IV.2 Construction d'une ontologie
opérationnelle
Le processus général de représentation
des connaissances peut donc être découpé en 3 phases (FIG
07):
La conceptualisation : identification des
connaissances contenues dans un corpus représentatif du domaine. Ce
travail doit être mené par un expert du domaine, assisté
par un ingénieur de la connaissance ;
L'ontologisation : formalisation, autant que
possible, du modèle conceptuel obtenu à l'étape
précédente. Ce travail doit être mené par
l'ingénieur de la connaissance, assisté de l'expert du domaine
;
L'opérationnalisation : transcription
de l'ontologie dans un langage formel et opérationnel de
représentation de connaissances. Ce travail doit être mené
par l'ingénieur de la connaissance.
Il est à noter que ce processus n'est pas
linéaire et que de nombreux aller-retour sont a priori
nécessaires pour bâtir une ontologie opérationnelle
adaptée aux besoins. Remarquons pour finir que ce modèle de
construction d'ontologie est ascendant, c'est-à-dire que l'on part des
connaissances à représenter, pour aboutir à une
représentation formelle. Mais une construction descendante est possible
et qui consiste à choisir un modèle opérationnel de
représentation, en fonction de l'objectif d'utilisation de l'ontologie,
puis à instancier ce modèle avec les connaissances du domaine.
Informel
Information brute
Conceptualisation
Modèle Conceptuel
ontologisation
Ontologie
Opérationnalisation
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Ontologie Opérationnelle et Formelle
FIG 07: Construction d'une ontologie opérationnelle.
Le rôle des ontologies au sein du processus de
représentation des connaissances étant désormais
fixé, il convient maintenant de préciser quelles sont les
primitives cognitives utilisées dans la construction des ontologies.
IV.3 Rôle des ontologies dans les agents et les
SMA
Les ontologies ont été développées
pour fournir des vocabulaires spécifiques dépendants du domaine
d'application pour la communication entre les agents. Une ontologie
définit les concepts et les relations qui existent entre les mots d'un
vocabulaire formel pour les agents qui l'utilisent. Il faut noter que les
agents d'un système multi-agent partagent la même ontologie (le
même vocabulaire) mais ceci ne veut pas pour autant dire qu'ils
possèdent la même base de connaissances.
Un problème qui est étroitement lié à
la sémantique des langages de communication est le traitement
approprié des ontologies au niveau des langages de communication.
FIPA -A CL et KQML incluent un élément
qui est employé pour identifier la source de vocabulaire utilisé
dans le contenu de message. Ceci est conçu pour rendre ces langages de
communication indépendants des vocabulaires particuliers d'application,
et pour donner aux destinataires des messages une manière
d'interpréter les termes non logiques au niveau du contenu des messages.
Dans les spécifications originales de KQML, cet
élément a été conçu pour se rapporter
à une ontologie indiquée dans
Ontolingua14.
Dans FIPA-ACL, la sémantique de
l'étiquette d'ontologie est efficacement définie pour
l'utilisateur. Évidemment, une ontologie qui a une large couverture,
concernant son domaine, et extensible, est nécessaire dans beaucoup de
langages de communication. Ainsi, une ontologie qui exhibe une couverture de
son domaine permet aux agents multiples de partager leurs connaissances dans
plusieurs contextes. Il est cependant très important de garder à
l'esprit qu'une large couverture peut mener à une ontologie volumineuse
et ainsi les agents peuvent passer beaucoup de temps à essayer de
trouver la signification du contenu de leur langage de communication au lieu
d'interagir les uns avec les autres. Une bonne ontologie devrait
également être extensible afin de permettre aux concepteurs d'aj
outer de nouveaux éléments. Finalement, une ontologie doit
être dépendante de son domaine ("domain-dépendant") et ses
rapports devraient montrer clairement leur pertinence avec ce domaine.
La manière avec laquelle un agent se servirait des
spécifications des ontologies de KQML ou de FIPA-ACL pour
interpréter des parties peu familières d'un message ACL n'a
jamais été définie de manière précise. Le
fait d'approvisionner une étiquette d'ontologie ne résout pas le
problème de la façon dont les agents acquièrent et
emploient la base de connaissance ontologique commune qui est un
préalable à une bonne communication. Ceci représente un
problème particulièrement aigu dans les systèmes ouverts
qui incluent des agents basés dans différents organismes. Au
niveau des problèmes liés à l'étude des
significations et au raisonnement avec un nouvel ensemble de terminologie, il
devrait exister des règles de traduction qui permettent de convertir des
termes significatifs d'une ontologie vers une autre. Bien qu'un fonctionnement
humain avec des représentants de chaque
14 Ontolingua: est un logiciel qui fournit un
environnement de collaboration distribué pour passer en revue,
créer, éditer, modifier, et employer des ontologies).
communauté terminologique puisse souvent hacher hors
d'un ensemble de règles satisfaisant, il est presque impossible de
construire ces règles entièrement de manière automatique.
En conséquence, les agents peuvent seulement entièrement
communiquer que s'ils partagent déjà une ontologie commune, ou si
un ensemble de règles de préexistence de traduction est fourni.
Le problème ontologique général fait touj ours l'objet
d'une recherche active.
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