UNIVERSITÉ
D'ÉTAT D'HAITI
(UEH)
FACULTÉ
D'AGRONOMIE ET DE MÉDECINE VÉTÉRINAIRE
(FAMV)
DÉPARTEMENT
D'ÉCONOMIE ET DÉVELOPPEMENT RURAL
(DEDR)
« CONTRIBUTION
DU SECTEUR PRIMAIRE À L'ÉCONOMIE NATIONALE
DE
1995 á 2004 »
MÉMOIRE DE FIN D'ETUDES
Présenté par : Wilner
DURÉ
Pour l'obtention du titre
d'Ingénieur-Agronome.
Option : Économie et
Développement Rural (EDR)
Juin
2008
Dédicaces
Ce
mémoire de fin d'études est dédié
à :
1-
Ma maman, madame JEAN Jacqueline qui, après Dieu, a tout fait pour
m'aider dans cette vocation.
2-
La promotion K_talòg 2002-2007, particulièrement : Charles
Philippe Barthélemy, Pierre David, Portilus Icenel, Pierre Jean Rold,
Charles Pierre Jerry et Estimé Carl Édouard.
3-
Mon oncle SIDOR Emmanuel, pour tous les supports financiers qu'il m'a
donnés durant toutes mes années d'études.
4-
À Eglanise LOUIS qui m'a élevé durant les sept
premières années de ma vie.
5-
À mon ami d'enfance, ROMELUS Johnny, pour son encouragement et ses
conseils.
Avant-propos
Le présent document est le résultat de cinq années
d'études assidues en agronomie avec une spécialisation en
Économie et Développement rural. Le choix de ce sujet
d'étude m'est venu dans la tête lors de ma participation à
une émission radiophonique organisée par des étudiants de
l'Université d'État d'Haïti (UEH) alors que des camarades de
la faculté et moi devions parler de l'agriculture. La préparation
de ce mémoire a été pour moi une véritable
expérience, vu que d'une part je devais passer auprès de
certaines institutions pour recueillir certaines informations et d'autre part
surfer sur des dizaines de sites Internet afin de compiler des informations
additionnelles. En Haïti les chiffres concernant l'agriculture et les
statistiques sont le plus souvent introuvables et parfois très
estimatifs, donc ils peuvent prêter à confusion et ce fait
constitue une limitation assez sévère pour l'étude.
Par
ailleurs, vu l'importance de l'agriculture en Haïti (environ 25% du PIB,
plus de 60% de la population active, selon IHSI 2000) les conclusions de cette
étude permettront de comprendre et d'apprécier les facteurs
déterminants et explicatifs du comportement de l'agriculture dans
l'économie haïtienne et permettront de proposer certains
éléments de solution.
Remerciements
Ce travail est réalisé dans le cadre de mon mémoire
de fin d'études en Agronomie à la Faculté d'Agronomie et
de Médecine Vétérinaire (FAMV) avec le soutien d'un
très grand nombre de personnes. Je remercie tous ceux et toutes celles
qui ont d'une façon ou d'une autre contribué à rendre
cette étude possible, spécialement :
-
Dieu, le créateur de l'univers pour toute sa grâce.
-
Mon conseiller scientifique l'Agronome VINCENT Nemours, pour ses remarques
pertinentes et pour sa rigueur scientifique.
-
Le professeur Jean Glody Jean-Baptiste pour ses remarques pertinentes.
-
Les dirigeants du Décanat de la Faculté d'Agronomie et de
Médecine Vétérinaire pour leurs efforts assidus afin de
garder haut la bannière de la Faculté dans le pays.
-
Tout le corps professoral de la FAMV qui a consenti beaucoup de sacrifices en
vue de notre formation et en particulier je remercie de façon
spéciale les professeurs du Département d'Économie et
Développement Rural.
-
Le directeur du Département d'Économie et Développement
Rural, Dr. Alix DAMEUS, pour l'amour qu'il montre pour le département et
pour ses efforts afin de son bon fonctionnement.
-
A mon ami Patrick et son cousin Marckendy pour les supports logistiques qu'ils
m'ont accordés en vue de réaliser cette étude.
Résumé
Avant l'indépendance, l'économie haïtienne a
toujours été prédominée par les activités du
secteur primaire. Vers les années 1789, un peu avant
l'indépendance, Haïti surnommée « La Perle des
Antilles » était le plus grand producteur de sucre dans le
nouveau monde (71 000 tonnes), elle exportait 68 millions de livres de
café, 6 millions de livres de coton, 1 million de livres d'indigo, 150
000 livres de cacao et 1,5 millions de livres de gaïac et d'acajou
(FRANCISQUE, 1986).
Après
l'indépendance en 1804, la principale activité économique
restait et demeurait toujours l'agriculture avec comme principales
denrées d'exportation : le sucre, le café, le cacao et les
huiles essentielles qui représentaient environ 35% du revenu national
(FRANCISQUE,
1986).
Ces
denrées dont les revenus assuraient le fonctionnement financier du pays
allaient connaître des régressions spectaculaires au cours des
années qui ont suivi l'indépendance, et le pays est même
devenu importateur de sucre.
Ces
régressions ont à leur base les causes les plus variées.
Pour certaines denrées, c'est la mauvaise redistribution des profits
provenant des exportations, pour d'autres c'est le manque d'investissement, la
quasi-absence de technologie et de soins adaptés. Certaines fois, ces
régressions sont dues aux problèmes environnementaux
principalement la coupe d'arbres, ceci surtout dans le cas du café qui a
besoin de plantes d'ombre.
Malgré
tout, l'agriculture haïtienne continuait à jouer son rôle qui
consistait à produire les principales denrées de consommation
locale; ceci constituait un rôle stratégique car tout pays qui se
veut ou qui se dit indépendant et souverain politiquement doit pouvoir
nourrir ses ressortissants. En plus de nourrir la population, l'agriculture
constituait également une source de revenu pour le pays, la dette de
l'indépendance par exemple a été payée par les
fonds provenant d'exportations de denrées agricoles.
L'agriculture
constituait aussi en Haïti la plus grande source d'emploi, aujourd'hui
encore plus de 60% de la population y gagnent leur pain quotidien.
De
nos jours, la dégradation de l'agriculture atteint son apogée,
Haïti importe plus de 40% de ce qui se sert dans nos assiettes.
Le
présent travail se donne pour objectif principal d'apporter des
éléments de réponse à cette interrogation.
Pour
réaliser le travail, des données ont été
recueillies auprès d'institutions spécialisées dans les
statistiques nationales et internationales (FAO, IHSI, BRH, AGD). Une fois ces
données recueillies, nous avons calculé deux indicateurs qui
permettent d'évaluer le poids de l'agriculture dans
l'économie.
Le
premier indicateur est le coefficient représentant la part du produit
intérieur brut agricole dans le produit intérieur brut total
(áa= PIB A / PIB tot), il permet d'évaluer le
pourcentage du PIB global provenant de l'agriculture, le calcul de cet
indicateur montre qu'au cours de la décennie 1995-2004 le pourcentage
agricole du PIB global ne fait que diminuer passant de 31.01% en 1995 a 25.6%
en 2004 soit une baisse de
5.41%
en dix ans.
L'autre
indicateur calculé est la part des exportations agricoles dans les
exportations totales (Xa = Xagr / Xtot). Son calcul a permis
de constater la tendance à la baisse des exportations d'origine agricole
alors que les exportations totales affichent le comportement contraire; les
calculs montrent une baisse d'environ 25% des exportations d'origine agricole
au cours de la décennie, ces exportations représentaient 35% des
exportations totales pour l'année 1995 contre 10% en 2004. Cette
situation est probablement due aux divers problèmes confrontés
par les agriculteurs provoquant une diminution des quantités produites
et jointe à tout cela la chute des prix des produits agricoles au cours
de la décennie sur le marché international. Cette étude a
permis de remarquer la baisse tendancielle fortement croissante de la balance
commerciale agricole c'est-à-dire que les importations agricoles
dépassent de très loin les exportations; ceci, et en
quantités de produits échangées et en valeur
monétaire.
Enfin,
des recommandations en vue d'un redressement de la situation sont faites,
s'adressant aux deux principales catégories d'acteurs intervenant dans
le secteur à savoir les producteurs et l'état. On a vu que des
mesures devraient être prises pour stopper en un premier temps la
dégradation environnementale qui a un effet très néfaste
sur les performances de l'agriculture et dans un deuxième temps
d'investir dans le secteur et d'encadrer les agriculteurs pour provoquer
l'envol du secteur afin que celui-ci reprenne l'importance qu'il avait dans
l'économie nationale depuis l'indépendance.
Tables des Matières
DÉDICACES
I
AVANT-PROPOS
II
REMERCIEMENTS
III
RÉSUMÉ
IV
TABLES DES MATIÈRES
VI
LISTE DES TABLEAUX
VIII
LES SIGLES
IX
CHAPITRE I
1
INTRODUCTION
1
1.1- Problématique
2
1.2- Cadre théorique
5
1.3- OBJECTIFS
6
1.3.1-Objectif général
6
1.3.2-Objectifs spécifiques
6
1.3.3- Hypothèses de
l'étude
6
CHAPITRE II
7
MÉTHODOLOGIE
7
2.1- Enquête formelle
7
2.2- Grille de collecte des
données
7
2.3- MÉTHODES D'ANALYSE DES
DONNÉES
7
2.3.1-Présentation des
procédés de calcul
7
2.3.2-Analyse comparative des principaux
indicateurs calculés
8
CHAPITRE III
9
REVUE DE LITTÉRATURE
9
3.1- Agriculture haïtienne en
crise
9
3.2- satisfaction des besoins alimentaires
nationaux
9
3.3- conséquences des politiques de
marché libre sur l'agriculture
10
3.4- évolution des denrées
d'exportation
10
3.5- Structure agraire et tenures
foncières en Haïti
11
3.6- La production animale
12
3.7-COMMERCE INTERNATIONAL DES PRODUITS
AGRICOLES
12
3.7.1-Balance commerciale
12
3.7.2-Commerce international des produits agricoles
(cultures)
13
3.7.3-Commerce international des produits de
l'élevage
14
CHAPITRE IV
15
PRÉSENTATIONS ET ANALYSES DES
DONNÉES RECUEILLIES
15
4.1- Analyse de l'Évolution du
Coefficient agricole áa de 1995-2004
15
4.2- PART AGRICOLE DES EXPORTATIONS TOTALES
DU PAYS
17
CHAPITRE V
20
CONCLUSION ET
RECOMMANDATIONS
20
5.1- conclusion
20
5.2- Recommandations
21
BIBLIOGRAPHIE
22
7-Wébographie
23
ANNEXE
1
GLOSSAIRE
2
Liste des tableaux
Tableau 1 : Taux de croissance PIB total
et taux de croissance du PIB agricole
Tableau 2 : Évolution du Taux de
croissance du PIB total et du PIB agricole.
Tableau 3 : Part agricole des exportations totales
du pays
Tableau 4 : Balance commerciale agricole
d'Haïti
Les
sigles
1- ASTM : Action
Solidarité Ticas Monde
2- FAO : Organisation des
Nations Unies pour l'Agriculture et l'Alimentation
3- OMC : Organisation Mondiale
du Commerce
4- BRH : Banque de la
République d'Haïti
5- IHSI : Institut Haïtien de
Statistiques et d'Informatique
6- UE : Union Européenne
7- PAPDA : Plateforme Haïtienne de
Plaidoyer pour un Développement Alternatif
8- PIB : Produit Intérieur
Brut
9- BM : Banque Mondiale
10- ONG : Organisation non
gouvernementale
11- FARM : Fondation pour
l'agriculture et la Ruralité dans le Monde
CHAPITRE I : Introduction
Le mot "Agriculture" désigne la culture
des sols, et plus généralement l'ensemble des travaux qui
transforment le milieu naturel dans l'intérêt de l'homme. On
distingue deux formes d'agriculture : la culture des sols, ayant pour but
de produire des végétaux et la culture des animaux plus
généralement appelée élevage, ayant pour but de
produire des animaux.
Au cours de l'histoire, l'agriculture s'est
développée pour le progrès des cultures. Par exemple, de
nos jours la phytogénétique permet de mettre au point des
variétés à très haut rendement et avec un cycle
cultural plus court. L'homme a su aussi s'adapter aux conditions
géographiques plus ou moins difficiles; par exemple, il a inventé
les rizières en escalier, les serres... De nos jours, l'homme peut
améliorer ses récoltes grâce à des techniques
qui s'affranchissent des contraintes des sols (engrais, irrigation, etc.).
L'agriculture fait partie
du secteur dit primaire. Elle produit des denrées alimentaires qui
peuvent être consommées directement ou après
transformation. Elle produit également des matières
premières pour l'industrie qui elle fait partie du secteur secondaire.
Son importance réside dans le fait qu'elle produit des biens de
consommation, car pour vivre, il faut manger et ce que l'on mangue provient des
travaux des agriculteurs. Depuis des années Haïti a connu des
modifications de certains paramètres dans le secteur primaire,
principalement la baisse de la pluviosité et un taux de croissance
démographique élevé, induisant une forte réduction
des superficies cultivées par actif rural. Depuis des décennies,
on constate en Haïti l'absence de dynamisme du secteur agricole qui est
montrée clairement par certains indicateurs comme la part de
l'agriculture dans le produit intérieur brut du pays (áa) et la
part de l'agriculture dans les exportations totales du pays (Xa).
Ainsi, l'étude de la contribution du secteur primaire
dans l'économie nationale au cours de la période de
l'étude permettra d'avoir des idées plus approfondies sur le
dynamisme du secteur.
1.1- Problématique
Avant l'indépendance, l'agriculture remplissait
très bien son rôle principal de l'époque qui était
de produire les denrées agricoles que la métropole ne pouvait pas
produire. A ce titre Haïti était surnommée `La perle des
Antilles' car elle était le premier pays exportateur de sucre du nouveau
monde.
Après l'indépendance, l'agriculture
haïtienne devait comme toute autre agriculture remplir une triple
fonction. Premièrement, elle devait produire les principales
denrées qui entrent dans l'alimentation de la population et ceci
constitue un rôle stratégique, tenant compte que tout pays qui se
veut réellement indépendant doit pouvoir au moins satisfaire les
besoins alimentaires de ses ressortissants. Deuxièmement, elle devait
jouer son rôle de source de revenu surtout par le biais des taxes
provenant de l'exportation de certaines denrées comme le café, le
cacao, le coton, la figue-banane, les huiles essentielles et certaines fibres,
il faut dire que les chiffres montrent que l'agriculture remplissait fort bien
ce rôle après l'indépendance bien que quand on compare les
performances de l'agriculture coloniale et celles d'après
l'indépendance on puisse remarquer qu'il y a eu diminution mais cela
n'empêchait pas à l'agriculture de jouer son rôle.
Troisièmement, l'agriculture était fournisseuse d'emplois en
absorbant une partie de la main-d'oeuvre. Pour ce qui s'agit de cette
fonction, l'agriculture le jouait très bien depuis même avant
l'indépendance puisque la plus grande partie des habitants de
l'île était toujours des employés du secteur primaire et
plus précisément de la branche agricole. Aujourd'hui encore plus
de 60% de la population haïtienne gagne leur pain quotidien à
partir de l'agriculture.
Au fil des ans, les principales denrées d'exportation
ont commencé à perdre de leur valeur en termes de quantité
produite. Cette situation était surtout due au fait qu'il n'y a pas eu
assez d'investissements dans le secteur qui était donc rongé par
un manque ou même de l'absence de technologie et d'encadrement aux
agriculteurs. De plus, les profits provenant des exportations étaient
très mal répartis. L'Etat et un petit groupe d'exportateurs
jouissaient des profits sans se pencher sur le sort des producteurs qui
devenaient plus pauvres au jour le jour, leur faisant préférer
ainsi la culture des vivres au lieu des cultures de rente qui permettaient
à l'agriculture de remplir son rôle de grossir les caisses de
l'Etat via les taxes sur l'exportation mieux que de jouer son rôle de
nourrir la population.
Actuellement, l'agriculture haïtienne se trouve en plein
milieu d'une crise sans précédent et cette crise est d'abord au
niveau de la paysannerie haïtienne. Cette situation est due à la
complexité des difficultés qui frappent de plein fouet nos
principales denrées d'exportation et qui sont liés à des
problèmes d'archaïcité des techniques, la baisse croissante
de la productivité des sols par suite de la répétition
séculaire des façons culturales inadéquates,
l'exiguïté des parcelles cultivées qui, à chaque
génération successorale, s'émiettent de plus en plus,
donnant lieu à la prolifération de minifundia qui gênent la
culture extensive, la modernisation de l'agriculture et contribuant à la
persistance d'un système anarchique de tenure de sol. Il faut ajouter
à tout cela le peu de souci accordé par les pouvoirs publics au
développement agricole.
Enfin, on constate qu'il y a actuellement en Haïti une
agriculture de grappillage due au faite qu'il existe différentes
catégories de problèmes : les problèmes de type
agricole et les problèmes de type agraire. Les problèmes de type
agricole les plus courants sont :
- Les problèmes de fertilité des sols
- Les problèmes environnementaux.
(déboisement)
- Les problèmes d'eau, jusqu'à aujourd'hui, la
grande majorité des cultures se font sous régime pluvial. Les
rares structures d'irrigation qui existent sont désuètes et par
conséquent font face à de sérieux problèmes de
maintenance et de gestion.
- Les problèmes d'intrants, il n'y a pas de semences
préparées aux fins de mise en place des cultures
- Les problèmes d'encadrement, une fois la culture
mise en place, les agriculteurs sont livrés à eux-mêmes
- Les problèmes d'élevage, il est
pratiqué sur petite échelle, on retrouve quelques têtes de
bétail et des animaux de basse-cour majoritairement élevés
à la corde en saison de culture et libre pendant la période
sèche. Ces animaux ne reçoivent presque pas de soins. De plus une
fois la culture en place, les agriculteurs sont livrés à
eux-mêmes. L'élevage n'est pas dans une meilleure situation, il
est pratiqué sur petite échelle, on retrouve quelques
têtes de bétail et des animaux de basse-cour majoritairement
élevés à la corde en saison de culture et libre pendant la
période sèche. Ces animaux ne reçoivent presque pas de
soins sanitaires.
Les problèmes agraires datent depuis le lendemain de
l'indépendance. Ces problèmes concernent principalement la
possession de la terre associée d'une part à la
sécurité foncière qui est un élément qui
influence fortement les types d'investissement et risques qu'on peut accepter
dans l'exploitation de la terre et d'autre part le type de tenure. Comme on le
sait l'exploitation haïtienne est constituée de petites parcelles
éparpillées çà et là, ce qui donne lieu
à une agriculture inhibée et rachitique. Déjà, le
recensement de 1950 affirmait que près de 40% des familles paysannes
mettaient en valeur moins de 1 carreau (Cx) de terre, que 70% des familles
exploitaient moins de 2 carreaux et 6% possédaient plus de 5 carreaux.
Plus d'un demi siècle plus tard, la situation foncière s'est
davantage détériorée car le père qui avait 1 cx et
qui a cinq enfants doit diviser son carreau de terre en cinq parts et les
descendants en feront autant, cette habitude successorale a contribué
à rendre encore plus infime l'exploitation haïtienne. Cette
situation est une des causes fondamentales de la décadence de
l'agriculture haïtienne.
Comme nous l'avons déjà fait remarquer,
l'agriculture faisant partie du secteur primaire est une branche de très
grande importance dans l'économie, avec ses principales
responsabilités de nourrir la population, de constituer une source de
revenu et d'employer une partie de la population active.
Malgré leurs problèmes, les agriculteurs avec
leurs travaux, leurs stratégies et leurs productions parviennent tant
bien que mal à prendre soin de leur famille et dans une certaine mesure
à assurer une partie de l'alimentation du pays. Ainsi, ces constats nous
poussent à poser cette question : l'agriculture a-t-elle encore un
poids considérable dans l'économie haïtienne ?
Dans ce contexte, une analyse séquentielle de la part
agricole dans le PIB total et la part agricole des exportations totales du pays
au cours de la période allant de 1995 à 2004, nous permettra
d'apporter des éléments de recommandations en ce qui a trait aux
différentes interrogations et rendra du même coup disponible des
données statistiques analysées concernant cette branche du
secteur primaire.
1.2-
Cadre théorique
Le travail s'appuie sur les énoncés de
la théorie de la croissance équilibrée. Cette
théorie soutient qu'il existe un déséquilibre structurel
dans les pays pauvres où la ressource « capital »
est très rare et le facteur « travail » très
abondant. D'après cette théorie, le niveau de productivité
doit croître non seulement dans le secteur moderne (industrie et
services) mais aussi dans le secteur de subsistance (agriculture); ce qui aura
pour conséquence de maintenir les prix agricoles assez bas d'où
une augmentation de salaires réels dans le secteur moderne et une
absorption de la productivité de ce secteur, vu qu'il existe une offre
de main-d'oeuvre illimitée dans le secteur de subsistance (postulat de
cette théorie). Le surplus de main-d'oeuvre peut-être
absorbée sans une augmentation des salaires dans le secteur moderne
jusqu'à une limite avant que les salaires réels ne commencent
à s'élever.
Cette théorie s'applique au cas d'Haïti, quand on
sait qu' ici en Haïti, on fait face depuis la naissance même de
cette nation à un manque de ressources « capital »
comme il est énoncé dans la théorie; la situation est
ainsi parce qu'Haïti est un pays pauvre, même le budget national
dépend en grande partie de la communauté internationale mais nous
avons un avantage encore cité dans la théorie c'est la
disponibilité du facteur « travail » qui est
très abondant car non seulement il y a une population constituée
majoritairement de jeunes mais il n'y a pas assez de boulot pour tout le monde
donc la main-d'oeuvre disponible est utilisée. La principale contrainte
au développement réside dans le fait que comme le
préconise la théorie, il n'y a pas vraiment une croissance de la
productivité dans le secteur moderne, d'ailleurs c'est un secteur qui
n'est pas clairement spécifié avec une faiblesse
considérable de l'industrie haïtienne due principalement à
une carence énergétique et un manque de matières
premières. Comme le secteur primaire (le secteur de subsistance) fait
face à de sérieuses difficultés, les ruraux laissent la
campagne et viennent s'installer en ville mais il n'y a pas d'emplois qui les
attendent ce qui aggravent davantage la situation socio-économique
globale du pays. Comme il est montré dans cette théorie, le
développement qui doit passer obligatoirement par la croissance exige
pour sa réalisation que le secteur moderne se développe d'abord
et offre un meilleur salaire par rapport au secteur de subsistance ce qui
aurait pour finalité d'attirer un nombre assez important d'entre ceux
qui évoluent dans ce secteur; ainsi, il y aurait plus de terre par actif
agricole et le secteur moderne surtout les services continuerait à se
développer, jusqu' à ce que le pays prenne véritablement
la route du développement.
1.3-
Objectifs
1.3.1-Objectif général
D'un point de vue général, le travail
vise à analyser le poids du secteur agricole dans l'économie
globale.
1.3.2-Objectifs spécifiques
D'un point de vue spécifique, ce travail devra
permettre d'analyser par année:
1- le taux annuel de participation de l'agriculture dans la
formation du PIB global;
2- le taux annuel de participation de l'agriculture dans les
exportations totales
3- la balance agricole dans la balance commerciale globale
4- les importations agricoles dans les importations totales.
1.3.3-
Hypothèses de l'étude
Il y a une baisse tendancielle du poids de
l'agriculture dans l'économie nationale au cours de la
période allant de 1995 à 2004.
CHAPITRE II : Méthodologie
Puisque le travail consiste à analyser des
séries temporelles de données, la méthodologie
utilisée comporte une enquête formelle à travers laquelle
les données sont collectées aux fins d'analyses.
2.1- Enquête
formelle
Pour obtenir les données qui ont permis de
procéder aux analyses de l'étude, d'une part une enquête
formelle a été réalisée auprès des
institutions précédemment citées en vue de recueillir les
données qui nous permettraient d'effectuer aisément les calculs.
Des visites ont été rendues aux locaux de ces institutions en vue
de consulter les différents brochures et ouvrages contenant les
informations recherchées; des recherches furent également
effectuées sur l'Internet et spécifiquement sur les sites web des
grandes institutions internationales comme la FAO et l'OMC
spécialisées dans les statistiques internationales.
2.2-
Grille de collecte des données
Pour recueillir les données, des tableaux
succincts étaient dressés, contenant les années et les
différentes données nécessaires afin d'effectuer les
calculs des différents indicateurs.
2.3-
Méthodes d'analyse des données
Une fois les données collectées, différentes
variables ont été calculées à partir de certaines
formules afin de faire les analyses prévues.
2.3.1-Présentation des procédés de
calcul
Les variables sont calculées à partir des
formules suivantes et devraient permettre d'évaluer la part agricole
dans l'économie. Parmi ces coefficients cherchés il y
eut :
1- Le taux de croissance annuel du PIB
global
Tc.a PIB = PIB (année) - PIB (année
précédente)/ PIB (année précédente)
2- Le taux de croissance du PIB agricole
Tc.PIBa = PIB (année) - PIB agricole
(année précédente) / PIB agricole
(Année précédente)
3- Part agricole annuelle du PIB global annuel
áa = PIB agricole (année) / PIB total
(année)
4- Part agricole des exportations totales
Xa= Exportations agricoles / exportations
totales
5- Balance commerciale annuelle (pour les produits
agricoles)
B a.p = Exportations agricoles totales -
Importations agricoles totales (année)
2.3.2-Analyse comparative des principaux indicateurs
calculés
Une fois les principaux indicateurs calculés,
des tableaux et des graphes permettant de suivre leur évolution dans le
temps ont été construits et à partir desquels des
commentaires sont effectués.
CHAPITRE III : Revue de littérature
3.1-
Agriculture haïtienne en crise
Depuis quelques années Haïti a vu des
modifications pas sans conséquences de certains paramètres assez
importants pour le secteur agricole, principalement la baisse de la
pluviosité et un taux de croissance démographique
élevé, induisant une forte réduction des superficies
cultivées par actif agricole. Depuis la seconde guerre mondiale, les
taux de croissance de la production agricole sont situés entre 2,5% et
4% par an pour les économies les plus appauvries, entre 2,5% et 3,5%
pour les économies à revenu intermédiaire et à 2,5%
pour les pays capitalistes industrialisés du centre. En Haïti, le
niveau du taux moyen de croissance de la production agricole reflète
l'absence de dynamisme du secteur.
En effet, le taux de croissance annuel moyen de croissance
globale de la production nationale agricole a été négatif,
soit -0,5% de 1979 à 1989 et très fortement négatif de
-3,2% pour la période de 1989 à 1999 (Banque
Mondiale, 2000).
3.2- satisfaction des besoins alimentaires nationaux
Sur le long terme al production agricole n'a pu
répondre qu'en partie a la demande alimentaire de la population
haïtienne, qui croit au rythme annuel d'environ 2%. Seulement 50%, (BM,
1997 :1), des besoins alimentaires sont couverts par la production
nationale à la fin des années quatre-vingt-dix. Haïti est
classé par la FAO comme le pays a fort déficit alimentaire et
elle affiche l'un des indices globaux de sécurité alimentaire les
plus faibles au monde soit 28,6% sur une échelle de 0 à 100
(Dupont, 1998 :54).
Dans une année normale, la production nationale
fournit 59%, les importations 34% et l'aide alimentaire 7% des besoins
caloriques d'Haïti (BM, 1998 : 14). Cette insuffisance de la
production nationale, malgré un faible surplus orienté vers
l'exportation, s'est traduite par une augmentation continue des importations de
produits alimentaires.
Selon le rapport de la banque
mondiale de l'année 1998, Haïti produisait 55% de ses besoins
alimentaires, les aides alimentaires en couvrent 6%, les importations
étaient de 32% et le pays accusait un déficit alimentaire de 7%.
Ce déséquilibre oblige Haïti a importer de grande
quantités de denrées alimentaires environ 235 millions de dollars
américains en moyenne par année de 1995 à 2000, ce qui
représente près de 40% des importations globales du pays.
3.3- conséquences des politiques de marché
libre sur l'agriculture
En Haïti, les cultures de subsistance sont
prédominantes avec 84% des terres cultivées sur pente dans des
petites exploitations de moins de 0,5 carreau. Si l'industrialisation peut
améliorer des indicateurs fondamentaux du développement
socio-économique, une forte croissance de la production agricole est une
condition nécessaire incontournable pour dégager un surplus. Or
l'État haïtien mène des politiques agricoles plutôt
chaotiques; c'est pourquoi l'agriculture haïtienne démontre sa
tendance structurelle à une diminution de la production alimentaire par
habitant et par hectare. En même temps, Haïti est envahie par des
produits alimentaires subventionnés, provenant des pays capitalistes du
centre à productivité très élevée, sans
aucune protection tarifaire. Elle subit ainsi, dans les faits, le dumping des
produits agricoles des pays capitalistes qui subventionnent leurs
agriculteurs, en achetant leurs productions a des prix qui sont
supérieurs à ceux qui prévalent sur le marché
mondial et en les bradant à des prix plus faibles à
l'exportation. Ce qui est néfaste pour toute stratégie de
développement et d'investissement à long terme, visant la
sécurité alimentaire de la population.
Ce dumping des pays du centre se manifeste de
différentes façons, soit par :
* L'exportation fortement subventionnée des produits
agricoles;
* L'exportation des produits agricoles qui
bénéficient d'aide à la production ou à la
transformation les rendant compétitifs a l'exportation;
* L'exportation à bas prix de produits ne correspondant
pas aux normes de commercialisation sur le marché américain ou
européen ou ne correspondant pas aux modèles de consommation
(ailes de poulet venant de Miami vendu partout en Haïti etc.).
3.4- évolution des denrées d'exportation
La production agricole destinée en grande partie
à l'exportation tels le café, le cacao, le sucre, la pite et les
ficelles, les huiles essentielles, les mangues etc., connaît une relative
stagnation avec des fluctuations en volume assez importantes d'une année
à l'autre. Le café jadis la principale culture d'exportation
avait constitué une production qui s'est stabilisée aux environs
de 34 800 tonnes sur une période de trente ans de 1950 à 1981
mais a contribué en moyenne pour 35,2% de 1970 à 1977 aux
exportations totales du pays. Les ventes de café ont totalisé en
moyenne 19,5 millions de dollars de 1996 à 1998, soit 7,2% des
exportations totales par année (Sogebank, 2000). Au cours de la
période 1996-2000 l'évolution des principales denrées
agricoles d'exportation d'Haïti, permet de constater la quasi disparition
du sucre dans les exportations. L'essentiel de la production sucrière,
en baisse constante, est consommée localement.
3.5- Structure agraire et tenures foncières en
Haïti
La structure agraire est un système de rapport de
force, donc de lutte pour la captation du surproduit. Elle est
caractérisée actuellement en Haïti par quelques 700 000
propriétés petites et dispersées, donc environ 89% ont
entre 0,01 hectare et 2 hectares. Plus de 48% de ces exploitations disposent de
moins d'un demi-carreau (0,65 hectare), généralement de mauvaise
terre incapable d'assurer l'essentiel des moyens de subsistance pour faire
vivre une famille paysanne. C'est pourquoi le paysan non propriétaire se
préoccupe très peu ou pas du tout de protéger la terre ou
d'accroître les rendements. L'absence de cadastre et l'incertitude dans
laquelle vit le paysan non propriétaire constituent des obstacles au
développement de la production agricole. Ainsi son statut foncier et
l'échange inégal qu'il subit lui laissent une fraction
insuffisante du revenu pour nourrir sa famille ou pour procéder à
des investissements de modernisation des exploitations. La taille des
exploitations a tendance a diminuer encore davantage en raison d'une part de la
croissance démographique et de l'achat de petites parcelles a la mesure
du pouvoir d'achat des petits paysans qui ne peuvent trouver du travail dans un
secteur de l'économie, et d'autre part, en raison des
« partages successoraux
répétées »basés sur des droits qui
accordent la distribution égalitaire de l'héritage entre
l'ensemble des héritiers. Ce système a favorisé la petite
propriété rurale, une structure foncière qui a
retardé grandement la modernisation de l'agriculture et a
handicapé lourdement l'industrialisation d'Haïti.
3.6- La production animale
La production agricole d'Haïti reste essentiellement
végétale, car la plus grande partie de la valeur ajoutée
agricole provient de la production végétale, seulement une faible
partie de la production est animale. En se référant aux
activités de la branche « sylviculture, élevage et
pêche », (22,2% de la valeur ajoutée du secteur primaire
en 1999), selon la BRH, l'élevage constitue une activité
marginale de la petite exploitation familiale. Il est l'image des rapports de
production précapitalistes du pays. Il constitue une forme
d'épargne qui a permis aux paysans de faire face a des dépenses
exceptionnelles (maladie, mariage, frais scolaires...).
Cependant, il y a une distinction à faire entre
l'élevage bovin et l'élevage du petit bétail.
L'élevage bovin suppose déjà une certaine aisance de ceux
qui possèdent quelques têtes de bétail que nous retrouvons
en moyennes propriétés (entre 2 et 4 carreaux) et sur les grandes
propriétés (plus de 4 carreaux).
Néanmoins, le petit bétail (caprins, porcins,
volailles....) a joué et joue encore un rôle appréciable
pour les petits paysans appauvris sur la petite parcelle familiale.
3.7-COMMERCE INTERNATIONAL DES PRODUITS AGRICOLES
3.7.1-Balance commerciale
En 2004, les exportations de produits agricoles, animaux et
forestiers de l'Amérique latine et des Caraïbes ont atteint 81
milliards de dollars, ce qui a représenté un accroissement de
18,2 % par rapport à l'année antérieure, durant laquelle
elles avaient déjà progressé de 16,2 %. La croissance
cumulée de ces deux années est ainsi l'une des plus fortes jamais
enregistrées sur plusieurs années consécutives.
Malgré la forte progression des exportations
sectorielles observée ces dernières années, leur
contribution au total des produits exportés est en rapide
régression du fait de l'accélération des exportations de
produits industriels et miniers. En 2004, la part des produits agricoles,
animaux et forestiers dans le total des biens exportés a atteint 17,4 %
(en comptant les exportations de produits de la pêche, cette contribution
se situerait aux alentours de 19 %). En 1980, elle avait
représenté 34 % et en 1990, 28 %. Toutefois, l'importance de
l'agriculture dans le commerce extérieur de la région se traduit
à la fois par une contribution encore importante des exportations
agricoles et par l'utilisation intensive d'intrants d'origine agricole, animale
et forestière dans une grande partie des exportations de produits
manufacturés.
Les importations agricoles, animales et forestières ont
atteint un total de 41 milliards de dollars, ce qui représentent une
progression de 9,1 % par rapport à l'année
précédente et une contribution de 9,3 % au total des biens
importés par la région. En comptant les importations de produits
de la pêche, cette contribution représenterait environ 9,5 % du
total des produits importés.
En 2004, la balance commerciale des produits agricoles,
animaux et forestiers a marqué un excédent de 40 milliards de
dollars, un résultat très important pour les comptes
extérieurs de la région. Tant les exportations que
l'excédent commercial tendent toujours plus à se concentrer dans
certains pays de la région. Les exportations et le solde positif sont en
rapide augmentation au Brésil et dans les pays du Cône Sud, tandis
qu'au Mexique et dans les pays des Caraïbes le déficit de la
balance sectorielle se creuse de plus en plus (FAOSTAT).
3.7.2-Commerce international des produits agricoles
(cultures)
En 2004, les exportations agricoles de la région ont
atteint 61 milliards de dollars, soit une croissance de 15,4 % par rapport
à 2003, année durant laquelle elles avaient déjà
progressé de 17,4 %; l'accroissement cumulé enregistré
durant ces deux années a donc été exceptionnel.
Les exportations agricoles représentent 70 % du total
des exportations sectorielles. Cette contribution est restée
relativement stable en ce début de siècle, bien qu'à un
niveau nettement inférieur à celui des décennies
précédentes (en 1980, elle était de 81 % et en 1990, de 76
%).
Les importations agricoles ont atteint un total de 26
milliards de dollars en 2004, avec une progression de 10 % par rapport à
l'année précédente, pendant laquelle elles avaient
déjà augmenté de 11 %. Ces importations
représentent 20 % du total sectoriel. La balance excédentaire de
ces produits s'établit à 35 milliards de dollars et constitue la
plus grande partie de l'excédent commercial du secteur (FAOSTAT).
3.7.3-Commerce international des produits de
l'élevage
En 2004, les exportations régionales de ces produits
ont atteint 13,5 milliards de dollars, ce qui a représenté un
accroissement remarquable de 45,3 % par rapport à l'année
précédente, au cours de laquelle la progression avait
déjà été de 21,3 %. La valeur des exportations de
produits animaux a doublé en 2004 par rapport à l'année
2000 (taux de croissance annuel moyen de 19 %).
Grâce à cette croissance
accélérée, la contribution des exportations de produits
animaux au total des exportations sectorielles est passée de 10,9 % en
2000 à 15,4 % en 2004. Les importations de produits de l'élevage
ont-elles aussi augmenté en 2004, atteignant 8,6 milliards de dollars,
soit un accroissement de 13,4 % par rapport à l'année
précédente. Toutefois, une partie de cette avancée est
allée compenser les fléchissements enregistrés en 2002 et
en 2003. Le taux de croissance moyen des importations de produits animaux en ce
début de siècle est donc relativement faible, de 3,3 % par an. La
région a enregistré pour la première fois, en 2004, un
important excédent de 5 milliards de dollars, dans le commerce des
produits de l'élevage (FAOSTAT).
CHAPITRE IV :
Présentations et analyses
des données recueillies
4.1-
Analyse de l'Évolution du Coefficient agricole áa de
1995-2004
Généralement on utilise trois grands
indicateurs pour évaluer la contribution de l'agriculture dans
l'économie d'une nation. L'un de ces indicateurs est
áa qui montre à travers des calculs assez
simples la part de l'agriculture dans le PIB total, il est calculé
à partir de la formule:
áa= PIB agr / PIB tot; Ce coefficient
permet d'évaluer l'importance de l'agriculture dans l'économie
d'une nation au cours des années.
Tableau 1 : Taux de croissance PIB total et taux
de croissance du PIB agricole
Année
|
PIB total (millions $US constant)
|
PIB secteur primaire
(millions $US constant)
|
áa= PIB agr/ PIB tot (En %)
|
1995
|
3 346,5
|
1037,75
|
31.01
|
1996
|
3 484,4
|
1031,38
|
29.6
|
1997
|
3 578,5
|
1034,18
|
28.9
|
1998
|
3 657,2
|
1002,07
|
27.4
|
1999
|
3 756
|
984,072
|
26.2
|
2000
|
3 770,6
|
1006,75
|
26.7
|
2001
|
3 738,8
|
964,61
|
25.8
|
2002
|
3 734,9
|
959.87
|
25.7
|
2003
|
3 712
|
942,85
|
25.4
|
2004
|
3 629,3
|
929,10
|
25.6
|
Source : Institut haïtien de statistique
et d'informatique et
World Perspective Monde.
Le comportement du coefficient áa
dépend de l'évolution de deux variables, PIB
total et PIB agr, si PIB agr qui est
au numérateur augmente et que le PIB total n'en fait pas autant les
autres secteurs de l'économie étant peut être en
état de stagnation, on remarquerait alors que le coefficient affiche une
tendance à la hausse ce qui voudrait dire que l'agriculture participe
de plus en plus à la formation du PIB total et par conséquent
qu'elle joue un rôle très important pour l'économie de ce
pays. Un autre cas possible est que le PIB agricole diminue et le PIB total
affiche la tendance contraire ou qu'il affiche un taux de croissance
supérieur par comparaison au taux de croissance du PIB agricole, ce qui
signifie que les autres secteurs de l'économie participent plus que
l'agriculture dans la formation du PIB total. Le calcul du coefficient au cours
de la décennie montre une tendance continue à la baisse, on
remarque qu'il y a une baisse de 5% entre le coefficient de
95 et celui de 2004, cela signifie que l'agriculture participe de moins en
moins à la formation du PIB et perd par conséquent un peu de sa
valeur dans l'économie nationale.
Tableau 2. Évolution du Taux de croissance du PIB
total et du PIB agricole.
Année
|
Taux de croissance PIB tot
|
Taux de croissance agricole
|
1995
|
-3.952
|
-0.22
|
1996
|
4.12
|
-0.61
|
1997
|
2.7
|
0.27
|
1998
|
2.2
|
-3.10
|
1999
|
2.7
|
-1.80
|
2000
|
0.391
|
2.30
|
2001
|
-0.844
|
-4.18
|
2002
|
-0.106
|
-0.49
|
2003
|
-0.612
|
-1.17
|
2004
|
-2.229
|
-1.46
|
Source : IHSI, 2005
Le calcul du taux de croissance du PIB total et du PIB
agricole est effectué pour qu'on puisse comparer la croissance de la
production nationale et celle de la production agricole sur plusieurs
années, ainsi le tableau précédent et le graphe suivant
nous montrent que durant la première année de la période
de l'étude (1995), le PIB total a accusé un taux de croissance
assez inquiétant étant fortement négatif, pour cette
même année le PIB agricole a enregistré une croissance
négative mais un peu moins par comparaison à la croissance du PIB
tot ce qui voudrait dire qu'au cours de cette année, la production
agricole était meilleure par rapport aux autres secteurs de
l'économie nationale. Cependant, au cours des cinq autres années
qui ont suivi la 1ère année de l'étude, la
tendance du PIB global à la baisse a un peu changé de direction
en accusant des taux positifs bien qu'en diminution; c'était pas trop
inquiétant puisque les taux de croissance continuaient encore à
être positifs jusqu'en 2000, mais de 2001 à 2004 ce taux a
évolué en dessous de zéro c'est-à-dire n'a connu
que des valeurs négatives donc les productions agricoles de chaque
année vaut moins en valeur par rapport à celle de l'année
précédente, ce qui est un mauvais signe pour l'économie
nationale pour laquelle, l'agriculture devrait occuper une place de choix.
En ce qui a trait à la croissance de la production
agricole, elle suivait la tendance à la baisse au cours de la
période de l'étude sauf pendant deux années (97 et 2000),
avec un taux plus intéressant en 2000 soit 2.30%. Donc, la comparaison
de l'évolution des deux taux, montre qu'au cours de la décennie
(1995-2004), l'agriculture n'a pas pu jouer le rôle qu'elle aurait du
jouer dans la formation du PIB global.
D'après le tableau précédent, on
constate que la part agricole suit une sorte de chute permanente passant de
plus de 30% durant la première moitié des années 90
à environ 25% durant la deuxième moitie et se stabiliser avec
cette tendance continuelle à la baisse mais ça tourne autour de 25%.
4.2- Part agricole des
exportations totales du pays
Tableau 3: Part agricole des exportations
totales du pays
Année
|
Exportations totales (Xtot) en millions $us
|
Exportations agricoles (Xagr) en millions $us
|
Xa = Xtot / Xagr
(en %)
|
1995
|
152.82
|
55.47
|
36.30
|
1996
|
169.92
|
42.88
|
25.23
|
1997
|
205.45
|
43.15
|
21
|
1998
|
294.77
|
52.66
|
17.86
|
1999
|
343.29
|
43.09
|
12.55
|
2000
|
331.70
|
36.55
|
11.02
|
2001
|
305.22
|
25.11
|
8.23
|
2002
|
274.43
|
29.49
|
10.74
|
2003
|
333.16
|
30.02
|
9.01
|
2004
|
377.69
|
33.18
|
8.78
|
Source : FAOSTAT, Statistiques principales du commerce
extérieur Agro-alimentaire, L'IHSI.
Comme il est montré dans le tableau
précédent et le graphe suivant, les exportations totales ont
montré la tendance à croître au cours des ans mais celles
d'origine agricole montrent la tendance contraire passant de plus de 35% en
1995 pour chuter à moins de 10% en 2004. Cette situation peut toujours
être expliquée par les divers problèmes que confronte
l'agriculture nationale, ce qui contribue à diminuer les
quantités produites et joint à cela, les prix des produits
agricoles continuent de chuter sur le marché international, ce qui rend
la concurrence intenable pour l'agriculture haïtienne. Il faut dire que le
plus fort pourcentage de produits agricoles exportés est
représenté par : le café, la mangue et les huiles
essentielles le vétiver haïtien a une part de marché
très important au niveau international.
Tableau 4- Balance commerciale agricole d'Haïti
Année
|
Importations agricoles (M)
|
Exportations agricoles (X)
|
Balance commerciale agricole (X-M)
|
1995
|
360
|
55.47
|
-304.53
|
1996
|
330
|
42.88
|
-287.12
|
1997
|
365
|
43.15
|
-321.85
|
1998
|
300
|
52.66
|
-247.34
|
1999
|
325
|
43.09
|
-281.91
|
2000
|
295
|
36.55
|
-258.45
|
2001
|
275
|
25.11
|
-249.89
|
2002
|
345
|
29.49
|
-315.51
|
2003
|
350
|
30.02
|
-319.98
|
2004
|
405
|
33.18
|
-371.82
|
Source : IHSI et World Perspective Monde
Le tableau précédant montre l'importance des
exportations agricoles par rapport aux importations, tout d'abord nous devons
signaler le fait que, la balance entre les deux, c'est-à-dire quand on
fait la différence des exportations et des importations agricoles,
affiche la tendance à la baisse de façon croissante, la forte
différence négative enregistrée en 1995, peut-être
en partie expliquée par les trois ans d'embargo.
Cependant, l'année suivante il y a eu une sorte
d'arrêt de la décroissance continue de la balance mais
l'année suivante ça a recommencé pour ensuite
connaître une amélioration au cours des quatre années
suivantes (1998, 99,00 et 01) pour reprendre la même tendance et cette
balance allait connaître son pire niveau au cours de ces 10
dernières années en atteignant le chiffre critique de
370 millions de dollars US de déficit. Cette baisse est
causée par la diminution au niveau local de la production des
principales denrées d'exportation surtout le café qui en est le
principal, le cacao et les huiles essentielles, bien que la production et la
quantité exportée de mangue tend à accroître
d'année en année. Cette diminution de quantité produite
de ces denrées est due comme nous l'avons déjà fait
remarquer à la régression continue des denrées et la
diminution des surfaces emblavées avec leur remplacement par les
vivres.
D'après la classification de la Banque de la
République d'Haïti, les quatre catégories d'importations les
plus importantes pour le pays sont actuellement :
· les produits alimentaires
· le carburant
· les produits manufacturés
· les machines et les matériels de transport
Entre 1995 et 2004, l'importation des produits alimentaires a
dépassé les autres catégories. Les principaux produits
alimentaires importés sont le riz, le blé, l'huile de palme, le
sucre, les aliments préparés, la viande de poulet, l'huile de
soja, le lait entier évaporé et les haricots secs.
CHAPITRE V
V- Conclusion et
recommandations
5.1- conclusion
Cette étude nous a permis de constater chiffre
à l'appui que l'agriculture haïtienne est en crise depuis plusieurs
décennies, les productions agricoles locales arrivent à peine
à satisfaire la demande locale à 50% et le pays accuse un
déficit agricole permanent, nous avons vu que cette crise est due
à la fois à certains facteurs internes comme l'érosion,
l'émiettement des parcelles, les problèmes liés aux
techniques culturales, l'absence d'infrastructures de base, les
problèmes d'intrants et le manque de souci accordé à ce
secteur par les gouvernements, le manque d'investissement fait dans le secteur
avec moins de 5% du budget national qui lui sont alloués, le secteur
bancaire également accorde très peu d'attention au secteur de
production du fait probablement des aléas naturels liés à
ce secteur d'activité ; et cette crise résulte
également de certains facteurs externes surtout liés aux
politiques de libre échange prônées par les bailleurs de
fonds internationaux et les politiques de subventions des pays
industrialisés à leurs agriculteurs qui étouffent nos
petits agriculteurs qui utilisent aujourd'hui encore comme principal outillage,
la houe, la serpette ou la machette et dont la superficie travaillée
atteint très rarement 1 Cx de terre.
Pour ce qu'il s'agit de l'élevage, la très
grande majorité des petits paysans ont quelques porcs
et des têtes de volailles, Certaines fois des gros
bétails comme les vaches, l'âne ou le mulet, mais les
élevages sur une échelle plus commerciale sont relativement rares
en milieux paysans.
Enfin, on a vu que les modes de production, les modes de
possession de la terre et les quantités exploitées, le manque de
politiques agricoles, le manque de structure et les problèmes
environnementaux font que l'agriculture n'arrive plus à jouer son
rôle dans l'économie nationale. Ainsi, il se révèle être urgent
que des mesures profondes soient prises par les autorités
étatiques afin de recadrer le secteur qui aujourd'hui encore
représente environ 25% du PIB total du pays, qui nourrit tant bien que
mal la population à 50% de ses besoins et qui emploient environ 60% de
la population active.
5.2-
Recommandations
Nos recommandations sont formulées en fonction des
résultats obtenus pour le calcul des différents indicateurs qui
nous ont permis d'apprécier la place du secteur primaire dans
l'économie nationale. Ainsi, on pense pouvoir recommander aux acteurs de
ce secteur de :
1- Adopter des décisions pouvant permettre de
remédier à l'érosion continue des mornes, qui en fin de
compte provoque une diminution de la productivité de la terre ;
2-Adopter des initiatives de développement du milieu
rural, bastion de la production agricole ;
3- Diminuer la coupe des arbres qui augmente l'érosion
et ses conséquences ;
4- Aider les exploitants à améliorer leur
productivité;
5- Améliorer la formation technique
des exploitants agricoles;
6- Mettre en place là où on le peut des
systèmes d'irrigation et rendre fonctionnel les systèmes
déjà existants ;
7- contrecarrer les importations, il faut augmenter les
niveaux de taxes surtout sur les produits que nous faisons ici en Haïti
comme le riz et le sucre ;
8- Imposer des mesures sanitaires très
méticuleuses sur les produits animaux, comme les volailles et surtout la
viande de porc que nous importons.
Bibliographie
Pour effectuer ce travail les ouvrages et documents de cours
suivants ont été consultés :
1- BASTIENNE Joerchel, A quand l'émergence d'un
marché agricole mondial équitable et durable; Action
Solidarité Ticas Monde (ASTM).
2- CHOPPIN Alain De Janvry, SADOULET Elizabeth, 2008, Rapport
sur le développement dans le monde, World Bank.
3- D'AMOURS Stéphane, Haïti 2004, le fruit de cinq
siècles d'histoire.
4- Département économique et social de la FAO,
Agriculture mondiale; horizon 2015/2030.
5- Département économique et social de la FAO,
Le commerce des produits agricoles.
6- DOURA Fred, Économie d'Haïti, Les
éditions DAMI, p.251.
7- FRANCISQUE Édouard, 1986, La structure
économique et sociale d'Haïti.
8- Le cercle nation et République, Les effets de la
mondialisation.
9- Ministère de l'économie et des finances,
2006, Haïti stratégie à moyen terme 2002-2006.
10- MONTAUBAN Jean Gabriel, Les notes économiques du
lead et du crédit agricole mutuel de la Guadeloupe (1998).
11- Nouveau rapport de la FAO sur le commerce Agricole et la
pauvreté.
12- Oxfam-Solidarité, Rapport sur Commerce Agricole
International, 26 septembre 2003.
13- PAPDA, Étude d'impact des négociations dans
le cadre des accords de l'OMC sur l'agriculture haïtienne et les
alternatives possibles.
14- Rapport de la 6ème conférence
ministérielle de l'OMC, Hong Kong 13-18 déc. 2005.
7-Wébographie
1- www. Fao.org
2- www. Coordinationsud.org
3-
http://www.wto.org/french/docs_f/gattdocs_f.htm
4-
http://www.intracen.org/
5-
http://docsonline.wto.org/gen_home.asp
6-
http://www.wto.org/french/thewto_f/minist_f/min05_f/min05_f.htm
7-
http://www.wto.org/indexfr.htm
8-
http://www.coordinationsud.org/rubrique.php3?id_rubrique=161
9-
http://www.oxfam.org/fr/index.htm
10-
www.rehred-haiti.net/membres/papda/ancien
11-
www.geocities.com/aycribb
ANNEXE
Glossaire
Quelques concepts
clés et leur définition
1- Croissance économique
La croissance économique traduit la variation
quantitative, durable, autoentretenue
et non réversible de la production de biens et
services.
2- LIBERALISME
Du latin "liberalis", généreux, noble,
digne d'une personne libre.
En matière économique, le libéralisme est
une doctrine qui défend la libre entreprise et la liberté du
marché. Le
principe fondamental du libéralisme est qu'il existe un ordre naturel
qui tend à conduire le système économique vers
l'équilibre. La loi de l'offre et de la demande, par
exemple, conduit à l'équilibre entre la production et la
consommation
sous réserve de liberté des marchés et de libre
concurrence, seules censées garantir l'ajustement optimum des ressources
disponibles (offre) à la demande.
3- Marché
Du latin mercatus, commerce, marché. Dans le sens
premier, le marché désigne le lieu où des
producteurs (commerçants, artisans, paysans) se
rassemblent pour proposer directement leurs produits aux
consommateurs. En économie, par extension, le
marché est un système d'échanges où se rencontrent
l'offre (les vendeurs) et la demande (les
acheteurs). C'est aussi l'ensemble des règles, juridiques ou
informelles, par lesquelles ce type d'opérations économiques peut
se réaliser. Le marché, qui concerne aussi bien les
échanges de biens, de services que les échanges actifs financiers
et immobiliers, est l'un des concepts fondamentaux de l'
économie.
4- Produit intérieur brut (PIB)
Le Produit intérieur brut (PIB) est
l'indicateur le plus retenu pour évaluer la production de biens et
services d'un pays pendant une année. Il illustre l'importance de
l'activité économique d'un pays ou encore la grandeur de sa
richesse générée. Quand il est formulé en
dollars constants, on peut procéder plus
adéquatement à des comparaisons à travers les
années puisqu'on tient alors compte de l'inflation ou de la
déflation.
5- Concurrence
Du latin "concurrere", courir avec. La
concurrence est une compétition, une rivalité
entre des personnes, des entreprises, etc., qui ont le même objectif, qui
recherche le même avantage. En matière d'
économie,
la concurrence est une forme d'organisation sociale des relations où
domine un souci d'
égalité
des positions dans la relation économique entre celui qui offre
(vendeur) et celui qui demande (acheteur). La libre
concurrence est un système économique où chacun
dispose de la
liberté
d'exercer une activité, de produire et de vendre aux conditions qu'il
souhaite et où l'État n'intervient que pour garantir le libre jeu
des règles de l'économie (interdiction des abus de position
dominante et des ententes).
6-Libre-échange
Du latin liber, libre, et excambiare,
échanger, troquer. Le libre-échange est un système
économique qui prône la libre circulation des produits et services
au sein d'une même zone géographique par la suppression des
barrières douanières (droits et taxes) et de tout ce qui peut
entraver le commerce. Le libre-échangisme a
été développé par les
physiocrates
du XVIIIe siècle qui faisaient de l'agriculture la principale source de
richesse, comme François Quesnay (1694-1774) et les économistes
libéraux
du XIXe, qui défendaient la
liberté du
commerce et de l'entreprise comme David Ricardo (1772-1823) et John Stuart
Mill (1806-1873).
7- Mondialisation
Du latin "mundus", univers. La
mondialisation (ou globalization pour les
anglo-saxons) est le processus d'ouverture de toutes les
économies
nationales sur un
marché
devenu planétaire. La mondialisation est favorisée par
l'interdépendance entre les hommes, la
déréglementation,
la libéralisation des échanges, la
délocalisation
de l'activité, la fluidité des mouvements financiers, le
développement des moyens de transport, de
télécommunication.
8-Croissance annuelle du PIB (en%)
La croissance annuelle du Produit intérieur brut
(PIB) représente la variation relative d'une période à une
autre du volume du PIB en dollars constants d'une année de
référence. Elle reflète l'augmentation (ou la baisse dans
le cas d'une croissance négative) du niveau d'activité
économique dans un pays. Il s'agit d'un indicateur souvent retenu
lorsque l'on veut faire des prévisions à court et à moyen
terme sur la situation économique d'un pays. Normalement, une croissance
économique équivaut à un enrichissement. Cependant, cet
indicateur pourrait s'avérer trompeur dans la mesure où la
croissance du PIB serait redevable d'une croissance démographique et non
d'une amélioration de l'économie. Il importe alors de
considérer la croissance du PIB par habitant.
9- Balance commerciale
La balance commerciale des biens et services retrace la
différence entre les exportations de biens et services et les
importations de biens et services, exprimée en pourcentage du PIB. Une
balance positive indique que les exportations dépassent en valeur les
importations (excédent commercial). Une balance négative indique
au contraire que les importations dépassent en valeur les exportations
(déficit commercial). La statistique met en relation ce solde avec la
taille de l'activité économique (PIB).
Annexe II- Les graphes
Graphe 1- Evolution de la part agricole dans le PIB global de
1995 à 2004
Graphe 2- Comparaison taux de croissance du PIBtotal et taux de
croissance du
PIB agricole
Graphe 3- Evolution de la Part agricole dans les exportations
totales
Graphe 4 : Comparaison Exportations-Importations
agricoles annuelles
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