C. Le principe d'une Foire KerbabelTM aux Indicateurs
pour l'agriculture durable
Nous allons présenter ici un nouvel outil dans
l'évaluation de la durabilité de l'agriculture : la Foire
KerbabelTM aux Indicateurs pour l'agriculture durable. Dans la
première partie, nous verrons pourquoi cet outil nous parait
nécessaire et en quoi il diffère des méthodes
d'évaluation que nous venons de voir, puis nous présenterons la
Foire et ces principes généraux.
1. L'utilité des indicateurs comme levier de
changement
a. Définition d'un indicateur
D'une manière générale, un indicateur
est un outil d'évaluation et d'aide à la décision
grâce auquel on va pouvoir mesurer une situation, une activité ou
une tendance, de façon relativement objective, à un instant
donné, ou dans le temps et/ou l'espace. Un indicateur se veut être
une sorte de résumé d'une information complexe offrant la
possibilité à des acteurs différents (scientifiques,
gestionnaires, politiques et citoyens) de dialoguer entre eux.
L'indicateur (qualitatif ou quantitatif) décrit
généralement un état, une pression et/ou une
réponse ne pouvant être appréhendé directement. Un
indicateur peut en agréger d'autres. Il doit exister une relation
causale entre le fait mesuré (indiqué) et l'indicateur.
L'utilité d'un indicateur dépend d'abord de sa capacité
à refléter la réalité, mais aussi de sa
simplicité d'acquisition et compréhension. (
www.wikipédia.org)
b. La concertation comme outil pour le
développement soutenable
Comme nous l'avons dit précédemment, la
technique ou la science sont loin d'être suffisante pour assurer un
développement durable. Encore faut-il qu'il soit dans
l'intérêt des parties prenantes, des décideurs et de tous
les acteurs concernés. En agriculture, il faut que les agriculteurs
aient intérêt à appliquer un itinéraire technique
« durable » (peu d'intrants, des productions diversifiées, une
exploitation autonome, etc. .), et pour cela, il faut que les politiques soient
incitatives, et que les consommateurs suivent. Il faut également que les
groupes industriels n'aient pas intérêt à freiner cette
évolution. Le changement de pratiques, certes technique à la
base, requière donc une véritable concertation entre acteurs.
Cependant, la plupart du temps, les acteurs ont des visions
différentes et des intérêts divergents. Une solution pour
permettre au changement de se faire est de leur permettre de se concerter pour
s'éclairer mutuellement, d'exprimer les enjeux qui sont derrière
le conflit, de créer des scénarios de futur probable qui
pourraient mettre tout le monde d'accord. Parfois, il suffit que chacun donne
son opinion pour trouver des convergences fortes.
c. Les indicateurs comme outil dans la
concertation
Même si la science avance dans la compréhension
du monde, elle ne peut pas intégrer toute la complexité du
réel. Chaque exploitation agricole est un système complexe, et
chaque exploitation est différente des autres. C'est pourquoi il est
difficile de les comparer entre elles ou même d'évaluer un
changement de système dans le temps. Il est également difficile
de faire appréhender cette réalité aux non-agriculteurs.
C'est pourquoi, pour mener à bien une concertation, nous avons besoin
d'outils qui permettent de contourner le problème de la
complexité et des incertitudes.
Simplifier la réalité sans la déformer,
tel est l'objectif que nous nous assignons afin de trouver un cheminement
durable. L'utilisation d'indicateurs est pour l'instant le seul moyen
d'atteindre cet objectif.
d. Un nouvel outil pour la concertation : la Foire
Kerbabel aux indicateurs pour l'agriculture durable
Nous avons vu, dans la partie précédente,
différentes méthodes d'évaluation de
la durabilité des exploitations agricoles, utilisant toutes des
systèmes d'indicateurs. La
Foire aux indicateurs est construite différemment, son
objectif est de soutenir la réflexion en utilisant les
évaluations quantitatives permises par les indicateurs. Elle cherche
à faire le lien entre la mesure (assessment) et la
délibération.
La Foire recense les indicateurs utilisés dans les
méthodes d'évaluation existantes, mais elle permet aux acteurs
d'utiliser ces indicateurs indépendamment de la méthode dont ils
sont issus, dans des contextes variés. Elle cherche à relier
l'approche Top-down, l'utilisation d'indicateurs créés et
validés par des experts, et l'approche Bottom-down, la réflexion
sur des enjeux de développement durable par les acteurs
concernés.
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