CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
L'exploitation du mulet jaune dans l'estuaire du
fleuve Sénégal occupe une place privilégiée dans le
secteur de la pêche dans le Département de Saint Louis. Les
difficultés rencontrées dans la pêche au mulet sont
liées à une augmentation de l'effort de pêche, aux facteurs
environnementaux et socio-économiques.
Les résultats de l'étude ont montré que
les juvéniles sont souvent capturés par les pêcheurs de la
localité. La fréquence taille est une parfaite illustration de
cette mauvaise pratique de la pêche. Elle montre que la plupart des
individus capturés ont des tailles comprises entre 24 et 33cm de
longueur. Il est très rare d'observer sur le terrain des mulets jaunes
qui ont des tailles qui dépassent 38cm.
L'étude a montré une corrélation positive
entre les paramètres taille-poids avec une allométrie minorante,
autrement dit le poids croit relativement moins vite que la longueur.
Cependant les paramètres d'exploitation ont
révélé que :
- une mortalité instantanée faible
Z=0.38an-1 selon la méthode de la Courbe de capture
fondée sur la longueur ;
- un taux d'exploitation équilibrée
E=0.531 ;
De ces résultats, nous pouvons déduire que
l'espèce n'est pas surexploitée dans la zone. Mais la
rareté des mulets jaune entre juin et août est liée
à la migration de l'espèce.
L'arrivée des nouvelles recrues a permis de maintenir
les stocks à un niveau satisfaisant.
Les pêcheurs continuent à utiliser des filets
mono filaments jugés dangereux et qui sont interdits par la
réglementation. La migration de l'espèce Mugil cephalus
se fait à partir de la Grande Côte au Sénégal vers
les côtes mauritaniennes.
Les aires marines protégées du nord constituent
des lieux de ponte pour l'espèce étudiée. Il est
évident que l'augmentation des stocks de mulets jaunes dans l'estuaire
du fleuve Sénégal, dépend, en grande partie, des efforts
qui seront déployés pour un aménagement et une
préservation durable des écosystèmes marins et
côtiers. Le Sénégal et la Mauritanie ont mis en place un
projet concerté sur la gestion des ressources halieutiques en
particulier pour le mulet jaune, le tassergal et la courbine.
Pour meilleure gestion des pêcheries de mulets jaune
dans l'estuaire du fleuve Sénégal, l'étude
recommande :
ü une diminution de l'effort de pêche pour le mulet
jaune par l'amélioration de la production halieutique avec le
développement de la pisciculture dans la zone ;
ü une gestion efficace et concertée des
pêcheries du mulet par une redéfinition des conditions
d'accès aux ressources en instaurant une taxe sur le mulet jaune.
ü Faire respecter les articles 28 et 29 du décret
98-498 fixant le maillage des filets ;
ü Décréter une période de repos
biologique sur la pêche au Sénégal ;
ü Mettre des moyens pour aménager les zones de
pêche en mettant des balises et récifs artificiels dans les aires
marines protégées du nord. Mais aussi il faut doter les parcs
nationaux des moyens logistiques et d'un personnel qualifié pour une
meilleure gestion de ces aires marines protégées.
|