Comportement sexuel non autonome et risque à
l'infection au VIH/SIDA
Etu Etude comparative
réalisée auprès d'un groupe de PVVIH fréquentant la
FEBS
( Fondation Esther Boucicault
Stanislas) à Saint-Marc et d'un groupe de jeunes
sexuellement actifs habitant
Nérette, un quartier de Pétion-Ville
Mémoire de sortie présenté par
Joseph Delouis DUTREUIL
Sous la direction du professeur Gary
PÉRODIN
Pour l'obtention du grade de Licencié en
Psychologie
Mai 2007
INTRODUCTION/PROBLÉMATIQUE
Depuis environ 25 ans le virus VIH/SIDA ne cesse de progresser
à un rythme vraiment inquiétant. D'ailleurs dans une
déclaration de politique sur le VIH/SIDA, lors de la 87e
assemblée plénière des chefs d'Etat et de Gouvernement, on
a relaté le cas de plus de 65 millions de personnes infectées
par le VIH/SIDA depuis son entrée dans le monde. Cette pandémie
a déjà coûté la vie à plus de 25 millions de
personnes et a fait environ 15 millions d'orphelins. Actuellement, 40 millions
de personnes vivent avec le virus1(*). Les voies de transmission du virus sont diverses.
Mais, il est à noter que la voie sexuelle en est la voie la plus
privilégiée. Car on rapporte qu'environ 80% de cas d'infection au
VIH se font par l'entremise des rapports sexuels.
Selon les données disponibles, la région des
Caraïbes serait placée en seconde position par rapport au taux de
séroprévalence au VIH/SIDA. Ce qui est plus triste c'est
qu'Haïti occupe la première place dans ce classement. A travers le
classement mondial Haïti est placé en 24e
position2(*). Le nombre de
Personnes testées de séropositives en Haïti
s'élève à plus de 300 milles. Cette situation est du
moins très inquiétante. Elle mobilise les ressources d'un
ensemble d'organismes tant du secteur public que du secteur privé. Les
programmes visant à contrer la propagation de l'épidémie
VIH/SIDA privilégient surtout l'aspect préventif. Ainsi notre
sujet de préoccupation nous amène à questionner le
comportement sexuel de l'individu par rapport à son risque à
l'infection au VIH/SIDA.
N'est-il pas important à ce niveau de chercher à
situer le comportement sexuel de l'individu dans le cadre de ses manifestations
comportementales de manière globale ? Par conséquent, une
exploration des théories relatives au développement de l'individu
ne serait-elle pas utile juste pour nous permettre de mieux comprendre
certaines des variables développementales qui rentrent en ligne de
compte dans la manifestation d'un comportement donné, notamment d'un
comportement sexuel ? Ne serait-il pas important de rechercher les
facteurs explicatifs d'un comportement sexuel à travers les
différents stades du développement de l'individu tout en tenant
compte de l'impact de chaque agent de socialisation dans le processus de la
formation de sa personnalité?
Le VIH ne fait pas acception de genre. Toutefois au
début, il y a eu une plus grande prévalence au sein de la
population masculine. Mais cette tendance qui se traduisait par le ratio
homme/femme tend à être renversée au niveau de
l'évolution du VIH/SIDA. Par exemple, le rapport 5 hommes pour 1 femme
atteint du VIH/SIDA en 1982 est passé à 1.5 hommes pour 1 femme
en 19923(*). Donc il y a une
évolution plus ou moins lente au sein de la population masculine, tandis
que la population féminine atteinte du VIH/SIDA s'accroît
considérablement. Ceci prouve que les femmes sont plus
vulnérables que les hommes dans la propagation de cette pandémie.
Qu'est ce qui peut expliquer une telle tendance ? Pourquoi la propagation
du VIH/SIDA se fait-elle à un rythme plus élevé chez les
femmes que chez les hommes ? Cela sous-entend-elle que les femmes soient
beaucoup plus vulnérables au VIH/SIDA ? A partir de quoi peut-on
expliquer cette vulnérabilité si elle existe effectivement ?
Bref, peut-on parler de l'adoption d'un comportement sexuel moins autonome chez
les femmes ? Le comportement machiste des hommes n'est-il pas un facteur
d'exposition au risque à l'infection au VIH ?
Diverses études réalisées ont fait
état d'une plus grande prévalence du VIH/SIDA au sein de la
population juvénile. Car environ la moitié des PVVIH sont
âgées entre 15 à 24 ans4(*). Qu'est-ce qui peut expliquer cette
vulnérabilité accrue au niveau de cette tranche ?
Parallèlement, la prévalence du VIH est plus élevée
dans les pays en voie de développement. En 2001, la prévalence du
VIH/SIDA chez les adultes de 15 à 49 ans était estimée
à 1,9 % à travers 48 pays les moins
développés5(*). En ce sens, n'est-il pas important de questionner le
poids de la situation socio-économique dans le risque à
l'infection au VIH/SIDA ?
Ainsi, considérant le SIDA comme une maladie du
comportement, il devient impossible de chercher à comprendre sa
propagation sans chercher à cerner les différents facteurs
envisagés dans le choix d'un comportement sexuel. Pour cela,
demandons-nous dans quelle mesure les individus se révèlent-ils
autonome à travers le comportement sexuel adopté ? Les
pressions des groupes de pairs ne sont-elles pas des déterminants
majeurs de certains comportements sexuels à risque ? Les interdits
parentaux ne suscitent-ils pas une curiosité chez les jeunes au point de
les prédisposer à s'exposer à des comportements sexuels
à risque ? Certains comportements sexuels ne peuvent-ils pas
s'expliquer par la précarité de la situation
socio-économique? Un manque d'éducation surtout en matière
de la sexualité n'est-il pas une cause importante dans la propagation du
VIH/SIDA?
L'ensemble de ces préoccupations nous amène
à la formulation de cette question qui nous a orienté dans la
tenue de notre recherche : « Quelle relation peut-on
établir entre l'adoption d'un comportement sexuel non autonome et le
risque à l'infection au VIH/SIDA ? »
Juste pour mieux élucider ces points, nous tenterons
à travers notre travail de compiler un ensemble de données
disponibles sur le VIH/SIDA tout en tenant compte des différentes
variables qui interviennent dans la propagation de cette pandémie.
Le travail sera divisé en trois parties. A travers la
première partie, une mise au point de diverses recherches
réalisées dans le domaine du VIH/SIDA sera faite. La seconde
partie sera réservée pour faire une ébauche
théorique des différentes variables liées à la
sexualité. Il s'avère donc important dans le cadre de ce travail
d'aborder certaines théories psychologiques relatives au
développement de l'être humain. En ce sens, un parcours sera fait
autour de la théorie du développement psychosociale de l'individu
d'Erikson. Cette théorie est importante dans le cadre de notre travail
surtout par rapport aux concepts d'autonomie et de la quête identitaire.
La théorie du développement psycho-sexuel de l'individu de Freud
ne sera pas négligée aussi. Le dernier point de cette partie sera
consacré à la présentation des données
théoriques relatives à la sexualité. Ceci permettra de
faire de cette problématique une approche psychodynamique. La
dernière partie du travail sera consacrée à la
présentation et à l'analyse des données recueillies lors
de la phase empirique. Ces données nous permettront d'arriver à
la vérification de notre hypothèse générale ainsi
stipulée : « L'adoption d'un comportement sexuel non
autonome constitue un facteur de risque à l'infection au
VIH/SIDA » ainsi que des hypothèses spécifiques qui en
découlent.
PREMIÈRE PARTIE
CADRE CONTEXTUEL
Chaiptre 1
LA PROBLÉMATIQUE DU VIH/SIDA
1.1.- DÉFINITION ET SURVOL
HISTORIQUE
Généralement, l'acronyme SIDA se définit
par le Syndrome ImmunoDéficience Acquise. Le syndrome
d'immunodéficience acquise est appelé syndrome parce qu'il se
manifeste par différents symptômes qui peuvent aussi être le
fait d'autres infections et maladies6(*). Il est causé par le virus VIH, en anglais HIV
qui se traduit par human immunodeficiency virus, c'est-à-dire virus de
l'immunodéficience humaine. A bien considérer, on ne peut pas
donner l'étiquette de maladie au SIDA ; au contraire, il laisse une
porte ouverte à plusieurs sortes de maladies susceptibles d'atteindre
l'organisme de l'être humain. En fait, à l'instar de plusieurs
autres espèces, l'être humain est doté d'un système
de défense lui permettant de résister à un ensemble
d'infections opportunistes. L'action du VIH consiste à s'introduire dans
les lymphocytes-T, et plus particulièrement dans les lymphocytes-T4,
cellules du système immunitaire dont le rôle est de
défendre l'organisme contre les infections, et à en affecter
sérieusement le fonctionnement7(*). La personne atteinte du SIDA se voit privée de
ce système et devient par conséquent un terrain favorable pour le
développement de diverses maladies ou symptômes.
Malheureusement, on ne parvient pas encore à retracer
de manière précise l'origine de cette maladie, si on peut
l'appeler ainsi. Toutefois, elle commence par retenir l'attention à
partir du début des années 80. Son émergence a
été même associée à une discrimination, c'est
ce qui lui a valu le terme courant de 4H. Cela sous-entend que son origine se
retrouverait en quatre éléments commençant par H. Il
s'agissait de : haïtien, homosexuel, héroïne,
hémophilie. On a voulu faire croire que le SIDA serait venu initialement
de l'Afrique équatoriale, plus particulièrement du Zaïre, du
Rwanda et du Burundi. A titre d'illustration, on faisait mention de 31 des 38
cas diagnostiqués de séropositifs en Belgique qui viennent du
Zaïre.8(*) De nos
jours, les liquides génitaux sont considérés comme les
principaux véhicules du virus VIH/SIDA moyennant qu'ils trouvent sa
porte d'entrée que sont les plaies, qu'elles soient macro ou
micro9(*).
En dépit du fait que les premières causes du
SIDA ne sont pas clairement identifiées, le fait qui est certain c'est
que de nos jours aucun pays, aucune race n'est exempte de ce
phénomène qui revêt une portée mondiale. D'ailleurs,
le VIH/SIDA devient une épidémie qui frappe l'humanité
à un rythme vertigineux. Car selon le rapport de l'ONU sur le VIH/SIDA
de 2002, le nombre des PVVIH en 2001 se situait à 40 millions qui se
répartissent ainsi : 28.500000 en Afrique Subsaharienne, 5.600000
en Asie du Sud et du Sud-Est, 1.500000 en Amérique latine, 1.000000 en
Europe orientale et Asie centrale, 1.000000 en Asie de l'Est et Pacifique,
950000 en Amérique du Nord, 550000 en Europe occidentale, 500000 en
Afrique du Nord et Moyen-Orient, 420000 dans les Caraïbes et 15000 en
Australie et Nouvelle-Zélande10(*).
Le diagnostic du VIH/SIDA se fait à partir de tests de
laboratoire. Une personne sera déclarée séropositive dans
la mesure où elle est infectée au VIH. Normalement, on regroupe
les porteurs du VIH en quatre catégories.
1- La première catégorie regroupe les
séropositifs sains qui sont des porteurs du virus, mais qui ne
développent pas les symptômes qui s'y associent grâce
à la présence des anticorps.
2- La deuxième catégorie comprend des gens qui
ne développent pas de symptômes aussi significatifs. En
dépit du fait que ces gens n'en ressentent pas les effets, ils sont
beaucoup plus vulnérables au symptôme que la première
catégorie.
3- La troisième catégorie regroupe les
séropositifs avec symptômes, c'est-à-dire des gens qui
présentent des symptômes apparentés aux symptômes
classiques associés au VIH/SIDA comme perte de poids, fatigue
inexplicable, sueurs nocturnes, diarrhée.
4- A l'intérieur de la quatrième
catégorie, on retrouve les personnes que l'on appelle les sidatiques,
soient les séropositifs avec symptômes classiques. A
côté de leur exposition aux autres symptômes
précités, et ceci de manière plus sévère,
ces gens sont très vulnérables aux infections opportunistes
mortelles comme le sarcome de Kaposi et la pneumonie11(*).
Ce qui est beaucoup plus triste à travers ce tableau,
c'est que bon nombre de personnes infectées au VIH/SIDA ne donnent pas
l'apparence de l'être. Par conséquent, on peut comprendre que le
SIDA n'est mentionné aucune part sur une personne. Voilà l'un des
facteurs qui expliquent en partie la propagation du VIH/SIDA au rythme
où il est. De plus, le fait que les tests de laboratoire ne puissent
détecter la présence du VIH chez un individu même lorsqu'il
serait infecté pas avant trois mois d'incubation rend la situation
beaucoup plus compliquée.
1.2.- LA PROBLÉMATIQUE DU VIH/SIDA À
L'ÉCHELLE NATIONALE
En Haïti, le nombre de personnes de 15 à 49 ans
infectées au VIH/SIDA se chiffre à environ 5,6% de la
population12(*).
L'enquête mortalité, morbidité et utilisation de service
(EMMUS-III) nous permet tout au moins de relever quelques
éléments pouvant expliquer une telle tendance.
On pourrait croire qu'un manque d'information sur l'existence
du VIH/SIDA soit un élément important dans la propagation du
virus. D'après EMMUS III, plus de 97 % de la population nationale selon
l'échantillon enquêté, toute catégorie confondue
connaissent l'existence du SIDA13(*). Il est à noter qu'il y a une proportion plus
faible des jeunes de moins de 20 ans, soient ceux de 15 à 19 ans qui
connaissent l'existence du VIH/SIDA par rapport aux autres catégories
sexuellement actives. Car, selon l'enquête EMMUS III, 3,3% des jeunes de
15 à 19 ans de sexe féminin et 5,3% des jeunes de 15 à 19
ans de sexe masculin n'ont jamais entendu parler du VIH/SIDA contre moins de
2,4% pour les femmes et moins de 1% pour les hommes des autres tranches
d'âge qui sont sexuellement actifs14(*). Toutefois ces données nous permettent de nous
rendre compte de ce que les jeunes filles de 15 à 19 ans sont beaucoup
plus informées de l'existence du VIH/SIDA que les jeunes garçons
de cette même tranche d'âge. La tendance est renversée pour
les autres tranches d'âge, car il y a beaucoup plus de femmes
sexuellement actives de 20 ans et plus qui n'ont jamais entendu parler du
VIH/SIDA par rapport aux hommes sexuellement actifs de 20 ans et plus.
Comme on le sait bien : autant que l'individu est
informé de l'existence d'une maladie c'est autant qu'il sera
porté à adopter des comportements plus sécuritaires en vue
de s'en protéger. Si l'on se fonde sur cette hypothèse, on
pourrait tenter d'avancer que le nombre de personnes sexuellement actives qui
risque d'atteindre le VIH/SIDA serait plus ou moins faible, soit un pourcentage
de moins de 3%. Tandis que le nombre de personnes adoptant des comportements
sexuels à risque est en fait beaucoup plus élevé. A ce
niveau, il y a de grands problèmes qui se posent. L'un d'entre
eux : avoir des informations concernant l'existence du VIH/SIDA ne traduit
pas toujours le fait que l'on sait comment se protéger juste pour ne pas
l'atteindre. D'après EMMUS III, 38% des femmes et 19% des hommes ne
connaissent aucun moyen pour se protéger de l'infection au
VIH/SIDA15(*).
Voilà ce qui explique en partie une plus grande
vulnérabilité des femmes à l'infection au VIH/SIDA.
Il y a plusieurs variables à considérer en
tenant compte du risque à l'infection au VIH/SIDA. La tranche
d'âge, le milieu d'habitat, le niveau d'instruction, la perception par le
sujet du risque d'être infecté, le sexe et le niveau
socio-économique sont autant d'éléments importants
à considérer par rapport à la vulnérabilité
au VIH/SIDA. En effet, environ 60% de femmes n'ayant aucune instruction ne
connaissent aucun moyen de se protéger du VIH/SIDA. Cette situation est
la même pour environ 35% des hommes de cette catégorie16(*). Dans l'ensemble, il parait
que les gens vivant dans le milieu rural soient beaucoup plus
vulnérables que ceux du milieu urbain. Plus de 50% des femmes et 26,3%
des hommes en milieu rural courent le risque d'être infectés au
VIH/SIDA contre respectivement 22,4% et 7,1% en milieu urbain17(*). A côté de
l'absence d'informations concernant les comportements sécuritaires
à adopter, la perception dénote une importance tout à fait
particulière. D'ailleurs, pour se protéger de n'importe quel
danger, il convient avant tout de percevoir le risque qui s'y associe.
L'EMMUS-III a révélé que le pourcentage de la population
qui pense qu'on ne peut éviter d'être infecté au VIH/SIDA
est nettement supérieur par rapport à celui qui ignore
l'existence du virus ou qui ne connaît aucun moyen de
prévention18(*).
Par conséquent, cette catégorie devient donc très
vulnérable. Car à quoi bon de prendre des précautions pour
éviter l'inévitable, pourrait-on demander ?
1.2.-VULNÉRABILITÉ DES JEUNES AU
VIH/SIDA
Par rapport à la proportion des jeunes atteints du
VIH/SIDA, on peut avancer que les individus de cette tranche d'âge
présentent une très grande vulnérabilité à
l'infection au VIH. De manière globale, le nombre de jeunes
séropositifs âgés de 15 à 24 ans à travers le
monde s'estime à 30 %19(*). Le manque de maturité émotionnelle
à laquelle font face les jeunes les expose à avoir des relations
quelquefois non planifiées. Une simple curiosité tout comme le
désir d'agir à l'instar des autres sont autant
d'éléments explicatifs de l'adoption d'un comportement sexuel
chez les jeunes.
Ce qui est le plus inquiétant c'est que très
souvent ces jeunes réalisent leur première expérience
sexuelle en ignorant l'existence des MST, notamment du VIH/SIDA. Selon
l'EMMUS-III, 42,6% des jeunes adolescentes et 20,3% des jeunes adolescents de
15 à 19 ans ne connaissent aucun moyen pour se protéger de
l'infection au VIH/SIDA20(*). A partir de ce constat, n'est-on pas en droit de
soulever la question de l'éducation sexuelle des enfants. Car avant
même que l'enfant n'atteigne l'âge de l'adolescence, il devrait
être informé des risques liés au comportement sexuel actif.
De par son ampleur, les enfants devraient être totalement imbus de
l'existence du VIH/SIDA ainsi que des moyens pour s'en prémunir.
En abordant la question de l'éducation sexuelle, on
sait que les parents devraient être les premiers à inculquer
à leurs enfants de telles notions, demandons-nous quel est le niveau de
leur connaissance par rapport au sujet ? Normalement pour un jeune
adolescent de 15 à 19 ans, dans la majorité des cas ses parents
se retrouvent à travers la tranche d'âge de 30 à 39 ans. Or
quoique ces gens aient entendu parler du VIH/SIDA dans une proportion beaucoup
plus grande que les jeunes de 15 à 19 ans, leur connaissance autour des
moyens pouvant permettre d'éviter d'être infecté au
VIH/SIDA n'est pas aussi élevée que ces derniers. Car l'EMMUS-III
a révélé que près de 27% des hommes de 30 à
39 et 27% des hommes de 50 à 59 ans qui sont probablement des
pères contre 34,5% des femmes de 30 à 39 ans et 36,8% de femmes
de 40 à 49 qui sont probablement des mères de ces jeunes
adolescents qui ignorent les précautions à prendre pour ne pas
être infecté au VIH/SIDA. Tandis qu'il est un fait
indéniable qu'un niveau de connaissance est un préalable au
processus décisionnel qui aboutit à l'adoption d'un
comportement21(*).
La situation se révèle très critique dans
la mesure où les parents tout comme leurs enfants sexuellement actifs
s'exposent au VIH/SIDA, faute d'informations.
En dépit de tout, la situation est beaucoup plus
catastrophique pour les jeunes. Les attributs physiques, psychologiques et
sociaux de l'adolescence rendent les jeunes particulièrement
vulnérables au VIH et aux autres infections sexuellement transmises
(IST)22(*). Prendre des
risques est souvent considéré comme un élément
inhérent aux adolescents. Par conséquent, un comportement sexuel
dangereux est souvent un élément intrinsèque du
comportement des adolescents, qui englobe l'usage de l'alcool et des drogues,
la délinquance et la rébellion contre l'autorité23(*). Un jeune adolescent qui est
poussé à prendre des risques et qui ne dispose de la moindre
information pour se protéger devient beaucoup plus vulnérable.
L'immaturité des organes sexuels jointe à la
précocité des relations sexuelles des jeunes les rend
biologiquement vulnérables à la maladie24(*). Il faut noter aussi que
l'implication sexuelle à un plus jeune âge est un premier
indicateur de l'engagement vers des pratiques à risque par la suite qui
s'exprime notamment par le non usage du condom lors de la première
relation25(*).
A côté d'un manque d'informations autour de
l'existence du VIH/SIDA, la perception de l'individu par rapport à son
pouvoir d'éviter d'être infecté est un
élément très important qu'on ne doit pas non plus
négliger dans le cadre de la vulnérabilité des jeunes.
Pour certains auteurs, plus l'inquiétude pour le SIDA est
élevée, plus la perception du risque, plus l'adolescent adopte
des pratiques sécuritaires ou a l'intention de le faire26(*). Ainsi le meilleur moyen de se
protéger du VIH/SIDA est de percevoir le risque qui s'associe à
un comportement sexuel donné et de se rendre compte que l'on a une
certaine emprise sur la propagation du virus, c'est-à-dire on peut
adopter des comportements plus sécuritaires afin de se mettre à
l'abri. Malheureusement l'EMMUS-III a révélé que
près de 27% des jeunes filles de 15 à 19 ans et 14,7% des jeunes
garçons de cette même tranche d'âge font savoir qu'ils ne
peuvent pas éviter d'être infecté au VIH/SIDA. Il semble
que les femmes, notamment les jeunes de moins de 20 ans estiment qu'elles ne
disposent d'assez de ressources pour contrer le VIH/SIDA. Cette perception plus
élevée chez les jeunes de sexe féminin de ne pas pouvoir
éviter d'être infecté au VIH/SIDA ne traduit-elle pas une
prise de conscience de leur incapacité d'avoir de l'emprise sur leur
comportement sexuel, bref de ne pas pouvoir adopter un comportement sexuel
autonome ?
De toute façon, il y a de fortes probabilités
pour que la tendance se modifie dans l'intervalle de 2000 à nos jours
(2007). Car de plus en plus d'institutions s'impliquent de nos jours dans des
programmes de lutte contre le VIH/SIDA. Car pour 100 institutions
sélectionnées, il a été révélé
que 65% d'entre elles démarrent leur activité entre 2000 et
200527(*).
De plus, les jeunes adolescents sont beaucoup plus
exposés à se livrer à des activités sexuelles
autant qu'ils se retrouvent loin de la présence des deux parents. Pour
Otis et coll. : « Le fait de vivre ailleurs que chez les
deux parents est davantage l'indicateur d'une vie sexuelle
active ».28(*)
Ainsi, pour certains jeunes, au lieu de parler de Vulnérabilité,
on est obligé de faire mention d'une survulnérabilité.
Car il y a des situations particulières rencontrées par certains
jeunes qui viennent s'ajouter à la vulnérabilité
générale des difficultés supplémentaires
liées à des contextes et des facteurs sociaux,
économiques, psychologiques29(*).
1.4.-VOIES DE TRANSMISSION DU VIH/SIDA ET FACTEURS DE
RISQUE
Selon Friedland et Klein, le sang et le sperme sont les deux
liquides les plus susceptibles de causer l'infection, alors que les
secrétions vaginales ont une capacité plus faible de
transmission30(*).Les
pratiques sexuelles qui entraînent un contact avec le sang ou le sperme
augmentent les risques d'exposition à du sang ou du sperme
infecté par le VIH31(*). Donc, que ce soit à travers des contacts
sanguins ou des contacts sexuels, on coure le risque d'être
infecté par le VIH, pourvu qu'on ne prenne pas les précautions
nécessaires.
S'agit-il des relations des relations bucco-génitales,
génito-anales ou des relations génitales, le risque à
l'infection au VIH/SIDA est présent dans tous les cas. Toutefois, il
faut noter que le manque d'élasticité de l'anus et le fait que
l'étirement des parois dû à la pénétration
entraîne l'éclatement des minuscules vaisseaux sanguins offre une
meilleure porte d'entrée au virus32(*). Pour ce qui concerne le cas des caresses
bucco-génitales, le risque à l'infection au VIH/SIDA est
très faible. De plus, le risque à l'infection au VIH/SIDA devient
de plus en plus élevé autant que le sperme se joint au contact
sanguin. Voilà en quelque sorte ce qui explique une plus grande
vulnérabilité pour les jeunes qui n'ont pas encore atteint la
maturité sexuelle. Donc à coté du contact sexuel
proprement dit, il y a aussi un contact sanguin, faute de manque
d'élasticité de leur organe génital. Toutefois, il ne faut
pas oublier que le VIH peut se transmettre à travers des relations
sexuelles sans déchirement, tout comme il peut se transmettre en absence
de toute relation sexuelle.
L'unité de contrôle et de coordination du
programme national de lutte contre le VIH/SIDA, dans son manuel destiné
aux conseillers du dépistage volontaire, a relaté des facteurs de
risque regroupés en trois catégories. Il s'agit des facteurs
liés à la sexualité, des facteurs socio-économiques
et des facteurs biologiques.
1.4.-a) Facteurs liés à la
sexualité
1- Population jeune par son importance et son
ignorance ;
2- Mouvement des populations ;
3- Déscolarisation qui conduit à
l'oisiveté ;
4- Prostitution (occasionnelle ou
régulière) ;
5- Précocité des rapports sexuels ;
6- Multiplicité des partenaires sexuels
7- Drogue, alcool ;
8- Violences sexuelles.
1.4.-b) Facteurs socio-économiques
1- Promiscuité ;
2- Analphabétisme et ignorance ;
3- Pauvreté ;
4- Oisiveté ;
5- Pratiques traditionnelles.
1.4.-c) facteurs biologiques
1- Immaturité des organes génitaux de la jeune
fille ou de la femme ;
2- Existence d'autres IST non traitées ;
3- Absence de circoncision chez l'homme.
A côté de ces facteurs à risque, on a
joint d'autres facteurs qualifiés de comportements à haut risque.
Ce sont même les facteurs qualifiés typiquement de facteurs de
vulnérabilité à l'infection au VIH/SIDA. Bref, il s'agit
de ces facteurs :
1. Avoir des relations sexuelles avec un ou plusieurs sans
préservatifs ;
2. Avoir des relations sexuelles non protégées
en pensant que le SIDA n'arrive qu'aux autres ;
3. Partager les seringues avec d'autres personnes ;
4. Utiliser les services de charlatans ;
5. Pratiquer le tatouage, la pose de ventouse, la pose de
sangsue33(*).
1.5.-RAPPORT ENTRE SITUATION SOCIO-ÉCONOMIQUE
ET L'INFECTION AU VIH/SIDA
Selon le rapport du FNUAP de 2002, le VIH/SIDA accompagne la
pauvreté, est répandu par la pauvreté et à son tour
engendre la pauvreté34(*). L'un des premiers effets de la pauvreté dans
la propagation du VIH/SIDA c'est surtout la diminution de l'autonomie de
l'individu. Car autant que l'individu se retrouve dans des situations de
privation c'est autant qu'il risque d'accepter de faire n'importe quoi juste
pour pouvoir répondre à certains de ses besoins. D'où la
personne de situation socio-économique défavorisée devient
privée d'un ensemble d'atouts nécessaires à pouvoir
s'imposer dans une relation. Cette situation a un plus grand effet sur les
femmes que les hommes, dans la mesure où notre système
socio-économique place la femme en situation d'exploitée.
Dans son analyse autour de l'impact du VIH/SIDA en Haïti,
Collette Vilgraine a émis cette hypothèse : « La
pauvreté, les inégalités de genre ont limité la
capacité des femmes à négocier l'utilisation du condom
lors des relations sexuelles, favorisant ainsi l'extension de
l'épidémie, au début à prédominance
masculine vers la population féminine »35(*). Face à une telle
situation aussi triste, n'est-il pas indispensable de penser à une
politique visant l'autonomisation des gens les plus vulnérables sur le
plan économique ? A côté même de la
probabilité pour la personne de condition socio-économique
défavorisée d'accepter d'avoir des relations sexuelles dans
n'importe quelle condition, pourvu que celles-ci leur permette de
répondre à leurs besoins de base, il y a aussi le fait que la
situation de pauvreté pourrait porter l'individu à s'adonner
à des pratiques sexuelles non sécuritaires quoiqu'il puisse agir
autrement. Ce qui est plus triste dans cette situation c'est surtout le fait
que certaines personnes utilisent des astuces pour s'infecter dans le seul but
de bénéficier du support financier et alimentaire de certaines
institutions qui interviennent dans le domaine de la prise en charge des PVVIH.
Par conséquent, l'action des institutions humanitaires
a même tendance à contribuer à l'expansion du VIH/SIDA dans
certaines régions. Cette situation est-elle vraiment due à une
situation de pauvreté ou à un manque de connaissance par rapport
à ce qu'implique être infecté au VIH/SIDA ?
Sachant que la prostitution est étroitement liée
à la pauvreté, on devrait noter que bon nombre de jeunes ont
recours à cette pratique en vue de parvenir à combler certains de
leurs besoins. En parlant de prostitution, il est important d'éviter de
la réduire à sa seule manifestation courante qui se fait par
l'intermédiaire des proxénètes. Là on peut parler
de prostitution formelle, mais combien de fois on s'interroge sur la situation
d'un nombre de jeunes très significatif qui pratiquent la prostitution
de manière informelle. Le fait qu'une jeune fille a plusieurs
partenaires sexuelles dans le but de tirer un profit matériel quelconque
de chacun d'eux n'est-il pas de la prostitution ? D'ailleurs, les jeunes
filles qui se trouvent dans cette situation sont nettement supérieures
par rapport à la catégorie des prostituées formelles.
Cette situation n'est pas seulement spécifique aux
jeunes filles ou aux femmes, les hommes aussi en sont aussi concernés.
Car certains hommes par rapport à leur précarité
socio-économique ont accepté d'avoir des relations sexuelles dans
des conditions jugées inadéquates. Il reste sans conteste que la
pauvreté et la vulnérabilité économique augmentent
la probabilité que les jeunes aient des comportements sexuels
risqués. Le comportement machiste des hommes associé très
souvent à la situation de pauvreté constitue
l'élément de base de leur vulnérabilité à
l'infection au VIH/SIDA. Même ceux qui ont un niveau
socio-économique plus ou moins aisé deviennent
vulnérables, car ils cherchent la jouissance sexuelle sans penser
à se protéger en voulant profiter de la précarité
économique de certaines jeunes filles.
1.6.-IMPACT DU VIH/SIDA DANS LA JOUISSANCE
SEXUELLE
La sexualité a été
considérée comme un phénomène naturel et source de
plaisir pour l'homme et la femme. Mais l'existence du VIH/SIDA fait de la
sexualité quelquefois source de leur malheur. D'où elle devient
donc associée au risque. Tout excès en ce qui a trait au bon
usage de la fonction sexuelle est susceptible de créer des ennuis
à l'être humain. Freud, lui-même a déjà
exprimé son inquiétude à cet égard en ces
termes : ``L'exercice de cette fonction, loin d'être toujours aussi
utile à l'individu, que l'exercice des autres fonctions, lui
crée, au prix d'un plaisir excessivement intense des dangers qui
menacent sa vie et la suppriment même assez souvent''36(*).
Le VIH/SIDA limite en quelque sorte la jouissance de
l'individu. Le répertoire de son comportement sexuel devient donc
limité, de peur de n'être infecté au VIH/SIDA dans la
mesure où il est avisé de l'existence de cette pandémie.
Maintenant, avec l'existence du SIDA les activités érotiques se
voient placées directement sous le signe du risque et de la
mort37(*). Par
conséquent, la peur d'être infecté par le VIH/SIDA peut
même créer une situation d'insécurité sur le plan
psychique chez l'individu, ce qui risque de l'inhiber dans ses actes sexuels.
En tenant compte de cet état de tension que crée le risque
d'être infecté par le VIH/SIDA, ne doit-on pas questionner
certaines pratiques sexuelles actuelles comme la fidélité et
l'abstinence ? En fait, parmi les gens qui prennent l'engagement de rester
fidèles à leur partenaire, il est probable qu'un bon nombre
d'entre eux le fassent dans le seul but d'éviter d'être
infectés par le VIH/SIDA. Il en est de même pour maints jeunes qui
pratiquent l'abstinence. C'est dans cette même perspective que Didier
Lauru émet cette hypothèse : « Le Sida avec le
réel de la mort qu'il incarne vient alors faire écran pour
protéger l'adolescent de la rencontre
sexualisée »38(*). Toutefois, on peut toujours se demander dans quelle
mesure la peur du Sida peut-elle vraiment limiter le comportement sexuel d'un
individu ?
Il est à signaler que très souvent les
phénomènes qui ont une connotation de dangereux font parfois plus
de mal que de bien. Le fait que l'adoption d'un comportement sexuel
donné soit un facteur de risque, des individus peuvent choisir pour une
raison ou une autre d'encourir même le risque. Selon Volant Eric et
coll., dans le cas du Sida, la prise de risque permettrait au sujet de prouver
la valeur de son existence en affrontant le virus potentiel et montrer qu'il
est plus fort que la mort39(*). Avoir des relations sexuelles non
protégées avec n'importe qui et surtout avec des gens
suspectés d'être infectés peut servir le jeune à
paraître comme un super-homme ou une super-femme.
De plus, il ne faut pas oublier que très souvent les
jeunes adoptent des comportements suicidaires. Par conséquent,
l'adoption des comportements sexuels non sécuritaires peut avoir aussi
de telles connotations. En fait, si l'amour et la mort se relient par rapport
au risque, mais ils ne peuvent faire longtemps bon ménage40(*). Donc le sida peut dans un
premier temps servir à réguler le comportement sexuel d'un
individu, mais dans un second temps, il peut servir comme un moyen d'aventure
pour celui-ci, soit pour tenter de mettre un terme à une existence qui
se révèle un peu terne, soit pour se venger de quelqu'un d'autre.
Ceci dit, l'individu peut choisir de mettre sa propre vie en jeu ou la vie
d'autres personnes. Ce dernier cas de figure arrive surtout quand l'individu
estime qu'il ne devrait pas attraper le VIH/SIDA dans ces conditions-ci ou
quand il est l'objet de la discrimination.
Il est important de se rendre compte que tous les jeunes
n'adoptent pas le même comportement par rapport au danger que
représente le VIH/SIDA. C'est en ce sens que Nono Rizzo avance
l'idée selon laquelle ``Le sida semble donc s'intégrer dans la
vie de l'individu suivant le niveau structurel profond de celui-ci''41(*).
DEUXIÈME PARTIE
CADRE THÉORIQUE
Chapitre 2
LE PROCESSUS DE SOCIALISATION/ D'INDIVIDUATION
Au cours de la vie de tout être humain, il y a un double
processus qui se réalise. Si l'homme est avant tout un être
social, un animal grégaire suivant l'expression d'Aristote, chaque
être humain est un individu à part entière. C'est ainsi
qu'il subit les influences des différents éléments de son
milieu de vie. D'où on parle de processus de socialisation. Celle-ci
conditionne l'intégration harmonieuse du futur adulte à la
société42(*). L'individu est toujours en interaction avec les
différents milieux dans lequel il évolue. Foray est très
catégorique en affirmant qu'il n'y a pas d'individu sans
société43(*). D'ailleurs, on dit souvent que l'homme est le
produit de son milieu. Celui-ci imprime en quelque sorte ses
caractéristiques sur la personnalité de l'individu.
Pour Fischer l'individu et la société forment
une seule entité. Il avance à ce propos : ``L'individu n'est
pas une entité extérieure à la société ni la
société une donnée extérieure à
l'individu''44(*).
D'ailleurs il n'existe pas de société sans l'individu dans la
mesure où la société est la somme des individus qui la
constituent. Les pressions que la société exerce sur ces membres
sont en fait celles des individus. Deutsch pour sa part avance cette
hypothèse : ``Chaque milieu culturel crée naturellement sa
propre forme d'expression pour les processus psychiques constants de l'homme et
affecte les diverses composantes de sa structure psychique d'une manière
spécifique ''45(*).
Pour ce qui concerne le poids des facteurs culturels dans le devenir de
l'individu, Deutsch ajoute : ``Les facteurs culturels peuvent être
néanmoins si puissants qu'ils modifient grandement le comportement
humain et influencent même les manifestations instinctives,
biologiquement conditionnées, les plus profondes''46(*). Tout au cours du
développement de l'individu, il est appelé à se conformer
à un ensemble de principes partagés par les personnes qui le
côtoient. Par conséquent, l'individu se retrouve toujours dans une
dynamique de manière à agir pour avoir l'approbation des
autres. D'où les attentes des autres personnes peuvent influencer le
développement du caractère de l'enfant47(*).
Toutefois on doit comprendre que l'individu n'est pas pour
autant un élément passif qui ne fait que subir l'action, il a
aussi une certaine manière de réagir en vue de s'y adapter.
Ainsi son comportement dépend à la fois de la façon dont
il intègre les valeurs par les différents agents ayant
contribué à sa socialisation et des mécanismes qu'il
utilise dans le but de garder son intégrité psychique. Par
conséquent, de la socialisation on aboutit indubitablement à
l'individuation, sinon, on pourrait parler de l'inadaptation.
2.1.-PRINCIPAUX AGENTS DE SOCIALISATION
2.1.1.-La famille
Elle représente le vecteur de socialisation de base.
D'ailleurs les psychologues américains la qualifient de living system.
Avant d'être en contact avec les autres membres de sa
collectivité, tout individu évolue à travers un cadre
familial, peu importe sa structure. Les premières normes sont
véhiculées par la famille de manière explicite ou
implicite. Dès sa naissance, l'individu commence par reproduire les
modèles qu'il observe à travers sa famille. C'est dans cette
perspective que Claire Denis48(*) et all. ont avancé ce qui suit :
« En général, les bébés passent à
travers une période relativement formelle de socialisation au cours de
laquelle ils assimilent des habitudes.» Cloutier de son côté
avance que la famille exerce des fonctions bio-psycho-sociales auprès de
l'enfant49(*).
Dès son tendre âge, l'individu n'a pas encore la
maturité nécessaire pour interagir avec les différents
groupes sociaux. Sa famille constitue le vecteur des normes et des valeurs
véhiculées par sa collectivité. Il faut comprendre que
l'enfant a une vision très réductible du monde. Il le
réduit à la dimension de sa famille. Cattell, pour sa part, a mis
l'accent sur ces quatre grandes fonctions de la famille :
1- Fournir à l'enfant un milieu organisé
où l'on jouisse de la sécurité économique et
affective ;
2- Satisfaire par le moyen d'une institution stable aux
besoins de camaraderie, aux besoins des adultes, sexuels et autres ;
3- Contribuer à transmettre le type de civilisation, en
particulier ses valeurs morales et ses tabous essentiels ;
4- Procurer un apprentissage social et affectif dans un
microcosme de la société50(*).
De toute évidence, la famille prédispose
l'individu à avoir une certaine manière de se comporter et
d'interagir avec les autres systèmes auxquels il aura à se
composer. D'ailleurs au cours des trois premières années de la
vie de l'individu toute la gamme de ses relations reste au niveau de la
famille. La qualité des relations entretenues avec les membres de sa
famille au cours de cette période aura un effet déterminant
à travers tout le processus de sa socialisation.
La famille doit être vue sous un double aspect. D'une
manière ou d'une autre elle transmet les normes sociales à
l'individu au cours de son enfance. D'autre part, les expériences de vie
vécues par les personnes significatives pour l'enfant comme le
père et la mère ont une certaine répercussion sur son
développement ultérieur. Ces expériences peuvent
contribuer à établir un climat de confiance ou de méfiance
chez celui-ci. Le type de relation existant entre les parents et les enfants
est déterminant par rapport au devenir de l'enfant. En parlant du type
de relation parent/enfant, il convient de mettre l'accent sur la typologie des
parents élaborée par Baumrind. Il s'agit des parents permissifs,
des parents autoritaires et des parents directifs51(*).
Le parent autoritaire est décrit comme le type de
parents qui veulent à tout prix s'imposer sur leurs enfants en excluant
toute possibilité d'échanges verbaux. Un enfant qui vit avec de
tels parents a pour obligation d'obéir parfois de manière aveugle
à des normes émanant des autorités. A l'autre
extrême, on retrouve les parents permissifs qui n'exercent aucune
autorité laissant l'enfant agir selon ses caprices. Avec de tels
parents, l'enfant est libre de faire ce que bon lui semble.
Un individu qui évolue dans de telles familles aura
probablement des difficultés à s'adapter à la vie sociale.
Car l'abus d'autorité peut donner lieu à des comportements
répréhensibles. L'adolescent peut être amené
à adopter un comportement jugé déviant juste pour faire
part de son refus d'obtempérer à des normes qu'on lui impose de
manière autoritaire ; la sexualité peut être
utilisée à de telle fin. Si les parents autoritaires
empêchent le plein épanouissement de l'enfant, les parents
permissifs pour leur part causent beaucoup de torts à leurs enfants dans
la mesure où l'enfant n'a personne pour poser des limites à ses
actions. De là se pose déjà le problème du conflit
intrapsychique, terme qui sera abordé ultérieurement.
Les parents directifs ce sont donc des parents qui orientent
les activités de l'enfant, mais de manière rationnelle. Cette
catégorie de parents encourage des échanges verbaux. Ils
impliquent les enfants dans les décisions qui seront prises à
leur endroit. Ils ne font pas usage de la punition de manière
démesurée. Ils prennent du temps pour expliquer à l'enfant
le bien fondé d'une décision. L'enfant qui évolue dans de
telle famille aura beaucoup plus de tendance à entretenir et conserver
de meilleures relations avec leurs parents. Il les consultera probablement pour
avoir leur avis sur des sujets variés y compris des sujets relatifs
à la sexualité.
La structure de la famille a aussi une très grande
importance dans le processus de socialisation de l'individu.
Traditionnellement, on rencontre des familles nucléaires où
évoluent les deux parents accompagnés des enfants ; les
familles élargies où il y a la présence d'autres personnes
provenant de la famille d'origine des parents par exemple les
beaux-parents ; les familles monoparentales à travers lesquelles la
prise en charge des enfants revient à l'un des parents, l'autre est
totalement absent au foyer. Dans la réalité haïtienne les
familles monoparentales sont dans la majorité des cas des familles
où la responsabilité revient à la mère.
Normalement l'absence d'un membre de la famille a de
sérieuses incidences sur l'avenir de l'individu. Le processus
d'identification peut même être compromis. Pour mieux se
développer, l'individu a besoin normalement de la présence des
deux parents. De même la présence d'autres personnes à la
maison réclame une autre adaptation. Dans le cas de la présence
des grands-parents, on peut dire que l'on a affaire à trois mondes
différents : les grands parents représentent le
traditionalisme, les enfants la modernité et les parents le point de
liaison entre ces deux tendances. Donc l'enfant a besoin de composer avec les
exigences des différentes personnes qui se trouvent dans son
environnement immédiat. D'ailleurs, même la naissance d'un petit
frère ou d'une petite soeur modifie la constellation familiale.
Chaque famille dispose d'un ensemble d'héritages qui se
transmettent de génération en génération. Tout
comme dans le domaine de la biologie, on parle de transmission des traits
héréditaires, il en est de même dans le domaine de la
psychologie. Il y a certaines manières d'agir, on peut dire, qui font
partie du patrimoine d'une lignée parentale. Les enfants manifestent
quelquefois une tendance à marcher sur les pas de leurs ascendants.
Ainsi, il parait inconcevable pour certaines personnes qui proviennent de telle
lignée parentale d'avoir tel type de comportements donnés. Il y a
donc un ensemble de valeurs considérées comme sacrées pour
certaines familles ; le fait pour un descendant de les transgresser est
traduit comme un signe de déviance.
Il ne faut pas oublier que les circonstances de la naissance
jouent un facteur important dans le processus de socialisation. Un enfant non
désiré vit dans un climat familial totalement différent de
celui qui était très attendu. Si la présence de l'un est
contestée dans la famille, l'autre est devenu son idole. Le facteur
d'âge des parents lors de la naissance est aussi important que les autres
éléments. Il constitue même un aspect qui fait qu'un enfant
est attendu ou non.
Dans des conditions normales, les normes, les principes et le
système des valeurs établis par la famille priment sur le mode de
comportement que l'individu aura tendance à adopter au cours de sa vie.
Il faut comprendre aussi que les valeurs familiales se transmettent de
manière inconsciente d'une génération à une autre
génération. C'est dans cette perspective qu'on parle souvent de
legs familial. En quelque sorte de la même manière qu'on
hérite des traits physiques et morphologiques des parents voire des
grands parents, on hérite aussi des manières d'être et de
se comporter de ceux-ci. D'où on ne peut pas sous-estimer l'impact de la
famille dans l'adoption du comportement sexuel de l'individu.
2.1.2.-L'Ecole
Parallèlement à la famille, l'école
contribue en partie au processus de socialisation de l'individu. A
côté du rôle du vecteur de transmission des connaissances
qu'on attribue traditionnellement à l'école, par les principes
qu'elle véhicule, elle contribue à faire de l'individu un
être social. Pour mieux cerner ce rôle,Cloutier, de son
côté avance que c'est par le rapport entre les personnes bien plus
qu'au contact des contenus scolaires que l'école joue son rôle
d'agent de socialisation52(*).
A l'intérieur de l'école, les interactions sont
à deux niveaux. D'abord, on retrouve une relation entre le professeur et
l'élève. Cette relation rappelle un peu celle existant entre les
parents et l'enfant au sein de la famille. Le professeur exerce une certaine
autorité sur l'élève. En transmettant le savoir, le
professeur a pour devoir de veiller au plein épanouissement des enfants
qui lui sont confiés. Par l'application de la discipline, l'enseignant
et les membres de la direction inculquent à l'enfant un ensemble de
principes fondamentaux avec lesquels celui-ci va s'identifier. Goldhaber, pour
sa part avance que ``l'école sert de véhicule aux valeurs
collectives''53(*).
Tout comme les valeurs familiales ont de grandes
répercussions sur le comportement de l'individu, les valeurs
prônées par les différentes institutions scolaires qu'il a
fréquentées exercent une influence incontournable. D'ailleurs,
l'institution scolaire fonctionne en partie selon le même schéma
fonctionnel de la famille. Si un enfant essaie de se conformer à un
ensemble de principes véhiculés par sa famille dans le but d'une
part d'éviter de la punition, d'autre part de se montrer digne
d'être fils ou fille de telle famille, il en est de même dans le
cas de l'école. L'enfant agit dans le but d'avoir l'approbation de son
enseignant et de se montrer aussi digne d'être élève de
telle école donnée. A force de se comporter ainsi, il devient
donc une habitude pour l'enfant. Il pourrait continuer par agir ainsi
même lorsqu'il ne fréquente plus une telle école et
même en devenant adulte.
L'abus de l'autorité tant à l'école
qu'à la famille pourrait avoir la même conséquence, soit de
susciter l'enfant à la révolte. Ainsi, il peut choisir d'agir
dans le sens inverse par rapport aux valeurs véhiculées par
l'école. Le comportement sexuel est l'un des éléments du
répertoire comportemental de l'individu pouvant traduire cette
déviance.
A côté du rôle joué par
l'instituteur et la direction de l'école, l'enfant établit des
relations avec ses camarades. Ces premières relations lui sont
très profitables dans la mesure où à travers celles-ci il
va apprendre des principes de respect mutuel, de collaboration, de la
manifestation d'autorité et de soumission. D'ailleurs, l'enfant se
retrouve en face du schéma de trois types de relations ; il s'agit
d'une relation de domination, de soumission et d'égalité. Les
pairs accélèrent un processus de comparaison sociale ; donc
en observant le comportement d'un camarade, l'enfant peut être
amené à se blâmer. Une fois qu'il prend l'habitude de
procéder ainsi tout au cours de son parcours académique, cela lui
sera donné en héritage. Donc en dehors du cadre scolaire,
l'individu continuera dans cette même lancée. On doit
préciser que l'apprentissage ne reste pas seulement au niveau formel.
L'enfant apprend beaucoup plus en jouant avec les autres et en partageant
ensemble des expériences vécues comme acteurs ou comme
observateur.
2.1.3.- L'Eglise
L'église ne doit pas être
considérée seulement comme un lieu où l'on
vénère une divinité, c'est aussi un lieu de socialisation
qui a une très grande importance à l'instar de l'école et
de la famille. D'ailleurs même la relation que l'on a avec la
divinité rentre dans le domaine du social. Si on comprend bien, cette
relation est une relation fondée sur le pouvoir ; car l'individu
ayant une appartenance religieuse aura une manière de se conduire en vue
d'éviter de déplaire à la divinité. Cette
manière d'agir ne sera pas considérée strictement comme le
comportement de l'homme religieux, mais il rentrera dans la gamme des
comportements de l'homme pris de manière isolée. A
côté de la question d'obéissance à une
divinité qui peut expliquer un ensemble de manifestations
comportementales, on doit tenir compte des normes véhiculées par
le groupement religieux en tant qu'une institution.
Le comportement d'un individu peut être différent
d'un autre en vertu de son appartenance religieuse. Car chaque groupement
religieux véhicule un ensemble de valeurs et de normes qui le
différencie d'un autre. On parviendra à comprendre bien pourquoi
le comportement d'un adhérent au catholicisme est différent de
celui d'un adhérent au protestantisme tout comme la raison de la
différence entre le comportement d'un adhérent au christianisme
dans son ensemble de celui d'un vodouisant.
A l'instar de la famille, le groupement religieux impose de
manière implicite ou explicite des modes de conduite à
l'individu. Les règles de conduites imposées par le groupement
religieux ont quelquefois une plus grande force que celles
véhiculées par la famille. Pour comprendre les actions d'un
individu, il est important que l'on questionne ses pratiques religieuses. C'est
dans cette même lancée que Weber notait ceci : ``Il s'agit de
découvrir les motivations qui avaient leur source dans les croyances et
les pratiques religieuses qui traçaient à l'individu sa conduite
et l'y maintenaient''54(*). Au niveau du groupement religieux, l'individu fait
face à une série de pressions qui le contraignent à avoir
des modes de conduites qu'il n'aurait jamais dans des circonstances normales.
La peur d'éviter d'être exclu du groupement ou d'être mis
à l'écart ou encore d'être taxé comme déviant
entraîne un comportement conformiste chez l'individu.
La même dynamique de comparaison sociale dont on a
parlé pour l'école existe aussi au niveau de l'église.
C'est donc une tendance naturelle pour l'individu de se comparer à des
gens auxquels il partage la même idéologie. Ainsi, il pourrait
devenir normal pour un individu de ne pas se comporter ainsi puisque les autres
membres de son groupe d'appartenance n'ont pas un tel comportement. De plus
l'individu peut agir quelquefois dans le but de combler les attentes des
autres, ce que Jahoda confirme en procédant à une analyse
anthropo-psychologique du comportement humain. C'est ainsi qu'il est d'avis
que ``les attentes des autres personnes puissent influencer le
caractère de l'individu''55(*).
Les interdits religieux jouent un rôle extrêmement
important dans la formation du surmoi de l'homme religieux. Il devient de plus
en plus difficile pour une personne de transgresser des principes
établis par son groupement religieux sans se sentir coupable. Vergotte
conçoit la religion comme le fondement des lois morales56(*). Il s'agit de découvrir
les motivations qui avaient leur source dans les croyances et les pratiques
religieuses qui traçaient à l'individu sa conduite et l'y
maintenaient. Les principes véhiculés par un groupement religieux
sont considérés comme ayant un caractère sacré. Il
ne faut pas tenir compte uniquement d'une simple appartenance religieuse, il
est aussi important que l'on sache dans quelle mesure l'individu s'identifie
à ce groupement religieux. Ce dernier point est un facteur clé
par rapport à l'impact que celui-ci risque d'avoir sur le comportement
de l'individu.
Dans le cadre de notre sujet, il est important de noter que
l'appartenance religieuse influe considérablement sur le comportement
sexuel de l'individu. Par exemple, le christianisme interdit des relations
sexuelles préconjugales et extraconjugales. Par conséquent, dans
des confessions religieuses chrétiennes, la sexualité reste un
sujet tabou pour les jeunes. Donc le jeune chrétien aura une
manière de réagir qui traduira la soumission ou la
révolte.
1.1.4.- Le rôle des groupes de pairs
Parallèlement au rôle joué par la famille,
l'école et l'église, les groupes de pairs exercent une influence
très significative sur le comportement de l'individu. Cloutier et Renaud
pour leur part avancent que ``Les pairs occupent une place de plus en plus
importante dans le développement de la personnalité au fur
à mesure que celui-ci avance en âge''57(*). Ainsi on comprend bien
pourquoi l'individu se laisse influencer davantage par des gens de la
même tranche d'âge et qui évoluent dans les mêmes
secteurs d'activité que lui. Il y a une tendance naturelle qui oblige
l'individu à se comparer à d'autres personnes avec qui il partage
des traits de similitude. Cette influence tient compte de plusieurs aspects
comme le sexe, l'appartenance religieuse, la différence d'âge, le
champ d'activité et la proximité géographique.
Le niveau de relation de l'individu avec les autres
évolue en fonction de son âge. Par conséquent, le
développement cognitif est un élément à ne pas
négliger dans ces interactions. A l'âge scolaire, l'enfant
accède à une pensée sociale plus
différenciée. L'accession de l'enfant à la pensée
opératoire lui permet d'avoir une pensée sociale mieux
articulée et de mieux comprendre par là les règles de
l'interaction avec les autres. Il parviendra à comprendre que chaque
contexte social est régi par des règles différentes.
Selon la pensée de Cloutier, la pression sociale, la
compétition, la coopération, la popularité et le rejet
social, l'altruisme sont autant de réalités auxquelles l'enfant
apprendra graduellement à s'adapter. Il est un fait courant dans notre
société que très souvent certains jeunes adoptent un
comportement sexuel donné juste pour se conformer à leur
bande.
2.1.5.- Le poids des mass médias
Sans conteste, on admet que les mass medias exercent une
influence énorme sur le comportement de l'individu. C'est un agent de
socialisation qui peut même entraver le travail des autres agents de
socialisation. Si les parents ont la responsabilité de choisir une
institution scolaire pour leur enfant, si celui-ci hérite les pratiques
religieuses familiales, il n'en est pas ainsi pour les médias.
Même lorsque certains parents tentent de poser des restrictions quant
à l'usage de tels organes, ils n'arrivent pas toujours à imposer
totalement leur volonté en ce domaine. D'ailleurs toute tentative visant
à restreindre la liberté de l'enfant dans le choix des
émissions télévisées ou autres peut devenir source
de questionnement pour celui-ci. Par curiosité, l'enfant pourrait
chercher des occasions en trompant la vigilance de ses parents juste pour voir
ce qui fait l'objet de l'interdit.
Les recherches en psychologie sociale se rapportant aux
influences de la télévision sur le comportement de l'individu
portent surtout sur la violence. A travers celles-ci on a réalisé
qu'il y a une très forte corrélation entre le visionnement de
films à contenu violent et la manifestation de l'agressivité chez
l'enfant. Meyers s'est rendu compte que l'écoute prolongée des
émissions violentes exerce deux effets sur la pensée.
Premièrement, elle désensibilise à la cruauté.
Deuxièmement elle déforme les perceptions de la
réalité58(*).
Toutefois à côté des scènes de
violence projetées par la télévision, celle-ci contribue
aussi dans le choix des pratiques sexuelles de l'individu. Les projections
pornographiques sont pour beaucoup à ce sujet. Par exemple, certains
jeunes adolescents pratiquent la masturbation en regardant des revues
pornographiques et apprennent différentes positions du coït
à la vue des films pornographiques. Ces derniers projettent aussi le
modèle de la place de l'homme et celle de la femme dans une relation
sexuelle. Par conséquent, les émissions
télévisées contribuent à alimenter les
stéréotypes sexuels.
Les médias contribuent à la formation de la
personnalité de l'individu à plusieurs niveaux. C'est une source
inépuisable à travers laquelle l'individu peut tout apprendre.
D'ailleurs des programmes variés et adaptés sont disponibles pour
des individus d'âge différent de la petite enfance à la
vieillesse. Des modèles divers y sont exposés à
l'individu. Donc il a la possibilité de faire son propre choix
comportemental par rapport à tous ces modèles. Les médias
exercent une plus grande influence sur l'individu au cours de son enfance. A
l'instar des psychologues comportementalistes, Dodson reconnaît bien ce
fait : ``L'enfant apprend par imitation et identification''59(*). A force d'imiter un
personnage de la télévision, l'individu peut être
amené à s'identifier à celui-ci. Les publicités
sont autant d'éléments de la programmation des
télévisions, radios et journaux qui modifient de manière
partielle ou durable le comportement d'un individu. En fait, les
publicités donnent à l'individu l'impression qu'il lui manque
quelque chose et qu'il doit se conformer ainsi. Donc il sera tenté de
chercher à combler les vides suscités en lui par des spots
publicitaires.
2.2.- LES MÉCANISMES D'INDIVIDUATION
Piéron définit l'individuation ainsi :
``Processus de formation de l'individu, de différenciation de sa
personnalité''60(*). Même lorsque l'individu n'est pas une
entité extérieure à la société,
arrivé un moment donné, il doit être en mesure de se
différencier par rapport à tous les modèles auxquels il
est confronte. Ce qui donne à la vie en société sa raison
d'être c'est le fait que tout le monde est à la fois unique et
différent. D'une manière ou d'une autre nous avons des traits
caractéristiques en commun, mais cela n'empêche pas que nous ayons
des différences fondamentales. Ce sont ces différences qui
permettent d'aboutir à l'individu qui est en quelque sorte un être
unique ayant ses propres manières d'agir et de se comporter.
A travers le dictionnaire de la Psychologie, on retrouve cette
définition pour l'individuation : ``Recherche de singularité
psychologique et d'autonomie qui s'opère au cours de la socialisation
par l'intermédiaire des rapports au groupe d'appartenance et autres
groupes. C'est le résultat des processus qui conduisent l'individu
à construire un sentiment d'identité en exprimant des
différences et similitudes entre lui-même et autrui''61(*).
Donc l'individuation consiste pour l'être humain de
pouvoir se différencier des autres. Tout en cherchant à
intégrer les principes et les normes véhiculés par ses
différents groupes d'appartenance, il est appelé à prendre
ses distances par rapport aux divers modèles qui lui sont
exposés. Il doit aboutir à un sentiment qu'il est un être
à part entière. Jung, pour sa part, considère
l'individuation comme le processus par lequel un être devient un
in-dividu, c'est-à-dire une unité autonome et indivisible, une
totalité62(*). Dans
la perspective de Jung, dans la mesure où ce processus n'a pas eu lieu,
on ne peut pas parler d'individu. C'est un processus qui se fait en
parallèle avec celui de socialisation et cela dure toute la vie. Mais ce
processus revêt une plus grande importance au cours de la fin de
l'adolescence. Pour Houde, devenir un individu exige de s'incarner, de passer
à l'acte, de se réaliser, bref de s'actualiser63(*). Ce qui donne à
l'individu sa raison d'être c'est surtout sa capacité de s'adapter
aux diverses situations auxquelles il fait face. D'après Fischer,
l'individu se définit d'un côté comme un ensemble de
virtualité qui lui permettent de trouver en lui-même des
réponses par rapport à son environnement, de l'autre
côté, il s'ajuste aux diverses pressions qui pèsent sur lui
en les incorporant à sa façon d'être et de se
comporter64(*).
Le processus d'individuation se révèle beaucoup
plus complexe autant que l'individu évolue dans des milieux qui
véhiculent des normes tout à fait contradictoires. D'ailleurs, on
doit se rappeler que le processus de socialisation est le produit de multiples
tensions et interactions entre la conformité, la liberté,
l'innovation, entre les impulsions et les idéaux, entre les exigences de
la personnalité et celles de l'environnement social, entre l'obligation
sociale et l'aspiration personnelle65(*). C'est donc la façon dont l'individu
parviendra à composer avec les différentes exigences sociales
ainsi que les pressions des parents et des groupes de pairs et de la place
donnée à ses objectifs qui lui permettra de devenir un être
autonome, bref un individu. La capacité d'adaptation est
l'élément de base qui définit l'individu.
De trop énormes contradictions donnent lieu
inévitablement à des difficultés d'adaptation dans la
mesure où l'individu se trouve face au dilemme de la complexité
de choix. Le problème réside dans le fait que la recherche de la
sympathie d'un groupe peut donner lieu à la transgression des normes
établies par un autre groupe. Tel est donc le dilemme posé par
les nombreux agents de socialisations qui véhiculent parfois des normes
contradictoires. Ce problème est résolu par rapport à
l'importance que la personne accorde aux divers acteurs ayant contribué
dans le processus de sa socialisation. C'est en ce sens que Tremblay
avance : ``Plus un jeune est attaché à sa famille,
à son école, à ses amis, plus il est porté à
respecter les normes qui y sont véhiculées et mieux il accepte
les contraintes qui lui sont imposées. Il est ainsi amené
à intérioriser les normes, à s'automaîtriser en
développant un sentiment d'appartenance''66(*). Maintenant il convient de
questionner le degré d'appartenance de la personne à tous ces
éléments. L'unité de l'individu se réalisera mieux
dans la mesure où il se retrouve en présence des agents de
socialisations qui transmettent des valeurs ayant une portée
complémentaire. L'individu n'a pas fait un choix
délibéré d'avoir un comportement donné, celui-ci
résulte de la pression des différents agents de socialisation.
Tremblay ajoute : ``A travers le développement personnel, plusieurs
forces sociales influencent les choix individuels de comportement de même
que l'image que chacun se fait de lui-même''67(*).
Il y a une certaine différence entre l'individuation de
l'homme et celle de la femme. Cette différence est due en partie aux
stéréotypes sexuels, soient les attentes de la
société envers l'individu par rapport à son sexe. On
reconnaît l'agressivité comme un trait caractéristique
propre à l'homme, tandis que la femme se définit par rapport
à sa souplesse. C'est dans cette perspective que Duret avance que
l'identité virile est d'abord perceptible dans l'action68(*). Tandis que chez la femme, il
y a une prédominance de l'affectivité sur la
rationalité69(*).
En ce sens, la femme se révèle beaucoup plus prompte à
agir sur la base de la sensibilité avant même d'envisager les
conséquences probables de son acte. Même à travers une
relation sexuelle, l'initiative revenait aux hommes. Par exemple dans les
sociétés où l'on prône la monogamie comme la
nôtre, un homme peut toujours avoir plusieurs partenaires sans que cela
pose de trop grands problèmes, mais la femme ne peut pas oser emprunter
une telle voie sans attirer maints reproches. D'ailleurs, l'homme qui agit
ainsi est qualifié de macho, tandis qu'une femme qui prend une telle
direction est traitée en pute. Alors dans de telles conditions, la femme
est réduite à l'illusion d'être l'objet du fantasme de
l'homme70(*).
Malheureusement les femmes se conformaient trop longtemps à de tels
principes à connotation machiste. Ceci nous permet de comprendre que la
sexualité est plus réprimée pour la femme que pour
l'homme71(*).
La féminité et la masculinité se
développent en rapport aux valeurs véhiculées par le
milieu. Les Allgeier abondent dans le même sens en reconnaissant que le
comportement et les caractères comme étant
caractéristiques de la masculinité ou de la
féminité sont déterminés par le milieu
culturel72(*). Pour ce qui
nous concerne, notre culture met la femme en présence d'une situation de
dominée face à l'homme. Comme l'a si bien relatée
Abel Jeannière: « Situation faite à la femme dans
les rapports économiques et sociaux, situation qui interdit à la
femme toute indépendance, tout mode de vie véritablement
individualisée. »73(*)
Chapitre 3
LES STADES DU DÉVELOPPEMENT PSYCHOSOCIAL
EriK Erikson, le psychanalyste germano-américain
analyse le développement de l'être humain sous une base
psychosociale. Il tient compte des différentes interactions que
l'être humain entretient avec son environnement au cours de chaque
période de sa vie. A chaque période du développement de
l'individu, il y a des personnes significatives particulières. Pour
Houde, les stades psychosociaux du développement du moi résultent
de l'interaction entre le processus de maturation ou les besoins biologiques et
les demandes de la société, ainsi que de l'environnement et des
influences sociales rencontrées dans la vie de tous les jours74(*).
De plus, l'individu fait face constamment à des
périodes de crise. Celle-ci va toujours dans le sens opposé.
Cette notion de crise peut être bien comprise en tenant compte même
de la dénomination attribuée à chaque période par
Erikson. Afin d'éviter toute confusion par rapport à
l'interprétation du mot crise, Erikson donne cette
précision : « Le mot crise, du reste, n'est ainsi
employé que dans son contexte évolutif, non point pour
désigner une menace de catastrophes mais un tournant , une
période cruciale de vulnérabilité accrue et de
potentialités accentuées. »75(*) La crise
développementale s'inscrit même dans la loi du
développement de l'individu. L'ambivalence est un
phénomène naturel au genre humain. L'individu se retrouve
toujours entre deux pôles, la question de choix est incontournable pour
une vie équilibrée. D'ailleurs, c'est à partir de la
façon dont on aura traversé une crise développementale
qu'on acquerra de l'habileté pour pouvoir aborder la période
successive de son développement. Donc l'individu est toujours
appelé à s'adapter à des situations nouvelles juste pour
garder son équilibre. C'est de là qu'il parviendra à une
maturité effective.
Toutefois, il convient de préciser que chacun dispose
d'un ensemble d'atouts lui permettant de résoudre sa crise
développementale à sa manière. Les diverses
expériences du vécu de l'individu, les caractéristiques du
milieu de vie, la nature des relations entretenues avec les personnes
significatives pour celui-ci sont autant de facteurs qui rentrent en ligne de
compte dans la résolution de la crise développementale. C'est en
ce sens que les stades du développement de l'individu selon la
perspective d'Erikson sont conçus de manière progressive.
A côté de la notion de crise
développementale, il y a aussi celle de tâche
développementale, ce qui revient à dire qu'on attend la
manifestation de telles compétences données chez l'individu au
cours de telle période de son développement.
Erikson élabore huit stades du développement de
l'individu qui s'étend de la naissance à la vieillesse. Pour ce
qui concerne notre travail, il s'avère important pour nous de mettre
l'accent davantage sur le cinquième stade du développement de
l'individu selon la théorie d'Erikson et de voir dans quelle mesure les
expériences vécues au cours des stades antérieures peuvent
influer de manière significative sur le comportement de l'individu au
cours d'une telle période. Mais nous tenons à présenter
dans l'ensemble les différents stades développés par
Erikson.
3.1.- LES HUIT STADES DU DÉVELOPPEMENT
PSYCHOSOCIAL
3.1-1.- Confiance versus
Méfiance
Cette phase couvre la première année de vie de
l'individu. Dans le cas d'une adaptation à l'issue de la première
année de vie, l'enfant développera une confiance de base, dans le
cas contraire la méfiance prendra place. La personne significative pour
l'enfant au cours de cette période c'est bien la figure maternelle. Il
s'agit dans ce cas, soit de la mère ou de la personne qui joue un tel
rôle au regard de l'enfant. L'enfant représente son milieu par
rapport à celle-ci. Dans la mesure où celle-ci est prête
à lui donner de la satisfaction à ses besoins, l'enfant trouvera
son milieu comme aimant, bienveillant, consistant, supportant et fiable, dans
le cas contraire, il percevra celui-ci comme rejetant, inconsistant et hostile.
Ce qui lui donnera l'impression qu'il ne pourrait rien espérer de
celui-ci. Erikson met l'accent sur la qualité de la relation de l'enfant
avec la mère à la place et lieu de la quantité de
nourriture donnée et du nombre de manifestation d'amour76(*). La bonne résolution de
ce conflit permettra à l'enfant de développer un sentiment de
sécurité. Cloutier traduit une telle idée ainsi :
``Il s'agit d'acquérir la conviction que quoi qu'il arrive, quelqu'un
vous aime et vous appuie ; l'acquisition de la confiance de
base''77(*). Une fois que
l'enfant apprendra à avoir confiance en son environnement, il apprendra
aussi à s'estimer à sa juste valeur. La confiance fondamentale
c'est la base d'une vie épanouie et de bonnes relations
interpersonnelles. L'enfant aura toujours tendance à s'approcher des
autres au lieu de les fuir.
3.1.2.- Autonomie versus Honte et doute
L'enfant qui a acquis la confiance de base est prêt pour
se lancer dans de nouvelles aventures à travers lesquelles il pourrait
commencer par se faire remarquer. C'est ainsi de 1 à 3 ans, l'enfant
fait face à la crise opposant l'autonomie à la honte et au doute.
L'environnement de l'enfant de cet âge englobe les deux parents. Cette
période coïncide avec l'apprentissage de la marche et du langage.
Pour réussir positivement cette période, l'enfant a besoin d'un
soutien bien dosé de ses parents. Par conséquent les parents
doivent éviter de ne pas prendre l'une des deux extrêmes par
rapport aux relations qu'ils développent avec l'enfant. Pour pouvoir
acquérir son autonomie, celui-ci a besoin d'être estimé
à sa juste valeur pour ce qu'il est et d'être valorisé dans
ses tentatives. Dans le cas où les parents essaient d'empêcher
l'enfant de développer ses potentialités, cela peut compromettre
son développement. D'un sentiment inévitable de perte de
self-control et du contrôle exagéré des parents,
découle une durable propension au doute et à la honte78(*).
Pour la croissance de l'autonomie, une confiance primitive
solidement développée est nécessaire. L'enfant doit
être parvenu au point où il est sûr que sa foi en
lui-même et en le monde ne sera pas mise en danger par son violent
désir d'obtenir ce qu'il a choisi, de prendre possession selon ses
exigences et de rejeter avec entêtement79(*)
Comme il a été préalablement
mentionné, l'étape précédente joue un rôle
primordial quant à la façon que l'enfant peut aborder cette
étape aussi cruciale pour son avenir. En fait, l'enfant de 1 à 3
ans n'a pas de grands atouts pour faire preuve de l'autonomie par rapport
à des décisions importantes qui concernent sa vie, d'ailleurs il
est encore sous la totale dépendance des soins et des projets de ses
parents. Il en est de même pour l'enfant de moins d'un an pour ce qui a
trait à la confiance. Cette autonomie peut donc être
considérée comme une autonomie de base. Toutefois la vraie
autonomie commencera par se manifester au cours de l'adolescence. A ce moment,
il sera plus ou moins prêt à prendre des risques et à
s'affirmer à travers ses relations interpersonnelles.
3.1.3.- Initiative versus
Culpabilité
Cette phase s'étend de 3 à 6 ans. Il s'agit
d'enfant d'âge préscolaire. On attribue aussi à ce stade
l'âge du jeu et de la fantaisie à travers lesquels l'enfant peut
découvrir le sens des buts et des objectifs80(*). L'enfant a tendance à
imiter les adultes à travers ses jeux. Car le jeu favori à cet
âge, est celui de reproduire les rôles que tiennent les adultes
dans leurs métiers, leurs professions, leurs affections, leurs amours,
leurs relations familiales, conjugales ou sociales81(*). Dans la réalité
haïtienne, le type de jeu très fréquent pour les enfants de
cet âge est papa-maman. L'enfant a tendance à se lancer dans des
tâches diverses sans tenir compte de ses capacités et de ses
limites. Toutefois, ce désir de tout réaliser et de tout
entreprendre rencontré aux obstacles posés par le milieu va
susciter le sentiment de culpabilité chez l'enfant. Dans la mesure
où il soit l'objet des blâmes de la part de ses parents le
sentiment de culpabilité se renforcerait davantage. Au cours de cette
période les parents doivent régir et orienter le comportement de
l'enfant tout en lui laissant davantage d'occasions d'éprouver son
indépendance et son autonomie82(*). L'autonomie de base acquise est un support
indispensable qui permettra à l'enfant de prendre de nouvelles
initiatives.
3.1.4.- Créativité versus
Infériorité
Une fois que l'enfant développe l'esprit d'initiative,
il commencera par se livrer d'emblée au travail. D'autant plus, l'enfant
qui aborde ce stade c'est l'enfant d'âge scolaire, soit celui de six
à douze ans. A ce niveau le milieu social de l'enfant va s'agrandir
davantage. L'école va jouer un rôle extrêmement important
dans la vie de l'enfant. A côté du savoir académique
qu'elle transmet elle sert d'un catalyseur aux actions de l'enfant. Car
l'enfant qui a déjà acquis de la confiance, de l'autonomie, qui
développe de l'initiative, trouvera en l'école un lieu favorable
pour développer ses compétences. Par là, elle favorise
automatiquement, la compétition.
Les instituteurs et institutrices vont jouer un rôle
complémentaire dans l'incarnation de l'autorité auprès de
l'enfant lors de cette phase de son développement. La qualité de
leurs relations avec l'enfant compte pour beaucoup dans la compétence
que celui-ci va développer. Car selon que l'enfant est valorisé
ou non dans ce qu'il entreprend et dans les habiletés qu'il
développe, il acquiert un sentiment de compétence ou au contraire
un sentiment d'infériorité83(*).
3.1.5.- Identité versus confusion de
rôles
Dans la perspective ériksonienne, cette phase
correspond à la période de l'adolescence qui s'étend
normalement de 12 - 18 à 20 ans. Vu que chaque période a son
importance particulière dans le développement de l'individu, on
ne peut pas dire de cette période qu'elle soit la plus importante, mais
c'est un moment très crucial dans le développement psychosocial
de l'individu. A côté des instituteurs et parents qui jouent un
rôle primordial dans la quête identitaire, les groupes de pairs ont
une très grande emprise sur l'adolescent. L'adolescent a besoin
constamment de s'accommoder aux exigences de la société tout en
cherchant à maintenir son intégrité. Pour Erikson, le
processus de l'adolescence n'est complètement achevé que lorsque
l'individu a subordonné ses identifications de l'enfance à un
nouveau mode d'identification accomplie grâce à une absorption
dans le social et à un apprentissage compétitif avec et parmi les
camarades du même âge84(*).
De plus les changements physiologiques permettent à
l'individu de se redéfinir. Cette nouvelle perception va avoir une
répercussion sur l'image que l'adolescent a de lui-même et sur ses
relations avec autrui. Le plus grand dilemme pour celui-ci c'est de parvenir
à accepter son schéma corporel. Les transformations qui se
produisent à travers la musculature corporelle de l'individu qui le fait
passer du stade de l'enfance au stade adulte suscitent normalement chez lui des
inquiétudes, ce qui pose un poids pour l'acquisition de son
identité. C'est pratiquement une période de crise pour l'individu
qui s'accompagne d'un ensemble de questionnements par rapport aux nouveaux
rôles qui l'attendent. Il ne faut pas oublier qu'on a remarqué que
cette période n'existe pas dans certaines cultures. L'individu passe
directement de l'enfance à l'âge adulte. Dans notre culture,
l'adolescence est vécue comme une période de transition.
La bonne résolution de cette crise lui permettra de
faire part effectivement de son identité. Par conséquent, il
parviendra à une identité qui lui soit propre. Cela sous-entend
qu'il est en mesure de se différencier des autres, de prendre ses
distances par rapport aux normes établies, aux valeurs
véhiculées par ses différents milieux de vie et aux
pressions de toutes sortes.
3.1.6.- Intimité versus Isolement
Une fois que l'individu a acquis son identité, il est
prêt à aborder le stade suivant, à travers lequel il va
s'engager dans des relations plus authentiques avec d'autres personnes. Dans la
perspective d'Erikson, cette phase s'étend sur la période allant
de 18 à 20 - 30 ans. Il s'agit du stade du jeune adulte.
Il convient de préciser que pour d'autres auteurs comme
Cattell, ces deux étapes se fusionnent pour ne former qu'une seule. Pour
ces auteurs, cette période correspond à l'une des trois phases de
l'adolescence, à savoir la période de post-adolescence. C'est au
cours de cette période que les choix de vie commencent par se
concrétiser. Lors de cette période, l'individu commence par
prendre le vrai sens de l'amour, procède à l'apprentissage d'une
profession et se lance même sur le marché du travail. Plus que
jamais, l'individu a besoin de développer sa confiance en lui-même
et en autrui, ce qui lui permettra d'être optimiste ; son autonomie
afin de n'être pas manipulé ; son esprit d'initiative pour
pouvoir faire face aux difficultés et défis qui peuvent se
présenter dans la vie sans baisser les bras ; une capacité
de créativité en vue de mettre en exergue ses compétences.
Pour entrer dans cette intimité, l'adulte a besoin
d'avoir acquis préalablement son identité. C'est celle-ci qui va
lui permettre d'être en mesure d'établir des relations avec
d'autres sans s'ébranler. L'intimité se voit sous deux aspects.
Il s'agit d'une intimité avec soi-même et avec les autres. L'une
ne va pas sans l'autre85(*). Sinon ce serait une fausse intimité. On ne
peut pas penser avoir de bonnes relations avec les autres sans être en
mesure d'établir de meilleures relations avec soi-même. Car selon
le dicton : ``Celui qui est capable de se connaître est capable
aussi de connaître les autres''. Une personne qui ne tient pas compte de
ses propres besoins à travers ses relations avec autrui devient un
danger même pour son entourage. Ceci constitue un signe d'une faible
estime de soi.
La gamme de relation de l'individu prend une plus grande
dimension. Elle englobe les amis, les partenaires sexuels, les relations de
coopération et de compétition. L'homme a toujours besoin de
quelqu'un avec qui partager son vécu et son émoi. L'existence
humaine en soi se constitue dans la mutualité et dans
l'intersubjectivité86(*).
A l'instar des autres périodes, la
non-résolution de cette crise donnera lieu à de l'isolement. Au
lieu de s'approcher des autres en développant avec eux une relation
cordiale et mutuelle, l'individu aura tendance à les fuir pour se
réfugier dans son tour d'ivoire. Il peut même arriver que
l'individu s'isole psychiquement en développant physiquement des
relations à autrui. De plus il peut choisir de ne développer
qu'une relation à deux en vue d'éviter d'aborder l'étape
de la crise la générativité.
3.17.- Générativité versus
Stagnation
Dans la perspective d'Erikson, c'est la période la plus
longue dans le cours du développement de l'individu. Elle s'étend
de 30 - 65 ans. A ce stade la gamme des relations de l'individu s'étend
vers d'autres générations. L'adulte fait face à ses
responsabilités en tant que père ou mère. Erikson
caractérise la générativité par
l'intérêt pour la génération suivante et son
éducation87(*). Un
compromis doit se produire entre les intérêts de l'individu et
celui de ses descendants. La préoccupation du bien-être de ses
enfants et des autres devient donc le principal souci de l'individu
à cet âge. Bon nombre de ses actions ne visent que la satisfaction
des besoins de ses progénitures. Bref, un souci constant de
réalisation des projets au profit du bien être de
l'humanité est conçu comme une composante constante dans la vie
de l'adulte d'âge mûr. La générativité ne se
limite pas à la capacité physiologique de l'individu à
donner naissance à d'autres êtres, mais elle implique avant tout
l'attention que l'on porte aux générations montantes. C'est dans
cette perspective qu'Erikson inclut la procréativité, la
productivité et la créativité dans la
générativité88(*).
Dans le cas où les crises des étapes
subséquentes du développement de l'individu n'ont pas
été résolues de manière positive, au lieu de
travailler au bien être des autres tout en tenant à satisfaire ses
propres besoins, d'innover en certains secteurs, l'individu peut être
amené à adopter un comportement de repli sur soi, voilà ce
qu'on traduit par la stagnation. Par conséquent, il peut même
développer une tendance à tout attendre des autres. Au lieu
d'assumer ses responsabilités, on peut constater à travers le
comportement de l'individu une attitude de laisser-aller et de laisser-faire.
Les relations interpersonnelles de l'individu vont en subir.
3.1.8.- Intégrité versus
Désespoir
C'est la dernière phase du cycle du
développement normal de l'individu. Car bon nombre de personnes n'ont
pas vraiment la possibilité de traverser toutes les phases du cycle de
vie, surtout de traverser la barre de la soixantaine. La façon dont
l'individu aura à vivre cette période dépend de la
manière dont il a vécu les sept autres étapes de son
développement psycho-social. D'ailleurs c'est le moment pour l'individu
d'établir le bilan de sa vie puisqu'il réalise qu'il avance vers
la fin de ses jours. De ce bilan, il va aboutir à une conclusion. C'est
la perception de ce bilan qui le permettra d'arriver à
l'intégrité personnelle ou de se laisser aller à un
sentiment de désespoir.
L'intégrité se traduit par l'acceptation de son
seul et unique cycle de vie comme quelque chose qui devait être et qui ne
permettrait pas de changement89(*).
3.2.- DE LA CRISE IDENTITAIRE À L'ACQUISITION
DE L'AUTONOMIE
L'individu se socialise et construit son identité par
étapes, au cours d'un long processus qui s'exprime fortement de la
naissance à l'adolescence et se poursuit à l'âge adulte.
L'adolescence est considérée comme la période
charnière de la construction de l'identité. L'identité ne
s'acquiert pas sans avoir consenti d'énormes sacrifices. Pour atteindre
son identité l'individu est appelé à s'opposer à un
ensemble de normes juste pour établir son propre système de
valeurs. Il parviendra à se situer dans la société par
rapport à ce qu'il est, ce qu'il peut réaliser et ses limites.
Chez l'adolescent, les tentatives d'établissement d'un sentiment
d'identité personnelle se caractérisent surtout par
l'élaboration d'un code moral, un ensemble de principes servant à
guider ses actions individuelles et à juger son comportement et celui
des autres90(*).
A l'adolescence, l'individu commence par manifester une
tendance à s'affirmer et à se révéler autonome.
Avant cette période, l'enfant ne fait que se conformer aux exigences des
parents et d'autres adultes, il n'a pas encore pris de manière formelle
sa distance juste pour définir ses besoins, ses priorités et ses
modalités d'action. C'est bien au cours de l'adolescence que l'individu
commence par faire ses choix en fonction de ses aspirations et idéaux.
Les expériences des années de l'enfance jouent
un rôle primordial dans la construction de l'identité de
l'individu. Il faut comprendre que l'identité ne peut pas
s'acquérir si l'individu n'est pas en mesure de faire preuve
préalablement de l'autonomie. Tandis que celle-ci ne peut pas se
développer en absence de la confiance fondamentale. Ceci nous permet de
comprendre que les différentes périodes du développement
de l'individu sont reliées entre elles. Pour la croissance même de
l'autonomie, une confiance primitive solidement développée est
nécessaire. Selon Erikson, l'enfant doit être parvenu au point
où il est sûr que sa foi en lui-même et en le monde ne sera
pas mise en danger par son violent désir d'obtenir ce qu'il a choisi, de
prendre possession selon ses exigences et de rejeter avec
entêtement91(*).
Ainsi la construction autonome de l'identité se fait dans une
perspective dynamique. Celle-ci s'effectue à travers le rapport
d'adhésion ou de rejet que l'individu fonde avec ses groupes
d'appartenance.
La résolution de la crise identitaire sous-entend que
l'individu atteint la maturité nécessaire pour pouvoir se situer
à travers une relation. Bref, l'individu devient donc un être
autonome. L'autonomie sous-entend que l'individu est capable de prendre
vraiment le risque de s'affirmer tel qu'il est: avec ses propres
expériences, ses besoins, ses émotions, ses valeurs. Par
conséquent, au lieu d'accorder trop de valeurs à ce que les
autres attendent de lui, il accorde beaucoup plus d'importance à ses
expériences et à ses besoins. L'approbation de son entourage n'a
pas un poids trop considérable pour ce qui concerne les décisions
qu'il a à prendre. L'individu autonome c'est celui qui est en mesure
d'adopter un comportement qu'il peut assumer.
Il faut éviter de confondre l'autonomie avec
l'indépendance. Le fait pour un individu d'être autonome ne
signifie pas qu'il peut faire tout ce que bon lui semble sans tenir compte
d'aucune restriction. Sinon, on aurait parlé de libertinage. L'individu
autonome peut toujours tenir compte des principes et des normes établis.
Ce qui va traduire son autonomie ce sont les motifs avancés pour
expliquer l'adoption d'un comportement donné. On peut adopter un
comportement par rapport à des principes véhiculés par ses
groupes d'appartenance, mais l'essentiel c'est de réaliser que telle
manière d'agir va à son profit. Par exemple, on ne peut pas
parler de comportement autonome pour un jeune qui fait quelque chose dans le
seul but d'avoir l'approbation de ses parents ou de ses amis, du moins pour ne
pas être exclu d'un groupe d'appartenance. On doit donc être en
mesure de pouvoir se situer au juste milieu. C'est dans cette perspective que
Larivey a avancé ce qui suit : ``Ce n'est donc pas en niant notre
dépendance ou en évitant de nous affirmer pour minimiser les
risques que nous pouvons évoluer vers l'autonomie''92(*). Le comportement autonome
sous-entend que l'on accepte de faire quelque chose après avoir
réfléchi préalablement aux conséquences qui peuvent
en résulter. L'individu autonome c'est celui qui est en mesure de faire
une évaluation juste d'une situation avant de prendre la décision
qui s'impose.
L'autonomie peut avoir plusieurs dimensions et intervient dans
divers domaines du fonctionnement de l'humain. C'est ainsi qu'on pourrait
parler de l'autonomie vocationnelle, financière, idéologique et
décisionnelle. On entend par autonomie vocationnelle le fait pour
l'individu d'être en mesure de choisir une carrière
professionnelle en fonction de ses aspirations et de ses buts. Tandis que
l'autonomie financière se réfère surtout à la
capacité de l'individu de subvenir à ses besoins matériels
sans qu'il n'y ait pas à trop attendre des autres. L'autonomie
idéologique c'est le fait pour l'individu d'émettre ses opinions
sans avoir à penser au jugement des autres. L'autonomie
décisionnelle pour sa part se réfère à la
capacité de l'individu de prendre personnellement des décisions
importantes concernant sa vie.
Par rapport à notre sujet, l'autonomie
décisionnelle revêt une très grande importance pour nous.
D'ailleurs parler de comportement sexuel autonome revient à aborder la
capacité du sujet à prendre des décisions importantes
concernant sa vie sexuelle. Pour que l'on puisse parler de comportement sexuel
autonome, il est indispensable que l'individu ait la capacité de choisir
le comportement sexuel qu'il doit avoir en tenant compte de sa propre
réalité. L'abstinence tout comme un comportement sexuel actif,
avec ces différentes manifestations, devrait refléter
l'engagement personnel de l'individu. En dépit du fait que d'autres
éléments peuvent expliquer le choix de l'individu, ce
comportement ne doit jamais être en contradiction avec ses besoins
réels et son idéologie.
Pour quelqu'un ayant une vie sexuelle plus ou moins active, il
est important qu'il soit en mesure de négocier ses relations sexuelles,
c'est-à-dire se mettre d'accord avec son partenaire sur les conditions
à travers lesquelles il pourrait consentir à avoir des relations
sexuelles ainsi que sur les limites à respecter. Toutefois certains
facteurs peuvent contribuer à diminuer l'autonomie de l'individu par
rapport aux décisions à prendre en matière de la
sexualité. C'est à ce niveau que la situation
socio-économique peut influer sur le comportement sexuel de l'individu.
Par conséquent le manque ou l'absence de l'autonomie sur le plan
financier peut entraîner une diminution de l'autonomie de l'individu sur
le plan décisionnel et ainsi affecter sa capacité à se
situer sur le plan sexuel en fonction de sa propre réalité et de
ses prédispositions personnelles pour le moment.
Chapitre 4
THÉORIE DU DÉVELOPPEMENT PSYCHOSEXUEL DE
FREUD
Le comportement sexuel c'est bien l'une des différentes
manifestations comportementales de l'individu. A l'instar de tous les autres
comportements adoptés par celui-ci, le comportement sexuel s'explique
par diverses variables. On peut donc déceler des causes
intrinsèques et extrinsèques. Pour ce qui concerne les causes
intrinsèques, la théorie de Freud se révèle
être très utile.
4.1.-DÉVELOPPEMENT PSYCHOSEXUEL DE
L'INDIVIDU
Selon la perspective freudienne, le développement
psychosexuel de l'individu se fait en cinq stades progressifs. Ce qui est
particulier à travers l'approche théorique de Freud c'est que les
tendances sexuelles jouent un rôle particulier dans la construction de la
personnalité de l'individu. Un aspect biologique se dégage aussi
de cette approche.
4.1.1.-Stade oral (0 - 1 an)
Cette phase couvre la première année de vie de
l'individu. Comme son nom l'indique la bouche est conçue comme la
principale source du plaisir pour l'enfant au cours de cette période.
Sucer, mâchouiller, mordre et manger sont autant d'activités qui
apportent à l'enfant du plaisir. Au cours de cette période
l'enfant développe une relation serrée avec la mère.
D'ailleurs c'est elle qui lui procure du sein ou du biberon. Ces objets ne se
perçoivent pas seulement comme source de satisfaction des besoins de
faim de l'enfant. Mais ils jouent aussi un rôle d'apaisement des pulsions
sexuelles de celui-ci. Pour ce qui concerne l'allaitement il est
interprété comme l'occasion d'un contact étroit entre
l'enfant avec la mère, à la fois physique et affectif, qui ajoute
à la satisfaction du besoin et au plaisir oral diverses autres
gratifications93(*).
Par conséquent dans la perspective de Freud, l'individu
commence par vivre sa sexualité dès le sein maternel. La zone
orale avec ses différents organes (la langue, les lèvres et la
bouche) qui jouera un rôle important plus tard dans la vie de
l'adolescent et de l'adulte dans la satisfaction de ses besoins sexuels, se
trouve déjà investie au cours de cette période
d'énergie libidinale.
4.1.2.- Stade anal (1 - 3 ans)
Lors de cette période la source du plaisir va se
transposer. Elle laisse la région buccale pour se concentrer à la
région anale. L'anus et ses périphéries deviennent donc
les principaux éléments fonctionnels de la sexualité de
l'enfant de cet âge. La rétention et l'expulsion volontaire de
ses selles et de ses urines procurent d'énormes plaisirs à
l'enfant. Il tire un double plaisir dans le contrôle de ses sphincters.
D'une part, la rétention procure en elle-même une excitation
agréable de la muqueuse anale, d'autre part le plaisir de l'expulsion se
trouve augmenté94(*).
Au cours de cette période l'enfant maintient encore un
très bon contact avec sa mère. Cet âge coïncide avec
l'apprentissage de la propreté. Car les parents exercent une certaine
pression sur l'enfant juste pour le forcer à se conformer à des
principes d'hygiène. Pour mieux développer sa sexualité,
l'enfant a besoin d'un soutien bien dosé de son entourage. Même
lorsqu'on doit lui inculquer des principes de propreté, on doit
éviter d'être trop contraignant à son égard, sinon,
on risque de favoriser chez lui des prédispositions à des
comportements sexuels déviants.
4.1.3.- Stade phallique (3 - 5 ans)
A trois ans, l'individu aborde une phase extrêmement
importante de son développement de manière générale
et notamment de celui de ses fonctions sexuelles. Comme le nom l'indique,
phallus qui signifie l'organe viril, soit le pénis, l'enfant
perçoit en celui-ci le symbole de l'autorité. D'ailleurs c'est
cette perception de l'autorité qui va occasionner une certaine tension
dans la relation de l'enfant avec ses parents. D'où le fameux conflit
dénommé le complexe d'OEdipe qui se traduit par l'amour que
l'enfant éprouve pour le parent du sexe opposé accompagné
de la haine pour le parent du même sexe.
Tout l'objet de ce conflit se réside dans des
interprétations d'ordre sexuel. Le petit garçon qui se rend
compte qu'à l'instar de son père, il est en possession du
pénis, se compare avec celui-ci et en veut sa mère pour femme.
Son père devient automatiquement son rival. Il lui serait mieux de
procéder à son élimination afin d'avoir à lui seul
la mère. Tandis que chez la fillette c'est un autre scénario qui
se produit. Celle-ci en réalisant qu'elle est privée du
pénis reproche à la mère de ne pas lui en donner, par
conséquent elle veut posséder son père et éliminer
sa mère, sa rivale. Cloutier pour sa part stipule que ``L'enfant
recherche des gratifications érotiques de la part du parent constituant
l'objet d'amour et élabore des fantasmes érotiques lui
conférant l'exclusivité de l'amour du parent en
question''95(*).
C'est dès lors que les différenciations
sexuelles commencent par s'imposer. Le pénis et le clitoris deviennent
les principales zones qui procurent du plaisir à l'enfant. Normalement
à cette période, les pulsions libidinales se trouvent à un
degré très élevé. Erikson pour sa part qualifie
cette période comme le stade de la curiosité infantile, de
l'excitabilité génitale et de préoccupations
variées et d'un surcroît d'intérêt pour les sujets
sexuels96(*).
La bonne résolution de la crise oedipienne demande
à l'enfant d'atteindre la maturité, de pouvoir s'identifier au
parent du même sexe. Cette identification se fera en fonction des normes
établies par la société. D'où la question des
stéréotypes, car on attend à ce que l'individu
développe des compétences et des aptitudes propres à des
gens de son genre.
L'importance de ce stade réside dans le fait que
l'enfant commence effectivement par faire face à des interdits et
réalise par là qu'il ne lui est pas permis de réaliser
tout ce qu'il veut. Donc les principes de la morale commencent par
s'établir. On a même fait remonter l'origine du surmoi à
cette phase du développement de l'individu.
4.1.4.- Stade de latence (6 - 12 ans)
Cette période est considérée comme une
période d'arrêt du développement des pulsions libidinales.
Apparemment les énergies sexuelles de l'enfant cessent de
s'accroître. C'est dans cette perspective que l'on parle de la
sublimation. Donc au lieu de concentrer ses énergies vers la poursuite
des objectifs strictement d'ordre sexuel, l'enfant se lance en des aventures
relatives à ses études. Bref, les pulsions libidinales sont
investies en des domaines créatifs. A ce moment crucial de son
développement psychosexuel, l'enfant canalise ses intérêts
vers le milieu extra-familial, les groupes de pairs et les apprentissages
scolaires et sociaux97(*).
C'est bien le moment pour l'individu de commencer à
intérioriser les valeurs et les normes véhiculées par ses
groupes d'appartenance. Ceci est rendu possible grâce à la
résolution du complexe d'oedipe qui lui a permis de se rendre compte
d'un ensemble d'obstacles pouvant l'empêcher de combler toutes ses
attentes. Les trois instances de l'appareil psychique - le ça, le moi et
le surmoi - s'établissent normalement. A côté de la
nécessité de trouver de la satisfaction à ses besoins, le
principe de la réalité s'impose de manière automatique
à l'individu. C'est l'intériorisation de ce principe qui a
obligé l'individu à laisser de côté la poursuite de
ses désirs sexuels afin de se lancer à des activités
valorisées par des gens de son âge. C'est ce qui explique la
compétition chez les enfants de 6 à 12 ans, notamment sur le plan
académique.
4.1.5.- L'Adolescence et ses
particularités
Dans la perspective freudienne c'est la dernière phase
du développement de l'individu, disons mieux du développement
psychosexuel. Freud attribue à cette période le nom de stade
génital. Ceci sous-entend que les quatre autres stades quoique faisant
partie du cours du développement psychosexuel de l'individu ont eu une
connotation de stades prégénitaux. C'est au cours de
l'adolescence que les expressions de la sexualité vont se manifester
concrètement, en dépit du fait que certains enfants ont
déjà eu des pratiques sexuelles où il y avait
l'implication des organes génitaux. Car c'est au cours de l'adolescence
que la maturation des organes génitaux se fait à la dimension de
l'adulte. Par exemple chez la fille, il y a une augmentation de la taille du
vagin et du clitoris et chez le garçon le même
phénomène se produit au niveau du pénis et des testicules.
Cette période est considérée pour
beaucoup de théoriciens comme une transition entre l'enfance et
l'âge adulte. D'ailleurs l'adolescence n'a pas toujours existé.
Elle résulte de la mutation de la société à l'issue
de la révolution industrielle. Brièvement, on peut dire qu'un
adolescent c'est un individu qui n'est plus enfant, mais qui n'a pas encore
atteint la maturité de l'adulte. Pour ce qui se rapporte à la
tranche d'âge de cette période, on est presque unanime à
accepter qu'elle commence à la puberté - entre 10 à 13 ans
pour les filles et 12 à 15 ans pour les garçons - mais les
auteurs ne s'accordent pas toujours à situer sa fin. Pour certains elle
se termine vers 18 - 20 ans et pour d'autres, elle va jusqu'à 25 ans.
Erikson, pour sa part se situe dans la première position, tandis que
Cattell, lui, il abonde dans la deuxième option. Pour situer
l'adolescence, on privilégie quelquefois une composante
économique. Ceci a permis de parler de l'adolescence prolongée,
car elle peut s'étendre même au-delà de 25 ans.
Pratiquement, la puberté apporte de sérieuses
modifications au niveau de l'apparence physique de l'individu. C'est en ce sens
que Godhalber a reproduit trois composantes importantes à la
puberté en s'inspirant des travaux de Katchadourian98(*). Dans un premier temps, la
puberté apporte un changement de la taille, de la masse, des proportions
corporelles et de la composition corporelle. Parallèlement, on aboutit
à un développement accéléré des appareils
circulatoires et respiratoires. La composante la plus importante c'est surtout
le développement des caractères sexuels primaire et secondaire.
D'où cette période est marquée par le retour des pulsions
libidinales.
Les pulsions sexuelles de l'individu qui restaient pendant un
certain temps à l'état latent se réactivent et ceci avec
de nouvelles intensités et de manière beaucoup plus
concrète. Contrairement aux autres périodes de son
développement psychosexuel où l'individu se contentait de trouver
de la satisfaction par la manipulation des zones érogènes comme
la bouche, l'anus et le pénis et à travers le parent du sexe
opposé, à l'adolescence, il y a un renversement de la tendance,
l'individu devient de plus en plus attiré par d'autres individus du sexe
opposé qui ne font pas partie de la dyade familiale. Grâce
à la maturation de son intelligence, l'individu à l'adolescence
parvient à une meilleure compréhension de la
réalité. Françoise Dolto avance à cet effet cette
idée : « Le fait capital qui marque la rupture avec
l'état d'enfance c'est la possibilité de dissocier la vie
imaginaire et la réalité, le rêve et les relations
réelles. »99(*) Si au cours de l'enfance l'amour était
conçu comme un jeu pour l'individu, à l'adolescence, l'amour
commence par prendre son vrai sens. S'agit-il des jeunes filles ou des jeunes
garçons, à cet âge, l'individu a tendance à chercher
la compagnie de ce qu'il aime et éprouve des difficultés à
supporter des liens virtuels. Voilà ce qui explique l'intolérance
des adolescents à faire des jeux à connotation amoureuse.
Les aventures sexuelles constituent l'une des manifestations
de l'adolescence. L'adolescent ressent un fort désir de rentrer en
contact intime avec l'individu de l'autre sexe. Il convient de préciser
que la sexualité n'est pas un phénomène typiquement propre
à l'adolescence. Car dès l'enfance, on note de nombreux cas
d'attraction sexuelle pour des partenaires de jeux, ou pour des adultes du sexe
opposé100(*).
Ça arrive parfois qu'on surprenne des enfants de moins de 6 ans ayant
des relations sexuelles avec d'autres enfants de même âge qu'eux.
Mais à l'adolescence, la sexualité prend une autre dimension pour
atteindre sa courbe exponentielle. A travers diverses recherches
réalisées en plusieurs endroits en Haïti, on note le fait
que dès l'âge de 13 ans, les jeunes commencent à avoir
d'emblée des rapports sexuels. Pour un échantillon de 1213 jeunes
âgés de 10 à 26 ans et plus au sein de la population
protestante de la région métropolitaine, dont 32
âgés entre 10 et 12 ans, 285, de 13 à 16 ans et 429, de 17
à 20 ans, on a noté qu'un pourcentage des jeunes de toutes les
tranches d'âge ont déjà eu des rapports sexuels. 38 % des
jeunes âgés de 10 à 12 ans, 33 % des 13 à 16 ans et
48 % des 17 à 20 ans ont déjà eu des expériences
sexuelles101(*). Par
conséquent, on réalise que même la pratique religieuse
n'est pas vraiment un facteur pouvant inhiber les pulsions sexuelles de
l'individu à l'adolescence. Avoir des rapports sexuels à
l'adolescence est même considéré comme un fait normal pour
bon nombre de jeunes. A travers une recherche qualitative menées dans
plusieurs régions du pays par Family Health International/AIDSCAP,
certains jeunes garçons estiment que 15 à 18 ans serait
l'âge normal d'avoir des relations sexuelles102(*). L'enquête
réalisée par l'Institut haïtien de l'enfance dans ces
régions : Port-au-prince, Cap-Haïtien, Gonaïves et Fort -
Liberté, Ouanaminth, Mont - Organisé sur un échantillon de
800 personnes âgées entre 15 ans et 49 ans et plus dont 433
femmes et 367 hommes a révélé que l'âge moyen des
premiers relations sexuelles est de 15 ans pour les hommes et 17 ans pour les
femmes103(*). A partir
de toutes ces données, on peut conclure que la période de
l'adolescence est très caractéristique pour des activités
sexuelles.
Toutefois, à l'adolescence, l'individu n'a pas encore
saisi le vrai sens de l'amour. On a tendance à le réduire aux
relations sexuelles. D'autant plus les relations amoureuses à cette
époque se révèlent un peu instable.
Chapitre 5
DONNÉES THÉORIQUES RELATIVES À LA
SEXUALITÉ
Les études réalisées dans le domaine de
la sexualité font état de trois approches explicatives d'un
comportement sexuel104(*) . Il s'agit de l'approche socioculturelle selon
laquelle l'adoption d'un comportement sexuel serait le produit d'une
construction sociale. Le comportement sexuel adopté par l'individu
traduit donc les attentes de son milieu à son égard. Par
conséquent l'individu doit être en mesure de rentrer dans une
dynamique de conformisme par rapport aux normes et valeurs
véhiculées par ces différents groupes d'appartenance. La
seconde approche a une dimension économique. En ce cas, la
sexualité n'est pas seulement vue par rapport au besoin de l'individu de
satisfaire ses pulsions sexuelles, mais surtout dans le but de répondre
à des besoins d'ordre économique et social. La dernière
approche, dite approche institutionnelle, tient compte de la
régularisation des relations sexuelles par les législations. Pour
ce qui concerne notre travail, nous allons mettre beaucoup plus d'accent sur
les deux premières approches.
4.1.-L'EXCITATION SEXUELLE ET SA
RÉGULATION
La sexualité humaine comporte une dimension biologique
et une dimension psychosociale. Le principal but de la sexualité
consiste à apaiser des tensions sexuelles, soit à satisfaire des
besoins d'ordre physiologique. Tenant compte de la pyramide des besoins de
Maslow, la sexualité serait inscrite dans la catégorie des
besoins primaires, qualifiés d'indispensables pour la survie de
l'individu. D'ailleurs, elle fait partie du premier des cinq niveaux de cette
pyramide à l'instar de la faim et de la soif.
Les nombreuses recherches réalisées en ce
domaine prouvent bien que diverses parties du système nerveux
interviennent dans le comportement sexuel. Le fonctionnement sexuel est
étroitement lié aux subdivisions du système nerveux
autonome : le système sympathique et le système
parasympathique105(*).
Ces deux systèmes interviennent tour à tour dans l'excitation
sexuelle. Ainsi le système parasympathique a surtout une influence dans
l'excitation sexuelle initiale et le système sympathique pour sa part
intervient dans l'orgasme et la détente. A l'instar du système
autonome, l'action du système nerveux central n'est pas moins
importante. Les diverses composantes du système nerveux central comme la
moelle épinière et l'encéphale influent grandement sur le
comportement sexuel. Par exemple, le mécanisme de la pensée est
réglé par la moelle épinière, le centre du plaisir
pour sa part se retrouve à travers les sous-composantes de
l'encéphale. La formation réticulée est
considérée comme le centre de l'excitation et le système
limbique comme le siège des émotions. Par là, il faut
comprendre qu'un état émotif peut provoquer de la stimulation
sexuelle tout comme un autre peut l'inhiber.
La première phase de toute relation sexuelle normale
commence par une attirance que l'un éprouve vis-à-vis de l'autre.
Cette attirance se fait par rapport à un mécanisme psychologique.
Les Allgeier considèrent l'attirance et l'excitation sexuelle comme des
sentiments intérieurs106(*). Il est important de préciser qu'on n'est pas
stimulé sexuellement pour n'importe quelle personne. Sans nul doute,
c'est dans ce contexte que Freud met en évidence la pudeur, le
dégoût, la compassion et la construction sociale de
l'autorité comme des forces qui limitent les pulsions
sexuelles107(*).
Plusieurs éléments peuvent rentrer en évidence pour ce qui
concerne l'attirance sexuelle. La théorie d'attraction interpersonnelle
trouve aussi son application en matière de sexualité. Il importe
de chercher à comprendre ce qui explique qu'un individu est
attiré sexuellement vers une autre personne et manifeste de la
répulsion vis-à-vis d'une autre.
Pour répondre à cette interrogation, on est
obligé d'aborder les arguments avancés par les psychologues
sociaux. La thèse de la similitude des attitudes et celle qui se fonde
sur la complémentarité peuvent expliquer un tel
phénomène. Pour la première thèse, on avance
l'hypothèse selon laquelle `'qui se ressemblent s'assemblent''. Tandis
qu'en vertu de la seconde thèse ``les contraires s'attirent''. De ces
deux thèses, on peut déduire qu'une personne peut être
attirée vers une autre personne par le fait qu'elle perçoit chez
elle certaines ressemblances soit sur le plan physique, soit sur le plan
affectif, soit sur le plan socio-économique. L'attraction sexuelle peut
s'expliquer aussi par la perception de l'individu d'une personne qu'il estime
pouvant l'aider à combler certains vides de sa vie tant sur le plan
affectif que sur le plan socio-économique.
La beauté constitue l'un des critères les plus
importants dans l'attraction sexuelle. Ceci n'est pas un fait récent.
Les Allgeier avancent à ce propos : ``Tout au long de l'histoire de
l'humanité, les conceptions de la beauté et de la
séduction ont été étroitement
associées''108(*). L'idée de la jouissance prend souvent
naissance à partir de l'apparence physique. Ceci est surtout fondamental
pour les hommes. Très souvent on se fait une idée de la
satisfaction sexuelle que l'on peut tirer d'une relation avec l'autre seulement
en essayant d'associer par la pensée son attrait physique au plaisir
prétendu que ce dernier peut procurer. D'où le rôle des
fantasmes dans l'attraction sexuelle. Car les fantasmes et les rêves
diurnes peuvent être une source de divertissement en nous permettant de
nous transporter dans des lieux excitants, de rencontrer des personnes
célèbres et de nous lancer en des aventures érotiques
passionnantes''109(*).
Ce qui pose problème ce sont les critères
considérés pour désigner la beauté. Car celle-ci
relève de l'ordre de la subjectivité. En dépit de tout, le
degré de jouissance à tirer lors d'une relation sexuelle
dépend en grande partie de l'idée que l'on se fait de l'attrait
physique de la personne avec qui on noue une telle relation. C'est vrai que
l'attrait physique joue un rôle important dans l'attirance sexuelle, mais
on n'est pas toujours attiré vers une personne estimée
très belle. Pour expliquer l'attraction sexuelle, les théoriciens
de la psychologie sociale mettent en évidence le
phénomène de l'appariement selon lequel, les gens tiennent compte
de leur chance de conquête avant de s'aventurer auprès de la
personne de l'autre sexe. Gergen et collaborateurs, pour leur part, avancent
cette hypothèse : ``Les personnes qui doutent de leur propre valeur
ne peuvent pas imaginer réussir auprès d'une personne
belle''110(*). Juste
pour ne pas se procurer d'ennuis, tout être rationnel devrait
procéder à une juste évaluation de la
réalité avant de prendre des risques.
Mais, il faut souligner que la beauté ne revêt
pas la même importance pour les individus des deux sexes. En
général, les hommes semblent réagir beaucoup plus à
la beauté que les femmes111(*). La beauté est censée être
l'un des critères retenus par l'homme pour s'aventurer auprès
d'une femme. Il en est autrement pour une femme. La femme pour sa part
privilégie les intérêts matériels et les avantages
sociaux. Gergen et coll. continuent dans cette même lancée pour
émettre cette hypothèse : ``Il semble que les hommes peuvent
négocier sur le marché hétérosexuel avec un grand
nombre d'atouts, incluant leurs ressources financières, leur
expérience et leur rang social, et que leur apparence a moins
d'importance112(*)''.
On doit comprendre que la relation sexuelle n'est pas
seulement le résultat du jeu des organes génitaux. Il y a tout un
ensemble de mécanismes qui rentrent en jeu dans ce processus. Si nous
parlons de l'apparence physique ceci sous-entend que le regard joue un
rôle fondamental à travers les rencontres à connotation
sexuelle. A côté du regard, on peut dire que tous les organes des
sens prennent part d'une manière ou d'une autre dans une relation
sexuelle. A ce propos, les Allgeier stipulent : ``Le plaisir sexuel est
associé à une grande variété de stimuli sensoriels.
Une chanson, un parfum et une réclame publicitaire sont quelques-uns des
stimuli qui peuvent devenir sexuellement excitants pour certains.113(*) En cela, on peut
repérer la place de l'ouï, de l'odorat et de la vue. Si ces organes
interviennent comme des préliminaires, quant à ce qui concerne le
goût et le toucher ce sont les organes de sens très actifs dans
l'acte sexuel même. De toute façon autant que l'individu est
exposé à des stimuli qui suggèrent en lui l'idée de
passer à l'acte sexuel c'est autant qu'il sera tenté d'adopter
des comportements appropriés en vue d'atteindre une telle fin. Car le
comportement sexuel est lié pour toujours à la nature
psychologique114(*).
Il est très important de considérer le
comportement sexuel comme l'un des manifestations comportementales de
l'individu. Vu que tout comportement s'inscrit toujours dans un cadre
motivationnel, il convient de rappeler que le schéma du cycle
motivationnel, de neuf étapes,115(*) peut nous aider à mieux comprendre les
raisons explicatives d'un comportement sexuel. Essayons de relater ces neuf
étapes du cycle de la motivation tout en l'appliquant au cas de la
sexualité.
La motivation commence avec l'existence d'un besoin
considéré comme un stimulus, celui-ci va donner lieu à un
état de déséquilibre, ce qui porte le sujet à
prendre conscience de l'existence des moyens d'assouvissement. A partir de
cette prise de conscience, le sujet commence par se fixer des objectifs en
tenant compte de sa potentialité. Une fois les objectifs se sont
fixés, il va adopter des modes de comportements appropriés dans
le but de les atteindre. A la sixième étape, le sujet
procède à une évaluation du profit tiré. La
conséquence tirée va lui permettre de faire une
réévaluation de son état de déséquilibre.
Dans le cas où ce besoin a été satisfait, il y a de
l'assouvissement, mais dans le cas contraire, le sujet pourrait toujours
être tenté de recommencer le cycle jusqu'à la satisfaction
de ce besoin.
Dans le cas de la sexualité, le besoin se traduit par
le désir de l'individu de rentrer en intimité avec une personne
de l'autre sexe. Un tel désir pourrait être source d'un
état de déséquilibre chez l'individu dans la mesure
où il peut donner lieu à une diminution de la performance de
l'individu dans certains domaines du fonctionnement. Face à la
persistance de cet état de déséquilibre, l'individu
commencera par prendre conscience qu'il peut trouver la compagnie d'une
personne de l'autre sexe. Par conséquent, il va se fixer des objectifs
à atteindre à travers la relation avec une personne de l'autre
sexe ; la nature de ses objectifs le canalisera vers l'adoption du
comportement approprié, soit de s'aventurer auprès de la personne
avec qui il pense qu'il pourrait partager cette intimité et atteindre
ses objectifs. Après avoir trouvé une personne de l'autre sexe
avec qui le sujet partage son intimité, il procédera à une
comparaison de son bien être émotionnel actuel eu égard
à son état émotionnel avant d'avoir eu une telle relation.
Cette comparaison lui permettra de réévaluer son état de
déséquilibre. En ce cas, il se rendra compte dans quelle mesure
cette relation lui a apporté quelque chose de positive, est-ce que ses
attentes ont été comblées ou non. Sa subjectivité
compte pour beaucoup. Dans la mesure où il est satisfait de cette
relation, il n'envisagerait pas de rentrer en relation avec d'autres personnes,
mais dans la mesure où ses objectifs n'ont pas été
atteints, bref, si les attentes de l'individu pour une telle relation n'ont pas
été comblées, il pourrait mobiliser à nouveau
toutes ses ressources en vue de trouver une autre personne qui pouvont combler
son état de déséquilibre.
4.2.-LA PLACE DE LA SITUATION SOCIO-ÉCONOMIQUE
DANS L'ADOPTION D'UN COMPORTEMENT SEXUEL
A côté de l'aspect psychophysiologique du
comportement sexuel, il y a d'autres éléments importants à
considérer dans l'adoption d'un comportement sexuel. Ainsi la situation
socio-économique influe grandement sur le comportement sexuel de
l'individu. Tout comme, un comportement sexuel peut viser à combler un
besoin affectif chez l'individu, il peut aussi servir comme un moyen pouvant
lui permettre de combler d'autres besoins pour qui la relation sexuelle n'a pas
été conçue. Un autre besoin quelconque peut occasionner
l'adoption d'un comportement sexuel donné chez l'individu.
En dépit du fait que le but de la relation sexuelle est
de donner à l'autre sa volupté et recevoir de l'autre la
sienne116(*), l'acte
sexuel sert parfois de moyen pouvant permettre d'aboutir à
l'assouvissement de besoins de portée économique. Donc il y a en
quelque sorte un déplacement quant au but visé par la relation
sexuelle. C'est ce qui explique le phénomène de la prostitution.
Si nous sommes d'accord avec la définition selon laquelle la
prostitution serait des relations sexuelles payantes, on peut avancer que la
prostitution prend diverses dimensions. Le commerce sexuel légal qui se
fait par l'entremise des proxénètes n'est que l'une de ces
manifestations. C'est un fait fondamental dans notre société
où les choix sexuels se font beaucoup plus en fonction
d'intérêts matériels qu'en fonction de critères
d'ordre affectif.
Quand les relations sexuelles se fondent surtout sur des
intérêts matériels, il y a une possibilité d'aboutir
à un manque d'implication des deux partenaires. En ce sens, le
partenaire le plus aisé pourrait avoir une tendance à chercher
à prendre l'emprise sur le partenaire le moins fortuné. Par
conséquent, l'autonomie sexuelle de l'individu se trouve automatiquement
en jeu. La plupart des recherches portant sur la sexualité des
adolescents ont montré qu'il existait un lien entre la situation
socio-économique familiale et les attitudes, les croyances et les
actions des adolescents117(*). Un jeune plus ou moins défavorisé est
beaucoup plus susceptible d'avoir des relations sexuelles précoces que
quelqu'un de condition socio-économique plus ou moins aisée. La
vulnérabilité est aussi fonction du sexe de l'individu. Ainsi,
dans une même famille défavorisée, la jeune fille est
beaucoup plus exposée. Car dans notre culture, l'organe sexuel de la
femme est perçue comme source de richesse, tandis que la
possibilité pour l'homme de tirer des profits matériels d'une
relation sexuelle est peu élevée. Toutefois, certaines femmes
fortunées exploitent sexuellement des hommes en leur procurant des
profits matériels.
L'aspect socio-économique ne se réduit pas
seulement à la potentialité financière, il englobe aussi
le niveau d'études de l'individu. D'ailleurs, dans une certaine mesure
quelqu'un ayant un niveau intellectuel enviable peut même parvenir
à concurrencer un partenaire ayant un niveau économique
supérieur dont le niveau d'étude est inférieur. De toute
façon, certains jeunes aimeraient toujours avoir des relations avec des
gens qu'ils estiment valorisés socialement.
Dans notre société, la situation
socio-économique pèse beaucoup plus pour les hommes que pour les
femmes. On estime que l'homme devrait avoir une situation
socio-économique plus favorisée que la femme. Bien qu'on accepte
le fait que les deux partenaires peuvent être au moins de même
situation socio-économique, surtout si celle-ci n'est pas aussi
défavorisée, on n'admet pas que la femme puisse avoir une
situation socio-économique supérieure à l'homme. Un homme
de son côté peut même se laisser aller à un complexe
d'infériorité au point que l'idée d'avoir des relations
sexuelles avec de telles femmes ne soit pas sa préoccupation. Donc,
l'homme est beaucoup plus susceptible de chercher la compagnie de la personne
de l'autre sexe ayant une situation socio-économique inférieure
à la sienne tandis que chez la femme défavorisée, c'est
l'inverse qui se produit. Par conséquent, l'homme de niveau
socio-économique peu favorisé qui arrive à avoir des
relations sexuelles avec une femme fortunée est traité en macho.
A côté de ses préférences, il y a
aussi le poids des exigences sociales, notamment les exigences familiales
à l'endroit de l'individu par rapport à la situation
socio-économique du partenaire de l'autre sexe. Le plus souvent, les
parents peu fortunés nourrissent l'espoir que leurs filles contribueront
à changer leur situation. Parallèlement, ils n'attendent rien de
meilleur de leurs fils, car selon eux, ces derniers n'auront qu'à
travailler pour répondre aux besoins de leurs éventuelles femmes.
Voilà une conception traditionnelle qui oriente les jeunes dans leur
choix sexuel. En fait, la fille est considérée comme source de
richesse pour ses parents, tandis que l'homme lui-même comme source de
richesse pour la femme.
La situation socio-économique est aussi
exploitée par l'homme comme un moyen pour avoir autant de partenaires
sexuels qu'il désire. Il y a là une relation de cause à
effet. Comme beaucoup de jeunes filles défavorisées se servent du
sexe comme moyen de subvenir à leurs besoins matériels et
à ceux de leur famille, l'homme tire profit de cette situation en
prétendant qu'il peut orienter la relation selon ses caprices. Ceci
pose même un obstacle à travers l'usage du condom. C'est ainsi que
la recherche réalisée par AIDSCAP prouve qu'il est beaucoup plus
difficile pour une femme de condition socio-économique
défavorisée de porter un homme à mettre le condom qu'une
femme aisée118(*). La réalité c'est que le rôle de
la femme dans les relations sexuelles se fonde sur une question de pouvoir.
Donc le genre importe peu dans certaines relations intimes, l'initiative
revient à celui dont la situation socio-économique est mieux
favorisée. D'où autant qu'il y a un certain équilibre par
rapport à la situation socio-économique des deux
partenaires, c'est autant que leur relation peut être mieux
harmonisée, c'est-à-dire on peut aboutir à une meilleure
implication des deux partenaires dans la relation. Ce qui est important c'est
que chacun réalise qu'il n'est pas indispensable pour l'autre.
4.3.-LE COMPORTEMENT SEXUEL : SYMBOLE DE
RÉSISTANCE OU DE COMPROMIS
La sexualité peut avoir plusieurs
interprétations. A l'adolescence, elle peut se présenter comme un
symbole de résistance tout comme elle peut se présenter comme un
symbole de compromis. Résistance c'est surtout par rapport aux figures
d'autorité, compromis par rapport aux groupes de pairs. La
sexualité humaine est avant tout un phénomène social.
D'ailleurs, d'après Oraison, la rencontre sexuelle proprement dite est
un acte profondément social119(*). A l'instar de tous les actes sociaux, la
sexualité est soumise à un ensemble de principes
véhiculés par la société à travers ses
principaux agents de socialisation comme la famille, l'école,
l'église et les institutions étatiques qui tendent à
limiter l'individu dans les manifestations de son comportement sexuel. C'est
dans ce contexte que Foucault avance le fait selon lequel notre
sexualité à la différence de celle des autres
espèces est soumise à un régime de
répression120(*).
Malheureusement, très souvent les répressions de la
sexualité se font sans tenir compte des besoins physiologiques et
naturels de l'individu. Le fait important qui mérite d'être
compris est cette hypothèse émise par Reich : « Tout
comme pour la pulsion alimentaire il y a un mécanisme, un
métabolisme ordonné ou désordonné, il en est de
même pour la pulsion sexuelle »121(*).
En dépit de tout, on ne peut pas sous-estimer les
normes sociales régissant la matière. D'ailleurs, Reich continue
pour dire que le mécanisme qui intervient dans la satisfaction de la
pulsion sexuelle dépend essentiellement de l'attitude de la
société et de ses institutions face à cette
satisfaction122(*). Par
conséquent, la sexualité normale sous-entend que l'individu a une
certaine habileté à accommoder les exigences de la
société à sa pulsion sexuelle. Quand les contraintes
sociales sont tellement élevées, l'individu peut choisir de se
révolter. C'est à ce niveau que les jeunes peuvent être
amenés à manifester une très grande volonté de
s'affranchir. L'affranchissement des contraintes sexuelles peut être pour
l'individu un signe d'affranchissement de toutes les autres contraintes. Donc
engager des relations sexuelles peut traduire la conquête d'une
liberté totale pour l'individu. D'après Tordjman, nombre
d'adolescents ont pris conscience que la libération sexuelle
était une forme de libération personnelle123(*).
Tout comme l'adoption d'un comportement sexuel peut être
interprétée comme signe de résistance, il peut
résulter aussi du désir de l'individu de se conformer aux
règles du jeu de sa bande. Par conséquent, l'individu peut
adopter un comportement sexuel pour se montrer qu'il est digne de faire partie
d'un tel groupe donné. La peur d'être ridiculisé constitue
l'une des raisons expliquant l'adoption d'un comportement sexuel donné.
D'ailleurs, sous la pression verbale et quelquefois physique de ses pairs,
le jeune peut être amené à se questionner sur son
intégrité psychique et émotionnelle. Le fait pour un jeune
d'être le seul à avoir adopté un comportement donné
en matière de la sexualité peut l'entraîner à de
sérieuses remises en question. Se conformer aux autres lui devient donc
une alternative.
4.4.- LA PLACE DES VALEURS À TRAVERS LE CHOIX D'UN
COMPORTEMENT SEXUEL
Selon Guy Rocher, une valeur est définie par ``une
manière d'être ou d'agir qu'une personne ou une
collectivité reconnaisse comme idéale et qui rend
désirables ou estimables les êtres ou les conduites auxquels elle
est attribuée''124(*). Toute société par
l'intermédiaire de ses institutions oriente le comportement de ses
membres d'une manière ou d'une autre. Ce qui caractérise avant
tout une valeur c'est son caractère de sacré et
d'inviolabilité.
Les valeurs véhiculées par la
société constituent normalement ce que l'on appelle le surmoi en
fonction de la théorie psychanalytique. Celles-ci sont reproduites sous
formes d'interdits. On parle surtout d'interdits parentaux et d'interdits
religieux. Bref, il s'agit d'interdits sociaux, c'est-à-dire des limites
que la société pose à nos actions. Comme il a
été déjà mentionné, l'individu n'est pas
totalement libre par rapport au type de comportement sexuel qu'il est tenu
d'adopter. Il y a tout un ensemble de facteurs indépendants de sa
volonté, quelquefois de manière inconsciente qui l'orientent vers
l'adoption d'un comportement donné. Si l'individu choisit d'adopter un
comportement sexuel juste pour se conformer à ses pairs, les interdits
sociaux peuvent aussi le porter vers des comportements sexuels bien
spécifiques. Fort de ce constat, Dr Legrand Bijoux a fait cette
considération : ``L'enfant n'a qu'à s'identifier à
ses proches, les adultes n'ont qu'à suivre la tradition''125(*). L'idée de rester
attacher aux manières d'agir de ses ascendants peut se traduire tout au
moins par un certain conformisme. Par exemple, le fait pour une jeune fille
vivant dans une famille qui accorde de grande importance à la
virginité, peut porter celle-ci à résister à toute
excitation sexuelle juste pour ne pas transgresser les normes familiales suivie
par toutes les autres filles de la même lignée familiale ;
les transgresser peut rendre l'individu indigne des autres membres de la
famille. On peut même interpréter son acte comme une infamie. Il
en est de même pour les valeurs véhiculées par
l'église, la classe sociale et même d'autres clans. C'est à
ce propos que Lévy et coll. émettent cette
hypothèse : ``La religiosité, l'éducation, la classe
sociale et le degré d'urbanisation influent les standards
sexuels126(*).
Ce qui est important d'être compris c'est que la
société elle-même envisage des standards sexuels se
rapportant à chaque groupe de personnes distinctement. Si tel
comportement sexuel est accepté pour des personnes qui ne pratiquent pas
le christianisme, on le reprouve pour ses adhérents. De même, on
pourrait accepter que quelqu'un ayant tel niveau d'étude ou ayant
été dans telle institution scolaire puisse adopter tel
comportement sexuel qu'on reprouverait pour quelqu'un d'autre. Il en est ainsi
pour la provenance sociale et le milieu d'habitat.
Par conséquent l'intériorisation des valeurs
peut mettre l'individu en face d'un dilemme dont l'incapacité de mieux
trouver l'équilibre entre ses besoins et les attentes des autres
à son égard peut devenir pour lui source de conflit interne, ce
que l'on pourrait qualifier de conflit intrapsychique opposant le Ça
avec le Surmoi.
Normalement, tout humain vit avec des besoins qui demandent
d'être assouvis. Il y a trois instances dans l'appareil psychique qui
interviennent dans la régulation des besoins de l'individu. En effet, on
a le Ça, une composante que l'individu hérite dès sa
naissance. Son fonctionnement est régi par le principe du plaisir. Ce
qui importe c'est qu'on a un besoin, on devrait le satisfaire, advienne que
pourra. Il n'est donc pas question à ce niveau de tenir compte de la
réalité voire de se référer à des normes
préalablement établies. Le Surmoi lui-même intervient en
vue de poser des bornes aux actions de l'individu. Par conséquent,
l'individu se trouve au conflit qui oppose ses pulsions aux exigences du
milieu. Agir dans un sens ou un autre est susceptible d'avoir des impacts
négatifs sur l'intégrité psychologique de l'individu.
Dans le cas de la sexualité, satisfaire les besoins du
Ça sans tenir compte des exigences du Surmoi peut provoquer à
l'avenir un sentiment de culpabilité chez l'individu au point que le
remords peut en résulter. Parallèlement, répondre aux
exigences du Surmoi en faisant fi de ses propres besoins sous-entend que
l'individu cesse d'exister et devient le simple jeu des attentes des autres.
L'intervention du Moi permettra à l'individu de pouvoir lier les
exigences du Surmoi à ses besoins. Il faut souligner que le Moi agit en
fonction des intérêts de l'individu. C'est en ce sens que Gonet
avance que c'est le besoin de se protéger qui donnera lieu à la
formation du Moi127(*).
Quand le Moi s'implique davantage dans l'adoption du comportement sexuel de
l'individu à ce moment, on pourrait parler du comportement sexuel
autonome.
4.5.- LES IMPLICATIONS DU COMPORTEMENT SEXUEL
AUTONOME
Comme il a été préalablement
mentionné, le comportement sexuel autonome c'est un comportement sexuel
que l'on adopte tout en étant prêt à assumer les
conséquences qui peuvent en résulter. Par conséquent, pour
parler de comportement sexuel autonome, il est indispensable que l'individu
tienne compte de ses besoins, attentes et idéaux tout en cherchant
à les concilier aux exigences parentales, religieuses et tout autre
interdit. Il convient donc pour l'individu non pas de réprimer ses
pulsions, ni de rejeter les normes sociales admises par sa
société en matière de la sexualité, mais de les
questionner juste pour voir dans quelle mesure il peut les accepter pour ce qui
concerne son comportement sexuel.
En adoptant un comportement sexuel, l'individu doit toujours
penser à son bien être. A travers tout ce qui vient d'être
considéré, on peut dire que le comportement sexuel autonome se
définit avant tout par la capacité de l'individu de pouvoir jouer
avec les facteurs externes qui peuvent influer sur son comportement sexuel.
Celui-ci ne doit pas s'expliquer par la conséquence des situations
auxquelles l'individu est confronté. Sinon on pourrait parler d'un
manque de cohérence au niveau de son comportement. Car, la personne
cohérente établit un équilibre entre sentiments,
pensées et actions128(*). Adopter un comportement sexuel autonome sous-entend
que l'individu détient la capacité de pouvoir s'affirmer en
présence des circonstances bien spécifiques. Il ne faut pas
oublier que l'affirmation de soi suppose de prendre des risques. Car se poser
c'est risquer de déplaire et de se perdre129(*).
Cette affirmation de soi revêt plusieurs aspects.
D'abord, pour être autonome dans son comportement, on ne peut pas
manifester un désir de plaire constamment aux autres tout en voulant
conserver son estime. On doit de toute façon faire un choix, mais un
choix que l'on peut assumer. Il ne faut pas s'adonner à un comportement
sexuel juste pour faire plaisir à son partenaire ou aux groupes de
pairs, du moins adopter une position imposée par les figures
d'autorité. Ainsi, pour Lemieux : ``Quelque soit le sentiment
éprouvé au départ d'une relation, si deux êtres sont
assurés de leur valeur individuelle, ce qui est recherché ou
découvert dans l'autre , c'est ce qui nous avait toujours manqué,
un complément, et non une raison d'existence qu'on peut tout aussi
trouver en soi''130(*).
L'important pour l'individu à travers une relation sexuelle c'est d'agir
de manière à combler avant tout ses attentes même lorsqu'on
doit chercher à plaire à l'autre partenaire ou à se
conformer aux valeurs sociales.
Un comportement sexuel qui exclut l'implication personnelle de
l'individu en question ne saurait être considéré comme un
comportement sexuel autonome. C'est ainsi, dans le cadre de notre travail
empirique, nous aurons à questionner le degré d'implication de
l'individu dans ses actes sexuels en vue de voir dans quelle mesure ceux-ci
pourraient permettre de parler de comportement sexuel autonome.
Dépendamment du degré d'implication du sujet, on pourrait amener
à parler de comportement sexuel très autonome, peu autonome ou
non autonome.
TROISIÈME PARTIE
CADRE MÉTHODOLOGIQUE
Capitre 6
DISPOSITIFS ET CONDITIONS DE LA RECHERCHE
6.1.-RAPPEL DU THÈME DE TRAVAIL
Comportement sexuel non autonome et risque à l'infection
au VIH/SIDA.
6.2.-JUSTIFICATIONS
Le SIDA, étant un grave problème qui entrave le
développement de notre pays, retient notre attention. Nous estimons que
l'approche du VIH/SIDA doit être beaucoup plus psychologique, du moins
psychosociale, que médicale. D'ailleurs, transmis à plus de 80%
par voie sexuelle, nous considérons le SIDA avant tout comme une maladie
du comportement. Par conséquent, elle doit retenir davantage l'attention
du psychologue. Vu qu'on ne peut pas agir de manière à contrer la
propagation d'un phénomène sans agir sur ses causes, il devient
important pour nous de chercher à comprendre ce qui, sur le plan
comportemental, peut expliquer la propagation du VIH/SIDA.
Cette préoccupation majeure se joint à notre
intérêt pour la question de l'autonomie. C'est ce qui nous
amène finalement à cette formulation :
« Comportement sexuel non autonome et risque à l'infection au
VIH/SIDA ». Il faut préciser qu'à travers notre
parcours académique en Psychologie, nous avons déjà
réalisé plusieurs travaux relatifs à la question de
l'autonomie, notamment dans le cadre des cours Psychologie
génétique, Développement psychosocial de l'individu,
Méthodologie II et Ateliers de mémoire. De plus, dans le cadre de
notre stage clinique nous avons essayé dans la pratique d'effleurer
cette question en dirigeant des Focus-groupes autour du thème
``Comportement sexuel autonome'' au centre Jeunes - FOSREF de
Pétion-ville. Les données recueillies ont été
très pertinentes. L'appréciation que le responsable du
Département de Psychologie qui est en même temps le responsable de
Stage de ce même département à la FASCH nous a permis de
nous rendre compte que nous devons approfondir beaucoup plus ce thème.
6.3.-OBJECTIFS
Notre principal objectif à travers ce travail consiste
à cerner les différentes variables qui rentrent en ligne de
compte dans la propagation du VIH/SIDA. Cela nous permettra de contribuer tout
au moins à la lutte contre le VIH/SIDA en Haïti. De ce fait, nous
poursuivons les objectifs spécifiques suivants :
1- Identifier les différents facteurs liés au
risque à l'infection au VIH/SIDA.
2- Tenir compte des circonstances dues à l'infection au
VIH des PVVIH afin de voir dans quelle mesure le comportement sexuel des jeunes
de la population générale les rendrait vulnérables
à cette pandémie.
3- A partir des données recueillies sur le terrain,
parvenir à des recommandations visant à réduire le taux de
séroprévalence par des programmes de sensibilisation beaucoup
plus systématiques.
6.4.-QUESTION DE RECHERCHE
Notre question de recherche s'articule ainsi :
« quelle relation peut-on établir entre l'adoption d'un
comportement sexuel non autonome et le risque à l'infection au
VIH/SIDA ? »
6.5.-HYPOTHÈSES DE TRAVAIL
Pour pouvoir atteindre ces objectifs, dans le cadre de notre
travail, nous avons élaboré six (6) hypothèses qui se
répartissent en une hypothèse générale et cinq (5)
hypothèses spécifiques.
6.5.1.- Hypothèse
générale
L'adoption d'un comportement sexuel non autonome constitue un
facteur de risque à l'infection au VIH/SIDA.
6.5.2.- Hypothèses
spécifiques
1- Les jeunes filles courent un risque plus
élevé à l'infection au VIH/SIDA que les jeunes
garçons.
2- Les adhérents au protestantisme courent un risque
plus élevé à l'infection au VIH/SIDA que les autres
groupes.
3- Les jeunes vivant dans une famille sans la présence
des deux parents courent un risque plus élevé à
l'infection par le VIH/SIDA.
4- Autant que l'individu a eu des relations sexuelles avec un
partenaire de niveau d'étude supérieur au sien autant qu'il court
un risque plus élevé à l'infection au VIH/SIDA.
5- Autant que l'individu a eu des relations sexuelles avec une
personne de niveau économique supérieur au sien autant qu'il
court un risque plus élevé à l'infection au VIH/SIDA.
6.6.-OPÉRATIONNALISATION DES
VARIABLES
L'hypothèse générale permet de
repérer ces deux principales variables dans le cadre de ce travail. Il
s'agit du risque à l'infection au VIH/SIDA et de l'autonomie sexuelle.
6.6.1.- Variable dépendante
Risque à l'infection au VIH/SIDA
Sens de la variable dépendante
Le risque à l'infection au VIH/SIDA se définit
par l'adoption d'un comportement sexuel non sécuritaire de telle sorte
que la personne devient exposée au VIH.
Indicateurs du risque à l'infection au
VIH/SIDA
1- Avoir des rapports sexuels avec plusieurs
partenaires ;
2- Avoir des rapports sexuels avec un partenaire ayant
d'autres partenaires sexuels ;
3- Ne pas faire usage du préservatif lors des relations
sexuelles ;
4- Usage des outils tranchants non
stérilisés ;
5- Injection intraveineuse de drogue ;
6- Issue d'une grossesse dont la mère a
été infectée par le virus.
N.B.- Seuls les trois premiers indicateurs
seront considérés dans le cadre de notre travail.
Modalités de la variable
dépendante
1- Risque élevé à l'infection au
VIH/SIDA : le fait d'avoir des rapports sexuels sans toujours faire usage
du préservatif avec plusieurs partenaires et avec des partenaires qui
à leur tour ont des rapports sexuels avec d'autres partenaires ou
d'avoir des rapports sexuels sans jamais faire usage du préservatifs
avec plusieurs partenaires ou du moins avec des partenaires ayant d'autres
partenaires sexuels;
2- Risque moyen à l'infection au VIH/SIDA : le
fait d'avoir des rapports sexuels sans toujours faire usage du
préservatif avec plusieurs partenaires ou avec des partenaires qui
à leur tour ont des rapports sexuels avec d'autres partenaires ou le
fait d'avoir des rapports sexuels avec plusieurs partenaires et avec des
partenaires qui à leur tour ont des rapports sexuels avec d'autres
partenaires même en faisant toujours usage du préservatif ou
encore le fait d'avoir des rapports sexuels avec un seul partenaire en ne
faisant jamais usage du préservatif;
3- Faible risque à l'infection au VIH/SIDA : le
fait d'avoir des rapports sexuels sans toujours faire usage du
préservatif avec un seul partenaire n'ayant pas d'autres partenaires.
4- Aucun risque à l'infection au VIH/SIDA : le
fait d'avoir des rapports sexuels avec un seul partenaire en faisant toujours
usage du préservatif même lorsque son partenaire sexuel n'a pas
d'autres partenaires.
6.6.2.- Variable indépendante
Autonomie sexuelle
Sens de la variable indépendante
L'autonomie sexuelle se rapporte au degré d'implication
de l'individu en matière de la sexualité. Par conséquent,
l'autonomie sexuelle sous-entend qu'un individu adopte un comportement sexuel
qu'il peut assumer. En ce sens l'autonomie sexuelle se réfère au
degré de responsabilité de l'individu à travers son
comportement sexuel.
Modalités de la variable
indépendante
1- Comportement sexuel très
autonome : Le comportement sexuel adopté à travers
lequel l'individu s'implique totalement sans qu'il ait été objet
d'aucune contrainte. De plus, il ne se laisse aller à aucun sentiment de
honte et de culpabilité après avoir posé un acte sexuel.
Il éprouve toujours un sentiment de totale satisfaction au point qu'il
serait prêt à adopter à nouveau le même comportement
sexuel en question.
2- Comportement sexuel peu autonome :
C'est un comportement sexuel à travers lequel l'individu ne s'implique
pas totalement. Toutefois, dans certaines circonstances l'individu fait montre
d'un peu de responsabilité.
3- Comportement sexuel non autonome :
C'est un comportement sexuel à travers lequel l'individu se
révèle totalement irresponsable. Non seulement il agit juste pour
faire plaisir aux autres, il éprouve surtout un sentiment de
culpabilité et de honte après avoir posé certains actes
sexuels. C'est bien la négation d'un comportement sexuel autonome.
Indicateurs de l'autonomie sexuelle
1- Capacité de l'individu à s'investir à
travers une relation sexuelle;
2- Capacité de l'individu à pouvoir choisir son
comportement sexuel en fonction de ses attentes et de ses idéaux.
3- Capacité de l'individu à assumer sa position
en matière de la sexualité.
4- Capacité de l'individu à prendre ses
distances par rapport à diverses pressions auxquelles il fait face en
matière de sexualité.
5- Le fait pour l'individu de n'éprouver aucun regret
après avoir posé un acte sexuel quelconque.
6- Le fait pour l'individu de se sentir fier d'un acte sexuel
qu'il a posé.
6.6.3.- Autres variables à
l'étude
1- Structuration de la famille de provenance de
l'individu : famille biparentale, famille monoparentale avec la
présence d'un seul parent ou famille irrégulière qui se
traduit par l'absence des deux parents ;
2- Niveau d'étude : parcours académique de
l'individu;
3- Niveau économique : capacité de
l'individu pour pouvoir combler ses besoins;
4- Sexe : homme ou femme;
5- Pratique religieuse : le fait d'adhérer
à un groupement religieux quelconque qui est régi par des
principes bien spécifiques ;
6.7.- CHOIX DE L'ÉCHANTILLON
Dans le cadre du travail empirique, nos sujets ont
été choisis suivant deux modalités. Un premier groupe a
été choisi à travers les personnes vivant avec le VIH
(PVVIH). En fait cet échantillon est composé de 23 PVVIH. Ces
sujets ont été sélectionnés à travers les
PVVIH fréquentant la fondation Esther Boucicault Stanislas située
à Saint Marc, dans la région du Bas-Artibonite.
Un second groupe d'un échantillon de 59 sujets non
infectés dont 32 jeunes hommes et 27 jeunes filles célibataires
de moins de 15 ans à 30 ans et plus a été
sélectionné à Nérette, un quartier de
Pétion-Ville, une commune de la zone métropolitaine. Cet
échantillon est composé des jeunes de tous les niveaux
d'étude, à savoir fondamental, secondaire et universitaire.
Ce protocole nous a permis tout au moins, non seulement de
mettre de l'accent sur les différents événements de vie
ayant occasionné l'infection au VIH/SIDA, mais aussi de tenir compte du
risque à l'infection que courent les jeunes qui ne se déclarent
pas être porteurs du VIH.
6.8.- INSTRUMENT D'ENQUÊTE
Dans le cadre méthodologique, nous avons
procédé à la passation de questionnaires. A travers le
questionnaire, l'accent a été surtout mis sur le degré
d'autonomie du comportement sexuel de tous les sujets à l'étude.
Il est à signaler que nous avons tenu compte d'un ensemble de facteurs
ayant abouti à l'adoption d'un comportement sexuel donné,
notamment du comportement sexuel non autonome. C'est en ce sens que les
questionnaires se construisent dans une perspective d'histoire de vie. Certains
principes directeurs nous ont orienté dans l'élaboration du
questionnaire. L'ensemble des questions posées aux sujets sains ont
été aussi posées aux PVVIH. Toutefois, le questionnaire
destiné aux PVVIH a été renforcé par des questions
relatives au vécu des sujets infectés par VIH/SIDA.
6.8.1.- Détails concernant l'élaboration
des questionnaires
Par rapport à nos échantillons, nous avons
construit deux questionnaires, l'un destiné aux PVVIH et l'autre aux
jeunes sexuellement actifs. Ces questionnaires comportent respectivement 37 et
33 questions. Les dix-sept (17) premières questions des deux
questionnaires visaient à compiler des données qui peuvent nous
permettre d'établir un profil personnel de chaque sujet faisant l'objet
de notre étude. Il s'agit donc des questions d'ordre
socio-démographique à travers lesquelles nous visons à
recueillir des informations qui concernent les sujets de notre étude,
leurs parents (père et mère) et leurs partenaires sexuels. Ces
questions revêtent une très grande importance pour nous.
D'ailleurs elles nous permettront de vérifier certaines de nos
hypothèses spécifiques. Ces questions englobent en outre ces
différentes variables : structuration de la famille, niveau
d'étude, niveau économique et pratique religieuse.
Les autres questions portent sur la vie sexuelle des sujets de
notre étude. A partir de la question no 18, il y a une
certaine variation au niveau des deux questionnaires. Ainsi, prenons le
questionnaire destiné aux PVVIH (K.I), les questions 18, 19, 24 et 37 se
rapportent uniquement à leur infection au VIH/SIDA. Par
conséquent, ces questions ont été exclues du questionnaire
destiné aux jeunes célibataires sexuellement actifs.
Pour le cas du K.I, les questions 18, 19 et 24 visent à
établir l'historique de l'infection au VIH/SIDA des sujets de notre
échantillon de la population PVVIH ; la question no 38
vise à réaliser dans quelle mesure le comportement sexuel
adopté par l'individu en terme de comportement sexuel
sécuritaire, après être informé de sa
séropositivité, contribue à diminuer ou non la propagation
du VIH/SIDA.
Vu que le questionnaire destiné aux jeunes sexuellement
actifs (K.J.) est inclu au questionnaire K.I, nous continuerons à
analyser la structure de ce dernier, ceci permettra d'avoir une vue d'ensemble
du protocole établi dans le cadre de l'élaboration de nos
questionnaires. Pour ce qui concerne nos deux principales variables, soit le
comportement sexuel non autonome (variable indépendante) et risque
à l'infection au VIH/SIDA (variable dépendante), nous avons
conçu ces questions 21 à 23, 26, 30 à 36 (autonomie
sexuelle) et 23, 26, 30 (risque à l'infection au VIH/SIDA). Il convient
de préciser que les réponses aux questions 23, 26 et 30 peuvent
nous aider à comprendre dans quelle mesure l'individu se
révèle non autonome à travers son comportement sexuel,
tout comme elles peuvent nous aider à saisir le degré de son
risque à l'infection au VIH/SIDA. Ce qui est important à
comprendre à ce niveau, en dépit du degré d'autonomie dont
un individu peut faire montre à travers son comportement sexuel, il peut
courir des risques à l'infection au VIH/SIDA.
6.9.- RÉALITÉ DU TRAVAIL DE TERRAIN ET
OBSTACLES RENCONTRÉS
Le travail empirique a été réalisé
au cours du mois de mars 2007. Pour les PVVIH, les questionnaires ont
été administrés à travers l'espace de l'institution
choisie. Nous nous sommes rendu à la FEBS juste pour pouvoir coordonner
l'administration des questionnaires. Ces questionnaires ont été
administrés par le psychologue de l'institution lors de ses entretiens
avec l'appui de son accompagnateur. Pour les jeunes célibataires
sexuellement actifs, nous nous faisons aider d'un ami de la zone pour pouvoir
administrer les questionnaires. Pour cela, nous avons effectué des
visites domiciliaires. Nous avons aussi rencontré des jeunes par
l'intermédiaire de leur pair.
La réalité de terrain n'a pas été
comme nous l'avons prévu. Nous avons donc rencontré certaines
difficultés qui ont réclamé de nous une certaine
capacité d'accommodation. Dans les deux cas, nous avons prévu
d'administrer nos questionnaires à un échantillon à
parité homme/femme, malheureusement, il était difficile pour nous
d'agir en conséquence. Pour le cas de l'échantillon pris à
partir de la population des jeunes célibataires sexuellement actifs de
Nérette, l'écart n'est pas aussi élevé.
L'écart est beaucoup plus grand pour le cas de la population des PVVIH
fréquentant la FEBS. Tout comme pour le sexe, nous avons souhaité
avoir des échantillons répartis proportionnellement par rapport
à l'âge, au niveau d'étude, structuration de la famille de
provenance, situation économique et aux pratiques religieuses. Respecter
de telles paramètres dans le cadre de notre travail s'avère
très difficile, ceci pour plusieurs raisons.
Le premier obstacle rencontré réside dans le
fait qu'il est beaucoup plus difficile d'obtenir l'accord des jeunes filles que
celui des jeunes garçons. Le second obstacle s'explique par les tabous
qui sont liés à la sexualité. Par conséquent autant
que les jeunes ont eu un niveau d'étude élevé c'est autant
qu'ils ont manifesté leur volonté de participer à notre
recherche et de répondre en conséquence à notre
questionnaire. Pour ce qui concerne les jeunes de situation économique
très aisée, il n'a pas été facile pour nous de les
joindre. D'ailleurs, la recherche qui se porte sur la population des jeunes
sexuellement actifs a été réalisée dans un quartier
plus ou moins défavorisé. A ce niveau, il serait important de
réaliser aussi une recherche dans un quartier réputé
favorisé, malheureusement nous ne pouvons pas étendre notre
recherche à ce niveau, car il nous faudrait avoir au moins une personne
ressource habitant de tel endroit, ce qui nous a fait défaut.
Même pour ce qui concerne les sujets de la population
des PVVIH, pris dans un cadre institutionnel, nous n'avons pas pu tenir
à une telle rigueur. En dépit du fait que la FEBS soit une
institution de référence pour la prise en charge des PVVIH dans
la région du Bas-Artibonite, il faut comprendre qu'elle ne pourrait pas
fréquenter selon la même fréquence par toutes les
catégories sociales. L'observation faite lors d'une journée de
consultation nous a permis par exemple de nous rendre compte que la FEBS est
largement beaucoup plus fréquentée par les femmes que les hommes.
Enfin, tenir à respecter toutes ces paramètre
demanderait d'avoir des échantillons très étendus, ce qui
réclamerait de nous d'énormes investissements en argent et en
temps et pour la collecte des données et pour leur traitement.
6.10.- PRÉSENTATION DES LIEUX
DE LA RECHERCHE
6.10.1.- Nérette
Nérette c'est une localité de
Pétion-ville qui se trouve à la Rue Narcisse à
l'intersection de la Rue Léon Nau, non loin de l'ambassade de
Taïwan. Cette zone est répartie en deux endroits qui
présentent deux réalités différentes. Il y a
d'abord le Haut-Nérette qui présente l'aspect d'un quartier plus
ou moins favorisé. D'ailleurs c'est dans cette zone qu'est logée
l'une des plus prestigieuses écoles de Pétion-ville et même
de la région métropolitaine. Il s'agit du collège
Antillais qui reçoit dans sa quasi-totalité des enfants de
familles les plus favorisées.
A quelques centaines de mètres, on est au
Bas-Nérette, un quartier dont l'architecture est tout à fait
différente de la zone voisine. Il présente toutes les
caractéristiques de bidonville. Contrairement au Haut-Nérette
où les constructions se font selon les normes d'urbanisme, au
Bas-Nérette, les maisons se rapprochent les unes des autres. Il n'y a
pas vraiment d'infrastructures dans cette zone. La Téléco et le
CAMEP sont totalement absents. Pour avoir accès au Bas-Nérette,
des taxis motos assurent le transport des riverains à partir de la gare
qui se trouve à l'intersection de la rue panaméricaine et
Léon Nau, au prix de 10 gourdes (mars 2007). L'approvisionnement en eau
se fait grâce à des citernes creusées par les riverains. Il
faudrait cinq (5) gourdes pour en avoir un récipient de cinq (5)
gallons.
Sur le plan religieux, il y a cinq églises de
confessions chrétiennes, au nombre desquelles figure une église
adventiste. Il faut signaler qu'aucune congrégation catholique n'est
présente dans la zone. De plus, la présence d'un temple du vodou
(péristyle) se fait remarquer.
Sur le plan socio-éducatif, le bas-Nérette est
pourvu de deux institutions scolaires qui sont fréquentées par
des enfants de parents de petites bourses de la zone et d'autres endroits de
Pétion-ville. Il s'agit du collège Evangélique La Promesse
qui fonctionnent de la maternelle à la philo et de l'institution mixte
Dieumêne Véillard qui fonctionne de 1e A.F
à la 5e A.F. En dépit du fait qu'il n'y a aucun centre
universitaire dans cette zone, on y dénombre une quantité
considérable de jeunes qui s'engagent dans des études
universitaires.
Au Bas-Nérette, il n'y a pas vraiment de lieux de
distractions. Il y a une absence totale d'activités culturelles. Il n'y
a qu'un terrain de football qui fonctionne de façon sporadique. Car il
est utilisé surtout au cours des vacances d'été. Il faut
signaler qu'il y a dans la zone un club sportif, mais ses activités se
limitent à la musculation. A l'instar des autres quartiers
défavorisés, il y a une grande quantité de lieux du jeu de
hasard (Bank borlette).
Le bas de Nérette constitue l'endroit où nous
avons sélectionné notre échantillon de la population des
jeunes célibataires sexuellement actifs.
6.10.2.- Fondation Esther Boucicault Stanislas
(FEBS)
La FEBS c'est une organisation haïtienne à but non
lucratif dont la mission consiste en la prise en charge des PVVIH. Elle
intervient aussi dans le domaine de la prévention des IST et du
VIH/SIDA. Elle commence avec ses activités en 1995. Elle a son
siège à Saint - Marc dans le Bas - Artibonite à l'avenue
Flérenceau, 2e ruelle Désir # 8. . Avant même de
présenter la FEBS en profondeur, il est important pour nous de donner
certaines précisions sur la Ville de Saint - Marc, vu qu'elle constitue
l'espace géographique où se trouve cette institution qui a
été ciblée par notre recherche.
6.10.2.1.- La ville de Saint - Marc
Deuxième ville du département de l'Artibonite,
la Ville de Saint - Marc fut Fondée le 25 Avril 1695. Elle est une ville
coloniale qui a une importance historique. Car elle a servi de siège
pour le premier organe consultatif que le pays a connu dans son histoire, ce
qu'on appelle en histoire l'Assemblé de Saint-Marc, assemblée
constituée exclusivement par des planteurs blancs dans le cadre de leur
mouvement autonomiste. La ville de Saint- Marc constitue l'un des points
d'intérêt du Bas-Artibonite. Stratégiquement, elle est
située au coeur même de la région. La ville relie le Grand
Nord à la capitale du pays, ce qui fait qu'elle est très
fréquentée par les automobilistes. Elle se trouve à
environ 100 Km de Port-au-prince sur la route nationale #1. Elle sert de lieu
d'accueil pour des touristes qui viennent directement visiter la ville ou en
transit vers d'autres régions du pays.
Plusieurs institutions étatiques et internationales
sont présentes dans cette ville. C'est l'une des rares villes de
province ayant un port ouvert qui fonctionne à travers le pays. L'un des
plus grands organismes qui travaille dans le domaine de la lutte contre le
VIH/SIDA a son siège social à saint - Marc, il s'agit du PALIH
(Projet d'Appui à la Lutte contre les IST/SIDA en Haïti).
Il faut préciser que les normes d'urbanisme ne sont pas
respectées dans cette ville, ce qui fait qu'elle est très
exposée à l'inondation aux moindres averses de pluie. Des
stations de radio et de télévision contribuent à informer
et à former les saint-marcois. Actuellement, elle a un site Internet qui
sert d'organe de transmission de certaines informations, notamment sur les
grandes festivités de la ville, il s'agit de
http://www.stmarchaiti.com.
Sur le plan éducatif, le
système permet aux saint-marcois d'accéder à
l'éducation fondamentale et secondaire. Elle est privée de
centres de formation universitaire. Toutefois, on y retrouve des lieux
permettant aux jeunes d'apprendre certaines professions. Toutes les confessions
religieuses y sont représentées. Un hôpital public,
Hôpital Saint - Nicolas, dessert la population saint-marcoise et les
habitants de certaines communes limitrophes.
C'est une ville de grandes festivités. Dans le domaine
sportif, les saint-marcois brillent surtout au niveau du basket et du football.
D'ailleurs cette ville est connue par ce dernier sport, surtout avec ses trois
principaux clubs qui s'imposent dans le championnat national, il s'agit du
Baltimore, de Tempête et de Dynamite. Cette ville est regorgée de
lieux de divertissement, notamment les night-clubs qui créent de
l'animation nocturne. Des hôtels et des motels sont en nombre
considérable dans cette ville.
6.10.2.2.- Organigramme de la FEBS
La FEBS a un personnel de 83 membres qui se
répartissent ainsi :
1- La direction qui est constituée avec la directrice,
madame Esther Boucicault Stanislas et le responsable des relations
humaines ;
2- L'administration est constituée avec
l'administrateur, le comptable en chef, le comptable adjoint, l'assistante
administrative et la secrétaire ;
3- La coordination regroupe la coordonnatrice, le
responsable de projet et le travailleur social ;
4- Le personnel de prise en charge psychosociale est
constitué avec 2 psychologues, 1 médecin et 1
infirmière.
5- Le personnel de terrain est formé de 4 promoteurs
qui ont pour tâche la sensibilisation à la prévention des
IST et du VIH/SIDA, 63 accompagnatrices dont la mission consiste à
accompagner les PVVIH inscrits comme patients de la FEBS dans le suivi du
traitement. Elles procèdent donc à des visites chez ses patients.
Il faut préciser que les accompagnatrices ont eu une formation de base
en nursing.
6- En dernier lieu, on a 1 chauffeur et 1 gardien.
6.10.2.3.-Axes d'intervention de la FEBS
L'action de la FEBS repose sur trois axes d'intervention
principaux, il s'agit de :
1- De donner un encadrement psychosocial aux PVVIH ;
2- Plaidoyer en faveur des personnes vivant avec le VIH
(PVVIH) auprès des instances nationales et internationales ;
3- Contribuer à la réduction du taux de
séroprévalence par des campagnes de mobilisation et
sensibilisation pour la prévention des IST et du VIH/SIDA.
Les actions de la FEBS s'étendent largement dans toutes
les communes du Bas-Artibonite, avec une certaine extension dans les communes
du Haut-Artibonite.
6.10.2.4.- Prise en charge des PVVIH
A la FEBS, on ne fait pas le dépistage. Par
conséquent les PVVIH qui fréquentent la FEBS ont
été référencées par des institutions de
santé de la région de l'Artibonite. Ces patients proviennent
notamment de la FOSREF, Hôpital Saint - Nicolas de Saint - Marc,
Hôpital Petite Rivière de l'Artibonite, Hôpital Albert
Sweitzer de La Chapelle et centre de santé de Cange.
Les consultations médicales se font deux fois par
semaine, soit les lundi et les vendredi. La prise en charge psychologique est
assurée 4 jours par semaine, du lundi au jeudi.
A la FEBS les PVVIH sont l'objet d'une approche
particulière. A côté des soins de santé qu'on leur
prodigue, on leur donne un appui incontestable qui leur permet de mieux vivre
avec le VIH. Des activités de divertissement sont organisées
régulièrement à leur intention. Ceux qui ont des
compétences pour exercer une profession obtiennent un appui en ce sens.
Bref, à la FEBS les PVVIH sont l'objet d'une intégration
sociale.
Il faut souligner certaines particularités
observées à la FEBS. D'abord, on a défini à leur
manière, en fonction de leur philosophie le SIDA. Il est défini
ainsi : Solidarité - Intégration - Divertissement - Amour.
Cette définition du VIH est inscrite au dos du T-shirt de certains
employés de la FEBS, surtout lors des campagnes de sensibilisation.
Autre chose, à la réception, il est écrit en grandes
lettres cette pensée que l'on retrouve aussi dans les pamphlets qui
présentent la FEBS : « Le SIDA n'est pas une fin en soi,
mais le commencement d'une nouvelle façon de vivre ». Cette
pensée est de la directrice de la FEBS, madame Esther Boucicault
Stanislas, une PVVIH qui s'est assumée et qui consacre le reste de sa
vie à travailler à la prévention du VIH/SIDA et à
aider les PVVIH à trouver les moyens qu'il faut pour vivre avec le VIH.
On doit souligner que les bénéficiaires du
service de la FEBS ne sont pas tous des saint-marcois, ce qui fait que
l'échantillon des PVVIH que nous avons n'est pas forcément
constitué de gens qui habitent Saint-Marc.
6.10.2.5.- Partenariat
Pour pouvoir exercer ses activités, la FEBS a
trouvé le support financier des institutions publiques, des agences et
organismes des Nations - Unies, des Missions de coopération
internationales en Haïti, des ONG haïtiennes et internationales.
Depuis le démarrage de ses activités, la FEBS a
reçu, à travers sa présidente-directrice, plusieurs
distinctions et décorations parmi lesquelles figure le Prix des Droits
de l'Homme de l'Ambassade des Etats-Unis d'Amérique en Haïti de
l'année 2003.
Capitre 7
TRAITEMENT DES DONNÉES ET PRÉSENTATION
DES RÉSULTATS
Pour les 59 questionnaires administrés au sein de la
population des jeunes sexuellement actifs de Nérette âgés
entre moins de 15 ans et 30 ans et plus, nous avons traités 52, soient
25 jeunes filles et 27 jeunes hommes. Car pour des raisons techniques, nous
avons écarté 7 questionnaires. Pour les 23 questionnaires qui ont
été administré au niveau de la population des PVVIH, 9 ont
été écartés. Par conséquent, nous avons
traités 16 questionnaires dont 7 pour les PVVIH de sexe masculin et 9
pour celles de sexe féminin. Cette décision a été
prise dans la mesure où de tels questionnaires n'ont pas
été valides, ils prêtaient à équivoque. Pour
certains de ces questionnaires, même le sexe ou la tranche
d'âge n'a pas été précisé. Pour d'autres, un
nombre considérable des questions qui nous permettront de
vérifier notre hypothèse principale n'a été
répondue ou l'a été de manière mitigée. De
tels questionnaires ne nous permettront pas d'arriver à des conclusions
fiables.
Les données les plus pertinentes qui nous permettront
de vérifier nos hypothèses seront présentées dans
ce chapitre à travers des tableaux spécifiques. Dans l'ensemble,
les données traitées se présentent de manière
brute. Mais pour pouvoir vérifier nos deux principales
hypothèses, nous avons choisi de codifier certains items de nos
questionnaires. Ainsi, pour mesurer le degré d'autonomie sexuelle, nous
avons choisi d'attribuer une valeur de 0 à 2 à chaque items des
onze (11) questions ayant rapport à l'autonomie. Pour mesurer le
degré du risque à l'infection au VIH/SIDA, nous avons donc
attribué une valeur de 0 à 2 à la question relative
à l'usage du préservatif et une valeur de 0 ou de 1 à
chaque item des deux (2) questions relatives au multipartenariat.
7.1.- FORMULE UTILISÉE POUR CALCULER LE
DEGRÉ D'AUTONOMIE SEXUELLE
Très autonome : 2
Peu autonome : 1
Non autonome : 0
Dans le cas où l'individu se révélera
toujours très autonome dans son comportement sexuel nous aboutirons
à cette équation 11* 2 = 22, ce qui traduira l'autonomie parfaite
en matière de sexualité.
Pour pouvoir mieux situer le degré d'autonomie de nos
sujets, nous avons choisi de présenter les données à
partir de ce schéma : T. A. P.A.
N.A.
N.B. Cette formule n'est pas d'application dans tous les cas.
Car pour les sujets n'ayant pas plusieurs partenaires sexuels et n'ayant pas un
partenaire qui a d'autres partenaires sexuels, le dénominateur passe
à 18, soit 9*2, puisque le motif avancé dans les deux cas traduit
un certain degré d'autonomie. Il en est ainsi pour les sujets qui font
toujours usage du préservatif, car le motif avancé pour ne pas
toujours l'utiliser traduit aussi un degré d'autonomie. En ce cas cette
question est soustraite dans le cadre du traitement des données, ce qui
nous permettra d'aboutir à cette formule dans le cas où le sujet
conduit plusieurs partenaires sexuels à la fois et est en relation
sexuel avec un partenaire ayant à son tour d'autres partenaires sexuels
10*2, d'où le dénominateur sera 20. Le dénominateur est
16, soit 8*2 dans le cas où le sujet n'a pas des relations sexuels avec
plusieurs partenaires ni avec un partenaire ayant des rapports sexuels avec
d'autres partenaires et fait toujours usage du préservatif. Il faut
signaler aussi que le dénominateur pourrait être supérieur
à 22, car certaines questions donnent lieu à plus d'une
réponse qui pourrait traduire un degré d'autonomie en
matière de sexualité.
Vu qu'il y a certains sujets qui n'ont pas répondu
à certaines questions, nous tenons compte uniquement des questions
auxquelles elles ont répondu. Toutefois pour les questionnaires
traités, tous les sujets ont répondu à plus de 60% des
questions qui concernent l'autonomie sexuelle.
Le Degré de l'autonomie sexuelle se présente
ainsi :
1- Score inférieur à moins de 45%, soit [0, 45[
: Comportement sexuel non autonome ;
2- Score compris entre 45% et 65%, soit [45, 65[ :
Comportement sexuel peu autonome ;
3- Score supérieur ou égal à 65%, soit
[65, 100] : Comportement sexuel très autonome
7.2.-FORMULE UTILISÉE POUR CALCULER LE NIVEAU
DE RISQUE À L'INFECTION AU VIH/SIDA
Trois des questions sont relatives au risque
à'infection au VIH/SIDA. Nous estimons que le risque à
l'infection au VIH/SIDA n'est pas de la même intensité selon qu'on
ait plusieurs partenaires sexuels ou un partenaire ayant des rapports sexuels
avec d'autres partenaires et qu'on ne fasse jamais usage du préservatif.
Nous cotons ainsi les réponses fournies :
Avoir plusieurs partenaires sexuels : risque à
l'infection est à 1 ;
Avoir des relations sexuelles avec un partenaire ayant
d'autres partenaires sexuels : risque à l'infection est à
1 ;
Ne jamais faire usage du préservatif : risque
à l'infection est à 2 ;
Faire usage parfois du préservatif : risque
à l'infection est à 1 ;
Faire usage toujours du préservatif : risque
à l'infection est 0 ;
Ne pas avoir des relations sexuelles avec plusieurs
partenaires : risque à l'infection est à 0 ;
Ne pas avoir des relations sexuelles avec un partenaire ayant
d'autres partenaires sexuels : risque à l'infection est à
0
Le dénominateur considéré ici est 4. Le
niveau du risque à l'infection au VIH/SIDA se présente
ainsi :
1- Aucun risque : 0/4, soit 0%
2- Faible risque : 1/4, soit 25%
3- Risque moyen : 2/4, soit 50%
4- Risque élevé : [3/4, 4/4], soit [75%,
100%]
7.3.- PRÉSENTATION DES RÉSULTATS PAR
RAPPORT AUX DIFFÉRENTES VARIABLES
7.3.1.- AUTONOMIE SEXUELLE ET RISQUE À
L'INFECTION AU VIH
Tableau 1a - Autonomie sexuelle et risque à
l'infection au VIH/SIDA chez les Jeunes sexuellement actifs.
Autonomie sexuelle
|
Risque élevé
|
Risque moyen
|
Faible risque
|
Aucun risque
|
Total
|
ni
|
fi
|
ni
|
fi
|
ni
|
fi
|
ni
|
fi
|
ni
|
fi
|
Très autonome
|
4
|
17.4%
|
10
|
43.5%
|
6
|
26.1%
|
3
|
13%
|
23
|
100%
|
Peu autonome
|
8
|
42.1%
|
5
|
26.3%
|
5
|
26.3%
|
1
|
5.3%
|
19
|
100%
|
Non autonome
|
4
|
40%
|
3
|
30%
|
0
|
0%
|
3
|
30%
|
10
|
100%
|
Total
|
16
|
30.8%
|
18
|
34.6%
|
11
|
21.1%
|
7
|
13.5%
|
52
|
100%
|
Tableau 1b-Autonomie sexuelle et risque à
l'infection au VIH/SIDA chez les PVVIH préalablement à leur
séropositivité
Autonomie sexuelle
|
Risque élevé
|
Risque moyen
|
Faible risque
|
Aucun risque
|
Total
|
ni
|
fi
|
ni
|
fi
|
ni
|
fi
|
ni
|
fi
|
ni
|
fi
|
Très autonome
|
3
|
75%
|
1
|
25%
|
0
|
0%
|
0
|
0%
|
4
|
100%
|
Peu autonome
|
6
|
85.7%
|
1
|
14.3%
|
0
|
0%
|
0
|
0%
|
7
|
100%
|
Non autonome
|
3
|
60%
|
1
|
20%
|
1
|
20%
|
0
|
0%
|
5
|
100%
|
Total
|
12
|
75%
|
3
|
18.8%
|
1
|
6.2%
|
0
|
0%
|
16
|
100%
|
Globalement, nous réalisons que 16 des jeunes
sexuellement actifs, soit 30.8% courent un risque élevé à
l'infection au VIH ; 18 d'entre eux, soit 34.6% y courent un risque moyen
contre 11, soit 21.2% qui y courent un faible risque et 7, soit 13.5% qui n'y
courent aucun risque. Pour ce qui concerne les PVVIH, 12 d'entre elles, soit
75% couraient un risque élevé à l'infection au VIH contre
3 des PVVIH, soit 18.8% qui y couraient un risque moyen et 1, soit 6.2% qui y
couraient un faible risque.
Parmi les 23 jeunes sexuellement actifs qui présentent
un comportement sexuel très autonome ; 4, soit 17.4% courent un
risque élevé à l'infection au VIH/SIDA contre 3, soit 13%
qui n'y courent aucun risque.
Parmi les 19 jeunes sexuellement actifs qui présentent
un comportement sexuel peu autonome ; 8, soit 42.1% courent un risque
élevé à l'infection au VIH/SIDA contre seulement 1,
soit 5.3% qui n'y courent aucun risque.
Parmi les 10 jeunes sexuellement actifs qui présentent
un comportement sexuel non autonome ; 4, soit 40% courent un risque
élevé à l'infection au VIH/SIDA contre 3, soit 30% qui n'y
courent aucun risque.
Parmi les 4 PVVIH qui présentaient un comportement
sexuel très autonome préalablement à leur infection ;
3, soit 75% couraient un risque élevé à l'infection au
VIH/SIDA contre 1, soit 25% qui y couraient un risque moyen.
Parmi les 7 PVVIH qui présentaient un comportement
sexuel peu autonome préalablement à leur infection ; 6, soit
85.7% couraient un risque élevé à l'infection au VIH/SIDA
contre 1, soit 14.3% qui y couraient un risque moyen.
Parmi les 5 PVVIH qui présentaient un comportement
sexuel non autonome préalablement à leur infection ; 3, soit
60% couraient un risque élevé à l'infection au VIH/SIDA
contre 1, soit 20% qui y couraient un faible risque.
Il convient de préciser que le seul sujet des PVVIH qui
courait un faible risque à l'infection au VIH/SIDA préalablement
à son infection avait un comportement sexuel non autonome.
7.3.2.- SEXE ET RISQUE À L'INFECTION AU
VIH
Sexe
|
Risque élevé
|
Risque moyen
|
Faible risque
|
Aucun risque
|
Total
|
ni
|
fi
|
ni
|
fi
|
ni
|
fi
|
ni
|
fi
|
ni
|
fi
|
Hommes
|
11
|
40.7%
|
10
|
37%
|
4
|
14.8%
|
2
|
7.4%
|
27
|
100%
|
Femmes
|
5
|
20%
|
8
|
32%
|
7
|
28%
|
5
|
20%
|
25
|
100%
|
Total
|
16
|
30.8%
|
18
|
34.6%
|
11
|
21.1%
|
7
|
13.5%
|
52
|
100%
|
Tableau 2a - Sexe et risque à l'infection au
VIIH chez les Jeunes sexuellement actifs
Tableau 2b - Sexe et risque à l'infection au
VIIH chez les PVVIH préalablement à leur
séropositivité
Sexe
|
Risque élevé
|
Risque moyen
|
Faible risque
|
Aucun risque
|
Total
|
ni
|
fi
|
ni
|
fi
|
ni
|
fi
|
ni
|
fi
|
ni
|
fi
|
Hommes
|
6
|
85.7%
|
1
|
14.3%
|
0
|
0%
|
0
|
0%
|
7
|
100%
|
Femmes
|
6
|
66.7%
|
2
|
22.2%
|
1
|
11.1%
|
0
|
0%
|
9
|
100%
|
Total
|
12
|
75%
|
3
|
18.8%
|
1
|
6.2%
|
0
|
0%
|
16
|
100%
|
Parmi les 27 jeunes sexuellement actifs de sexe
masculin ; 11, soit 40.7% courent un risque élevé à
l'infection au VIH contre 2, soit 7.4% qui n'y courent aucun risque.
Parmi les 25 jeunes sexuellement actifs de sexe
féminin ; 5, soit 20% courent un risque élevé
à l'infection au VIH contre le même pourcentage de ceux qui n'y
courent aucun risque.
Parmi les 7 PVVIH de sexe masculin ; 6, soit 85.7%
couraient un risque élevé à l'infection au VIH/SIDA
préalablement à leur infection contre 1, soit 14.3% qui y
couraient un risque moyen.
Parmi les 9 PVVIH de sexe féminin ; 6, soit 66.7%
couraient un risque élevé à l'infection au VIH/SIDA
préalablement à leur infection contre 1, soit 6.2% qui y
couraient un faible risque.
7.3.3.- PRATIQUES RELIGIEUSES ET RISQUE À
L'INFECTION AU VIH
Tableau 3a - Pratiques religieuses et risque à
l'infection au VIH chez les Jeunes sexuellement actifs
Pratiques religieuses
|
Risque élevé
|
Risque moyen
|
Faible risque
|
Aucun risque
|
Total
|
ni
|
fi
|
ni
|
fi
|
ni
|
fi
|
ni
|
fi
|
ni
|
fi
|
Protestantisme
|
12
|
36.4%
|
7
|
21.2%
|
7
|
21.2%
|
7
|
21.2%
|
33
|
100%
|
Catholicisme
|
3
|
27.3%
|
6
|
54.5%
|
2
|
18.2%
|
0
|
0%
|
11
|
100%
|
Aucune
|
1
|
20%
|
4
|
80%
|
0
|
0%
|
0
|
0%
|
5
|
100%
|
Non précisé
|
0
|
0%
|
1
|
33.3%
|
2
|
66.7
|
0
|
0%
|
3
|
100%
|
Total
|
16
|
30.8%
|
18
|
34.6%
|
11
|
21.1%
|
7
|
13.5%
|
52
|
100%
|
Tableau 3b - Pratiques religieuses et risque à
l'infection au VIH chez les PVVIH préalablement à leur
séropositivité
Pratiques religieuses
|
Risque élevé
|
Risque moyen
|
Faible risque
|
Aucun risque
|
Total
|
ni
|
fi
|
ni
|
fi
|
ni
|
fi
|
ni
|
fi
|
ni
|
fi
|
Protestantisme
|
7
|
75%
|
1
|
25%
|
0
|
0%
|
0
|
0%
|
8
|
100%
|
Catholicisme
|
4
|
57.1%
|
2
|
28.6%
|
1
|
14.3%
|
0
|
0%
|
7
|
100%
|
Vodou
|
1
|
100%
|
0
|
0%
|
0
|
0%
|
0
|
0%
|
1
|
0%
|
Total
|
12
|
75%
|
3
|
18.8%
|
1
|
6.2%
|
0
|
0%
|
16
|
100%
|
Parmi les 33 jeunes sexuellement actifs qui pratiquent le
protestantisme ; 12, soit 36.4% courent un risque élevé
à l'infection au VIH contre 7, soit 21.2% qui n'y courent aucun risque.
Parmi les 11 jeunes sexuellement actifs qui pratiquent le
catholicisme ; 3, soit 27.3% courent un risque élevé
à l'infection au VIH, tandis qu'aucun d'eux ne figurent au rang de ceux
qui n'y courent aucun risque.
Parmi les 5 jeunes sexuellement actifs qui n'ont pas aucune
pratique religieuse ; 1, soit 20% courent un risque élevé,
tandis qu'aucun d'eux ne figurent pas au rang de ceux qui n'y courent aucun
risque.
Parmi les 8 PVVIH qui pratiquent le protestantisme, 7 d'entre
eux, soit 75% couraient un risque élevé à l'infection au
VIH préalablement à leur infection contre 1, soit 25% qui y
couraient un risque moyen.
Parrmi les 7 PVVIH qui pratiquent le catholicisme, 4 d'entre
eux, soit 57.1% couraient un risque élevé à l'infection au
VIH préalablement à leur infection contre 2, soit 28.6% qui y
couraient un risque moyen. Toutefois, nous devons préciser que le seul
sujet des PVVIH qui y couraient un faible risque est un adhérent au
catholicisme.
.
7.3.4.- STRUCTURATION FAMILIALE ET RISQUE À
L'INFECTION AU VIH
Tableau 4a - Structuration de la famille des Jeunes
sexuellement actifs et risque à l'infection au VIH
Structuration de la famille
|
Risque élevé
|
Risque moyen
|
Faible risque
|
Aucun risque
|
Total
|
ni
|
fi
|
ni
|
fi
|
ni
|
fi
|
ni
|
fi
|
ni
|
fi
|
Biparentale
|
9
|
37.5%
|
8
|
33.3%
|
6
|
25%
|
1
|
4.2%
|
24
|
100%
|
Monoparentale
|
5
|
23.8%
|
8
|
38.1%
|
3
|
12.5%
|
5
|
23.8%
|
21
|
100%
|
Irrégulière
|
2
|
33.3%
|
2
|
33.3%
|
2
|
33.3%
|
0
|
0%
|
6
|
100%
|
Non précisé
|
0
|
0%
|
0
|
0%
|
0
|
0%
|
1
|
100%
|
1
|
100%
|
Total
|
16
|
30.8%
|
18
|
34.6%
|
11
|
21.1%
|
7
|
13.5%
|
52
|
100%
|
Tableau 4b - Structuration de la famille de provenance
des PVVIH et risque à l'infection au VIH préalablement à
leur séropositivité
Structuration de la famille
|
Risque élevé
|
Risque moyen
|
Faible risque
|
Aucun risque
|
Total
|
ni
|
fi
|
ni
|
fi
|
ni
|
fi
|
ni
|
fi
|
ni
|
fi
|
Biparentale
|
9
|
81.8%
|
1
|
9.1%
|
1
|
9.1%
|
0
|
0%
|
11
|
100%
|
Monoparentale
|
2
|
50%
|
2
|
50%
|
0
|
0%
|
0
|
0%
|
4
|
100%
|
Irrégulière
|
1
|
100%
|
0
|
0%
|
0
|
0%
|
0
|
0%
|
1
|
100%
|
Total
|
12
|
75%
|
3
|
18.8%
|
1
|
6.2%
|
0
|
0%
|
16
|
100%
|
Parmi les 24 jeunes sexuellement actifs provenant des familles
biparentales ; 9, soit 37.5% courent un risque élevé
à l'infection au VIH/SIDA contre 1, soit 4.2% qui n'y courent aucun
risque.
Parmi les 21 jeunes sexuellement actifs provenant des familles
monoparentales ; 5, soit 23.8% courent un risque élevé
à l'infection au VIH/SIDA contre le même pourcentage de ceux
qui n'y courent aucun risque. Toutefois, il convient de préciser que 3
d'entre eux, soit 12.5% y courent un faible risque.
Pour ce qui concerne les 6 jeunes sexuellement actifs
provenant des familles irrégulières, ils sont répartis au
même pourcentage de 33.3% pour le risque élevé, le risque
moyen et le faible risque.
Parmi les 11 PVVIH provenant des familles biparentales ;
9, soit 81.8% couraient un risque élevé à l'infection au
VIH/SIDA contre 1, soit 9.1% qui y couraient un faible risque.
Pour ce qui concerne les 4 PVVIH provenant des familles
monoparentales, elles sont réparties au même pourcentage de 50%
pour le risque élevé et le risque moyen. De plus, la seule PVVIH
qui provient d'une famille irrégulière courait un faible risque
à l'infection au VIH/SIDA préalablement à son
infection.
Il convient de préciser que notre enquête a
révélé que seulement 10 des 52 sujets de
l'échantillon pris dans la population des jeunes sexuellement actifs,
soit 19,2% ont déclaré avoir abordé des sujets relatifs
à la sexualité à leurs parents. Tandis que 4 des PVVIH,
soit 25% ont eu l'habitude de le faire.
Parmi les 10 jeunes sexuellement actifs qui ont eu la
possibilité d'aborder des sujets relatifs à la sexualité
avec leurs parents ; 4, soit 40% courent un risque élevé
à l'infection au VIH/SIDA contre seulement 1 d'entre eux, soit 10%
qui n'y courent aucun risque.
Parmi les 4 PVVIH qui ont eu la possibilité d'aborder
des sujets relatifs à la sexualité avec leurs parents ; 3
d'eux, soit 75% couraient un risque élevé à l'infection au
VIH contre 1, soit 25% qui y couraient un risque moyen.
7.3.5.-NIVEAU ACADÉMIQUE ET RISQUE À
L''INFECTION AU VIH
Tableau 5a - Niveau académique et risque à
l'infection au VIH chez les jeunes sexuellement actifs
Niveau d'étude du partenaire sexuel
|
Risque élevé
|
Risque moyen
|
Faible risque
|
Aucun risque
|
Total
|
ni
|
fi
|
ni
|
fi
|
ni
|
fi
|
ni
|
fi
|
ni
|
fi
|
Même niveau
|
8
|
28.6%
|
9
|
32.1%
|
7
|
25%
|
4
|
14.3%
|
28
|
100%
|
Inférieur
|
2
|
40%
|
2
|
40%
|
1
|
20%
|
0
|
0%
|
5
|
100%
|
Supérieur
|
4
|
25%
|
7
|
43.8%
|
3
|
18.7
|
2
|
12.5%
|
16
|
100%
|
Non précisé
|
2
|
66.7
|
0
|
0%
|
0
|
0%
|
1
|
33.3%
|
3
|
100%
|
Total
|
16
|
30.8%
|
18
|
34.6%
|
11
|
21.1%
|
7
|
13.5%
|
52
|
100%
|
Tableau 5b - Niveau académique et risque à
l'infection au VIH chez les PVVIH préalablement à leur
séroposivité.
Niveau d'étude du partenaire sexuel
|
Risque élevé
|
Risque moyen
|
Faible risque
|
Aucun risque
|
Total
|
ni
|
fi
|
ni
|
fi
|
ni
|
fi
|
ni
|
fi
|
ni
|
fi
|
Même niveau
|
5
|
62.5%
|
2
|
25%
|
1
|
12.5%
|
0
|
0%
|
8
|
100%
|
Inférieur
|
1
|
100%
|
0
|
0%
|
0
|
0%
|
0
|
0%
|
1
|
100%
|
Supérieur
|
3
|
75%
|
1
|
25%
|
0
|
0%
|
0
|
0%
|
4
|
100%
|
Non précisé
|
3
|
100%
|
0
|
0%
|
0
|
0%
|
0
|
0%
|
3
|
100%
|
Total
|
12
|
75%
|
3
|
18.8%
|
1
|
6.2%
|
0
|
0%
|
16
|
100%
|
Parmi les 28 jeunes sexuellement actifs qui ont eu des
relations sexuelles avec des partenaires de même niveau d'étude
qu'eux ; 8, soit 28.6% courent un risque élevé à
l'infection au VIH/SIDA contre 14.3% qui n'y courent aucun risque.
Parmi les 5 jeunes sexuellement actifs qui ont eu des
relations sexuelles avec des partenaires de niveau d'étude
inférieur au leur ; 2, soit 40% courent un risque
élevé à l'infection au VIH/SIDA contre 1, soit 20% qui y
courent un faible risque et le pourcentage de ceux qui n'y courent aucun risque
est nul.
Parmi les 16 jeunes sexuellement actifs qui ont eu des
relations sexuelles avec des partenaires de niveau d'étude
supérieur au leur ; 4, soit 25% courent un risque
élevé à l'infection au VIH/SIDA contre 2, soit 12.5% qui
n'y courent aucun risque.
Parmi les 8 PVVIH qui ont eu des relations sexuelles avec des
partenaires de même niveau d'étude qu'eux ; 5, soit 62.5%
couraient un risque élevé à l'infection au VIH/SIDA
contre1, soit 12.5% qui y couraient un faible risque.
Parmi les 4 PVVIH qui ont eu des relations sexuelles avec des
partenaires de niveau d'étude supérieur au leur ; 3 d'entre
elles, soit 75% couraient un risque élevé à l'infection au
VIH/SIDA contre1, soit 25% qui y couraient un risque moyen.
Notons que la seule PVVIH qui a eu des relations sexuelles
avec un partenaire de niveau d'étude inférieur au sien courait un
faible risque à l'infection au VIH/SIDA.
7.3.6.- NIVEAU ÉCONOMIQUE ET RISQUE À
L'INFECTION AU VIH
Tableau 6a - Niveau économique du partenaire
sexuel et risque à l'infection au VIH/SIDA chez les jeunes sexuellement
actifs
Niveau économique
du partenaire sexuel
|
Risque élevé
|
Risque moyen
|
Faible risque
|
Aucun risque
|
Total
|
ni
|
fi
|
ni
|
fi
|
ni
|
fi
|
ni
|
fi
|
ni
|
fi
|
Même niveau
|
8
|
36.4%
|
7
|
31.8%
|
5
|
22.7%
|
2
|
9.1%
|
22
|
100%
|
Inférieur
|
0
|
0%
|
0
|
0%
|
1
|
100%
|
0
|
0%
|
1
|
100%
|
Supérieur
|
8
|
27.6%
|
11
|
37.9%
|
5
|
17.2%
|
5
|
17.2%
|
29
|
100%
|
Total
|
16
|
30.8%
|
18
|
34.6
|
11
|
21.1%
|
7
|
13.5%
|
52
|
100%
|
Tableau 6b - Niveau économique du partenaire
sexuel et risque à l'infection au VIH/SIDA chez les PVVIH
préalablement à leur séropositivité
Niveau économique
du partenaire sexuel
|
Risque élevé
|
Risque moyen
|
Faible risque
|
Aucun risque
|
Total
|
ni
|
fi
|
ni
|
fi
|
ni
|
fi
|
ni
|
fi
|
ni
|
fi
|
Même niveau
|
5
|
62.5%
|
2
|
25%
|
1
|
12.5%
|
0
|
0%
|
8
|
100%
|
Inférieur
|
2
|
100%
|
0
|
0%
|
0
|
0%
|
0
|
0%
|
2
|
100%
|
Supérieur
|
3
|
75%
|
1
|
25%
|
0
|
0%
|
0
|
0%
|
4
|
100%
|
Non précisé
|
2
|
100%
|
0
|
0%
|
0
|
0%
|
0
|
0%
|
2
|
100%
|
Total
|
12
|
75%
|
3
|
18.8%
|
1
|
6.2%
|
0
|
0%
|
16
|
16%
|
Parmi les 22 jeunes sexuellement actifs qui ont eu des
relations sexuelles avec des partenaires de même niveau économique
qu'eux ; 8, soit 36.4% courent un risque élevé à
l'infection au VIH/SIDA contre 2, soit 9.1% qui n'y courent aucun risque.
Parmi les 29 jeunes sexuellement actifs qui ont eu des
relations sexuelles avec des partenaires de niveau économique
supérieur au leur ; 8, soit 27.6% courent un risque
élevé à l'infection au VIH/SIDA contre 5, soit 17.2% qui
n'y courent aucun risque.
Notons que le seul jeune sexuellement actif qui a eu des
relations sexuelles avec un partenaire de niveau économique
inférieur au sien court un faible risque à l'infection au VIH.
Parmi les 8 PVVIH qui ont eu des relations sexuelles avec des
partenaires de même niveau économique qu'eux ; 5, soit 62.5%
couraient un risque élevé à l'infection au VIH/SIDA contre
1, soit 12.5% qui y couraient un faible risque.
Parmi les 4 PVVIH qui ont eu des relations sexuelles avec des
partenaires de niveau économique supérieur au leur ; 3, soit
75% couraient un risque élevé à l'infection au VIH/SIDA
contre 1, soit 25% qui y couraient un risque moyen.
Notons que les deux PVVIH qui ont eu des relations sexuelles
avec un partenaire de niveau économique inférieur au leur
couraient un risque élevé à l'infection au VIH/SIDA.
Il convient de préciser que les données
recueillies à travers notre recherche nous ont permis de relever que 7
de l'échantillon des jeunes sexuellement actifs, soit 13.5% ont eu des
rapports sexuels avec leurs partenaires sexuels pour des motifs d'ordre
économique. De plus, elles nous ont révélé que 8
sujets parmi les PVVIH, soit 50% ont eu des relations sexuelles qui
s'expliquent par des motifs d'ordre économique. Il faut noter aussi que
le seul sujet faisant partie de l'échantillon des PVVIH qui a eu sa
première relation sexuelle avec un partenaire d'occasion a avancé
des motifs d'ordre économique à la base de ses relations
sexuelles.
Parmi les 7 jeunes sexuellement actifs chez qui des motifs
d'ordre économique ont servi à expliquer leurs comportements
sexuels ; 3, soit 42.8% courent un risque
élevé à l'infection au VIH/SIDA contre 1, soit 14.2%
qui n'y courent aucun risque.
Parmi les 8 PVVIH chez qui des motifs d'ordre
économique ont servi à expliquer leurs comportements
sexuels ; 6, soit 75% couraient un risque
élevé à l'infection au VIH/SIDA contre 1, soit 12.5%
qui y couraient un faible risque.
Chapitre 8
VÉRIFICATION DES HYPOTHÈSES
8.1.- VÉRIFICATION DE L'HYPOTHÈSE
PRINCIPALE
« L'adoption d'un comportement sexuel non autonome
constitue un facteur de risque à l'infection au VIH/SIDA ».
En fonction de cette hypothèse, le pourcentage des gens
qui courent un risque élevé à l'infection au VIH/SIDA
serait plus faible parmi ceux qui adoptent un comportement sexuel très
autonome par rapport à ceux qui adoptent un comportement sexuel non
autonome. Les données de la figure 1 nous permettront de vérifier
cette hypothèse.
Figure 1 -Pourcentage de risque élevé
à l'infection au VIH/SIDA par rapport au degré de l'autonomie
sexuelle
Avec un pourcentage de 17.4% de risque élevé
à l'infection au VIH/SIDA chez les jeunes sexuellement actifs qui font
preuve d'un comportement sexuel très autonome contre 40% chez ceux qui
font preuve d'un comportement sexuel non autonome, l'hypothèse selon
laquelle « L'adoption d'un comportement sexuel non autonome constitue
un facteur de risque à l'infection au VIH/SIDA » est
confirmée pour l'échantillon des jeunes sexuellement actifs. Mais
elle est infirmée pour le cas des PVVIH, car 75% parmi les PVVIH ayant
eu un comportement sexuel très autonome préalablement à
leur séropositivité couraient un risque élevé
à l'infection au VIH/SIDA contre 60% de celles qui ont eu un
comportement sexuel non autonome.
Ces données nous permettent de constater que le niveau
de risque à l'infection au VIH/SIDA n'est pas vraiment dû au
degré de l'autonomie sexuelle d'un individu. Car quelqu'un peut se
révéler très autonome dans son comportement sexuel tout en
courant un risque élevé à l'infection au VIH. D'où
on devrait éviter l'utopie qu'un comportement sexuel autonome ou
responsable serait synonyme d'un comportement sexuel sécuritaire.
8.2.- VÉRIFICATION DE LA PREMIÈRE
HYPOTHÈSE SPÉCIFIQUE
« Les jeunes filles courent un risque plus
élevé à l'infection au VIH/SIDA que les jeunes
garçons ».
La confirmation de cette hypothèse impliquerait que le
pourcentage des sujets de sexe féminin qui courent un risque
élevé à l'infection au VIH soit supérieur à
celui des sujets de sexe masculin de cette même réalité.
Les données de la figure 2 nous permettront de vérifier cette
hypothèse.
Figure 2- Pourcentage de risque élevé
à l'infection au VIH/SIDA par rapport au sexe
Les données de la figure 2 prouvent que 40.7% des
jeunes sexuellement actifs de sexe masculin courent un risque
élevé à l'infection au VIH contre 20% des jeunes
sexuellement actifs de sexe féminin; 85.7% des PVVIH de sexe masculin
contre 67.7% de celles de sexe féminin couraient un risque
élevé à l'infection au VIH.
En fonction de ces données, nous réalisons que
les jeunes de sexe masculin courent un plus grand risque à l'infection
au VIH que les jeunes de sexe féminin. Par conséquent
l'hypothèse selon laquelle « Les jeunes filles courent un
risque plus élevé à l'infection au VIH/SIDA que les jeunes
garçons » est infirmée pour nos deux
échantillons.
8.3.- VÉRIFICATION DE LA DEUXIÈME
HYPOTHÈSE SPÉCIFIQUE
« Les adhérents au protestantisme courent un
risque plus élevé à l'infection VIH/SIDA que les autres
groupes ».
Les données de la figure 3 nous permettront de
confirmer cette hypothèse pour nos deux échantillons. La
confirmation de cette hypothèse impliquerait que les sujets de nos
échantillons qui adhèrent au protestantisme présentent un
plus grand pourcentage de niveau de risque élevé à
l'infection au VIH/SIDA que les autres sujets. En raison de la
sous-représentativité des autres pratiques religieuses, pour
vérifier cette hypothèse, nous ne tiendrons compte que des
adhérents au protestantisme et des adhérents au catholicisme.
Figure 3 - Pourcentage de risque élevé
à l'infection au VIH/SIDA par rapport aux pratiques
religieuses
Pour l'échantillon constitué des jeunes
sexuellement actifs, nous avons réalisé que 36.4% des
adhérents au protestantisme courent un risque élevé
à l'infection au VIH/SIDA contre 27.3% de ceux qui déclarent
être des adhérents au catholicisme.
75% de l'échantillon des PVVIH pratiquant le
protestantisme couraient un risque élevé à l'infection au
VIH contre 57.1% qui adhèrent au catholicisme.
En fait l'hypothèse selon « Les
adhérents au protestantisme courent un risque plus élevé
à l'infection VIH/SIDA que les autres groupes » est
confirmée dans les deux cas.
8.4.- VÉRIFICATION DE LA TROISIÈME
HYPOTHÈSE SPÉCIFIQUE
«Les jeunes vivant dans une famille sans la
présence des deux parents courent un risque plus élevé
à l'infections au VIH/SIDA».
La confirmation de cette hypothèse sous-entend que le
pourcentage de jeunes provenant des familles biparentales qui courent un risque
élevé à l'infection au VIH/SIDA serait plus faible que
celui des jeunes provenant des autres structures. En fonction de la
sous-représentativité des familles irrégulières, la
vérification de cette hypothèse se fera à partir des
données relatives aux familles biparentales et aux familles
monoparentales. Les données de la figure 4 nous permettront de
vérifier cette hypothèse.
Figure 4-Pourcentage de risque élevé
à l'infection au VIH par rapport à la structuration de la famille
de provenance.
Les données de la figure 4 prouvent que
l'hypothèse selon laquelle « Les jeunes vivant dans une
famille sans la présence des deux parents courent un risque plus
élevé à l'infections au VIH/SIDA » est
infirmée. Car selon les résultats obtenus, les jeunes qui
évoluaient dans des familles biparentales courent un risque plus
élevé à l'infection au VIH que ceux évoluant dans
d'autres structures familiales. Ainsi, 37.5% de jeunes sexuellement actifs qui
proviennent des familles biparentales courent un risque élevé
à l'infection au VIH contre 23.8% chez ceux qui proviennent des
familles monoparentales.
C'est encore le même cas de figure pour les PVVIH, car
81.8% de ces sujets qui provenaient des familles biparentales étaient
l'objet d'un risque élevé à l'infection au VIH/SIDA
préalablement à leur séropositivité contre 50% qui
provenaient des familles monoparentales.
En outre les données recueillies nous
révèlent qu'une éducation familiale à la
sexualité n'est pas vraiment un indicateur d'un comportement
sécuritaire en matière de la sexualité.
Car 40% des jeunes sexuellement actifs qui ont eu la chance
d'aborder des sujets d'ordre sexuel à leurs parents contre 30.8% pour
l'ensemble de cet échantillon courent un risque élevé
à l'infection au VIH/SIDA. Pour ce qui concerne les PVVIH, le
pourcentage de 75% de risque élevé à l'infection au
VIH/SIDA préalablement à leur séropositivité est
constant pour la population générale de cet échantillon et
pour celles qui ont eu la possibilité d'aborder des sujets d'ordre
sexuel à leurs parents.
D'où, le fait pour les jeunes d'avoir la
possibilité d'aborder des sujets relatifs à la sexualité
à leurs parents n'est pas une garantie excluant la possibilité de
leur risque à l'infection au VIH/SIDA.
8.5.- VÉRIFICATION DE LA QUATRIÈME
HYPOTHÈSE SPÉCIFIQUE
« Autant que l'individu a eu des relations sexuelles
avec un partenaire de niveau d'étude supérieur au sien autant
qu'il court un risque plus élevé à l'infection au
VIH/SIDA».
Cette hypothèse sera vérifiée à
partir des données de la figure 5. Nous ne tenons pas compte du niveau
d'étude réel du sujet. Il n'est pas question ici qu'un
universitaire encourrait un plus faible risque à l'infection au VIH/SIDA
qu'une personne de niveau d'étude secondaire ou fondamental. Pour nous,
l'écart entre le niveau d'étude de l'individu et de son
partenaire sexuel serait un facteur déterminant du niveau de risque
à l'infection au VIH/SIDA. Voyons les données de la figure 5 afin
de pouvoir tirer une conclusion. Faute des données
représentatives se rapportant au niveau d'étude inférieur
du partenaire sexuel, la vérification de cette hypothèse se fera
à partir des données relatives au même niveau
d'étude et au niveau d'étude supérieur.
Figure 5 - Pourcentage de risque élevé
à l'infection au VIH/SIDA par rapport au niveau d'étude
Figure 5 - Pourcentage de risque élevé
à l'infection au VIH/SIDA par rapport au niveau d'étude
Cette hypothèse est confirmée pour
l'échantillon des jeunes sexuellement actifs et infirmée pour
l'échantillon des PVVIH. Nous réalisons que 25% des jeunes
sexuellement actifs qui ont eu des relations sexuelles avec des partenaires de
niveau d'étude supérieur au leur courent un risque
élevé à l'infection au VIH/SIDA contre 28.6% de
ceux-là qui ont eu un partenaire de même niveau d'étude.
Pour ce qui concerne les PVVIH, 75% de celles qui ont eu des partenaires de
niveau d'étude supérieur au leur couraient un risque
élevé à l'infection au VIH/SIDA contre 62.5% de celles qui
ont des partenaires de même niveau d'étude.
A partir de cette constatation, nous nous rendons compte que
le fait d'avoir un niveau d'étude supérieur à celui de son
partenaire sexuel n'est pas toujours une garantie d'être à l'abri
de l'infection au VIH/SIDA.
8.6.- VÉRIFICATION DE LA CINQUIÈME
HYPOTHÈSE SPÉCIFIQUE
« Autant que l'individu a eu des relations sexuelles
avec une personne de niveau économique supérieur au sien autant
qu'il court un risque plus élevé à l'infection au
VIH/SIDA ».
Nous ne tenons pas compte ici de la situation
économique réelle de nos sujets. Nous tenons compte seulement de
l'écart qui existe entre leur situation économique et celle de
leurs partenaires sexuels. La vérification de cette hypothèse
sous-entend que le pourcentage des sujets qui courent un risque
élevé à l'infection au VIH est plus élevé
pour les sujets qui ont des relations avec des partenaires de situation
économique plus favorisée qu'eux. Le rapport sera établi
à partir des données relatives au même niveau
économique et au niveau économique supérieur du partenaire
sexuel. La vérification de cette hypothèse se fera à
partir des données de la figure 6.
Figure 6-Pourcentage de risque élevé
à l'infection au VIH/SIDA par rapport au niveau économique
Au niveau de l'échantillon de la population des jeunes
sexuellement actifs, 36.4% des jeunes qui ont eu des relations sexuelles avec
des partenaires de même niveau économique qu'eux courent un risque
élevé à l'infection au VIH/SIDA contre 27.6 de ceux qui
ont eu des relations sexuelles avec des partenaires de niveau économique
supérieur au leur.
La tendance est renversée au niveau de la population
des PVVIH, car 62.5% de ces sujets qui ont eu des relations sexuelles avec des
partenaires de même niveau économique qu'eux couraient un risque
élevé à l'infection au VIH contre 75% de celles qui ont eu
des relations sexuelles avec des partenaires de niveau économique
supérieur au leur.
En fonction de ces données l'hypothèse selon
laquelle « Autant que l'individu a eu des relations sexuelles avec
une personne de niveau économique supérieur au sien autant qu'il
court un risques plus élevé à l'infection au
VIH/SIDA » est infirmée pour l'échantillon des jeunes
sexuellement actifs et confirmée pour l'échantillon des PVVIH.
Toutefois, notre recherche a confirmée
l'évidence selon laquelle les jeunes qui ont des relations sexuelles qui
s'expliquent par des motifs économiques courent de sérieux
risques à l'infection au VIH/SIDA. Car le risque élevé
à l'infection au VIH est à 42.8% pour les jeunes sexuellement
actifs qui ont eu des relations sexuelles qui s'expliquent à partir des
motifs économiques contre 30.8% pour l'ensemble de cet
échantillon.
Pour ce qui concerne les PVVIH, il est à 75% dans les
deux cas pour ceux qui couraient un risque élevé à
l'infection au VIH, ce qui revient à dire que le fait d'avoir eu des
relations sexuelles pour des motifs économique avait vivement
exposé ces sujet au risque à l'infection au VIH/SIDA. D'ailleurs,
il faut rappeler que 50% des PVVIH ont eu des relations avec un partenaire
sexuel qui s'explique par des motifs économiques.
8.1.- LIMITES ET REMARQUES
Tenant compte des divers obstacles rencontrés, nous
nous rendons compte que notre recherche ne nous a pas nous permis de faire des
généralisations. Les limites de notre recherche s'expliquent
à plusieurs niveaux. D'abord le fait de donner à des sujets un
questionnaire à remplir ne nous garantit pas la fiabilité des
données recueillies. De plus, il serait important pour que l'on ait eu
certaines entrevues avec les sujets. Malheureusement le dispositif que nous
avons prévu ne nous a pas permis de procéder ainsi. En dernier
lieu, nous devons souligner que la complexité de notre sujet nous a
rendu le travail de terrain un peu ardu. Car la sexualité revêt
encore un aspect tabou dans notre société. Aborder des sujets
d'ordre sexuel avec des jeunes sexuellement actifs n'a pas été
une chose aussi facile, voire de chercher à comprendre le comportement
sexuel des PVVIH préalablement à leur infection. Voilà
pourquoi nous avons choisi d'administrer des questionnaires anonymes, ce qui
à notre avis pourrait mieux nous permettre de compiler les
données qui nous seraient utiles dans le cadre de notre recherche.
Nous estimons que les résultats de cette recherche ne
serviront qu'à titre indicatif pour d'autres recherches qui devraient se
réaliser dans le domaine de la sexualité, notamment sur les
facteurs liés au risque à l'infection au VIH/SIDA. Ce qui nous a
orienté tout au cours du cheminement de notre travail c'était
d'arriver à vérifier empiriquement certaines évidences par
rapport au comportement sexuel de manière globale, au risque à
l'infection au VIH/SIDA de manière particulière.
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
En dépit du fait que notre hypothèse principale
n'a pas été confirmée pour les deux échantillons,
ce travail nous a permis de circonscrire les principaux facteurs qui rentrent
en ligne de compte dans l'adoption d'un comportement sexuel à risque. En
effet, nous savons à quel point les jeunes sont vulnérables
à l'infection au VIH/SIDA. Contre toute évidence, le fait pour
quelqu'un d'avoir un comportement sexuel plus ou moins autonome n'est pas un
critère qui l'épargne du risque à l'infection au VIH/SIDA.
Le traitement des données lors de la phase empirique de notre travail a
prouvé combien des gens ayant un comportement sexuel très
autonome courent un risque élevé à l'infection au VIH/SIDA
et d'autres qui adoptent un comportement sexuel non autonome et ne courent
aucun risque à l'infection au VIH/SIDA.
La confrontation de nos hypothèses a prouvé que
la structuration familiale et les pratiques religieuses influent grandement sur
le risque à l'infection au VIH/SIDA. De plus contre toute
évidence, les jeunes de sexe masculin courent un risque plus
élevé à l'infection au VIH/SIDA que ceux de sexe
féminin. D'ailleurs c'est seulement dans le cas de ces trois (3)
hypothèses que les données relatives aux jeunes sexuellement
actifs sont plus ou moins concordantes à celles des PVVIH.
Les données que nous avons compilées
révèlent que le VIH/SIDA n'est pas une simple maladie
bio-médicale. Il est avant tout un phénomène social qui
s'explique par des comportements adoptés résultant du mode de
fonctionnement de la société. Même lorsque toutes les
couches sociales sont concernées par le VIH/SIDA, nous réalisons
que l'infection au VIH/SIDA c'est quelque chose de prévisible. Les
données de l'échantillon des PVVIH sont très
révélatrices en ce domaine, vu que 75% de cet échantillon
couraient un risque élevé à l'infection au VIH
préalablement à leur séropositivité. Ceci nous
amène à déduire que les 16 jeunes sexuellement actifs,
soit 30.8% de cet échantillon, qui ont un comportement sexuel à
un niveau de risque élevé à l'infection au VIH sont
concrètement à un danger réel d'être infecté
par le VIH/SIDA
La réalité est vraiment triste pour les jeunes
de notre échantillon que nous avons pris au hasard à
Nérette (Pétion-Ville) en fonction des critères que nous
avons préalablement définis. Nous nous rendons compte que plus de
30% de cet échantillon sont vraiment menacés d'être
atteints du SIDA, une maladie qui reste jusqu'à maintenant incurable, en
dépit des progrès de la médecine permettant d'arriver
à augmenter la durée de vie des PVVIH. D'ailleurs, nous ignorons
le statut sérologique de ces sujets.
Parmi les facteurs déterminants du niveau de risque
élevé à l'infection au VIH/SIDA, il faut noter surtout,
les pratiques religieuses qui génèrent des interdits, le fait
pour l'individu d'avoir des relations sexuelles qui s'expliquent par des motifs
d'ordre économique et le machiste. Pour ce qui concerne la plus grande
vulnérabilité des hommes à l'infection au VIH/SIDA que
notre enquête a révélée, il convient de
préciser que ces derniers font usage arbitrairement de leur
supériorité à leur propre détriment.
Comme il a été prouvé à travers
l'enquête réalisée par World Relief, la population
protestante a une vie sexuelle très active. Notre recherche nous a
permis de confirmer ce fait. De plus, notre recherche prouve qu'elle fait
partie des catégories de personnes les plus à risque à
l'infection au VIH/SIDA. Par conséquent, nous réalisons combien
les interdits religieux ne sont pas vraiment suivis. Donc, il y a une certaine
inadéquation entre les exigences sociales à ce niveau et le
comportement sexuel adopté par l'individu. Il devient impérieux
pour la société, par ses lois et ses institutions d'assumer ses
responsabilités dans le respect de l'intégrité psychique
de ses membres en travaillant pour le plein épanouissement de ceux-ci.
Nous sommes obligé de nous poser cette question et de
la laisser à la réflexion des autorités
ecclésiastiques : « La mission première de
l'église n'est-elle pas d'assurer le bien-être physique et
psychique de l'individu ? » Le mot de Montesquieu dans ses
cahiers nous vient à l'esprit en abordant ce terme : « Si
je savais quelque chose utile à ma famille, et qui ne le fut pas
à ma patrie, je chercherais à l'oublier. Si je savais quelque
chose utile à ma patrie et qui fut préjudiciable à
l'Europe, ou bien qui fut utile à l'Europe et préjudiciable au
genre humain, je la regarderai comme un crime. »131(*) Ainsi, au lieu de
contraindre l'individu à adopter un comportement qu'il ne va pas
vraiment adopter, il serait mieux de le laisser avec sa volonté pour
choisir de faire ce que bon lui semble. D'où l'importance de
développer une éducation de la liberté en matière
de la sexualité. Comment pourrait-on prétendre préparer
des gens à vivre une vie heureuse dans un paradis qui n'existe pas
encore en travaillant à leur destruction par rapport à une morale
chrétienne qui n'est pas adaptée à leur
réalité présente ?
Les données recueillies à travers ce travail ont
prouvé combien les structures traditionnelles qui détiennent les
moyens de répressions, notamment l'église et la famille ont
failli à leur mission. Pour ce qui concerne la famille, autant qu'il y a
la présence des deux parents c'est autant que l'exercice de
l'autorité se ferait mieux. Nous réalisons que l'exercice de
cette autorité n'est pas au profit des jeunes. Car les individus qui
proviennent des familles monoparentales sont moins à risque à
l'infection au VIH/SIDA que ceux qui proviennent des familles biparentales.
D'ailleurs ce fait a été prouvé dans le cas des deux
échantillons, ce qui prouve que la tendance n'est pas changée ni
en fonction d'espace géographique ni en fonction du temps. Il en est de
même pour le cas des adhérents au protestantisme. Ceci dit, le
degré du risque à l'infection au VIH/SIDA est surtout à
rechercher à travers les structures traditionnelles qui ne tiennent pas
compte des nouvelles données.
Nous avons réalisé que le niveau de risque
à l'infection au VIH/SIDA résulte en partie d'une
éducation sexuelle inefficiente ou du moins de son inexistence.
D'ailleurs, le fait pour les gens qui ont eu la possibilité d'aborder
des sujets relatifs à la sexualité à leurs parents de se
trouver exposé à un risque plus ou moins élevé
à l'infection au VIH/SIDA est bien la preuve de cette inefficience de
l'éducation sexuelle. Transmettre des connaissances à d'autres
gens sous-entend que l'on a une certaine formation. Probablement, les parents
qui abordent des sujets relatifs à la sexualité à leurs
enfants n'ont pas vraiment de connaissances approfondies par rapport à
l'existence du VIH/SIDA et des moyens pour s'en protéger. Le rapport de
l'EMMUS III est très pertinent en ce sens.
De plus, contrairement à ce qu'on pourrait croire, une
supériorité sur le plan socio-économique de l'individu par
rapport à son partenaire sexuel n'est pas toujours un signe de la
possibilité pour ce dernier d'avoir un comportement sexuel
sécuritaire. Il arrive que dans certains cas, l'individu se sert
abusivement de sa supériorité à son propre
détriment. Le fait pour un jeune d'avoir des relations sexuelles avec
quelqu'un de niveau socio-économique supérieur au sien n'est pas
un facteur déterminant du risque à l'infection au VIH/SIDA. Mais
le risque se pose surtout quand les relations sexuelles se font pour des
intérêts économiques. Quand les relations sexuelles se font
sur cette base, l'individu n'a pas vraiment la possibilité de
négocier les conditions dans lesquelles il devrait en avoir. Celui qui
détient donc le monopole économique se met en position de
domination.
A partir de cette réalité, nous tenons à
faire ces recommandations :
1- Il est impérieux de pousser les recherches dans le
domaine médical en vue de parvenir à mettre en place un vaccin
Anti-VIH, c'est-à-dire un vaccin que l'on puisse injecter à
chaque personne en vue de la protéger contre l'éventualité
d'une infection au VIH/SIDA. Il convient donc de trouver un moyen de renforcer
le système immunitaire de l'homme en prévention de l'attaque du
VIH. A partir de là, la sexualité ne serait plus placée
sous le signe du risque. Les jeunes deviendraient plus autonomes dans
l'orientation à donner à leurs comportements sexuels. Le mythe
selon lequel le SIDA est considéré par certains jeunes comme
``Syndrome Inventé pour Décourager les Amoureux'' serait banni.
Par ailleurs, il serait important que la science médicale parvienne
à mettre en place des instruments pouvant détecter le VIH
sitôt qu'il a été contracté par l'individu au lieu
de devoir attendre trois mois pour le faire.
2- En attendant d'arriver à la mise en place de ce
vaccin, il est important de continuer les recherches dans le champ du social
pour chercher à mieux cerner les différents facteurs qui rentrent
en ligne de compte dans la propagation du VIH/SIDA afin d'agir sur eux, ce qui
permettra d'arriver tout au moins à une diminution au niveau du taux de
prévalence du VIH/SIDA au sein de la population. Notre travail nous a
permis de réaliser qu'on pourrait obtenir de meilleurs résultats
en envisageant un cycle de recherche longitudinale dans une perspective
d'histoire de vie à partir d'un protocole de recherche - action. Pour
cela, on peut toujours procéder à l'administration des
questionnaires qui permettront d'être en possession des informations
préliminaires, ensuite on peut passer à des séries
d'entretien qui porteront spécifiquement sur les données fournies
par les sujets à travers le questionnaire rempli préalablement
avec leur identification. En terme de faisabilité, les institutions qui
travaillent dans le domaine de la lutte contre le VIH/SIDA et qui offrent un
service de proximité aux PVVIH et aux jeunes sexuellement actifs sont
beaucoup plus habilitées à réaliser un tel travail.
3- Nous devons comprendre qu'une lutte contre la propagation
du VIH/SIDA requiert une action multisectorielle. Du côté des
autorités gouvernementales, il ne doit pas être seulement un sujet
de préoccupation pour le ministère de la santé publique,
il requiert la concentration des forces de tout le gouvernement. Car il est
aussi l'affaire du ministère des affaires sociales, du ministère
de l'éducation nationale, du ministère du commerce et du
ministère de la planification pour ne citer que ceux-là. Le
secteur privé des affaires doit s'impliquer à fond dans la lutte
contre le VIH/SIDA, vu qu'il entraîne une décapitalisation et la
disparition des ressources humaines. Il devient donc important de créer
un consortium pour voir quelle réplique on peut apporter au VIH. La
possibilité de la mise en place d'une équipe pluridisciplinaire
composée du médecin, du psychologue, du travailleur social, du
juriste, de l'entrepreneur, du pasteur et du prêtre doit être
envisagée.
4- Tout en prônant les principes de la morale
chrétienne qui se fondent sur l'abstinence et la fidélité,
il serait important que les églises chrétiennes
libéralisent la sexualité. Par conséquent, le discours
tenu sur ce sujet devrait être plus ou moins balancé. Les jeunes
ne devraient pas se trouver face à la contrainte d'adopter tel
comportement sexuel donné. Au contraire, celui-ci devrait être
l'objet d'un choix personnel. Pour cela, en tant qu'agent de socialisation et
organe de transmission des connaissances, l'église devrait aider les
jeunes à adopter de meilleurs comportements sexuels en mettant à
leur disposition toutes les informations relatives à la sexualité
en vue de les responsabiliser sur leurs comportements sexuels. Ce qui est
important c'est surtout de développer la capacité de s'accommoder
à une situation donnée. Car les diverses données prouvent
qu'un pourcentage considérable de jeunes qui adhèrent au
christianisme a une vie sexuelle très active. Si en dépit des
sanctions prises contre certains jeunes faisant face à cette situation,
la tendance pour ces derniers d'avoir des relations sexuelles
préconjugales persiste, l'église devrait avoir un discours en
matière de sexualité axé sur le sexe sécuritaire et
sur le comportement sexuel responsable au lieu sur des interdits. Il
reviendrait donc en dernier ressort aux jeunes de faire leur propre choix en ce
domaine. En ce sens, il est important qu'on oriente les jeunes vers une
autorégulation de leurs comportements sexuels.
5- La famille, en tant que le système de base de la
société, l'agent de socialisation par excellence, devrait
s'impliquer davantage dans la lutte contre le VIH/SIDA. Elle a donc un
rôle très important à jouer par rapport à l'adoption
d'un comportement sexuel sécuritaire. Pour pouvoir mieux remplir cette
mission, il importe qu'elle dispose des moyens nécessaires. Tenant
compte de l'ignorance de bon nombre de parents autour de la sexualité et
de la problématique du VIH/SIDA, les institutions oeuvrant dans la
lutte contre le VIH/SIDA devraient orienter une partie de leurs actions vers
les parents afin de les doter des compétences nécessaires pour
pouvoir aborder très tôt avec leurs enfants des sujets relatifs
à la sexualité. Donc une éducation sexuelle efficiente
à la base s'avère nécessaire.
6- Tout comme la famille et l'église,
l'école devrait jouer son rôle dans la lutte contre le VIH/SIDA.
En ce sens, un cours d'éducation à la sexualité devrait
être inscrit dans le programme scolaire du fondamental à
l'université. L'intervention des autorités étatiques
s'avère indispensables pour une régulation de cet aspect de
l'éducation qui n'est pas pris en considération. Il est temps
que l'éducation ne se réduise pas au simple apprentissage de
la lecture ou de l'écriture, mais qu'elle prépare l'individu
à avoir un meilleur comportement visant son bien-être et celui
d'autrui.
7- Enfin, tout programme de lutte contre le VIH/SIDA doit
envisager avant tout d'aider les gens à avoir une certaine autonomie
financière, ce qui leur permettrait de satisfaire leurs besoins
personnellement sans avoir à compter sur une personne quelconque qui
peut profiter de l'occasion pour les exploiter selon leur gré. En
conséquence une politique de création d'emploi doit être
envisagée à l'échelle nationale. Ceci demande
l'implication des autorités gouvernementales, du secteur privé et
des institutions internationales. D'ailleurs une partie des fonds
destinés à la lutte contre le VIH/SIDA devrait être investi
dans de tels projets. D'où l'importance pour les institutions
travaillant dans la lutte contre le VIH/SIDA d'entreprendre une lutte visant la
réduction du chômage et l'accès au service de base par les
couches sociales les moins fortunées.
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ANNEXE A - QUESTIONNAIRE DESTINÉ AUX
PVVIH
Fè yon ti Kwa Nan tout kazye ki koresponn ak
reyalite vi ou e bay presizyon tout kote sa nesesè.
1. Sèks Gason ?
Fanm ?
2. Tranch laj a) pi piti ke 15 an ? b) 15 - 20 an? c)
20 - 25 ans ? d) 25 - 30 an ? e) pi plis ke 30an?
3. Kondisyon matrimonial a)Selibatè ? b) Marye
? c) Plase ? d) divòse ou separe ? e) vef ?
4. Nan laj 12 pou rive 15 an ou te viv avèk : a)
Manman'w b) Papa'w ? c) Manman'w ak papa'w ?
d) Grann ou ? e)Yon lòt moun ?
presize ki yès li ye ..................
5. Ki nivo etid mmanman'w? a) li pat ale lekòl ?
b) primè ? c) segondè ? d) inivèsitè
?
6. Ki nivo etid papa'w? a) li pat ale lekòl ?
b) primè ? c) segondè ? d) inivèsitè
?
7. Ki relijyon manman'w? a) Katolik ? b) Pwotestan ? c)
Vodouyizan ? d) okenn ? e) lòt relijyon? presize .........
8. Ki relijyon papa'w? a) Katolik? b) Pwotestan ?
c) Vodouyizan ? d) okenn ? e) lòt relijyon? presize .........
9. Ki relijyon ou? a) Katolik ? b) Pwotestan ?
c) Vodouyizan ? d) lòt relijyon ? presize .......
10. Ki nivo etid ou: a ) primè jiska 9e A.F ?
b) 3e jiska filo ? c) inivèsitè ? d) m' pat ale
lekòl ?
11. Ki yès ki te peye lekòl ou? a) paran ou ?
b) matant ou tonton'w ? c) yon gran frè ou yon gran sè
?
d)yon lòt moun ? presize lyen ou gen avèk
li...................
12. Eske ou gen pwofesyon? a) wi ? b) non ?
12.1- Si wi, kisa ?
.............................................
13. Eske w'ap travay ? a) wi ? b) non ?
13.1- Si wi kisa w'ap fè kounye a kòm
aktivite ?....................................................................
14. Ki nivo ekonomik ou? a) mwen gen bon mwayen ? b) mwen
gen yon ti mwayen ?
c) m'ap fè efò pou viv ? d) mwen pa
gen okenn mwayen menm ?
15. Ki nivo ekonomik moun ou konn gen relasyon seksyèl yo?
a) yo gen bon mwayen ?
b) yo gen yon ti mwayen ? c) y'ap fè
efò pou viv ? d) yo pa gen okenn mwayen
menm ?
16. Ki nivo etid moun ou konn gen relasyon seksyèl yo:
a ) primè ? b) segondè ? c) inivèsitè
? d) analfabèt?
17. Nan ki laj ou te kòmanse fè bagay?
a) avan 14 an ? b) 14-15 an ? c) 16-17 an ? d)18-19
an ? e) 20 an e plis ?
18. Depi kilè ou aprann ou enfekte?
R......................
19. Nan ki sikonstans ou te enfekte? R - Nan fè bagay
avèk
a) mennaj mwen ? b) yon lòt moun ? Kiyès li
ye? ...........................
20. Ki sa moun ou te premye fè bagay avèk li a te
ye pou ou? a) mennaj mwen ? b) yon bon zanmi mwen ? c) yon moun mwen
te rankontre pa okazyon? d) yon moun nan fanmi mwen
21. Mwen te fè bagay pou premyè fwa paske :
a)mwen te vle swiv lòt zanmi ? b)mwen pat vle mennaj mwen fè
kont avèk mwen ? c) mwen te santi mwen pare pou sa ? d) pou
patnè a te ka bon mwen yon bagay mwen te bezwen ?
22. Eske ou konn negosye nan ki kondisyon pou ou fè bagay?
a) pafwa ? b) souvan ? c) jamè ?
23. Eske ou konn kondwi plizyè mennaj an menm tan? a)
wi ? b) non ?
23.1- Si wi poukisa? a) yon sèl patnè pa rive
satisfè mwen ? b) mwen t'ap fè fas ak sitiyasyon ekonomik
difisil ?
c)Mwen pa santi mwen ka di yon moun ki apwoche mwen
non ? d) mwen te vle fè lòt
esperyans ?
24. Konbyen moun ou te konnen nan vi ou avan ou te enfekte ?
a) yon sèl? a) 2 ? c) 3? d) 4? e) 5ou plis?
25. Ki diferans laj ki genyen ant ou menm ak moun ou konn antre
nan relasyon seksyèl? a)menm tranch laj ?
b) pi piti ke mwen ? c) pi gran ke mwen de 5 - 10 an ?
d) pi gran ke mwen de 10 -
15 an ? e)plis ke 15 an pase'm ?
26. Eske ou te o kouran ke yon moun ou konn gen relasyon
seksyèl avèk li te konn fè bagay avèk lòt
moun?
a) wi ? b) non ?
26.1- Si wi, poukisa ou dakò toujou gen
relasyon seksyèl avèk li ?
Paske a) mwen renmen li ? b) mwen pa ka bali kèk
bagay li bezwen ? c) se li k'ap
ede'm ? d) mwen pa toujou disponib pou'm fè bagay
avèk li ? e) li fè mwen menas ?
27. Eske ou te konn gen abitid pale de sèks avèk
paran'w? a) Wi ? b)Non ?
27.1- Si wi, avèk ki yès ou te pi alèz pou
fè sa?
a) Manman'm ? b) papa'm? c) yon lòt
moun ki te reskonsab mwen ?
28. Eske ou te konn tande pale de maladi moun pran nan fè
bagay? a) Wi ? b) Non ?
29. Eske ou te konn kòman pou te pwoteje'w kont maladi sa
yo? ) Wi ? b) Non ?
30. Eske ou te konn sèvi ak kapòt ? a) toujou
? b) pafwa ? c) jamè ?
30.1- Si pa toujou, poukisa?
a)M' pa t' renmen li ? b) m' pa t' konn jwenn? c)m' pa
t' konn empòtans li?
d)patnè a pat vle ?
30.2- Si se patnè a ki pat vle poukisa ou te
aksepte? a) pou li pat fè kont avèk mwen ?
b) paske mwen renmen li ?
c) mwen pa santi mwen te ka diskite de bagay sa
avèk li? d) mwen pat bay sa valè ?
31. Kisa ki konn fè ou chwazi gen relasyon avèk yon
moun ? Paske :
a) se moun sa paran'm te vle pou mwen ? b) se
yon moun ki te ka ede mwen ? c) mwen te renmen li?
d) zanmi mwen yo te vle li pou mwen? e) li te mande
èd ?
32. Mwen konn pa vle antre nan relasyon avèk yon moun a)
pou paran mwen pa blame'm ?
b) pa rapò ak prensip legliz mwen mache a ? c)
paske mwen pa renmen li ? d) pou tèt
sa lòt moun ka di ?
33. Eske ou te fyè de tout moun ou te konn gen relasyon
seksyèl? a) Wi? b) Non ?
34. Eske lè ou gen anvi ou konn chèche okazyon pou
patnè ou a ka fè bagay avèk ou?
a) souvan ? b) pafwa ? c) jamè ?
35. Eske ou konn rive pran desizyon pou pa fè bagay
avèk patnè ou a pou yon rezon ou yon lòt?
a) souvan ? b) pafwa ? c) jamè ?
36. Eske ou konn santi ou wont kèk zanmi ou fanmi
lè ou fini fè bagay avèk yon moun ? a) Wi ? b)
Non ?
37. Lè ou aprann ou enfekte, eske ou kontinye fè
bagay ak lòt moun? a) Wi ? b) Non ?
37.1. Si wi, eske ou sèvi ak kapòt? a) toujou?
b) pafwa? c) jamè?
TRADUCTION FRANÇAISE DU QUESTIONNAIRE
DESTINÉ AUX PVVIH
Cochez tous les casiers correspondant à votre
réalité de vie et donnez les précisions si
nécessaires.
1- Sexe a) homme ? b) femme?
2- Tranche d'âge a) moins de 15 ans? b) 15 - 19ans?
c) 20 - 24ans ? d) 25 - 29ans e) 30ans et plus ?
3- Condition matrimoniale a) célibataire ? b)
marié ? c) plase ? d) divorcé ou séparé?
e) veuf ?
4- De 12 à 15ans, tu a vécu en compagnie de :
a) ta mère ? b) ton père ? c) ton père et ta
mere
d)ton père et ta mère? d) ta
grand'mère? e) quelqu'un d'autre ? Précises qui il est
..........................
5- Quel est le niveau d'étude de ta mère ? a)
analphabète? b) primaire ? c) secondaire? d)
universitaire?
6- Quel est le niveau d'étude de ton père ? a)
analphabète? b) primaire ? c) secondaire? d)
universitaire?
7- Quelle est l'appartenance religieuse de ta mère ?
a) catholique? b) protestante? c) vodouisant?
d) aucune? e) autre?
Précise-en.......................
8- Quelle est l'appartenance religieuse de ton père? a)
catholique? b) protestant? c) vodouisant?
d) aucune? e) autre?
Précise-en.......................
9- Quelle est ton appartenance religieuse? a) catholique? b)
protestante? c) vodouisant?
d) aucune? e) autre?
Précise-en.......................
10- Quel est ton niveau d'étude ? a)primaire
jusqu'à 9e AF.? b)3ème à la
philo ? c) universitaire? a) analphabète?
11- Qui avait la responsabilité de votre écolage?
a) Tes parents ? b) ton oncle ou ta tante ? c) un grand frère
ou une grande soeur ? d) quelqu'un d'autre?
précises qui il est ..............................
12- As-tu une profession ? a) oui? b) non?
12.1- Si oui, quelle est ta profession ? R-
............................................
13- As-tu un emploi ? a) oui? b) non?
13.1- Si oui, tu fais quoi comme activité ? R-
.......................................
14- Quel est ton niveau économique ?
a) très favorisé ? b) plus ou moins
favorisé? c) défavorisé ? d) très
défavorisé
15- Quel est le niveau économique de tes partenaires
sexuels ?
a) très favorisé ? b) plus ou moins
favorisé? c) défavorisé ? d) très
défavorisé
16- Quel est le niveau d'étude de tes partenaires
sexuels ? a) primaire ? b) secondaire? c) universitaire? d)
analphabète?
17- A quel âge as-tu eu ta première
expérience sexuelle?
a) moins de 14ans? b) 14 - 15ans? c) 16 - 17 ans
? d) 18 - 19 ans ? 20ans
et plus?
18- Depuis quand as-tu été informé de ta
séropositivité ? R-
.......................................
19- En quelle circonstance as-tu été infecté
au VIH ? Dans des relations sexuelles avec :
a) mon amant ? b) quelqu'un d'autre ?
Précises qui il est .................................
20- Quel lien as-tu eu avec ton premier partenaire
sexuel ?
a) mon amant? b) un bon ami ? c) un
partenaire d'occasion? d) un membre
de ma famille
21- J'ai eu ma première relation sexuelle par ce
que : a) je voulais suivre d'autres amis? b) je ne voulais pas que
mon amant rompre avec moi? c) j'ai réalisé que j'avais la
maturité qu'il faut? d) je voulais recevoir quelque
chose du partenaire ?
22- As-tu l'habitude de négocier tes relations
sexuelles ? a) Parfois? b) Souvent?
c) Jamais?
23- Est-ce que tu as conduit plusieurs partenaires sexuels
à la fois ? a) oui ? b) non?
23.1- Si oui, pourquoi? a) un seul partenaire n'arrive pas
à me satisfaire? b) je faisais face à des situations
dificiles? c) je ne pouvais pas resister à l'approche
d'un courtisan? d) Je voulais faire d'autres expériences
24- Combien de personnes as-tu connu dans ta vie avant
d'être infecté a) un? a) 2 ? c) 3? d) 4? e) 5ou plus?
25- Quel est l'écart d'âge entre tes partenaires
sexuels et toi? a) même tranche d'âge? b) moins
âgé? c) âge
de 5 -10ans que moi? c) âge de10 - 15 ans que
moi? d) âge de plus de 15 ans que
moi?
26- As-tu été informé que l'un de tes
partenaires sexuels a eu des relations sexuels avec d'autres personnes ?
a) oui ? b) non?
26.1- Si oui, pourquoi tu as accepté de continuer
d'être en relation sexuel avec lui ? R- Par ce que
a) je l'aime? b) je ne peux pas lui procurer certaines
choses qu'il a besoin ? c) c'est quelqu'un qui m'aide? d) Je ne
suis pas toujours disponible pour avoir des rapports sexuels avec lui? e) il
m'a fait des menaces?
27- As-tu eu l'habitude d'aborder des sujets relatifs à la
sexualité à tes parents
a) oui ? b) non?
27.1- Si oui, avec qui te sentais-tu le plus à l'aise pour
faire cela ?
a) ma mère ? b) mon père? c)
quelqu'un d'autre qui avait ma responsabilité?
28- Entendais-tu parler des maladies sexuellement
transmissibles ? a) oui? b) non?
29- Savais-tu comment t'en protéger? a) oui? b)
non?
30- Faisais-tu usage du préservatif? a) toujours ?
parfois? c) jamais?
30.1- Si pas toujours, pourquoi?
a) je ne l'appréciais pas? b) je ne le
trouvais ? c) je ne savais pas son importance?
b) le partenaire ne voulait pas qu'on l'utilise?
30.2- Si c'est le partenaire qui ne voulait pas qu'on
l'utilise, pourquoi tu as accepté ?
a) Pour éviter d'être en conflit avec
lui? b) par ce que je l'aime ? c) j'ai réalisé que
je ne pouvais pas discuter de tels sujets avec
lui? d) je ne donnais pas de
l'importance à un tel fait?
31- Qu'est-ce qui te pousse à avoir des relations avec une
personne ? Par ce que c'est quelqu'un
a) voulu par mes parents? b) qui peut m'aider?
c) que j'aime? d) voulu par
mes amis? e) qui m'a demandé de
l'aide?
32- Je ne voulais pas avoir des relations avec une personne
a) pour éviter le blâme de mes parents?
b) par rapport aux principes de mon
église? c) par ce que je ne l'aime pas? d) par
rapport à ce qu'on pourrait dire de moi?.
33- Es-tu fier de toutes les personnes avec qui tu as eu des
relations sexuelles ? a) oui?
b) non?
34- Quand tu as des desires sexuels, cherche-tu de l'occasion
pour rentrer en relation sexuelle avec ton partenaire ?
a) souvent ? parfois? c) jamais?
35- Arrives-tu à prendre des décisions pour ne pas
avoir des relations sexuelles avec ton partenaire pour
une raison ou une autre ? a) souvent ?
parfois? c) jamais?
36- Est-ce qu'il arrive que tu éprouves de la honte
auprès de tes proches ou tes amis après été en
relation sexuelle avec une personne ? a) oui? b) non?
37- Après avoir été informé de ta
séropositivité, continues-tu à avoir des rapports
sexuels ?
a) oui? b) non?
37.1- Si oui, est-ce que tu fais usage du
préservatif ? a) toujours ? parfois? c) jamais?
ANNEXE B - QUESTIONNAIRE DESTINÉ AUX JEUNES
SEXUELLEMENT ACTIFS
Fè yon ti Kwa Nan tout kazye ki koresponn ak
reyalite vi ou e bay presizyon tout kote sa nesesè.
1. Sèks Gason ?
Fanm ?
2. Tranch laj a) pi piti ke 15 an ? b) 15 - 20 an? c)
20 - 25 ans ? d) 25 - 30 an ? e) pi plis ke 30an?
3. Kondisyon matrimonial a)Selibatè ? b) Marye
? c) Plase ? d) divòse ou separe ? e) vef ?
4. Nan laj 12 pou rive 15 an ou te viv avèk : a)
Manman'w b) Papa'w ? c) Manman'w ak papa'w ?
d) Grann ou ? e)Yon lòt moun ?
presize ki yès li ye ..................
5. Ki nivo etid mmanman'w? a) li pat ale lekòl ?
b) primè ? c) segondè ? d) inivèsitè
?
6. Ki nivo etid papa'w? a) li pat ale lekòl ?
b) primè ? c) segondè ? d) inivèsitè
?
7. Ki relijyon manman'w? a) Katolik ? b) Pwotestan ? c)
Vodouyizan ? d) okenn ? e) lòt relijyon? presize .........
8. Ki relijyon papa'w? a) Katolik? b) Pwotestan ?
c) Vodouyizan ? d) okenn ? e) lòt relijyon? presize .........
9. Ki relijyon ou? a) Katolik ? b) Pwotestan ?
c) Vodouyizan ? d) lòt relijyon ? presize .......
10. Ki nivo etid ou: a ) primè jiska 9e A.F ?
b) 3e jiska filo ? c) inivèsitè ? d) m' pat ale
lekòl ?
11. Ki yès ki te peye lekòl ou? a) paran ou ?
b) matant ou tonton'w ? c) yon gran frè ou yon gran sè
?
d)yon lòt moun ? presize lyen ou gen avèk
li...................
12. Eske ou gen pwofesyon? a) wi ? b) non ?
12.1- Si wi, kisa ?
.............................................
13. Eske w'ap travay ? a) wi ? b) non ?
13.1- Si wi kisa w'ap fè kounye a kòm
aktivite ?....................................................................
14. Ki nivo ekonomik ou? a) mwen gen bon mwayen ? b) mwen
gen yon ti mwayen ?
c) m'ap fè efò pou viv ? d) mwen pa
gen okenn mwayen menm ?
15. Ki nivo ekonomik moun ou konn gen relasyon seksyèl yo?
a) yo gen bon mwayen ?
b) yo gen yon ti mwayen ? c) y'ap fè
efò pou viv ? d) yo pa gen okenn mwayen
menm ?
16. Ki nivo etid moun ou konn gen relasyon seksyèl yo:
a ) primè ? b) segondè ? c) inivèsitè
? d) analfabèt?
17. Nan ki laj ou te kòmanse fè bagay?
a) avan 14 an ? b) 14-15 an ? c) 16-17 an ? d)18-19
an ? e) 20 an e plis ?
18. Kisa moun ou te premye fè bagay avèk li a te ye
pou ou? a) mennaj mwen ? b) yon bon zanmi mwen ? c) yon moun mwen te
rankontre pa okazyon? d) yon moun nan fanmi mwen
19. Mwen te fè bagay pou premyè fwa paske :
a)mwen te vle swiv lòt zanmi ? b)mwen pat vle mennaj mwen fè
kont avèk mwen ? c) mwen te santi mwen pare pou sa ? d) pou
patnè a te ka bon mwen yon bagay mwen te bezwen ?
20. Eske ou konn negosye nan ki kondisyon pou ou fè bagay?
a) pafwa ? b) souvan ? c) jamè ?
21. Eske ou konn kondwi plizyè mennaj an menm tan? a)
wi ? b) non ?
21.1- Si wi poukisa? a) yon sèl patnè pa rive
satisfè mwen ? b) mwen t'ap fè fas ak sitiyasyon ekonomik
difisil ? c)Mwen pa santi mwen ka di yon moun ki apwoche mwen non ? d)
mwen te vle fè lòt esperyans ?
22. Ki diferans laj ki genyen ant ou menm ak moun ou konn antre
nan relasyon seksyèl? a)menm tranch laj ? b) pi piti ke mwen ? c)
pi gran ke mwen de 5 - 10 an ? d) pi gran ke mwen de 10 - 15 an ?
e)plis ke 15 an pase'm ?
23. Eske ou te o kouran ke yon moun ou konn gen relasyon
seksyèl avèk li te konn fè bagay avèk lòt
moun? a) wi ? b) non ?
23.1- Si wi, poukisa ou dakò toujou gen
relasyon seksyèl avèk li ?
Paske a) mwen renmen li ? b) mwen pa ka bali kèk
bagay li bezwen ? c) se li k'ap
ede'm ? d) mwen pa toujou disponib pou'm fè bagay
avèk li ? e) li fè mwen menas ?
24. Eske ou te konn gen abitid pale de sèks avèk
paran'w? a) Wi ? b)Non ?
24.1- Si wi, avèk ki yès ou te pi alèz pou
fè sa?
a) Manman'm ? b) papa'm? c) yon lòt
moun ki te reskonsab mwen ?
25. Eske ou te konn tande pale de maladi moun pran nan fè
bagay? a) Wi ? b) Non ?
26. Eske ou te konn kòman pou te pwoteje'w kont maladi sa
yo? ) Wi ? b) Non ?
27. Eske ou te konn sèvi ak kapòt ? a) toujou
? b) pafwa ? c) jamè ?
27.1- Si pa toujou, poukisa?
a)M' pa t' renmen li ? b) m' pa t' konn jwenn? c)m'
pa t' konn empòtans li?
d)patnè a pat vle ?
27.2- Si se patnè a ki pat vle poukisa ou te
aksepte? a) pou li pat fè kont avèk mwen ?
b) paske mwen renmen li ? c) mwen pa santi mwen te ka
diskite de bagay sa avèk li?
d) mwen pat bay sa valè ?
28. Kisa ki konn fè ou chwazi gen relasyon avèk yon
moun ? Paske :
a) se moun sa paran'm te vle pou mwen ? b) se
yon moun ki te ka ede mwen ? c) mwen te renmen li?
d) zanmi mwen yo te vle li pou mwen? e) li te mande
èd ?
29. Mwen konn pa vle antre nan relasyon avèk yon moun a)
pou paran mwen pa blame'm ?
b) pa rapò ak prensip legliz mwen mache a ? c) paske
mwen pa renmen li ? d) pou tèt sa
lòt moun ka di ?
30. Eske ou te fyè de tout moun ou te konn gen relasyon
seksyèl? a) Wi? b) Non ?
31. Eske lè ou gen anvi ou konn chèche okazyon pou
patnè ou a ka fè bagay avèk ou?
a) souvan ? b) pafwa ? c) jamè ?
32. Eske ou konn rive pran desizyon pou pa fè bagay
avèk patnè ou a pou yon rezon ou yon lòt?
a) souvan ? b) pafwa ? c) jamè ?
33. Eske ou konn santi ou wont kèk zanmi ou fanmi
lè ou fini fè bagay avèk yon moun ? a) Wi ? b)
Non ?
TRADUCTION FRANÇAISE DU QUESTIONNAIRE
DESTINÉ AUX JEUNES SEXUELLEMENTS ACTIFS
Cochez tous les casiers correspondant à votre
réalité de vie et donnez les précisions si
nécessaires.
1- Sexe a) homme ? b) femme?
2- Tranche d'âge a) moins de 15 ans? b) 15 - 19ans?
c) 20 - 24ans ? d) 25 - 29ans e) 30ans et plus ?
3- Condition matrimoniale a) célibataire ? b)
marié ? c) plase ? d) divorcé ou séparé?
e) veuf ?
4- De 12 à 15ans, tu a vécu en compagnie de :
a) ta mère ? b) ton père ? c) ton père et ta
mere d)ton père et ta mère? d) ta grand'mère?
e) quelqu'un d'autre ? Précises qui il est
..........................
5- Quel est le niveau d'étude de ta mère ? a)
analphabète? b) primaire ? c) secondaire? d)
universitaire?
6- Quel est le niveau d'étude de ton père ? a)
analphabète? b) primaire ? c) secondaire? d)
universitaire?
7- Quelle est l'appartenance religieuse de ta mère ?
a) catholique? b) protestante? c) vodouisant? d) aucune? e)
autre? Précise-en.......................
8- Quelle est l'appartenance religieuse de ton père? a)
catholique? b) protestant? c) vodouisant? d) aucune? e) autre?
Précise-en.......................
9- Quelle est ton appartenance religieuse? a) catholique? b)
protestante? c) vodouisant? d) aucune? e) autre?
Précise-en.......................
10- Quel est ton niveau d'étude ? a)primaire
jusqu'à 9e AF.? b)3ème à la
philo ? c) universitaire? a) analphabète?
11- Qui avait la responsabilité de votre écolage?
a) Tes parents ? b) ton oncle ou ta tante ? c) un grand frère ou
une grande soeur ? d) quelqu'un d'autre? précises qui il est
...........
12- As-tu une profession ? a) oui? b) non?
12.1- Si oui, quelle est ta profession ? R-
............................................
13- As-tu un emploi ? a) oui? b) non?
13.1- Si oui, tu fais quoi comme activité ? R-
.......................................
14- Quel est ton niveau économique ?
a) très favorisé ? b) plus ou moins
favorisé? c) défavorisé ? d) très
défavorisé
15- Quel est le niveau économique de tes partenaires
sexuels ?
a) très favorisé ? b) plus ou moins
favorisé? c) défavorisé ? d) très
défavorisé
16- Quel est le niveau d'étude de tes partenaires
sexuels ? a) primaire ? b) secondaire? c) universitaire?
d) analphabète?
17- A quel âge as-tu eu ta première
expérience sexuelle?
a) moins de 14ans? b) 14 - 15ans? c) 16 - 17 ans
? d) 18 - 19 ans ? 20ans
et plus?
18- Quel lien as-tu eu avec ton premier partenaire
sexuel ?
a) mon amant? b) un bon ami ? c) un
partenaire d'occasion? d) un
membre de ma famille
19- J'ai eu ma première relation sexuelle par ce
que : a) je voulais suivre d'autres amis? b) je ne voulais pas que
mon amant rompre avec moi? c) j'ai réalisé que j'avais la
maturité qu'il faut? d) je voulais recevoir quelque
chose du partenaire ?
20- As-tu l'habitude de négocier tes relations
sexuelles ? a) Parfois? b) Souvent? c) Jamais?
21- Est-ce que tu as eu plusieurs partenaires sexuels à la
fois ? a) oui ? b) non?
21.1- Si oui, pourquoi? a) un seul partenaire n'arrive pas
à me satisfaire? b) je faisais face à des situations
dificiles? c) je ne pouvais pas resister à l'approche
d'un courtisan? d) Je voulais faire d'autres expériences
22- Quel est l'écart d'âge entre tes partenaires
sexuels et toi? a) même tranche d'âge? b) moins
âgé? c) âge de 5 -10ans que moi? c) âge de10
- 15 ans que moi? d) âge de plus de 15 ans que moi?
23- As-tu été informé que l'un de tes
partenaires sexuels a eu des relations sexuels avec d'autres personnes ?
a) oui ? b) non?
23.1- Si oui, pourquoi tu as accepté de continuer
d'être en relation sexuel avec lui ? R- Par ce que a) je l'aime?
b) je ne peux pas lui procurer certaines choses qu'il a besoin ? c)
c'est quelqu'un qui m'aide? d) Je ne suis pas toujours disponible pour
avoir des rapports sexuels avec lui? e) il m'a fait des menaces?
24- As-tu eu l'habitude d'aborder des sujets relatifs à la
sexualité à tes parents
a) oui ? b) non?
24.1- Si oui, avec qui te sentais-tu le plus à l'aise pour
faire cela ?
a) ma mère ? b) mon père? c)
quelqu'un d'autre qui avait ma responsabilité?
25- Entendais-tu parler des maladies sexuellement
transmissibles ? a) oui? b) non?
26- Savais-tu comment t'en protéger? a) oui? b)
non?
27- Faisais-tu usage du préservatif? a) toujours ?
parfois? c) jamais?
27.1- Si pas toujours, pourquoi?
a) je ne l'appréciais pas? b) je ne le
trouvais ? c) je ne savais pas son importance?
b) le partenaire ne voulait pas qu'on l'utilise?
27.2- Si c'est le partenaire qui ne voulait pas qu'on
l'utilise, pourquoi tu as
accepté ?
a) Pour éviter d'être en conflit avec
lui? b) par ce que je l'aime ? c) j'ai réalisé
que je ne pouvais pas discuter de tels sujets avec lui? d)
je ne donnais pas de l'importance à un tel fait?
28- Qu'est-ce qui te pousse à avoir des relations avec une
personne ? Par ce que c'est quelqu'un a) voulu par mes parents?
b) qui peut m'aider? c) que j'aime? d) voulu par mes amis? e)
qui m'a demandé de l'aide?
29- Je ne voulais pas avoir des relations avec une personne
a) pour éviter le blâme de mes parents? b)
par rapport aux principes de mon église?
c) par ce que je ne l'aime pas? d) par rapport
à ce qu'on pourrait dire de moi?.
30- Es-tu fier de toutes les personnes avec qui tu as eu des
relations sexuelles ? a)
oui? b) non?
31- Quand tu as des désirs sexuels, cherche-tu de
l'occasion pour rentrer en relation sexuelle
avec ton partenaire ?
a) souvent ? parfois? c) jamais?
32- Arrives-tu à prendre des décisions pour ne pas
avoir des relations sexuelles avec ton partenaire pour une raison ou une
autre ? a) souvent ? parfois? c) jamais?
33- Est-ce qu'il arrive que tu éprouves de la honte
auprès de tes proches ou tes amis après avoir été
en relation sexuelle avec une personne ? a) oui? b) non?
TABLE DES MATIÈRES
Introduction/Problématique......................................................................
1
PREMIÈRE PARTIE : CADRE
CONTEXTUEL
Chapitre1- LA PROBLÉMATIQUE DU
VIH/SIDA........................................ . 5
1.1.- Définition et survol
Historique............................................................. 5
1.2.- La problématique du VIH/SIDA à
l'échelle national................................... 7
1.3.- Vulnérabilité des jeunes au
VIH/SIDA.................................................... 9
1.4.- Voies de transmission du VIH/SIDA et facteurs de
risque............................ 12
1.4.-a) Facteurs liés à la
sexualité...............................................................
13
1.4.-b) Facteurs
socio-économiques............................................................
13
1.4.-c) facteurs
biologiques......................................................................
13
1.5.- Rapport entre situation socio-économique et
l'infection au VIH/SIDA............ 14
1.6.- Impact du VIH/SIDA dans la jouissance
sexuelle..................................... 15
DEUXIÈME PARTIE : CADRE
THÉORIQUE
CHAPITRE 2- LE PROCESSUS DE SOCIALISATION /D'INDIVIDUATION....
19
2.1.- Principaux agents de
socialisation....................................................... 20
2.1.1.- La
famille................................................................................
20
2.1.2.-
L'école..................................................................................
24
2.1.3.-
L'église..................................................................................
25
2.1.4.- Le rôle des groupes de
pairs........................................................... 27
2.1.5.- Le poids des mass
medias.............................................................. 28
2.2.- Les mécanismes
d'individuation........................................................ 29
CHAPITRE 3- LES STADES DU DÉVELOPPEMENT
PSYCHOSOCIAL.......... 33
3.1.- Les huit stades du développement
psychosocial...................................... 34
3.1-1.- Confiance versus
Méfiance...........................................................
35
3.1.2- Autonomie versus Honte et
doute...................................................... 36
3.1.3- Initiative versus
Culpabilité.............................................................
36
3.1.4.- Créativité versus
Infériorité...........................................................
36
3.1.5.- Identité versus confusion de
rôles.................................................... . 37
3.1.6.- Intimité versus
Isolement.............................................................. .
38
3.17.- Générativité versus
Stagnation.......................................................... 39
3.1.8.- Intégrité versus
Désespoir..............................................................
40
3.2.- De la crise identitaire à l'acquisition de
l'autonomie................................. . 41
CHAPITRE4 - THÉORIE DU DÉVELOPPEMENT
PSYCHOSEXUEL DE FREUD 44
4.1.- Développement psychosexuel de
l'individu............................................ 44
4.1.1.-Stade oral (0 - 1
an)......................................................................
44
4.1.2.- Stade anal (1 - 3
ans)....................................................................
45
4.1.3.- Stade phallique (3 - 5
ans)............................................................. 45
4.1.4.- Stade de latence (6 - 12
ans)........................................................... 46
4.1.5.- L'Adolescence et ses
particularités....................................................
47
CHAPITRE 5 - DONNÉES THÉORIQUES RELATIVES
À LA SEXUALITÉ........ 51
4.1.- L'excitation sexuelle et sa
régulation.................................................... 51
4.2.- La place de la situation socio-économique dans
l'adoption d'un
comportement
sexuel.............................................................................
56
4.3.- Le comportement sexuel : symbole de
résistance ou du compromis................ 59
4.4.- La place des valeurs à travers le choix d'un
comportement sexuel.................. 60
4.5.- Les implications d'un comportement sexuel
autonome............................... 62
TROISIÈME PARTIE : CADRE
MÉTHODOLOGIQUE
CHAPITRE 6- DISPOSITIFS ET CONDITIONS DE LA
RECHERCHE................ 66
6.1.- Rappel du thème de
travail................................................................ 66
6.2.-
Justifications.................................................................................
66
6.3.-
Objectifs.....................................................................................
67
6.4.- Question de
recherche......................................................................
67
6.5.- Hypothèses de
travail......................................................................
67
6.5.1.- Hypothèse
générale......................................................................
67
6.5.2.- Hypothèses
spécifiques...................................................................
67
6.6.- Opérationnalisation des
variables......................................................... 68
6.6.1.- Variable dépendante : Risque à
l'infection au VIH/SIDA........................... 68
6.6.2.- Variable indépendante : Autonomie
sexuelle......................................... 69
6.6.1.- Autres variables à
l'étude...............................................................
70
6.7.- choix de
l'échantillon......................................................................
70
6.8.- Instrument
d'enquête........................................................................
71
6.8.1.- Détails concernant l'élaboration des
questionnaires................................. 71
6.9.- Réalité du travail de terrain et obstacle
rencontrés..................................... 73
6.10.- Présentation des lieux de la
recherche................................................... 74
6.10.1.-
Nérette.....................................................................................
74
6.10.2.- Fondation Esther Boucicault Stanislas
(FEBS)...................................... 75
6.10.2.1.- La ville de Saint -
Marc............................................................... 76
6.10.2.2.- Organigramme de la
FEBS......................................................... 77
6.10.2.3.-Axes d'intervention de la
FEBS..................................................... 77
6.10.2.4.- Prise en charge des
PVVIH.......................................................... 78
6.10.2.5.-
Partenariat.............................................................................
79
CHAPITRE 7- TRAITEMENT DES DONNÉES ET
PRÉSENTATION
DES
RÉSULTATS...............................................................................
80
7.1.- Formule utilisée pour calculer le degré
d'autonomie sexuelle....................... 80
7.2.- Formule utilisée pour calculer le niveau de
risque à l'infection..................... 82
7.3.- Présentation des résultats par rapport aux
différentes variables....................... 83
7.3.1.- Autonomie sexuelle par rapport au risque à
l'infection au VIH................... 83
7.3.2.- Sexe et risque à l'infection au
VIH..................................................... 85
7.3.3.- Pratiques religieuses et risque à l'infection
au VIH................................... 86
7.3.4.- Structuration de la famille et risque à
l'infection au VIH............................ 87
7.3.5.- Niveau académique et risque à
l'infection au VIH................................... 89
7.3.6.- Niveau économique et risque à
l'infection au VIH.................................. 91
CHAPITRE 8- VÉRIFICATION DES
HYPOTHÈSES.................................... 93
8.2.- Vérification de l'hypothèse
principale.................................................... 93
8.3.- Vérification de la première
hypothèse spécifique......................................
94
8.4.- Vérification de la deuxième
hypothèse spécifique.................................... 94
8.5.- Vérification de la troisième
hypothèse spécifique..................................... 95
8.6.- Vérification de la quatrième
hypothèse spécifique.................................... 97
8.7.- Vérification de la cinquième
hypothèse spécifique..................................... 98
8.1.- Limites et remarques
préliminaires......................................................
100
CONCLUSION ET
RECOMMANDATIONS.............................................. 101
BIBLIOGRAPHIE..............................................................................
107
ANNEXES
A- Questionnaires administré aux PVVIH (K.I.)
B- Questionnaire administré aux jeunes sexuellement
actifs (K.J.)
* 1 Nations Unies,
résolution adoptée par l'Assemblée générale,
60/262. Déclaration politique sur le VIH/SIDA, 87e
séance plénière, 2 juin 2006.
* 2 Génécé,
Eddy et Eustache, Laurent, Impact, Le SIDA en Haïti, vol. 1, No 2
* 3Gaillard, Eric M., Impact,
Le SIDA en Haïti
* 4Population Reports, Volume
XXIX, numéro 3, Les jeunes et le VIH/SIDA, Automne 2001Série L,
Numéro 12, Problèmes mondiaux de santé
* 5 Nations Unies,
Département des affaires économiques et sociales, Population,
Développement et VIH/SIDA et leur rapport avec la pauvreté, New
York, 2005.
* 6 Allgeier, A. R./ Allgeier,
A. R./, Sexualité humaine: dimensions et interactions, Centre
éducatif et culturel inc, Montréal, 1989, page 624.
* 7 Germain, Bernard et coll.,
La Sexualité, Regards actuels, éditions Etudes vivantes,
Québec, 1990, page 190
* 8 Idem, page 189.
* 9 Rapport du POZ sur la
Journée de réflexion : La réponse chrétienne
au VIH/SIDA, décembre 2002.
* 10 ONUSIDA, Rapport sur
l'épidémie mondiale de VIH/SIDA, juillet 2002.
* 11 Germain, Bernard et coll.,
La Sexualité, Regards actuels, éditions Etudes vivantes,
Québec, 1990, page 191.
* 12 UNICEF, La situation en
Haïti, un défi pour les enfants, article publié le 27
novembre 2006.
* 13 EMMUS-III, Haïti
2000.
* 14 Idem.
* 15 Idem.
* 16 Idem.
* 17 Idem.
* 18 Idem.
* 19 Population Report, Les
Jeunes et le VIH/SIDA, Publié par le Population Information Program,
Center for Communication Programs, The Johns Hopkins Bloomberg School of Public
Health,Volume XXIX, numéro 3, Automne 2001, Série L,
Numéro 12, Problèmes mondiaux de santé.
* 20 EMMUS-III, 2000.
* 21 Otis, J. et coll. in Le
SIDA : Aspects psychosociaux, culturels et éthiques sous la
direction de Joseph Levy et Henri Cohen., Méridien, Québec,
1997, page 216.
* 22 Population Report, op.
cité.
* 23 Idem.
* 24Rapport du POZ sur la
Journée de réflexion : La réponse chrétienne
au VIH/SIDA, décembre 2002.
* 25 Otis et coll. et
collaborateurs , op. cité, page 211.
* 26 Idem, page 216.
* 27 CRD, Rapport inventaire
des services VIH/SIDA offerts aux jeunes de 10 à 24 ans en Haïti
préparé par Calixte Clérismé.
* 28 Otis, J. et coll. et
collaborateurs , op. cité, page 224.
* 29 Faucher, Jean-Marie, Force
et vulnérabilité in Revue semestrielle de psychanalyse,
psychopathologie et sciences humaines ``Adolescence : Sexualité et
Sida'' coordonnée par Françoise Weil-Halpern et Olivier Ouvry,
autonome 1999, tome 17, no 2, Editions GREUPP, page 12.
* 30 Friedland et Klein, 1987,
cité par Germain, Bernard et coll. in La Sexualité, Regards
actuels, éditions Etudes vivantes, Québec, 1990, page 190.
* 31 Allgeier, A. R./ Allgeier,
A. R./, Sexualité humaine: dimensions et interactions, Centre
éducatif et culturel inc, Montréal, 1989, page 624.
* 32 Germain, Bernard et coll.,
La Sexualité, Regards actuels, éditions Etudes vivantes,
Québec, 1990, page 190.
* 33 MSSP, Unité de
contrôle et de coordination du programme national de lutte contre le
VIH/SIDA, Dépistage volontaire du VIH, Manuel du conseiller, juillet
2004.
* 34 UNFPA, L'état de la
population mondiale 2002 : le VIH/SIDA et la pauvreté
* 35 Impact économique
du VIH/SIDA en Haïti, secteur par secteur. Analyse de la réponse
préparée par Colette Vilgraine Pour l'ONU/SIDA, décembre
2006, page 5.
* 36 Freud, Sigmund,
Introduction à la psychanalyse, 1916, troisième partie, version
numérique, www. Psychanalyse .lu, édition complétée
en octobre 2002, page 121.
* 37Volant, Eric -
Lévi, Joseph - Jeffry, Denis, Les Risques et la mort, Méridien,
Québec, 1996, page 209.
* 38 Didier Lauru, La folie de
toucher in Revue semestrielle de psychanalyse, psychopathologie et sciences
humaines ``Adolescence : Sexualité et Sida'' coordonnée par
Françoise Weil-Halpern et Olivier Ouvry, autonome 1999, tome 17, no 2,
Editions GREUPP, page 134.
* 39 Volant, Eric -
Lévi, Joseph - Jeffry, Denis, Les Risques et la mort, Méridien,
Québec, 1996, page 229.
* 40 Didier Lauru, op.
cité.
* 41 Nino Rizzo, Flirt avec la
mort in Revue semestrielle de psychanalyse, psychopathologie et sciences
humaines ``Adolescence : Sexualité et Sida'' coordonnée par
Françoise Weil-Halpern et Olivier Ouvry, autonome 1999, tome 17, no 2,
Editions GREUPP, page 158.
* 42 Carignan, Pauline,
PetitMonde.com, Août 2006.
* 43 Revue du Centre de
Recherche en Éducation de l'Université Jean Monnet à
Saint-Étienne, n°17, "Éducation et collectivité",
sous la responsabilité de Philippe Foray, décembre 1999.
* 44 Fischer, Gustave-Nicolas,
La Psychologie sociale, éditions du Seuil, Paris, 1997, page 59 (442
pages)
* 45 Deutsch,
Hélène, La Psychologie de la femme, collection
Bibliothèque de Psychanalyse, PUF, Paris, 1969, pages 302 et 303.
* 46 Idem.
* 47 Jahoda, Gustave,
Psychologie et Anthropologie, Armand Colin, Paris, 1989, page
* 48 Denis, C. et
coll.,Individu et société, McGraw-Hill, Montréal, 1991,
page
* 49 Cloutier, Richard et
Renaud André, Psychologie de l'enfant, Gaëtan Morin, Québec,
1990, page 611.
* 50 CATTELL, R. B., La
personnalité, Tome 2 : Le moule culturel, les inadaptations, les
étapes de la vie, 1e éd. PUF, Paris, 1956.
* 51 Baumrind, D. cité
par Goldhaber, Dale in Psychologie du développement, éditions
Etudes Vivantes, Québec, 1988, page173 et 174.
* 52 Cloutier, Richard et
Renaud André, Psychologie de l'enfant, Gaëtan Morin, Québec,
1990, page 641.
* 53 Godhalber, Dale,
Psychologie du développement, éditions Etudes Vivantes,
Québec, 1988, page 238
* 54 Weber, Max,
L'éthique protestante et l'esprit du capitalisme, collection Recherches
en Sciences Humaines, Librairie Plon, Paris, 1964, page 112.
* 55 Jaoda, Gustave,
Psychologie et Anthropologie, Armand Colin, Paris, 1989, page (343 pages).
* 56Vergote, Antoine,
Psychologie religieuse, Collection Psychologie et Sciences humaines, Charles
Dessart, Bruxelles, 1966, page 126.
* 57 Cloutier, Richard et
Renaud André, Psychologie de l'enfant, Gaëtan Morin, Québec,
1990, page 438.
* 58 Meyers, David G.
Introduction à la Psychologie sociale, Chenelière/Mc Graw-Hill,
Québec, 1997 page 263.
* 59 Dodson, Fritzhugh, Tout se
joue avant six ans, Robert Laffont, Paris, 1972, page 215. (316 pages)
* 60 Piéron, Henri,
Vocabulaire de la Psychologie, Quadrige/PUF, 2e édition,
Paris, 1994, page 225.
* 61 Meser, Gabriel in
Dictionnaire de Psychologie sous la direction de Doron, Roland et Parot,
François, 2e édition, PUF, Paris, 1998, page 376.
* 62 Jung, Carl Gustave, La
Guérison psychologique, préface et adaptation du Dr R. Cahen,
Paris et Genève, 1953, page 255.
* 63 Houde, René, Les
temps de la vie, préface de J. Linguirand, 2e édition,
Gaëtan Morin, Québec, 1991, page 26.
* 64 Fischer, G.-N., La
psychologie sociale, Seuil, Paris, 1997, page 59.
* 65 Tremblay, Monique,
L'Adaptation humaine, Préface du Dr Michel LEMAY, Saint-Martin, 1992,
page 188.
* 66 Idem, page 190.
* 67 Idem, page 189.
* 68 Duret, Pascal, les jeunes
et l'identité masculine, collection Sociologie d'aujourd'hui, PUF,
Paris, 1999, pages 17, 18.
* 69 Apollon, Willy, La
différence sexuelle au risque de la parenté :
Conférences et écrits, collection Le Savoir analytique, GIFRIC,
Québec, octobre 1997.
* 70 Idem, page 29.
* 71 Lévy, Joseph J. et
coll., Sexualité, contraception et Sida chez les jeunes adultes,
variations éthno-culturelles, collection vision globale,
Méridiens, Québec, 1992, page 10.
* 72 Allgeier, A. R./ Allgeier,
A. R./, Sexualité humaine: dimensions et interactions, Centre
éducatif et culturel inc, Montréal, 1989, page 151.
* 73 Jeannière, Abel,
Anthropologie sexuelle, collection Recherches économiques et sociales,
Aubier - Montaigne, Mayenne, page 80.
* 74 Houde, René, Les
temps de la vie, préface de J. Linguirand, 2e édition,
Gaëtan Morin, Québec, 1991, page 48.
* 75 Erikson, Erik, Adolescence
et Crise: La quête de l'identité, Flammarion, Paris, 1972, page
98.
* 76 Erikson, Erik, Enfance et
société, 2e édition, Delachaux et
Niestlé, Neuchâtel, 1966, page 171.
* 77 Cloutier, Richard et
Renaud André, Psychologie de l'enfant, Gaëtan Morin, Québec,
1990, page 19.
* 78 Erikson, Erik H.,
Adolescence et Crise : La quête de l'identité, Flammarion,
Paris, 1972, page 113.
* 79 Idem.
* 80 Houde, René, Les
temps de la vie, préface de J. Linguirand, 2e édition,
Gaëtan Morin, Québec, 1991, page 59.
* 81 Tordjman, Gilbert,
Réalités et problèmes de la vie sexuelle - Adolescents,
Hachette, Paris, 1978, pages 81,82.
* 82 Godhalber, Dale,
Psychologie du développement, éditions Etudes Vivantes,
Québec, 1988, page 172.
* 83 Houde, René, Les
temps de la vie, préface de J. Linguirand, 2e édition,
Gaëtan Morin, Québec, 1991, page 60.
* 84 Erikson, Erik H.,
Adolescence et Crise : La quête de l'identité, Flammarion,
Paris, 1972, page 162.
* 85 Houde, René, Les
temps de la vie, préface de J. Linguirand, 2e édition,
Gaëtan Morin, Québec, 1991, page 61.
* 86 Idem, page 67.
* 87 Erikson, Erik, Enfance et
société, 2e édition, Delachaux et
Niestlé, Neuchâtel, 1966, page 179.
* 88 Erikson cité par
Houde, René, Les temps de la vie, préface de J. Linguirand,
2e édition, Gaëtan Morin, Québec, 1991, page
68
* 89 Erikson, Erik, Enfance et
société, 2e édition, Delachaux et
Niestlé, Neuchâtel, 1966, page 179.
* 90 Godhalber, Dale,
Psychologie du développement, éditions Etudes Vivantes,
Québec, 1988, page 268.
* 91Erikson, Erik H.,
Adolescence et Crise : La quête de l'identité, Flammarion,
Paris, 1972, page 113.
* 92 Larivey, Michelle, "La
conquête de l'autonomie", Magazine électronique ``La lettre du
psy'', vol. 5, no 2, février 2001.
* 93 Philippe, Jorès,
Introduction à la Psychanalyse, Faculté des Sciences Humaines,
octobre 2004.
* 94 Idem.
* 95 Cloutier, Richard et
Renaud André, Psychologie de l'enfant, Gaëtan Morin, Québec,
1990, page 19.
* 96 Erikson, Erik H.,
Adolescence et Crise : La quête de l'identité, Flammarion,
Paris, 1972, page 120.
* 97 Cloutier, Richard et
Renaud André, Psychologie de l'enfant, Gaëtan Morin, Québec,
1990, page 428.
* 98 Godhalber, Dale,
Psychologie du développement, éditions Etudes Vivantes,
Québec, 1988, page 251,252.
* 99 Dolto, Françoise,
La Cause des Adolescents, page 21.
* 100 Tordjman, Gilbert,
Réalités et problèmes de la vie sexuelle -Adolescents,
Hachette, Paris, 1978, page 25.
* 101 World Relief,
Enquête sur les connaissances, attitudes et comportements des jeunes
protestants par rapport à la sexualité réalisée
dans l'aire métropolitaine de Port-au-prince, Mai 2004.
* 102 Family Health
International/AIDSCAP, Evaluation qualitative des connaissances, attitudes et
comportements concernant les MST/SIDA en Haïti, Synthèse globale
par Calixte Clérismé.
* 103 Institut haïtien de
l'enfance, Evaluation du programme de contrôle et de prevention du Centre
pour le Développement et le Santé (CDS), décembre 1995.
* 104 RWENGE, Mburano,
Facteurs contextuels des comportements sexuels : Le cas des jeunes de la
ville de Bamenda (Caméroune), Institut de Formation et de Recherche
Démographiques, (IFORD), Yaoundé/Cameroun, octobre 1999.
* 105 Allgeier, A. R./
Allgeier, A. R./, Sexualité humaine: dimensions et interactions, Centre
éducatif et culturel inc, Montréal, 1989, page 204.
* 106 Allgeier, A. R./
Allgeier, A. R./, Sexualité humaine: dimensions et interactions, Centre
éducatif et culturel inc, Montréal, 1989, page 256.
* 107 Freud, Sigmund, Trois
essais sur la théorie sexuelle, collection Folio/Essais, Gallimard,
paris, 1987, page 180.
* 108 Allgeier, A. R./
Allgeier, A. R./, Sexualité humaine: dimensions et interactions, Centre
éducatif et culturel inc, Montréal, 1989, page 232.
* 109 Idem, page 254.
* 110 Gergen, Kenneth et
coll., Psychologie sociale, Etudes vivantes, 2e edition, Québec, 1992,
page 113.
* 111 Idem, page 114.
* 112 Idem.
* 113 Allgeier, A. R./
Allgeier, A. R./, Sexualité humaine: dimensions et interactions, Centre
éducatif et culturel inc, Montréal, 1989, page 234.
* 114 Van Pelt, Nancy, Pour le
meilleur et pour la vie, Vie et Santé, Dammarie les Lys Cedex, 1987.
* 115 Szilagyi et Wallace
cites par Léandre Maillet, Psychologie et organisation: L'individu dans
son milieu de travail, Agence d'ARC inc., Ottawa, 1988, page 147.
* 116 Oraison, Marc, Le
Mystère humain de la sexualité, Seuil, Paris, 1966, page 111.
* 117 Lévy, Joseph et
collaborateurs, Sexualité, contraception et Sida chez les jeunes
adultes, variations ethno-culturelles, collection Vision globale,
Méridien, Québec, 1992, page 40.
* 118 Family Health
International/AIDSCAP, Evaluation qualitative des connaissances, attitudes et
comportements concernant les MST/SIDA en Haïti, Synthèse globale
par Calixte Clérismé, pages 17, 18.
* 119 Oraison, Marc, Le
Mystère humain de la sexualité, Seuil, Paris, 1966, page 116,
117.
* 120 Foucault, Michel,
Histoire de la sexualité, tome 1, La Volonté de savoir,
collection Tel, Gallimard, Paris, 1976, page 170.
* 121 Reich, Wilhelm,
L'irruption de la morale sexuelle, Petite Bibliothèque Payot, Paris,
1972, page 179.
* 122 Idem.
* 123 Tordjman, Gilbert,
Réalités et problèmes de la vie sexuelle - Adolescents,
Hachette, Paris, 1978, page 137.
* 124 Rocher, Guy,
Introduction à la sociologie générale. 1, L'action
sociale, Editions Hurtubise HMH, Montréal, 1969, page 56.
* 125Legrand, Bijoux, Coup
d'oeil sur la famille haïtienne, Edition des Antilles, Port-au-prince,
1990, page 31.
* 126 Lévy, Joseph et
collaborateurs, Sexualité, contraception et Sida chez les jeunes
adultes, variations ethno-culturelles, collection Vision globale,
Méridien, Québec, 1992, page 11.
* 127 Gonet, Louis,
Adolescents, drogue et toxicomanie, Chronique sociale, Lyon, 1992, page 49.
* 128 Jongeward, D./ Scott, D,
Gagner au féminin, l'analyse transactionnelle pour la nouvelle femme,
Inter Editions, Paris, 1979, page 33.
* 129 Portelance, C.,
Relation d'aide et amour de Soi, 2e CRAM, Montréal
(Québec), 1991.
* 130 Roger Lemieux in
Teach-in sur la sexualité, collection Vie moderne dirigée par
Hélène Pilote, Edition de l'homme, Montréal, 1970, page
21, 22.
* 131 Montesquieu cité
par Largade et Michard, XVIIIe siècle, Les Grands auteurs
français du programme, collection Littéraire, Bordas, Paris,
1970, page 78.
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