ETUDES DES FACTEURS DETERMINANT LA DEMANDE DU RIZ AU
BENIN : UNE ANALYSE PAR UN MODELE SYSTEME DE DEPENSE
LINEAIRE (LES)
Djalalou-Dine A.ARINLOYE1, Patrice Y.
ADEGBOLA2 Gauthier BIAOU3
1 Institue Internationale d'Agriculture Tropicale
(IITA-BENIN) 08 BP: 0932 Cotonou Benin Tel (229) 21 35 01 88, Fax : (229)
21 35 05 56 e-mail :
a.arinloye@cgiar.org
2Programme Analyse de la Politique Agricole (PAPA) du
Centre des Recherches Agricoles à vocation Nationale basé
à Agonkanmey (CRAA) de l'Institut National des Recherches Agricoles du
Bénin (INRAB). BP: 128 Porto-Novo, Bénin, Tél: (229)
20212773, e-mail:
lesr@intnet.bj
3 Faculté des Sciences Agronomiques (FSA) de
l'Université d'Abomey-Calavi (UAC), Département d'Economie, de
Socio-Anthropologie et de Communication pour le Développement Rural
(DESAC), BP 526 Cotonou, Bénin, e-mail:
gbiaou@yahoo.fr
RESUME
Suite aux difficultés d'écoulement du riz local
face aux importations de plus en plus croissantes et la nécessité
d'identifier des stratégies pour la compétitivité du riz
local, la volonté des pouvoirs publics est désormais axée
sur l'augmentation des rendements et l'amélioration de la
compétitivité du secteur rizicole au Bénin. Ainsi, dans le
but d'apporter une plus-value au riz local et de le conformer aux aspirations
des consommateurs, la présente communication a utilisé le
modèle Système de Dépense Linéaire (LES) pour
analyser les facteurs déterminant la préférence et la
motivation des consommateurs pour le riz importé et proposer des
approches de solutions ou des mesures alternatives idoines au renversement de
la tendance. Pour y parvenir, des données aussi bien quantitatives que
qualitatives ont été collectées auprès d'un
échantillon de 233 consommateurs (trices) repartis dans deux
départements du Bénin (Collines et Littoral). La taille des
ménages enquêtés varie de une (1) à 14 personnes
avec une moyenne de 5,42 (2,29) personnes. L'âge des chefs de
ménage enquêtés varie de 17 à 83 ans avec une
moyenne de 37 (12,15) ans. Le riz local est très peu connu en zone
urbaine (2,6%). Il ressort des résultats que les facteurs
déterminant la demande du riz local sont significativement
différents de ceux du riz importé. Aussi les attributs
favorables à la demande du riz importé (absence de corps
étrangers, arôme, blancheur, taux de brisure, cohésion des
grains après cuisson et disponibilité du riz toute
l'année) sont-ils généralement défavorables pour le
riz local. L'étude conclut que de grands efforts restent à mener
pour corriger cette défaillance. Ainsi, toute action pour la promotion
de la filière riz doit être orientée vers
l'amélioration des techniques post-récoltes.
Mots clés :
Déterminants, Demande, Attributs, Riz local, Riz importé,
Bénin.
ABSTRACT
Facing the problem of out-flows of the local rice, and the
necessity to identify strategies for its competitiveness, the new agricultural
politics is centred on the increase of outputs and the improvement of the rice
sector competitiveness in Benin. Thus, in the goal to bring an increment to the
local rice and to conform it to the longing of consumers, the present paper
uses the Linear Expense System model to identify and analyze factors
determining the preference and the incentive of consumers for the imported rice
and to propose solutions to the reversing of the tendency in favour of the
local rice. To reach this goal, quantitative and qualitative data have been
collected with 233 household left in two departments of Benin (Collines and
Littoral). The size of households investigated varies between one (1) and 14
people with an average of the 5.42 (2.29) people. The age of household head
varies between 17 and 83 years old with an average of 37 (12.15). The local
rice is hardly known in urban zone (2.6%). The results indicate that factors
determining the demand of the local rice are significantly different from those
determining the demand of rice imported. Therefore, favourable attributes to
the demand of imported rice (waste products absence, whiteness, milling rate,
cohesion of grains after cooking and the availability of rice all the year
round) are generally unfavourable for the local one. The survey concludes that
all action for the promotion of the local rice must be oriented toward
post-harvests techniques improvement.
Key words: Determinants, Demand,
Attribute, Local rice, Imported rice, Benin.
1-INTRODUCTION
Troisième céréale mondiale après
le blé et le maïs, avec environ 590 millions de tonnes de paddy en
2003 (Abiassi, 2006), le riz est la principale denrée alimentaire de
près de la moitié de la population mondiale. Il contribue
à plus de 20% à la fourniture mondiale en calorie
consommée. Plus de deux (2) milliards d'habitants en Asie y tirent 80%
de leur calorie (FAO, 2001). D'après les travaux réalisés
par Adégbola et Sodjinou (2003), l'Egypte est le premier pays africain
producteur de riz. Il est suivi du Nigeria et du Madagascar (FAO, 2000).
Au Bénin, la consommation moyenne de riz par tête
et par an est de 6 à 20 kg en zones rurales et de 10 à 30 kg en
zones urbaines. La quantité totale consommée chaque année
est en pleine évolution et est de l'ordre de 68.161 tonnes en 2001. Avec
l'hypothèse que cette demande ira en s'accroissant avec entre autre
l'urbanisation galopante, le besoin national en riz sera de 110.812 tonnes en
2010 et 132.750 tonnes en 2015 (ADRAO, 2004). Malgré les énormes
potentialités rizicoles dont dispose le Bénin la production
nationale ne couvre pas les besoins en consommation de riz de la population. En
effet, selon Verlinden et Soulé (2003), le Bénin aurait un
potentiel de plus de 322.000 ha de terres rizicultivables, dont 205.000 ha de
bas-fonds et 117.000 ha de plaines inondables. Moins de 8% de ce potentiel sont
actuellement exploités. Les quantités importées de riz ont
évolué de 129.011 tonnes en 1996 à 236.563 tonnes en 2004
(MAEP, 2005b). Notons qu'une partie du riz importé est
réexportée vers les pays de la sous-région. En effet, en
moyenne on remarque que de 1995 à 2000, 73% du riz importé
était destinée au Bénin, 23% au Niger, le reste
étant officiellement en transit vers le Nigeria, le Tchad, le
Burkina-Faso et le Togo (Gounsé, 2004). Par ailleurs, plusieurs
études faites sur la filière riz au Bénin se sont beaucoup
focalisées sur les facteurs déterminant l'offre de riz sur les
différents marchés. Ces études ont occulté pour la
plupart le fait que l'offre d'un produit peut également être
influencées par la demande exprimée par le consommateur. Ainsi,
la faible production du riz au Bénin peut être majoritairement
expliquée par le découragement progressif des producteurs du riz
local face à l'importation d'un riz de haute qualité.
Il se pose alors un problème de
compétitivité relative du riz local par rapport au riz
importé en terme de qualité de l'offre, du coût de
production et du coût post récolte, de même que des
techniques post récoltes pour une meilleure qualité du riz
local.
Il devient donc impérieux de se poser les questions de
savoir : quels sont les facteurs déterminant le choix du consommateur
entre le riz importé et le riz local ? Qu'est-ce qui justifie
l'orientation des consommateurs vers le riz importé ? Quelle
amélioration faudrait-il envisager aussi bien au niveau de la production
qu'au niveau de la post-récolte pour réduire le rapport
qualité prix du riz local ? Cet article se propose donc de trouver
des réponses pour ces interrogations à travers une étude
comparative des facteurs déterminant la demande du riz local et du riz
importé au Bénin. Il s'agit donc d'étudier et de relever
les aspects liés à la préférence des
consommateurs.
L'article comporte, outre l'introduction (section 1), les
méthodes de collecte et d'analyse utilisées (section 2) les
résultats et discussions (section 3), et pour finir les conclusions et
les grandes implications (section 4).
2. APERCU SUR LA FILIERE RIZ AU BENIN
2-1- La production locale de
riz
Le Bénin occupe une position relativement marginale
dans la production de riz en Afrique de l'Ouest. En effet, la production de riz
au Bénin ne représentait que 3,15 % de la production totale de
riz en Afrique de l'Ouest (Annexe n°1).
Les superficies rizicultivées sont passées de
14 233 ha en 1997 à 28 787 en 2002 avant de chuter à 23 440 ha en
2003 (Abiassi, 2006). Elles sont actuellement de 29759 ha (ONASA, 2006). Dans
le même temps, la production de riz est passée de 26 891 tonnes en
1997 à 73 003 tonnes en 2006 (Voir Annexe n°2).
En dépit des performances observées aussi bien
au niveau des emblavures que des rendements, la production locale est loin de
couvrir les besoins de la population en consommation du riz estimés de
15 à 20 kg par an par tête d'habitant. Pour une population
d'environ 2 millions d'habitants en 1960, la demande est estimée
à plus de 30 000 tonnes de riz et en 2003, pour une population de 6,7
millions d'habitants, la demande est estimée à 80 000
tonnes. Ainsi, de 24 500 tonnes de déficit dans les années 1960
on arrive à un déficit de plus de 50 000 tonnes en 2003. Ce
déficit chronique du solde vivrier national en riz ouvre la porte aux
importations.
Figure n1 : Evolution
de la superficie emblavée et de la production du riz au Bénin de
1995 à 2006
Source : Abiassi, 2006 et ONASA,
2006
L'analyse de la figure n°1 montre que les superficies
emblavées et la production évoluent de façon
parallèle de 1995 jusqu'à nos jours. Cette évolution est
croissante tout au long de la période à l'exception de
l'année 2005 où la production et la superficie emblavée
ont connu une chute passant respectivement de 70 0000 tonnes et 33 000
hectares en 2004 à 64 668 tonnes et 24721 hectares en 2005. Cette
diminution de production est loin d'être due uniquement aux
problèmes climatiques. Elle serait le résultat d'un
désintéressement des riziculteurs face aux importations massives
de riz de bonne qualité dans le pays. Cependant, les actions incitatives
des institutions d'appui à la recherche agricole (nationales et para-
étatiques) justifieraient la dernière augmentation
observée dans la production du riz au Bénin.
2-2- Les importations commerciales
de riz au Bénin
En dépit de l'évolution remarquable
observée dans la production de riz ces dernières années,
le Bénin n'a pas encore atteint l'autosuffisance alimentaire en riz. La
présence du riz local dans les grands centres de consommation est
marginale et ne représente que 10 à 15% des importations de riz
(Abiassi, 2006). Ainsi pour combler le déficit du solde vivrier, le
Bénin a recours chaque année aux importations par le biais des
entreprises importatrices dont cinq mobilisent la quasi-totalité des
quantités importées. Il s'agit de SHERIKA, ABC, SONAM, DIFEZI et
TUKIMEX qui agissent comme des oligopoles régionaux avec une forte
influence sur les prix.
Les importations commerciales du riz au Bénin
proviennent des pays asiatiques (Inde, Chine, Pakistan, Japon, Thaïlande,
Viêtnam, Hong-Kong, etc.), des pays européens (Espagne, France,
Danemark, Italie, Royaumes Unis, Belgique etc.), des Etats-Unis
d'Amérique et de certains pays africains (Côte d'Ivoire, Togo,
Egypte, etc.). Les différents types de riz importés sont le riz
non décortiqué (paddy), le riz décortiqué (cargo ou
brun), le riz semi blanchi et le riz brisé. Le Bénin importe
globalement une cinquantaine de marques de riz qu'on peut répertorier en
trois grandes catégories en tenant compte des critères de la
douane à savoir :
- la couleur, (riz blanc ; riz jaune ou riz
étuvé) ;
- le parfum ;
- les taux de brisures (5%, 10%, 15%, 30 % etc.).
Selon les données de la douane, la première
catégorie représenterait 80% des volumes de riz importé en
2000 et 2001 contre moins de 15 % pour le riz en brisures. Les enquêtes
conduites en Février 2003 par le LARES ont permis de dénombrer
sur le marché de Cotonou, porte d'entrée des importations, la
présence de 55 différentes marques de riz pour un éventail
de 12 qualités.
Il est important de noter qu'en 2000, les importations
commerciales faisaient encore plus du double de la production nationale en
volume. Pire encore, à partir de la même année, on constate
une croissance progressive du niveau des importations d'environ 48% en volume
et de 60% en valeur par an en moyenne. Les dépenses d'importation sont
passées d'environ 12 millions de dollars à 20 millions de dollars
entre 2000 et 2002. En somme, la tendance observée pour les importations
du riz au Bénin n'est pas loin de celle observée pour les
exportations au niveau international. De manière précise, le
premier exportateur de riz (la Thaïlande) sur le plan mondial est aussi le
premier fournisseur du Bénin.
2-3- La réexportation du riz
au Bénin
En dehors des importations supposées être
destinées à la consommation sur le territoire national, le
Bénin constitue aussi une zone de transit par excellence. En effet, un
volume non négligeable du riz transite par le Bénin à
destination des pays voisins (Burkina Faso, Nigeria, Niger, Togo). Les
statistiques de la réexportation doivent être
considérées avec une grande prudence compte tenu de la
perméabilité de nos frontières et donc du volume important
des transactions avec le Nigeria qui échappent aux statistiques
officielles. Si les flux de réexportation vers le Nigeria ont
représenté en 2001 près de 50 000 tonnes, ils sont loin
des volumes réexportés au milieu des années 1990 où
ils pouvaient atteindre 300 000 tonnes.
D'une manière générale, trois principaux
facteurs sont à la base de la réexportation de produits tels que
le riz en direction du Nigeria :
- tout d'abord, les divergences dans les politiques
commerciales (surtout tarifaires) entre le Nigeria et le Bénin ;
- ensuite, les volumes importés directement au Nigeria
sont parfois insuffisants pour faire face à la demande nationale ;
- enfin, les limitations d'offre de devises, notamment de
dollars, peuvent inciter les commerçants à acheter au
Bénin en ayant recours au marché parallèle des changes.
Ainsi, la réexportation du riz en direction du Nigeria
est la conséquence principale de la divergence des politiques
commerciales adoptées dans les deux pays frontaliers. La mise en oeuvre
de politiques douanières différenciées crée ainsi
des opportunités d'arbitrage pour les commerçants au Nigeria. En
effet, les taxes douanières sur le riz au Nigeria sont passées de
100% en 1995 à 50% en 20001(*) entraînant ainsi une baisse de la demande
auprès des importateurs béninois. Néanmoins, il faudrait
relativiser cette analyse en tenant compte de la lenteur des opérations
de déchargement au port de Lagos, de l'insécurité
(coût élevé des assurances) et des difficultés
d'accès aux devises pour les opérateurs Nigérians. De
plus, la vente de riz est souvent couplée avec l'achat de produits
manufacturés venant du Nigeria. Il y a donc des intérêts
commerciaux de part et d'autre de la frontière bénino-nigeriane
qui incitent au maintien des flux commerciaux (importation/
réexportation).
Les statistiques sur les échanges de riz au
Bénin sont présentées dans le tableau1.
Tableau 1 : Statistiques
sur les échanges de riz au Bénin de 1994 à 2004 en
tonnes
Années
|
Importations au Bénin
|
Réexportation par le Bénin
|
1994
|
213622
|
50713 (24%)
|
1995
|
171919
|
42666 (25%)
|
1996
|
165136
|
61618 (37%)
|
1997
|
86798
|
50193 (58%)
|
1998
|
47012
|
34893 (74%)
|
1999
|
73612
|
28385 (33%)
|
2000
|
72743
|
23803 (33%)
|
2001
|
88286
|
43441 (49%)
|
2002
|
124184
|
ND
|
2003
|
202854
|
ND
|
2004
|
476488
|
ND
|
Source: Port Autonome de Cotonou 2006
ND=non disponible
2-4- Les dons de riz
Au Bénin, la demande de consommation de la population
en riz ne cesse de s'accroître. En effet, la consommation du riz rentre
progressivement dans les habitudes alimentaires des ménages ruraux et
urbains dépassant annuellement 14kg par habitant en moyenne. Dans le
même temps, l'essor démographique galopant (3,25% par an) amplifie
la demande domestique estimée à plus de 80.000 tonnes en 2003
contre une production locale de 54 183 tonnes2(*) la même année. Il s'en suit alors un
déficit alimentaire chronique. Ce déficit est comblé par
les importations dont une partie est constituée par les dons et les
aides alimentaires provenant essentiellement des gouvernements japonais et
américains. Ces dons du riz dont les objectifs principaux sont
supposés réduire le déficit alimentaire en riz et lutter
contre la pauvreté ne sont pas sans incidence sur le
développement de la riziculture locale et sur les conditions de vie des
producteurs béninois.
ü Le don japonais
· Historique et importance
Le don japonais du riz en République du Bénin
date de plus de deux décennies. Il trouve son origine dans une
période de sécheresse ayant entraîné une
pénurie alimentaire au Bénin dans les années 80. Depuis,
même si la situation alimentaire du pays est redevenue normale, le
système a été pérennisé sous réserves
d'autres critères. L'Etat japonais signe avec l'Etat béninois la
remise d'un certain volume de riz correspondant à la valeur du don
divisé par les cours du riz sur le marché international. Il
s'agit d'un don numéraire équivalent à environ 200.000.000
Yen. Les quantités varient donc d'une année à une autre
selon les prix mondiaux du riz et selon les cours du Yen.
La quantité offerte varie d'une année à
l'autre et ne tient compte ni des importations commerciales ni de la production
locale. En 2002 par exemple, le don japonais représentait à lui
seul 7,5% des importations commerciales et 12,25% de la production locale. Les
recettes issues des ventes ne sont pas négligeables mais elles sont en
baisse. En 2002, elles s'élevaient à 1.102.492.783 FCFA, tandis
qu' en 2004 elles ne sont plus que de 546.358.749 FCFA (CCR et REDAD-VECO,
2006).
Figure n°2 :
Evolution des dons du riz japonais au Bénin
Source : CCR et REDAD-VECO, 2006
· Gestion des dons de riz japonais
Pour la livraison du produit, le gouvernement béninois
établit en collaboration avec le gouvernement japonais un cahier de
charges soumis à un appel d'offre international auquel seules les
sociétés japonaises peuvent postuler. La marchandise est
délivrée en une seule cargaison, chargée par la SOBEMAP.
Au Bénin, le don est supervisé par un comité
inter-ministériel composé par les ministères du commerce,
de l'agriculture, des affaires étrangères, du plan, de la
famille, de l'intérieur et des finances. Il s'agit d'une commission de
la gestion des dons présidée par le ministre du commerce. Elle
est créée par décret et amendée le 30
Décembre 2004. Elle reçoit les dons, propose le prix de cession
et la formule de répartition, suit la distribution et rend compte au
gouvernement.
Ainsi, le riz donné à l'Etat béninois
doit être vendu. Il est distribué sur toute l'étendue du
territoire y compris dans les zones de production. La distribution est
assurée par la Centrale COOP et l'ONASA depuis 1996, chacune dans une
zone bien délimitée. En 1996, la répartition du riz
était de 60% pour la centrale COOP et de 40% pour l'ONASA. Mais depuis
quelques années, la répartition est équitable entre les
deux structures. Rappelons que la Centrale COOP est une structure privée
dont la fonction centrale est la distribution des produits alimentaires tandis
que l'ONASA est une institution étatique relevant du ministère de
l'agriculture. Les deux structures soumettent un projet de répartition
et un prix de cession à la commission de gestion des dons et aides
alimentaires que le Conseil des Ministres étudie. Ce prix est
fixé en tenant compte du prix du marché de riz le plus bas et le
plus consommé par la population.
Le prix de cession du riz donné est
généralement fixé au minimum au deux tiers (2/3) du prix
FOB et à un maximum non loin de ce seuil. Ainsi, le prix varie de 4 500
à 5 000 FCFA pour le sac de 30 Kg. Ce prix supposé unique varie
cependant légèrement d'une zone à une autre. Avec la
décentralisation, un comité d'orientation et de gestion du riz
japonais est installé au niveau local. Ce comité est
présidé par le Maire et a pour membres le responsable du CeRPA,
le responsable des affaires sociales, un représentant de l'association
du développement, une représentante des femmes, le chef de la
brigade ou le commissaire, un représentant de l'ONASA ou de la Centrale
COOP. Les revenus tirés de la vente sont regroupés dans un compte
spécial.
Selon Verlinden et Soule (2003), le don japonais est
distribué à un prix largement en dessous de celui du riz local.
En Octobre 2003, il a été distribué dans le
département des Collines à un prix inférieur de 40% au
prix du riz produit dans cette région. De même, en 2004 sur le
marché de Natitingou, le riz issu du don japonais a été
distribué à un prix d'environ 175FCFA/Kg contre 225FCFA/Kg pour
le riz local. Ce don étant exonéré des taxes à
l'importation, il agit comme un concurrent de taille du riz local.
ü Le don américain
· Historique et importance
A l'instar du Japon, les Etats Unis apportent une assistance
alimentaire en riz à la République du Bénin. En plus du
riz, l'huile comestible, le blé et la farine de blé sont
également importés. C'est le Catholic Relief Services (CRS) qui
en assure la gestion. La structure s'est implantée au Bénin
depuis 1958. Pour ce qui concerne le riz, l'assistance alimentaire comporte
deux volets à savoir la distribution alimentaire et la
monétisation (vente de vivres). Si le programme de distribution
alimentaire date de plusieurs décennies, celui de la monétisation
n'a commencé qu'en 2001 pour une durée de cinq (5) ans.
Pour chacune des deux composantes, les volumes importés
varient très faiblement d'une année à l'autre. La
distribution alimentaire s'élève à environ 500 tonnes par
an. S'agissant de la monétisation, l'opération s'effectue sur
toute l'année. Son volume moyen est de 9000 tonnes par
an. La totalité de ces importations (monétisation et distribution
alimentaire) faisait près du tiers de la production nationale en
2000.
· Gestion des dons de riz
américain
Les bénéficiaires du programme de distribution
alimentaire sont principalement les écoles sous formes de cantines
scolaires destinés à assurer la fréquentation de
l'école par les enfants et à limiter les déperditions au
cours du cursus scolaire. Quant à la monétisation des vivres
reçus en aide, elle constitue un mécanisme de satisfaction des
besoins de fonds pour la réalisation des objectifs de
développement et un moyen de développement des capacités
des entreprises locales. Ainsi, les bénéficiaires sont les
sociétés, les associations et les groupements. Pour la vente, le
CRS lance un appel d'offre et c'est la structure la plus offrante qui est
retenue. On en déduit que la gestion des aides alimentaires
américaines est entièrement sous le contrôle du CRS.
ü Impact des dons et aides alimentaires sur la
riziculture locale
La monétisation des vivres reçus en aide
constitue un mécanisme de satisfaction des besoins de fonds pour la
réalisation des objectifs de développement et un moyen de
développement des capacités des entreprises locales. Ainsi, les
bénéficiaires sont les sociétés, les associations
et les groupements les plus offrants. Pour chacune des deux composantes, les
volumes importés varient très faiblement d'une année
à l'autre. Ces dons et aides alimentaires contribuent à combler
le déficit alimentaire en riz de la population. Cependant, leur
incidence sur la population agricole en particulier et sur le
développement du Bénin en général est loin
d'être négligeable. En effet, les risques et incidences à
court et à long terme sont nombreux. Ils se présentent comme suit
:
A court terme
o Discrimination sociale car un petit nombre de personnes
s'accaparent de la plus grande quantité qu'ils revendent sur les
marchés urbains et régionaux ;
o concurrence déloyale du don du riz vis-à-vis
du riz local. En effet, le don du riz est plus compétitif que le riz
local car il coûte deux fois moins cher que le riz local et il est vendu
à un prix inférieur au coût de production du riz local qui
est de 158 F/Kg ;
o manque de débouchés à
l'intérieur pour l'écoulement du riz local ;
o mévente de la part des producteurs nationaux ;
o bradage du riz local par les producteurs ;
o baisse des revenus des producteurs et productrices qui
s'adonnent particulièrement à cette culture ;
o manque de volonté pour l'investissement dans la
filière ;
o détérioration des conditions de vie des
populations rurales.
A long terme
o Découragement des riziculteurs ;
o découragement des efforts accomplis par les projets
et programmes de développement de la filière riz dont les effets
risquent d'être négligeable voire nul sur la vie des
producteurs ;
o baisse de la production locale du riz et des revenus des
producteurs ;
o faible valorisation des potentialités rizicoles
existantes ;
o insécurité alimentaire due à
l'incapacité du Bénin à faire face à la demande
locale en cas de suspension soudaine des dons et aides ;
o augmentation du degré de dépendance du
Bénin voire une souveraineté
nationale hypothéquée durablement ;
o agrandissement des inégalités entre les hommes
et les femmes car les femmes tirent une bonne partie de leurs revenus à
partir de la riziculture ;
o faible diversification agricole avec comme
conséquence le renforcement de la dépendance du pays à
l'égard de la monoculture ;
o problème sanitaire car la plupart des aides et dons
alimentaires sont constitués de réserves alimentaires datant de
plusieurs années et pourraient être de qualité
douteuse ;
o élargissement du déficit de la balance
commerciale et donc un produit intérieur brut de plus en plus faible.
2. METHODES
2.1. Méthode de
collecte des données
Les données de cette étude ont été
collectées en trois phases. Lors de la première phase, les
données secondaires ont été collectées dans
plusieurs centres de documentation de différentes structures
spécialisées notamment la Faculté des Sciences
Agronomiques (FSA), le Programme Analyse de la Politique Agricole (PAPA),
l'Institut National des Recherches Agricoles du Bénin (INRAB), le
Ministère de l'Agriculture et de la Pêche (MAEP), l' Office
National d'Appui à la Sécurité Alimentaire (ONASA),
l'Institut National de la Statistique et de l'Analyse Economique (INSAE),
l'Institut International d'Agriculture Tropicale (IITA) et le Centre de Riz
pour l'Afrique (ADRAO). Des discussions ont eu lieu avec des personnes
ressources de ces structures sur leurs visions du développement de la
filière riz au Bénin. La deuxième phase était la
phase exploratoire. Au cours de celle-ci, les sites d'enquête ont
été identifiés sur la base d'un certain nombre de
critères tels que l'existence de marchés périodiques
(urbains ou ruraux) de commercialisation du riz, de commerçants et
d'importateurs du riz. Les consommateurs devant faire partie de
l'échantillon ont été également identifiés.
Aussi la typologie et la catégorisation des consommateurs ont-ils
été faites. Un pré-test réalisé à
partir d'un questionnaire élaboré suivant les objectifs
consignés dans la proposition de recherche a permis de relever les
insuffisances dudit questionnaire. La troisième phase de collecte est la
phase d'enquête proprement dite. Cette collecte a été
effectuée à l'aide des enquêtes sous forme d'entretiens
structurés, semi-structurés et non structurés
auprès des consommateurs et commerçants aussi bien du riz local
que du riz importé. Au total, 233 ménages dont (119) dans la
commune de Glazoué et (114) dans la commune de Cotonou ont
été enquêtés comme l'illustre le tableau 2.
Tableau 2. Répartition des consommateurs de riz
enquêtés par localité
Département
|
Milieu
|
Commune
|
Villages/
quartiers de ville
|
Effectif d'enquêtés
|
TOTAL
|
Collines
|
Rural
|
Glazoué
|
Sowé
|
39
|
119
|
Ouèdèmè
|
39
|
Ayédéro
|
41
|
Littoral
|
Urbain
|
Cotonou
|
Vossa Agongbo
|
41
|
114
|
Sainte-Rita
|
39
|
Cadjèhoun
|
34
|
TOTAL
|
233
|
Source : Enquête
Cotonou-Glazoué, Juillet-Août 2006
2.2. Méthode d'analyse
La méthode d'analyse utilisée, dans le but
d'atteindre les objectifs fixés par cette étude, est
essentiellement quantitative. Toutefois, elle a été
complétée par la méthode qualitative dans le but de
pouvoir expliquer certains faits d'ordre institutionnel et socioculturel.
2.2.1. Modèle
théorique
La statistique descriptive telle que les fréquences,
les paramètres de position (moyenne arithmétique), de dispersion
(écart-type), a été utilisée pour décrire
les caractéristiques socio-économiques des ménages
enquêtés et de quelques paramètres de la demande.
Modèle Système de Dépense
Linéaire (LES)3(*)
Le LES est l'un des modèles les plus fréquemment
utilisés dans les analyses empiriques de la demande Sadoulet et Janvry
(1993). Il dérive de la fonction d'utilité de Stone-Geary qui se
présente comme suit :
ou
Avec : 0 < < 1 ; ; > 0 ; et > 0.
Les c sont interprétés comme les
quantités minimales de subsistance en dessous desquelles la consommation
ne peut descendre. Les fonctions de demande dérivant de la maximisation
de cette fonction d'utilité sous une contrainte budgétaire
constitue le LES :
, i = 1,...., n. (1)
Pi et qi
représentent respectivement le prix et la quantité du
bien i alors que y représente la dépense
totale.
Dans cette formule, les b sont les parts du budget
marginal, qui explique comment changent les dépenses avec la variation du
revenu. est la dépense de subsistance et le terme est généralement interprété comme un
« uncommitted or supernumerary income». Il s'agit d'un
revenu pour lequel les dépenses sont faites dans des proportions
fixes bi entre les produits.
On déduire de l'équation (1), l'expression de
LES relative à la quantité demandée comme suit :
La forme fonctionnelle de ce modèle utilisée dans
la présente étude est dérivée de celle
proposée par Van Der Gaag et Smolensky (1980) qui se présente
comme suite :
i=1,....Z et j=1, ....N
Où
qi est la quantité de
bien i demandée ;
y est le revenu de ménage, et
h est vecteur des
caractéristiques du ménage.
ki est vecteur des
caractéristiques du bien i, et
ci les coefficients
à estimer.
La non pris en compte du prix du bien dans cette forme
fonctionnelle se justifie par le fait que nous ne disposons que de
données transversales et par conséquent les consommateurs feront
face au même prix pour chaque bien considéré au cours d'une
même période comme le confirment Van Der Gaag et Smolensky
(1980).
Il est reconnu qu'en absence de variation du prix, une vraie
estimation du modèle de demande est difficile (Muellbauer, 1974). Pour
surmonter cette difficulté Kakwani (1977) a proposé
l'introduction des caractéristiques du ménage dans le
système de la demande pour estimer le LES.
2-2-2. Modèle empirique
Dans le but d'estimer les facteurs déterminant aussi
bien la demande du riz dans la zone d'étude et de façon
spécifique, mesurer l'impact du revenu du ménage, des
caractéristiques socio-démographiques et des attributs du produit
sur la quantité de riz consommée dans le ménage, le
modèle LES «Linear Expenditure System» a été
estimé. La spécification de ce modèle déduite
modèle théorique développé dans la section
précédente se présente comme suit :
QANTOTi1 est la
quantité totale en kg de riz consommée dans le ménage
i au cours de l'année 2005 (toute catégories de riz
confondues). QANTOTi2 et
QANTOTi3 représentent respectivement la
quantité totale de riz local et de riz importé en kg
consommée par le ménage i au cours de l'année
2005. Il s'agit des variables continues incluses sous forme logarithmique dans
le modèle.
La justification, les modalités et les signes
prédits pour chaque variable indépendante dans les
différents modèles se présentent comme suit :
DISPO indique la
disponibilité sur le marché en toute période de
l'année. Il s'agit d'une variable muette prenant la valeur 1 lorsque le
riz est disponible durant tout l'année et la valeur 0 si non.
L'hypothèse est que plus le riz est disponible sur le marché,
plus la quantité consommée va augmenter. On s'attend donc
à une corrélation positive entre cette variable et la
quantité de riz consommée dans le ménage.
ATRIBni représente
une série de variables explicatives relatives aux différents
attributs du riz tels que : la l'absence de corps étrangers
(ATRIB1), la blancheur (ATRIB2), le
taux de brisure (ATRIB3), la cohésion des grains
après cuisson (ATRIB4), le goût
(ATRIB5), et la capacité de
gonflement(ATRIB6).
ATRIB1 : cette variable dichotomique prend la
valeur 1 en cas d'absence de corps étrangers et 0 si non. La
propreté du riz faisant partir des critères de
compétitivité du riz sur le marché (Adégbola et
Sodjinou, 2003), nous supposons que les riz dépourvus de corps
étrangers seront plus compétitifs sur le marché et seront
vendus plus chers. Ainsi, cette variable est supposée avoir une relation
positive avec l'aptitude des consommateurs à payer ce type de riz.
ATRIB2 : cette variable
binaire prend la valeur 1 pour le riz de couleur blanche et 0 sinon. Nous
pensons que le riz de couleur blanche est plus attractif qu'un riz de toute
autre couleur. Il sera donc vendu beaucoup plus cher que les autres. Cette
variable est supposée avoir une relation positive avec l'aptitude des
consommateurs à payer cher un type de riz ayant cette
caractéristique.
ATRIB3 : il s'agit également d'une
variable binaire prenant la valeur 1 pour le riz vendu brisé et 0 sinon.
Cette variable peut influencer positivement ou négativement la
détermination des consommateurs étant donné qu'on peut
retrouver parmi eux certains préférant le riz brisé pour
la préparation des types de repas donnés et d'autres ne
préférant que les riz entiers.
ATRIB4: cette variable prend la valeur 1
pour un type de riz collant après cuisson et 0 dans le cas contraire.
Elle peut influencer positivement ou négativement l'aptitude du
consommateur à payer cher le riz ayant cette caractéristique,
laquelle aptitude pouvant varier selon les mets qu'il aimerait
préparer.
ATRIB5 : il s'agit ici du
goût du riz tel qu'apprécié par le consommateur. Cette
variable prend la valeur 1 lorsque le consommateur l'apprécie de bon et
0 dans le cas contraire. Le bon goût faisant partie de la bonne
qualité, un coefficient positif est donc espéré pour cette
variable dans le modèle hédonique.
ATRIB6 : cet attribut correspond
à la capacité de gonflement du riz. Il prend la valeur 1 pour les
riz à bonne capacité de gonflement et 0 sinon. Lorsqu'on
considère la capacité de gonflement comme critère de
qualité du riz, on pourrait s'attendre à une corrélation
positive entre cette variable et la volonté des consommateurs à
payer cher pour bénéficier les avantages de cet attribut.
CASODri
représente une série de caractéristiques
socio-économiques du ménage telles que : revenu net (net
income) du ménage i au cours de l'année
2005 (CASOD1), la taille du
ménage (CASOD2) et le sexe du chef de ménage
(CASOD3).
CASOD1: représente le revenu net
investi dans le ménage durant l'année 2005. Il s'agit d'une
variable continue mesurée en FCFA qui prend en compte toutes les sources
de revenu du ménage. Ce revenu est le résultat de la
différence entre le revenu brut du ménage et les dépenses
effectuées au cours de la même période. Elle est incluse
dans les modèles sous forme logarithmique. Plusieurs études ont
montré que plus le revenu de ménage augmente, plus le
ménage sera disposé à investir dans l'achat des biens
consommables et plus il sera disposé à consommer les produits de
bonne qualité. En conséquence on espère un signe positif
pour le coefficient de cette variable
CASOD2 : Cette variable continue
indique le nombre de personnes vivant dans le ménage. Elle est
introduite dans les modèles sous forme logarithmique. Il est
prouvé que plus la taille du ménage est élevée,
moins sera le revenu par membre du ménage et moins il sera apte à
consommer du riz quantitativement et qualitativement. Nous espérons donc
une relation négative entre cette variable et la quantité de riz
consommée.
CASOD3 : il s'agit du genre du chef
de ménage. Cette variable prend la valeur 1 lorsque le chef de
ménage est un homme et 0 lorsqu'il s'agit d'une femme. Dans le
modèle (A) cette variable peut être corrélée
positivement ou négativement avec la quantité de riz
consommée.
Avant la spécification du modèle, il convient de
faire une analyse de corrélation entre les variables
indépendantes qui sont incluses dans le modèle. En effet, la
multicolinéarité a plusieurs conséquences dont par
exemple, l'obtention des coefficients imprécis et instables. Cette
instabilité peut même conduire à des signes pervers. Pour
réduire ces effets, les variables ont été
sélectionnées de manières à avoir des variables peu
corrélées (Annexe3). Le coefficient de corrélation le plus
élevé est de 0,34.
3. RESULTATS ET
DISCUSSIONS
3-1-Caractéristiques socio-économiques
des ménages étudiés
* Taille de ménage et
âge des chefs de ménage
Le tableau 4 présente la description
statistique de la taille des ménages de même que l'âge moyen
des personnes enquêtées. L'analyse de ce tableau montre que la
taille des ménages enquêtés varie entre une (1) et 14
personnes avec une moyenne de 5,42 (2,295) personnes.
A Cotonou la taille de ménage varie entre deux (2) et
11 personnes avec une moyenne de 5,122 (#177;1,911) contre 5,735 (#177;2,598)
à Glazoué.
L'âge des chefs de ménage enquêtés
varie entre 17 ans et 83 ans avec une moyenne de 37 (12,153) ans dans tout
l'échantillon. Cette moyenne est de 39,198 (#177;11,759) ans à
Glazoué et de 34,904 (#177;12,709) ans à Cotonou.
Tableau 4 taille de
ménages et âge des personnes enquêtées
|
Taille des ménages
|
Age des enquêtés
|
|
Glazoué
|
Cotonou
|
Total
|
Glazoué
|
Cotonou
|
Total
|
Effectif
|
119
|
114
|
233
|
119
|
114
|
233
|
Minimum
|
1
|
2
|
1
|
19
|
17
|
17
|
Maximum
|
14
|
11
|
14
|
80
|
83
|
83
|
Moyenne
|
5,735 (2,598)
|
5,122
(1,911)
|
5,4249 (2,295)
|
39,198
(11,759)
|
34,904
(12,709)
|
37,33
(12,153)
|
Source : Enquête
Cotonou-Glazoué, Juillet-Août 2006. ( )
= écart-types
*Types de riz généralement consommés
dans les ménages enquêtés
La répartition des personnes enquêtées
suivant le type de riz généralement consommé est
illustrée par la figure 3. L'observation de cette figure permet de
constater que dans la commune de Glazoué, 69% des enquêtés
consomment le riz importé alors que 89% de ces enquêtés
préfèrent le riz local. Parmi ceux-ci, 58% consomment
indifféremment les deux types de riz.
Dans la commune de Cotonou, 89% des enquêtés
consomment le riz importé. Seulement 3% d'entre eux reconnaissent et
consomment le riz local.
Il s'ensuit donc que, la majorité des
enquêtés ont une très forte préférence pour
le riz importé aussi bien dans la zone rurale que la zone urbaine.
En outre, à la question de savoir si leurs besoins
global en riz (local et/ou importé) sont couverts toute l'année,
97% des enquêtés ont répondu par l'affirmative. Autrement
dit, ces derniers arrivent à trouver d'une manière ou d'une autre
du riz au moment nécessaire pour couvrir leur besoin.
Il est à noter que dans la commune de Glazoué,
en cas de manque de riz local pour la consommation, les enquêtés
font recours soit au riz importé toujours disponibles sur le
marché soit à d'autres types de nourritures. A Cotonou par
contre, le riz local reste quasiment inconnu (reconnu seulement par 3% des
enquêtés). Les consommateurs affirment avoir toujours du riz
importé en permanence sur le marché, le seul problème
reste les moyens financiers.
Figure n°3 : Répartition
des enquêtés suivants le type de riz généralement
consommé
Source : Enquête
Cotonou-Glazoué, Juillet-Août 2006
3-2-Facteurs déterminant le demande riz chez les
consommateurs
Ce paragraphe se focalise sur l'analyse les différences
potentielles pouvant exister entre les déterminants de la demande du riz
local et du riz importé. Pour tester cette différence, le Chow
test a été exécuté4(*) pour tester l'hypothèse nulle selon laquelle il
n'existe aucune différence entre les coefficients des variables du
modèle relatif au riz local et celui relatif au riz importé ( avec respectivement et les coefficients à estimer dans le modèle du riz local et
celui du riz importé). Ce test se base principalement sur la comparaison
de la Somme des Carrés des Ecarts (SCE) du modèle global à
la somme des SCE issues des modèles des deux autres sous groupes.
Etant donnée que les variables explicatives introduites
dans les trois modèles estimés sont identiques et que le test
d'absence multicolinéarité a été effectué
(voir matrice en annexe 3), un Wald test n'est plus nécessaire (Greene,
2003). Aussi les valeurs de R²ajusté égales à
0,34 ; 0,29 et 0,22 montrent-elles respectivement que 34%, 29% et 22% des
variations de la quantité totale, de la quantité du riz local et
celle du riz importé sont expliquées par les variables
introduites dans les trois modèles (tableau 6-1). Il existe donc
d'autres variables (certainement d'ordre socio culturel) non prises en compte
dans le modèle.
Le Chow test donne un F (11 ; 229) égal à
4,27 supérieur à la valeur critique de 2,35 (donnée par la
table de distribution des F SNEDECOR (Dagnelie, 1998)). Ainsi,
l'hypothèse Ho de l'identité des
coefficients des variables dans les deux sous groupes est
rejetée5(*) au seuil
critique de 1%. Il existe donc une différence significative entre les
facteurs déterminant la demande du riz local et ceux déterminant
la demande du riz importé dans le milieu d'étude. Autrement dit,
le comportement des consommateurs et leurs attitudes sont différents
selon qu'ils soient face au riz local ou au riz importé.
Une analyse poussée des résultats indique que
plusieurs facteurs expliquent cette différence entre les attitudes des
deux catégories de consommateurs. Ainsi la lecture des t-statistics et
des effets marginaux des différentes variables indique que parmi les dix
(10) variables introduites dans les modèles, seules quatre sont
significatives dans les deux modèles (riz local et riz importé).
En effet, les coefficients les variables atri2 (absence de corps
étrangers), atri8 (forte capacité de gonflement) et
lcasod2 (taille de ménage) sont respectivement significatifs aux
seuils de 10%, 5% et 1% dans le modèle du riz local et 10%, 10% et 1%
pour celui du riz importé. En plus de ces trois variables, la variable
dispo (disponibilité du riz toute l'année)
présente un coefficient significatif au seuil de 1% avec un signe
prédit dans le modèle du riz importé. De même la
variable atri3 (riz de couleur blanche) a un coefficient significatif
au seuil de 10% dans le modèle du riz local mais elle est
négativement corrélée avec la quantité
consommée.
On retient donc que certaines variables déterminent
positivement la demande du riz alors d'autres la déterminent
négativement suivant leur degré de corrélation.
Tableau 5 : Résultat d'estimation des
modèles LES relatifs à la quantité totale, quantité
de riz local et de riz importé consommée dans les ménages
enquêtés.
Variables
|
Modèle LES _Quantité totale
consommée
|
Modèle LES Quantité de riz local
consommée
|
Modèle LES Quantité de riz importé
consommée
|
ATRI1
|
0,33(2,56)**
|
-0,04(-0,25)*
|
0,86(1,79)*
|
ATRI2
|
0,02(0,21)
|
-0,01(-0,1)*
|
0,11(0,61)
|
ATRI3
|
-0,07(-0,85)
|
-0,12(-0,76)
|
-0,09(-0,61)
|
ATRI4
|
0,19(1,57)
|
-0,08(-0,17)
|
0,20(0,96)
|
ATRI5
|
-0,06(-0,71)
|
0,05(0,79)
|
-0,1(-0,72)
|
ATRI6
|
0,11(1,37)
|
0,38(2,04)**
|
0,27(1,95)*
|
DISPO3
|
0,33(-4,01)***
|
-0,03(-0,15)
|
0,60(3,58)***
|
LCASOD1
|
0,05(1,77)*
|
0,09(1,64)
|
0,09(1,64)
|
LCASOD2
|
0,9(9,95)***
|
0,93(5,52)***
|
0,81(5,29)***
|
CASOD3
|
-0,04(-0,40)
|
0,01(0,05)
|
0,03(0,19)
|
Contante
|
3,33(8,05)***
|
2,48(3,25)***
|
1,15(1,86)*
|
Nbre obs
|
273
|
95
|
156
|
R²
|
0,37
|
0,37
|
0,27
|
R² ajusté
|
0,34
|
0,29
|
0,22
|
SCE
|
105,41
|
43,68
|
88,95
|
F.Fisher(ddl)
|
15,48(11 ; 260)***
|
4,96(11 ; 82)***
|
5,32(11 ; 143)***
|
Chow test2
|
-
|
4,27(11 ; 229)***
|
Source : Enquête
Cotonou-Glazoué, Juillet-Août 2006
* ; ** et *** =significatif respectivement au
seuil de 10%, 5% et 1%.
(.)=t-statistics ; L=Logarithme népérien
L'étude comparée du comportement des
consommateurs du riz local et du riz importé montre de façon
globale que les attributs favorables à la demande du riz importé
sont généralement défavorables à la demande du riz
local. En effet, les attributs tels que ATRI1 (absence de
corps étrangers), ATRI2 (blancheur), ATRI3 (taux de
brisure), ATRI4 (cohésion des grains après
cuissons) et DISPO (disponibilité du riz toute l'année)
sont défavorables à la demande du riz local car
négativement corrélées ; alors que ceux-ci (sauf
ATRI4) sont positivement corrélées avec la
quantité de riz importé consommée.
Bien que la capacité de gonflement (ATRI6) du
riz local soit déjà un atout en sa faveur, il est encore
indispensable, pour une meilleure compétitivité du riz local, de
penser à des mesures d'incorporation ou d'amélioration de ces
variables.
Pour favoriser une réduction (voire la suppression) de
corps étrangers, l'amélioration de la blancheur et la
réduction du taux de brisure dans le riz local, des mesures
d'amélioration des traitements post-récoltes du riz doivent
être envisagées. En effet, le décorticage et
l'étuvage du riz paddy doivent être faits dans des conditions
suffisamment hygiéniques.
Aussi, faudrait-il souligner que la couleur jaune
(dorée) observée au niveau des certaines variétés
de riz local est due à l'opération d'étuvage6(*). Cependant, peu sont les
consommateurs qui sont conscients du bien fondé de cette pratique.
Ceux-ci lient la qualité à la blancheur, ce qui n'est toujours
pas exact. Il est donc nécessaire de mettre en ouvre des programmes de
sensibilisation à travers des émission radio
télévisées, les publicités aussi bien en milieu
rural qu'en milieu urbain, pour mieux faire connaître au grand public
consommateur les différents atouts que regorge le riz local.
Le fort taux de brisure observé au niveau du riz local
n'est que le résultat d'un mauvais traitement post-récolte.
Ainsi, face à des besoins de financement immédiats de la famille,
les producteurs ne respectent pas les délais de récolte, de
séchage et de stockage. Selon les riziculteurs les plus performants, le
riz paddy doit être conservé 6 mois à 1 an avant
décorticage. Si ces conditions de récolte et post-récolte
ne sont pas bonnes, il n'est pas souhaitable que tous les producteurs
pratiquent le décorticage, qui ne leur apporte pas de
valeur ajoutée quand il est réalisé dans de mauvaises
conditions.
Ainsi, une amélioration des rendements ne se traduira
par une augmentation de la production que si elle est accompagnée
d'améliorations dans les opérations postérieures à
la récolte. Généralement au Bénin, la manutention
du riz après la récolte n'a pas connu d'amélioration. La
moisson et le battage à la main sont communs, les méthodes
rudimentaires de séchage sont la règle et les conditions
d'entreposage du riz sont médiocres.
Il ressort de nos enquêtes que les pertes subies lors de
ces opérations sont énormes et peuvent atteindre 50% du total de
la récolte. Or, il existe d'innombrables techniques qui permettraient de
ramener ces pertes à des niveaux plus acceptables. Les pertes
résultant d'un séchage inapproprié sont
élevées. La méthode la plus communément
utilisée est le séchage au soleil. Le riz est souvent soit
séché dans les champs, soit étendu sur une surface plane,
par exemple au bord de la route, après battage. Du fait de l'absence de
contrôle sur l'évaporation pendant le séchage, les grains
se fissurent et se brisent lors de du décorticage. Lors de ce processus,
il se produit d'autres pertes causées par le mauvais fonctionnement
technique du matériel. L'on peut améliorer les rendements des
opérations d'usinage et réduire les brisures, mais cela exige des
investissements majeurs aussi bien du secteur public que du secteur
privé.
Indépendamment de l'amélioration du processus de
séchage, il existe d'autres technologies permettant de réduire
les pertes lors de l'usinage. Un nouveau trait génétique
appelé "tolérance à une moisson tardive" permet
de sécher le riz dans les champs jusqu'à des niveaux peu
élevés (19%), ce qui laisse une certaine marge de manoeuvre dans
le moment de la moisson sans causer des pertes dues à des brisures lors
de l'usinage (Berrio et al., 2002). Ce trait génétique
pourrait être prise en compte dans les programmes d'hybridation afin
d'identifier et vulgariser des variétés commerciales
tolérant une moisson tardive.
Autre problème inhérent au riz local est sa
disponibilité sur les marchés durant toute l'année.
Contrairement au riz importé, cette variable, bien que non significative
dans le modèle, est négativement corrélée avec la
quantité de riz local consommée. Ce signe négatif
signifierait que la non disponibilité du riz local sur le marché
conduit les consommateurs à s'en procurer moins. Cela ne pouvait en
être autrement dans la mesure où l'homme ne consomme que ce qui
est à sa portée. A Cotonou par exemple, nos études ont
monté que le riz local n'est connu à peine que par 2% des
consommateurs. Là, la concurrence n'existe plus en ce sens que les
consommateurs n'ont accès qu'au riz importé ; par
conséquence ne disposent pas d'alternative. Nous pensons que la mise en
oeuvre des stratégies ci-dessus évoquées permettra de
résoudre un temps soit peu ce problème.
4- CONCLUSION ET
PERSPECTIVES
De cette étude, il ressort que la majorité des
enquêtés ont une très forte préférence pour
le riz importé aussi bien dans la zone rurale que la zone urbain (69 et
89% respectivement). De même, le riz local est peu connu en zone urbaine.
A peine 3% des enquêtés à Cotonou ont pu
différencier le riz local du riz importé. De l'estimation des
modèles il ressort qu'il existe une différence significative
entre les facteurs qui déterminent la demande du riz local et ceux
déterminant la demande du riz importé. La valeur de Chow test
(4,27) est hautement significative au seuil de 1%. Le comportement des
consommateurs et leurs attitudes sont donc différents selon qu'ils
soient en présence du riz local ou du riz importé. L'étude
comparative du comportement des consommateurs du riz local et du riz
importé montre de façon globale que les attributs favorables
à la demande du riz importé sont généralement
défavorables à la demande du riz local. En effet, les attributs
tels que ATRI1 (absence de corps étrangers), ATRI2
(blancheur), ATRI3 (taux de brisure), ATRI4
(cohésion des grains après cuissons) et DISPO
(disponibilité du riz toute l'année) sont
défavorables à la demande du riz local ; alors que ces
variables (sauf ATRI4) sont positivement corrélées avec
la quantité de riz importé consommée.
En définitif, les résultats obtenus au terme de
cette étude montrent que le riz local présente plusieurs
insuffisances comparativement au riz importé, ce qui pourrait justifier
l'affection des consommateurs pour le riz importé. Pour renverser cette
tendance, plusieurs efforts impliquant des acteurs à différent
niveau restent à faire.
Les perspectives suivantes méritent d'être
envisagées :
Pour la recherche, Il revient de proposer des
variétés de riz pouvant prendre compte non seulement les
préférences des consommateurs mes aussi les contraintes des
producteurs (bon goût, incorporation d'arôme, haut rendement,
résistance au décorticage, cycle court, etc.) ; et
d'identifier les stratégies potentielles d'écoulement du riz
local
Au niveau de la production, il revient à définir
et respecter des règles de bonnes pratiques depuis le semis
jusqu'à la mise en marché : améliorer la qualité du
riz (impuretés et taux de brisures), éviter le mélange de
variétés au sein d'une parcelle afin d'améliorer les
conditions de décorticage. Les producteurs devront proposer leur propre
conditionnement, sur lequel serait mentionné l'origine du produit. Les
expériences de labellisation doivent être menées avec un
noyau de producteurs.
Il conviendrait aussi aux autorités publiques en charge
du développement agricole de mette de restructurer et de
réorganiser de la collecte, du traitement (transformations) et de la
commercialisation du riz (confère filière coton au Bénin).
Encourager l'installation des entrepreneurs privés
spécialisés dans les activités de stockage et de
transformation du riz ; lier des partenariats entre producteurs et
commerçants du riz local et assister techniquement et
financièrement les agriculteurs pour les aider à adopter des
pratiques plus efficaces. En fin, il faudra sensibiliser les consommateurs sur
les atouts du riz local surtout ses qualités nutritionnelles.
Références
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régulation des importations commerciales de riz au Bénin. Rapport
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Annexe 1: Superficies
cultivées et production de riz paddy en 2003 dans l'UEMOA
Pays
|
Superficie cultivée
|
Production
|
hectare
|
pourcentage
|
tonne
|
pourcentage
|
Bénin
|
30 000
|
3,15
|
66 000
|
2,51
|
Burkina Faso
|
51 000
|
4,64
|
97 103
|
4,27
|
côte d'Ivoire
|
510 000
|
39,07
|
818 000
|
42,71
|
Guinée Bissau
|
65 000
|
4,63
|
97 000
|
5,44
|
Mali
|
400 000
|
33,11
|
693 203
|
33,50
|
Niger
|
27 800
|
3,65
|
76 500
|
2,33
|
Sénégal
|
75 215
|
8,49
|
177 756
|
6,30
|
Togo
|
35 000
|
3,25
|
68 100
|
2,93
|
Total
|
1 194 015
|
100
|
2 093 662
|
100
|
Source : Abiassi, 2006 et nos
calculs
Annexe 2: Evolution de la production de riz au
Bénin de 1980 à 2006
Année
|
Production (tonne)
|
Année
|
Production (tonne)
|
1980
|
10186
|
1994
|
13943
|
1981
|
8530
|
1995
|
16545
|
1982
|
8792
|
1996
|
22259
|
1983
|
5300
|
1997
|
26891
|
1984
|
7500
|
1998
|
35562
|
1985
|
6771
|
1999
|
34040
|
1986
|
8536
|
2000
|
52512
|
1987
|
8141
|
2001
|
54901
|
1988
|
9708
|
2002
|
63219
|
1989
|
8976
|
2003
|
54183
|
1990
|
10940
|
2004
|
64700
|
1991
|
10461
|
2005
|
64668
|
1992
|
11464
|
2006
|
73003
|
1993
|
11811
|
-
|
-
|
Source : DPP/MAEP, 2005 cité
par ABIASSI, 2006 et ONASA, 2006
Annexe 3 : Matrice de corrélation des
variables indépendantes utilisées dans les
modèles
Variables
|
ATRI1
|
ATRI2
|
ATRI3
|
ATRI4
|
ATRI5
|
ATRI6
|
DISPO
|
CASOD1
|
CASOD2
|
CASOD3
|
ATRI1
|
1,00
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
ATRI2
|
-0,11
|
1,00
|
|
|
|
|
|
|
|
|
ATRI3
|
-0,05
|
0,33
|
1,00
|
|
|
|
|
|
|
|
ATRI4
|
0,26
|
-0,07
|
-0,10
|
1,00
|
|
|
|
|
|
|
ATRI5
|
-0,06
|
-0,14
|
-0,06
|
0,02
|
1,00
|
|
|
|
|
|
ATRI6
|
-0,28
|
0,01
|
-0,02
|
-0,14
|
0,34
|
1,00
|
|
|
|
|
DISPO
|
0,17
|
0,08
|
0,03
|
0,14
|
-0,15
|
-0,11
|
1,00
|
|
|
|
CASOD1
|
-0,19
|
-0,03
|
0,25
|
-0,12
|
0,09
|
0,08
|
0,01
|
1,00
|
|
|
CASOD2
|
-0,04
|
-0,02
|
0,04
|
-0,02
|
0,17
|
0,03
|
-0,05
|
0,03
|
1,00
|
|
CASOD3
|
-0,04
|
-0,06
|
-0,01
|
0,13
|
0,06
|
-0,02
|
-0,08
|
0,15
|
0,27
|
1,00
|
Source: Résultat d'analyse;
2006
* 1 Ces taxes douanières
sont passées à 110% à partir de 2003.
* 2 Service
statistique/DPP/MAEP
* 3 En Anglais : Linear
Expenditure System
* 4 Le Chow test est plus
approprié du fait que la variable expliquée (ici la
quantité de riz en kg consommée par le ménage durant
l'année 2005) est continue. Pour des variables dépendantes
binaires ou ordinales, le LR test (Likelihood-Ratio test) serait le mieux
indiqué.
* 5 Le Chow test a
été utilisé pour tester l'hypothèse nulle de
l'égalité des coefficients des variables dans les deux sous
groupes (). Le Chow test est égale à :
Où SCEG SCEloc
SCE imp représentent respectivement à la
Somme des Carrés des Ecarts pour les modèles LES quantité
totale, quantité de riz local et quantité de riz importé
consommées ; n1 et n2
correspondent au nombre d'observation pour le riz local et le riz
importé, et k le nombre de paramètres estimés
dans les modèles (Greene, 2003).
* 6 L'étuvage consiste
à pré cuir le riz paddy à fin de l'enrichir en
éléments nutritifs logés au niveau de la couche externe et
de réduire le taux de brisure lors du décorticage (Kossou et Aho,
1993).
|
|