CONCLUSION GENERALE
Nous remarquons que les impacts sur la comptabilité sont
nombreux. Il apparaît clairement que les nouvelles normes comptables
internationales sont à plus ou moins long terme positives et ce, pour
les différents acteurs économiques : établissement des
comptes plus rigoureux, communication financière plus claire,
comparabilité des sociétés de différents pays,
harmonisation des comptes consolidés et statutaires...
Les avantages d'établissement des états financiers
peuvent être assez nombreux
- la possibilité de lever des capitaux sur le
marché américain et autres marchés mondiaux ; autrement
dit un accès facile aux marchés internationaux ;
- la fiabilité de nos informations comptables et
financières, d'autant plus l'adoption de ces normes par nos pays
permettra une comparabilité dans le temps et dans l'espace de
l'information ;
- intérêt capital accordé à la gestion
des risques financiers (IAS 21/29, IAS 32/39).
Aussi ces nouvelles normes permettent une meilleure
présentation de la situation financière, de la performance
financière et des flux de trésorerie des entreprises.
Néanmoins, là où les normes IAS / IFRS
apportent une sécurité et une plus grande comparabilité
des résultats a long terme, le contraire risque de se produire a court
et moyen terme pour plusieurs raisons :
Peut-on accepter, au nom de la souveraineté des Etats et
de la démocratie que les normes comptables soient décidées
par un organisme privé, lui-même dirige par une poignée de
personnes? Tout en sachant que ces personnes sont issues d'un pays à la
culture économique largement différente de celle de l'Afrique et
tout particulièrement de la Guinée? Dans le même registre,
peut-on parler de « convergence » (au sens étymologique du
terme) ? S'agit-il d'une véritable immixtion dans la politique
intérieure des Etats et notamment de leurs règles comptables?
Les conséquences tant sur le plan comptable que fiscal,
voire même juridique ne sont pas clairement délimitées, ce
qui ne peut se traduire que par une adoption réservée et donc
partiellement efficace des nouvelles normes.
Dans le cadre d'une convergence des comptes statutaires vers
les comptes consolidés IFRS, peut-on accepter que, des règles
internationales créées pour des Groupes internationaux et
cotés, soient appliquées de la même
manière aux PME ? Qu'en est-il au regard de l'égalité
devant l'impôt ?
De même, est-il raisonnable d'accepter que le
résultat soit plus volatil et par conséquent, moins
«contrôlable » pour les entreprises ? Qu'en sera-t-il en termes
de budget pour l'Etat ? Des règles spécifiques doivent-elles
être mises en oeuvre, afin de « lisser » le résultat
d'un exercice à l'autre, dans le but de ne pas avoir trop de
discordances au niveau des entreprises?
Par conséquent, l'émergence d'un bilan fiscal
paraît souhaitable et inévitable. Les informations
financières ont un but que la fiscalité ne permet pas
d'accomplir. Depuis longtemps, les entreprises appliquent des règles
fiscales au sein même de leur comptabilité, ce qui conduit a une
véritable pollution non justifiée des comptes publies par les
entreprises. Par exemple, le retraitement des provisions
réglementées et des amortissements fiscaux pour le calcul du
résultat fiscal ne fait que plaider en la faveur d'une
déconnexion de la fiscalité et de la comptabilité.
En définitive, quel que soit le point de vue adopte et le
degré d'avancement des discussions et projets de convergences, tant de
la part des entreprises que des autorités nationales, la seule attitude
à adopter est le « Wait and see... »
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