Introduction
Une organisation présente un environnement particulier
dans lequel évolut ses membres. Cet environnement apparaît comme
la personnalité de l'organisation, ce qui la distingue des autres. En
effet que l'on soit dans une organisation du secteur public, parapublic ou
privé, la nécessité pour les dirigeants d'offrir aux
membres un cadre de travail propice les amenant à maintenir une ligne
d'action consistante pour un rendement meilleur reste un véritable
leitmotiv. D'où l'intérêt de comprendre et d'identifier les
éléments de l'environnement pouvant être
considérés comme des facteurs stimulants ou inhibiteurs en milieu
professionnel.
Aussi, prenons-nous en compte le travailleur qui reste une
composante essentielle de l'organisation. La dynamique des changements au
niveau des organisations a entraîné par conséquent un
changement dans le statut du travailleur. Celui-ci n'est plus un simple
instrument des unités de production, mais plutôt un partenaire qui
s'engage et qui s'implique dans son travail, il établit une
véritable relation d'échange avec l'organisation à
laquelle il appartient.
Les organisations mettent de plus en plus à la
disposition de leur personnel des outils de travail performant tout en prenant
en compte leurs besoins et attentes. Cependant, ces environnements de travail
n'amènent pas toujours les travailleurs à s'engager et
s'impliquer pleinement dans le travail.
Comment alors expliquer cette situation ?
L'implication ou non d'un individu dans le fonctionnement de
l'organisation dont il est membre résulterait selon les conclusions de
nombreux travaux du caractère subjectif du regard que l'individu porte
sur cet environnement et de la qualité de la relation qu'il entretien
avec cette dernière d'une part.
D'autre part, dans une organisation, Brunet (1983), affirme
que le climat organisationnel exerce une influence déterminante sur les
attitudes et les comportements de ses membres et précise que le climat
est essentiellement perceptif.
En rapport avec nos préoccupations, il s'agit de
comprendre « le climat organisationnel ».
Celui-ci se définit comme un série de caractéristiques
relativement permanentes de l'environnement interne de l'organisation et ceci
dans le cadre particulier d'une organisation du secteur public, la
Faculté des Lettres et Sciences Humaines de l'Université Omar
Bongo de Libreville .Il s'agit essentiellement de la perception que les
enseignants-chercheurs ont de cette Faculté et le niveau
« d'implication dans l'emploi » (attachement à
l'organisation et à son emploi,volonté de faire des efforts) que
cela induit.
Pour mener cette étude, nous sommes parti de
l'hypothèse selon laquelle il y aurait un lien positif entre les
déterminants du climat organisationnel de la faculté des lettres
et sciences humaines et l'implication dans l'emploi des enseignants-chercheurs
et que ce lien serait faible compte tenu des conditions difficiles dans
lesquelles ils travaillent.
Ainsi pour éprouver notre hypothèse, nous avons
élaboré un questionnaire qui a été soumis à
36 enseignants-chercheurs au sein de la Faculté des Lettres et Sciences
Humaines. Les données obtenues à cet égard ont
été traitées à l'aide du logiciel STATISTICA.
Celui-ci nous a permis d'obtenir les résultats statistique
suivants : la statistique descriptive ( Moyenne et Ecart-type),
l'analyse corrélationnelle, la régression multiple, l'analyse
factorielle et l'analyse en composante principale.
Les analyses de ces résultats et
l'interprétation qui a suivi, nous permettent de valider notre
hypothèse de départ puisqu'il existe un lien bien que faible
entre la perception que les enseignants-chercheurs ont des déterminants
du climat organisationnel et la manière dont ils s'impliquent dans leur
emploi. Donc, on ne peut pas agir sur ces déterminants pour
prédire efficacement l'implication dans l'emploi des
enseignants-chercheurs.
Ce travail s'organise autour des deux parties. La
première partie traite des aspects théoriques de la recherche et
la seconde quant à elle, décrit la démarche
méthodologique utilisée et présente les
résultats.
Chapitre premier : Objectif de la recherche et
définition des
concepts
Toute étude poursuit un objectif et se repose sur des
réalités conceptuelles qu'il est important d'apprécier.
Dans ce chapitre, nous présenterons l'objectif poursuivi et clarifierons
les concepts pris en compte.
I-1. Objectif de la recherche
Entreprendre un travail de recherche suppose qu'à un
moment de son avancé, il s'avère nécessaire de le baliser.
Ici la notion de balise nous renvoie à ce vers quoi on va, le but
visé ou à l'objectif à atteindre. C'est autour de cet
objectif que nous élaborons notre plan de travail.
Nous inscrivons la présente étude dans la suite
des travaux qui cherchent à comprendre les facteurs dynamisant les
agents des services publics non-marchands, car on fait de plus en plus de
reproches à ces derniers de ne pas mettre à la disposition de
leurs membres un contexte organisationnel favorisant des bons comportements et
attitudes au travail ; d'où la léthargie dans laquelle se
trouvent les personnels et par conséquent le fonctionnement de ces
structures publiques.
Mais on constate que cet état de fait subsiste
même dans un contexte organisationnel présentant des conditions de
travail optimales.
L'objectif de notre étude est de tenter de voir une
relation de cause à effet entre le climat organisationnel et
l'implication dans l'emploi dans un contexte organisationnel donné.
Autrement dit, la présente étude a pour but d'étudier
d'une part les caractéristiques organisationnelles telles que
perçues par les individus dans leurs situations de travail et d'autre
part voir leur impact sur l'implication dans l'emploi.
Cette étude va être menée auprès
des enseignants-chercheurs de la faculté des lettres et sciences
humaines (FLSH) de l'Université Omar Bongo de Libreville.
L'intérêt porté à cette
organisation du service public et à cette catégorie d'acteurs
s'explique par le fait qu'au Gabon, les secteurs de l'enseignement (primaire,
secondaire et supérieur) connaissent des soubresauts et des
arrêts de fonctionnement quasi annuels depuis près de deux
décennies sans pour autant connaître des départs ou
démission des personnels. Les griefs récurrents
évoqués par les enseignants-chercheurs demeurent
l'amélioration des conditions de travail et un meilleur traitement.
En abordant les notions de climat organisationnel
(phénomène perceptif et subjectif) et d'implication (lien,
attachement au travail et à l'organisation), nous voulons comprendre sur
quelles caractéristiques organisationnelles repose le lien qui
existerait entre les enseignants-chercheurs et leur cadre de travail, lien qui
d'ailleurs reste dans une forme implicite (affective et cognitive ou
calculée). Il serait donc intéressant de savoir lesquels des
différents facteurs qui sous-tendent leur fonction, caractérisent
et organisent leur cadre de travail induisent leur implication dans
l'emploi.
Après avoir ainsi explicité l'objectif
poursuivi dans le cadre de cette étude, nous allons maintenant
définir les concepts utilisés dans notre travail de recherche.
I-2. Définition des concepts
I- 2-1. Climat organisationnel
La littérature consacrée au climat
organisationnel, est aussi abondante que variée. La notion même de
« climat » appliquée au champ des organisations n'est pas sans
soulever une série d'interrogations d'ordre sémantique (quelle
définition ?) et méthodologique (comment l'appréhender ou
le mesurer ?). La recherche d'une définition consensuelle se heurte tout
d'abord aux nuances implicites existant entre le « climat social »,
évoqué par les spécialistes français, et le «
climat organisationnel », que semblent préférer leurs
homologues anglo-saxons. Dans le cadre de cette étude nous parlerons
de climat organisationnel.
Le climat organisationnel dans son acception
élémentaire serait la personnalité d'une organisation ;
c'est-à-dire un ensemble de caractéristiques qui décrivent
une organisation et qui la distingue des autres et influence les comportements
et attitudes de ces membres.
Bien que cette définition soit convenable, elle ne
représente pas complètement ce que c'est en
réalité.
Aussi, pour bien comprendre la notion de climat
organisationnel, nous devons nous référer aux auteurs qui ont
contribué à son opérationnalisation. Avant de faire
état de quelques unes, il nous semble important de préciser que
la définition du climat varie en fonction des dimensions jugées
importantes pour créer le climat, des variables contenues dans ces
dimensions et des techniques de mesures employées (Anderson, 1982).
Le climat organisationnel est conçu comme la perception
durable et globale des caractéristiques du système
organisationnel. Il fournit aux membres des signaux essentiels pour qu'ils
puissent adapter leurs comportements aux exigences et aux objectifs de
l'organisation. Il reflète les interactions entre les acteurs et affecte
leurs comportements au sein de l'organisation (Schneider et Reichers, 1983,
cité par Pohl 2002).
Pour Brunet (2001), le climat organisationnel est la
perception entretenue par les membres de l'organisation concernant les
pratiques organisationnelles (gestion des ressources humaines, politiques,
etc.). C'est donc un phénomène perceptuel qui varie en fonction
des dimensions organisationnelles susceptibles de l'influencer.
Deux auteurs plus anciens, notamment Fourgous et Iturralde
(1971 ,cité par Brunet 2001), définissent le climat
organisationnel comme un ensemble de caractéristiques objectives et
relativement permanentes de l'organisation perçues par ses membres et
qui servent à lui donner une certaine personnalité qui
influencent le comportement et les attitudes de ces derniers.
En effet, le climat organisationnel apparaît comme un
tout composé de perceptions que les membres d'une organisation ont de
leur environnement de travail. De plus, Cornell (1976) rappelle que le climat
organisationnel réfère aux perceptions que les individus ont de
leur emploi ou de leurs rôles en relation avec les autres et les
rôles tenus dans l'organisation.
Nous remarquons que dans la diversité des
définitions du climat organisationnel proposées, il
apparaît un mot fédérateur : le terme
« perception ». Ce point de vue rejoint ce qu'écrit
Gadbois (1974). En effet, il souligne qu'il y a deux points importants sur
lesquels la presque totalité des auteurs s'accordent : la nature
perceptive et subjective du climat organisationnel.
Concernant l'aspect perceptif et subjectif du climat
organisationnel, Likert(1974) affirme que la réaction d'un individu
à une situation quelconque est toujours fonction non pas du
caractère absolu (réalité) de l'interaction, mais de la
perception véhiculée par l'individu. Ce qui est d'autant plus
vrai que selon Merleau Ponty (1965, cité par Hassan,
2006) : « la perception n'est qu'une
opinion ».
Donc ,la notion de perception est inhérente au climat
organisationnel. Les perceptions dont il s'agit ici concernent ce que les
membres d'une organisation valorisent fondamentalement dans une situation de
travail : le travail lui-même, les conditions de travail, les
relations interpersonnelles, l'autonomie, la confiance, la reconnaissance, la
rémunération et la progression dans la carrière, le
soutien, les pratiques de gestion et le leadership, la valeur et le sens de
l'action, l'équité,etc.
Tout ce qui précède justifie le caractère
multidimensionnel du climat organisationnel et que les informations à
partir desquelles il est possible de le mesurer relèvent du
perçu.
En ce qui concerne l'évaluation du climat
organisationnel, il convient de distinguer comme le récapitule
Denilson(1996), trois approches qui caractérisent la mesure du climat
organisationnel :
- la mesure multiple des attributs organisationnels
- la mesure perceptive des attributs individuels
- la mesure perceptive des attributs organisationnels
La mesure perceptive des attributs individuels définit
le climat surtout en fonction des caractéristiques individuelles telles
que les valeurs, les besoins, les attitudes ou la satisfaction de
l'employé face à son organisation. Il s'agit de voir comment
l'individu perçoit son environnement de travail et non pas comment les
autres le décrivent (Schneider, 1973 James et Jones, 1974 ).
La mesure multiple des attributs organisationnels consiste
à évaluer, de façon objective, l'environnement de
l'organisation, c'est-à-dire, sa taille, sa structure,
l'établissement des objectifs, l'environnement physique, le style de
leadership, etc., et de mettre ces évaluations en relation avec des
mesures de productivité ou d'absentéisme, entre autres. Sous ce
type de conceptualisation, le climat est défini comme étant
un ensemble de caractéristiques qui décrivent une
organisation et qui la distinguent des autres, sont relativement stables dans
le temps et influencent le comportement des individus dans
l'organisation (Forehand et Gilmer, 1964, James et Jones, 1974).
Même si cette approche est attrayante en raison de
l'objectivité et de la fidélité des données
recueillies et de la facilité de leur cueillette (Deer, 1980), il peut
être risqué de tirer des conclusions sur le climat d'une
organisation simplement à partir de la mesure objective des
caractéristiques organisationnelles.
La mesure perceptive des attributs organisationnels est celle
qui retient notre attention car elle évalue le climat en fonction des
perceptions qu'entretiennent les individus à propos de leur
environnement de travail. Cette approche à l'avantage de concilier les
facteurs organisationnels et les caractéristiques individuelles. Elle
définit le climat comme étant la moyenne des perceptions
individuelles qu'ont les employés de leur environnement quotidien.
Enfin, retenons que dans la notion de climat organisationnel,
les caractéristiques organisationnelles telles que perçues par
les membres à l'intérieur d'une organisation demeurent
l'élément fondamental pour sa compréhension. Ce qui fait
qu'il est important de se préoccuper de ce perçu ; et cela
nous amène à dire que le climat est essentiellement un
phénomène de perception. De ces perceptions naissent au sein du
personnel des réactions, des attitudes et des comportements.
I-2-2 Implication dans
l'emploi
Une confusion sémantique entoure la notion
d'implication. Cette dernière est à partie liée avec
de multiples notions : engagement, motivation, satisfaction,
identification, etc. Chaque terme nous semble pourtant renvoyer à des
référentiels distincts.
Cependant, la revue de la littérature nous amène
à constater que les notions d'implication et d'engagement sont
interchangeables dans la littérature.
Le concept d'implication compte plus d'une trentaine de
définitions (Morrow, 1983). Elles cherchent toutes à
caractériser le lien entre un individu et l'organisation dans laquelle
il travaille.
Avant d'aborder et d'expliciter cette relation
individu-organisation en terme d'implication, il nous semble nécessaire
de préciser comme le souligne Louche (2005) ,la relation
individu-organisation se décline aussi en termes de motivation et de
satisfaction ». D'autre part selon Thevenet (2002), l'implication
serait à la fois un antécédent de la motivation et une
conséquence de la satisfaction.
Traduction française du concept Anglo-Saxon
« commitment », et parfois
« involvement » ,l'implication correspond à la
double relation d'identification et d'engagement d'une personne à son
travail.
Suivant cette optique, pour Mowday, Porter et Steers
(1979,1982), l'implication correspond à une identification à
l'organisation fondée sur le partage de ses buts et valeurs, la
volonté de faire des efforts dans ce sens et le désir d'en rester
membre. L'implication est alors un contrat psychologique passé par
l'individu avec l'organisation dont il attend de son identification des
satisfactions. On le voit donc ici clairement, l'implication dépend
largement de la manière dont l'individu est traité par
l'organisation, puisqu'elle se développe en contrepartie des
récompenses réelles ou anticipées et des investissements
passés (matériels ou psychologiques).
C'est ainsi que vont le souligner O'reilly et Chatman (1986),
l'implication ne peut être définie que dans le sens d'une symbiose
entre les valeurs d'une organisation et celle de ces membres. C'est
l'attachement psychologique ressenti par la personne pour
l'organisation.
Selon Thevenet (1992), l'implication est
considérée comme un état, une orientation de la personne
vers l'organisation par ses actions passées. Par ailleurs Neveu(1993),
précise que l'implication se réfère à des attitudes
dans leur composante affective et cognitive. Il convient de distinguer
l'implication comme attitude ou tendance psychologique qui s'exprime en
évaluant un objet particulier selon un degré plus ou moins
positif (Eagley et Chaiken, 1993), tel un attachement affectif ou comme
comportement composé d'actions visibles que les personnes font en
rapport avec l'objet et l'intention d'agir éveiller par l'objet tel que
l'intention de rester.
Les quelques définitions présentées et
les autres présentes dans la littérature mettent en relief une
relation fusionnelle entre l'individu et son organisation. Ces
définitions ont en commun le fait que l'individu accepte les buts et
valeurs de l'organisation et qu'il la valorise en tant que telle,
indépendamment des avantages qu'il peut en tirer. Selon Boulingui
(2004), cela part du principe que l'on ne peut être membre d'un groupe
sans construire avec lui une relation et s'être construit en partie
soi-même dans cette relation.
Aborder la relation, c'est se distinguer des théories
des organisations qui cherchent des structures générant la
performance de l'action collective. Mais c'est également
s'écarter des approches strictement psychologiques qui s'attachent aux
seules pulsions, attentes ou réactions de l'individu envers son
organisation, plus qu'à l'un ou l'autre de ces deux pôles,
l'implication s'intéresse à leur rencontre tout au long d'un
processus d'interaction.
Au-delà de ce qui précède, notons que les
travaux de Meyer et Allen (1991) puis de Morrow(1993) amènent à
qualifier l'implication de multidimensionnelle.
Pour Meyer et Allen (1991), l'implication recouvre trois
formes : l'implication affective, l'implication calculée et
l'implication normative. Toutefois, ils précisent que chez un
même individu coexistent ces trois formes d'implication à des
degrés divers.
Quant à Morrow (1993), elle propose un modèle
à cinq formes « universelles » d'implications :
Ethique au travail, l'implication dans la carrière, l'implication dans
le poste, l'implication organisationnelle affective et l'implication
organisationnelle calculée.
Des deux modèles précités, c'est
l'approche tridimensionnelle de Meyer et Allen qui est la plus
répandue.
Au-delà de la diversité des formes possible
d'implication, il existe une essence partagée par l'ensemble d'entre
elles, à savoir le fait de se sentir lié à agir dans un
sens particulier. Elles se distinguent toutefois par l'état
psychologique spécifique qui accompagne chacune d'entre elles. Chaque
état psychologique ayant des conséquences en termes d'attitudes
et de comportements. Dans cette perspective, ajoutons que toute analyse de
l'implication doit prendre en compte cela, afin de parvenir à une
description des liens entre l'individu et les composantes de son environnement
de travail.
L'implication est abordée à partir de certaines
approches : les approches unidimensionnelles qui renvoient principalement
à deux courants centraux: l'approche échangiste (instrumentale ou
cognitive) et l'approche psycho-affective; et les approches multidimensionnelle
qui insistent sur la complémentarité entre les approches
instrumentales et psychologique de l'implication.
Dans l'approche échangiste, l'implication
résulte d'une série d'échanges, de transactions
(investissements et rétributions), d'attentes réciproques entre
l'individu et l'organisation. Ce courant insiste sur l'interaction entre
l'individu et l'organisation (Thevenet, 1993, cité par Pailot, 1996).
Dans l'approche psycho-affective, l'implication procède
d'un lien socio-affectif entre l'individu et l'organisation renvoyant à
des phénomènes d'identification et d'intériorisation qui
structure le schéma identitaire du sujet autour de son activité
professionnelle et définissent son concept de soi par rapport à
ses actes. L'implication se définit comme l'attachement au
travail, l'identification au rôle du travailleur ; c'est
l'importance que prend le travail par rapport aux autres sphères de la
vie ; c'est le fait que l'individu se définit lui-même au
travers de son travail (Michel, 1989). Le processus d'identification
présenté ici se caractérise par trois
attributs (Porter & Alii, 1979, Thevenet, 1992, 1993, cité par
Pailot, 1996) : adhésion aux buts et valeurs de l'organisation,
volonté d'agir dans le sens de ces buts et valeurs et désir de
rester dans l'organisation
Il ressort de nombreuses études que les
caractéristiques personnelles, les caractéristiques du travail,
les relations avec le groupe et la hiérarchie ainsi que les
caractéristiques de l'organisation sont généralement
considérées comme les antécédents de
l'implication.
Dans le cadre de la présente étude notre
intérêt est porté sur l'implication dans l'emploi, celle-ci
se confond avec l'implication au travail . Selon Brown(1996), plusieurs auteurs
ne font pas suffisamment de différences entre les deux.
L'implication au travail ou « work
commitment » fait référence à l'importance
du travail en général dans la vie d'un individu, comparativement
aux autres aspects importants de sa vie (Morin, 1996), serait une croyance
normative à propos de la valeur du travail dans la vie, davantage
fonction du conditionnement culturel ou de la socialisation passés de
l'individu (Kanungo, 1982). De plus, elle constituerait un précurseur de
l'implication dans l'emploi. Suite à la définition de
l'implication au travail, il convient donc de définir l'implication
dans l'emploi afin de distinguer clairement ces deux concepts.
L'implication dans l'emploi ou « job
involvement » serait la mesure avec laquelle l'individu s'identifie
à son emploi, y participe activement et considère comme
importante pour son sentiment de valeur personnelle. Elle renvoie plus
spécifiquement aux dispositions de l'employé envers son travail
(tâches).
Enfin, retenons que l'implication dans l'emploi, c'est
le fait d'être concerné par tout ce qui touche à l'emploi
et le souhait de la réussite de l'organisation. C'est aussi
l'attachement au travail, l'identification du salarié à son
emploi et à son rôle professionnel. C'est la relation qui
s'établit entre la personne et son emploi. Cette relation
employé-emploi est une relation psychologique qui va au-delà des
apports matériels que peut procurer le travail. La forme et
l'intensité de cette relation est tributaire de facteurs
intrinsèques à l'individu (objectifs, besoins, attentes,
aspirations,...) et extrinsèques (caractéristiques de
l'environnement ou de l'organisation).
Par ailleurs, comme le souligne Boulingui (2004), la plupart
des travaux effectués s'en tiennent à l'approche psychologique de
l'implication qu'ils décrivent comme un processus d'identification
doté de trois caractéristiques : adhésion aux buts et
valeurs de l'organisation, volonté d'agir dans le sens de ces buts et
valeurs et désir de rester dans l'organisation. Dans le cadre de notre
travail, nous emploierons l'expression générique
« implication dans l'emploi » pour parler d'implication.
Soulignons, en définitive, que l'intérêt pour l'implication
est une préoccupation post-taylorienne.
Chapitre II : Analyse des théories et revue
des travaux sur le climat
organisationnel et l'implication dans
l'emploi
II-1. Analyse des théories
II-1-1. Sur le climat organisationnel
Elles sont inspirées des questionnaires de Halpin et Croft
(1963) de même que du « Profile of school » de Likert
(1972) et de la théorie de Lewin(1951).
Selon les théories de Halpin et Croft,
inspirées des études sur le comportement des leaders, la
façon dont le leader se comporte est moins importante que la
façon dont les membres d'un groupe perçoivent ses comportements.
Les perceptions comportementales du leader déterminent les comportements
des membres et, dès lors, fourniront une mesure du climat
organisationnel. Le comportement des individus est influencé par la
perception qu'ils ont de leur environnement de travail qui est, lui-même,
grandement déterminé par celui des cadres de l'entreprise.
Pour Halpin et Croft, il existerait, donc, un climat ouvert
qui caractérise les organisations qui se dirigent de façon
dynamique vers l'atteinte de leurs objectifs et un climat fermé qui
relève dans une organisation du degré d'apathie chez tous ses
membres.
La théorie de Likert affirme quant
à elle, que le climat organisationnel et le leadership sont les
variables causales principales qui influencent la façon dont les
individus interagissant individuellement et en groupe pour produire des
résultats (Seeper et Likert, 1973, cité part Brunet 2001).
Cette théorie stipule qu'il existe trois types de
variables qui indiquent le climat organisationnel, à savoir : les
variables causales sous le contrôle de l'administration de l'organisation
déterminant la structure de l'organisation, le style de leadership, les
objectifs, les politiques et les directives à l'endroit des
différents groupe de l'organisation ; les variables
intermédiaires résultant des interactions en groupes ou
individuellement : elles reflètent les attitudes, les motivations
et les perceptions qui influencent le comportement adopté. Enfin, elle
soutient que des variables intermédiaires exercent une influencent sur
les variables finales telles que : le taux d'absentéisme, les
pertes de qualité, etc.
En somme, ces deux principes reflètent bien la mesure
perceptive des attributs organisationnels telle que définis par James et
Jones (1974) et Pritchard et Karasick (Cités par Brunet, ibid)
La théorie de Lewin postule que
le comportement (C) de l'individu subit l'influence de sa
personnalité propre (P) (aptitudes,
caractéristiques physique et psychologiques) et celle de son
environnement (E) qui l'entoure. Ainsi, les variables
organisationnelles interagissent avec la personnalité des individus pour
produire les perceptions des attributs organisationnelles.
D'où la
formule : C= f (P x E)
II-1-2. Sur l'implication
En abordant l'implication comme concept qualifiant le lien
unissant un individu à une organisation et que cette relation
individu-organisation reste tributaire de transactions permanentes entre les
parties, de l'adhésion aux valeurs et objectifs et des
opportunités (ce que l'organisation propose et qui puisse
répondre aux attentes); la théorie de
l'équité d'Adams (1963,1965), et la
théorie de l'échange sociale (Blau, 1964; Goudner, 1960)
constitueront notre cadre théorique.
La théorie de l'équité
affirme que les individus préfèrent en
général une condition d'équité, c'est à dire
avoir le sentiment d'être traités d'une façon juste et
impartiale par rapport aux autres dans leur relation d'échange avec
l'organisation.
En effet l'organisation devrait répondre aux besoins et
aux attentes des individus qu'elle emploie, afin d'éviter de leur faire
éprouver des frustrations. Ainsi, un individu engagé dans une
relation d'échange avec d'autres personnes ou avec une organisation
évalue l'équité du traitement ou des gains qu'il retire de
cet échange en comparant son rapport contribution rétribution
à celui de ses collègues ou à celui de toute personne ou
groupe avec qui la comparaison est possible et logique.
La théorie de l'équité est fondée
sur le rapport intrants-extrants en milieu de travail. Les intrants consistent
essentiellement en ce que l'individu apporte à l'organisation, comme la
compétence, l'engagement et le rendement. Les extrants sont tout ce que
l'individu reçoit de l'organisation en échange de sa
contribution, comme le salaire, la reconnaissance, les défis et la
progression de sa carrière, ce qui n'est pas exclusivement
financière. Il s'agit d'une norme de mérite : l'individu va
percevoir une situation juste dans la mesure où ce qu'il obtient par
rapport à ce qu'il engage est proportionnel à ce que l'autre
partie obtient par rapport à ce qu'elle a engage. La perception
d'iniquité serait à la source d'attitudes aversives et de
comportements d'ajustement adoptés au travail.
La théorie de l'équité met l'accent sur
des dimensions importantes de la vie organisationnelle: la comparaison à
autrui (Louche, 2005). En général, cette théorie semble
prédire adéquatement le comportement dans les cas de sous
distribution(Mowday, 1979). C'est tout l'intérêt des
modèles "cognitifs" comme la théorie de l'équité.
Ils partent du principe que chacun d'entre nous réagit non pas à
un environnement objectif, mais à celui qu'il perçoit, à
la manière dont il interprète l'ensemble de la situation dans
laquelle il travaille.
La théorie de l'échange sociale
est l'un des cadres de référence employés pour
comprendre la nature des rapports entre le climat d'organisation et les
attitudes ( implication, engagement) des employés envers le travail et
l'organisation (Eisenberg et al.,1986; Settoon , Brennet et Liden,1996). Selon
cette perspective, les acteurs qui perçoivent que leur organisation
contribue à leur perfectionnement personnel et les soutient
développent un sentiment d'obligation moral basé sur le besoin de
réciprocité envers l'organisation. Elle appréhende
l'implication dans une perspective instrumentale basée sur
l'appréciation du différentiel contribution-rétribution.
Selon cette hypothèse, l'individu calcule son lien à
l'organisation (Commeiras, 1994, cité par Pailot, 1996)
Les acteurs développent alors une série
d'attitudes et d'actions qui sont favorables au fonctionnement (Eisenberg et
Coli, 1990). Dans le cas d'une implication affective caractérisé
par le besoin de faire des efforts pour la réussite de l'organisation et
la volonté d'y rester, cette perspective reste pratique.
II-2. Revue des travaux
Les concepts de climat organisationnel et d'implication dans
l'emploi ont fait l'objet de nombreuses études. Nous allons
présenter respectivement trois pour le premier concept et deux pour le
second.
II-2-1. Travaux sur le climat organisationnel
Nous avons retenu trois études qui nous ont permis de
bien saisir le concept. Il s'agit des travaux de Likert (1974, cité par
Brunet 2001), Brookover et Al.(1979, cité par Brunet 2001) et de
Susan,Brian & Goodine (1996)
Travaux de Likert
Likert a mené une étude sur le climat qui
prévaut dans une école. Il a identifié deux grands types
de climat organisationnel correspondant à quatre systèmes de
gestion
a) Climat de type autoritaire:
Système1: autoritarisme exploiteur
Ce type de climat est caractérisé par une
absence de confiance de la direction envers les enseignants d'où la
prise de décision uniquement par l'administration; il y a beaucoup de
menaces et de punitions; ce qui implique les relations entre la direction et
les enseignants.
Système2: Autoritarisme paternaliste
Ici, la direction a une confiance descendante envers les
enseignants. Tout en prenant les décisions, la direction consulte
individuellement les enseignants. Pour motiver les enseignants, les
récompenses et les punitions, parfois, sont utilisées. Sous ce
climat, les enseignants ont souvent l'impression de travailler dans un
environnement stable et structuré.
b) Climat de type participatif:
Système 3: Consultatif
Ici, la direction a une confiance moyenne envers les
enseignants; les récompenses, l'implication, et les punitions
occasionnelles sont prises au sommet, mais les décisions
générales sont prises au sommet, mais les décisions
spécifiques sont prises à des niveaux inférieurs. Le
processus de contrôle est délégué aux
échelons intermédiaires et inférieurs avec un sentiment de
responsabilité. L'atteinte des objectifs constitue un type de gestion
qui caractérise ce type de climat plutôt tyrannique.
Système 4: Participation de groupe
Elle est marquée par une confiance complète de
la direction envers les enseignants. Les décisions sont prises à
tous les niveaux de l'organisation et la communication s'établit de
façon ascendante et libérale.
La participation des enseignants et l'implication,
l'établissement des objectifs de rendement en fonction des objectifs
poursuivi contribuant à la motivation des enseignants. Le processus de
contrôle est délégué à tous les
échelons et tous les enseignants y sont fortement impliqués.
En fonction de cette classification des différents type
de climats, des recherches de Likert (1973; voir Owens, 1978) ont
démontré que les organisations qui s'approchent du système
4 obtiennent une efficacité de 20% à 40 % supérieure
à celle qui se situent près du système 2.
Travaux de Brookover et al.
(1979)
Dans leur étude sur le climat organisationnel au sein
d'écoles, Brookover et al., (1979), affirment que le climat
organisationnel d'une école est composé de trois grands facteurs.
Le premier est fondé sur la perception qu'ont les étudiants de
leurs possibilités de succès dans le système, de leurs
perceptions des attentes entretenues à leur sujet, des modes
d'évaluation de leur rendement académique et des normes de
l'école comme système social. Le deuxième porte sur les
enseignants et sur la perception qu'ils ont de ce qu'on attend d'eux, de
l'évaluation de leur travail et des normes du système social.
Enfin, le troisième facteur porte sur la perception qu'a le directeur
vis-à-vis des autres membres de l'organisation, des attentes des
étudiants, des normes et des efforts à faire pour
améliorer la situation. Brookover et al., (1979) arrivent à la
fin de leur étude à la conclusion
suivante : « le climat organisationnel a un
effet direct et immédiat sur le rendement scolaire des étudiants
et qu'il est impossible de penser que le milieu socio-économique auquel
appartiennent les élèves est le seul, ni même le plus
important facteur d'explication de leur réussite ».
Travaux de Susan, Brian et Goodine
(cité par Hassan, 2006)
Les travaux de ces chercheurs visent à faire ressortir
les grandes lignes du climat organisationnel, tel que perçu par les
personnels de trois ministères distincts en République
Fédérale du Canada.
L'étude s'intéresse plus spécifiquement
aux différences de perception du climat organisationnel selon le sexe,
la catégorie professionnelle et la position hiérarchique des
répondants.
Pour ce faire, les auteurs se sont servis d'un
répertoire appelé vérification de la culture
organisationnelle, les répondants ont indiqué dans quelle mesure
chacune des 53 caractéristiques répertoriées correspondait
à la perception de leur milieu de travail. Les résultats obtenus
montrent que les femmes et les hommes ont partagé de la même
manière les caractéristiques les plus représentatives de
leur milieu et celle qui le sont le moins. Les caractéristiques le plus
souvent relevées décrivent un climat intimidant, stressant,
accablement, frénétique, compétitif et bureaucratique.
Sur un plan plus positif, ces contextes ont été
dits stimulants, efficaces et favorables à la responsabilité. Les
femmes autant que les hommes ont dit que le climat de leur organisation ne
pouvait être décrit comme très ennuyeux, tranquille,
déroulant, hostile aux nouvelles idées ou sexistes. Sur le plan
négatif, les femmes comme les hommes ont parlé d'un milieu dans
lequel le moral était bas et où l'on manquait de soutien.
Toutefois, chaque groupe présente certaines
particularités quant à sa perception du climat organisationnel.
Même si, d'une manière générale, les femmes ne
jugent pas leurs organisations comme extrêmement sexistes ou hostiles
à leur endroit, elles sont plus portées que les hommes à
les décrire comme telles.
En plus, les femmes, plus que les hommes, considèrent
qu'elles ont de grandes possibilités d'avancement et que leur
organisation sait récompenser un bon rendement.
Les gestionnaires masculins ont plus tendance que les femmes
à considérer que leur contexte professionnel est tendu ; ce
qui pourrait indiquer que leur moral est plus bas que celui des femmes. En
effet, les résultats de l'étude montrent que pour les
gestionnaires de niveau supérieur hommes et femmes, le milieu de travail
paraît moins contraignant, moins stressant, plus plaisant, plus
reconnaissant du bon rendement et mieux soutenu par la direction qu'il semble
l'être pour les gestionnaires subalternes.
II-2-2. Travaux sur l'implication au travail
En rapport avec l'implication au travail, nous
présenterons principalement deux travaux. « L'implication au
travail des femmes cadres » de Dominique Peyrat-Guillard
(2003) et « Implication et Émotions au travail : une
étude empirique » de Olivier Herrbach et Jérôme
Lerat-pytalk (2004).
Travaux de Dominique
Peyrat-Guillard
Ces recherches ont porté essentiellement sur la
compréhension du phénomène d'implication chez les femmes
cadres.
Cette étude sur l'implication cherchait à
comprendre la nature du lien qui attache ces femmes cadres à leur
travail. Elle a été menée sur un échantillon de 22
femmes. Son étude a porté sur des entretiens semi-directifs
réalisés auprès des femmes cadres diplômées
de l'enseignement supérieur.
Cette recherche avait été
présentée comme portant sur « les conditions de
travail, les comportements au travail ». Les premières
questions contenues dans le guide d'entretien étaient très
générales, en vue d'explorer toutes les facettes de
l'implication, sans pour autant utiliser le mot implication. La durée
d"une interview a été en moyenne d'une heure et à chaque
fois enregistrée puis retranscrite dans son
intégralité.
Les résultats des entretiens ont été
analysés a l'aide du logiciel de traitements de données
textuelles « Alceste ».
Cette étude a abouti aux conclusions suivantes :
« les femmes interrogées aiment leur emploi et s'y
investissent, tout en recherchant un certain équilibre »
et « le fait de ne pas pouvoir ou ne pas vouloir consacrer un
temps important à l'activité professionnelle ne devrait pas
être considéré comme un signe d'un manque
d'intérêt du travailleur vis-à-vis de son
emploi ».
Les données obtenues nous suggèrent aussi un
ensemble de réflexions d'ordre plus conceptuel. Tout d'abord, nous
référant de façon immédiate aux résultats de
l'analyse, nous sommes à même de confirmer l'extrême
imbrication des dimensions affectives et calculées et des
différents objets de l'implication, ce qui milite pour la mesure de
l'ensemble de ces dimensions et objets à l'aide d'un seul et même
questionnaire, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui.
Dans la conclusion de l'étude nous
lisons aussi : « L'avantage de cette étude
semble être d'apprécier la notion d'implication en des termes
nouveaux. L'éclatement de motivations personnelles ne devient ainsi
qu'apparent (Neveu et Peyrat-Guillard, 1998), dans la mesure où
existerait une cohérence sous-jacente fondatrice du concept
d'implication. L'implication conserve ainsi toute sa pertinence analytique
comme lien privilégié entre d'un côté les dynamiques
propres aux individus et, d'un autre côté, les diverses
contingences de renforcement organisationnelles dont le gestionnaire reste le
maître d'oeuvre ».
Travaux de Herrbach et
Lérat-Pytlak (2004)
Cette recherche s'est intéressée à une
population de cadres d'entreprise français (N=798). Dans cette
étude, ils citent Thévenet (2000, p.32) « l'expression
des sentiments est un des symptômes qui signalent les salariés
impliqués ». L'objectif de cette recherche était
d'apporter une confirmation empirique à cette idée, de
vérifier que la configuration des formes d'implication des individus est
reliée au fait de ressentir certains états affectifs au travail
plutôt que d'autres. Ce qui se traduisait en deux
hypothèses :
Hypothèse 1 : l'implication
organisationnelle affective est marquée par un état d'esprit
caractérisé par le désir. Un niveau élevé de
cette forme d'implication sera donc relié à davantage
d'activation affective, et ce au-delà de l'influence dispositionnelle
liée à l'affectivité positive des individus.
Hypothèse 2 : l'implication
organisationnelle calculée est marquée par un état
d'esprit de contrainte. Elle aura donc tendance à engendre davantage
d'activation affective aversive, et ce au-delà de l'influence
dispositionnelle liée à l'affectivité négative des
individus.
Les résultats de l'analyse des coefficients de
corrélation partielle ont aboutit selon eux aux conclusions suivantes
sur les hypothèses de la recherche :
- l'implication organisationnelle affective reste fortement
corrélée avec l'activation positive (r = 0,40) et, dans une
moindre mesure, corrélée négativement avec l'activation
négative (r = - 0,24). Les coefficients sont quasiment les mêmes
que ceux obtenus pour les corrélations simples, ce qui permet de
valider l'hypothèse 1 : l'implication affective est
corrélée avec l'activation positive, et ce au-delà de
l'influence de la personnalité. En outre, elle est également
reliée à une moindre activation négative ;
- l'implication organisationnelle calculée reste
corrélée avec l'activation négative, même si le lien
est moins fort par comparaison avec la corrélation simple (r = 0,19
contre r = 0,27). Ceci permet de valider partiellement
l'hypothèse 2 : l'implication calculée est
corrélée avec l'activation négative. On remarque, en
outre, que la corrélation négative de l'implication
calculée avec l'activation positive n'est plus significative (r = -
0,06 contre r = - 0,16).
Cette étude a aboutit aux conclusions suivante
: « l'implication est un phénomène que l'on peut
interpréter sous l'angle émotionnel et proposé un cadre
conceptuel pour cette interprétation. Ceci est important, car la nature
même de la notion d'implication est au coeur des réflexions sur le
sujet (Meyer et Herscovitch, 2001). L'implication est un moyen de comprendre le
comportement organisationnel indépendamment des intérêts ou
de l'idéologie personnelle des individus et il est essentiel de mieux la
cerner théoriquement et empiriquement.
Les ouvertures sont donc nombreuses pour des travaux de
recherche futurs sur la construction de l'implication des salariés,
ainsi que sur l'interrelation dynamique entre les formes et les cibles
d'implication et les états affectifs ressentis par rapport à
différentes cibles. À cet égard, deux points semblent
importants.
D'une part, il convient d'être sensible à la
question du sens des relations étudiées : il n'existe
probablement pas une relation causale simple entre environnement de travail,
états affectifs et implication. Dans le modèle de la
Théorie des événements affectifs (Weiss et Cropanzano,
1996), ce sont les événements intervenus dans le cadre du travail
qui ont des conséquences affectives, qui elles-mêmes
entraînent certaines conséquences attitudinales et
comportementales. Mais il y a clairement une possibilité de
rétroaction et on se trouve donc probablement dans une logique de
cooccurrence ou de codétermination et non de détermination des
états affectifs et des formes d'implication.
D'autre part, la prise en compte dans cette recherche de la
dimension situationnelle et de la dimension dispositionnelle permet de
souligner l'importance de chacune d'entre elles pour susciter l'implication des
salariés. La dimension dispositionnelle permet de nuancer l'impact des
considérations situationnelles : on ne peut pas impliquer quelqu'un en
dépit, ou au-delà, de ses caractéristiques personnelles.
Mais, inversement, la mise en place d'un environnement organisationnel propice
à l'émergence d'une implication affective permet de nuancer,
atténuer ou utiliser les dispositions individuelles. Toute étude
de l'implication devrait prendre en compte les deux ordres de
phénomènes.
Chapitre III :
Problématique, identification des variables
et hypothèses de la
recherche.
III-1. Problématique
Dans une organisation, à l'exemple d'une administration
publique, les acteurs évoluant à l'intérieur de celle-ci
sont soumis à des conditions propres à ses activités . Cet
environnement se caractérise par ses composantes physiques, humaines et
sociales. Et son fonctionnement résulte de la permanente interaction
entre les composantes citées précédemment.
Le besoin de comprendre comment interagisse ces
différents facteurs est une problématique qui demeure
malgré les nombreuses études aussi bien en ergonomie, en gestion
des ressources humaines qu'en psychologie du travail et des organisations. Cela
vient de la nécessité pour les managers d'offrir un environnement
stimulant qui influencerait les travailleurs avec pour résultante une
efficacité organisationnelle. La tendance, dans les organisations, est
à une restructuration fondamentale des conditions d'emploi (Cordova,
1986 ; Belous, 1989 ; Dubar, 1994).
Au sein d'une organisation, l'intérêt est
d'avantage plus porté sur le niveau de production et moyennement sur les
attentes et les besoins des acteurs de cette production. Pendant longtemps
cette réalité fut très dominante dans le contexte de
l'organisation scientifique du travail où aucune place n'était
accordée à l'émotion des travailleurs ; ce qui a
d'ailleurs beaucoup évolué depuis. Comme le souligne Dogamalski
(1999, cité par Brunet ,2001), la dimension émotionnelle a
longtemps été ignorée, voire rejetée, dans les
entreprises. Or, la dimension affective et émotionnelle étant
inhérente aux êtres humains, elle l'est aussi pour les
travailleurs.
L'état émotionnel et affectif du travailleur
demeure une constante à prendre en compte, car il favorise
l'épanouissement de l'homme au travail, témoigne de sa
satisfaction ou non, montre qu'il est bien intégré ou non dans
son environnement de travail. La satisfaction et l'intégration stimulent
le travailleur dans l'exécution des tâches.
Dans cette perspective et vue l'importance que revêt
aujourd'hui dans les recherches en psychologie du travail et des organisations,
en ergonomie et en gestion des ressources humaines sur l'efficience des
personnels, il semble que notre thème de recherche revêt un grand
intérêt. En effet, depuis que les organisations sont
entrées dans une logique où l'homme interchangeable du
modèle industriel classique est remplacé par un homme qui
s'engage dans son travail (Croizier, 1994 ; Argyris et Schön, 2002),
il apparaît que ce sont les acteurs à l'intérieur d'un
système qui font de l'organisation ce qu'elle est et inversement.
C'est dans le sillage d'une étude menée par
Lemoine et Moundjiegout (2006), « climat d'organisation et attitudes
au travail », que s'inscrit le problème central de notre
recherche qui est de comprendre comment les individus perçoivent leur
environnement de travail et l'impact que ces perceptions ont sur leur niveau
d'implication dans l'emploi.
En prenant les Enseignants-chercheurs de la faculté
des lettres et sciences humaines de l'université Omar Bongo de
Libreville comme champ d'étude , notre étude tente de mettre en
évidence l'existence d'un lien entre les caractéristiques
organisationnelles de la faculté telles que perçues ( le climat
organisationnel) et l'attachement psychologique ressenti par la personne pour
son travail et l'organisation (l'implication) et aussi de saisir les facteurs
incitant dans le contexte d'une organisation du service public non-marchand.
A ce propos, citons la conclusion d'une étude
menée par Joyce, Slocum et Von Glinow (1982). Selon eux, Il est plus que
nécessaire aujourd'hui de prendre en considération les
interactions entre le climat, les acteurs, les tâches et d'autres
dimensions telles que le leadership et l'organisation du travail ».
D'autres auteurs ont abordé le problème sous un
aspect proche de celui qui sera abordé ici. Brunet et Savoie (2003) dans
« le climat de travail », débattent de la question
de la perception de l'environnement de travail par les membres d'une
organisation en affirmant que ces perceptions restent déterminantes et
orientent les attitudes et les comportements au travail. (Implication et
engagement).
En s'accordant conceptuellement avec Mowday (1998) que
l'implication pouvait être vue comme une force
générale conduisant l'individu à s'identifier et à
s'engager envers l'organisation dans laquelle il travaille et à son
emploi. Et en s'appuyant sur la réalité qu'une organisation est
un cadre particulier, nous sommes arrivés à nous poser une
série de questions :
ü Peut-on prédire l'existence d'un lien entre le
climat organisationnel et l'implication dans l'emploi dans le cadre de la
FLSH? Autrement dit : est-ce que la façon dont les
enseignants-chercheurs perçoivent les caractéristiques
organisationnelles de leur environnement de travail influence leur niveau
d'implication dans l'emploi ?
ü Lesquelles des caractéristiques
organisationnelles ont véritablement une influence significative sur le
niveau d'implication dans l'emploi ?
Bien avant, la problématique des facteurs ou des
antécédents à l'implication en milieu de travail a bien
été posée et traitée par d'autres
chercheurs .Pour O'Reilly et Chatman (1986), l'implication ne peut
être définie que dans le sens d'une symbiose entre les valeurs
d'une organisation et celles de ses membres. C'est l'attachement
psychologique ressenti par la personne pour l'organisation, qui
s'effectue parce que cet individu internalise ou adopte les valeurs, buts et
normes de l'organisation.
Dans cette optique, les travaux effectués par Hrebiniak
et Alutto (1972) ont abouti à la conclusion que l'implication dans
l'emploi serait liée à la façon dont les salariés
perçoivent l'encouragement de l'organisation pour leurs contributions au
bon fonctionnement du système qui les emploie.
De ce fait, la théorie de Lewin, la théorie de
l'équité d'Adams et la théorie de l'échange social
serviront de base à notre travail.
En effet, Lewin pour parler de la dynamique reliant le
comportement humain aux stimuli de l'environnement, affirme qu'il existe un
champ psychologique constitué des buts particuliers, des besoins, des
relations sociales, de l'atmosphère (l'amitié,
l'atmosphère tendue ou hostile) et de degré de liberté.
La théorie de l'équité et la
théorie de l'échange social se reposent sur le même
postulat qu'un individu dans une relation avec une organisation adopte des
attitudes en fonction de la qualité de l'échange. Dans le cadre
de la théorie de l'équité cela résulte d'un rapport
contribution/rétribution et dans la perspective de l'échange
sociale, l'évaluation par les acteurs de la façon dont
l'organisation contribue à leur bien être oriente leurs attitudes
au travail (satisfaction, engagement, implication).
Les caractéristiques personnelles, les
caractéristiques du travail, les relations avec le groupe et la
hiérarchie ainsi que les caractéristiques de l'organisation sont
généralement considérées comme des
antécédents de l'implication.
Après la problématique de recherche que nous
venons de développer ;nous présentons à la suite les
variables et les hypothèses .
Identification des variables et hypothèses
de recherche
III-2-1. Variables
Variables
indépendantes
- Le climat organisationnel (le travail, les conditions de
travail, les relations avec les collègues et les étudiants, les
relations avec la hiérarchie te les communications internes, les
pratiques de gestion, la rémunération et la progression dans la
carrière, l'équité et la justice).
Variable
dépendante
- l'implication dans l'emploi
L'identification de nos variables nous conduit à
formuler les hypothèses.
III-2-2. Hypothèses de recherche
-
- Hypothèse
générale :
Les caractéristiques
organisationnelles telle que perçues par les enseignants-chercheurs (le
climat organisationnel) induisent leur niveau d'implication dans l'emploi.
- Hypothèse
opérationnelle :
Il y a un lien positif entre les déterminants du
climat organisationnel de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines et
l'implication dans l'emploi des enseignants-chercheurs.
Compte tenu des conditions difficiles dans lesquelles
travaillent les enseignants-chercheurs, on s'attend à un lien faible
entre déterminants du climat organisationnel et l'implication dans
l'emploi.
Chapitre Premier : Cadre de recherche et
population
d'enquête.
I-1. Cadre de recherche
La présente étude a été
menée à l'Université Omar Bongo Libreville au sein de la
Faculté des Lettres et Sciences Humaines (FLSH). Cette université
est la première et la plus grande université du pays ne passe
plus une année académique sans connaître des perturbations
de toutes sortes et ce dû aux mécontentements des toutes les
catégories d'acteurs y évoluant (étudiants,
enseignants-chercheurs,main-d'oeuvre non permanente,personnel ATOS,etc.). Ces
derniers réclament de meilleures conditions de travail et de traitements
pour l'essentiel.
Pour notre étude, nous nous sommes
intéressés uniquement aux enseignants-chercheurs.
I-2. Population d'enquête
Dans le cadre de cette recherche, la population à
partir de laquelle elle a été réalisée est
composée d'enseignants-chercheurs permanents de la FLSH. Ils exercent
dans les départements que comptent la FLSH : Psychologie,
Sociologie, Anthropologie, Géographie, Philosophie, Anglais, Etudes
ibériques, Histoire, Sciences du langage, lettres modernes et
littérature africaine.
I-2-1 Caractéristiques
Les enseignants-chercheurs qui ont participé à
notre enquête sont des deux sexes. Leur ancienneté varie entre 1
an et 32 ans soit une moyenne de 9,7 ans. Ils ont un niveau de formation
identique, ils sont tous titulaires de Doctorat ou de Ph.D (équivalent
Nord-américain du doctorat).
Le tableau ci-dessous présente une distribution des
caractéristiques des sujets en fréquences relative.
Caractéristiques des sujets
|
Fréquence relative (%)
|
Sexe :
Masculin
Féminin
|
69,4 %
30,6 %
|
Ancienneté :
1 à 6 ans
6 à 12 ans
12 à 18 ans
18 à 24 ans
24 à 32 ans
|
33,33 %
38,89 %
11,11 %
8,33 %
8,33 %
|
|
Tableau 1 :
Caractéristiques des sujets en fréquence relative (N=36)
Les données présentées dans ce tableau
sont respectivement le sexe et l'ancienneté des sujets.
De ce tableau, il apparaît que dans notre
échantillon, les hommes (69,4%) sont beaucoup plus nombreux que les
femmes (30,6%).
Quant à l'ancienneté, nous remarquons que plus
de la moitié de l'échantillon se repartit entre les
anciennetés de 1 à 6 ans pour 33,33%, et de 6 à 12 ans
pour 38,89%.
I-2-2. Choix de l'échantillon
Le profil des sujets de notre étude est
constitué de deux critères : occupé un poste
d'enseignant-chercheur et avoir exercé depuis au moins une année
au sein de la faculté des lettres et sciences humaines.
A partir de nos critères, nous nous sommes
rapprochés des différents départements afin de rencontrer
les enseignants-chercheurs y exerçant et qui voulait bien
répondre à notre questionnaire. C'est un choix qui s'est fait au
hasard.
I-2-3. Justification de la population
d'enquête
Le choix porté aux enseignants-chercheurs repose sur
le fait que cette catégorie de personnel de la FLSH a un certains
nombres d'avantages liés à leur fonction, du fait des nombreuses
grèves et surtout de l'accessibilité. De ce fait, on voulait
avoir des opinions diversifiées sur la manière dont ils
perçoivent les facteurs qui organisent leur environnement de
travail ; Et de voir lesquels sont probablement liés à des
comportements et attitudes au travail.
Chapitre II : Matériel de collecte de
données et déroulement
de l'enquête
Dans le cadre de notre étude qui a
nécessité une collecte de données auprès d'une
population, nous avons utilisé un matériel que nous allons
définir et aussi décrire le déroulement de
l'enquête.
II-1. Matériel de collecte de
données
Le questionnaire que nous avons élaboré,
résulte d'une pré-enquête réalisée
auprès d'enseignants-chercheurs de la faculté des lettres et des
sciences humaines.
Cette pré-enquête était menée sur
la base d'un guide d'entretien constitué de questions
générales s'articulant autour des déterminants
organisationnel et de l'implication dans l'emploi. Ces questions étaient
peu précises, afin de ne pas orienté le sujet et de le laisser
parler librement ; car le but n'était pas de vérifier une
hypothèse, mais d'avoir des informations indispensables pour affiner
notre problématique et, partant notre hypothèse de travail, d'une
part, et d'élaborer l'outil d'enquête proprement dit d'autre
part.
Après avoir appliqué une analyse de
données textuelles avec le logiciel « Alceste » des
informations recueillies avec le guide d'entretien, nous avons pu mettre en
évidence les facteurs suivants du climat organisationnel :
- le travail ;
- les conditions de travail ;
- les relations avec les étudiants et les
collègues ;
- les relations avec la hiérarchie et les
communications internes ;
- le leadership et le style de gestion ;
- la rémunération et la progression dans la
carrière ;
- l'équité et la justice.
II-1-1. Caractéristiques de l'outil de
collecte de données
Le questionnaire que nous avons élaboré est
composé de deux parties : la première partie porte sur le
climat organisationnel, la seconde partie sur l'implication dans l'emploi. Un
volet en début de questionnaire permet de recueillir les
caractéristiques sociodémographiques des répondants.
Le climat organisationnel
Il comprend 7 facteurs comme énumérés
ci-après : le travail, les conditions de travail, les relations
avec les étudiants et les collègues, les relations avec la
hiérarchie et les communications internes, le style de gestion, la
rémunération et la progression dans la carrière,
l'équité et la justice.
Cette première partie du questionnaire comprend 28
items (soit 4 items par facteur) sous la forme d'une échelle de type
Likert à 6 pas de réponses possible :
- Pas du tout d'accord (1)
- Pas d'accord (2)
- Plutôt pas d'accord (3)
- Plutôt d'accord (4)
- D'accord (5)
- Tout à fait en désaccord (6)
L'implication dans
l'emploi
La complexité du concept d'implication indique aussi
la complexité de sa mesure. De ce fait, nous avons porté notre
choix sur un questionnaire de mesure de l'implication ayant la même
structure que l'Organizational Commitment Questionary (O.C.Q) de
Mowday, Porter et Steers (1979, traduit en français par Thévenet,
1992). Celui utilisé dans le cadre de notre étude est une version
adaptée, il est unidimensionnel. Il comprend 14 items. C'est aussi un
questionnaire à échelle de type Likert à 6 pas de
réponses identiques à ceux du questionnaire sur le climat
organisationnel :
- Pas du tout d'accord (1)
- Pas d'accord (2)
- Plutôt pas d'accord (3)
- Plutôt d'accord (4)
- D'accord (5)
- Tout à fait en désaccord (6)
Les caractéristiques
sociodémographiques
Les données relatives aux caractéristiques
sociodémographiques des répondants comprenaient le sexe et le
nombre d'années d'ancienneté dans l'organisation.
II-1-2. Justification du matériel de
collecte de données
Les deux questionnaires utilisés sont des
questionnaires à échelle de type Likert. Ce type de questionnaire
à l'avantage d'être plus pratique et assez courant. Une autre
qualité à reconnaître à ce type de questionnaire est
la passation qui prend peu de temps.
Dans le cas de l'OCQ (Partie B du questionnaire,
échelle de mesure de l'implication), cette échelle propose les
meilleures qualités psychométriques de validité et de
fiabilité (Pauvers, 1996). Cette échelle a la
particularité d'être unidimensionnelle. Bien que presque plus
utilisée ces dernières années dans le cadre des recherches
sur l'implication et surtout jamais utilisé dans une étude ici au
Gabon, nous avons bien voulu la tester dans notre contexte.
II-2. Déroulement de l'enquête
La passation des échelles de mesure ne s'est pas fait
sans difficulté. En effet, le fait que les enseignants-chercheurs ont de
multiples occupations et qu'ils ne sont pas présents à la
faculté chaque jour de la semaine a été la
difficulté majeure.
Toutefois, les rencontres avec les sujets se faisaient au
pôle scientifique dans les laboratoires et centres de recherches mais
surtout dans les départements et les allées de la
faculté.
Initialement, nous avons rencontré le secrétaire
général de la faculté qui nous a autorisé à
faire notre enquête. Dès la rencontre avec un éventuel
répondant, nous lui présentions notre recommandation
(délivré par le département de psychologie) et ensuite il
prenait connaissance du questionnaire s'il manifestait l'intérêt
de participer.
L'administration du questionnaire s'est fait suivant deux
options. Soit il était rempli sur place par le sujet disponible, soit le
sujet non disponible immédiatement mais manifestant le désir de
participer, l'emportait et nous donnait un rendez-vous pour le reprendre. Cette
deuxième option comportait un risque éventuel, c'est la perte par
le sujet du questionnaire ou l'oubli par ce dernier de le remplir. C'est
d'ailleurs ce qui s'est produit dans beaucoup de cas.
Avec les sujets disponibles, l'administration de notre
échelle de mesure s'est faite sous certaines conditions chez certaines
personnes : ils sollicitaient de notre part quelques
éclaircissements sur la portée éventuelle de cette
étude. Nous précisions que celle-ci n'avait d'autres fins que
celle de valider notre maîtrise de psychologie sur le plan pratique.
Pour répondre, le sujet interrogé devait
encercler un chiffre sur une échelle de type Likert
numérotée de 1 (pas du tout d'accord) à 6 (tout à
fait d'accord) ; cela étant valable sur l'ensemble du
questionnaire.
Sur les 60 questionnaires distribués, nous avons eu un
retour de 40 questionnaires mais vu les nombreuses omissions, seulement 36
étaient exploitable soit un taux de réponses de 60%.
Chapitre III : Présentation, Analyse et
interprétation des résultats
Après la collecte des données, il s'agit ici de
présenter les tableaux des résultats puis procéder
à leur analyse et pour finir faire l'interprétation et la
discussion qui en découlent.
III-1. PRESENTATION DES RESULTATS
III-1-1. Mode de traitement des données
Pour traiter nos données, nous avons eu recours au
Logiciel STATISTICA. C'est un logiciel qui permet d'effectuer de
très nombreuses analyses statistiques, pour la description,
l'inférence (comme le test du chi2, le test de Student
ou l'analyse de la variance...), l'exploration et la
modélisation des données. Ce logiciel permet aussi de
récupérer des données saisies sous d'autres formats que le
sien (fichiers de texte simple, données issues des tableurs habituels ou
encore SPSS).
STATISTICA n'est pas seulement "un logiciel
statistique avancé". Il offre non seulement une rapidité de
traitement, et la possibilité de manipuler des jeux de
données/plans de taille quasiment illimitée, mais
également une gamme incomparablement complète de
procédures avec des graphiques entièrement intégrés
d'une qualité exceptionnelle.
Ce logiciel est utilisé pour le traitement des
données quantitatives. Ce traitement nous a permis de mettre en
évidence les analyses suivantes :
1- Statistique descriptive ;
2- Analyse corrélationnelle ;
3- Régression multiple ;
4- Analyse factorielle ;
5- Analyse en composantes principales.
Rappelons que l'objectif de cette recherche est
d'étudier le lien entre les déterminants du climat
organisationnel et l'implication dans l'emploi chez les enseignants-chercheurs.
Les analyses qui vont suivre, nous permettront d'apprécier la nature de
ce lien.
III-1-2. Statistique descriptive
L'objectif de ce travail étant d'apprécier,
comme l'avons souligné au départ, le lien entre les
déterminants qui sous-tendent le climat organisationnel et l'implication
dans l'emploi qui en résulte, la statistique descriptive nous permettra
de mettre en évidence, dans un premier temps, les scores moyens de ces
différents déterminants et, dans un deuxième temps, les
relations qu'ils entretiennent, d'une part, entre eux et, d'autre part, avec
l'implication dans l'emploi. Le tableau n° 1, ci-après, donne un
aperçu des résultats obtenus, à cet égard.
Tableau n° 1 : Moyenne et écart-type
ainsi que les valeurs moyennes de chaque
déterminant du climat organisationnel
chez les enseignants- chercheurs (n= 36)
Déterminants du climat
organisationnel
|
Moyenne
|
Ecart-type
|
Valeur
minimum
|
Valeur
maximum
|
Travail
|
13,77
|
2,94
|
4,00
|
19,00
|
Conditions de travail
|
14,25
|
3,15
|
8,00
|
22,00
|
Relations avec les collègues et les étudiants
|
15,55
|
3,38
|
9,00
|
22,00
|
Relations avec le supérieur hiérarchique
|
14,88
|
3,45
|
9,00
|
21,00
|
Leadership et pratiques de gestion
|
13,30
|
3,24
|
4,00
|
22,00
|
Rémunération
|
16,33
|
3,60
|
7,00
|
24,00
|
Equité
|
14,61
|
3,22
|
7,00
|
22,00
|
De ce tableau, il apparaît que la
rémunération (moyenne= 16,33 et écart-type=
3,22 ; valeur minimum= 7,00 et valeur maximum= 24,00) et les relations
avec les collègues et les étudiants (moyenne= 15,55 et
écart-type= 3,38 ; valeur minimum= 9,00 et valeur maximum= 22,00)
sont les meilleurs déterminants du climat puisqu'elles présentent
les scores moyens les plus élevés, comparativement aux autres
déterminants.
Nous reproduisons sur le graphique n°1, ci-après,
ces scores.
Graphique n°1 : Déterminants du
climat organisationnel chez les enseignants-
chercheurs (n=
36).
Ce graphique illustre les scores moyens des
déterminants du climat organisationnel. Comme on peut le voir, à
travers l'allure de cette courbe, la distribution des résultats varie
d'un déterminant à l'autre et montre, de ce fait, que la
rémunération et les relations avec les
collègues et les étudiants présentent les meilleurs
scores.
Dans le même ordre d'idées, nous reproduisons,
ici, le tracé de moyennes, afin d'apprécier le positionnement de
chaque déterminant du climat organisationnel. Le graphique n° 2,
ci-après, présente ce tracé.
Graphique n°2 : Tracé de moyennes
des enseignants-chercheurs
Ce graphique fait apparaître, au niveau de l'allure de
la courbe, que la rémunération et les relations avec
les collègues et les étudiants sont les déterminants
les plus importants du climat organisationnel. Cela conforte, donc, le
graphique n°1.
L'analyse corrélationnelle qui va suivre, nous
permettra d'apprécier, d'une part, les liens que les différents
déterminants du climat organisationnel entretiennent entre eux et,
d'autre part, leur influence sur l'implication dans l'emploi.
III-1-I-3. Analyse
corrélationnelle
Il s'agit, ici, d'analyser les corrélations entre les
différents déterminants du climat organisationnel, d'une part, et
l'implication, d'autre part.
Tableau n°2 : Matrice
d'intercorrélations des déterminants du climat organisationnel
chez les
enseignants-chercheurs (n= 36)
Facteurs du climat organisationnel
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
6
|
7
|
1-Travail
|
-
|
|
|
|
|
|
|
2-Conditions de travail
|
0,30
|
-
|
|
|
|
|
|
3-Relations avec les collègues et les
étudiants
|
-0,06
|
0,40*
|
-
|
|
|
|
|
4-Relations avec le supérieur hiérarchique
|
-0,10
|
0,34*
|
0,53*
|
-
|
|
|
|
5-Leadership et pratiques de gestion
|
-0,12
|
0,18
|
0,01
|
0,21
|
-
|
|
|
6-Rémunération
|
0,08
|
0,28
|
0,31
|
0,03
|
0,05
|
-
|
|
7-Equité
|
0,11
|
0,20
|
0,32
|
0,32
|
0,22
|
0,37*
|
-
|
*p<0,50
Les corrélations obtenues entre les différents
déterminants du climat organisationnel varient de -0,06 à 0,53.
Ainsi, sur 21 corrélations testées, 4 paraissent
significatives ; elles sont toutes positives ; il s'agit de
conditions de travail/relations avec les collègues et les
étudiants (r= 0,40, p<0,50), conditions de travail/relations
avec le supérieur hiérarchique (r= 0,34, p<0,50),
relations avec les collègues et les étudiants/relations avec
le supérieur hiérarchique (r= 0,53, p<0,50) et de
rémunération/équité (r= 0,37, p<0,50).
Notons, ici, que les relations avec les collègues et les
étudiants, d'une part, et avec les supérieurs
hiérarchiques, d'autre part, prédisent mieux le climat
organisationnel que les autres déterminants.
Ainsi, il est visible, au regard de ces corrélations
significatives, que leur nombre peu élevé signifie que les
déterminants du climat organisationnel entretiennent très peu de
relations significatives entre eux. De ce fait, ils ne sont pas des bons
prédicteurs du climat organisationnel
Dans le même esprit, nous voulons mesurer le lien entre
les différents déterminants du climat organisationnel (variables
indépendantes) et l'implication dans l'emploi (variable
dépendante), afin d'apprécier leur influence sur cette variable
indépendante.
Tableau n°3 : Matrice de
corrélations des déterminants du climat organisationnel (V.I.)
avec l'implication dans
l'emploi (V.D.) chez les enseignants-chercheurs
(n= 36).
Déterminants du climat
organisationnel
|
Implication dans l'emploi
|
Travail
|
0,30
|
Conditions de travail
|
0,27
|
Relations avec les collègues et les étudiants
|
0,24
|
Relations avec le supérieur hiérarchique
|
0,02
|
Leadership et pratiques de gestion
|
0,15
|
Rémunération
|
0,03
|
Equité
|
0,06
|
De ce tableau, il ressort, dans l'ensemble, que les
déterminants du climat organisationnel sont peu corrélés
avec l'implication dans l'emploi. La plupart de ces corrélations sont,
soit faibles, soit nulles et, donc, difficilement interprétables.
Dans le même ordre d'idées, nous voulons
apprécier l'influence de ces déterminants sur l'implication dans
l'emploi, à l'aide de la méthode de la régression
multiple.
III-1-4. Analyse de la régression
multiple
L'analyse de la régression multiple va nous permettre
de tester, comme l'avons énoncé précédemment,
l'effet des déterminants du climat organisationnel (V.I.) sur
l'implication dans l'emploi (V.D.), afin d'apprécier leur pouvoir
prédictif, par rapport à cette variable dépendante.
Les résultats de cette analyse sont
présentés dans le tableau n°4, ci-après.
Tableau 4 : Synthèse de la
Régression Multiple de l'implication dans l'emploi (V.D.)
avec les déterminants du
climat organisationnel (V.I.) chez les enseignants-
chercheurs (n= 36).
.
|
Implication dans
l'emploi (V.D.)
|
Valeur
statistique
|
Déterminants
du climat
organisationnel (V.I.)
|
Bêta
|
R
Multiple
|
R²
Multiple
|
R²
Ajusté
|
F (1,34)
|
P
|
Erreur-
Type Estimation
|
Travail
|
0,30
|
0,30
|
0,09
|
0,06
|
3,38
|
0,07
|
6,95
|
Conditions de travail
|
0,27
|
0,27
|
0,07
|
0,04
|
2,69
|
0,10
|
7,01
|
Relations avec les collègues et les étudiants
|
0,23
|
0,23
|
0,05
|
0,02
|
2,01
|
0,16
|
7,08
|
Relations avec le supérieur hiérarchique
|
0,01
|
0,01
|
0,00
|
0,00
|
0,01
|
0,91
|
7,28
|
Leadership et pratiques de gestion
|
0,15
|
0,15
|
0,02
|
0,00
|
0,80
|
0,37
|
7,20
|
Rémunération
|
0,03
|
0,03
|
0,00
|
0,00
|
0,04
|
0,85
|
7,28
|
Equité
|
0,06
|
0,06
|
0,04
|
0,00
|
0,00
|
0,71
|
7,27
|
Les résultats de ce tableau indiquent, globalement, que
les déterminants du climat organisationnel prédisent très
peu l'implication dans l'emploi. En effet, on n'observe, ici, aucun
bêta significatif entre ces déterminants et l'implication
dans l'emploi : toutes les valeurs sont faibles et nulles. De ce fait,
leur pouvoir prédictif, concernant l'implication dans l'emploi, semble
très faible
Ces résultats confirment, donc, ceux observés au
niveau de la synthèse de la régression multiple (cf.
tableau n° 3).
Dans le même esprit, il nous semble également
intéressant de regrouper les variables qui sont liées, afin
d'aboutir à une condensation des données en termes de facteurs.
Cela nous permettra d'apprécier la contribution des variables, en terme
de variance expliquée au niveau de chaque facteur ; d'où
l'analyse factorielle qui va être réalisée.
III-1-5. Analyse factorielle
L'analyse factorielle entreprise, permet de décrire la
structure factorielle des variables. Nous ne présentons, ici, que les
deux premiers facteurs dont les saturations en terme de poids factoriels sont
les plus importantes. Le tableau n°5, ci-après, donne les
résultats obtenus à cet égard.
Tableau n°5 : Poids factoriels (avec
rotation varimax normalisé)
Variables
|
Facteur 1
|
Facteur 2
|
Travail
|
-0,16
|
0,83*
|
Conditions de travail
|
0,52
|
0,55
|
Relations avec les collègues et les étudiants
|
0,76*
|
0,14
|
Relations avec le supérieur hiérarchique
|
0,76*
|
-0,12
|
Leadership et pratiques de gestion
|
0,39
|
-0,06
|
Rémunération
|
0,44
|
0,25
|
Equité
|
0,63
|
0,13
|
Implication
|
0,10
|
0,68
|
Variance expliquée
|
2,23
|
1,53
|
*poids significatifs marqués
>0,70000
Les données contenues dans ce tableau font
apparaître que sur les 7 variables mesurées 2 sont reliées
de manière positive et significative au facteur 1 ; il s'agit de
relations avec les collègues et les étudiants (r= 0,76,
p<0,70) et relations avec le supérieur hiérarchique
(r= 0,76, p<0,70). Ces résultats confortent ceux observés au
niveau de l'analyse corrélationnelle (cf. tableau n° 2),
puisque ces deux variables présentent les meilleures valeurs,
comparativement aux autres.
Quant au facteur 2, une seule variable a une valeur
significative: travail (r= -0,83, p<0,70). Soulignons, par
ailleurs, que le facteur 1 explique mieux le pourcentage de la variance
(2,23%) que le facteur 2 (1,53%).
Après l'analyse factorielle, nous allons
réaliser une analyse en composantes principales, afin de
compléter l'information obtenue au niveau de l'analyse factorielle.
Pour illustrer ces résultats, nous présentons,
sous forme de graphique, le tracé des poids factoriels.
Graphique n° 3 : Tracé des poids
factoriels.
Le tracé des poids factoriels (Facteur 1 vs.
Facteur 2) montre que le travail, l'implication et les
conditions de travail sur le facteur 2 s'opposent à
rémunération, aux relations avec les
collègues et les étudiants et aux relations avec le
supérieur hiérarchique, sur le facteur 1.
Dans la même, nous allons, à présent,
réaliser une analyse en composantes principales, afin de
compléter l'information obtenue au niveau de l'analyse factorielle.
III-1-6. Analyse en composantes principales
L'analyse en composantes principales (A.C.P.) va nous
permettre d'apprécier la contribution de chaque variable mesurée
au niveau des axes factoriels. Le tableau n°6, ci-après, donne un
aperçu des résultats obtenus à ce sujet.
Tableau n°6 : Corrélations entre
facteurs et variables chez les enseignants-
Chercheurs (n=
36).
Variables
|
Fact. 1
|
Fact. 2
|
Fact. 3
|
Fact. 4
|
Travail
|
0,20
|
0,82*
|
-0,08
|
0,02
|
Conditions de travail
|
0,70*
|
0,27
|
0,10
|
-0,12
|
Relations avec les collègues et les étudiants
|
0,74*
|
-0,19
|
-0,10
|
-0,42
|
Relations avec le supérieur hiérarchique
|
0,63*
|
-0,44
|
0,22
|
-0,33
|
Leadership et pratiques de gestion
|
0,32
|
-0,22
|
0,60*
|
0,63*
|
Rémunération
|
0,50*
|
0,03
|
-0,62*
|
0,34
|
Equité
|
0,62*
|
-0,15
|
-0,25
|
0,39
|
Implication
|
0,38
|
0,57*
|
0,42
|
-0,04
|
*p<0,001
De ce tableau, il ressort que le facteur 1, comparativement
aux autres, présente des corrélations significatives avec presque
toutes les variables.
Ainsi, on note que la variable la plus saturée avec
le premier facteur est relations avec les collègues et les
étudiants (r= 0,74, p<0,001), suivie de conditions de
travail (r= 0,70, p<0,001) de relations avec le
supérieur (r= 0,63, p<0,001), d'équité
(r= 0,62, p<0,001) et de rémunération (r= 0,50,
p<0,001).
Nous résumons ces résultats à l'aide du
graphique n°4, ci-après.
Graphique n°4 : Projection des
variables.
Ce graphique fait apparaître que la projection des
variables, sur le plan factoriel, présente une opposition nette entre
deux groupes de variables. En effet, travail, implication,
conditions de travail rémunération s'opposent
à équité, relations avec les collègues
et avec les étudiants, leadership et pratique de gestion
et aux relations avec le supérieur hiérarchique :
ce qui conforte les premiers résultats.
Quant aux résultats des valeurs propres, ils sont
résumés dans le tableau n°7, ci-après.
Tableau n°7 : Valeurs
propres.
Valeur numéro
|
Valeur propre
|
% Total variance
|
Cumul valeur propre
|
Cumul%
|
1
|
2,42
|
30,34
|
2,42
|
30,33
|
2
|
1,39
|
17,38
|
3,81
|
47,71
|
3
|
1,08
|
1,56
|
4,90
|
61,28
|
4
|
0,99
|
12,41
|
5,89
|
73,69
|
5
|
0,75
|
9,44
|
6,65
|
83,14
|
6
|
0,68
|
8,60
|
7,33
|
91,74
|
7
|
0,36
|
4,56
|
7,70
|
96,31
|
8
|
0,29
|
3,68
|
8,00
|
100,00
|
Les résultats de ce tableau
indiquent que la première valeur propre présente un pourcentage
de variance plus élevé que les autres (30,33%). Ces
résultats vont dans le même sens que ceux obtenus au niveau
l'analyse factorielle. Le graphique ci-après résume ces
résultats.
Graphique n°5 : Tracé des
valeurs
L'allure générale, du tracé de ces
valeurs propres, permet de distinguer nettement la première valeur
propre des autres valeurs.
III-2. ANALYSE DES RESULTATS
L'analyse des résultats que nous allons effectuer va
s'articuler autour de l'hypothèse qui, à l'origine, a
guidé ce travail, puisqu'il s'agit, ici, de confronter cette
hypothèse avec les résultats auxquels nous sommes parvenue,
à savoir : Compte tenu des conditions précaires dans
lesquelles travaillent les enseignants-chercheurs, à la Faculté
des Lettres et Sciences Humaines de l'Université OMAR BONGO, on
s'attend à un lien très faible entre les déterminants du
climat organisationnel et l'implication dans l'emploi.
Pour vérifier cette hypothèse, nous avons,
d'abord, fait la statistique descriptive (cf. tableau n°1). Les
résultats auxquels nous sommes parvenu montrent que la
rémunération (moyenne= 16 33 et écart-type= 3,60)
et les relations avec les collègues et les étudiants
(moyenne= 15,55 et écart-type= 3,38) présentent les
meilleurs scores moyens parmi les déterminants du climat
organisationnel. De ce fait, il semble, que ces deux déterminants
traduisent mieux le climat organisationnel que les autres déterminants,
chez les enseignants-chercheurs.
Donc, il est visible, ici, que la perception que les
enseignants-chercheurs ont du climat organisationnel à la Faculté
des Lettres et Sciences Humaines se focalise sur la rémunération
et les relations, d'une part, avec les collègues et, d'autre part, avec
les étudiants. Du reste, l'allure des graphiques n° 1 et 2)
illustre, nettement, cette observation.
Aussi, pour affiner ces résultats, avons-nous
jugé utile de réaliser une analyse corrélationnelle entre
ces différents déterminants, afin de voir si elle confirmait ces
résultats (cf. tableau n° 2). Les corrélations
obtenues, à cet égard, confirment partiellement ces
résultats, puisque seules les relations avec les collègues et les
étudiants présentent des valeurs significatives, alors que la
rémunération n'a que des valeurs faibles ou nulles avec les
autres déterminants et rend, de ce fait, hypothétique leur
interprétation. Soulignons, toutefois, que les relations avec le
supérieur hiérarchique présentent une valeur relativement
élevée avec les relations avec les collègues et les
étudiants (r= 0,53, p<0,50).
A ce niveau, il apparaît que ces deux
déterminants expliquent mieux le climat organisationnel que les autres.
Ainsi, si l'on veut prédire la perception que les enseignants-chercheurs
ont de leur climat organisationnel, il faut agir sur ces
éléments, puisqu'ils accordent beaucoup d'intérêt
aux relations à l'intérieur de la Faculté.
Dans le même sens, lorsqu'on croise les
déterminants du climat organisationnel avec l'implication dans l'emploi
(cf. tableau n° 3), on n'observe aucune corrélation
significative : la plupart sont, soit faibles, soit nulles et, par
conséquent, ne permettent pas de prédire l'implication dans
l'emploi. Ces résultats ne confortent, donc, pas notre hypothèse
de travail.
Toujours, pour mesurer le pouvoir prédictif des
déterminants du climat organisationnel, par rapport à
l'implication dans l'emploi (cf. tableau n° 4), nous avons
ensuite réalisé l'analyse de la régression multiple. Les
résultats de cette analyse indiquent que tous les déterminants du
climat organisationnel prédisent très faiblement l'implication
dans l'emploi, puisque aucune valeur bêta n'est
significative ; ce qui, a priori, confirme les résultats du tableau
n° 3 portant sur l'analyse corrélationnelle.
Dans le même cadre d'esprit, nous avons effectué
une analyse factorielle, afin d'apprécier les saturations des poids
factoriels (cf. tableau n° 5). Les résultats obtenus,
à cet effet, sont peu concluants, puisque sur 8 variables
mesurées, seules 2 sont reliées de manière significative
avec le facteur 1, qui est le facteur le plus important : relations
avec les collègues et les étudiants (r= 0,76, p<0,70000)
et les relations avec le supérieur hiérarchique (r=
0,76, p<0,70000).
Ces résultats confirment ceux du tableau 2 qui montrent
que ces deux déterminants sont considérés comme les
meilleurs prédicteurs du climat organisationnel chez les
enseignants-chercheurs.
Par ailleurs, le tracé de poids factoriels
(cf. graphique n° 3) montre un groupement de variables qui
s'oppose au niveau des deux facteurs. On observe, par exemple, que le travail,
sur le facteur 1 s'oppose nettement à la rémunération et
à tout ce qui a trait aux relations à l'intérieur de la
Faculté, sur le facteur 2.
Dans le même ordre d'idées, nous avons fait une
analyse en composantes principales, de façon à évaluer la
contribution de chaque variable testée, par rapport aux axes factoriels
(cf. tableau n° 4). Les résultats auxquels nous sommes
parvenu font apparaître que le premier facteur es mieux
corrélé avec les relations que les
enseignants-chercheurs entretiennent, d'une part, avec les collègues (r=
0,74, p<0,001) et, d'autre part, avec les étudiants (r= 0,63,
p<0,001), ainsi qu'avec les conditions de travail (r= 0,70, p<0,001).
Quant à la projection de ces variables, sur le plan
factoriel (cf. n° 4), il semble que les variables relationnelles
s'opposent, une fois de plus au travail et à l'implication dans
l'emploi. En outre, le premier facteur explique mieux le pourcentage de la
variance (30,34%) que le deuxième facteur (17,38%). D'ailleurs,
l'analyse des valeurs propres (cf. tableau n°7) et le
tracé de ces valeurs (cf. graphique n°5) confirment ces
résultats.
En définitive, en considérant ces
résultats, il semble, d'une manière générale, que
les déterminants qui sous-tendent le climat organisationnel
prédisent très faiblement l'implication dans l'emploi chez les
enseignants-chercheurs. De ce fait, notre hypothèse de départ se
trouve validée.
III-3. INTERPRETATION ET DISCUSSION DES RESULTATS
Rappelons que le concept de climat
organisationnel a fait l'objet de plusieurs définitions, chez bon nombre
d'auteurs (cf. par exemple, Cornell, 1976 ; Anderson,
1985 ; Brunet, 2001 ; Pohl, 2002...). La plupart de ces auteurs
réfèrent le climat organisationnel aux perceptions que les
personnes ont des caractéristiques de leur emploi ou de leurs
rôles en relation avec les autres et les rôles tenus par les autres
dans l'organisation. Ces perceptions influencent le comportement et les
attitudes de ces personnes envers leur emploi.
Quant à l'implication dans l'emploi, les auteurs qui
l'ont étudiée, mentionnent qu'elle correspond à une
identification à l'organisation fondée sur le partage de ses buts
et valeurs. De ce point de vue, elle est considérée comme un
contrat psychologique passé par la personne avec l'organisation dont
elle attend de son identification des satisfactions (Monday et al.,
1979, 1982 ; O'reilly et Chatman, 1985 ; Thevenet, 1992 ; Neveu,
1993...).
L'objectif, ici, étant d'étudier l'influence
des déterminants du climat organisationnel sur l'implication dans
l'emploi, dans un contexte particulier, celui des enseignants-chercheurs de la
Faculté des Lettres et Sciences Humaines dont on connaît la
précarité des conditions de travail, les résultats
auxquels nous avons abouti, nous amènent au constat suivant : tout
d'abord, on observe d'une manière générale, que les
enseignants-chercheurs perçoivent de façon mitigée les
facteurs qui déterminent leur climat organisationnel, puisque ces
facteurs présentent, dans l'ensemble des valeurs très faibles, au
regard des analyses réalisées. Cette perception mitigée
peut s'expliquer par le fait que ces facteurs répondent mal aux attentes
des enseignants-chercheurs. En effet, comme l'a souligné Schneider et
Reichers (1983, rapporté par Pohl, 2003), le climat organisationnel est
conçu comme la perception globale du système global. Il fournit
aux membres des signaux essentiels, afin qu'ils puissent adapter leurs
comportements aux exigences et aux objectifs de l'organisation.
Mais, nous pensons, pour notre part, que l'explication de
cette perception ne doit pas se limiter uniquement aux aspects de
l'organisation, puisque les personnes la forgent à partir des
réalités de l'environnement, de la société globale.
Ainsi, comme l'a montré Boussougou-Moussavou (2004), dans sa
théorie de la contextualisation culturelle, le travail n'est plus
considéré comme une activité isolée qui doit
être séparée des autres activités de l'homme ;
il n' a de sens pour lui que lorsqu'il s'intègre dans la dynamique
globale de la société. Donc, la perception que l'homme a du
travail et la signification qu'il lui confère sont intimement
liés à la représentation du milieu dans lequel il vit. La
vision qu'il a du travail dépend des valeurs sociales
développées dans ce milieu.
Ensuite, nous avons voulu savoir si les déterminants
du climat organisationnel pouvaient prédire, de manière
significative, l'implication dans l'emploi chez les enseignants-chercheurs. Les
résultats obtenus indiquent que ces déterminants ont un pouvoir
prédictif très faible. Cela peut se comprendre, dans la mesure
où ces enseignants-chercheurs considèrent que toutes les
conditions ne sont pas réunies, pour leur permettre de mener à
bien les activités qui définissent leur fonction. Autrement dit,
ils se plaignent des conditions précaires dans lesquelles ils exercent
leur métier. Ces conditions les motivent très peu et ont pour
conséquence une faible implication dans l'emploi. De ce point de vue,
comme le notent Meyer et Herscovitch (2001), l'implication est un moyen de
comprendre le comportement organisationnel indépendamment des
intérêts ou de l'idéologie personnelle des individus.
Il est donc, visible ici, que ces conditions rendent
hypothétique la relation affective des enseignants-chercheurs avec leur
emploi.
En définitive, à la lumière de ces
résultats, les déterminants du climat organisationnels, tel que
définis dans cette étude, ne permettent pas de prédire, de
façon significative, l'implication dans l'emploi des
enseignants-chercheurs. En d'autres termes, la perception que les
enseignants-chercheurs ont de ces déterminants influence faiblement leur
implication dans l'emploi. Donc, on ne peut pas agir sur ces
déterminants pour prédire efficacement l'implication dans
l'emploi des enseignants-chercheurs.
A ce titre, notre hypothèse de départ est
vérifiée, puisqu'il existe un lien très faible entre la
perception que les enseignants-chercheurs ont des déterminants du climat
organisationnel et la manière dont ils s'impliquent dans leur emploi.
Conclusion : Limites et perspectives de la
recherche
Cette étude sur le climat organisationnel et
l'implication dans l'emploi cherchait à comprendre la nature du lien
entre ces deux concepts dans le cadre particulier de la Faculté des
Lettres et Sciences Humaines auprès des enseignants-chercheurs. Sa
principale hypothèse est qu'il existe un lien faible entre les
déterminants du climat organisationnel et l'implication dans l'emploi
des enseignants-chercheurs compte tenu des conditions difficiles dans
lesquelles ils travaillent.
Les résultats obtenus confirment cette hypothèse
.Néanmoins nous pensons que ce n'est pas sur les déterminants du
climat organisationnel retenus pour cette étude qu'il faut agir pour
prédire de manière efficace l'implication dans l'emploi des
enseignants-chercheurs.
Ainsi, après avoir examiné nos résultats,
nous constatons que ce travail n'a pas permis de cerner tous les contours du
problème et donc présente quelques limites. Nous pensons aux
dimensions du climat organisationnel choisis pour l'étude, à la
taille de l'échantillon et au manque de documentation traitant
directement de la relation climat organisationnel-implication dans l'emploi.
Quant aux perspectives du travail, nous considérons
nécessaire de faire d'autres études pour permettre
l'amélioration de nos connaissances à propos du lien entre le
climat organisationnel et l'implication dans l'emploi. Par exemple, une
étude comparative à large échelle entre les
enseignants-chercheurs du supérieur et ceux du second degré,
serait opportune. Cela nous permettra de voir si la relation entre le climat
organisationnel et l'implication dans le travail varie avec le statut.
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