6.3.1. RÔLE DE FIBRES
Lorsque la charge appliquée au béton s'approche
de la charge de rupture, les fissures se propagent parfois rapidement en
ouverture et en longueur. Les fibres noyées dans le béton
permettent de bloquer le développement de cette fissuration en la
couturant (figures 6.3 et 6.4)
Figure 6.3: Fissuration en BHP sans fibres.
Figure 6.4 : Fissuration en BHP avec ajout des
fibres d'acier (couture d'une
fissure) [51].
Les barres d'armature en acier jouent un rôle analogue,
car elles agissent comme des fibres de grande longueur. Les fibres courtes et
discontinues ont cependant l'avantage de se mélanger et de se disperser
dans le béton de façon uniforme.
Il existe de nombreuses variétés de fibres
métalliques qui se différencient par leur diamètre, leur
section (circulaire, carrée), leur limite élastique, leur
longueur et leur mode d'élaboration. Elles peuvent être
rectilignes, ondulées, tronqués ou présenter des
élargissements aux extrémités figure (6.5).
Les fibres munies de crochets à chaque
extrémité sont celles qui présentent le plus d'avantages
à cause de leur bonne adhérence mécanique. Elles sont
fabriquées en acier étiré à froid, ayant une
résistance à la traction minimale de 1100 MPa. Elles se
présentent sous forme de petites plaquettes de fibres (30 à 40
fibres), accolées avec un produit soluble dan l'eau, ce qui facilite
leur incorporation dans le béton et le malaxage. Au contacte de l'eau de
gâchage, les fibres se libèrent aléatoirement dans la masse
du béton en reprenant leur élancement unitaire. On obtient ainsi
une meilleure homogénéité du matériau.
Ces fibres travaillent par déformation des crochets qui
se redressent lors du glissement de la fibre dans la matrice, figure (6.6).
C'est ce type de fibres qui a été utilisé dans nos essais,
figure (6.7).
Figure 6.5 : Différents types de
fibres
Figure 6.6 : La fibre à crochets
Figure 6.7 : Les fibres d'acier
utilisées dans nos essais.
6.3.2. AVANTAGES DE FIBRES
Les fibres peuvent remplacer le treillis soudé, afin
de maîtriser la fissuration de retrait, parce que les treillis
soudés sont souvent utilisés pour éviter le
phénomène de retrait du béton,
Les fibres retardent la microfissuration et améliorent
le comportement post-fissuration en maintenant les différents blocs de
béton. Elles empêchent le retrait au jeune age et s'opposent au
faençage (le faïençage correspond à l'apparition de
nombreuses fissures très fines qui forment un réseau hexagonal ou
octogonal). Le retrait du béton peut être diminué de 35 %
ou moins si l'on ajoute 1,5 % de fibres par volume.
Les fibres améliorent la ductilité du
béton durci et à un degré moindre la résistance
à la traction.
Les fibres augmentent la résistance au choc du
béton.
Les fibres réduisent le fluage,
c'est-à-dire la déformation du béton avec le temps sous
une contrainte constante. Par exemple, le fluage en traction d'un béton
renforcé de fibres d'acier peur représenter seulement 50 à
60 % de celui d'un béton ordinaire et le fluage en compression, 10
à 20 %.
Parmi les fibres les plus utilisées, nous citons les
fibres d'acier, de verre, d'amiante et de polypropylène (tableau
6.1).
Tableau 6.2 : Propriétés physiques
et mécaniques de certaines fibres.
Fibre
|
Diamètre (ìm)
|
Densité
|
Allongement
de rupture (%)
|
Module d'élasticité (GPa)
|
Résistance en traction (GPa)
|
Acier
|
5-500
|
7,8
|
3-4
|
200
|
1-3
|
Verre
|
9-15
|
2,6
|
2-3,5
|
80
|
2-3
|
Polypropylène
|
7,5
|
0,9
|
20,0
|
5
|
0,5
|
Amiante
|
0,02-20
|
2,5-3,4
|
2,3
|
200
|
3
|
Si le module d'élasticité de la fibre est
élevé par rapport au module d'élasticité du
béton, les fibres reprennent une part des charges, augmentant ainsi la
résistance à la traction du matériau. L'augmentation du
rapport longueur/ diamètre des fibres accroît habituellement la
résistance à la flexion et la ténacité du
béton. Les valeurs de ces rapports sont généralement
comprises entre 40 et 100, des fibres de trop grande longueur ont tendance
à former des oursins dans le mélange, créant ainsi des
problèmes d'ouvrabilité.
En règle générale, les fibres sont
éparpillées au hasard dans le béton; toutefois, si on
traite le béton pour que les fibres soient alignées dans la
direction des contraintes en service, on obtient de meilleure résistance
en traction et en flexion. Ce procédé est assez compliqué,
néanmoins, il commence à se développer en utilisant les
champs magnétiques.
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