Deuxième partie :
Etude empirique : Cas des banques de dépôt tunisiennes.
Des études antérieures comme celle de Plihon et
Miotti (2001) et Saadoui (2004) ont étudié la relation entre la
libéralisation financière et les comportements spéculatifs
des banques. Ces études ont mis une relation entre les comportements
spéculatifs et leurs effets sur les rendements des banques et leurs
vulnérabilités.
Ce présent travail étudie cette relation
à partir d'une étude empirique concernant les banques
commerciales tunisiennes. Il s'intéresse à analyser deux
principales problématiques qui s'orientent à l'analyse du
comportement spéculatif des banques, c'est-à-dire la tendance des
opérateurs du secteur financier à spéculer et à
profiter de l'instauration de la déréglementation et du
développement du marché financier afin de se constituer des gains
à court terme, tout en ignorant le risque dont ils font face.
Les problématiques se présentent comme
suit :
· Les banques tunisiennes ont-elles choisi de renforcer
leurs activités spéculatives pour augmenter leurs
bénéfices ? et à quels degrés ?
· Le degré d'activités spéculatives
atteint par les banques tunisiennes constitue t-il une menace de faillite pour
ces banques ?
I. Présentation de
l'échantillon
Pour étudier la relation entre le rendement et la
probabilité de faillite avec le comportement spéculatif des
banques, l'étude de ce mémoire s'intéresse à un
échantillon composé de huit banques commerciales cotées
sur la bourse des valeurs mobilières de Tunis. Ces huit
établissements seront observés sur une période de onze ans
allant de 1996 jusqu'à 2006.
Ces banques sont:
· Arab Tunisian Bank (ATB)
· Amen Bank (AB)
· Banque Internationale Arabe de Tunisie (BIAT)
· Banque Nationale Agricole (BNA)
· Banque de Tunisie (BT)
· Banque de l'Habitat (BH)
· Société Tunisienne de Banque (STB)
· Union Bancaire pour le Commerce et l'Industrie
(UBCI)
II. Hypothèses
Après avoir consulté la théorie et les
différentes études empiriques et pour mener une analyse plus
significative on doit simplifier la réalité par des
hypothèses.
Ce travail s'appui sur une hypothèse centrale qui est
simplifiée par deux hypothèses H1 et H2 représentant
l'effet du comportement spéculatif sur la situation des banques.
Figure 1 :
Présentation des hypothèses des modèles
Hypothèse centrale : la
vulnérabilité des banques naissent essentiellement des
comportements spéculatifs et de risque de liquidité.
1. Hypothèse 1 : H.1 : Le recours aux
activités spéculatives a un impact significatif sur le rendement
de ces banques.
Ø Sous hypothèse 1 : H.1.1 : Le poids
du portefeuille-titres commercial dans l'actif total d'une banque exerce une
influence significative sur le rendement.
Ø Sous hypothèse 2 :H.1.2: La part des
produits financiers hors intérêts, provenant d'opérations
hors intermédiation traditionnelle, dans le produit net bancaire
explique significativement l'évolution du rendement d'une banque.
Ø Sous hypothèse 3 :H.1.3: Le poids des
dépôts de la clientèle dans le passif total exerce un
impact significatif sur l'évolution des rendements d'une banque.
2. Hypothèse 2 : H.2: La tendance
à la spéculation augmente leur risque de faillite de ces
banques.
Ø Sous hypothèse 1 :H.2.1: Le poids du
portefeuille-titres commercial dans l'actif total d'une banque exerce une
influence positive et significative sur le risque de faillite d'une banque.
Ø Sous hypothèse 2 :H.2.2: La part des
produits financiers hors intérêts, provenant d'opérations
hors intermédiation traditionnelle, dans le produit net bancaire
entraîne, significativement, une croissance du niveau du risque de
faillite subit par une banque.
Ø Sous hypothèse 3 :H.2.3: Il existe une
relation significative entre l'évolution du risque de liquidité
des banques tunisiennes et le risque de faillite.
Ø Sous hypothèse 4 : H.2.4: La
variation du niveau du risque de faillite d'une banque est due essentiellement
à la variation réciproque de la qualité de gestion propre
à cette banque.
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