- 2007, est représentée dans le
graphique suivant :
Graphique 2 : Evolution trimestrielle du
niveau de liquidité bancaire
5 10 15 20 25 30
LIQUID
Source : COBAC, 2000-2007
L'observation du graphique montre que la liquidité
bancaire a une tendance nettement croissante de 2000 à 2007 avec des
ruptures de tendances aux 13ème, 18ème et 28ème
trimestres. La consolidation de la réglementation prudentielle de la
COBAC effectuée en 2001 et modernisée en 2004, a amené les
banques gabonaises à respecter le ratio de solvabilité COOKE en
augmentant leur liquidité. La période 2005 est marquée par
une surliquidité bancaire qui s'amenuise dès la fin du
28ème trimestre. En effet, l'excédent global de trésorerie
s'est contracté de 37%, en partie, à cause de l'utilisation du
surplus de liquidité pour une augmentation de l'offre de crédit
aux PME.
2.2.2- Le niveau de crédit aux PME
· PMEDt = Les prêts aux P.M.E /total actif
Cette variable, qui représente la somme des
prêts octroyés par la banque aux P.M.E (composée de la
somme des prêts de court terme et des prêts de long terme) sur le
total des actifs, nous permettra d'estimer les effets du financement des PME,
sur le niveau de risque encouru par les banques secondaires.
Comportement face au risque et développement du secteur
privé
2008-2009
L'évolution trimestrielle du niveau de crédit au
secteur privé, dans la période 2000-2007, est
représentée dans le graphique 3 ci-dessous.
Graphique 3 : Evolution trimestrielle du
niveau de crédit aux P.M.E
5 10 15 20 25 30
PMED
Source : COBAC, 2000-2007
L'offre de crédit au P.M.E (PMEDt) est
décroissante tout au long de la période 2000 à 2007 avec
de très légères hausses dès les 5ème,
20ème et 28ème trimestres. Le présent graphique montre que
globalement les 7 banques gabonaises en activité offrent de moins en
moins de crédit aux P.M.E.
Comportement face au risque et développement du secteur
privé
2008-2009
Dans ce chapitre, nous présentons la formulation
linéaire du modèle (section 1) et les signes attendus des
coefficients (section 2).
Section1- Formulation linéaire du
modèle
Il s'agit de comprendre l'impact de la réglementation
COOKE sur la prise de risque des banques. Pour cela, nous établissons
une équation de la variation du niveau de risque :
ARISK t = Ad RISK t + å t (1)
Dans ce modèle, les changements observés du
niveau de risque sont composés de deux facteurs: un ajustement
discrétionnaire et une variation causée par des facteurs
exogènes à la banque.
ARISK t représente la variation observée du niveau
de risque pour la banque à l'instant t.
Ad RISK t représente les ajustements
discrétionnaires du risque. å t est un facteur exogène
à la banque.
En supposant que les banques sont incapables d'ajuster leur
niveau de risque instantanément, les changements discrétionnaires
de risque sont formulés conformément à un ajustement
adaptatif. En effet, de tels changements sont supposés proportionnels
à la différence entre le niveau désiré du risque et
son niveau à l'instant t-1, soit :
Ad RISK t = (1- â) (RISK *t - RISK t-1) (2),
avec RISK *t représentant le niveau
désiré du risque, et 0 < â < 1. En distribuant
l'équation (2) dans l'équation (1), on obtient :
Comportement face au risque et développement du secteur
privé
2008-2009
ARISK t = (1- â) (RISK *t - RISK t1) + å t
Donc les variations du risque à l'instant t sont
fonctions de la valeur objectif du risque (RISK*t), de sa valeur
à l'instant t-1 (RISKt~1) et d'un facteur exogène (å t).
La valeur objectif ou encore le niveau désiré du
risque (RISK*t) n'est pas observable mais est supposé
dépendre de certaines variables observables.
Ainsi, nous pouvons admettre que le niveau de risque
RISK*t de long terme est influencé par les variables
suivantes :
· La liquidité de la banque à l'instant t
(LIQUIDt) ;
· Les crédits accordés aux P.M.E (PME t).
Les variables TAILLEt ; CAPt ; PROVt ; REGt ; sont
retirées du modèle à des fins d'estimation pour
éviter les risques de multicolinéarité, d'une part, et
à cause du manque de données disponibles, d'autre part.
La variable RISK*t est incluse dans la partie
droite de l'équation afin d'étudier les relations entre les
changements de la variable réglementaire et le niveau de risque
désiré par la banque, ce qui donne :
RISK *t = a0 + a1 LIQUIDt + a2 PMEDt
En remplaçant les équations (4) dans
l'équation (3), on obtient l'équation suivante:
ARISK t = (1- â) (a0 + a1 LIQUIDt + a2 PMEDt) + (1-
â) RISK t-1 ;
ARISK t = (1- â) *a0 + (1- â) *a1 LIQUIDt + (1-
â) *a2 PMEDt + (1- â) RISK t1.
L'équation du modèle vectoriel à correction
d'erreur proposé à des fins d'estimation s'écrit donc:
ARISK t = c0 + c1 LIQUIDt + c2 PMEDt + c3 RISK
t-1 + å t (5) Tel que c0 = (1- â)
*a0 ; c1 = (1- â) *a1 ; c2 = (1- â) *a2 ;
Avec c3 = 1- â, le coefficient à correction d'erreur
;
Comportement face au risque et développement du secteur
privé
2008-2009
c1; c2 et c3 sont des coefficients des variables LIQUIDt, PMEDt
et RISK t-1.
Section 2- Les signes attendus des coefficients
Dans notre étude, nous supposons que la
réglementation COOKE utilisée par la COBAC incite les banques
gabonaises à disposer d'une liquidité excédentaire au
détriment d'une meilleure offre de crédit au secteur
privé. Les signes des coefficients c1, c2 et c3 nous permettent de
vérifier cette assertion.
En effet, un signe négatif au coefficient à
correction d'erreur (c3) traduit une convergence du niveau de risque bancaire
vers son équilibre de long terme (KIM et SANTOMERO, 1988 ; AGGARWAL et
JACQUES, 1998 ; VAN ROY, 2003 et GOLDEWESKI, 2004). Un signe positif traduirait
au contraire un processus d'éloignement. Le signe du coefficient
reflète donc la pertinence de la réglementation prudentielle
Bâle I à influencer le comportement des banques secondaires et
à réduire leur niveau de risque (KOEHN et SANTOMERO, 1980 ; CALEM
et ROB, 1999). L'évolution décroissante du niveau de risque
bancaire au Gabon, laisse présager un coefficient à correction
d'erreur de significativement négatif.
Les coefficients c1 et c2, qu'ils soient négatifs ou
positifs, expriment le la recomposition du portefeuille des banques face au
risque. La recomposition du portefeuille s'effectue entre la détention
d'actifs liquides sans risque et celle de créances P.M.E a priori
risquées.
Comportement face au risque et développement du secteur
privé
2008-2009
Dans cette deuxième partie, nous présentons
l'estimation et les résultats dans le chapitre 1. Le chapitre 2 est
consacré à l'interprétation des résultats
obtenus.
Comportement face au risque et développement du secteur
privé
2008-2009
Il est question, dans ce chapitre, de présenter le
processus d'estimation du modèle de détermination du niveau de
risque bancaire (section1) et les résultats des estimations
(section2).
Section1 - Processus d'estimation
L'analyse économétrique d'un
phénomène impose une certaine discipline dans la
démarché à suivre. De ce point de vue, après avoir
collecté les données, il convient de les traiter afin
d'éviter des régressions biaisées.
1.1- Analyse des données
Les données que nous avons utilisées sont issues
des rapports annuels de la Commission Bancaire d'Afrique Centrale (COBAC), une
base de données comprenant l'évolution bilancielle des 7 banques
gabonaises en activité (Banque Gabonaise de Développement, Banque
Internationale pour le Commerce et l'Industrie du Gabon, BGFI Bank Gabon,
Citibank, Financial Bank Gabon, Union Gabonaise des Banques et la Banque de
l'Habitat, filiale de la BGD). Les données comptables allant de 2000
à 2007 portent sur les détails des postes à l'actif et au
passif des bilans bancaires. Il s'agit précisément des
dépôts de clientèles, actifs de trésorerie,
créances en souffrances ou douteuses, les crédits au secteur
privé et le total actif. Les données des rapports de la COBAC
sont annuelles, les exercices comptables étant clos au 31/12 de chaque
année. Tous ces postes de bilan sont libellés en milliards de
Franc CFA.
La période sur laquelle les données sont
disponibles étant relativement courte, Nous avons d'abord estimé
les valeurs de l'année 2008 par la méthode des moyennes mobiles
avant d'effectuer une trimestrialisation des
Comportement face au risque et développement du secteur
privé
2008-2009
données annuelles pour élargir la taille de
l'échantillon (cf. annexe 1 document). Ainsi, au lieu de travailler sur
une durée de 8 ans (de 2000 à 2007), nous avons un
échantillon de 32 trimestres. Les erreurs standard vont donc suivre une
loi normale, ce qui réduit les biais de notre estimation par les
Moindres Carrées Ordinaires (MCO).
Les cinq comptes du bilan bancaire nous ont permis quantifier les
trois variables de notre modèle, à savoir, LIQUID t, PME t et
RISK t.
Nous avons ainsi obtenu une base de données nous
permettant de procéder à l'estimation de notre modèle, en
suivant une démarche économétrique rigoureuse.
1.2 Démarche économétrique
Avant d'effectuer d'entrer dans la démarche
économétrique proprement dite, nous allons faire un test de
normalité sur les séries, pour vérifier que les
séries suivent une loi normale et que les estimations obtenues sont sans
biais.
En effet, il ressort des coefficients de SKEWNESS, KURTOSIS et
celle de la probabilité (cf. annexe2 ; tableau 1) que les trois
variables, RISKt, PMEDt et LIQUIDt ne suivent pas une loi normale. De ce fait,
nous allons appliquer un logarithme sur nos trois variables. Nous
générons ainsi les variables suivantes :
LNRISKt = log (RISKt )
LNPMEDt = log (LNPMEDt)
LNLIQUIDt = log (LIQUIDt)
1.2.1 Tests de stationnarité des
séries
Le test de stationnarité appliqué sur les
séries permet de déterminer s'il y'a possibilité de
cointégration ou non (les séries doivent être
intégrées du même ordre). Le test de stationnarité
utilisé est celui de Dickey-Fuller Augmenté (ADF) avec les
hypothèses suivantes :
Comportement face au risque et développement du secteur
privé
2008-2009
H0 : présence de racines unitaires (séries non
stationnaires) H1 : Absence de racines unitaires (séries stationnaires)
Règle de décision du test de Dickey-Fuller Augmenté:
Si ADF calculé < ADF théorique alors
l'hypothèse H1 est vérifiée. La variable est donc
stationnaire ;
Si ADF calculé > ADF théorique alors
l'hypothèse H0 est vérifiée et la variable est non
stationnaire.
Résultats du test
Le test de l'ADF montre que les trois séries, LIQUID t,
PME t et RISK t, sont toutes intégrées d'ordre 1. Elles sont donc
stationnaires en différence première (cf. annexe 2 ; tableau 2),
ce qui suppose l'existence d'un risque de cointégration entre les
variables I(1). Pour préciser l'existence de la cointégration il
faut exécuter le test de cointégration de JOHANSEN, puis, dans le
cas la cointégration est avérée, passer à
l'estimation d'un modèle vectoriel à correction d'erreur (MVCE).
Si la cointégration n'est pas avérée, nous estimons notre
relation par le VAR, en procédant tout d'abord à un test de
causalité de GRANGER.
1.2.2 Tests de cointégration de JOHANSEN
Le test de cointégration de JOHANSEN nous
éclaire sur le nombre de relation de cointégration et sa forme
fonctionnelle en suivant différents critères :
- Le critère de la trace et valeur propre minimale
- Les critères d'information d'AKAIKE et de SCHWARZ.
Nous avons effectué le test de cointégration
fondé sur la comparaison du ratio de vraisemblance à sa valeur
critique. L'hypothèse du test est formulée comme suit :
Comportement face au risque et développement du secteur
privé
2008-2009
H0 : Il existe une relation cointégration;
H1 : Il n'existe pas de relation de
cointégration. Règle de décision du test de
cointégration de JOHANSEN :
Pour un seuil de significativité donné,
l'hypothèse nulle situant l'existence de relation de
cointégration entre les variables du modèles est acceptée,
si la valeur de la trace (TR) est inférieur à sa valeur critique
tabulée (OSTERWALD-LENUM, 1992). En revanche, une valeur de la trace
supérieure à sa valeur critique implique qu'il n'existe pas de
relation de cointégration entre les variables.
Résultats du test
En ce qui concerne notre étude le critère de la
trace et de la valeur propre maximale, d'une part, (cf. annexe 2 ; tableau 3)
et les critères d'information d'AKAIKE et de SCHWARZ, d'autre part,
acceptent la présence d'une relation de cointégration de forme
linéaire avec une constante et une tendance déterministe au
deuxième trimestre (cf. annexe 2, tableaux 4).
Section 2- Les résultats des estimations
Nous présentons tout d'abord la relation estimée du
modèle vectoriel à correction d'erreur avant de procéder
à des commentaires économétriques.
2.1- Estimation du Modèle Vectoriel à
Correction d'Erreur
Le Modèle Vectoriel à Correction d'Erreur
correspond à la relation suivante :
D(LNRISK) = - 0.0708493132 * ( LNRISK (-1) +
8.802963739 * LNPMED (-1) + 1.511718821 * LNLIQUID (-1) + 0.2167360526 * @TREND
(2) + 6.806435091 ) + 1.066589885 * D(LNRISK(-1)) - 0.1119880991
*D(LNPMED(-1)) - 0.0001168350494 *D(LNLIQUID(-1)) -
0.003821316497
Les tests de significativité permettant de valider notre
modèle vectoriel à correction d'erreur (MVCE) sont
résumés dans le tableau suivant :
Comportement face au risque et développement du secteur
privé
2008-2009
Tableau 1
Variables
|
LNPMEDt
|
LNLIQUIDt
|
Constante
|
LNRISKt-1
|
Tendance (2)
|
Elasticités
|
- 0,623
|
- 0,107
|
- 0,482
|
- 0,0708
|
- 0.0153
|
T- STUDENT
|
- 5,528
|
- 1,44
|
|
- 5,824
|
- 6,846
|
NB : Le seuil de significativité
statistique est de 5% Règle de décision du test de STUDENT
:
Les coefficients du Test de STUDENT doivent être, en valeur
absolue, supérieur à 1,96 pour que les élasticités
soient significatives.
Résultats du test
De ce fait, les valeurs de la statistique de STUDENT dans le
tableau cidessus montrent que les élasticités des variables
LNPMEDt, et LNRISKt-1 sont significativement différentes de zéro.
Cependant, l'élasticité de la variable DLNLIQUIDt n'est pas
significative au seuil de 5%.
2.2- Commentaires économétriques du MVCE
Comme nous l'avons dit précédemment,
l'élasticité (-0,0708) associé à la variable LNRISK
t-1, est notre coefficient à correction d'erreur. Certes cette
élasticité est faible, mais elle est significativement
différente de zéro au seuil de 5%. Ainsi, d'un trimestre à
l'autre, la variable endogène (RISK t) converge lentement vers son
niveau d'équilibre de long terme (RISK*t). La
significativité de la force de rappel valide globalement le
modèle de sorte que les variations du niveau de crédit au secteur
privé, de liquidité bancaire et de risque bancaire du trimestre
passé expliquent significativement les variations du risque bancaire de
la période courante (cf. tableau 1 ci-dessus et annexe 2 ; tableau
6).
L'analyse des élasticités montre une relation
négative et significative entre le niveau de risque (LNRISKt) et l'offre
de crédit au secteur privé
Comportement face au risque et développement du secteur
privé
2008-2009
(LNPMED t), d'une part, et une relation négative et
significative avec le niveau de liquidité (LNLIQUIDt), d'autre part.
L'élasticité d'une variation de la variable
(LNRISKt) par rapport à LNPMEDt) est de (-0,623). Elle indique la
sensibilité d'une variation du niveau de risque pris par les banques
face à une variation infinitésimale du volume de crédit
aux P.M.E. En d'autres termes, une augmentation de l'offre de crédit au
secteur privé de 1% entraîne une diminution moins que
proportionnel du risque bancaire de 0,623 % toutes chose étant
égal par ailleurs.
L'élasticité d'une variation de la variable
(LNRISKt) par rapport à une variation de (LNLIQUIDt) est-elle de
(-0,107). L'augmentation de liquidité des banques gabonaises ne
réduit pas significativement le niveau de risque (cf. annexe 2 ; tableau
6).
Avec un R2 estimé à 0,8641, les
variations du niveau de crédit au secteur privé (LNPMEDt), de
liquidité bancaire (LNLIQUIDt) et de risque bancaire du trimestre
passé (DLNRISKt-1) expliquent à hauteur de 86,41% les variations
du risque bancaire de la période courante (LNRISKt). (cf. annexe2 ;
tableau 6).
La significativité globale du modèle de
détermination du niveau de risque bancaire est appuyée par le
test de FISHER-SNEDECOR qui affiche un coefficient de 39,77. Trois
interprétations découlent de ce résultat :
- Le modèle est globalement satisfaisant ;
- Le coefficient de détermination (R2),
interprété précédemment, est significatif ;
- Les variables exogènes LNPMEDt, LNLIQUIDt expliquent
significativement toutes les variations de la variable endogène LNRISKt
(cf. annexe2, tableau 6).
Comportement face au risque et développement du secteur
privé
2008-2009
L'estimation du niveau de risque bancaire par l'approche des
portefeuilles permet de mettre en évidence l'aversion des banques
secondaires face au risque (section1). Un résultat qui nous amène
à proposer le passage de Bâle I à Bâle II
(section2).
Section1- Aversion des banques face au risque
Les résultats économétriques
précédents certifient que les banques gabonaises ont une aversion
à l'égard du risque de crédit de long terme. En effet, ils
réconfortent l'hypothèse d'une convergence du niveau de risque
bancaire vers son niveau de long terme, d'une part, et celle d'une
recomposition du portefeuille bancaire favorisant la détention d'actifs
liquides à moindre risque (liquidité immédiate et
crédit de court terme), d'autre part.
1.1- Réduction de la prise de risque des banques
La force de rappel de notre modèle, qui rend compte
d'une convergence du niveau de risque des banques vers l'équilibre de
long terme, est négative et significative (-0,0708). Sous la
réglementation prudentielle Bâle I, les banques gabonaises
prennent de moins en moins de risque. Ce résultat est en
conformité, d'une part, avec les conclusions de KIM et SANTEMERO (1988)
et ROCHET (1992) et montre que les pondérations du ratio COOKE ont une
influence sur la prise de risque ; et d'autre part, avec les approches
d'AGGARWAL et JACQUES (1998) qui soulignent que les pénalités
prévues par les autorités de Bâle I ont des incitations sur
le comportement des banques face au risque. Ainsi, sous la
réglementation Bâle I, les banques réduisent leur prise de
risque.
Comportement face au risque et développement du secteur
privé
2008-2009
1.2- Surliquidité bancaire et sous-financement des
PME
L'aversion des six banques gabonaises face au risque est aussi
mise en exergue par la recomposition de leur portefeuille en faveur la
détention d'actifs liquides et d'une offre de crédit de court
terme, au détriment du crédit de long terme.
Le test de causalité de GRANGER (annexe2 ; tableau 5)
montre que le crédit au secteur privé cause significativement le
niveau de liquidité. Cette relation montre que la liquidité
bancaire est endogène à une variation du crédit au secteur
privé. En effet, plus les banques offrent du crédit au secteur
privé, plus elles augmentent leur niveau de liquidité
au-delà du seuil nécessaire et deviennent surliquides. Ce
résultat réconforte les travaux de SHRIEVES et DAHL (1992) en
supposant que les banques qui prennent plus de risque vont essayer
d'accroître leur liquidité pour éviter d'être
pénalisées. Soumis à la réglementation prudentielle
Bâle I, l'aversion des banques se reflète alors par leur
surliquidité.
L'augmentation du crédit aux P.M.E réduit le
niveau de risque dans le portefeuille bancaire. Ce résultat est
lié au fait que c'est l'augmentation de l'offre de crédit de
court terme, et non de long terme, qui entraîne une diminution du risque
de crédit des P.M.E. En effet, l'offre de crédit de court terme
accordé aux PME réduit le niveau de risque des banques
secondaires au Gabon, alors que le crédit de long terme s'en trouve
diminué. Suivant les analyses de De BONDT et PRAST (2000), ce
résultat suggère que la majorité des banques sont averses
au risque et évaluent le risque de leur portefeuille plus
élevé que celui dicté par les schémas de
pondération de Bâle I. Ainsi, le sous financement du secteur
privé, pour ce qui concerne leur investissement long, procède
donc d'une aversion des banques à l'égard du risque de
crédit de long terme.
La réallocation des actifs du portefeuille des banques
gabonaises est en accord, d'une part, avec les résultats de SHIEVES et
DAHL (1992) ; JACQUES et NIGRO (1997) qui soutiennent que face à
l'incapacité du ratio COOKE à prendre en compte l'ensemble des
risques inhérents à l'activité
Comportement face au risque et développement du secteur
privé
2008-2009
d'intermédiation financière, les banques
surestiment leur risque de crédit et augmentent leur liquidité
afin de ne pas être pénalisée et, d'autre part, avec
HAUBRICH et WACHTEL (1993) ; GRENADIER et HALL (1996), qui affirment que
Bâle I favorise l'aversion des banques au risque de crédit et la
détention d'actifs liquide moins risqués.
Section2- Passage de Bâle I à Bâle
II
La principale recommandation consiste à passer de la
réglementation Bâle I à Bâle II. La
réglementation Bâle II réduira l'aversion au risque des
banques secondaires et améliorera le financement des P.M.E.
2.1- Réduction de l'aversion au risque des
banques
La réglementation prudentielle de Bâle II,
contrairement à celle de Bâle I, prévoit, d'une part, une
plus grande prise en compte des risques inhérents à
l'activité d'intermédiation financière et, d'autre part,
des dispositions qualitatives favorisant l'offre de crédit aux P.M.E.
En effet, le ratio de solvabilité Mac DONOUGH au centre
de Bâle II, audelà du seul risque de crédit, intègre
le risque opérationnel et le risque de marché dans le calcul du
minimum de fonds propres exigés pour chaque engagement ; mais aussi, une
pondération plus favorable est attribuée aux créances
P.M.E pour deux raisons :
En premier lieu, du fait de l'importance de leur rôle
dans l'innovation et la croissance économique et, en second lieu,
à cause d'une relative absence de corrélation entre les
défauts susceptibles d'affecter les entreprises de petite taille, alors
qu'un défaut enregistré dans une grande entreprise pourrait avoir
des répercussions en chaîne et un impact bien plus étendu.
Spécifiquement, les crédits consentis aux P.M.E justifient de
moindres exigences de fonds propres grâce à la plus grande
diversification reconnue de cette activité, laquelle se traduit par une
mutualisation du risque de crédit6.
6 La pondération très favorable appliquée
à certains P.M.E peut se compenser avec celle plus pénalisante
retenue pour d'autres P.M.E, permettant une mutualisation du risque et des
coûts du crédit.
Comportement face au risque et développement du secteur
privé
2008-2009
Les créances P.M.E induisent un effet de diversification
particulièrement important, leur risque étant essentiellement
spécifique (humain, sectoriel).
Dans la conception réglementaire de Bâle II, avec
une pondération plus favorable est accordée aux créances
P.M.E, une forte incitation est donnée aux banques secondaires et permet
la réduction de leur aversion vis-à-vis du risque de
crédit de long terme.
2.2- Bâle II et le financement des P.M.E
Le passage de la réglementation Bâle I à
la réglementation Bâle II réduirait l'aversion des banques
au risque des créances P.M.E et améliorerait l'environnement
institutionnel dans lequel va s'inscrire la relation financière entre
banques commerciales et P.M.E. Ainsi, en nous alignant sur les conclusions de
AUBIER (2007), nous pouvons prévoir que la réglementation de
Bâle II incitera les banques gabonaises à réallouer leur
portefeuille vers les créances de long terme, plutôt qu'une
accumulation d'actifs liquides et de créances de court terme.
En effet, la grande majorité des P.M.E gabonaises, avec
des chiffres d'affaires inférieurs à 50 000 000 d'euro et des
prêts inférieurs à 1 000 000 d'euro, seront classées
dans la catégories « banques de détail » dans la
réglementation prudentielle Bâle II. Ces P.M.E
bénéficieront par leur notation d'un taux de pondération
plus faible. La réglementation de Bâle II permettra donc aux
banques d'être moins averses au risque de crédit de long terme et
de mobiliser un montant de fonds propres bien inférieur au montant
à mobiliser dans Bâle I pour un même engagement. Le surplus
manifeste de fonds propres engrangés pour chaque créance P.M.E
sera utilisé pour accroître l'offre de crédit de long terme
accordée aux autres P.M.E.
Ainsi, au-delà des objectifs prudentiels qui
représentent la vocation fondamentale du dispositif
réglementaire, Bâle II contribuera à lever la contrainte
d'intermédiation financière pesant sur le développement
optimal du secteur privé au Gabon.
Comportement face au risque et développement du secteur
privé
2008-2009
Comportement face au risque et développement du secteur
privé
2008-2009
Le développement du secteur
privé, dans des économies d'endettement comme le Gabon,
s'effectue sous la contrainte d'une activité d'intermédiation
financière des banques commerciales. Or, faute de projets bancables et
face à un secteur privé a priori risqué, les banques
secondaires gabonaises montrent une aversion au risque de crédit. Cette
aversion se révèle, dans le portefeuille des banques, par une
recomposition en faveur d'actifs liquides plutôt que la détention
de créances P.M.E.
Cependant, cette tentative de réduction du niveau de
risque des six banques gabonaises est peu efficace sous Bâle I et
pénalise l'offre de crédit au secteur privé. Une mesure
proposée à cet effet pervers est le passage de la
réglementation Bâle I (ratio COOKE) à la
réglementation de Bâle II (ratio mac DONOUGH). En effet, la
réglementation prudentielle Bâle II présente l'avantage de
rendre les banques gabonaises moins averses au risque et d'alléger la
contrainte d'intermédiation financière qui pèse sur le
développement du secteur privé. Une telle réallocation du
portefeuille est possible, grâce à la pondération de 75%
donnée aux créances PME (dans Bâle II) au lieu des 100%
(dans Bâle I). Notre étude prévoit que la
réglementation Mac DONOUGH favorisera un meilleur financement des P.M.E
et donc le développement du secteur privé au Gabon.
Comportement face au risque et développement du secteur
privé
2008-2009
ANNEXES
ANNEXE I : DOCUMENT
Formule de trimestrialisation des
données
Pour chaque variable Z annuellement observée, nous
associons la quantité q telle que :
q = [4* Z t (0,5* Z t-1 + 3* Z t + 0,5* Z t+1)] 1/2 Z t est la
valeur de l'année courante
Z t1 est la valeur de l'année antérieure Z t+1 est
la valeur de l'année ultérieure
Nous en déduisons alors les valeurs trimestrielles
suivantes ;
- Valeur du premier trimestre (Z 1)
Z 1 = 4 [Z t /q]*[Z t1 + 0,625* Z t - 0,625* Z t-1]
- Valeur du deuxième trimestre (Z 2)
Z 2 = 4 [Z t /q]*[Z t1 + 0,875* Z t - 0,875* Z t-1]
- Valeur du troisième trimestre (Z 3)
Z 3 = 4 [Z t /q]*[Z t + 0,125* Z t+1 - 0,125* Z t] - Valeur
du quatrième trimestre (Z 4)
Z 4 = 4 [Z t /q]*[Z t + 0,375* Z t+1 - 0,375* Z t]
Comportement face au risque et développement du secteur
privé
2008-2009
ANNEXE II : TABLEAUX
TABLEAU 1 : Résultat des tests de
normalité des séries
|
SKEWNESS
|
KURTOSIS
|
JACQUE-BERA
|
PROBABILITE
|
RISK
|
-0,128
|
1,846
|
1,846
|
0,397
|
PMED
|
0,493
|
1,784
|
3,271
|
0,194
|
LIQUID
|
-0,177
|
1,42
|
3,493
|
0,174
|
Valeurs de références SKEWNESS :
0
KURTOSIS : 1.96
PROBABILITE : 0.05
TABLEAU 2 : Tests de stationnarité des
séries et des erreurs
|
Modèle
|
ADF en niveau
|
ADF en différence première
|
LNRISK
|
[1]
|
-2,362
|
-3,509**
|
|
[2]
|
-3,906*
|
-3,560*
|
|
[3]
|
-0 ,059
|
-3,525***
|
|
LNPMED
|
[1]
|
-1,662
|
-4,958***
|
|
[2]
|
-5,248***
|
-5,095***
|
|
[3]
|
0,0226
|
-4,011***
|
|
LNLIQUID
|
[1]
|
-1,208
|
-7,476***
|
|
[2]
|
-2,645
|
-7,355***
|
|
[3]
|
-1,327
|
-7,318***
|
|
Ho : Les donnés contiennent une racine unitaire.
*(** (***)) On rejette l'hypothèse Ho au seuil de
10%(5%(1%)).
Comportement face au risque et développement du secteur
privé
2008-2009
TABLEAU 3 : Critère de la trace et à la
valeur propre maximale
Date: 03/31/09 Time: 16:19
Sample: 2 33
Included observations: 30
Series: LNRISK LNPMED LNLIQUID Lags interval: 1 to 1
Selected (0.05 level*) Number
of Cointegrating Relations by Model
Data Trend:
|
None
|
None
|
Linear
|
Linear
|
Quadratic
|
|
No
|
|
|
|
|
Test Type
|
Intercept
|
Intercept
|
Intercept
|
Intercept
|
Intercept
|
|
No Trend
|
No Trend
|
No Trend
|
Trend
|
Trend
|
Trace
|
0
|
0
|
0
|
1
|
3
|
Max-Eig
|
0
|
0
|
0
|
1
|
1
|
TABLEAU 4 : Critère d'information par rang et
par modèle.
Date: 03/31/09 Time: 16:19
Sample: 2
33
Included observations: 30
Series: LNRISK LNPMED LNLIQUID
Lags interval: 1 to 1
Informatio n Criteria by Rank and Model
|
|
|
|
|
|
Data Trend:
|
None
|
None
|
Linear
|
Linear
|
Quadratic
|
Rank or
|
No Intercept
|
Intercept
|
Intercept
|
Intercept
|
Intercept
|
No. of CEs
|
No Trend
|
No Trend
|
No Trend
|
Trend
|
Trend
|
|
Log Likelihood
|
|
|
|
|
0
|
146.5016
|
146.5016
|
146.7127
|
146.7127
|
147.3157
|
1
|
151.1058
|
153.8428
|
154.0498
|
166.1910
|
166.5155
|
2
|
154.3101
|
158.2261
|
158.4231
|
172.8897
|
173.1715
|
3
|
154.3165
|
161.4291
|
161.4291
|
177.2394
|
177.2394
|
|
Akaike Information Criteria
|
|
2008-2009
|
|
|
0
|
-9.166774
|
-9.166774
|
-8.980846
|
-8.980846
|
-8.821046
|
1
|
-9.073718
|
-9.189517
|
-9.069985
|
'9.812736*
|
-9.701034
|
2
|
-8.887338
|
-9.015074
|
-8.961541
|
-9.792646
|
-9.744767
|
3
|
-8.487765
|
-8.761940
|
-8.761940
|
-9.615962
|
-9.615962
|
|
Schwarz
|
|
|
|
|
|
Criteria
|
|
|
|
|
0
|
-8.746415
|
-8.746415
|
-8.420367
|
-8.420367
|
-8.120447
|
1
|
-8.373119
|
-8.442212
|
-8.229267
|
'8.925311*
|
-8.720196
|
2
|
-7.906500
|
-7.940822
|
-7.840583
|
-8.578275
|
-8.483690
|
3
|
-7.226687
|
-7.360743
|
-7.360743
|
-8.074645
|
-8.074645
|
TABLEAU 5 : Test de causalité de
GRANGER
Pairwise Granger Causality Tests Date: 03/30/09 Time: 17:17
Sample: 2 33
Lags: 1
Null Hypothesis:
|
Ob s
|
F-Statistic
|
Probability
|
LNPMED does not Granger Cause LNRISK LNRISK does
not Granger Cause LNPMED
|
31
|
6.66829 2.56228
|
0.01534 0.12066
|
LNLIQUID does not Granger Cause LNRISK 31
|
7.78319
|
0.00938
|
LNRISK does not Granger Cause LNLIQUID
|
|
0.00206
|
0.96415
|
LNLIQUID does not Granger Cause LNPMED
|
31
|
0.44337
|
0.51095
|
LNPMED does not Granger Cause LNLIQUID
|
|
16.0230
|
0.00042
|
TABLEAU 6 : Le Modèle Vectoriel à
Correction d'Erreur (MVCE)
Vector Error Correction Estimates
Date: 04/03/09 Time: 16:05
Sample (adjusted): 4 33
Included observations: 30 after adjustments
2008-2009
Standard errors in ( ) & t-statistics in [ ]
|
|
Cointegrating Eq:
|
CointEq1
|
|
|
LNRISK(-1) LNPMED(-1)
|
1.000000
8.802964 (1.59220) [
5.52880]
|
|
|
LNLIQUID(-1)
|
1.511719
|
|
|
|
(1.04480)
|
|
|
|
[1.44689]
|
|
|
@TREND(2)
|
0.216736
|
|
|
|
(0.03166)
|
|
|
|
[6.84645]
|
|
|
C
|
6.806435
|
|
|
Error Correction:
|
D(LNRISK)
|
D(LNPMED)
|
D(LNLIQUID)
|
CointEq1
|
'0.070849
|
-0.038288
|
0.016649
|
|
(0.01216)
|
(0.00540)
|
(0.03697)
|
|
[-5.82456]
|
[-7.09289]
|
[0.45032]
|
D(LNRISK(-1))
|
1.066590
|
0.105561
|
0.015153
|
|
(0.10884)
|
(0.04830)
|
(0.33081)
|
|
[9.79933]
|
[2.18544]
|
[0.04580]
|
D(LNPMED(-1))
|
-0.111988
|
0.836410
|
-1.383630
|
|
(0.24779)
|
(0.10997)
|
(0.75314)
|
|
[-0.45194]
|
[7.60614]
|
[-1.83715]
|
D(LNLIQUID(-1))
|
-0.000117
|
0.025745
|
-0.500700
|
|
(0.06089)
|
(0.02702)
|
(0.18505)
|
|
[-0.00192]
|
[0.95282]
|
[-2.70571]
|
C
|
-0.003821
|
-0.002749
|
0.004447
|
|
(0.00881)
|
(0.00391)
|
(0.02678)
|
|
[-0.43371]
|
[-0.70318]
|
[0.16607]
|
R-squared
|
0.864199
|
0.864923
|
0.273471
|
Adj. R-squared
|
0.842471
|
0.843311
|
0.157227
|
F-statistic
|
39.77333
|
40.01995
|
2.352552
|
Akaike information criterion
|
-9.812736
|
|
Schwarz criterion
|
-8.925311
|
|
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