La mouche noire et le comportement des populations( Télécharger le fichier original )par Harcel NANA TOMEN ISSEA - Ingénieur d'Application de la Statistique 2008 |
AVANT-PROPOSDepuis sa création, l'Institut Sous-régional de Statistique et d'Économie Appliquée (ISSEA) a été investi d'une mission principale qui est la formation des cadres moyens et supérieurs de la statistique. Pour répondre à cette mission, cet Institut dispose désormais de trois cycles qui sont fonction du niveau de recrutement et du profil professionnel sollicité à savoir le cycle des Techniciens Supérieurs de la Statistique (TSS), le cycle des Ingénieurs d'Application de la Statistique (IAS) et le cycle des Ingénieurs Statisticiens Économistes (ISE). Dans le souci de former des cadres compétents, l'ISSEA demande à l'élève IAS de 4ème année de rédiger un mémoire de fin de formation. En effet, après quatre années de formation, l'élève IAS dispose des outils nécessaires à l'analyse des problèmes sociaux ou économiques qui minent la société. Ainsi, face aux problèmes liés à l'action des mouches noires auxquels sont confrontées les populations des zones intertropicales et équatoriales et à l'écoute des appels de lutte lancés par les organisations internationales et nationales, nous n'avons pas pu rester insensibles. C'est dans ce contexte que nous avons décidé d'apporter notre concours à la lutte contre l'onchocercose encore appelée « cécité des rivières » en abordant le thème : « La mouche noire et le comportement des populations : Cas du Bassin du Nyong-Sanaga au Cameroun ». Ce travail de recherche nous a permis, sur le plan académique, de mettre en pratique les connaissances théoriques acquises au cours de la formation afin d'apporter notre contribution à cet épineux problème qu'est la cécité des rivières. RÉSUMÉAu Cameroun, l'onchocercose est reconnue comme un problème de Santé Publique et est placé au centre des préoccupations en matière de santé. En effet, cette affection sévit dans les dix provinces du Cameroun, avec près de deux tiers de la population exposée1(*). L'objectif visé par la présente étude est de caractériser2(*) le comportement des populations des villages infestés du Bassin Nyong-Sanaga par rapport aux effets des mouches noires (agents vecteurs de l'onchocercose) car ces dernières causent des nuisances très importantes. L'approche méthodologique a consisté à une analyse statistique des données issues de l'enquête EPPEIv réalisé en décembre 2006 Pour faire les analyses, nous avons dans un premier temps est la technique de l'Analyse des Correspondances Multiples (ACM). Au terme d'une application rigoureuse de celle-ci sur le logiciel SPAD, nous sommes parvenus aux principaux résultats suivants : Ø En zone forêt - Les répulsifs pharmaceutiques sont utilisées en majorité par les femmes (71.4 %) ; - La majorité des individus âgés de 25 à 35 ans, vivant à une distance située entre 1 km et 3 km du fleuve le plus proche et exerçant dans le bâtiment ou dans le transport, utilisent les répulsifs pharmaceutiques. Ø En zone de transition - La majorité des habitants utilisent des vêtements appropriés pour se protéger des piqûres des mouches noires (79.3 %) ; - La majorité des individus âgés de 35 à 45 ans, vivant à moins de 1 km du fleuve le plus proche et exerçant dans l'agro-pastorale, utilisent les vêtements ou les répulsifs traditionnels pour se protéger des piqûres des mouches noires. * 1 MINSANTE/PNLO, 2006 * 2 C'est-à-dire qualifier de manière précise |
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