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Problématique de renforcement des capacités financières et techniques des IMF au bénin: Expérience du fonds national de la microfinance (FNM)

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par Arsène Nounagnon ET Bienvenu Démaryl AWOUEKOUN ETANATO
FASEG d'Abomey-Calavi  - Maitrise 2009
  

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LA FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION N'ENTEND DONNER AUCUNE APPROBATION NI IMPROBATION AUX OPINIONS EMISES DANS LES MEMOIRES. CES OPINIONS DOIVENT ETRE CONSIDEREES COMME PROPRES A LEURS AUTEURS.

v A mon père Adrien AWOUEKOUN, qui est toujours prêt à répondre à tous mes besoins et qui par sa rigueur a su orienter ma vie.

Que le Seigneur t'accorde une longue vie ;

v A ma mère Pauline ADILEHOU, pour tout son amour maternel ;

v A mes frères et soeurs Eudes, Blaise, Romain, Marius, Mario, Pénélope, Justo, Onèges, Oriane AWOUEKOUN sans oublier Pélagie HOUNKPE

v A mes oncles et tantes Maxime, Clotaire, Constance, Virginie, Victoire, Pierrette AWOUEKOUN

v A toutes les familles AWOUEKOUN, DOSSOU et DANDJINOU

v A tous mes amis qui m'ont soutenu tout au long de ce parcours sans oublier Eric Tchintchin

Arsène N.AWOUEKOUN

v A mon père Macaire ANATO pour ses sacrifices consentis et sa volonté de me voir réussir.

v A ma mère Marie LOKOSSOU pour toutes les souffrances endurées dans sa détermination de me voir réussir.

Ceci est le fruit de votre amour, votre soutien, vos conseils et votre patience. Recevez ceci comme la réalisation de vos ambitions pour moi.

v Au chef de la Collectivité TOKPO ANATO et Maurice ANATO pour leur soutien

v A mes oncles Raymond ANATO, Christophe LOKOSSOU et Blaise LOKOSSOU pour leur implication dans ma formation.

v A Mr et Mme SOUMAHO.

v A tous mes oncles et tantes pour leur soutien.

v A tous mes frères et soeurs Déo- Gratias, Kayelle, Astride, Derrick, Dumak sans oublier Démérielle

v A tous mes amis qui m'ont soutenu tout au long de ce parcours.

Bienvenu D. ANATO

Pour cette opportunité solennelle, qu'il nous soit permis de remercier :

v Monsieur Komi KOUTCHE, Directeur Général du FNM qui nous a accepté dans son institution et nous a permis d'écrire ce mémoire

v Monsieur Thomas YEBA à qui, il nous est particulièrement agréable d'exprimer nos salutations de reconnaissance et de toute notre gratitude pour avoir accepté de superviser nos travaux de fin de formation. C'est un réel honneur pour nous d'avoir été encadré par vous.

v Monsieur Pascal KOUNOU Directeur des Opérations du FNM, pour tout son soutien à l'égard de la rédaction de notre mémoire.

v Madame Victoire PEDE Directrice Exécutive d'APHEDD-BAVEC pour tout soutien.

v A tous les Directeurs et Directrices des Partenaires Stratégiques qui nous ont aidés à l'élaboration de notre mémoire sans oublier le personnel du FNM.

v A tous le personnel des Institutions Partenaires sans oublier Mme Eunice AGUIAR Assistance de Direction du FNM

v Monsieur Fiacre DOVOHEDO et Jorèss AGBOVOEDO, pour tout leur soutien à travers la rédaction de notre mémoire.

v A tous les enseignements de la FASEG pour avoir concouru à notre formation.

v Enfin, aux honorables membres du jury, à qui nous témoignons notre gratitude pour leur bonne compréhension à critiquer ce travail.

LISTES DES SIGLES ET ABBREVIATIONS

AC : Agent Comptable

AGR : Activité Génératrice de Revenu

AICG : Auditeur Interne et Contrôle de Gestion

APHEDD : Association pour la Promotion de l'Homme, la Protection de l'Environnement pour un Développement Durable

BAVEC : Base Vertueuse ou Villageoise d'Epargne et de Crédit Autogérée

BCEAO: Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest

BIT: Bureau International du Travail

BM: Banque Mondiale

BOA: Banque Ouest Africaine

BOAD: Banque Ouest Africaine de Développement

CARP: Chef Antenne Régionale de Parakou

CCEC: Coopérative Chrétienne d'Epargne et de Crédit

CDAF: Chef Département Administratif et Financier

CERIDAA : Centre d'Etude et de Recherches des Initiatives pour le Développement Agricole et Artisanal

CFAD : Centre pour la Formation et l'Appui au Développement à la base

CLCAM: Caisse Locale de Crédit Agricole et Mutuelle

CNCA: Caisse Nationale de Crédit Agricole

CNCOS: Commission Nationale de Coordination, d'Orientation et de Suivi

CODIR: Comité de Direction

CPEC: Coopérative pour la Promotion de l'Epargne et de Crédit

CR: Crédit Relais

CRCAM: Caisse Régionale de Crédit Agricole et Mutuelle

CSSFD: Cellule de Surveillance des Structures Financières Décentralisées

DC: Directeur de la Comptabilité

DGPM: Direction Générale de la Promotion de la Micro Finance

DOp: Directeur des Opérations

DSRP: Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté

DWMF: Donga Women Microfinance

FAAR: Financement des Activités Agricoles en milieu Rural

FASNAS: Financement des Activités Agricoles en milieu Rural

FMI: Fonds Monétaire International

FNM: Fonds National de la Micro finance

GCAP: Groupe Consultatif

IMC: Institution de Micro Crédit

IMF: Institution de Micro Finance

MCPP: Micro crédit aux plus pauvres

OMD: Objectif du Millénaire pour le Développement

ONG: Organisation Non Gouvernementale

ONU: Organisation des Nations Unies

PADME: association pour la Promotion et l'Appui au Développement des Micro-Entreprises

PARMEC: Programme d'Appui à la Règlementation des Mutuelles d'Epargne et de Crédit

PAS : Plan d'Ajustement Structurel

PDM : Politique de Développement de la Micro finance

PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement

RCF : Renforcement des Capacités Financières

SFD : Système Financier Décentralisé

SFI : Système Financier Intermédiaire

UEMOA : Union Economique et Monétaire Ouest Africaine

UMOA : Union Monétaire Ouest Africaine

UNACREP : Union Nationale des Caisses Rurales d'Epargne et de Prêts

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1: Echantillonnage au sein du FNM........................................21

Tableau 2: Echantillonnage des IMF bénéficiaires.................................21

Tableau 3: Echantillonnage des réels bénéficiaires.................................22

Tableau 4: résultat de l'échantillonnage auprès des IMF bénéficiaires desdits crédits......................................................................................45

Tableau 5: Résultat de l'échantillonnage auprès du personnel du FNM....45

Tableau 6: résultat de l'échantillonnage auprès des réels bénéficiaires desdits crédits....................................................................................46

Tableau 7: Point des décaissements par partenaire stratégique..................47

Tableau 8: Les causes probables de l'amélioration de la capacité financière et technique des IMF par rapport au questionnaire et aux entretiens directs.......48 

Tableau 9: Activités réalisées par partenaire stratégique.........................49

Tableau 10: Activités réalisées par département..................................50

Tableau 11: Les causes probables de l'amélioration des services fournis par les IMF par rapport au questionnaire et aux entretiens directs.......................51

Au début des années 90, les partenaires au développement, encouragés par les institutions de Bretton Woods, ont donné une priorité très marquée à la Micro finance pour aider les gouvernements du Sud à parer aux revers des Plans d'ajustement structurel imposés à la plupart de ces pays par la Banque mondiale et le Fonds monétaire international.

Reconnue mondialement comme étant un outil efficace de lutte contre la pauvreté, la Micro finance permet de toucher directement ceux qui, de par la précarité de leur situation économique et sociale, se sentent exclus de l'accès aux services financiers.

Pour optimiser sa contribution dans la lutte contre la pauvreté, le Gouvernement du Bénin a adopté en décembre 2007, une Politique pour le Développement de la Micro finance (PDM) dont l'ambition est de « disposer d'un secteur de micro finance professionnel, viable, intégré au secteur financier et contribuant efficacement à l'accès aux services pour tous d'ici à 2015. »

Les institutions financières de détail demeurent la charpente des systèmes financiers qui s'adressent à la clientèle à faible revenu. Elles doivent disposer de compétences sophistiquées afin d'offrir aux pauvres des services financiers de qualité et de façon permanente. Dans la plupart des pays, le manque de capacité de ces institutions est le principal obstacle à l'expansion de la micro finance. C'est dans ces conditions que le Fonds National de la Micro finance (FNM) est né au Bénin.

L'objectif principal est de faire de cette Institution, une structure de promotion et de développement de services financiers de qualité pour un système financier inclusif au Bénin. Plus précisément renforcer les capacités financières et opérationnelles des Institutions de Micro finance afin de rendre accessibles aux populations, les services financiers nécessaires au développement d'activités porteuses de croissance.

Cependant, malgré la volonté de ces institutions à satisfaire les populations et face à la multiplicité des demandeurs de crédits, beaucoup d'entre elles se trouvent confronter à la non disponibilité de ressources adéquates pour répondre aux besoins des populations cibles.

C'est pour cette raison que nous avions choisi de mener notre recherche sur le thème : « Problématique de renforcement des capacités financières et techniques des institutions de micro finance au Bénin : expérience du Fonds national de la micro finance »

Notre étude s'articulera autour de trois chapitres :

· I : Cadre théorique et Méthodologie de l'étude

· II : Présentation de l'institution et de ces activités

· III : Présentation, Analyse des résultats, Suggestions

CHAPITRE I :

CADRE THEORIQUE DE RECHERCHE

ET METHODOLOGIE DE L'ETUDE

CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE DE LA RECHERCHE ET METHODOLOGIE DE L'ETUDE

Section 1 : PROBLEMATIQUE, OBJECTIFS ET HYPOTHESES DE RECHERCHE

Paragraphe 1 : Problématique

A la faveur de la crise économique et de la libéralisation économique et financière des années 80, le passage de l'économie d'endettement à l'économie de marché des capitaux a été concrétisé dans la plupart des pays industrialisés par le développement et le perfectionnement du système de financement de l'économie qui n'est pas sans risque, comme l'indique la crise financière qui secoue actuellement le monde entier.

En effet ces crises économiques, le poids de l'endettement et les problèmes de gouvernance ont rendu très précaires les conditions de vie de la majeure partie des populations des pays en voie de développement. C'est dans ces conditions qu'est né le concept de micro finance au Bengladesh en Asie. Il avait pour objectif d'offrir aux personnes ne pouvant pas accéder au crédit bancaire (faute de garanties nécessaires ou parfois à cause de leur idéologie culturelle et sociologique, de l'éloignement, de l'analphabétisme et autres barrières) les services financiers d'épargne et de crédit.

Au Bénin, comme dans la plupart des autres pays Africains en développement, le système financier peut se subdiviser en trois (03) secteurs à savoir : Formel (banque, établissement financier, investisseurs institutionnels), Intermédiaire (SFD ou IMF), Informel (tontine, prêts familiaux). De par sa couverture géographique et son ancrage dans les zones déshéritées, la Micro finance en tant qu'instrument de développement s'est révélée très efficace au service des populations exclues des systèmes classiques de financement faute de pouvoir remplir les conditions exigées par ces derniers. Cette efficacité est due d'une part au bon travail effectué en matière de communication et de sensibilisation sur les possibilités de crédit et d'autres parts au développement des services financiers répondant aux besoins des populations.

Le dynamisme du secteur de la Micro finance au Bénin s'observe à travers la diffusion étendue des institutions dans le pays d'une part, et la diversité des activités d'autre part. Selon Michel LELART, les raisons de ce dynamisme sont multiples. Il s'agit de :

§ Le soutien exceptionnel des bailleurs de fonds, principalement de la Banque Mondiale ;

§ L'intérêt manifesté par les banques commerciales de la place qui ont commencé à financer ce nouveau secteur ;

§ L'importance de l'économie informelle et de ses besoins de financement auxquels les banques ne sont pas adaptées ;

§ La volonté politique et la décision des autorités de soutenir ce secteur à travers la création d'un Ministère de la Micro finance et l'élaboration d'une politique nationale de Micro finance ;

§ Enfin, les bonnes performances des institutions qui ont contribué à faire naître la confiance des usagers après la crise des années 90 qui a vu les banques fermer leurs portes avant de disparaître pour la plupart.

Suite à la désignation de l'année 2005 comme année internationale du micro crédit, le 29 Décembre 2003, le Secrétaire Général des Nations Unies Koffi Annan disait que : «  La dure réalité reste que la plupart des populations les plus pauvres n'ont pas encore accès à des services financiers pérennes et viables, qu'il s'agisse d'épargne, de crédit ou d'assurance. L'enjeu essentiel sera donc pour nous d'éliminer les contraintes qui excluent les plus démunis d'une pleine participation au secteur financier... ensemble, nous pouvons et nous devons mettre en place des services financiers inclusifs qui aident les gens à améliorer leurs conditions de vie. »

Selon Philippe PERDRIX « in les 200 Edition 2006 » à l'ouverture de l'année internationale du microcrédit, le Secrétaire Général de l'ONU affirmait que : « l'accès durable au micro financement permet aux enfants d'aller à l'école et aux familles d'avoir accès à de meilleurs soins». Elle offre ainsi de très petits crédits (micro crédits) à des individus pauvres mais économiquement actifs pour les aider à mener des activités génératrices de revenus leur permettant de développer leur micro entreprise. Il participe pour beaucoup dans la lutte contre la pauvreté et en constitue, de plus en plus, un des outils privilégiés.

Selon le rapport du sommet national sur la micro finance tenu à Cotonou en 2003, 33% de la population Béninoise ne partagent pas la richesse nationale ; 2/3 des Béninois sont à la fois analphabètes, privés d'accès aux services de santé et à l'eau potable, et parents d'enfants malnutris qui courent fortement le risque de mourir entre un et quatre ans. Par ailleurs, le document de lutte contre la pauvreté au Bénin révèle que malgré les performances économiques ayant favorisé de façon sensible la régression du phénomène de la pauvreté en milieu urbain, celui-ci s'est significativement accru en milieu rural.

Le secteur de la micro finance a connu ces dernières années une croissance sans pareil avec ses 762 institutions actives totalisant 1.308 structures affiliées ou points de service répartis sur toute l'étendue du territoire national et mobilisant une épargne de plus de 40 milliards de FCFA et distribuant un volume de crédit de plus de 85 milliards de FCFA pour plus de six cent mille (600 000) bénéficiaires soit 30,5% de la population économiquement active estimée à fin Décembre 2004 à environ 2 millions de personnes (Source : Consortium ALAFIA)..

Ce rapport montre que la plupart des IMF n'arrivent pas à rentabiliser leurs fonds hors exploitation non pas, à cause de la baisse des produits mais à cause d'une augmentation des charges non décaissables que constituent les pertes sur créances et les dotations aux provisions, conséquences des impayés et également à la non disponibilité des ressources financières adéquates pour satisfaire les besoins exprimés par les populations. Dans ces conditions un grand nombre d'IMF exerçant actuellement sur le territoire national se trouvent confronter à l'épineux problème de leur viabilité financière ou institutionnelle qui dépend surtout de leur financement.

Face à la multiplication des programmes de micro finance, au risque de déboires et d'embrasement du secteur, une prise de conscience générale a commencé à se faire au niveau des autorités gouvernementales, des partenaires au développement et des opérateurs au début des années 90. Les préoccupations annoncées se sont traduites peu à peu par un besoin accru de professionnalisation, de réglementation et de supervision du secteur. Aussi les législateurs ont-ils commencé à mettre en place vers la moitié des années 90 des dispositifs réglementaires et juridiques plus contraignants, notamment en ce qui concerne les institutions collectant les dépôts auprès du public ou de ses membres. Ces nouvelles dispositions renvoient au changement de perception de la micro finance vis-à-vis des dogmes politiques traditionnels qui tendaient à la décrire comme une activité purement sociale, ne devant pas faire l'objet de réglementation particulière.

Ainsi, avec l'avènement du régime du changement, tirant leçon des échecs passés et avec le soutien des principaux acteurs du secteur, le Gouvernement du Bénin a opté à la semaine de micro finance de Mai 2006, pour l'approche du « faire faire ». Il s'est ainsi engagé à jouer son rôle d'arbitre et de promotion du secteur de la micro finance. C'est pour pallier cet état de chose que le Fonds National de la Micro finance (FNM) resté longtemps une « volonté ferme » pour les acteurs est depuis deux ans une réalité grâce au Gouvernement qui n'a ménagé aucun effort pour le doter de ressources financières substantielles dans le cadre de sa politique pour l'amélioration des conditions de vie des populations. Le Fonds National de la Micro finance apparaît alors comme une alternative du secteur bancaire pour les IMF et constitue une véritable plate forme d'intervention mettant en relation d'une part, l'Etat et les bailleurs de fonds avec les institutions de financement décentralisé et d'autre part, les institutions de financement avec les bénéficiaires.

Face à ce constat, il s'avère important de se poser  certaines questions à savoir : Quel est l'apport du FNM pour le secteur de la Micro finance ? Est-ce que la Micro finance pourrait-être un véritable levier de réduction de pauvreté ? C'est pour répondre à ces interrogations que nous nous sommes proposés de réfléchir sur le thème :

 ««  PROBLEMATIQUE DE RENFORCEMENT DES CAPACITES FINANCIERES ET TECHNIQUES DES INSTITUTIONS DE MICRO FINANCE AU BENIN : EXPERIENCE DU FONDS NATIONAL DE LA MICRO FINANCE (FNM) » ».

Paragraphe 2 : Objectif et Hypothèses de Recherche

1- Objectif

L'objectif général de notre étude est de vérifier que le partenariat FNM et IMF contribue aux renforcements des capacités financières et techniques des IMF en vue de l'amélioration des conditions de vie des populations. De cet objectif découle deux (02) objectifs spécifiques :

Objectif Spécifique1 : Analyser la situation financière et technique des IMF après le partenariat FNM et IMF.

Objectif Spécifique 2 : Analyser l'efficacité de services financiers fournis par les IMF après le partenariat FNM et IMF.

2- Hypothèses

Hypothèse1 : L'amélioration des capacités financières et techniques des IMF est due au partenariat FNM et IMF.

Hypothèse 2 : L'amélioration des services financiers fournis par les IMF est due au renforcement des capacités financières et techniques de ces IMF.

Section 2 : REVUE DE LITTERATURE ET METHODOLOGIE DE L'ETUDE

Paragraphe 1 : Revue de littérature

A- Historique de la Micro finance

L'usage du crédit au Bénin comme dans les pays en voie de développement date de longtemps. Ce n'est que dans les années 70 que s'est manifestée une reprise des systèmes de crédit rural avec l'institutionnalisation de la Caisse Nationale de Crédit Agricole (CNCA). Très tôt, elle s'est confrontée à des difficultés qui l'ont conduit en 1987 à sa liquidation. Dès lors, un projet de réhabilitation des CLCAM/ CRCAM fut mis en place après la liquidation de la CNCA.

Depuis les années 90, l'offre de services de la Micro finance s'est développée et regroupe toutes les Organisations et Institutions offrant des services financiers à toutes les populations qui n'ont pas ou qui ont peu accès aux services bancaires fautes de moyens, de garanties.....etc.

Au Bénin, les Institutions de Micro finance peuvent être réparties en trois (03) catégories :

· Les Institutions d'Epargne et de Crédit : Ce sont des Institutions qui ont des expériences basées sur le rôle central de l'épargne pour alimenter le crédit ;

· Les Organisations pour lesquelles l'octroi de crédit est une activité accessoire : elles trouvent que coupler le crédit avec d'autres activités constituera un moyen pour atteindre leur objectif de développement.

· Les Organisations ayant comme activité unique ou principale, la distribution de crédit : Ce sont des Institutions qui ont privilégié le crédit comme activité centrale de leurs opérations.

1- Environnement Légal et Règlementaire des IMF

Au Bénin, les opérations de crédit, quel qu'en soit l'initiateur et le montant, relèvent de la loi N° 90-018 du 27 juillet 1990 portant règlementation bancaire en remplacement de celle de 1975.

Cette nouvelle loi offre un code juridique qui se veut résolument libéral et s'inscrit dans un dispositif légal et règlementaire adopté par l'ensemble des pays de l'Union Monétaire Ouest Africaine (UMOA). Cette loi, qui complète le décret N° 89-392 du 07 Novembre 1989 portant classement, forme juridique et opérations des établissements financiers, couvre le système bancaire classique. Ainsi, les activités bancaires sont désormais exercées par des entreprises libres et ces dernières sont responsables de leurs décisions.

Malgré cette nouvelle réglementation du système bancaire classique, il s'est avéré que ce dernier ne couvre qu'une infirme partie des activités financières de la population. Ainsi, cette nouvelle règlementation bancaire n'a qu'une portée limitée. Désormais, des efforts de formalisation s'avèrent nécessaires. Ces efforts entamés depuis 1992 ont abouti à l'élaboration et au vote, le 08 Août 1997, de la loi portant réglementation des Institutions Mutualistes ou Coopératives d'Epargne et de Crédit (PARMEC) qui s'applique aux institutions. Les autres Institutions non Mutualistes peuvent solliciter leur reconnaissance auprès du Ministère du Développement, des Finances et de L'Economie dans les domaines fixés par décret. Ainsi, ces structures signent une convention cadre avec le Ministère des Finances, pour une durée maximale de cinq (05) ans renouvelable.

La loi PARMEC définit les conditions d'exercice des activités, les modalités de reconnaissance de ces structures ou organisations, les règles de fonctionnement et les modalités de contrôle. Ce faisant, cette loi soustrait ces structures ou organisations du champ d'application de la loi bancaire et uniformise les pratiques en matière de coopératives d'épargne et de crédit dans l'espace UMOA.

2- Environnement Bancaire et Financier

Après la déconfiture du système bancaire Béninois des années 80, les importantes réformes mises en oeuvre ont permis la restructuration de ce secteur et l'émergence de nouvelles banques dynamiques. Le secteur bancaire Béninois compte actuellement, outre la Banque Centrale, près d'une douzaine de banques commerciales entièrement privées : BOA, ECOBANK, CONTINENTAL BANK, FINANCIAL BANK....................etc. A côté de ses banques opèrent quelques Etablissements Financiers dans le système bancaire béninois comme : Equipbail SA, Crédit Africain et auquel nous pouvons ajouter sans risque de nous tromper le Fonds National de Micro finance (FNM).

B- Quelques réflexions d'Auteurs

Plusieurs études ont été déjà menées dans le secteur de la micro finance. Cependant, en jetant un regard sur les écrits qui auraient pu aborder ou aller dans le même sens que notre étude, nous constatons que la question est loin d'être épuisée. Néanmoins, reconnaissant la capacité de la Micro finance à répondre aux divers aspects du développement, le Secrétaire Général des Nations Unies Koffi ANNAN proclama que l'année 2005 « Année Internationale du Micro fiance » fait partie intégrante des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD).

GUERIN (2001) dans l'une de ses recherches a su montrer la contribution de la Micro finance à l'émancipation et à la promotion de la femme. En effet, des résultats de ses recherches, elle dégage que la micro finance est susceptible de favoriser l'autonomie des femmes, même les plus pauvres en les aidant à démarrer ou à stabiliser une activité et à éviter certaines dépendances.

Pour DOSSOU et H GAGIJI (2000) cité par APOVO Thierry D. & SONON Julien (2007), les IMF ont un rôle très important dans la lutte contre la pauvreté. Leur étude leur a permis de réfuter les idées généralement admises en ce qui concerne l'incapacité des pauvres à se prendre en charge et à développer une activité. Elles en veulent pour preuve le taux de remboursement élevé et la dynamique avec laquelle les pauvres conduisent leurs activités économiques. Elles se sont fait devancer par KILGOUR (1998) qui affirme que, ceux qui, à son image, voient dans la Micro entreprise et le micro crédit des moyens d'alléger la pauvreté partagent une croyance fondamentale sur la nature de la pauvreté selon laquelle le pauvre, avec des outils appropriés, a en lui les moyens de s'extirper de sa misère.

Malgré les performances enregistrées par la Micro finance, de plus en plus de voix s'élèvent pour relever les contre potentialités de la Micro finance.

Selon MORDUCH et BARBARA (2001) cités par ABOUDOU A. (2004), les plus pauvres constituent la vaste majorité de ceux qui n'ont pas accès aux services de santé primaire et à l'éducation de base ; de même, ils constituent la majorité de ceux qui n'ont pas accès à la Micro finance.

SERVET (2004) souligne que «  faute d'un développement intégrant le micro crédit dans les logiques de solidarité, les risques sont considérables que de moyens de libération, ils deviennent un vecteur d'oppression par un surendettement des populations séduites par une proposition de crédit »

OROU GUIDOU (2003) remarque que de plus en plus d'observateurs reprochent à la micro finance d'appauvrir ses bénéficiaires ; la remarque étant que plusieurs clients des IMF qui remboursent régulièrement leurs crédits, voient diminuer considérablement leurs fonds propres au point de conduire certains à l'échec1(*).

C- Clarifications de quelques concepts clés

1- Renforcement des Capacités

La capacité d'une organisation est le potentiel qu'elle a d'être performante, son aptitude à exploiter avec succès ses compétences et ses ressources pour atteindre ses buts et répondre aux attentes des intervenants.

Le renforcement des capacités vise à améliorer la performance potentielle de l'organisation, telle qu'elle transparaît dans ses ressources et sa gestion.

Le PNUD définit le renforcement des capacités comme un processus permanent par lequel une personne ou une organisation améliore son aptitude à s'acquitter de ses fonctions principales, à résoudre des problèmes, à définir ses objectifs et à atteindre ceux-ci.

La Société Internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge quant à elle définit le renforcement des capacités comme une approche systématique d'apprentissage continu visant à améliorer l'aptitude d'une organisation à utiliser avec le plus d'efficacité et d'efficience possible le personnel et les ressources financières à sa disposition pour remplir la mission humanitaire de la société de façon durable.

2- Micro finance

Il existe autant de définitions de la Micro finance que d'auteurs. Elle varie selon leurs objectifs et leurs formes. Ainsi, selon :

Ø Le législateur : Il ne fait pas usage des terminologies comme IMC ou SFD. Il met plutôt l'accent sur le caractère mutualiste ou coopératif de ces institutions. La loi N° 97-027 du 08/08/97 stipule en son article 2 alinéa 1 que « Les institutions mutualistes ou coopératives d'épargne et de crédit sont un groupement de personnes doté de la personnalité morale sans but lucratif et à capital variable fondé sur les principes d'union, de solidarité, d'entraide mutuelle et ayant principalement pour objet de collecter l'épargne de ses membres et de leur consentir du crédit »

Ø Les praticiens : La terminologie du SFD désigne un réseau d'institutions de Micro finance qui s'apprécie par rapport à sa structure de base. Dans leur optique, la Micro finance est une finance de proximité par opposition aux longues procédures administratives contraignantes des banques classiques.

Ø Les bailleurs : Ils préfèrent la terminologie SFI (Système Financier Intermédiaire) pour faire la démarcation entre le système bancaire financier formel et la finance informelle. Selon les bailleurs de fonds, les institutions de Micro finance peuvent rester purement informelles ou évoluer pour devenir soit un établissement financier, soit une banque.

Ø Pour Ledgerwood (1998), le terme de micro finance désigne l'offre de services financiers à une clientèle pauvre composée notamment de petits travailleurs indépendants.

3- Micro crédit

Selon ROBINSON (1996), on entend par Micro crédit les services financiers offerts aux petites et Micro entreprises de différents secteurs vulnérables aux faibles revenus exerçant des activités économiques de moindre importance afin qu'elles puissent accroître leur productivité et leur efficacité, développer leurs activités et augmenter leurs revenus voire améliorer leurs conditions de vie.

4- Crédit

Le Crédit vient du mot latin « credere » qui signifie croire, faire confiance. « Faire crédit » à quelqu'un signifie donc lui faire confiance.

Selon Lancelin (2001), le crédit est une entente entre le prêteur et l'emprunteur qui anticipe les résultats évalués d'une opération. Le crédit est basé sur la confiance mutuelle.

Selon le lexique d'économie Ahmed SILEM, Jean ALBERTINI et Al «  Le crédit se définit comme étant un acte de confiance se traduisant par un prêt en natures ou en espèces consenti en contrepartie d'une promesse de remboursement dans un délai généralement convenu à l'avance ».

Le système financier contemporain distingue globalement deux sortes de crédits : les Prêts aux entreprises et les Prêts aux ménages.

v Les Prêts aux entreprises, encore appelés les crédits à la production, constituent un atout important qui complète ou remplace parfois l'autofinancement. Ces prêts peuvent être nécessaires au démarrage d'un projet, ou au renforcement d'un projet.

v Les Prêts aux ménages encore appelés crédits à la consommation facilitent l'écoulement des biens et services offerts sur le marché. En effet, l'épargne des ménages est souvent insuffisante pour faire certaines acquisitions et dépenses : construction de logement, mobiliers, matériels électroménagers, équipements divers. Sans les crédits à la consommation, ces marchés seraient engorgés, la production bloquée et on pourrait assister à une déflation qui à son tour entraînerait une récession voire une dépression économique.

5- Micro entreprise

Le mot Micro entreprise a été utilisé pour la première fois au Brésil en 1970 pour désigner les entreprises non enregistrées dont les effectifs vont de une à cinq personnes.

Le rapport de l'économie nationale édité en décembre 1997 définit la Micro entreprise comme étant l'ensemble des « activités économiques et commerciales de moindre importance auxquelles s'adonne une population de personnes qui font montre de dynamisme et ont acquis un certain savoir-faire dans les domaines de commerce, de l'artisanat et de l'industrie » (cf. Rapport sur l'état de l'économie nationale développement récent perspective à terme décembre 1997).

6- Pauvreté

La pauvreté est un phénomène multidimensionnel dont la mesure est complexe. La littérature est abondante sur sa définition. Elle peut être définit aujourd'hui comme un état de privatisation à long terme du bien être jugé inadéquat pour vivre décemment. Elle est donc synonyme de carence sur une longue durée et ne fait généralement pas référence aux personnes en difficultés temporaires.

Le Sommet Mondial sur le développement social qui s'est tenu à Copenhague en 1995 indique que « la pauvreté est un phénomène qui se manifeste sous diverses formes : absence de revenu et de ressources productives suffisantes pour assurer des moyens d'existence viables, faim et malnutrition, mauvaise santé, analphabétisme, morbidité et mortalité accrues du fait des maladies, environnement insalubre, discrimination sociale et exclusions ».

7- Secteur informel

«  Le terme secteur informel a fait sa première apparition officielle dans le rapport d'une mission sur l'emploi au Kenya entreprise par le BIT en 1972. Pendant plus de 20 ans, la définition du secteur informel ou du secteur non structuré a fait l'objet de longs et riches débats »

Depuis 1993, la 15ème Conférence Internationale des Statisticiens du Travail (CIST), organisée par le BIT, a permis de stabiliser une vingtaine d'années de tâtonnement. Selon cette définition, « le secteur informel peut être décrit, d'une façon générale, comme un ensemble d'unités produisant des biens ou des services marchands en vue principalement de créer des emplois et des revenus aux personnes concernées et, indépendamment du lieu et du mode d'exercice (principal, secondaire, permanent, saisonnier, temporaire) et du capital mis en oeuvre »

Au Benin, le secteur informel comprend l'ensemble des entreprises privées et appartenant à une personne physique ou à une association de personnes présentant des caractéristiques socio- économique et juridico-institutionnelles, ou le salariat est limité, le capital est investi faible, mais où il y a néanmoins circulation monétaire et production de biens et services onéreux avec des techniques à haute intensité de main d'oeuvre. Les qualifications sont acquises le plus souvent en dehors du système scolaire et le marché échappant à tout règlement, est soumis à une concurrence cruelle.

Paragraphe 2 : Méthodologie de l'étude

Pour appréhender les problèmes liés à la problématique de renforcement des capacités financières et techniques qui se posent aux IMF, une collecte d'informations utiles s'impose. La collecte d'informations a été opérée à travers des entretiens directs, questionnaire et guide d'entretien adressés à quelques IMF de la place comme la CPEC, CFAD, APHEDD- BAVEC, PADME.....etc, au personnel du FNM et aux potentiels bénéficiaires (clients) d'une part ; et d'autres parts, à la recherche documentaire portant sur la lecture de certains ouvrages et mémoires traitant de la question.

* 1 Initiatives, Magazine Bimestriel d'informations Economiques édité par CePEPE N°058 mai-juin 2003 P7

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"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway