Remerciements
Je tiens tout d'abord à exprimer ma reconnaissance
à Mme DANSOUVI et à M. AGBOTI pour m'avoir accueilli à
l'ICAT (Mission-Tové) dans le cadre de la réalisation des
enquêtes pour la collecte des données.
Je voudrais ici témoigner ma profonde gratitude au Pr
SANDA, Directeur de l'Ecole Supérieure d'Agronomie de
l'Université de Lomé (ESA-UL), Monsieur AZIADEKEY et à
Monsieur MAWUSSI chargés de stage pour leur encadrement durant les cinq
ans d'étude.
C'est également le lieu pour moi d'exprimer mes
remerciements au Pr Egnonto M. KOFFI -TESSIO, pour avoir accepté diriger
ce mémoire et sans qui la réalisation de ce travail n'aurait pas
été possible. Je le remercie également pour les conseils,
critiques et soutiens qu'il a su m'apporter dans les moments difficiles de
cette recherche.
J'exprime aussi mes remerciements à tous les
professeurs de l'Ecole Supérieure d'Agronomie de l'Université de
Lomé (ESA-UL), particulièrement Dr Yaovi SAMLABA, Dr Georges A,
ABBEY qui avec détermination et abnégation ont assuré
notre formation d'ingénieur agronome en cinq années.
Mes remerciements vont également à Monsieur
DJEGUEMA, ingénieur agro-économiste pour avoir mis à ma
disposition une documentation en économétrie et pour sa
précieuse aide pour le traitement informatique des données
d'enquête.
Nous remercions bien sincèrement tous les
collègues qui ont contribué à un titre ou un autre
à la préparation de cette étude, notamment DEWA, KOMBATE,
YOVOGAN, EDOH, TUTU.
Enfin, je tiens à saluer la patience de mes parents et
je les remercie de tout mon coeur pour leur soutien sans faille et leurs
encouragements.
Je prie tous ceux qui de près ou de loin m'ont
aidé et dont les noms n'ont pas été cités ici de
trouver l'expression de ma profonde reconnaissance.
Table des
matières
Remerciements
i
Table des matières
ii
Liste des tableaux
iv
Liste des figures
v
Liste des abréviations
vi
Résumé
vii
Abstract
viii
INTRODUCTION
1
Chapitre I : CADRE GENERAL DE
L'ETUDE
3
1.1. Problématique
4
1.2. Objectifs de l'étude
7
1.2.1. Objectif général
7
1.2.2. Objectifs spécifiques
7
1.3. Hypothèses
7
1.3.1. Hypothèse principale
7
1.3.2. Hypothèses spécifiques
7
Chapitre II : REVUE DE LA
LITTERATURE
8
2.1. Définition de quelques concepts
9
2.1.1. Le concept d'efficacité technique
9
2.1.2. Les approches d'estimation de la
frontière d'efficacité
11
2.1.2.1. Frontière déterministe et
non paramétrique
12
2.1.2.1.1. Le modèle CRS (Constant Returns
Scale)
13
2.1.2.1.2. Le modèle VRS (Variable Returns
Scale)
14
2.1.2.2. Frontière déterministe et
paramétrique
14
2.1.2.3. Frontière stochastique
15
2.1.3. Modélisation des facteurs
d'inefficacité
17
2.2. Facteurs de blocage de la production
rizicole :
17
Chapitre III : METHODOLOGIE ET MILIEU
D'ETUDE
21
3.1. Méthodologie
22
3.1.1. La recherche documentaire
22
3.1.2. L'enquête sur le terrain
22
3.1.3. Le dépouillement du questionnaire
23
3.1.4. Difficultés rencontrées lors
de l'enquête
23
3.2. Milieu d'étude
23
3.3. Le cadre théorique
24
3.3.1. Les fonctions de production
24
3.3.1.1. La fonction de production de type Cobb-
Douglas
24
3.3.1.2. La forme transcendantale logarithmique de
la fonction de production (Translog)
27
3.3.2. Evaluation du modèle
économétrique
27
3.3.2.1. Tests de détection et
correction
28
3.3.2..2. Mesure de la qualité de
l'ajustement
29
3.3.2..3. Validation de modèle
économétrique
30
3.4. Le cadre empirique
31
3.4.3. Interprétation des
résultats
31
CHAPITRE IV : RESULTATS ET
DISCUSSIONS
32
4.1. Aperçu sur la filière du riz au
Togo
32
4.2. Evaluation de l'efficience technique
33
4.2.1. Description et agrégation des
données de l'enquête
34
4.2.1.1. Caractéristiques de
l'échantillon
34
4.2.1.2. Importance des variables utilisées
dans l'étude
34
4.2.2. Estimation de la fonction de production
36
4.2.2.1. Estimation pour tout
l'échantillon
36
4.2.2.1.1. Tests de validation du modèle
estimé par les MCO
36
4.2.2.1.1.1. Test
d'hétéroscédasticité des erreurs : Test de
White
36
4.2.2.1.1.2. Test de spécification :
test Reset de Ramsey
37
4.2.2.1.1.3. Test de stabilité des
paramètres :
37
4.2.2.1.1.4. Test de corrélation des
erreurs :
38
4.2.2.1.2. Discussion des résultats
39
4.2.2.2. Estimation pour tout l'échantillon
avec la variable muette type d'écologie
40
4.2.2.2.1. Validation du modèle
40
4.2.2.2.2. Discussion des résultats
40
4.2.2.3. Estimation suivant le type
d'écologie :
41
4.2.2.3.1. Estimation pour la riziculture
irriguée
41
4.2.2.3.1.1. Validation du modèle
41
4.2.2.3.1.2. Discussion des résultats
42
4.2.2.3.2. Estimation pour la riziculture sur
terres souvent inondées
43
4.2.2.3.2.1. Validation du modèle
43
4.2.2.3.2.2. Discussion des résultats
43
4.2.3. Evaluation de l'efficience technique
44
4.3. Les déterminants de l'efficience
technique
45
CONCLUSION GENERALE ET
SUGGESTIONS
46
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
48
ANNEXES
53
Liste des
tableaux
Tableau 1: Production, exportations et stocks
mondiaux de riz (2004 - 2005)
4
Tableau 2: Récapitulatif des zones
d'enquête
23
Tableau 3 : Evolution des importations du riz au
Togo de 2000 à 2005
33
Tableau 4 : Répartition par sexe et par
genre d'unités statistiques de l'échantillon
34
Tableau 5 : Moyenne, Ecart type, Maximum, Minimum,
et Coefficient de Variation des différentes variables endogène et
exogènes
35
Tableau 6 : moyennes de variables suivant le type
d'écologie
36
Tableau 7 : test de White
37
Tableau 8 : test de Ramsey
37
Tableau 9 : Test de Chow , stabilité des
paramètres
38
Tableau 10 : Test de Breusch - Godfrey
38
Tableau 11 : Test d'autocorrélation des
erreurs de Durbin-Watson
39
Tableau 12 : MCO pour l'échantillon total
utilisant la fonction de production Cobb- Douglas
40
Tableau 13 : MCO pour l'échantillon total
utilisant la fonction de production Cobb- Douglas y inclus la variable muette
type d'écologie
41
Tableau 14 : MCO pour les producteurs en
riziculture irriguée utilisant la fonction de production Cobb-
Douglas
42
Tableau 15 : MCO pour les producteurs sur terres
souvent inondées utilisant la fonction de production Cobb- Douglas
44
Tableau 16 : Efficience technique par groupe de
producteurs
45
Tableau 17 : Situation concernant les
périmètres rizicoles
54
Tableau 18 : Evolution du riz au Togo suivant les
superficies, les production et les besoins de 1990 à 2006
54
Liste des figures
Figure 1 : Illustration de la mesure
d'efficacité : cas de deux intrants
11
Figure 2 : Détermination de la
frontière d'efficacité technique selon Farrell
12
Figure 3 Impact de l'économie et de la
déséconomie d'échelle sur les mesures de
l'efficacité technique de Farrell
13
Figure 4 : Les deux types de mesure de
l'efficacité technique
15
Figure 5 : La frontière stochastique de
production
16
Liste des
abréviations
ADRAO
|
Centre de riz pour l'Afrique
|
AFD
|
Agence Française de Développement
|
ASS
|
Afrique Subsaharienne
|
BLUE
|
Meilleur Estimateur Linéaire Non Biaisé
|
CRS
|
Rendement d'Echelle Constant
|
DEA
|
Méthode d'Analyse par Enveloppement des
Données
|
DGSCN
|
Direction Générale de la Statistique et de la
Comptabilité Nationale
|
DSID
|
Direction de Statistiques Agricoles de l'Informatique et de la
Documentation
|
ESA - UL
|
Ecole Supérieure d'Agronomie - Université de
Lomé
|
ET
|
Efficience Technique
|
FAO
|
Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et
l'Agriculture
|
ICAT
|
Institut de Conseil et d'Appui Technique
|
ITRA
|
Institut Togolais de Recherche Agronomique
|
MCG
|
Moindre Carré Généralisé
|
MCO
|
Moindre Carré Ordinaire
|
MCOC
|
Moindre Carré Ordinaire Corrigé
|
MMV
|
Méthode de Maximum de Vraisemblance
|
OADA
|
Organisation Arabe pour le Développement Agricole
|
ONG
|
Organisation Non Gouvernementale
|
OSAT
|
Observatoire pour la Sécurité Alimentaire du
Togo
|
SOFRECO
|
Société Française de Réalisation
d'Etude et de Conseil
|
UEMOA
|
Union Economique et Monétaire Ouest Africaine
|
VRS
|
Rendement d'Echelle Variable
|
Résumé
Le but de cette étude est d'évaluer
l'efficience technique des exploitations rizicoles du périmètre
irrigué de Mission-Tové en vue de suggérer les pistes
susceptibles d'accroître la productivité. Pour y arriver, une
enquête a permis de collecter des données sur un
échantillon de 150 riziculteurs sur le périmètre de
Mission - Tové au Togo. La fonction Cobb-Douglas a été
utilisée pour estimer la production. Les résultats soulignent que
la production dépend dans une large mesure de la main d'oeuvre, de la
qualité et de la quantité de semence utilisée et de la
superficie emblavée.
Il ressort aussi de cette étude que les riziculteurs du
périmètre irrigué de Mission -Tové sont
techniquement inefficients. De plus, La comparaison des efficiences des
producteurs en riziculture irriguée et ceux en bas fond
révèle que il n'y a pas de différence significative entre
les efficiences techniques de ces deux groupes de producteurs.
La surexploitation des terres aménagées est
à l'origine de la baisse de la productivité. Cette
régression de la productivité est accentuée par l'absence
de moyens financiers aux producteurs afin d'acheter les intrants
nécessaires à la production. Le riziculteur, pour financer sa
production a recours aux secteurs informels (les bonnes femmes et les
fonctionnaires du milieu rural) pour faire un prêt à des taux
d'intérêt élevés.
Mots clés :
Efficience technique, périmètre irrigué, inefficients
Abstract
This study has as purpose to
estimate the technical efficiency of rice growing farms in the irrigated
perimeter of Mission-Tove in order to propose tracks capable of increasing the
productivity. To achieve that, a survey has enabled us to collect data on a
sample of 150 rice growers in the perimeter of Mission- Tove in Togo. The
Cobb-Douglas function has been used to estimate the production. The results
show that the production depends to a large extent on the labour force, on the
quality and the quantity of the seed used, and on the growing surface.
The study concludes also that rice
farmers are technically inefficient. Moreover, the difference-of-mean tests
reveal that there is no difference in technical efficiency between irrigators
and low ground farmers.
The productivity decrease is due
to the overexploitation of the managed lands. That productivity decrease is
stressed by the lack of financial means of the farmers in order to buy the
necessary fertilizers to the production. The rice farmer, to fund his
production has recourse to the informal sectors (the simple women and the civil
servants of the rural area) to get a loan at high interest rates.
Key words:
technical efficiency, irrigated perimeter, inefficient.
INTRODUCTION
Le riz est la denrée de base la plus importante au
monde et assure 80% de l'alimentation de la moitié de la planète
(FAO, 2004). L'Asie représente 90% de la production mondiale de riz. A
eux deux, La Chine et l'Inde produisent 56% du riz mondial. Quant à
l'Afrique, elle vient au second rang mondial pour la production, avec 3% de la
production mondiale (FAIVRE et al., 2004). En effet, la production de riz au
Togo ne représentait que 3,2 % de la production totale de riz en Afrique
de l'Ouest en 2003. On estime que 65 % de la production s'effectue dans les
bas-fonds, 25 % en riziculture irriguée et 15 % en conditions de pluvial
strict (AGBOGBLI et TETEVI, 2004). Le riz constitue une source de revenus pour
de milliers de petits exploitants agricoles.
Quant à ce qui est de la consommation, le riz constitue
la source alimentaire qui croît le plus rapidement sur le continent
africain. Entre 1961 et 2005 la croissance annuelle de la consommation du riz
est de 4,5 % en Afrique Subsaharienne (ADRAO, 2007). La poussée
démographique a contribué à l'augmentation des besoins de
consommation de riz étant donné l'importance de plus en plus
grande que prend ce produit dans les habitudes alimentaires des ménages
tant urbains que ruraux. Le riz offre 27% d'énergie et 20% de
protéines au continent et est devenu un aliment de base dans les villes
togolaises tout comme dans celles des pays en développement (FAO,
2004).
En effet les besoins en riz sont passés de 35301 tonnes
en 1990 à 68199 tonnes en 2005 et la production nationale ne couvre pas
la totalité de ces besoins (DSID). Et cette situation s'avère
préoccupante. Pour ce faire, le pays a recours aux importations de plus
en plus croissantes et onéreuses de riz en provenance des pays
asiatiques. Ces importations entraînent un certain nombre de distorsions
sur le marché local au nombre desquelles on peut citer :
· la mévente de la part des producteurs nationaux
dont la qualité des produits reste
encore inférieure à celle des
produits importés,
· la mise à mal de l'efficacité des actions
de promotion de la production entreprises aussi bien par l'Etat que par des
structures privées,
· l'accroissement de la pauvreté des producteurs
locaux dont les produits sont de moins en moins compétitifs par rapport
aux produits importés et surtout aux dons du riz,
· l'élargissement du déficit de la balance
commerciale affectant ainsi négativement
l'économie nationale.
Or, il existe de nombreuses possibilités d'augmentation
de la production de riz. En effet, selon DJELE (2006)., le Togo aurait un
potentiel de plus de 1128,5 ha de terres rizicultivables. Moins de 364 ha de ce
potentiel sont actuellement exploités. Etant donné que les
besoins en consommation ne cessent d'augmenter et qu'une faible partie
seulement des potentialités en riziculture est exploitée, il
serait plus avantageux pour les décideurs politiques et les acteurs de
la filière riz d'opter à court et moyen terme pour une
substitution progressive des importations par la production locale. Pour
réaliser cela, il s'avère alors primordial de s'intéresser
aux premiers acteurs de la filière c'est-à-dire les
producteurs.
Ainsi la présente étude envisage d'apporter sa
contribution en évaluant l'efficience technique des producteurs du
périmètre irrigué de Mission -Tové. Elle permettra
aussi d'identifier les facteurs susceptibles de relancer la production rizicole
au Togo. Ceci aidera les décideurs politique à voir sur quelles
ressources accentuer les investissements afin d'augmenter la
productivité et par ricochet la production nationale.
Le présent document comporte quatre (4) chapitres dont
le premier présente la problématique, les objectifs et les
hypothèses. Le second chapitre fait une synthèse de la revue de
la littérature alors que le troisième chapitre présente la
méthodologie et le cadre géographique de l'étude. Enfin,
le quatrième présente les résultats et discussions qui
débouchent sur la conclusion et les suggestions.
Chapitre I : CADRE GENERAL DE
L'ETUDE
1.1. Problématique
Le riz (Oriza sativa), est la
troisième céréale produite au monde avec environ 590
millions de tonnes de paddy en 2003, ce qui la place juste derrière le
blé et le maïs (ABIASSI et ECLOU, 2006). Cultivé dans
environ 110 pays dans le monde, il constitue la principale source
d'alimentation pour environ 40% de la population mondiale (ADRAO, 1995). De
plus, le riz est la base alimentaire d'environ 50% de la population mondiale
soit près de 3 milliards de personnes (FAO, 2001) et assure le revenu de
plus d'un milliard de personnes pour sa production. Il apparaît donc
comme une denrée stratégique pour la réalisation de la
sécurité alimentaire et constitue ainsi un enjeu à la fois
alimentaire et économique. Néanmoins sa production reste
largement en deçà de la demande surtout dans les pays africains
du fait du faible niveau d'adaptation des innovations technologiques (EDOU,
2006). En 2005, la production mondiale de riz a connu un volume record de 622
millions de tonnes de paddy grâce à une amélioration des
recettes dans les principaux pays producteurs (ABIASSI et ECLOU, 2006). Le
tableau suivant résume la production mondiale de riz en 2004 et
2005 :
Tableau 1: Production, exportations et stocks mondiaux
de riz (2004 - 2005)
|
Production (en millions de T)
|
Exportations (en millions de T)
|
Stocks
(en millions de T)
|
2004
|
2005
|
2004
|
2005
|
2005
|
Monde
Chine
Inde
Indonésie
Vietnam
Thaïlande
Brésil
USA
Pakistan
|
607
181
128
54
36
24
13
11
08
|
622
184
131
54
36
27
13
10
08
|
28,3
1,0
3,6
-
4,1
10,1
0
3,1
1,9
|
26,5
0,7
4,5
-
5,1
7,2
0,4
3,9
2,8
|
97,2
56,6
9,5
3,2
4,9
2,0
1,3
1,2
0,3
|
Source : FAO/USDA, 2006.
Au plan général, la consommation moyenne a
considérablement augmenté ces 35 dernières années,
de 15 kg à plus du double par an et par habitant actuellement, alors que
le taux d'auto-approvisionnement s'est réduit dans tous les pays. La
part croissante du riz dans l'alimentation humaine est particulièrement
accentuée dans les zones urbaines, passant ainsi du simple au double
selon les habitudes et les possibilités de diversification notamment
vers les tubercules et les céréales sèches (FAIVRE et al.,
2004).
Après la hausse des prix du maïs, du blé,
des produits oléagineux et des produits laitiers, le monde assiste
à présent à une flambée des prix du riz. Les
conséquences sont dramatiques pour la moitié de la population
mondiale pour qui le riz constitue l'aliment de base (BOURGEOIS, 2008).En
effet, le marché mondial du riz traverse ses moments les plus
mouvementés. La consommation de la Chine qui a triplé ces
dernières années constitue une menace pour un continent comme
l'Afrique dont les quantités importées annuellement sont
estimées à 30 % des importations mondiales. Ceci est
confirmé par la direction de la prévision des études
économiques au Sénégal qui indique que les stocks mondiaux
de cette céréale, qui représentaient près de
25% des besoins, ne devraient couvrir que trois mois de consommation, ce qui
augure des tensions sur le marché, dès le premier mois de 2008.
L'Afrique est alors perçue comme étant la première
région du monde à pâtir de ce nouveau schéma, compte
tenu de ses importations annuelles en riz sont estimées à 30% des
importations mondiales (
DABO,2008).
En outre, avec l'interdépendance croissante des
économies agricoles et la situation d'importateur net de riz de
l'Afrique Sub-Saharienne, les facteurs influençant le secteur rizicole
au niveau global ont de fortes répercussions sur le secteur rizicole du
continent. Par exemple, les évolutions actuelles du marché
international du riz constituent une menace potentielle pour la
sécurité alimentaire en Afrique Sub-Saharienne. Ainsi la
dynamique en cours sur les marchés rizicoles pourrait compliquer
davantage le fragile équilibre atteint par les Etats africains en terme
de sécurité alimentaire (ADRAO, 2007). Depuis un an, les prix des
produits alimentaires flambent partout en Afrique, un phénomène
mondial auquel les gouvernements sont impuissants. L'extension des cultures
destinées aux biocarburants et la flambée du cours du
pétrole en sont l'une des principales causes. À l'origine de
cette envolée des prix agricoles, sont une demande mondiale plus
importante et des stocks en baisse. Plus précisément, selon la
FAO, en Afrique de l'Ouest les prix des produits alimentaires sont
influencés principalement par les marchés internationaux du fait
de la grande dépendance de ces pays à l'égard des
importations de blé et de riz. En effet la production de riz en Afrique
de l'Ouest ne couvre seulement qu'environ 60% de la demande des populations
(ROPPA, 2005). Les prix alimentaires mondiaux ont en effet augmenté de
près de 40 % en 2007 (FAO, 2008). Ainsi, selon un
économiste de l'Agence française de développement (AFD),
dans les pays de la zone CFA, la hausse serait encore plus importante si le
franc CFA n'était pas accroché à l'euro, une devise forte
(BERNARD et TUQUOI, 2008).
Faisant partie intégrante des pays d'Afrique de
l'Ouest, le Togo n'est pas à l'abri de cette situation. Certes, il
occupe une position relativement marginale dans la production de riz en Afrique
de l'Ouest, mais sa consommation de riz augmente rapidement. En effet, la
production de riz au Togo ne représentait que 3,25 % de la production
totale de riz en Afrique de l'Ouest en 2003. De 1991 à 2004 la
production de riz au Togo est passée de 40.000 tonnes à 86.000
tonnes de paddy avec une moyenne de production estimée à 70.000
tonnes de paddy soit environ 45.000 tonnes de riz marchand. L'importation de
riz est estimée à 50.000 tonnes, de riz blanc par an (AGBOGBLI et
TETEVI, 2004). Alors que ses besoins en riz sont passés de 35301 tonnes
en 1990 à 68199 tonnes en 2005 et les superficies rizicoles de 19900 ha
en 1990 à 32983 en 2005 (DSID, 2007).
Le riz importé est présent sur l'ensemble du
territoire national et commercialisé dans tous les lieux de vente
(magasins modernes, boutiques, marchés urbains et ruraux). Les riz
locaux, par contre quand ils ne sont pas autoconsommés, sont vendus
uniquement en vrac sur les marchés et le plus souvent à
proximité des lieux de production. Les flux vers la capitale sont
limités et ont pour principale origine le grand marché
d'Anié situé dans la région des plateaux et le
périmètre irrigué de Mission-Tové à
proximité de Lomé (SOFRECO, 1996). Sur le marché, le riz
importé non parfumé est vendu à un prix moyen de 360 FCFA
le kilo et le parfumé à 800 FCFA le kilo. Alors que le riz local
en l'occurrence celui du périmètre de Mission-Tové est
vendu à un prix moyen de 325F le kilo en 2008.
En outre, il est à noter que la dévaluation du
franc CFA le 11 janvier 1994 a eu plusieurs effets sur la filière riz au
Togo à savoir :
- une hausse mécanique du prix des riz importés
avec pour double conséquence :
.une baisse sensible des quantités
importées en 1994
.un déplacement très net des
achats des riz entiers vers les brisures
- une hausse des coûts de production de la
filière locale très variable et comprise entre 25 et 100%
- une hausse des prix de vente du paddy comprise entre 33 et
55%
- une évolution favorable des
comptes des producteurs.
L'un des principaux effets de ces modification de coûts
et de prix est un très net engouement des producteurs pour la culture du
riz qui, malgré la hausse des coûts de production est devenue une
spéculation compétitive par rapport au riz importé, mais
aussi la spéculation la plus rentable par comparaison à d'autres
cultures comme le coton, le maïs ou les tubercules (SOFRECO, 1996).
L'Etat Togolais a mis en oeuvre depuis 1960 une politique de
valorisation des périmètres irrigués dans la vallée
du Zio afin d'accroître les productions nationales (DJELE, 2006). Les
préoccupations d'efficience technique constituent un des principaux
sujets de l'économie de la production. Au niveau microéconomique,
la mesure de l'efficience technique permet de mieux appréhender les
analyses de productivité mais aussi les effets des politiques de
régulation des marchés sur les exploitations. Sur le plan
macroéconomique, ces mêmes niveaux d'efficience individuels
conditionnent l'efficience collective. L'obtention d'une efficacité de
l'économie dans son ensemble passe donc par la résorption des
inefficacités individuelles (BELLOUMI et MATOUSSI ,2004).
Le rendement de paddy du Togo est passé de 1,26 t/ha
en 1990 à 1,92 t/ha en 2000 avant d'atteindre les 2,20 t/ha en
2005(DSID, 2007). Ainsi pendant la période de 2001-2005, le Togo a
enregistré un taux positif 0,62% de l'expansion de sa superficie
cultivée en riz. Dans la même période le taux de croissance
de son rendement de paddy est de 1,99%(ADRAO, 2007). La faiblesse du rendement
dénote d'un grand potentiel qui demeure encore sous-exploité pour
relancer la productivité du riz au Togo à condition que le
périmètre rizicole applique les technologies appropriées
et adopte un environnement politique favorable à la riziculture. En
outre, la production nationale ne couvre pas les besoins de la population
d'où la nécessité de chercher à améliorer le
rendement et à augmenter les superficies cultivées. Pour
améliorer le rendement, il s'avère nécessaire de
connaître l'efficience technique des exploitations du
périmètre ainsi que les importants déterminants de cette
efficience.
A cet égard, la question qui mérite d'être
posée est la suivante: « quel est le niveau de l'efficience
technique des exploitations rizicoles du périmètre de Mission-
Tové ». Ceci fait l'objet de notre travail qui s'intitule
Productivité, Efficience Technique des exploitations rizicoles du
périmètre irrigué de Mission-Tové.
1.2. Objectifs de
l'étude
1.2.1. Objectif
général
Globalement l'objectif visé par cette étude est
de mesurer l'efficience technique des exploitations rizicoles du
périmètre irrigué de Mission-Tové en vue de
suggérer les pistes susceptibles d'accroître la
productivité.
1.2.2. Objectifs
spécifiques
Plus spécifiquement, l'étude vise
à :
· apprécier l'efficience technique moyenne des
exploitations rizicoles du périmètre irrigué ;
· identifier les déterminants de l'efficience de
la production rizicole par rapport aux différents facteurs de production
que sont : la terre, la main d'oeuvre, les semences, les engrais
chimiques, les pesticides ainsi que l'ensemble des input ;
· identifier les pistes susceptibles d'accroître la
productivité du riz au Togo.
1.3. Hypothèses
1.3.1. Hypothèse
principale
Les exploitations rizicoles du périmètre de
Mission-Tové ont un niveau d'efficience technique faible du fait de la
non adoption des nouvelles technologies.
1.3.2. Hypothèses
spécifiques
· l'efficience technique est plus élevée en
riziculture irriguée qu'en riziculture sur terre souvent
inondée.
· l'efficience technique dépend dans une large
mesure de la disponibilité de l'engrais au moment opportun.
Chapitre II : REVUE DE LA LITTERATURE
2.1. Définition de
quelques concepts
2.1.1. Le concept
d'efficacité technique
L'efficience est un attribut de toutes les actions humaines
faites pour obtenir l'effet désiré. C'est donc le meilleur usage
des moyens. Ainsi une solution efficiente est celle qui utilise le moins de
moyens, ou tout simplement la moins coûteuse. L'efficience est donc la
propriété d'un système d'obtenir des résultats
optimaux avec des dépenses ayant un niveau suffisamment petit
(réduit). Le concept d'efficience met alors en rapport
l'efficacité avec les moyens engagés pour atteindre les
résultats.
Tenant compte tant des résultats que des
dépenses l'efficience est donc un concept
plus complexe que celui d'efficacité qui ne prend en
considération que les résultats
En plus, l'efficience s'applique aux facteurs de production,
l'efficacité s'applique à des objectifs. Mais dans ce
présent document, l'efficacité ou l'efficience sera
employée sans équivoque.
S'inspirant de la revue de littérature de Amara et
Romain (2000), une unité de production est dite efficace si, à
partir du panier d'intrants qu'elle détient, elle produit le maximum
d'extrant possible ou si, pour produire une quantité donnée
d'extrant, elle utilise les plus petites quantités possibles d'intrants
(Atkinson et Cornwell, 1994). En d'autres termes, une entreprise est
techniquement efficace lorsqu'elle se situe sur sa frontière des
possibilités de production ; c'est-à-dire qu'avec une
quantité déterminée de facteurs, elle obtient le plus haut
niveau d'output réalisable (LESUEUR et PLANE, 1995). La mesure du
degré d'efficacité d'une unité de production permet donc
de cerner si cette dernière peut accroître sa production sans pour
autant consommer plus de ressources, ou diminuer l'utilisation d'au moins un
intrant tout en conservant le même niveau de production.
Il existe plusieurs formes d'efficience dont les quatre plus
utilisées sont : l'efficience technique, l'efficience allocative ou de
prix, l'efficience économique et l'efficience d'échelle.
- L'efficience technique
Elle met en relation les inputs réels ou les intrants
(mesure physique des ressources consommées) avec les résultats
obtenus (les outputs ou les produits).
- L'efficience allocative ou de prix
Elle consiste d'abord à déterminer le
coût de production total d'une unité de production ou entreprise
(plusieurs combinaisons sont possibles, sur la droite d'isocoûts), puis
à situer ce coût total par rapport à l'efficience
technique. Elle décrit l'ajustement des inputs et des outputs pour
refléter les prix relatifs, la technologie de production étant
déjà choisie.
- L'efficience économique
Elle prend simultanément en compte les efficiences
technique et allocative ; lorsque ces deux efficiences se recoupent,
l'établissement est économiquement efficient.
- L'efficience d'échelle
Elle cherche à déterminer dans quelle mesure une
unité de production ou entreprise fonctionne avec des rendements
d'échelle croissants ou décroissants, ce qui permet de
définir la taille optimale d'une unité de production ou
entreprise.
Les rendements sont croissants lorsque la production varie de
façon plus importante que la variation des facteurs de production
utilisés, en d'autres termes la production d'une unité
supplémentaire s'accompagne d'une baisse du coût unitaire
(économie d'échelle).
Les rendements sont décroissants si la variation de la
production est inférieure à la variation des facteurs de
production utilisés. En d'autres termes, le coût marginal va en
augmentant, c'est-à-dire que plus on produit et plus il est
coûteux de produire une unité
supplémentaire ( déséconomie
d'échelle).
Les premiers travaux sur le concept d'efficacité sont
attribués à Koopmans (1951) et Debreu (1951). Koopmans fut le
premier à proposer une mesure du concept d'efficacité et Debreu
le premier à le mesurer empiriquement.
Debreu proposa le coefficient d'utilisation des ressources
qui portait essentiellement sur des mesures de ratio extrant-intrant.
Farrell (1957) fut le premier à définir clairement le
concept d'efficacité économique et à distinguer les
concepts d'efficacité technique et d'efficacité
allocative.
La mesure d'efficacité proposée par Farrell est
la suivante : soit une fonction de production qui reflète, par exemple,
les combinaisons de capital et de travail pour produire un produit
donné.
L'isoquant SS' présenté à la Figure 1
représente les différentes combinaisons des facteurs de
production qu'une firme parfaitement efficace peut utiliser pour produire une
unité d'extrant. Ainsi, le point Q représente une firme
techniquement efficace, utilisant les deux facteurs de production dans le
même rapport que la firme située au point P. Supposons que la
firme Q produise la même quantité d'extrant que la firme P en
utilisant seulement une fraction OQ/OP des facteurs de production. Le ratio
OQ/OP est défini comme étant le niveau d'efficacité
technique de la firme située en P. Ainsi, ce ratio est de « 1
» pour une firme parfaitement efficace (située sur SS'), et diminue
indéfiniment lorsque les quantités d'intrants pour un même
niveau de production deviennent de plus en plus grandes.
Figure 1 : Illustration de
la mesure d'efficacité : cas de deux intrants
Source: Farrell, M. J., p. 254
En effet, et même si l'efficacité technique est
de 100% en ces deux points, les coûts de production à Q' ne
représentent que la fraction OR/OQ de ceux au point Q. Ce ratio est
alors défini comme une mesure de l'efficacité de prix, ou
efficacité allocative, au point Q. L' indice d'efficacité
allocative est donc donné par le ratio OR/OQ. Comparée à
la firme située en P, la firme parfaitement efficace, techniquement et
allocativement (celle située en Q') montre des coûts qui sont une
fraction OR/OP de ceux de cette première firme. Le ratio OR/OP, qui est
le produit des deux ratios qui définissent respectivement
l'efficacité technique et l'efficacité allocative, reflète
le niveau d'efficacité économique (totale) de la firme
située en P.
2.1.2. Les approches
d'estimation de la frontière d'efficacité
Pour mesurer l'inefficacité, il faut établir une
frontière de production. Concernant la frontière de production,
qui est de loin la plus utilisée, la littérature distingue deux
grandes approches selon la façon dont elle est estimée. Il s'agit
des approches à frontières déterministes et des approches
à frontières stochastiques. Les approches pour estimer les
frontières déterministes sont pour leur part de deux types :
paramétrique et non paramétrique. Les approches
paramétriques attribuent une forme fonctionnelle particulière
à la fonction de production. Aucune forme fonctionnelle n'est
attribuée aux frontières par l'approche non
paramétrique.
2.1.2.1. Frontière
déterministe et non paramétrique
L'approche de la frontière non paramétrique fut
introduite par Farrell (1957). Cette frontière,
généralement de type déterministe, n'est pas liée
à une forme fonctionnelle et l'isoquant frontière est
estimé par les ratios intrants/extrant de chaque firme. L'isoquant
convexe qui reflète la fonction de production efficace est ainsi
construit à partir d'un nuage de points de sorte qu'aucune observation
ne se situe ni à gauche ni au dessous de cet isoquant (Figure 2).
Cette façon de mesurer l'efficacité technique
des unités de production est définie dans un contexte où
la technologie de production est caractérisée par des rendements
d'échelle constants.
Cependant, cette hypothèse est très restrictive.
En effet, en cas de déséconomie d'échelle, la Figure (3 a)
montre qu'un segment rejoignant deux points situés sur S est
probablement inefficace, ce qui n'est pas forcément vrai en cas
d'économie d'échelle alors que la courbe S est convexe (Figure 3
b).
Figure 2 : Détermination de la frontière
d'efficacité technique selon Farrell
Source: Farrell, M. J., p. 256
Figure 3 Impact de
l'économie et de la déséconomie d'échelle sur les
mesures de l'efficacité technique de Farrell
Source: Farrell, M.J, p.258.
Le modèle proposé initialement par Charnes et
al. (1978) suppose ses rendements d'échelle constants (CRS model). Plus
tard, Banker et al. (1984) ont proposé un modèle qui permet de
relâcher cette hypothèse. Il s'agit du modèle des
rendements d'échelle variables (VRS model).
Ces deux modèles sont présentés, de
façon succincte, dans les paragraphes suivants.
2.1.2.1.1. Le
modèle CRS (Constant Returns Scale)
Du point de vue théorique, selon Kalaitzandonakes et
al.,(1992), pour une firme « i », mesure de l'efficience technique
peut être obtenue par le modèle de programmation
mathématique suivant :
Max Yi / Xi
,
s. c. Yj / Xj 1 pou j = 1, 2, ..., K
(1)
où et sont les vecteurs des coefficients à
estimer et Yi et Xi renvoient, respectivement, aux
vecteurs d'extrants et d'intrants de la firme « i ».
Ce problème maximise, pour chaque firme, le ratio
extrant virtuel / intrant virtuel, tout en le contraignant à ne pas
dépasser 1. Ainsi, toutes les firmes de l'échantillon sont
forcées à se situer sur ou au dessous de la frontière
d'efficacité.
Tel que résumé par Kalaitzandonakes et al.
(1992), soit d'abord un échantillon de K firmes où chaque firme
utilise M intrants pour produire N extrants différents. Le ratio entre
l'extrant fictif et l'intrant fictif pour une firme constitue une mesure de son
niveau d'efficacité technique. Cette partie sera
développée plus loin dans ce document.
2.1.2.1.2. Le
modèle VRS (Variable Returns Scale)
Comme mentionné par Coelli et al. (1998), la
supposition des rendements croissants d'échelle est seulement
appropriée quand toutes les firmes opèrent à une
échelle optimale. La concurrence imparfaite, les contraintes de finance
etc..., peuvent entraîner une firme à ne plus opérer
à une échelle optimale (Coelli et al., 1998 : 150). Banker et
al.(1984), ont été les premiers à proposer le
modèle VRS qui n'est en fait qu'une extension du modèle
CRS mais qui tient compte des situations où les rendements à
l'échelle ne sont pas constants. L'application du modèle
CRS originel, lorsque les firmes n'opèrent pas toutes à une
échelle optimale, conduit à des mesures de
l'efficacité qui confondent l'efficacité technique et
l'efficacité d'échelle.
2.1.2.2. Frontière
déterministe et paramétrique
Farrell (1957) fut aussi à l'origine de l'approche
déterministe et paramétrique. Il proposa l'approximation de la
fonction de production efficace par une forme fonctionnelle connue à
priori. Il utilisa la forme fonctionnelle Cobb-Douglas pour illustrer
l'utilisation de cette approche sur des données agricoles de 48
États américains, tout en imposant des rendements constants
à l'échelle.
À la Figure 4, l'entreprise située au point D et
qui voudrait conserver un niveau d'utilisation U=1 des intrants pourrait
opérer au point C. Ainsi son niveau de production passerait de
YD à YC. Cependant, l'efficacité technique
peut être aussi mesurée en regard de l'utilisation des intrants.
En effet, il serait également possible de minimiser
l'utilisation des intrants pour un niveau de production donné,
c'est-à-dire produire le même extrant YD avec moins
d'intrants, soit U1 à la Figure 4. Cela placerait l'entreprise au point
B au lieu de D.
Figure 4 : Les deux types
de mesure de l'efficacité technique
Source : Forsund, F. R. et L. Hjalmnsson
(1979).p.297
2.1.2.3. Frontière
stochastique
Les approches non paramétriques et paramétriques
discutées précédemment permettent la
détermination d'une fonction frontière
déterministe partagée par toutes les firmes, c'est à dire
que toutes les firmes partagent un mode de production commun et leurs
performances respectives sont comparées à la même
frontière de production. De plus, tout écart que les firmes
affichent par rapport à la frontière est totalement
attribué à de l'inefficacité. Cette notion de
frontière déterministe néglige la possibilité que
la performance d'une firme puisse être affectée par plusieurs
facteurs hors de son contrôle, tels les aléas climatiques, le
mauvais rendement des machines ou encore les pénuries des intrants, dont
l'effet est aussi important que les facteurs contrôlables par la firme.
Ces arguments sont à l'origine du développement de l'approche
stochastique ou d'erreur composée, initialement proposée par
Aigner, Lovell et Schmidt (1977), Meeusen et Van Den Broek (1977), et
améliorée par Jondrow et al. (1982) pour permettre l'estimation
d'indices d'efficacité technique spécifique à chaque
firme. Cette approche postule que le terme d'erreur est composé de deux
parties indépendantes, soit une composante purement aléatoire (V)
qui se trouve dans n'importe quelle relation et qui se distribue de chaque
côté de la frontière de production, et une composante
représentant l'inefficacité technique (U) et qui est
répartie d'un seul côté de la frontière.
La Figure 5 illustre les différences entre la
frontière de production déterministe et la frontière de
production stochastique dans le cas de deux firmes « i » et « j
». Ces deux firmes utilisent les quantités d'intrants Xi et Xj,
pour produire, respectivement, les extrants Yi et Yj. On constate que, pour la
firme « i », le niveau de production Y*i , qui correspond à la
frontière stochastique f(Xi) exp(Vi), est supérieur à Yi =
f(Xi), soit le niveau de production obtenu lorsque la frontière est
déterministe. Cela est probablement dû au fait que cette firme n'a
pas fait face à des conditions défavorables hors de son
contrôle, c'est-à-dire que le terme d'erreur aléatoire Vi
est positif. Par contre, pour la firme « j », le niveau d'extrant
stochastique Yj* est inférieur au niveau de production
déterministe Yi, suggérant que Vj est négatif. Dans les
deux cas, la production observée est inférieure à la
production frontière. Comme le souligne Battese (1992), il est possible,
selon la méthode de fixation de la frontière déterministe
préconisée, que la production observée Y et la production
frontière stochastique Y* = f(X) exp(V), se situent au dessus de la
production indiquée par la frontière déterministe f(X).
Figure 5 : La
frontière stochastique de production
Source : Battese, 1992 : 191.
Cependant, et tel que mentionné par Forsund, Lovell et
Schmidt (1980), cette approche, dans sa version initiale, ne permet pas de
différencier les deux composantes pour chaque observation. Elle ne
permet que de calculer la moyenne du niveau d'efficacité pour tout
l'échantillon. Jondrow et al. (1982) ont montré qu'en assignant
à priori des distributions connues aux deux composantes du terme
d'erreur, il est possible de les différencier et d'obtenir une mesure de
l'efficacité pour chaque observation.
2.1.3. Modélisation des
facteurs d'inefficacité
À l'instar des approches déterministes,
l'approche stochastique permet d'obtenir un indice d'efficacité
technique pour chaque firme et plusieurs études ont voulu estimer les
facteurs susceptibles d'expliquer les indices d'efficacité. Jusqu'au
début des années quatre-vingt-dix, les études utilisaient
une approche à deux étapes : soit l'estimation de la
frontière stochastique dans un premier temps et une deuxième
étape qui consistait à spécifier un modèle de
régression mettant en relation l'indice d'efficacité technique de
la firme k au temps t (Ukt) et une série de variables
socio-économiques ou autres (niveau de scolarité du gestionnaire;
statut de propriété, taille de la firme, temps, etc.). Cette
procédure en deux étapes a cependant été
contestée puisque l'estimation des paramètres dans la seconde
étape contredit une hypothèse faite dans la première
étape, notamment l'indépendance des termes d'erreurs lors de
l'estimation de la frontière.
Pour pallier cette lacune, plusieurs auteurs ont
proposé des modèles qui permettent d'estimer simultanément
la frontière de production stochastique et l'impact des facteurs
explicatifs des écarts d'efficacité technique entre les firmes.
En outre, pour les modèles qui ne tiennent pas compte des interactions
entre les intrants et les caractéristiques des firmes, la forme
fonctionnelle du type Cobb-Douglas s'est avérée
appropriée. Cependant, cette forme fonctionnelle est inappropriée
pour le modèle qui tient compte de ces interactions.
2.2. Facteurs de blocage de la
production rizicole :
La production rizicole au Togo se heurte à de maintes
difficultés. TOKPA (1996) a relevé dans son mémoire
intitulé rentabilité et facteurs de blocage de la production
rizicole au Togo : cas du périmètre irrigué
d'Agomé glozou (Lacs-Est), certains éléments
influençant la production rizicole au Togo :
· l'inorganisation administrative du centre. Cette
inorganisation a engendré comme conséquences le non entretien des
infrastructures hydro-agricoles (la station de pompage, les tracteurs, les
canaux d'irrigation) et le manque d'encadrement technique des paysans,
lesquelles influencent négativement le développement de la
riziculture dans le milieu. Cette situation décourage les paysans et
constitue sans doute un facteur inhibiteur du développement de
production rizicole dans le milieu.
· le non regroupement des exploitants du
périmètre en véritables coopératives. En effet il
est démontré que l'une des conditions de l'exploitation
rationnelle et intensive d'un périmètre irrigué est que
les exploitants doivent travailler en groupements. Ceci parce que,
l'exploitation d'un périmètre irrigué implique certains
problèmes notamment le respect des dates de semis par quartier
d'irrigation, l'utilisation de l'eau conformément au tour d'eau et
l'utilisation des équipements dont la résolution n'est possible
que si les irrigants sont en véritables groupements.
· le manque de capital financier aggravé par la
mauvaise organisation des exploitants. Ce manque de moyens financiers
empêche les riziculteurs d'étendre leurs parcelles et les paysans
non riziculteurs de devenir riziculteurs.
· l'inexpérience des paysans en riziculture
irriguée n'est pas sans effet sur les rendements.
Abordant la même thématique, DJELE (2006)
souligne que les contraintes liées à la production de riz
sont :
· les difficultés de la maîtrise de l'eau
dans les zones les plus basses soumises aux marées et dans les zones
centrales mal drainées nécessiteraient des interventions avec des
moyens mécaniques.
· les techniques de production manuelles mêmes
quand elles sont efficaces limitent les superficies cultivées et exigent
une abondante main d'oeuvre qui peut manquer dans les zones proches des
villes.
· l'absence d'expérience en matière de
préparation des sols, et le coût élevé de
l'utilisation du tracteur.
· le système d'approvisionnement en intrants,
malgré les tentatives de recouvrement des dettes, n'est pas
complètement assaini. L'endettement et les difficultés
d'accès au crédit consécutives ont des répercutions
négatives sur les niveaux de rendement et sur, et sur les revenus.
La résorption des dettes et l'accès au
crédit sont donc indispensables pour accroître ou pour maintenir
la productivité.
· les doses d'urée demeurent inférieures
aux doses recommandées mêmes si elles sont augmentées
significativement depuis la dévaluation du franc CFA et ont
contribuées à un accroissement des rendements. L'urée
reste inférieure aux doses recommandées pour 70% des exploitants
avec un pourcentage relativement plus élevé en zones non
réaménagées (85% des exploitants contre 50% en zones
réaménagées).
· le risque de consacrer des revenus additionnels aux
dépenses de consommation plutôt qu'aux investissements productifs
(engrais par exemple) pourrait remettre en cause les gains des
productivités futures.
· le coût élevé des engrais, s'il
n'est pas maîtrisé, risque de diminuer la
compétitivité du riz Togolais par rapport au riz
importé.
· la participation croissante des producteurs aux
investissements dans les infrastructures d'irrigation et au recouvrement des
frais d'entretien, même si elle est nécessaire pour assurer la
pérennité financière du système, ne doit pas
occulter les risques que cela peut représenter pour les producteurs les
moins performants (producteurs endettés par exemple ou producteurs ayant
une capacité financière limitée).
Etudiant les contraintes et potentialités de la
production rizicole dans la vallée de zio, région maritime,
MEERTENS (2001) a relevé les contraintes suivantes :
· l'utilisation anarchique de l'eau et l'inégale
répartition de l'eau d'irrigation.
· l'insuffisance d'engrais : les rupture de stock
sont graves pour les riziculteurs qui ont toujours besoin d'engrais avec deux
campagnes de riz par an. La disponibilité de l'engrais est un facteur
déterminant pour le rendement car l'engrais doit être
appliqué à temps.
· l'insuffisance des motoculteurs : elle
entraîne le retard des labours. Il faut beaucoup de temps avant qu'un
motoculteur parvienne à celui qui attend et cela rallonge la
durée de vie des pépinières.
· l'insécurité foncière : les
terres exploitées n'appartiennent pas aux riziculteurs donc ils peuvent
en être dépossédés facilement.
· le manque de décortiqueuses, des magasins de
stockage et des aires de séchage, des batteuses, des vanneuses, des
faucilles, des bâches et des moyens de transport. En plus, les pistes
sont généralement mauvaises.
· le coût élevé du
crédit : les riziculteurs qui n'ont pas les moyens de financer la
riziculture doivent recourir au crédit. Souvent ils empruntent de
l'argent auprès des commerçantes de riz. Celles-ci donnent
15000FCFA comme préfinancement et à la récolte ont droit
à un sac de 100kg de riz blanc (environ 25000FCFA). Cela
représente un taux d'intérêt de 66,7% sur 5 mois, donc 13%
par mois et 160% par an. Ce qui entraîne l'endettement des
producteurs.
De plus selon AGBOGLI et TETEVI (2005), bien qu'ayant une
vieille tradition dans la riziculture, les rendements de riz sur le
périmètre irrigué de Mission-Tové sont très
faibles (1-2 T/ha) et les causes de cette situation sont :
· la mauvaise gestion du système d'irrigation en
mauvais état
· le manque d'équipement de labour
(motoculteurs)
· la mauvaise qualité des semences, le paysan
préférant utiliser sa récolte comme semence.
· la pénurie d'engrais et l'absence de
crédit agricole.
La faible compétitivité sur le marché du
riz local est à la base du peu d'intérêt des riziculteurs
pour la culture intensive, au point que les rendements sont tombés
à 1- 2 T/ha.
D'après d'autres auteurs, les contraintes qui limitent
l'intensification de la riziculture sont nombreuses et importantes. A
côté des problèmes d'organisation que rencontre la
filière depuis la libéralisation du secteur, les contraintes
agronomiques les plus aiguës sont : la forte pression des mauvaises
herbes, malgré le recours aux herbicides (DIALLO et JOHNSON 1997, DIAGNE
1995), la faible performance de la mécanisation et le manque de
maîtrise des techniques et du calendrier cultural (BELIERES et al, 1994).
Les risques de dégradation
des sols par salinisation ou par sodisation ou alcalinisation sous l'effet de
la culture et de l'irrigation ont été également
soulignés. L'intensification de la riziculture et l'amélioration
durable de sa production impliquent des solutions à ces contraintes et
la mise en oeuvre de pratiques culturales plus adaptées et qui
préservent la fertilité à long terme. Ce papier porte sur
une expérience concernant l'introduction de la technique du non-labour
ou du travail réduit du sol avec un contrôle des mauvaises herbes
en traitement de pré-plantation du riz (DIALLO et DIOUF, 2001).
En outre, lors d'un atelier régional au Burkina Faso
sur les politiques rizicoles et sécurité alimentaire en Afrique
Sub-Saharienne, certaines contraintes ont été
évoquées. D'une part au niveau des organisations des
producteurs :
· faible capacité d'organisation et de gestion
· difficultés d'approvisionnement en intrants
· faible niveau d'équipement des producteurs
· faiblesse des capacités financières ou de
collecte de paddy
· insuffisance d'un encadrement spécifique
à la riziculture
· insuffisance d'aires de séchage et de
battage.
D'autre part, au niveau des opérateurs
économiques :
· contraintes liées à la collecte du
paddy
· contraintes de transport
· contraintes de transformation
· Absence de promotion du riz local (DEMBELE, 2005).
Chapitre III : METHODOLOGIE
ET MILIEU D'ETUDE
3.1. Méthodologie
La démarche méthodologique comporte les
étapes suivantes :
-une recherche documentaire est effectuée pour
faciliter la collecte des données ;
-ensuite une enquête qui consiste à
l'administration des questionnaires auprès de l'échantillon
sélectionné est menée ;
-enfin le dépouillement des fiches d'enquête
administrées et le traitement et l'analyse des données
recueillies.
3.1.1. La recherche
documentaire
Elle consiste en la consultation des ouvrages, des articles,
des rapports d'activités, des mémoires. Cette consultation a
permis d'approfondir nos connaissances en nous fournissant les informations
dont on a besoin pour cette étude. Les informations sont
collectées à travers les centres de documentation, les
institutions publiques de recherche à savoir : bibliothèques
de l'université de Lomé, la DSID, l'ICAT, la FAO, l'ESA puis sur
Internet.
3.1.2. L'enquête sur le
terrain
Les informations à ce niveau ont été
collectées par interview des producteurs à l'aide des
questionnaires, des discussions et des observations directes des faits et
pratiques sur le terrain. Le questionnaire comporte des questions ouvertes,
semi fermées et fermées formulées pour identifier les
exploitants, pour mesurer les variables entrant dans la définition de la
fonction de production.
Ø L'échantillonnage
La documentation et les visites sur le terrain ont permis
d'identifier quatre sites de production à savoir le canton de
Kovié, le canton de Mission Tové, le village d'Assomé et
le village de Ziowounou.
En ce qui concerne le choix des producteurs, une pré
enquête sur le terrain a permis de se rendre compte de
l'uniformité des réponses. La taille de l'échantillon
retenue est fixée à 150 producteurs. La diversité a
été trouvée dans le type d'écologie présente
dans la zone à savoir : le système irrigué et culture
sur des terres souvent inondées.
Sur les 150 producteurs retenus, 58 ont
été enquêtés à Kovié, 47 à
Mission-Tové, 25 à Ziowounou, et les 20 restants à
Assomé.
Tableau 2:
Récapitulatif des zones d'enquête
|
Nombre de paysans enquêtés dans la zone
|
Les superficies aménagées en hectares (ha)
|
Kovié
|
58
|
174
|
Mission Tové
|
47
|
92
|
Ziowounou
|
25
|
67
|
Assomé
|
20
|
40
|
Total
|
150
|
373
|
Source : Résultats de
l'enquête
3.1.3. Le dépouillement
du questionnaire
Le dépouillement des questionnaires consiste en la
codification des données collectées et en leur saisie dans Excel.
L'analyse économétrique a été faite à partir
du logiciel EVIEWS version 3.1. et le document final a été saisi
à l'aide du logiciel Word.
3.1.4. Difficultés
rencontrées lors de l'enquête
Lors des enquêtes sur le terrain, nous étions
confrontés à des difficultés suivantes :
· la réticence des producteurs à
répondre aux questions. Selon eux les retombées
des résultats de différentes enquêtes
menées en milieu rural ne leur sont souvent pas parvenues.
· le refus catégoriques de certains producteurs
à répondre aux questions.
· l'indisponibilité de certains producteurs
occupés soit par les travaux de préparation de terrain ou par les
activités extra agricoles.
3.2. Milieu d'étude
L'enquête a été conduite sur le
périmètre de Mission-Tové situé dans la
préfecture de Zio et qui renferme les villages comme : KOVIE
situé à environ 30 km au Nord Est de Lomé, Assomé,
Ahoko et Ziowounou.
Ce périmètre a été mis en valeur
par la Chine Nationaliste (Taïwan), suite à la signature d'un
accord de coopération technique en 1965 avec le Togo pour la production
du Riz.
De 1972 à 1978, suite à la reconnaissance de la
Chine populaire par le Togo, un autre accord sera signé entre ces deux
pays, qui permettra la réalisation d'un ouvrage important de prise d'eau
sur le ZIO, par l'édification d'un barrage, qui alimentera l'immense
réseau d'irrigation installé par les Taïwanais, ce qui
mettra fin à l'ancien système de prise d'eau basé sur le
pompage.
Le réseau d'irrigation de la vallée du ZIO
comprend :
· Un canal d'amenée en béton armé de
10801 m dont une partie souterrain, permet de dominer une superficie irrigable
de 660 ha ;
Le canal d'amenée se ramifie en deux canaux
primaires ; l'un de 3271 m à l'Est pouvant drainer un débit
maximum de 1m3/s et l'autre de 6770 m à l'Ouest avec un
débit de 1,65 m3/s. Ces deux canaux sont en béton
armé ;
· Vingt quatre canaux secondaires, également en
béton, le long des deux canaux primaires pour alimenter les 660 ha
en eau;
· Sur les secondaires, se greffent des canaux tertiaires
qui sont en terre ;
· Enfin, nous avons les arroseurs, qui sont des
ramifications des canaux et qui conduisent l'eau aux casiers rizicoles.
Ce réseau ainsi décrit est capable d'alimenter
660 ha de la vallée du ZIO, mais aujourd'hui seuls un peu plus de 373 ha
ont été aménagés, et répartis de la
façon suivante entre 4 des 11 villages du canton de Mission-Tové
:
Assomé (40 ha), Ziowounou (67 ha), Mission-Tové
(92 ha ), Kovié (174 ha) soit environ 46,6 % de la superficie
aménagée.
3.3. Le cadre théorique
3.3.1. Les fonctions de
production
Concernant l'approche déterministe et
paramétrique, la fonction de production peut être
approximée par la méthode des moindres carrées ordinaires
corrigées (MCOC), Cobb-Douglas, Translogarithme, Léontief
généralisé etc... (Christensen, Jorgenson, Lau ,1971). Les
formes fonctionnelles de type Cobb- Douglas et Translog sont
généralement admises pour l'analyse de la fonction de production
dans le secteur agricole.
3.3.1.1. La fonction de
production de type Cobb- Douglas
Afin de caractériser la combinaison productive sans
recourir à des hypothèses structurelles particulières, les
spécifications courantes de type Cobb-Douglas , doivent être
abandonnées au profit de formes flexibles qui n'imposent a priori aucune
restriction sur la structure de la production. La forme flexible la plus
couramment utilisée, est la fonction Translog définie par
Christensen, Jorgenson, Lau (1971). La flexibilité d'une fonction
Translog peut être illustrée en comparant les
élasticités dérivées de cette formulation à
celles issues d'une Cobb-Douglas : les élasticités des facteurs
et les rendements d'échelle sont constants pour une fonction
Cobb-Douglas, alors qu'ils dépendent du niveau des facteurs pour une
Translog.
Si une forme flexible présente l'avantage de pouvoir
décrire n'importe quelle technologie, elle possède
néanmoins certaines limites :
· Elle ne décrit la « vraie »
technologie qu'au point d'approximation et à son voisinage, ce qui
limite la portée des résultats obtenus.
· Alors que la fonction Cobb-Douglas satisfait
certaines conditions de régularité, ces dernières ne
peuvent être satisfaites globalement pour une forme flexible.
Sa forme linéarisée est la suivante :
En modélisation économique, on utilise
fréquemment la fonction particulière suivante :
Dans ce cas particulier (où la somme des coefficients
est égale à 1), les
rendements
d'échelle sont constants (mathématiquement, la fonction est
homogène
au premier ordre), ce qui signifie que si le niveau des intrants est
augmenté d'un certain pourcentage, celui des extrants le sera
d'autant.
Soit la fonction f(tx,ty) =
trf(x,y). Avec : f désignant l'output, x et y les inputs
et t la proportion d'augmentation ou de diminution, r étant le
degré de la fonction homogène f (MENSAH, 1999)
· Si r>1 alors rendements croissants à
l'échelle
· Si r=1 alors rendements constants à
l'échelle
· Si r<1 alors rendements décroissants à
l'échelle (MENSAH, 1999).
Le modèle de la fonction frontière de production
se présente comme suit :
ln(Yi) = â0 +
âiln(Xi) + (Vi-Ui) ,
où :
ln : logarithme
népérien
Yi : la production
Xi : les variables
exogènes
Vi : la perturbation
indépendante, identiquement distribuée et sensé prendre en
compte les variables omises et les erreurs de mesure sur les
Xi. Elle suit une loi de distribution normale
N(o,äv,v2).
Ui : perturbation
indépendante, non identiquement distribuée, capturant
l'inefficience relative à la frontière stochastique et suivant
une loi normale tronquée à zéro.
La production possible ou observée
Yi sera dépassée par la
quantité stochastique (quand Ui =0).
Les â0, âi
désignent les coefficients dont les estimations seront obtenues par le
maximum de vraisemblance de l'équation (1) à l'aide du logiciel
EVIEWS 3.1.
Ces coefficients âi
représentent les coefficients d'élasticité de la
production par rapport à chacune des variables exogènes
considérés dans le modèle. Il est important de mettre en
exergue certaines hypothèses du modèle classique de
régression linéaire. Le modèle classique de
régression linéaire est fondé sur les quatre
hypothèses suivantes :
H1 : La relation entre la variable
endogène et la variable exogène est linéaire et cette
linéarité porte sur les coefficients et non les variables
(LARE-LANTONE, 2003) ;
H2 : Les variables endogènes
observées possèdent un élément aléatoire e.
Cet élément aléatoire peut provenir par
exemple de l'existence d'erreurs non systématiques d'observations ou du
fait de la non prise en compte de certaines variables, en particulier de
variables dont l'influence sur la variable endogène n'est pas
systématique .
Dans le modèle classique de régression
linéaire l'on suppose de plus que :
· l'espérance mathématique des
éléments aléatoires est nulle :
E (ei ) = 0 quelque soit i.
· la variance de l'élément
aléatoire est constante (hypothèse
d'homoscédasticité)
V(ei) = ó2
quelque soit i.
· les éléments aléatoires sont
statistiquement indépendants soit
E (ei . ej ) = 0
,? quelque soit i et j.
· les éléments aléatoires sont
distribués suivant une loi normale.
H3 : Les variables exogènes sont
certaines. Elles ne comportent donc pas d'élément
aléatoire.
H4 : Les variables exogènes sont
non corrélées entre elles (GRELLET, 2003).
Ainsi sous les hypothèses H1,
H2, H3, H4, l'estimateur des MCO est BLUE (Best Linear Unbiaised
Estimator) : théorème de Gauss- Markov (CADORET et al,
2004).
Autrement dit, l'estimateur des MCO est :
Soit l'équation : y = ao +
aixi +ui
- non biaisé : l'espérance
est égale à la valeur des paramètres de la population
E (âi)
= ai
- efficace : parmi les estimateurs non
biaisés des paramètres, il a la variance la plus faible.
(IYOHA, 2004).
- convergent : si l'on accroît la
taille de l'échantillon, la probabilité que les valeurs
estimées des paramètres soient différentes des valeurs
ai des paramètres est nulle (GRELLET, 2003).
3.3.1.2. La forme
transcendantale logarithmique de la fonction de production (Translog)
La forme générale de cette fonction
suggérée par HEUYER et al., (2004) est la
suivante :
y, la production et xi, les
facteurs de production
âi , les
paramètres des termes linéaires,
Âij, les paramètres
des termes d'interaction,
ln, logarithme népérien.
Elle mesure les interactions entre les variables
indépendantes. Les paramètres
âi,
Âij,
Âo seront estimés à
l'aide du logiciel EVIEWS 3.1. Il permet de calculer les termes d'erreur
ui et vi dont
ui est liée à l'inefficience technique et qui servent
à déterminer deux autres paramètres important dans
l'interprétation de l'efficience. Ces paramètres sont :
ó2 = ó2u
+ ó2v et ë =
ó2u / ó2
ó2 et ë
représentent respectivement la variance du terme d'erreur
global ( u + v) et le ratio de la variance du terme
d'inefficience u sur la variance totale des termes d'erreur. Le
paramètre ë permet de tester si la
frontière stochastique de la fonction de production est
préférable à celle estimée par la méthode
des moindres carrés ordinaires. Ainsi dans l'incapacité de
rejeter l'hypothèse nulle ë = 0 on conclura que la
variance du terme d'erreur d'inefficience est nulle et le terme stochastique
d'inefficience sera soustrait de l'équation réduisant la
spécification des paramètres du modèle qui peut être
estimé par la méthode MCO (KINTCHE, 2004).
Malgré les avantages de la fonction Translogarithme, la
fonction Cobb-Douglas sera utilisée comme une première
approximation compte tenu des moyens financiers limités et de l'absence
de formation en économétrie.
3.3.2. Evaluation du
modèle économétrique
L'évaluation portera sur chacun des paramètres
du modèle puis sur le modèle global.
3.3.2.1. Tests de
détection et correction
Ø Auto- corrélation
L'auto- corrélation résulte de la violation de
l'hypothèse de l'indépendance dans le temps des
éléments aléatoires. Elle n'apparaît que dans les
séries en coupe longitudinale. Pour mesurer l'auto - corrélation
des éléments aléatoires l'on peut effectuer un test visuel
soit utiliser le test de Durbin Watson (GRELLET, 2003).
Etant donné que dans notre étude les
données seront collectées en coupe transversale,
paramètres retenus seront soumis à un test diagnostic
préalable par rapport aux hypothèses du modèle classique
sur l'hétéroscédasticité et la
multicolinéarité.
Ø
Hétéroscédasticité
Etymologiquement le mot
hétéroscédasticité signifie dispersion ou variance
différente. L'on dira que l'élément aléatoire
connaît une hétéroscédasticité quand sa
variance présente de larges écarts dans le temps. Il existe alors
un biais important dans l'estimation des paramètres puisque toutes les
observations n'ont pas le même poids dans l'estimation de Y. Elle
provient de biais de spécification dans le modèle (GRELLET,
2003).
Pour déceler l'existence de
l'hétéroscédasticité l'on utilisera soit un test
visuel, le test de
Goldfield - Quandt, le test de Wite, le test de Breusch et
Pagan, le test de Park etc... (IYOHA, 2004).
Dans notre étude on utilisera le test de Goldfield -
Quandt suggéré par IYOHA,( 2004).
Il consiste à scinder l'échantillon en deux
parties égales en omettant c observations au milieu de
l'échantillon. Ensuite l'estimation par les MCO du modèle sur les
deux échantillons composés chacun de (n - c)/ 2 observations
permet de calculer les résidus pour les deux régressions soit
:
S C R (1) = ?(e1
)2 et S C R (2) =
?(e2 )2
Avec respectivement (n - c)/ 2 - k degré de
liberté. n = nombre total d'observations ; k = nombre de
paramètres à estimer. Enfin on calcule le ratio
R = S C R (2) / S C R (1).
Si les termes d'erreur sont normalement distribués
alors R suit la distribution de Fisher
F [(n - c)/ 2 - k, (n - c)/ 2 - k]. Lorsque R est
inférieur à la valeur tabulaire, l'hypothèse
d'hétéroscédasticité est rejetée. Il est
important de rappeler que ce test ne s'applique qu'aux échantillons de
taille supérieure à 30 et pour définir c il est
conseillé d'enlever le 6ème des observations. Selon
Gujarati (1998) l'erreur de l'équation d'estimation est
systématiquement hétéroscédastique. Donc pour
corriger ce problème, l'on peut diviser les observations de Y par leur
écart type de sorte que quand l'écart type est
élevé la pondération est faible et l'on peut utiliser les
MCO. On peut aussi corriger ce problème en utilisant directement
l'estimateur des moindres carrés généralisés
(MCG).
Ø Multicolinéarité
La multicolinéarité dans un modèle
économétrique indique l'existence des relations entre deux ou
plusieurs variables indépendantes du modèle. Elle apparaît
en cas de violation de l'hypothèse de caractère non stochastique
des variables exogènes. Elle est parfaite lorsque qu'il y'a pas de terme
d'erreur dans la relation de combinaison linéaire entre ces variables
indépendantes ; Par contre, dans le cas contraire elle est
imparfaite. La multicolinéarité est soupçonnée
lorsqu'on observe des t-ratio non significatif et le coefficient de
détermination R2 élevé. Ceci est
confirmé par la règle de KLEIN : le coefficient de
corrélation partielle est plus élevé que le coefficient de
détermination multiple R2 (LARE-LANTONE ,2003).
Généralement, on estime qu'un coefficient de corrélation
partielle de valeur absolue supérieure à 0,8 est signe de
multicolinéarité entre les variables concernées
(Daré, 2004).
Cadoret et al, (2004), rappelle qu'en cas de
multicolinéarité : (i) les variances
estimées de certains paramètres ainsi que les coefficients de
détermination sont très élevés (ii) les
paramètres estimés sont très instables et montre de fortes
variations lorsque de petites variations sont effectuées sur les
observations et (iii) les signes des paramètres estimés sont
parfois incorrects. Elle est corrigée par exclusion de certaines des
variables corrélées ou leur combinaison ou une augmentation de la
taille de l'échantillon. Mais il s'avère nécessaire
quelque fois de ne rien faire lorsque les variables sont importantes pour
l'estimation (Bourbonnais, 1998).
3.3.2..2. Mesure de la
qualité de l'ajustement
Les résultats obtenus par la MCO peuvent être
évalués statistiquement par les mêmes outils à
savoir : le ratio de Log-likihood et le R2 de Mc
fadden
Ø Le ratio de Log-likihood.
Encore appelé ratio de vraisemblance, il mesure la
qualité de la relation entre la variable endogène et les
variables exogènes. Ce ratio est donné par la par (Judge et al.,
1993 cité par KINTCHE, 2004) :
ë = 2 (LogIm -
LogIo)
où ë est le ratio de
vraisemblance ; Im représente la valeur
maximale du log de la fonction de vraisemblance et
Io sa valeur lorsque tous les coefficients sont
supposés nuls sauf la constante. Enfin il est distribué comme une
variable aléatoire de khi-deux de k-1 degré de liberté.
Les seuils de significations recherchés sont 0,5 % et 0,1%.
Ø Le coefficient de détermination multiple
de Mc Fadden, R2
Il est compris entre 0 et 1 et mesure la proportion de la
variabilité de la variable dépendante qui est expliquée
par les variables indépendantes contenues dans le modèle. Il
indique la qualité du modèle.
R2 est donné par la
formule suivante (Giraud, 1994) :
L'ajustement est d'autant meilleur que
R2 est voisin de 1.
Si R2 est un indicateur pertinent, il
présente un défaut parfois ennuyeux, il a tendance à
mécaniquement augmenter à mesure qu'on ajoute des variables dans
le modèle. Le R2 croît avec le nombre
de variables explicatives même si ces variables n'ont rien avoir avec le
phénomène étudié. Pour pallier cet
inconvénient, certains auteurs ont conseillé dans d'utiliser le
coefficient de détermination ajusté qui est corrigé des
degrés de liberté et notée (Doucouré, 2005) :
Où n = taille de l'échantillon et
p le nombre de paramètre à estimer.
3.3.2..3. Validation de
modèle économétrique
Deux tests permettent de valider le modèle
économétrique, ce sont : le test de Student et le test de
Fisher.
Ø Le test de Student
Il mesure la significativité individuelle des
paramètres estimés. On formule deux hypothèses :
Ho : a = 0 et H1 : a ? 0 que l'on testera.
On calcule la statistique (Doucouré, 2005) :
tcal = âk /
óâk
Où
tcal = le ratio de tudent
âk =
l'estimation de a
óâk =
l'estimation de l'écart type du coefficient a.
tcal est
distribué suivant la distribution de Student à n - k degré
de liberté.
Si |tcal | > t
á/2(n-k) tabulaire, alors l'hypothèse Ho est
refusée au seuil de á et le coefficient peut être
considéré significativement différent de 0. Ce test est un
tes de base qui a pour but de vérifié que la variable explicative
concernée influence la variable endogène. La non rejet de Ho
signifie que la variable explicative n'explique pas celle endogène.
Ø Le test de Fisher
Il teste l'existence de relation linéaire significative
entre les variables indépendantes prises ensemble et la variable
dépendante. On calcule le ratio suivant (Iyoha, 2004) :
Fcal = R2(n-k) / (1- R2
)(k-1).
Si le F calculé est supérieur à la valeur
tabulaire F[k-1,n-k] au seuil de á, on accepte l'hypothèse que
les paramètres estimés de la régression ne sont pas tous
nuls et que la statistique de R2 diffère significativement de
zéro. Cependant dans le cas contraire on accepte l'hypothèse que
les paramètres estimés de la régression sont tous nuls et
que la statistique de R2 ne diffère pas significativement de
zéro.
3.4. Le cadre empirique
3.4.3. Interprétation
des résultats
Les paramètres estimés pour lesquels les tests
précédents sont statistiquement significatifs sont ceux qui
expliquent la production du riz ; tandis que ceux dont les tests ne sont
pas statistiquement significatifs sont négligeables dans l'explication
de la production du riz. Cependant certaines variables importantes se
révèlent non significatives. Dans ce cas il est important d'en
parler dans l'analyse des résultats.
L'efficience technique (ET) d'un riziculteur
individuel défini comme étant le ratio de produit obtenu sur la
production de frontière dépendant des intrants utilisés
par le producteur. Ainsi, l'efficience technique d'un exploitant i dans ce
contexte de la fonction frontière de production stochastique
est donné par la formule : ET =
Yi/Yi*
où :
Yi est la valeur de produit obtenu
et Yi* est la frontière de production
(production potentielle quand Ui=0). A partir des valeurs moyennes
des variables et des résultats de MCO on détermine l'efficience
du paysan moyen.
CHAPITRE IV : RESULTATS ET
DISCUSSIONS
4.1. Aperçu sur la
filière du riz au Togo
De 1991 à 2004 la production de riz au Togo est
passée de 40 000 tonnes à 86 000 tonnes de paddy avec une moyenne
de production estimée à 70000 tonnes de paddy soit environ 45 000
tonnes de riz marchand (AGBOGLI et KETEVI, 2004).
Avec une population d'environ 5.000.000 d'habitants et un
taux d'accroissement de 3,1%, les besoins de la population togolaise en riz
sont sans cesse croissants.
Les importations augmentent en même temps que la
production nationale. En moyenne, 50.000 tonnes de riz blanc ont
été importées de 2000 à 2005 contre 70.000 tonnes
de riz paddy produit soit un équivalent de 45.000 tonnes de riz blanc
(OSAT, 2005 cité par TAKPA). Le tableau suivant traduit
l'évolution des importations de riz au Togo sur sept ans.
Tableau 3 : Evolution des
importations du riz au Togo de 2000 à 2005
Année
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
Total
|
Quantités (milliers de tonnes)
|
36,27
|
57,05
|
64,613
|
47,936
|
58,701
|
80,53
|
104,20
|
449,18
|
Valeurs (milliards de FCFA)
|
2,047
|
3,488
|
3,735
|
2,247
|
2,378
|
3,047
|
4,061
|
21,028
|
Source : DGSCN, 2006
La culture de riz est pratiquée dans toutes les
régions du Togo, avec une importance et un poids variable.
Enfin Trois types de rizicultures sont pratiqués au
Togo avec un poids et des potentialités très
différentes :
· La riziculture pluviale : elle est actuellement
pratiquée sur les terres exondées de la Région des
Plateaux (Aboa et al, 2006);
· La riziculture irriguée : elle a
été introduite au Togo à partir des années 60
(SOTED, 1996 cité par TSOGONNIN, 2008) ;
· Le riz de bas fond : elle est cultivée dans
toutes les régions du Togo (ABOA et al, 2006).
On estime que 65% de la production s'effectue dans les bas-fonds,
25% en riziculture irriguée et 15% en conditions de pluvial strict
(AGBOGLI et TETEVI, 2004).
4.2. Evaluation de l'efficience
technique
4.2.1. Description et
agrégation des données de l'enquête
4.2.1.1.
Caractéristiques de l'échantillon
Sur les 150 exploitants enquêtés, 94% environ
sont des hommes et 6% des femmes. L'âge moyen de l'exploitant est de 37,2
ans. Environ 80% des exploitants ont moins de 41 ans. Ceci signifie que les
jeunes sont plus majoritaires sur le périmètre. En plus les
femmes productrices sont en moyenne (34 ans) plus jeunes que les hommes (37,4
ans).
En examinant les CV on ressort que la dispersion de
l'âge des hommes (19,65) est plus élevée que celle des
femmes (15,5). Mais elle est pratiquement identique à celle de tout
l'échantillon.
Tableau 4 : Répartition par sexe et par genre
d'unités statistiques de l'échantillon
|
Hommes
|
Femmes
|
Echantillon total
|
Tranches d'âge
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Effectif
|
Pourcentage
|
22 à 26 ans
|
8
|
5,33
|
0
|
0
|
8
|
5,34
|
27 à 31 ans
|
21
|
14
|
4
|
2,67
|
25
|
16,67
|
32 à 36 ans
|
33
|
22
|
2
|
1,33
|
35
|
23,33
|
37 à 41 ans
|
51
|
34
|
2
|
1,33
|
53
|
35,33
|
42 à 46 ans
|
12
|
8
|
1
|
0,67
|
13
|
8,67
|
47 à 51
|
8
|
5,33
|
0
|
0
|
8
|
5,33
|
52 à 56
|
6
|
4
|
0
|
0
|
6
|
4
|
57 à 61
|
2
|
1,33
|
0
|
0
|
2
|
1,33
|
Total
|
141
|
94
|
9
|
6
|
150
|
100
|
Moyenne
|
37,4
|
-
|
34
|
-
|
37,2
|
-
|
Ecart type
|
7,35
|
-
|
5,27
|
-
|
7,27
|
-
|
CV
|
19,65
|
-
|
15,5
|
-
|
19,54
|
-
|
CV = Coefficient de Variation
Source : résultats de
l'enquête
4.2.1.2. Importance des
variables utilisées dans l'étude
Il ressort de l'analyse du tableau suivant que le paysan moyen
produit 1640,6 kg/ha de riz blanc. Le maximum de production rencontré
est de 2000 kg/ha alors que le minimum est de 1200kg/ha.
En moyenne un producteur exploite une superficie de 2,13 ha.
Le coefficient de variation de la superficie exploitée est de 53,92%.
Ce coefficient élevé la production est une fonction croissante de
la superficie et l'existence de gros et petits producteurs sur le
périmètre. Ainsi la fragmentation des terres caractérise
le système de production dans la zone d'étude. Les modes de
tenure rencontrés sont essentiellement l'acquisition par location,
héritage et attribution coutumière.
Les résultats de l'enquête montrent en outre que,
les quantités moyennes d'engrais minéral(Urée + NPK) et
les semences utilisées sont respectivement de 407,33 Kg/ha et 77kg/ha.
En plus leur dispersion est faible, ce qui montre que les exploitants utilisent
pratiquement les mêmes quantités d'engrais et de semence. Enfin
le paysan moyen a 8 ans d'expérience en riziculture et est instruit de 5
ans. Ceci est un bon indicateur pour l'adoption des nouvelles technologies.
Le tableau 5 présente le résumé de la
moyenne des données des variables utilisées dans l'analyse. La
moyenne d'âge de l'échantillon total est 36,5 ans. Il y a une
différence de deux ans entre les âges moyens des producteurs en
riziculture irriguée (37) et ceux en bas-fond (35). Ces moyennes
d'âge suggèrent que la riziculture sur le périmètre
est dominée par les jeunes. La moyenne d'année d'éducation
est pratiquement égale à 5 ans pour tous les groupes de
producteurs. Ceci montre que le niveau d'éducation des producteurs est
le primaire.
La moyenne de la taille de l'exploitation diffère entre
les producteurs en riziculture irriguée (2,5 ha) et ceux en bas-fond
(2,24).Ainsi les producteurs en riziculture irriguée détiennent
les grandes superficies. La moyenne d'années d'expérience en
riziculture est pratiquement égale à 8 pour tous les groupes de
producteurs. Ils utilisent leur expérience pour une application par
exemple des doses d'engrais, d'insecticides, etc...
Ce tableau indique aussi que en moyenne la
disponibilité de crédit pour les producteurs apparaît
inadéquate comparativement à leur besoin en intants pour la
production.
Tableau 5 : Moyenne, Ecart type, Maximum, Minimum, et
Coefficient de Variation des différentes variables endogène et
exogènes
|
PROD
|
AGE
|
CRED
|
ENGM
|
EXPRI
|
INST
|
MADO
|
QINS
|
SEM
|
TEXP
|
Moyen.
|
3497,76
|
36,57
|
0,05075
|
407,333
|
8,480
|
5,3266
|
2,016
|
8,7866
|
76,83
|
2,132
|
CV
|
0,6056
|
0,236
|
0,9463
|
0,2643
|
0,693
|
0,4497
|
0,375
|
0,2688
|
0,1623
|
0,539
|
Maxi.
|
10000,0
|
60,00
|
0,4000
|
800,00
|
34,00
|
12,00
|
4,000
|
18,00
|
120,00
|
5,00
|
Min.
|
600,00
|
22,00
|
0,0000
|
150,00
|
2,000
|
0,000
|
1,000
|
3,000
|
50,00
|
0,500
|
Ecart -Type
|
2118,317
|
8,650
|
0,048028
|
107,6576
|
5,881
|
2,3954
|
0,757
|
2,3618
|
12,47
|
1,143
|
Source : Résultats de
l'enquête + Calcul de l'auteur
Tableau 6 : moyennes de
variables suivant le type d'écologie
Variables
|
Irriguée
|
Terre souvent inondée
|
Echantillon total
|
|
Min
|
Max
|
Moyen.
|
Min
|
Max
|
Moyen.
|
Min
|
Max
|
Moyen.
|
Production
|
600
|
10000
|
3682
|
750
|
7500
|
3180
|
600
|
10000
|
3498
|
Semence
|
50
|
120
|
76
|
60
|
100
|
76
|
50
|
120
|
76,8
|
Engrais
|
150
|
800
|
398
|
250
|
700
|
424
|
150
|
800
|
407
|
Main d'oeuvre
|
1
|
4
|
2,1
|
1
|
3
|
1,9
|
1
|
4
|
2
|
Expérience
|
2
|
30
|
8,55
|
2
|
34
|
8
|
2
|
34
|
8.48
|
Niveau d'instruction
|
0,00
|
12
|
5,5
|
0,0
|
12
|
5
|
0,00
|
12
|
5,33
|
Age
|
22
|
70
|
37
|
23
|
55
|
35
|
22
|
60
|
36,57
|
Superficie
|
0,75
|
4
|
2,5
|
0,5
|
5
|
2,24
|
0,5
|
5
|
2
|
Crédit
|
0,00
|
0,4
|
0,05
|
0,00
|
0,30
|
0,05
|
0,00
|
0,40
|
0,05
|
Quantité d'insecticide
|
3
|
14
|
8,3
|
4
|
18
|
9,58
|
3
|
18
|
8,79
|
Source : Résultats de
l'enquête + Calcul de l'auteur
4.2.2. Estimation de la
fonction de production
Le développement suivant expose les résultats
des estimations en riziculture irriguée et sur terres souvent
inondées
4.2.2.1. Estimation pour tout
l'échantillon
4.2.2.1.1. Tests de
validation du modèle estimé par les MCO
Les tests
de validation du modèle sont : le test
d'hétéroscédasticité des erreurs, le test
spécification de Ramsey, test de stabilité des paramètres,
test de corrélation des erreurs.
4.2.2.1.1.1. Test
d'hétéroscédasticité des erreurs : Test de
White
Les
hypothèses sont : -Ho : modèle
homoscédastique
- H1 :
modèle hétéroscédastique
Le modèle est homoscédastique si la
probabilité est supérieure à 5%.
Le modèle est hétéroscédastique si la
probabilité est inféieure ou égale à 5%.
Tableau 7 : test de
White
White Heteroskedasticity Test:
|
F-statistic
|
1,319742
|
Probabilité
|
0,185659
|
Obs*R-squared
|
23,02539
|
Probabilité
|
0,189616
|
Conclusion : Les deux probabilités sont
supérieures à 5% donc on accepte l'hypothèse
d'homoscédasticité des erreurs. Les estimations obtenues par les
moindres carrés ordinaires sont optimales.
4.2.2.1.1.2. Test de
spécification : test Reset de Ramsey
Les hypothèses sont :
-Ho : modèle est bien spécifié
- H1 :
modèle est mal spécifié
On
accepte l'hypothèse Ho si la valeur de la probabilité
est supérieure à 5%. On accepte H1 si la valeur de la
probabilité est inférieure ou égale à 5%.
Tableau 8 : test de
Ramsey
Ramsey RESET Test:
|
F-statistic
|
0,087304
|
Probabilité
|
0,916449
|
Log likelihood ratio
|
0,189672
|
Probabilité
|
0,909522
|
Conclusion : Les deux probabilités sont
supérieures à 5% donc on accepte l'hypothèse
Ho, le modèle est bien spécifié.
4.2.2.1.1.3. Test de
stabilité des paramètres :
Les hypothèses sont : -Ho :
modèle stable
- H1 :
modèle instable
Les coefficients du modèle sont stables si la
probabilité est supérieure à 5%.
Les coefficients du modèle sont instables si la
probabilité est inférieure ou égale à 5%.
Tableau 9 : Test de Chow , stabilité des
paramètres
Chow Breakpoint Test: 95
|
F-statistic
|
1,385905
|
Probabilité
|
0,193639
|
Log likelihood ratio
|
15,19494
|
Probabilité
|
0,125115
|
Conclusion : Les deux probabilités sont
supérieures à 5%, on accepte l'hypothèse Ho,
les coefficients du modèle sont stables.
4.2.2.1.1.4. Test de
corrélation des erreurs :
Ils sont
de deux types :
- Test de Breusch - Gogfrey
Les
hypothèses sont : -Ho : erreurs non
corrélées
- H1 :
erreurs corrélées
On
accepte l'hypothèse si la valeur de la probabilité est
supérieure à 5%. On accepte si la valeur de la probabilité
est inférieure ou égale à 5%.
Tableau 10 : Test de Breusch
- Godfrey
F-statistic
|
2,081066
|
Probabilité
|
0,128696
|
Obs*R-squared
|
4,391604
|
Probabilité
|
0,111269
|
Conclusion : Les valeurs des probabilités sont
supérieures à 5%, on accepte l'hypothèse Ho de
non corrélation des erreurs.
- Test d'autocorrélation des erreurs de
Durbin-Watson
Les hypothèses sont : -Ho : erreurs
non corrélées
- H1 :
erreurs corrélées
La lecture de la table de Durbin et Watson permet de
déterminer deux valeurs dsup et dinf Comprises
entre 0 et 2.
Selon la position du DW empirique nos pouvons conclure :
- dsup < DW < 4 - dsup , on accepte
la non corrélation
- 0< DW < dinf , on accepte la
corrélation positive
- 4 - dinf < DW < 4, on accepte la
corrélation négative
- dinf < DW< dsup ou 4 -
dsup < DW< 4 - dinf , on se trouve dans la zone de
doute, c'est-à-dire qu'on ne peut pas conclure dans un sens comme dans
l'autre( dans la pratique, on accepte la non corrélation).
Tableau 11 : Test d'autocorrélation des erreurs
de Durbin-Watson
Durbin-Watson stat
|
1,863752
|
Conclusion :
Au seuil de 1%, dinf = 1,501 et dsup =
1,752
On a obtenu dsup < DW < 4 -
dsup : on accepte l'hypothèse Ho, on peut
donc présumer la non corrélation des erreurs.
En somme, toutes les hypothèses nécessaires
à la validation des résultats obtenus par les MCO ayant
été validées, les estimateurs issus des MCO du
modèle sont sans biais, convergents et efficaces.
4.2.2.1.2. Discussion des
résultats
· Le F de Fisher (F-statistic = 119,29) est très
élevé et sa probabilité est significativement nulle :
les paramètres du modèle sont globalement significatifs.
Ceci signifie que toutes les variables exogènes
expliquent réellement la production de manière globale.
· Le t de Student des paramètres tels que la main
d'oeuvre (MADO),la quantité de semence en kg/ha (SEM),et la taille de
l'exploitation en ha (TEXP) en plus de la constante ont leur probabilité
inférieure à 0,05 : ces paramètres du modèle
sont significativement différents de zéro. Ainsi la production
dépend dans une large mesure de la main d'oeuvre, de la qualité
et de la quantité de semences utilisées pour la confection des
pépinières et de la superficie emblavée par les
producteurs. Donc
· l' hypothèse selon laquelle la production
dépend dans une large mesure de la disponibilité en engrais n'est
pas vérifiée.
· Le R2 est élevé(R-squared=
0,88, Adjusted R-squared = 0,87) : plus de 88% des variations de la
production sont expliquées par le modèle (par les variables
indépendantes)
· Le ratio de Log likelihood est significatif au seuil de
0,5% suivant la distribution de Khi-deux donc la relation entre la production
et les variables indépendantes est de qualité.
Tableau 12 : MCO pour l'échantillon total
utilisant la fonction de production Cobb- Douglas
Included observations: 150
|
Variable
|
Coefficien
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
Constante
|
3,871764
|
0,974879
|
3,971532*
|
0,0001
|
LOG(AGE)
|
-0,03403
|
0,132710
|
-0,256442
|
0,7980
|
LOG(CRED)
|
0,039883
|
0,024141
|
1,652078
|
0,1008
|
LOG(ENGM)
|
-0,07803
|
0,082469
|
-0,946246
|
0,3457
|
LOG(EXPRI)
|
-5,75E05
|
0,048939
|
-0,001175
|
0,9991
|
LOG(INST)
|
-0,026894
|
0,042808
|
-0,628237
|
0,5309
|
LOG(MADO)
|
0,666025
|
0,079559
|
8,371510*
|
0,0000
|
LOG(QINS)
|
0,112359
|
0,075658
|
1,485082
|
0,1398
|
LOG(SEM)
|
0,911449
|
0,161395
|
5,647323*
|
0,0000
|
LOG(TEXP)
|
0,423440
|
0,057580
|
7,353983*
|
0,0000
|
R-squared
|
0,884645
|
Mean dependent var
|
7,967358
|
Adjusted R-squared
|
0,877229
|
S.D. dependent var
|
0,646534
|
S.E. of regression
|
0,226537
|
Akaike info criterion
|
-0,067475
|
Sum squared resid
|
7,184671
|
Schwarz criterion
|
0,133234
|
Log likelihood
|
15,06063
|
F-statistic
|
119,2936
|
Durbin-Watson stat
|
1,863752
|
Prob(F-statistic)
|
0,000000
|
* dénote la significativité au seuil de 5%
4.2.2.2. Estimation pour tout
l'échantillon avec la variable muette type d'écologie
Le tableau suivant expose l'estimation de la frontière
stochastique par les MCO de tout l'échantillon avec les variables
définies avant et une variable muette qui est le type d'écologie
(TYPECO) : riziculture irrigué et celle sur des terres souvent
inondées.
4.2.2.2.1. Validation du
modèle
Il ressort de l'analyse du tableau ci-après que les
mêmes variables sont significatives comme dans le cas de l'estimation
sans la variable muette. Et les coefficients gardent les mêmes valeurs et
les mêmes signes dans les deux estimations. Le R2 de la
première estimation (0,88) est égal à celui de la
deuxième estimation (0, 88). Il en est de même pour les
F-statistic 119 pour la première et 106 pour la deuxième.
4.2.2.2.2. Discussion des
résultats
Il ressort de ce qui précède que l'introduction
de la variable muette n'a pas d'influence significative sur l'estimation. Mais
en examinant le t-statistic de la variable muette on conclut qu'il y a une
différence de 15,84% entre les producteurs en irriguée et ceux
exploitant des terres souvent inondées. Néanmoins, comme l'une
des hypothèses de cette étude porte sur la comparaison de
l'efficience technique de ces deux groupes de producteurs, dans le
développement suivant, l'estimation portera sur ces deux groupes de
producteurs séparés.
Tableau 13 : MCO pour
l'échantillon total utilisant la fonction de production Cobb- Douglas y
inclus la variable muette type d'écologie
Included observations: 150
|
Variable
|
Coefficien
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
probabil
|
Constante
|
3,88836
|
0,98389
|
3,95203*
|
0,0001
|
LOG(AGE)
|
-0,03829
|
0,13586
|
-0,28183
|
0,7785
|
LOG(CRED)
|
0,04010
|
0,02426
|
1,65264
|
0,1007
|
LOG(ENGM)
|
-0,07830
|
0,08277
|
-0,94598
|
0,3458
|
LOG(EXPRI)
|
0,00121
|
0,04976
|
0,02435
|
0,9806
|
LOG(INST)
|
-0,02816
|
0,04370
|
-0,64450
|
0,5203
|
LOG(MADO)
|
0,66617
|
0,07983
|
8,34324*
|
0,0000
|
LOG(QINS)
|
0,11032
|
0,07700
|
1,43272
|
0,1542
|
LOG(SEM)
|
0,91172
|
0,16196
|
5,62901*
|
0,0000
|
LOG(TEXP)
|
0,42358
|
0,05778
|
7,32994*
|
0,0000
|
TYPECO
|
0,00625
|
0,03950
|
0,15840
|
0,8744
|
R-squared
|
0,88466
|
Mean dependent var
|
7,96735
|
Adjusted R-squared
|
0,87636
|
S.D. dependent var
|
0,64653
|
S.E. of regression
|
0,22733
|
Akaike info criterion
|
-0,0543
|
Sum squared resid
|
7,18337
|
Schwarz criterion
|
0,16645
|
Log likelihood
|
15,0741
|
F-statistic
|
106,619
|
Durbin-Watson stat
|
1,86509
|
Prob(F-statistic)
|
0,00000
|
* dénote la significativité
au seuil de 5%
4.2.2.3. Estimation suivant le type
d'écologie :
4.2.2.3.1. Estimation pour
la riziculture irriguée
4.2.2.3.1.1. Validation du
modèle
· Le F de Fisher (F-statistic = 75) est
élevé et sa probabilité est significativement nulle :
les paramètres du modèle sont globalement significatifs.
Ceci signifie que toutes les variables exogènes
expliquent réellement la production de manière globale.
· Le R2 est élevé(R-squared=
0,88, Adjusted R-squared = 0,87) : plus de 88% des variations de la
production sont expliquées par le modèle (par les variables
indépendantes)
· Le ratio de Log likelihood est significatif au seuil de
0,5% suivant la distribution de Khi-deux donc la relation entre la production
et les variables indépendantes est de qualité.
4.2.2.3.1.2. Discussion
des résultats
Le t de Student des paramètres tels que la main
d'oeuvre (MADO), la quantité de semence en kg/ha (SEM),et la taille de
l'exploitation en ha (TEXP) en plus de la constante ont leur probabilité
inférieure à 0,05 : ces paramètres du modèle
sont significativement différents de zéro. Ainsi la production
dépend dans une large mesure de la main d'oeuvre, de la qualité
et de la quantité de semences utilisées pour la confection des
pépinières et de la superficie emblavée par les
producteurs. Donc
l'hypothèse selon laquelle la production dépend
dans une large mesure de la disponibilité en engrais n'est pas
vérifiée.
Tableau 14 : MCO pour les
producteurs en riziculture irriguée utilisant la fonction de production
Cobb- Douglas
Included observations: 95
|
Variable
|
Coefficien
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
Constante
|
4,215273
|
1,147227
|
3,674314*
|
0,0004
|
LOG(AGE)
|
-0,10202
|
0,156338
|
-0,652579
|
0,5158
|
LOG(CRED)
|
0,052095
|
0,030706
|
1,696574
|
0,0934
|
LOG(ENGM)
|
-0,10949
|
0,094452
|
-1,159260
|
0,2496
|
LOG(EXPRI)
|
0,032925
|
0,059183
|
0,556316
|
0,5795
|
LOG(INST)
|
-0,02617
|
0,054236
|
-0,482525
|
0,6307
|
LOG(MADO)
|
0,464537
|
0,113936
|
4,077186*
|
0,0001
|
LOG(QINS)
|
0,194390
|
0,089546
|
2,170846
|
0,0327
|
LOG(SEM)
|
0,914884
|
0,185961
|
4,919773*
|
0,0000
|
LOG(TEXP)
|
0,524742
|
0,083220
|
6,305497*
|
0,0000
|
R-squared
|
0,888316
|
Mean dependent var
|
8,03025
|
Adjusted R-squared
|
0,876490
|
S.D. dependent var
|
0,63578
|
S.E. of regression
|
0,223441
|
Akaike info criterion
|
-0,0600
|
Sum squared resid
|
4,243689
|
Schwarz criterion
|
0,20878
|
Log likelihood
|
12,85193
|
F-statistic
|
75,1193
|
Durbin-Watson stat
|
1,920766
|
Prob(F-statistic)
|
0,00000
|
* dénote la significativité au seuil de 5%
4.2.2.3.2. Estimation pour
la riziculture sur terres souvent inondées
4.2.2.3.2.1. Validation du modèle
· Le F de Fisher (F-statistic = 53) est
élevé et sa probabilité est significativement nulle :
les paramètres du modèle sont globalement significatifs.
Ceci signifie que toutes les variables exogènes
expliquent réellement la production de manière globale.
· Le R2 est élevé(R-squared=
0,91, Adjusted R-squared = 0,89) : plus de 89% des variations de la
production sont expliquées par le modèle (par les variables
indépendantes)
· Le ratio de Log likelihood est significatif au seuil de
0,5% suivant la distribution de Khi-deux donc la relation entre la production
et les variables indépendantes est de qualité.
4.2.2.3.2.2. Discussion
des résultats
Le t de Student des paramètres tels que la main
d'oeuvre (MADO), la quantité de semence en kg/ha (SEM),et la taille de
l'exploitation en ha (TEXP) en plus de la constante ont leur probabilité
inférieure à 0,05 : ces paramètres du modèle
sont significativement différents de zéro. Ce sont ces
paramètres qui influencent de façon significative la production.
Donc l'hypothèse selon laquelle la production dépend dans une
large mesure de la disponibilité en engrais n'est pas
vérifiée.
Tableau 15 : MCO pour les
producteurs sur terres souvent inondées utilisant la fonction de
production Cobb- Douglas
Included observations: 55
|
Variable
|
Coefficien
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
Constante
|
2,265996
|
1,755014
|
1,291156
|
0,2032
|
LOG(AGE)
|
0,079644
|
0,260073
|
0,306239
|
0,7608
|
LOG(CRED)
|
0,029111
|
0,039654
|
0,734124
|
0,4667
|
LOG(ENGM)
|
0,000823
|
0,163021
|
0,005050
|
0,9960
|
LOG(EXPRI)
|
-0,052032
|
0,090127
|
-0,577316
|
0,5666
|
LOG(INST)
|
-0,049614
|
0,068865
|
-0,720460
|
0,4750
|
LOG(MADO)
|
0,671391
|
0,132411
|
5,070505*
|
0,0000
|
LOG(QINS)
|
0,133145
|
0,156921
|
0,848486
|
0,4007
|
LOG(SEM)
|
1n072672
|
0,304793
|
3519351*
|
0,0010
|
LOG(TEXP)
|
0,413333
|
0,083345
|
4,959326*
|
0,0000
|
R-squared
|
0,913297
|
Mean dependent var
|
7,858725
|
Adjusted R-squared
|
0,895957
|
S.D. dependent var
|
0,656322
|
S.E. of regression
|
0,211702
|
Akaike info criterion
|
-0,104312
|
Sum squared resid
|
2,016792
|
Schwarz criterion
|
0,260658
|
Log likelihood
|
12,86857
|
F-statistic
|
52,66821
|
Durbin-Watson stat
|
1,858832
|
Prob(F-statistic)
|
0,000000
|
* dénote la significativité au seuil de 5%
Les tests de validation donnent les mêmes
résultats. Ainsi les estimateurs issus des MCO du modèle sont
sans biais, convergents et efficaces.
On conclut que comme dans le cas de tout l'échantillon,
les mêmes variables sont significatives pour les producteurs en
riziculture irriguée et ceux sur des terres souvent inondées. Le
R2 au niveau des deux groupes de producteurs est pratiquement
égal et les coefficients aussi ont les mêmes signes et sont
égaux en valeurs. Ces résultats sont confirmés par le fait
que ces deux groupes de producteurs sont dans le même type
d'écologie : riziculture irriguée et que la
différence provient du fait que certains sont sur des terrains souvent
inondées.
4.2.3. Evaluation de
l'efficience technique
L'efficience technique pour l'échantillon total est de
53,5%. Ceci indique que les producteurs (le groupe des producteurs en
riziculture irriguée et ceux sur terre souvent inondée produisent
en dessous de la frontière. Donc le niveau d'efficience technique des
producteurs de la zone d'étude est faible, ce qui confirme
l'hypothèse principale posée.
Les valeurs de ce tableau montre également que le
niveau d'efficience technique des producteurs en riziculture irriguée
est de 49,3% contre 50,2% pour ceux sur terres souvent inondées.
Ensemble, leur niveau d'efficience technique est faible. Le test de la
différence des moyennes montre qu'au seuil de 5%, il n'y a pas de
différence significative entre l'efficience technique de ces deux
groupes de producteurs. Ainsi ce résultat infirme l'hypothèse
selon laquelle les producteurs en riziculture irriguée ont un niveau
d'efficience élevé que ceux sur terres souvent inondées.
En comparant ces résultats à ceux trouvés
par Seidu (2008), 52,8% on conclut que le niveau d'efficience est pratiquement
le même que celui obtenu par ce dernier. Tandis qu'il est faible par
rapport à 83% et 96% obtenu respectivement par Huang et Bagi (1984),
Parikh et Shah (1995), cités par Seidu (2008).
Les niveaux d'efficience faibles des producteurs de la zone
d'étude suggèrent la présence d'inefficience
managériale et de plusieurs facteurs hors de leur contrôle tels
que les aléas climatiques, le mauvais rendement des machines ou encore
les pénuries des intrants, dont l'effet est aussi important que les
facteurs contrôlables. Nos résultats suggèrent
également que lorsque le choix de l'échantillon n'est pas
basé sur la superficie emblavée, l'efficience technique
paraît être la même pour les producteurs en riziculture
irriguée et ceux en bas-fond. Ces observations ne sont pas surprenantes
car la riziculture dans la zone d'étude est caractérisée
par l'absence de maintenance (les motoculteurs et aux machines), le faible
nombre des agents du service de vulgarisation et le fait qu'ils ne propose pas
de nouvelles idées permettent d'augmenter l'efficience. En plus
l'analyse révèle que les producteurs ont un niveau
d'expérience en riziculture relativement faible.
Tableau 16 : Efficience technique par groupe de
producteurs
|
Echantillon total
|
irriguée
|
Terre inondées
|
Efficience technique
|
0,535
|
0,493
|
0,502
|
Source : Calcul effectué
à partir des résultats de l'estimation par MCO et de valeurs
moyennes des différentes variables de l'étude.
4.3. Les déterminants de
l'efficience technique
Les déterminants de l'efficience technique sont
dérivés des résultats des estimations par les MCO
présentés dans les tableaux précédents.
Le coefficient de la main d'oeuvre est positif et
significatif. Ceci suggère que lorsque la main d'oeuvre est disponible,
l'efficience de l'exploitant augmente. Or sur le périmètre,
DJELE(2006) souligne que les techniques de production manuelles mêmes
quand elles sont efficaces limitent les superficies cultivées et exigent
une abondante main d'oeuvre qui peut manquer dans les zones proches des
villes.
Le coefficient de la taille de l'exploitation est significatif
et positif. Il ressort de ce constat que les exploitants qui emblavent une
importante superficie sont plus efficients que les autres. En effet Ils ont
tendance à prendre plus de risques en investissant. La fragmentation des
terres conduit à l'inefficience. En réalité
d'après les travaux de MEERTENS (2001) dans la vallée de Zio, les
terres exploitées n'appartiennent pas aux riziculteurs donc ils peuvent
en être dépossédés facilement. De plus TSOGONNIN
(2008) souligne que la plupart des riziculteurs sont des petits exploitants
avec des superficies inférieures à 1 ha et que L'éducation
et la superficie emblavée par la riziculture ont une influence positive
sur l'état de pauvreté.
Le coefficient de la semence utilisée est aussi positif
et significatif. On conclut que la quantité et le type de semence
utilisés pour confectionner les pépinières comptent
beaucoup pour élever le niveau d'efficience technique. Parce que les
vieilles semences donnent de faible rendement. Ces résultats sont
confirmés par AGBOGLI et TETEVI (2005), qui révèlent que
la faiblesse des rendements sur le périmètre irrigué de
Mission-Tové est liée à la mauvaise qualité des
semences, le paysan préférant utiliser sa récolte comme
semence.
Enfin, Il est important de rappeler la variable niveau
d'éducation ou d'instruction qui apparaît ici comme non
significatif mais qui est important selon Seidu (2008). Le rôle de
l'éducation dans l'amélioration du niveau d'efficience des
exploitants est largement connu par ce qu'elle permet aux producteurs de
collecter, d'analyser et de disséminer les informations. En plus, avec
un niveau d'éducation élevé, les paysans sont capables de
s'organiser eux-mêmes en groupement afin de bénéficier des
crédits provenant des ONG. Elle permet aussi aux paysans de comprendre
les recommandations des agents de vulgarisation. Il est aussi important de
parler de l'expérience des producteurs en riziculture qui est non
significatif. Ce que TOKPA (1996) atteste en affirmant que
l'inexpérience des paysans en riziculture irriguée n'est pas sans
effet sur les rendements. Quant à ce qui concerne l'engrais qui se
révèle non significatif, MEERTENS (2001) affirme que les rupture
de stock d'engrais sont graves pour les riziculteurs qui ont toujours besoin
d'engrais avec deux campagnes de riz par an. La disponibilité de
l'engrais est un facteur déterminant pour le rendement car l'engrais
doit être appliqué à temps. DJELE (2006) poursuit ceci en
disant que sur ce périmètre, les doses d'urée demeurent
inférieures aux doses recommandées mêmes si elles sont
augmentées significativement depuis la dévaluation du franc CFA
et ont contribuées à un accroissement des rendements.
L'urée reste inférieure aux doses recommandées pour 70%
des exploitants avec un pourcentage relativement plus élevé en
zones non réaménagées (85% des exploitants contre 50% en
zones réaménagées).
CONCLUSION GENERALE ET
SUGGESTIONS
Ø Conclusion générale
A travers cette étude nous estimons l'efficience
technique des riziculteurs de Mission-Tové afin de déterminer les
voies par lesquelles on peut accroître la production en utilisant de
façon efficiente les ressources de production. Les données
utilisées dans cette étude ont été obtenues
à partir d'un échantillon de 150 producteurs dont 95 producteurs
en riziculture irriguée et 55 en bas-fond. Les conclusions sont que les
riziculteurs, aussi bien les producteurs en riziculture irriguée que
ceux en bas-fond sont techniquement inefficients. Les efficiences techniques
pour l'échantillon total, les producteurs en riziculture irriguée
et ceux en bas-fond sont respectivement 53,5%, 49,3% et 50,2%. La comparaison
de ces efficiences révèle que il n'y a pas de différence
significative entre les efficiences techniques de ces deux groupes de
producteurs. En plus les niveaux d'efficience faibles des producteurs de la
zone d'étude suggèrent la présence d'inefficience
managériale et de plusieurs facteurs hors de leur contrôle tels
que les aléas climatiques, le mauvais rendement des machines ou encore
les pénuries des intrants, dont l'effet est aussi important que les
facteurs contrôlables. Il est aussi évident que lorsque le choix
de l'échantillon n'est pas basé sur la superficie
emblavée, l'efficience technique apparaît être la même
pour les producteurs en riziculture irriguée et ceux en bas-fond. Il
ressort aussi analyse des résultats de la modélisation de la
production que, cette dernière dépend dans une large mesure de la
main d'oeuvre, de la qualité et de la quantité de semences
utilisées pour la confection des pépinières et de la
superficie emblavée par les producteurs.
La production rizicole sur le périmètre est
menacée par différents types de risques. Ainsi la variation de la
production est due en partie à certains facteurs contrôlables par
les producteurs. Parmi ces risques on peut citer : l'attaque des oiseaux
et des ras, les maladies des plants, etc.
De plus, les producteurs font face à des
pénuries fréquentes d'engrais surtout en début de campagne
rizicole. Tous ces manques sont des handicaps certains qui limitent les
objectifs de production des riziculteurs. La majorité des producteurs
n'ayant pas accès au crédit, sont incapables de se procurer les
intrants nécessaires à la production.
Enfin la filière riz est mal organisé et ne
reçoit pratiquement pas de soutien de la part des décideurs
politiques.
Ø Suggestions
Au regard de ce qui précède, les recommandations
suivantes sont formulées :
- en premier lieu, l'efficience technique des
producteurs de la zone d'étude est faible, ce qui suggère la
présence de d'inefficience technique. Ainsi il y a besoin pour les
décideurs politiques à développer les programmes
d'éducation qui permettra aux producteurs d'extraire et de
posséder les informations sur les technologies modernes en agriculture.
Ceci constitue un investissement pour l'accroissent de l'efficience ;
- Organiser la filière du riz au
Togo : cette organisation permettra de définir des cadres d'appui
technique et financier aux producteurs ;
- Les décideurs politiques doivent
intensifier les services de vulgarisations et donner une formation de
qualité aux agents de vulgarisation des nouvelles techniques de
culture.
- Les agents de vulgarisation à leur
tour doivent intensifier la formation des producteurs sur l'utilisation
efficiente des intrants ;
- Renforcer l'offre de services agricoles
(conseil agricole et recherche agricole) et faciliter leur accès aux
paysans ;
- Mise en place de politique et de mesures de
soutien bien adaptées visant la valorisation du potentiel rizicole
existant et garantissant l'accroissement durable de la production et de
l'approvisionnement des populations ;
-La dimension politique de la question du riz
doit être profonde, un produit politiquement
sensible : sensible d'abord pour le Gouvernement et pour les
bailleurs de fonds.
- Mettre en place un système de
subvention aux intrants et matériels agricoles pour permettre aux plus
grand nombre de producteurs d'accéder aux moyens de production à
un coût faible ;
- Poursuivre l'étude de la
détermination de l'efficience technique sur tous les
périmètres rizicoles du Togo afin d'avoir une moyenne nationale.
Ce qui permettra de définir une politique nationale visant à
augmenter l'efficience et par ricochet la productivité sur tout le
territoire.
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ANNEXES
Tableau 17 : Situation concernant les
périmètres rizicoles
DESIGNATION
|
LOCALISATION
|
SURFACE
IRRIGUEES (ha)
|
SURFACE
IRRIGUABLE (ha)
|
SYSTEME
D'IRRIGATION
|
SPECULATION
|
Région Maritime
|
Mission Tové
Agome Glozou
|
300
20
|
660
60
|
Gravitaire
Pompage et gravitaire
|
Riz
Riz
|
Région des Plateaux
|
Kpélé Akata
Akata
Amou Oblo
|
3
|
30
19
43
|
Gravitaire Gravitaire
Pompage et gravitaire
|
Riz
Riz
Riz
|
Région de la Kara
|
Landa pozenda
|
|
13,5
|
Pompage et gravitaire
|
Riz + vivriers
|
Région des savanes
|
Tantiegou
Gravillou
Koukombou
Barkoissi
|
31
10
|
41
30
220
12
|
Gravitaire
Gravitaire
Aspersion
Gravitaire
|
Riz + vivriers
Riz +maraîchage
Riz + fruitiers
Riz +maraîchage
|
TOTAL
|
|
364
|
1128,5
|
|
|
Source : E. K. Joseph, cité par
SOTED, 1996.
Tableau 18 : Evolution du riz
au Togo suivant les superficies, les production et les besoins de 1990 à
2006
Années
|
Superficies
( ha)
|
Production
paddy (t)
|
Production
Décortiqué(t)
|
Besoins (t)
|
Importation
(t)
|
Rendement
(t/ha)
|
1990
|
19900
|
25149
|
16400
|
35301
|
26815,819
|
1,32
|
1991
|
24155
|
39328
|
25563
|
40000
|
25735,801
|
1,60
|
1992
|
13650
|
25205
|
16445
|
41000
|
24093,668
|
1,79
|
1993
|
28200
|
34040
|
22100
|
46336
|
30219,686
|
1,21
|
1994
|
52725
|
50100
|
32565
|
47336
|
17749,9
|
1,17
|
1995
|
41919
|
51200
|
33280
|
48803
|
12001,33
|
1,38
|
1996
|
57442
|
76500
|
49725
|
50316
|
37247,121
|
|
1997
|
31678
|
86200
|
56030
|
51876
|
36778,104
|
|
1998
|
45941
|
86700
|
56355
|
53484
|
47872,322
|
|
1999
|
|
81100
|
52715
|
57332
|
64175,222
|
|
2000
|
32413
|
62307
|
36449
|
58739
|
36272,758
|
2,083
|
2001
|
32110
|
63694
|
37260
|
60511
|
57054,467
|
2,336
|
2002
|
32014
|
69243
|
40507
|
62340
|
64613,313
|
2,57
|
2003
|
28614
|
62048
|
36299
|
64229
|
47816,843
|
2,752
|
2004
|
32276
|
68518
|
40083
|
66181
|
58701,678
|
2,541
|
2005
|
32983
|
72860
|
42623
|
68199
|
80533,459
|
|
2006
|
|
|
|
|
104191,158
|
|
Source : DSID, 2007
|