Le système financier haitien: La problématique du crédit au secteur privé face aux défis de croissance économique (1986-2005)( Télécharger le fichier original )par Etzer Emile Université Quisquéya - Licence en Sciences Economiques 2008 |
CHAPITRE II- SITUATION ECONOMIQUE ET FINANCIERE D'HAITISECTION 1.-PRESENTATION DU SYSTEME FINANCIER HAÏTIEN : STRUCTURE ET EVOLUTIONA) La Banque CentraleLa Banque de la République d'Haïti, est l'entité régulatrice du système financier haïtien. Elle est responsable de la politique monétaire du pays, de la gestion du système de paiement et de la supervision du système bancaire34, conformément aux articles 29 à 32 de sa loi organique (août 1979) et à l'article 43 du décret du 14 novembre 1980. Au fil des ans, elle tend à moderniser ses stratégies pour une meilleure supervision et régulation du système financier dans une perspective de stabilité, notamment à partir des instruments de politique monétaire et les normes prudentielles35. La BRH utilise donc plusieurs instruments dans la mise en oeuvre de la politique monétaire dont l'objectif final est la stabilité des prix. Entre 1979 et 1996, des taux de réserves obligatoires, variés entre 32 % à 75 % imposés aux banques pour éviter les excédents de liquidité ont parmi tant d'autres raisons qui ont provoqué des écarts importants entre les taux d'intérêt débiteur et créditeur. Le taux a été révisé à la baisse autour de 31 % pour les banques créatrices de monnaie (BCM), toutefois, les banques tendent à déposer plus que le pourcentage exigé dans les réserves de la BRH. Après avoir abandonné les plafonds et les planchers de taux d'intérêt en 1989, les Bons BRH créés en 34 www.brh.net, «La BRH, historique, mission et organisation » 35 Lhermite Francois, « Performance et situation des banques dans l'économie haïtienne », p.64 novembre 1996 et les interventions sur le marché des changes, sont devenus les instruments privilégiés de la Banque Centrale. Toutefois, beaucoup de penseurs s'interrogent sur l'impact réel de la conduite de la politique monétaire par la BRH sur la croissance économique nationale ou particulièrement sur les crédits au secteur privé. Parallèlement, nous reconnaissons que, toute politique monétaire, pour être efficace doit être adéquatement acceptée et suivie par les autres éléments du système bancaire notamment les banques commerciales. Sinon, la banque centrale, se retrouverait seule dans un rude combat. Aussi, certains éléments macroéconomiques tel que la dominance fiscale tendent à affaiblir l'influence des politiques monétaires dans la conduite de la politique économique en général. Nous devrions évaluer les politiques de crédit des banques ainsi que leur rémunération de l'épargne par rapport aux variations des taux directeurs de la BRH.Mais, de tout cela il faut retenir que la croissance économique traîne encore, dans le sens qu'elle a du mal à se maintenir sur une période relativement longue comme c'est le cas dans de nombreux pays de la zone comme la République Dominicaine ou le Chili qui enregistrent des taux de croissances autour de 8 % depuis quelques années36. |
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