2.1.2. Les actions européennes en faveur du
théâtre.
L'Union européenne a mené de nombreuses
discussions concernant l'évolution de la politique
théâtrale. Il en résulte notamment certaines
avancées techniques indispensables. Citons par exemple : les
coopérations entre les sociétés d'auteurs, la
réciprocité des charges et des prestations sociales, les
facilités douanières pour le transport des décors, des
accords consulaires pour le visa des praticiens, ainsi que des aides pour le
surtitrage.
Pour le reste, malheureusement, il semble bien, au vu des
différents systèmes de production théâtrale en
Europe, qu'un rapprochement des systèmes soit pratiquement
impossible.
De plus, toute tentative d'uniformisation serait contraire au
principe de « diversité culturelle ». Pour éviter cet
obstacle, l'Union européenne a mis au point plusieurs programmes
d'actions que nous avons cités ci-dessus et dont nous analyserons la
portée dans le domaine précis du théâtre, en nous
basant principalement sur l'article d'Anne-Marie Autissier : « Un
théâtre sans commissaires »52.
Dès « le programme Kaléidoscope », des
producteurs de théâtre ont reçu des fonds pour la
réalisation de projets de coproduction ou de diffusion.
Lors de l'évaluation du programme, deux grands
réseaux dans lesquels le milieu du spectacle vivant est actif et bien
représenté, Informal European Theatre Meeting (IETM) et le Forum
européen pour les Arts et le Patrimoine (FEAP / EFAH), insistent sur la
nécessité d'une refonte du programme afin qu'il soit « mieux
doté (financièrement) et qu'il confère une place
substantielle au spectacle vivant »53.
Pourtant, le programme « Culture 2000 », qui voit le
jour peu après, regroupe l'ensemble des disciplines artistiques, est
basé sur la notion d'interdisciplinarité. En conséquence,
la spécificité théâtrale se retrouve au
côté de la musique, de l'opéra, du cirque... dans « un
ensemble fourre-tout, lequel se distingue de la littérature et du
patrimoine essentiellement par des paramètres de gestion et
d'exploitation économique »54
Rappelons que la constitution des dossiers de demande de
subventions est très formaliste, très compliquée et
surtout axée sur la gestion plutôt que sur l'artistique. Ajoutons
les priorités à remplir pour que la candidature soit
validée : le nombre de
52AUTISSIER, Anne -Marie : « Un
théâtre sans commissaires », dans Études
théâtrales : Europe, Scènes peu
communes, Centre d'études théâtrales,
Louvain-la-Neuve, N°37, février 2007, p 118.
53 Ibid. p 119.
54 Ibid. p 121.
partenaires, les multiples rapports à fournir... et
nous comprenons le découragement de beaucoup de porteurs de projets face
à cet ensemble de démarches « administratives » pour un
faible financement, qui plus est incertain. Pourtant, ces aides permettent
à de nombreux projets d'exister chaque année, bien que nous
puissions encore déplorer le manque de visibilité dû
à une trop faible médiatisation.
Heureusement, les réseaux européens de
coopération sont nés sous l'impulsion de professionnels et
permettent surtout aux praticiens de s'unir afin d'améliorer leurs
chances de pouvoir concrétiser leurs projets, que ce soit par le biais
de subventions européennes ou par des cotisations communes. Certains,
chanceux, comme la Convention Théâtrale Européenne,
reçoivent une aide pour le fonctionnement grâce à la ligne
budgétaire du Parlement européen (A312).
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