III. ALIMENTION
Appartenant au règne animal, l'homme se positionne dans
la biosphère en tant que hétérotrophe. Donc pour sa
survie, il doit ingérer des molécules organiques (nutriments)
produites par d'autres organismes vivants. Notre alimentation comprend deux
catégories de nutriments ;
- Les macronutriments : protéines, sucres et
lipides (graisses)
- Les micronutriments : vitamines et
oligo-éléments (Zinc, Cuivre, Fer, Sélénium,...)
Pour le bon fonctionnement de notre organisme, l'alimentation
doit lui apporter en proportions optimales ces deux catégories de
nutriments. Mais il faut noter que la malnutrition touche très souvent
les micronutriments. Or ce sont eux également qui ont un lien avec les
radicaux libres que nous incriminons dans cette réflexion.
1. Alimentation et
vieillissement
Bien que d'autres facteurs peuvent intervenir dans le
vieillissement, l'accélération du processus de vieillissement est
principalement due à l'intensification de la production des radicaux
libres. Celle-ci peut être ralenti avec une alimentation
équilibrée ou riche en vitamines (surtout les vitamines A, E et
C). L'alimentation par voie orale peut être complétée par
l'application des produits cosmétiques sur la peau.
A. Vitamine A (Rétinol et
béta-carotène)
a. Rôles :
- Elle protège la structure des membranes cellulaires
et joue un rôle important dans le maintien de la santé de la peau,
des yeux et des muqueuses en les aidant à résister aux
infections.
- Elle est importante pour la croissance des dents, ongles,
cheveux, os et glandes.
- Elle permet le renouvellement des cellules de la peau en
stimulant la production des kératinocytes et des fibroblastes ainsi que
des collagènes. Ce qui justifie le fait qu'elle permet la
réparation des peaux lésées et des sèches
augmentant ainsi leur élasticité.
b. Carence :
La carence en vitamine A induit :
- L'hyperkératinisation qui se traduit par une peau
sèche et rugueuse avec atrophie des glandes sébacées et
sudorales.
- La perte de la vision de la nuit.
- L'augmentation de la sensibilité aux infections.
c. Indication :
- Acné (composante principale de
l'hyperkératinisation).
- Cancers de peau, de l'utérus et les
leucémies.
- Comédons (boutons ou points noirs).
- Les rides dues aux rayons ultraviolets du soleil.
- Les inflammations
d. Dose et limite :
Les vitamines liposolubles (vitamines A, D, E et K) peuvent
présenter en cas de surdose une hypervitaminose par ce qu'elles
stockées dans le foie et les tissus adipeux. Alors que les vitamines
hydrosolubles (vitamines C et B complexe) ne posent pas ce problème car
elles sont facilement éliminées par notre corps.
NB : Un excès de vitamine A chez les femmes
enceintes est dangereuse car elle peut nuire au foetus (effet
tératogène).
e. Source :
60 % des vitamines A que nous consommons se présentent
sous forme de caroténoïdes. Les aliments riches en vitamine A
sont : poissons, foie, rognon, oeufs, laits, beurre, margarine,
épinards, huiles de palme,...
B. Vitamine E (Tocophérol)
a. Rôles :
- Elle maintient l'hydratation de la peau.
- Elle est l'antioxydante des corps liposolubles. Ce qui lui
permet de protéger les membranes cellulaires de la peroxydation
lipidiques en captant les radicaux libres.
- Elle est contre la dépression du système
immunitaire chez les personnes âgées.
- Elle est la vitamine de la fertilité.
- Elle prévient le risque du cancer et des maladies
cardiovasculaires en inhibant la production des prostaglandines (responsables
de l'inflammation) et des tromboxanes (responsables de la coagulation sanguine)
à partir de l'acide arachidonique.
- Elle protège la peau des dommages de la
lumière ultraviolette, de la peroxydation des lipides, réduit les
rides et la progression du vieillissement.
b. Sources : poisson, oeufs, graines, noix,
huile de palme,...
C. Vitamine C (Acide ascorbique)
a. Rôles : En tant qu'antioxydant
- Elle permet la réparation des lésions
causées par les radicaux libres en les neutralisant.
- Elle empêche le développement du cancer et
l'accélération du processus de vieillissement.
- Elle participe aussi à la formation des
collagènes dont la production diminue de façon importante avec le
vieillissement.
- Elle intervient dans la cicatrisation (avec la formation des
collagènes).
- Elle protège la peau des dommages des rayons UV.
b. Carence :
Elle provoque des désordres généraux,
ostéoarticulaires et mucocutanés (scorbut)
c. Dose et limite :
A forte dose il favorise la présence d'oxalate et la
formation des calculs rénaux.
d. Indications :
- Traditionnellement on l'utilise contre la fatigue et les
états grippaux.
- Cicatrisation des plaies et des fractures (synthèse
de collagène)
- Traitement de la méthémoglobine
(hémoglobine-Fer3+
hémoglobine-Fer2+)
- Carence en fer (car il facilite la résorption avec
Fer3+ Fer2+)
- Contre les cancers
- contre les maladies cardiovasculaires
e. Sources : agrumes (citrons, oranges,
mandarines, pamplemousses), pain, céréales, tomates,...
D. Autres éléments
- La vitamine B5 (Dexpanthénol) favorise la
cicatrisation.
- Les vitamines B6 et B8 (Pyridoxine et
Biotine) régulent la sécrétion du sébum.
- Le sélénium (oligo-élément)
participe aux réactions antioxydantes.
- Les alphahydroxyacides ou AHA (acides citrique, lactique,
glycolique, tartrique et malique) ou encore acides des fruits augmentent le
renouvellement des cellules de la peau, améliorent l'hydratation de la
peau et l'exfoliation des cellules mortes.
2. Alimentation et cancer
Un épidémiologiste Richard PETO
(université d'Oxford) a observé qu'un tiers des
décès liés aux cancers, tous confondus, est associé
à une alimentation inappropriée alors que le deuxième
tiers est attribué au tabagisme et le tiers restant à des causes
diverses comme la pollution, l'exposition aux agents
cancérigènes, irradiation du soleil, les anomalies
génétiques héréditaires.
Le lien entre le cancer et l'alimentation ne date pas
d'aujourd'hui. Déjà depuis le temps de la dynastie Song
(960-1279) Yong-He Yan pensant déjà que le développement
du cancer de l'oesophage était lié à une mauvaise
alimentation. Même dans les traditions de la médecine grecque et
latine on y fait allusion.
A. Les radicaux libres et l'alimentation
Les rôles des antioxydants apportés par
l'alimentation contre les stress oxydatif et les cancers ont déjà
étaient effleurés dans cette réflexion. En plus du
sélénium et des vitamines A, E et C, il y a aussi des puissants
antioxydants (Anthocyanes, Lycopènes des tomates, flavonoïdes,...)
qu'on peut trouver les fruits et légumes.
Les conclusions de plusieurs études font observer que
dans une population les 25 % qui consomment le plus de fruits et légumes
ont (tous confondus) un risque de développer un cancer diminué de
moitié par rapport aux 25 % qui en consomment le moins.
D'autres travaux montrent que la consommation
régulière des tomates, aliment riche en lycopène,
réduit significativement le risque de développemer le cancer.
Il est important de noter que la prise excessive des
molécules antioxydants n'augmente pas nécessairement le niveau de
défense et de protection, mais plutôt dans certain cas peut
être à l'origine d'un stress oxydatif.
B. Méthylation et l'alimentation
La méthylation est une réaction biochimique
fondamentale indispensable au bon fonctionnement de notre organisme. Son
efficacité est largement dépendante de notre alimentation.
Des plus en plus des études indiquent que les
altérations de la méthylation de l'ADN sont impliquées de
manière prépondérante dans le développement des
cancers du côlon, du sein et du col de l'utérus.
Pour que toutes ces réactions de méthylation se
réalisent convenablement, il faut que la cellule dispose d'une source
continue de SAM (S-adénosylméthionine). Or la synthèse des
SAM nécessite un apport suffisant des vitamines B12
(cyanocobalamine), B9 (acide folique), B6 (pyridoxine) et
B2 (riboflavine) que l'homme ne peut recevoir que par
alimentation.
C. Les acides gras et l'alimentation
Les acides gras essentiels ou polyinsaturés que nous
apporte l'alimentation peuvent être classés en omega-3 et omega-6
et sont utilisés par le corps comme :
- réserve d'énergie
- constituants de la membrane cellulaire (avec les
phospholipides)
- précurseurs des molécules médiatrices
(prostaglandines, tromboxanes et leucotriènes) de l'inflammation et de
l'agrégation plaquettaire.
Le acides omega-3 (ex. acide eicopentaenoïque) et omega-6
(ex. acide arachidonique) s'antagonisent dans la médiation de
l'inflammation et de l'agrégation plaquettaire. Ceci permet le
contrôle de ces deux réactions et par conséquent le
développement du cancer car l'inflammation est aussi une cause de la
production accrue des radicaux libres. Ainsi les dérivés de
l'acide arachidonique peuvent être considéré comme
procancérigènes (proangiogéniques) et ceux de l'acide
eicopentaenoïque comme anticancérigènes
(antiangiogéniques).
Les deux classes de dérivés étant
importantes pour notre corps, alors pour un bon fonctionnement le ratio des
acides doit équivaloir à quatre acides omega-6 contre un acide
omega-3. Or malheureusement ce rapport est toujours
déséquilibré à cause de la surconsommation des
acides omega-6. C'est pourquoi il faut consommer un peu plus d'aliments riches
en acides gras polyinsaturés omega-3 qu'on peut trouver dans l'huile de
colza ou dans la chair des poissons gras comme la sardine.
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