Chapitre 2 : Analyse des résultats et
recommandations
2.1 - Analyse des résultats
Il s'agira ici de vérifier si les variables
explicatives utilisées ont les signes attendus et de faire ressortir
leur importance dans le phénomène d'entrée des IDE au
Bénin.
Notons en premier lieu qu'une augmentation de 1% d'une des
variables, de la relation de long ou de court terme, ferait varier la masse des
IDE de la valeur du coefficient de cette variable, les autres étant
considérées comme constantes. En d'autres termes,
l'interprétation de l'effet des différentes variables sur l'IDE
relève de l'importance des signes et des valeurs des coefficients qui
leurs sont associés.
Dans le long terme, les variables D_S01 et PNB_HBT01 sont
positivement significatives comme attendu. Donc l'investisseur regarde
l'existence de la démocratie et le niveau antérieur de la
productivité, pour investir. En fait, l'augmentation du PNB par habitant
traduit une amélioration du pouvoir d'achat des agents
économiques. Ainsi, l'avancée grandissante de la taille du
marché constitue une opportunité d'affaires pour les
investisseurs étrangers. Par contre, les variables T_ OUV01, CR et
RISQUE_P, bien que significatives, tant sur un horizon de long terme que celui
de court terme, ont des signes contraires aux résultats attendus. Ici
T_OUV01 et CR inhibent les IDE, tandis que RISQUE_P les favorisent. En effet,
plus le niveau du crédit local est élevé, moins le besoin
de financement est important et moins d'opportunités s'offrent aux
investisseurs étrangers. C'est ce qui confirme bien le signe
négatif du crédit local. L'une des particularités du
Bénin est que, sur la période de l'étude, les exportations
ont crû moins vite que le PIB ; d'où la décroissance du
T_OUV01. En réalité cela cache les difficultés de la
filière coton, principale composante des exportations béninoises.
Soulignons entre autre que les IDE n'ont pas eu un impact positif sur les
échanges extérieurs du Bénin. En effet les IDE
reçus par le Bénin n'étaient pas sous forme de
création, mais plutôt des reprises d'entreprises telles que les
huileries (SONICOG) et brasseries (SOBEBRA). Or, ces entreprises produisent
essentiellement pour la consommation locale.
Retenons en conclusion que du fait des problèmes
internes au Bénin et du fait des secteurs ciblés par
l'investissement, les exportations et plus généralement le taux
d'ouverture a eu un impact négatif sur les IDE. Quant au risque pays,
son coefficient négatif serait dû à une autre
particularité de l'économie béninoise et celles africaines
en général. En effet, la présence significative et
positive de D_S01 permet de dire que dans le long terme, l'investisseur se
fierait beaucoup plus à la présence ou non de la
démocratie quand bien même le risque d'y investir RISQUE_P (vieux
de deux ans) serait important. La démocratie et la stabilité sont
aussi une composante du risque pays.
Ainsi, dans la relation de court terme, les IDE de
l'année antérieure, le PNB par habitant, favorisent
l'entrée des IDE au Bénin. Par ailleurs, le taux d'inflation
retardé d'une année constitue une entrave pour ces capitaux
privés. Remarquons aussi que la démocratie et la stabilité
ne sont plus pertinentes dans l'analyse de court terme.
L'anti-corrélation du taux de croissance aux IDE ici observée
s'explique par les difficultés qu'a connu l'économie
béninoise dans le temps. Au nombre de ceux-ci, on peut citer les
problèmes de la filière coton, la fermeture des frontières
du Nigeria.
Quant aux résidus (RES(-1)), ils représentent
l'erreur d'équilibre décalée d'une période de la
relation de long terme. RES(-1) a un coefficient significatif avec le signe
négatif attendu inférieur à un (1), en valeur absolue.
C'est la force de rappel vers l'équilibre. Il indique qu'à court
terme, qu'il se produit un ajustement, de 76,91%, vers l'équilibre de
long terme.
L'analyse économique de l'estimation des
déterminants des IDE au Bénin, amène à faire un
certain nombre de recommandations.
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