Résume
A la suite du signalement de nombreux cas de paludisme dans
les régions du Nord de la Mauritanie, un inventaire de la faune
culidienne y a été réalisé. Trois espèces de
moustiques non encore incriminées dans la transmission du paludisme ont
été récoltées. Il s'agit d'An. rhodesiensis,
d'Ae. vexans et Cx. quinquefasciatus. Les gîtes
larvaires, peu nombreux et peu productifs, sont constitués de bassins
maraîchers et de marelles alimentées par l'eau de sources ou de
pluies. Malgré son caractère d'espace transitionnel, le Nord de
la Mauritanie serait ainsi caractérisé par l'absence à la
fois des vecteurs classiques de Plasmodium du Sahara central et
septentrional (An. hispaniola, An. multicolor et An.
sergenti) et de l'Afrique sud saharienne (An. arabiensis, An.
gambiae s.s. et An. funestus).
Dans les régions du sud et sud-est abritant les sites
sentinelles du PNLP, An. arabiensis et An gambiae s.s. ont
été les espèces identifiées au sein du complexe
An. gambiae. La détermination du taux d'infection n'a
révélé aucune infection. An. arabiensis
présente une large répartition tandis que An.
gambiae s.s., représenté par la forme moléculaire
M, est principalement confiné dans l'extrême sud du pays. An.
gambiae s.l., vecteur majeur du paludisme dans ces sites, a
présenté un taux de mortalité quasi-totale à la
perméthrine (0,75%) et la deltaméthrine (0,05%). La
caractérisation moléculaire de la mutation Kdr montre
que la population d'Anopheles gambiae s.s. est sensible (S/S).
L'absence de toute mutation kdr justifie la vulgarisation des
moustiquaires imprégnées de pyréthrinoïdes par le
PNLP.
Mots clés : An. rhodesiensis, An.
gambiae s.l., Sensibilité (Kdr),
Pyréthrinoïdes, Sites sentinelles, Mauritanie.
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