Mémoire de Recherche
« La mobilisation d'indicateurs pour
l'évaluation de la soutenabilité
de
l'Agriculture :»
Par Sarah Dauvergne
Pour l'obtention du diplôme de Master Recherche Economie
et Gouvernance des Territoires et de l'Environnement,
spécialité Développement Soutenable et
Intégré Université de Versailles - Saint Quentin en
Yvelines
Suite au stage effectué de mai à aout 2008 au
Centre d'Ethique et d'Economie pour l'Environnement et le Développement,
au sein de l'équipe IACA
Sous la direction de Jean-Marc Douguet, Maitre de
Conférences en Sciences Economiques à l'UVSQ et Martin O'Connor,
Professeur en Sciences Economiques à l'UVSQ
En collaboration avec Tania Armand, étudiante du master
Ingénierie du Développement Durable, Spécialisation
Médiation des Connaissances Environnementales
REMERCIEMENTS
Je tiens d'abord à remercier toutes les personnes dont
le travail sur l'évaluation des exploitations agricoles a
été une vraie mine d'or : les concepteurs de la méthode
IDEA, particulièrement Kevin Boisset, de la Bergerie Nationale de
Rambouillet, Philippe Girardin, de l'INRA de Colmar, et Frédéric
Zahm, du CEMAGREF de Bordeaux ; Sylvain Doublet de SOLAGRO pour DIALECTE,
Audrey Ossard d'Agro-Transfert pour le DAEG, David Guyon de FADEAR pour la
charte de l'agriculture paysanne, Chantal Rabolin de l'INRA de Colmar pour
INDIGO.
Un grand merci également à mes tuteurs de stage,
Jean-Marc Douguet et Martin O'Connor, ainsi qu'à ma collaboratrice Tania
Armand, pour avoir avancé ensemble sur les chemins tortueux de la
réflexion, et à l'équipe IACA pour son accueil et son
aide.
SOMMAIRE
INTRODUCTION 4
I. EVALUER LA DURABILITE DE L'AGRICULTURE 5
A. AGRICULTURE DURABLE : DEFINITIONS ET PROBLEMATIQUES
6
B. LES METHODES EXISTANTES POUR EVALUER LA DURABILITE DE
L'AGRICULTURE 8
C. LE PRINCIPE D'UNE FOIRE KERBABELTM AUX
INDICATEURS POUR L'AGRICULTURE DURABLE 15
II. STRUCTURER LA FOIRE KERBABELTM AUX
INDICATEURS POUR UNE AGRICULTURE DURABLE 19
A. STRUCTURER LA FOIRE KERBABELTM AUX
INDICATEURS : DONNER UNE
REPRESENTATION UTILISABLE DU REEL 20
B. LES COMPARTIMENTS DE L'ENVIRONNEMENT 21
C. LES BRANCHES ECONOMIQUES 22
D. LES FONCTIONS ENVIRONNEMENTALES 23
E. LES ECHELLES 28
F. LES AXES A REMPLIR LORS DE L'UTILISATION DE LA FOIRE
30
III. REMPLIR LA FOIRE KERBABELTM AUX
INDICATEURS POUR UNE AGRICULTURE DURABLE 31
A. TROUVER ET CLASSER LES INDICATEURS DE PRESSION DE
L'AGRICULTURE SUR
L'ENVIRONNEMENT 32
B. L'ORGANISATION DE LA FOIRE KERBABELTM AUX
INDICATEURS 39
C. DES PISTES D'AMELIORATION DE LA FOIRE
KERBABELTM AUX INDICATEURS POUR UNE AGRICULTURE DURABLE
48
CONCLUSION 50
BIBLIOGRAPHIE 54
SITE INTERNET 57
Introduction
Ce travail a été réalisé à
la suite d'un stage réalisé au sein du Centre d'Ethique et
d'Economie pour l'Environnement et le Développement (C3ED), dans le
cadre du projet AGRIVISTAS. L'objectif de ce projet est l'exploitation des
modélisations à des multiples échelles (de la parcelle
jusqu'à l'hexagone et l'espace européen) comme un outil d'aide
à la délibération pour l'émergence de visions
claires, cohérentes et crédibles des dynamiques de l'agriculture
durable comme composantes de projets de territoire notamment dans les zones
périurbaines en Ile de France.
Le rôle premier de l'agriculture, sa raison
d'être, est la production de denrées alimentaires et non
alimentaires. Elle est aussi le principal moyen par lequel l'homme interagit
avec l'environnement, et façonne l'écosystème pour le
rendre vivable pour 6 milliards, et plus, d'êtres humains. Plus qu'une
activité économique, elle s'est chargée au fil du temps de
l'histoire d'un poids symbolique, culturel, identitaire, indispensable à
la transmission d'un savoir-faire paysan, certes empirique, mais
inestimable.
Les systèmes agricoles se sont profondément
transformés en quelques décennies, un laps de temps très
court si on le compare avec les évolutions précédentes. A
la recherche d'un nouvel équilibre permettant la pérennisation de
l'agriculture, et par là même la poursuite et l'expansion des
évènements spectaculaires qui se sont produits en
parallèle, croissance ou au moins stabilité démographique,
augmentation du bien-être pour la population entière, la
communauté scientifique s'est penchée sur des questions telles
que la multifonctionnalité de l'agriculture, la
durabilité/soutenabilité des systèmes agricoles.
Nous proposons dans ce travail un nouvel outil,
répondant au besoin d'évaluer la durabilité de
l'agriculture et de proposer un cheminement réalisable vers des
systèmes durables. En croisant les travaux réalisés sur
l'évaluation de la durabilité des exploitations agricoles, se
basant sur des systèmes d'indicateurs, et la constatation de plus en
plus évidente que le développement durable n'est pas qu'une
affaire de techniques, mais aussi et surtout, de gouvernance,
c'est-à-dire de gestion des acteurs et des intérêts, et
considérant que la gouvernance passe par des processus de
délibération, nous avons construit une Foire
KerbabelTM aux Indicateurs pour une Agriculture Durable.
Nous commencerons par nous demander comment évaluer la
durabilité de l'agriculture, et proposer un nouvel outil dans ce but,
puis nous verrons comment nous avons structuré cet outil, à
l'aide d'axes qui permettent d'accompagner les processus de
délibération entre acteurs, et enfin nous présenterons le
travail déjà effectué dans le but de remplir,
partiellement, cet outil et de le rendre fonctionnel.
I. Evaluer la durabilité de
l'agriculture
Qu'est-ce que l'agriculture durable ? Comment l'identifier ?
Comment la mettre en oeuvre ? Il existe de nombreux travaux qui tentent de
répondre à ces questions. Les méthodes les plus couramment
utilisées pour évaluer l'agriculture durable sont des
systèmes d'indicateurs. Le choix des indicateurs est
généralement fait par des experts, qui cherchent à rendre
compte de la cohérence technique et économique des exploitations
agricoles.
Notre but ici n'est pas de créer encore un autre
système d'indicateur, mais d'utiliser les systèmes existants dans
une voie un peu différente. Chaque indicateur peut être
utilisé dans différents contextes, différentes conditions,
seul ou intégré dans un système, il peut être
discuté, validé.
C'est à partir de cette idée que nous avons
construit un nouvel outil, qui n'a pas pour but d'évaluer la
durabilité de l'agriculture, mais qui se sert des indicateurs pour
permettre la discussion autour des problématiques importantes de
l'agriculture. C'est un cadre de réflexion conceptuelle sur
l'agriculture durable, qui a pour vocation de permettre aux changements
nécessaires de s'amorcer.
A. Agriculture durable : définitions et
problématiques 1. Définitions de l'agriculture durable
Le terme d'« agriculture durable » est fortement
connoté, de même que celui de développement durable.
Toutefois, comme il est très pratique à utiliser, nous allons
tenter ici d'en donner une définition objective et
générique.
Un système agricole durable est un système qui
ne va pas tomber en crise dans un futur prévisible. Une crise agricole
se caractérise par une baisse incontrôlée des rendements
aboutissant à une production insuffisante pour assurer l'alimentation de
la population.
On définit souvent la durabilité au croisement
de trois dimensions: économiques, sociales et environnementales.
Autrement dit, pour être durable, l'agriculture doit assurer un revenu
suffisant aux agriculteurs, être intégrée dans la
société par un système d'échange équitable
et préserver les ressources naturelles dont elle dépend.
a. La définition de l'agriculture durable du
RAD
Le Réseau Agriculture Durable donne une définition
conceptuelle de l'agriculture durable, tout en mettant l'accent sur la
définition de durabilité du Rapport Brundtland :
« L'agriculture durable est le contraire d'un
modèle : elle tente d'apporter des réponses locales aux questions
posées dans une perspective globale quant aux fonctions et à la
place qu'occupe l'agriculture dans la société.
L'agriculture durable s'appuie sur les fondements du
développement durable. Cela signifie qu'elle doit répondre aux
besoins des générations présentes sans compromettre le
développement des générations futures, en leur
garantissant les mêmes chances de progrès.
L'agriculture durable est un moyen de réflexion sur le
devenir des exploitations agricoles et plus largement sur la vie des campagnes
de demain. Les agriculteurs du réseau ont développé des
savoir-faire, souvent simples et empreints de bon sens, qui tendent vers une
agriculture à taille humaine, liée au sol, économe en
intrants comme en moyen de production. » (
http://www.agriculture-durable.org/)
b. La définition de l'agriculture durable
IDEA
Les concepteurs de la méthode IDEA (F. Zahm, P.
Girardin, C. Mouchet, P. Viaux, L. Vilain) se sont appuyés sur les
travaux d'autres chercheurs : « Plusieurs définitions d'un
modèle de développement durable existent. En 1988, le groupe
consultatif pour la recherche agricole internationale considère que
«l'agriculture durable consiste à gérer de manière
efficace les ressources utilisables pour l'agriculture dans le but de
satisfaire les besoins changeants de l'être humain, tout en veillant au
maintien, voire à l'amélioration de la qualité de
l'environnement, ainsi qu'à la préservation des ressources
naturelles».
HARWOOD définit l'agriculture durable comme «une
agriculture capable d'évoluer indéfiniment vers une plus grande
utilité pour l'homme, vers une meilleure efficacité de l'emploi
des ressources et vers un équilibre avec le milieu qui soit
bénéfique à la fois pour l'homme et pour la plupart des
autres espèces» (HARWOOD, 1990 in BONNY, 1994).
C'est la définition consensuelle de FRANCIS et YOUNGBERG
(1990, in BONNY, 1994), qui est aujourd'hui communément admise pour
qualifier l'agriculture durable :
«L'agriculture durable est une agriculture
écologiquement saine, économiquement viable, socialement juste et
humaine » ».
Ils nous donnent également leur propre
définition, opérationnelle, et qui sous-tend ensuite toute la
méthode : « Dans la méthode IDEA, nous retenons qu'une
agriculture durable repose sur trois grandes fonctions essentielles: la
fonction de production de biens et services, la fonction de gestionnaire de
l'environnement et la fonction d'acteur du monde rural. Quant à la
conception d'une exploitation durable, nous proposons celle de LANDAIS,
à savoir «une exploitation viable, vivable, transmissible et
reproductible » ». (
http://www.idea.portea.fr/)
c. La définition de l'agriculture durable de
l'Union Europénne
On peut lire sur le portail internet de l'Union
Européenne que « c'est une agriculture européenne durable
qui permettra aux générations futures d'accéder, comme
nous pouvons le faire aujourd'hui, aux ressources et au patrimoine naturels
uniques de l'Europe.
À l'avenir, l'agriculture européenne devrait
être économiquement durable, socialement durable,
écologiquement durable. En d'autres termes, notre objectif est de
favoriser l'émergence d'un secteur agricole européen
concurrentiel et axé sur le marché, capable d'améliorer
les conditions de vie et les perspectives d'emploi dans les zones rurales, de
promouvoir les bonnes pratiques environnementales et de préserver les
habitats naturels, la biodiversité et les paysages. »
Enfin, on trouve dans la lettre de mission de la Direction
générale de l'agriculture et du développement rural de
l'Union Européenne, que leur mission est de « promouvoir le
développement durable de l'agriculture européenne et de s'assurer
du bien-être de ses zones rurales. », avec pour objectifs (1) de
« promouvoir un secteur agricole solide et compétitif qui respecte
des normes d'environnement et de production strictes, tout en garantissant un
niveau de vie équitable pour les agriculteurs »; (2) «
contribuer au développement durable dans les zones rurales, notamment en
aidant le secteur agricole à s'adapter aux nouveaux défis, en
protégeant l'environnement et l'espace naturel (particulièrement
dans la perspective du changement climatique) et en améliorant la
qualité de vie dans les zones rurales, tout en y garantissant croissance
et emploi »; et (3) promouvoir le secteur agricole européen sur le
marché mondial. ». (
http://ec.europa.eu/agriculture/)
2. La problématique actuelle de l'agriculture
durable
La question de la durabilité de l'agriculture
française se pose de manière accrue, les enjeux autour de la
multifonctionnalité de l'agriculture sont âprement discuté,
notamment dans les négociations internationales et par les agriculteurs
au niveau local. Les conditions de la durabilité sont -elles remplies en
France ? l'agriculture n'assure plus un revenu juste aux agriculteurs, ou
seulement lorsque ceux-ci mettent en péril la viabilité
environnementale et sociale de leur exploitation ; avec l'urbanisation la
société s'est détachée de l'agriculture et de la
ruralité, les espaces ruraux se vident, et il y a une
incompréhension fondamentale entre les non-agriculteurs qui veulent des
produits de qualité à bas prix et les agriculteurs qui produisent
en fonction de leur contraintes ; et enfin l'activité agricole, qui a
façonné l'environnement et a produit des milieux seminaturels
partout sur la planète, est aujourd'hui destructrice des ressources
naturelles dont elle dépend elle-même en premier lieu.
En Europe, la majeure partie des systèmes agricoles
sont basés sur la spécialisation des productions,
l'agrandissement des exploitations agricoles, l'utilisation d'intrants couteux
et destructeur d'environnement (les engrais minéraux, les pesticides,
les OGM...) et la perte d'une culture et d'un savoir-faire paysans au profit
d'une culture entrepreneuriale.
Comment définir la durabilité pour
l'activité agricole en France ? Existe-t-il des critères de
durabilité ? Et s'ils existent, comment les utiliser ? Quels sont les
instruments, politiques, économiques, qui peuvent modifier la situation
vers une situation plus appréciable ? Comment définir des
scénarios plausibles d'amélioration des systèmes de
production ?
On constate que le développement durable n'est pas
seulement une affaire de technique, il faut avant tout que
l'intérêt des principaux acteurs soit d'aller dans le sens du
développement durable. Les choix politiques et les conflits
d'intérêt sont les principaux points de levier pour le changement.
Comment communiquer sur la nécessité d'un changement vers des
systèmes plus durables ? Comment permettre à des
intérêts divergents de se rencontrer ? C'est à ces
questionnements que nous nous efforcerons de répondre.
B. Les méthodes existantes pour évaluer la
durabilité de l'agriculture
Il existe de nombreuses tentatives de systèmes
d'indicateurs permettant d'évaluer la durabilité de
l'agriculture, le plus souvent à l'échelle de l'exploitation
agricole, mais aussi à l'échelle des territoires ou à
l'échelle internationale.
Chaque système d'indicateur possède ses propres
hypothèses de départ et ses objectifs. Quels sont-ils et à
quelles questions répondent-ils ? Nous allons présenter ici
quelques systèmes que nous avons étudié.
1. La méthode IDEA (Indicateurs de Durabilité
des Exploitations Agricoles)
a. Contexte de création
La méthode IDEA est créée en 2000 et
rééditée en 2003 et 2006. C'est une ressource qui illustre
les initiatives impulsées par Ministère de l'Agriculture pour
promouvoir l'agriculture durable. Cette méthode de diagnostic est issue
d'une demande de la Direction générale de l'enseignement et de la
recherche (DGER) du ministère chargé de l'agriculture, qui,
dès 1996, souhaitait mettre à disposition de l'enseignement
agricole un outil d'évaluation de la durabilité des
systèmes d'exploitations agricoles qui soit pertinent, sensible et
fiable, tout en étant accessible au plus grand nombre.
b. Concept de durabilité dans la méthode
IDEA
"Le concept d'agriculture durable est dérivé du
concept de développement durable. Il repose sur les mêmes
postulats et objectifs de départ puisqu'il prétend concilier
développement économique et social avec gestion rationnelle et
prudente des ressources naturelles.
Au plan théorique, l'agriculture durable subit
également de nombreuses critiques fondées sur une remise en cause
du concept de développement lui-même. En effet, comme aucun
développement ne peut perdurer indéfiniment sur une
planète aux ressources limitées, aucun développement ne
peut être durable et ce vocable, utilisé
abusivement par beaucoup, est perçu au mieux comme une
nouvelle utopie et au pire comme un simple slogan publicitaire. La
décroissance soutenable aujourd'hui proposée comme une
alternative crédible au développement durable, démontre
qu'il est effectivement impossible de consommer chaque jour davantage
d'énergie, de ressources naturelles et d'espace, même au nom du
développement, et qu'il est essentiel au contraire de réduire au
plus vite nos besoins.
Sur la question du long terme, les concepts de
développement durable et de décroissance soutenable ne sont donc
pas antagonistes mais plutôt complémentaires. Réduire nos
gaspillages et limiter notre consommation est en effet une condition
fondamentale d'un véritable développement. Mais qu'est-ce qu'un
véritable développement ?" (Extraits du texte introductif
à l'agriculture durable, Vilan L., Zahm F., 2005, Source :
http://www.idea.portea.fr/)
c. Objectifs
La méthode IDEA est destinée aux enseignants,
aux responsables d'exploitation des lycées agricoles, aux techniciens et
agents de développement et aux agriculteurs désireux de faire
évoluer leur exploitation vers des systèmes agricoles durables.
C'est avant tout un outil à vocation pédagogique qui cherche non
seulement à apprécier la durabilité des systèmes
agricoles, mais qui permet aussi de faire avancer le concept de
durabilité en suscitant des débats et des questionnements
à travers chaque indicateur, et en suggérant des moyens simples
et adaptés à chaque situation locale pour améliorer la
durabilité et le fonctionnement global du système
analysé.
d. Mise en oeuvre
Le principe de durabilité se décline en 17
objectifs clairement identifiés : Cohérence, autonomie,
protection et gestion de la biodiversité, protection des paysages,
protection des sols, protection et gestion de l'eau, protection de
l'atmosphère, gestion économe des ressources naturelles non
renouvelables, bien-être animal, qualité des produits,
éthique, développement humain, développement local,
qualité de vie, citoyenneté, adaptabilité et emploi.
La méthode IDEA réalise un diagnostic
multidimensionnel de la durabilité de l'exploitation à partir de
la combinaison de trois groupes d'indicateurs qui mesurent la durabilité
agro-écologique (diversité des productions, organisation de
l'espace, pratiques agricoles), la durabilité socio-territoriale
(qualité des produits et du territoire, éthique et
développement humain, emploi et services) et la durabilité
économique (viabilité, indépendance,
transmissibilité, efficience).
2. La méthode du Réseau Agriculture Durable
(RAD)
a. Contexte de création
Né en 1994 de la nécessité de coordonner
les projets des groupes locaux, le RAD promeut un type d'agriculture
basé sur les systèmes économes et autonomes. Les divers
groupes du RAD travaillent depuis longtemps sur la durabilité des
exploitations agricoles, en animant des groupes de formation d'agriculteurs.
Le diagnostic de durabilité du RAD synthétise
trois types d'évaluation de la durabilité (IDEA, Solagro et
Fadear). C'est une méthode permettant de fixer des objectifs à
atteindre et de suivre l'évolution de la durabilité de
l'exploitation.
b. Objectifs
Les objectifs affichés du RAD sont (Source :
http://www.agriculture-durable.org/):
- Disposer d'un outil visuel et rapide à réaliser mais le plus
complet possible.
- Capitaliser les résultats des exploitations dans une
démarche vers l'agriculture durable.
- Crédibiliser les systèmes en agriculture durable
pour pouvoir mieux communiquer sur les tenants et les aboutissants de
l'agriculture durable.
- Se fixer des objectifs à atteindre à plus ou
moins long terme pour améliorer la durabilité de
l'exploitation.
- Avoir un outil de suivi de l'évolution de cette
durabilité par une utilisation régulière de cet outil.
c. Mise en oeuvre
Cette évaluation s'appuie sur 22 indicateurs
répartis sur trois pôles d'intérêts que sont la
durabilité économique, la durabilité sociale et la
durabilité environnementale. Le diagnostic est avant tout un outil
d'auto-évaluation. C'est un outil pédagogique d'aide à la
réflexion. A l'arrivée, on obtient trois radars qui offrent la
possibilité d'appréhender la pérennité de
l'exploitation : plus la surface est grande, plus la ferme est « durable
».
3. Le diagnostic DIALECTE de Solagro
a. Contexte de création
Une première méthode d'évaluation
agro-environnementale (DAE SOLAGRO 1), a été
élaborée par SOLAGRO. Pour améliorer cette première
version, SOLAGRO s'est rapprochée de la Chambre Régionale
d'Agriculture Midi-Pyrénées et de la Chambre d'Agriculture -ADVA
de la Haute-Garonne. Cette coopération a débouché sur la
création de deux outils de diagnostics : DIALOGUE et DIALECTE. Le
premier est une méthode exhaustive avec grande précision
(échelle parcellaire) ; DIALECTE - littéralement DIAgnostic Liant
Environnement et Contrat Territoriaux d'Exploitation- est une méthode
plus synthétique et dont la mise en oeuvre est facile. Tous les
opérateurs agricoles et tous les agriculteurs (formés) peuvent
réaliser un diagnostic d'exploitation en ligne.
b. Objectifs
La vocation première de DIALECTE est de permettre une
évaluation de l'impact de l'exploitation agricole sur l'environnement.
Il établit l'état des lieux de l'environnement à un moment
donné et doit permettre de mettre en avant les systèmes
respectueux de l'environnement, de repérer les pratiques à
risques et ainsi de suggérer à l'agriculteur les voies
d'amélioration.
Les diagnostics réalisés dans les exploitations
agricoles montrent qu'il existe une grande diversité de positionnement
des exploitations par rapport à l'environnement. Certaines exploitations
optimisent mieux que d'autres l'utilisation de leurs propres ressources
naturelles (sol, climat, biodiversité...), limitent la pression sur les
ressources (eau, énergie...) et les impacts négatifs sur les
écosystèmes locaux. Cet outil a pour vocation de mettre en
évidence les marges de progrès des exploitations sur la base
réaliste de situations déjà existantes.
Cette méthode doit pouvoir être utilisée
dans tout type d'exploitation agricole de France ou d'Europe, qu'elle soit une
exploitation d'élevage extensif à base d'herbe ou une
exploitation de maraîchage périurbain.
c. Concept de durabilité
DIALECTE prend à son compte les principes
développés dans l'agro-écologie, dans la production
intégrée (selon l'OILB) et l'agriculture biologique.
Ses fondements sont :
- Favoriser la mixité sous toutes ses formes comme base
de la productivité et de la multifonctionnalité de l'agriculture
;
- Développer une agriculture liée au sol et
adaptée aux conditions locales ;
- Conserver la biodiversité tant animale que
végétale, moteur du fonctionnement des agrosystèmes
(recyclage des éléments minéraux, processus
d'évitement des pertes, optimisation du stock d'éléments
minéraux disponibles, régulation des ravageurs) ;
- Valoriser les ressources abondantes et économiser les
ressources rares. Ses principes doivent permettre:
- D'assurer une durabilité de l'agriculture en limitant
au minimum la consommation des ressources non renouvelables, en
n'épuisant pas les ressources renouvelables ;
- De trouver un certain équilibre avec la nature et de
profiter de cette nature pour limiter en particulier le contrôle chimique
des ravageurs et des plantes concurrentes des plantes cultivées ;
- De maintenir voire d'accroître, la fertilité des
sols ;
- De maintenir en bon état les facteurs de production
indispensables au bon fonctionnement des agrosystèmes (pollinisation
naturelle des plantes cultivées, par les insectes, drainage naturel,
confort des animaux, etc.) ;
- De limiter ou d'éviter les pertes dans le
système se traduisant généralement par des pollutions
(érosion des sols, lessivage, etc.) ;
- D'éviter la disparition d'espèces animales et
végétales présentes dans l'espace agricole ;
- De maintenir en bon état les ressources en eau.
d. Objectifs opérationnels DIALECTE doit
permettre :
- D'utiliser des données significatives (critères
et indicateurs) facilement récupérables et exploitables.
- De mener une analyse quantitative permettant de comprendre
rapidement l'environnement par un ensemble d'indicateurs, d'évaluer, de
suivre une évolution et éventuellement de comparer deux
exploitations. Cela nécessite un nombre restreint d'indicateurs
utilisés individuellement ou par croisement entre eux pour exprimer un
état ou une tendance de l'exploitation vis-à-vis de
l'environnement ou d'une de ses composantes. Ces critères pouvant
éventuellement être comparés à des moyennes
départementales, régionales ou nationales.
- De sensibiliser l'agriculteur à produire dans le souci
et le respect de l'environnement.
- D'être intégré dans un diagnostic complet
de l'exploitation, diagnostic technicoéconomique et humain et se
positionner dans une logique de durabilité.
- De prendre en compte les indicateurs en cours dans les
réglementations (Installations classées, MAE, CPBA, Directive
« Nitrates », Bâtiments d'élevages, Loi Paysage,
Conférences de Rio, etc.).
e. Méthodologie
Cet outil réalise une évaluation
environnementale en dehors de toute considération économique, la
rentabilité économique de l'exploitation étant
trop dépendante des fluctuations du marché et des
politiques agricoles.
La méthode nous permettant d'aboutir à un
diagnostic repose sur quatre principes :
- Favoriser et privilégier l'approche globale du
système qui permet une meilleure intégration des interrelations
(la boîte noire du système) entre les différents
facteurs.
- Donner plus de valeur aux actions préventives
plutôt que curatives. - S'intéresser à l'ensemble des
problématiques environnementales.
- Avoir à la fois une approche quantitative et
qualitative. Le qualitatif est traité d'une façon
littéraire et vient compléter, relativiser les données
quantitatives. L'analyse qualitative permet de situer l'exploitation dans son
contexte historique, économique, social et ainsi de relativiser les
résultats et les informations. Elle permet également de
compléter les aspects non pris en compte dans l'approche quantitative :
toutes les informations environnementales ne peuvent en effet s'analyser
à partir de données facilement mesurables.
La méthode d'évaluation est basée sur une
double approche :
- Une approche globale qui analyse le fonctionnement de
l'exploitation agricole et qui comprend deux thèmes : la mixité
de l'exploitation et l'utilisation rationnelle des intrants.
- Une approche thématique de l'environnement qui
mesure l'impact de l'activité de l'exploitation agricole sur les
différents compartiments de l'environnement : l'eau, le sol, la
biodiversité, la consommation de ressources.
f. Mise en oeuvre
Les risques d'impacts sur l'environnement sont
évalués à partir d'indicateurs agri- environnementaux.
Chaque thème comprend plusieurs critères qui comprennent des
indicateurs parfois regroupés en sous-critères. Chaque indicateur
est défini par un mode de calcul utilisant des variables quantitatives
ou qualitatives. Le regroupement des indicateurs nécessite
l'élaboration d'une codification en points afin qu'ils puissent
être cumulés à l'intérieur d'un critère puis
d'un thème. Des seuils minimum et maximum pour chaque indicateur sont
définis. La cohérence de l'ensemble des indicateurs dans un
thème est établie par la pondération des indicateurs.
Le résultat du diagnostic agri- environnemental s'exprime
par plusieurs notes : - Une note sur 100 points pour l'approche globale de
l'exploitation.
- Une note sur 20 points pour chacune des thématiques
environnementales.
Chacune de ces notes doit être interprétée
à partir d'une analyse des indicateurs qu'elle prend en compte. La
situation idéale (note 100 pour l'approche globale ou 20 pour l'approche
thématique) n'existe peut-être pas. Au-delà de la valeur
absolue des notes, les concepteurs ont surtout voulu illustrer, à partir
d'une situation initiale de l'exploitation diagnostiquée, les marges de
progrès possibles dans le champ de l'agrienvironnement. (Source :
http://dialecte.solagro.org/)
4. L'opération IRENA
a. Contexte de création
Les conseils européens de Cardiff (juin 1998) et de
Vienne (décembre 1998) ont mis l'accent sur l'importance de
développer des indicateurs environnementaux pour évaluer l'impact
des différentes activités économiques- y compris
l'agriculture- sur l'environnement, et pour intégrer progressivement les
considérations environnementales dans la Politique Commune.
L'opération IRENA (Indicator Reporting on the
Integration of Environmental Concerns into Agriculture Policy) a pour principal
objectif le développement d'indicateurs agroenvironnementaux pour suivre
l'intégration des politiques environnementales dans la politique
agricole de l'Union Européenne.
b. Le cadre d'analyse
IRENA présente 35 indicateurs classés dans le
cadre du DPSIR. Les indicateurs sont également classés en
fonction de grands « thèmes » environnementaux : l'eau, le sol
et son occupation, le changement climatique, la qualité de l'air, la
biodiversité et le paysage.
Le DPSIR est un cadre d'analyse développé par
l'Agence Européenne de l'environnement (EEA, 1999) dans le but de
décrire et comprendre les relations complexes entre activités
économiques et environnement. Il définit les relations entre
systèmes économiques et systèmes écologiques en
cinq catégories : les forces motrices, les pressions, les états,
les impacts et les réponses. Un des objectifs lors de sa création
était de fournir une analyse environnementale intégrée.
L'un des principaux problèmes du DPSIR est le manque d'information et de
données de qualité sur les indicateurs.
Figure 1: Cadre d'analyse du DPSIR pour l'agriculture
(Source: EEA)
c. Les résultats
Les résultats du processus IRENA sont les suivants : 35
indicateurs agroenvironnementaux classés selon le modèle DPSIR et
un rapport sur les indicateurs fournissant une analyse environnementale
intégrée de l'agriculture dans les 15 pays de l'UE-15
basée sur ces 35 indicateurs agro-environnementaux.
Ce rapport fournit également une évaluation des
progrès faits dans le développement et la compilation des
indicateurs agri- environnementaux. L'évaluation des indicateurs se
focalise sur quelques aspects : la pertinence politique, la sensibilité,
la robustesse analytique, la disponibilité des données, la
facilité à être mesuré et interpréter, et le
coût. (Source :
http://reports.eea.europa.eu/)
5. La méthode INDIGO®
a. Contexte de création
Indigo® est une méthode scientifique
d'évaluation de l'impact environnemental des pratiques agricoles sur
l'air, le sol, l'eau de surface et l'eau souterraine. Elle a été
mise au point par l'Inra, aux centres de Colmar et de Nancy, en collaboration
avec l'Association pour la relance agronomique en Alsace (ARAA). Couplé
à une application informatique, Indigo® est un outil de diagnostic
et d'aide à la décision, destiné aux techniciens,
conseillers, ingénieurs agronomes et agriculteurs qui souhaitent
améliorer leurs pratiques pour les rendre plus durables.
b. Méthode
Grâce à une série de dix indicateurs,
spécifiques de chaque type de culture, la méthode
d'évaluation Indigo® permet de faire un diagnostic des pratiques
agricoles à partir de leurs risques potentiels de pollution de l'air, du
sol, de l'eau de surface et de l'eau souterraine.
Les indicateurs d'Indigo® recensent l'utilisation de
l'azote, du phosphore, des produits phytosanitaires, de l'eau, de la
matière organique, des ressources énergétiques non
renouvelables, la gestion de la rotation des cultures et l'assolement.
c. Mise en oeuvre
Traités par un logiciel, les indicateurs
présentent l'avantage d'être simples à utiliser et faciles
à interpréter. L'utilisateur introduit des données
techniques, qu'il possède en général, puis lance le
calcul. Le résultat est une valeur comprise entre 0 et 10. En dessous de
7, les pratiques concernées présentent un risque potentiel pour
l'environnement. Au-dessus, le risque est acceptable.
Indigo® donne aussi le détail des résultats
intermédiaires pour une analyse plus fine de la note finale. L'outil
Indigo® relève les points forts et les points faibles des pratiques
analysées et identifie des causes possibles. En plus du diagnostic
global de la parcelle et de l'exploitation, Indigo® donne les
éléments pour bâtir un conseil agronomique
personnalisé. L'utilisateur peut alors apporter des améliorations
pour rendre ses pratiques plus respectueuses de l'environnement.
6. Conclusion sur les méthodes d'évaluation
de la durabilité de l'agriculture
Il existe d'autres méthodes d'évaluation de
durabilité des exploitations agricoles (La charte de l'agriculture
paysanne de FADEAR, Quali'terre et le DAE-G d'AgroTransfert, L'arbre de la
durabilité du TRAME, etc.), à différentes échelles
(parcelles, exploitations, territoire). Chaque méthode repose sur des
hypothèses de base, en général un modèle
d'exploitation agricole de polyculture-élevage, qui permet une faible
utilisation d'intrants extérieur et rejette peu de déchets.
Socialement, c'est l'agriculture familiale qui est mise en avant.
Ces méthodes ont énormément de points
communs, ce sont des systèmes d'indicateurs fixes,
déterminés par des experts, même si chaque indicateur est
discuté et validé dans la communauté scientifique. Nous
pensons que pour améliorer la durabilité d'une exploitation
agricole ou d'un territoire, il est nécessaire d'impliquer les acteurs,
et notamment les agriculteurs, dans le processus de délibération
et de décision.
Les méthodes d'évaluation de la
durabilité des exploitations agricoles permettent et encouragent le
dialogue. Mais nous souhaitons aller plus loin dans l'implication des acteurs
afin qu'ils déterminent eux-mêmes leurs problèmes, qu'ils
formalisent les enjeux, qu'ils déterminent quels sont les indicateurs
adaptés à leur situation, qu'ils en construisent de nouveaux.
C. Le principe d'une Foire KerbabelTM aux Indicateurs
pour l'agriculture durable
Nous allons présenter ici un nouvel outil dans
l'évaluation de la durabilité de l'agriculture : la Foire
KerbabelTM aux Indicateurs pour l'agriculture durable. Dans la
première partie, nous verrons pourquoi cet outil nous parait
nécessaire et en quoi il diffère des méthodes
d'évaluation que nous venons de voir, puis nous présenterons la
Foire et ces principes généraux.
1. L'utilité des indicateurs comme levier de
changement
a. Définition d'un indicateur
D'une manière générale, un indicateur
est un outil d'évaluation et d'aide à la décision
grâce auquel on va pouvoir mesurer une situation, une activité ou
une tendance, de façon relativement objective, à un instant
donné, ou dans le temps et/ou l'espace. Un indicateur se veut être
une sorte de résumé d'une information complexe offrant la
possibilité à des acteurs différents (scientifiques,
gestionnaires, politiques et citoyens) de dialoguer entre eux.
L'indicateur (qualitatif ou quantitatif) décrit
généralement un état, une pression et/ou une
réponse ne pouvant être appréhendé directement. Un
indicateur peut en agréger d'autres. Il doit exister une relation
causale entre le fait mesuré (indiqué) et l'indicateur.
L'utilité d'un indicateur dépend d'abord de sa capacité
à refléter la réalité, mais aussi de sa
simplicité d'acquisition et compréhension. (
www.wikipédia.org)
b. La concertation comme outil pour le
développement soutenable
Comme nous l'avons dit précédemment, la
technique ou la science sont loin d'être suffisante pour assurer un
développement durable. Encore faut-il qu'il soit dans
l'intérêt des parties prenantes, des décideurs et de tous
les acteurs concernés. En agriculture, il faut que les agriculteurs
aient intérêt à appliquer un itinéraire technique
« durable » (peu d'intrants, des productions diversifiées, une
exploitation autonome, etc. .), et pour cela, il faut que les politiques soient
incitatives, et que les consommateurs suivent. Il faut également que les
groupes industriels n'aient pas intérêt à freiner cette
évolution. Le changement de pratiques, certes technique à la
base, requière donc une véritable concertation entre acteurs.
Cependant, la plupart du temps, les acteurs ont des visions
différentes et des intérêts divergents. Une solution pour
permettre au changement de se faire est de leur permettre de se concerter pour
s'éclairer mutuellement, d'exprimer les enjeux qui sont derrière
le conflit, de créer des scénarios de futur probable qui
pourraient mettre tout le monde d'accord. Parfois, il suffit que chacun donne
son opinion pour trouver des convergences fortes.
c. Les indicateurs comme outil dans la
concertation
Même si la science avance dans la compréhension
du monde, elle ne peut pas intégrer toute la complexité du
réel. Chaque exploitation agricole est un système complexe, et
chaque exploitation est différente des autres. C'est pourquoi il est
difficile de les comparer entre elles ou même d'évaluer un
changement de système dans le temps. Il est également difficile
de faire appréhender cette réalité aux non-agriculteurs.
C'est pourquoi, pour mener à bien une concertation, nous avons besoin
d'outils qui permettent de contourner le problème de la
complexité et des incertitudes.
Simplifier la réalité sans la déformer,
tel est l'objectif que nous nous assignons afin de trouver un cheminement
durable. L'utilisation d'indicateurs est pour l'instant le seul moyen
d'atteindre cet objectif.
d. Un nouvel outil pour la concertation : la Foire
Kerbabel aux indicateurs pour l'agriculture durable
Nous avons vu, dans la partie précédente,
différentes méthodes d'évaluation de
la durabilité des exploitations agricoles, utilisant toutes des
systèmes d'indicateurs. La
Foire aux indicateurs est construite différemment, son
objectif est de soutenir la réflexion en utilisant les
évaluations quantitatives permises par les indicateurs. Elle cherche
à faire le lien entre la mesure (assessment) et la
délibération.
La Foire recense les indicateurs utilisés dans les
méthodes d'évaluation existantes, mais elle permet aux acteurs
d'utiliser ces indicateurs indépendamment de la méthode dont ils
sont issus, dans des contextes variés. Elle cherche à relier
l'approche Top-down, l'utilisation d'indicateurs créés et
validés par des experts, et l'approche Bottom-down, la réflexion
sur des enjeux de développement durable par les acteurs
concernés.
2. Présentation générale de la Foire
KerbabelTM aux Indicateurs
a. La Foire KerbabelTM aux Indicateurs : un
outil de délibération
Le système global de la Foire KerbabelTM
aux Indicateurs (FKI) est conçu comme un cadre pour la médiation
des connaissances à la base des dialogues entre les différentes
catégories d'acteurs concernés et pour l'évaluation de
leur pertinence dans une situation de gouvernance environnementale
spécifique.
La Foire est un outil facile à utiliser pour la
gestion de l'information et le dialogue entre acteurs autour de la gouvernance
environnementale et de la durabilité. Elle est utile surtout dans le
cadre d'un processus de délibération multi-acteurs. N'importe
quel critères de décision, enjeux de performance ou de
gouvernance, ou indicateurs pertinents peut être intégration,
suite à une proposition faite par les acteurs.
La décision peut être basée sur des
simulations, des scénarios, ou divers sortes de modèles. Quel que
soit le cadre théorique employé, il y a, pour chaque situation,
une unique mixture d'informations, de spéculations, de
préoccupations, et d'expertise. Cela implique que la
délibération se base sur des connaissances, des modèles et
des opinions préexistantes, et également s'intéresse
à la vision et aux normes développées dans la situation
donnée.
La Foire est envisagée comme un cadre de
méta-information, permettant un dialogue autour des indicateurs. Elle
dresse un « Profil » pour chaque catégorie d'indicateur qui
dépend, non seulement des informations fournies par le producteur de
l'indicateur mais également, de façon dynamique, des
contributions faites par les acteurs sociaux, qui deviennent des parties
prenantes à part entière. La FKI est envisagée comme un
support pour l'apprentissage et le dialogue autour des indicateurs, engageant
un ensemble de producteurs et d'utilisateurs de connaissances
différentes. (O'Connor 2004)
b. Le principe de découverte progressive de
l'infirmation dans la Foire KerbabelTM aux Indicateurs
L'organisation de la Foire suit le principe d'une
découverte progressive de l'information. Pour chaque indicateur (et donc
pour le système entier), trois niveaux de méta-informations sont
prévus.
Au Niveau Un, l'utilisateur peur voir la structure globale et le
profil des méta- informations offertes pour un indicateur.
Au Niveau Deux, un format standard est offert pour
caractériser les indicateurs individuels, couvrant à la fois
(1) les considérations techniques et scientifiques de rigueur, de
cohérence, de mesure, d'incertitude, de validation et
d'interprétation, et (2)
les considérations de cohérence,
destinées aux utilisateurs, pour définir un problème de
décision et pour assister une activité d'apprentissage
multi-acteurs. Ce cadre permet aux producteurs et aux utilisateurs finaux de
l'information (les deux étant considérés comme des parties
prenantes du problème de délibération traité) de
formuler des jugements et des commentaires.
Enfin, l'utilisateur peut se référer à
des éléments d'informations supplémentaires (qui peuvent,
selon leur caractère et leur accessibilité, inclure un
accès aux données elle- même). Cela constitue le Niveau
Trois du système. En outre, l'utilisateur a l'opportunité,
à travers le Niveau Deux de la FKI principale, de consulter les
composantes des informations complémentaires. (O'Connor 2004)
Nous disposons maintenant d'un nouvel outil de
délibération au service de l'agriculture durable. Comment le
structurer, en fonction des utilisateurs, des enjeux, des contextes ? C'est ce
que nous allons voir dans la deuxième partie.
II. Structurer la Foire
KerbabelTM aux
Indicateurs pour une
Agriculture Durable
La Foire KerbabelTM aux indicateurs (FKI) est un
outil de délibération. Divers éléments permettent
de soutenir les processus de délibération : il est
nécessaire en premier lieu de définir les acteurs et leur mode de
représentation, d'analyser le conflit, de comprendre les
différents intérêts et les différents enjeux. La FKI
reprend en fait les principes de l'évaluation intégrée,
multi-acteurs, multi-critères et multi-scalaires.
Deux utilisations de la FKI sont possibles : une utilisation
générique comme méthode d'évaluation
intégrée et une utilisation contextuelle. Nous avons
cherché à structurer la FKI pour permettre ces deux utilisations.
Pour cela nous avons défini des axes, à la fois axes de
réflexions pour la délibération, et échelles pour
évaluer la pertinence des indicateurs.
Chercher à structurer la Foire et ses indicateurs nous
a poussé à une réflexion les différents aspects de
la durabilité et sur la représentation des systèmes
économiques et systèmes écologiques et de leur
interactions.
20 A. Structurer la Foire KerbabelTM
aux indicateurs : donner une représentation utilisable du
réel
La Foire n'est pas juste un lieu de recensement d'indicateurs.
Son objectif est de permettre la réflexion autour de ces indicateurs.
Elle doit permettre à la fois une utilisation générique et
une utilisation contextuelle. Elle doit être adaptable, aux acteurs, aux
enjeux, aux contextes.
Pour cela, chaque indicateur est décrit de
manière très complète et évalué. On associe
à chaque indicateur des degrés de pertinence, en fonction d'un
certain nombre d'axes que nous avons choisi. Ces axes permettent une
utilisation générique de la Foire. Lors d'une
délibération, les acteurs sont libres et même
incités à créer d'autres axes, selon les enjeux auxquels
ils sont confrontés, pour évaluer la pertinence des
indicateurs.
Pour notre part, nous avons retenu quatre axes principaux. Il
nous paru important de donner une représentation des systèmes
écologiques. Pour cela nous avons découpé artificiellement
l'écosystème en plusieurs composantes (sol, eau,
biosphère, atmosphère, climat). Cette typologie classique et
simple permet de réfléchir aux enjeux qui se cachent
derrière un conflit. En choisissant des indicateurs plutôt
orientés vers telle ou telle composantes de l'écosystème,
on détermine si l'enjeu est plutôt la gestion de l'eau, du sol, la
préservation de la biodiversité, etc. Evidemment, des enjeux
spécifiques sont à déterminer dans chaque cas.
Nous avons choisi une représentation des
systèmes économiques en branches économiques. Cette
représentation est également une représentation
générique des acteurs et de leur intérêt
économique (il est beaucoup plus difficile de donner une
représentation des acteurs en fonction de leur appartenance sociale).
Grâce à l'utilisation des composantes de
l'écosystème et des branches économiques, nous donnons en
fait une représentation générique des enjeux et des
acteurs.
Pour représenter les interactions entre
systèmes, nous avons fait appel à une notion plus complexe, celle
de fonction environnementale, un important travail littéraire a
été fait sur cette question. Les fonctions environnementales
représentent les processus à l'oeuvre dans
l'écosystème et qui fournissent, directement ou indirectement des
services environnementaux. Nous avons choisi cet axe car la notion de fonctions
environnementales est très utile pour évaluer l'impact des
activités économiques sur les systèmes naturels, et sur la
capacité de ses systèmes naturels à fournir des services.
Elle permet de bien prendre en compte l'effet boomerang : si les
activités économiques détruisent l'environnement,
l'environnement ne rendra plus les services nécessaires aux
activités économiques.
Enfin, il a paru important d'introduire un axe portant sur les
échelles. 42 échelles existent déjà,
classées dans 5 catégories, générique, naturelle,
économique, sociale, politique. Nous discuterons dans la
troisième partie de la pertinence de cette classification.
B. Les compartiments de l'environnement
Dans un but de recensement exhaustif, nous avons
découpé l'écosystème en quelques «
sphères » environnementales. Nous allons présenter ici les
définitions que nous avons retenues pour chacune des sphères.
Le sol
Nous définissons ici le sol comme « la formation
naturelle de surface, à structure meuble et d'épaisseur variable,
résultant de la transformation de la roche mère sous- jacente
sous l'influence de divers processus, physiques, chimiques et biologiques, au
contact de l'atmosphère et des êtres vivants », qui est
définition pédologique, donnée par Albert Demolon.
Rappelons que la définition agronomique du sol est
« la partie arable (pellicule superficielle)
homogénéisée par les labours et explorée par les
racines des plantes », ce qui en fait un sol moins profond que le sol
pédologique retenu ici.
Le sous-sol
Nous retenons ici une définition géologique du
sous-sol, c'est-à-dire tout ce qui est situé « sous le sol
», donc le domaine des roches. C'est le sens le plus rigoureux de
sous-sol, et qui permet d'éviter les confusions avec le sol.
L'hydrosphère
Voici ce que dit le CNRS au sujet de l'hydrosphère :
« Grâce aux conditions particulières de température et
de pression qui règnent sur Terre, l'eau y est présente dans ses
trois états : sous forme de vapeur d'eau dans l'atmosphère qui
enveloppe la planète, sous forme liquide sur la surface et dans la
croûte terrestre mais aussi au sein de tous les organismes vivants, ou
encore figée en glace aux pôles ou aux sommets des hautes
montagnes. C'est ainsi que l'on distingue quatre grands réservoirs d'eau
dans l'hydrosphère: les mers et océans, les eaux continentales
(superficielles et souterraines), l'atmosphère et la biosphère.
» (
http://www.cnrs.fr/)
Nous retenons ici les eaux continentales et les eaux
océaniques, l'atmosphère et la biosphère constituant deux
autres sphères.
L'atmosphère
L'atmosphère terrestre est constituée de
plusieurs couches de gaz et de particules en suspension, d'environ 500 km
d'épaisseur totale et que la Terre retient à sa surface. Sa
densité et sa température diminuent avec l'altitude. Seule la
couche la plus basse de l'atmosphère (15 km), renferme des êtres
vivants et se trouve brassée par les courants atmosphériques
à l'origine des phénomènes climatiques.
Nous distinguons pour notre part deux sphères :
l'atmosphère locale, influencée directement par des
phénomènes à l'échelle d'une parcelle, d'une
exploitation, d'un territoire, et le climat, influencé de manière
beaucoup plus complexe, à l'échelle d'une région, d'un
pays ou de la planète.
La biosphère
Pour des raisons pratiques, nous retiendrons ici une autre
définition assez restrictive de la biosphère : celle de
l'ensemble des êtres vivants, appelé également biomasse ou
biotope. Elle ne contient donc pas les habitats, ni les produits
créés par les êtres vivants.
C. Les branches économiques
Face à la difficulté de représenter de
manière générique les acteurs, nous avons
décidé de définir des branches d'activité
économiques. Chaque indicateur est donc classé en fonction de sa
pertinence pour chaque branche économique, mais c'est évidemment
la classe « agriculture » qui revient le plus souvent.
Ces branches d'activité économiques sont :
L'agriculture
Les agriculteurs.
La manufacture
Industriels et salariés d'industrie.
Les services
Fournisseurs de services : commerces, conseils, services
à la personne, banques, informations, etc.
Le transport Entreprise de transport et leurs
salariés.
L'énergie Entreprise fournissant de
l'énergie et leurs salariés.
La consommation finale Les consommateurs
finaux.
Le reste du monde Le reste du monde, qui
interagit avec les autres secteurs économiques.
D. Les fonctions environnementales
Afin d'appréhender les interactions entre
l'activité agricole et l'environnement, nous nous sommes d'abord
posé la question de savoir quelles sont les fonctions que jouent
l'environnement, et comment sont-elles modifiées par l'activité
agricole ?
Nous avons travaillé sur les typologies existantes dans
la littérature scientifique. Le terme « fonction environnementale
» a été introduit pour la première fois par R.
Hueting en 1980. Depuis, le terme est entré dans le langage courant du
monde scientifique et de nombreux chercheurs se sont penchés sur le
sujet. Pourtant l'utilisation de ce terme et la signification que l'on y
attribue ne font pas l'unanimité.
1. Définitions de fonctions environnementales,
fonction of/for
Wallace définit clairement les fonctions de
l'écosystème comme des processus, il nous en donne une
définition plus précise : les processus des
écosystèmes sont les interactions complexes
(événements, réactions, opérations) entre
éléments de l'écosystème biotiques et abiotiques,
qui mène à un résultat défini (Wallace 2007). En
1992, de Groot définit les fonctions environnementales comme la
capacité des processus et composants naturels à fournir des biens
et services qui satisfont, directement ou indirectement, les besoins humains.
Cette définition est reprise plus tard avec peu de variantes par
d'autres auteurs (Ekins 2003). Toutes les définitions ont en commun de
prendre comme référence les besoins humains et font appel
à la notion de fourniture de biens et services par les processus
naturels.
Ces mêmes auteurs parlent de deux types de fonctions.
Douguet et O'Connor différencient le fonctionnement interne du
système naturel et le rôle spécifique des services fournis
par le système naturel comme support aux activités humaines. Pour
de Groot, le concept de fonctions environnementales est parfois utilisé
pour décrire les fonctions internes à l'écosystème,
et parfois est relié aux bénéfices tirés par les
humains des propriétés et processus des écosystèmes
(Groot, Wilson et al. 2002). De même, Ekins distingue les fonctions
for qui fournissent des bénéfices directs aux humains,
facilement perçues et appréciées, et les fonctions
of (de l'environnement) qui maintiennent l'intégrité
basique du système naturel en général et des
écosystèmes en particulier (Ekins 2003). Tous distinguent donc
les fonctions internes et les fonctions fournies par l'environnement, en
soulignant que ces fonctions fournies dépendent directement des
fonctions internes, toutes sont donc utiles à l'activité
humaine.
2. Classification de Pearce & Turner
(1990)
Ces auteurs font référence à
l'interaction entre l'économie et l'environnement et aux concepts de
l'économie circulaire. Ils en concluent que les fonctions
économiques de l'environnement sont au nombre de trois :
Resource supply
Rôle de fourniture de matières premières.
Waste assimilation
Capacité d'absorption et de recyclage des
déchets.
Aesthetic commodity
Cette fonction, que Pearce & Turner ont appelé aussi
« direct source of utility », concerne tous les autres
bénéfices que l'homme peut tirer de l'environnement.
Les auteurs estiment que ces trois fonctions de l'environnement
sont les composantes d'une fonction environnementale plus globale qui est celle
de « life support ».
3. Classification de De Groot (1992 - 2006)
De Groot identifie quatre fonctions environnementales majeures
(Groot 2006) :
Production
Capacité de production de l'écosystème
(photosynthèse, alimentation et matière premières,
etc.).
Regulation
Capacité des écosystèmes naturels ou semi
naturels à réguler leurs processus essentiels (cycles
biogéochimiques, etc.).
Habitat
Fourniture de refuge et de lieu de reproduction pour les plantes
et les animaux et contribution à la préservation de la
diversité biologique et génétique.
Information
Capacité à maintenir la bonne santé
humaine en fournissant des opportunités de réflexion,
d'enrichissement spirituel, de développement cognitif, des espaces
récréatifs et des expériences esthétiques.
En 2006 De Groot apporte une adjonction à sa
classification avec une cinquième fonction :
Carrier Capacité de
l'écosystème à fournir des espaces capables d'accueillir
l'activité humaine.
Chacun de ces processus ont un double rôle, celui de
préserver la bonne santé des écosystèmes et de
fournir en même temps des services ayant un impact direct sur le bien
être humain (purification de l'air, de l'eau et du sol...).
4. Classification de Noël et O'Connor (1998)
Noël et O'Connor ont identifiés cinq fonctions
environnementales :
Source
Capacité à fournir des ressources pour
l'activité (économique) humaine: produits forestiers (ex. bois),
aliments (ex.: poissons, champignons, fruits de la forêt), plantes
médicinales, pollinisation, contrôle biologique des organismes
nuisibles et des maladies, amélioration de la fertilité du sol
agricole.
Sink
Capacité à absorber, neutraliser et recycler
les déchets issus des activités humaines: rôle du sol et
des plantes dans l'absorption du CO2, rôle des cycles bio- et
géochimiques pour la qualité de l'air et l'absorption des
déchets gazeux, rôle des zones humides dans la purification des
eaux.
Site
Fourniture d'un espace physique pour les activités
humaines.
Life Support
Maintien de l'équilibre de l'espace de vie pour
l'homme et les autres êtres vivants, contrôle du cycle hydrologique
assuré par les forêts, prévention de l'érosion par
fixation du sol par la couverture végétale.
Scenery
Cette « fonction » est l'expression de la dimension
spirituelle de la nature. Il s'agit de la valeur d'existence de la
biodiversité, du support que l'environnement peut offrir à des
formes sociales et culturelles spécifiques, des convictions
éthiques, de l'appréciation esthétique, de la valeur
récréative.
O'Connor travaille actuellement (2008) sur l'ajout d'une
nouvelle catégorie de fonction :
Stability
Cette catégorie fait référence à la
capacité des écosystèmes à fournir une protection
aux êtres vivants et une certaine forme de stabilité dont
dépend les activités humaines.
La classification de Noël et O'Connor relève
particulièrement les interactions homme- écosystème.
5. Classification de Daily (1999) Daily parle
quant à elle de 5 catégories (Daily 1999) :
Production of goods
Capacité de l'écosystème à fournir
de l'alimentation, des matières premières, des carburants,
etc.
Regeneration Process
Capacité de l'écosystème à se
régénérer (détoxification et dégradation des
déchets, purification de l'eau, de l'air, etc.).
Stabilizing Process
Capacité de l'écosystème à
stabiliser ses processus (régulation du climat, régulation du
cycle hydrologique, etc.).
Life Fulfilling Functions
Fourniture de la part de l'écosystème des aspects
culturels, spirituels, découvertes scientifiques.
Preservation of options
Importance de maintenir les composantes et les
systèmes écologiques nécessaires pour garantir dans
l'avenir les biens et services de l'écosystème. Cette notion ne
représente pas à elle-même une fonction mais plutôt
un jugement normatif.
6. Classification d'Ekins et al. dans CRITINC
(2000)
Ekins et al. ont travaillé sur les fonctions
environnementales dans le cadre du projet CRITINC, qui traite du Capital
Naturel Critique et de la soutenabilité forte ou faible, et ont
identifié quatre fonctions environnementales :
Life-support
Capacité de soutenir, maintenir les fonctions
environnementales et la bonne santé de l'écosystème.
Source
Capacité de fournir des ressources.
Sink
Capacité de neutraliser les déchets, sans
endommagements ou changements dans l'écosystème.
Other Human health and welfare
Capacité de maintenir la bonne santé humaine et
de générer du bien être par les autres moyens. Cette
quatrième catégorie prête à confusion car toutes les
fonctions sont définies comme procurant du bien-être humain. Il
est probable que l'auteur désigne par là les aspects culturels,
esthétiques et spirituels.
7. Classification du Millennium Ecosystem Assessment
(2003)
Le Millennium Ecosystem Assessment (MEA) est né en
2000 à la demande de Kofi Annan. Instaurée en 2001, il a pour
objectif d'évaluer les conséquences des changements
écosystémiques sur le bien-être humain, il doit
également établir la base scientifique pour mettre en oeuvre les
actions nécessaires à l'amélioration de la conservation et
de l'utilisation durable de ces systèmes, ainsi que de leur contribution
au bien-être humain (
http://www.millenniumassessment.org).
Dans ce cadre le MEA a étudié les fonctions environnementales et
en a identifiées quatre (2003) :
Provisioning Capacité à fournir
des produits (alimentation, eau douce, ressources
génétiques,etc.).
Regulation
Correspond aux bénéfices tirés par l'homme
de la régulation des processus des écosystèmes
(régulation du climat, de l'eau, etc.).
Cultural
Bénéfices non matériels obtenus des
écosystèmes (spiritualité et religions, esthétique,
inspiration, éducation....).
Supporting
Services nécessaires pour la production des autres
services des écosystèmes. Cette fonction correspond à ce
qu' nomme le plus souvent la fonction « Life Support ».
8. La classification retenue pour la FKI
Il n'est bien sûr pas possible de réduire
l'écosystème à un ensemble de fonctions. Cependant, ces
classifications ouvrent une porte, car en définissant clairement les
différents rôles que l'écosystème joue pour
l'activité humaine, on parvient à clarifier les interactions
entre les systèmes naturels et économiques, et à
définir les enjeux qui se cachent derrière.
Après avoir étudié attentivement les
différentes classifications des fonctions environnementales, nous en
avons retenu une que nous allons utiliser dans le reste de cette
étude.
a. La fonction Source
C'est la capacité à fournir des ressources pour
l'activité (économique) humaine: produits forestiers (ex. bois),
aliments (ex.: poissons, champignons, fruits de la forêt), plantes
médicinales, pollinisation, contrôle biologique des organismes
nuisibles et des maladies, amélioration de la fertilité du sol
agricole.
b. La fonction Sink
C'est la capacité à absorber, neutraliser et
recycler les déchets issus des activités humaines: rôle du
sol et des plantes dans l'absorption du CO2, rôle des cycles
bio-géochimiques d'assurer la qualité de l'air suite à
l'absorption des déchets gazeux et à la dilution; le rôle
des zones humides dans la purification des eaux. On retrouve ici l'assimilation
des déchets, quel qu'il soit (pollution, OGM etc.)
c. La fonction Site
Cette fonction représente la fourniture d'un espace pour
les activités économiques.
d. La fonction Life Support
C'est le maintien de l'équilibre de l'espace de vie
pour l'homme et les autres êtres vivants: le contrôle du cycle
hydrologique assuré par les forêts, la prévention de
l'érosion par fixation par la couverture végétale, etc.
e. La fonction Scenery
Cette fonction est l'expression de la dimension spirituelle
de la nature. Il s'agit de la valeur d'existence de la biodiversité, du
support que l'environnement peut offrir à des formes sociales et
culturelles spécifiques, des convictions éthiques, de
l'appréciation esthétique, de la valeur
récréative.
f. La fonction Stability
La plupart du temps le terme de stabilité est
utilisé dans un certain contexte, la stabilité des
écosystèmes. Il fait référence (en physique,
chimie, écologie) à un état d'équilibre stable,
mais pour nous, la stabilité fait plutôt référence
à un changement sans rupture, une évolution lente.
Nous associons la notion de stabilité aux
écosystèmes et aux systèmes humains. La fonction de
stabilité correspond donc à la capacité des
écosystèmes à protéger les sociétés
humaines, il s'agit de la préservation d'un environnement stable pour
les activités humaines et pour la santé, de la capacité
des écosystèmes à éviter les catastrophes
naturelles, du maintien des saisons.
E. Les échelles
D'un point de vue scientifique, seules des catégories
très spécifiques d'information (telle que la masse, ou le contenu
énergétique) peuvent être rigoureusement
agrégées à travers des sites et des échelles
physiques, sans perte de qualité. Le plus souvent, il est
nécessaire de définir une multiplicité de niveaux
organisationnels, avec les concepts et les attributs de mesure pour chaque
niveau. Une structuration pertinente des enjeux de performance ou de
gouvernance doit prendre en compte quatre différentes formes
d'organisation des systèmes : les dimensions sociales, politiques,
économiques et environnementales.
C'est pourquoi il existe un menu des échelles, qui
fournit une liste de niveaux organisationnels pour chacune des dimensions
organisationnelles. Dans notre cas, les niveaux les plus fréquemment
employés sont l'exploitation agricole (qui est définie comme une
unité économique), la parcelle (économique
également), et le territoire (ici unité naturelle), voire parfois
l'échelle nationale et internationale pour la méthode IRENA qui
réalise un diagnostic sur l'Europe des 15.
A tous les niveaux il peut y avoir des correspondances «
horizontales » entre les types d'organisation : certains indicateurs
décrivent deux ou plusieurs types majeurs d'organisation du
système. Par exemple, des indicateurs de biodiversité sont
pertinents à l'échelle de l'exploitation agricole (dimension
économique) et à l'échelle de l'écosystème
(dimension environnementale).
De même, il peut y avoir des mouvements verticaux.
L'utilisateur est invité à considérer les changements
d'échelles descendants ou ascendants sur chacune des quatre dimensions
organisationnelles. Par exemple, le long de la dimension économique, il
est intéressant de considérer les indicateurs à
l'échelle de l'exploitation agricole et de la parcelle, le long de la
dimension sociale, on peut passer d'un individu à la famille puis
à la communauté, etc.
Figure 2: les relations entre échelles dans la
FKI
Figure 3: Les 42 échelles actuellement
présentes dans la FKI
F. Les axes à remplir lors de l'utilisation de
la Foire
Certains axes ont été proposés mais non
retenus en raison de la difficulté de créer un outil
générique. Nous les présentons ici car ils sont une piste
d'amélioration de la Foire.
1. Les enjeux
Il est possible, du moins sur des cas d'étude, de
classer les indicateurs en fonction d'enjeux. Par exemple, IDEA présente
6 enjeux (vivabilité, stratégies de viabilité
économique, sensibilisation et formation, cohérence des modes de
productions, communication et continuité politique, et conservation et
valorisation du patrimoine et de la biodiversité). Ces enjeux ont
été définis dans un contexte particulier, celui de la
Bergerie Nationale.
Dans le cadre du projet AGRIVISTAS, 4 études de cas
ont été réalisé et des enjeux ont été
identifiés. Parmi eux, on trouve la préservation des
écosystèmes, la valorisation de l'agriculture, la
préservation de l'identité locale, le maintien du paysage et la
gestion de l'espace, la cohérence politique et institutionnelle, la
rentabilité économique...
Mais il est difficile de définir des enjeux pour une
utilisation générique de la Foire, ils peuvent être
définis par la suite, lors de l'utilisation dans des cas concrets.
2. Les acteurs
Les acteurs peuvent être définis de nombreuses
façons, soit comme on l'a fait en fonction des branches
économiques, ou encore plus subtilement en fonction de leur appartenance
culturelle et sociale, ou de leur implication au problème à
résoudre.
Par exemple, Faucheux, Nicolaï, O'Connor, et Spangenberg
définissent une typologie d'acteurs : les parties prenantes internes,
les parties prenantes externes traditionnelles et les parties prenantes
externes élargies.
A la Bergerie Nationale, on a défini aussi des
catégories d'acteurs : la gouvernance, les partenaires commerciaux, les
partenaires territoriaux, les bénéficiaires, les
éducateurs et élèves, les producteurs et les
chercheurs.
En fait, il existe des typologies différentes en fonction
du contexte, donc encore une fois, les acteurs sont à définir
lors de l'utilisation de la Foire.
3. Les scénarios
La Foire permet de construire des scénarios qui
permettent de prendre des décisions face à un problème.
Chaque scénario doit être construit en fonction du contexte, des
enjeux et des acteurs présents.
4. Les sites géographiques
Cet axe représente en fait les cas d'étude,
c'est-à-dire chaque site sur lequel est utilisé la Foire.
III. Remplir la Foire
KerbabelTM aux
Indicateurs pour une
Agriculture Durable
Nous avons vu que la Foire KerbabelTM aux
Indicateurs pour une agriculture durable est avant tout un outil de
délibération, dont le but est de trouver un cheminement vers des
systèmes plus durables. Nous avons structuré cet outil de
façon à faciliter la délibération, en
définissant des axes qui permettent de classer les indicateurs et de les
utiliser en fonction du problème rencontré.
Maintenant que nous avons la structure de la Foire, nous
allons tacher de la remplir, ou du moins commencé à la remplir,
car pouvant être modifiée à chaque utilisation, la Foire
est structurellement en évolution.
Pour cela, nous avons tenté de trouver les indicateurs
les plus pertinents pour une première utilisation. Ces indicateurs,
issus des méthodes d'évaluation existantes de durabilité
des exploitations agricoles, sont essentiellement des indicateurs de pression
de l'activité agricole sur l'environnement. C'est un premier pas dans le
remplissage de la Foire mais il ne faut pas s'arrêter là.
A. Trouver et classer les indicateurs de pression de
l'agriculture sur l'environnement
Dans notre étude, nous nous intéresserons
particulièrement aux interactions entre l'activité agricole et
l'environnement, sans perdre de vue les autres dimensions de la
durabilité. Nous reviendrons plus tard vers les dimensions
économique et sociale, qui sont de toute façon indispensable
à la durabilité environnementale.
Nous allons donc ici identifier et quantifier ces interactions
dans un but spécifique : proposer une solution au problème de
durabilité de l'agriculture, non pas directement mais en aidant la
société à appréhender un problème complexe
et pluriel (pluralité d'acteurs, pluralité d'enjeux, incertitudes
fortes). Pour cela, nous avons cherché une représentation du
réel qui permette d'aider à la prise de décision, et nous
avons utilisé pour cela la notion de pression.
1. Les pressions de l'agriculture sur
l'environnement
a. Pourquoi utiliser la notion de pressions
?
La notion de pressions de l'agriculture sur l'environnement
permet de donner une représentation utilisable d'une
réalité complexe. Cette complexité vient de la
complexité des systèmes naturels, des systèmes agricoles,
des incertitudes...
C'est relativement aisé d'identifier de manière
exhaustive les pressions de l'agriculture sur l'environnement (sur les
différentes fonctions des différentes composantes de
l'écosystème), et ensuite de définir des indicateurs
correspondant à ces pressions. Nous discuterons de la pertinence de
l'utilisation de la notion de pression dans la troisième partie.
b. Définition de pression
L'Agence européenne de l'environnement (EEA) nous
donne une définition précise de pression : « In the EEA
indicator system, pressure indicators describe developments in release of
substances (emissions), physical and biological agents, the use of resources
and the use of land. The pressures exerted by society are transported and
transformed in a variety of natural processes to manifest themselves in changes
in environmental conditions. » (
http://glossary.eea.europa.eu/)
Cette représentation sous forme de pression nous
permet de traduire les préoccupations des acteurs. Elle ne doit pas
occulter pas les dimensions sociales et économiques de la
soutenabilité, ni tous les bienfaits qu'apporte l'activité
agricole aux écosystèmes lorsqu'elle pratiquée d'une
certaine manière (augmentation de la biodiversité, entretien des
ressources...).
c. Présentation des pressions de l'agriculture
sur l'environnement
Nous avons réuni dans un même tableau les
pressions de l'activité agricole sur l'environnement trouvées
dans la littérature et dans les méthodes d'évaluation de
durabilité des exploitations agricoles.
Nous les avons classées en fonction des compartiments
de l'environnement et des fonctions de l'écosystème
touchées, et classées en catégories. Il est remarquable
qu'un grand nombre de pressions (qui ont par définition un impact
négatif) correspondent en fait à l'abandon de pratiques agricoles
traditionnelles.
Contamination par des produits toxiques
Le premier type de pression concerne tout ce qui a trait
à la pollution de l'eau et du sol et son impact sur la
biosphère.
Type d'élevage
On regroupe ici les pratiques agricoles qui
déterminent le type d'élevage, le choix des espèces et des
races, le chargement animal, l'alimentation, la protection des aires d'exercice
et de parcours, etc.
Type de culture
On regroupe ici toutes les pressions qui ont un impact sur le
type de culture, la diversité des cultures et des
variétés, la présence de légumineuses, les
rotations, la fertilisation, la gestion des prairies, etc.
Gestion des sols
On trouve ici tout ce qui concerne le sol, notamment la
surexploitation du sol qui l'appauvrit et toutes les pratiques qui augmentent
le risque d'érosion et modifient la structure du sol (retournements,
abandon de terrasses, de diguettes, sols nus...)
Gestion de l'eau
On trouve ici tout ce qui concerne l'utilisation de l'eau, sa
qualité et sa quantité, les infrastructures d'irrigation, etc.
Gestion des paysages
Cette catégorie regroupe les pratiques qui modifient
le paysage ou l'abandon de pratiques qui permettent le maintien d'un paysage
diversifié, la gestion des parcelles, la déforestation, etc.
Gestion des zones de régulation
écologiques
Les zones de régulation écologiques ou
éléments naturels sont les haies, les bosquets, les chemins, les
lisières de bois, tous les éléments qui ne sont pas
directement liés à la production agricole mais qui sont, de par
leur présence sur l'exploitation, gérer par l'agriculteur. Ces
espaces sont importants car ils habitent une grande biodiversité et
servent de tampons entre différents systèmes.
Figure 4: tableau récapitulatif des
catégories de pressions (Source: Auteurs)
2. Les indicateurs de pression déjà
présents dans la Foire
Face à la complexité du problème, et
dans le but d'aider les acteurs et notamment les agriculteurs à
améliorer leur pratiques, il est nécessaire de trouver une
représentation de la réalité. Utiliser des indicateurs
rend accessible la compréhension des systèmes naturels et
économiques, et de mettre en lumière des pistes
d'amélioration.
C'est la méthode qui a été choisie par un
grand nombre d'organismes, associations ou centre de recherche pour
évaluer la durabilité des exploitations agricoles. Les
indicateurs permettent de séparer les dimensions économiques,
sociales et environnementales afin de définir les aspects qu'il est
nécessaire d'améliorer.
Nous avons déjà vu que la Foire a un autre
objectif que les méthodes d'évaluation de durabilité des
exploitations. En général, ces méthodes ont pour but de
faire évoluer les agriculteurs dans leur pratique. Pour notre part, les
indicateurs et la Foire en général ont un objectif
différent, celui de permettre aux différents acteurs qui font
face à un problème autour de l'interaction entre activité
économique agricole et écosystème, de se rencontrer afin
de définir des enjeux et des scénarios leur permettant d'avancer
dans la résolution du problème naissant d'intérêts
divergents.
Dans la Foire, à chaque cas d'étude, les
acteurs décident en se concertant des indicateurs qui les
intéressent, ils peuvent en rajouter d'autres, ou utiliser les existants
d'une autre manière. Le but est, non pas d'évaluer la
durabilité du système, mais de faire discuter les acteurs des
différents critères de durabilité.
Nous allons voir dans cette partie les indicateurs
trouvés dans les différentes méthodes d'évaluation
de la durabilité de l'agriculture que nous avons étudiées.
Il est important de voir que chaque indicateur trouvé dans ces
méthodes existe par lui-même et fait également partie d'une
évaluation globale. Il a donc une signification différente selon
la façon dont on l'utilise (seul ou au sein de l'évaluation),
nous prenons le parti ici de recycler les indicateurs, c'est-à-dire de
les tirer de leur contexte (l'évaluation de l'exploitation agricole)
pour les utiliser dans un but de délibération.
Nous ne pouvons pas présenter tous les indicateurs des
méthodes présentées précédemment, mais il
est possible de trouver sur le site de la Foire, donné en fin de
document. Comme on retrouve les mêmes principes et les mêmes
indicateurs, nous présentons dans le tableau suivant une synthèse
sous la forme de catégories d'indicateurs, classés en fonction
des fonctions environnementales et des sphères de
l'écosystème. Dans la suite, nous présenterons les
différentes catégories d'indicateurs identifiés.
Figure 5: Tableau récapitulatif des
catégories d'indicateurs (Source: auteurs)
Diversité génétique
Cette catégorie regroupe tous les indicateurs de
diversité des espèces et variétés animales et
végétales présentes sur l'exploitation, la présence
d'éléments naturels (haies, bosquets, chemins...) et valorise les
petites parcelles.
Contamination de la biosphère par les pesticides
et produits vétérinaires
On regroupe ici les indicateurs qui représentent
l'impact de l'utilisation de pesticides et de traitements
vétérinaires sur la biosphère, c'est-à-dire sur les
êtres vivants qui vivent dans et autour de
l'agro-écosystème.
Utilisation de la ressource en eau douce
Il s'agit de tous les indicateurs de gestion de l'eau, que ce
soit les indicateurs de quantité d'eau utilisée, de surface
irriguée, de type de prélèvement.
Contamination de l'eau par des polluants (pesticides,
metaux lourds etc..)
On regroupe ici les indicateurs représentant la pollution
de l'eau. Les produits polluants peuvent être les produits
phytosanitaires, les traitements vétérinaires, les métaux
lourds.
Contamination de l'eau par les engrais
On regroupe ici les indicateurs de pollution de l'eau par les
engrais, les effluents organiques liquides, ainsi que les indicateurs de
pratiques qui diminuent cette pollution (la couverture du sol, les bandes
enherbées...)
Type de sol
Concerne les indicateurs de structure du sol et sa
sensibilité à l'érosion.
Teneur en matière organique
On retrouve ici les indicateurs d'état
représentant la teneur en matière organique du sol, et les
indicateurs de pratiques concernant exclusivement les matières
organiques.
Contamination du sol par les pesticides et produits
vétérinaires
On trouve ici les indicateurs de pollution du sol, par les
pesticides ou les traitements vétérinaires.
Engrais et amendements dans le sol
Cette catégorie regroupe les indicateurs
représentant l'utilisation d'engrais et d'amendements sur le sol. Ce
sont des indicateurs de pratiques
Contamination de l'air par des particules
Rassemble les indicateurs de pollution de l'air (pesticides,
engrais...).
Emissions de GES
Représente tous les indicateurs quantifiant
l'émission de gaz à effet de serre par l'activité
agricole.
Assolement
La catégorie «Assolement» regroupe tous les
indicateurs évoquant la diversité des cultures (cultures
annuelles, temporaires, prairies, légumineuses), la gestion des
rotations et la couverture des sols.
Pratiques culturales
Cette catégorie regroupe les indicateurs
représentant les pratiques culturales du type travail du sol, semis,
fertilisation, récolte, et le matériel utilisé.
Gestion des prairies
Tous les indicateurs concernant la gestion des prairies
temporaires et permanentes, la présence de légumineuses dans les
prairies.
Charge animale
Regroupe tous les indicateurs représentant la charge
animale et le type d'élevage.
Disposition des parcelles
Les indicateurs représentant la taille, la dispersion, la
pente des parcelles.
Zone de régulation écologique
Tous les indicateurs de présence d'éléments
naturels (haies, chemins, etc.)
On voit qu'il existe des indicateurs de pression, et d'autres
d'état, d'impact, de réponses. Nous les prenons en compte car ils
présentent tous un intérêt pour l'évaluation des
systèmes agricoles. On voit aussi que les indicateurs peuvent être
classés selon leur pertinence en fonction des sphères de
l'écosystème, des fonctions environnementales, et de
l'échelle spatiale (parcelle, exploitation, territoire, région,
nation, monde).
B. L'organisation de la Foire KerbabelTM aux
Indicateurs
La FKI est organisée en catégories. Chaque
indicateur est défini et analysé, on se penche sur l'origine et
la fiabilité de l'information, sur les interprétations et les
représentations que l'on peut en faire. Nous allons présenter
comment est organisé la Foire, en tant qu'outil multimédia pour
la délibération entre acteurs, fournissant une information facile
à utiliser et fiable.
1. Le concept
Le profil d'un indicateur de la FKI commence par une
description de l'indicateur, comprenant son nom, l'unité de mesure, la
façon dont il est calculé, la portée de l'information et
son interprétation (voir illustration suivante).
Figure 6: l'écran "The indicator concept" de la
FKI (Source:
http://kerdst.c3ed.uvsq.fr/vers4/)
a. Nom, acronyme et définition courte
Nom
Le nom descriptif pour l'indicateur.
Acronyme
Un acronyme intuitif et pertinent.
Définition courte
Une explication non technique de l'indicateur.
b. Le profil scientifique
Il s'agit des conventions pour la description de l'indicateur, y
compris les unités de mesure.
Type d'information
Spécifie les caractères de l'information, à
sélectionner parmi la mesure quantitative, le classement ordinal
qualitatif, le panier d'attribut, l'existence ou non de quelque chose.
L'unité de mesure
Spécifie l'unité de mesure (réelle ou
proposée) dans le cas d'un indicateur quantitatif.
Les conventions qualitatives
Spécifie dans le cas d'un indicateur qualitatif, la
convention descriptive (par exemple, haut/moyen/bas, rouge/vert,
présent/absent).
Type de données
Spécifie si l'information consiste par exemple, en un
unique objet, ou un panier de données (mesure de différents
points, composantes d'un territoire...).
c. Portée et interprétation
Il s'agit de tous les territoires ou systèmes couverts
par l'indicateur.
Porté de l'information
Rend compte de la couverture de l'information, par exemple
l'échelle géographique, ou la population concernée.
Interprétation
Explique la mesure (la pertinence et les limites) et/ou la
signification attachée à une mesure qualitative.
2. Production et utilisation de
l'information
Pour estimer les rôles envisagés pour chaque
catégorie d'information, il est important de caractériser le
caractère scientifique de l'indicateur, en spécifiant, entre
autres choses, les sources, la disponibilité de l'information, et les
raisons de sa production.
Le coeur du profil scientifique est complété par
des méta-informations sur les sources et disponibilités de
l'indicateur, complétées par des structures destinées aux
considérations d'incertitudes et de qualité scientifique, et par
sa place au sein des hiérarchies organisationnelles de description du
système (composantes économiques, sociales, environnementales et
institutionnelles).
Figure 7: l'écran "Production and use of the
information" de la FKI (Source:
http://kerdst.c3ed.uvsq.fr/vers4/)
a. Source et statut de l'information
La disponibilité
Spécifie ce que l'on connaît de l'information
(Source indépendante, vérifiée ou non, produit de
l'étude en cours, validé ou suggéré). Ce statut
peut évoluer dans le temps, si de nouvelles connaissances sont produites
ou les sources identifiées.
Type de source
Spécifie le type de source (l'équipe de
l'étude, acteurs locaux socio-économiques, les acteurs
scientifiques, les autorités, etc.).
Détails sur la source
Spécifie dans des termes scientifiques et institutionnels
la source du concept ou de l'information.
Le contact
Spécifie la personne ou le service qui peut renseigner
sur l'information (site web ou autres références).
La propriété de l'information
Fournit des informations sur les droits sur le concept, les
données, les analyses de toutes sortes, présentées dans la
FKI.
Le format de l'information
Détails sur le format dans lequel les données
où l'information est accessible, sur la disponibilité de
l'information, et le contact par lequel obtenir l'information.
b. Utilisation d'indicateurs
préexistants
Cette composante de la FKI est utilisée dans le cas
où l'information existe, précédemment et
indépendamment du but pour lequel la FKI est construite. Nous
insisterons ici sur la complémentarité entre analyse
(l'utilisation de l'indicateur comme un input ou output d'un système
analytique) et représentation multimédia.
Conventions analytiques d'origine
Spécifie la situation préexistante dans
laquelle l'indicateur apparaît comme un input ou un output d'un
système analytique (exemple, un panier de données, une variable
dans un algorithme ou un modèle).
Visualisations existantes
Spécifie la façon dont l'indicateur est
visualisé sur un graphique, un plan, en 2D ou 3D, dans une
réalité virtuelle, etc.
c. Mesure de la qualité de
l'information
Le statut de la connaissance
Spécifie si l'information est empirique (observation) ou
conceptuelle (modèle théorique, simulation).
Le KQA (knowledge quality assessment)
Spécifie de manière générale la
qualité de l'information associée à l'indicateur.
Le profil NUSAP
Spécifie si un profil NUSAP est fournit pour
caractériser la qualité de l'indicateur. Si oui, il existe un
lien « NUSAP Profile » au niveau 3.
Le schéma NUSAP pour la mesure de la qualité de
l'information est utilisé comme un système robuste de notations,
pour exprimer et communiquer sur les incertitudes, notamment pour les
informations quantitatives. Le nom NUSAP vient de « Numeral, Unit, Spread,
Assessment and Pedigree ».
Ce système est capable d'évaluer de
façon structurée, les différentes sources et les
différents types d'incertitudes qui sont associées avec des
modèles, des indicateurs, ou d'autres formes de représentations
analytiques utilisées dans les processus de délibération
et de prise de décision.
d. Echelle de description
Cette partie nous donne des informations sur l'échelle
de l'indicateur et sur les changements d'échelle le long des axes
sociaux, économiques, environnementaux et politiques. Les champs sont
ouverts afin de solliciter une caractérisation spontanée.
Les enjeux de performance et de gouvernance dépendent
du caractère de l'activité et du contexte institutionnel. Dans un
contexte industriel, on se focalisera sur les activités commerciales
alors que la gestion des ressources naturelles est souvent associée avec
les questions de gouvernance territoriale.
Nous définissons donc quatre formes d'organisation des
systèmes : (1) la dimension sociale (les significations symbolique,
culturelle par lesquels les acteurs définissent leur relations aux
communautés humaines et au monde biophysique) ; (2) la dimension
politique (les organisations institutionnelles et hiérarchiques
liées à la gouvernance
territoriale, du conseil du village aux Nations Unies) ; (3)
la dimension économique (activités de production, transport et
consommation) ; (4) la dimension environnemental (l'organisation physique,
spatiale et écologique des systèmes naturels).
L'échelle d'observation
Spécifie l'échelle organisationnelle dans laquelle
l'objet est décrit.
Le niveau des composantes
Niveau d'interprétation « inférieur »
autorisée pour une analyse multi-échelle.
· Socioculturelle
Changement d'échelle dans l'organisation sociétale
et politique (individuelle, familiale, identité tribale, membre d'un
club...).
· Politique et gouvernance
Changement d'échelle dans les systèmes de
gouvernance et autres organisation institutionnelle et de régulation
(conseil du village, parlement régional...).
· Économique
Changement d'échelle le long de l'axe économique
(unité de production, de transport, de consommation).
· Spatiale et environnementale Changement
d'échelle le long de l'axe écologique, spatial, territorial,
physique.
Le niveau supérieur des composantes
Niveau d'organisation « supérieur » autorisée
pour une analyse multi-échelle.
· Socioculturelle
Changement d'échelle dans l'organisation sociétale
et politique (individuelle, familiale, identité tribale, appartenance
linguistique, religieuse, ethnique...).
· Politique et gouvernance
Changement d'échelle dans les systèmes de
gouvernance et autres organisation institutionnelle et de régulation
(ONU, OMC, Parlement Européen...).
· Économique
Changement d'échelle le long de l'axe économique
(secteur de production, consommation agrégée...).
· Spatiale et environnementale Changement
d'échelle le long de l'axe écologique, spatial, territorial,
physique.
3. La dimension temporelle
La Foire est conçue pour la délibération
multicritères et multi-acteurs. En fonction du cadre d'analyse et de
représentation, il peut y avoir une analyse en termes de comparaison de
scénario. Deux formats existent pour explorer les futurs possibles : des
variations autonomes d'indicateurs individuels et des scénarios
développés dans une perspective systémique.
Cette partie n'est pas remplie puisque tout
l'intérêt de la Foire est que les acteurs puissent choisir des
scénarios. Elle contient les caractéristiques des
scénarios, et leur interprétation en fonction des valeurs de
l'indicateur.
Figure 8 : l'écran "What if? The time dimension"
de la FKI (Source:
http://kerdst.c3ed.uvsq.fr/vers4/)
a. Les perspectives hypothétiques
L'utilisation de l'indicateur dans un
scénario
Il y a trois possibilités. Il peut ne pas exister de
dimension temporelle d'analyse et de représentation, dans ce cas il n'y
a pas de scénario. Si une analyse en terme de scénario est
possible, l'indicateur peut être utilisé ou non dans la
représentation. S'il est utilisé, on le caractérise
à l'aide des champs suivants.
Etat de référence
Spécifie la situation initiale (valeur par défaut,
an 0, absence de projet ou de politique...).
Tendance historique
Si nécessaire, résume les tendances passées
et présentes.
Interprétation du scénario
Explique la mesure et signification attachée aux
conventions de description qualitatives.
Visualisation su scénario
Spécifie la manière dont le scénario est
visualisé, sur un graphique, un plan, en 2D ou 3D, dans une
représentation comparative entre scénario.
Le spectre de valeur
Pour un indicateur individuel, présente si possible les
différentes valeurs qu'il peut prendre.
Le profil pour chaque scénario
Spécifie pour chaque scénario les valeurs des
indicateurs, les variations dans le temps, en comparaison avec l'état de
référence.
b. La mesure de la qualité des projections
futures
Le KQA
Spécifie rapidement la qualité de l'indicateur
utilisé dans le scénario.
L'existence du KQA
Spécifie si un KQA est fourni pour permettre la
discussion sur le problème de la qualité de l'information.
4. Le cadre d'analyse et
représentation
Le système multimédia considéré
ici inclut pour chaque catégorie d'information (1) son identification
comme input ou output dans un système analytique et (2) son exploitation
pour la représentation multimédia.
On trouve dans cette partie les conventions analytiques, les
informations sur les utilisations précédentes de l'indicateur,
dans des bases de données ou dans des systèmes de
représentation analytique ou multimédia.
Figure 9: l'écran "Framework of analysis and
representation" de la FKI (Source:
http://kerdst.c3ed.uvsq.fr/vers4/)
Conventions analytiques
Spécifie la ou les situations dans lesquelles
l'indicateur apparait comme input ou output (panier de données,
variables dans un algorithme ou un modèle...).
Visualisations
Spécifie la façon dont l'indicateur est
visualisé, dans un graphique, un plan, en 2D ou 3D, dans une
réalité virtuelle, etc. Si l'indicateur peut être
visualisé sous différentes apparences, celles-ci doivent
être listées.
Caractérisation multi-site
Signale si l'indicateur peut être utilisé pour
différents sites.
5. La pertinence en fonction des axes
La Foire est conçue comme un outil de
délibération. La sélection des indicateurs à chaque
étape du processus fait référence à un enjeu de
performance, en fonction de la situation.
La FKI n'est pas un entrepôt de données, mais
plutôt un système de méta-informations permettant de «
situer » des catégories d'informations par rapport à des
objectifs et à des utilisations scientifiques et
socio-économiques. Dans cette optique, cette section permet de
décrire la pertinence de l'indicateur, son adéquation avec
l'objectif, en fonction des
quatre axes, branches économiques, fonction
environnementales, composants de l'écosystème et
échelles.
Le vote de pertinence a été réalisé
par nous, mais à terme, tout le monde pourra accéder aux
indicateurs, voter et ajouter des commentaires. Il y a 5 degré de
pertinence.
Figure 10: l'écran "Pertinence Acteur" de la FKI
(Source:
http://kerdst.c3ed.uvsq.fr/vers4/)
Figure 11: l'écran "Pertinence Fonctions
environnementales" de la FKI (Source:
http://kerdst.c3ed.uvsq.fr/vers4/)
Figure 12: l'écran "Pertinence Composantes
environnementales" de la FKI (Source:
http://kerdst.c3ed.uvsq.fr/vers4/)
Figure 13: l'écran "Pertinence Echelle" de la FKI
(Source:
http://kerdst.c3ed.uvsq.fr/vers4/)
C. Des pistes d'amélioration de la Foire
KerbabelTM aux Indicateurs pour une Agriculture
Durable
1. Une représentation plus large des interactions
entre systèmes économiques et écologiques :
réflexion sur les pressions
Nous avons utilisé le concept de pressions et de
fonctions environnementales pour représenter les interactions entre
systèmes économiques et écosystèmes. Cette approche
introduit un biais environnemental, les dimensions économiques
et sociales de l'agriculture, tout aussi importantes, et surtout indissociables
de la problématique environnementale, sont un peu occultées. Mais
ces dimensions sont indispensables pour que la Foire soit un outil de
médiation car les acteurs ont avant tout des intérêts
économiques et sociaux.
Une autre critique du même ordre est que l'approche par
les pressions ne permet pas de prendre en compte toutes les interactions entre
systèmes économiques et écosystèmes. En effet, les
interactions positives entre activité humaine et
écosystème sont nombreuses. L'écosystème que nous
cherchons aujourd'hui à maintenir est avant tout le résultat de
milliers d'années d'interactions entre les deux concepts que sont
l'Homme et la Nature. L'histoire nous montre des erreurs à ne pas
répéter (la création du Sahara par la surexploitation
d'une forêt fragile), elle montre aussi que le développement de
l'Homme passe par une évolution de son écosystème.
L'approche par pressions n'est pas suffisante, car elle
mène sur un chemin de durabilité qui passe par une
réduction des interactions entre systèmes, alors qu'avec
plusieurs milliards d'êtres humains à nourrir, la
durabilité passe plus surement par une amélioration de ces
interactions.
2. Des échelles pertinentes et adaptées
à la spécificité agricole
Une autre remarque porte sur la façon dont sont
définies les échelles spatiales dans la Foire aux Indicateurs. Il
est possible, lors de cas d'études, de rajouter des échelles en
plus de celle qui existe déjà, mais le classement des
échelles en fonction de 5 catégories (générique,
économique, naturelle, politique et sociale) n'est pas forcément
facile à utiliser lorsque des notions complexes comme exploitation
agricole ou territoire sont à placer.
En effet, un territoire est un construit social et politique,
mais également économique, on utilise cette notion dans le but
précis de ne pas avoir à dissocier les différentes
dimensions et pour rendre compte de l'imbrication des différentes
composantes d'un territoire. De même une exploitation agricole est une
unité économique (un système de production), sociale (un
lieu de vie et de travail chargé de symboles), écologique (par
les transferts permanents de ressources entre écosystèmes de
l'exploitation). Une parcelle est une unité économique,
écologique et qui s'inscrit dans une stratégie d'acteurs.
Réduire l'exploitation agricole à sa pure dimension
économique est justement ce que nous devons maintenant éviter.
Pour rendre compte des différentes dimensions
-économiques, sociales, naturelles et politiques- nous pourrions
créer un nouvel axe, qui permettrait de classer chaque indicateur en
fonction de sa pertinence pour telle ou telle dimension. On pourrait
également créer un axe d'échelles spécifique
à la Foire pour une agriculture durable
(c'est-à-dire qui ne serait pas forcément
utilisé dans les autres applications de la Foire qui n'ont rien à
voir avec l'agriculture), et qui reprendrait les notions multidimensionnelles
de territoire, exploitation agricole, parcelle (qui sont les plus
utilisées), tout en laissant la place aux utilisateurs de rajouter
d'autres échelles.
3. La Foire comme outil de médiation
Nous venons de créer la Foire aux Indicateurs pour
l'agriculture durable, ce processus de création ne se finalisera que
lorsque l'on cherchera à mettre en oeuvre cet outil et qu'on se heurtera
aux difficultés d'application. Un premier cas d'étude permettra
de mettre en lumière la façon dont la Foire peut être
utilisée dans un processus de délibération, et
d'améliorer sa fonctionnalité.
Conclusion
Le questionnement principal soulevé dans cette
étude est : est-il possible de créer un outil multimédia,
interactif, qui permette la concertation entre acteurs autour de
problématiques agricoles, et comment le structurer et l'utiliser ? Nous
avons partiellement répondu puisque nous proposons une première
ébauche d'un tel outil.
Nous sommes partis des systèmes d'indicateurs existants
mais en les détournant de leur utilisation initiale. Nous avons
fixé des axes, qui en définissant génériquement les
acteurs et les enjeux d'un conflit, sont un support à la
concertation.
La Foire KerbabelTM aux Indicateurs pour une
Agriculture Durable est une tentative de liaison entre une approche d'experts,
c'est-à-dire les systèmes d'indicateurs des méthodes
d'évaluation de durabilité des exploitations agricoles et une
approche participative. Nous avons cherché à structurer la Foire
pour qu'elle soit un véritable outil de médiation, et nous avons
commencé à la remplir afin qu'elle soit fonctionnelle rapidement
pour un premier cas d'étude.
De nombreuses voies d'amélioration existent. La Foire a
l'avantage d'être en constante évolution, réadaptable en
fonction des contextes. C'est sans doute ce qui fait sa particularité et
son principal intérêt.
TABLE DES MATIERES
INTRODUCTION 4
I. EVALUER LA DURABILITE DE L'AGRICULTURE 5
A. AGRICULTURE DURABLE : DEFINITIONS ET PROBLEMATIQUES
6
1. DEFINITIONS DE L'AGRICULTURE DURABLE 6
a. La définition de l'agriculture durable du RAD 6
b. La définition de l'agriculture durable IDEA 6
c. La définition de l'agriculture durable de l'Union
Europénne 7
2. LA PROBLEMATIQUE ACTUELLE DE L'AGRICULTURE DURABLE 7
B. LES METHODES EXISTANTES POUR EVALUER LA DURABILITE DE
L'AGRICULTURE 8
1. LA METHODE IDEA (INDICATEURS DE DURABILITE DES EXPLOITATIONS
AGRICOLES) 8
a. Contexte de création 8
b. Concept de durabilité dans la méthode IDEA 8
c. Objectifs 9
d. Mise en oeuvre 9
2. LA METHODE DU RESEAU AGRICULTURE DURABLE (RAD) 9
a. Contexte de création 9
b. Objectifs 10
c. Mise en oeuvre 10
3. LE DIAGNOSTIC DIALECTE DE SOLAGRO 10
a. Contexte de création 10
b. Objectifs 10
c. Concept de durabilité 11
d. Objectifs opérationnels 11
e. Méthodologie 12
f. Mise en oeuvre 12
4. L'OPERATION IRENA 13
a. Contexte de création 13
b. Le cadre d'analyse 13
c. Les résultats 14
5. LA METHODE INDIGO® 14
a. Contexte de création 14
b. Méthode 14
c. Mise en oeuvre 15
6. CONCLUSION SUR LES METHODES D'EVALUATION DE LA DURABILITE DE
L'AGRICULTURE1 5
C. LE PRINCIPE D'UNE FOIRE KERBABELTM AUX
INDICATEURS POUR L'AGRICULTURE DURABLE 15
1. L'UTILITE DES INDICATEURS COMME LEVIER DE CHANGEMENT 16
a. Définition d'un indicateur 16
b. La concertation comme outil pour le développement
soutenable 16
c. Les indicateurs comme outil dans la concertation 16
d. Un nouvel outil pour la concertation : la Foire Kerbabel aux
indicateurs pour l'agriculture durable 16
2. PRESENTATION GENERALE DE LA FOIRE KERBABELTM AUX
INDICATEURS 17
a. La Foire KerbabelTM aux Indicateurs : un outil de
délibération 17
b. Le principe de découverte progressive de l'infirmation
dans la Foire KerbabelTM aux Indicateurs 17
II. STRUCTURER LA FOIRE KERBABELTM AUX
INDICATEURS POUR UNE AGRICULTURE DURABLE 19
A. STRUCTURER LA FOIRE KERBABELTM AUX
INDICATEURS : DONNER UNE
REPRESENTATION UTILISABLE DU REEL 20
B. LES COMPARTIMENTS DE L'ENVIRONNEMENT 21
C. LES BRANCHES ECONOMIQUES 22
D. LES FONCTIONS ENVIRONNEMENTALES 23
1. DEFINITIONS DE FONCTIONS ENVIRONNEMENTALES, FONCTION OF/FOR
23
2. CLASSIFICATION DE PEARCE & TURNER (1990) 23
3. CLASSIFICATION DE DE GROOT (1992 - 2006) 24
4. CLASSIFICATION DE NOËL ET O'CONNOR (1998) 24
5. CLASSIFICATION DE DAILY (1999) 25
6. CLASSIFICATION D'EKINS ET AL. DANS CRITINC (2000) 26
7. CLASSIFICATION DU MILLENNIUM ECOSYSTEM ASSESSMENT (2003)
26
8. LA CLASSIFICATION RETENUE POUR LA FKI 27
a. La fonction Source 27
b. La fonction Sink 27
c. La fonction Site 27
d. La fonction Life Support 27
e. La fonction Scenery 27
f. La fonction Stability 27
E. LES ECHELLES 28
F. LES AXES A REMPLIR LORS DE L'UTILISATION DE LA FOIRE
30
1. LES ENJEUX 30
2. LES ACTEURS 30
3. LES SCENARIOS 30
4. LES SITES GEOGRAPHIQUES 30
III. REMPLIR LA FOIRE KERBABELTM AUX
INDICATEURS POUR UNE AGRICULTURE DURABLE 31
A. TROUVER ET CLASSER LES INDICATEURS DE PRESSION DE
L'AGRICULTURE SUR
L'ENVIRONNEMENT 32
1. LES PRESSIONS DE L'AGRICULTURE SUR L'ENVIRONNEMENT 32
a. Pourquoi utiliser la notion de pressions ? 32
b. Définition de pression 32
c. Présentation des pressions de l'agriculture sur
l'environnement 32
2. LES INDICATEURS DE PRESSION DEJA PRESENTS DANS LA FOIRE 35
B. L'ORGANISATION DE LA FOIRE KERBABELTM AUX
INDICATEURS 39
1. LE CONCEPT 39
a. Nom, acronyme et définition courte 39
b. Le profil scientifique 39
c. Portée et interprétation 40
2. PRODUCTION ET UTILISATION DE L'INFORMATION 40
a. Source et statut de l'information 41
b. Utilisation d'indicateurs préexistants 42
c. Mesure de la qualité de l'information 42
d. Echelle de description 42
3. LA DIMENSION TEMPORELLE 43
a. Les perspectives hypothétiques 44
b. La mesure de la qualité des projections futures 44
4. LE CADRE D'ANALYSE ET REPRESENTATION 45
5. LA PERTINENCE EN FONCTION DES AXES 45 C. DES
PISTES D'AMELIORATION DE LA FOIRE KERBABELTM AUX INDICATEURS POUR
UNE AGRICULTURE DURABLE 48
1. UNE REPRESENTATION PLUS LARGE DES INTERACTIONS ENTRE SYSTEMES
ECONOMIQUES ET
ECOLOGIQUES : REFLEXION SUR LES PRESSIONS 48
2. DES ECHELLES PERTINENTES ET ADAPTEES A LA SPECIFICITE
AGRICOLE 48
3. LA FOIRE COMME OUTIL DE MEDIATION 49
CONCLUSION 50
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SITE INTERNET 57
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