b) La faiblesse déduite de l'analyse des
outputs : Des outputs inadaptés en nombre et en substance
Dans une approche systémique, les outputs
constituent aussi par leur nature, des variables explicatives de
l'efficacité du système. De prime abord, relevons que, en
application de l'Article 04 alinéa a) du Protocole relatif au COPAX, ce
dernier est, sans préjudice des attributions du Conseil de
Sécurité de l'ONU et du mécanisme de l'Union Africaine en
ce qui est de la prévention des conflits en Afrique, chargé de
prévenir gérer et régler les conflits en Afrique centrale.
De ce qui précède, il ressort que le COPAX a non seulement la
faculté mais aussi la responsabilité de mettre en oeuvre toutes
mesures utiles pour éviter la survenue des conflits, résoudre les
conflits déclarés et consolider la paix et la
sécurité dans la sous-région Afrique centrale.
Le bon fonctionnement du COPAX devrait être
déduit caeteri paribus, de l'équilibre
établi entre les sollicitations de l'environnement et les
réponses du système aux sollicitations de l'environnement.
De façon prosaïque, l'identification de huit
crises dans la sous-région devrait appeler la mise sur pied d'au moins
huit projets différents chargé de gérer ces questions.
Dans les faits cependant, nous n'avons identifié que :
· Les initiatives visant la contribution à la
sécurisation des élections en République
Démocratique du Congo,
· Le projet MICOPAX prévoyant le transfert de
compétence de la FOMUC à la FOMAC en ce qui concerne le maintien
de la paix en République Centrafricaine,
· Et l'action en diplomatie préventive ayant
concouru au rétablissement de la légalité
constitutionnelle à Sao Tome et Principe
Certes, cette limitation des cas et des domaines
d'intervention du COPAX pourrait résulter d'un travail de filtrage
effectué par les gatekeepers, mais, force est de
reconnaître que tel n'est pas le cas ici, étant donné que
ces huit crises étaient déjà portées à
l'attention de la CDS, l'exigence de bon fonctionnement du système
laissait plutôt présager une réponse de celui-ci. Tandis
que l'absence de réponse signifie que les questions
soulevées n'ont pas connu de traitement à l'intérieur du
COPAX et sont restées bloquées dans un des compartiments de la
black box, comme dans un labyrinthe sans plus pouvoir en sortir.
C'est, à notre sens, la raison pour laquelle les crises en Angola, au
Burundi, en RCA avant 2003, au Tchad et au Congo non pas connu une implication
du COPAX que ce soit au niveau de la diplomatie préventive ou à
celui de l'action directe sur les faits.
A coté d'une insuffisance des réponses du
système face aux sollicitations de l'environnement, on perçoit
aussi une certaine inadéquation des outputs du système. En effet,
bien des outputs du système sortent de celui-ci dans une forme qui ne
permet pas leur applicabilité immédiate, ce qui a pour effet de
mettre tout le système en état de latence et de revigorer les
attentes et les demandes de l'environnement. A titre d'exemple et s'agissant du
processus d'institutionnalisation évoquée plus haut, la logique
voudrait que l'institutionnalisation de ce cadre s'accompagne
immédiatement de son application sur le terrain. Or, l'on relève
pour le déplorer que ces constructions juridiques, pour la plupart,
restent envisagées de lege ferranda et non de lege
lata et marquent ainsi une trop longue transition entre l'édiction
des Actes et Décisions et leur entrée en application, beaucoup
plus en une période où le COPAX est plus que par le passé
sollicité par l'environnement.
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